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ladytelephagy
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25 avril 2010

Monkey off my back

On le sait tous, la téléphagie, ça ne se commande pas. On fait des projets, des plans, des plannings, tout ce qu'on veut, et au final c'est toujours le cœur qui décide. Un exemple comme un autre : je voulais rattraper mon retard sur Justified cette semaine. Au lieu de ça, je suis tombée sur le pilote de Lucky Louie et j'ai dévoré toute la saison (qui, je vous l'accorde, ne dure que 12 épisodes) en trois jours. Du coup, Justified, ce sera pour une autre fois. C'est pas grave, c'est pas perdu.

Autre exemple : j'avais voulu cagouler Breaking Bad parce que tout le monde parlait de la 3e saison quand je n'avais pas dépassé le stade du pilote. C'était du cagoulage à titre préventif parce que je savais que je n'aurais pas le temps dans l'immédiat, ayant une charrette au boulot. Mais quand une personne de mon entourage m'a annoncé avoir un cancer, finalement, je m'y suis mise en parallèle de mon surcroît de travail (selon l'adage téléphagique qui dit "qui a besoin de dormir quand il y a un épisode à dévorer ?"), et me voilà, deux semaines plus tard tout juste, arrivée à la fin de la première saison (là aussi bien aidée par le fait qu'elle ne dure que 7 épisodes, soyons sincères), et finalement là encore, je n'ai pas vraiment choisi la façon dont ça s'est passé.

BreakingBetter

Donc nous y voilà. Une saison de Breaking Bad. Je vais être sincère avec vous, j'ai parfois douté arriver jusqu'au bout. Parfois, je ne vous cache pas non plus que c'était excellent. Mais il y a eu des instants de découragement, disons-le clairement.

Parce que cette histoire de drogue, vraiment, ça m'agace. Dans mon esprit c'est vraiment de la lâcheté pour éviter de parler vraiment de ce qui tracasse Walter. On insinue des choses, on montre quelques réactions qui font penser au spectateur "ah, là, son cancer, il le vit comme ça...", mais globalement on n'entre pas assez dans le sujet à mon goût. D'un autre côté, j'ai des raisons un peu particulières de regarder la série et j'en suis consciente. Mais enfin, quand on a des scénaristes de talent, des acteurs incroyables et tout ce qu'il faut dans son sujet pour explorer un sujet difficile, je trouve dommage qu'on se cache régulièrement derrière des intrigues... lâches, je ne trouve pas d'autre mot.

Je ne dis pas que j'ai forcément trouvé mon compte dans les scènes médicalement consacrées au cancer, une chimio ici, un rendez-vous avec l'oncologue là, non, c'est pas ça qui me manque. Ces instants-là me semblent de toutes façons impossibles à transformer en morceaux de génie, trop de fictions mielleuses sont passées avant dans ces poncifs des cheveux qui tombent, de la perf qui n'en finit pas, des rayons et de tout le bazar.
Mais ce qui me manque encore beaucoup, c'est de voir Walter face à son cancer.

Il me semble le fuir, en fait. Au début je pensais que c'était un cerveau rationnel, cet homme. C'est un scientifique après tout. Et que du coup, il rationalisait le temps qui lui restait à vivre et que c'était la cause de son comportement. Mais en fait, non. Cet homme-là, il voudrait faire comme si le cancer n'existait pas. Il n'a que ça en tête pourtant, mais il voudrait juste faire comme si son cancer était quelque chose d'abstrait, juste une date dans le calendrier. Il est tout entier tourné vers sa lubie financière parce qu'il ne veut pas, il refuse, il rejette de tout son être la question du cancer. Ce cancer qui le change physiquement et psychologiquement, il voudrait faire comme s'il ne l'atteignait pas, comme s'il était plus fort que lui.
Combien de temps ça peut marcher, ce plan-là, Walter ? Combien de temps tu vas trouver dans le compte à rebours la force de franchir les limites ? C'est bien ce que tu retires de cette expérience, la liberté que tu t'inventes grâce à cet évènement de ta vie qui a fait tomber les barrières, mais ça ne peut pas être comme ça éternellement.
C'est ça qui me déçoit. Je voudrais savoir ce qui se passe dans la tête de Walter, mais lui-même refuse d'y penser, alors il m'en refuse l'accès. Ça me frustre beaucoup.

Restent deux autres angles qui sont plus élaborés par cette première saison et dont on ne doute pas qu'il vont s'épanouir ensuite, et ce sont les axes de la série qui, si on peut le formuler ainsi, me consolent de ma privation.

D'abord, il y a le thème derrière le pitch lui-même. La morale et la loi. Comment elles s'ajustent à ce que nous vivons. La fin justifie les moyens, ou du moins c'est la thèse de Walter (explicitement contredite par Hank dans l'épisode du baby shower, mais en-dehors de ça guère discutée pour le moment). Quand on n'a plus rien à perdre, ou du moins, quand on croit qu'on n'a plus rien à perdre, que signifie encore la morale ? Quelles sont les limites de la loi qui cessent de s'appliquer à celui que plus rien ne retient, qui a passé un cap ?
On sent la bascule progressive que fait Walter. La façon dont il semble s'embarquer dans cette histoire de drogue sur un coup de tête, réalisant ensuite ce que cela va lui coûter moralement quand il faut tuer un homme. Et quand arrive le moment d'affronter l'homme le plus dangereux qu'il ait rencontré jusqu'à présent, plus rien ne le retient. Il ressent encore la peur, l'inquiétude et la compassion, mais quelque chose a définitivement lâché, comme si un lien qui le reliait à l'humanité était rompu, et qu'on l'avait regardé s'élimer progressivement. C'est un axe fascinant.

Que se passerait-il si... ça arrive... si son cancer entrait dans une phase de rémission ? Un cancer, ça évolue. Parfois on parvient à le bloquer ne serait-ce que temporairement. Certains parlent de rémission totale (personnellement je constate qu'en cas de rémission soi-disant totale, les médecins insistent pour faire des contrôles de routine réguliers, et d'ailleurs les 5 premières années suivant la rémission, c'est pour ainsi dire obligatoire). Walter pourrait-il retisser ce lien avec la partie de l'humanité qui vit dans le droit chemin ? Sans parler de redevenir cet homme soumis et faible qu'il était avant son cancer, pourrait-il faire une croix sur toutes les libertés qu'il prend avec la morale et la loi ?
Ça pose sincèrement question.

Et puis, l'autre axe, c'est ce tandem entre le vieux en fin de course, et le jeune qui a du mal à s'engager sur le chemin de la vie. Jesse est encore un enfant dans sa tête (et j'ai à ce titre beaucoup aimé l'épisode dans lequel, par réflexe, il retourne chez ses parents, dormir dans son lit comme un bébé et mettre la table sagement). Évidemment, l'ascendant de Walter sur Jesse est flagrant dans le domaine du business : bien que Walter ait tout à apprendre du trafic de drogue, il passe son temps à diriger la façon dont le tandem va mener ses affaires. Cet ascendant prend parfois, indirectement, des airs initiatiques. Sans chercher à remettre Jesse dans le droit chemin (ce serait un comble), Walter prend parfois le visage d'une figure paternelle tentant de ramener le petit à une certaine version de la raison. On n'en fera probablement jamais un type normal, de ce Jesse, mais une fois de temps en temps, il lui faut quelqu'un pour l'obliger à grandir un peu. J'aime cette dynamique qui s'installe progressivement entre les deux, et qui reste réaliste dans ce que Walter peut apporter humainement à Jesse.

Oui, après 7 épisodes, il y a beaucoup de choses que j'ai appris à apprécier dans Breaking Bad. Mais il y en a encore sur lesquelles je suis insatisfaite. Zut de zut, peut-être qu'il me faudra encore 13 épisodes de plus pour crier moi aussi au génie. Bon bah, j'me dévoue, hein...

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche Breaking Bad de SeriesLive.

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17 mars 2010

[EXCLU] Interview du scénariste de la série coréenne A Man Called God

Aujourd'hui, c'est une exclusivité assez énorme que je vous propose : j'ai pu obtenir du scénariste d'une série coréenne une interview téléphonique. Lui, moi, des kilomètres de fils et beaucoup de questions après le visionnage du pilote, que je me suis empressée de regarder afin de pouvoir soutenir la conversation.

Je ne vous cache pas que je suis assez fière d'avoir réussi ce gros coup qui, autant le dire, est absolument unique sur la blogosphère téléphagique francophone. C'est du grand journalisme, la voilà la vérité.

Je vous propose donc ci-dessous l'intégralité de cette interview avec Hong Ku Lee, scénariste de la série Shinira Bulriwoon Sanai, alias A Man Called God pour ceux qui ne pratiquent pas le Coréen couramment.

AManCalledDemon

lady - Monsieur Lee, bonjour. Merci de l'honneur que vous me faites. Je voudrais commencer par une question simple : pouvez-vous résumer pour mes lecteurs l'histoire de la série ?
Hong Ku Lee - Bien-sûr : c'est l'histoire d'un homme profondément marqué par un acte terrible qui s'est produit dans son enfance, et qui a développé une haine féroce envers les assassins de ses géniteurs ; doté d'une force phénoménale et d'un caractère en acier trempé, mais aussi accompagné d'amis loyaux qui l'aident dans sa quête, il a décidé de triompher de la tyrannie moderne à sa manière.

lady - Oui donc c'est l'histoire d'un mec qui veut buter plein d'autres mecs, si je comprends bien ?
Hong Ku Lee - C'est une autre façon de le dire.

lady - Quel est votre message à travers cette série ?
Hong Ku Lee - Il s'agit essentiellement d'explorer les profondes abysses où s'égare l'âme humaine lorsqu'elle est aveuglée par la vengeance, mais je veux aussi dire qu'il y a une part en nous qui nourrit de l'espoir, l'espoir de trouver la paix et de ne plus être tourmenté par ses démons.

lady - Ah, il y a une histoire d'amour ?
Hong Ku Lee - C'est amusant que vous en parliez parce que, en effet, il y a une histoire d'amour dans cette série. Mais évidemment les choses ne se passent pas toujours comme on le souhaiterait, et les personnages ne comprennent pas tout de suite l'ampleur des sentiments qu'ils ont l'un pour l'autre... Il faut dire que les circonstances ne les y aident pas vraiment et que la vengeance du protagoniste principal a tendance à justement l'aveugler.

lady - D'accord, je vois. Ils vont se croiser pendant plusieurs épisodes avant de réaliser leurs sentiments l'un pour l'autre alors ?
Hong Ku Lee - Quelle fine analyse de mon œuvre ! Comment l'avez-vous deviné ?

lady - J'ai triché : j'ai écouté ce qu'il se disait. Quand la grande perche a tapé une crise de jalousie, j'ai connecté les points et...
Hong Ku Lee - Quel incroyable sens de la déduction ! Si vous aimez la stimulation intellectuelle, alors vous devriez être captivée par les questions complexes que pose la série, dans ce cas.

lady - Comme...?
Hong Ku Lee - Eh bien : qui est cet homme ? Qui a tué ses parents ?

lady - Pourquoi a-t-on tué ses parents ?
Hong Ku Lee - Euh, non... Non ça n'est pas la question. On ne va pas se perdre dans ce genre d'inepties. Ce que le spectateur attend, c'est avant tout des intrigues solides, pas de partir dans de bêtes conjectures sans queue ni tête.

lady - Eh oui, bien-sûr. Sur un autre sujet : le pilote se déroule intégralement à Hawaï, est-ce que toute la série se déroule à l'étranger ?
Hong Ku Lee - Dans mon script d'origine c'était le cas, afin de faire comprendre à quel point Michael King est un homme cosmopolite et capable de changer totalement d'identité. Il peut se glisser dans la foule quel que soit le pays, c'est un véritable caméléon. Je voulais appeler la série comme ça au début, d'ailleurs.

lady - Mais voilà : c'était déjà pris.

Hong Ku Lee - C'était déjà pris, oui. Et puis, pour répondre à votre question, la chaîne n'a pas voulu qu'on tourne intégralement à l'étranger pour de sombres questions de budget. Je trouve ça terrible de sacrifier l'art au nom de la rentabilité, mais c'est aussi comme ça que fonctionne cette industrie.

lady - Donc en fait, tout est dans le pilote ?
Hong Ku Lee - Oui ! Les décors somptueux, les voitures et les bateaux de rêve, les décors créés numériquement... même les jolies filles, on n'a pu en payer que le temps du pilote. Après, plus rien, kaput, niet, nada, que dalle, foutu.

lady - Du moment que le contenu n'en pâtit pas...
Hong Ku Lee - Non, et heureusement ! J'ai veillé à ce que la qualité reste la même.

lady - Comme dans la scène où le gentil et le méchant se battent, et pendant laquelle la jolie journaliste prend des photos sur le pont du bateau ?
Hong Ku Lee - Comme celle-là, oui.

lady - Et comme dans la scène où le héros emmène la jolie journaliste qui ne sait pas nager sur sa planche de surf et l'abandonne à la distance infranchissable de 200m de la côte ?
Hong Ku Lee - Oui, c'est un excellent exemple, celle-là aussi.

lady - Et aussi, comme dans la scène d'ouverture qui dure 2mn30 et où le perso principal fait du saut en parachute, de l'équitation et un combat à l'épée sans qu'il n'y ait de dialogue ?
Hong Ku Lee - Oui !!! Oui ce sont tous des moments-clés, vous avez tout compris.

lady - Je crois un chimpanzé capable d'en faire autant. Mais revenons un peu sur cette scène d'ouverture. Qu'est-ce qui vous a donné l'idée de faire faire toutes ces choses incroyables à Michael King ?
Hong Ku Lee - C'est quelque chose dont nous avons longtemps parlé avec les producteurs. Je voulais absolument que cette scène soit le miroir du dilemme interne du héros, qui bien qu'étant un homme d'action, possède avant tout une âme fragile qui tente de s'adapter au monde brutal qui l'entoure. Et je crois que nous avons formidablement bien retranscrit le fait que... comment dire ? Que...?

lady - ...Que vous avez le pognon de le faire et que vous ne vous êtes pas privé ?
Hong Ku Lee - Exactement.

lady - Vous m'avez fait parvenir une copie du scénario pour ce premier épisode et je vous en remercie. J'en ai intégralement lu les 7 pages, et je dois vous le dire, il est absolument incroyable parce que le personnage principal ne parle, concrètement, que dans la scène où il confronte l'un des assassins de son père.
Hong Ku Lee - C'est un homme mystérieux, oui. D'autant que le traumatisme de son enfance l'a poussé à un certain mutisme.

lady - Mais ce qui est bien c'est que par contre il a beaucoup de temps d'antenne, alors on le voit souvent, son visage, ses yeux, tout ça... mais on l'entend pas. Un parti-pris artistique ?
Hong Ku Lee - Mais absolument, parce que toute l'émotion passe par son regard !

lady - Les...? Vous dites ? Les motions ?
Hong Ku Lee - Shinira Bulriwoon Sanai est avant tout un plaidoyer pour la non-violence et je pense que c'est assez clair dans le regard de Michael King. Il n'y avait pas besoin de long discours.

lady - Eh oui et puis, sinon, ça diminuait l'impact des scènes d'action.
Hong Ku Lee - Aussi.

lady - Nous citions un peu plus tôt Le Caméléon. Cela signifie-t-il que vous regardez des séries occidentales ?
Hong Ku Lee - C'est nécessaire à l'époque dans laquelle nous vivons, nous ne pouvons pas travailler en circuit fermé, il faut savoir se nourrir des créations venues d'ailleurs.

lady - Quelle est la série occidentale qui, disons, vous sert d'inspiration ? Votre référence, en fait ?
Hong Ku Lee - Oh ! Il y en a beaucoup, mais je dirais... principalement Caraïbes Offshore.

lady - C'est ce qu'il m'avait semblé... Cher Monsieur Lee, je ne vais pas vous retenir plus longtemps. Juste une dernière question, que je me pose depuis le début de notre interview : c'est votre vrai nom, ou c'est un pseudo que vous avez pris spécialement après avoir écrit ce scénario ?
Hong Ku Lee - Non, c'est mon vrai nom.

lady - Comme quoi ya pas de hasard ; merci infiniment et à très bientôt !

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche Shinira Bulriwoon Sanai de SeriesLive.

11 juin 2007

[DL] The Starter Wife

Je me sentais coupable de ne vous mettre que huit secondes de générique pour Traveler alors voici celui, déjà plus imaginatif, de The Starter Wife, dont la structure devrait toutefois vous en rappeler (au moins) un autre. Ou bien au minimum, la dernière image de Molly sortant de l'eau devrait vous évoquer un petit quelque chose...

TheStarterWife_generique_580
Note : lien valable 30 jours minimum. Je reuploaderai si le lien est mort, mais seulement si vous postez un commentaire pour me prévenir !

Bizarrement, en plus du générique pour lequel l'inspiration est la plus évidente, j'ai aussi pensé à celui d'Une Nounou d'Enfer en le voyant. La présence de Peter Marc Jacobson, probablement ?

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture (j'en ai parlé il y a quelques heures à peine, vous étiez où ?!) : la fiche The Starter Wife de SeriesLive.

28 juillet 2008

[GAME] Lost in translation

Je n'avais pas réalisé, quand j'ai lancé la Pitchenette lundi dernier, qu'en déclarant l'un de vous vainqueur, j'allais me faire détester par les 5 autres participants à cette première édition ! Ce sont les risques du métier, certes.
Cela dit, qu'il soit bien clair que j'ai beaucoup hésité (beaucoup !) et que tout le monde est n°2 (mais ça n'ouvre droit à aucun cookie à la myrtille, désolée). Mais bon, tout le monde est bien conscient qu'il faut bien qu'il y ait un vainqueur, hein...

Notre gagnant est donc... [roulements de tambour] Rhalala, c'est pas facile... parce que franchement, le coup des Craquantes en goguette, c'était cool... et puis les possibilités dramatiques d'une série avec rien que des pères qui ont perdu leur enfant, vous imaginez ? Parfait pour moi qui cherche à me faire écorcher vive devant la télé ! Et puis, et puis et puis... bon je vais pas tous vous citer, mais y avait à chaque fois une bonne idée, vraiment. Allez vous relire si vous voulez.
En tous cas yavait pas beaucoup de dramédies, j'ai l'impression, dans vos pitchs... comme quoi vous avez bien cerné le jury !
Allez, cette fois j'y vais, le gagnant, c'est...

cookie_freescully

freescully ne pouvait pas le savoir en le proposant, mais c'est tout-à-fait le genre de sujet assimilés à des séries de guerre qui me plaît !!! (je suis sûre que ça me plairait plus que Generation Kill... eh non, rien de nouveau de ce côté-là, en dépit de mon entêtement)

Voilà ce à quoi j'avais pensé :
- Pendant la guerre froide, un astronaute russe infiltre l'équipage d'une station orbitale occupée par des américains.
- Un réalisateur de Los Angeles dont le dernier film a fait un flop décide de se recycler dans les productions bollywoodiennes et s'expatrie en Inde pour son film intitulé "Chapati".
- Dans un appartement londonien, deux extrémistes sont totalement coupés du monde, et préparent une attaque terroriste ; la série suit leurs préparatifs tandis qu'ils tentent d'échapper à la vigilance des agents de la CIA qui ont eu vent de leur projet.
Et moi à votre avis, je mérite un cookie ?

Allez, on passe à la Pitchenette numéro 2, voici les ingrédients, présentez-moi votre tambouille !
- le personnage principal a moins de 12 ans
- sa famille déménage souvent
- un lourd secret pèse sur eux...
J'espère qu'il y aura autant de participation, sinon plus, que pour la première édition... poussez pas derrière, tout le monde aura son cookie à la myrtille... à condition d'être inventif, ça va de soi.

3 juillet 2008

Coming along !

Telle que vous me voyez, là, je danse d'un pied sur l'autre, je sautille, je tourne en rond, je suis en pleine effervescence, j'attends, tant bien que mal, je prends mon mal en patience...


ENCORE 12 JOURS A ATTENDRE !

Du coup ce post La preuve par trois, pour des raisons évidentes, ne portera pas sur un épisode mais sur un trailer !!! Eh oui, tout le monde vous le file en streaming, mais comme ici, le streaming c'est le Mal, n'est-ce pas, eh bah moi je commence déjà à nourrir votre PC avant même l'arrivée de Doctor Horrible’s Sing-Along Blog ! Merci qui ? Hm ?
Si, si, on peut trouver trois captures dont il y a quelque chose à dire dans un trailer. La preuve (par trois) par l'exemple.

DrHorrible_1
Qu'on soit clairs : je ne regarde pas How I met your mother (j'ai vu le pilote, bon, d'accord, pour culture perso on va dire, pour savoir ce dont il s'agit quoi, mais ça s'arrête là), donc ce n'est pas par sentimentalisme que je me réjouis de la participation de Neil Patrick Harris à ce projet. Non, c'est simplement parce que c'est un chouette acteur, et que rien que pendant ce trailer, il démontre qu'il a ce qu'il faut pour rendre un personnage à la fois attachant et charismatique. Combien vous en connaissez, des mecs qui peuvent faire ça dans un trailer de 1mn où on ne voit même pas qu'eux ? Hein ? Bienvenue dans la famille Whedon !!! Et puis, le traitement complètement toonesque semble en plus de bon présage...

DrHorrible_2
Qu'on soit clairs : c'est bien par sentimentalisme que je me réjouis de la participation de Nathan Fillon à ce projet... Je ne pense pas que ce soit un aussi bon acteur de Neil Patrick Harris, en revanche comme ici, notre personnage principal, ce sera le Dr Horrible, on avait nécessairement besoin d'un gentil héros super stéréotypé et je ne connais pas meilleur pour ce rôle que Nathan Luciole Fillon. Il est ptet encore un peu trop habillé, mais c'est qu'un trailer, ne perdons pas espoir.

DrHorrible_3
On parlait toons un peu plus haut, on est en plein dedans. Je m'attends à 3 épisodes (hé oui seulement trois, rien n'est parfait dans la vie) de comics, la musique en sus. Ha, la musique... on peut difficilement faire plus parfait que celle de ce trailer qui, je sais pas pourquoi, m'a rappelé la musique de Batman (pas les compositions de Shirley Walker, hein, non c'est moins sombre, quand même). Bref ça sent l'orgasme d'ici !!!

Donc voilà, plus que douze jours, mais douze jours, c'est quoi ? Rien du tout si on y pense ! Allez, courage ! Ca va venir vite !

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche Doctor Horrible’s Sing-Along Blog de SeriesLive.
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26 février 2007

Vahiné c'est gonflé !

J'ouvre cette rubrique (dont j'ignore pour le moment à quel point elle sera régulière) avec le pilote de Cleopatra 2525, puisqu'il s'agit du dernier épisode en date que j'aie pu capturer.
Voici donc les 3 captures que j'ai décidé de retenir sur ce pilote.

Cleopatra2525_pilot_1
Je suis désolée, mais le déhanché de Victoria Pratt est simplement risible. Au moins, dans Mutant X, il y avait un chorégraphe pour essayer de ne pas la laisser se rendre ridicule à ce point. Comment a-t-elle pu penser que le recul de son arme serait répercuté sur son bassin ? C'est idiot ! Ou alors peut-être croyait-elle donner ainsi l'impression d'un effort pour tirer ? On dirait plutôt que le bas et le haut de son corps sont indépendants. Et comment ce plan a-t-il passé le stade du montage ? Pour moi c'est le genre de scène qui veut tout de suite tout dire à propos de la qualité de la série.

Cleopatra2525_pilot_2
Entrée en scène de Jennifer Sky ! Qui dans le fond n'est pas une mauvaise actrice, surtout si on compte le nombre de mimiques et expressions faciales dont elle est capable. Bon allez, je l'avoue, elle a une bonne bouille. Son jeu est mois rigide que celui de ses deux copines, en plus : entre Gina Torres, qui joue avec un balai dans le fondement (sur l'air de "c'est un boulot purement alimentaire et je ne trompe personne à ce sujet"), et Victoria Pratt qui compte une palette de très exactement trois expressions ; les moues de Jennifer Sky font quand même du bien.

Cleopatra2525_pilot_3
Pauvre Gina Torres qui, de toute évidence, n'a pas les mêmes attributs que ses deux collègues, et qui se retrouve avec un bustier trompe-couillon qui en réalité ne trompe personne. C'est marrant, dans Firefly elle n'avait pas l'air d'avoir à se soucier de ça... Il faut dire qu'avec les deux porte-obus que sont Victoria et Jennifer, ya du monde au balcon ! J'aime bien aussi cette scène parce que c'est genre "merde, il ne reste qu'une minute pour boucler l'intrigue !", alors vite fait on va faire en sorte que Cleopatra ait des états d'âme, et que Sarge ait un coeur. La pauvre Hel, comme d'hab', est l'avatar des scénaristes pour essayer de diriger un peu le scenario. Bref c'est bien bidon. On a complètement oublié la fameuse voix qui dicte à Hel ce qu'elle doit faire, on ne sait pas trop ce à quoi va servir l'arme capturée en début d'épisode, rien. Comment le médecin touffu n'a-t-il pas encore été évoqué (techniquement Cleo est encore sa possession), on se le demande. Je sais, son maquillage était pourri, mais quand même. Cette scène finale est donc le summum du n'importe quoi !

J'avoue que pour cette première fois, j'ai dû mettre de côté deux autres captures qui valaient vraiment le coup que j'en parle, mais c'est justement le but du jeu d'être sélective, si possible partiale et de mauvaise foi, et de ne souligner que 3 scènes d'un épisode donné. Me d'mande ce qu'il y aura au menu la prochaine fois ?

Ah, et au fait pendant que j'y pense, pour ceux qui manquent cruellement de culture (même si dans cette série, ya pas trop de ture) : la fiche Cleopatra 2525 de SeriesLive.
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25 avril 2008

Retrouvailles

Après une journée crevante, quel bonheur de retrouver à la télévision l'une de mes séries fétiches : Brooklyn South ! Question 6

Ça fait quelques jours que j'ai retrouvé les codes d'accès de ce blog (enfin !) et que je me demandais si ça valait la peine de ressusciter ladytelephagy. Mais parfois, il ne faut pas forcer le Destin, les choses sont simples et s'imposent d'elles-mêmes ! Ce soir NRJ12 a diffusé le pilote d'une des séries qui me tiennent à coeur, bien que je n'en aie même pas vu l'intégralité (pourtant ya qu'une seule saison). Je vais donc vous raconter une fois de plus mes souvenirs de téléphage des années 90, eh oui ! Mais en même temps ça fait quelques temps que je vous ai pas ennuyés avec ça, pas vrai ?

J'ai découvert Brooklyn South il y a des années, lorsque la téléphile que j'étais est devenue téléphage. A l'époque je ne connaissais pas NYPD Blue, j'étais à environ deux ans de découvrir Cop Rock, bref j'étais vierge en matière de séries policières de Bochco. Et ç'a été la révélation !

Et pourtant, j'avais toujours détesté les séries policières jusque là. Mais je crois que j'ai aimé la façon dont l'ensemble show fonctionnait, que j'ai aimé les policiers en tenues (j'ai l'impression qu'avec la portée d'experts en tous genres qu'on nous a fourgué ces dernières années, on a oublié le charme du policier en uniforme, dans sa mission de proximité et tout ce que ça implique d'humanité), et surtout qu'on sentait la maîtrise de bout en bout.

Vous prenez le pilote, par exemple... On adhère tout de suite aux personnages, qui ne sont pas caricaturaux mais pas interchangeables non plus. Tenez, le tandem Donovan/Santoro... combien de fois vous avez vu un pareil duo dans un ensemble show ? Deux mecs, d'âge équivalent, tous les deux ayant la responsabilité d'une équipe, et n'étant pas systématiquement en conflit. Combien de fois vous avez vu ça ? Deux rôles de "patriarches", ça en foutrait plein la vue à tous ces shows où chacun a sa place dans la hierarchie...

Bon et puis franchement, ce générique ? Il faudra que je vous l'uploade, résolument.

Sans oublier un casting de rêve, avec Jon Tenney, Jon Tenney, Jon Tenney, et peut-être quelques autres dont j'oublie les noms comme Gary Basaraba ou Adam Rodriguez, bref que des acteurs doués et attachants...

Alors évidemment, vous allez me dire : "c'est malin de nous dire ça une fois que le pilote est passé". Oui en même temps ça fait 10 ans qu'il est passé, donc bon...

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture (vous avez pourtant eu 10 ans) : la fiche Brooklyn South sur SeriesLive.

2 février 2007

[DL] Enterprise

Sans doute mon générique de la franchise Star Trek favori. Tout en y retrouvant les éléments immanquables du genre, on a aussi une excellente idée : celle de montrer qu'il s'agit d'un prequel tout en reprennant les grands thèmes de l'aventure et de l'exploration, des grands navigateurs au vol du Phoenix), universels même si inscrits dans la mythologie de la franchise.  Le fait que le générique ne soit pas totalement instrumental et même légèrement rock aide bien aussi à affirmer la différence de ce générique en comparaison avec ceux qui l'ont précédé.

Du beau boulot. Et je ne dis pas ça juste parce qu'Enterprise nous permettait de retrouver l'irremplaçable Scott Bakula, parce qu'on ne l'y voit même pas.
Enterprise_generique

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : euh, voyez les liens du post précédents, j'ai une attaque de flemmingite et Sex & the City va commencer...

28 juin 2013

Domesday

Voilà ce qui se passe quand on n'a pas de temps ni d'énergie à consacrer aux séries pendant une semaine : on se rabat sur un meme.
Certes, on ne peut pas dire que Hit the Floor soit une série qui appelle des commentaires fouillés, mais tout de même.

En toute sincérité, j'ai aussi l'impression depuis quelques jours d'avoir énormément de mal à m'enthousiasmer pour la plupart des pilotes que je vois (avouez : ça s'est senti pendant le deuxième #pilotmarathon, non ?), aussi la motivation manque-t-elle pour faire des heures sup' en matière de reviews. Sérieusement, c'est moi qui suis de mauvais poil, ou...?

En tous cas, cette semaine, j'ai voulu tenter le pilote d'Under the Dome et je dois dir-... oh, pardon, attendez.

Cette semaine, j'ai voulu tenter le pilote d'Under the Dome et je dois dire que j'ai été, une fois de plus, carrément refroidie. C'est fou parce que même quand on n'attend pas grand'chose d'une série, on a quand même la possibilité d'être déçu, c'est un phénomène qu'il faudrait vraiment que quelqu'un analyse un jour. En tous cas, comme le veut la tradition, voici ma review d'Under the Dome. Qui, j'aime autant vous prévenir, sera très courte ; mais ne paniquez pas, vous aurez bientôt celle de whisperintherain pour compenser (pas de pression).

UndertheDome

UndertheDome-WhatIwatch

J'en profite pour vous proposer, vous aussi, de me montrer que vous aimez ce meme, en proposant, pour la série de votre choix, un "what I watch" qui évoque votre ressenti ; n'hésitez pas à poster des liens vers les images que vous aurez confectionnées avec vos petites mimines !

Challenge20122013

15 juin 2013

[#Ozmarathon] 6x06, vaincre la misère et l'ombre

L'un des gros chocs de cette 6e saison, qui jusque là n'en a pas manqué, était la sortie de Beecher. En tant qu'Ozmarathoniens, nous avions alors la sensation que cela n'avait pas de sens : nous étions entrés avec lui entre les murs de la prison, nous ne pouvions pas nous passer de lui avant d'en sortir. Mais le voir revenir à la fin de l'épisode suivant ? C'est encore plus déroutant.
La raison est pourtant simple : sur le pas de la porte, Oz s'est rendu compte qu'elle avait encore quelque chose à dire. La moindre des choses serait d'écouter.

Ozmarathon-6x06

C'est un sujet qu'on a abordé plusieurs fois par le passé, et pourtant, avons-nous vraiment eu cette conversation ?
A la fin de l'épisode précédent, Beecher, rongé par la honte à bien des égards, murmurait : "Just like last time, I got fucked up in the ass". L'un des temps forts de cet épisode va donc consister en un groupe de parole qui va échanger autour d'expérience à propos du viol en prison. Là où jusque là, le viol était un pur instrument de domination, de pouvoir ; il s'inscrivait dans les enjeux narratifs d'une saison, il mettait en scène les rapports d'un personnage avec tel autre de façon à leur donner une motivation. Pas cette fois. Cette fois, ce que ces témoignages disent, c'est tout simplement la souffrance et l'horreur. Parler du viol comme d'un traumatisme en soi, et non pas d'un mythe fondateur d'un personnage, comme ça a été le cas pour Beecher, est une idée poignante mais réussie.
Car en pointant du doigt à quel point la douleur est quotidienne, à quel point elle est banalisée par le système (chose que souligne aussi le fait que le viol d'un personnage ne nous émeuve plus qu'à moitié), Oz nous met quelque part face à la responsabilité de la société tout entière, qui ferme les yeux parce que, oui enfin, bon, ce sont des criminels, alors... c'est moins grave. C'est peut-être même normal, car ce sont des bêtes violentes !
Cet échange simple et pourtant violent sur la réalité du viol carcéral était nécessaire pour une série qui s'est souvent sentie investie de la mission de révéler des vérités désagréables. Celle-ci n'avait que trop attendu d'être dite haut et fort.

Dans sa lancée, Oz va aussi s'arrêter sur la question du commerce. L'intrigue autour du centre de télémarketing et de l'entreprise des musulmans en pose les jalons depuis plusieurs épisodes déjà. D'un côté, le centre de télémarketing, depuis que les homeboys sont partis en signe de révolte envers l'influence de Burr, est quasiment dépourvu de personnel ; à Burr qui s'inquiète justement que les salaires ne soient pas compétitifs pour attirer de nouveaux employés, la gérante, pas inquiète, affirme avec le plus grand des aplombs, et peut-être une pointe de cynisme, qu'elle ne se fait aucun soucis : il y a des centaines de prisonniers qui, même pour une somme dérisoire, finiront par changer d'avis et accepter un poste (elle est prête à travailler pour Veridian Dynamics !). Cette crise n'est que passagère, elle ne craint pas le turn-over. C'est l'avantage, en quelque sorte, quand on n'a rien à cirer des employés qui vont et viennent. A côté de ça, les revenus sont loin d'être ceux qu'espéraient les musulmans en matière d'édition ; les calculs de Kareem Saïd, qui voulait payer les prisonniers au salaire minimum, étaient très optimistes. La réalité des choses, c'est qu'Arif n'a pas l'argent nécessaire pour payer quelque salaire que ce soit. Par un diable de retournement de situation, l'entreprise qui voulait faire des affaires tout en traitant convenablement ses salariés est sur le point de fermer boutique, quand celle qui ne se soucie du confort de personne va finir par retomber sur ses pieds.
Que la conclusion de cette intrigue ne nous abuse pas : si Burr finit par donner un coup de mail aux lois économiques en faisant détruire l'atelier des musulmans, l'épisode nous dit en filigrane quelques vérités peu agréables sur le monde du travail (même pas spécialement en prison).

La troisième des grandes intrigues de cet épisode, et certainement pas la moindre, est évidemment celle de Cyril O'Reily. Je sais que j'ai tendance à mentionner Ryan, d'ordinaire, comme étant le héros des aventures irlandaises d'Oz, mais il faut bien reconnaître que ce sont les problématiques soulevées par Cyril qui sont à l'ordre du jour ici.
Ce n'est pas qu'Oz n'ait pas abordé le sujet auparavant. Bien au contraire : l'état psychiatrique de Cyril a régulièrement été au centre des débats, comme, encore récemment, avec l'affaire des électrochocs. Mais à l'heure où le petit garçon dans le corps d'un criminel boxeur vit ses derniers moments, il est temps d'attirer notre attention sur les conséquences de l'aveuglement répété, voire même obstiné, de tout un système.
Ryan n'est là que pour être le témoin affligé de ce spectacle : choisir comment Cyril va mourir, le lui annoncer et expliquer, l'accompagner alors qu'il doit faire couper ses belles mèches blondes, rester à ses côtés pendant son dernier repas...
En fin de compte, Cyril ne va pas mourir pendant l'épisode. Mais de justesse. L'espoir est relancé, et ça devient insupportable pour ceux (et ils sont nombreux, voire unanimes) qui aiment ce personnage. C'était cependant nécessaire pour parler du vrai problème ; ce que souligne d'ailleurs le speech d'Augustus Hill sur les différentes peines d'un état à l'autre.

Oz signe ici l'un de ses épisodes les plus engagés socialement. Une véritable réussite qui rappelle aussi la raison pour laquelle cette série est bonne. Du coup ça fait encore plus chier de devoir s'en séparer bientôt...

9 juin 2013

J'aurais dû écouter ma mère

Il y a des choses immuables dans la vie : le soleil se lève tous les matins, les grilles nippones se renouvellent tous les trois mois, et les séries japonaises mettent l'emphase sur le respect des traditions. Impossible de se tromper, on peut miser sa chemise dessus, ces choses-là ne changeront jamais.
Alors quand Kamo, Kyoto he Iku., la nouvelle série de ce #pilotmarathon, a commencé, j'avoue que j'ai soudain commencé à ressentir un peu d'espoir.

Un peu seulement. Car sur la forme, Kamo, Kyoto he Iku. n'est pas exactement révolutionnaire, loin de là. On est clairement dans une fiction très grand public (inversement proportionnel au budget, ai-je envie de dire), filmée sans trop de recherche, avec un montage haché, un casting peu enthousiasmant (seule l'héroïne Kamo, incarnée par Nao Matsushita, fait preuve d'un relatif charisme), et une histoire cousue de fil blanc, dans laquelle une jeune femme moderne hérite en 5mn d'épisode, montre en main, d'une auberge traditionnelle (ou ryokan) qu'elle veut à tout prix changer de la cave au grenier (bon, sauf que comme la plupart des demeures traditionnelles japonaises, elle n'a ni cave ni grenier, mais vous saisissez l'idée). Résultat, pas de quoi grimper aux rideaux. Qui, euh, là non plus, n'existent pas. Bref.
Et encore ! Je ne vous ai pas encore parlé de l'horrible habillage musical, du générique de début jusque dans la musique de fond de la plupart des scènes, qui confine au grotesque et garantit une migraine à coup sûr.

Alors, quand le message habituel du "les traditions c'est bien, il ne faut rien changer" a tardé à être véhiculé par le pilote de Kamo, Kyoto he Iku., je le reconnais, j'ai été assez enthousiaste. Enfin une série qui a envie de dire autre chose !!! De l'espoir !
...Ce n'est pas que j'aie une dent contre les traditions, mais si toutes les séries répètent toujours la même leçon, ça ne sert à rien d'en sortir une nouvelle tous les trois mois, pas vrai ?

KamoKyotoheIku

Mais hélas il y a quelques choses immuables dans la vie, parmi lesquelles le soleil qui se lève tous les matins, les grilles nippones qui se renouvellent tous les trois mois, et les séries japonaises qui mettent l'emphase sur le respect des traditions.

Les enjeux de Kamo, Kyoto he Iku. devront donc être ailleurs. Du moins faut-il l'espérer. En introduisant une relation houleuse avec la défunte mère de l'héroïne, le pilote tente légèrement de pousser dans cette direction, à l'aide de quelques flashbacks grossièrement amenés. On peut saluer l'effort (pour une fois dans un dorama qu'une mère n'apparait pas comme maléfique si elle n'est pas nourricière...), mais pas vraiment la méthode. Pire encore, l'émotion est totalement absente du résultat, la froideur de Kamo n'aidant pas à partager son traumatisme.
Pire encore, en donnant raison, bien que post-mortem, à feue la mère de Kamo, Kamo, Kyoto he Iku. perpétue l'idée que les parents ont toujours raison, même quand ils ont cent fois tort, rendant presque effronté le fait que Kamo n'ait pas que du bien à dire de sa mère. Ah, heureusement qu'elle va se réconcilier avec celle-ci par-delà la mort ! La morale est sauve ! Mon mal de crâne, lui, ne s'arrange pas.

Que reste-t-il dans tout ça ? La conviction d'avoir affaire à une sorte de sous-dinner, dans laquelle un business familial doit absolument être sauvé de la faillite alors qu'il repose sur des traditions qui doivent à la fois être remises en questions... et préservées. On n'en est pas à un paradoxe près. Là où dinner mettait l'accent sur son cadre particulier, ses personnages hauts en couleurs et l'amour du travail bien fait, toutefois, Kamo, Kyoto he Iku. semble n'avoir retenu que le désir de promouvoir des traditions rigides, un peu étouffantes, et dont on comprend mal comment elles sont supposées survivre à une crise financière. La métaphore est intéressante, mais je doute qu'elle aille beaucoup plus loin tant Kamo, Kyoto he Iku. est dans la simplification. D'autant que les personnages secondaires sont d'une transparence à faire peur (en-dehors de quelques piques subtiles d'un personnage qui de toute façon se fait virer avant la fin du pilote en raison des coupes budgétaires), là où ceux de dinner permettaient de donner un peu de piquant dans le sauvetage de l'entreprise (parfois en détournant même les scénaristes de leur mission autour du restaurant, mais un jour je finirai bien par vous écrire cette review de la saison de dinner et on y reviendra plus en détail). En particulier, le méchant consultant de Kamo, Kyoto he Iku., qui veut à tout prix reprendre le ryokan et espère que Kamo va se planter en beauté, est aussi subtil qu'un Iznogoud en costard-cravate.

C'est fou quand même : j'ai failli espérer quelque chose de Kamo, Kyoto he Iku., je devrais savoir pourtant, qu'il y a des choses immuables, comme le...
Oh pardon, je me répète ? Pour ma défense, certaines séries japonaises aussi.

9 juin 2013

180 degrés de séparation

Le #pilotmarathon continue avec cette fois une série britannique. J'ai l'impression que ça fait des lustres que je n'ai pas regardé de pilote de série britannique ; je ne sais pas trop pourquoi, au juste, j'ai tant de mal avec les séries de ce pays, quand j'en compte plusieurs parmi celles que je suis avec plaisir. Mais me mettre devant une série britannique, la première fois, reste quelque chose d'assez peu naturel. Voyons donc si nous pouvons arranger ça à la lumière de cette journée spéciale !

LoveandMarriage-ITV

On m'avait vendu Love & Marriage comme une comédie. En tous cas, tout ce que j'en avais vu semblait crier que la série britannique serait, sinon une comédie, à la limite une dramédie. Et pendant une solide demi-heure, c'était vrai. Sauf que ce pilote durait en réalité trois quarts d'heure...

Love & Marriage commence comme une version toute britannique de Modern Family, tournant autour de la dynastie des Paradise, une famille de la middle class on ne peut plus normale. Autour du couple central des parents, formé par Pauline et Ken, gravitent les couples de leurs enfants. La comparaison avec Modern Family se fait essentiellement parce que la série opte pour un format de pseudo-mockumentary, les personnages se présentant à l'écran, sur un canapé, pour parler de leur couple (il y a fort à parier toutefois que l'angle varie pendant les 5 autres épisodes de la série). Si cela facilite l'exposition, et permette de présenter à la fois les personnages et leurs dynamiques de façon efficace, on ne peut pas dire qu'on hurle à l'originalité devant ce procédé éculé.
Et pendant les minutes qui suivent, alors que les couples se succèdent et, forcément, ne se ressemble pas, il est difficile de s'ôter de l'idée que Love & Marriage a trouvé le moyen de parler de familles modernes sans forcément en faire des privilégiés aux préoccupations irréalistes (c'était l'un de mes griefs avec Modern Family). Le ton reste celui de la comédie, même quand les personnages semblent mal à l'aise dans leur vie, à l'instar de Pauline qui vit une grosse journée : c'est la dernière fois qu'elle va au travail, elle sera à la retraite le soir-même, et ne trouve aucun soutien de la part de son mari qui ne semble même pas avoir percuté. Après avoir fait son pot de départ, elle rentre ensuite chez elle où elle a pour mission non seulement d'aider ses enfants, pourtant adultes, à organiser leur vie, mais où elle officie également en tant que traiteur en préparant les petits fours pour le baptême de l'une de ses petites filles le lendemain. Et s'il apparait clairement que le personnage est contrarié, Love & Marriage le traite plutôt à la légère pendant, donc, les deux tiers de l'épisode.

Même si on a plus ou moins vu arriver l'élément perturbateur qui vient mettre fin à ce joyeux bazar, bien malin pourtant celui qui prétendra avoir vu venir le virage à 180° qu'opère le pilote suite à cet évènement.
Ce n'est pas simplement la goutte d'eau, c'est une véritable prise de conscience que le pilote va s'ingénier à dépeindre à la suite de cette scène dramatique (et sincèrement glaçante, le rire du spectateur devenant un hoquet nerveux), avec une intelligence qu'en toute honnêteté on ne soupçonnait pas la série de déployer. Devant incroyablement dramatique, Love & Marriage se décide alors, une bonne fois pour toutes, à prendre Pauline au sérieux, et les spectateurs aussi du coup. Ce qui se produit par la suite, ma foi, est plutôt prévisible aussi, mais c'est avant tout réussi ; Pauline décide de tout plaquer et de s'occuper d'elle. Elle emménage donc avec sa soeur, plantant son mari que rien n'a l'air de vraiment toucher, mais aussi ses enfants. "I'm not going to be a daughter, or a wife, or a mom anymore", décrète notre retraitée avec beaucoup de cran. Le volte-face est peut-être un peu gros, mais il fonctionne, parce que sur le ton de la rigolade, on a eu tout le temps de mesurer à quel point Pauline était une étrangère pour sa propre famille.

Non, Love & Marriage ne veut pas simplement parler des couples de plusieurs générations. Même si le pilote en fait le choix tardivement, la série semble tendre vers quelque chose de plus fin, de plus intéressant : le parcours d'une femme qui veut tout simplement apprendre à se connaître, à apprécier sa vie, pour elle-même. C'est forcément touchant, à défaut d'être, je le répète, original.
Reste que le brutal changement de ton laisse assez difficilement imaginer ce à quoi il faut s'attendre par la suite. Love & Marriage ne compte pour le moment que 6 épisodes, de toute façon ; ça ne devrait pas être très dur de vérifier ce que la série finit par accomplir.

Challenge20122013

17 février 2013

Le droit d'être jugé par ses pairs

Récemment, mais je me suis aperçue que de plus en plus souvent, j'hésite à lancer un pilote parce que j'en attends beaucoup. En fait, plus j'ai envie qu'une série soit bonne, plus il m'est difficile de me confronter à son pilote et de prendre le risque, peut-être, d'être déçue par lui. Alors je reporte. Pendant des jours, des semaines, parfois même des mois, le moment où je vais finalement me mettre devant le pilote et le regarder pour ce qu'il est. C'est l'une des raisons, sans doute, qui me poussent à essayer d'arriver à chaque pilote avec le moins d'informations possible. Mais il est des cas où c'est tout simplement impossible...
Pour certains, Joss Whedon est un Dieu. Pour moi, depuis la fin des années 90, c'est David E. Kelley qui est mon héros. Il a ses défauts ils en ont tous mais je suis à ma place dans son univers. Parfois, j'ai l'impression de le comprendre, même (heureusement ça ne dure pas trop longtemps, il ne manquerait plus que ça). Alors comment ne pas avoir d'immenses attentes envers un pilote dans ces conditions ? Après avoir reporté ce visionnage une saine période de temps (c'est la diffusion cette semaine du 2e épisode qui a tiré la sonnette d'alarme), j'ai fini par me mettre devant le pilote de Monday Mornings. Oh, David, pitié, ne me déçois pas...

MondayMornings

Et dire. Que j'ai. Douté.
Dire que j'ai craint que Monday Mornings soit décevante ; je ne sais même plus pourquoi pareille idée m'a traversée, alors que la série est en totale cohérence avec tout ce que fait, tout ce qu'est (téléphagiquement) David E. Kelley ! Oh, David, je ne suis pas digne, pardon. Mea culpa, mea maxima culpa.

A première vue, sur le papier, il est vrai que Monday Mornings aurait pu sembler un peu trop commune, trop passe-partout pour que Kelley y fasse démonstration de son talent. Des chirurgiens, un hôpital étincelant, des filtres en bataille, des personnages pleins de bons sentiments, voulant faire le maximum pour leurs patients au détriment de leur vie privée ou même leur propre santé... N'est-ce pas un peu cliché ?
Mais Monday Mornings n'est évidemment pas une série médicale comme les autres. L'enjeu n'y est pas à proprement parler l'acte médical, mais le mécanisme de pensée qui conduit un chirurgien à prendre une décision donnée. Les réunions M&M (mortality & morbidity, déjà évoquées dans de nombreuses séries médicales d'ailleurs) consistent donc, régulièrement, à donner aux médecins concernés l'opportunité de revenir posément sur une décision prise dans le feu de l'action, et ce, dans le cas où elle a abouti à la mort du patient. Toute la question est justement de déterminer si la décision a provoqué la mort, ou si le décès était inévitable ; et donc, de questionner, au-delà de la compétence technique du praticien, sa lucidité.

On comprend vite pourquoi Monday Mornings est un sujet qui ne pouvait que parler à David E. Kelley : rapidement, le pilote va nous prouver que le scénariste se sent directement concerné en tant qu'ancien juriste, et passionné de débats, dans ces réunions M&M. En fait, la fatidique réunion du lundi matin n'est rien d'autre qu'un procès systématiquement à charge, où chaque médecin se représente lui-même, face à un Chief of Staff inquisiteur et implacable, et devant un jury composé de ses pairs. Eh oui, Monday Mornings est une nouvelle série légale qui a simplement passé une blouse blanche, poussant ainsi plus loin encore les idées que Kelley avait pu exploiter par le passé sur le milieu médical, notamment dans Chicago Hope, évidemment. Parce qu'on peut sortir l'homme des tribunaux... mais on ne peut pas sortir les tribunaux de l'homme.
Ce sont toujours, dans le fond, les mêmes sujets qui reviennent que souvent : la mise en balance du talent des professionnels avec leur faillibilité d'humains, les questions de responsabilité de personnes qui pensent pourtant les assumer déjà au maximum, et, finalement, la question fondamentale que pose Kelley dans toutes ses séries, à savoir qu'être éminemment capable et professionnel n'empêche pas les erreurs, et qu'y faire face fait partie du métier. Dans ce contexte, la moindre erreur peut, et doit, être questionnée, car en dépit de toute la dédication des professionnels, quand il est question de la vie d'un tiers, une seule erreur est toujours une erreur de trop. Ployant sous le poids d'une responsabilité sans fin sur la vie des autres, quand eux-mêmes ne sont jamais que des mortels, les héros de Monday Mornings vont donc devoir, semaine après semaine, se confronter à leur charge, dans tous les sens du terme. Je suis prête à mettre ma main au feu qu'à un moment, va se poser la question de la perte des facultés d'un personnage vieillissant et/ou faillissant, qui ne va pas s'en apercevoir tout de suite et qu'il faudra mettre de force face à ses limites, parce qu'aucune série de Kelley n'a jamais résisté à cette question et que là, c'est vraiment une occas' en or.

Monday Mornings commence donc son parcours avec un premier cas "évident", celui du Dr. Martin, un chirurgien dont tout le monde sait qu'il n'a pas été assez rigoureux, dont tout le monde sent qu'il a franchi la ligne une fois de trop.
Car si chacun, en étant convoqué pour assister à la réunion M&M, a le réflexe anxieux de se demander s'il y a une "chance" pour qu'il soit appelé à la barre, si chacun se repasse rapidement les dernières heures, les derniers jours, pour vérifier s'il a eu affaire à la mort d'un patient, si chacun, enfin, reprend confiance en ses propres qualités afin de marcher sans trembler dans l'amphi où se déroulent les réunions du lundi matin ; en fin de compte, tous sont parfaitement conscients de qui est susceptible d'avoir affaire au jury silencieux du service de chirurgie de l'hôpital. Monday Mornings veut nous plonger, d'abord, dans cette ambiance où chacun remet sa pratique en question une première fois, à l'annonce de la réunion du lundi matin, où le rythme cardiaque atteint un pic puis redescend aussi sec devant la certitude de n'avoir rien à se reprocher. Après avoir fait le point avec leur conscience, les médecins rassurés vont donc assister à l'interrogatoire du Dr. Martin, lequel est, de toute évidence, le maillon faible du service. Et l'exercice a autant pour fonction de nous montrer comment se passent ces réunions, que de nous montrer que l'assurance de bien faire reprend instinctivement le dessus.
Ce premier cas nous permet de nous familiariser avec les réunions M&M, donc, avec la théâtralité choisie par Kelley (ou peut-être qu'à ce stade ce n'est plus un choix, mais un instinct que d'en revenir à une forme à peine déguisée de prétoire), avec les regards atterrés des collègues dans la partie de la salle plongée dans l'ombre pendant que le "mis en cause" doit défendre ses décisions, et non ses gestes, devant un Chief of Staff omniscient et tout-puissant, qui est à la fois juge et bourreau.

Mais ce n'est qu'à titre introductif que nous commençons par là, car Monday Mornings ne veut pas simplement lyncher les incompétents, ce serait trop facile, ce serait trop simpliste.
Après avoir fait en sorte que le Dr. Martin n'exerce plus (...avec un twist, car pour Kelley et bien qu'il ne taise pas ses regrets à ce sujet, la Justice est souvent à courte vue), Monday Mornings s'attaque donc à l'anti-thèse du Dr. Martin : le Dr. Wilson, un professionnel impliqué, attentif, plein de compassion c'est le Chief of Staff lui-même qui le dit qui va, c'est sûr, faire tout son possible pour son nouveau patient. Mais qui va échouer.

Et Monday Mornings met alors le spectateur dans une douloureuse position. Celle de l'enjoindre à prier pour que tout se passe bien, parce que le médecin, vraiment, fait tout ce qu'il peut, et on le croit de bonne foi... mais en même temps, si toutes les opérations réussissent, il n'y a plus de réunion M&M, et c'est quand même le coeur de la série. Et si c'est le coeur de la série, c'est bien qu'il y a des questions à poser et des dysfonctionnements à soulever. Alors, secrètement, et on se déteste pour ça... on espère que le chirurgien va échouer. Mais que c'est par manque de chance, juré !

Quand vient l'heure pour le Dr. Wilson de faire face à l'accusation et au parterre affligé de ses pairs, pourtant, il va bel et bien ressortir qu'il a laissé passer une occasion de mieux faire son travail. Oui, ses collègues le confirmeront : l'état de son patient, juste avant de mourir, sur la table, était sans appel. Mais peut-être aurait-il fallu prendre une autre décision que le faire passer sur le billard, en amont. Eh oui, ce n'est jamais assez. Monday Mornings ne pardonne rien. Monday Mornings rappelle aux chirurgiens que la moindre décision, aussi certaine semble-t-elle, et même quand elle semble dictée par l'urgence, ne doit jamais être traitée comme une évidence. Et rappelle à ses héros que non seulement l'humilité, mais surtout, la remise en question constante de leur pratique, est plus importante qu'aucun geste technique.

Il ne doit, jamais, exister de certitude, et chaque semaine, nous reviendrons donc, avec le service de chirurgie, sur l'inévitable vérité qu'aucun médecin, jamais, ne peut se soustraire au reproche, même quand il croit bien faire, surtout quand il pense bien faire. Il n'y a pas de place pour l'évidence quand on a la responsabilité d'une vie. Et pourtant, il faut bien poursuivre la sienne, et reprendre le risque jour après jour... parce que, quelle est l'alternative ?

...Finalement, c'est bon signe que j'aie douté.

Challenge20122013

24 février 2013

Industrie de l'hypocrisie

Ce soir, ce sont les Oscars. On en apprend des choses sur ce blog.
Pendant 712 heures environ, tout le gratin du cinéma américain va se relayer sur scène pour remercier à chaudes larmes ceux sans lesquels ils ne seraient rien ; pour beaucoup, c'est la performance de l'année ! Ca fait 60 ans cette année que l'exercice est méticuleusement filmé, avec toute l'inventivité d'un devoir de CM2, de façon à ce que dans chaque foyer, chacun s'émeuve devant les joies larmoyantes de la grande famille du cinéma. Ah, que c'est beau.

C'est beau... mais c'est un peu du pipeau.
C'est du pipeau parce que ces émotions, si je veux bien croire que sur le moment elles soient sincères (allez, on va dire, hein), ne reflètent pas la réalité de ce milieu, les 364 autres jours de l'année.
Et à vrai dire, d'aucun milieu ! Dans quel métier, d'ailleurs, vous qui me lisez et avez déjà une vie professionnelle, avez-vous envie de remercier la planète entière ou, à tout le moins, les trouze têtes de pipe qui vous sont les plus familières, pour vos succès professionnels, pleurant à chaudes larmes en pensant à tous les moments passés à apprendre côte-à-côte ? Est-ce que quand vous obtenez une promotion, vous faites le tour des bureaux pour pleurer votre éternelle reconnaissance dans le giron de tous les collègues sans lesquels rien n'aurait jamais été possible ? Non. Mais on est à Hollywood, l'industrie qui a fait de l'émotion un business, alors les règles sont un peu différentes. Pas nécessairement les réalités.
En fait c'est même pire que ça. Hollywood est sûrement l'un des pires milieux professionnels où faire carrière, parce que c'est le paradis de l'hypocrisie.

Je ne parle pas seulement de l'hypocrisie qui vous conduit à remercier Harvey Weinstein pour avoir un job l'année suivante (professionnellement, vous croyez que Weinstein plus que Dieu peut vous mettre au chômage), mais de celle d'avoir tout simplement fait ce boulot.

Par exemple : d'après mes savants calculs pifométriques, environ 97,12% des films sortant à Hollywood comportent au moins une histoire d'amour, quand ils n'en font pas, tout simplement, l'alpha et l'omega de leur intrigue.
Tout cela est fort charmant, mais combien des gens bossant à Hollywood savent ce qu'est l'amour ? Il y en a sûrement quelques uns, je suppose, quelques exceptions qui confirment la règle, mais l'immense majorité se contente de savoir surtout ce que sont les coucheries ; outre le casting couch sur lequel sont passées à peu près toutes les stars au moins une fois (ainsi que celles qui ne sont pas devenues des stars, mais le soir des Oscars, qui s'intéresse à celles-là ?), et ce depuis pas loin d'un siècle, ayons aussi une pensée pour tous ces membres de la grande et belle famille du cinéma qui, même mariés jusqu'au cou, se trompent allègrement les uns les autres... un problème en partie évité grâce à la durée moyenne des mariages (les mariages ont un taux de réussite de 35%), et de toute façon, contrairement à la croyance populaire qui aime à penser que ces pratiques ont disparu en même temps que le XXe siècle, il existe encore tellement de mariages arrangés entre stars que l'amour, la plupart n'en a jamais vu l'ombre d'un faux-cil.
Par contre, pour en tartiner des pages et des pages de script, pour en saisir des heures et des heures de rushes, pour en vendre des tonnes et des tonnes de tickets, là par contre il y a du monde. Write about what you know, mon oeil...!

Même sans parler de romances, dont vous savez qu'effectivement je suis peu friande, il y a toutes ces histoires dans lesquelles le message est qu'il faut croire en ses rêves, rester soi-même dans l'adversité comme la réussite, ou encore, le fameux cliché selon lequel l'underdog finit par triompher... qui à Hollywood croit sincèrement en tout cela, quand on sait les sacrifices et les concessions faites sur les idéaux de chacun pour réussir et/ou persister dans l'écosystème ? Mais d'un autre côté, c'est salvateur pour ce même écosystème, puisque ces histoires laissent croire à des milliers d'aspirants acteurs, auteurs et réalisateurs aux yeux de Bambi, qu'ils ont une chance de ne pas être serveur toute leur vie s'ils tentent leur chance ; une jolie façon de s'assurer une cargaison fraîche et régulière de chair à canon parmi lesquelles on trouvera un ou deux talent jugé digne de s'exprimer et continuer d'entretenir le rêve.
Hier soir, je me suis infligé Transformers (jamais plus jamais) et je n'arrêtais pas de penser aux déclarations de Megan Fox sur la façon dont elle a obtenu le rôle... quand dans le même temps, Michael Bay est capable de prétendre que ce qui va vraiment faire la différence pour son héros, quand celui-ci va tomber amoureux, ce n'est pas la plastique de la belle, mais le fait qu'elle a une âme, des blessures passées, et du tempérament. Qui y croit ? Je ne veux pas prétendre être dans le secret des Dieux et affirmer que Michael Bay est un gros cochon sexiste, mon Dieu, non, ça se saurait si les producteurs avaient ce genre de tendances à Los Angeles, mais soyons sincères deux secondes : la raison essentielle pour laquelle Michael Bay est célèbre, c'est justement parce que ses films sont là pour faire de l'argent, pas du sentiment. Avec tous les efforts du monde, jamais un film de Michael Bay n'apparaitra comme sincère quant au message qu'il tente, de toute façon sans grande conviction, de véhiculer (pun not intended).

Cela ne signifie évidemment pas qu'à Hollywood, tout le monde est comme cela ; il y a de vrais artistes, et de vrais artisans d'ailleurs, des gens qui font ce qu'ils font honnêtement. Je ne suis simplement pas convaincue qu'on en observe beaucoup ce soir sur le tapis rouge.

Mais derrière le monde glamour, il y a des réalités que, dans le fond, nous connaissons, mais auxquelles nous ne voulons pas croire. Nous nous raccrochons au bon sens populaire de Greg Garcia, ou à l'idéal de rigueur de David E. Kelley, comme s'ils étaient autre chose que des séries qui ont fait l'objet de négociations, de contrats, de network notes et de toutes sortes de petites vilénies que nous ignorons autant que possible. Il n'y a pas que les lois et les saucisses dont nous préférons ignorer la fabrication...

GardeningAh oui donc tu seras pas au Dolby Theater ce soir, quoi.

A noter que ma mauvaise humeur coïncide avec les Academy Awards, mais les Emmys, les Grammys, et toutes les autres statuettes de la planète soulignent la même hypocrisie ; simplement, et on peut parfaitement décider de mettre ça sur le compte de ma gastro, ça tombe aujourd'hui. Ca se trouve, ça sera passé demain, et je recommencerai à avoir des étoiles dans les yeux en regardant les émouvants messages passés grâce à Enlightened et compagnie, acceptant, presque sans arrière-pensée, de croire que ceux qui ont écrit ces histoires y croient autant que ceux qui les regardent.
Cependant, si dans 6 mois, à l'approche des Emmy Awards, je suis toujours aussi désabusée, promettez-moi que vous me priverez du droit de blogger.

1 janvier 2013

Secret Diary of a Cinephile ~2013 edition~

Les habitués parmi vous se souviennent probablement qu'en 2010, je m'étais lancé un défi : découvrir le maximum de films en une année. C'était un peu un défi dans lequel je m'étais lancée sans y réfléchir, parce qu'entre fin 2009 et début 2010, j'avais regardé beaucoup de films, alors que ça ne m'arrive jamais, et que je m'étais dit qu'il valait mieux battre le fer tant qu'il était chaud. Cela a été l'occasion de chroniquer chaque visionnage dans le désormais fameux Secret Diary of a Cinephile.

SecretDiaryofaCinephile

Le bilan, à l'issue d'une année 2010, était très satisfaisant : 95 films découverts en l'espace d'un an ! Pour quelqu'un qui ne regarde pas souvent de longs métrages, c'était en fait un véritable record, même si évidemment, tous les films découverts à cette occasion ne se valaient pas.

En 2011 et 2012, j'ai laissé le Secret Diary of a Cinephile ouvert, ajoutant chaque visionnage que j'effectuais au jour le jour. Mais, il faut bien l'admettre, sans la motivation du défi, j'ai regardé assez peu de films. Bon, ce n'était pas non plus le désert, car je regarde à présent les chiffres et je vois qu'en deux ans, j'en ai vu 70 de plus ; alors certes, ce n'est pas rien, mais avec une moyenne de 45 films par an, ça reste quand même plutôt mou. Sans compter qu'une grande partie de ces films ont été vus parce qu'on m'y a poussée (genre parce que j'avais du monde à la maison et que c'est plus facile de lancer X-Men que de proposer un visionnage sans sous-titres de 30° i Februari...), pas parce que j'en avais envie. Et c'est ça le plus triste, il faut retrouver l'envie !
Sans le défi, je ne trouvais pas plus de raison d'en regarder qu'avant ; parfois je regardais des films juste parce que, quand même, c'est dommage de ne plus en voir, et je trouve ça assez triste. Pourquoi mon enthousiasme temporaire pour le ciné est-il retombé ?

Il reste tant de films que je ne connais pas, ou que de nom ! Tant de "classiques" qui, certes, ne m'attirent pas souvent, mais méritent peut-être quand même un coup d'oeil ! De grands blockbusters dont le succès a, peut-être, une légitimité qu'il me faut découvrir ! Et des films peut-être plus méconnus, aussi, qui gagnent à être découverts... J'en ai vu quelques uns (165 films en trois ans, donc), il en reste forcément plein !!!

Alors cette année, c'est dit, je me lance dans une nouvelle édition du défi Secret Diary of a Cinephile !
Les règles n'ont pas vraiment changé, et sont les suivantes, pour rappel :

1/ Ne sont comptés dans le défi que les films que je n'ai jamais vus
Non, les 712 revisionnages par an de The Fall ou A Chorus Line ne comptent pas. Mais bien tenté.

2/ Ne sont comptés dans le défi que les films que je regarde en intégralité
Les films dont je n'ai vu que les premières minutes, ou que j'ai aperçus un jour en zappant ou en passant au rayon télévision de la FNUC, peuvent être comptabilisés si je les regarde en intégralité au cours de l'année. L'an dernier, j'ai par exemple essayé de regarder Thor ; je me suis arrêtée à l'apparition de Hawkeye, peut-être que cette année, je retenterai le film et arriverai même à le finir, auquel cas il aura la possibilité d'être compté dans le défi. En revanche, si je commence un film, que je m'ennuie et que je l'abandonne avant le générique de fin, il n'est pas imputable au Secret Diary.

3/ Ne sont comptés dans le défi que les films que j'ai voulu regarder
Je n'ai plus la télé, donc il y a peu de chances que je zappe et tombe sur un film au hasard. En revanche, si je n'ai pas eu envie de voir un film donné et que je suis en compagnie de quelqu'un qui insiste pour le regarder, il n'est pas comptabilisable. C'est une règle fixée à la fois pour me protéger des bouses intempestives qui vont probablement me tomber dessus pendant l'année (à plus forte raison si je fréquente le salon de ma frangine, connue pour ses goûts cinématographiques calamiteux ; je veux dire, elle m'avait trainée voir le second OSS 117 quand même !), et pour m'obliger à m'intéresser au défi. Si je compte sur les films que mon entourage me fait voir, c'est trop facile. Là, il faut que j'entretienne l'enthousiasme, que je cherche des films qui me tentent, bref, que je me donne pour ce défi, pas juste que je remplisse un quota chiffré.

Pour cette nouvelle édition, deux nouvelles règles viennent de surcroît s'ajouter à celles existantes et pratiquées en 2010. Ces deux nouvelles règles devraient aussi augmenter le niveau de difficulté, parce qu'on sait tous à présent que, regarder 95 films en un an, je peux le faire. Alors tentons l'étape suivante !

4/ Ne sont comptés dans ce défi que les films dont je n'avais pas vu la bande-annonce
C'est en toute sincérité une règle que j'applique déjà souvent (je regarde également peu de trailers pour les séries ; sauf ce matin, j'en ai vu un pour la prochaine saison de Doctor Who, je ne le regrette pas car il semblait moins spoiler-y que la plupart des trailers en général). Mais l'idée est de systématiquement me faire une idée sur pièce, et de ne pas me laisser influencer par une bande-annonce efficace ou, au contraire, ratée. Le but de cette règle est avant tout de préserver l'impression de découverte et de ne pas courir le risque d'avoir l'impression, de connaître les moments-clés du film (ou les gags pour une comédie, ce qui est pire).

5/ Plusieurs films regardés pendant l'année devront ne pas être d'origine américaine
Parce que jusqu'à présent, il faut le dire, je suis restée très américano-centrée dans mes découvertes cinématographiques, même s'il y a eu quelques exceptions (je pense par exemple à l'excellent film portugais Contraluz). Le soucis c'est que j'ai le sentiment d'être totalement inculte en matière de ciné américain, et plus encore, si c'était possible, en cinéma étranger. Mais bon, il faut toujours un premier pas, après tout, essayons de nous souvenir comment ça s'est passé pour les séries ? Je trouve la perspective de regarder un film américain rassurante, mais elle est également dommage car elle me ferme plein de portes. Je ne veux pas fixer d'objectif chiffré histoire de ne pas tuer tout le fun de la démarche, mais en tous cas, plusieurs veut dire plus que 2, naturellement.
J'ai choisi, après une longue hésitation, de ne pas me mettre de règle relative à l'âge des films ; je sais qu'en général j'en regarde plutôt des récents, mais c'est peut-être mieux comme ça : j'ai parfois du mal avec le noir et blanc, par exemple. Rien ne dit qu'il n'y en aura pas dans mon bilan dans un an, mais je préfère ne pas me bousculer à ce sujet.

A partir de là, les films seront à nouveau ajoutés au Secret Diary of a Cinephile, avec leur mini-critique à chaque fois et, quand j'en ai le temps et/ou l'envie, un post plus long dans la rubrique Comme au cinéma. En sus, je parlerai de ces films et du défi en général sur Twitter, avec le hashtag #SecretDiary, donc si vous êtes là-bas, n'hésitez pas à participer au débat post-visionnage qui aura souvent lieu.

Si le coeur vous en dit, vous pouvez évidemment relever ce défi à votre tour (mais je sais que nombre d'entre vous sont fort occupés par le Challenges Series 2013 de Hellody).
Vous pouvez décider de le faire "2010-style", avec 3 règles seulement, ou pour les plus ambitieux d'entre vous, "2013-style", avec 5 règles histoire de corser le défi.
L'avantage de celui-ci, c'est qu'il n'y a pas d'objectif chiffré : si pour vous, 10 films par an, c'est un gros chiffre, eh bah va pour 10 films par an. Le but du jeu est de faire des découvertes dans le milieu du long métrage, et de décoller un peu des séries, pas de se mettre une pression monstrueuse et de n'en tirer aucun plaisir. Moi-même, je ne me dis pas que je vais forcément en regarder autant ou plus qu'en 2010, je veux simplement m'y engager avec passion et découvrir le 7e art, souvent négligé par votre serviteur.

Et même si vous ne faites pas ce défi, n'hésitez surtout pas à me proposer des idées de film. Quelqu'un m'a déjà suggéré Third Star, qui est en train de cagouler, et il y a Mean Girls que je pensais voir depuis quelques temps et sur lequel je me suis décidée grâce aux interventions de Tony sur Twitter. Je ne promets pas de regarder tous les films mentionnés, évidemment, mais tant que vous ne les avez pas suggérés, on ne peut pas savoir !
Comme les trailers me sont interdits, je compte sur vous pour ajouter un lien vers la fiche Wikipedia (quand il y en a une) ou faire une bref topo du synopsis, pour que je me fasse une idée.

Bon, un an de films !!! Allez, je peux le faire !

26 décembre 2012

[DL] Unité 9

Un peu plus tôt cette semaine, alors que je livetweetais l'écoute de ma playlist de génériques sur mon smartphone depuis le boulot (oui c'est plutôt calme cette semaine, ahem), amdsrs m'a suggéré de mettre ladite playlist en ligne sur 8tracks.
Ce que j'ai fait.
Naturellement, ce ne sont que les versions audio (rippées directement depuis les version video que je me découpe précieusement dés que l'occasion s'en présente), ce qui est forcément un peu décevant surtout pour les plus réussis visuellement, mais tout de même : il y a à l'heure où je vous parle un peu plus de 215 titres dessus, pour un total d'écoute de presque trois heures, ce qui, pour un genre musical dont les chansons durent une poignée de secondes en général, n'est quand même pas trop mal.
Bon, depuis, je commence à rajouter d'autres génériques (les premières que j'avais mises en ligne étaient celles de ma playlist "vitale", mais j'en ai évidemment plein d'autres, comme le savent ceux qui consultent régulièrement la catégorie Médicament générique de ce blog), et il y en aura encore plein d'autres. Etant nouvelle sur 8tracks, je ne suis pas encore très au point quand il s'agit de tagger les chansons (je voulais les annoter pour préciser le pays et l'année mais ça n'a pas l'air de beaucoup marcher), mais la playlist est tout de même fonctionnelle dans l'intervalle, alors servez-vous, les gens, c'est fait pour ça. On me souffle dans l'oreillette que les génériques sont récupérables avec Jdownloader, également.

Et pour les génériques video, n'hésitez pas à me réclamer des reuploads pendant les fêtes, profitez-en !

Alors ! Pour fêter le fait que je vous ai mis des génériques audio de toute la planète à disposition, je me suis dit que j'allais vous mettre... un générique video à disposition. Et pas n'importe lequel, celui d'un de mes coups de coeur de 2012, j'ai nommé Unité 9. Alors j'ai un peu zappé deux ou trois épisodes mais promis, en 2013 je me mets à jour. En attendant n'hésitez pas à vous y mettre, car quitte à me répéter, cette série est excellente.

Unite9
Note : lien valable 30 jours minimum. Je reuploaderai si le lien est mort, mais seulement si vous postez un commentaire pour me prévenir !

Tout-à-fait entre nous maintenant...
Chaque fois que je l'entends, j'ai l'impression d'avoir affaire à The Walking Dead, pourtant. Alors je sais, je sais bien : je suis particulièrement traumatisée par The Walking Dead, comme les tags ci-dessous vous en informeront si vous cliquez dessus. Et pourtant, les premières notes me glacent immédiatement, parce que j'ai l'impression que c'est The Walking Dead.
Non pas que je me détende une fois que je réalise que c'est d'Unité 9 qu'il s'agit, car la série n'est pas exactement du genre qui fait chaud au coeur. Mais les faits sont là, ce générique est très, très mauvais pour mon pauvre petit coeur fragile.
Sans compter que même esthétiquement, dans cette prison en apparence vide et abandonnée, je vois des similitudes, mais peut-être que je devrais envisager de consulter à propos de cette histoire de The Walking Dead...? En tous cas, vous me direz si vous avez vu cette parenté aussi entre les deux génériques, je compte sur votre avi objectif.

Ouais, en fait je suis pas fan du générique d'Unité 9. Mais c'est le générique d'une des meilleures séries de l'automne, alors on fera avec.
J'ai pensé à vous dire qu'il fallait regarder Unité 9, ou pas ? Je m'en voudrais d'oublier de vous le signaler.

31 octobre 2012

Groundhog Christmas day

A ce stade, pour jouer franc jeu, je fais n'importe quoi. Il y a des pilotes, notamment dans le cadre du défi avec whisperintherain, que je n'ai toujours pas reviewés (à l'instar de Puberty Blues), et à côté de ça, j'en évoque d'autres dans les heures suivant leur diffusion. En toute sincérité, et comme d'ailleurs à peu près chaque saison, c'est le chaos total dans mon planning téléphagique. Mais qu'importe, car je suis aussi d'humeur à regarder un peu plus de comédies, et l'humeur, c'est très important pour apprécier une série à sa juste valeur.
Voici donc venue l'heure de parler d'A Moody Christmas, une comédie diffusée par ABC1 ce matin (enfin, ce soir si on se base sur l'heure locale ; les délices du décalage horaire en téléphagie !), et comme d'habitude, un lien vers le blog de mon co-reviewer whisper vous attend au bas de ce post à titre de comparaison.

AMoodyChristmas-Big

Beaucoup de monde fête Halloween aujourd'hui ; même en Australie où, comme en France, la fête a ses râleurs ("ce n'est pas notre tradition, c'est purement commercial !") et ses amateurs ("on s'en fiche, c'est marrant !"). Comme pour éviter le débat, ABC1 s'est piquée de lancer en ce même jour une comédie explicitement dédiée à Noël. Ca ne s'invente pas.

A Moody Christmas est l'histoire de Dan, un jeune photographe qui s'est expatrié à Londres, où il vit avec sa petite amie. Quand vient Noël, cependant, il prend chaque année la direction de l'aéroport pour partir retrouver sa famille à Sydney. Une famille comme il en existe tant d'autres, avec des personnalités variées, et tout plein d'histoires. Dan a deux frères et une soeur, et tous ont atteint l'âge adulte, mais chacun vit différemment et, être le seul à habiter désormais loin du domicile des parents, forcément, ça n'aide pas à s'intégrer alors qu'on est déjà le petit dernier de la famille.
Dans A Moody Christmas, nous allons suivre, chaque année, un Noël différent de la famille Moody, et donc un calvaire de plus pour Dan.
Car comme chacun sait, la famille, on ne devrait jamais la rencontrer pendant les fêtes de famille.

Dans ce premier épisode, toutefois, tout ne commence pas sur le ton de la plaisanterie : Dan pensait faire le voyage avec sa petite amie, or celle-ci le plaque là, juste avant l'embarquement (très classe, au passage). Triste, fatigué, et peu motivé, Dan fait donc le trajet jusqu'à Sydney où sa famille ne va lui laisser aucune seconde de répit, ce qui n'arrange rien ; et le délire de ces personnages hauts en couleurs qui composent son arbre généalogique va progressivement devenir intolérable pour lui.

Mais il n'est pas question ici, ou si peu, d'offrir des personnages unidimensionnels. Nombreux sont ceux qui au contraire, par leurs paroles autant que leurs actes, vont dévoiler quelque chose de très sincère sur les membres qui composent une famille. On est dans un contexte où tout le monde est réuni pour faire la fête, mais où chacun arrive avec ses antécédents, des dynamiques particulières, et des souvenirs à propos des autres. Quand la soeur de Dan annonce en grande pompe qu'elle est enceinte, et qu'elle et son mari en font tout un foin (oh, ça va finir sur STFUParents, ça...), craignant même d'être éclipsés par le fait que la mère de Dan a eu un cancer et qu'elle est en rémission, on a par exemple un moment très vif pendant lequel, en trois lignes de dialogues à peine, on fait vivre tout un tas de vieilles rancoeurs, de frayeurs familiales et d'ego froissés, et cela en dit long sur l'histoire de cette famille comme de ses membres. Le travail fait sur plusieurs minuscules scènes (le mari de la future-maman se versant à boire, l'oncle officier des douannes et sa façon de toujours placer des nationalités exotiques dans sa conversation, la grand'mère convaincue que ce Noël-ci sera cette fois vraiment son dernier Noël, etc...) permet de finalement raconter, en une journée, la dynamique de toute une année, de toute une vie.

Et du coup, ce qui est le plus surprenant dans A Moody Christmas, c'est que derrière le côté résolument comique et léger (le pauvre gars qui retrouve sa famille de fou dont il s'est soigneusement mis à l'écart le reste de l'année), derrière les tempéraments agités de beaucoup des membres de la tribu Moody, derrière les conversations incessantes typiques des réunions de famille où tout le monde se parle et prend des nouvelles dans une espèce d'hystérie collective des grands jours, se cache aussi une dramédie qui fait mouche.
Ainsi, la photo qui orne le mur de la maison parentale cache une histoire à la fois originale et extrêmement touchante, qui en dit, à demi-mots, énormément sur Dan. C'est même tellement sombre qu'on n'ose y croire, en fait, vu le contexte de l'épisode lui-même.

A Moody Christmas est bien plus qu'une comédie ; c'est une très intelligente radiographie d'une famille donnée, ne ressemblant à aucune autre, mais pas forcément éloignée des nôtres, qui sous les apparences humoristiques, exagérées ou parfois extrêmes (l'intrigue du frère qui veut absolument récupérer sa tondeuse chez le réparateur, qui est évidemment fermé en ce jour de fête), raconte quelque chose de très vrai sur la famille, et sur la famille dans un jour peu ordinair... mais pendant lequel il est difficile d'être la famille de carte postale qu'on n'est pas le reste de l'année.

Evidemment, je plaisantais plus tôt à propos du timing de la série, mais vu qu'elle va s'achever à temps pour Noël, elle va progressivement devenir plus de saison à mesure qu'on progressera dans... la saison. C'est certainement un des indices qui me laissent bon espoir pour la série, sur la progression à laquelle on peut s'attendre quant à sa façon de creuser les personnages, leur background et leurs relations passées, présentes et à venir.
Je ne pensais pas que ce pilote serait aussi solide sur le fond, même si sur la forme il est parfois légèrement bordélique, et au final, je ne suis pas loin du coup de coeur...

Challenge20122013

23 novembre 2012

Let's work it out

Il s'en est fallu de peu. On est passés à ça de la catastrophe. Pour être sincère avec vous, j'ai bien cru que j'allais écrire une critique négative de la deuxième saison de Threesome. Heureusement, il n'en est rien, mais hélas la review de la nouvelle saison de la petite comédie britannique sera bien moins extatique que celle de la première, autant vous prévenir...
Ah, et évidemment, je ne devrais pas avoir à vous le dire, mais quand on lit un bilan, à plus forte raison sur la deuxième saison d'une série... il faut s'attendre à quelques spoilers.

Threesome-Baby

Mitch, Alice et Richie revenaient donc pour un second round, après un absolu sans faute l'an dernier, ou en tous cas, quelque chose qui y ressemblait fortement. C'était d'ailleurs pour cette raison que Threesome comptait parmi mes coups de coeur de l'automne dernier, et accessoirement, l'un de mes deux coups de coeur britanniques de toute l'année 2011 (avec The Café, qui d'ailleurs ne reviendra pas avant février environ ; pire encore, la sortie des DVD a été repoussée).
La saison 1 s'était achevée assez logiquement avec l'accouchement d'Alice, dans un épisode absolument parfait, au rythme impeccable, et capable de jongler avec une agilité folle entre comédie et tendresse. Mon Dieu que j'avais aimé ce final ! Il augurait du meilleur pour la suite. En quelques épisodes, l'univers de la série, ses personnages, son humour et ses mécanismes avaient parfaitement été établis. S'amuser dans ce cadre de jeu comme des enfants dans un parc en plastique serait à n'en pas douter une corne d'abondance téléphagique.

Mon tort a contraire été de revoir la 1e saison à l'occasion du début de la diffusion de la 2e, en fait. Car c'est avec le season premiere de toute l'histoire des season premieres que Threesome fait son retour. Je ne m'explique tout simplement pas comment on en est arrivés là : pas de Lilly, un Mitch qui tout d'un coup (pour une raison qui ne nous sera jamais expliquée et qui n'a certainement d'origine cohérente nulle part) veut devenir prof et doit donc retourner au lycée pour avoir une bonne note au bac en maths, et des séquences interminables en milieu adolescent, avec notamment un élève dont on ne comprend pas un seul instant pourquoi la série lui consacre autant de temps (il s'avère qu'il débarque ensuite dans Cuckoo, ceci expliquant peut-être cela ?). Si encore Threesome avait décidé de faire ce genre de choses en cours de saison, j'aurais grincé des dents, mais j'aurais compris. Mais dés le début de la saison, c'est ridicule, on ne retrouve ni les personnages ni la dynamique qu'on aime, le contexte a changé, on dirait en gros que quelqu'un a fait tout son possible pour tuer la poule aux oeufs d'or. On ne saura jamais ce qui s'est passé dans la tête de l'équipe de production, je suppose, mais c'est le genre de cas qui se règle sur un divan de psychiatre ou même dans une chambre capitonnée, parce que des tendances suicidaires à ce point, c'est inquiétant.
Le deuxième épisode nous tirera de ce guêpier... pour nous fourrer dans un autre. Cette fois, c'est la vie professionnelle de Richie qui nous intéresse ; on a affaire pour changer à une espèce de comédie de bureau où l'assistant impossible de Richie accumule les pitreries et les étrangetés, la colère de Richie progressant à peu près au même rythme que celle du spectateur. Le seul avantage de cet épisode par rapport au précédent, c'est que quelques séquences à la maison jalonnent l'épisode : il s'agit de celles montrant Mitch et Alice qui, devenu passant plus de temps à la maison, font une petite crise de nerfs commune (de type "comment ça, je ne travaille pas vraiment ?" qui fonctionne plutôt bien). Mais ça reste quand même assez dur à avaler que de devoir courrir après ce genre de petits moments.

Les choses vont progressivement s'arranger, à mesure que la saison avancera. Ainsi, certains épisodes seront un peu plus sympathiques que d'autres ; avec quelques bonnes idées, il est arrivé que de bonnes idées soient mises sur le tapis, sources de quelques rires véritables, mais rares.
Cependant, sur une saison qui compte 7 épisodes, il faudra véritablement attendre, accrochez-vous... le 5e épisode, pour que la série retrouve son rythme ! C'est incompréhensible ! Comment au passage a-t-on échoué au lycée, au bureau de Richie et, oh horreur, au centre commercial, je ne me l'expliquerai jamais, surtout alors que la première saison avait su trouver ses marques presqu'instantannément ! Ca dépasse l'entendement.

Les trois derniers épisodes de la saison seront, fort heureusement, fidèles au délire des débuts. L'esprit de répartie, de rythmpe, de métaphore, et de cohésion des personnages redevient tangible ; on sort moins de la maison, on cherche plus à s'intéresser à la façon dont le trio s'organise et vit en bonne harmonie, et c'est exactement ce qu'il fallait, retrouver ces séquences où les trois acteurs principaux peuvent faire ce qu'ils savent faire, plutôt que de tenter à tout crin d'élargir leur univers de façon surréaliste et/ou téléphonée.

Bien qu'ayant adoré l'épisode concluant cette nouvelle saison, je dois dire qu'il est symptômatique de tout ce qui a cloché dans cette nouvelle fournée. Souvenez-vous : dans le pilote, Mitch avait demandé Alice en mariage en apprenant qu'elle était enceinte du bébé de Richie... mais depuis, de mariage, il n'avait plus du tout été question ! Au contraire, la saison commence comme si ça n'avait jamais été à l'ordre du jour. Le simple fait que cet oubli ne soit pas réparé avant le season finale démontre qu'il y a vraiment eu un couac : ce qui manquait à cette saison, c'était un fil rouge, comme la grossesse d'Alice l'avait fait l'an passé ; à travers un objectif clair, les trois amis auraient pu affronter des challenges autrement plus divers que devoir prendre des photos dans un centre commercial, mettant réellement en perspective leurs personnalité et le fonctionnement de leur ménage à trois. C'était la formule gagnante ! Au lieu de ça, errant sans but, les intrigues se succèdent et conduisent soudainement à un mariage qui, évidemment, n'est pas aussi simple que prévu. Le revirement de situation est un peu énorme, mais il permet tant de petites répliques croustillantes et tant de tendresse, que ça fonctionne ; cependant, si le problème avait été soulevé plus tôt dans la saison, on aurait moins l'impression que ce revirement a été pêché au dernier moment dans un chapeau contenant des prétextes ridicules pour empêcher un mariage. Que ce mariage revienne sur le tapis rapidement, même si au final l'épisode est plutôt bon, est la preuve des carences de cette saison.

La deuxième saison de Threesome aura donc été très inégale, et encore, c'est un euphémisme. Mais au meilleur de sa forme (comme pendant le huis clos dans le boxe, un grand moment d'anthologie, fidèle à l'identité de la série), la série prouve qu'elle a encore bien des choses à dire et à faire, et que la naissance de Lilly ne sonnait pas la fin du concept.
Seulement, il fallait accepter l'identité de la série, plutôt que de vouloir absolument changer d'horizon ou de formule pour une raison qui m'est encore, à l'heure actuelle, totalement inconnue. Si l'épisode 5 fonctionne si bien, c'est parce qu'il met le trio face à : son petit délire encore un peu enfantin, ses choix d'adultes (qui d'ailleurs ouvrent la porte à une troisième saison, même si les épisodes 6 et 7 n'y feront plus allusion), et l'un de ses démons, en la personne de la mère d'Alice (qui d'ailleurs dans le season finale, où elle revient pour mon plus grand bonheur, elle aura encore de petites surprises à nous montrer, comme elle avait su le faire dans le final de la saison 1). Sans compter que comme par hasard, la réalisation revient au top en fin de saison en même temps que les scénarios, et ceux-ci se truffent à nouveau d'auto-références riches qui faisaient de la première saison une gourmandise. Comme un déclic...

Quand on connait son boulot, ses personnages, son cast, et toute la mécanique formidablement bien huilée qui fait que ça marche, pourquoi se perdre de cette façon en saison 2 ? Ca reste un grand mystère. Ce n'est même pas comme si la série avait voulu ajouter une dimension avec cette nouvelle salve d'épisodes ; c'est plutôt comme si on avait voulu en ajouter plein mais qu'on ne savait pas quoi choisir au final, et qu'on s'était autorisé à aller dans toutes les directions, un épisode à la fois, avant de se raviser et revenir à ce qui fait l'âme de la série.

Pour une comédie qui a des saisons si courtes, ce genre de bévues peut être très dommageable. Mais grâce à son rattrappage dans la dernière ligne droite, Threesome tient toujours une grande place dans mon coeur, et si la série est renouvelée pour une troisième aventure, je la suivrai avec plaisir. Parce que dans ses meilleures heures, je sais ce dont elle est capable. Mais j'avoue être tout de même un peu triste de ne pas quitter Mitch, Alice, Richie et Lilly avec le même enthousiasme qu'il y a un an de ça...

12 novembre 2012

43 Glorieuses

Qu'il est rare qu'une série historique me plaise ! Il y a probablement des cas dans lesquels c'est moi qui me braque, un peu par principe : je n'aime pas avoir l'impression qu'on me fasse la leçon ; les cours d'Histoire comptent, ils faut le dire, parmi quelques uns de mes plus désagréables souvenirs du collège et du lycée (les autres étant généralement ceux des cours de maths, mais... il existe très très peu de séries sur les maths). Rien ne m'exaspère autant qu'une série qui veut absolument prouver qu'elle a des super décors et des costumes parfaitement fidèles, et qui au final brade totalement l'émotion dans son soucis de "faire vrai". Trop souvent, les séries historiques semblent vouloir prendre le prétexte de parler de l'Histoire grâce aux petites histoires, mais ce faisant, elles négligent leurs petites histoires parce qu'elles ont trop l'oeil sur la vue d'ensemble. Celles qui ne donnent pas dans ce désagréable travers, ironiquement, échouent tout de même à mes yeux en étant justement trop soapesque. C'est un peu une situation sans issue, et très peu de fictions de ce type finissent par trouver grâce à mes yeux, même s'il y en a.
Le contexte joue aussi, évidemment ; par exemple, je me sais un peu plus ouverte d'esprit sur tout ce qui porte sur l'Histoire de ces 50 dernières années environ (on n'est pas à une décennie près, évidemment), je commence à faire une véritable overdose de tout ce qui est Guerre Mondiale, et ensuite, plus on remonte le temps plus le sujet me pose un problème de principe.

Tout ça fait que les exceptions passant entre les mailles du filet répondent généralement à des critères assez précis (même s'il arrive qu'il y ait des exceptions un peu partout, évidemment), et il faut le dire, Moeder, Ik Wil Bij de Revue, une série apparue cet automne à la télévision néerlandaise, avec plusieurs atouts dans sa poche : elle avait choisi un sujet qui n'était pas tout-à-fait historique, et qui se déroulait dans l'après-Guerre. Et je dis banco.

MoederikwilbijdeRevue

Ce sujet, c'est celui des van Woerkom, une famille qui a survécu tant bien que mal à la guerre, et qui désormais peut se consacrer à la boutique familiale, qui s'est reconvertie en magasin d'électro-ménager. Signe des temps. Les van Woerkom et leur fille font leur chemin dans une économie en pleine renaissance, Trente Glorieuses obligent.
A côté de ça, un autre personnage, Bob, revient de la Guerre ; il était soldat, le voilà désormais voué à reprendre l'exploitation de charbon de son père, mais il n'a envie de rien de moins au monde. Alors qu'il obtient des places pour assister au spectacle de music-hall d'une troupe qui s'installe, Bob va découvrir les joies que procurent le show business aux spectateurs ; ému par le spectacle, et ces chansons dans lesquelles il se retrouve tant, il décide de rester en ville, de laisser tomber le charbon, et de devenir homme de main au sein de la revue : n'importe quoi, pourvu de participer à sa façon au spectacle ! Même si, en toute sincérité, il préfèrerait pouvoir chanter...

Moeder, Ik Wil Bij de Revue est bien décidé à visiter des personnages très différents en l'espace d'un seul épisode : outre la famille van Woerkom et Bob, on suit aussi le chanteur de la revue, John, et sa soeur Riet, des personnages du monde du spectacle qui vivent un peu en marge de la société, avec des goûts de luxe. A travers ces différentes couches de la société, la série peut ainsi se permettre de voir le progrès économique de plusieurs façons ; ici il n'est pas question de montrer des différences entre les classes : désormais tout le monde a accès aux dernières radios ou tourne-disques dernier cri, par exemple. Ces points de vue différents permettent simplement d'aborder différents thèmes.
A la façon d'American Dreams, le pilote de Moeder, Ik Wil Bij de Revue met en parallèle la façon dont le pays recommence à rêver et songer à l'avenir, et la façon dont les personnages le veulent eux aussi. Le magasin était d'ailleurs un outil utilisé dans American Dreams, tout comme l'était le divertissement (grâce à American Bandstand), pour décrire la période de transition vécue par les personnages.

La scène la plus touchante, après quelques longues d'exposition passagères, est certainement celle qui clot le pilote. Bob assiste en effet à la Revue, et il est difficile de ne pas partager son émotion.
Elle m'a rappelé, eh bien, par une intéressante mise en abime, celle que nous ressentons tous, je crois, de temps à autres, en tous cas c'est à espérer, en tant que téléphages : une fenêtre sur un monde à mille lieues de ce que nous connaissons, capable à la fois de nous transporter et de nous ramener à ce qu'il y a de plus intime en nous.
Comment ne pas songer à ces chansons mélancoliques qui parlent (si je comprends bien ma VOSTM) de souffrances passées et de deuil, et ne pas songer aux séries qui nous disent la même chose. Elles nous bouleversent et nous donnent envie, nous aussi, de participer, peu importe comment ; avec une news, un review, ou pourquoi pas en soumettant le pitch à un producteur qui nous consulte. Je veux dire, on est là pour ça, non, pour être à la fois ému sur le moment et transcendés dans la minute qui suit ? Cette séquence finale du pilote de Moeder, Ik Wil Bij de Revue nous renvoie là, à ce quelque chose de très positif, quand tout est à construire.

Moeder, Ik Wil Bij de Revue est l'histoire de personnages qui veulent aller de l'avant, qu'il s'agisse de ceux qui veulent simplement asseoir leur confort matériel, trouver l'amour, ou, comme Bob, s'exprimer grâce à quelque chose qui leur semble fondamentalement beau même si c'est un peu superficiel à la fois. En cela, ces 43 premières minutes sont délicieusement désuettes et en même temps terriblement actuelles. Après tout, nous aussi, nous allons vouloir vivre nos Trente Glorieuses, quand on arrêtera d'annoncer que c'est La Crise tous les matins...
Voilà, ça y est, j'ai trouvé. Les séries historiques qui me plaisent vraiment, ce sont celles qui sont tellement universelles qu'en réalité elles pourraient se passer n'importe quand. Mais qui sont quand même drôlement plus élégantes quand elles utilisent le passé pour nous le dire.

18 novembre 2012

[#Ozmarathon] 6x01, take a bow

Quand la Em Crew se réunit pour la dernière phase du #Ozmarathon, c'est à la fois une occasion de se réjouir et de s'attrister. Quel dommage que déjà ce marathon à plusieurs prenne fin... et en même temps, ça va bientôt faire un an qu'on l'a commencé !
Mais ce n'est pas le moment de reculer. Je sais que j'ai souvent des problèmes avec la perspective d'aller au terme d'une série, quand bien même j'ai déjà vu son final (pour Oz, c'est même l'un des quelques épisodes de la séries que j'avais vus avant de commencer ce marathon !), mais ce serait dommage de se priver de la dernière ligne droite... surtout quand elle commence de cette façon !

Ozmarathon-6x01

Augustus Hill est mort... mais il n'a pas quitté Em City. Au contraire, il a rejoint les autres fantômes qui hantent les couloirs de la prison.
Combien sont-ils, au juste ? Difficile de les compter. Mais ils sont là et ils ont toujours des choses à nous dire sur la prison, mais aussi la société ou la vie en général. Et quel régal que de tenter de reconnaître, parmi les ombres qui apparaissent fugacement au début de cet épisode, des silhouettes connues et/ou aimées. Cette robe blanche, ce ne peut être que... Et là, à côté, ne serait-ce pas...? Quant à cette barbe, se pourrait-il que finalement nous ayons droit à une réapparition ? Ils sont venus, ils sont tous là. L'ambiance est à la réunion de famille.
Cette ultime saison commence avec des retrouvailles bien excitantes ; qui plus est, c'est aussi la promesse d'un renouvellement narratif. Cédant sa place de coryphée, Hill permet à d'autres de prendre la parole, et le premier à le faire est Jefferson Keane, pas vraiment un personnage auquel la série avait permis de s'exprimer longuement. Keane, mort en prison de façon tout-à-fait légale (un fait suffisamment rare pour être noté, après tout), est donc notre premier maître de cérémonie, pour une saison qui semble prête à en avoir plusieurs, et donc à aborder autant de points de vue. Même Hill admet avoir changé sa façon de voir maintenant qu'il est passé de l'autre côté, de toute façon... Même si au cours de la saison 5, nous avons connu quelques excellents monologues, cette pratique ne peut être qu'une bonne nouvelle.

Au rayon des nouveautés, l'épisode a encore quelques idées dans sa manche. Ainsi, McManus, se sentant responsable de la mort de Hill, a décidé de peindre dans la gymnase un immense labyrinthe bleu dans lequel les prisonniers puissent venir se perdre en méditations. L'idée est incroyablement poétique, et sa présentation est en plus diablement futée. Sur fond d'air à l'harmonica, c'est l'officier Murphy qui vient constater la dernière lubie de McManus. Et je crois que cette scène est certainement la raison précise pour laquelle l'officier Murphy est l'une des forces de la série depuis si longtemps : c'est l'un des rares personnages qui soit l'avatar du spectateur dans la série, qui connaisse tout le monde sur le bout des doigts, qui soit capable de plaisanter sur les idées "New Age" de McManus, à ironiser sur la viabilité d'un nouveau projet, qui ait conservé son humour et sa lucidité. Quelle que soit la situation, la réaction de Murphy est toujours parfaite, et sur fond d'harmonica débonaire, on ne peut pas mieux le montrer.
Pour autant, j'adore l'idée de McManus. Elle lui ressemble, au sens où elle ressemble au McManus des débuts, un peu idéaliste certes, mais tellement motivé pour aider les prisonniers à cultiver une vie intérieure qui puisse les sauver. On est à mille lieues de la cage d'isolement au milieu de salle communautaire d'Emerald City. Et quand McManus croit à nouveau en l'être humain, je crois à nouveau en lui. C'est pour ainsi dire mécanique.

La mort d'Augustus Hill a des conséquences aussi du côté des vivants. Burr, ébranlé par son deuil (jusqu'au bout j'attendrai la révélation que Burr est le père biologique de Hill, jusqu'au bout !), a besoin d'un petit pep talk de Kareem Said, mais une fois que c'est fait, il va tenter de se reprendre en main.
Comme l'épisode est composé d'énormément de séquences courtes, on n'en saura guère plus, toutefois, dans l'immédiat. Mais il ne reste plus beaucoup d'épisodes pour nous balader de toute façon !
Alors, ces multiples petites scènes nous permettant de retrouver toute la population de la prison, quelles sont-elles ?

Eh bien, il y a des scènes au sens théâtral du terme. la mère de Ryan a en effet décidé de monter MacBeth, rien de moins, avec le plus grand soutien de McManus qui semble ravi. La pièce est l'occasion de plusieurs prisonniers de travailler ensemble ; ainsi le père Meehan décroche le rôle principal, Ryan se fait embarquer pour les décors, etc...
Ryan est, comme pratiquement toujours, particulièrement affairé pendant cet épisode. Entre deux visites dans le couloir de la mort où il passe voir Cyril, plus la préparation de la pièce de sa mère, il tente aussi de s'arranger "à la Ryan" pour obtenir des témoignages en faveur de Cyril qui permettent à celui-ci d'être sauvé. En chemin, il trouve même le temps de s'engueuler avec Schibetta junior, ce qui conduira à une escalade de violence, au cours de laquelle Meehan trouve la mort... aborption massive de verre pilé. Souvenirs, souvenirs ! C'est à la fois une idée très malicieuse que de souligner qu'au moment où Ryan commençait à se rapprocher de Meehan presque comme d'un père, ce dernier est tué par Peter Schibetta de la même façon que son père a été tué par Ryan ; mais c'est aussi une répétition avant le sentiment de perte auquel Ryan devrait se préparer vu la tournure du procès de Cyril.
Oh, et tant que j'y pense, on est tous d'accord pour dire que Jeremiah devient franchement flippant ?

A ce stade, c'est incontournable, il va nous falloir parler de l'officier Howell. J'essaye en général d'éviter le slut shaming, mais au vu de son tableau de chasse, la question se pose : Claire Howell est-elle capable d'avoir des relations sexuelles avec des hommes sur lesquels elle n'ait pas droit de vie et de mort ? Bon, c'est une connasse, certes, mais ça doit bien exister quand même, des hommes "du dehors" qui veuillent se la faire, non ? Je sais pas, sous le coup de l'alcool ou des drogues dures, quelque chose ? Vous allez me dire : oui, puisqu'elle s'est aussi envoyé McManus. Bon, mais on est d'accord que ça ne compte pas, parce que McManus lui-même a un gros problème pour garder son matos dans son froc, et qu'il s'envoie toutes les femmes qui bossent à Oswald (à l'exception évidemment de Sister Peter Marie ; ah, et la mère de Ryan O'Reily... pour l'instant ?). Non vraiment, c'est très dérangeant la façon dont le sexe et le pouvoir se mélangent pour ce personnage. Rien que pour ça, il est et sera toujours impossible de l'aimer, et de lui permettre de sortir de sa propre caricature. En tous cas, la scène pendant laquelle elle décide que c'est au tour d'Omar de passer à la casserole est écoeurante, et pas uniquement parce qu'apparemment, voir un homme chier ne parvient pas à tuer sa libido. Cette séquence de viol sonne cependant comme une intéressante alternative au thème de la sexualité forcée qu'on connait entre prisonniers, plus insidieuse, plus vicieuse, et paradoxalement, beaucoup plus violente.

Dans un autre genre, Leo Glynn est aussi un enfoiré d'une grande violence. Voilà, je l'ai dit. Ca fait des saisons qu'il s'acharne sur Miguel Alvarez (un personnage impossible à ne pas aimer, qui plus est), sans autre raison que "des latinos ont violé ma fille, ce con de latino a voulu faire le malin une fois en face de moi, il va donc payer jusqu'à la fin de sa vie", et ça me gonfle, parce qu'il refuse obstinément d'admettre que son comportement est à l'origine de bien des choses pour lesquelles ensuite il s'empresse de punir Alvarez. Mais Miguel est dorénavant libéré de l'isolement où je pense que les couchettes avaient pris l'empreinte de ses fesses, et sous l'insistance de McManus décidément plein de bonnes intentions (même si on sait où ça mène généralement), il réintègre Em City.

Oui, Em City, là où les latinos veulent sa peau. Mais cette fois, McManus a un truc : il s'arrange pour que Guerra, pourtant sans conteste le pire ennemi d'Alvarez, devienne son garde du corps. Alors qu'on aurait pu accueillir cette tentative avec un scepticisme murphien, pour la première fois, la série s'autorise à entrer dans l'intimité de l'un des irréductibles "méchants". La conversation de Morales avec Guerra est une intéressante plongée dans la psyché de personnages qui nous ont souvent semblé monochromes ; "You ever feel like you've lost your appetite for all the bullshit ?", demandera un Guerra las et en proie au doute à son compagnon de cellule. La scène est d'autant plus forte que non seulement ces personnages n'ont jamais été très épais, mais leur relation n'a jamais semblé dépasser celle du boss et de son laquais obéissant ; pour la première fois, ils apparaissent comme de véritables compagnons de cellule, capables de discuter d'égal à égal. C'était une belle scène, vraiment.

De son côté, Rebadow tente toujours de faire le deuil de son petit-fils. Comme il n'a plus goût à rien, McManus le change de job, et le place à la bibliothèque de la prison, là où Stella, la nouvelle bibliothécaire vient d'arriver. Une scène courte, comme promis, mais formant une jolie rencontre et un échange touchant. On peut sentir à cette nouvelle aventure que Rebadow va reprendre du poil de la bête.

Et en parlant de Bête, repassons le bonjour à Timmy Kirk, le rouquin qui déclare être Satan, ou au moins être possédé par lui (tant de clichés sur les roux, c'est tragique). Le père Mukada, qui semble au moins aussi fâché vis-à-vis de Dieu que de ce prisonnier répugnant, est d'abord outré par ses déclarations, mais grâce à une petite conversation entre quat'zyeux avec Sister Pete, il met le doigt sur ce qui le tourmente réellement, et qu'on pouvait sentir arriver depuis quelques temps maintenant : il vit une crise de foi. "Sometimes, we come face to face with a larger, more stunning reality : we come face to face with pure evil. And we're powerless". Le problème, c'est que c'est une réaction d'impuissance que Mukada a toujours eu du mal à affronter, et que désormais, son face à face avec Kirk le pousse dans ses retranchements, d'autant que le petit Timmy a écrit au diocèse pour accuser Mukada de viol !

Comme toujours, Oz réserve son tandem maudit Keller/Beecher pour la fin ; mais en fait de tandem, c'est surtout un trio, car Beecher et Schillinger n'en ont jamais fini avec leur éternelle danse de la mort.
Beecher prépare une fois de plus sa demande de libération sur parole, au moment-même où Schillinger est libéré d'isolement. Tu parles d'un hasard ! Ajoutez à cela le fait que le petit prag du nazillon qui a envie d'évoluer dans la hiérarchie de la prison, et cela donne un cocktail terrifiant qui conduit à la more du père de Beecher. Touché une fois de plus dans son sang, Beecher va-t-il craquer ? En tous cas, Keller a une fois de plus perdu un avocat fourni par Beecher, et ses chances d'échapper à la peine de mort semblent de plus en plus fines.

Vous l'aurez compris, cet épisode n'a pas forcément le temps d'entrer en profondeur dans chaque intrigue, mais la plupart sont formidablement bien traitées.
Oz est ici dans sa forme la plus classique, la plus noble ; quelque chose que les saisons intermédiaires n'avaient pas toujours réussi à faire perdurer. Retrouvant toute la force de sa formule chorale, et mettant en pratique des idées de mise en scène et un ton qui ramènent la série à ses origines théâtrales (parfois au sens le plus littéral du terme via MacBeth), ce season premiere est très fort. Qui plus est, les travers consistant à bêtement reprendre de vieilles intrigues pour les faire continuer sans rien y apporter semblent loin : beaucoup des personnages semblent prêts à aller de l'avant, et la saison elle-même se fixe, semble-t-il, un objectif, si l'on en croit la façon dont la prison est mise en lockdown au terme de l'épisode.
Que de bonnes nouvelles, donc, et si mes quelques souvenirs de cette saison finale ne me trahissent pas, on n'a pas fini de se régaler. J'en suis toute émoustillée et triste par avance !

27 octobre 2012

It's a rich men's world

A Livia, il y a quelques temps, j'avais promis que je lui permettrais de voir le pilote de la série israélienne Mesudarim, dont j'ai acheté les DVD l'an dernier. Chose promise, chose due, j'ai donc rippé mon DVD (avec les sous-titres anglais fournis). Bon, à partir de là, je suppose qu'il y a plusieurs options. Soit je lui envoie le lien discrètement, soit... voyons, est-ce que je pourrais procéder différemment ? Est-ce que, par exemple, il y aurait moyen que d'autres téléphages curieux puissent se faire une opinion sur cette dramédie ?

Bon allez, c'est bien parce que c'est vous, voilà donc un post La preuve par trois, qui, normalement, si vous connaissez le truc (ou au pire, que vous savez que sur ladytelephagy, cliquer un peu partout donne régulièrement de bonnes surprises), devrait vous permettre de faire connaissance avec les 4 potes de cette série bien sympa.
Pour ceux qui, dans le fond, ne se rappellent plus quel est le concept des posts La preuve par trois, rappelons qu'outre une petite surprise à la fin (qui très sincèrement n'est plus vraiment une surprise après pareille intro !), l'idée est de présenter un épisode, ici le pilote de Mesudarim, en trois passages et donc en trois captures, et pas une de plus.
Note : apparemment, certains ont trouvé que la qualité du rip de Srugim n'était pas top. Eh bien, à côté du rip de Mesudarim, c'était de la HD ! Mais dans ce cas précis, ça vient de la qualité du DVD lui-même, où l'image est entrelacée (une capture directe du DVD dans mon post sur le pilote vous le confirmera). Forcément, avec ça on fait pas de miracle ; surtout que mon logiciel de rip semble désentrelacer un peu grossièrement. Cependant, comme je ne pense pas qu'il existe d'autre façon de voir Mesudarim, ou Srugim for that matter, à l'heure actuelle, sans directement acheter le DVD vous-même, c'est un peu à prendre ou à laisser. Mais si vous laissez juste à cause de la qualité de la video, sachez que je vous juge. Oooh oui, je vous juge.

Mesudarim-1
Tout commence donc pour Guy, Tomer, Erez et Berlad quand leur société de jeux video, sur laquelle ils travaillent depuis 10 ans, est sur le point d'être vendue à un groupe d'investisseurs américains (rappelons que la série est partiellement inspirée par le sort de Mirabilis, qui avait vendu ICQ à MSN pour une somme indécente). Cette vente doit leur rapporter un paquet, du moins, ils l'espèrent, mais la vente n'est pas encore faite et l'épisode commence alors que les quatre amis attendent, l'estomac noué, l'appel qui peut changer leur vie.
Contrairement à la majorité des pilotes, Mesudarim ne cherche pas tellement à se lancer dans l'exposition de ses personnages immédiatement, mais plutôt de la situation et de leur dynamique. La personnalité de chacun est un peu vue à la louche, car pour le moment, ce qui se passe est plus rassembleur qu'autre chose, et ce qui les réunit autour de ce téléphone est plus important que ce qui les différencie dans la vie. Mais à travers leur dynamique se dessinent déjà des informations importantes, comme le statut de Guy et Tomer qui semblent les deux tempéraments forts du groupe. Pour moi qui suis généralement friande d'amitiés masculines à l'écran, je dois dire que cette scène d'ouverture est aussi particulièrement savoureuse de par la façon dont cette amitié semble immédiatement très tangible dans la façon dont les personnages se parlent. Comme pour Srugim, les dialogues soulignent vraiment un côté très naturel et authentique, il ne s'agit pas d'une amitié plaquée-parce-que-les-scénaristes-ont-dit, mais de quelque chose d'immédiatement tangible et réaliste. C'est sans doute bien plus intéressant que d'explorer le caractère de chacun, à ce stade.

Mesudarim-2
La seconde partie du pilote, qui débute avec le générique (dans le pilote, ce générique fonctionne comme un outil narratif à part entière ; d'ailleurs j'en ai profité pour reuploader le générique, que vous pourrez retrouver ici), consiste donc à prendre le temps de découvrir les personnages. Pour cela, nous allons suivre leur première journée en tant que nouveaux riches. Et ils vont faire la même chose que vous et moi si nous touchions un gros pactole : s'assurer que l'univers entier sait désormais que leur statut a changé. Ou plutôt, c'est Tomer qui semble le plus décidé à faire valoir son nouveau statut, les autres le suivant dans ses coups de tête. Ils vont donc payer une petite visite au banquier qui gèrait leurs prêts, s'offrir un déjeuner dans l'un des plus chers restaurants de la ville, etc... Vous pouvez également voir dans la capture ci-dessus que Tomer se paye une nouvelle voiture.
C'est là justement que le propos de Mesudarim commence : il ne s'agit pas seulement de raconter la vie de 4 copains, ou de 4 copains riches. Il s'agit de parler de 4 copains nouvellement riches. Et chacun, à la lumière de sa personnalité et de sa vie "avant", va réagir différemment ; on sent aussi progressivement monter l'inquiétude autour du comportement de Tomer, jusqu'à une apothéose que je vous laisse découvrir. Chacun commence à faire ses premiers achats, monter ses premiers plans. La question "et maintenant ?" commence à poindre son nez, et sous couvert d'échanges vifs et drôles, nos amis commencent à sentir qu'être pêté de thunes, c'est sans aucun doute génial, mais ça les met aussi face à certaines choses, à travers les gens à qui ils veulent faire profiter de leur argent...

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A la fin du pilote de Mesudarim, toute l'exposition est faite. Situation, dynamique, personnages, perspectives... Tout y est. Et tout ça dans une atmosphère d'amitié sincère mais pas prise de tête. C'est ce que symbolise très clairement la dernière scène finale, de par l'endroit où elle se déroule comme des réactions de chacun. A ce stade, tout le monde est dans ses habits, et on a quelques pistes sur ce qui se déroulera probablement dans les épisodes suivants.
Désormais le spectateur sait exactement à quoi il a affaire, et l'épisode lui propose de finir son travail de mise en bouche par un aperçu de ce à quoi ressemble l'ambiance au sein de ce petit groupe, pendant une soirée tranquille entre potes, alors que ceux-ci ont atteint un stade plus calme que pendant les premières heures de leur fortune nouvelle.
Ferez-vous ce chemin avec eux ?

Je l'ai fait pendant une saison (je me suis promis de regarder la seconde un jour, évidemment j'ai jamais pris le temps, mais l'envie ne m'a pas manqué) et je ne le regrette pas. A présent, c'est à vous de voir si vous voulez tenter de faire un bout de chemin avec ces quatre gars.
...Et bien-sûr, n'hésitez pas à me donner votre avis sur ce pilote : plus il y a de points de vue, mieux c'est !

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9 octobre 2012

Vol au-dessus d'un nid

Tandis que whisperintherain et moi tentons vaillamment de poursuivre notre mission de visionnage et de review des pilotes de la saison, devinez quoi ? Il continue de pleuvoir des pilotes... à torrents ! J'avoue que c'est d'ailleurs quelque chose que je n'avais pas prévu lorsqu'on a commencé ce challenge : à ce stade, il y a non seulement les pilotes à découvrir, mais aussi toutes les séries que je suis qui me prennent du temps. Or, paradoxe : si je regardais moins de pilotes, je suivrais probablement moins de séries !
Mais bon, en ne dormant pas du tout, je devrais m'en sortir. Passons donc à un nouveau pilote, celui d'une série britannique...

Cuckoo

On a tous fait le coup de ramener à la maison quelqu'un que nos parents désapprouvaient. Au moins une fois. Sauf si vous n'avez jamais ramené personne, évidemment, bon. Mais rarement avons-nous ramené quelqu'un d'aussi extrême que Cuckoo, l'étrange gaillard qui s'installe dans la vie de Ken et Lorna lorsque leur fille Rachel se marie (pas grand'chose à voir avec le film). Il faut dire qu'ils ont un peu été pris par surprise : Rachel part en vacances au soleil, et lorsqu'elle revient, elle a déjà la bague au doigt ! Or, de longues et passionnantes études attendaient leur petite surdouée, et ce n'était pas du tout "le plan".

La petite fille chérie est en effet revenue avec un type un peu louche, probablement un peu sale aussi, qui a pas mal bourlingué mais pas fait grand'chose de sa vie, qui pense avoir une vie spirituelle riche mais qui en revanche, de l'extérieur, ressemble quand même bigrement à un parasite fainéant, et prend en plus tout le monde de haut parce qu'il est convaincu que tout cela le rend supérieur aux gens "normaux".

A partir de ce pitch un peu convenu, je m'attendais à une comédie sympathique. Parce que le propre d'une comédie, pour nous faire rire, est de surprendre : soit grâce à ses répliques, soit grâce à ses situations.

Manque de chance, la surprise de Cuckoo ne viendra jamais. J'ai attendu tout l'épisode un retournement de situation qui n'est jamais venu. Et si les parents, passé l'effet de surprise, adoraient Cuckoo et commençaient à adopter son mode de pensée ? Et si au contraire, mis dans ce nouveau contexte, Cuckoo démontrait qu'il est plus qu'un cliché New Age et qu'il peut être un personnage fort, et intelligent ? Et si Rachel découvrait par elle-même que ce mariage est une erreur, et que la famille se retrouvait bloquée avec cet énergumène impossible à mettre dehors (par exemple, il ne reconnaît pas le concept de divorce) ? Il y avait plein de combinaisons de choses surprenantes, ouvrant à des gags variés, mais aucune n'a semblé vouloir se produire.
Chacun est bien dans son petit rôle soigneusement balisé, et personne ne sort des clous : le père est furieux, la mère se laisse embobiner, la fille est extatique, et le nouveau gendre est le boulet irresponsable qu'on imaginait. La série nous invite avec ce premier épisode à compatir à la douleur du père (incompris dans sa "tribu"), évidemment une pauvre victime de l'enthousiasme ambiant, qui voit sa fille chérie idolatrer un abruti, sa femme prendre leur parti, et de surcroit, ses finances être sévèrement plombées. Tout cela est vraiment trop peu engageant...

Evidemment, le léger twist de la fin du pilote pourrait laisser espérer un petit revirement dans la dynamique de la maison, à première vue, étant donné que Cuckoo a une sorte de sursaut de responsabilité. Mais devant ce premier épisode si peu drôle, si peu imaginatif, et si peu déluré (à la limite, si on l'avait vu du point de vue de Cuckoo...), j'avoue ne fonder que peu d'espoirs.
Tant pis ! J'ai pas mal de pilotes à rattraper encore, et ne pas m'encombrer avec une série telle que Cuckoo en cette rentrée ne me fera vraiment pas verser une larme. Et puis, comme je n'ai jamais vraiment été fan d'Adam Samberg (il a même réussi à me gâcher des Digital Shorts dans Saturday Night Live, quand même, vous voyez l'ironie...), c'est pas dommage !


Challenge20122013

17 septembre 2012

Curés à la bonne

Que mon frère whisperintherain me pardonne : j'ai énormément de mal à contenir mon enthousiasme sur la série de ce soir. Au point que je publie mon post bien que sachant pertinemment qu'il n'en fera pas de même avant quelques semaines, dans le cadre de notre petit défi de la saison.
C'est pas très classe, je vous l'accorde, mais vous me connaissez : quand un pilote me plaît, j'ai du mal à me mettre en pause, il faut que je vous en parle. Mais dés qu'il le fera, promis, le lien au bas de ce post vous conduira directement à sa critique de l'épisode. En attendant, je vais vous choquer, mais le pilote dont je brûle de vous parler est... français. Je sais, à moi aussi ça fait un choc.

AinsiSoientsIls-Promoarte

Il est assez rare que j'éprouve de l'anticipation pour une série française. J'ai beau essayer de me réconcilier avec notre bonne vieille fiction nationale, c'est encore assez difficile pour moi de m'enflammer pour une nouveauté, la notion de réconciliation primant en général sur le reste. Et puis en toute franchise, assez peu d'idées me semblent originales (ajoutez à cela mon allergie au poulet et vous avez tout compris).
Il y a donc encore beaucoup à faire avant que je ne cesse d'avoir un a priori négatif sur les séries françaises...

Avec Ainsi Soient-Ils, pour la première fois, il en est autrement. Déjà parce que je trouve l'histoire foncièrement différente de celles qu'on nous propose en général, et que le souci qui semble avoir occupé ses scénaristes n'a pas semblé déterminé par la facilité ; au contraire, il semble qu'ils aient été inspirés par l'envie de créer une vraie série dramatique originale, en trouvant un contexte riche et plein de potentiel. Et puis, à cette première sensation, s'est ajouté évidemment le buzz autour de la série (critiques élogieuses, récompense, renouvellement...), qui m'a plutôt conforté dans l'idée qu'on tenait peut-être là une vraie bonne série pour laquelle on ne regretterait pas de s'être enthousiasmés.
Pour finir, il faut évidemment admettre que j'ai passé une bonne partie du mois de septembre à réfléchir aux questions de religion, grâce à Srugim, par un hasard du calendrier, et que je suis donc dans la période idéale pour regarder des séries touchant de près ou de loin à la spiritualité, mais ne doutez pas qu'on va bientôt en reparler.
Du coup, je peux le dire : j'étais impatiente de voir le pilote d'Ainsi Soient-Ils. Voeu exaucé grâce à la machine promotionnelle d'arte qui n'a jamais semblé si bien huilée.

Bon, après tout ça, encore fallait-il qu'Ainsi Soient-Ils ne soit pas une magistrale déception. Avouez que ça l'aurait foutu mal !
Eh bien pas du tout. Bien qu'un peu longuet et doté d'un cast maladroit (surtout niveau diction, mais j'ai toujours un soucis avec 90% des acteurs français à ce niveau-là, alors c'est sans doute moi), ce premier épisode nous offre très exactement l'exposition qu'on était en droit d'attendre d'une série dramatique solide.

Ainsi, quatre jeunes gens sont reçus au séminaire des Capucins, apparemment la crème de la crème catholique, afin de faire leurs classes pour accéder à la prêtrise. Un cinquième, au parcours plus chaotique, tente également de rejoindre le séminaire. Comme c'est son boulot, le pilote s'attache à nous montrer les différentes personnalités de ces jeunes hommes qui s'engagent dans une voie qui, les avertit-on, n'est pas encore certaine d'être la leur : on prendra la mesure de leur engagement pendant cet apprentissage, justement.
Le discours prononcé à l'occasion de leur arrivée, en ouverture du pilote, est, je l'espère, représentatif de ce que nous pourrons attendre de la série : il s'agira pour chacun d'éprouver sa foi, d'en tester les ressources, et de s'interroger sur sa vocation. Le séminaire équivaut à une longue signature du contrat avec Dieu, et les jeunes protagonistes sont ici pour prendre le temps de lire les clauses en petits caractères, et de bien vérifier s'ils sont prêts à faire certains sacrifices.

Tous nos jeunes héros, justement, ne sont pas égaux devant le scénario.
Yann, le Breton pieu de la tête aux pieds, a droit à un meilleur développement, de par les moqueries dont il lui arrive de faire l'objet, ou tout simplement parce que la camera prend le temps de s'isoler avec lui. Ce sera moins le cas de ses trois compagnons Emmanuel, Guillaume et Raphaël, lesquels, bien qu'ayant droit à un rapide passage en revue de leur background, n'ont pas encore la chance de nous sembler très émouvants. C'est différent pour José qui, de par son cas un peu particulier (il sort de prison et rejoindre le séminaire est pour lui l'opération de la dernière chance), a droit également à une exposition plus détaillée. Ca s'arrangera sûrement par la suite pour les autres laissés pour compte, ce serait étonnant que certaines pistes aient été lancées sans qu'on ait l'opportunité de les exploiter ensuite.

C'est d'ailleurs assez caractéristique de cet épisode inaugural ; le premier épisode pose des bases de façon assez classique, je dirais même de façon superficielle si je voulais être sévère. Lorsqu'on aborde ce premier épisode, Ainsi Soient-Ils apparaît comme un peu manichéenne pour son autre intrigue : le gentil directeur du séminaire pauvre comme Job face à l'arriviste et revanchard président des évêques dépensant des fortunes pour sa communication, c'est un peu gros, il faut l'admettre. Pour relativiser, je me dis que cette vision un peu binaire des choses va probablement se complexifier à mesure que la série progressera ; de par son poste de supervision des séminaristes, le père Fromenger, en particulier, aura peut-être l'occasion de nous montrer un visage plus sombre. Peut-être.
Pour être honnête, ce n'est certainement pas l'intrigue qui me captive le plus dans Ainsi Soient-Ils, je crains qu'elle ne polarise un peu les positions des personnages (et/ou des critiques...), au détriment de ce qui fait la richesse de l'idée d'origine.

En revanche, dés ce pilote, on sent bien le poids des traditions, ce qui me semble essentiel quand on parle d'une série sur la religion, on l'a vu avec Srugim. Pour le moment la religion dans Ainsi Soient-Ils semble être plutôt quelque chose qui se vit en commun, de par des cérémonies au sein du séminaire, ou d'une hiérarchie à une plus grande échelle. En tant qu'athée, j'ai hâte que les personnages nous invitent aussi, à titre plus individuel, à partager leur foi autant que leurs doutes (en fait c'est à celle seule condition que je comprendrai la valeur de leurs doutes, justement). Il ne faudrait pas que les personnages vivent leur foi comme une évidence ou une habitude, ce serait contradictoire avec la problématique de leur engagement. C'est vraiment ce qui m'importe le plus dans la série, pour être honnête.

En espérant que les bonnes résolutions du pilote allaient tenir, j'ai lancé le suivant... Bon, il y a quelques défauts, c'est net, et on en reparlera à l'occasion du bilan de saison. Mais jamais je n'avais eu l'impression de ressentir ce genre de potentiel pour une série française. Quoi que je pense à l'avenir de la série, on ne pourra jamais m'enlever ça, cette satisfaction de regarder un pilote français plaisant...

Challenge20122013

15 septembre 2012

[#Ozmarathon] 5x07, tout feu tout flamme

Cela faisait très longtemps qu'un épisode du Ozmarathon ne m'avait pas enflammée de la sorte ! C'était vraiment trop court et j'ai même eu le sentiment, à plusieurs reprises, de retrouver l'esprit Oz des débuts de la série. Ce genre d'impression a toujours une part d'illusoire (deux saisons ne se ressemblent jamais vraiment, et heureusement !), mais cela souligne bien l'effet positif de cet épisode réussi.

Ozmarathon-5x07

Pourtant cet épisode n'est pas réussi de bout en bout, vous allez le voir. Alors justement débarrassons-nous de ces objections négatives tout de suite.

L'intrigue de Bob Rebadow par exemple est bourrée de maladresses, de répétitions, et de mauvaises idées. Le pathos commence également à peser très lourd et à faire passer Rebadow pour une pauvre chose pathétique, au lieu de nous le rendre adorable. Ce qui, concernant Rebadow, est quand même une prouesse ! Quand McManus l'a laissé en tête-à-tête avec un autre prisonnier (pour le supplier), il était par exemple évident que Rebadow se mangerait une mandale. Il y a écrit "victime" sur son front et les scénaristes ne tentent même pas d'y changer quoi que ce soit ! Il était bien le loin le temps où ce vieillard se rebiffait, voire tuait des mecs en prison, aujourd'hui, il n'est qu'un gigantesque punching bag. Ca n'a pas grand intérêt parce qu'on a déjà vécu tout ça plusieurs fois.
De la même façon, la mini-enquête de Burr et McManus pour savoir qui a vendu de la drogue à Hill, la belle affaire ! Tout le monde s'en bat royalement l'oeil. Fort heureusement, cet angle sera abordé de façon très courte ; mais il n'a toujours pas trouvé de conclusion. Il faudrait pourtant, parfois, arrêter de jouer à l'Aaron Spelling, et clore certaines intrigues aussi stériles que celle-ci, non ?
Fort heureusement, les mauvaises nouvelles s'arrêtent à peu près là.

L'intrigue canine d'Alvarez, par exemple, trouve la plus élégante des conclusions. D'abord parce que c'est foncièrement touchant que voir qu'il est le seul à avoir été au bout de sa mission d'entraînement sans jamais faillir, mais ensuite, voire surtout, parce que l'histoire fait une jolie référence aux craintes initiales sur le programme canin. Alvarez qui dit qu'il a dressé "spécialement" la chienne July pour Rivera, ça a de quoi glacer le sang de n'importe qui, ou au moins de laisser planer le doute une bonne seconde : il a simplement appris l'Espagnol à la chienne. Rentrez chez vous et dormez tranquilles, bonnes gens, Alvarez est toujours un poussin au fond de son coeur. Et puis, une fois de temps en temps, une fin positive, ça met quand même du baume au coeur, surtout après ce que ce personnage a traversé ("I had a kid once", rappellera-t-il en cours d'épisode). Il reste encore toute une saison pour lui infliger quelque sévice.

En contrepartie, j'ai adoré, mais alors, adoré, la suite des déboires de Robson. Quand un p*tain de nazi s'en prend littéralement plein la gueule comme ici, on est forcément tenté d'applaudir. Il faut dire qu'outre l'humiliation infligée dans l'épisode précédent, outre le fait qu'un pauvre dentiste lui retourne la tronche avec un malheureux combiné téléphonique dans les gencives, Robson va être désavoué par la communauté nazie de la prison, et ça, je crois que c'est le meilleur de tout. Hésitant au début, Vern Schillinger finit par donner les instructions nécessaires à l'éviction de Robson. Tout ça parce qu'il a de la peau de gencives de black...
Il sera intéressant de surveiller la descente aux Enfers de ce petit empaffé dans les épisodes suivants. S'il y survit. Ce qui est sûr c'est qu'il est à présent une cible parfaite, et que plus personne à Oswald ne va se priver de se rappeler à quel point il a causé du tort à tout le monde.

Par association d'idées, c'est enfin l'heure de serrer la vis à Leo Glynn. Après avoir une fois de plus abusé de son autorité, celui-ci se fait vertement remonter les bretelles par Sister Peter Marie (très en forme pendant l'épisode) qui lui rappelle que sa fermeté est de plus en plus arbitraire. Qu'est devenu son sens de la Justice ? Aujourd'hui il n'a même plus l'excuse d'être sous l'influence de Devlin, en plus ! Impossible de ne pas applaudir Sister Pete dans son petit laïus furieux. On vous aime, Sister P, ne changez rien.

Le cas du petit rouquin dont j'ai encore oublié le nom est également scellé, et même si cette intrigue est moins intéressante d'un point de vue émotionnel ou intellectuel, ça fait énormément plaisir d'assister à une intrigue correctement bouclée, sans surenchère ou prolongations inutiles. Leo Glynn récitant la Bible au moment de coffrer ce petit enfoiré était d'ailleurs un passage bien trouvé, et nous rappelait un peu le Glynn des débuts, celui droit dans ses bottes.
On n'est cependant pas totalement débarrassé de ce personnage, puisqu'il est désormais dans le couloir de la mort. Un endroit d'Oswald qui nous a donné de bonnes scènes par le passé, et n'oublions pas que quand Keller aura récupéré, c'est là qu'on devrait le retrouver...

En parlant de Keller... Beecher est à nouveau rongé par la culpabilité. Quelle surprise ! Comme si Beecher pouvait jamais faire quelque chose sans en regretter amèrement les conséquences, et en fait, la culpabilité est au coeur de sa personnalité, à croire qu'il y est accro. Conseiller un brin partial, Kareem Saïd lui recommande, en guise de pénitence pour sa trahison dans l'épisode précédent, de renoncer totalement à Keller. Renoncer à Keller, mais bien-sûr. Saïd, dans son homophobie larvée, n'a toujours rien compris, on dirait. Il dit ça à Beecher. BEECHER ! Le mec qui s'est littéralement fait broyer par amour pour Chris Keller ! Renoncer à ce mec ? Mais entre Beecher et lui, c'est la flamme et le papillon depuis des saisons !
Evidemment, dans un premier temps, rongé par sa culpabilité, Beecher va essayer de ne plus voir Keller, mais même à son corps défendant, il finit par le croiser. Et on n'a aucun doute sur l'issue de cette question quand on sent que son coeur s'arrête à la simple vue de Keller dans une autre pièce...
Cela est cependant l'occasion pour nous d'assister aux suites du viol en réunion qui a eu lieu dans l'épisode précédent (je trouve vraiment qu'on a des sujets de conversation hilarants, dans ces reviews, non ?), puisque la culpabilité de Beecher, la loyauté de Saïd, et évidemment l'instinct de conservation de Schillinger, font que les autorités ne sauront jamais ce qui s'est passé. A plus forte raison parce que Schillinger s'arrange pour se débarrasser de la victime.
J'ai d'ailleurs trouvé que c'était un joli rappel, finalement, que de faire se croiser indirectement cette intrigue avec celle du viol de Peter Schibetta. Je n'ai pas toujours vu l'intérêt de ramener ce dernier dans la série après sa longue absence, mais cela rappelait avec intelligence les deux options qui se présentent quand un viol en réunion a lieu en prison : dénoncer ou ne pas dénoncer, finalement, ne mène pas à grand'chose dans la pratique, mais on peut un peu mieux survivre à l'un qu'à l'autre tout de même.

L'épisode aura, et c'est sa plus grande réussite, été rythmé tout au long de ces intrigues finalement assez peu liées entre elles, par quelques uns des meilleurs monologues de Hill depuis bien longtemps. Certes, c'est déprimant : il y est question de notre société et de la façon dont nos efforts pour nous préserver causent finalement plus de mal que de bien. Cela ne renvoie vraiment aux intrigues qu'avec énormément d'imagination (ou de drogues dures), mais les textes étaient vraiment parfaits, et Augustus lui-même était en grande forme dans sa boîte. Ca fait plaisir de le retrouver.

Cet épisode décousu offre donc de très bons moments. On sent bien que cette fin de saison n'aura rien de grandiose : il n'y a eu absolument aucun fil rouge pendant la saison 5, aucun enjeu capital, et même pas de grand bouleversement à proprement parler, puisque les personnages suivent chacun une trajectoire qui ne révolutionne aucunement leur destin. Mais cet avant-dernier épisode de la saison est tout de même la preuve que ça n'empêche nullement de produire des épisodes de qualité, globalement intéressants. Même si parfois je regrette l'enthousiasme ressenti au début de ce marathon, et que je suis triste de découvrir que les épisodes que j'avais ratés ne sont pas toujours à la hauteur de mes espérances, cela a au moins le mérite de me prouver que... la flamme ne s'est pas éteinte.

6 septembre 2012

Chère Mindy

Puisque vous savez que whisperintherain et votre serviteur ont décidé de regarder tous les pilotes de la saison, je ne vais pas vous mentir : on est un peu débordés, là. Avec NBC qui sort tous ses pilotes avant même leur diffusion, les pilotes australiens qui nous tombent toutes les semaines, et la Grande-Bretagne qui ne chôme pas, on est en train de prendre la mesure du défi, je vous l'avoue. Cela dit c'est hyper stimulant, et c'est aussi pourquoi la rentrée est toujours un moment fascinant !
Au programme aujourd'hui, le pilote de The Mindy Project, et naturellement vous trouverez au bas de ce post un lien pour aller jeter un oeil sur ce que whisper en dira le moment venu.

TheMindyProject

Chère Mindy,

Tu sais... au fait, je peux te tutoyer ? Je ne te connais pas, je n'ai regardé qu'un seul épisode de The Office de toute ma vie, mais j'ai l'impression qu'on est déjà de vieilles copines. Ça ne t'ennuie pas ? Bon.
Tu sais, disais-je, tu m'es sympathique, et le plus drôle c'est que j'ignore pourquoi. Peut-être parce que la progression de ta carrière me donne instanément confiance en toi, et qu'une comédienne qui a passé du temps à écrire me rend moins méfiante (quoique ; ne pas oublier que Whitney Cummings écrit aussi). Peut-être parce que depuis Neela Rasgotra, j'ai un léger faible pour les femmes typées indiennes. Ou tout simplement, je trouve que t'as une bonne tête. Une tête de fille à la fois rigolote et futée. Tina Fey en moins imbue d'elle-même. Voilà, ça doit être ça. Pour résumer, je t'ai à la bonne.

Evidemment, on n'a pas trop de centres d'intérêt communs. Bon, ça arrive. Personnellement, les comédies romantiques m'épuisent. Dés la première image. Leur côté narcissique, d'abord ("moi je veux ci, moi je mérite ça, qu'est-ce que je fais bien, qu'est-ce que je fais de travers, je suis jolie même quand je pleure, et ma robe, tu aimes ma robe ?"), et puis l'impression d'assister encore et toujours à la même chose. Mais je suis une grande cynique, c'est peut-être un peu ça aussi.
Je vais te le dire franchement, ça m'effraie même un peu. Parce que ton ex se marie (et que, bon, ok, tu as été arrêtée pour ivresse sur la voie publique et quelques autres menues infractions), tu décides brusquement de changer. De trouver "le bon", parce qu'à 31 ans, tu ne peux plus te comporter comme une ado attardée. De mettre de l'ordre dans ta vie un peu brouillonne pour la partager avec quelqu'un. Ça m'effraie parce que faire tout ça pour quelqu'un qui n'est pour le moment réduit qu'à un concept, ça me semble démesuré. Mais hey, après tout, ta raison n'est pas moins bonne qu'une autre ; un personnage qui tente de se changer sera toujours intéressant à suivre.

Mais justement, je crois que la raison pour laquelle je t'aime bien, dans le fond, c'est que tu es capable d'avoir ces préoccupations qui me sont totalement étrangères (se marier, avoir 6 enfants...) et de quand même me les rendre accessibles. Tu n'es pas une romantique ridicule qui rêve de jolis garçons en restant campée devant ses films des années 80 et en attendant le prince charmant. Tu es une femme à qui il manque juste un peu d'autonomie et d'assurance à mon goût, mais qui a une vie professionnelle, sociale, et surtout sexuelle bien remplies ; tu n'es pas dans la passivité, on ne te marche pas impunément sur les pieds, et tu n'as rien d'une ingénue naïve. Tu es juste une de ces personnes avec qui je n'ai pas grand'chose en commun, mais avec qui ça me plairait quand même de passer un peu de temps.

Et puis je sais pas... Je te dis : je ne te connais pas. Et pourtant j'ai l'impression que The Mindy Project, c'est tellement toi. Il y a quelque chose de sincère et d'honnête dans ton personnage, dans son rapport notamment aux personnages masculins, dans le vocabulaire qu'elle emploie, et même dans les vêtements qu'elle porte (ou ses coussins).
D'ordinaire, c'est toujours un peu casse-gueule, les comédiens qui se trouvent, ou pire, s'écrivent, un rôle sur mesure juste pour avoir une série à leur nom (Whitney Cummings ?), sans se fouler à inventer un personnage nouveau ; mais je sais pas, pour toi ça passe. Tu as quelque chose de frais quand même.

Peut-être parce que ton personnage est capable de prendre du recul. Peut-être parce qu'elle est capable de sous-entendre que les films romantiques qu'elle récite comme des psaumes ne sont pas toujours de bon conseil, ou qu'ils l'induisent en erreur. Mais surtout parce qu'elle vit quand même sa vie, qu'elle se tape un mec super mignon avec lequel elle n'a pas d'attaches, et qu'elle a du répondant. Oui, surtout ça.

Du coup, même en étant épouvantablement girly, même en ayant des préoccupations qui me dépassent, même en étant situé dans un univers qui pourrait confiner au stéréotype sexiste (la femme qui veut se marier et avoir des enfants... et qui est comme par hasard gynéco), ton Mindy Project, il n'est pas tout-à-fait universel, même si je ne doute pas un seul instant que bien des femmes célibataires s'y retrouveront, mais il ne me donne pas l'impression d'un club fermé au sein duquel je n'aurais pas ma place. Je peux y entrer, j'y suis bien accueillie, et j'ai envie de rester.

Alors chère Mindy, merci. Même en employant des clichés de romances qui en général m'insupportent, même avec un but dans l'existence qui m'est totalement étranger, tu m'as fait regarder un pilote de dramédie romantique le coeur léger. J'étais disposée à rire. Je l'ai fait de bon coeur une ou deux fois. J'ai aimé les scènes moins déjantées, aussi. Je l'aime bien, ton Mindy Project.
J'ai hâte qu'on devienne de bonnes copines. On ira boire un verre ensemble le vendredi soir ; je sais déjà que je te verrais les vendredis soirs, ça semble parfait. Surtout que je t'aime bien aussi quand tu es pompette.

Sérieux, Mindy, je sens que c'est le début d'une grande histoire. Peut-être pas celle que tu espérais mais, bon, c'est déjà ça, hein.

Bien à toi,

lady

Challenge20122013

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