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ladytelephagy
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8 septembre 2008

True et définitif

Cette fois ça y est. Je regarde ce soir le pilote de True Blood ; je vais persister, en dépit d'un preair tellement pitoyable que même moi je ne trouvais pas l'énergie de le vilipender frontalement et dans le détail.

Mais comme vous le voyez, je ne me laisse pas mettre K.O. si facilement ! Il me faudra bien plus que le jeu déplorable des acteurs, l'histoire sans queue ni tête ou encore la superficialité du propos pour me décourager ! Comme pas mal de monde l'a dit depuis la publication de ce preair, ça se trouve, on va être complètement bluffés, et tout aura été revu de fond en comble.
Seul bémol, Anna Paquin est toujours là. Prévoir des serviettes éponge, donc.

Je trouve, de surcroît, l'exercice de comparaison plutôt intéressant...
Je regrette par exemple de ne pas avoir la possibilité de comparer d'autres pilotes avec leur premier jet, celui considéré comme n'étant pas présentable. Imaginez : le brouillon de East Bound and Down ! Le brouillon du brouillon ! La version perfectible ! On doit atteindre les abysses de la consternation !!!
Ce serait une sacrée curiosité que d'essayer de voir avec quel angle la prod a pris le projet, et ce qu'elle entend par amélioration. Quelque part, voir la première version du pilote d'une bonne série, ce n'est pas vraiment stimulant, ce qui vaut vraiment la peine d'être étudié, c'est d'où on part pour qu'une série de prime abord médiocre, voire carrément désolante, soit considérée comme montrable et commercialement exploitable par ceux qui en choisissent l'orientation.

Ainsi donc, la marge de progression de True Blood est immmmmmense. Normalement, il devrait y avoir du mieux. Enfin, je présume...? C'est en tous cas ce que je vais m'attacher à vérifier.
Vous pensez si je vais me régaler ce soir !

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche True Blood de SeriesLive.

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7 avril 2007

Gil est de sauvetage

Matage récent, un peu par hasard, du pilote des Experts avec mon homme, qui ne l'avait point encore vu bien qu'ayant déjà fait l'expérience de la série. Il faut dire qu'avec la diffusion de TF1 (très téhèfesque), difficile de retrouver ses petits et savoir où on en est. Et puis, bon, même en ayant vu des épisodes, pas plus que ça, quoi.
De toutes façons, Les Experts, c'est bien connu (et c'est pour ça que TF1 l'a acheté), ça peut se regarder dans n'importe quel ordre... (je vais me faire frapper, là).

C'est marrant, ça m'a fait pareil. Lorsque la série est arrivée en France... [<< attention, la vieille téléphage va évoquer ses souvenirs de guerre] Aaahh, je me souviens, je trouvais ça vraiment percutant, efficace, sympa ! Bon bah comme tout le monde quoi. J'ai même fait l'effort (et vu mes moyens et la liste de ce que je veux avoir dans ma collection, c'est beaucoup en dire) d'acheter la première partie de la première saison (ce qui fait de moi l'heureuse propriétaire de... attendez que je calcule... un dixième de centième... non, un tiers de quart du vingtième... enfin une toute petite proportion d'épisodes, quoi). Preuve que j'étais pleine de bonne volonté.

Mais à un moment, TF1 m'a tuer. Je veux dire, pardon : TF1 m'a perdue. Ce sont sans doute les rediffusions mêlées aux inédits (qu'est-ce que je peux trouver ça absurdissime...), ou bien simplement l'overdose due aux 750 spin-off (CSI Miami, CSI NY, et puis quoi encore, c'est la seule façon d'apprendre la géographie américaine ou quoi ?!), ou tout simplement j'ai évolué vers autre chose. C'est vrai que je n'ai jamais été que modérément adepte des séries policières, après tout. Et que j'ai découvert d'autres merveilles qui ont fait battre mon coeur durablement... Oui, c'était sans doute une belle histoire, mais elle était, dans le fond, vouée à l'échec.
Mais bon, même si je ne suis plus tellement capable de suivre assidûment la série aujourd'hui, je lui reconnais des qualités. Je suis pas une ex revancharde, en fait. Pas amère pour un sou. Non, vraiment, pas le genre de la maison. Sur d'autres trucs, avec d'autres séries, peut-être, mais montrons-nous d'une honnêteté intellectuelle à peu près correcte : Les Experts ne sont pas une mauvaise série. Du rythme, des plans soignés, beaucoup d'efficacité et des dialogues souvent pertinents, au moins sur la partie que je peux vérifier du moins (côté scientifique, il paraît que la série prend beaucoup de libertés, j'ai pas les facultés pour vérifier mais à la limite qui s'en soucie à part les scienteux offusqués, hein ?).

Bref, je suis pas rancunière, la preuve, cette semaine, j'ai même regardé deux des trois épisodes qui précèdaient Dr. House. Mais, non, attendez, j'y reviendrai.

Bref nous regardons donc ce pilote, et ce qui est toujours bon avec un pilote qu'on n'a pas regardé depuis longtemps, c'est qu'on arrive parfois même à avoir l'impression de le redécouvrir. Ou alors on essaye de resituer les choses : oui, Nick n'a pas encore de service à rendre à la péripatéticienne, vu qu'il va la rencontrer dans le pilote. Euh, oui, Lindsay est minuscule, mais c'est normal, c'est le pilote. Ah oui ya aussi le mec aux mains en latex, hahaha, moi je sais moi je sais moi je sais ! Et oui, et aussi Sara est aux abonnés absents et ya une nouvelle qui... ah, oui. Je me souviens, maintenant. Pauvre Chandra West.

Et on s'aperçoit que cette série qu'on a appréciée pour son efficacité (à savoir la combinaison impeccablement tirée au cordeau de dialogues paramétrés au milimètre, d'intrigues parfaitement ficelées et et plans toujours irréprochables) eh bien, elle était quand même loin de ladite efficacité dont on se souvient. B'zarrement.

Certaines répliques sont désastreusement bancales. Certains personnages ne ressemblent pas à grand'chose ("je vais appeler le juge en pleine nuit juste parce que c'est Grissom qui me l'a demandé au lieu de Warrick ?!"). Même le contexte des enquêtes est à géométrie variable (ya quelqu'un d'autre qui fait les interrogatoires O_o; ).

Mais, au milieu de tout cela, il y a Gil Grissom.
[insérez la musique céleste ici]
Aaaah, Gil Grissom. Froid et émouvant. Attentif et ailleurs. Paternel et outsider. Il est le personnage le plus substanciel de ce show, dés les débuts, même avec ses imperfections.
C'est Gil qui fait toute la magie de ce pilote. C'est lui qui m'avait complètement fait oublier que la série avait eu besoin de s'affiner avec le temps.

Ce qui m'amène aux deux épisodes de mercredi.
Vous savez ce qui aurait été cent fois mieux que les spin off CSI Poughkeepsie et CSI Tacoma qu'on nous a fourgués ? Un bon spin-off : CSI Miss Heather. Sans déconner, cette bonne femme est géniale, elle serait une sorte de Mme Columbo, mais en mieux. Bieeen mieux. Elle a tout de suite compris que Grissom perdait l'ouïe, mais avec ses indices à elle. Avec sa façon de penser à elle. Et elle le dit avec sa façon à elle... J'imagine tout-à-fait un spin-off sur ce mode. Avec comme épisodes cross-over, des retrouvailles charnelles avec Gil... bon oui et puis surtout, une façon bien à elle d'envisager la recherche de preuve : en parfaite opposée de Grissom (c'est pour ça qu'il y a une telle alchimie), elle se baserait sur ses sens, sa connaissance d'une certaine facette de la nature humaine, de choses toutes aussi tangibles que les preuves de Grissom, mais vues autrement... Miss Heather est l'enquêtrice idéale pour Vegas ! Et puis, elle aurait quand même cette classe qui la caractérise.

Plutôt que de décliner indéfiniment le même pattern jusqu'à plus soif (d'ailleurs, on s'arrête à deux spin off ? où est mon CSI Portland ???) voilà qui serait une façon intéressante de partir d'un même principe (on fait des enquêtes en se basant avant tout sur les preuves) mais en changeant la façon de les aborder. Profondément. Avec un personnage réellement charismatique. Et bon, à la rigueur, elle aurait le droit d'utiliser une cravache en interrogatoire, si l'audience l'exige. D'autant que les réunions ou confrontations avec Gil Grissom seraient une mine d'or.

Bon, mais en-dehors de ces considérations utopiques (hélaaaaaas), Les Experts made in Vice City est une excellente série tout de même, il faut parfois le rappeler même si les audiences semblent parfois faire comme si ça tombait sous le sens. Et puis, elle a fait du chemin !
Les Experts Vegas, la vraie l'unique, la seule série digne d'intérêt. Ouais, chuis partisane, mais en même temps c'est un peu mon blog aussi.

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture (à ce point-là, je dois dire que ça fait peur) : la fiche Les Experts de SeriesLive.

11 juillet 2008

Home Alone

L'une des caractéristiques du téléphage, c'est d'être d'une curiosité dévorante, parfois en dépit de son propre bien. Vous le savez, j'ai pris l'habitude de vous parler ici aussi bien des toutes dernières nouveautés (même quand je suis la seule à ne pas en penser que du mal), comme de séries plus anciennes, voire même antiques.
En ce moment, les pilotes et les preairs ne manquent pas, mais avant d'y venir (avec tout bientôt The Mentalist par exemple), j'avais quand même envie de vous proposer un post sur La Vie à Cinq. 'Zen faites ce que vous voulez.

Pourquoi La Vie à Cinq ?
Parce que lorsque M6 l'a diffusée, moi, je ne pouvais pas regarder. Je suis donc totalement passée à côté de ce drame dont beaucoup parlaient, et en bien, en plus. J'en connaissais l'histoire et le cast, faut pas croire, je me documente même sur ce que je n'ai jamais vu, m'enfin bon, ça n'allait pas bien loin. Cela dit, je crois quand même qu'une fois je suis tombée sur un épisode tardif (Charlie n'avait pas une copine blonde qu'il voulait épouser sur la fin ?), mais ça s'est arrêté là en tous cas. Et s'il y a bien une chose que je déteste, dans la vie, c'est de rester dans l'ignorance.

Alors, puisque j'en ai eu l'opportunité, je me suis prise par la main et j'ai attaqué le pilote par la face nord. Sans attente, sans espoir, sans préjugé... Juste pour voir ce qui avait ému tant de monde des années durant.

Le pilote s'ouvre donc sur les déboires des enfants Salinger, déboires qui se placent de prime abord plutôt du côté des bêtes contingences domestiques : une nounou à dénicher, un évier à déboucher... Evidemment on se demande un peu pourquoi ils gèrent ça tous seuls ; d'ailleurs la mise en place est un peu brouillon et je me suis fait la réflexion qu'heureusement, je savais déjà que les parents étaient morts. Mais lorsqu'on l'apprend, ça ne nous émeut pas outre-mesure. Ce n'était donc pas un effet de style, mais une première faiblesse.

C'est d'ailleurs le véritable drame de ce pilote : la situation pourrait être amenée avec sensibilité, mais on a l'impression que les scénaristes ne savaient pas trop comment nous le dire. Peut-être craignaient-ils de tomber dans un trop lourd pathos mais du coup, la scène où le décès des parents est explicité tombe carrément à plat et c'est l'effet inverse qui est obtenu. C'est vrai aussi que le jeu de l'irritante Neve Campbell n'aide pas, non plus.

Mais alors, où est l'émotion ? Dans pareille situation, on s'attend quand même un peu à s'en prendre plein la poitrine. Soit, vu que le décès est encore récent (six mois plus tôt), on nous la jouait carrément violons (c'est clichés mais si c'est bien fait, ça peut s'assumer), soit on nous présentait des personnages combatifs faisant des efforts monstrueux pour que la vie reprenne ses droits. Or, sur cinq personnages, on en a rien moins que trois qui sont d'une fadeur ahurissante, et un quatrième qui, étant un bébé, n'a pas grand'chose à offrir de toutes façons.

Alors, qui reste-t-il ?
Une personnage (et une comédienne) d'un charme fou : Claudia. Cette petite fille en plein éveil intellectuel et artistique est une force vive qui éclipse systématiquement le reste de la fratrie sitôt qu'elle apparaît à l'écran. Elle a tous les atouts : candeur, vivacité d'esprit, maturité... et évidemment, un regard un peu perdu, ce qui se conçoit vu les circonstances.

Mais est-ce que ça suffit ? A moi, non, je vous le dis tout net. Je n'ai pas trouvé la force d'aller au bout de ce pilote. C'est Neve Campbell qui m'en a définitivement découragée, d'ailleurs. Le look pseudo-rebelle alterné avec les balbutiements d'ado bécasse, ça m'a complètement achevée. Et puis à vrai dire, une fois qu'on a su que tout ce petit monde était orphelin, il n'y avait plus vraiment d'enjeu. Oui ils sont tous seuls, oui ils ont des soucis d'argent, mais qui se demande sincèrement s'ils s'en sortiront ? Je ne me le suis pas demandé, par exemple.

Finalement, en dépit du cliché que ç'aurait été, il aurait peut-être été intéressant de placer ce pilote six mois plus tôt dans la chronologie, par exemple lors de l'annonce du décès des parents. J'imagine bien le truc : le pilote s'ouvrant sur les 5 enfants assis dans la salle d'attendre froide d'un hôpital, abattus et hagards, silencieux et sous le choc après avoir appris que leur vie allait changer pour toujours. Quitte à opter ensuite pour une ellipse temporelle et gérer l'après avec plus de recul. Mais au moins, on aurait ressenti un petit quelque chose. Là rien, le néant.
Cela dit je suis prête à parier qu'une scène approximativement ressemblante a dû être tournée ensuite, pour un flashback ou deux, l'occasion dramatique est trop belle et aucun scénariste en pleine possession de ses moyens intellectuels ne la laisserait filer !!! Pas vrai ? Hein ?

Enfin bon, il ne sert à rien de réinventer ce pilote. En l'état, ces douze premières minutes n'ont pas su me convaincre. Ce qui veut dire que ces 14 dernières années, je pensais avoir loupé quelque chose, et ce n'était pas le cas. En fait, je vais même aller plus loin ; aurais-je patienté aussi longtemps s'il ne s'était agi d'une série dont j'ai entendu tant de choses ?

Je sais qu'une série n'est pas son pilote, à plus forte raison pour une série dramatique. Qu'on ne peut la résumer à lui, et qu'il faut bien souvent lui laisser l'occasion de mûrir, mais ici, j'ai ressenti un grand vide ennuyeux, là où je pensais m'attacher aux personnages, en attendant que passent les scènes d'exposition. Des personnages majoritairement fade, une trame scénaristique sans enjeu... Pour quelqu'un qui pensait n'avoir pas spécialement d'attentes, je suis étonnamment déçue.

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture (c'est-à-dire plus que moi ces dernières années) : la fiche La Vie à Cinq de SeriesLive.

3 mars 2007

Dying to live, dying to love

Il y a quelques trésors dans toute telephage-o-thèque, qu'on chérit plus que tout, même si le temps passe. Et qu'inlassablement on regarde, et regarde, et regarde encore, sans jamais se lasser, parce que notre coeur se serre toujours de la même façon en le voyant. Il y a simplement des séries qu'on ne peut pas oublier.

Corky est de celles-là. J'ai aimé cette série au premier jour, et encore, ce premier jour (qui était un premier soir, un dimanche, je m'en souviens), l'épisode n'était pas extraordinaire. Et du jour où j'ai découvert pourquoi cette série était épatante, alors je lui ai toujours été fidèle. Et les séries passent, les modes aussi, et je découvre avec plaisirs de nouveaux titres, mais Corky reste, à jamais, dans mon Top5.

L'une de mes VHS les plus précieuses, c'est celle qui contient les trois derniers épisodes de la série. Bonjour déprime ? Oui et non ! Bon, d'acord, l'un des épisodes nous raconte la descente aux Enfers de Jessie, mourant dans son lit d'hôpital, le suivant nous retrace les dernières semaines de Jessie et Becca ensemble, et enfin dans le dernier, on apprend la mort de Jessie (ça va, ne dites pas que je vous ai spoilés, ça fait jamais que 14 ans maintenant que ç'a été diffusé !). Remarquez que je résume très largement, là...
Et pourtant, ce qui marque, au-delà de la souffrance de nos deux personnages préférés, et la terreur inspirée par le réalisme de la maladie de Jessie (petit rappel pour les ignares, Jessie a le SIDA), c'est l'amour.

L'amour dans son état le plus pur. Juste l'amour. L'amour de deux êtres, et notamment de Becca, capables d'endurer le pire l'un pour l'autre, de subir les pires tourments juste pour faciliter la vie de l'autre. L'amour aussi, d'un père, de deux mères, d'un frère et d'une soeur, qui ont chacun leurs histoires, et chacun leurs problèmes (et comme le dit Becca, ça les rend parfois un peu indifférents à ceux des autres), mais qui, en fil rouge, ont toujours cette flamme dans le coeur.

Et, plus que leur famille, plus que leur époux, plus que leur travail, qu'est-ce qu'ils aiment, tout ces gens-là ? Ils aiment la vie, puissamment, et de manières différentes, mais ils aiment tous la vie. Et pour trois épisodes où la mort rôde comme un coyote affamé, ce sont trois épisodes qui parlent drôlement bien de la vie.

Ah, j'ai, depuis, réussi à enregistrer quelques bons épisodes de cette série, mais meilleurs que le final ? Ca, jamais.

Comment peut-on surpasser la grâce et la beauté de Becca qui, toute en abnégation, et bien que ça lui pèse, est prête à tout pour Jessie ? Comment peut-on surpasser ces dialogues pourtant si simples, qui dans tout leur naturel, parviennent à faire passer humour noir, espoir, amour, découragement, tristesse, peur...?

Corky
est née bien avant ces séries qui regorgeaient d'effets de manche, ces séries qu'on a vu fleurir dans les années 2000, avec des dialogues taillés au cordeau, des répliques étudiées au mot près, des plans toujours très propres et élaborés, avec des éclairages complexes, des décors extraordinaire, des mouvements de camera imaginatifs ou originaux... Oui, la réalisation date, mais elle peut se passer de ces démonstrations de force ! Car la série a une force incroyable, ses personnages sont touchants et réalistes, ils baignent dans le naturel, ils ne s'encombrent pas d'une beauté superficielle due à douze filtres de couleurs, à des écrans splittés ou encore à un montage incisif. Parce que dans la vie, personne n'est là pour mettre une lumière parfaite dans les moments qui comptent. Personne ne vous donne le mot parfait pour transmettre votre émotion. Et Corky est justement la série qui parvient à retranscrire tout cela. Il y a des flottements, il y a des plans maladroits, il y a des éclairages un peu bizarres, et des scènes qui parfois semblent sorties de nulle part (Jessie sous la douche ?!) mais au final, tout est parfait, il ne faudrait rien changer, car l'émotion est là, intacte, presque réelle.

Les années passent et, je le dis sans honte, je pleure toujours comme la première fois devant le final de Corky. Pour moi, ça, c'est culte. Le temps ne peut pas enlever l'énergie vitale qui se ressent à chaque instant de ces épisodes, le temps ne peut pas atténuer la grâce de cet enchaînement si parfait et si commun d'évènements de la vie de la famille Thatcher, le temps ne peut pas lutter contre la somme d'émotions qui frappent votre coeur comme des vagues sur les rochers à ce moment, ce moment précis.

Je réalise, pour la centième fois que je regarde ces trois épisodes auxquels je tiens tant, un peu comme à chaque fois que je les regarde, à quel point cette série, avec quelques autres, a signifié tant dans la façon dont je me suis construite, en tant que téléphage, mais surtout en tant que femme. Car elle est de ces séries qui vous laissent une empreinte indélébile sur l'âme. Certains de mes idéaux viennent de là. Certaines de mes valeurs viennent de là. Certaines de mes erreurs viennent de là. Certains de mes regrets viennent de là. J'ai grandi en gardant à l'esprit, parfois consciemment, parfois moins, ces trois épisodes qui, quel qu'ait été ma vie chaque fois que je les ai vus, ont eu de l'impact sur moi. Trois épisodes que j'ai regardés souvent au long des années, souvent avec un regard différent, mais qui ont contribué à ce que je devienne moi. Il n'y a pas beaucoup de séries dont on peut dire ça. A quelques jours d'un premier anniversaire qui me blesse comme jamais encore, suivre les dernières années de la vie de Jessie est d'un réconfort inouï. Il n'y a pas beaucoup de séries qui s'engouffrent dans notre coeur à ce point qu'on ne puisse que s'ouvrir personnellement en les évoquant.

Parfois, on a besoin de se réconcilier avec la mort, avec la vie, avec la famille, avec l'amour, avec plein de choses. On devrait tous avoir le final de Corky sous la main pour ça.

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture (ne vous représentez pas devant moi avant que cette lacune ne soit comblée) : la fiche Corky de SeriesLive.

J'ajoute que celui qui parviendra à me procurer le générique en bonne qualité au format numérique sera mon héros.

21 juin 2008

Sookie contre le vampire

Tout contre. Vraiment tout contre...
Car attention, ce soir, c'est du lourd. Hier je vous ai un peu négligés pour mon post habituel du vendredi mais, ça va, je reprends du poil de la bête, et je renchéris avec un retour sur True Blood, la série que tu sais pas comment la catégoriser tellement que tu ris et que tu pleures en même temps.
Sitcom ? Soap ? Parodie ? Série fantastique ? Vraiment, chais pas, j'hésite.

Si un rire vaut un bon bifteck, dites-vous qu'il y a tout un Hippopotamus rempli à craquer de viande (saignante, s'entend) dans cet épisode. Voilà donc les points forts de la série, ceux qui, de toute évidence, vont vous convaincre de vous lancer dans l'aventure !
Mais alors attention, quelques spoilers inside... C'est normal, c'est pour appâter le chaland.

1 - Le sublissime jeu d'actrice d'Anna Paquin : en voilà une coquine ! A mon humble avis, cette petite joue à "actionne mon oeuf vibrant pendant que je tourne dans True Blood" avec son petit ami. Je ne vois pas d'autre explication à son jeu de pucelle qui se liquéfie dans sa culotte chaque fois que quelque chose de vaguement masculin entre dans son champs de vision. Et bien-sûr, quand le mâle susmentionné approche, voire, pire, la touche, là c'est quasiment l'orgasme : les yeux roulent, la respiration s'accélère (d'où ce sifflement entre les dents), le short mini-mini devient éponge.

2 - Après la grève des scénaristes, on avait oublié ce que c'était quand une fringante équipe d'auteurs se réunissait pour écrire un épisode. Eh bien ici ça sent bon le travail d'équipe, et ça fait plaisir à voir : chacun est venu avec ses idées... et les a incorporées au pilote, quoi qu'il en coûte ! L'idée est merveilleuse parce que d'une scène à l'autre on n'a pas l'impression de regarder la même série : parfois c'est sirupeux, parfois c'est du cul bien gras, et à un moment il y a même un effet spécial (si-si, au singulier). Mais pourtant si, c'est bien la même série, la preuve : Anna Paquin mouille toujours dans son short.

3 - Le pilote de True Blood qui a leaké est tellement bien écrit et réalisé, que lorsqu'il y a des scènes manquantes, on a l'impression que c'est fait exprès tellement c'est dans l'esprit de la série. On voit les panneaux "scene missing" et ça s'intègre complètement à l'univers de la série. Nan, franchement les gars, ne changez rien.

4 -  Les personnages secondaires sont d'une profondeur inouïe et formidablement interprétés, avec beaucoup de subtilité. L'interprète de Tara est sûre d'une nomination aux Emmys cette année. Ce sera bien mérité et croyez-bien que je l'en féliciterai en temps voulu. Mais c'est vrai qu'avec un rôle pareil, qui peut rivaliser ? Souvenez-vous de ce que je vous dis au moment de la cérémonie !!!

5 - La plupart du temps, une série partant du postulat que les vampires vivent ouvertement parmi nous, dans un Etat pas spécialement ouvert à la différence raciale, auraient essayé de développer l'univers dans lequel se passe la série, voire même de s'en servir pour faire une analogie sociale. Mais le véritable talent de True Blood, c'est de ne pas s'attarder à ce genre de poncifs, et tout de suite partir dans des intrigues amoureuses, quelques coucheries et un mystère ou deux pour corser le tout ! Ca tient du génie ! Moi j'ai toujours dit qu'on n'avait pas besoin d'avoir quelque chose à dire pour faire une bonne série, en voici la preuve.

Vous l'aurez compris, True Blood est une série brillante, finement écrite, sous l'égide, c'est évident, d'un génie, Alan Ball s'y est surpassé, et de toute évidence chaque membre du cast a donné le meilleur. Ah, on est loin de ces séries alimentaires reprenant à leur compte quelques éléments à succès pour tenter de se les approprier sans se mouiller (enfin, sauf Anna) ! L'originalité, la subtilité, l'intelligence, le bon goût sont tous de la partie.

Que la fête commence ! En septembre, ça va être très difficile d'échapper à la vague True Blood qui nous attend. Le monde peut se prosterner tout de suite, ce seront trois mois de gagnés sur une évidence : on tient notre succès de l'année.

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche True Blood de SeriesLive.

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9 juin 2008

I knew then, as I know now, he would change my life... forever

Il y a encore 48h, j'ignorais que j'aurais la chance de voir le pilote de La Belle et la Bête, qui, d'après ma mère, est l'une des premières séries que j'ai vues. J'ai un peu de mal avec la chronologie de mes découvertes téléphagiques dans les années 80 (j'ai toujours pensé que j'avais été déflorée par L'Enfer du Devoir, d'ailleurs) mais je la crois, hein, quelle raison aurait-elle de me mentir ? Je n'en avais pas moins gardé un souvenir très tendre de la série, la meilleure preuve étant que dans les jours qui ont suivi l'ouverture de ce blog, je vous proposais déjà le générique. Tiens, j'y parlais déjà de ma mère ! Comme quoi...

Ce qui est toujours frappant quand on redécouvre une série qu'on aimait il y a pas loin de deux décennies, c'est déjà que ça ne nous rajeunit pas, mais surtout qu'on a été marqué plus qu'on ne le pensait par ce qu'on a vu. Le temps a passé, on a regardé bien d'autres séries depuis, mais quelque chose s'est gravé à jamais, et il en reste toujours une trace.

En l'occurence, j'étais une fillette complètement fascinée, voire amoureuse (pour autant que j'aie pu l'être à l'époque), de Vincent... Ce qui est absolument incroyable, c'est de voir que le mec sur lequel j'ai des vues en ce moment répond à pas mal de ses caractéristiques !
On dit que les modèles masculins d'une petite fille forment la femme qu'elle sera plus tard. Est-ce que Vincent compte au nombre des mes modèles masculins ? (bah mon pauvre Vincent, fais la queue, comme tout le monde ; ça se passe là-bas derrière MacGyver et Stringfellow Hawke)
Ahem ! Voilà, c'était le moment de nostalgie humiliante du jour...

Bon, donc à part ça, il me faut quand même vous dire à quel point La Belle et la Bête vibre d'une étrange douceur et d'une poésie amère... Il s'y passe des choses épouvantablement violentes (rappelons pour les étourdis et ceux qui seraient nés trop tard, que Catherine est défigurée dans le pilote) mais on se sent immédiatement guéri par le ton de la série, et ses deux personnages principaux, à la fois tout en humilité et en charisme. Le monde semble un peu moins dur à affronter quand on a l'un de ces deux-là, et surtout les deux ensemble, dans son champs de vision...
Evidemment, la série fait son âge par moments, mais son propos et, surtout, le sentiment d'apaisement qu'elle dégage, est parfaitement intemporel.

Je pourrais continuer à chercher des qualificatifs, je pourrais être longue et très élogieuse, mais le mieux, c'est que vous essayiez de voir ça par vous-même si ce n'était pas encore fait. D'une certaine façon, tout ça ne se décrit pas. Et je suis curieuse d'avoir l'avis de personnes qui découvriraient la série avec un regard neuf !

Et pour tous ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche La Belle et la Bête de SeriesLive.

16 mai 2008

Hallelujah !

Hier, je passais un méchant concours. Aujourd'hui, mon patron m'a annoncé qu'on déménageait notre bureau... lundi à 8h30. Et j'ai une collègue de merde. Donc j'ai bien mérité, enfin ! de dépenser un peu de mon précieux salaire, pour une fois que j'en ai un gras et limite indécent pour l'ex et future chômeuse que je suis.

Hier j'ai donc fait une razzia à la FNUC (pas de pub), où je suis entrée comme d'autres pénètrent dans un lieu saint. Parce que oui, j'aime les jolies choses, surtout si elles rentrent dans un lecteur DVD. Et j'assume complètement mon matérialisme. On n'est pas vraiment téléphage si on n'est pas prêt à vendre père et mère pour un DVD, de toutes façons, pas vrai ?
Et j'ai choisi la FNUC parce que j'aime bien me faire entuber en me disant que j'ai les moyens de le faire. C'est psychologique, cherchez pas. Il n'y a que pour l'occas' ou les séries ayant plus de 15 ans qu'un téléphage est autorisé à se réjouir d'un rabais !

Donc, enfin, entre mes mains... ah délice !

OZ !!! First season ! Enfin !!!

Arrêtez de vous moquer, les temps sont durs et il m'a fallu vraiment m'armer de patience... ça faisait un an que je me languissais.
Mais pour me récompenser de cette même patience, je me suis aussi offert le DVD de Profit !!! Oui, j'ai déjà la version VHS en VO, pourquoi cette question ? Vous me connaissez si mal que ça ? (ce qui me fait mal où vous pensez, c'est que j'ai payé la VHS plus cher... j'aurais jamais cru ça possible).

Bon, donc ce post du vendredi, je regrette de vous le dire, sera carrément écourté, parce que je vais de suite aller me larver devant l'une de mes séries fétiches... Vaut mieux tard que jamais ! Mais, pour tout vous dire, j'angoisse déjà à l'idée que... j'ai pas acheté la saison 2 et la première ne dure que 8 épisodes !!! Je ne sais pas si je vais résister à l'appel d'un second entubage dans les grandes largeurs par la FNUC. Mais bon, une chose à la fois. D'abord jouir devant huit heures de violence, de haine et de dépression nerveuse, ensuite envisager le masochisme.

Et pour tous ceux qui veulent éviter de mourir jeunes : la fiche OZ de SeriesLive.

26 février 2007

Ode to the beach

Vous allez me dire que ça s'appelle vraiment se faire du mal. Que j'ai un fichu culot de taxer Sci-Fi de sadisme (voir note antérieure) lorsque mon comportement de téléphage tient du masochisme avéré. Soit. Mais chacun pratique son vice comme il lui plaît, après tout !

J'aime bien chialer devant une bonne série. Traitez-moi de midinette ! J'assume ! Une fois de temps en temps, j'ai bien le droit de me comporter en nana... Et j'assume plus encore le fait de rechercher avec minutie les épisodes les plus chialants, de m'en faire une petite liste mentale et de la parcourir avec fébrilité à l'occasion pour choisir l'un des titres, dans le seul but de verser quelques larmes. J'ai mes raisons ; et l'une d'entre elles est que pleurer devant la télé, ça fait du bien (ça permet de se lâcher sans se donner l'impression qu'on se lamente sur son sort, bref c'est une attitude qui relève non seulement de la psychiatrie, mais aussi de l'orgueil le plus vaniteux qui soit, et je continue d'assumer, et toc !).

Donc hier, je me fais un bon thé, j'allume la télé, et je lance une vieille VHS dépoussiérée pour l'occasion, une qui fait partie de la liste mais qui n'est pas celle que je choisis le plus souvent, je me love entre deux coussins, je remonte la couverture jusque sous le menton et je me prépare pour mon auto-flagellation. Au menu : On the beach.
La mort de Mark Greene, quoi.

Préambule : Urgences n'est pas une de mes séries préférées. Je l'aime, pour de multiples raisons (qui a dit Noah Wyle ?), mais j'ai hélas loupé le coche aux moments clés qui auraient pu faire de moi une accro. Lorsque la France s'est mise à l'heure d'Urgences, j'habitais encore chez mes parents et la télé après 21h, chez eux, c'était mission impossible. Pas la série avec Jim Phelps, est-ce que je l'ai mis en gras ? Non, je vous parle bel et bien d'austérité sur la télé, osons même le dire, d'un embargo sur le magnéto, menant, on s'en doute, à de la contrebande sur la télécommande (mais j'en parlerai une autre fois). Bref à cette époque-là, et surtout en veille de semaine, c'était pas la peine d'y penser. Les premières saisons d'Urgences faisaient un électrochoc sur le PAF (je me rappelle avoir lu des articles, et en même temps c'est pas étonnant, rares étaient les séries en prime à l'époque), et moi c'est tout juste si j'étais pas mise sous sédatifs.
Quelques années plus tard, ma soeur a tenté d'acheter les coffret VHS (j'en ris encore, mais ç'aurait été encore plus drôle si elle avait continué la collection maintenant qu'on a dépassé la douzaine) et on s'est fait les saisons qu'elle a pu acheter (de mémoire, la 3 et la 4). Ce n'est qu'une fois que j'ai acquis mon indépendance de téléphage que j'ai réussi à acheter la VHS du pilote et enfin comprendre où et comment tout avait commencé. Mais à ce moment-là, on était dans les 9 mois de l'année où France2 ne diffusait pas la série, donc : encore raté. Pendant plusieurs mois, je n'ai vu des épisodes que très sporadiquement, au hasard d'une vieille VHS dénichée dans des archives, par exemple. Le soufflet est retombé...

Au final, j'ai pris la série assez tard. Elle n'était déjà plus ce qu'elle avait été, pour peu que je puisse comparer avec les saisons que j'avais vues et ce que j'en lisais. Mais parce qu'il y avait des personnages intéressants (qui a dit John Carter ?), j'ai tenu bon. Parfois, lorsque vraiment la série me semblait s'écarter du droit chemin, je commettais le sacrilège de ne l'écouter qu'en fond sonore en faisant autre chose (ah, ya pas des tonnes de séries qui ont subi cet affront !), mais globalement on peut dire que j'étais là. Je n'avais pas d'affection particulière pour les personnages, ce qui m'intéressait ce n'était pas trop leurs histoires perso, je venais parce que l'équilibre entre action et scenario était bon, que certains arcs avaient des couilles, et que, l'un dans l'autre, yavait No... hm, de bons acteurs.

Pourtant, même en n'ayant que peu d'attaches avec le personnage de Mark Greene, même en n'étant pas spécialement une indéboulonnable fan de la série, l'épisode On the beach est une merveille. Pas pour rien que cet épisode a été nommé aux Emmys quand même ! D'ailleurs je dois dire que comme j'ai vu la retransmission des Emmys avant l'épisode, ça m'avait fait longuement fantasmer, cette vision d'Elisabeth marchant sur la plage... il y avait déjà quelque chose de touchant dans cette scène.

Il y a une technique savamment étudiée pour pleurer comme il faut devant un épisode. Pas de bruit parasite, pas de co-télespectateur à mes côtés, ambiance feutrée et, si possible, ne pas connaître l'épisode par coeur. Pour ma part, j'avais oublié une grande partie des scènes de confrontation entre Rachel et son père, alors qu'ils ne sont encore que tous les deux à Hawaii, avant qu'Elisabeth ne les rejoigne avec la petite. Elles sont pourtant merveilleuses.

Mark a cet espèce de sursaut d'essayer de laisser un testament oral à sa fille, une sorte de pulsion de vie même s'il sent la mort avancer, il a envie de tout transmettre, comme pour répondre aux questions que sa fille ne se pose pas encore, parce qu'il sait qu'il ne sera plus là pour y répondre ensuite. Tout le monde dans cet épisode a une vision très claire de la mort qui approche, à grands pas, et le télespectateur n'est pas pris en traître puisqu'on lui avait annoncé la mort de Mark lors de l'épisode précédent. Alors c'est comme si tout le monde profitait du temps qu'il reste. C'est une sensation vraiment étrange que d'avoir ce compteur qui dit "dans 45 mn, ce sera fini", et on sait que personne n'y échappera, et personne ne cherche à y échapper. Même pas Rachel, qui est tout-à-fait lucide, même si, en adolescente, elle réagit à sa façon, brouillonne.

Elisabeth est magnifique. Elle n'est pas là tout le long, mais chacune de ses réactions sont parfaites. Je n'ai jamais trop aimé ce personnage frigide, et jamais pensé qu'elle et Mark allaient bien ensemble, mais soudain, Elisabeth est animée d'une sorte de noblesse. Toujours un peu dure, elle tente de pleurer le moins possible et de porter la situation sur ses épaules, mais il y a un juste équilibre avec sa souffrance, aussi. Elle s'ouvre. Elle communique avec Rachel. Son regard lorsqu'elle et Mark sont sur le front de mer et parlent des lettres qu'il veut laisser à ses filles, est touchant au-delà du possible. Son autre regard, lorsque Rachel demande si elle pourra voir sa petite soeur, un peu surpris mais encore pris dans la douleur de l'enterrement de Mark, et légèrement résigné, est aussi formidable. Et pendant l'agonie de Mark, cette façon de tenter de se raccrocher à la médecine sans l'infliger, sans insister, et présider au bon déroulement de la vie dans la maison en ayant l'air d'avoir apprivoisé l'éléphant dans la pièce, c'est vraiment puissant.

Mark ? Mark, lui, comme toujours, est humble. Et dépit de cela, on a l'impression que pour la première fois il parle vraiment de lui. Pourtant je me rappelle de plein de choses avec lui, notamment lorsque sa mère est morte, ou quand il a assumé son père, mais c'est comme si le personnage s'était libéré de quelque chose. Mais toujours avec une extrême humilité.
Puis on vit ses dernières heures, mais parfois on a l'impression qu'il est déjà parti. Il s'efface un peu. Physiquement on le voit diminuer, et contrairement à la plupart des héros télévisés dans son cas, il ne se bat pas. Il n'a pas l'audace de prétendre qu'il cherchera à faire patienter la mort. Il prend ses médicaments, il se bande l'oeil, il reste assis longtemps, et il attend. Ou il profite. Ou les deux. Il tire les enseignements sur la mort que sa vie de médecin lui a appris. C'est simplement beau. Il est au calme, il veut que ça finisse comme ça. Par deux fois Elisabeth lui proposera de l'emmener faire des examens : il répond juste "non merci", simplement, avec une sorte de sourire qui signifie clairement qu'il refuse du mourir où il a vécu. Il veut partir en douceur.

La façon dont Elisabeth découvre que Mark est mort termine de nous achever. La camera est à deux ou trois mètres du lit, elle arrive, une tasse dans la main, près du lit, et voit qu'il y a quelque chose, le touche... elle s'assied au bord du lit, pose sa tasse par terre, prend son poul et comprend que c'est fini. Et ça suffit. Plus, c'était de la surenchère.

La seule scène que je n'aurais pas placée dans cet épisode, c'est l'enterrement. Cette sorte de retour au monde "normal", avec la panoplie d'acteurs venus faire leurs adieux à la dépouille, la famille endeuillée (Rachel qui ne pleure pas ; elle avait promis), c'est dommage. Je l'aurais mise au début de l'épisode suivant. Qu'on reste sur cette vision de la camera qui regarde Elisabeth auprès de Mark, et qui les laisse là, avec le berceau à côté et la mer à leurs pieds.

Mais l'un dans l'autre, On the beach est un épisode formidable. D'une sensibilité dont la série ne fait pas toujours preuve avec autant de finesse.
Redécouvrir cet épisode plusieurs années plus tard, avec moi aussi quelques années de plus au compteur et certaines expériences derrière moi, fait sans doute que je ne l'ai pas regardé avec le même oeil que la dernière fois. Tant mieux, peut-être. Mais il est aussi une preuve qu'un bon épisode se suffit à lui-même, et que les émotions que transmettent les séries ne tiennent pas simplement au fait de l'affection qu'on donne sur le long terme à un show, mais bien à ses qualités d'écritures, à l'opportunité qu'on leur donne de s'affiner et s'affirmer avec les saisons.
Je vais me faire pleurer avec mes conneries, moi.

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture (c'est grave quand même, à ce point-là !) : la fiche Urgences de SeriesLive.

9 mai 2008

Aya McBeal

Qui, au moment de faire ses premiers pas dans la vie active, n'a pas connu de grandes désillusions ? N'avons-nous pas tous ressenti l'excitation de nous rendre utile au monde, et en même temps découvert que nous n'étions que d'une toute relative utilité justement ? Lequel d'entre nous n'a pas fait des gaffes au début de sa carrière, avant de prendre ses marques et servir réellement à quelque chose ?

C'est la dure expérience qui attend Akari Domoto, laquelle vient tout juste d'être diplômée en droit et s'apprête donc à devenir avocate. Et c'est la tête remplie d'idéaux sur la profession qu'elle s'apprête à exercer qu'elle commence son premier jour dans une grande firme d'avocats, au service "pro bono", c'est-à-dire celui qui de toutes façons ne rapporte rien mais qui représente pour elle l'essence-même de son métier.

Vous la voyez venir, vous aussi ? Bien-sûr, ce ne sont que désillusions qui attendent Akari Domoto (interprétée par la comédienne japonaise à avoir certainement pratiqué le plus de professions différentes à la télévision, à savoir Aya Ueto), surtout qu'en premier lieu, le service pro bono n'est pas exactement aussi exalté qu'elle peut l'être : le chef de service est blasé (et son activité principale est de refuser des affaires pour pouvoir jouer à la console et/ou fumer) et l'assistante n'a aucune forme de compassion (elle parie de l'argent sur ce qui se passe dans le service). Quand Akari décrète qu'elle va s'occuper d'une affaire, dépassant sans aucun doute le quota d'activité annuel du secteur pro bono, elle s'imagine qu'elle peut faire mieux mais évidemment elle s'apprête à prendre une sacrée leçon. Le spectateur le sait avant même qu'elle ne commence !
Pourquoi ? Parce que, petite figure de style pleine de maladresse, le pilote a commencé sur un flashback...! Comme si sans ça on n'aurait pas deviné qu'elle allait apprendre la leçon the hard way !

Hokaben, car c'est de cette série qu'il s'agit, possède un bon pitch de départ, une bonne réalisation (dans la moyenne supérieure disons), des acteurs pas trop nuls (en-dehors du final de ce pilote, Aya Ueto ne succombe pas trop à ses tics habituels)... bref plein de bonnes choses. La première affaire d'Akari est, en prime, intéressante, et aborde un sujet difficile sans trop tomber dans la facilité (juste un peu mais ça reste raisonnable), puisque la première affaire d'Akari est un divorce incluant des violences domestiques et un rapt d'enfant (pourquoi faire simple etc...). Et si j'en crois le trailer, ça ne risque pas d'être facile non plus sur l'épisode suivant, où le thème ne fera qu'être plus sinistre encore.
Hm ? Comment avez-vous deviné que je vais regarder ce second épisode ?

Evidemment il y a un certain nombre d'éléments qu'on voit venir de loin : un love interest potentiel (ah c'est très finement amené...), une petite histoire entre le patron d'Akari et l'avocate vedette du cabinet, etc... La structure de l'épisode est d'une propreté redoutable, et témoigne d'une grande pratique de l'exercice, sans chercher l'originalité.

C'est un reproche que malheureusement j'ai souvent à formuler aux dorama, ou alors je ne tombe vraiment pas sur les bons (dans ce cas, mettez les commentaires à profit pour m'éduquer !). Il y a toujours les mêmes messages : donner le meilleur de soi-même en dépit du fait que ce ne soit pas toujours facile, persister malgré les épreuves, etc... Et là-dessus c'est un peu lassant et redondant (en plus, dans Attention, Please, Aya Ueto portait un joli uniforme avec jupe, alors qu'ici, c'est tailleurs-pantalon noir, donc la chair est triste). Mais globalement voilà un bon dorama, plutôt bien écrit et bien réalisé aussi, avec un contexte un peu différent qui nous change de notre pain quotidien.

Ah, non, ya un truc sur lequel il faut que j'insiste, quand même. Dieu sait que je n'accorde souvent qu'une attention très modérée à la bande-son d'une série. En général, je ne la remarque que dans deux cas : soit c'était ignoble, soit c'était extraordinairement bon. Ici c'est nettement le premier cas qui s'est présenté. C'est bien simple, je pense que la B.O. de cette série est entièrement repompée sur celle d'un jeu video créé pour une console 16 bits. Cette fausse cornemuse, là, c'est infâme. Quel qu'en soit le coupable, il faut impérativement l'identifier, le localiser, et l'empêcher de nuire à nouveau. Intenable.

A contrario, soulignons quand même que les décors sont assez sympathiques, j'aime en particulier les différents endroits du building où travaille Akari (la salle de réunion où les nouveaux avocats sont accueillis, ce que l'on peut voir des couloirs et grands bureaux en open space, j'aimerais pas y travailler mais ça fait de jolies vues, et puis l'ascenseur aérien, etc...) qui ont quand même de la gueule. Ca compense, on va dire.

Cela étant dit, Hokaben a-t-elle la possibilité d'être à mes yeux une excellente série ? Bon, peut-être sur le long terme.
Et peut-être avec une autre comédienne dans le rôle principal.
Et surtout... SANS LE SON.

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche Hokaben de SeriesLive.

14 octobre 2007

Oui maîtreeeeesse !

Vous avez l'impression que la rentrée a été difficile ? Vos profs vous en font baver ? Consolez-vous, c'est bien pire pour Kazumi et ses camarades de classe, dont la dernière année à l'école élémentaire s'annonce comme un Enfer à temps complet.

Pourtant l'école primaire, la plupart d'entre nous en garde un charmant et nostalgique souvenir. Et c'était bien l'intention de Kazumi aussi, qui espérait se faire des amis, s'amuser et vivre des expériences positives avant d'entrer au collège. L'arrivée d'une nouvelle institutrice tue dans l'oeuf tous ses rêves : Mme Akutsu n'a pas du tout les mêmes objectifs pour sa classe. Pour eux, le principal est qu'ils aient de bonnes notes pour pouvoir être pris aux concours des collèges privés, et tant pis si ça doit être difficile pour ses jeunes élèves dans l'année à venir.

Parce qu'on commence à suivre Kazumi dés la première scène du pilote de Joou no Kyoushitsu, on se sent immédiatement une certaine affinité avec ce petit bout, adorable petite gamine plutôt normale, mais qui, on s'en rend vite compte, est vite effrayée et intimidée. On voudrait la cajoler et la choyer, parce qu'on sent bien qu'elle est à la torture pendant tout l'épisode, mais le discours de son professeur fait appel à une certaine conscience chez le téléspectateur qui remet un peu les choses en perspective.

Car, non, Maya Akutsu n'est pas une sadique dans l'âme. Si elle interdit à ses élèves d'aller aux toilettes pendant les heures de cours, si elle instaure immédiatement une hierarchie entre eux (basée sur les notes d'un examen qu'ils ont chaque lundi), et si elle transforme la responsabilité de délégué de classe en damnation humiliante et dévouée aux pires corvées, ce n'est pas pour brutaliser ses élèves. Non, s'ils sont traumatisées, c'est juste un bonus...!

Dés leur premier jour, plutôt que de leur souhaiter la bienvenue dans sa classe pour cette nouvelle année scolaire, elle préfère au contraire leur expliquer que la vie est dure, que seulement 6% de la population nippone, qui a beaucoup travaillé pour en arriver où elle est, peut jouir de privilèges dus à une excellente condition sociale. Les 94% restants mènent en revanche une vie laborieuse, où ils doivent travailler beaucoup pour un salaire relativement décent, et payer des impôts lourds.
Le constat social balancé à ces têtes blondes d'à peine 10 ans est déjà peu réjouissant, mais évidemment il est donné dans un but bien précis : faire prendre conscience aux élèves que la vie n'est pas facile, qu'il leur faudra travailler beaucoup et n'espérer aucune complaisance de sa part... Les forts en thème auront des privilèges, les autres vont en chier !

Un discours aussi pragmatique (déprimant, mais réaliste finalement) est un sacré ovni lorsqu'on est habitué aux séries japonaises habituelles, où on reste au maximum dans le politiquement correct, à plus forte raison sur le tissus social du pays. Et surtout le contexte dans lequel il apparait est pour le moins surprenant, puisque la plupart du temps, dans un dorama, un enfant est un être innocent vivant dans un univers protégé du monde adulte, et qu'on essaye de préserver. Là c'est même pas la peine d'espérer, c'est le contraire. Et à travers les reproches du professeur Akutsu à ses collègues, on sent bien que c'est là une autre critique de la société qui s'insinue : on ne prépare pas les enfants à ce que sera leur vie d'adulte. Qu'on soit d'accord ou non avec ce point de vue, force est de reconnaître que ce n'est pas un discours qu'on entend souvent.

Un petit bémol cependant : le jeu des acteurs de ce dorama manque dramatiquement (!) de nuances. La petite qui joue Kazumi n'est pas mauvaise évidemment, elle est plutôt mignonne et assez expressive (même si terrifiée en permanence par la simple vue de son institutrice), mais elle ne parvient pas à sortir d'un certain nombre de poncifs. C'est pire encore pour le clown de la classe, caricatural au possible. Quant à la prof, c'est bien simple, elle ne donne dans ce pilote aucune épaisseur à son personnage (au point qu'on lui conseillerait bien de se trouver un petit copain et décoincer tout ça vite fait, avant de nous courir sur le haricot).
Autre bémol, mais plus léger, la forme est parfois un peu lourde. Sur 57mn d'épisode, il ya bien, allez, disons 15mn consacrées à Mme Akutsu en train de marcher au ralenti dans les couloirs de l'école et faire frissonner de peur la petite Kazumi. Dans le couloir principal. Dans les escaliers. Dans le couloir à côté de la classe. Elle hante l'établissement pendant une moitié d'épisode et c'est assez pesant, surtout qu'en dehors d'une tenue vestimentaire austère, elle n'a franchement rien d'effrayant.

Résultat : si sur la forme, Joou no Kyoushitsu ne révolutionne pas le genre, sur le fond on trouve des idées assez étonnantes. Hélas la mise en pratique, sur le long terme, risque moins de se transformer en revendication politique qu'en déclinaison des divers "châtiments" imposés par le professeur pour apprendre la vie à ses élèves.
Une fois l'étonnement passé, que reste-t-il de Joou no Kyoushitsu ? Une série assez rigide qui ne s'est pas autorisé, ou du moins pas encore, un propos réellement impressionnant, mais qui a surtout un pitch sortant des sentiers battus.

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche Joou no Kyoushitsu de SeriesLive.

15 janvier 2007

L'homme qui murmurait à l'oreille des snowboards

Je ne me ferai sans doute jamais à l'idée que Nicolas Lea (ou Nick Lea, comme il veut se faire appeler au générique de cette nouvelle série) puisse jouer le rôle d'un père. Mon Dieu, je sais bien, il ne sera jamais le jeune loup Krycek des X-Files, mais c'est un des acteurs qui ne semble pas vieillir en dépit de la quinzaine d'années (pratiquement) qui nous sépare de ses débuts dans la série de Chris Carter. Voilà qui n'a cessé de me turlupiner tandis que je m'essayais au pilote de Whistler, que je n'aurais jamais songer à tester sans le post récent du blog de SeriesLive, qui, à défaut de me donner envie, a au moins piqué ma curiosité. Car sans doute fallait-il déjà avoir jeté un oeil sur Whistler pour s'attacher à cette note qui, en prime, contient quelques légers spoilers. Mais rien d'alarmant car dans le fond, elle aura, du moins pour moi, rempli son office de faire découvrir une série peu connue.

Mais fort heureusement, je ne me suis pas braquée sur le visage anachronique de Nick Lea ! Car visuellement, il y avait de quoi se réjouir l'oeil même sans sa présence. Whistler est en effet une série particulièrement soignée esthétiquement parlant. Les éclairages rendent parfaitement la luminosité de la neige et l'atmosphère froide et ténébruse de haute montagne, où en plein hiver il ne fait jamais tout-à-fait jour. Hormi un plan ou deux, toute la série baigne dans cette espèce de non-lumière, qui possède un véritable effet d'ambiance. Les réalisateurs qui se croient futés en créant des faux extérieurs-nuits récemment (c'est la mode de tourner des scènes de jour et ensuite les faire passer pour des scènes de nuit, soit-disant que ça créée une ambiance différente... ça fait surtout cheap !) auraient beaucoup à apprendre du travail effectué autour de Whistler !
Les couleurs y sont également pour beaucoup, avec une dominante bleue et grise, ponctuellement coupée de tentatives de couleurs plus chaudes qui semblent toujours comme étrangères à la série et confèrent systématiquement aux scènes concernées une ambiance de malaise. Bref, rien à faire, dés les premières minutes la série se crée son univers, et aide à accrocher d'autant plus vite.

Surtout qu'au rayon intrigue, ça commence moyen-moyen : des teenageries sont le plus gros du menu ! Certes, je n'ai rien contre les teenageries en soi, j'ai moi-même été une teenager dans mon jeune âge d'ailleurs... mais trop souvent, teenagers = intrigues à la con. On passe plusieurs fois au bord du ravin mais on s'en sort chaque fois avec l'impression que tout prendra son sens ultérieurement.

Et pourquoi on a cette impression ? Parce que le pilote de Whistler a la bonne idée de ne pas partir du principe qu'il va nous surprendre avec la mort de Beck. La série évite avec grâce la lourdeur d'une mort en fin de premier épisode, vous savez, le truc qu'on fait dans les pilotes parce que, ouh lala, il est mort, mais que va-t-il se passer, si c'est comme ça je reviens à l'épisode suivant ! Ecueil joliment évité en l'occurence, de commencer par la découverte du corps de Beck pour ensuite opérer un retour en arrière et revenir aux circonstances de la mort. Pour d'ailleurs ne même pas y répondre : c'est ça qui fait qu'on aura envie de revenir. Du coup notre attention se focalise sur ce qui peut sinon causer, au moins servir de prélude à la mort de Beck, et notre cerveau zappe inconsciemment toutes ces mesquines petites intrigues, histoires de coeur et guerres fratricides, pour nous faire garder à l'esprit que tout tourne autour de Beck.

On se doute bien, naturellement, que Beck aura beau être mort dans des circonstances tragiques et étranges (bref tout ce qu'il faut pour piquer au moins notre curiosité, si ce n'est celle de plusieurs personnages ; ici pour le moment c'est le frérot qui s'y colle), le monde ne va pas tourner autour de lui, et que ces mesquines petites intrigues, histoires de coeur et guerres fratricides, constitueront une bonne partie de l'action à venir. Mais qu'importe, car dans le fond, Whistler est un pilote plein de promesses, qu'il sache les tenir ou non il a au moins cette qualité.

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche Whistler de SeriesLive.

18 janvier 2007

L'amitié, c'est pourri

Mais qu'est-ce que j'ai bien pu fumer et/ou sniffer à l'époque pour trouver si transcendentales les premières saisons de Friends ? Vous pouvez me le dire, un peu ? A quel point ai-je pu être high pour rire aux éclats devant ces bêtises ? Hm ? Zavez une idée, vous ?

Bien qu'ayant évité soigneusement les rediffusions de M6 (de toutes façons j'avais aussi loupé les rediffs de France 2, d'AB1, de RTL9, de Jimmy... enfin bref : tout l'monde, quoi !) je suis tombée nez à nez avec le double épisode du mariage de Ross et... Emily, cette fois. Et je sais pas ce que je prenais à l'époque, mais ça m'a pas réussi. Franchement j'ai bien fait d'arrêter.

Je crois qu'entre les dialogues un peu fadasses et les blagues pas drôles, la palme revient tout de même à Matt LeBlanc. Rétrospectivement, Joey était vraiment une façon de traire la vache à lait jusqu'à la dernière goutte. Le jeu d'acteur de ce gars est une catastrophe ! Pourquoi je ne m'en suis pas aperçue plus tôt ?!

Dieu merci ça s'est arrangé avec les saisons côté dialogues, et même dans les premiers temps les dialoguistes ont eu quelques éclairs de génie (pour LeBlanc faudra quand même que je vérife avant d'avancer quoi que ce soit ; de toutes façons j'avais jamais fait attention à lui tant le talent de Matthew Perry crevait l'écran) mais vraiment ! Dans les années 90, on carburait à quoi ?! Ah non c'est sûr, c'est l'effet buzz qui a fait que cette série a eu une opportunité de se bonnifier avec les années, je ne vois pas d'autre explication. A la réflexion rien ne distinguait cette série, durant ses premières saisons, des autres sitcoms. Friends a mérité son succès sur le long terme mais avec le recul, elle a aussi eu un sacré coup de bol !

'Tain pis merde, ma cassette aussi est pourrie. L'image saute sur la fin du second épisode... Ah, mais il n'y a donc rien qui vaille, avec ce double épisode ?

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture (ohé, sortez de votre grotte !!!) : la fiche Friends de SeriesLive.

18 janvier 2007

"Non, j'l'ai pas dit !"/"Si, tu l'as dit !!!"

La bataille de polochons qui fait rage depuis maintenant plusieurs mois au sein du cast de Grey's Anatomy me rappelle fortement les crépages de chignon que ma soeur et moi avions lorsque nous étions petites. Zap2it nous rappelle que les acteurs Isiah Washington (= le vilain qui a dit un gros mot) et TR Knight (= celui qui a été le dire à maman) se sont une fois de plus montrés dignes de ces rixtes d'enfants de moins de dix ans à l'occasion des Golden Globes Awards, en début de semaine (et n'ayant pas grand'chose d'autre à raconter, on voit sur la presse web pas loin d'un article par jour à ce sujet).

Et comme chaque fois que des gosses se bagarrent, c'est ridicule. Ok, l'un a traité de l'autre de tapette. Ohlala, on n'a pas le droit !
Bon, merde, si c'est si c'est horrible, que Knight lance des procédures judiciaires et que ça se règle à la régulière, ou disons la régulière pour des américains : c'est un juge qui leur torchera les fesses. Ce ne serait certainement pas la première fois que des propos déplacés feraient l'objet d'un procès. Et on n'en entendrait plus parler. Mais le cast de Grey's Anatomy (car tout le monde s'y est mis !!!) a vraisemblablement décidé qu'ils n'avaient pas d'autre raison de faire parler d'eux cette saison. Je n'ai pas encore vu la saison 3 (juste le season premiere) mais sincèrement je ne me sens pas encouragée de m'y essayer, tant les enfantillages me courrent sur le haricot.
Si Knight ne veut pas en faire toute une histoire, pour diverses raisons (par exemple il a compris qu'il y aura toujours des cons et qu'il n'y a pas de vaccin... ou bien qu'un gros mot ça ne l'empêche pas de vivre comme il l'entend...), alors qu'il nous foute la Paix avec cette histoire. Ou qu'il la règle en privé, mais bizarrement cette solution, qui tendrait à être la plus logique, n'a pas l'air d'être envisagée une seule seconde. C'est pourtant en privé que tout a commencé, et que tout aurait dû rester. Mais vu que de la mauvaise publicité, c'est mieux que pas de publicité du tout, toute l'équipe s'est engouffrée dans cette rixte d'écoliers.

D'accord, dire un gros mot insultant, c'est pas bien. La discrimination envers les homosexuels, c'est nul (yen a pas de bonne de toutes façons). Mais merde, lequel va se décider à se comporter en grande personne et arrêter de jouer au plus con ?
"Non, j'l'ai pas dit !", clame Isiah Washington qui sent bien qu'il est à deux doigts de nous la faire version Michael Richards.
"Si, tu l'as dit !!!", rétorque TR Knight qui cherche toutefois à prendre un semblant de recul en ajoutant "alors du coup j'ai confirmé". Attention, on élève le débat. Qu'il le traite de nègre, tant qu'on y est, on aura un partout et là les médias vont vraiment se déchaîner.

La querelle dure maintenant depuis quoi ? Octobre ? Et ça semble être la seule chose sur laquelle les acteurs aient à communiquer.

Donc maintenant, c'est bien simple, je décrète qu'on sépare ces deux-là, qu'on les mette au coin, qu'on les prive de dessert, et qu'on les force ensuite à se serrer la main pour faire la Paix.
Ca marchait avec ma soeur, et à l'époque on avait 5 et 10 ans, donc... ya peut-être quand même de l'espoir.

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche Grey's Anatomy de SeriesLive.

14 juin 2007

Croyances

Ce soir, TF1 nous infligeait, comme chaque mercredi, sa soirée thématique sur le thème de la rationnalisation à l'extrême, et ce pendant 5 épisodes pour les plus courageux d'entre nous (ou, possibilité alternative, pour ceux qui sont trop crevés de leur journée pour lever leurs grosses fesses de leur canapé après s'y être crashés en rentrant du boulot). Qu'ils enquêtent au nom de la Justice ou de la médecine, les enquêteurs du mercredi soir font en effet partie de la même caste : ils sont de ceux qui se basent avant tout sur le factuel pour faire avancer leurs intrigues/enquêtes/épisodes. Certes, il arrive que le facteur humain influe. Mais toujours néfastement, et c'est un crédo infaillible : le coupable ment, le patient ment. Le facteur humain complique les choses, ne les facilite jamais. Et puis il y a tous ces sentiments, bouh, pas bien.

Pourtant ce soir, une autre thématique était aussi au programme : la confrontation de cet univers très cerveau gauche, rationnel, scientifique, cartésien, avec le surnaturel ou le divin. Et dans les deux cas, le surnaturel se prend une vilaine claque : ça n'est pas possible, et les personnages principaux des deux séries ont également ceci en commun qu'ils n'y ont pas cru un seul instant. Les seconds rôles qui servent de faire-valoir, eux, ont eu un doute, dû à leurs convictions. Les idiots.

C'est amusant car c'est à la mode depuis quelques années. En fait, depuis que le fantastique a perdu le plus gros de sa cohorte d'émissaires pour ne plus conserver qu'un petit bastion (avec, certes, Heroes comme porte-drapeau cette saison, c'est déjà pas si mal), contre l'attaque du tout-rationnel qui a déferlé ces derniers temps, notamment à cause du succès de la franchise CSI qui a créé bien des vocations (largement trop mais n'y revenons pas, je ne me rappelle plus où mais je sais que j'ai déjà évoqué le problème. Cherchez.)

Il y a quelques années, le règne du fantastique et notamment X-Files, avait fait de la confrontation entre le tangible et l'intangible, le scientifique et l'irrationnel, un véritable débat. C'était même le sel de la plupart des épisodes de la série que je viens de mentionner : presqu'à chaque fois qu'un cas étrange se présentait, et il s'en présentait quasiment toutes les semaines, c'était contractuel, Scully levait un sourcil (deux si vraiment c'était très louche), avec un regard froid et les lèvres légèrement pincées, et Mulder chaleureusement, la chemise froissée et la cravate lâche, prêchait pour sa paroisse, parce que mais si, c'est possible, on ne peut pas tout expliquer de façon rationnelle !!! Le télespectateur n'était pas pris en otage : il lui était complètement possible d'être plutôt sceptique, comme Dana, et de décréter que tout ça ne tenait pas debout. D'ailleurs, plutôt que de croire au surnaturel, le sceptique fan de X-files était meilleur public sur les phases conspirationnistes de la série : ça c'est du tangible, ça c'est du (presque) concret, là d'accord. Et ceux qui n'avaient pas envie d'être trop sérieux, et ils furent tout aussi nombreux, eh bien ils se laissaient aller à imaginer qu'il y avait vraiment un fantôme de petite fille, et vraiment une ville de vampires, et c'était très bien comme ça.

D'ailleurs, lorsqu'une série (et en raison du succès du fantastique à l'époque, elles furent nombreuse) se frottait plus ou moins exceptionnellement au surnaturel, on préservait le doute : oui, il y a eu une explication, une résolution, une fin plausible et explicable... mais le dernier plan de l'épisode permettait de voir une ombre étrange, ou un léger mouvement de rideau, enfin n'importe quoi qui nous fasse tout de même penser que la question restait ouverte et qu'après tout, peut-être qu'un même évènement peut s'expliquer rationnellement et surnaturellement. Et là encore c'était très bien comme ça.

Aujourd'hui, c'est bien simple : on ne se pose même plus la question. A quel moment ça a dépassé le cadre de l'interrogation philosophique pour devenir une donnée sûre et indiscutable que le surnaturel n'est que croyance, au mieux naïve, sur le monde ? Le surnaturel n'a plus sa place que dans quelques séries qui, d'ailleurs, elles non plus, ne le soumettent à aucun examen, le prennent pour acquis au lieu de le questionner. C'est surnaturel, point barre de la même façon que tout est rationnel, n'y revenons pas.

Et vu que les séries s'appuyant sur la médecine, la science, sont de plus en plus nombreuses (et elles se reproduisent plus vite que des lapins), et qu'elles occupent donc une part très importante des grilles, j'ai l'impression de vivre dans un climat télévisuel qui devient très intellectuellement rigide. Ainsi donc, fini les questions ouvertes, fini les interprétations du télespectateur : bienvenue dans l'ère de la livraison clé en main du prêt-à-penser télévisuel, où deux écoles de pensée, ou deux écoles de croyances, c'est selon, ne peuvent plus coexister dans une même série...

16 avril 2007

Ceci n'est pas un post politique

Bien que nous ayons un peu ralenti la cadence (pas d'épisode depuis environ une semaine), mon homme et moi regardons actuellement la première saison de Babylon 5. Une série engagée politiquement qui fait autant de bien à regarder en ce moment qu'un épisode avisé d'A la Maison Blanche. Souvent je suis frappée, dans ces deux séries, par l'aptitude à dénoncer certains discours. Mais en ce moment, c'est celui dénoncé dans plusieurs épisodes de Babylon 5 qui me touche plus particulièrement.

Je résume la situation : on est loin dans le futur, les hommes et les extra-terrestres (plusieurs races extra-terrestres, d'ailleurs) se sont longtemps battus, la guerre avec eux s'est enfin achevée et la station Babylon 5 (5e construite, dernière encore debout) a été créée afin, si possible, d'éviter que ce genre de choses se reproduisent. La diplomatie des plus grandes nations de l'univers vit donc sur la station et réagit aux problèmes des uns et des autres. Chacun à sa façon, chacun selon sa culture.

Au milieu de tout cela, il reste encore les humains mais dans ce monde-là, les humains, ils sont légèrement en minorité. Pourtant c'est eux qui contrôlent la station (le commandant prend ses ordres de la Terre, et l'équipage est intégralement humain). Sur la Terre, nombreux sont ceux qui pensent que les extra-terrestres on trop de pouvoir et qu'ils vont conduire à la ruine de l'humanité.

Les propos et actes d'origine raciste à l'encontre des extra-terrestres se manifestent plusieurs fois dans cette première saison. En vrac, on essaye d'assissiner ou humilier certains représentants des communautés extraterrestres, on complote pour tuer le président terrien (en visite sur la station) en faisant croire que l'attentat est d'origine extraterrestre, on tente d'enrôler des pontes de la station (dont le commandant) pour assurer la puissance du mouvement.

Souvent, les messages de haine envers les extraterrestres font froid dans le dos. Ils font froid dans le dos, parce que si on ne change que les noms de communautés, on les a déjà entendus. Et on les entend encore. Ils font froid dans le dos parce qu'au fil des épisodes on sent bien que ce qui se passe entre les races humaines et extraterrestres ne se fait pas que sur la station. Les gourvernements et les populations ont des griefs bien précis les uns envers les autres et il se passe tout de même des choses, là où le merveilleux commandant Sinclair n'a pas de prise et ne peux trancher de façon équitable, hors de sa juridiction. Ils font froid dans le dos car avec les épisodes, on sent que le monde bascule tout autour et que ce n'est qu'une question de temps avant que Babylon 5 ne soit même plus une repère de Paix et de diplomacie. La station peine déjà à avoir un véritable rôle dans les rapports entre les communautés, mais on sent bien que ce qui se passe ailleurs échappe à son contrôle et aura un impact sur elle.

La station sera-t-elle un échec ? Pas forcément (je vous le dirai quand on aura avancé dans la série), mais si elle n'existait pas, il n'y aurait plus d'espoir d'entente, plus d'espoir d'amélioration des relations entre les différentes races. Cela dit, on sent bien qu'elle s'apprête à traverser une zone de fichues turbulences.

Ce qui est important, c'est la ferveur avec laquelle le commandant tente de rester juste, de respecter la complexité du monde qui l'entoure, de prendre en compte la subjectivité de chacun et trouver un compromis, sans tomber dans aucune forme de racisme, de ségrégation, ou de parti-pris. L'effort est louable même si on sent que ses valeurs ne sont pas faciles à porter, pas faciles à communiquer. L'idéal que porte la station Babylon 5 est aussi un enjeu, dont dépendent les populations de chaque communauté, et il faut s'y tenir, même si c'est dur, même si on n'arrive pas forcément à voir les améliorations au premier regard, l'effort doit se poursuivre et si ce n'est pas le cas, on ouvre la porte à des dérives ignobles.

Dans le monde où vit Sinclair, la haine de l'autre, l'envie de garder obstinément ses positions sans concéder qu'elles puissent cohabiter avec celles des autres, sont le véritable danger auquel il faut faire face, et on ne lutte pas contre ce danger avec des phasers. Il faut faire preuve de ce qui semble être pour certains du laxisme, pour d'autre un dû, et tenter de faire cohabiter les différences.

Et pourquoi un terrien serait-il capable de tant d'impartialité, me direz-vous ? Il a été terrien, il s'est battu pour la Terre pendant la guerre, comment pourrait-il juger avec clairvoyance ? Simplement parce que Sinclair a des idéaux et qu'il tente de s'y tenir. Que ses idéaux-là sont plus forts, et qu'il n'est pas ce qu'il a fait dans le passé.
Parce que l'alternative que proposent les autres prises de positions ne peut mener qu'à la perte de l'unité du monde, Babylon 5, c'est la série-médicament à consommer dans la semaine qui vient, urgemment.

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture (c'est la semaine pour s'y mettre) : la fiche Babylon 5 de SeriesLive.

Ceci n'était pas un post politique. Ceci en est un, en revanche.

23 mars 2007

Riche à l'intérieur

Ca fait une semaine que je n'ai pas posté, c'est normal, j'étais en convalescence : crise de foie de séries. Pour ceux qui ne connaissent pas, c'est comme pour le chocolat : sur le coup on se goinffre comme pas permis, et après, on a l'estomac barbouillé et on peut plus rien avaler (le jeûne, ce sera certainement pour ce week end). La semaine a donc été riche de mon côté ; j'ai rattrappé un peu de retard çà et là, et en prime, j'ai essayé de me tenir au goût du jour sur les nouveautés. C'est là qu'on comprend pourquoi téléphagie et insomnie vont si bien ensemble.

Mais rien ne pouvait améliorer ma semaine (pas très reluisante par ailleurs) comme le pilote de The Riches, nouvelle série que FX, dans son immense bonté, a bien voulu commander. Autant vous avertir : je n'étais pas motivée outre mesure pour ce pilote, à l'origine. La news de SeriesLive au sujet du series premiere ne m'avait même pas donné envie d'en savoir plus sur la série, et même pas d'en lire la fiche ! Je m'attendais à une série dans l'esprit de Desperate Housewives, pour être honnête, une sorte de dramédie dans une jolie banlieue avec des personnages grossiers qui tentent de s'y intégrer...

Alors, découvrir que plus de la moitié de l'épisode est consacrée à montrer la vie de cette famille de gens du voyage, inutile de vous dire que ça m'a surprise. Mais dans le bon sens. En dépit de ce que je savais du synopsis, je me suis même surprise à tout de même espérer que cette famille reste dans cet univers. Car c'est si bon d'avoir un regard sur cette "autre Amérique" qu'on nousdépeint si peu souvent à la télévision, ou seulement si on est très attentifs, au détour d'un épisode. Cette Amérique qui vit dans des caravanes (pas forcément itinérantes, d'ailleurs), celle qui a fait le choix de vivre différemment. Celle qui incarne aussi une partie du rêve américain, finalement, d'être pleinement libre, marginal s'il le faut, mais libre. Cette Amérique. Le style de vie de cette famille n'est évidemment pas un modèle à suivre : violence, arnaques, pauvreté... prison ! Et encore je ne vous dis pas tout. Mais elle a aussi sa propre poésie, son propre charme. C'est un mode d'existence dont il fait bon avoir des nouvelles à la télévision. Les personnages sont attachants, aussi cradingues et malhonnêtes qu'ils soient.

Le personnage le plus marquant, c'est le père, Wayne, magistral, tout en creux et en bosses, mais à vrai dire, toute la famille est écrite de façon véritablement brillante, et interprétée avec le même brio. La seule exception serait éventuellement le fils aîné, mais quelque chose, dans la fin du pilote, laisse présager que ce qui se prépare va lui permettre de se révéler.

Evidemment, en dépit de mes prières, nos gaillards finissent (dans des conditions bien moins vaudevillesques que je ne l'anticipais) par prendre la place d'une famille riche dans une banlieue aisée. Et là encore, on ne tombe pas dans les gags faciles et autres situations convenues. Les surprises ne viendront certainement pas seulement de nos Malloy, et d'intrigues visant à préserver leur secret, mais aussi certainement des voisins parfois hauts en couleur, et puis, naturellement, de la lente progression vers une vie "normale" qui, pour une grande partie de la famille, est une véritable découverte. Retour à la civilisation ? On pourrait presque le dire, tant cette famille est brisée sans le savoir, et tant son mode de vie est différent de celui qu'elle s'essaye à adopter. Personne ne se doute des crises qui semblent couver, et même les parents (et c'est plutôt normal lorsqu'on a passé deux ans sans se voir) n'ont pas idée du ressenti l'un de l'autre. Une famille de bombes à retardements !

La fin du pilote de The Riches est pourtant pleine d'espoir. Elle donne véritablement envie de suivre la série, de suivre les personnages, et donc de subir (mais je suis préparée à la possibilité d'être agréablement surprise sur ce terrain) les inévitables intrigues autour de l'identité volée de notre belle famille. Comptez-moi parmi les téléphages fidèles de cette série dés à présent : vu les qualités qu'elle présente, je ne vois pas comment elle pourrait me décevoir.

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche The Riches de SeriesLive.

16 janvier 2007

Le souvenir imaginaire

Pour une raison étrange, parfois, on a un souvenir vivace d'une chose... qui n'a pas existé.
Tenez, prenez le cas d'une téléphage (appelons-là Truc, pour préserver son anonymat) qui aurait toujours gardé en mémoire des images fugaces d'une série qu'elle regardait alors qu'elle avait à peine une dizaine d'années. Et j'vous dit ça, elle a bien plus de 15 ans aujourd'hui (limite 25, voyez ?) alors imaginez un peu ! Donc le souvenir est flou, mais les sentiments qui se raccordent à la série, eux, sont bien là : la série était formidable, intéressante, avec de l'aventure, un beau héros, grand et solide, et aussi une très jolie fille qui s'appelait Médéa. Et dans le pilote, le beau héros, grand et solide, rencontrait Médéa et se lançait dans une quête initiatique.

Voilà que, donc, des années passent, et... Truc, avons-nous dit... Truc tombe par le plus extraordinaire des hasards sur la série en question. Et alors, putain de hasard, quand même, en plus c'est le pilote.
Un truc de dingue.
Ca a rendu Truc dingue d'ailleurs.
Donc naturellement elle s'est empressée de regarder ça. Le coeur battant, elle lance son épisode, prête à retrouve le beau héros, gr... grand et... C'EST QUOI CE NABOT ? Non, c'est le héros ?! Il va grandir en cours d'épisode. Il DOIT grandir en cours de pilote. C'est logique. C'est comme ça. S'il ne le fait pas c'est n'importe quoi. C'est la perte de tous m... ses repères (à Truc).

Et pourtant non, les faits sont là : Jay est vraiment un petit nabot. Il parle comme un enfant et c'est plutôt normal à vrai dire, puisque c'est un enfant.
La vérification sur les sources habituelles est de rigueur : Truc a peut-être confondu avec une autre série ? Non. Bon alors elle est tombée sur un remake ? Non. Alors quoi ?

Alors il semblerait que Truc ne se rappelait pas d'une série. Elle se rappelait d'un épisode (probablement deux saisons plus tard d'ailleurs). Peut-être, ça reste à confirmer.
Car aujourd'hui Truc a vu le pilote de L'Odyssée imaginaire, une série qu'elle pensait connaître mais qu'elle voulait retrouver, et qu'en fait elle a découverte !

Une fois qu'on a décollé le souvenir ému de ce que l'on voit vraiment (comme si on retirait un fin film plastique recouvrant une photo), on s'aperçoit néanmoins que la série, bien qu'ayant visuellement vieilli (elle a quand même pris une quinzaine d'années dans les pattes), est plutôt bien conservée. Le passage où Jay tombe dans le coma, par exemple, est soutenu par une jolie métaphore parfaitement rendue, pas trop lourde mais bien conçue. Le dialogue où Jay explique ce qu'est une famille à l'un des enfants perdus de son monde imaginaire est aussi plutôt bien écrit. Et l'amie de Jay, Donna, est quant à elle une comédienne plutôt talentueuse pour son âge, très naturelle... qui donne de l'âme et une certaine forme de sensibilité à toutes les scènes où elle est présente.

Beaucoup de qualités, en somme, même si ce n'était pas celles dont... Truc ? Ce n'était pas celles dont Truc pensait se souvenir. Mais qu'importe, car puisqu'elle a ses propres qualités, L'Odyssée imaginaire n'a plus lieu d'être fantasmée. Elle devient un élément à part entière de la téléphage-o-thèque, avec toutefois cette légère note sentimentale : en plus, la saison 3, elle était bieeeeen.

Enfin, je crois.

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche L'Odyssée Fantastique de SeriesLive.

16 janvier 2007

Je respire !

Boomtown est une chouette série. On le savait déjà mais merci à France 3 de nous le rappeler, voire de l'apprendre à ceux qui ont loupé le coche lors de la diffusion sur France 2. Ce n'est que trop souvent que cette chaîne publique a rechigné à nous diffuser des titres récents (post-2000), et apparemment la saison présente tend à se rapprocher d'une moyenne honnorable (pour éviter l'humiliation vu la vague de séries sur les autres chaînes, sans nul doute, mais tout est bon à prendre).

Du coup ce serait un crime de ne pas faire tout honneur à ce seigneur. Du moins à la première saison, on verra bien si on se sent courageux ensuite. Ou désespéré, ça dépend du point de vue... En ce qui me concerne, si le choix de séries le mardi se limite à un combat CSI/Boomtown, mon vote va de tout coeur et sans réfléchir à France 3 quand même.

Ce soir, ma préférence allait au premier épisode de la soirée : Sous pression, formidablement construit (le suivant, Chimère, bien que brillant sur le fond, était par trop brouillon sur la forme) et reposant sur les épaules de Joel (le toujours très juste et sobre Donnie Wahlberg). Comme attendu, le spectateur passe 45 minutes à se demander : mais pourquoi Joel peut-il en vouloir autant à ce type ?! Se sent-il coupable d'avoir lui aussi envie que la dépressive qui fait partie de sa vie (sa femme, pour ceux qui n'auraient pas suivi dés le pilote les allusions appuyées à la tentative de suicide) aie besoin de lui ? Auquel cas il s'identifierait à Colson qui représenterait son fantasme de ne pas la laisser partir... C'était quand même un peu tordu de ma part.

Le flashback final nous rappelle en fait que sa femme a eu des périodes de bonheur et qu'aujourd'hui elle est au plus bas, de la même façon qu'elle a déjà été très mal quand elle était petite et qu'elle avait une première fois trouvé la guérison et le bonheur en épousant Joel. Celui-ci, en réalité, ne pardonne pas à Colson de n'avoir pas été là pour la victime, et d'avoir empêché cette dernière de prendre le temps d'aller mieux. Et quelque part dans la tristesse profonde du personnage, il y a quand même une sincère note d'espoir : la rémission de sa femme est possible !

...Mais peut-être que ce sera sans lui.

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture (ils se forcent sûrement) : la fiche Boomtown de SeriesLive.

14 janvier 2007

Dirt : victime du tri sélectif ?

L'intro était formidable. La chevelure brune de Courtney Cox s'aventurant dans une fête... quelques mouvements de caméra sympathiques... une façon rapide de nous mettre le pied à l'étrier... la mise en garde suivie d'une très bonne repartie... En l'exact instant où cette première partie du pilote s'est finie (ce qui nous faisait au compteur 3mn 24) j'étais très enthousiaste sur Dirt.

N'étant pas dans l'âme une fan de Courtney Cox, j'ai malheureusement trouvé de moins en moins de raison de rester assise patiemment devant le pilote. La série m'a perdue juste après la scène du tapis rouge, et ce, de façon irrémédiable. C'était tellement gros que je ne tenais plus en place, et j'ai fini par couper au bout de 11mn 53 très exactement.

Je vous rassure, ce n'est pas un record en ce qui me concerne. Si le pilote n'a pas rempli son office de m'accrocher dés les premières minutes, il n'est pas rare que je ne m'inflige pas la fin (je n'ai eu à regretter ce geste qu'une fois : lorsque j'ai regardé Boston Justice avec un an de recul et que j'ai finalement trouvé la série épatante... alors que je n'avais même pas été jusqu'à la fin du pilote la première fois). Il n'est pas nécessaire qu'il y ait du spectacle, de l'exceptionnel ou quoi que ce soit, simplement capter mon attention jusqu'à la fin du pilote. Si je vais jusqu'au bout, c'est déjà bon signe en ce qui me concerne. Mais là c'était simplement au-dessus de mes forces.

Je n'ai rien contre le métier de paparazzi (il y a des professions bien moins glorieuses et amplement moins confortables), je rigole des magazines à scandales qui parvienent à se faire du pognon sur le dos de lectrice crédules et suffisamment en panne de gossips pour acheter des magazines à ce prix-là, et je n'ai strictement rien contre le principe de faire les poubelles hollywoodiennes et écorcher quelques stars ou starlettes au passage. Les pratiques de Dirt ne m'ont pas spécialement choquée, le fait de faire appel à un rat pour faire le sale boulot n'a rien d'étonnant... et pourtant rien à faire, je n'ai pas réussi à passer le cap du pilote.

Peut-être parce que le personnage interprété par Courtney Cox (j'ai même pas eu le temps de retenir le nom du personnage ; Lucy Spiller nous dit SeriesLive) ne m'a pas spécialement paru "sympathique" (et c'est une fan de Jim Profit qui parle !), trop froide, calculatrice, aucune faille... D'accord, en 10 mn je ne lui ai pas laissé beaucoup de chances, mais c'était simplement sans issue. Il n'y avait pas d'alchimie.
Et puis c'est peut-être aussi parce que, dans le fond, la série s'est contredite dés les premières minutes à la seule fin de parvenir à l'exercice de style de la scène d'ouverture qui, justement, sur le coup, m'avait plu. Car si d'un côté, Lucy Spiller est prête à soudoyer le plus rampant des vers de Hollywood pour avoir des photos pour son magazine, et qu'elle condamne les potins, en réalité la scène d'ouverture nous montre quoi ? Une nana qui n'a pas réellement pris de photo mais qui se forge déjà sa couverture !!! L'exercice de style a donc finalement totalement nuit au propos à mes yeux...

Peut-être que je tenterai Dirt à nouveau, un jour prochain. Ou peut-être pas. Pour le moment, le pilote finit... à la poubelle. Ouais, elle était facile, mais je me suis sentie obligée de la faire.

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche Dirt de SeriesLive.

25 mai 2009

Size does matter

C'est très certainement en prenant en main plusieurs saisons d'une même série au même moment qu'on comprend le mieux pourquoi, des fois, quand même, le package, eh oui, ça compte.

Prenez... tiens, The Tudors. Au pif. Comment vous savez que j'ai visité une FNUC récemment ? N'en faisons pas toute une histoire, ça ne fera qu'un euro de moins dans la cagnotte Life...! En apparence, et dans les rayons savamment éclairés de la FNUC (ni trop de lumière ni pas assez, ce qu'il faut pour attirer le regard sans laisser paraitre les quelques défauts qui pourraient exister, bref, un attrape-couillon bien connu), les coffrets ont l'air assortis.

La tournure de phrase à son importance, car ils n'en ont bien que l'air.
Une fois qu'on les ramène chez soi, toute excitée, les retournant dans tous les sens dans le train, impatiente de pouvoir les insérer langoureusement dans le lecteur DVD (car qui peut douter que la téléphagie est une passion hautement érotique ?), on s'aperçoit que :
- une saison jouit d'un coffret dépliable, l'autre se contente de simples slims en plastique (et qui osera soutenir que le plaisir est le même avec du simple plastique ?)
- la charte graphique, notamment au dos du package, n'est pas du tout la même (pas la même police, pas le même style d'encadré, mise en page moins esthétique sur la saison 2...)
- ils ne font pas la même hauteur !!! C'est vrai que ça se joue à quelques millimètres, mais quand même, ça se voit ! Et c'est sans doute le plus agaçant.

Avant d'entamer la saison 2 directement sur le DVD sans passer par les préliminaires en cagoulage, j'ai donc un message personnel à faire passer à Sébastien LAPLANTE qui a signé son "oeuvre" : monsieur, la taille compte, et tout le reste aussi ! Pff, ces mecs, faut vraiment tout leur expliquer...

2 décembre 2008

C'est la crise, baby !

Fatalitas ! A peine vous parlais-je d'un dorama ce weekend (Bokura no Yuuki, pour ceux qui auraient loupé quelque chose au milieu du jeu des génériques) que je tombe sur une mauvaise nouvelle : la chaîne TBS supprime deux créneaux horaires habituellement dédiés aux séries daytime à l'avantage d'émissions d'actualité.

Même si je n'ai pas, en matière de télévision nippone, le niveau d'expertise suffisant pour vous faire une analyse de fond de la question, son impact, ses implications... je pense que ça montre de façon quand même assez évidente que la "crise de la fiction" n'est pas réservée à l'hécatombe d'après-grève aux Etats-Unis ou aux tentatives désespérées de la France pour faire illusion.

Je me demande si Arslaan n'a pas aussi été victime de cette crise mondiale de la fiction télévisée, tiens !
...Euh, non, ptet pas Arslaan.

4 novembre 2007

Choix éditoriaux

Qu'on tienne un blog, qu'on alimente un site ou tout autre media ayant pour sujet une passion, le dilemme est toujours le même : quels sujets aborder ? La question se pose différemment des cas où, par exemple, on travaille sur un site pour des raisons strictement professionnelles : le sujet est imposé par l'objectif de la profession, et qu'on le veuille ou non, il faut répercuter l'info rasoir sur telle convention de métier, ou il faut publier tel nouvel arrêté qui modifie la façon de travailler, il faut constituer un dossier sur la méthodologie de tel travail interdépartemental... non, la question ne se pose même pas, en fait.
Mais lorsqu'on parle de ce que l'on aime, lorsqu'on est maître (peu ou prou) de son outil de communication, alors on se demande, à un moment ou à un autre, de quoi on va parler.

Le plus gros du dilemme se pose par l'envie de toucher du monde. Si on choisit d'écrire, c'est bel et bien pour être lu, et si je parle c'est pour être entendue. Si je ne le faisais pas pour les autres, pour transmettre un message, alors de toute évidence je le ferais pour moi et ça n'aurait plus de sens, parce que si je veux me dire quelque chose, je n'ai pas besoin de les publier sur Internet au préalable ! Mais du coup, combien de personnes vais-je toucher ?

Si dans mon blog je parle de Rude Awakening, ça va toucher... allez, une, peut-être deux personnes. Si je parle de Buffy, bizarrement, l'affluence est bien différente ! Du coup forcément, ce serait facile de toujours parler de séries aussi populaires que ça, afin de faire gonfler les stats. Mon message touchera ainsi plus de gens.

Pourtant, tout le monde connait Buffy (ceux qui ne connaissent pas, c'est qu'ils le veulent bien !), et même si j'ai évidemment un avis sur ce que j'ai vu, c'est le cas de tout le monde aussi. Qu'ai-je à apporter sur ce sujet ? Qu'ai-je à dire qui ailleurs n'ait jamais été dit ? Qu'ai-je à apprendre ? Quel est l'intérêt de ne revenir que sur des gros titres comme celui-ci ? Oui, ça fera sans doute réagir, mais ces réactions ne seront pas motivées par la curiosité, il n'y aura pas vraiment d'échange, puisque chacun connaît sa propre position depuis bien longtemps. Mais parler de Rude Awakening, là c'est intéressant, parce que je peux vous donner envie de vous intéresser à la série, je peux apporter quelque chose, je peux faire partie des rares sites francophones à évoquer la série... mais si je le fais, alors plus personne n'aura envie de venir me lire... et mes posts passionnés n'auront pas atteint leur but d'essayer de partager ce que j'aime, ce que je sais, ce que je pense.

Evidemment, n'importe qui finirait par se dire qu'il faut trouver un équilibre. Mais si je fais un post Buffy, irez-vous lire mon post Rude Awakening pour si peu ? Ca vous ennuie si j'en doute ?

Dans le fond, ce qui importe, ce n'est pas que je vous parle de Buffy pour vous donner envie de me rendre visite. Ce qui importe c'est que je continue à parler de Rude Awakening, avec toute ma passion, parce que c'est ce que je fais le mieux, si tant est que je fasse les choses bien. Je ne veux pas me vider de ma sève pour des posts faciles, comme je l'ai fait ces deux dernières semaines en parlant seulement de Buffy : mes stats ont gonflé mais la victoire est amère. Je vais continuer à parler, aussi bien que possible, de Rude Awakening, et peut-être que plutôt que mon sujet, c'est ma passion qui finira par vous donner envie de me lire. Ca me semble un pari bien plus intéressant, non ?

Ne pas céder à la facilité pour obtenir de l'audience : c'est ce que je voudrais toujours pouvoir faire.

11 janvier 2011

[GAME] The Pitchenette is back, baby !

Oh. Mon. Dieu. Oui, c'est le retour de la Pitchenette. Je n'essayerai même pas de compter depuis combien de temps elle a été absente ; pour tout vous dire je ne suis même pas convaincue que la Pitchenette ait jamais eu lieu en 2010. Ouais, au minimum, ça fait au moins un an qu'on n'a pas vu la Pitchenette dans les parages !
Alors, du coup, bon, ya des nouveaux dans le coin, je suppose, depuis la dernière fois. Laissez-moi voir ? Ah oui quand même. Je vois ce que c'est, on va donc résumer le principe de la Pitchenette pour les newbies. Les anciens, si vous voulez compléter, je ne vous retiens pas. La vache, c'en est presque émouvant...

Or, donc, la Pitchenette est un jeu téléphagique basé sur l'imagination. C'est relativement simple sur le principe, dans les faits ça demande, tenez-vous bien, de réfléchir un peu. Il s'agit en fait d'imaginer un pitch (ou plus), et de le proposer en commentaire ci-dessous. Au départ, je vous donne donc trois éléments de départ pour constituer ce pitch de série ; ces trois éléments doivent TOUS se retrouver dans votre pitch. Ce n'est pas négociable. Si je vous dis qu'il doit y avoir un clown comme perso principal, que ça se passe sur la Lune et que c'est un western (nan mais je déconne, je suis pas vicieuse à ce point), ya pas intérêt à ce que ce soit un dresseur d'ours qui soit le héros de votre pitch, quand bien même vous auriez réussi à incorporer les deux autres éléments !
Et puis, il y a une mention en petits caractères, qui est que le pitch que vous allez proposer ne doit pas être celui d'une série déjà existante. Tout flagrant délit de tricherie sera sanctionné par... rien. Mais vous ne gagnerez pas, ça c'est sûr.

Alors justement, qu'est-ce qu'on gagne ? Traditionnellement, le vainqueur de la Pitchenette est donc choisi par mes soins (sur la base particulièrement objective de "le pitch qui me plaît le plus a gagné), et se voit attribuer un de mes fameux cookies à la myrtille. Comme j'ai perdu ma recette de cookie avec un de mes disques durs il y a presqu'un an, ce sera donc un cookie nouvelle génération (mais rassurez-vous, rien d'aussi moche qu'un Dalek couleur moutarde). Mais ils sont délicieux quand même, promis.

Voilà, vous êtes prêts ? On démarre donc avec une Pitchenette héritée de mon dimanche devant Jersey Shore (qui a la curieuse conséquence de me faire cogiter ; étrange, c'était pas le but recherché par la prod). Votre Pitchenette doit donc impérativement comporter les ingrédients suivants :
- le ou les personnages principaux sont trash
- il n'y a pas de morale dans la série
- il n'y a pas de gratuité dans la série

Voilà, à part ça, libre à vous de voir quelle fiction on pourrait imaginer à partir de ces impératifs ; l'air de rien c'est à la fois très vaste et riche en possibilités, mais aussi pas si simple, je trouve. Mais vous avez le temps, vous avez jusqu'au 24 janvier 23h59 pour proposer votre pitch...!
Et si vous êtes nombreux à participer, bah ptet qu'on reverra la Pitchenette un peu plus souvent en 2011 qu'en 2010, qui sait ?

27 septembre 2009

Bon bah ça, c'est fait

On est dimanche matin, j'ai une journée pour regarder les pilotes de la semaine passée, et pourtant j'ai le cerveau un peu en panne (à votre place je m'attendrais à ce que le post d'hier disparaisse très vite de la page d'accueil, d'ailleurs, donc lisez-le maintenant avant d'oublier !). Alors je me dis quoi ? Bah je me dis que je vais commencer par quelque chose qui ne va surtout pas trop solliciter mon intellect dés le matin.

Tout naturellement, mon choix s'est porté sur Brothers, une des rares séries dont je m'étais autorisée à regarder le trailer.

Que dire ? Que le post va être très bref, ça c'est clair.

Je n'étais pas fan d'UPN et ses comédies "prépositions blacks" : qui s'adressent à des noirs, qui sont écrites par des noirs, qui sont filmées avec des noirs... et Brothers est, c'est évident, l'héritier de ces séries.
Ce genre de série me brille les nerfs parce que les personnages y ont toujours un accent intenable (c'est bizarre parce que dans les autres séries ils parlent tout-à-fait normalement, mais quand on regarde ces sitcoms ils forcent toujours le trait) et s'énervent de façon quasi-hystérique à intervalles réguliers, sans compter qu'étrangement les personnages blancs (ou si on a de la chance, hispanos) y sont en minorité numérique et souvent affublés des personnalités les plus miteuses. Je ne sais pas si ça fait plaisir au public noir, s'il peut s'identifier dans ces recettes, mais une chose est sûre, c'est tout le contraire de la série ouvrant ses bras à la totalité du public de la chaîne avec bienveillance. Des séries comme Friends ont été taxées d'être trop blanches, mais au moins ça ne donnait pas l'impression d'être fait exprès pour qu'une partie des spectateurs se sente exclue.

Mais à la limite, ce que je vous dis là, je le dis avec Brothers comme j'aurais pu le dire quelques années en arrière avec d'autres, c'est même sans doute l'un des drames de cette série : elle n'a vraiment rien apporté de neuf, pour un peu on croirait qu'elle a toujours été là, cachée dans une grille, peut-être depuis plusieurs saisons. Un coup d'oeil au nom de ma cagoule ? "Brothers - 1x01". Ah non c'est bien le pilote. Je suis rassurée.

Pour le reste, il n'y pas grand'chose d'excitant : une superbe maison dans laquelle vit une famille tout-à-fait normale et où plusieurs des protagonistes vont se jeter des vannes à la tête jusqu'à ce que le générique de fin nous délivre... C'est du déjà vu.

Le point fort de Brothers aurait pu résider dans le fait que l'un de ses personnages soit handicapé, mais c'était oublier un peu vite combien les scénaristes de la série manquaient d'imagination. Pour que ce pilote soit convaincant, il aurait fallu que le frère qui a perdu l'usage de ses jambes soit traité comme il se doit, soit comme si on ne faisait pas attention à son fauteuil roulant, comme s'il était lui, point barre. Et pitié, pitié, épargnez-nous le couplet de la culpabilité : comme par hasard, c'est son frère qui est la cause indirecte de la perte de ses jambes. Ça ne fait rire personne, et ça n'ajoute même pas de dimension dramatique à la série, c'est juste un gros cliché (mais ça devient cliché de dire qu'une série emploie autant de clichés ces derniers temps, alors on s'en sort plus).
Pour que ce soit vraiment original, il aurait fallu plutôt éviter le pathos et taire complètement les causes de l'accident, jusqu'à en faire une blague récurrente même, et que tout le monde ait l'air d'oublier complètement cet état de fait jusqu'à ce qu'évidemment ça crée des situations drôles. Je pense à un personnage genre Todd dans Committed, en fait. Mais là non, on veut nous faire pleurer dans les chaumières lorsque la mère voudrait que son fils marche encore, on veut nous donner envie de voir les frères se réconcilier malgré toutes les blessures du passé, mais ça ne fonctionne pas drôle du tout, parce qu'en mangeant à tous les râteliers Brothers finit par n'être ni drôle ni triste.

La seule qui tire son épingle du jeu, c'est CCH Pounder qui comme souvent est très charismatique, mais exactement comme lorsque les annonces sur la série ont commencé à sortir, puis que le trailer a suivi, je me suis demandé ce qu'elle était venue faire dans cette galère. Courage, en continuant sur sa lancée, d'ici quelques épisodes la série devrait bientôt être annulée, et CCH Pounder retrouver le chemin du tournage d'une série qui la mérite.

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche Brothers de SeriesLive.

29 août 2009

On n'attrape pas les téléphages avec du miel

Vous savez pourquoi j'aime regarder des pilotes ? Parce que ça me fait découvrir un univers nouveau. Le mot-clé étant "nouveau".
Car j'ai tout de suite un gros contentieux avec les séries qui dés le pilote, ne trouvent rien de mieux à faire que copier d'autres séries sans rien y apporter de personnel. J'imagine par exemple que le génie qui a été vendre Hachimitsu to Clover l'a pitchée comme suit : "ce serait Orange Days mais dans une école d'art". Et là je fronce les sourcils puissance 10 millions.

Orange Days est une excellente série. Était ; elle est japonaise. Ça fait d'ailleurs des plombes que je me jure de vous en parler et que je ne l'ai pas fait, c'est un crime. Il était donc naturel qu'un petit malin arrive par derrière et cherche à la ranimer. Mais ça, c'est quelque chose qui arrive souvent, simplement la plupart des créateurs de séries qui font ça tentent de maquiller leur forfait, et ajoutent quelques éléments pour faire genre "ah nan mais attends, c'est pas du tout pareil parce que tu vois...". S'ils ont du bol, le spectateur fera semblant de les croire.

Mais avec Hachimitsu to Clover, on ne gobe pas un seul instant qu'il s'agisse d'autre chose que d'un repompage en règle. Orange Days se passait à la fac ? Hachimitsu to Clover se passe à la fac. Orange Days suit les aventures de 5 amis ? Hachimitsu to Clover suit les aventures de 5 amis (même population d'ailleurs : 3 garçons / 2 filles). Orange Days a un personnage quasi-muet dont le héros tombe amoureux ? Nan, laissez-moi deviner... Et je n'irai même pas jusqu'à relever qu'un acteur d'une série se retrouve dans l'autre avec quasiment le même personnage.

Alors en soi, ce n'est pas une mauvaise série, certes, il y a des passages drôles (très drôles pour un ou deux) et d'une façon générale, c'est bien réalisé. Mais franchement, ça ne suffit pas à ce pilote pour qu'on développe une addiction à la série. Or, désolée, mais moi je pars du principe qu'il y a suffisamment de poissons dans l'océan pour que je ne me limite pas au menu fretin.
Par contre j'ai très envie d'un sandwich à la sauce miel-moutarde maintenant (alors qu'on n'a pas vu une goutte de miel dans cet épisode, allez comprendre).

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche Hachimitsu to Clover de SeriesLive.

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