Des bilans de saison, j'en ai posté quelques uns ces derniers temps, mais je voulais vous en proposer un autre, plus complet, en l'honneur de cette fin d'année. Voici donc ma review... de mon année 2012.
Si vous voulez la version courte, disons que le pilote de 2012 avait commencé sur les chapeaux de roue. Plein de personnages fascinants et attachants se sont vite distingués, tels que Smash, Äkta Människor, House of Lies ou encore 30° i Februari, et ont vite pris une place particulière dans mon coeur. Je ne vous cache pas qu'au printemps, l'ambiance était retombée, avec beaucoup moins de coups de coeur, et des séries qui progressivement s'éteignaient, nombre limité d'épisodes oblige. Narrativement, 2012 a connu un méchant coup de mou pendant l'été, d'abord parce qu'il n'y avait pas grand'chose à se mettre sous la dent, mais aussi à cause d'une rupture brutale d'internet ; je me suis alors retrouvée avec pas mal de rediffs sur les bras, mais c'était peut-être pas plus mal, comme on va le voir si vous vous sentez de lire la version longue ! Clairement, toute la série 2012 n'aura pas été au niveau de son premier épisode, mais malgré ce rythme très inégal, je suis quand même en mesure de dire que le bilan a été positif. Bon alors, qu'est-ce qu'on fait, on se lance dans la revue de détail ? Allez, suivez-moi. Mais mettez des chaussures de marche.
Etant donné que la rentrée américaine 2012 aura été l'occasion de lancer un gargantuesque défi avec whisperintherain, et qu'en outre, je sais plus si j'ai pensé à le mentionner, mais il s'avère que j'adore les pilotes, il y a eu dans les parages, cette année, énormément de reviews de pilotes de séries d'absolument tous les horizons. Evidemment, loin de moi l'idée de vouloir toutes les répertorier, mais voici celles qui, en tous cas à mes yeux, ont été les plus importantes. Pour les (re)lire, il suffit de cliquer sur l'image !
L'un de mes tous premiers, si ce n'est le premier coup de coeur de 2012, aura été Smash. Aucun doute possible à ce sujet, je me suis immédiatement attachée à la série, en dépit des quelques défauts qui étaient éventuellement les siens dés le départ, et qui ont manqué d'être corrigés (empirant même, parfois) pendant le reste de la saison. Le pilote de Smash aura été, sans doute possible, l'un des plus exhaltants, et l'attente entre sa disponibilité et sa diffusion aura qui plus est permis à mon excitation de monter crescendo, un fait suffisamment rare pour être noté vu ma personnalité un rien volage !
Cela en dit long sur mon année téléphagique quand l'une des séries que je considère comme les plus importantes est une série suédoise, regardée en VOSTM, et en quasi-simultané avec la diffusion originale sur SVT. Et, non, je ne parle pas d'Äkta Människor, en dépit de mon attachement pour cette série d'anticipation qui est une vraie réussite, mais de 30° i Februari, qui m'aura sincèrement émue et touchée, et dont je tente comme je peux de faire le deuil de l'absence de sous-titres anglais sur les DVD (ce qui entre nous soit dit est illusoire : je ne m'en remettrai jamais). Et comme quasiment seuls les crime dramas scandinaves ont les honneurs des sorties en DVD dans nos contrées (Äkta Människor étant l'exception qui s'apprête à confirmer la règle), mes espoirs d'un jour pouvoir me faire une intégrale digne de ce nom sont très, très minces. Ce sont les risques du métiers, je suppose. Mais même avec une compréhension imparfaite de la série (fort heureusement, il y a un peu d'anglais de temps à autres, et surtout, elle repose en grande partie sur l'observation de ses personnages), il est juste impossible pour moi de vous citer un défaut de la série, je n'en ai trouvé aucun ! Par voie détournée, ça m'a aussi rappelé combien il est important qu'un jour, même si c'est dans dix ans, je parle un Suédois immaculé qui me permette de me mettre devant ce genre de perles sans ciller (Kommissarie Winter en étant une autre). Oui, il y a d'excellentes séries partout dans le monde, et non, je ne peux pas apprendre toutes les langues de la planète, mais le rêve que je nourrissais, adolescente, d'apprendre le Suédois, n'est que ravivé par ce genre de séries. Un jour...
Woodley, c'était un peu la petite perle sous-estimée de mon début d'année, et même si j'ai tenté de partager cette découverte avec quelques proches et que ça s'est avéré être un échec (ma frangine, rei, m'a dit qu'elle avait l'impression de regarder Mr. Bean, et dans sa bouche ça ne sonnait pas bien du tout !), je conserve un souvenir ému de cet épisode inaugural parfaitement réussi, drôle et poétique, et pourtant, profondément triste : tout ce qu'il faut pour me charmer, donc. Souvenir qui n'a d'ailleurs pas matière à en être un, puisque je me suis ruée sur les DVD après avoir vu le final, qui n'a fait que confirmer les impressions du premier épisode...
La première review de Buzz Aldrin n'aura, en réalité, pas été celle d'un pilote mais celle des trois premiers épisodes (sur 4). Vous me pardonnerez cette tricherie, mais la série aura tant compté pour moi, se classant aisément parmi les plus marquantes de l'année, que n'en faire aucune mention aurait été criminel. D'ailleurs régulièrement, ...alors que je n'ai cagoulé puis acheté les épisodes qu'au printemps ! Ca en dit long sur l'impact de la série, laquelle a en outre frappé mon imaginaire et stimulé, une fois de plus, mes désirs de Scandinavie. Un jour, ce qui va se passer, c'est que je vais vraiment partir m'installer dans les îles Færoe, et puis c'est tout.
Dans un automne foisonnant de reviews de pilote (lesquelles sont consultables dans la catégorie Review vers le futur, dédiée à ce qui n'est pas encore diffusé sous nos lattitudes, sinon on ne s'en sort pas), quelques séries ont tiré leur épingle du jeu. La québécoise Unité 9 était de celle-là, confirmant que la télévision québécoise nous en remontre régulièrement, même si, diantre, on le savait déjà et c'était pas forcément la peine de nous mettre le nez dedans. Mais quel panache, quelle excellence dans la façon dont Unité 9 révèle ses personnages à eux-mêmes, et prend le contrepied absolu de tous les clichés sur les séries carcérales, a fortiori féminines (Capadocia, qui s'est éteinte cette année, a des vertus, mais pas celles du réalisme). En offrant un univers et des personnages ancrés dans le réel et l'authentique comme, de vous à moi, seuls les Québécois savent faire (mais après tout, à chacun ses points forts), la série s'est taillée la part du lion à la fois dans mon coeur, et dans les audiences de son pays natal. Et je dis que c'est amplement mérité !
Après un premier semestre assez peu dédié aux séries asiatiques (il y a bien eu Cleopatra na Onnatachi, mais la baudruche s'est très vite dégonflée, d'ailleurs je voulais initialement en faire un post de bilan pour étudier l'anatomie de cet échec, mais je n'en ai pas trouvé le courage), sans vraie grande raison pour tout vous avouer, je me suis reprise en main à l'automne, en revenant à la fois sur les pilotes de la saison qui a commencé début octobre, mais aussi sur quelques autres séries, soit achetées en DVD, soit tout simplement exhumées de mes archives des mois précédents. Soumatou Kabushikigaisha a certainement été l'un des plus impressionnants, avec sa formule intelligente, sa narration impeccable, et son excellente réalisation. Mon Dieu, rien que d'y penser, j'en ai des frissons !
Dans un autre registre, et toujours chez nos amis nippons, Osozaki no Himawari est une chronique plus humaine, mais qui m'a touchée... écoutez, c'est bien simple, comme l'avait fait Buzz Aldrin. Il y avait donc du niveau. Sauf que seuls les Japonais sont capables de fournir en un temps record une série profondément ancrée dans l'air du temps et en même temps, délictatement subtile et humaine ; rien que pour ça, mon amour pour les séries nippones est indestructible, parce que quoi qu'il arrive, il se trouve toujours une série pour vous réduire le coeur en bouillie. Pour des raisons essentiellement techniques, je n'ai pas fini la saison, mais nul doute que quand je lui aurai fait un sort, ça va se finir en post de bilan !
2012 n'a pas été qu'inédits, loin de là, et j'ai tenté mon lot de rediffusions, de fouilles archéologiques et/ou de re-visionnages, comme chaque année. Cela fait partie de mes petits plaisirs, il faut l'admettre, que de tenter des pilotes plus anciens, les séries achevées voire oubliées, ou même de me recoller devant un pilote déjà regardé par le passé, juste pour le plaisir de vérifier si j'en pense la même chose ! Il y a aussi eu, comme toujours avec moi, des petites "phases" assez sympathiques, aussi, comme la semaine russe, le moment où je me suis intéressée aux séries d'espionnage (de Covert Affairs à Spy, en passant par Spooks et Get Smart ; hélas je n'ai jamais réussi à cagouler le pilote de I, Spy et du coup ça m'a coupée dans mon élan), je me suis bien amusée à butiner des pilotes selon des thèmes ou des destinations originaux, en tous cas pour moi puisque jusque là, j'avais vu très peu de séries d'espionnage par exemple. Et en plus de tout ça, un peu de lecture et de cinéma... voire les deux en même temps ! Franchement, on s'est pas ennuyés. Comment tout ça a tenu en une seule année ?!
En dépit de ma réputation, qui je le reconnais est méritée, de pilotovore... eh bien, en y réfléchissant, j'ai cependant réalisé que j'avais regardé énormément de saisons complètes et d'intégrales cette année. Mais qui a vraiment besoin de dormir plus de 4 heures par jour, hein, qui ?
Regardée dans le cadre de ce bon vieux SeriesLive Show, l'intégrale de Carnivàle n'aura pas été un marathon de tout repos. D'abord, parce que la série est très exigeante, impliquant une concentration de chaque instant alors que l'ambiance a aisément de quoi vriller les nerfs (ça n'aide pas que je sois une petite nature). Mais aussi parce que la seconde saison aura été épouvantablement longue. J'ai rarement éprouvé de telles difficultés à finir un marathon, mais il n'en reste pas moins que Carnivàle est une excellente série dont on parle trop peu... au moins la première saison. Je suis contente de l'avoir vue, tout comme je suis soulagée d'en être venue à bout ; j'espère bien ne plus jamais vivre ça.
C'était l'un de mes objectifs du mois de mars : me refaire la première et unique saison de Wonderfalls ; après un visionnage du pilote couronné de succès, l'intégrale est passée comme une lettre à la poste en une semaine ! L'univers de Fuller est toujours un ravissement sans pareil pour moi, je ne m'en lasse pas... et pourtant, cette intégrale a été l'occasion de (re)découvrir des défauts de la série qui m'avaient échappé avec le temps. Il y a une raison pour laquelle Wonderfalls n'a eu qu'une saison, même si elle aurait probablement été capable de s'améliorer avec le temps (on ne le saura jamais), que la diffusion chaotique d'origine n'a probablement pas aidées. Mais Wonderfalls reste une vraie petite merveille pleine de tendresse, de bonnes idées et de bons sujets, même parfois traités de façon brouillonne, et elle constitue en outre une pierre angulaire du Fullerverse, tant elle cristallise de choses sur son créateur.
Le Québec a connu une très bonne année sur ce blog, il faut bien le dire. L'année avait commencé sur les chapeaux de roues avec Apparences, un thriller familial du meilleur goût, captivant, intelligent, formidablement bien filmé et interprété... Si on ferme les yeux et qu'on arrive à mettre de côté l'accent, on a presque l'impression d'assister à ce qu'une excellente série française pourrait être ! Ca fait rêver, non ?
Diffusée en 2011, Cloudstreet était déjà devenue une sorte de monstre sacré à mes yeux. Mais la première fois, je n'avais pas osé m'atteler à une review. C'est au moment d'un revisionnage qui m'avait laissée sur les genoux, dans le plus excellent sens du terme, que j'ai finalement remonté mes manches et tenté de lui rendre justice. Inutile de préciser que la tâche est surhumaine, et qu'en-dehors d'un visionnage, il n'existe aucun moyen de célébrer convenablement le génie et la beauté de Cloudstreet. Ecrire sur Cloudstreet est une tâche ingrate, mais il faut que quelqu'un s'en charge, parce que vous laisser passer à côté serait criminel de ma part. Et d'ailleurs rien que d'en parler, j'ai envie de me re-faire une intégrale. Ah, si je m'écoutais...
Une brutale rupture de connexion internet m'a poussée à me tourner vers mes DVD de Gilmore Girls cet été, dans un de ces marathons impromptus qui semblent avoir jalonné l'année (et qui d'ailleurs m'a poussée à achever d'acquérir tous les coffrets). La surprise de cette intégrale aura été de découvrir que, si lorsque j'avais découvert la série, j'avais adoré Lorelai, avec les années, je suis dorénavant bien plus portée vers Rory (les questionnements amoureux de sa mère ayant fini de m'insupporter vers la fin, allergie à la romance aidant). C'était intéressant de découvrir que mon point de vue avait changé sur mon "personnage préféré", alors que j'ai toujours la même tendresse pour la série, laquelle est parvenue, avec une efficacité rare, à aborder des sujets familiaux sans jamais tomber dans l'excès de chamallow (sauf lors des soirées Charlie et la Chocolaterie, évidemment). C'est ça, une série qui vieillit bien, une série qu'on continue d'aimer même si les raisons pour le faire changent...
Aurais-je regardé les DVD de The Starter Wife sans le visionnage de Smash ? Et plus encore, aurais-je seulement eu l'idée de jeter un oeil au prix des coffrets ? C'est à cela qu'on voit que Smash a décidément été importante cette année... The Starter Wife, idéale pour l'été, aura été un petit marathon sans prise de tête, valant principalement pour la présence lumineuse de Debra Messing et la mini-série, la saison qui suit étant à oublier totalement. D'ailleurs, pouf, à partir de demain, la saison 1 de The Starter Wife, on n'en parle plus jamais, jamais, jamais !
C'était l'un de mes derniers marathons de l'année (avec Jack & Bobby qui se concluera l'an prochain). Scrubs, que je n'avais jusque là jamais vue en intégralité, m'aura bouleversée. Et m'aura aussi rappelé combien les intégrales sont importantes pour avoir une vision à la fois large et détaillée d'une série, car tant de choses nous échappent lors d'un visionnage hebdomadaire ou, pire, ponctuel... Si je devais parler d'un coup de coeur de la fin de l'année, Scrubs serait probablement celui-là, avec ses pitreries, certes, mais aussi et surtout son constant soucis d'innover, du moins si l'on exclut la dernière saison pour ABC, et son sens aiguisé de la narration, retournées régulièrement comme une crêpe sous les yeux ébahis de votre serviteur. Le final de la saison 8, qu'à des fins de préservation de notre santé mentale collective, nous allons estimer être le series finale, est également l'un des plus réussis et, en dépit du fait que ça fasse 15 jours que je l'ai regardé, il m'arrive encore d'avoir une larme à l'oeil en y pensant... La séparation d'avec Scrubs est vraiment difficile, et même si c'est sur le tard, on peut dire que la série compte vraiment à présent.
Vous l'aurez peut-être remarqué, 2012 aura aussi été l'occasion d'une tentative de marathon Pushing Daisies, surnommé le Piemarathon, mais les plus observateurs parmi vous auront remarqué que je ne suis pas allée au bout. La raison en est simple : je n'ai jamais vu le dernier épisode de Pushing Daisies (non, jamais), et comme je n'arrivais pas à me décider pour savoir si, cette fois, j'allais le regarder et réellement "laisser partir" la série, j'ai tout simplement fini par abandonner le marathon pendant la saison 2, plutôt que de me retrouver à devoir faire un choix. Dans ma logique tordue (et en réalité totalement dictée par les sentiments, donc illogique), ça a du sens, même si je suis bien consciente que ce soit un peu dérisoire, la série n'en étant pas moins annulée pour autant. Peut-être trouverai-je un jour le courage de finir ce marathon. Ou bien, me connaissant, vais-je regarder le pilote encore plusieurs fois, finir par me lancer dans une nouvelle intégrale de la série, et m'interrompre encore avant la fin ; c'est beaucoup plus mon genre, sachant combien j'ai du mal à admettre la fin de cette série. Etrangement, probablement un peu par associations d'idées même si ce n'est pas la seule raison, c'est aussi pour cela que je n'ai pas [encore] vu Mockingbird Lane...
J'avais aussi commencé à regarder SPACE 2063, après environ 16 années d'attente pour posséder les DVD (gloire d'ailleurs à ma toute première carte bancaire, elle aura été joyeusement étrennée pendant l'année !), mais j'ai fini surtout par revoir mes épisodes préférés. Une intégrale plus sérieuse et moins émotive sera probablement dans les cartes l'an prochain... et vu que j'ai aucun soucis avec le final de la série, je sens bien arriver les reviews épisode par épisode. Et puis d'ailleurs, regarder SPACE 2063 en 2013, ça prend tout de même une signification toute autre, non ?
Il y a eu beaucoup, beaucoup d'autres séries, évidemment. Il est impossible de toutes les citer, ces intégrales plus ou moins plannifiées (souvent moins que plus, en réalité) qui ont jalonné l'année... D'ailleurs même les tags de Canalblog abdiquent devant le nombre ! New Girl, Revenge, la saison 2 de Downton Abbey (là encore dans la souffrance), la première saison de Srugim (vu que j'ai conscience d'être seule à regarder cela, je ne me suis pas apesantie sur les saisons suivantes), Girl vs. Boy, Outland, la première saison d'Intersexions (en attendant, avec impatience, la suivante...), Sherlock, Call the Midwife, et bien d'autres : autant de saisons et/ou de séries que je me suis enfilées d'un trait, et qui sont autant d'exemples qui me donnent envie de vous dire que 2012 a quand même été une p*tain d'année ! Je vous laisse cliquer sur "Outils de recherche avancés" pour remonter les tags qui vont bien, et en apprendre plus sur ces bilans, si le coeur vous en dit. Il y a quelques temps, Eclair m'avait fait remarquer que je n'écrivais pas beaucoup de bilans de saison ; je pense m'être améliorée depuis !
Et puis, 2012 aura aussi eu des retournements de situation totalement imprévisibles !!! Eh oui, car contre toute attente, j'aurai testé un nombre jusque là inégalé de séries françaises, dans le souci de me réconcilier avec la fameuse "fiction française" (coup de tonnerre, frissons dans l'assemblée, cri d'effroi d'une femme qui s'évanouit, tout ça). Bon, reconnaissons-le, ça n'a pas toujours été chose facile, et il m'est arrivé de me résigner. Mais entre Le Visiteur du Futur, Kaboul Kitchen, Hénaut Président, Ainsi Soient-Ils, dans le camps des bonnes nouvelles, mais aussi Mafiosa, Clash, Workingirls, du côté des échecs en ce qui me concerne, jamais je n'ai donné leur chance à autant de séries françaises, et je dis tant mieux, car c'est quand même le dernier bastion de mes vieilles habitudes géographiquement sectaires en matière de téléphagie. Là encore, les tags explosent, alors n'hésitez pas à aller faire votre marché dans les archives (encore une fois en cliquant "Outils de recherche avancés" puis en abusant de la fonction de recherche de votre navigateur).
J'aurai même fini sur un absolu d'excellente série française, Les Revenants, dont je m'achète le DVD en janvier (bon, j'ai un peu remis l'achat de quelques jours par rapport à ce que je m'étais promis, mais surtout parce que je me suis quand même déjà bien gâtée en 2012 !!!) et qui est certainement... j'ose à peine le dire... un coup de coeur français ? Ca fait bizarre à écrire, je ne vous le cache pas. J'espère que, vu la mini-polémique qui a suivi sa diffusion, le final (que je n'ai pas encore vu) ne me découragera pas de mon enthousiasme nouveau. L'an prochain, je m'attaque, c'est dit, à Engrenages, avec peut-être une retentative d'Un Village français, j'espère que mon petit nuage ne va pas se transformer en vapeur d'eau...
Mais probablement que ce qui restera comme le temps fort de cette année 2012, c'est l'aspect communautaire ; désormais, ce blog vit une part non-négligeable de son activité... sur Twitter. Entre les réflexions à chaud qui ne méritent pas forcément un post (déjà que j'écris quotidiennement, si en plus je me mettais à écrire sur tout ce que je regarde !) et les échanges autour de sujets de débat, comme ça a été le cas avec nombre d'entre vous au fil des mois, il va sans dire que désormais, Twitter et le blog sont devenus inséparables et complémentaires. Plus encore, l'année aura été rythmée par des évènements téléphagiques de groupe. C'est une tendance qu'on peut tous observer, mais regarder des séries tout seul n'est tout simplement plus possible de nos jours. Et tant mieux ! D'ailleurs, quand on se sent seul, on ne sait plus comment le gérer, alors que les téléphages de ma génération ont pourtant bien connu ça ; c'était avant l'adsl et les réseaux sociaux, évidemment. Aujourd'hui, non seulement on peut parler de ce qu'on regarde, mais on peut partager les visionnages. Et ça change tout.
Ainsi, le désormais fameux Ozmarathon, né à la toute fin 2011 mais dont l'essentiel a en réalité été regardé en 2012, aura jalonné toute l'année. C'est une expérience collective de la EmCrew, avec whisperintherain, LL, Elvr et Aur0re, qui nous demande de développer des trésors d'organisation, mais s'avère toujours payant parce qu'il rend chaque épisode dix fois plus appréciable pour l'avoir lancé au même moment aux quatre coins du pays, et pouvoir en deviser en direct sur Twitter (ou en léger différé pour ceux d'entre nous qui affectionnent le plein écran par-dessus tout). Le Ozmarathon trouvera une conclusion en 2013, et ça me déchire rien que d'y penser. D'ailleurs, c'est pas pour rien que j'écris moins vite mes reviews, ça me pèse d'arriver au bout...
Smash, encore ! Le SmashEnsemble, comme il se surnomme, a réuni des téléphages différents et variés (l'équipe a été un peu plus mouvante que pour le Ozmarathon, parce que certains d'entre nous ont préféré suivre la diffusion en direct quand les autres ont scrupuleusement suivi le Black March). Définition-même de l'expérience sociale réussie et enrichissante, les visionnages collectifs du SmashEnsemble ont permis de décupler l'effet de certaines chansons, de deviser gaiement des intrigues (ou des personnages insupportables, oui Leo, c'est de toi qu'on parle), ou plus simplement de passer 45mn devant un épisode... puis 2h à se remémorer les meilleures scènes ! De toutes les fois où j'ai regardé des séries avec d'autres téléphagessur Twitter, le visionnage de la première saison de Smash compte parmi les plus excitants et amusants. On recommence en saison 2, hein, dites les gars ?
En 2013, un truc que je voudrais essayer de mettre en place, c'est un visionnage similaire à celui du Ozmarathon ou de Smash, mais au lieu d'être sur Twitter au moment de lancer l'épisode simultanément, les participants se rejoindraient sur Skype, par écrit et/ou oral. Nous faisons si rarement l'expérience du ressenti des autres téléphages... Je ne sais pas si vous êtes comme moi, mais dans mon entourage, il n'y a pas de téléphages (même si j'en forme quelques uns en ce moment, et que l'un d'entre eux, à qui j'ai fait regarder Réttur et qui a découvert le pilote de Bron/Broen avec moi, me donne de solides espoirs), et du coup ça m'intéresserait de voir comment chacun vit ses visionnages, à condition bien-sûr d'être entre téléphages qui ne s'auto-censurent pas. Moi par exemple, je sais que j'applaudis quand quelque chose est vraiment, vraiment drôle, ou parfois à la fin d'un numéro musical vraiment réussi ; d'autres jurent probablement comme des charretiers ou poussent des soupirs ou Dieu sait quoi. Les téléphages s'investissent comme nuls autres dans leur visionnage, émotionnellement, et j'aimerais tourner cela en expérience commune ; l'épisode importe peu, je n'ai pas d'idée arrêtée, mais je pense que ce sera amusant et intéressant. J'espère pouvoir organiser ça avec des téléphages de bonne volonté prêts à donner d'eux-mêmes... pour la science !
Alors évidemment, 2012, c'était ça et bien plus encore. Plein de découvertes, de trouvailles, de coups de coeur, d'intégrales, d'achats, de news (d'ailleurs pas d'inquiétude, les world tours reviennent en 2013, même si je me suis un peu laissée distancer par les boulots en cette fin d'année), avec évidemment, ce que cela comporte de coup de blues, d'accès de rage ou de désespoir, parce qu'aucune année n'est parfaite... mais quand on est téléphage, elles sont toujours fascinantes !
Pour finir ce post, je voudrais vous adresser mes meilleurs voeux pour la nouvelle année. Vous avez été des lecteurs formidables (même si les commentaires sont toujours trop rares à mon goût, enfin j'dis ça...), passionnés, intéressants, ouverts et toujours curieux, et il s'avère que, eh bien, c'est comme ça que j'aime les téléphages de mon entourage, voilà tout. Bah ouais, j'vous aime, allez, comme ça c'est dit ! J'espère que votre année télévisuelle a été aussi riche que la mienne, et je vous invite à partager vos temps forts et vos meilleurs souvenirs en commentaires, si le coeur vous en dit... Et surtout, sur-tout, je vous souhaite une excellente année 2013, avec plein de bonnes choses sur votre écran, bien-sûr, mais aussi dans votre vie.
Bon et puis, de toute façon, on se retrouve demain pour un nouveau post quotidien, alors, hein, on ne se perd pas de vue. Ciao 2012 ! PS : ce post a été programmé à l'avance mais il n'en a pas moins été fait avec amour... ne lui en veuillez pas juste parce qu'il est conçu in vitro !
Aha ! La voilà, la saison estivale nippone ! Après une saison printanière convaincante... bon, disons globalement convaincante... ça donnerait presque envie que la saison se finisse plus vite. Voui voui voui, yaura un bilan sur SeriesLive, z'inquiétez pas. Mais non, par contre il faudra encore attendre entre 10 à 15 avant le coup d'envoi de la saison. Alors, pour tuer le temps, on est partis pour le traditionnel point sur les nouveautés qui débarquent.
- Ashita no Hikari wo Tsukame (Fuji TV) L'histoire : Une adolescente apprend que sa mère trompe son père, et tente de surmonter cette épreuve. Observations : On ne s'attend pas vraiment à des merveilles venant d'une série quotidienne... Du lundi au vendredi à 13h30, à partir du 5 Juillet.
- Atami no Sousakan (TV Asahi) L'histoire : Alors qu'on pensait 4 adolescentes disparues dans un accident de bus depuis trois an, l'une d'entre elles réapparait mystérieusement. L'inspecteur Kenzou Hoshizaki se rend donc dans leur petite ville d'apparence tranquille, pour étudier ce fait nouveau dans l'affaire de leur disparition. Observations : Chais pas, ya que moi qui ai l'impression que c'est "Shinzanmono rencontre Pretty Little Liars" ?!
Le vendredi à 23h15, à partir de Juillet.
> Fiche SL
- Chance (NHK) L'histoire : Une femme qui avait tout perdu, aidée de ses deux meilleurs amis, se met en tête de monter une écurie et de faire participer son cheval Chance à des courses hippiques. Observations : Je crois bien que la série sportive dans le monde hippique, c'est inédit, mais d'un autre côté je sais pas si c'est une bonne nouvelle.
Le dimanche à 21h, à partir du 28 Août.
- Doyoubi wa Living de (WOWOW) L'histoire : Hm, euh, c't'à dire, eh bah, en fait... Observations : Impossible d'en savoir plus quant au pitch, c'est une torture quand on connaît un tant soit peu la chaîne.
Le samedi à 12h, à partir du 3 Juillet.
- Gakepucchi no Eri (TV Asahi) L'histoire : Ayant grandi dans une famille pauvre, où régnait la violence, on pourrait penser qu'Eri serait quelqu'un de négatif, au lieu de ça elle ne désire rien tant que devenir mangaka et se lance dans cette carrière avec enthousiasme, en dépit des nombreux inconvénients comme le manque d'argent. Observations : Si c'est sombre et qu'on parle un peu de la vie sans le sou, c'est bien. Si c'est encore une fable sur la façon dont on peut parvenir à réaliser son rêve même quand on revient de loi, franchement c'est du gâchis, ça sert à rien.
Le vendredi à 21h, à partir du 9 Juillet.
> Fiche SL
- GM - Odore Doctor (TBS) L'histoire : Médecin de génie, le Dr Hideo Gotou est capable de résoudre des mystères médicaux en écoutant les patients, mais aussi en étudiant leur entourage et leur environnement. Observations :Dr House, sors de ce corps !
Le dimanche à 21h, à partir du 18 Juillet.
> Fiche SL
- GOLD (Fuji TV) L'histoire : Une mère menant sa carrière dans le monde du sport et de la beauté a entrainé ses enfants depuis leur plus jeune âge pour qu'ils deviennent médaillés d'or en natation. Observations : Ya du potentiel pour un truc sympa... pareil, si c'est pas une série de plus sur la façon dont on peut réaliser ses rêves (ou ceux de sa maman).
Le jeudi à 22h, à partir du 8 Juillet.
> Fiche SL
- HAMMER SESSION! (TBS) L'histoire : Un escroc échappe à la police, et prend l'identité d'un professeur afin de se mettre au vert quelques temps. Il emploie ses techniques sur les élèves afin de les aider à affronter leurs problèmes. Observations : Cette obsession pour les profs qui n'auraient pas dû être profs mais qui font de meilleurs profs que les profs doit cesser.
Le samedi à 20h, à partir du 10 Juillet.
> Fiche SL
- Hanchou - saison 3 (TBS) L'histoire : La vie d'un commissariat et notamment les affaires criminelles dans un quartier animé de Tokyo. Observations : Troisième saison en quoi ? Deux ans ? Faudrait ptet que je jette un œil quand même. J'ai le pilote, mais moi, la flicaille...
Le lundi à 20h, à partir du 5 Juillet.
> Fiche SL
- Hotaru no Hikari - saison 2 (NTV) L'histoire : Une jeune fille qui jusque là n'a jamais eu beaucoup d'intérêt pour les relations amoureuses et vit en célibataire brouillonne commence à envisager de se marier. Mais avec qui et comment y parvenir ? Observations : J'avais entendu parler de la série mais j'étais moyennement motivée. C'est malin, cette fois je vais vraiment devoir m'y mettre.
Le mercredi à 22h, à partir du 7 Juillet.
> Fiche SL
- Joker (Fuji TV) L'histoire : Un policier qui a toujours été une crème devient, par un brutal changement de personnalité, un enquêteur exécrable à la moralité ambiguë. Observations : Une façon intéressante de parler du difficile métier de policier et de ses problèmes moraux, je crains néanmoins qu'on se retrouve avec un truc moins épatant que ça n'en a l'air. Quitte ou double.
Le mardi à 21h, à partir du 13 Juillet.
- Kasouken no Onna - saison 10 (TV Asahi) L'histoire : Les affaires d'une médecin légiste qui doit lutter contre le sexisme de sa profession. Observations : Jamais vu. Principalement parce que j'ai pas spécialement repéré de cagoule. Mais ça me plairait bien, pis ça permettrait des comparaisons intéressantes...
Le jeudi à 20h, à partir du 8 Juillet.
- Keishichou Keizoku Sousahan (TV Asahi) L'histoire : Manami Kishi est une enquêtrice qui, après un accident de parcours pendant lequel elle avait quasiment abandonné la police, se trouve grâce à ses compétences placée à la tête de la nouvellement créée section des affaires non-classées. Observations : La vache, deux séries policières l'une à la suite de l'autre à partir du 22 Juillet, dont l'une est un remake de BOSS, TV Asahi se prend pour CBS ou quoi ?!
Le jeudi à 21h, à partir du 22 Juillet.
> Fiche SL
- Keishichou Sousa Ikka 9 Gakkari - saison
5 (TV Asahi) L'histoire : Des enquêtes policières, un enquêteur atypique,
une équipe gnagnagna... Observations : On connait la chanson.
Le mercredi à 21h, à partir du 30 Juin.
> Fiche SL
- Mioka (NTV) L'histoire : Un jeune étudiant tombe amoureux d'une jeune fille extravertie, mais atteinte d'une maladie dégénérative. Observations : Ah tiens, des gens qui mettent une saison à mourir, ça faisait longtemps.
Le samedi à 21h, à partir du 10 Juillet.
> Fiche SL
- Moteki (TV Tokyo) L'histoire : "Moteki" est un terme désignant une période pendant laquelle on est brusquement attirant pour plein de monde. C'est la phase que s'apprête à vivre un jeune étudiant qui jusque là n'avait pas eu de chance en amour. Observations : Gloire à TV Tokyo pour ses séries coquines ! Avouez, ça nous change des flics, non ?
Le vendredi à 00h15, à partir du 16 Juillet.
- Moyashimon (Fuji TV) L'histoire : Un jeune homme qui a le pouvoir étrange de communiquer avec les bactéries commence ses études d'ingénieur agronome. Observations : Le mec a "le pouvoir étrange de communiquer avec les bactéries", tout est dit.
Le jeudi à 00h45, à partir du 8 Juillet.
> Fiche SL
- Natsu no Koi wa Nijiiro ni Kagayaku (Fuji TV) L'histoire : Le fils d'un acteur, lui-même acteur de seconde zone vivant très mal cette filiation, tombe amoureux d'une mystérieuse inconnue. Observations : Ah bordel, pourtant ça commençait bien.
Le lundi à 21h, à partir de Juillet.
> Fiche SL
- Nihonjin no Shiranai Nihongo (NTV) L'histoire : Vendeuse dotée d'un grand sens de la mode, une jeune femme a toujours rêvé d'enseigner et commence à donner des cours de Japonais à des étrangers. Observations : Ami gaijin, prépare-toi, le portrait de l'étudiant Occidental risque de ne pas être triste !
Le jeudi à 00h, à partir du 15 Juillet.
- Tenshi no Wakemae (NHK) L'histoire : Lorsque son fiancé s'enfuit avec ses économies, une jeune femme se retrouve sans rien mais réalise qu'elle a l'opportunité de changer sa vie. Observations : J'ai failli être médisante, mais on nous promet qu'il y aura beaucoup de bouffe, alors euh... bon, on verra !
Le jeudi à 22h, à partir du 6 Juillet.
> Fiche SL
- Tetsu no Hone (NHK) L'histoire : L'employé d'une compagnie de construction est impliqué dans des marchés truqués, mais lorsqu'il apprend que cette pratique a un lien avec la mort de son père, il se retrouve face à un dilemme : tout faire pour la survie de sa boîte, ou faire passer la Justice d'abord ? Observations : NHK, je crois en toi, même avec un acteur pourri dans le rôle principal (Teppei Koike). Punaise, ça pourrait aussi bien être un pitch de WOWOW, ce truc.
Le samedi à 21h, à partir du 3 Juillet.
> Fiche SL
- Tofu Shimai (WOWOW) L'histoire : Des triplées aux caractères très différents partagent le même appartement ; leur quiétude est bientôt troublée par un inconnu qui les observait jusque là dans l'ombre. Observations : Pour être honnête, je ne suis pas sûre de ce pitch ; des fois on lit que la série porte sur le quotidien des sœurs, des fois qu'il va y avoir un bouleversement par cet homme... Pour une mini-série de 5 épisodes, les deux semblent bizarres. Dans tous les cas, les trois sœurs sont interprétées par la même actrice qui joue sur des registres différents (une version normale, une de type documentaire, l'autre animée), l'expérimentation doit valoir le coup d'œil.
Le samedi à 00h, à partir du 31 Juillet.
> Fiche SL
- Toubou Bengoshi (Fuji TV) L'histoire : Un avocat est accusé de plusieurs graves délits, et prend la fuite. Sur son chemin, il utilise ses compétences en droit pour aider les gens qu'il rencontre, et tente de savoir qui a cherché à le piéger. Observations : L'histoire est bateau, mais des fugitifs, dans les fictions japonaises, ça court pas non plus les rues. Donc, à voir.
Le mardi à 22h, à partir du 6 Juillet.
- Unubore Deka (TBS) L'histoire : Les enquêtes surréalistes d'un flic obsédé par le mariage qui propose aux criminelles qu'il démasque soit de l'épouser, soit d'aller en prison. Observations : Surréaliste n'est pas un vain mot, comme vous le voyez. Mais ça peut être marrant, notamment de voir un Japonais obsédé par le mariage, pour changer des Japonaises.
Le vendredi à 22h, à partir du 9 Juillet.
> Fiche SL
Je promets pas que ce soit exhaustif mais je pense qu'il y a quand même de quoi se faire une idée. Encore et toujours un bataillon de flics, quelques remakes qui ne disent pas leur nom, et deux ou trois idées valables. Je sens NHK en grande forme (dommage que les audiences soient pourries même quand c'est le cas), et WOWOW m'a tout l'air d'avoir un sérieux problème de com' (ou une baisse de régime, je sais pas ce qui est pire). Son projet de Tofu Shimai m'a l'air capillo-tracté, mais enfin au moins c'est original.
Par contre on dirait qu'il y a moins de saloperies pour ados, comme pour la saison dernière. Vous savez, les trucs totalement ahuris qu'on trouve vers la fin de la semaine, avec genre des princes du royaume des monstres ou bien des comédies lycéennes décérébrées (suivez mon regard). Putain, ce que j'aime les vacances !!!
En ce qui me concerne, sont à surveiller : GOLD (essentiellement pour Yuuki Amami), Joker, Tenshi no Wakemae (là au contraire, c'est en dépit de la présence d'Arisa Mizuki et uniquement pour la bouffe), Tetsu no Hone (le cœur plein d'espoir), Tofu Shimai (pour son côté expérimental) et Toubou Bengoshi. Pis bon bah, comme tout le monde, Natsu no Koi wa Nijiiro ni Kagayaku, c'est le créneau qui veut ça.
Bon, bah écoutez je sais pas pour vous, puisque vous n'avez pas trop réagi sur ce point spécifique, mais je préfère quand même les world tour plus longs. Je trouve qu'on a plus de choix. Alors du coup aujourd'hui il y a du lourd, et j'ai même réussi à trouver un petit quelque chose sur l'Italie, l'un des pays européens où je manque dramatiquement de sources. Je n'en suis pas fâchée, je vous le dis tout net !
- SUEDE :SVT, c'est chaud ! Lundi soir, SVT diffusait l'ultime épisode de 30° i Februari et vous vous doutez bien qu'on aura l'occasion d'en reparler. La bonne nouvelle, c'est que l'épisode final a été regardé par 1,2 million de spectateurs ! Rappelons que le premier épisode avait réuni 1,45 million de curieux. Pour un pays qui compte un peu plus de 9 millions d'habitants, je vous laisse apprécier l'ampleur de la chose. Par contre, il y a une mauvaise nouvelle : le DVD est sorti aujourd'hui en Suède, et il ne comporte pas l'ombre d'un sous-titre anglais. Il fallait s'y attendre mais ça n'en est pas moins tragique. A moins qu'elle m'ait échappé, on attend toujours l'officialisation d'une deuxième saison.
- DANEMARK : Facebook, ça ne marche pas avec DR Il vous souvient probablement de la dramédie Lykke, diffusée l'an dernier par DR. La série, qui faisait partie des fictions vendues à l'occasion du MIP TV, a trouvé un public restreint, mais actif : un groupe Facebook a été créé par les fans afin d'inciter DR à ramener la série à l'antenne. Cela à valu à Stig Thorsboe, le créateur et scénariste de la série, de s'exprimer pour annoncer qu'il n'y aurait définitivement pas de seconde saison pour la série. "Aux Etats-Unis, cette opération aurait du succès, mais ça ne fonctionne pas encore comme ça au Danemark", a-t-il précisé quant à l'initiative. Thorsboe, qui a commencé à écrire pour la télévision au début des années 90 mais a accentué son travail pour le petit écran ces dix dernières années (il a notamment écrit les épisodes de Krøniken), travaillerait actuellement sur un nouveau projet de série. Ah et, vous savez, quand je mentionnais le MIP TV ? Eh bien, la dramédie de TV2, Rita, dont je vous parlais du pilote plus tôt cette année, a été vendue à Fuse Entertainment (déjà responsable du remake de Forbryselsen) afin d'être adaptée pour les Etats-Unis. Voyez, la fiction danoise a encore du répondant, tout n'est pas noir.
- ESPAGNE : anti-coup de bambou Voilà de nombreux mois qu'on parle de productions espagnoles dans ces colonnes, et je pense qu'on est tous prêts maintenant à retenir des noms propres et des noms de sociétés. Celui que nous allons apprendre aujourd'hui est Bambù Producciones, une société de... production (vous voyez, vous vous en sortez très bien) qui est à l'origine de plusieurs des séries à succès de ces dernières années, dont Hispania, Gran Reserva, ou plus récemment Gran Hotel. Comme vous le voyez, les choses vont plutôt bien pour cette boîte. Elle a annoncé au début de la semaine avoir lancé une nouvelle filiale, nommée Blow, destinée à accueillir les projets les plus ambitieux et les plus sensibles. Le premier projet de Blow sera un mélange de thriller psychologique et de science-fiction, dont l'ambiance est décrite comme digne héritière de films comme Buried ou Red. Outre la signification pour Bambù Producciones à proprement parler, qui montre bien qu'elle est en train de gagner du terrain (notamment face au géant Globomedia qui est son principal concurrent), on devine que de tels projets ne sont pas vraiment développés pour les chaînes historiques mais plutôt pour la TNT ou le câble. Alors, Blow, première étape d'un élan des chaînes numériques espagnoles ? A suivre.
- CANADA : on ne s'en lasse pas La chaîne francophone TVA a confirmé la mise en chantier d'une comédie dramatique intitulée Un sur 2, dans laquelle un homme qui a fait sa crise de la quarantaine et a tout plaqué revient comme une fleur trois mois après avoir claqué la porte, auprès de sa femme et de leur fille. Comme ils possèdent un duplex et une quincaillerie, le temps que la confusion retombe, ils décident d'habiter chacun un étage du duplex et d'essayer de régler leurs problèmes tout en continuant de tenir leur affaire... Vous l'aurez remarqué, pour la seconde fois dans un world tour, la photo de Claude Legault (Minuit, le soir) orne cette news ; effectivement l'acteur interprètera le rôle masculin, Michel, tandis que l'épouse sera incarnée par Céline Bonnier (Les Rescapés). La série, dont le tournage devrait commencer en juin en vue d'une diffusion en septembre, sera réalisée par Claude Desrosiers (Les hauts et les bas de Sophie Paquin), et la production est déjà assez confiante quant à l'obtention d'une deuxième saison.
- BRESIL : une avenue, que dis-je, un boulevard ! Il est rarement question de telenovelas dans le coin pour, entre autres, les raisons énoncées il y a quelques semaines. Pour autant je voulais attirer votre attention sur quelque chose : les telenovelas, ça fonctionne encore TRES bien. Non parce que je me rappelle avoir expliqué que l'Amérique du Sud connaissait une véritable ruée vers l'or en matière de nocturnas au format hebdomadaire, mais soyons bien clairs : les telenovelas ne sont pas nécessairement désertées. En témoigne Avenida Brasil, sur Rede Globo, qui a commencé le 26 mars dernier et qui, d'après les derniers chiffres, attire quotidiennement rien moins que 65% des spectateurs brésiliens. Quand même, hein. Le premier épisode de la série en avait réuni 61%, ce qui signifie qu'en à peine deux semaines de diffusion, les choses ont déjà pas mal progressé. Voilà donc c'était juste l'occasion pour moi d'être claire : oui, les séries hebdomadaires, c'est la nouvelle marotte des chaînes de nombreux pays dont on connait plutôt la production de telenovelas, mais ne vous laissez pas abuser, la telenovela n'est pas encore morte et enterrée.
- BRESIL : en rire ou en pleurer Cela étant posé, les telenovelas ne sont pas les seules séries à exister, et la preuve en est faite avec deux projets de FX Brasil. Le premier, intitulé, A vida de Rafinha Bastos, est une série satirique dont le pilote vient d'être approuvé par la chaîne ; la série entre donc en production en vue d'un total de 12 épisodes. C'est l'humoriste Rafinha Bastos qui crée cette série dans laquelle il réutilisera une partie de son spectacle de stand-up, racontant des anecdotes de sa vie privée ; l'idée est de brouiller la limite entre la réalité et la fiction. Ainsi, le père du comédien dans la série sera interprété par son père dans la vraie vie, tandis que la mère sera incarnée par une actrice. D'autre part, le cinéaste Fernardo Meirelles (à qui l'ont doit le film La cité de Dieu et la série qui a suivi, La cité des Hommes) prépare la série Contos de Edgar, inspirée des nouvelles fantastiques d'Edgar Allan Poe et en co-production avec la chaîne O2 ; la série devrait arriver sur les écrans brésiliens pendant le second semestre 2012.
- ITALIE : qui veut nager avec les dauphins ? En mars 2011, Canale 5 avait diffusé une minisérie intitulée Come un delfino, en deux parties. La série s'intéressait au monde de la natation, et notamment d'un ancien champion, Alessandro, qui devient l'entraîneur d'une équipe de jeunes délinquants et les aide à revenir dans le droit chemin en leur apprenant ce sport. Il ne vous étonnera pas trop d'apprendre que la fédération italienne de natation faisait partie des entités participant au budget de la série, laquelle bénéficiait de musiques composées par nul autre qu'Ennio Morricone ! Une seconde saison a depuis été commandée pour la série, et puisque je suis tombée sur une info concernant son histoire, je me suis dit que c'était pas parce qu'on n'avait jamais mentionné la série qu'on allait se priver de se pencher dessus. Cette fois, Alessandro (qui grâce à l'issue de la première saison a touché une grosse somme d'argent) décide de racheter une piscine confisquée à la mafia, et de la retaper pour pouvoir y entraîner plus de jeunes. Mais lorsqu'une bombe fait exploser l'installation, il faut se rendre à l'évidence, ce ne sera pas facile... Le tournage de la 2e saison, qui a commencé en février dernier, s'installe à partir de ce weekend à Malte ; on ignore pour le moment à quelle date les nouveaux épisodes de Come un delfino seront diffusés.
- AUSTRALIE : Blake pour prendre la relève de Fisher ? Le tournage a commencé pour la prochaine série d'enquêtes d'ABC, The Dr. Blake Mysteries, se déroulant dans une ville rurale en 1959. Souvenez-vous, cela faisait partie des projets que la chaîne publique s'était fixés pour cette nouvelle saison. Le bon docteur Lucien Blake viendra reprendre le cabinet que lui a laissé son père, officiant également comme médecin pour la police, mais très vite il conduira ses propres enquêtes lui-même. Blake ayant été officier médical pendant la Seconde Guerre mondiale, il a un regard bien particulier sur ses pairs, et les gens du coin ne comprennent pas toujours ni sa rigueur morale ni son sens de l'humour pince sans rire. C'est un total de 10 épisodes qui est prévu avec Craig McLachlan (Packed to the Rafters) dans le rôle principal, Nadine Garner (City Homicide) interprétant son épouse. Le tournage est prévu pour durer jusqu'en août, en vue d'une diffusion en 2013.
- AUSTRALIE : de mère en fille L'une des exportations les moins glorieuses de la télévision australienne a été la comédie Kath & Kim, même si on ne peut nier qu'elle ait connu un grand succès. Actuellement, le film Kath & Kimderella est en préparation en vue d'une sortie sur les grands écrans australiens le 6 septembre, et c'est l'occasion pour quelques rumeurs insistantes, mais pas du tout confirmées (je répète : rumeurs non confirmées) d'évoquer le retour de la mère et la fille à la télévision. Pourquoi donner du poids à ces rumeurs ? Parce que lorsque Seven a reçu ses investisseurs et partenaires à la fin de l'année dernière, le tandem était intervenu dans une petite video dans laquelle les deux anti-héroïnes avaient fait remarquer que la chaîne avait bien besoin de les faire revenir à l'écran. On devrait avoir le coeur net quant à la véracité de cette rumeur à mesure que la sortie du film se rapprochera...
- JAPON : l'avenir appartient à ceux qui se lèvent tôt La NHK a la particularité d'être la seule chaîne nationale japonaise à diffuser des séries d'une durée d'un an (comme en ce moment Taira no Kiyomori le dimanche soir) ou de 6 mois (ce sont les fameux asadora, diffusés à huit heures du mat') ; ce sont souvent les séries qui font les meilleures audiences de la chaîne, accessoirement. Ces deux traditions télévisuelles requièrent donc, pour plusieurs raisons comme vous le voyez, une vision à long terme, aussi ne serez-vous pas très étonnés d'apprendre que, à peine une semaine après avoir lancé Umechan Sensei dans sa case matinale, la chaîne publique commence déjà à penser à l'avenir. L'urgence n°1 à présent est d'abord de poursuivre le projet qui prendra la relève d'Umechan Sensei en octobre, Jun to Ai. La jeune actrice Natsuna vient d'être castée pour le rôle principal de la série ; c'était sa 3e audition pour un asadora. Elle y incarnera une jeune fille qui débarque de sa région natale d'Okinawa pour travailler dans un grand hôtel d'Oosaka. Le tournage de Jun to Ai démarre le mois prochain en vue d'un lancement sur NHK le lundi 1er octobre. Mais ce n'est pas tout, puisqu'il faut maintenant commencer à écrire l'asadora d'après, celui qui démarrera au printemps 2013 ! Je vous le disais : on parle de plans à long terme. Ce n'est nul autre que Kankurou Kudou (c'est le monsieur ci-dessus, dites bonjour), entre autres scénariste de Kisarazu Cat's Eye et Unubore Deka, qui vient d'être engagé pour en écrire l'histoire. Une conférence de presse devrait avoir lieu en juin pour révéler le sujet et le titre de cette série. C'est la première fois que Kudou écrira un asadora, et il pourrait être intéressant de le voir apporter sa patte à ces séries essentiellement destinées aux ménagères...
- RUSSIE : le festival du détective Comme je vous le dis. DetectiveFEST est un festival russe intégralement dédié aux enquêtes, qu'elles se déroulent dans des films ou des séries, qui se tiendra du 25 au 29 avril prochain à Moscou. Sa mission, entre autres, est de réhabiliter l'image des policiers, et d'encourager le sens de la Justice chez les citoyens, à travers la fiction (ça ne s'invente pas). Comme tout festival qui se respecte, le DetectiveFEST propose également quelques récompenses. Parmi les séries nommées, pas mal de séries russes comme la saison 5 de Codex Chesti ("code de l'honneur"), et quelques unes qui en revanche nous évoqueront quelque chose : la série de Canal+ España, Crematorio, la canadienne Republic of Doyle, ou encore le succès turc Behzat Ç.. C'est la 14e fois que le festival a lieu, et le thème de cette année est "loi et société".
- ARGENTINE : si c'était à refaire Un petit mot pour finir sur une série argentine dont le lancement m'avait un peu échappé, mais il n'est jamais trop tard pour bien faire. Volver a nacer a démarré le 3 avril dernier à 22h30 sur TV Publicà (qui est... euh... une chaîne publique), et est une mini-série en 13 épisodes qui raconte comment des jumelles séparées à la naissance vont tenter 30 ans plus tard de percer le secret de leurs origines. Jusque là ça a l'air un peu bateau, limite téléfilm de Lifetime, mais on est en Argentine et l'histoire se teinte d'Histoire : les héroïnes sont les filles d'une prisonnière politique pendant la dictature militaire... Tournée et diffusée comme une série quotidienne, Volver a nacer n'est pas forcément un petit bijou mais son sujet mérite quand même l'attention. Ca tombe bien, TV Publicà se fait un devoir de mettre les épisodes en ligne sur le Mal chaque jour (par exemple, ici, le pilote). La série Volver a nacer a vu le jour, tout comme Perfidia, grâce au fameux Concurso Series de Ficción Federales. Ca a l'air d'être une vraie mine d'or, ce concours...
Pour finir, j'avais envie de vous glisser un petit mot sur Brendan O'Carroll, créateur et interprète principal de la série irlandaise Mrs Brown's Boys, la comédie qui est devenue un vrai phénomène, vous savez ? Les choses vont apparemment si bien qu'il a refusé une offre de HBO ! Actuellement, le format de Mrs Brown's Boys permet en effet au comédien et scénariste de ne travailler que 6 mois de l'année, et il avait peur qu'en acceptant l'offre de la chaîne câblée américaine, il ne doive travailler plus (mais il aurait définitivement gagné plus). Les Irlandais peuvent donc continuer à profiter des services exclusifs de O'Carroll, voilà un de leurs ressortissants couronnés de succès que les Américains ne vont pas tout de suite leur piquer (au contraire d'Amy Huberman, mais c'est pas moi qui irai me plaindre !).
Voilà, c'est tout pour aujourd'hui ; on a vraiment eu de tout ! A vous de me dire maintenant quelles sont les news qui ont le plus retenu votre attention, et, le cas échéant, s'il y a des séries que vous avez maintenant le désir ardent d'aller cagouler séance tenante...
Aux Etats-Unis, une malheureuse petite grève de scénaristes est capable de mettre à mal toute l'industrie pendant un ou deux ans, minimum. Bande d'amateurs ! En dépit de plusieurs centaines de séismes et répliques de séismes, d'un tsunami et d'une menace nucléaire, la télévision japonaise ne s'est pas arrêtée, ou presque pas ! J'exagère, mais à peine. La meilleure preuve, c'est le nombre de séries nippones prêtes à démarrer en ce mois d'avril...
Allez, on est partis pour un tour d'horizon de ce que la saison printannière japonaise nous réserve. Pourvu que ce soit meilleur que l'hiver, quand même. Mais, au pire, les Japonais ont une bonne excuse, EUX.
En quotidienne
- Ohisama (NHK) L'histoire : Une jeune femme qui a survécu à la Seconde Guerre Mondiale, et fait preuve d'un incroyable optimisme, construit lentement sa vie et devient institutrice. L'avis : Ca fait des mois et des mois que ce asadora est prévu, mais vu les circonstances je sens que c'est un peu un coup de poker de lancer une telle série. A surveiller. > Du lundi au samedi à 8h depuis le 28 Mars
Lundi
- Hanchou - saison 4 (TBS) L'histoire : On imagine mal TBS tuer la poule aux oeufs d'or ! La série policière/dramatique (mais si, souvenez vous !) entame donc sa quatrième saison... L'avis : ...et à part pour ajouter le générique à ma collection, c'est même pas la peine d'y penser. > Le lundi à 20h à partir du 11 Avril
- Shiawase ni Narou yo (Fuji TV) L'histoire : Un entremetteur professionnel tombe amoureux de sa magnifique et mystérieuse cliente alors qu'il est supposé lui dénicher un mari potentiel. L'avis : Oh bah ça alors, un triangle amoureux dans la romance du lundi soir de Fuji TV, tu parles d'une surprise. > Le lundi à 21h à partir d'Avril
Mardi
- Namae wo Nakushita Megami (Fuji TV) L'histoire : Après s'être consacrée à sa carrière, gérant son foyer de loin, une mère de famille est victime des licenciements dus à la crise économique et devient brutalement femme au foyer. Sous la pression des parents d'élèves autour d'elle, elle tente de se fondre dans la masse et finit par pousser son fils à entrer dans la course aux concours d'entrée dans les meilleures écoles. L'avis : C'est typiquement le sujet qui soit peut être bon, s'il est traité avec intelligence, soit franchement navrant, si... bah, dans la majorité des cas, en fait. > Le mardi à 21h à partir d'Avril
- Tantei X Kara no Chousenjou! - saison 3 (NHK) L'histoire : Un enquêteur tente de résoudre des crimes. L'avis : Là comme ça, ça a pas l'air sexy. Et ça ne l'est pas. Mais l'originalité, c'est que la série est interactive et que les spectateurs peuvent suggérer des suspects. Les deux premières saisons datent de 2009. > Le mardi à 22h depuis le 22 Mars dernier
- Madonna Verde (NHK) L'histoire : Une femme accepte de devenir la mère porteuse du bébé de sa fille, une trentenaire devenue stérile suite à une maladie. Malheureusement, le secret est difficile à garder... L'avis : On sait qu'on peut compter sur NHK pour parler de sujets pas franchement glamour, et ça fait plaisir. Espérons simplement que le traitement sera à la hauteur sans nous faire sombrer dans le sommeil. > Le mardi à 22h à partir du 12 Avril
- Good Life (Fuji TV) L'histoire : Un journaliste carriériste pense que sa vie familiale est sous contrôle, jusqu'à ce que sa femme décide de le quitter. Il se retrouve seul avec son fils et, alors qu'il pense pouvoir gérer la chose, apprend que le petit a une leucémie. L'avis : Du pathos, yen a un peu plus, je vous le laisse ? Je crois que le seul truc que pourrait inventer Good Life pour être encore plus larmoyant, c'est si un chaton pouvait mourir dans les bras du gamin. Un soir où il pleut, si possible. > Le mardi à 22h à partir du 19 Avril
- Muscle Girl (TBS) L'histoire : Héritant du club de lutte féminine familial, une jeune femme découvre que l'affaire périclite. Mais le club a peut-être une chance de survivre grâce à l'arrivée d'un lutteur coréen... L'avis : Des fois j'écris des pitches et j'en crois pas mes propres yeux. > Le mardi à 00h55 à partir du 19 Avril
Mercredi
- Iryuu Sousa (TBS) L'histoire : Deux jeunes inspeteurs sont nouvellement mutés au sein d'une équipe d'experts légistes. L'avis : Bruckheimer aurait-il franchisé les CSI jusqu'à Tokyo ? Réponse à la mi-avril. > Le mercredi à 21h à partir du 13 Avril
- Kazoku Hotei (TV Asahi) L'histoire : Apparemment il s'agirait d'une série judiciaire se tenant dans un tribunal familial. L'avis : Je vois pas trop d'infos sur cette série à l'heure actuelle, donc j'ai pas trop les détails. > Le mercredi à 22h à partir du 27 Avril
- Rebound (NTV) L'histoire : La fille de deux restaurateurs, ayant abusé des bonnes choses dans son enfance, s'est astreinte à un régime draconnien où les pâtisseries, notamment, sont interdites. Elle devient donc svelte et éditrice d'un magazine de mode. Manque de chance, son métier lui fait rencontrer l'un des plus grands pâtissiers du pays, et elle replonge dans le glucose. L'avis : C'est un peu comme si NTV avait commandé un Rude Awakening politiquement correct. Je prefère le voir comme ça, disons. En fait non, je suis pas sûre de vouloir le voir tout court. > Le mercredi à 22h à partir d'Avril
Jeudi
- Omiyasan - saison 8 (TV Asahi) L'histoire : Policier implacable, blah blah blah, enquêtes insolubles, gna gna gna... L'avis : Qui n'a pas eu sa dose de poulet ? > Le jeudi à 20h à partir du 28 Avril
- Hagane no Onna - saison 2 (TV Asahi) L'histoire : Les difficultés professionnelles et personnelles d'une enseignante confrontée à un cas difficile au sein de sa classe. L'avis : Ce qui signifie que, oui, on pourra voir Michiko Kichise dans deux séries l'une à la suite de l'autre le jeudi (mais pas sur la même chaîne), because attention les yeux, vlà Fuji TV... > Le jeudi à 21h à partir du 21 Avril
- BOSS - saison 2 (Fuji TV) L'histoire : Alors qu'on pensait le département dissous, l'équipe de bras cassés d'Eriko Osawa revient pour de nouvelles enquêtes. L'avis : Hiiiiiiiii ! Ils sont de retour ! Pardon, je, euh... pardon. Nan mais comprenez-moi. Il y a de quoi. > Le jeudi à 22h à partir du 14 Avril
- Shitsuren Hoken (NTV) L'histoire : Professeur le jour, et expert en assurances la nuit. Mais pas n'importe quelle assurance : pour 1 million de yen, les clients que notre expert audite s'assurent contre la peine de coeur. L'avis : Bon, je vais pas tirer à vue sur ce pitch... original, alors que d'un autre côté je condamne les fournées de flicaille qu'on nous sert, ce serait de mauvaise foi. > Le jeudi à 23h58 à partir du 7 Avril
Vendredi
- Umareru (TBS) L'histoire : L'aînée d'une famille de 4 enfants doit revoir sa vision de la famille lorsque leur cinquantenaire de mère tombe enceinte, et que cette nouvelle réveille de vieux secrets de famille. L'avis : Ca doit être la version japonaise de la mode du cougar, je suppose, ces cinquantenaires qui tombent enceintes. Faut voir ce que ça peut donner, il y aura bien au moins une de ces séries pour atteindre son objectif... > Le vendredi à 22h à partir du 7 Avril
- Inu wo Kau to Iu Koto (TV Asahi) L'histoire : Ou comment une famille déchirée par les problèmes de chômage, d'argent et de rêves abandonnés, retrouve progressivement la foi lorsque l'un des enfants recueille un chien perdu. L'avis : Autant ça peut être sirupeux au point d'être déconseillé par l'Union française pour la santé bucco-dentaire, autant ça peut aussi être une petite production humble et tendre. C'est un peu le coup de poker. > Le vendredi à 23h15 à partir d'Avril
- Shima Shima (TBS) L'histoire : Suite à un divorce difficile, une femme frappée d'insomnie a l'idée de mettre en place un service d'escort, où de beaux jeunes hommes viennent tenir compagnie à des femmes pour qu'elles s'endorment. Au contact de leurs clientes, ces hommes vont progressivement mieux comprendre les femmes en général, voire eux-mêmes... L'avis : Une idée aussi tordue que touchante. Mais non je dis pas ça parce que je suis insomniaque de nature. Chut, taisez-vous. > Le vendredi à 00h35 à partir du 22 Avril
Samedi
- Shinsengumi Keppuroku (NHK) L'histoire : L'arrivée des navires occidentaux au Japon, après 300 ans de fermeture, commence à transformer la société nippone traditionnelle. Mais un groupe de combattants reste fidèle au shogun... L'avis : Un joli ptit remake d'une série qui date de... 1998. Ah bah ça valait vraiment le coup, tiens. > Le samedi à 18h45 à partir du 3 Avril
- Koukousei Restaurant (NTV) L'histoire : Un chef expérimenté s'essaye pour la première fois à la pédagogie, alors qu'il forme pour des étudiants dans une école de cuisine locale. L'avis : Oh moi vous savez hein, dés qu'une série parle de bouffe, je l'aime. C'est pour ainsi dire mathématique. > Le samedi à 21h à partir du 23 Avril
Dimanche
- JIN - saison 2 (TBS) L'histoire : Le docteur Jin Minakata est de retour dans une nouvelle saison faite de médecine et de voyage dans le temps. L'avis : Enfin, nous y voilà ! La deuxième saison d'une des séries les plus sympas de ces dernières années (et avec un final à la con ; rapport ou coincidence ?) débarque enfin sur les écrans nippons. > Le dimanche à 21h à partir du 17 Avril
- Marumo no Okite (Fuji TV) L'histoire : Un quarantenaire, célibataire endurci, prend en charge les deux enfants de ses amis lorsque ces derniers décèdent. Mais plus que ces nouvelles responsabilités, il doit faire face au chien de la famille, un Schnauzer... qui parle ! Et qui lui fait savoir quand il s'y prend mal pour éduquer les deux enfants... L'avis : Ha ha ha, et ils ont programmé ce truc à la Wilfred face à JIN ! Les fous. > Le dimanche à 21h à partir d'Avril
- CO Ishoku Coordinator (WOWOW) L'histoire : Le combat de deux responsables médicaux chargés d'organiser les transplantations, confrontés aux demandes des familles et aux complications imposées par une loi qui limite leur champs d'action. L'avis : C'est du sujet tel qu'on l'attend d'une série de WOWOW, du solide, de l'intelligent, avec une pointe de questionnement sur la politique et la société. Donc évidemment ça sera sous-titré dans 6 mois, si on a de la chance. > Le dimanche à 22h depuis le 27 Mars
- Asuko March! (WOWOW) L'histoire : Après avoir raté ses examens d'entrée dans les meilleures écoles, une jeune lycéenne atterrit dans un établissement technique, où il n'y a que 3 filles dans tout l'établissement, et où elle est la seule fille de sa classe. Parviendra-t-elle à s'intégrer ? L'avis : Zavez qu'à voir, je savais même pas qu'il y avait des lycées techniques (ou équivalents) au Japon. Encore une opportunité d'en apprendre plus sur le système scolaire nippon, même si très franchement, l'attrait du pitch ne va pas au-delà ce menu détail. > Le dimanche à 23h à partir du 24 Avril
Naturellement, Gou poursuit également sa diffusion avec un deuxième volet (sur quatre), le dimanche soir sur la NHK. A ma connaissance, la seule série à avoir douillé en cette rentrée printannière est la deuxième saison de Challenged, qui devait commencer fin mars et s'est vue reporter aux calendes grecques, cependant j'ignore en fait si ça date du séisme ou d'avant, je manque d'infos. En même temps, Challenged était quand même franchement dispensable, alors c'est pas tragique. Franchement, un instit aveugle... nan mais ça va quoi, Good Life va nous offrir tout ce qu'il faut de ce côté-là de toute façon.
Bon, mais parlons plutôt de ce qui compte vraiment...
Donc ! Outre le retour de la vengeance pour quelques grosses pointures comme BOSS et JIN (la vache, c'est du lourd !), on assiste quand même à de jolies petites nouveautés, notamment grâce à la NHK et WOWOW qui ne déméritent pas et restent fidèles à leur réputation. Franchement, ça me fait bien plus envie que la saison du trimestre précédent, tout ça. En ce qui me concerne, sont à garder à l'oeil : Madonna Verde, Namae wo Nakushita Megami et CO Ishoku Coordinator, et, dans une moindre mesure, Umareru, Shima Shima (avec une grosse appréhension cependant) et Koukousei Restaurant. Plus peut-être quelques autres pilotes si je suis de bonne humeur et que les sous-titres suivent.
Ah, ça requinque de savoir qu'il va y avoir deux ou trois bonnes choses à se mettre sous la dent...
Quatorze jours sans world tour. Autant dire une éternité ! J'espère que vous avez envie de voyager ce soir, parce qu'on va pas mal bouger, et inspecter... attendez je vérifie... oui c'est ça, absolument chaque continent du globe. Si vous ne trouvez rien que vous intéresse au cours de ce périple, c'est bien simple, je rends mon tablier !
- AUSTRALIE : Jessica Marais change de sexe La belle Australienne Jessica Marais, connue dans son pays natal pour son rôle dans Packed to the Rafters, mais par le public américain pour sa présence sensuelle dans Magic City, incarnera le personnage principal d'une mini-série s'intéressant à Carlotta, la personnalité transgenre la plus célèbre d'Australie. Probablement afin de ne pas contrarier le planning de Marais (puisque Magic City a déjà été renouvelée pour une seconde saison), le tournage de cette mini-série australienne ne devrait pas commencer avant la toute fin de l'année, en vue d'une diffusion courant 2013.
- AUSTRALIE : soeurs ennemies Et tant qu'on en est à parler de casting, la rumeur court que Rachel Griffiths, oui-oui, celle de Six Feet Under et Brothers & Sisters, aurait été approchée pour interpréter le rôle principal de la série faisant suite à Paper Giants. Oui, rappelez-vous : suite au succès de Paper Giants sur ABC1, la mini-série Howzat! (dont je vous ai pas mal parlé) avait été immédiatement mise en branle par Nine afin de surfer sur ce succès, mais ABC1 avait elle aussi bien l'intention de produire une suite pour Paper Giants ! C'est donc de ce projet-là qu'il s'agit, il n'a d'ailleurs pas encore de nom, et cette fois, il s'agirait de suivre la guerre entre deux publications féminines des années 90, Woman's Day dirigée par Nene King, et New Idea dirigée par Dulcie Boling. C'est le rôle de King qui aurait été offert à Griffiths, laquelle a déjà manifesté plusieurs fois son désir de revenir travailler dans son pays natal. On se souviendra qu'elle était apparue dans la première saison de Rake et elle sera également au générique d'un téléfilm-biopic sur Julian Assange aux côté d'Anthony LaPaglia ; c'est également à l'occasion des Logies de 2011 qu'elle avait annoncé à demi-mots et en avant-première l'annulation de Brothers & Sisters.
- LITHUANIE : premier-né Vous ne connaissez pas forcément la comédie Mother & Son (si ça peut vous rassurer, j'ai vu le pilote, ça n'a rien d'excitant), pourtant ce sitcom de 40 minutes fait partie des plus célèbres fictions du petit écran australien. Ses six saisons, diffusées sur une période de 10 ans (entre 1984 et 1994), ont récolté plusieurs Logie Awards, et sont restées dans les mémoires des spectateurs, qui ont ainsi pu profiter du tandem entre un homme dans la quarantaine et sa mère souffrant d'Alzheimer. Cela semble donc être un bon choix lorsqu'un pays veut s'aventurer plus en avnat dans le domaine de la fiction, et c'est bien comme cela que semble l'entendre TV3 qui vient d'en acquérir les droits pour en lancer le remake. C'est la toute première fois que la Lithuanie fait ainsi l'acquisition d'un format étranger pour l'adapter, ce qui ne rend le geste que plus symbolique. 16 épisodes ont été commandés pour la version lithuanienne qui sera diffusée en septembre prochain. Mother & Son a déjà été adaptée pour de nombreux pays dont les States, le Chili, la Suède, le Danemark, la Turquie, la Grèce et le Royaume-Uni.
- ESPAGNE : audiences lunatiques Quelques petites nouvelles de ce qui est supposé être le nouveau hit d'Antena3, la série fantastique Luna, el misterio de Calenda, qui raconte l'arrivée d'une adolescente dans un patelin perdu avec ses parents, et qui découvre qu'en réalité il se pourrait bien que les parages hébergent des loup-garous. On avait déjà eu l'occasion de dire combien la série avait été un énorme projet pour la chaîne, qui misait beaucoup dessus notamment en espèces sonnantes et trébuchantes. Alors, qu'en est-il des audiences, trois semaines après le lancement de cette super-production ? Le pilote, diffusé le 10 avril, avait réussi à capter l'attention de 3,51 millions de spectateurs (soit 19,2% de parts de marché), un chiffre très honnête. La semaine suivante, 280 000 spectateurs avaient déserté, mais on restait tout de même dans des scores très corrects avec un peu plus de 3,2 millions de spectateurs (16,8% de parts de marché). Les résultats de la diffusion de l'épisode d'hier confirment que les audiences ont du mal à se stabiliser : à peine 3 millions de spectateurs pour seulement 15,8% de part de marché. Ca commence donc à sentir le roussi pour cette série fantastique qui ne parvient pas à se stabiliser, et a perdu un spectateur sur sept, en seulement trois semaines...
- ALLEMAGNE : le câble se réveille Vous avez peut-être entendu parler un peu plus tôt ce mois-ci de Sky Deutschland, qui a décidé d'aligner les biftons pour faire main basse sur les droits de diffusion de la Bundesliga (le championnat national de foot allemand). Il semblerait que le groupe allemand soit actuellement dans une période de dépenses (ou d'investissement, selon le point de vue) puisqu'en prenant pour modèle les chaînes à péage comme HBO ou Showtime, ou encore TNT Serie qui en septembre proposera sa première fiction originale (Add a Friend, sur les relations humaines dans les réseaux sociaux), Sky Deutschland commence à envisager de se lancer elle aussi dans les séries. Pour l'instant Sky D n'en est qu'à rencontrer des producteurs pour jauger les projets qui lui sont proposés ; si les choses suivent leur cours, la première fiction de la chaîne pourrait apparaitre début 2014.
- ALLEMAGNE : commande massive de poulet chez Sat.1 Pensant visiblement qu'on était en pénurie, Sat.1 vient de lancer le tournage de deux nouvelles séries policières de plus. La première, Familie Undercover, s'intéresse comme vous l'aurez deviné à la famille d'un commissaire de police qui, relocalisée dans le cadre de la protection des témoins, doit s'adapter à sa nouvelle vie. L'autre série, répondant au nom de München Bayerstraße, est plus classique puisqu'elle suivra les enquêtes d'un tandem improbable entre un commissaire rôdé à la vie de la rue et un comte devenu enquêteur. Ce sont respectivement 7 et 6 épisodes qui sont prévus pour ces nouvelles fictions qui viennent s'ajouter à deux autres séries en développement : la dramédie Es kommt noch dicker, qui se déroule dans un hôtel thermal de luxe et dont la commande vient d'être portée de 7 à 13 épisodes, et une série médicale, Die Docs.
- UKRAINE : Danni fait des heures supp' STB, le 5e network du pays, vient d'acquérir les droits pour un remake de la dramédie allemande Danni Lowinski. Rebaptisée Masha v Zakone, la série a également été achetée par la chaîne féminie Domashniy, l'équivalent russe de Téva au sein du groupe STS. Outre le sujet, celui d'une ex-coiffeuse qui reprend ses études pour devenir avocate et défendre Monsieur et Madame tout le monde, il est certain que ce qui a encouragé les chaînes ukrainienne et russe à se lancer dans cette aventure est le succès de la version belge de la série (elle aussi baptisée Danni Lowinski), lancée le 1er mars dernier sur VTM. La CW, qui avait en projet une adaptation pour les Etats-Unis l'an dernier, est-elle passée à côté de quelque chose en ne retenant pas le pilote ?
- EGYPTE : politique mais pas trop L'une des séries en préparation pour le Ramadan commence à étoffer son casting. Um Assabereen, un biopic sur l'activiste Zainab al Ghazali, dont l'organisation féminine était liée aux Frères musulmans. C'est l'actrice Rania Mahmoud Yassin qui incarnera le rôle central de cette série, et elle a prévenu qu'il ne s'agit pas de délivrer un message pro-Frères musulmans via cette fiction : "flirter avec les Frères ou tout autre parti politique ayant du succès actuellement serait une idée stupide puisque personne ne peut prévoir quel parti conservera le pouvoir ou pas". Ca n'a l'air de rien, mais ne pas chercher à plaire à un parti (et du coup, potentiellement de lui déplaire) aurait été hors de question avant la révolution. Alors que les élections présidentielles égyptiennes auront lieu en juin et que le Ramadan commence vers le 20 juillet, on comprend d'autant mieux le désir de ne pas s'impliquer politiquement vis-à-vis d'un parti...
- INDE : danse avec les fous La semaine dernière, Zee TV a lancé un nouveau soap, Phir Subah Hogi, en remplacement de la romance Ram Milaayi Jodi. Conformément à la tendance actuelle qui consiste à essayer d'ancrer les séries dans un contexte régional spécifique, cette nouvelle fiction nous emmène dans une région d'Inde où traditionnellement, les femmes de la tribu Bedia sont destinées à la prostitution afin de subvenir aux besoins de leur famille. Charmante petite coutume que voilà. Mais l'héroïne, Sugani, ne rêve que d'une chose : se marier. C'est pour elle le symbole de la liberté (comme quoi) et elle va donc faire son possible pour échapper à son destin de "danseuse" avant que ne vienne le moment fatidique de l'initiation. Fort heureusement, elle peut compter sur l'aide de sa mère. Bon, outre le pitch de la série, qui n'a rien de familier avec les soaps de la plupart des pays occidentaux il faut bien le reconnaître (une fois de plus, grâces en soient rendues aux Dieux du soap indien), le plus produit de Phir Subah Hogi, c'est que cela pourrait bien être la première série en Inde à prendre en compte internet dans son effort de promotion, notamment en démarchant des journalistes, blogueurs, et même activistes pour les droits de la femme présents sur internet afin de se faire l'écho de la série comme du phénomène social qui y est dépeint.
- NOUVELLE-ZELANDE / USA : comédie low cost En 6 épisodes, la comédie Super City a apparemment réussi à se faire remarquer. Construite sur un principe qui me rappelle un peu Angry Boys, c'est-à-dire avec un acteur transformiste qui incarne une grande variété de personnages, la série repose donc sur les épaules de la comédienne Madeleine Sami qui incarne ici 5 personnalités différentes vivant dans une mégalopole. Ladite comédienne vient d'obtenir la possibilité d'exporter son talent aux USA puisqu'une adaptation de Super City pourrait voir le jour pour ABC, nous dit Deadline. Bon bah je vois ce que c'est, il ne me reste plus qu'à aller chercher le pilote de Super City pour voir de quoi il retourne.
- DANEMARK : Saint Somewhere Else Les projets recevant des subventions ne sont pas toujours ceux qu'on croit. TV3 a donné le feu vert au développement d'un nouveau soap, nommé Sankt P. Ecrite par John Stefan Olsen, scénariste qui avait signé 2900 Happiness (le premier soap danois intégralement tourné en HD, et un grand succès pour TV3), la série connaitrait comme son aînée une première commande initiale de 48 épisodes. Le fonds public pour l'audiovisuel vient de lui fournir 350 000 couronnes danoises (un peu plus de 47 000 euros) pour lui donner un coup de pouce. Sankt P, plutôt que s'intéresser à de riches familles comme le faisait 2900 Happiness, se déroulerait dans un hôpital et ambitionnerait d'être hybride entre un soap opera classique et une série dramatique. Pourtant, comme l'emploi du conditionnel vous l'indique, Sankt P n'est pas encore certaine de voir le jour : la décision finale ne devrait être prise qu'à l'automne en vue d'une diffusion au printemps 2013. Pour faire monter les enchères, Olsen assure avoir une star au générique de la série, mais refuse de dévoiler son nom... Oh et tant qu'on en est à parler de fiction danoise, sachez que le tournage de Dicte a débuté cette semaine, soit un peu plus tôt que prévu, avec l'actrice Iben Hjejle dans le rôle principal.
- SUEDE : a licence to kill Pour une fois, on va parler de Suède sans parler directement de fiction. En effet, la forme actuelle de la redevance pourrait bien disparaitre : en septembre prochain, une proposition de loi sera déposée pour que la taxe sur les diffusions télé et radio soit directement intégrée à l'impôt sous la forme d'une taxe complémentaire, demandée à absolument tous les contribuables. A l'heure actuelle, la redevance suédoise n'est demandée qu'aux foyers possédant une télévision ; ce prélèvement systématique permettrait donc de prendre en compte les nouveaux médias, qui permettent de regarder ou écouter des programmes via internet ou les portables, des outils actuellement non-imposés. Cette réforme fiscale pourrait prendre effet dés 2014 ; en l'occurrence, les choses sont en bonne voie puisque le projet a bonne presse auprès de la majorité.
- AMERIQUE DU SUD : vague de fond chez HBO Il y a du nouveau chez HBO Latino, et pas qu'un peu. De toutes les petites soeurs de la chaîne américaine éponyme, elle est celle qui a toujours montré le plus de dynamisme en matière de fiction originale, et elle ne se repose pas sur ses lauriers ! Outre la saison 3 de la série mexicaine Capadocia, la chaîne a aussi décidé de renouveler la série chilienne Prófugos, une sorte de road movie dans lequel un groupe de quatre jeunes chiliens devenait passeur de drogue, pour une seconde saison qui devrait être prête pour une diffusion en 2013. Vous croyez que c'est tout ? Absolument pas. Une autre série devrait faire dans les prochains mois ses débuts sur la chaîne : la comédie brésilienne FDP, qui s'intéresse au monde du football mais vu à travers les yeux d'un arbitre peu apprécié de son milieu. Plus mystérieux, un projet de série est actuellement en développement, à mi-chemin entre le drame et le thriller, par l'équipe d'Epitafios, mais pour le moment les détails sont tenus secrets. Cela fait beaucoup pour HBO Latino qui doit déjà lancer le mois prochain sa nouvelle série dramatique, Preamar. Ce drame chronique en 13 épisodes comment un promoteur immobilier en faillite, à qui il ne reste plus qu'une propriété sur la côte d'Ipanema, va tenter de faire repartir son business tout en cachant sa situation financière à sa famille.
- CANADA : gala Artis, demandez la dernière édition Dimanche soir, c'était l'heure du gala Artis, une sympathique récompense québécoise qui met en avant plutôt les personnalités du monde de la télévision que les émissions et séries à proprement parler. Tout l'intérêt de ce prix, comme pour les Logies dont on a parlé plus tôt ce mois-ci, est de faire voter le public et donc d'avoir un véritable vote de popularité, donc une idée précise de ce qui plait à nos cousins les spectateurs québécois. Ainsi, du côté des acteurs, puisqu'on ne va pas s'embarrasser avec les présentateurs de talk shows et autres chroniqueurs sportifs, Daniel Brière et Anne Dorval l'ont emporté dans la catégorie des comédies pour leur rôle dans Les Parent, tandis que ce sont deux acteurs de Toute la vérité, Denis Bouchard et Hélène Florent, qui ont gagné une récompense dans la catégorie des téléséries.
- CANADA : dix-neuf deux fois deux La chose n'est pas courante : une série québécoise de Radio-Canada qui pourrait connaître une adaptation sur son pendant anglophone CBC. Ce sera peut-être le cas de 19-2, une série policière de et avec Claude Legault (mais 'zavez vu, j'ai fait un effort pour pas remettre une photo pour la troisième fois de l'histoire des world tours...) dont d'ailleurs la deuxième saison devrait être produite cet été, ce qui est un peu un miracle puisqu'initialement, on se souviendra que Radio-Canada l'avait annulée. Un pilote sera donc produite pour 19-2 (prononcer nineteen-two, donc) afin de voir si une version anglophone est envisageable pour la chaîne publique. Le producteur de 19-2, Jocelyn Deschênes, est également en train d'attendre les upfronts pour voir si l'adaptation de la série Le Monde de Charlotte va atterrir à la rentrée sur NBC. Ca en fait, des adaptations anglophones tout d'un coup !
- CANADA : serrage de ceinture Et tant qu'on en est à aborder le cas de CBC, je vous propose un petit récapitulatif du sort des séries de la chaîne, puisque celle-ci, suite aux coupes budgétaires énormes dont elle a fait l'objet (115 millions de dollars canadiens sur les trois prochaines années, et 650 emplois à supprimer pour amortir le choc), a bien été obligée de réduire la voilure. Les comédies InSecurity et Michael: Tuesdays and Thursdays ont ainsi été officiellement annulées, la chaîne préférant donner la priorité aux programmes d'une heure plutôt que d'une demi-heure. Reviendront par contre pour une nouvelle saison les séries Mr. D et Arctic Air, lancées en ce début d'année 2012 (rien d'étonnant vu les audiences d'Arctic Air, d'ailleurs), Heartland, et Republic of Doyle. Côté nouveautés, puisqu'il en faut bien, CBC a toujours dans ses prévisions la série Titanic: Blood & Steel en 12 épisodes (oui, c'en est encore une autre), et a racheté Murdoch Mysteries il y a quelques mois, sauvant la série de l'annulation sur Citytv.
Une dernière bonne nouvelle pour finir le post avec le sourire, quand même : la diffusion de Bron-Broen sur BBC4, le weekend dernier, marque un nouveau record pour la fiction scandinave outre-Manche : tout cumulé, c'est 1,097 million de spectateurs qui a découvert le premier épisode de la série. Pour vous faire une idée, le lancement de la diffusion de Borgen, dans des conditions de diffusion similaire, n'avait attiré que 629 000 spectateurs en janvier.
Oh et j'ai reçu un communiqué indiquant que la nouvelle version de DramaPassion serait en ligne le 5 juin, ça vaut ptet le coup de garder un oeil dessus, tiens...?
Bon alors, j'avais deviné ? Il y a un truc qui a retenu votre attention ? Dites-moi tout.
Ok, que tout le monde respire un grand coup : pour le moment, tout va bien ! Les internautes néo-zélandais et australiens sont toujours actifs, le monde n'est donc pas encore plongé dans l'Apocalypse.
Bon, je vous accorde que ça se trouve, l'Apocalypse ne tombera que le 21 décembre à minuit, heure guatémaltèque, hein ; mais disons qu'on peut commencer à se dire que tout ça est une affaire à peu près classée. Je vais quand même garder ma hache près de mon lit, mais en me disant que les zombies ne débarqueront pas forcément cette nuit. Bien. Donc ça, c'est fait.
Cependant la question de l'Apocalypse est intéressante, même si elle ne tombe pas un 21 décembre, parce que, eh bien, il y a des tas de personnages de fiction dont on se demande s'ils en mourraient. Eh non, ce n'est pas nécessairement une évidence !
Prenez Duncan McLeod, par exemple. On ne pense plus à ce bon vieux Duncan McLeod, alors que Highlander a quand même égayé les fins d'après-midi de M6 pendant de nombreuses années. Et pourtant, eh bien, pour Duncan McLeod, le deal c'est qu'il est immortel, sauf si on lui coupe la tête. C'est comme ça. Si l'Apocalypse consiste en un nouveau Déluge, par exemple, il est plutôt peinard. Vous allez me dire : ça ne marche pas, Duncan McLeod est devenu mortel dans Highlander: The Source. Soit. Mais la question vaut pour tous les immortels... dont L'Immortelle, Amanda, dont, pour autant qu'on sache, l'immortalité est toujours bel et bien valide. Mais plus drôle encore, rappelons que les immortels ne se révèlent l'être que si la personne meurt une première fois. C'est-à-dire que quelque soit la façon dont l'Apocalypse s'abat sur le monde... certains d'entre nous vont y survivre et découvrir qu'ils sont immortels. Et à partir de là, non seulement le monde sera probablement détruit voire même invivable (genre si c'est une boule de feu qui s'abat sur notre monde ou qu'une guerre nucléaire explose dans les prochaines heures), ce qui en soi n'est déjà pas marrant à supporter, mais en plus, les autres survivants voudront leur trancher la tête pour déclencher un Quickening ; que du bonheur en perspective, donc. Dans un registre proche, je pense aux vampires de Buffy et donc Angel. Théoriquement, il faut impérativement leur planter un pieu dans le coeur pour les tuer (ou décapiter, pour ne pas changer, d'après ce que je lis), ce qui explique la fascination des vampires pour les Apocalypses quasi-annuelles de Sunnydale : ils ne risquent rien. A plus forte raison si l'atmosphère de la planète devient irrespirable, puisque les vampires du Whedonverse ne respirent pas (bon, ils fument, mais ils ne respirent pas). Ce qui veut dire que pendant que nous périrons dans d'atroces souffrances, des créatures comme Spike auront droit à la vie éternelle (qu'elles partageront donc avec les immortels, ce qui veut dire que les arts martiaux ne s'éteindront pas avec notre civilisation).
La question se pose d'ailleurs de façon similaire pour les loup-garous puisque, comme chacun sait, seule une balle en argent tirée dans le coeur vient à bout de ces effroyables bestioles. Bon, je ne suis pas très versée en mythologie Teen Wolf (seulement en mythologie Le loup-garou du campus, ce qui d'ailleurs me fait me sentir très vieille), mais a priori ça signifie que plein de lycéens nous survivront. Là encore la perspective est terrifiante, vous en conviendrez !
En revanche, certains autres personnages de télévision ont assez peu de chances d'en réchapper, si jamais l'heure venait à sonner. Ainsi, comptons parmi les victimes : les sorcières de Charmed et Ma Sorcière Bien-Aimée, les personnages de conte de fée de Once Upon a Time, les mutants de Heroes (dans le cas de Claire Bennet, tout dépend de la façon dont la fin du monde se manifeste, puisque les scénaristes ont déclaré qu'elle pourrait être incinérée ou décapitée) ou de Mutant X, les X-5 de Dark Angel, et bien d'autres.
Quant aux personnages humains, que vous soyez amateur de comédie, de drama, de thrillers conspirationnistes ou dramédie politique, de séries policières, juridiques ou musicales... ils sont tous morts, n'espérez même pas, et inutile d'entrer dans le détail. Quel que soit votre personnage préféré du moment, il y passe, point barre.
Enfin, quelques inconnues subsistent. D'abord, les personnes touchées par Ned dans Pushing Daisies sont-elles immortelles ? On peut supposer que oui, au sens où elles ne vieillissent pas : on sait que Digby n'a pas pris une ride depuis que Young Ned l'a ressucité ; cependant, rien ne dit qu'une maladie, un accident ou une mort violente n'auraient pas de tragique conséquences. Le cas n'a jamais clairement été abordé. Qui peut être certain que, par exemple, Chuck ne serait pas frappée par une épidémie foudroyante ? Elle reste humaine. Dans un autre domaine, quid des humains "améliorés" ? Super Jamie, L'homme qui valait trois milliards, et Michael Wiseman de Now & Again, par exemple, sont tellement tunés qu'il est tout-à-fait possible qu'une de leurs options leur permettre de survivre ; dans le cas d'une zombie apocalypse, mettons. D'ailleurs Michael Wiseman est un cerveau greffé dans un corps bionique, ça se trouve même une attaque de zombie ne peut rien sur lui (si, comme l'explique The Walking Dead, les zombies sont en fait des victimes d'une maladie contagieuse provoquant la dégénérescence du cerveau), il y a sans doute toutes sortes de protections pour que le cerveau ne soit absolument pas atteint en cas de morsure. Enfin, un petit tour par nos amis les extra-terrestres, de l'ado de KYLE XY à Alf en passant par les visiteurs de V et les voisins de The Neighbors : nous n'avons que trop peu d'éléments sur la biologie de ces créatures pour pouvoir avancer ; même dans le cas des héros de Roswell, nous n'avons aucune donnée concluante (le seul cas de décès est celui d'un personnage hybride/alien). Bon, j'ai arrêté 666 Park Avenue en cours de route (d'autant que, hein), mais on se situe où, avec les Doran, dans la mythologie de cette série-là ? Mortels ou pas ? Une dernière interrogation pour finir : qu'adviendra-t-il des glisseurs de Sliders ? Si c'est l'Apocalypse, est-ce que ça signifie que c'est l'Apocalypse dans tous les mondes parallèles, ou existe-t-il une dimension dans laquelle l'Apocalypse va se produire ? Si tel est le cas, ils ont peut-être une chance... à condition de se trouver dans le bon monde au bon moment. Il y en a sans doute d'autres, je vous laisse lever ces lièvres en commentaire.
De toute façon, je sais pas pourquoi on s'inquiète, le Docteur va venir empêcher l'Apocalypse, comme d'habitude, ça se trouve il est même déjà à l'oeuvre pendant qu'on plaisante. Bon, circulez, demain, vous le voyez, yaura vraiment rien à voir.
Le mois de juillet est arrivé, c'est donc le moment de faire notre point trimestriel sur les séries nippones de la saison. Les festivités estivales ont commencé depuis quelques jours, l'occasion de faire le point sur tout ce que vous pouvez découvrir dés maintenant... Enfin, moyennant sous-titres naturellement. Mais de toute façon, rassurez-vous : la plupart des dorama de l'été ne démarrent qu'à partir de lundi, ce qui signifie que nous sommes parfaitement dans les temps pour ce petit aperçu de ce que la télévision japonaise nous réserve pour les trois mois à venir.
En quotidienne
- Asu no Hikari wo Tsukame / 明日の光をつかめ (Fuji TV) - saison 3 L'histoire : pour le troisième été (certes non-consécutif), retour dans le centre/la ferme qui accueille des jeunes ayant des problèmes à régler. L'avis : ça devient une jolie petite tradition, cette série. Je commence à avoir des remords de n'avoir jamais essayé d'y jeter un oeil. > Depuis le 1er juillet à 13h30
Lundi
- Namonaki Doku / 名もなき毒 (TBS) L'histoire : un homme qui travaille dans l'agence de relations publiques de son beau-père, doit gérer un dossier délicat quand le chauffeur de le paternel décède dans d'étranges circonstances. L'avis : si vous êtes comme moi, votre intérêt est passé de "wow" en début de phrase, à "déception pénible" en fin de descriptif. On the plus side, Miki Maya est au générique. > A partir du 8 juillet à 20h
- SUMMER NUDE / サマーヌード (Fuji TV) L'histoire : 3 ans après avoir été plaqué par celle qu'il croyait être l'amour de sa vie, une photographe à succès a tout plaqué et vit dans une petite ville côtière où il bosse sur des mariages. C'est là qu'il assiste à la façon dont une jeune mariée est plaquée devant l'hôtel. L'avis : ah, chouette, une romance entre deux personnes que rien n'était supposé lier, ça c'est original. Avec un triangle amoureux en sus, vous l'aurez compris au vu de cette affiche. > A partir du 8 juillet à 21h
- Tenma-san ga Yuku / 天魔さんがゆく (TBS) L'histoire : un froussard patenté a le don de voir les esprits, ce qui ne l'arrange guère. Les choses empirent quand il hérite de l'agence spécialisée dans l'extermination de fantômes, mais il développe sa propre technique pour gérer ses affaires... L'avis :who you gonna call ? En ce qui me concerne, je ne décrocherai pas le téléphone. > A partir du 15 juillet à 00h28
Mardi
- Kyuumei Byoutou 24 Ji / 救命病棟24時 (Fuji TV) - saison 5 L'histoire : suite de la série médicale certainement la plus proche de mériter le titre de "Urgences japonaise". Cette saison, c'est aux problématiques liées au don d'organes (et notamment une nouvelle loi, passée en 2010, après la saison 4 diffusée en 2009) que la série s'attaque. L'avis : un jour je trouverai des sous-titres pour le pilote de cette série. Un jour. En attendant, je continue d'entretenir une relation d'amour-haine avec sa page Wikipedia. > A partir du 9 juillet à 21h
- STARMAN / スターマン (Fuji TV) L'histoire : abandonnée par son mari car jugée trop instable, une mère de trois enfants les élève seule, jusqu'au jour où elle tombe sur un inconnu souffrant d'amnésie, dont elle tombe éperdument amoureuse. Elle lui annonce alors qu'il est son mari et qu'il doit élever leurs enfants avec elle. L'avis : normal, vous feriez pareil. J'aime bien la douce dinguerie de cette histoire sur le papier, même si je crains que ça ne finisse en romance bête et simple. Faut voir. > A partir du 9 juillet à 22h
- Gekiryuu / 激流 (NHK) L'histoire : 20 ans après la disparition d'une de leurs camarades pendant une expédition scolaire, 5 amis d'enfance se retrouvent suite à un mystérieux email qu'elle leur a envoyé... L'avis : eh, si une série japonaise me propose une version adulte et bouclée en un trimestre de Pretty Little Liars, que les choses soient claires, je ne vais pas bouder mon plaisir. > Depuis le 25 juin à 22h
Mercredi
- Keishichou Sousa Ikka 9 Gakkari / 警視庁捜査一課9係 (TV Asahi) - saison 8 L'histoire : série policière - blablabla - nouvelle saison - trucmuche. L'avis : n'insistez pas, vous savez tout ce qu'il y a à savoir. > A partir du 10 juillet à 21h
- SHOMUNI 2013 / ショムニ 2013 (Fuji TV) - saison 4 L'histoire : Shomuni est le nom du service-dépotoir où les assistantes qui ont été jugées inefficaces par l'entreprise Manpo finissent par échouer. Alors que les entrerprises sont en pleine mutation à cause de la crise, l'une des assistantes emblématiques du Shomuni revient... L'avis : cela faisait 11 ans que les spectateurs nippons n'avaient pas vu Shomuni. Il s'agit ici à moitié d'un reboot, mais à moitié seulement, car il reprend la même héroïne. Je me demande s'il faut absolument avoir vu le début ? > A partir du 10 juillet à 22h
- Woman / Woman (NTV) L'histoire : après la mort de son époux, une femme élève seule, bien que difficilement, ses deux enfants. C'est le moment que choisit la grand-mère pour réapparaitre dans leur vie, 10 ans après avoir fui avec son amant. L'avis : il se passe quoi avec les parents célibataires, cette saison ? > Depuis le 3 juillet à 22h
- Kodoku no Gourmet / 孤独のグルメ (TV Tokyo)- saison 3 L'histoire : retour du VRP le plus jalousé de la télévision nippone. Qui aurait cru que la profession aurait fait tant rêver ? L'avis : faaaaaaim. > A partir du 10 juillet à 23h58
Jeudi
- Kyoto Chiken no Onna / 京都地検の女 (TV Asahi)- saison 9 L'histoire : après avoir passé des années à travailler sur des affaires avec son bon sens de mère de famille, un procureur voit l'oisillon quitter le nid, remettant en question la façon dont elle va gérer ses dossiers... L'avis : une intéressante idée pour donner un nouveau souffle à la série, mais comme je ne la suis pas (et à mon avis vous non plus), je ne sais pas si ça compte pour grand'chose. > A partir du 18 juillet à 20h
- DOCTORS / DOCTORS (TV Asahi)- saison 2 L'histoire : deux ans après avoir révolutionné les mentalités à l'hôpital Dogami, le chirurgien Sagara doit gérer de nouveaux défis alors que la direction de l'établissement est sur le point de changer de main. L'avis : il semblerait que les chaînes fassent la part belle aux hôpitaux cette saison, ce qui nous change du poulet. Je les en remercie donc. > A partir du 11 juillet à 21h
- Pintokona / ぴんとこな (TBS) L'histoire : deux adolescents évoluant dans le monde du kabuki rivalisent sur scène pour les beaux yeux d'une jeune fille éprise pour ce genre théâtral. L'avis : je suis toujours admirative des multiples façons dont les arts traditionnels parviennent à ne pas être "un truc ringard de vieux" dans de nombreux pays, dont le Japon. Après, je ne mise pas ma chemise sur les scénarios de cette dramédie, mais qu'importe dans le fond. > A partir du 18 juillet à 21h
- Oh, My Dad!! / オー・マイダッド!! (Fuji TV) L'histoire : à 42 ans, Kenichi se dédie à la recherche, négligeant tout le reste en espérant retrouver la gloire internationale qu'il a connue à l'université. Résultat : sa femme l'a quitté, le laissant élever seul leur fils de 5 ans. Sauf qu'il se débrouille si bien qu'ils deviennent SDF. L'avis : j'aimerais qu'on fasse plutôt des séries sur ces parents qui se barrent parce que leur conjoint est instable... ET QUI LAISSENT LES GOSSES. Cela dit, ça fait effectivement un beau sujet de série (en dépit de quelques traces de romance bateau pour sauver le tout par la force de l'amuuur). > A partir du 11 juillet à 22h
- Machi Isha Jumbo!! /町医者ジャンボ!! (NTV) L'histoire : le médecin d'une petite bourgade décède subitement, laissant sa fille, infirmière fraîchement diplômée, lui chercher un remplaçant. C'est alors que débarque un enfant du pays, parti depuis 10 ans, qui prétend que la clinique lui appartient. Mais quelles sont ses véritables raisons pour revenir maintenant ? L'avis : c'est pas l'originalité qui nous écrase. > Depuis le 4 juillet à 23h58
- Akuryou Byoutou /悪霊病棟 (NTV) L'histoire : une jeune femme qui a toujours été sensible au paranormal commence à travailler dans un hôpital où des phénomènes étranges se déroulent. Pire : elle est accusée d'en être la cause. L'avis : difficile de ne pas penser (avec un frisson de terreur) à COMA. C'est une bonne chose... sauf si comme moi vous êtes froussard. > Depuis le 4 juillet à 00h58
Vendredi
- Yoidore Kotoji / 酔いどれ小籐次 (NHK BS Premium) L'histoire : un guerrier vieillissant est attaqué par un assassin qui avait emmené avec lui un jeune enfant pour tromper sa vigilance. Après avoir tué l'assassin, le guerrier se retrouve avec l'enfant, qu'il décide d'éduquer. L'avis : une jolie variation historique sur le thème décidément très à la mode cette saison du parent célibataire. > Depuis le 21 juin à 20h
- Naruyouni Narusa. / なるようになるさ。 (TBS) L'histoire : un homme d'affaires prend sa retraite, et sa femme désire prendre enfin le temps de monter le restaurant qu'elle a toujours rêvé de créer. Alors qu'il la regarde gérer le personnel qui a plein de difficultés hors du travail, notre homme réalise qu'il a encore beaucoup à apprendre. L'avis : pourquoi a-t-on besoin de vivre cette histoire à travers les yeux de l'homme, et non de son épouse qui lance un restaurant arrivée à l'âge de la retraite ? C'est elle qui gère le personnel, leurs histoires, et c'est quand même l'homme le héros ? > A partir du 12 juillet à 22h
- Keibuho Yabe Kenzou / 警部補 矢部謙三 (TV Asahi) - saison 2 L'histoire : il est stupide, vraiment stupide, mais pour une étrange raison, ce flic parvient à régulièrement sauver la veuve et l'orphelin. L'avis :ça doit captiver ceux que ça intéresse. > Depuis le 5 juillet à 23h15
- LIMIT / リミット (TV Tokyo) L'histoire : lorsque leur bus a un accident et qu'elles se retrouvent perdues dans les montagnes, un groupe de filles populaires doit tenter de survivre. C'est alors que leur vraie nature ressort... L'avis du scénariste : "euh, oui, j'ai vu Battle Royale et The Hunger Games, pourquoi cette question ?". Hin-hin. > A partir du 12 avril à 00h12
- Taberudake / たべるダケ (TV Tokyo) L'histoire : une beauté n'est intéressée que par la nourriture. Bien qu'elle ne consacre pas son attention aux autres, pour une étrange raison, on se sent toujours bien en sa compagnie. L'avis : what the flan au caramel ?! > A partir du 13 juillet à 00h52
Samedi
- Saitou-san / 斉藤さん (NTV)- saison 2 L'histoire : une mère de famille qui tient tête à tous ceux qui ne se suivent pas les règles de la société emménage dans un nouveau quartier alors que son fils entre à l'école primaire. L'avis : et devinez quoi ? Non, elle n'est pas mère célibataire. Mais tout comme, puisque son mari bosse tellement qu'il n'est jamais à la maison. > A partir du 13 juillet à 21h
- Nanatsu no Kaigi / 七つの会議 (NHK) L'histoire : l'employé d'un sous-traitant travaillant pour un grand groupe soulève un lièvre lorsqu'il découvre la vérité qui a été camouflée par sa hiérarchie sur un produit rappelé. L'avis : maintenant que NHK a découvert qu'on pouvait décliner les pitches à la Soratobu Tire indéfiniment, plus personne ne peut les arrêter. A moins qu'un employé de la chaîne découvre la gigantesque machination qui se trame derrière ces séries...? > A partir du 13 juillet à 21h
- Meoto Zenzai / 山田くんと7人の魔女 (NHK) L'histoire : dans les années 20, une jeune femme, contre l'avis de ses parents, décide de se sortir de la pauvreté en devenant geisha. Elle devient très populaire, et cela lui permet de rencontrer de potentiels bons partis... L'avis : j'essaye de réfléchir si j'ai déjà regardé des séries sur les années 20 au Japon. Et non. Donc ce sera à tenter. > A partir du 24 août à 21h
- Yamada-kun to Shichinin no Majo / 山田くんと7人の魔女 (Fuji TV) L'histoire : la première de la classe et le rebelle du lycée se retrouvent, tout-à-fait par hasard, l'un dans le corps de l'autre. Ils découvrent qu'il leur suffit de s'embrasser pour procéder à l'échange aussi souvent qu'ils le souhaitent. Sauf que chaque baiser invoque des sorcières... L'avis : j'ai les yeux tellement écarquillés qu'ils viennent de rouler par terre. > A partir du 10 août à 23h10
- DOUBLE TONE /ダブルトーン (NHK BS Premium) L'histoire : chaque nuit, deux femmes qui ne se connaissent pas, mais répondant toutes deux au nom de Yumi, rêvent l'une de la vie de l'autre. De plus en plus intriguées et effrayées par certains éléments, craignant qu'il ne s'agisse de rêves prémonitoires, elles commencent à tenter de trouver du sens à ces rêves, et pour cela, remontent la piste de la vie de l'autre. L'avis : on peut difficilement faire plus alléchant comme pitch. Comme le veut l'expression consacrée : want. > Depuis le 29 juin à 23h10
- Kamen Teacher / 仮面ティーチャー (NTV) L'histoire : Kamen Teacher est le nom d'un programme qui consiste à masquer les professeurs et les encourager à punir corporellement les élèves. L'un des profs les plus prometteurs, Gouta Araki, commence à remettre ce procédé en question ; il est muté dans une nouvelle classe difficile qui va le mettre au défi. L'avis : ça devait arriver : à force d'imaginer des profs toujours plus originaux, les scénaristes japonais ont fini par en faire des personnages sortis de Kamen Rider. N'imp. > A partir du 6 juillet à 00h50
Dimanche
- Hanzawa Naoki / 半沢直樹 (TBS) L'histoire : Naoki Hanzawa, l'employé atypique d'une banque, reçoit l'ordre d'organiser un prêt non-sécurisé d'une somme indécente à une compagnie qui a des soucis financiers. Cette dernière met la clé sous la porte peu après ; Hanzawa est accusé d'être responsable de la perte de cette somme par la banque. A lui de réussir à démêler cette sombre affaire financière pour prouver son innocence... L'avis : après WOWOW et NHK, si TBS s'y met aussi... eh bah, euh, tant mieux. > A partir du 14 avril à 21h
- Casteilla / かすてぃら (NHK) L'histoire : dans les années 50, la famille Sano, qui vivait de façon aisée, connait un revers de fortune qui la force à déménager et abandonner la plupart de ses habitudes. Mais, entouré de sa famille aimante, le jeune Masashi va tout de même tenter de vivre son amour pour le violon malgré les difficultés... L'avis : NHK a parfois de riches idées ; et puis parfois, elle lance des séries dont tout le monde sait que ce ne sont pas des succès. Je vous laisse deviner... > A partir du 7 juillet à 22h
- Furueru Ushi / 震える牛 (WOWOW) L'histoire : un flic décide de rouvrir une affaire trop vite classée à son goût, sur un braquage qui a conduit à la mort d'un gangster et d'un vétéran en apparence sans relation. La maison du vétéran a été cambriolée peu après, et le gangster semblait lié à une entreprise de boucherie. Il est aidé pour cela par une journaliste qui enquête sur les problèmes sanitaires de la boucherie... L'avis : il y a vraiment de tout dans ce pitch. Presque trop. Gardez-en pour d'autres séries, les gars ! > Depuis le 16 juin à 22h
- PAN to SOUP to Neko Biyori / パンとスープとネコ日和 (WOWOW) L'histoire : après la mort de sa mère, une jeune femme reprend la modeste brasserie que celle-ci tenait. Elle n'y sert que deux choses : du pain, et de la soupe. Elle est progressivement adoptée par un chat qui s'installe dans le restaurant, et par les habitants du coin. L'avis : une présentation atypique qui laisse espérer quelque chose d'original... mais pas forcément très rythmé. C'est bien, j'ai tout mon temps. *s'assied* > A partir du 21 juillet à 22h
Outre ces nouveautés, rappelons qu'Amachan et Yae no Sakura, sur la NHK, poursuivent leur diffusion. De façon intéressante, WOWOW diffuse également une série chinoise historique se déroulant 2 siècles avant JC, Chu Han Chuan Qi (sous le titre Kouu to Ryuuhou King's War) ; j'avais déjà vu des séries sud-coréennes sur cette chaîne du câble, comme c'est le cas depuis mai pour la série d'investigation Yoo Ryung ; mais une série chinoise, c'est la première fois que j'en remarque une. 'Puis vaut mieux pas se louper, il y en a pour 80 épisodes ! Enfin, voilà, juste pour dire : tiens, tiens.
Bref, en-dehors de ça, je trouve que c'est l'une des saisons les plus équilibrées depuis longtemps. Mais j'admets avoir un biais favorable envers toutes ces séries médicales qui, tout d'un coup, se retrouvent brutalement considérées comme populaires ! Il y a souvent de bonnes choses dans les séries médicales, que les séries policières ont du mal à égaler ; ce n'est peut-être pas très juste d'opposer deux genres de cette façon, mais enfin, c'est le ressenti général que j'ai à la lecture de ces grilles. Après, on peut discuter. Qui plus est, la saison semble avoir trouvé un juste milieu entre les séries renouvelées (souvent alors qu'elles n'ont pas vu de diffusion depuis au moins deux ans ou plus), et les séries totalement inédites. Il y en a vraiment pour tous les publics cet été, ça fait vraiment plaisir à voir.
Si bien qu'on ne sait plus où donner de la tête ! Entre les séries fondamentalement alléchantes, comme Akuryou Byoutou, LIMIT, Gekiryuu ou DOUBLE TONE, et celles au charme plus subtil comme Oh, My Dad!!, PAN to SOUP to Neko Biyori, Hanzawa Naoki, Nanatsu no Kaigi, Furueru Ushi, Woman, STARMAN, plus quelques séries pour lesquelles c'est un peu le coup de poker, style Namonaki Doku ou SHOMUNI 2013, on aura pas trop de tout un été pour découvrir tous les pilotes qui nous tentent ! Et vous, qu'est-ce qui vous a mis l'eau à la bouche ?
...Je veux dire, à part la mention de Kodoku no Gourmet ? D'ailleurs je pense que, rien que d'en parler, ce soir ça va être menu japonais.
Ca fait déjà quinze jours qu'on n'a pas eu de world tour et comme d'habitude, c'est quand on a le moins de temps qu'il tombe le plus de news. Vous vous rendez pas compte, avec le boulot que j'ai, je peux pas me permettre de vous... de... quoi ? C'est pas vos oignons ? Vous réclamez tout de même le world tour à corps et à cris ? Bon. Bien parce que c'est vous. Mais vite fait, alors.
- JAPON : le héros est de retour Alors on commence tout de suite avec les bonnes nouvelles, du coup. Et non des moindres : la comédie Yuusha Yoshihiko to Maou no Shiro reviendra pour une nouvelle saison en octobre ! Yuusha Yoshihiko to Maou no Shiro, c'était absolument hilarant, c'était complètement déjanté, c'était vachement artisanal... et c'était sans exagérer la meilleure comédie de l'année 2011 au Japon. Et je ne suis pas la seule à le dire : sur Amazon Japan, la série était la meilleure vente de dorama de l'année écoulée ! Cela en dépit de sa diffusion relativement obscure (la case Dorama 24, le vendredi soir en nocturne sur TV Tokyo) et ses audiences pas franchement épatantes (3% de parts de marché en moyenne). Mais le bouche à oreille semble l'avoir emporté et du coup, toute l'équipe de cette parodie de RPG sera de retour pour une nouvelle salve de délires. Peut-être aussi importante que la nouvelle de ce retour elle-même, est la précision de ses modalités : strictement les mêmes. Aucune augmentation de budget, équipe créative et cast de retour au grand complet, bref tout est en place pour que rien dans cette nouvelle saison ne vienne dénaturer le succès initial de la première mouture. Mais la 2e saison de Yuusha Yoshihiko to Maou no Shiro, c'est encore l'acteur principal, Takayuki Yamada, qui en parle le mieux : "Comme la dernière fois, je vais me donner à 70%, et espérer que ce soit aussi marrant et stupide". Je ne pourrais mieux formuler mes voeux pour cette nouvelle saison. Bon, c'est encore loin, octobre ?!
- JAPON puisqu'on y est : 8 ans et toutes ses dents Plus près de nous, les projets pour l'été commencent également à se dessiner. Parmi eux, Beautiful Rain, un dorama que Fuji TV destine à sa case du dimanche à 21h. On y suivrait l'histoire d'une petite fille qui s'occupe de son père, un homme frappé par Alzheimer. Jusque là rien de très sexy, on devrait obtenir un drame-dramatique-qui-fait-pleurer dans la plus grande tradition nippone, mais c'est surtout niveau cast que ça fait plaisir : Etsushi Toyokawa (présent l'an dernier dans Gou) dans le rôle du père... et Mana Ashida dans celui de la fille ! Mana Ashida, une jeune actrice de bientôt 8 ans qui, comme vous le savez, incarnait la jeune héroïne du fantastique dorama Mother il y a deux ans (rôle pour lequel elle a dûment été récompensée), et qui depuis s'est taillé la part du lion dans le coeur des spectateurs japonais. La combinaison de ton et de talent devrait donc nous promettre un bel été, bien qu'un peu humide au niveau des joues.
- JAPON et après on change : un projet d'anthologie Si vous regardez des séries japonaises, vous ne pouvez pas avoir échappé à l'oeuvre de l'auteur Keigo Higashino : ses romans ont été adaptés pour devenir les séries Shinzanmono, Ryuusei no Kizura ou encore Galileo, pour n'en citer que quelques unes. Cet auteur prolifique a également produit 11 nouvelles, dont Fuji TV a annoncé cette semaine qu'elle allait les porter à l'écran sous forme d'omnibus, soit une anthologie, plutôt orientée vers le mystère, genre de prédilection de l'écrivain. Avec pour narrateur l'acteur Kiichi Nakai, les épisodes proposeront 11 histoires différentes, avec 11 casts différents. La série sera diffusée sous le nom de Mokuyo Gekijou - Higashino Keigo Mysteries, tous les jeudis à 22h cet été, une case qui, il est vrai, a souvent été destinée à des séries ayant cette tonalité. Les anthologies en revanche ne sont pas légion au Japon, alors il ne faudra pas oublier de jeter un oeil à cette curiosité.
- AUSTRALIE : six ça suffit ? Selon l'adage bien connu selon lequel ce n'est pas parce que les audiences baissent qu'il faut annuler une série (non ? on dit pas ça ?), Seven Network a décidé de renouveler l'une des séries les plus regardées d'Australie, mais en léger désamour depuis quelques semaines, Packed to the Rafters, pour une sixième saison. Déjà parce que même si les audiences sont moins bonnes depuis que la saison 5 a été lancée, les scores restent largement supérieurs à beaucoup de séries. Et ensuite parce que Packed to the Rafters est toujours auréolée d'une certaine gloire, et que les spectateurs australiens, même quand ils la regardent moins, lui portent toujours une grande affection (comme en témoignaient voilà quelques semaine les Logie Awards). Beaucoup d'acteurs devraient signer pour cette nouvelle saison, mais Hugh Sheridan et James Stewart (l'époux de Jessica Marais) sont déjà sur le départ. Le départ de plusieurs personnages (notamment quand il s'agit d'enfants de la famille Rafters) ainsi que l'âge des protagonistes (la série était supposée parler du rapport de jeunes adultes au nid familial) posent la question de la longévité de la série. Plusieurs observateurs estiment que cette 6e saison sera la dernière... ça tombe bien, les projets de séries pour prendre la relève, en Australie, ce n'est pas ça qui manque.
- AUSTRALIE à nouveau : des audiences qui tiennent la route Cette semaine, vous le savez, les spectateurs australiens ont eu droit à deux nouveautés nationales d'un coup : Tricky Business sur Nine, et Bikie Wars sur Ten. Malheureusement, Tricky Business a joué de malchance (ou de maladresse) en étant diffusée à la suite d'un live de The Voice, et a commencé sa carrière sur les écrans australiens avec près d'un quart d'heure de retard sur l'heure annoncée. Pas cool. Les conséquences n'ont pas manqué de se produire dans les audiences : 987 000 spectateurs. Ce n'est pas dramatique en soi (en général une série australienne trouve le succès autour du million), sauf si l'on considère la rétention : 2,19 millions de spectateurs avaient suivi The Voice... De son côté, le lendemain, Bikie Wars débutait sans lead-in spectaculaire, mais à l'heure, et de toute évidence, la série a attiré du monde : 1,26 million de spectateurs, avec un pic à 1,43 en cours d'épisode. Et là franchement il n'y a pas débat : Ten a dominé la case horaire avec Bikie Wars, mettant une raclée à Packed to the Rafters au passage (1,21 million). Du coup j'en profite pour vous rappeler que vous avez jusqu'à ce soir pour voter pour le pilote australien dont je parlerai en priorité ce weekend. Mais je sens que là vous êtes biaisés pour répondre...!
- USA mais avec un twist : l'autre face des upfronts En cette période d'upfronts américains, n'est-il pas triste d'oublier les chaînes hispaniques ? Si fait. Ainsi, Telemundo, qui se vante d'avoir augmenté ses commandes originales de 40% cette année, a décidé d'annoncer 6 nouvelles telenovelas : El Rostro de la Venganza, El Señor de los Cielos, La Patrona, Pasión Prohibida et Nace un Idolo, toutes produites en interne par Telemundo, ainsi que Fina Estampa, une co-production de Telemundo avec Globomedia. Plus intéressant encore, dans le soucis de capitaliser sur ce qui a été son plus gros succès historique, la chaîne a décidé de commander La Reina del Sur 2, dont on ignore s'il s'agira d'une saison 2 ou d'un sequel plus indépendant à ce stade. Ces telenovelas sont dédiées au primetime de la chaîne, et pour la journée, Telemundo a également lancé la production de Virgen Morena, un daytime drama anthologique inspiré d'anecdotes réelles dans lequel des gens en pélerinage auprès de la Vierge de Guadalupe espèrent changer leur vie. De son côté, Univision peut se vanter d'une progression d'en moyenne 7% de ses parts de marché, un phénomène devenu rare chez les networks anglophones du pays : "Nous avons battu NBC sur 195 nuits en primetime sur les 18-49 ans", s'est vanté David Lawenda, ajoutant : "il y a une nouvelle réalité américaine", une phrase qui fait référence au dernier recensement qui estimait à 50 millions le nombre d'hispaniques aux USA. Pour le reste de la présentation d'Univision, c'est sur les épaules de stars comme Sofia Vergara ou Shakira que les upfronts reposaient. Si la chaîne commande assez peu de fictions originales, faisant une grande part de son marché chez les chaînes sud-américaines (à l'instar de la telenovela mexicaine Por ella soy Eva), elle va en revanche lancer un site de VOD dés cet été et y proposer deux webnovelas, une initiative inédite. Bref, ça bouge sur les chaînes hispaniques, et vous deviez le savoir.
- ESPAGNE : tout le monde s'arrache l'aigle rouge Même langue, autre continent. Peut-être vous souvenez-vous que la chaîne espagnole RTVE émettait de sérieuses réserves quant à l'avenir de sa série-phare, Aguila Roja. Les audiences n'étaient pas en cause, mais plutôt les dépenses : la chaîne publique est mise au régime par les restrictions budgétaires gouvernementales, et à raison 913 000 euros par épisode, produire la série à succès grève sacrément les finances. Mais, en vertu de la 7e Rule of Acquisition, il y en a qui n'en ont pas perdu une miette quand RTVE a commencé à faire marche arrière sur Aguila Roja ; désormais la concurrence se montre très intéressée pour récupérer les droits de la série. Antena3 et Telecinco ont toutes deux fait savoir qu'elles pourraient se porter acquéreur de saisons supplémentaires de la série. Pour autant, Aguila Roja n'a pas encore été annulée par RTVE qui en a simplement reporté la commande indéfiniment. Une façon de se donner du temps pour considérer toutes les options tout en continuant de ramasser la monnaie des droits de la série historique, vendue à ce jour dans une vingtaine de pays. Mais si Aguila Roja pourrait se trouver un avenir en cas d'abandon par RTVE, les autres séries mises en stase par la chaîne publique, comme Isabel et La República, pourraient bien ne pas avoir cette chance.
- ALLEMAGNE : un pitch révolutionnaire Vous savez ce qui manque cruellement à la télévision allemande ? Des séries policières. Apparemment. ZDF vient en effet de commander une nouvelle fiction du nom de Heldt, dont les 6 épisodes entrent en tournage cette semaine. La série s'intéressera à Nicholas Heldt, un enquêteur de la police de Bochum décrit comme peu conventionnel : il est passionné, engagé, et a un grand sens de la Justice (je fais que traduire, ne me regardez pas comme ça). Il formera un tandem improbable avec la procureur Ellen Bannenberg qui le rejoint mais ne supporte pas ses excentricité (tout cela est au comble de l'innovation). La série unira pour l'occasion les acteurs Kai Schumann (Doctor's Diary) et Janine Kunze (Hausmeister Krause). On en ignore pour le moment la date de diffusion.
- SUEDE : le bureau rempile Après une première saison couronnée de succès, TV4 a décidé de renouveler la comédie Kontoret, une adaptation de The Office servant aussi de spin-off à la comédie à succès Solsidan. Avec en moyenne 840 000 spectateurs le samedi soir, la chaîne s'estime parfaitement satisfaite de ses audiences mais aussi de la qualité de cette série : "Nous continuons à investir dans les sitcoms de haute qualité et Kontoret est un ingrédient important de cette démarche", explique-t-on chez la chaîne. La nouvelle saison de Kontoret est attendue pour le courant de l'année 2013.
- SUEDE toujours : mauvais tempo SVT prépare une nouvelle série du nom de Molanders, dont la production a commencé voilà quelques jours. La trame principale de cette série dramatique est assez classique : la famille Molander déménage, à la faveur d'une promotion du chef de famille qui obtient la possibilité de diriger l'orchestre symphonique local, et les Molander quittent alors la grande ville pour aller s'installer dans un petit patelin de province. Le problème est qu'évidemment, ce changement de décor n'est pas exactement comme la famille l'imaginait, et que des tensions commencent à se faire sentir parmi les Molanders. Les acteurs Eric Ericson (Irene Huss) et Livia Millhagen (vue dans le Wallander suédois) incarneront le couple central de la série. C'est le scénariste Ulf Kvensler (Solsidan) qui a créé et écrit ce drama, dont 12 épisodes sont actuellement en tournage en vue d'une diffusion au printemps 2013.
- NORVEGE : sans rancune Bon. Allez. Un mot quand même sur les Gullruten, je suis pas rancunière. Pas tant que ça, disons. Ils se sont tenus, comme vous le savez, le weekend dernier, et au cours de la soirée, la chaîne publique NRK a collecté en tout pour ses programme 13 titres. Du côté des séries, les prix ont été décernés comme suit : Helt Perfekt a décroché le prix de meilleur programme humoristique, Ine Jansen (Helt Perfekt) a été récompensée en qualité de meilleure actrice, le poupin Anders Baasmo Christiansen (DAG - saison 2) comme meilleur acteur, et le prix de meilleur drama a été attribué à Taxi (et non à Buzz Aldrin, je suis colère). Comme ni Taxi ni Helt Perfekt ne sont disponibles avec des sous-titres, il faudra croire les Norvégiens sur parole sur ce coup-là.
- CANADA : ils n'en sont pas revenus C'est fini pour Les Rescapés. La série fantastique de Radio-Canada, dans laquelle une famille vivant en 1964 se retrouve subitement transportée en 2010, ne sera pas reconduite pour une troisième saison. C'est d'autant plus gênant que la 2e saison, qui s'est achevée début avril, n'apportait pas de conclusion aux intrigues ; il faut dire que depuis le départ, Les Rescapés était planifiée pour une durée de 3 saisons. Seulement voilà : les finances de Radio-Canada ne sont pas au plus fort, et la mise en chantier d'une troisième saison, outre son coût, allait entrainer des difficultés puisque le développement de l'ultime saison était estimé à deux ans ; on se souvient que c'est également ce qui a valu une annulation à Mirador. Le temps et l'argent jouaient donc contre Les Rescapés qui jouissait pourtant d'audiences très convenables: 735 000 fidèles en moyenne pendant la seconde saison. La production de la série se console en expliquant que la fin ouverte colle finalement assez bien à l'univers de la série, mais plusieurs acteurs n'ont pas caché leur déception.
- CANADA il en reste : quand il n'y en a plus Radio-Canada avait par contre le budget pour commander une nouvelle série. Tu m’aimes-tu ?, une comédie dramatique d'une demi-heure, fera son apparition cet automne sur l'antenne de la chaîne québécoise. Ses 13 épisodes permettront aux acteurs Sébastien Huberdeau (La Job), Magalie Lépine-Blondeau (19-2) et Steve Laplante (Mirador) d'explorer les différentes problématiques liées à l'engagement amoureux de nos jours : avec qui s'engage-t-on, pourquoi, et pour quel type de relations ? N'en demande-t-on pas trop à l'âme soeur (ou supposée telle) ? Le tournage des 13 épisodes, produit par Podz (Minuit, le soir, 19-2...) a commencé au début du mois.
- DANEMARK : ex fan des sixties C'est au détour d'une interview avec le Nordisk Film & TV Fond que la nouvelle direction de DR dévoile la mise en chantier d'une nouvelle série, dont pour le moment on ne connait que le titre international : The Heritage after Veronika. C'est Maya Ilsøe (dont la dernière série, Pagten, remonte à 2009) qui signe ici le scénario, et les trois premiers épisodes devraient être réalisés par l'actrice Pernilla August. Le thème de se drama sera axé autour de l'expérience des enfants des années 60, de la façon dont ils ont grandi dans un univers hippie et l'impact de leurs extravagants parents sur leur construction et donc leur avenir. Vu que DR1 ne répond pas à mes mails, on n'en saura guère plus pour le moment, mais ce projet original est une preuve de plus que la fiction danoise a toujours plus à offrir. Au passage, DR devrait développer des formats d'une demi-heure à l'avenir, ce qui devrait encore diversifier l'offre du groupe...
Voilà, c'était bien pour vous faire plaisir, mais désolée, là il faut que je file, j'ai pas du tout le temps pour plus ; je vous donne donc rendez-vous dans quelques jours pour la seconde partie de ce que ce world tour a à dire... Du coup dans l'intervalle, c'est à votre tour de papoter, tiens.
Cet aprem, flânant dans les méandres d'adsltv, j'ai pu voir un épisode (incomplet : je suis arrivée vers le milieu) de Lahazat Harega, la série égyptienne mentionnée récemment sur SeriesLive. Niveau dialogues je n'ai évidemment rien compris, mais niveau production c'était décent. La grosse différence entre Lahazat Harega et Urgences, en gros, c'est le rythme. Et un peu le fait qu'on n'y voit pas de sang (mais je le répète, ce n'était que la deuxième moitié de l'épisode, la patiente du jour était déjà allongée sous perf quand je suis arrivée). Et puis, c'est un peu plus bavard, mais pas au point de tomber dans le soapesque Grey's Anatomy. Nan ça avait l'air pas mal. Je veux pas vous spoiler, mais à la fin, la patiente est morte. Ca s'est fait sans grande démonstration de sang ou de machin mais ça m'a un peu choquée parce que tout d'un coup, vlan, le médecin arrête de réanimer et rabat le drap sur le visage de la patiente juste devant son gamin de 5 ou 6 ans, c'était un peu dur comme scène. Mais j'ai pas vu une goutte de sang. Bon, c'était le follow-up du jour.
Ah, si, après ça Dubai TV diffusait Deniz Yildizi, un genre de primetime soap turc doublé en arabe, pas franchement génial. C'étaient surtout des histoires d'étudiants à l'université : deux filles qui sortent et qui reviennent malades (l'une est revenue avec un piercing, mais je sais pas si c'est ça qui les avait rendues malades), une autre qui réalise qu'un gars aux beaux yeux bleus craque pour elle mais se laisse draguer par le "méchant"... rien d'affolant, vraiment. J'ai pas été jusqu'au bout de l'épisode en dépit de ma soif de découverte, c'est vous dire. Enfin bon, je me suis dit que j'allais jamais en faire un post à part entière, alors voilà.
Ce qui me fait penser que, pour l'instant, je commence à dégoter des pistes pour ficher des séries turques, mais point encore de news à l'horizon. Je renouvelle mon appel : si vous connaissez des pistes, faut vraiment pas hésiter à me donner des liens. C'est pas juste pour Séries du Monde, d'ailleurs, c'est aussi parce que je voudrais vraiment en savoir plus.
Pour revenir à notre sujet, voici comme chaque dimanche le récapitulatif de ce qui s'est passé cette semaine dans le monde...
Le compteur kilométrique de cette semaine nous indique que nous avons visité la Corée du Sud, bon, classique, le Japon, bon, normal, l'Australie et le Canada, bien, la routine, le Danemark, c'est bien, toujours sympa, et... oh ! Mais qu'est-ce ? L'Allemagne ? Eh bien, demandez, et vous serez servis.
Bon, c'est donc vrai que, encouragée par vos retours ici (et ailleurs), j'ai réussi à trouver des infos en allemand, mais je suis pour l'instant un peu limitée en sources : la plupart des sites allemands sur les séries que je trouve parlent essentiellement des séries américaines (en Allemagne ou non), et/ou d'émissions de divertissement, mais assez peu de séries locales. Par exemple, ce n'est sur aucun de ces sites que j'ai découvert l'existence ce samedi d'une série... dont la 2e saison s'achèvera la semaine prochaine, vous parlez d'une tuile ! Ca s'appelle Flemming et c'est ouvertement inspiré de Lie to Me... Considérez-vous aussi instruits à ce sujet que je le suis. En tous cas pour le moment je tâtonne encore, mais je continue de chercher.
Si vous avez d'autres envies, et si vous avez envie de faire de cette rubrique quelque chose qui vous plait, n'hésitez pas à réagir sur les destinations, la formule des news, etc... Par exemple, en ce mois de mai, nouveautés obligent, nous verrons de nombreuses news "Ce soir", comme les deux sud-coréennes de cette semaine. Ces news vous plaisent-elles en l'état ? Verriez-vous quelque chose de moins rédigé, de plus illustré, de...? A vous de me dire, l'idée de cette rubrique, c'est de vous donner envie d'être curieux avant tout !
Et je voudrais pas teaser, mais demain, sur SeriesLive... on va parler espagnol.
L'air de rien, Lone Star, c'est fini, mais ça n'empêche pas de repenser à ce que signifie cette annulation, en général bien-sûr, mais aussi dans le cas particulier de chaque téléphage. Car chacun y réagit différemment, comme à toute annulation, mais de façon exacerbée vu les circonstances. Même ceux qui s'en foutent ont l'air d'y mettre plus d'entrain qu'à l'ordinaire !
Alors que j'avais l'impression d'avoir fait le point, d'avoir pris de la distance hier, et d'être "passée à autre chose", je suis tombée sur le post de Fabien, sur Critictoo. Sur certains points, je le comprends, bien que ne partageant de toute évidence pas son avis ; et sur certains je comprends la logique, à plus forte raison parce que moi-même je ne suis pas partisane de laisser des plombes à une série pour s'améliorer ! Mais il ya un point qui m'a quand même relancée dans mes réflexions post-annulation de Lone Star :
Bah écoute, moi, au moins, et certainement pas que. Et je ne me considère vraiment pas comme ayant de la mémoire (ne me demandez pas ce que j'ai mangé hier ; si, en fait ça c'est facile parce que je mange toujours la même chose. Ptet que c'est parce que j'ai oublié que j'en ai déjà mangé la veille ? Bref.), je considère simplement que c'est pas parce qu'une série est annulée qu'elle doit pour autant être oubliée. Alors oui, ces séries citées n'ont pas eu le succès (vraiment pas !) de certaines autres annulées également. Et ne le méritaient pas forcément de toute façon (comme le souligne l'adjectif accolé à Do Not Disturb). Et alors ? On n'est pas des poissons rouges ! On n'est pas forcés d'oublier une série simplement parce qu'elle n'a pas fait ses preuves, quelle qu'en ait été la raison. Et je suis à peu près sûre qu'on peut trouver pour chacune des gens qui ont aimé (j'ai au moins un nom à l'esprit pour Viva Laughlin...).
Je me rappelle d'Emily Reasons Why Not. J'avais vu le pilote vite fait, il ne m'avait guère convaincue, je n'aime pas Heather Graham en plus, mais je me souviens l'avoir vu, bien-sûr. Il y a un ou deux ans j'ai eu envie de le revoir, pour comparer (mes fameux revisionnages). Je ne sais plus pourquoi le projet n'a pas vraiment abouti, mais finalement ça ne s'est pas fait. Toujours est-il que, voilà un peu plus d'un an, j'ai utilisé le titre de cette série pour nommer l'une de mes catégories. C'est une histoire téléphagique parmi des millions d'autres, car cette série n'a pas compté pour moi. Mais comment oublier ? Ce sont 20 minutes de ma vie, vous avez 20 minutes de votre vie que vous avez effacées de votre mémoire, vous ? Je ne dis pas que je suis capable de dire quel jour j'ai regardé le pilote de cette série, et je ne suis pas capable de vous fredonner la chanson du générique (à la réflexion il n'y en avait probablement même pas), mais enfin, je me souviens l'avoir vue.
Puisqu'on parle de générique, oui, je me souviens de Happy Hour. Sur mon disque dur qui est passé de vie à trépas par une nuit d'avril que je n'oublierai jamais, j'avais le générique et je l'écoutais régulièrement, d'abord parce qu'il faisait partie de ma playlist de génériques, et ensuite parce qu'il était plutôt classe. Aujourd'hui je ne l'ai plus, mais tant pis. Et pourtant je ne suis même pas sûre d'avoir vu le pilote, pour le coup. Je me souvenais de Wonderland avant même de l'avoir vue, par son générique saisissant de beauté, par exemple. Car c'est assez incroyable : on n'a pas besoin d'avoir vu une série pour la connaître au moins un peu.
Pendant des années, j'entendais parler de Firefly. La série a été annulée en 2002 dans des conditions sur lesquelles je ne suis même pas certaine qu'il soit nécessaire de rappeler tant la culture téléphage les porte comme une cicatrice ; il y a des séries qu'en tant que conscience collective, nous avons continué à faire vivre. Firefly était-elle une bonne série ? Quand j'ai fini par la découvrir en 2005 ou 2006, je vais vous dire : elle n'était pas aussi bonne que ce qu'on m'en avait dit. Mais elle avait du potentiel, il lui aurait fallu du temps pour s'améliorer, avant de pouvoir devenir une excellente série. Alors, la critique ne fait pas le succès d'une série ? Certes, mais quand je vous parle de Firefly, vous savez de quoi je cause. Et très sincèrement, si la série n'avait pas été de Whedon, aujourd'hui elle figurerait parmi la liste des oubliées-parmi-tant-d'autres de Fabien.
Nous entretenons le souvenir de certaines séries et pas d'autres. Les sites d'information et les blogs en sont en grande partie responsables : cela commence dés la rédaction de news. Personne ne vous parle de certaines séries au point que vous n'êtes même pas sûrs qu'elles soient encore à l'antenne, mais d'autres, on fera des news tous les quatre matins ; problème constaté à plusieurs occasions pour des séries à longévité équivalente... Peu de news sur Medium, apparue la même année que Bones ou le revival de Doctor Who. Drop Dead Diva, on n'en parle que quand elle est renouvelée, on se tamponne le coquillard de ses guests ou ses audiences (je ne sais même pas si ce dernier point a de l'intérêt, je me contente de constater), quand n'importe qui est capable de vous parler de Flash Forward quand il s'agit de faire des parallèles avec The Event. Nous avons une mémoire sélective, mais elle est aussi largement dirigée par les médias téléphagiques que nous consultons. Je suis prête à parier que les lecteurs réguliers de ladytelephagy ont entendu parler de certaines séries que Fabien jugerait tout-à-fait oubliables. Et elles le sont sans doute. Pour autant quand je vous parle de Rude Awakening, vous finissez par vous en souvenir (le contraire serait un comble :P ), et le post d'hier, avec ses tags et ses liens, prouve que j'ai parlé de plusieurs des séries qui ont été les premières à être annulées. Les lecteurs de Critictoo voient aussi défiler des noms de séries annulées pour lesquelles je n'ai qu'un souvenir vague, d'ailleurs. Si ceux qui écrivent sur les sites spécialisés sur les séries ne font pas l'effort de la culture téléphagique, s'ils se contentent de jouer les blogs à review de luxe, que font-ils ? Ils consomment et éventuellement poussent à la consommation, c'est tout. C'est tellement dommage ! Et je sais que l'équipe de Critictoo veut souvent faire bien plus, alors pourquoi diminuer Lone Star au seul prétexte qu'elle est annulée et que ça veut bien dire qu'il faut aller de l'avant ? Nous ne le faisons pas toujours, et quand nous le faisons, ce n'est d'ailleurs pas toujours pour les bonnes raisons.
Qui se souviendra de Gravity dans quelques années ? Moi. Peut-être juste moi. Pendant que mon voisin se souviendra de Dante's Cove et qu'un autre gardera la nostalgie de la poignée d'épisodes de Studio 60 on the Sunset Strip. Cela n'ôte ni n'ajoute rien aux qualités de ces séries. Mais c'est plus sincère d'admettre que l'affectif joue son rôle dans notre effort de mémoire, en plus du conditionnement de certains sites et/ou rédacteurs qui choisissent également leurs sujets à l'affectif ou selon des paramètres moins louables. Je préfèrerais que Fabien explique honnêtement que la série ne l'a pas conquis et qu'il ne va pas la pleurer. Ça me semblerait moins contradictoire avec la mission-même du site sur lequel il passe une énergie considérable à parler même de séries qui semblent oubliables à d'autres.
Quand je lis ça, j'ai pas envie de tourner la page sur quoi que ce soit. Quand je lis ça, j'ai envie de parler de séries oubliées. Peut-être même créer une rubrique, tiens ! Aujourd'hui, tiens, je sais pas... si on parlait de 3 Lbs. ? Qui se souvient de 3 Lbs. ? Pas grand'monde. C'est pas une raison.
Après plusieurs interminables mois (ah bon ? quelques semaines seulement ? si vous le dites...) de déconnexion, il faut bien avouer que j'avais un peu perdu de vue l'actualité des séries de la planète, à plus forte raison parce que juste avant d'être déconnectée, je venais de commencer un boulot très prenant et que, euh, enfin chuis pas là pour raconter ma vie, quoi. Bref. Donc ça faisait des lustres. Du coup, je vous avoue que je suis un peu à la ramasse du côté de l'actu téléphagique mondiale de cet été, et je me suis dit que mes lectures de rattrapage vous profiteraient autant qu'à moi ; vous me connaissez, je suis partageuse.
Voici donc, alors que ces histoires de connexion ne devraient plus trop durer, une sorte de mega world tour, où je vais tenter de me remettre à jour, et vous aussi par la même occasion. Inutile de dire que l'exhaustivité est impossible, depuis le temps (à plus forte raison parce que je n'ai pas les outils pour préparer le post que j'espérais rédiger pour le Ramadan cette année ; oui, j'ai rédigé ce post récapitulatif au boulot, même pas honte), mais on va essayer de s'en approcher au plus près ! A contrario, il se peut que certaines de ces informations ne soient pas inédites pour vous qui aviez accès à internet pendant tout ce temps : dans le doute, je me suis dit qu'il valait mieux trop que pas assez. Mais du coup, hm, autant vous prévenir : ce post pourrait bien être copieux. Alors assurez-vous d'avoir de quoi vous hydrater à portée de main, ça m'ennuierait que vous me fassiez un malaise en pleine lecture. Surtout que ce serait dommage de louper la fin. Note : dans un souci d'équité, les pays sont exceptionnellement triés par ordre alphabétique.
- AFRIQUE DU SUD :
* M-Net a décidé de ne pas renouveler l'un de ses plus récents soapies, The Wild. La série n'aura donc pas de troisième saison, mais cela ne signifie pas qu'elle disparaitra immédiatement des écrans : sa seconde saison doit s'achever en mars 2013 ! Contrairement à beaucoup de soaps tournés en studio, les prises de vues de The Wild étaient faites sur le terrain, pour cette série se déroulant dans un complexe hôtelier situé en pleine nature, où se croisaient trois familles aux relations peu amicales mais obligées de se côtoyer pour le bien de l'établissement. Du coup, The Wild était un peu chère à produire, surtout quand on sait que chaque saison durait une année pleine ; l'investissement était un peu trop copieux pour M-Net au regard des audiences certes stables, mais trop faibles. Un problème que M-Net avait tenté de contourner : à l'origine, la série était diffusée à 18h sur M-Net ainsi que sur le satellite (chaîne M-Net HD), mais dans l'espoir de capter l'attention de plus de monde, la diffusion de The Wild sur le satellite avait été décalée d'une heure. Hélas toujours sans effet. Finalement, un évènement totalement indépendant a poussé la chaîne à prendre sa décision en plein milieu du mois d'août (4 mois seulement après le lancement de cette nouvelle saison), quand elle a appris que le terrain sur lequel la série est tournée allait subir des réaménagements. La chaîne s'est donc saisie de cette nouvelle tuile pour arrêter les frais. * Il vous souvient peut-être d'Intersexions, cette série anthologique lancée en 2010 par la chaîne publique SABC1, qui mettait en scène une chaîne de personnages qui se trouvaient confrontés de diverses façons avec le virus du SIDA ; Intersexions était en partie subventionnée par l'institut John Hopkins South Africa, afin d'attirer l'attention sur les problèmes liés au SIDA ("it's not who you sleep with, it's who they've slept with" était son slogan). Encensée tant pour sa mise en images que son propos, la série avait en plus été un succès d'audience (les rediffusions attirant autant de spectateurs que les inédits), et avait également récolté plusieurs récompenses. Annoncée en novembre dernier, la seconde saison met pourtant un peu de temps à se mettre en place. Il faut dire que la production a décidé de tirer partie de l'enthousiasme du public pour poursuivre sa mission de prévention, et avait du coup demandé aux spectateurs d'envoyer leurs propres anecdotes (quelques coffrets DVD étaient à la clé). Etape suivante : la production d'Intersexions a tenu samedi dernier de gigantesques auditions afin de trouver les interprètes des personnages du nouveau volet de l'anthologie. L'idée est d'essayer de préserver l'esprit d'authenticité qui a fait le succès initial de cette série pas comme les autres... Intersexions va donc encore mettre un peu de temps à revenir sur les écrans de SABC, mais ça devrait en valoir la peine.
- ALLEMAGNE :
* Devinez qui nous prépare un remake ? Eh bien pas la Russie, pour une fois, mais l'Allemagne, où RTL a décidé de lancer une adaptation de la série espagnole El Internado. Il s'agit donc, après L'Internat et Zakrytaia Shkola, de la troisième adaptation de la série fantastique adolescente, qui devrait porter le titre assez transparent de Internat. * On a appris voilà en début de semaine le décès de l'actrice Silvia Seidel à l'âge de 42 ans. En 1987, à l'âge de 17 ans à peine, elle avait marqué les mémoires dans une série diffusée à Noël, Anna, dont le succès avait été foudroyant, attirant plus de 12 millions de spectateurs lors de la diffusion de ses 6 épisodes.Un film sorti en salles lui a également donné suite l'année suivante. S'intéressant à la carrière professionnelle d'une jeune danseuse ainsi qu'à sa vie personnelle, Anna avait suscité un tel enthousiasme qu'on la disait responsable du boom des cours de danse à la fin des années 80. Les causes du décès de l'actrice ne sont pas connues, mais le suicide n'est pas exclu. Ces dernières années, Silvia Seidel était cantonnée aux apparitions en guest dans quelques films et séries, dont les procedurals SOKO Leipzig ou Die Rosenheim-Cops. * La rentrée, ça se passe aussi en Allemagne, et voici quelques unes des séries policières qui reviennent pour une nouvelle saison à l'automne : Alerte Cobra (saison 17 - 6 septembre), Hubert & Staller (saison 2 - 19 septembre), Notruf Hafenkante (saison 7 - 20 septembre), Flemming (saison 2 - 14 septembre), München 7 (saison 4 - 12 octobre)... M'est avis que l'Allemagne devrait fort bien réussir à se remettre de l'annulation d'une série de la franchise Les Experts ! * Pour finir, vous noterez que le Pilot Watch de la colonne de droite s'est enrichi de plusieurs nouvelles séries allemandes de la rentrée, dont la première série originale de TNT Serie, intitulée Add a Friend, dans laquelle un homme qui a un simple accident de voiture qui le bloque à l'hôpital se lie d'amitié avec plusieurs personnes via internet, y compris sa petite amie du lycée qu'il retrouve par hasard, et ces personnes finissent par devenir ses amis et conseillers au quotidien ; 10 épisodes sont prévus au total.
- ARMENIE :
* Je ne vous apprends rien en disant que la Turquie et l'Arménie ne sont pas en super bons termes... voici pour le prouver une anecdote un peu triste qui montre que les séries posent parfois encore des problèmes diplomatiques entre ces deux pays. Bien consciente des frictions entre les deux pays, la chaîne arménienne Shant TV, bien que très intéressée par la série turque Ezel, a décidé de ne pas la diffuser sur son antenne. A la place, la chaîne a préféré faire l'acquisition des scripts en cachette, et ainsi faire passer sa production pour une série originale (100% arménienne, mais, surtout, 0% turque). La chaîne arménienne refuse de reconnaître publiquement qu'il s'agit d'une adaptation, et craint que si elle n'admette avoir acheté le format turc pour l'adapter, elle fasse l'objet d'un boycott dans son propre pays...
- AUSTRALIE : * La série du câble Tangle (photo ci-dessus) vit des heures d'incertitude, alors qu'une nouvelle saison est très peu probable. La saison 3 s'est achevée fin avril, mais la production n'a toujours aucune nouvelle d'une éventuelle saison 4, et plus le temps passe, plus cela semble peu probable. * La série Tricky Business également a peu de chances de revenir pour une seconde saison. Pour l'instant rien n'a été officialisé, mais c'est quand même arrivé au point où les acteurs de la série eux-mêmes signent une pétition de fans. Ca sent donc également le sapin. * Les nouvelles sont en revanche assez bonnes pour Offspring qui vient de gagner 2 saisons d'un coup, comportant 13 épisodes chacune. Mais c'est pas très joli de se vanter. * Rachel Griffiths semble vraiment vouloir revenir à une carrière australienne ; après son apparition dans la première saison de Rake, l'actrice de Six Feet Under et Brothers & Sisters est confirmée pour le sequel de Paper Giants: The Birth of Cleo, lequel s'appellera Paper Giants: Magazine Wars, ce qui va me simplifier la vie pour les tags. La mini-série mettra en scène deux éditrices, Nene King et Dulcie Boling, à la fin des années 80 ; et Rob Carlton, déjà présent dans la première mini-série, retrouvera son rôle de Kerry Packer qui lui a attiré dans de compliments, dont les miens. Le tournage commence le 13 août. * La chaîne publique SBS a annoncé la mise en chantier de Better Man, une mini-série basée sur la vie de Van Tuong Nguyen, un Australien condamné à mort à Singapour pour une affaire de drogue. Les 4 épisodes seront tournés à partir d'octobre en Australie et au Vietnam, en vue d'une diffusion courant 2013, marquant ainsi le retour des séries dramatiques sur la chaîne après 3 années de règne sans partage des comédies à la Housos. * Nine semble avoir, de son côté, l'intention de produire des dramas bien plus souvent. La chaîne a annoncé plusieurs projets : un remake de La Vengeance aux Deux Visages (dont le titre original est Return to Eden) en 3 parties, une nouvelle série de la franchise Underbelly s'intéressant à Squizzy Taylor, un criminel ayant sévi en 1915, et enfin, Gallipoli, un nouveau drama produit par John Edwards à l'occasion du centenaire de la Première Guerre Mondiale, qui retrace la bataille du même nom, et qui devrait être diffusé en 2015. * En parlant de Gallipoli, cette nouvelle série ainsi que la seconde saison de Miss Fisher's Muder Mysteries, Better Man et le drama carcéral Wentworth, ont toutes obtenu des subventions de Screen Australia. C'est également le cas de trois séries pour la jeunesse : Sam Fox pour Ten Network, une série d'aventure, The Lost Boys pour ABC, et The Worst Year of My Life - Again!, une dramédie également destinée à ABC. En tout, plus de 73 millions de dollars australiens sont dédiés à produire 66 heures de télévision. Mais quand on aime... * Le film Kath and Kimderella, qui doit sortir sur les écrans australiens en septembre, sera appuyé par une rediffusion de Kath & Kim. Jusque là on ne s'excite pas tellement, mais ce qui est intéressant c'est que les acteurs de la série vont filmer divers messages d'introduction afin de présenter ces rediffusions. On ne parle pas d'épisodes inédits, mais c'est déjà un petit quelque chose qui fera plaisir aux fans. * Notre page casting, maintenant. D'abord pour le drama A Place to call Home : Noni Hazlehurst (City Homicide), Brett Climo (All Saints), Marta Dusseldorp (Crownies et prochainement Jack Irish) seront les figures de proue de la série, accompagnés par plein d'acteurs méconnus. Le drama, écrit par Bevan Lee (créateur de Packed to the Rafters et de Winners & Losers) se situera dans les années 50 ; il a été annoncé qu'il serait diffusé en 2012 sur Seven, et vu qu'on est déjà en août, l'attente ne devrait plus être trop longue... De son côté, la série d'ABC The Time of our Lives aura un casting blindé de têtes connues, telles que l'incontournable Claudia Karvan (présente dans une série australienne sur deux ces derniers temps !), mais aussi Justine Clarke (Woodley, Tangle), Shane Jacobson, William McInnes, et Stephen Curry. L'un des rôles principaux a également été offert à la débutante Michelle Vergara Moore, jusque là reléguée à des rôles secondaires voire tertiaires. La série est écrite par Amanda Higgs (co-créatrice de The Secret Life of Us) et Judi McCrossin, et s'intéressera à la trépidante famille Tivoli. * Pour finir, vous aurez remarqué dans le Pilot Watch que des dates se sont ajoutées pour le lancement de la diffusion de Puberty Blues (enfin !!!), Howzat! et Underbelly: Badness pas plus tard que ce mois-ci. Ya de la review dans l'air.
- BELGIQUE :
* Votre oeil de lynx l'aura remarqué avant que je ne le souligne, mais le Pilot Watch comporte désormais une date pour le lancement de Hotel 13, une série pour la jeunesse que l'on doit à Studio 100, c'est-à-dire la même équipe que celle qui a offert au monde la série Het Huis Anubis ; vous pouvez d'ailleurs lire le fabuleux destin de Het Huis Anubis dans ce post sur les telenovelas pour ados. Comme son aînée, Hotel 13 comportera des épisodes de 12 minutes chacun, avec une commande initiale de 120 épisodes. L'idée est évidemment qu'en dépit de son format de telenovela, elle soit potentiellement renouvelable à volonté, et exportable aussi si quelqu'un en veut. Cette nouvelle série a été tournée en Belgique au printemps, mais elle est en priorité destinée à Nickelodeon Deutschland (disponible en Allemagne, Suisse et Autriche), et donc tournée dans la langue de Goethe. La série se déroule dans un hôtel de la côte, alors que 6 jeunes s'y rencontrent pendant leur job ou stage d'été, qui à la réception, qui en cuisine. Mais l'ambiance Club Med tourne bien vite au vinaigre quand leur parvient un mystérieux message les encourageant à chercher la chambre n°13. Sauf qu'aucune chambre ne porte ce numéro... Il est déjà prévu que Hotel 13 soit doublée en danois et en suédois pour les marchés correspondants, et comme toujours, la production est ouverte à la perspective de tourner dans les mêmes locaux une adaptation pour un autre marché (Studio 100 l'avait déjà fait pour Het Huis Anubis, dont la version américaine House of Anubis est logée dans les mêmes décors que la version originale ; d'ailleurs House of Anubis a été renouvelée au printemps pour une troisième saison, ce qui prouve les vertus du modèle). L'ironie du sort, c'est que pour le moment, les spectateurs belges n'ont pas accès à Hotel 13, pourtant créée et tournée dans leur pays.
- BRESIL :
* Maintenant que Preamar s'est achevée, HBO Latinoamerica est bien obligée de passer à une nouvelle série, et il faut dire qu'elle a plus d'un tour dans sa manche pour nous régaler. L'heure est donc venue pour la série brésilienne FDP (pour "filho de puta" ; du coup, pour la diffusion en territoire hispanophone, la série s'appelle HDP) de faire ses débuts ; elle sera lancée le dimanche 26 août prochain dans tous les pays d'Amérique du Sud où HBO est présent. L'histoire est celle d'un arbitre de football antipathique qui n'a qu'un objectif en tête : siffler le coup d'envoi de la finale de la Coupe du Monde. Le problème c'est que tandis qu'il essaye d'atteindre ce but, sa vie familiale est en décomposition (sa femme l'a plaqué, emmenant leur fils). Naturellement, des stars du foot brésilien feront leur apparition en guest lors des épisodes, ce qui devrait ravir les, euh... eh bien, ya des experts en ligue brésilienne dans les parages ?
- CANADA anglophone :
* Les séries Saving Hope et The Listener ont été renouvelées pour une nouvelle saison chacune par CTV. La chaîne a également commandé un pilote pour Satisfaction, une comédie écrite par Tim McAuliffe (Up All Night) centrée sur une couple dans la vingtaine et leur ami nouvellement célibataire (le couple finit par être un peu jaloux de sa nouvelle liberté), ainsi que pour Spun Out, un sitcom dans lequel un écrivain qui a raté sa carrière finit dans une compagnie de relations publiques. Il s'agit des premières commandes en matière de comédie pour CTV depuis l'annulation de Dan for Mayor et Hiccups : ouf, le Canada envisage à nouveau de rire. * CBC a de son côté décidé fin juillet de commander trois pilotes : une adaptation anglophone de la série québécoise 19-2 (l'original avait l'avantage de compter Claude Legault au casting, qu'exceptionnellement je ne mets pas en photo mais vous ne perdez rien pour attendre), un autre drama du nom de Port Hope, où une scénariste de Heartland nous emmène dans une ferme de l'Ontario où l'on soigne et recueille les animaux blessés (Daktari au Canada, en gros), et la comédie The Khouris, également écrite par Tim McAuliffe (!), qui s'intéresse à une famille d'immigrants menée par un patriarche de droite... Il doit forcément y avoir quelque chose de drôle dans ce dernier pitch, mais je ne l'ai pas saisi. * La troisième saison de Lost Girl, sur Showcase, se prépare à accueillir le temps d'un épisode l'actrice Linda Hamilton. L'actrice de La Belle et la Bête et de Terminator incarnera une tueuse dans cette nouvelle saison, qui devrait arriver sur les écrans pendant l'hiver 2013. Elle rejoint donc Rachel Skarsten (Birds of Prey et, peut-être un jour si on la voit, la série Transporter: The Series) qui a obtenu un rôle récurrent dans la nouvelle saison un peu plus tôt cette année. * Attention, attention, si vous regardez Flashpoint, ne manquez pas le lancement de la cinquième et ultime saison de la série, le 27 septembre prochain à 22h sur CTV. Il n'y aura pas de seconde chance ! A part, euh, oui, lors de la diffusion aux USA, mais vous voyez ce que je veux dire. * Amis téléphages, vous remarquerez pour finir que le Pilot Watch de la colonne de droite s'est enrichi d'une date début septembre pour la diffusion canadienne de World Without End, mini-série faisant suite aux Pilliers de la Terre. A ma connaissance, de tous les pays participant à cette co-production, c'est le premier à fixer une date ferme pour la diffusion de cette suite.
- CANADA francophone :
* En septembre devrait démarrer Adam et Eve, une comédie d'une demi-heure en 13 épisodes qui raconte l'histoire d'un couple à travers trois époques de sa vie commune : à 25, 45 et 80 ans. Mais outre l'idée de montrer le même couple à différents âges, le concept va plus loin, et choisit d'imposer une unité de lieu (un duplex dans lequel ils sont installés lorsqu'ils se sont mis ensemble) et de temps (par une sorte de paradoxe temporel, le couple vit perpétuellement en 2012), afin de ne suivre que le couple et de ne pas chercher à le placer dans un contexte historique ou social précis. La série devrait donc être plutôt originale ! * Et les plus nostalgiques de la comédie Le coeur a ses raisons l'auront remarqué, outre la photo ci-dessus, dans le Pilot Watch s'est ajoutée la nouvelle série avec Marc Labrèche et Anne Dorval dont on a discuté au printemps, j'ai nommé Les Bobos ! C'est pas que j'ai hâte, mais... Quoi ? Vous aussi ? Allez, voilà la bande-annonce !
- COLOMBIE :
* Pendant l'été 2011, Sony Pictures Television et Caracol avaient signé un accord de production ; un an plus tard, les deux sociétés se sont enfin entendues sur les modalités de leur premier projet. Il s'agira d'une telenovela intitulée La Hipocondríaca, dont le tournage devrait commencer en octobre. L'histoire est celle d'une jeune femme hypocondiaque (mais vous l'aviez deviné) qui rencontre un séduisant médecin. Sauf qu'apparemment, il présente mieux qu'il ne diagnostique, puisqu'il lui affirme qu'elle a une maladie incurable et qu'il ne lui reste plus que 6 mois à vivre... Ca n'a pas l'air comme ça, mais les deux sociétés nous affirment que la série sera aussi drôle qu'elle pourra être triste ; espérons-le, parce qu'avec 120 épisodes d'une heure, il vaut mieux ne pas pousser ses spectatrices dans la dépression. * Fox Telecolombia, vous le savez, est particulièrement dynamique ces dernières années : outre le fait que ses studios accueillent régulièrement la production de fictions étasuniennes (genre Mental ou plus récemment Burn Notice), la société de production tente de s'approcher du modèle américain pour ses fictions, à l'instar de Lynch dont on a déjà pu parler. Pourtant il était un genre auquel elle ne s'était pas encore frottée : l'humour. C'est maintenant chose faite avec la mise en production d'Exposos (photo ci-dessus), sa première comédie en espagnol. La série repose sur un concept que ne renierait pas Fran Drescher, puisqu'un couple fraîchement divorcé continue de cohabiter après la séparation ; en tout 13 épisodes d'une heure sont prévus, et le tournage a commencé le mois dernier à Bogota, en vue d'une diffusion au début de l'année 2013 sur les chaînes FOX d'Amérique latine. Ce sont les Argentins Susana Cardozo et Pablo Lago, auteurs de la telenovela au succès fracassant Lalola, qui s'occupent du scénario de cette comédie qui dit s'inspirer du ton de Modern Family ; les rôles principaux sont incarnés par Roselyn Sanchez (FBI: Portés Disparus) et Carlos Espejel.
- CROATIE :
* Pour un coup d'essai, c'est un coup de maître. Ruža Vjetrova était la toute première série originale d'une heure diffusée en quotidienne par RTL Hvratska (qui, vous l'aurez compris, est la branche croatienne du groupe RTL), lancée pendant l'été 2011 à 20h. Après des débuts difficiles, puisque les premiers épisodes n'ont obtenu que 7,9% des parts de marché, la série s'est progressivement attiré un public fidèle, et a fini sa saison, en juin dernier, avec près de 30% de parts de marché. Un joli résultat qui a poussé la chaîne à renouveler la série et sa formule novatrice (elle est calquée sur le format telenovela, avec une intrigue bouclée en fin de saison, mais renouvelable à volonté) ; le tournage a repris à la mi-juillet pour que la seconde saison soit prête à être lancée courant septembre.
- DANEMARK :
* La dramédie Rita, qui a remporté une Nymphe d'Or à Monte Carlo, a été renouvelée pour une deuxième saison (bon, ça date de fin juin/début juillet, cette news, mais comme je l'ai dit j'étais un chouilla occupée à ce moment-là). Ce n'est pas vraiment une surprise : bonnes audiences, bien reçue par la critique, la série s'est plutôt bien vendue à l'étranger pendant le MIPCOM et s'est déjà fait remarquer lors de divers festivals. Alors quand ça marche bien sur le marché national comme à l'étranger, pourquoi s'arrêter en si bon chemin ? 8 nouveaux épisodes ont été commandés, et le tournage devrait reprendre en octobre, probablement en vue d'une diffusion au printemps 2013, comme ça avait été le cas pour la première saison. Il est bon de noter que c'est la première fois au Danemark qu'une série non-policière remporte une adhésion de cette ampleur, et je ne vous cache pas mon soulagement à l'idée que bientôt, la Scandinavie pourrait bien exporter massivement autre chose que du poulet...
- EGYPTE :
* Chaque année, pendant le Ramadan, il y a au moins une série pour hérisser le poil des plus conservateurs, et c'est un peu compréhensible quand on sait à quel point la période est synonyme de respect pour les traditions. C'est une série égyptienne qui cet été semble avoir secoué le monde musulman, alors que la chaîne saoudienne MBC a décidé de diffuser Omar, un biopic sur Omar Ibn Al Khattab, un calife puissant et un proche de Mahommet. Vous savez sans doute que l'Islam interdit toute forme d'idolâtrie d'Allah, et qu'il est communément admis que les représentations de figures religieuses importantes sont plus que découragées (bien qu'apparemment ce ne soit pas explicitement interdit dans le Coran, mais je ne suis pas experte) ; eh bien la question s'est posée de savoir s'il était acceptable qu'un proche du prophète soit incarné à l'écran. Les avis étaient partagés, et des réclamations ont été envoyées à la chaîne ; MBC n'a cependant pas plié sous les demandes de déprogrammation et Omar a pu entamer sa diffusion normalement pendant la plus importante période télévisuelle du monde arabe. Tant mieux parce que la production de cette série a coûté l'équivalent de 40 millions d'euros, et a duré trois ans, décrochant le record actuel en matière de budget pour une série dans le monde arabe. C'est vrai que quand on en arrive là, on n'a pas trop envie d'enterrer des inédits.
- ESPAGNE :
* Telecinco a lancé le 2 août dernier une nouvelle série intitulée Frágiles, dans laquelle un physiothérapeute un peu atypique prend aussi en compte les blessures émotionnelles de ses patients pour les soigner ; dans chaque épisode, il traite un patient lors d'une intrigue bouclée à la fin des 90 minutes, et deux autres dont le traitement s'étend sur plusieurs épisodes, le tout avec une bonne dose d'attitude positive (même quand les cas le touchent de près). La première soirée, pendant laquelle les deux premiers épisodes ont été diffusés, a rassemblé 14,2% puis 17,5% de parts d'audience, des résultats supérieurs à ceux de la série médicale Hospital Central qui occupait précédemment la case. Au total, 8 épisodes sont prévus pour la première saison. Et en plus, les critiques ont l'air bonnes ! * Au rayon casting, la seconde saison de la comédie Con el culo al aire se prépare pour La 1, et trois nouveaux personnages au moins devraient rejoindre la série, interprétés par Janfri Topera (Plaza de España, jolie référence en matière de comédie pourrie), Ana Wagener (ex-Hospital Central et surtout doubleuse espagnole de Felicity Huffman), et Javier Antón, un acteur basque. * Sachez que le projet de fusion entre laSexta et Antena3 connait un nouveau rebondissement. Espéré depuis de longues années, ce mouvement, qui créerait le 2e plus grand groupe audiovisuel du pays et regrouperait environ 25% des parts du marché télévisuel espagnol, est un feuilleton qui n'a rien à envier à une série fleuve, puisque laSexta avait annoncé récemment ne plus être intéressée par la fusion (en fait plutôt une absorption) et chercher un autre acquéreur. La question sera étudiée par le Gouvernement espagnol, qui espère bien donner un coup de main à cette opération qui traine depuis 2009 déjà. Le conseil des ministres rendra son avis d'ici la fin août sur les termes énoncés par la commission de la concurrence, ce qui devrait effectivement trancher une bonne foi pour toutes les conditions du phagocytage de laSexta, s'il doit se faire. * On a déjà eu l'occasion de discuter des problèmes de liquidités de la chaîne publique TVE. Les chiffres officiels sont tombés : la chaîne a perdu 29 millions d'euros pendant l'année 2011. Inutile de préciser que l'heure n'est pas aux investissements dans la fiction, ce qui explique que les décors de la fiction historique Isabel, un projet ambitieux et donc onéreux, aient été démontés le mois dernier, sabrant par-là même l'avenir de la série. La société de production ne pouvait continuer à entretenir les décors plus longtemps, alors que la chaîne avait dit réfléchir à l'avenir de la série. Les 13 premiers épisodes de la première saison d'Isabel ont été tournés, mais toujours pas diffusés par TVE qui apparemment n'en a plus les moyens ; à l'heure actuelle, le pilote de la série a été projeté deux fois en festival, et le reste croupit dans un tiroir. * De la même façon, toujours pour TVE, la production d'Amar en tiempos revueltos a décidé de ne plus produire d'épisode inédit (quelques épisodes déjà tournés devraient cependant pouvoir être diffusés à la rentrée), et réfléchirait à un spin-off pour Antena3 qui elle, peut payer ses commandes. Quant à TVE, elle a réussi à commander un sitcom, intitulée Estamos Okupa2, qui devrait débuter en septembre, en tandem avec la nouvelle saison de Gran Reserva appremment réglée de longue date. Pas de nouvelles en revanche du plus grand succès de la chaîne, la série Aguila Roja, ni de la série policière Los misterios de Laura, toutes deux pour le moment en stand-by, le temps pour TVE de casser son cochon-tirelire ; les deux séries, qui effectuent quelques unes des meilleures audiences de la chaîne, pourraient facilement trouver repreneur, mais la chaîne publique refuse de se séparer des droits. Voie sans issue. * Pour finir, il nous manque pour le moment une date exacte de lancement, mais Antena3 commence à diffuser des bande-annonces pour Imperium, le spin-off de Hispania. Quant à l'adaptation espagnole de Ghost Whisperer, intitulé El Don de Alba, elle devrait démarrer au cours du mois de septembre, cette fois sur Telecinco. Et, oui, rassurez-vous, j'ai la bande-annonce, j'allais pas vous laisser comme ça.
- GRECE :
* Où quand la grille de télévision relève plus de questions idéologiques, que de télévision à proprement parler. L'extrême-droite grecque (la sinistrement fameuse "Aube dorée" néo-nazie) a lancé il y a quelques jours un appel au boycott des séries turques, et par la même occasion, à un boycott des publicités apparaissant pendant la diffusion de ces mêmes séries turques. D'après le leader du parti, Nikolaos Michaloliakos, non seulement la diffusion de ces séries serait une "honte" capable de détruire l'exception culturelle grecque, mais en plus, l'amitié entre la Grèce et la Turquie irait à l'encontre du bien-être du peuple grec ; l'homme politique a affirmé son intention de lancer un débat au Parlement sur une potentielle interdiction de diffusion. Le pauvre aurait des sueurs froides à la lecture de ce post ; une grosse pensée pour toi lors de la rédaction de ces news internationales, Nikolaos.
- ISRAEL :
* La série New York, dans laquelle le fils d'une famille criminelle s'exile dans la grosse pomme et s'aperçoit que sa famille a mis un prix sur sa tête (du moins, jusqu'à ce que la proie devienne chasseur...), reviendra pour une seconde saison sur la chaîne câblée yes drama. La première saison, qui comptait 50 épisodes de 45 minutes chacun, a été diffusée en quotidienne et a recueilli un fort succès. Voici la bande-annonce en anglais (et sous-titres anglais pour les dialogues en hébreu) :
* Le 17 juillet dernier a démarré, également sur la chaîne câblée yes drama, une nouvelle série répondant au nom de Shvita ("grève"). Ce drame social s'intéresse à des ouvriers qui tentent de se syndiquer, mais qui rencontrent une telle hostilité de la part de leur direction que les évènements s'enveniment, et qu'ils finissent par se mettre en grève et se retrancher dans l'usine dans une tentative désespérée d'attirer l'attention sur leurs difficultés. On y retrouve dans les rôles principaux Zohar Liba, Amos Tamam et Shalom Michaelshwilli, lesquels ont tous un point commun : ils ont interprété un rôle (bien que d'importance variable) dans la série à succès Asfur. Hasard du calendrier, la semaine-même où la série a débuté, un vétéran israélien, Moshe Silman, s'est immolé, afin de souligner l'abandon dont il se sentait victime par l'Etat ; une coïncidence qui n'a fait que souligner à quel point Shvita était d'une cruelle actualité, et qui a participé aux excellentes critiques sur la série.
- JAPON :
* Comme souvent, la NHK est un peu décalée par rapport à la saison nippone classique, et fera commencer dans quelques semaines, alors que la saison estivale touche à sa fin, le dorama Makete, Katsu, une série historique sur le Premier ministre japonais Shigeru Yoshida. Mais ça on le savait, puisqu'on avait évoqué la série dans le récap de la saison estivale japonaise. Mais ! Fait que jusque là j'ignorais, l'acteur britannique David Morse devrait y incarner le rôle du Général MacArthur ! Ce n'est pas tous les jours qu'une série nippone s'offre un guest occidental de ce gabarit. * Souvenez-vous, nous en parlions au printemps : l'auteur Kankurou Kudou, jusque là peu habitué aux soaps (on lui doit par exemple Kisarazu Cat's Eye ou Unubore Deka), est en charge du prochain asadora de la NHK. La dernière fois, on n'en avait pas le titre, mais maintenant que son actrice principale est castée, on en sait un peu plus : Amachan commencera en avril prochain pour prendre la relève de Jun to Ai, et c'est la jeune comédienne Rena Nounen qui incarnera le rôle éponyme, après avoir été choisie parmi plus de 1900 candidates. Jusque là, elle s'est contentée d'apparaitre dans des petits rôles au cinéma. Le tournage des 156 épisodes démarrera en octobre prochain. * On dirait qu'il y a du mouvement sur le câble et le satellite nippons. Les chaînes Toei Channel et Family Gekijou ont en effet décidé de lancer deux remakes de séries majeures des années 70 et 80 (un peu comme TNT avec Dallas), à l'époque où le modèle japonais actuel n'était pas encore né et que les séries suivaient le format américain de renouvellement sur plusieurs saisons. La première est Tokusou Saizensen, une série de détectives née en 1977 et qui a duré 508 épisodes, et la seconde est Playgirl, une série d'action un peu sexy née en 1969 qui n'a connu "que" 276 épisodes. Leurs nouvelles versions respectives garderont le même nom, accolant simplement "2012" au titre, et feront l'objet d'un crossover diffusé quelque part au mois de décembre. A noter que la scénariste de Tokusou Saizensen 2012, Hideka Nagasawa, a déjà signé 100 épisodes de la série originale. * Vous vous rappelez peut-être de la série familiale Wataru Seken wa Oni Bakari, qui s'est achevée en septembre dernier sur TBS au bout de 10 saisons étendues sur 21 années. Eh bien elle n'est pas encore tout-à-fait partie. Elle reviendra pour une mini-série en deux parties, les 17 et 24 août prochains. Les demandes ont apparemment afflué pour faire revenir la petite famille de cette longue chronique, et il n'est à l'heure actuelle pas exclu que ce bref retour conduise à quelque chose de plus durable ensuite... * Yuuki Amami, en photo ci-dessus, a une nouvelle série en vue, et Dieu merci ce n'est pas une comédie musicale ! Il s'agit d'une mini-série en deux épisodes intitulée Onna Nobunaga, qui revisite l'histoire. Dans cette version imaginaire du passé, le seigneur Nobuhide Oda n'a pas eu un fils du nom de Nobunaga Oda, mais une fille (incarnée, donc, par Yuuki Amami). Nobunaga Oda aurait-elle eu une destinée différente ? C'est la question que posait un roman paru en 2006 dont cette mini-série est l'adaptation. Réponse à la fin de l'année, même si pour l'instant aucune date de diffusion précise n'a été fixée par Fuji TV. * Mais avant cela, viendra la saison automnale nippone, qui comme c'est la tradition commencera début octobre. Quelques projets commencent à se dévoiler, parmi lesquels Soko wo Nantoka, destinée à la chaîne satellite NHK BS Premium, dans laquelle une ancienne hôtesse de club devient avocate dans une firme très modeste (Danni Lowinski, sors de ce corps !), utilisant ses contacts venus de son ancienne vie pour essayer de progresser dans la vie. * Pendant ce temps, TBS prépare MONSTERS, une série d'enquête mettant en scène les acteurs/chanteurs Shingo Katori et Tomohisa Yamashita, dans ce qui semble destiné à reposer sur la structure des opposés qui se complètent ; la série est destinée à la case du dimanche à 21h. * Du côté de Fuji TV, on a misé sur un trio de stars pour la série du mardi à 22h. Elle ne porte pas de titre, mais le générique n'en est pas moins alléchant : Hiroshi Abe (donc la carrière est longue comme le bras), Tomoko Yamaguchi et Aoi Miyazaki se disputent en effet le haut de l'affiche. Dans cette série mystérieuse, le couple formé par les quarantenaires Abe et Yamaguchi connaitra une crise grave et déchirante, qui sera exacerbée par l'apparition d'une mystérieuse jeune femme qui commencera à manipuler notre homme... Je ne sais pas pour vous mais ça rappelle énormément Utsukushii Rinjin. L'écriture comme la réalisation seront aux mains du cinéaste Hirokazu Koreeda. Le scénario est pour l'instant volontairement brumeux, le titre tenu secret, bref, comprenez que Fuji TV a l'intention de faire monter la sauce progressivement, et donc qu'elle considère que c'est son meilleur placement de la saison. Ce qu'on s'empressera de vérifier en temps voulu ! * Même chaîne, autres ambitions : Fuji TV prévoit enfin une série pour le samedi à 23h10 intitulée Koukou Nyuushi, et s'intéressera à la journée précédant un examen d'entrée au lycée (le juken), ainsi que la journée d'après. Un concept intéressant qui devrait également être l'occasion d'une intrigue proche du thriller, alors que l'examen d'un lycée important semble sur le point d'être perturbé par des évènements étranges. On y retrouvera l'actrice Masami Nagasawa (Last Friends, GOLD...) qui y interprétera une prof d'anglais, ainsi que Nao Minamisawa, Nakao Akiyoshi, Hidenori Tokuyama et Shigeru Saiki.
- MEXIQUE :
* La telenovela pour ados, vous le savez, l'essayer c'est l'adopter. Et même si MTV y est venue un peu plus tard que les autres (notamment par rapport à Nickelodeon qui s'est taillé la part du lion avec Grachi et consorts), elle ne saurait plus s'en passer, après le succès de Niñas Mal puis Popland. La preuve, le 3 septembre prochain, MTV Latin America fera débuter une nouvelle série, Último Año (désormais ajoutée au Pilot Watch). Tourné au Mexique, il s'agira d'un thriller de 70 épisodes qui nous plongera dans l'univers de lycéens très riches. Et, chose décidément très fréquente aujourd'hui, j'ai effectivement une bande-annonce pour vous, mais... elle ne vous apprendra pas grand'chose sur la trame de l'intrigue !
* De son côté, Televisa ne laisse pas sa part au chien, et a produit La CQ, une série pour adolescents qui a débuté lundi à 20h sur Cartoon Network dans plusieurs pays d'Amérique latine. C'est la première fois que la branche hispanophone de Cartoon Network se lance dans une série "live" originale. La comédie suit les aventures d'un groupe d'ados étudiant dans un établissement appelé Constantino Quijano (d'où les initiales "CQ") et ressemble assez, comme le montre la photo ci-dessus, aux comédies colorées à la Disney ou Nickelodeon qui ont pu naître aux USA.
- NORVEGE :
* Profitant de l'accalmie de l'été, les Komiprisen, récompensant les talents comiques norvégiens, seront remis le 25 août prochain. Evidemment, il y a des catégories télévisuelles, sans quoi je ne vous en parlerais pas. Ainsi, la dramédie DAG tire deux nominations (meilleure performance humoristique, et meilleur artiste masculin pour Atle Antonsen) et Lilyhammer n'en a qu'une (meilleure performance humorisitique également), les autres nominations allant généralement à des émissions à sketches et autres spectacles de non-fiction. Enfin, ce qui m'intrigue, c'est qu'avec tout ça (et à plus forte raison parce que DAG raffle déjà la mise aux Gullruten), je n'ai toujours trouvé aucune trace d'un renouvellement pour DAG (photo ci-dessus) pour une 3e saison. Curieux.
- PAYS-BAS :
* Peut-être vous souvenez-vous avoir entendu parler de la scandaleuse série Feuten dans ces colonnes. Si c'est le cas, l'annonce d'une nouvelle série de la même chaîne, BNN, destinée aux ados et jeunes adultes sans les prendre pour des amibes, pourrait bien vous mettre l'eau à la bouche : Smeris, une série dans laquelle deux flics que tout oppose font la paire contre leur volonté ; mais lorsqu'ils déclenchent par erreur une guerre des gangs, ils vont devoir accepter de travailler ensemble pour rétablir une semblant de quiétude dans les environs... Pas d'affolement, la diffusion de cette série n'est pas prévue avant 2014. * Qualifiée de version masculine de Gooische Vrouwen (Jardins Secrets lors de sa diffusion en France), la nouvelle série de RTL4, Divorced, fait son chemin. Après son tournage au printemps, la série serait envisagée dans la grille de rentrée de la chaîne, même si aucune date ne semble arrêtée pour le moment. Il faut dire que cette dramédie, destinée à suivre la trajectoire de trois hommes divorcés alors qu'ils doivent composer avec leur nouvelle situation familiale, et qui s'installent ensemble pour mieux gérer la transition, est signée par l'équipe de Gooische Vrouwen, justement. Pas de date non plus pour le remake des Craquantes, également annoncé par RTL4, ou le biopic Achter het Raam, qui ne semblent pas prêts pour la rentrée. Mais je vous tiens au courant. * RTL vient également de confirmer la commande d'une deuxième saison pour Moordvrouw, une série policière dont vous pouvez voir la photo ci-dessus, et lancée en janvier dernier après près de 2 années de confinement dans un fond de tiroir. Finalement, on dirait bien que la chance de la série a tourné, puisque, forte de ses audiences convaincantes, la série reviendra aux alentours de février 2013 pour 10 nouveaux épisodes. Quand on sait que la première saison a été produite courant 2009, ça va leur faire drôle de revenir bosser sur une nouvelle saison après tout ce temps... * La chaîne éen aussi prépare sa grille pour la nouvelle saison, et a annoncé ses prochaines séries. De Vijfhoek sera un drama se déroulant dans un quartier de Bruxelles, et suivant la vie d'étudiants habitant un endroit cosmopolite où l'on parle néerlandais mais aussi français ; ils mènent tranquillement leur existence sans se préoccuper d'un projet de reconstruction du quartier, jusqu'à ce que le projet menace leur mode de vie... Ensuite, en décembre, la chaîne proposera Wolven, une série procédurale où les enquêteurs, une fois n'est pas coutume, se pencheront sur des affaires de fraude et de corruption. Sur un thème similaire, en décembre aussi, Salamander, écrite par Ward Hulselmans (scénariste de la série Witse), sera une série à mi-chemin entre la politique et le thriller, qui débute lorsque la panique s'empare des puissants après une série de cambriolage visant exclusivement leurs plus sophistiqués coffre-forts. Sauf que ceux-ci ne sont pas ouverts, non ; ils sont subtilisés ! Et avec eux, les documents parfois compromettants de hauts dignitaires de la politique et de la finance locale. Ne vous inquiétez pas si vous avez peur de ne pas garder tout le calendrier en mémoire ! Les dates appropriées ont été ajoutées au Pilot Watch dans la colonne de droite. * Enfin, un rapide coup d'oeil à ce qui se passera sur les chaînes publiques. Nederland 3 (alias Ned3 pour les intimes) diffusera la deuxième saison de Penoza dans le courant du mois de novembre, c'est-à-dire que la diffusion devrait s'achever pile quand Red Widow débutera à la mideason américaine. De son côté, Ned2 proposera en septembre la nouvelle série De Geheimen van Barslet, une série mystérieuse se déroulant dans la bourgade tranquille de Barslet. Tranquille, vraiment ? Car dans cet étrange endroit, des miracles comme d'inexplicables tragédies peuvent se produire... Et si vous voulez y jeter un oeil, j'ai même une bande-annonce pour vous.
- POLOGNE :
* Puisque Galeria, le nouveau soap de TVP1, n'a pas réussi à attirer l'attention des spectatrices (résumé des épisodes précédents ici), la chaîne devait trouver absolument une nouvelle idée pour prendre la relève après son annulation. TVP1 a donc lancé un immense concours, dégoté plus de 50 projets, et choisi celui qui lui semblait le plus prometteur pour sauver sa case horaire sinistrée par l'annulation de Plebanię. C'est Wszystko Przed Nami qui l'a emporté, une histoire dans laquelle un bâtiment historique de Lublin, abritant aussi bien un cabinet d'avocats qu'une auberge de jeunesse, sert de décor aux intrigues soapesques voulues "réalistes mais positives". Le tournage a lieu cet été en vue d'une diffusion en septembre. * TVP prévoit également dans sa grille de rentrée une nouvelle série, Siła Wyższa (en photo), une comédie en 13 épisodes en single camera, se déroulant dans un monastère franciscain installé à côté d'un monastère bouddhiste. Les deux communautés se retrouvent en "concurrence" pour secourir les âmes locales... * A l'occasion du Festival du Film comique de Lubomierz, qui doit se tenir demain, le prix de la meilleure série polonaise comique doit être décerné. Sont en lice : Rodzinka.pl (remake actuellement dans sa 3e saison de la série québécoise Les Parent), Ranczo (dont la 7e saison doit commencer au printemps) et le sitcom Świat Według Kiepskich (une série sur une famille dysfonctionnelle similaire aux Bundy de Mariés, Deux Enfants, et à l'antenne depuis 1999).
- RUSSIE :
* Après l'Amérique du Sud, l'Europe Centrale et les Pays-Bas, HBO a décidé de s'implanter en Russie. Les choses devraient aller même assez vite, puisque HBO Russia pourrait voir le jour avant la fin de l'année 2012. Mais une bonne nouvelle ne vient jamais seule : cette nouvelle chaîne serait d'emblée développée en partenariat avec Amedia, une société de production de fictions (elle produit actuellement l'adaptation à succès Zakrytaia Shkola). Rappelons que toutes les implantations internationales de HBO ne sont pas égales devant le phénomène des productions locales : en Amérique du Sud, cela fait plusieurs années que HBO Latino produit de [très bonnes] séries de façon constante (il faut dire que c'est un peu de la triche puisque plusieurs pays peuvent successivement fournir une fiction à la chaîne), tandis que HBO Central Europe n'a pour le moment produit que des remakes de BeTipul (en Roumanie, Tchékoslovaquie, Serbie et Slovénie), tout comme HBO Nederland. Une adaptation polonaise de la série israéelienne HaEmet HaEroma serait à l'étude, mais ça s'arrête là. Quant à HBO Canada, elle diffuse quelques fictions, à l'instar de Call Me Fitz ou The Yard, mais son cas est particulier puisque HBO Canada est en fait la dénomination regroupant deux chaînes câblées, The Movie Network (accessible dans l'est du pays...) et Movie Central (...à l'ouest), et que les deux chaînes coproduisent leurs séries originales. Les autres branches de HBO dans le monde, notamment en Asie, ne produisent aucun contenu original, et se contentent de diffuser les séries américaines du catalogue. Ce serait donc une sacrée fichue bonne nouvelle si HBO Russia pouvait d'emblée démarrer son existence avec un ou deux projets de séries !
- SUEDE :
* Durant l'automne, SVT devrait diffuser une mini-série adaptée de Torka aldrig tårar utan handskar ("ne pas essuyer ses larmes sans porter de gants"), un roman de Jonas Gardell paru ce mois-ci sur le thème du SIDA dans les années 80. Le roman est le premier volet d'une trilogie dont les deux opus suivants devraient sortir d'ici l'été 2013, mais sont apparemment déjà écrits ; chaque volet a une thématique : d'abord l'amour, puis la maladie, et enfin la mort. "Ce n'est pas un texte sur l'homosexualité, c'est plutôt un livre sur notre histoire en tant qu'homosexuels", explique Gardell, qui s'est inspiré de son expérience à Stockholm pour retracer la façon dont le virus avait été perçu en Suède au moment de son apparition. La mini-série devrait aborder les trois thématiques, bien que seul un roman soit publié au moment de sa diffusion. Auteur, activiste mais aussi comédien de stand-up, Gardell a déjà vu plusieurs de ses écrits être adaptés en mini-série, comme En Komikers Uppväxt en 1992 ou De Halvt Dolda en 2009.
- USA (mais qui louche sur la copie des voisins) :
* Il a été confirmé que le remake de la série israélienne Asfur (photo ci-dessus) était en bonne voie. En novembre dernier, John Wells avait acquis les droits de cette série à succès dans laquelle un groupe de copains, squattant une vieux dépôt de bus abandonné, tente de gagner de l'argent afin de ne pas être délogé par la municipalité, qui a mis en vente le terrain. L'adaptation de cette série, qui a fait les beaux jours du câble israélien pendant deux saisons (un total de 70 épisodes) diffusées en quotidienne, est désormais en développement pour FOX. * On savait de longue date que c'était en projet : le remake américain de Bron/Broen se fera sur FX ; le feu vert a été donné pour un pilote. Rappelons qu'une deuxième saison de cette co-production entre le Danemark et la Suède est en cours, et qu'une adaptation est également prévue entre le Grande-Bretagne et la France. Dans la version US, le lien devrait se faire entre les USA et le Mexique, ce qui promet un fossé culturel bien plus ample que dans la série originale. * Au royaume des bonnes idées, c'est A&E qui siège sur le trône : de toutes les adaptations stupides, celle-ci est probablement la plus futée, puisque la chaîne a confirmé la commande d'un pilote pour un remake de la série danoise Den Som Draeber. Mais oui ! Une série qui a été critiquée âprement, dont les audiences ont dégringolé et dont on a annulé la commande de la deuxième saison alors qu'elle avait déjà été passée, c'est super prometteur ! Quel exemple à suivre, forcément ça fait envie. Pis à l'heure de l'annulation de The Killing par AMC, ça relève vraiment de l'idée de génie, tiens.
- YEMEN :
* Emoi après les atrocités commises par un Yéménite ayant juste un peu trop regardé la série turque Kurtlar Vadisi, une série turque lancée en 2003 sur SHOW et reprise deux ans plus tard par Kanal D, et qui a également donné naissance à des films. Kurtlar Vadisi s'intéresse à des opérations d'infiltration dans les milieux de la mafia ou du terrorisme ; violents aussi bien visuellement qu'idéologiquement (notamment imprégnés par un fort anti-sémitisme), la série, ses spin-offs et ses films ont plusieurs fois fait l'objet d'une forte polémique, son deuxième spin-off Kurtlar Vadisi: Terör étant même interdit de diffusion en Turquie (un seul épisode a réussi à être montré) et la déclinaison Kurtlar Vadisi: Filistin en Palestine (photo ci-dessus) n'ayant pas manqué d'attirer des réactions internationales. Dans le cas qui nous occupe, notre yéménite trentenaire a exécuté 4 hommes et 1 femmes, s'est retranché avec des armes et a fini, une fois à cours de munitions, par se rendre en expliquant ses actes par une volonté de copier ce qui s'était passé dans la série. Il y a résolument des fous partout, mais du coup cela a relancé l'éternel débat sur la violence à la télévision, et à plus forte raison à la télévision yéménite. Les autorités semblent pointer du doigt les importations turques, considérées entre autres "trop libérales" et "propres à détruire la jeunesse yéménite".
- MONDE :
* Finissons avec ce que j'aime certainement le plus dans ce job : les nominations pour une récompense télévisuelle, ici les Seoul International Drama Awards. Regardez-moi ça comme c'est beau ! Dans la catégorie mini-série, sont nommées la saison 2 de Shinya Shokudou et celle de JIN, Boardwalk Empire, les séries françaises Kaboul Kitchen et Clash, le biopic russe Fiodor Dostoievski, la coproduction russe/ukraininenne Ballada o Bombere, la britannique Great Expectations, la saison 2 de Luther et... la saison 2 de Sherlock. A mon sens, c'est plié, mais bon, on sait jamais. Du côté des séries au (parfois très) long cours, sont nommées : les coréennes The King 2 Hearts, Brain, Haereul Poomeun Dal, Gongjooeui Namja, Cheonileui Yaksook et Ppurigipeun Namu, les turques Ezel et Fatmagülün suçu ne?, la colombienne La Promesa, l'américano-canadienne The Firm, et Gran Reserva, ainsi qu'une série chinoise dont j'ai été infichue de trouver le titre original, et dont le titre international est Home of People's Hearts. Dans tous les cas, les Coréens ont de toute évidence une longueur d'avance. Outre ces nominations, il est possible de voter en ligne pour les prix du public, qui dispense beaucoup plus de choix dans chaque catégorie, dont par exemple l'irlandaise Love/Hate, l'islandaise Heimsendir, la norvégienne Hotel Caesar, l'américaine Castle, l'australienne Jack Irish (WTF ?! Qui peut voter en connaissance de cause pour ça, j'ai loupé la diffusion ou quoi ?!), la néo-zélandaise The Almighty Johnsons, l'argentine Graduados, l'espagnole Gran Hotel, l'égyptienne Lahazat Harega, la française Vous les femmes (que personnellement je ne connaissais pas), et bien bien d'autres. Les résultats seront annoncés le 30 août prochain. Allez jeter un oeil, c'est assez incroyable, ça vient de quasiment partout (certains pays ont présenté beaucoup de séries, d'autres... moins), ça donne plein d'idées et d'envies, c'est délicieux, mon planning téléphagique vient de prendre 10kg.
* Au prochain épisode, on devrait avoir la liste des nominations pour le Festival de la fiction TV de La Rochelle : les nommés seront annoncés le 22 août prochain ; pour le moment, grâce à des indiscrétions sur les sites québécois, je sais juste que la série Vertiges a été nommée dans une catégorie internationale. Dans tous les cas, résultats le 12 septembre.
- EUROPE :
* Pour terminer, je l'avais tweeté (certes tardivement) mais ça ne fait pas de mal de le répéter, en particulier si vous ne me suivez pas encore sur Twitter : contrairement à ce qui avait initialement été avancé, arte va finalement bel et bien diffuser, à compter du 3 septembre, la série The Spiral en même temps que les autres pays européens qui ont coopéré sur le projet. Rappelons pour ceux qui ont la flemme de relire les anciens posts que The Spiral (développée sous le nom de The Artists) est une série co-produite par Canvas en Belgique, TV3 au Danemark, YLE en Finlande, NRK en Norvège, Vara aux Pays-Bas, et SVT en Suède ; chaque chaîne apportant non seulement une partie des finances, mais aussi un ou plusieurs acteurs pour jouer l'un des rôles principaux dans cette série auto-proclamée "expérimentale". Les acteurs sont : Viktoria Winge (Koselig Med Peis) pour la Norvège, Tuva Novotny (183 Dagar, DAG) et Donald Högberg pour la Suède, Tommi Korpela et Elmer Bäck pour la Finlande, Thure Lindhardt (Blekingegade) et Paw Henriksen pour le Danemark, Teun Luijkx pour les Pays-Bas, et enfin, Thomas Ryckewaert, Johan Van Assche, Johan Leysen et Lien Van De Kelder pour la Belgique. Toutes les chaînes diffuseront en même temps les épisodes de cette série interactive, les spectateurs participant à l'intrigue pour essayer d'en démêler les fils. Mais attention : le jeu interactif commence en amont de la diffusion, alors rendez-vous est donné dés le 21 août sur le site international de la série pour voir de quoi il retourne... Tout cela est de plus en plus excitant, vous ne trouvez pas ?
Pour patienter encore un peu, voilà la bande-annonce en anglais :
Voilà, c'est tout ! (dit-elle en dépit de son syndrome du canal carpien)
Tant que j'en suis aux effets d'annonce : dorénavant, les world tours seront repris par le fil actu du site Annuséries (avec un léger différé, les inédits sont toujours ici), donc n'arrêtez pas de venir me voir, mais sachez que ce récap' planétaire que je vous prépare sera désormais aussi publié là-bas, pour le plus grand plaisir de leurs visiteurs qui peuvent déjà y entendre parler de la Grand-Bretagne, du Canada ou de l'Australie, et qu'avec un peu de chance, on va intéresser à encore plus de séries méconnues sous nos latitudes ! Plus on est de fous... Vous y trouverez également la bannière utilisée en début de post, pour plus de visibilité.
Alors, même en tenant compte de ce qui a inévitablement été oublié, admettez-le : que tout ça est BON !!! Où vont vos préférences ? Dites-moi, je veux tout savoir ! Et puisque je vous tiens, n'hésitez pas à me dire : en fait c'est mieux avec sous cette forme compacte et alphabétique, les world tours, ou on continue comme avant ? Comme d'habitude, ce sont vos retours qui me permettent de vous tailler une rubrique sur mesure ! Et si vous remarquez une video qui ne marche pas, signalez-le moi...
Ce dimanche soir, le Québec remettait les prix Gémeaux. Voici donc les résultats tant attendus ; avec d'autant plus d'anticipation d'ailleurs que le favori de tout le monde, Unité 9, n'a pas toujours été assuré d'obtenir une statuette. Rappelons que sa productrice, Fabienne Larouche, boycotte la cérémonie. Ca n'a rien de nouveau, puisque les séries Un Homme mort, 30 vies ou Trauma ont déjà été privées de récompenses pour le même motif. La différence, c'est qu'Unité 9, pour des raisons que vous comprenez instantanément si vous avez suivi mes conseils et regardé la série, partait grande favorite... pour un prix auquel elle n'allait donc même pas être soumise pour nomination. Mais heureusement, il y a le prix du public. Quoi, j'ai ruiné la surprise ? C'est ça, comme si vous ne vous y attendiez pas...
Alors passons au palmarèse complet, en commençant d'abord avec les prix remis aux acteurs. Je vous ai mis toutes les nominations, avec une jolie étoile dorée * pour le gagnant.
...D'abord, les acteurs secondaires.
Meilleur rôle de soutien masculin dans une série dramatique : - Sylvain Marcel (19-2) * - Daniel Gadouas (En thérapie) - Jean-Nicolas Verreault (Mon meilleur ami) - Marc Messier (Toute la Vérité) - Marcel Sabourin (Toute la Vérité)
Meilleur rôle de soutien féminin dans une série dramatique : - Louise Turcot (19-2) * - Julie Perreault (19-2) - Pascale Bussières (En thérapie) - Louison Danis (Toute la Vérité) - Isabelle Vincent (Toute la Vérité)
Meilleur rôle de soutien masculin dans un téléroman : - Jean L'Italien (Destinées) - Patrick Drolet (Mémoires Vives) - Albert Millaire (Mémoires Vives) - Hugo Giroux (O') - Michel Dumont (Yamaska) *
Meilleur rôle de soutien féminin dans un téléroman : - Bianca Gervais (Destinées) - Catherine De Sève (L'Auberge du Chien Noir) - Charli Arcouette (Mémoires Vives) - Micheline Lanctôt (O') * - Audréane Carrier (Yamaska)
Meilleur rôle de soutien masculin dans une comédie : - Jeff Boudreault (La Galère) - Marc Paquet (Mauvais Karma) * - Yanic Truesdale (Mauvais Karma) - Vincent Leclerc (Mauvais Karma) - Claude Despins (Un sur 2)
Meilleur rôle de soutien féminin dans une comédie : - Anne-Élisabeth Bossé (Adam et Eve) - Diane Jules (La Galère) - Louise Latraverse (Mauvais Karma) - Judith Baribeau (Mauvais Karma) - Geneviève Brouillette (Mauvais Karma) *
Meilleure interprétation d'humour : - Serge Chapleau (00Flak) - Hélène Bourgeois Leclerc, Véronique Cloutier, Michel Courtemanche, Joël Legendre, Louis Morissette (Bye Bye 2012) * - Isabelle Brouillette, Michel Charette, Sonia Cordeau, Marie-Soleil Dion, Jean-Philippe Durand, Luc Guérin, Louis Morissette, Frédéric Pierre, Geneviève Schmidt, Tammy Verge (Et si?) - Dave Bélisle, Anne-Élisabeth Bossé, Jean-François Chagnon, Sonia Cordeau, Julien Corriveau, Dominic Montplaisir, Jean-François Provençal (Les Appendices) - Anne Dorval, Marc Labrèche (Les Bobos)
...Ensuite, les rôles principaux.
Meilleur premier rôle masculin dans une série dramatique : - Claude Legault (19-2) - Réal Bossé (19-2) - Claude Legault (Mon meilleur ami) * - David La Haye (Mon meilleur ami) - Émile Proulx-Cloutier (Toute la Vérité)
Meilleur premier rôle féminin dans une série dramatique : - Élise Guilbault (En thérapie) * - Macha Limonchik (En thérapie) - Catherine Sénart (Mon meilleur ami) - Hélène Florent (Toute la Vérité) - Maude Guérin (Toute la Vérité)
Meilleur premier rôle masculin dans un téléroman : - Vincent Bilodeau (L'Auberge du Chien Noir) - Gilles Renaud (Mémoires Vives) - Guy Nadon (O') * - Stéphane Demers (O') - Louis-David Morasse (O')
Meilleur premier rôle féminin dans un téléroman : - Brigitte Lafleur (L'Auberge du Chien Noir) - Marie-Thérèse Fortin (Mémoires Vives) * - Véronique Le Flaguais (Mémoires Vives) - Maxim Roy (O') - Marilyse Bourke (O')
Meilleur premier rôle masculin dans une comédie : - Daniel Brière (Les Parent) - Rémi-Pierre Paquin (Mauvais Karma) - Steve Laplante (Tu M'aimes-Tu?) - Sébastien Huberdeau (Tu M'aimes-Tu?) - Claude Legault (Un sur 2) *
Meilleur premier rôle féminin dans une comédie : - Anne Casabonne (La Galère) * - Anne Dorval (Les Parent) - Julie Le Breton (Mauvais Karma) - Magalie Lépine-Blondeau (Tu M'aimes-Tu?) - Céline Bonnier (Un sur 2)
...Et pour finir, les séries !
Meilleur émission ou série jeunesse - A la ferme de Zénon - Il était une fois dans le trouble - Les Yeux Noirs - Tactik - Toc Toc Toc *
Meilleure série humoristique - Et si ? - Infoman - Les Appendices - Les Bobos * - Prière de ne pas envoyer de fleurs
Meilleure comédie - La Galère - Les Parent* - Mauvais Karma - Tu M'aimes-tu ? - Un sur 2
Meilleure série dramatique - 19-2* - Belle-Baie - En thérapie - Mon meilleur ami - Tout la Vérité
Prix Coup de coeur du public Unité 9
Je propose que Claude Legault tourne dans toutes les séries québécoises dorénavant, comme ça ce sera réglé. Moi, en tous cas, je n'y vois aucun inconvénient. A noter que 19-2 a aussi emporté une foule de prix techniques, comme le meilleur montage, la meilleure direction photographique ou les meilleurs décors. Quant à Tu M'aimes-tu?, elle a légitimement remporté le prix du meilleur thème musical. Encore plus légitimement, Podz l'a emporté pour la meilleure réalisation pour une série dramatique avec 19-2 ET pour une comédie avec Tu M'aimes-tu?, parce qu'il y a une justice.
Je ne veux pas avoir l'air de dire que c'était la répétition des Emmy Awards la semaine prochaine mais... je suis la seule à me tortiller de joie devant mon ordinateur à l'idée d'avoir deux cérémonies de récompenses à une semaine d'intervalle ? En tous cas, nous avons avec ce palmarès un bel échantillon de fictions québécoises, qui prouvent une fois de plus que, comme je dis toujours, la meilleure fiction francophone se trouve outre-Atlantique...
Découvrir des séries de tous horizons permet de distinguer certaines tendances qui semblent, dans plusieurs pays à la fois, se dessiner en même temps, sans apparente concertation. C'est agréable, cette impression d'avoir une vue d'ensemble.
Parfois il suffit d'un succès pour contaminer toute la planète, parfois c'est moins facilement traçable. Dans le cas qui nous occupe, ce n'est pas ce qui s'est passé, les projets ayant été lancés en quasi-parallèle. Ce cas qui nous occupe aujourd'hui, ce sont les fictions carcérales. Encore que ce n'est pas assez précis, pardon : les fictions carcérales avec des femmes.
Si vous le voulez bien, récapitulons ce que les derniers mois nous ont rapporté en la matière des quatre coins du globe : - Juin 2012 : Dead Boss aux Royaume-Uni - Septembre 2012 : Unité 9 au Canada - Mai 2013 : Wentworth en Australie - Juin 2013 : Orange is the new black aux USA Seulement 4 séries ? Pas de quoi dessiner une tendance, me direz-vous ! Oui enfin, d'une part, ce sont 4 séries qui sont apparues en un an, dans 4 pays différents, quand il n'y en avait eu les années précédentes dans aucun pays du monde ; et d'autre part... ce post n'est pas fini ! ...Loin de là !
Il y a, certes, à intervalles réguliers, des séries carcérales féminines qui pointent régulièrement leur nez sur la planète ; mais ce sont des phénomènes isolés, quand, pour la première fois depuis longtemps (et en tous cas dans des proportions inégalées), tout le monde semble vouloir SA série sur le sujet. Parmi les exemples ayant précédé de quelques années cette petite vague carcérale, on peut citer évidemment la mexicaine Capadocia, qui date de 2008 et que je ne saurais que vous recommander une fois de plus d'autant que les deux premières saisons sont sorties en DVD avec des sous-titres anglais, et sont trouvables par exemple sur Amazon.
Je ne suis, au juste, pas à même de dire quel évènement particulier a directement présidé à la naissance de ces séries, de façon quasi-simultanée, s'il y en a un. Par contre, la symbolique et le message de ces séries, que je m'apprête à discuter dans le post qui va suivre, peuvent peut-être servir de piste de réflexion pour expliquer cette curieuse petite mode.
You got that right : orange really is the new black !
Mais d'abord, un peu d'histoire.
Le genre du women in prison, car c'est bien d'un genre qu'il s'agit, a connu un boom au cinéma dans les années 60 et surtout 70. Le thème n'était cependant pas tout-à-fait nouveau : on trouve des films women in prison dés les années 20 (les thématiques ne sont toutefois pas explorées de la même façon ; on y reviendra). En tous cas, l'intention derrière ces films est toujours un peu la même : c'est plutôt le genre de film indépendant qu'on fait sans trop de moyens, et avec l'objectif relativement avoué de montrer des femmes en toute gratuité, dans une configuration "sexy" ou supposée telle. C'est le cinéma sexploitation.
Il y a donc point essentiel à la base de ce genre : tous les prétextes sont bons ! Si une femme se bat (et elle va se battre), ses vêtements seront arrachés ; si elle est sale (et elle va être sale), elle va devoir prendre une douche ; si elle est punie par les autorités de la prison (et elle va être punie), alors elle sera attachée/fouettée/battue de la façon qui sera aussi "sexy" que possible. Les films ne sont pas tous égaux devant cette sexualisation (ni sur la signification de celle-ci), mais elle reste commune au genre. De surcroît, ces films opposent souvent une femme à la planète entière, ou en tous cas, à tous les humains qu'elle rencontre en prison, ne recevant d'aide ni de la part des geôliers, ni de la part des autres détenues. Car dans ces films, les matons sont souvent brutaux, voire sadiques, et les autres prisonnières le sont à peine moins ; la torture sous diverses formes tient une place conséquente dans l'intrigue, et les prisonnières sont plus généralement soumises à des mauvais traitements injustifiés, genre fouille corporelle, un grand classique ! Le fait que tout ce petit monde vive en circuit fermé n'arrange évidemment rien à l'ambiance. Il y a des films présentant des exceptions aux caractéristiques que je viens de citer, c'est vrai ; mais au moins un de ces ingrédients est toujours systématiquement présent dans les films women in prison post-révolution sexuelle.
Le contexte de la prison permet aussi de limiter les lieux de tournage, et donc le budget... ce qui n'est pas du luxe vu que la plupart des films women in prison sont, je l'ai dit, de petites productions indépendantes.
Plaît-il ? Un concept pas cher ? Aha, mais ça, c'est une mission pour la télévision !
Au début des années 70, plusieurs séries vont donc reprendre le concept tel qu'il existe à ce moment-là, se l'approprier, et surtout : trouver le succès. A un tel point que le genre women in prison va devenir une manne... pour les soaps ! Ca parait étonnant dit comme ça, tant on imagine que le contexte d'un soap est plutôt inoffensif (à tort), mais si on y réfléchit, ça a du sens : tourner dans un endroit absolument fermé (donc peu onéreux), avec une distribution pléthorique, et avec la possibilité quasi-infinie de toujours rendre la vie plus difficile aux prisonnières (qui de surcroît sont des femmes), eh bien... ça tombe sous le sens quand on connaît le modèle économique et narratif du soap opera. Les années 70 vont donc voir la naissance de soaps carcéraux féminins à succès.
Dans ces colonnes, j'ai déjà pu citer la série australienne Prisoner. Lancée en 1979, elle s'inspire ouvertement d'une autre série du genre, d'origine britannique cette fois, appelée Within These Walls, et diffusée à partir de 1974 (et ce, alors qu'à l'époque les formats voyagaient moins bien qu'aujourd'hui !). L'originalité de Within These Walls, vis-à-vis des films women in prison, était de s'intéresser non pas aux prisonnières, mais plutôt au personnel de la prison et aux difficultés qu'il rencontrait dans sa mission, ce qui était déjà une innovation en soi par rapport à l'héritage des films. En humanisant les geôliers, Within These Walls se montre déjà plus soft dans ses représentations.
Ces séries vont d'une part être d'importants succès d'audience dans leur pays natal, mais surtout, seront largement diffusées de par le monde. Diffusée en hebdomadaire, mais en calquant son modèle narratif sur celui du soap, Within These Walls s'achèvera 4 ans après son lancement ; en revanche, Prisoner sera plus longue : elle devait initialement être une mini-série, elle comptera au final 692 épisodes et s'achèvera en 1986.
Pour mieux comprendre l'impact national et international de Prisoner, je vous encourage donc vivement à relire mon post sur l'histoire de la série à travers les décennies. Le post du jour est bien assez long comme ça !
Etonnamment, alors que le phénomène women in prison rencontre le succès à la télévision, en priorité dans le monde anglophone, l'équivalent qu'on pourrait qualifier de men in prison n'existe pour ainsi dire pas, et en tous cas pas dans les mêmes conditions (le genre n'est d'ailleurs pas non plus répertorié au cinéma comme s'inscrivant dans le courant de la sexploitation). On peut évidemment arguer qu'une fiction carcérale, qu'elle mette en scène des prisonniers hommes comme femmes, a nécessairement tendance à parler de thème violents, et à tenter la surenchère. Je vous l'accorde bien volontiers. Mais "étrangement", les personnages sont plus sexualisés dans le cas des séries féminines. De surcroît, là où le lesbianisme est un thème quasi-systématique des séries avec des femmes, l'homosexualité reste plus marginale dans les séries à population masculine, ou alors elle se limite à des sous-entendus. Pour faire la comparaison, regardez la série américaine Papa Schultz ! Certes elle est un peu antérieure aux soaps women in prison, mais rares y sont les situations explicites... Il faut préciser à ce propos que les séries carcérales masculines de l'époque sont plutôt des comédies ; c'est le cas par exemple de la britannique Porridge, datant également de 1974. Il ne viendrait pas à l'esprit de grand'monde de torturer les prisonniers jusqu'à ce qu'ils se retrouvent à moitié à poil ! Deux poids deux mesures, comme souvent en la matière. Je sais à quoi vous pensez et, oui, je vais en dire un mot si vous me permettez cette digression. Vu que je prépare actuellement mon post bilan de la série, on peut se demander si Oz, certes pas du tout contemporaine des séries que je viens de citer, ne tombe pas, ponctuellement, dans la plus basique des configuration propres au cinéma de sexploitation carcéral ; on y trouve après tout de nombreux acteurs montrant leurs fesses ou en full frontal, et une intrigue homosexuelle explicite parcourt une bonne partie de ses saisons. Cependant, la nudité des personnages masculins a-t-elle vraiment la même signification ? Les hommes nus dans Oz expriment des choses très variées, et pas nécessairement l'humiliation sadique qu'on trouve dans la sexploitation. Quand bien même : la série trouve une dimension philosophique et sociale qui permet de lui économiser un label peu enviable, mais il est vrai que dans ses pires épisodes, Oz ne fait sûrement pas mieux qu'un soap carcéral un peu gratuit... Faut-il s'en réjouir ? Ce sera un autre sujet pour un autre jour.
Les prisonnières de Tenko.
Après les années 70, les séries carcérales féminines feront leur apparition sur les écrans de façon plus sporadique, et surtout avec un retentissement moindre. Si j'arrondissais à la louche, je dirais qu'une deuxième vague, ou plutôt mini-vague, enfin un clapotis quoi, est apparue pendant la décennie suivante ; peut-être par effet de bord avec la diffusion de Prisoner qui était en cours, et connaissait toujours un grand succès. En effet, en 1980, un remake de Prisoner est en projet aux USA ; le pilote de Willow B: Women in Prison ne sera pas retenu, cependant il augure d'une future tentative qui sera plus fructueuse. Mais surtout, deux séries apparaissent pendant cette décennie : d'une part Tenko en 1981 (trois saisons et un téléfilm de réunion), et de l'autre... Women in Prison, diffusée par FOX en 1987.
Ce qui est intéressant avec ces deux séries, c'est leur façon de revenir aux sources du cinema qui a donné naissance au genre, et, en même temps, d'en rompre certains codes, faisant ainsi progresser le modèle.
Ainsi, une grande partie des productions de longs-métrages women in prison revêtaient un caractère exotique : c'est le sous-genre "jungle prison", qui permet de filmer des actrices moites (tout benef'), mais aussi de sembler moins virulent envers le système pénal et d'utiliser une république bananière comme métaphore de la société actuelle. On ne compte plus les films du genre, à partir des années 70, se déroulant dans une prison moite, généralement quelque part en Asie. C'est précisément le choix que fait Tenko, co-production australo-britannique qui se déroule en 1942 après la chute de Singapour, dans un camp d'internement japonais. Dans cette prison au milieu de la jungle se retrouvent enfermées des européennes capturées par l'armée nippone, alors qu'elles tentaient avec d'autres expatriés de fuir Singapour. Preuve que le choix de l'univers carcéral est au moins autant financier que créatif (la série a vu le jour alors que sa créatrice faisait des recherches sur une infirmière ayant vécu dans un camps similaire), la série sera entièrement filmée dans un entrepôt du Dorset, à l'exception de ses deux premiers épisodes, extrêmement onéreux et filmés on location. Pourtant, ce qui différencie fondamentalement Tenko du reste des séries sus-mentionnées, c'est que ses héroïnes ne sont pas des criminelles, mais des prisonnières de guerre. Et elles vont non pas se retrouver dans une situation de violence mutuelle, mais s'unir contre leurs geôliers étrangers, du moins dans la première saison (la seconde, située dans un nouveau camps, mettra en scène des femmes "collabos" qui tiennent la prison japonaise ; la troisième mettra l'accent sur leur libération).
Quant à l'américaine Women in Prison, dont on peut difficilement douter vu son titre que ses producteurs ignorent ce qu'ils font, elle reprend le principe très classique de l'innocente injustement condamnée, qui se retrouve dans un univers carcéral dont elle ne connaît pas les codes. Toutefois, et c'est une première pour le genre, il s'agira cette fois d'un sitcom multi-camera. La série n'obtiendra jamais les "back nine", et sera annulée après la diffusion de ses 13 épisodes.
Ces fictions sont des séries hebdomadaires qui s'inscrivent dans leur genre atitré (drama pour Tenko, comédie pour Women in Prison) et s'éloignent du soap. La toute dernière série anglophone sur le sujet à être diffusée en quotidienne est Dangerous Women, lancée en 1991 en syndication aux USA ; mais il s'agit d'un remake de Prisoner, elle en reprenait de nombreux personnages, des intrigues, et bien évidemment la structure. D'ailleurs le succès ne sera pas vraiment au rendez-vous, et après une saison, Dangerous Women disparaîtra de l'antenne.
En 1999, ce sera finalement au tour de la britannique Bad Girls de reprendre le flambeau, là encore au format hebdomadaire ; jouissant d'une belle longévité, la série durera au total 8 saisons. Les USA ont d'ailleurs envisagé plusieurs d'en faire un remake : d'abord sur FX, puis sur HBO par Alan Ball, et finalement en 2012 sur NBC par John Wells... avant de se raviser. Bad Girls a également été diffusée dans de nombreux pays du monde, bien que souvent de façon incomplète.
Hinter Gittern, le plus littéralement du monde.
En dehors du "triangle" Grande-Bretagne/Australie/USA, les séries carcérales féminines sont inexistantes pendant plusieurs décennies. Dans de nombreuses contrées, le concept de women in prison, s'il est jamais exploité, l'est plutôt au cinéma (indépendant) qu'à la télévision : on compte par exemple de nombreux films du genre en Italie et en Asie (un peu NSFW).
Cela fait moins d'une décennie seulement que les choses ont commencé à changer. Outre les exemples de Capadocia et Unité 9, plus amplement détaillés dans des posts antérieurs, voici une petite liste de ce que le monde non-anglophone a pu proposer dans le domaine en l'espace de quelques années.
Tout commence avec Hinter Gittern ("derrière les barreaux"), une série allemande qui voit le jour en 2007. Si ses intrigues sont plutôt classiques sur le fond, son cas est cependant un peu atypique sur la forme puisque, bien que la série soit diffusée de façon hebdomadaire, elle emprunte aux codes du soap, rappelant ainsi, encore une fois, combien elle doit à Within These Walls et surtout Prisoner ; elle est, en outre, diffusée sans interruption à longueur d'année, exactement comme de nombreux soaps. Hinter Gittern connaîtra même des crossovers avec des soaps allemands, plus précisément Gute Zeiten, Schlechte Zeite et son court spin-off Großstadtträume. Lors de ces crossovers, des femmes arrêtées dans l'un des soaps étaient alors envoyées purger leur peine ou attendre leur procès dans Hinter Gittern.
Cette série sera adaptée en Turquie la même année, sous le titre de Parmaklıklar Ardında (une traduction littérale), tournée dans la véritable prison de Sinop qui avait été fermée quelques années plus tôt. La version turque durera 3 saisons, contrairement à la série allemande qui en comportera 16 au total (il faut dire que ses saisons sont découpées de façon assez hors normes). Jusque là, la Turquie n'avait jamais connu que des mini-séries carcérales en assez petit nombre, évitant de passer trop de temps dans cet univers anxiogène. Elles étaient de sucroît toutes centrées sur des prisons pour hommes, à l'instar de la mini-série Köpek en 2005 (également tournée à Sinop, d'ailleurs). Là où Parmaklıklar Ardında donne dans les thèmes habituels du genre women in prison (évidemment en s'adaptant à la culture turque), Köpek en revanche interroge le cycle vicieux de la criminalité, à travers l'histoire d'un homme né en captivité et qui finit par y passer la plus grande partie de sa vie, devenant ainsi un véritable prédateur. Au passage, vu la réputation des prisons turques depuis Midnight Express, ça doit valoir le coup d'oeil !
Intéressante aussi mais pour une toute autre raison : la série vietnamienne Định Mệnh Oan Nghiệt, diffusée en 2007. Cette fiction offre un twist original à la formule classique : la série commence alors que trois soeurs, orphelines et élevées séparément dans différents foyers ou familles d'accueil, se retrouvent dans une même prison, suite au crime de l'une d'entre elles qui fait boule de neige. Du fait de leur histoire particulière, elles sont à la fois dans une situation classique du women in prison, c'est-à-dire sont seules contre tous (subissant à la fois la violence des co-détenues et celle de leurs gardiens ; de surcroît leur background a aussi des conséquences sur leurs rapports avec la direction de la prison), tout en étant, à l'instar des femmes de Tenko, unies face à l'oppression.
Jeanne d'Unité 9, l'une des créatures blessées qui peuplent invariablement les séries women in prison.
Oppression, le mot est lâché. Car quelle est, au fond, la symbolique de toutes ces femmes enfermées, série après série, décennie après décennie ?
Le principe de montrer des femmes en prison repose en effet sur une dynamique bien différente d'une prison pour hommes. Aux origines des films des années 20, le genre women in prison s'appuie volontairement sur un paradoxe, qui sera régulièrement repris par la suite : d'une part, la femme est considérée comme naturellement douce, gentille et sensuelle ; mais puisqu'elle est une mise au ban de la société et qu'elle est considérée comme criminelle, ces qualités sont perverties et elle devient alors violente, malfaisante, et se livre à une sexualité considérée comme plus masculine, c'est-à-dire brutale voire dégradante (ou, dans le cas des films des années 20, elle se livre à une sexualité quelconque, ce qui la dégrade automatiquement). La sexploitation conduira à une érotisation progressive (bien que pas systématique) de ces thèmes au cinéma, et donc à la télévision.
Il est courant chez la quasi-totalité de ces séries de passer les portes de la prison aux côtés d'une femme qui, elle, au contraire, est bel et bien douce, gentille, et innocente (si possible y compris sur un plan sexuel). Faites le test sur les séries carcérales féminines que vous connaissez ! En fait, c'est bien simple : une héroïne principale de série women in prison est toujours innocente par défaut. Elle a tué ou manqué de tuer quelqu'un ? C'était de la légitime défense : c'est le système qui est bancal. C'est précisément ce que la série a pour vocation de souligner : une femme a suivi les règles du jeu, a quand même fini condamnée, et va maintenant vivre une descente aux Enfers dans un univers auquel rien ne la destinait.
C'est d'ailleurs vrai pour les autres séries qui vont employer l'axe de la femme en prison temporairement, bien que n'ayant pas comme sujet central la vie en prison elle-même. Prenez par exemple Just Cause, série canadienne totalement oubliée (dont je ne me souviens que parce qu'une actrice de la saison 3 de Rude Awakening y tenait le rôle principal). Toute l'histoire repose sur le fait que l'héroïne a été emprisonnée pour un crime qui n'était pas le sien (mais celui de son mari), et qu'elle passe son incarcération à obtenir son diplôme en droit. Elle bénéficie ensuite d'une libération sur parole pour sa bonne conduite, pendant laquelle elle va se démener pour aider d'autres personnes accusées injustement et leur éviter la prison. Plus occasionnellement encore, certaines héroïnes de séries autrement filmées hors des murs d'une prison, se retrouvent à l'ombre le temps d'un épisode ou moins, comme par exemple Loïs Lane dans Loïs & Clark. Là encore, Loïs est piégée pour un crime qu'elle n'a pas commis, et se débat contre un système qui se retourne contre elle, alors que Loïs est une working girl performante qui a suivi les règles de la société pour s'imposer socialement et professionnellement. Quelle injustice ! Au passage, mentionnons qu'un magnifique hommage aux films women in prison des années 70 sera rendu dans un épisode de Pacific Blue où l'une des fliquettes s'infiltrera dans un pénitentier, se faisant passer pour une détenue ; il est vrai que les dernières saisons de Pacific Blue n'étaient que pure sexploitation à partir du moment où chaque épisode était prétexte à aborder un nouveau fétiche, soi-disant en s'infiltrant dans un nouvel environnement pour mener une enquête, mais cela reste un parfait exemple. Oui j'étais devant la télé dans les années 90, sue me. On pourrait citer plein d'autres exemples, naturellement. Pour ma part je n'en ai pas vu certains, à l'instar de, attention spoiler pour les retardataires, Weeds, mais je vous laisse le soin d'explorer ces exemples en commentaires ; il y a des chances pour que dans le lot, on trouve des exceptions qui confirment la règle !
Le but du jeu dans tous les cas : voir l'oie blanche (ou l'équivalent de l'oie blanche dans un milieu criminel) lutter contre la tentation de devenir elle-même une créature violente, malfaisante et à la sexualité brutale, la suivre alors qu'elle s'accroche à son innocence... mais, inexorablement, la perd progressivement à travers la réalité de la prison. Pour le plus grand délice sadique du spectateur, comme souvent.
C'est souvent sordide, si l'on y pense. Car la forme-même de la série (et à plus forte raison du soap), contrairement au film, implique qu'une libération n'est pas à envisager dans l'immédiat (plus de prisonnière = plus de série !). Il est dans l'intérêt des scénaristes et donc des spectateurs de faire durer la peine, de ne pas tendre vers une sortie, ni même une amélioration derrière les murs. L'objectif d'une série carcérale au sens large est de durer, et donc de maintenir la population enfermée dans une situation traumatique ; la surenchère en est une conséquence logique. De ce fait, les séries women in prison n'ambitionnent pas de redresser les prisonnières, ni de faire en sorte qu'une condamnée puisse réintégrer la société, et y trouver une place "honnête" ou en tous cas acceptable. On l'a dit, les fictions carcérales féminines sont nées dans les années 70, et puisent dans les films d'alors leurs origines. Du coup, rares sont les fictions du genre, y compris aujourd'hui, qui explorent les thèmes des tous premiers films women in prison. Les longs-métrages des années 20 et 30 insistaient en effet sur la réhabilitation, la réintégration de la femme criminelle (ou considérée comme telle par la société) dans une vie plus rangée, plus conventionnelle. Réinsertion était le maître-mot, c'était surtout la méthode qui changeait : si certains films passaient par un pur et simple redressement (presqu'un dressage), la plupart en revanche privilégiaient la notion d'amélioration de la prisonnière elle-même, ou de l'univers carcéral au sens plus large. On retrouve peu ou pas cet ingrédient dans les séries women in prison. C'est assurément un signe des temps, aussi.
Que les prisonnières se mettent bien dans le crâne qu'elles sont enfermées pour de bon, là où beaucoup de fictions carcérales masculines mettront plutôt l'accent sur l'espoir de liberté ; sans même aller jusqu'à évoquer The Shawshank Redemption, c'est quand même un peu tout le postulat de Prison Break. Dans l'imaginaire de ces fictions, la femme est prisonnière. Enfermée. Il faut la faire plier. Elle va tenter de réagir, de s'adapter... mais pas vraiment de s'échapper : ce n'est pas le propos de ces histoires. Femme, tu appartiens à tes geôliers, donc. Il dépend de leurs bonnes grâces que tu ne finisses pas tailladée dans la cour ou poignardée dans une douche (et qu'ils soient hommes ou femmes influe assez peu sur leur cruauté, comme le montre l'exemple de Tenko). Le véritable geôlier est le spectateur, naturellement. Les origines "sexploitatives" du women in prison télévisuel sont là pour nous rappeler que c'est là tout le sens que prend l'enfermement de ces femmes, vu qu'il s'agissait d'un cinéma par essence voyeuriste.
D'ailleurs, puisque l'héroïne est innocente (ou victime des circonstances, ou au moins d'une grande naïveté), il n'est donc même pas même pas vraiment question de punir une criminelle, mais de rabaisser une femme qui n'a rien fait de mal d'autre que d'exister dans une société qui lui est défavorable, de la torturer mentalement, émotionnellement, physiquement, et de la pousser dans des comportements sexuels qu'elle n'aurait bien souvent pas choisis à l'air libre (la convoitise, les attouchements et le viol sont, naturellement, très présents dans ces fictions).
Le jour où une série women in prison se sera totalement extirpée du trope de l'héroïne qui est là sans raison valable autre que les injustices, on aura vraiment écarté la dynamique des films notamment sexploitation dans les séries women in prison ; mais pour le moment, ils restent tout de même la plus grande influence sur les fictions télé du genre. Et il y a une autre bonne raison à cela.
Capadocia, on s'en lasse pas.
Quand une série carcérale féminine veut éviter la gratuité (et c'est de plus en plus le cas reconnaissons-le), la perte d'innocence est métaphorique ; quand évidemment, elle peut être prise de façon plus littérale dans une série plus décomplexée ; rappelons au passage que dans les années 70, les soaps australiens en particulier étaient très chauds (tiens, je vous ai déjà parlé de Number 96 et The Box ? Ah, oui.). Dans ce cas, il reste toujours l'option de déléguer aux personnages secondaires les intrigues les plus explicites ; là encore, c'est ce qu'ont choisi de faire les séries de l'année écoulée. Et puisqu'on parle de personnages secondaires, eux aussi sont un peu toujours les mêmes : la prisonnière âgée qui s'est adoucie et aide les nouvelles à leur arrivée, l'animal qui n'a presque plus rien d'humain et laisse libre cours à ses pulsions (oh, Bambi), la jeune mère qui s'inquiète pour ses enfants, et ainsi de suite.
Lorsque cette gratuité est évitée pour tout ou partie, la violence décrite prend alors la forme d'une dénonciation sociale. C'est le but avoué du genre depuis les tous premiers films women in prison des années 20 ; les séries ne font pas exception. Dans son essai "Women in prison movies as feminist jurisprudence", paru dans le Canadian journal of women and the law, la professeure Suzanne Bouclin explique en introduction que :
"certains [films women in prison] offrent des façons d'imaginer la violence de l'Etat et des pratiques judiciaires ainsi que l'inhumanité des institutions de manière à laisser entrevoir des injustices plus grandes de genre, de race et de classe, qui rendent certaines femmes en particulier plus vulnérables à la criminalisation et à l'incarcération."
Comme la plupart des séries carcérales au sens plus large, les séries women in prison accomplissent la même mission, quoi qu'à des degrés variés, et sur des modes qui varient au cours de leurs saisons. A travers des scènes qui peuvent parfois sembler relever de la plus pure et simple sexploitation, les séries carcérales féminines se montrent alors incisives dans leur façon de dépeindre les inégalités sociales auxquelles les femmes font face, et qui les conduisent en prison bien malgré elles.
Le réquisitoire le plus explicite à cet égard est celui de Capadocia ; en choisissant de montrer également ce qui se passe à l'extérieur de la prison, et plus précisément parmi les autorités pénitentiaires, politiques et économiques (...essentiellement masculines), la série met en évidence le "piège" qui s'est resserré sur bon nombre des femmes aujourd'hui derrière les barreaux.
La journaliste mexicaine Marcela Turati met d'ailleurs ce phénomène en exergue dans son article "Capadocia: La realidad que supera la ficción", où elle met en parallèle les personnages et intrigues de la série de HBO Latino, avec le parcours de véritables prisonnières mexicaines qu'elle a rencontrées. Pour elle, les femmes en prison ne sont pas des criminelles mauvaises jusqu'à la moëlle, mais avant tout des femmes fragilisées socialement. Elle cite les statistiques : sur 11 000 femmes incarcérées au Mexique, 96% des sont mères d'au moins trois enfants, 70% n'ont pas dépassé le niveau de l'école primaire, et 20% sont analphabètes. Des chiffres qui n'ont rien de strictement mexicains. Et de citer le monologue d'un des personnages de la série, l'avocate Teresa Lagos spécialisée dans les Droits de l'Homme, expliquant à un étudiant qui lui demande pourquoi s'occuper des droits des prisonnières :
"Certains crimes sont commis avec préméditation, mais il n'y a pas que cela. Il ne s'agit pas de dire que toutes les victimes sont innocentes, mais qu'une bonne partie des prisonniers qui vivent dans les prisons de notre pays sont emprisonnés pour des erreurs administratives, des défaillances dans le système de justice, parce qu'ils n'ont pas mille pesos pour payer un pot-de-vin. Historiquement, notre société a toujours puni sévèrement les femmes et les épouses. Nous ne pardonnons pas à nos mères, à nos sœurs ou à nos filles ce que nous pardonnons aux hommes de notre famille. La société impose à la femme une responsabilité qu'elle n'a pas demandée. Il est attendu de nous de la soumission, de l'abnégation, et le renoncement à nos désirs, parce que l'homme né de la famille est à la base de la société, et que la femme est à la base de la famille. Mais qu'advient-il lorsque vous supprimez la base de la base ?"
Un sujet exploré plus en profondeur, bien que hors des murs d'une prison, par la série argentine Mujeres Asesinas (adaptée sous le même titre au Mexique, et bientôt aux USA sous le titre Killer Women). Cette série, dont le format est anthologique, s'applique à montrer des meurtres commis par des femmes que souvent jusque là rien ne prédisposait à la violence. D'ailleurs, la structure-même de la série le met bien en évidence, notamment à travers les titres des épisodes. Ceux-ci portent en effet des appellations suivant le modèle : "Marta Odera, monja" (Marta Odera, la nonne ; c'est le titre du pilote de la version argentine). Si tous les titres ne sous-entendent pas forcément que les femmes assassins sont nécessairement innocentes à l'origine, beaucoup le sont, ou vivent dans une situation compliquée qui en fin de compte les pousse dans leurs retranchements, telle "Felisa, desesperada" (Felisa, désespérée).
Tout n'est donc à jeter dans ces séries carcérales féminines, vous l'aurez compris : loin de là. Cela ne signifie pas non plus qu'elles sont dans la gratuité permanente. Ces fictions sont capables de dire quelque chose d'intéressant sur la nature humaine ou la Justice, mais aussi sur la condition des femmes dans une société patriarcale. Mais leur concept de départ et la critique sociale qui se trouvent dans ces séries reposent simplement sur une mise en scène généralement plus sexualisée (et pas de la même façon) que pour les séries carcérales masculines.
"Eylül'de" qui signifie "en septembre", on en a tous profité pour apprendre un mot de Turc dites donc.
Vous pensiez que c'était fini ? Pas franchement. Ainsi que j'ai pu le dire, l'idée n'est pas nouvelle, et ne risque donc pas de disparaître de sitôt. La preuve avec une fiction carcérale féminine prévue pour la Turquie, et cette fois ce n'est pas un remake : Görüş Günü Kadınları, commandée par la branche locale de FOX, et suivant le destin de quatre femmes emprisonnées ; la série débarque pour la rentrée automnale sur la chaîne.
Et en attendant, je termine de rédiger ma review du pilote d'Orange is the new black. Ah oui ! Parce que je ne vous l'avais pas dit ? Au départ, c'était sur cet épisode que je voulais écrire pour mon post du vendredi...
On vit une époque formidable, non ? Bon alors évidemment, la musique est pourrie (du moins c'est ce que vous répètent vos parents et quelques autres aigris), la mode est moins exubérante, ce genre de choses, bon. N'y revenons pas, ça plus les histoires de crises économiques mondiales, c'est clair, il y a des inconvénients. Mais à part ça ? A part ça c'est formidable ! On vit à une époque où téléphagiquement, les télévisions de la planète échangent comme jamais ! Outre les co-productions qui font florès, outre les séries qui se font, se défont et surtout se refont d'un pays à l'autre... on a surtout la possibilité de vivre dans un monde de perméabilité totale. Et ça c'est une chance !
Tenez, prenez un exemple. Les séries pour ados, mettons. Totalement au hasard.
Le boom est né aux USA, où Disney lancé un modèle de produits basés sur un concept, l'ado qui chante. Résultat : Hannah Montana en 2006. Ah on en a bouffé. Mais n'empêche ! Le sitcom pour la jeunesse faisait ainsi son grand retour sur le devant de la scène, après avoir été un peu relégué au second rang par les primetime soaps hebdomadaires et assimilés qui avaient été si populaires depuis Beverly Hills. Mais de par la perméabilité des écrans internationaux, qu'est-ce qui s'est passé ? Plein de séries vaguement musicales d'une demi-heure sont nées un peu partout ! Pourquoi ? Parce que le business c'est le business, et que la cupidité n'a pas de nationalité. Et c'est comme ça qu'en Argentine, la société de production Ideas del Sur d'est dit : ah tiens, si je lançais moi aussi une héroïne avec des penchants vaguements musicaux ? Et c'est ainsi qu'est née Patito Feo un an plus tard. Sauf qu'on était en Argentine et que du coup cette série a été diffusée au format telenovela ; en quotidienne, donc, et sur un format de 45mn. D'ailleurs la branche latino-américaine de Disney ne s'y est pas trompée, et a ensuite fait main basse sur cette série pour la diffuser sur tout le continent sud-américain. Mission accomplie. Il y en a eu plein d'autres qui ont suivi, comme les vénézuéliennes Isa TKM ou plus récemment Grachi, chez la concurrence, Nickelodeon Latinamerica. Et ça a fait un carton. De son côté, MTV Latinamerica a flairé le truc et a lancé également des telenovelas pour ados, genre Niñas Mal.
Tout ça commençait à tellement bien marcher, en fait, qu'au lieu de garder les histoires de chansons, mettons, qui avaient permis à la recette de s'exporter et d'inspirer de nouvelles tendances, c'est le format qui a commencé à voyager, plutôt que le pitch. Et c'est comme ça qu'à peu près à l'autre bout de la planète, la série fantastique Het Huis Anubis voyait le jour sur les écrans de Nickelodeon en Belgique et aux Pays-Bas, également au format telenovela. Et là encore ça a bien marché. Alors qu'est-ce qui s'est passé ? Pas bête, Nickelodeon a repris son format et l'a adapté pour son marché allemand, et puis pour son marché nord-américain tant qu'on y était, et ça a donné notamment House of Anubis. Et ça a plutôt bien marché.
Mais mieux encore, vous savez ce qui s'est passé ensuite ? D'autres diffuseurs américains ont commencé à être intéressés par le format telenovela pour la jeunesse. Ma foi, si ça marche pour Nickelodeon, pourquoi pas moi ? Et puis des telenovelas pour les ados, après tout, il fallait y penser ! C'est tellement moins risqué que des telenovelas pour le public adulte, qui est moins ouvert aux changements de format et qui a ses petites habitudes... sans compter les exigences en termes de narration et de production value (tandis qu'une telenovela pour ados, ça coûte pas très cher à faire). Alors plusieurs chaînes à destination du public adolescent ont commencé à faire leur marché parmi les telenovelas de la planète : ABC Family a acheté les droits de La Pecera de Eva (bon pour l'instant on n'a pas des masses de nouvelles), Telemundo a décidé d'adapter Fisica o Quimica... et même des séries préexistantes se sont adaptées, comme Degrassi.
Alors, que ce mois-ci, nick@nite décide de lancer son propre primetime soap, intitulé Hollywood Heights (elle-même une adaptation d'une telenovela de Televisa), avec l'espoir de le diffuser en quotidienne les soirs de semaine, ce n'est pas très étonnant. Je vous le disais, on vit une époque formidable. Bah si. Vous êtes bien obligés de le reconnaitre. Si les épidémies se transmettaient et mutaient aussi facilement que les séries, on serait dans la merde, par contre, ça je le reconnais.
Hollywood Heights ne démarrera que dans une dizaine de jours sur la chaîne, mais nick@nite propose déjà le premier épisode via iTunes depuis lundi, et évidemment il n'a pas fallu attendre longtemps avant de pouvoir trouver ce pilote un peu partout.
Et effectivement, sans aucune équivoque, on est en présence ici d'une série tournée exactement dans les conditions d'une telenovela. La réalisation est à ce titre parlante ; la vraie chance qu'on a dans le cas de Hollywood Heights, c'est qu'il n'y a pas de doublage pourri. Pour le reste, tout est similaire, ce qui veut dire qu'on est quand même dans quelque chose de plus haut de gamme qu'un sitcom pour ados en classique multi-camera. Ici il donc est clair que la production est dans la tranche haute de ce qu'on propose aux ados sur une chaîne comme Nickelodeon (avec laquelle teen@nite partage son antenne), avec un budget forcément serré qui ne permet pas d'atteindre le niveau de "raffinement" d'une production hebdomadaire (visible par exemple sur The CW ou ABC Family), mais sans avoir à rougir du résultat final. Si ce n'était pour quelques acteurs franchement médiocres (essentiellement dans des rôles secondaires, genre les parents), l'épisode pourrait même faire illusion la majeure partie du temps.
Ce n'est d'ailleurs pas très étonnant. Derrière Hollywood Heights, il y a un véritable savoir-faire : la série est co-produite par Televisa (qui abritait la série d'origine), et des habitués du soaps à l'américaine sont aux commandes de la série : Jill Farren Phelps (dont la carrière recouvre près de 30 années d'expérience dans divers soaps de Santa Barbara à General Hospital, en passant par One Life to Live), titulaire de pas moins de 6 Emmy Awards, est présente en tant que productrice, et Josh Griffith comme head writer (outre la co-création de perles comme Sunset Beach, il peut justifier de 25 ans d'expérience dans diverses équipes de soaps). Plus intéressant encore, on trouve également à la co-production Hisham Abed, qui a travaillé sur de la télé réalité comme The Hills et son spin-off The City. Ce mélange est une excellente idée, puisque cela permet de ne pas perdre de vue tant le format d'origine que le public de destination, a priori peu habitué aux telenovelas. A ce titre, la quête d'un produit plutôt actuel, sans trop vouloir faire djeunz, mais ne trahissant pas les recettes du succès qui ont présidé au choix du format telenovela, est palpable en permanence pendant l'épisode.
L'histoire est plutôt classique, et en l'occurrence la production a vraiment mis toutes les chances de son côté, sur le fond comme la forme : ici non seulement le format telenovela a été conservé, mais l'aspect musical a aussi été incorporé à l'intrigue qui, comme beaucoup avant elle (et pour cause !), semble plutôt être la réalisation d'un fantasme d'adolescente qu'un scénario à proprement parler. On me dirait que c'est adapté d'une fanfiction écrite par une ado en fleur de 14 ans que ça ne m'arracherait pas le moindre soubresaut de sourcil. La petite adolescente qui chante timidement dans son coin et est folle amoureuse du chanteur du moment va se retrouver à son concert et le rencontrer pour de vrai, tandis que fort opportunément la petite amie dudit chanteur est écartée lentement... Il y a assez peu de suspense. On n'est pas venus pour ça, en même temps.
Car quand on lance le pilote de Hollywood Heights, on sait pour quoi on signe. Il ne s'agit pas d'innover, c'est d'ailleurs rarement le cas en matière de télévision pour adolescents de toute manière, mais bien de trouver une nouvelle façon de raconter des histoires qui sont, de toute évidence, universelles. La marge de manoeuvre est offerte par le format et non l'histoire. Ne reste plus qu'à voir si le public ciblé accrochera à l'idée de se rendre tous les jours à 21h devant son soap qui ne dit pas son nom trop fort.
Et puis, de façon plus générale, cela rend d'autant plus amusant à observer la prochaine transformation des séries pour ados, d'ici une demi-douzaine d'années, et par où elle va passer ! On vit une époque formidable, faite de métissage télévisuel constant... on n'est juste pas obligés de tout aimer, mais ça n'en est pas moins fascinant.
Aujourd'hui, un post de pure science-fiction. Non, ce n'est pas la suite de mes interrogationslasses sur les pitches de SF (qui d'ailleurs ont largement été atténuées par la découverte de District 9 sur les recommandations éclairées de Livia), mais un post qui en lui-même, relève de l'imaginaire.
Il y a eu une naissance, récemment, dans mon entourage. Fait peu courant parce que, globalement, on est en froid avec la plupart des membres de notre famille, mais surtout parce que, même en cherchant bien parmi ceux à qui on ne cause plus, on doit être 5, à tout casser, à être dans la tranche d'âge où on pourrait faire des enfants. Dont ma sœur, moyennement motivée, et ma cousine, pas tellement plus convaincue mais bon, elle vient de se marier, on en reparlera dans quelques temps ; du côté des garçons j'ai pas de nouvelles mais apparemment ce n'est pas à l'ordre du jour. Quant à moi, j'ai clairement fait savoir qu'il valait mieux porter ses espoirs sur autre chose, qu'au mieux je veux bien produire quelques textes chaque semaine, mais que c'est tout ce qu'on fera sortir de moi (et à l'approche des trente ans, mes parents commencent à réaliser que je ne déconne pas et que les chances que je change d'avis s'amenuisent). Donc, la natalité, dans ma famille, c'est pas ça qu'est ça. Obligée de me tourner vers les proches en-dehors du cercle familial.
Cette naissance a donc déclenché quelques interrogations de ma part, dont le tout naturel : "et tu vas lui faire regarder quoi, à ton gosse ?". Ce qui, nous en conviendront tous, est une question des plus évidentes lorsque l'enfant paraît. Devant l'absence de réponse de mon interlocutrice (dévoilant par là que son projet éducatif n'est pas encore bien clair), je me suis donc mise à imaginer ce que moi, je ferais voir à mon gamin, si par le plus grand des malheurs il m'en venait un. Malheur qui, si je puis me permettre, serait probablement réciproque chez ledit bambin : "maman c'est quand qu'on mange ?"/"chut, laisse-moi finir ma saison".
En tant que téléphage, la télévision fait partie intégrante de l'arsenal que je déploierais pour éduquer un gamin. C'est tellement évident que je ne devrais même pas avoir besoin de le préciser.
Je ne dis pas qu'il serait question pour moi de me servir de la télé comme d'une nourrice, au contraire. Je ne vois pas l'intérêt de mettre un chérubin qui ne sait pas encore parler devant une télé qui blablate à longueur de temps, pour commencer. On ne regarde pas la télévision parce que ça bouge et ça fait du bruit, on la regarde parce qu'elle raconte quelque chose, de réel ou de fictif (souvent un peu des deux), et pour cela il faut que la parole soit déjà présente, ça semble logique. Certes, je ne suis pas très au fait de ce que disent les spécialistes sur la capacité de compréhension d'un bébé avant et après qu'il possède le don (ou la malédiction, ça dépend du point de vue) de parole, ça se trouve un bébé est tout-à-fait capable de piger ce qui se dit dans un programme pour jeunes enfants, je n'en sais rien, je m'en fiche. Là, tout de suite, un expert débarquerait pour me dire qu'un enfant de 6 mois peut suivre sans problème un épisode d'A la Maison Blanche, c'est le même tarif. Si le gamin ne peut pas parler, je ne vois pas pourquoi il regarderait la télé. Évidemment, je ne le parquerais pas dans son berceau pendant que je regarde moi-même la télé, il serait éventuellement envisageable que quand je la regarde, il soit dans les parages, donc il pourrait l'entr'apercevoir, mais je ne lui ferais pas spécialement regarder. Ce serait plutôt une façon réaliste de lui faire comprendre que dans les décennies à venir, s'il me cherche, il sait où me trouver : cherche l'écran, tu trouveras maman.
Ainsi donc, être capable de communiquer avec le gamin semble, de façon instinctive, logique. S'il ne peut pas discuter de ce qu'il voit, ça n'a pas le moindre intérêt. Ensuite, effectivement, viendraient les années les plus horripilantes, quand le gamin peut parler mais n'a rien à dire et finit par faire du bruit. Je vous avoue que ces 3, 4, ou peut-être 5 années-là sont une des grandes raisons qui m'incitent à ne pas faire d'enfant (ça, et les 15 suivantes ; en gros, je suis tout-à-fait prête à avoir un enfant s'il m'est livré majeur, par exemple). Il y a probablement des choses à faire regarder à un enfant qui est en maternelle, mais pour ma part je n'en vois aucune actuellement.
En fait, je commence à avoir une idée précise des séries que je ferais regarder à un enfant vers l'âge de 6 ou 8 ans, mettons. Instinctivement, j'ai envie de dire que beaucoup des séries que j'ai vues dans ma propre jeunesse lui seraient recommandées. Punky Brewster, par exemple, très bien. Ricky ou la Belle Vie, très bien aussi. Des séries mignonnes, tous publics (enfin, je me suis pas fait d'intégrale mais d'après mes souvenirs et les pilotes revus récemment, je pense quand même que je ne m'avance pas trop), mais pas abrutissantes. Je ne vais pas me donner la peine de donner naissance à un gamin si c'est uniquement pour qu'il aille grossir les flots de décérébrés qu'on trouve déjà en quantités un peu partout. Non, si je dois avoir un mioche, autant ne pas le trépaner. Car ces séries ont quand même le mérite de n'être pas totalement des séries de Bisounours : une orpheline qui vit dans la rue, un petit garçon qui n'a pas de maman... bon, on ne va pas se le cacher, ce que je vais donner à manger téléphagiquement à mon gamin imaginaire, c'est pas quelque chose d'idéalisé. Hélas, je n'arrive pas à penser à un exemple de série récente qui s'inscrive dans cette démarche. Des idées ?
Mais surtout, c'est ensuite que les choses se jouent. Jusque là c'est facile : le mioche vit en circuit quasi-fermé, il n'a pas de raison de sortir du cadre scolaire ou familial sans encadrement, il est culturellement contrôlable. Mais vient l'âge honni de la pré-adolescence, et là, tout bascule. Les forces qui sont en jeu sont énormes. Il faut lutter contre la société toute entière. Le défi ? Éloigner mon rejeton des tentations des séries Disney.
En garde, héritières hélas inévitables de Hannah Montana, remakes honteux de Phénomène Raven, surenchères de niaiseries chantées à la Sonny with a Chance ! Ce n'est pas parce que tout le monde les regarde qu'il faut que le fruit de mes entrailles en fasse autant. Et si tout le monde se jette du haut d'un pont, est-ce qu-... Hm. Passons. Non, c'est un combat à la vie à la mort pour le salut de l'âme de la Bête pré-adolescente qui vit dans la chambre dans laquelle je ne peux plus entrer. Oh, c'est sûr, je vais me faire haïr pour ça, mais de toute façon je vais me faire haïr, alors autant que ce soit pour la bonne cause. Et avec les années, le défi va augmenter. Alors qu'inexorablement, je vais devoir laisser l'Animal sortir de la maison de plus en plus souvent, pour des motifs qui me sembleront ridicules tels qu'aller faire du lèche-vitrines, se retrouver pour jouer au foot, ou même, jusqu'où ira la débauche, des pyjama parties (et encore, Dieu nous préserve des goûters d'anniversaires, mais enfin tu l'as pas déjà fêté l'année dernière ?!), je vais perdre le peu de contrôle que j'avais sur la consommation téléphagique de la Bête, c'est sûr.
C'est pour ça qu'il faut prendre les devants avant même les 10 ans. C'est ce que préconisent tous les spécialistes de la téléphagie. Statistiquement, c'est à ce moment-là ou jamais. Il me faudra alors regarder le plus possible de bonnes séries avec mon gamin, des séries récentes, évidemment, on ne veut pas l'effrayer ce petit, mais des classiques, aussi : 10 ans, La Belle et la Bête. 11 ans, Une Nounou d'Enfer. 12 ans, V. 13 ans, Oishii Gohan.14 ans, Pushing Daisies. 15 ans, Angela, 15 ans. 16 ans, A la Maison Blanche, Boston Public, Mousou Shimai, Roseanne, Better Off Ted... Je n'aurai jamais assez de temps ! Et ne pas juste lui faire regarder, non, regarder avec lui, et discuter, discuter, discuter, et expliquer, expliquer, expliquer...
Ça m'épuise juste d'en parler. C'était déjà tellement difficile de m'éduquer moi-même téléphagiquement ! Regardez : bientôt 30 ans, et j'en suis à peine à aborder l'Asie, l'Afrique, l'Amérique du Sud... Non, il y a trop de boulot. La tâche est énorme. Rien que pour ça, papa, maman, désolée, mais je ne ferai jamais d'enfant.
Ce post s'adresse à vous tous qui, comme moi, avez été adolescents pendant la seconde moitié des années 90... vous vous souvenez ? Ce qu'on a pu ressentir devant Felicity, Dawson et/ou Young Americans ? Pour ma part, je gardais beaucoup de distance avec ces séries pour adolescents (et TF1 ne m'a pas permis d'approfondir la question Felicity qui aurait pu être la seule exception), mais même moi je l'ai perçu à un moment. Oui, le fait est qu'on l'a tous ressenti, à un moment ou à un autre, devant l'une de ces séries ou leurs équivalents, à des degrés divers. Cette impression de proximité. Quelque chose nous parlait. Quelque chose s'adressait à nous sans (trop) nous prendre pour des crétins. Ne simplifiait pas le monde exagérément. Ne se contentait pas de nous divertir. Ces séries n'étaient pas juste écrites pour que nous les regardions, elles étaient écrites pour que nous y trouvions un petit quelque chose. Peut-être même un peu de nous.
Je pensais sincèrement cette époque totalement révolue. Elle s'est éteinte avec Joan of Arcadia et Everwood, pensais-je. Et pour être sincère, ça ne me faisait ni chaud ni froid, j'avais déjà amplement passé l'âge de me sentir touchée de plein fouet par ces séries, et même quand j'en avais l'âge, elles étaient loin d'avoir sur moi l'impact qu'elles avaient sur mes ami(e)s.
Sont apparues, graduellement, par ordre croissant d'indigence, The OC, One Tree Hill, Gossip Girl, 90210 et autres Hidden Palms, et je me disais : je suis bien contente de ne pas être une ado. Bien contente de ne pas chercher dans le paysage télévisuel quelque chose qui me parlerait, parce que, punaise, qu'est-ce que je serais déçue ! Les années semblaient ne passer que pour apporter moins de sens aux séries pour ados. Qu'est-ce que je les plains, les ados. C'est déjà pas facile d'être ado, mais quand on voit en plus les séries qu'ils se coltinent... pas gâtés, les pauvres. Au mieux, ils devraient être aussi furieux que je le suis de ce qu'on leur fourgue. Et d'ailleurs, un peu plus tôt cette saison, je m'en étais émue à nouveau avec l'arrivée de The Beautiful Life, qui ne remontait toujours pas le niveau.
Et puis, tout le monde a commencé à parler de Life Unexpected. Et de vous à moi j'ai évité du mieux que j'ai pu ce qu'on en a dit, ce qu'on en a vu, ce qu'on en a espéré. Car de toute évidence, tout le monde en espérait beaucoup. Quand les trailers sont apparus, wow ! Je lisais les réactions et j'avais l'impression que tout le monde attendait l'arrivée de cette série comme celle du Messie. The WB redescendue sur Terre... On pouvait presque entendre les larmes d'émotion et d'espoir rouler sur les joues des gens. C'est dangereux de trop en attendre d'une série. C'est déjà pas très sain d'attendre grand'chose de la CW, alors...
Et pourtant, après avoir, ce soir, regardé le pilote de Life Unexpected, je dois reconnaître que je comprends sur quoi repose cet espoir, et qu'a priori il est relativement fondé. Mais que ce poids qui pèse sur les épaules de la série est peut-être trop lourd à porter quoi qu'il arrive. Life Unexpected parvient à avoir ce petit quelque chose de "vrai" qui semblait s'être évaporé mystérieusement des teenageries modernes. Certainement parce que dans le fond, Life Unexpected n'est pas conçu comme une teenagerie. Son personnage principal est une adolescente, certes, mais son discours est plutôt adulte, et surtout c'est à la génération de ses jeunes parents que la série s'adresse (la présence de Kerr Smith, transfuge de Dawson, et de Shiri Appleby, venue de Roswell, sont deux choix de casting assez révélateurs de la véritable cible de la série). Des adultes pas trop adultes, mais résolument plus des ados. D'ailleurs, on comprend avec ce pilote que ce n'est pas l'adolescence de Lux qu'on va suivre, mais bien la façon dont les deux parents vont grandir, enfin, et totalement. Et pourtant quelque chose dans le ton de cette série fait que, si j'étais adolescente aujourd'hui, je ressentirais ce que j'ai ressenti jadis devant Felicity.
Mais voilà le cœur du problème : je ne suis plus adolescente. Et vous, mes camarades qui avez été adolescents au cours de la seconde moitié des années 90, non plus. Et c'est là que le problème se pose finalement. C'est que nous avons passé l'âge. Ça ne nous appartient plus vraiment, cet univers. Les moins téléphages d'entre nous ont gardé Dawson dans un coin de leur cœur et sont passés à autre chose. Les plus téléphages d'entre nous, bien qu'éventuellement passés par des Skins et consorts, ont depuis grandi aussi, et ont découvert des Experts, des Dexter, des Mad Men même, et j'en passe. Nous vivons dans un autre monde et nous aimerions que Life Unexpected nous ramène à notre prime jeunesse, alors que nous ne guettions pas encore nos premiers cheveux blancs et que nous ne payions pas encore d'impôts. Mais c'est un miracle que Life Unexpected, malgré son pilote plutôt solide, ne peut accomplir. C'est trop lui demander. D'autant que Life Unexpected n'est pas une série épatante. Elle est juste correcte. Quelque part ce devrait être le minimum syndical, mais nous avons tellement baissé le niveau de nos attentes !
Il faudrait pouvoir prendre cette série pour ce qu'elle est : une série divertissante mais pas abrutissante. C'est déjà bien. Mais je crains qu'après les semaines, voire les mois passés, cela ne lui soit refusé. Tout le monde attendait Life Unexpected comme la série qu'elle ne pouvait être. Celle qui nous rappellerait ce que nous avons ressenti il y a une dizaine d'années de ça. Mais même la meilleure des séries ne le peut pas. Alors, une série correcte...
Retour au boulot après un weekend de trois jours, et alors que mon patron rentre de vacances. Adieu au pendu, au baccalauréat et à tout ce qui a occupé la 1e quinzaine d'août, pendant laquelle il n'y avait rien à faire. Fin de la rigolade. Les affaires reprennent. Et pourtant je n'y suis pas allée à reculons, ni les épaules basses. En-dehors du fait que je dois me lever un peu tôt à mon goût, ça ne me dérange pas du tout.
Je me demande comment ça se fait. Parce qu'on ne peut pas dire que les séries donnent beaucoup envie de bosser.
Déjà parce qu'on ne voit pas souvent les personnages travailler, en vrai. Dans les séries américaines, quasiment pas du tout. Dans les séries nippones, juste de quoi montrer une certaine image d'Epinal (ressemblant furieusement à un clip dans de nombreux cas).
Il y a l'école Roseanne ou Working Class. Des séries qui montrent à peu près régulièrement des personnages en train de bosser, mais pas vraiment de façon motivante. Ces personnages-là n'aiment pas leur travail, ils sont bloqués dedans pour payer leurs factures, et c'est tout. Motivation : zéro. Evidemment ya pas d'excitation intellectuelle folle à servir des sandwiches ou assembler des bouts de plastique à la chaîne, mais bon, les personnages ne sont pas obligés de se plaindre de leur boulot à longueur de temps non plus. Je sais bien que Roseanne est un cas particulier, et que la série repose sur ça pour soutenir son propos autant que Mariés, Deux Enfants, mais dans ce cas précis, admettons-le, le personnage principal n'aime pas le travail TOUT COURT. Quel que soit le boulot, ça ne va que si Roseanne peut ne rien faire (et dans ce cas-là elle se plaint que le patron est un emmerdeur, ou les clients, ou les collègues...). Mais ça fait quand même pas mal de mécontents si on ajoute les George de Dead Like Me et tous les jeunes travaillant à un moment ou un autre de la série dans un fast food quelconque (Buffy, this one's for you).
Ce n'est pas mieux dans l'immense majorité des séries comiques ou dramatiques. Quand un personnage a une profession, il n'y pose pas les pieds. Si, au début d'un épisode jusqu'à ce qu'on l'appelle et que l'intrigue commence, à la Parenthood, ou quand il y a une petite intrigue à tirer de ses relations de travail, genre Monica dans Friends. On ne le verra jamais aller au boulot et y passer du temps juste parce que ça fait partie de sa vie (8 à 10h par jour seulement, en plus). On part probablement du principe que ça va ennuyer le spectateur. Je trouve au contraire que ce serait, une fois de temps en temps (je ne dis pas dans TOUTES les séries), une bonne façon d'explorer le personnage, son caractère, son background même. Mais c'est comme si on cherchait des personnages auxquels s'identifier le plus possible, sauf sur le boulot. On ne veut pas entendre parler de travail. Les personnages gagnent leur vie par l'opération du Saint Esprit. C'est comme si une cigogne venait leur apporter leur chèque à la fin du mois.
Pour finir, il y a les séries se basant sur un univers professionnel, et là, difficile d'échapper à l'univers du travail ! Mais quand on y regarde de plus près, ces séries-là ne parlent pas souvent du monde du travail lui-même. Déjà il faut retirer toutes les séries policières, qui parlent en général seulement des enquêtes elles-mêmes, et pas de l'ambiance de travail, des rapports avec la hiérarchie ou tout simplement de l'accomplissement qu'on ressent ou non (à l'exception de la franchise Law & Order, et encore, à des degrés divers selon la série). Ces angles sont le plus souvent cantonnés à 2mn dans un épisode trois ou quatre fois par saison, et après on n'en parle plus. Dans Les Experts, c'est ce qu'on décide de considérer du character development, faut de mieux dans 99% des épisodes (et puis soudainement arrivent les sweeps ou la fin de l'année, et là on s'inquiète un peu et dans ce cas le character development s'intéresse à la vie pseudo-personnelle d'un personnage ou deux). Les séries médicales ou judiciaires ont souvent ce même problème, en particulier sur le long terme ; la première et éventuellement la deuxième saison parlent du degré de fatigue des personnages, de leur engagement dans le travail, de l'impact des cas rencontrés sur leur moral, et puis au bout d'un moment, bon, on repart sur les histoires persos, ça va bien maintenant. Et puis admettons-le, combien d'entre nous vont devenir chirurgien ou avocat ? Tout ça, c'est par soucis de dramatisation, mais pas du tout parce que le milieu va soudainement nous sembler familier. C'est une espèce d'exotisme de proximité : les personnages vont travailler, mais ils ne font pas un travail dans lequel la majorité de la population va se reconnaître. Restent donc les séries qui sont bien obligées de passer du temps au travail. Et on doit reconnaître que ce sont le plus souvent des comédies qui s'en chargent le mieux, genre évidemment The Office, Outsourced ou Better Off Ted, ce qui n'est pas fait pour donner vraiment envie de bosser.
Je sais que je suis épouvantablement réac, je le sais, mais au nom du ciel, mais quelle série faut-il regarder pour apprendre à aimer le travail ? Pour apprécier ses collègues ? Pour montre ce que c'est vraiment que de démarrer ? Je n'en vois aucune. L'autre jour sur Twitter, l'une des personnes que je suis, apparemment assez jeune et venant de commencer dans un nouveau boulot, disait sa déception d'avoir fait une bourde pour son premier jour. Je trouverais ça cool que, de la même façon que des séries accompagnent les ados pendant leurs vie au collège ou au lycée, et même à la fac, dans des situations diverses (en cours, en famille, entre amis, au sport...), il y en ait une que cette personne puisse regarder pour se dire "nan mais, des bourdes, on en fait tous en début de carrière, ça ira mieux avec le temps". Et pas forcément en mettant en jeu la vie d'un patient ou en envoyant un innocent en prison. Des séries pour apprendre à explorer des choses variées, il y en a plein. Il y a des séries qui parviennent à me donner envie de vivre différemment, de vivre une histoire d'amour, de vivre des aventures, de vivre ailleurs... pour donner une idée sensible du monde du travail, je suis désolée, yen a pas.
Quand tu es personnage de série, ton boulot, soit tu le détestes parce qu'il est minable, soit tu t'y adonnes corps et âme parce qu'il fait partie des "nobles" professions qui dirigent la société. C'est comme si tous les spectateurs étaient des mères juives qui veulent que leur personnage favori soit médecin, ou avocat (parce que POTUS, c'était déjà pris), sinon c'est la misère.
Quand j'étais ado, je regardais Friends en me disant qu'avoir 30 ans, c'était avoir des dates et se retrouver entre copains. Je ne me disais pas qu'avoir 30 ans, ça pouvait être analyste financier (ou peu importe la profession qu'exerçait Chandler, d'ailleurs le flou autour de sa profession en dit long). En fait, je fais mentalement le tour des séries que je regardais, que mes camarades regardaient, que ma soeur regardait... pas moyen de trouver une seule série qui essaye de donner envie d'aimer le boulot. Ce ne devrait pourtant pas être une fatalité.
Alors je sais bien. Une série n'a pas forcément pour rôle d'être pédagogique, et je suis la première à le dire. Mais sans aller jusque là, pouvoir se reconnaître dans le monde du travail, ça peut être l'objet d'une série dramatique sans aller jusqu'au prêchi-prêcha. Et d'ailleurs à l'origine, les séries policières avaient pour vocation de donner une bonne image des flics aux spectateurs, et ça a bien marché. Pourquoi on ne ferait pas la même chose avec des séries sur le monde du travail au lieu de toujours caricaturer ce que c'est que de bosser dans un milieu qu'on n'aime pas ? D'ailleurs ça me donne l'impression que la plupart des séries s'adressent aux adolescents tant qu'ils vont en cours (collège, lycée, fac), puis ensuite, propose des personnages dans le monde du travail, comme s'ils y étaient entrés le plus naturellement du monde. Il n'y a rien entre les deux ?
Et puis, allez, je me doute... Les séries vont quand même pas prêcher contre leur paroisse ! Les gens qui aiment bosser, je suppose qu'ils ne sont pas censés aimer les séries, ils n'en regardent pas ; normal, ils sont au boulot ! Non ? C'est pas la logique ? On dirait que ça l'est, en tous cas. La symbolique derrière tout ça me laisse perplexe. Je devine bien que les gens ne regardent pas forcément des séries pour qu'on leur rappelle leur quotidien pas marrant. Mais ça dépend des séries, parce qu'il y a aussi des gens capables de regarder Oz pendant plusieurs saisons, comme quoi les choses pas marrantes, quand c'est bien fait, ça peut être captivant. Je refuse de croire que tous les gens qui regardent des séries le font uniquement pour se vider la tête, ou alors il faut m'expliquer le succès de plein de séries. Parfois on veut du glamour, parfois on veut se sentir concernés. C'est le cas pour plein de thèmes : la famille, l'amour, l'amitié, l'argent...
Mais jamais je ne me sens concernée professionnellement dans une série. Jamais je ne me dis que ça me concerne et que ça reflète quelque chose de vrai (quitte à ensuite le détourner à des fins dramatiques). Parce que je fais partie de ces gens qui aiment bosser, qui apprécient (la majorité) de leurs collègues et même leur boss, et que les séries ne veulent pas parler de ça, des gens qui aiment bosser non pas parce qu'ils font un métier incroyablement utiles à la société (médecin, avocat, flic, reaper...), mais parce qu'ils ont l'impression de s'accomplir eux-mêmes. C'est gratifiant de gagner sa vie (quand on le peut), et c'est gratifiant de savoir qu'on fait quelque chose d'utile ou à peu près. Où est la série qui me rappelle ce que c'est que de commencer dans un métier ? D'apprendre progressivement les codes implicites de la vie au travail ? De gagner son premier salaire ? De vivre en communauté dans un bureau, un service ou une entreprise où les gens s'entendent bien ? Je trouverais ça vraiment cool qu'une série me rappelle que bosser, ce n'est pas juste un boulet que je dois trainer pour payer mon loyer, mais aussi une façon d'être quelqu'un, d'exister. Je ne fais pas le métier le plus passionnant de la Terre. Je ne fais même pas le métier que j'aurais voulu. Je ne suis certainement pas considérée comme un pilier de la Nation quand je le fais. Mais ça fait quand même du bien de se sentir utile, et d'être payée à quelque chose que je sais bien faire. Pourquoi aucune série ne m'encourage jamais à ressentir ça ? Pourquoi le boulot, c'est soit le bagne si c'est un "vrai" métier, soit un sacerdoce si c'est un métier "utile" à la communauté ? Il devrait y avoir quelque chose au milieu. Quel genre de message les séries envoient-elles sur le travail ?
Je regardais Julie Taylor commencer à penser à son avenir. Ca fait une saison, un peu plus, que je vois la plupart des personnages de Friday Night Lights envisager leur avenir. Mais aucun de ces personnages n'a envie de travailler dans quoi que ce soit, ils n'ont aucune envie, aucun objectif. Je ne suis pas très étonnée qu'ensuite ils pètent un câble pour avoir livré la pizza de trop et qu'ils prennent le large. Je ne suis pas très étonnée qu'ils plaquent l'université au bout de deux cours. Moi aussi j'aurais envie de tout plaquer si j'avais l'impression que ma vie ne rimait à rien. Est-ce que dans la série, personne ne va leur expliquer qu'il y a un travail qui pourrait leur plaire ? Une alternative aux dead-end jobs, et un but derrière les heures passées le cul vissé sur les bancs de la fac ? Ils ne résoudront pas forcément d'enquête complexe, ne feront pas nécessairement un triple pontage coronarien dans le couloir des urgences avec un stylo-bille, et ne remettront pas forcément la Constitution en question devant une haute Cour. Mais il y a quand même quelque chose d'autre entre ça et faire des petits boulots sans intérêt, non ?
C'est la réac en moi qui dit ça, et je le sais bien. Mais je me dis que s'il existait une, juste une série comme ça, qui donne envie de mener sa vie professionnelle au mieux, de comprendre ce qu'on peut tirer d'un boulot au niveau personnel et humain, et pas juste financier pour subventionner les cafés au Central Perk... je sais pas, on pourrait peut-être aussi en sauver quelques uns de l'autre côté de l'écran. Vous savez ? Côté canapé.
Bon alors c'est peut-être du fait de mon état de santé qui n'est pas génial, je ne sais pas ; mais je me suis rendue compte d'une chose : je ne sais plus quelle est la différence entre une série dramatique et un soap.
Ah, ne riez pas dans le fond : il n'y a pas que moi. ABC a de gros problèmes avec le concept également. A vrai dire, ce sont justement ses séries qui ont suscité une interrogation chez moi, lorsque j'ai essayé de décrire Nashville à un tiers. Puis 666 Park Avenue. Puis Revenge. Puis... Et à chaque fois, l'adjectif "soapesque" revenait dans mon explication, suivi d'un "mais c'est pas un soap comme Les Feux de l'Amour, hein, non : c'est plutôt... comme un primetime soap". Ouhlà, attendez ! Mais en fait, toutes les séries d'une heure d'ABC sont soapesques, non ? Non, et Dieu soit loué pour Last Resort. Mais quand même.
Il faut dire que la définition de soap opera est assez élastique par les temps qui courent, de toute façon. Il y a encore quelques années, pour moi, un soap se définissait très clairement : c'était une série diffusée en quotidienne, aux intrigues extrêmement lentes et aux techniques narratives paresseuses, dotées de retournements de situation exagérés à intervalles réguliers (un jumeau maléfique, des personnages qu'on croyait morts qui réapparaissent, des bébés volés/échangés, etc.). Et ce, sur des années et des années et des années, jusqu'à ce que mort s'en suive. Mais voilà : entretemps, la telenovela est entrée dans mon univers. en tous cas au moins sur le papier ; rapport au fait que je n'ai pas encore eu la possibilité de suivre une telenovela dont le sujet pique ma curiosité. Et une telenovela, eh bien, c'est une série en CDD, et ça, ça heurte un peu la vision que nous avons du soap, que ce soit aux USA ou en Europe. Le problème de la telenovela, c'est son succès. En soi c'est bien, hein, tant mieux que des formats de fictions trouvent un souffle qui incitent les télévisions de la planète à adopter de nouveaux standards de durée ou de périodicité, je suis la première convaincue que la télévision, c'est quand même mieux quand on regarde ce qui se fait ailleurs ! Mais des séries comme Desperate Housewives, par exemple, sont typiquement des séries dramatiques qui lorgnent méchamment sur la copie des voisins, et relèvent en fait plus du soap sur pas mal d'aspect. En-dehors de la diffusion hebdomadaire, et sans doute aussi du budget, tout y est : c'est du primetime soap, clairement. Une fois par semaine, avec le savoir-faire des séries dramatiques américaines, un soap quand même.
Evidemment, la télévision américaine n'a pas attendu Desperate Housewives pour connaître le primetime soap. Des séries comme Dallas, Beverly Hills ou encore Melrose Place, pour n'en citer qu'une poignée, ont été qualifiées de primetime soap en leur temps sans que cela ne choque qui que ce soit. Pas même moi. Et s'en sont tirées avec un succès public incontestable, et, dans une certaine mesure, un certain succès critique, au sens où ces séries ont marqué leur époque, chacune à sa façon.
Cependant le terme de primetime soap semble toujours très négativement connoté. L'utiliser, c'est comme caractériser une série de qualificatifs pas franchement recommandables, sauf qu'en disant primetime soap, on peut le dire à mots couverts. Par exemple j'attendais pas mal de choses de Desperate Housewives quand elle a commencé ; j'avais regardé la première saison de façon très régulière, en espérant que sa corrosivité irait croissant ; c'est l'inverse qui s'est passé et c'est la raison pour laquelle la série est devenue un primetime soap plus qu'une série dramatique. Un qualificatif assumé de façon très variée par les spectateurs qui ont poursuivi la série bien longtemps après que je me sois arrêtée. L'an dernier, j'ai décidé de regarder l'épisode final de la série, et il était clair pour moi qu'elle n'en méritait pourtant nul autre. Desperate Housewives n'était pas une série dramatique : c'était un soap hebdomadaire, diffusé en primetime (jusque là j'ai bon) dont le caractère over the top des situations n'avait plus rien d'impertinent.
Mais désormais, la définition semble encore élargie. Ce n'est pas simplement l'absence de second degré qui semble permette d'appeler une série un primetime soap. Certes, Revenge est extrêmement dépourvue d'humour, mais ce n'est clairement pas à ce défaut qu'elle doit sa parenté avec les soaps, mais plutôt à sa thématique de la vengeance, à son héroïne féminine, et à sa claire inspiration de formules venues des telenovelas. Peut-être aussi au jeu des acteurs, ou au moins à leur direction.
Voyons ailleurs ce qui se passe. Par exemple, Grey's Anatomy, en se concentrant tant sur les amours de ses personnages que son caractère médical semble passer totalement inaperçu, est clairement un primetime soap, non ? Et pourtant, objectivement, Urgences aussi était truffé d'intrigues personnelles : quelle est la nuance qui empêche de qualifier Urgences de primetime soap ? Et si, dans certains articles ou ouvrages, un auteur/analyste/vendeur de barbapapa quelconque décide d'utiliser ce terme, pourquoi cela me choque-t-il un peu, au point de quasiment le voir comme une insulte ? Plus flou que celui de Grey's Anatomy est le statut de Nashville. De par la qualité du jeu de nombreux acteurs (je me repasse de temps à autres la scène pendant laquelle Rayna est interrogée en vue de la campagne de son mari, c'était d'une force incroyable), de par l'écriture qui n'a pas grand'chose à voir avec des intrigues à rallonge de mon point de vue, et de par l'impression de consistance et de sérieux qui émane, il me semble, de la façon dont son monde est construit, Nashville n'est pas vraiment un primetime soap selon ce qui me semble être la définition du "genre". Pourtant, difficile de ne pas parler de tournure soapesque dans les amours de l'une des stars ou les liens familiaux et financiers de l'autre ; mais n'est-ce pas un glissement de sens ? A ce tarif-là, des séries comme Brothers & Sisters puis Parenthood sont-elles des primetime soaps ? Il m'est arrivé de le lire. Je trouve pourtant la chose plus difficile à admettre encore que pour Nashville. Le fait que les personnages forment une famille en proie à un certain nombre de retournements de situation (notamment la thématique de la demi-soeur cachée qui a lancé la première saison de Brothers & Sisters, et effectué plusieurs rebonds ensuite ; d'ailleurs j'ai jamais vu la fin de cette série, mais bon, pas le moment de se mettre des idées d'intégrale en tête). Mais plus intrigant encore : pourquoi m'acharner à utiliser l'adjectif "soapesque" et/ou d'appeler primetime soap une série comme 666 Park Avenue ? C'est clairement une série fantastique ! Le simple fait que son héroïne (outre le fait d'être une jolie femme) vive dans un univers un peu plus luxueux que la moyenne et que des "méchants riches" occupent des rôles importants suffit-il à décrocher ce qualificatif ? Est-ce parce qu'on effleure la vie de plusieurs autres résidents de l'immeuble ? Ca semble un peu réducteur ! Et pourtant, j'aurais tellement de mal à dire que c'est simplement une série fantastique (et pas juste parce que je pourrais faire un jeu de mots sur "fantastique").
Au final, il me semble de plus en plus difficile d'établir clairement où est la ligne de démarcation entre une série dramatique et un primetime soap, à plus forte raison sur les networks où les intrigues dramatiques ont tendance à n'être pas aussi incroyablement sombres que sur le câble (qui irait dire que Breaking Bad est un primetime soap ? quoique, je me demande s'il est déjà arrivé à quelqu'un de parler de soap pour Mad Men ou Game of Thrones, à ce tarif-là). Et surtout, accepter ce qualificatif est-il une façon de d'admettre que la série est inférieure à une série dramatique normale ? Sinon, comment surmonter ce réflexe ? L'existence du primetime soap me semble difficile à nier, et pourtant, elle est aussi difficile à expliquer. La lecture de la définition de Wikipedia, en préambule de ma réflexion pour ce post, ne m'a par exemple pas du tout aidée, alors qu'on imagine qu'a priori, elle fait consensus...
Sans la fascination actuelle d'ABC pour tout ce qui ressemble à 1) un format facile à exporter en telenovela 2) une telenovela facile à adapter pour le primetime américain, peut-être que mes repères ne seraient pas autant brouillés. Peut-être que je serais capable de reconnaître un primetime soap aussi sûrement que je suis capable de faire la différence entre une comédie et un drama, ou entre un western et une série policière... Mais ce n'est qu'une supposition.
D'ailleurs, le primetime soap est-il un genre, au sens du contenu, ou une structure ? Son nom semble essentiellement indiquer une case de diffusion, et pas vraiment expliciter le reste de sa condition. La fusion des genres, oui... Mais un genre bâtard issu du néant, non. Plus j'essaye de définir ce qu'est un primetime soap, plus j'ai l'impression qu'il s'agit d'une étiquette qu'on peut coller et décoller selon l'image que renvoie une série, mais qui n'a en réalité que peu à voir avec ses sujets ou sa formule. C'est une grande valise fourre-tout qui sert peut-être surtout à décrédibiliser une série qu'on ne peut/veut pas décrire comme suffisamment "sérieuse"... Quand j'ai utilisé l'adjectif soapesque pour Nashville, je l'ai tout de suite regretté, parce que ça ne donnait pas une image attrayante de la série à mon interlocuteur qui ne la connaissait pas. La question que j'aurais dû me poser, c'est : pour quelle autre raison l'utiliser ? Qu'est-ce que le terme "primetime soap" décrit d'autre, finalement ?
Il y a probablement une part de fierté personnelle à dire qu'on ne regarde pas de primetime soap quand on est un téléphage un rien exigeant, ni à en recommander spontanément. Mais d'un autre côté j'avoue sans un soupçon de honte regarder des séries comme Happily Divorced, alors... Le cas du primetime soap me laisse décidément perplexe... Je prends tous les points de vue que vous voudrez bien me livrer sur le sujet.
Pour ce premier post de l'année (un vendredi, en plus... moi je dis c'est un signe), je vous propose de fourbir vos armes en l'honneur de la nouvelle saison nippone, qui commence dans quelques jours, à peine à 10 000 km de chez nous (même pas ; autant dire une bagatelle).
Rappelons pour commencer qu'une âme bien intentionnée a répertorié pour vous les nouveautés de la saison automnale, a compilé les audiences, bref, n'a pas chômé, et vous a offert tout ça sur un plateau il y a quelques jours, sur SeriesLive :
Mais ça, c'était en 2009. En tant que téléphages, nous devons à notre condition de nous projeter toujours dans l'avenir (= dans le prochain épisode), et c'est donc assez naturel qu'on se préoccupe de la saison de l'hiver 2010 au Japon, avec une liste (pour le moment non-exhaustive) des séries à venir, et pour lesquelles vous trouverez bientôt des fiches sur SeriesLive, quand ce n'est pas déjà le cas (héhé), suivies, ça va de soi, de quelques posts de présentation comme ceux auxquels je vous ai habitués ces derniers mois, sitôt que les diffusions (et les sous-titrages) auront commencé...
853 - TV Asahi L'histoire : Le détective Shinnosuke Kamo a deux combats à mener : d'une part, celui
de tout policier, contre le crime et l'injustice... et l'autre, plus
vicieux, contre la bureaucratie sclérosée de son administration. Observations : avec un acteur d'Aibou, par un auteur ayant travaillé sur Aibou, sur la chaîne d'Aibou... Fiche SL :853
Akakabu Kenji Kyoto-hen- TBS L'histoire : Un procureur doit mener l'accusation dans un procès relatif à une affaire où rien ne se passe comme il faudrait... Observations : Si comme le laisse penser la promo, la série mélange drame et humour, tout en ménageant assez de temps au tribunal et pas juste sur le terrain, ça peut s'avérer intéressant. Fiche SL :Akakabu Kenji Kyoto-hen Angel Bank- TV Asahi L'histoire : Après 9 ans d'enseignement dans un lycée difficile, Mamako décide de
changer sa vie du tout au tout, et pour cela, elle rencontre un
conseiller spécialisé dans la réorientation professionnelle, et en devient un elle-même. Observations : J'imagine assez bien une série uniquement constituée de stand-alone avec un tel pitch. Fiche SL :Angel Bank
Bloody Monday (saison 2)- TBS L'histoire : L'agence THIRD-i, dépêchée par la sûreté nationale, fait appel à un
jeune hacker, surnommé Falcon, afin qu'il tente de les aider à déjouer
les plans d'une organisation terroriste prévoyant de rayer Tokyo de la
carte. Observations : j'avais vu le pilote il y a quelques semaines, j'en ai encore des crampes à l'estomac. Fiche SL : Bloody Monday
Code Blue (saison 2)- Fuji TV L'histoire : Quatre étudiants en médecine intègrent le
programme "Doctor Heli", un système récemment mis en place qui permet
aux médecin de se déplacer par hélicoptère et donc d'intervenir
directement sur les lieux d'un drame. Observations : Après avoir vu le pilote, j'annonce officiellement que ce sera sans moi. Fiche SL :Code Blue
Hanchou (saison 2) - TBS L'histoire : Harajuku est un quartier de Tokyo particulièrement animé, fréquenté par
de nombreux jeunes la nuit ou le weekend. Les détectives du
commissariat de ce quartier ne manquent donc pas d'occupations, et
notamment Tsuyoshi Azumi, qui supervise le département des affaires
criminelles. Observations : N'ayant pas vu la première saison, je pense que ce sera un prérequis si je veux me frotter à la série, non ? Z'en pensez quoi ? Fiche SL :Hanchou
Hidarime Tantei EYE- NTV L'histoire : Après une greffe de la cornée à l'œil gauche, un jeune garçon commence
à expérimenter d'étranges visions, toutes en relations avec la mort de
son frère dans d'étranges circonstances. Observations : J'aurais pu regarder le téléfilm qui est à l'origine de cette série, mais j'étais 10 ans trop vieille, alors... Fiche SL : Hidarime Tantei EYE
Indigo no Yoru - Fuji TV L'histoire : Le même jour, une femme perd son job et voit son petit ami disparaître. Elle accepte donc un travail en tant que manager dans un host club, dont les charmants membres vont devenir détectives à leurs moments perdus. Observations : Strike ! Problème de travail, jeunes gens séduisants et enquêtes policières... Fuji TV a décroché le gros lot. Fiche SL :à venir
Kimitachi ni Asu wa Nai- NHK L'histoire : En ces temps de crise, nombreuses sont les entreprises qui essayent de
diminuer leurs effectifs afin de ne pas sombrer. La tâche de Shinsuke
Murakami est de conduire des entretiens avec les employés afin qu'ils
décident d'eux-mêmes de quitter leur entreprise. Observations : L'une des nombreuses séries à vocation professionnelle de la saison. La NHK ne fait pas dans le ludique (c'est pas Hung et son ton mi-figue mi-raisin) mais ça peut valoir le coup d'œil. Fiche SL :Kimitachi ni Asu wa Nai
Kinoshita Buchou to Boku - NTV L'histoire : Tout jeune employé d'une agence de publicité, Koshi Bokumoto est
assigné dans l'un des pires départements qui soit, auprès de Konosuke
Kinoshita, un chef totalement irresponsable. Observations : Je ne comprends pas bien l'intérêt d'un tel pitch, sinon prouver que la comédie ne va pas reposer sur grand'chose. Rien que le jeu de mot du titre est pénible. Fiche SL :Kinoshita Buchou to Boku
Magerarenai Onna - NTV L'histoire : A 33 ans, Saki a raté l'examen du Barreau par dix fois déjà... on
pourrait imaginer qu'elle a compris le message, mais pensez-vous ! En
préparant le prochain examen, cette jeune femme au tempérament bien
trempé travaille donc en tant que clerc dans un cabinet juridique. Observations : Au cabinet juridique, je dis oui. Au personnage féminin et les intrigues que je sens poindre, je dis non, pitié, je pense que la télespectatrice japonaise en a assez bouffé. Fiche SL :Magerarenai Onna
Majisuka Gakuen- TV Tokyo L'histoire : Les tribulations d'une bande de jeunes délinquantes dans un lycée. Observations : Il faut quand même savoir que la seule raison pour laquelle cette série a vu le jour, est la promotion du groupe d'idoles AKB48 qui figure au grand complet (en tous cas ça y ressemble) dans ce dorama.D'où la brièveté du pitch. D'façons, les séries de TV Tokyo, on les connait, hein... Fiche SL :à venir
Massugu na Otoko- Fuji TV L'histoire : Que faire quand on est l'homme le plus honnête de la terre ? Eh bien,
pourquoi ne pas remettre dans le droit chemin une jeune femme qui est
tout le contraire ? Observations : Ah, je me disais, aussi ! Je trouvais bizarre qu'il n'y ait pas encore de comédie purement romantique cette saison ! Fiche SL :Massugu na Otoko Nakanai to Kimeta Hi- Fuji TV L'histoire : A peine diplômée, Miki Kakuta vient de trouver un travail dans une
importante société... mais ce qui semblait être une merveilleuse
opportunité va bientôt se transformer en cauchemar. Observations : Ils ont pas la fritte, les Japonais, au boulot, en ce moment... Fiche SL :Nakanai to Kimeta Hi
Ryoumaden - NHK L'histoire : La vie d'un personnage-clé de l'histoire japonaise, Ryouma Sakamoto, né
dans une famille de marchands de basse extraction, et qui va créer la
marine japonaise. Observations : Ah, désolée, j'ai un mot du médecin. En plus j'ai pas mal vu Ryouma dans JIN alors bon, je crains l'overdose. Donc non. Fiche SL :Ryoumaden
Sakuya Konohana- NHK L'histoire : Une jeune fille découvre la vie à la cour du shogun après s'être distinguée lors d'un concours de hyakunin isshu, un jeu mêlant cartes et poésie. Observations : J'ai déjà du mal avec les séries historiques de mon continent, alors... par contre j'aime bien le concept du jeu ! Fiche SL :à venir
Salaryman Kintarou (saison 2)- TV Asahi L'histoire : Ancien biker, Kintarou s'est retiré de ce monde violent pour devenir
"salaryman", soit employé de bureau. Mais ce n'est pas toujours
facile... Observations : Je n'ai jamais été attirée par cette histoire, mais force est de constater qu'on me pousse un peu à m'y mettre... Fiche SL : Salaryman Kintarou
Shinsengumi PEACE MAKER- TBS L'histoire : Pour venger ses parents, Tetsunosuke, 15 ans, décide d'intégrer les Shinsengumi, des samurais légendaires, mais pour cela, il doit devenir un démon. Observations : Pas très enchantée par le pitch, mais si les premier retours garantissent quelque chose de suffisamment sombre et pas trop teenager, j'accepterai de changer d'avis. Fiche SL :à venir
Shukumei 1969-2010 - TV Asahi L'histoire : Le fils d'une famille d'industriels puissants envisage d'entrer en
politique, et découvre que ses choix dans le domaine privé seront
déterminants dans la poursuite de sa carrière. Observations : L'histoire me rappelle un peu Karei ni Naru Ichizoku, donc je me laisserai probablement tenter. Fiche SL :Shukumei 1969-2010
Tokujou Kabachi!! - TBS L'histoire : Katsuhiro Tamura travaille dans un office notarial, où il emploie la loi pour venir au secours des plus faibles, mais il se trouve souvent en opposition avec sa collègue Misuzu Sumiyoshi. Observations : Parait que c'est un spin-off. Pas au courant. On verra. (ouais, je suis aussi enthousiaste que ça) Fiche SL :à venir
Tomehane!- NHK L'histoire : Yukari Oe s'est prise de passion pour la calligraphie, mais le club de son école menace de fermer. Observations : M'est avis que j'ai dépassé l'âge limite pour m'intéresser à ce genre d'histoires. Fiche SL :à venir
Yamato Nadeshiko Shichi Henge- TBS L'histoire : Sunako est une jeune fille discrète et effacée, au grand regret dans sa
tante. Celle-ci, propriétaire des logements occupés par 4 jeunes gens,
leur propose de les loger gratuitement s'ils acceptent d'aider sa nièce
à prendre confiance en elle. Observations : J'ai toujours pas vu Nobuta wo Produce mais ça me rappelle quand même vachement la description qu'on m'en a faite. Des confirmations ? Le site web semble par contre indiquer un univers plus... gothique. Fiche SL :Yamato Nadeshiko Shichi Henge
Voilà, c'est tout pour le moment ! Avouez que j'ai bien bossé, quand même. J'ai l'impression qu'il y a une nette tendance vers les séries se déroulant dans le monde du travail, et personnellement j'aime bien, ça nous change des teenageries. Mais globalement tout le monde devrait y trouver son compte. Quant aux copies de JIN que j'évoquais dans l'article sur SeriesLive, je pense qu'il ne faut pas les attendre avant, au minimum, le printemps, voire l'été... le temps que les chaînes lancent leurs projets. Mais je n'en démords pas, je suis sûre qu'il va y avoir une foule de projets similaires dans une ou deux saisons.
Ce sont les derniers jours pour que les membres de l'Academy of Television Arts & Sciences votent, afin de pouvoir déterminer les nominations aux Emmy Awards de cette année. J'ai lu plusieurs articles, certains plus ouvertement narquois que d'autres (mon préféré reste celui sur Rob Lowe), sur le processus qui préside à ces votes : en gros, n'importe qui ou presque peut présenter sa candidature, pourvu de s'acquitter d'une somme ridicule permettant d'entrer dans la compétition (200 dollars plus les frais, pourrait-on dire).
C'est comme ça que les membres de l'Academy se retrouvent à voter parmi un petit millier de candidatures (qu'ils n'ont certainement pas vues dans leur immense majorité, évidemment) pour les acteurs, disons ; on parlait ce soir de la candidature d'Anjelica Huston pour son rôle dans Smash, par exemple, et la liste des prétendants à l'Emmy est vertigineuse. A partir de là on peut discuter, se moquer et/ou hausser les épaules en décrétant que ce seront toujours les mêmes qui seront nommés, au choix.
Mais par curiosité, j'ai aussi glissé un oeil à une catégorie moins mise en avant, celle des génériques.
Et parmi les productions qui ont soumis leur candidature dans cette catégorie, il y a un nombre ahurissant de séries qui n'ont même pas de générique !
Je peux comprendre qu'on ne soit pas tout-à-fait objectif sur une performance d'acteur : l'acteur lui-même, ou son entourage, ou la production d'une série, tentent le coup même si l'acteur n'a rien fait d'incroyable, parce que ça coûte pas grand'chose et que, bon, on sait pas, sur un malentendu ou une petite gâterie, ça peut marcher.
Mais comment une série comme GCB ose-t-elle présenter ce "truc" qui dure CINQ SECONDES ?
Tous les génériques soumis au vote n'ont pas forcément du génie, bien-sûr. On pense ce qu'on veut du générique d'Alphas, mettons : il n'est pas mauvais, il n'est juste pas inoubliable. Je comprends honnêtement que la production d'Alphas se soit dit "eh, on n'a pas un générique si mal que ça, tentons !", parce qu'ils ont vraiment essayé de produire un générique avec de la substance, ils ont cherché un thème musical, trouvé un moyen de mettre en scène leur sujet et leur cast... pourquoi pas ? Ils ont bossé sur leur générique, après tout. Même chose pour New Girl, qui vraisemblablement a essayé de faire quelque chose qui introduise bien son univers et ses personnages, tout en tirant partie de sa star. Le générique de New Girl brûle peut-être la rétine, mais il a le mérite d'avoir une existence tangible. Pareil, Suits, bon, clairement c'est pas le même genre de générique que Homeland, mais ça se tient, quand même, de candidater quand on a trouvé le moyen de faire un générique qui a de la gueule, et qui a un petit quelque chose d'emblématique et de difficile à oublier. Sans être du grand art comme le générique de Game of Thrones l'an passé, qui forcément place la barre assez haut (comme beaucoup de gagnants précédents dans cette catégorie, d'ailleurs), Suits n'a pas à rougir de son générique.
Mais GCB ? Je sais que la rubrique s'appelle "main title" et qu'il suffit théoriquement que le nom de la série apparaisse, mais quand on n'a même pas eu le courage d'insérer le nom du créateur, sans même parler du cast, dans ce "générique", on est quand même un peu mal placé pour espérer un Emmy, non ? Ou The Secret Circle ? Ou Smash ? Ou Once Upon a Time, tiens ? C'est un peu comme si dans les catégories des performances d'acteurs, les gens étaient juste apparus en photo lors d'un épisode au lieu de, vous savez, fournir une performance ! Bon alors je sais, Ellen Burstyn a failli réussir à obtenir un Emmy pour un rôle de 14 secondes ; pour la soumettre au vote, il fallait déjà faire preuve d'un certain culot. Mais c'est quand même 9 secondes de plus que le générique de GCB... Je sais pas mais, tant qu'à vouloir être nommé dans une catégorie, encore faut-il avoir quelque chose à y présenter ! Même Lab Rats a plus de raisons de postuler que ces séries !
Dans ce genre de situations, j'ai envie de dire aux responsables de GCB : un peu d'humilité ! Des séries avec des génériques décents n'ont pas postulé (il était bien celui de Death Valley, en comparaison !) ; des séries qui partent avec un avantage critique et un meilleur buzz n'ont pas postulé (sinon moi je vote pour le générique de The Good Wife, tant qu'on y est !). Suburgatory avait un générique de 10 secondes, il est potable mais la production n'a pas osé le soumettre, c'est plutôt classe position comme comportement.
Evidemment, à côté de Homeland, Luck, American Horror Story, Boss ou Magic City, il va falloir se lever tôt pour que GCB soit nommée dans cette catégorie le mois prochain. On est relativement tranquilles, de la même façon que Rob Lowe ne devrait pas non plus être nommé non plus pour son incroyable performance dans un téléfilm de Lifetime... Mais quand même, vous êtes d'accord avec moi, c'est honteux non ?
La nouvelle de ce weekend, en Australie, est un projet de remake. Ca n'a l'air de rien, là, comme ça, parce qu'il s'agit d'un remake pour une série australienne que personne ici ne connaît, et pourtant, c'est d'un véritable morceau d'histoire télévisuelle dont je m'apprête à vous parler, ce qui ne gâche rien de ce nouveau post Love Actuality qui, outre vous parler d'actu, va également se montrer éducatif. 'Fin j'espère.
Cette série d'origine, c'est Prisoner, diffusée à partir de 1979 par Ten. Alors, bon, non. Pas The Prisoner (plus connu chez nous sous le titre Le Prisonnier), série britannique internationalement reconnue, évidemment, ni sa version AMC de 2009, sans quoi ce serait trop facile, et pas non plus Prisoner, le dorama nippon de WOWOW, ce qui commence à faire beaucoup de séries de par le monde portant un nom insupportablement similaire.
Bien avant Bad Girls ou Capadocia, la série australienne Prisoner se déroulait dans une prison pour femmes. Le concept n'était pourtant pas nouveau déjà à l'époque : c'était déjà l'adaptation d'une série britannique nommée Within These Walls ; laquelle avait connu un succès modéré sur les ondes australiennes au moment de sa diffusion. Mais apparemment, ça suffisait à inspirer une version australienne. Inspirer seulement, car le modèle de Prisoner allait finir par être bien différent de celui de Within These Walls.
Prisoner commence comme une série hebdomadaire pourtant, comme Within These Walls, et à l'origine, le network Ten en commande 16 épisodes d'une heure. Ces épisodes sont des stand-alones, mais ça n'arrête pas le public, qui est très vite au rendez-vous : apparemment, le spectateur australien est extatique à l'idée de voir une prisonnière se pendre dans sa cellule ou de découvrir comment une autre a sauvagement poignardé son mari dans la douche (façon Psychose). Et je vous passe l'incontournable intrigue lesbienne. Prisoner est extrêmement violente et graphique, c'est clair, mais ça marche. Le succès de la série est tel que cette commande initiale est rapidement portée à 20 épisodes, diffusés à raison de 2 par semaine. Et là forcément ça pose problème en matière de production, car aucune production australienne ne peut soutenir un tel effort.
On est à la fin des années 70 et, à ce moment-là, la télévision australienne est alors encore pas mal étouffée par l'importation de fictions britanniques et américaines. Même si dans les années 60, les autorités ont instauré des quotas de fiction nationale, cela ne change rien au fait qu'il est moins cher d'acheter les droits de diffusion d'une série étrangère que d'en produire localement. Alors, même s'il existe des séries au format hebdomadaire plus classique depuis un bout de temps, ces fictions ne sont pas la norme : le soap est en plein boom dans ces années-là, tout simplement parce que c'est moins cher à produire pour atteindre les quotas de production locale, il n'y a pas à chercher très loin. A partir des années 70, la plupart des séries importantes et innovantes de la télévision australienne se calqueront donc sur le modèle de production et de diffusion des soaps, qu'il s'agisse de séries osées comme Number 96 et The Box (respectivement 1972 et 1794), de séries médicales comme The Young Doctors (1976), ou de soaps plus classiques mais définitivement marquants, comme le sera quelques années plus tard Neighbours (1985), qui est d'ailleurs encore à l'antenne aujourd'hui.
Alors, aussi étonnant que ça puisse paraître vu son sujet, Prisoner va devenir une série carcérale quotidienne. Et devinez qui a créé Prisoner ? La même personne qui a créé The Young Doctors et qui créera Neighbours : Reg Watson. La réponse était donc dans l'énoncé. A l'issue de sa première saison, en 1980, Prisoner commence donc à passer au format soap, et survit incroyablement bien au changement de format ainsi qu'à l'hémoragie d'actrices qui en résulte. Il faut dire que plusieurs des personnages avaient commencé à quitter la série lorsque la commande avait été prolongée, à commencer par Franky Doyle (qui est restée l'une des figures les plus mémorables de la série), mais à partir de la saison 2, cela devient patent. Du coup toute une nouvelle génération d'héroïnes va arriver au coeur des intrigues, certaines ayant été jusque là des personnages secondaires. Parmi elles, Bea Smith allait devenir l'une des figures fortes de la série. Je vous passe tous les détails de son évolution, mais en tous cas, Prisoner va s'achever finalement au bout de 8 saisons et pas moins de 692 épisodes ; et avec une vraie fin, en plus, la production ayant été avertie à l'avance.
L'histoire pourrait s'arrêter là mais Prisoner était devenu un véritable objet de culte. Déjà, la série s'était très bien exportée, même si, en raison de son titre, elle sera rebaptisée Prisoner: Cell Block H pour les USA et la Grande Bretagne, Caged Women au Canada, et Kvinnofängelset en Suède (où apparemment une convention sur la série est encore organisée chaque année). Il y a eu un téléfilm faisant office de spin-off sur l'un de ses personnages les plus emblématiques (Franky Doyle, souvenez-vous), bon, classique, ainsi qu'un remake américain qui, hélas, n'aura duré qu'une saison en syndication, et intitulé Dangerous Women... Mais, plus original, Prisoner a aussi été adaptée en pièce de théâtre et en comédie musicale ! Et je ne vous parle pas des bouquins, du 45 tours avec le générique de la série (devenu 1e des charts), et plus tard, des DVD.
Alors du coup, comment vous dire ? L'an dernier, quand le network Ten a lancé un projet intitulé Inside Out, supposé se passer intégralement dans une prison pour femmes, et qu'en parallèle, quand le groupe Foxtel a commencé à massivement rediffuser Prisoner (dont elle avait acquis les droits de diffusion)... les gens ont un peu fait la relation. Il allait clairement se passer quelque chose, sur un network ou sur le câble, mais quelque chose. Depuis le temps qu'on attendait un revival, un remake, un spin-off, un sequel ou quelque chose, ça devait arriver ! Pourtant, Ten a très vite mis son projet Inside Out entre parenthèses ; il devait être diffusé en 2011, et finalement on n'en a jamais vu la couleur. Les désaccords avec l'équipe créative étaient apparemments trop forts, car avec une commande de 6 épisodes, la production envisageait de faire une série bien à part, quand Ten voulait absolument en faire un dérivé de Prisoner. Du coup, Inside Out a fini au placard l'été dernier.
Par contre, hier, et ça c'est donc la grande nouvelle, Foxtel a annoncé avoir mis en chantier Wentworth (l'ironie de l'appellation de cette série n'aura pas échappé aux fans de séries carcérales), produite par la même société de production que Prisoner (aujourd'hui rachetée par Fremantle), et supposée être une version révisée et moderne de Prisoner. On devrait y assister à l'arrivée de Bea Smith en prison, et assister à sa montée au pouvoir au cein du fameux bloc H. Le cast devrait être annoncé avant la fin du mois et le tournage, à Melbourne, commencer sans trop de délais, afin d'être diffusé sur W (la chaîne qui proposait déjà Spirited) avant la fin de l'année. Et sur le câble/satellite s'il vous plait, donc avec une certaine liberté.
Il faut cependant noter que, si les rediffusions de Prisoner, 30 ans après, continuent de faire des audiences très décentes, le public est forcément un peu réticent à l'idée d'avoir droit à un remake. La série marche donc sur la corde raide et est attendue au tournant. Mais à l'heure où notre Ozmarathon est en pause (conséquence indirecte du Black March), je vous avoue que la perspective d'une nouvelle série carcérale me réjouit. Hélas, la conséquence directe du Black March, c'est que je n'ai jamais cagoulé d'épisode de Prisoner et que maintenant ça va devoir attendre le mois d'avril...
Voilà deux jours que je tente laborieusement de rassembler mes esprits pour vous faire un petit world tour. Mais entre ma passion pour les tartes et le besoin de dormir au moins trois heures par jours (quitte à rêver d'encore plus de tartes), c'est un peu difficile. Ne désespérez pas, vous aurez un world tour particulièrement copieux avant la fin de la semaine. Dans l'intervalle je voulais revenir sur la nouvelle qui est tombée aujourd'hui : Antena3 a annulé la série historique Toledo.
Ou plutôt, comme le disent sobrement les Espagnols : elle ne l'a pas renouvelée pour une deuxième saison (le terme cruel d'annulation étant uniquement destiné aux séries pendues haut et court en place publique, comme Plaza de España, mais on y revient dans le world tour). On n'est pas des bêtes, on n'annule pas nos séries ; on se contente de ne pas les renouveler. Pensée magique.
Sur le papier, Toledo avait pourtant tous les atouts dans sa manche. Jugez plutôt : un contexte historique, une distribution comme issue des rêves les plus humides du public adolescent (Maxi Iglesias et ses méchants yeux bleus, venu de Física o Química puis Los Protegidos ; le blond Jaime Olías, issu d'Ángel o Demonio), un budget pas piqué des hannetons, une promo de malade, et un contexte historique. Pardon si j'insiste mais, si les séries en costumes ont la côte un peu partout sur la planète, il faut dire qu'en Espagne, ça prend des proportions industrielles.
Si vous aimez les fictions historiques, laissez tomber tout ce que vous étiez en train de faire et prenez le premier vol pour Madrid, vous vous rendrez un service. C'est quelque chose que j'avais déjà pu aborder avec vous, d'ailleurs, quand j'avais commencé à me frotter à la télévision espagnole (notez d'ailleurs que pour l'instant, celle-ci arrive seconde dans mes préférences européennes après le Royaume-Uni). Mes tests parallèles de pilotes historiques provenant de 3 chaînes différentes (à savoir Tierra de Lobos, Aguila Rojas et Hispania) avaient abouti à la conclusion émerveillée que, sans pour autant brader l'individualité de ces séries, le courant historique en Espagne possédait des règles très précises qui conduisaient systématiquement au succès. Eh oui la fiction espagnole, bien que fort dynamique en général, et proposant en définitive une variété décente de programmes prêts à satisfaire une plutôt large palette de publics, a quand même deux grands amours en ce moment : les séries historiques, et les fictions adolescentes fantastiques, genre El Internado ou justement... Ángel o Demonio (sachant que Twilight n'y est probablement pas étranger, mais pas uniquement). Que le monde est petit. L'annulation de Toledo est en fait symptômatique de quelque chose : ce succès n'est plus systématique. Les deux modes en question sont en train de doucement péricliter, et il n'est pas encore très clair pour l'instant de savoir par quoi elles vont être remplacées ; en ce début d'année, le succès de Con el culo al aire et la persistance d'Aída laissent penser qu'on se dirigerait vers des comédies "populaires", mais c'est encore un peu tôt et peu pour le dire avec certitude.
Mais lorsque le projet Toledo est lancé officiellement à la fin de l'été, ça, Antena3 ne le sait pas encore. Elle pense avoir fait une affaire en or, parce que les séries historiques marchent. Globalement. Bon, euh, ouais, ya des ratées ici ou là, mais ça on n'y peut rien, disons qu'en général ça fonctionne bien ; c'est un peu comme CBS se disant "ouais, les séries policières, ça marche bien, donc go, on en commande encore plus". Personne n'irait dire à CBS que ça fait quelques temps que ça marche bien, que ça va finir par ne plus marcher si bien, et qu'il vaudrait ptet mieux faire quelque chose d'autre avant que ce ne soit la catastrophe. Personne n'irait même rappeler à CBS les quelques cas où ça n'a pas marché. CBS a raison de battre le fer tant qu'il est chaud. Sauf qu'un jour l'accident se produira. Et pour les séries historiques espagnoles, ça aura duré bien moins que 10 ans...
Tournée à l'automne 2011, Toledo jouit donc d'un budget plus que confortable (de quoi payer son cast, mais aussi 1200 figurants et les costumes tous neufs qui vont avec), de décors à tomber par terre alors que toute une ville médiévale a été reconstituée spécialement pour la série (1500m² sur mesure), d'un bon buzz, et de l'assurance des productions qui n'ont aucune raison de douter d'elles-mêmes. Alors, hein ? Pas de raison de craindre le pire !
Premier soucis à l'horizon : une sombre histoire de plagiat. Une série curieusement similaire a été soumise à Antena3 sous le nom de La Espada y la Cruz, et le soucis c'est que c'est franchement trop similaire pour ressembler à une coincidence ; les développeurs de La Espada y la Cruz portent donc plainte. Le tournage est temporairement mis en pause en attendant qu'un juge se prononce, entrainant quelques pécadilles financières. Mais Boomerang, qui produit la série et qui en a vu d'autres (elle produit ou a produit El secreto de Puente Viejo, Física o Química et Los Protegidos pour Antena3, c'est une affaire de confiance), reprend vite le chemin des studios après ce bref intermède, lorsque la cour finit par statuer en faveur de la défense. Second soucis à l'horizon, les audiences du pilote, diffusé le 10 janvier dernier. Ce n'est pas un mauvais score (un peu plus de 3,5 millions de spectateurs, et 19,7% de parts de marché) mais ce n'est pas épatant, pour un lancement. De là le troisième soucis a découlé, à vrai dire. L'Enfer d'Antena3 a commencé quand, semaine après semaine, les chiffres ont baissé de façon constante, tout ça pour atteindre un très piteux 11,8% de parts de marché le 28 février (2,1 millions de spectateurs, son plus bas score historique à ce jour). Le 9e épisode, diffusé le 6 mars dernier, reste très insuffisant alors que seulement 2,3 millions d'Espagnols se réunissent devant leur télévision (pour un résultat de 12,8% de parts de marché). On n'était pas partis de très très haut, mais Toledo aurait encore pu s'en tirer à bon compte en perdant peu de spectateurs ; là, c'est l'hémorragie. Heureusement qu'étant donné son budget, Antena3 n'a commandé que 13 épisodes ; la série achève de boucler les dernières scènes à mettre en boîte au moment où nous discutons, et hop, dans quelques jours, on replie tout et on rentre à la maison. Evidemment ça n'a pas aidé qu'en face, les chaînes concurrentes n'aient pas fait de quartiers. Face aux matches de la Copa del Rey par exemple, pas facile-facile de rivaliser, et on l'a vu avec La Fuga d'ailleurs qui a eu exactement le même problème. Face à du foot. En Espagne. A-t-on idée.
Alors Toledo, un cas isolé ? Bah j'aimerais vous dire que oui, mais c'est plutôt la victime la plus frappante et la plus récente de l'hécatombe qui sévit parmi les séries historiques, et Antena3 est un peu en première ligne pour a avoir largement tiré sur la corde. Ainsi, les audiences de Hispania, autrefois fer de lance d'Antena3, ont chuté gravement en 2011, au point de passer d'une moyenne de 4,3 millions de spectateurs pendant la première saison, à 2,7 millions, toujours en moyenne, pendant la saison 2. Du coup le personnage principal d'Hispania a été tué sauvagement dans un effort désespéré pour ameuter les spectateurs friands d'émotions fortes, et un court spin-off de conclusion, Imperium, sera diffusé dans le courant de l'année en guise d'épilogue, histoire d'essayer de sauver les meubles. Tout n'est évidemment pas perdu pour Antena3, dont la série Gran Hotel s'est avérée être une réussite, bien qu'ostensiblement inspirée par le succès de Downton Abbey (y compris en Espagne). Cette série historique se passe néanmoins plus près de nous que la plupart des séries historiques espagnoles qui ont fait les audiences mirifiques de ces dernières années, et elle apporte une touche toute personnelle au mélange des clients et du personnel de l'hôtel de luxe où se déroule l'histoire, en ajoutant une mystérieuse disparition sur laquelle enquêter. Gran Hotel est d'ailleurs promise à une saison 2, comme quoi tout ne va pas SI mal. Non, tout n'est pas sombre, mais il n'empêche que Toledo est la preuve que quand on lance trois à quatre séries par an et par chaîne pour simplement suivre une mode ou deux, ça fait des dégâts assez vite, et ça rend la mode encore plus éphémère qu'elle ne l'est déjà par défintion. Le public espagnol s'est vite lassé des séries historiques ; normal, avec une nouveauté tous les 3 mois ou presque...
La leçon est-elle apprise ? Hélas, il semblerait que non.
Je vous ai dit un peu plus haut que les séries fantastiques pour adolescents étaient l'autre marotte des spectateurs espagnols. Le grand projet d'Antena3 pour le courant de l'année 2012 s'appelle Luna, el misterio de Calenda, créée par la même équipe que pour El Internado, dans laquelle une jeune fille suit sa famille composée d'une juge et d'un garde national, pour aller s'isoler dans un patelin pourri et mystérieux où elle va rencontrer le frisson de peur et d'amour, puisque des phénomènes étranges s'y produisent... Pour cette série, c'est toute une ville qui a été construite par la production, avec un bar, une école, un tribunal... tout ça sur 1300m². Brrrr... cette histoire d'horreur a un air de déjà entendu.
A chaque rentrée, les pilotes nous tombent par centaines dans les bras, ne demandant qu'à être regardés. De la plupart, je ne tire qu'un post, m'attardant sur la banalité de l'intrigue, le peu d'intérêt de ses personnages, l'indigence de ses dialogues ; ou, quand vraiment les choses se passent mal, je vous entretiens de l'abomination de tout ce qui le compose. Après quoi vous n'en entendez plus jamais parler, pas dans le coin en tous cas. Il y a certaines séries qui s'en tirent mieux que d'autres : le pilote de celles-là m'a plu et je vous en reparle de bonne grâce, une fois, deux fois, parfois plus, à la tête du client, histoire d'enfoncer le clou et vous inciter, si vous ne l'aviez pas encore fait, à tenter la série à votre tour. Si on a de la chance, une saison plus tard, j'en fais un post To be continued... pour vous rappeler de vous y remettre pour une deuxième saison, des fois que vous ayiez oublié dans l'intervalle (bon, pas cette année, je déménageais au mois de septembre et j'ai été obligée de faire l'impasse sur ces posts qui me prennent plus de temps qu'il n'y parait). Et puis parfois, vraiment rarement, il y a une série dont je n'arrive pas à vous parler facilement.
Ca n'a rien à voir avec Prime Suspect ou Charlie's Angels dont je me suis aperçue que j'avais oublié de vous parler (ça sent l'acte manqué). Je les ai évacuées très vite de mon système et n'y ai plus jamais repensé, sauf en faisant le point sur mon défi de la rentrée avec Scarlatiine (elle regarde tous les pilotes de la saison à condition que j'écrive un post sur chacun ; du coup vous allez pas y couper, ces deux pilotes vont inexorablement faire l'objet d'un post, j'aime remporter mes défis). Ca a plutôt à voir avec le fait que d'une part, même à raison d'un post par jour, je n'arrive pas à écrire sur autant de choses que j'en regarde, et que d'autre part, j'ai été particulièrement occupée ces derniers jours (vous verrez bientôt par quoi). Et puis surtout, pour bien parler de quelque chose qui vous a collé à votre siège, il faut du temps.
Je ne pouvais tout simplement pas balancer un post sur le pilote de Boss, comme ça, en rentrant du boulot, un soir, mine de rien, sur l'air de "ah tiens j'ai quoi de prévu aujourd'hui sur le blog ? Rien ? Oh bah je vais griffonner un truc vite fait sur Boss". Non. Non, non, non et non, pas pour Boss. De la même façon que j'ai eu besoin de prendre le temps de parler de Homeland, j'ai attendu d'avoir un peu de temps pour Boss, avant de sortir son post de l'état de brouillon dans lequel il dormait depuis près de deux semaines. Ce qui implique que j'ai déjà vu le deuxième épisode quand je commence à vous en parler, mais tant pis. Au moins ça ne fait que confirmer mon sentiment initial vis-à-vis de la série.
Vous commencez, j'imagine, à comprendre l'ampleur de Boss pour moi en cette rentrée. Des bonnes séries, il y en a eu cet automne. Mais une baffe comme celle-là ? Même dans The Slap on n'en voit pas.
Alors pardonnez le langage, mais il faut que ça sorte, maintenant qu'on y est. Putain mais quand ils ont vu le pilote, les exécutifs de Starz ont du avoir la trique de leur vie. Les mecs qui bougent pas de leur screening room pendant 20mn en attendant que ça passe, tellement ça a dû leur faire drôle de savoir qu'ils avaient payé pour un pilote de ce calibre et qu'ils allaient enfin entrer dans la cour des grands. Ah bah je vous le confirme les mecs, c'est autre chose que Spartacus ! Les Emmys vont être palpitants en 2012, il va y avori du monde pour s'attaquer au trône de Mad Men, parce que bordel, tu peux pas ignorer une série comme celle-là. Et rien que cette pensée a dû rallonger de 10mn le séjour dans la screening room des mecs de Starz, parce que ça doit faire un effet de malade de se dire que ça y est, on tient quelque chose de puissant.
Pour tout vous dire, si j'avais été un homme, il est probable que le visionnage du pilote de Boss m'aurait fait un effet similaire. J'ai fini le pilote sur les rotules, le souffle coupé, la tête bourdonnante. J'avais des trucs à faire, des mails plein la boîte de réception, des chats criant famine, mais j'étais incapable de me lever à la fin de l'épisode et reprendre ma vie comme si de rien n'était. Il m'a fallu quelques minutes, moi aussi, les doigts encastrés dans les accoudoirs de mon fauteuil, pour accuser le coup. Des pilotes qui font cet effet-là, on n'en voit pas tous les ans. Même pas une fois tous les deux ans. Je ne reviens pas sur ce que j'ai dit, j'ai eu des coups de coeur en cette rentrée et j'aime toujours autant Homeland, Suburgatory par exemple, et quelques autres, chacun dans sa catégorie. Mais là, quand même, on parle du niveau au-dessus quand même, de l'orgasme téléphagique pur, de ce petit truc qui se libère dans votre cerveau et innonde votre cortex quand vous avez été bluffé et que vous vous avouez vaincu. Sur ce pilote-là, il sera impossible de dire du mal. La perspective-même de se montrer critique est irréaliste.
Mais je le reconnais, il y a un facteur supplémentaire par rapport à Homeland, pour rester sur notre exemple : l'effet de surprise. Homeland ne pouvait pas vraiment être mauvais une fois qu'on avait vu ce que le pilote de Hatufim faisait de son sujet ; il y avait des risques dûs à l'adaptation, des risques dûs aux axes et personnages nouveaux, et bien-sûr la grande inconnue des acteurs qui peuvent parfois tout changer ; c'est sûr, mais globalement on va être clairs, Homeland était obligé d'être au moins convaincant, peut-être même bon, d'office, d'emblée, sans même l'avoir vu c'était évident. Dans ma liste des séries que je n'attendais pas spécialement, par contre, celle que j'attendais encore moins que les autres, c'était Boss. Kelsey Grammer, que j'ai en h.o.r.r.e.u.r depuis que j'ai posé les yeux sur Frasier ? L'insupportable Connie Nielsen ? Une ancienne de Beverly Hills ? Et deux acteurs ayant été liés de plus ou moins près à The Playboy Club ? Jamais je n'aurais parié un rond sur cette série... même avec ce pitch engageant (et pourtant j'ai une grand affection pour Troy Garrity). Mais le sucker punch géant, quoi. Pas vu arriver, celui-là, vraiment pas.
Parce qu'au final, ces gens-là en qui je ne croyais pas nous offrent, tous, sans exception, une performance incroyable. Et par-dessus le marché, comme si ça ne suffisait pas, Boss est, certainement, en fait ça ne souffre pas la discussion, le drama le mieux réalisé de la saison, et de loin. C'est un point sur l'horizon pour les autres séries de l'automne. Je sais pas comment vous dire. C'est juste immense.
C'est brillant, mais pas juste parce qu'il s'agit de politique et qu'une série sur la politique ne peut pas se permettre de ne pas être intelligente (c'est la même règle que celle qui s'applique aux séries légales). C'est brillant parce que rarement une série aura aussi bien dépeint l'humanité de ses personnages, mais une humanité si incroyablement camoufflée qu'elle s'offre à la fois avec une grande indécence et une grande sobriété. Chaque personnage est magnifique, et participe à un puzzle qui va bien au-delà de la simple série politique. Là où il a fallu toute une saison à A la Maison Blanche pour mettre en balance ses objectifs intellectuels et la dramatisation de ses personnages (merci Rosslyn), Boss vous fait ça avec brio en moins d'une heure et sans jamais perdre son équilibre. Et pendant l'heure suivante, on découvre qu'on n'en savait pas autant sur eux qu'on ne le pensait. C'est immense ce qui se passe avec l'écriture des personnages de Boss.
Avant d'être une série sur la politique, Boss est donc avant tout une série sur le rapport que les personnages ont à la politique, comment elle les abime, comment elle les transforme, comment elle les tient. Le couple du maire et son épouse offre un ballet macabre de deux personnes que le pouvoir politique a altérés quasiment jusque dans leur ADN. Leur entourage direct n'est que dissimulation, frustration, docilité feinte. La seule personne qui pourrait être "vraie" dans leur vie en a été éjectée avec la plus grande des violences. Les intrigues strictement politiques sont d'un cynisme sans commune mesure. Que ce soit le gouverneur ou son opposant, le maire tire les ficelles depuis son bureau avec un plaisir à peine déguisé, mais avec une intelligence aigue et un sens de l'anticipation terrifiant. La partie d'échecs est comme jouée d'avance, et c'est ce qui fait que la maladie du maire arrive si fort à propos. Cette maladie justement est dépeinte avec le même génie que, dans Homeland, peut l'être l'état psychiatrique de Carrie. Boss est prêt à accompagner le malade à tous les stades et s'attarde sur les manifestations pour le moment éparses de son état, pour l'instant si bégnines, encore si invisibles à l'oeil de ceux qui ne sont pas dans la confidence. Enfin, pour toutes les séries sur la politique où les journalistes étaient asservis au pouvoir, pour toutes les séries où les journalistes étaient dépeints comme des pantins sans cervelle, Boss réclame vengeance. L'investigation du journaliste n'est pas celle de quelqu'un qui cherche juste le scoop, elle est animée d'idéaux sur la profession qui remettent les choses en place, mais qui restent réalistes.
Il n'y a rien dans Boss qui ne soit autre chose que la perfection incarnée pour un drama. La nuit, dans leurs rêves les plus fous, les showrunners rêvent qu'ils font aussi bien. Pas étonnant que chez Starz ont ait commandé une deuxième saison alors que la première n'avait même pas commencé. Un tel bijou nous rembourse de chacune des minutes insupportables passées devant Whitney, The Secret Circle, ou Revenge. A la limite ça valait presque le coup de se cogner des épisodes pareils si c'était pour pouvoir mieux apprécier ceux de Boss.
Et vous savez le pire ? Pile quand je pensais avoir repris le contrôle, j'ai vu le deuxième épisode, et je me suis repris une mornifle. C'est qui le patron ? Je vais vous le dire, moi, qui c'est le patron, cette saison.
Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche Boss de SeriesLive. A ne pas confondre, évidemment, avec le dorama du même nom.
Premier jour de juillet, l'heure pour nous, comme vous vous y attendez certainement si vous fréquentez un peu ce blog, de faire le point sur les nouveautés nippones de l'été. Et non, je ne fais pas la même chose pour la rentrée américaine, parce que d'abord je fais ce que je veux, et ensuite parce que c'est quand même plus pratique comme ça. Et puis de toute façon c'est pas ça qui manque sur le net pour les USA. Alors que pour le Japon...
Donc voilà à quoi s'attendre cet été ; j'ai essayé d'être exhaustive, donc forcément il en manque.
En quotidienne
- Asu no Hikari wo Tsukame - saison 2 (Fuji TV) L'histoire : un centre conçu pour aider les jeunes à gérer leur problème... aide une jeune fille à gérer ses problèmes. L'avis : c'est pas tous les jours qu'on voit une série quotidienne nippone être renouvelée (déjà que des séries quotidiennes nippones, yen a pas 712 chaque saison). Mais comme justement, ce genre de série, j'ai du mal à me les procurer puis à tenir la longueur, donc hélas, ce sera sans moi. Mais je voudrais pas dégoûter les autres, alors si le coeur vous en dit, ne vous fiez pas à moi ! > A partir du 4 juillet à 13h30
Lundi
- Zenkai Girl (Fuji TV) L'histoire : une jeune avocate qui souhaite progresser professionnellement se retrouve avec, oh horreur, la responsabilité de garder la fille de 5 ans de sa boss. Sa promotion en dépend... et bientôt, sa vie sentimentale aussi, lorsqu'elle va rencontrer à la maternelle un séduisant père divorcé. L'avis : j'apprécie les tentatives de Fuji TV pour innover dans la romance du lundi soir. J'apprécie... mais je suis pas sûre de regarder. Enfin on verra. > A partir du 11 juillet à 21h00
- Piece Vote (NTV) L'histoire : un homme sans histoire se trouve embarqué dans une émission de télé-réalité extrême lorsqu'il est accusé d'avoir tué son frère. Prisonnier avec quelques autres "candidats" sur un bateau, sa vie privée jusque là discrète va être mise à jour devant tout le pays. L'avis : wow mais NTV ça déchire ce pitch ! Mais qu'est-ce qui se passe, mais c'est génial ! Bon, encore faut-il que ce soit bien fait mais, wow quoi ! > A partir du 4 juillet à 23h58 (ça rigole pas, les horaires des chaînes nippones)
Mardi
- Zettai Reido - saison 2 (Fuji TV) L'histoire : une enquêtrice qui s'occupait jusque là des affaires non-classées est transférée dans une division criminelle "classique". L'avis : autant au départ, le pitch pouvait être à peu près original (on appréciera en tous casl e fait que Zettai Reido ait été lancée quasiment sitôt la loi correspondante votée au Japon), autant là, la 2e saison, c'est juste une façon de traire la vache à lait. > A partir du 12 juillet à 21h00
- IS (TV Tokyo) L'histoire : ces deux lettres désignant en fait le terme "intersexuel", c'est-à-dire des personnes dont on ne peut définir si elles sont de sexe masculin ou féminin. Haru Hoshino a été enregistré(e) comme une fille à sa naissance mais éduqué(e) comme un garçon. Naturellement, à l'adolescence, les histoires de cœur s'en mêlent... L'avis : la question que je pose, c'est : pourquoi à l'adolescence ? Pourquoi j'ai l'impression qu'on va se taper des teenageries pour ce sujet ? N'y a-t-il donc pas de Dieu ?! Non ? Ah bon bah ok alors. > Quelque part en juillet à 21h00
- Team Batista no Eikou - saison 3 (Fuji TV) L'histoire : un nouveau système d'autopsie est mis en place, mais il apparait que le département de médecine légale de l'hôpital où il est installé a aussi ses parts d'ombre... L'avis : je vous avoue tout de go que j'avais pas accroché sur le pilote. Du. Tout. Mais des pitches comme ça, ça donne presque des regrets. > A partir du 12 juillet à 22h00
- Kurumi no Heya (NHK) L'histoire : l'une des filles d'une famille de 6 enfants prend en charge sa famille quand le père décide de se faire la malle suite à une aventure. L'avis : ça va être gai, tiens. Enfin bon, faut voir, ça peut être pas mal, sur ce genre de sujet NHK n'est pas trop mauvaise. > A partir du 26 juillet à 22h00
- Arakawa Under the Bridge (TBS) L'histoire : sauvé des eaux par une mystérieuse jeune femme qui vit sous un pont, un homme répare sa dette en devenant le "colocataire" de ladite jeune femme, qui n'exige de lui rien d'autre que de l'amour. L'avis : il parait que c'est un évènement, cette adaptation, rapport au fait qu'il y a déjà du manga, de l'anime, etc... sur ce sujet. Sauf que je touche pas à ces trucs-là, moi, donc je sais pas ce que ça vaut. Ca peut être pas mal si on explore le côté marginal et outsider de l'univers, mais si c'est encore une comédie romantique, je mords. > A partir du 26 juillet à 00h55 (enfin techniquement le 27, mais ne nous lançons pas dans des explications des heures japonaises)
Mercredi
- Keishichou Sousa Ikka 9 Gakkari - saison 3 (TV Asahi) L'histoire : des... du... bah... un commissariat, quoi. L'avis : insérer ici un commentaire sarcastique incluant un jeu de mot sur le terme "poulet". > A partir du 6 juillet à 21h00
- Bull Doctor (NTV) L'histoire : une pathologiste confirmée mais ayant de graves problèmes relationnels au foyer (donc fuyant la maison), et une enquêtrice de la police incapable et désireuse de mener une vie de femme et surtout d'épouse épanouie (mais toujours célibataire), enquêtent sur divers décès mystérieux. L'avis : contrairement à ce que je pouvais éventuellement suggérer dans mon post d'hier, le sexisme, yen a pas qu'à Atlanta... > A partir du 6 juillet à 22h00
- Rokudenashi BLUES (NTV) L'histoire : un jeune lycéen champion de boxe et accessoirement chef de gang se voit empêtré dans toujours plus de combats pour pour se porter au secours de la gent féminine qui l'entoure. L'avis : si ça, c'est pas tiré d'un manga quelconque, alors là ! Mais alors, vraiment quelconque, quoi ! > A partir du 6 juillet à 00h59 (voir ci-dessus)
Jeudi
- Kyoto Chiken no Onna - saison 7 (TV Asahi) L'histoire : les trépidantes aventures d'une femme procureur à Oosaka. L'avis : je sais pas pourquoi mais j'ai jamais vu un seul épisode de cette série, en fait. Dont acte. > A partir du 7 juillet à 20h00 (voir ci-dessus)
- Hi wa Mata Noboru (TV Asahi) L'histoire : la nouvelle mission d'un flic aguerri est de devenir formateur auprès de la bleusaille nouvellement recrutée, et encore pleine d'illusions sur le métier de policier. L'avis : en dépit de mon aversion pour tout ce qui peut être policier, et en fonction du ton choisi par la série, je pourrais bien décider de regarder. Parce qu'au moins, c'est pas des enquêtes. Et parce que c'est supposé être la suite de Saigo no Bansan et que tant de chemin a été parcouru pour sauvegarder le personnage (en changeant tout le reste) que j'ai envie de découvrir pourquoi. > A partir du 14 juillet à 21h00
- Soredemo, Ikite Yuku (Fuji TV) L'histoire : la mort d'une jeune fille en 1996 continue d'avoir des répercussions 15 ans plus tard, pour sa famille mais aussi celle de son tueur. Justement, le frère de la victime rencontre la soeur du criminel... L'avis : pourvu que ça ne devienne pas une romance sur fond de drame-dramatique-qui-fait-pleurer, on devrait tenir là une des valeurs sûres de l'année. J'insiste en particulier sur la présence d'Eita. > A partir du 7 juillet à 22h00
- Meitantei Conan (Fuji TV) L'histoire : une enquête du fameux détective Conan suite au décès d'un homme empoisonné par une mystérieuse organisation. L'avis : j'attends de mes lecteurs les plus érudits en la matière un éclairage critique sur la question. Perso, j'ai jamais mis le nez dans les manga ni anime, donc mon opinion vaudrait pas tripette. > A partir du 7 juillet à 23h58
Vendredi
- Ikemen Desu ne (TBS) L'histoire : remake de la série coréenne Minami Shineyo, dans laquelle un boys band recrute en secret la soeur jumelle de l'un de ses membres. L'avis : si j'ai pas vu la version sud-coréenne, c'est grave ? Non ? Bon bah on va faire assorti, je regarderai probablement pas la version japonaise non plus. > A partir du 15 juillet à 22h00
- Jiu (TV Asahi) L'histoire : les enquêtes d'un tandem de fliquettes aux tempéraments radicalement opposés. L'avis : tout ça c'est bien captivant, mais c'est trop bête, j'ai dentiste ce jour-là. > Quelque part en juillet à 23h15
- Yuusha Yoshihiko to Maou no Shiro (TV Tokyo) L'histoire : un jeune héros part trouver une plante magique capable de traiter une étrange épidémie, accompagné par divers compagnons, dont un sorcier inefficace ou un puissant guerrier. L'avis : on vous l'a dit dans le SeriesLive Show, les séries de fantasy nippones, ça ne court pas les rues, donc : pourquoi bouder ? On verra bien. > A partir du 8 juillet à 00h12
-Ouran Koukou Host Club (TV Asahi) L'histoire : dans l'un des établissements scolaires les plus huppés du Japon, une jeune fille doit intégrer host club masculin pour réparer une dette. L'avis : des adolescents, une fille plongée au milieu des garçons... ne retenez pas votre souffle en attendant mon post sur le pilote. > A partir du 22 juillet à 00h20
Samedi
-Don Quixote (NTV) L'histoire : deux hommes radicalement opposé, l'un effacé, et l'autre un yakuza, collaborent pour réhabiliter des jeunes âmes à la dérive... L'avis : c'est absolument fascinant le nombre de séries sur l'éducation (et ici, la rééducation) au Japon. C'est aussi symptômatique que les séries judiciaires et légales aux USA. > A partir du 9 juillet à 21h00
-Ningen Konchuki (WOWOW) L'histoire : une femme navigue avec une aisance surprenante d'une profession à un autre, se révélant toujours brillante dans chaque univers. Est-elle particulièrement douée...ou capable de s'approprier les dons de ceux qui l'approchent ? L'avis : un thriller de WOWOW, ça ne se refuse simplement pas. Sauf quand ils ne sont pas sous-titrés, évidemment. > A partir du 30 juillet à 00h00
Dimanche
-Tempest (BS NHK) L'histoire : un period drama dans lequel une femme superbe est destinée à cacher sa féminité pour entrer au gouvernement. L'avis : dans le genre gloubiboulga, ça se pose là. Etrange pitch entre la comédie romantique, l'historique et le politique, qui, s'il nous parvient, méritera au moins un test attentif du pilote. > A partir du 17 juillet à 18h45
-Shitamachi Rocket (WOWOW) L'histoire : thriller économique et politique autour de la construction d'une fusée spatiale. L'avis : sur le principe, on est dans le Soratobu Tire : des entreprises et des administrations se renvoient la balle, permettant de découvrir les gros grains de sable dans les rouages de la société. > A partir du 17 juillet à 18h45
- Hanawake no Yon Shimai (TBS) L'histoire : quatre soeurs nées d'une mère extrêmement féminine et d'un père volage ont des soucis avec leur vie privée. L'avis : peut-être le genre de série qu'on regrettera dans 3 mois : ce genre de choses a tendance à mieux fonctionner à long terme. Surtout qu'on y verra Michiko Kichise !!! > A partir du 10 juillet à 21h00
-Hanazakari Kimitachi he - saison 2 (Fuji TV) L'histoire : un reboot/spin-off/sequel de la fameuse comédie romantique lycéenne. L'avis : oh bah ça c'est trop bête, j'ai pas vu la première saison ! A coup sûr, je vais rien comprendre... tant pis, hein, faudra que je m'en passe. > A partir du 10 juillet à 23h00
-Bara Iro no Seisen (TV Asahi) L'histoire : une femme bafouée, trompée par son mari, décide de changer de vie de tout au tout et se lance dans le mannequinat. L'avis : avec ce genre de pitch je m'attends à tout : la série sur la condition de trentenaire divorcée au Japon, le dorama qui dit que quand on veut on peut... on a l'embarras du choix. Hélas, aucune de ces solutions n'est alléchante. > Quelque part en juillet à 23h00
Si, comme toujours finalement, se détachent quelques bonnes idées, globalement le constat est clair : on n'a pas de gros hit assuré comme au printemps, mais d'un autre côté, le printemps n'a pas brillé par son originalité. Les séries qui reviennent ne sont pas exactement des grosses pointures, mais en plus, ya quand même une belle tripotée de séries policières.
Mais l'été dernier, il y a eu la surprise Atami no Sousakan, après tout, alors tout peut arriver, parfois là où on s'y attend le moins. Mais dans l'intervalle, voici les séries sur lesquelles assurément je jetterai un oeil : Piece Vote (Persons Unknown, saison 2 ?), Arakawa Under the Bridge, parce que j'en ai tellement entendu parler que je me dis qu'il doit y avoir une raison, Hanawake no Yon Shimai, j'hésitais au début mais après, en voyant la promo (ci-dessus) je me suis dit que ça ferait une gentille dramédie familiale (bonus non-négligeable : Michiko Kichise), Ningen Konchuki si c'est traduit et que je meurs pas de vieillesse avant la fin, Shitamachi Rocket dans le même ordre d'idée, Soredemo, Ikite Yuku parce que je vais quand même pas refuser une série sur la mort et le deuil, et sans doute quelques autres qui n'ont pas l'air trop mal.
Tout a commencé avec des séries américaines. J'ai regardé toutes sortes de séries quand j'étais petite, à l'époque où la nationalité n'avait pas d'importance. Je ne savais pas faire la différence entre une fiction américaine et une co-production australo-polonaise, et ça ne m'intéressait même pas d'apprendre. D'ailleurs je ne sais pas comment je l'ai apprise, cette différence. On est nombreux à l'apprendre, et je ne sais pas comment ; quelque chose s'insinue dans notre naïveté de jeune spectateur et nous apprend un sectarisme que je ne m'explique pas. Mais que j'ai bien connu, et dont j'ai mis longtemps à me défaire. Toujours est-il qu'arrivée à l'adolescence, je ne jurais déjà plus que par les séries américaines. C'était, sans doute, une question de proportions. Le nombre de séries américaines diffusées à la télévision, à des heures où je pouvais la regarder, ça a sans doute beaucoup joué. De la même façon que j'ai fait partie de la génération qui, avec La Cinq et le Club Dorothée, a intégré certains codes de la fiction animée japonaise, entrebâillant bien des portes pour la suite.
Les premières séries que je me rappelle avoir regardées (et pas simplement avoir vues parce que la télévision était allumée) étaient américaines ; c'étaient des séries comme L'Enfer du Devoir, La Belle et la Bête, MacGyver. Depuis c'est resté. C'est même devenu un leitmotiv : seules les séries américaines étaient dignes d'exister à mes yeux, je considérais que c'était la preuve que j'étais sélective, exigeante, voire même élitiste. J'en regardais d'autres, parfois sans faire exprès (comme Invasion Planète Terre, dont je n'avais pas percuté malgré le logo concluant son générique de fin qu'elle était canadienne), mais quand je savais qu'elles étaient étrangères, c'était avec la conviction qu'elles étaient inférieures.
Il y avait une hiérarchie. Les américaines étaient là-haut, et ensuite on allait décroissant selon les préjugés. Il est à peine utile de préciser que la France se trouvait tout au bas de la pyramide.
Progressivement, j'ai apparemment appris à reconnaître au premier coup d'oeil une production allemande ou britannique. Je pouvais zapper, passer à peine une seconde sur une chaîne, ne même pas lever le doigt du bouton enfoncé de la télécommande, et déterminer la nationalité d'une fiction que je n'avais pourtant jamais vue auparavant. Aujourd'hui je me dis que c'est parce que le catalogue de séries allemandes ou britanniques des chaînes françaises ne se renouvelait pas beaucoup, et que ce que je prenais pour une preuve de nationalité (inférieure, donc) était peut-être simplement d'âge (et quand on a 15 ans, une série des années 70 est forcément inférieure). Peut-être que comparer toute série allemande à Derrick, quand Derrick est l'une des rares séries allemandes omniprésentes sur les écrans français, n'aide pas. Mais peu importe les raisons. Le sectarisme était là.
Quand j'ai lancé ce blog, je regardais déjà quelques séries japonaises de temps à autres. Et j'y étais plutôt attachée. Mais leur brièveté me donnait une excuse pour ne jamais en citer une seule quand on me demandait quelle série je regardais en ce moment, ou quelles étaient mes préférées. C'étaient des sous-séries parce qu'elles ne venaient pas des Etats-Unis, et parce qu'elles ne s'inscrivaient pas dans la durée. Ce n'était pas ce qu'une série était supposée être. Quand j'ai commencé à envisager écrire sur les séries asiatiques ici, ça a été l'objet d'une véritable question pour moi. C'est aujourd'hui assez caractéristique d'aller lire mes posts de l'époque, on peut y sentir la bataille interne contre une certaine honnêteté intellectuelle (je regarde ces séries, j'en apprécie) et mon opinion préfabriquée me dictant de considérer que seule la fiction américaine est digne de mon attention. Petit à petit, les choses ont changé. Elles ont beaucoup changé. C'était une aventure pour moi de me faire de la place sur ce blog aux séries japonaises, puis sud-coréennes, puis asiatiques dans un sens plus large (j'ai évoqué quelques séries indiennes). C'est toujours une aventure. Ces derniers mois, j'ai acheté des DVD venus d'Australie, de Nouvelle-Zélande, d'Islande, de Norvège, d'Israël, du Brésil, de Grande-Bretagne, et j'en passe. J'en ai un d'Afrique du Sud qui doit prendre l'avion sous peu.
Une fois qu'on a ouvert les frontières, il n'y a plus de limites, que des horizons.
Maintenant que c'est si facile pour moi de sauter d'un pays à l'autre ! Je ne me dis plus "c'est polonais, c'est forcément merdique". C'est même un tel plaisir, je me suis libérée de presque toutes mes idées en préfabriqué et c'en est libérateur ! Aujourd'hui c'en est au point où j'ouvre un onglet de mon navigateur et cherche au hasard des idées de séries venant de pays dont je n'ai pas vu la moindre image, juste pour voir ce qui se fait là-bas, parce qu'il se fait toujours quelque chose, et il se fait toujours quelque chose de bien. Il était donc temps de m'attaquer à mon plus grand défi. Ma plus grande aventure téléphagique. La fiction française. A ces mots, le tonnerre gronde, éclairant mystiquement mon visage avant de tous nous replonger dans l'obscurité et le silence, comme dans un mauvais film d'horreur.
La fiction française. Des Julie Lescaut et des Joséphine, ange gardien un peu partout. C'est difficile d'être téléphage et de ne pas être lescaut intolerant. Il y a un minimum de bon goût, quand même, merde, on a sa dignité. Mais sans doute mon allergie à TFHein (seule chaîne supposée être allumée en présence de mon père) a-t-elle joué un rôle important dans ma conviction que les séries françaises étaient en général totalement merdiques.
J'y repensais récemment, après avoir testé plusieurs séries françaises ces dernières années, et en particulier ces derniers mois. Le Visiteur du Futur, Kaboul Kitchen, Hénaut Président, et quelques autres, ont été vues de bout en bout, par exemple, là où si souvent je n'avais pas eu la force, par le passé, d'aller au-delà du pilote (à l'instar de Maison Close ou Hard). Je ne dis pas que j'apprécie toutes les séries françaises que je regarde : il y a encore des Clash, des Workingirls. Mais enfin, j'y travaille, vous savez. J'essaye d'apprendre à ne plus me dire "c'est français, c'est forcément merdique". J'ai encore ce réflexe, je n'ai pas encore fini mon aventure, mais en tous cas, je suis dessus, je planche sur la question. Je me soigne. Je crois que je commence à peine à mettre de l'ordre dans ma tête de ce côté-là. A comprendre pourquoi je suis restée, pendant des années, fermée comme une huître à la simple mention de "série française". Pourquoi j'ai toujours eu cette véhémence, ce rejet violent, lorsqu'il s'agissait de les regarder ou même juste d'en parler.
L'idée qui commence à germer dans mon esprit, et l'analyse est peut-être erronnée, je ne sais pas, mais c'est que je crois que c'est un problème purement identitaire. Je ne me reconnais pas dans une série française. Maintenant, bon, vous allez me dire : "mais enfin lady, tu peux pas nous dire ça alors qu'encore récemment, tu clamais que ce n'était pas l'identification ton but dans la téléphagie". Ah, je vois, oui, alors laissez-moi clarifier, je me suis peut-être mal exprimée. Je ne veux pas qu'une série parle de moi. Mais je veux qu'elle me parle, et pour cela, elle doit parler d'un monde que je reconnais. Et je ne reconnais pas le monde de la plupart des séries françaises. Il ne forme pas un monde cohérent, voilà.
Je regarde des séries japonaises et, malgré leurs différences de ton, de contexte, de sujet, de personnages, de déroulement, c'est toujours clairement d'une série japonaise qu'il s'agit, au sens où je peux me mettre devant mon écran et dire que, ok, d'accord, je peux imaginer être un spectateur japonais et prendre cette série comme si elle m'était destinée. Une série japonaise est faite avant tout pour les Japonais et ça se sent. Culturellement, elle a un sens. Pas parce qu'elle porte nécessairement un message spécifique, ni même parce qu'elle fait preuve de patriotisme, mais parce qu'elle renvoie à cette société des images qui lui parlent d'elle, qui se nourrissent de son identité, de ses codes, et qui en apportent de nouveaux. En tous cas c'est l'impression que cela me renvoie. Je peux regarder une série de fantasy comme Yuusha Yoshihiko to Maou no Shiro (d'ailleurs, bientôt la saison 2), une série historique comme Nankyoku Tairiku, ou une comédie comme Seigi no Mikata, je ne peux jamais douter de ça. Jamais. Mais malgré tout, il en sort toujours quelque chose pour moi d'accessible, et d'universel. Et c'est vrai pour à peu près n'importe quel pays. Alors que je n'en ai pas visité beaucoup "en vrai", pourtant !
Pour avoir intégré si facilement un grand nombre de codes culturels américains à travers les séries US, nous connaissons de toute façon bien ce phénomène ; nous l'expérimentons quasiment au quotidien sans même jamais y réfléchir à deux fois.
Mais quand je pense aux séries françaises que je connais, celles que j'apprécie et celles que je déteste, celles qui m'indiffèrent et celles dont on parle, je ne comprends pas. Je ne comprends pas ce que c'est que d'appartenir à la culture française quand je regarde une série française. Je ne me sens même pas spécialement française quand je les regarde. J'ai l'impression que ces séries ne parlent que d'elles-mêmes, que de leur sujet, mais qu'elles n'ont aucune résonance qui aille au-delà, qu'elles n'appartiennent à rien, qu'elles ne s'inscrivent dans rien. Les exemples les plus extrêmes, comme Julie Lescaut et Joséphine, ange gardien, renvoient, tout au plus, une image remâchée et utopique de la France, et encore, d'une certaine France. Comme un mauvais remake de notre propre identité. Et c'est peut-être aussi un peu (outre les qualités télévisuelles propres de ces "oeuvres") la cause du problème. Aseptisées, javellisées, ces séries ne disent rien de ce que nous sommes, mais murmurent simplement à notre oreille ce que nous voudrions être en tant que société, un endroit où il y a des fermes, des usines, des églises... Je ne connais pas du tout le pays imaginaire où se déroulent ces séries, pas plus que des séries transparents comme Clash. Je ne l'identifie à rien, je n'ai pas de repère.
Je ne cherche pas à généraliser, à dire que le problème de la fiction française c'est ci ou ça. Parler du problème de la fiction française me fatigue, on en entend parler depuis des années sans que rien ne semble jamais résolu.
Non, mon problème avec la fiction française est celui-là (enfin je crois) : la qualité, d'une part, parce qu'un épisode de Joséphine, ange gardien, c'est un peu de la téléphage en moi qui meurt. Et d'autre part, la question fondamentale que je me pose dorénavant : pourquoi suis-je capable de m'imaginer être assise sur un sofa à peu près n'importe où dans le monde, sauf en France ? Pourquoi tant de séries étrangères me semblent-elles universelles, quand je ne parviens pas à me sentir concernée par l'univers d'une série française ? C'est ma piste de réflexion à l'heure actuelle, peut-être qu'en découvrant une façon de trouver ma place dans le monde de ces séries, je trouverai un moyen de les apprécier. Mais c'est un problème que je n'ai pas encore su résoudre et c'est peut-être une fausse piste, je n'en sais rien.
Avec le battage médiatique qui a eu lieu autour du retour d'Engrenages sur Canal+ (et à la faveur d'un achat impulsif de la première saison), j'ai décidé de tenter ma chance avec cette série dont on dit tant de bien. Et j'envisage ensuite de redonner sa chance au pilote d'Un village français (si cette série ne véhicule pas quelque chose à la fois de très français et d'universel, alors laquelle pourra ?). Ce sera mon premier revisionnage de série française. On verra bien si ça prend.
Mais plus j'y pense, plus ça me chiffonne cette histoire. De tous les préjugés que j'avais, malgré tout, malgré absolument tout le reste, celui-ci demeure le plus difficile à totalement laisser de côté. Mais comment Diable se fait-il que j'aie tant de mal avec les séries françaises ?!