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ladytelephagy
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16 juin 2012

Eien no natsu

Le printemps ne nous aura pas forcément comblés, en matière de séries japonaises, mais fort heureusement, l'avantage avec le système nippon, c'est que tous les trois mois on remet les compteurs à zéro et on repart pour une nouvelle saison pleine de nouveautés prometteuses ! Ce sera le cas au mois de juillet, alors que de nombreuses séries vont débarquer dans les grilles de l'archipel.

Voici donc un aperçu de ce que nous réserve l'été 2012 en matière de dorama... que j'ai essayé de faire le plus complet possible.
Vous allez aussi voir que j'ai tâché de le faire moins rébarbatif que les précédentes fois, vous me direz si ça vous convient comme ça !

En quotidienne  
   

BokunoNatsuYasumi

- Boku no Natsu Yasumi (Fuji TV)
L'histoire : un frère et une soeur passent l'été chez leurs grands parents pendant que le divorce de leurs parents est finalisé. L'occasion pour eux d'apprendre ce que c'était que d'être enfant en 1944...
L'avis : un cast étonamment jeune (le héros a 13 ans, un record) et une histoire forcément mélancolique font de ce dorama un projet assez à part. Je reconnais être sincèrement curieuse, c'est rare pour une série quotidienne.
> A partir du 2 juillet à 13h30
   
Lundi  
   

NaniwaShounenTanteidan

- Naniwa Shounen Tanteidan (TBS)
L'histoire : une jeune institutrice dotée d'un grand pouvoir de déduction mène des enquêtes avec l'aide de ses élèves de primaire.
L'avis : tous les enquêteurs de télévision ont de "grands pouvoirs de déduction". Mais les élèves de primaire, c'est relativement nouveau, si l'on occulte la ressemblance avec une série de la saison précédente ! Du coup, c'est plus tellement nouveau.
> A partir du 2 juillet à 20h
   

RichManPoorWoman

- Rich Man, Poor Woman (Fuji TV)
L'histoire : un homme, bah, riche, embauche une femme, euh, pauvre. Au début ils s'engueulent, mais progressivement...
L'avis : à mon avis c'est l'adaptation qui ne dit pas son nom d'une comédie romantique sud-coréenne. On va voir ce qu'en pensent les spectateurs nippons, mais je ne suis pas dupe.
> A partir de juillet à 21h
   

SoumatouKabushikigaisha

- Soumatou Kabushikigaisha (TBS)
L'histoire : imaginez qu'une entreprise possède chaque moment de votre vie sur DVD. Imaginez maintenant qu'on vous donne ces DVD, par l'entremise d'une mystérieuse guide pour les visionner... se pourrait-il que vous y découvriez quelque chose ?
L'avis : oh mon dieu, la série que je réclame depuis des années sur The Final Cut, ils l'ont fait !!!
> A partir du 16 juillet à 00h
   
Mardi  
   

IkimoDekinaiNatsu

- Iki mo Dekinai Natsu (Fuji TV)
L'histoire : deux êtres à la dérive (une jeune fille de 19 ans qui découvre le secret de ses origines, et un journaliste dans la quarantaine brisé par un lourd passé) se rencontrent et se raccrochent l'un à l'autre...
L'avis : les personnages ont l'air salement amochés, ce qui rachète quasiment à mes yeux cette romance assez classique. Peut-être le dorama-dramatique-qui-fait-pleurer de l'été ?
> A partir de juillet à 21h
   

GTO-2012

- GTO (Fuji TV)
L'histoire : autrefois légendaire biker, Onizuka devient un professeur pas comme les autres, aidant ses élèves dans leurs problèmes personnels.
L'avis : remise au goût du jour, cette nouvelle version (la première datait de 1998) ne flaire pas trop la prise de risques.
> A partir du 3 juillet à 22h
   

TsurukameJosanin

- Tsurukame Josanin (NHK)
L'histoire : peu de temps après son mariage, l'époux de Mariya disparait mystérieusement, et elle se lance à sa recherche. Ailleurs, au Japon, une sage-femme épuisée par la mentalité de la ville gagne à la loterie et entame un tour du monde. Elles vont se rencontrer par hasard à Okinawa, sur une petite île en forme de coeur, et se lier d'amitié.
L'avis : you got me at "Okinawa".
> A partir du 28 août à 22h
   

DragonSeinendan

- Dragon Seinendan (TBS)
L'histoire : lorsqu'un dragon apparait, une poignée de jeunes gens découvre qu'ils pourraient bien être les seuls capables de l'arrêter...
L'avis : mélanger de la fantasy avec de l'humour n'a aucune raison de rater, mais je dis peut-être ça à cause de Yuusha Yoshihiko to Maou no Shiro.
> A partir du 17 juillet à 22h55
   

Mercredi

 
   

KeishichouSousaIkka9Gakkari

- Keishichou Sousa Ikka 9 Gakkari (TBS) - saison 7
L'histoire : des flics et des enquêtes.
L'avis : à quoi voit-on que c'est l'été ? Eh bah, la subunit 9 revient.
> A partir du 4 juillet à 21h
   

Tokkan

- Tokkan (TBS)
L'histoire : une jeune femme désireuse d'obtenir la sécurité de l'emploi devient fonctionnaire. Sauf qu'elle a hérité du pire boulot au monde : elle est chargée d'aller récupérer des sommes dues par des gens n'ayant pas réglé leur impôt. Ah et son supérieur est surnommé le "Dieu de la mort".
L'avis : sur NTV, on a apparemment regardé Tricky Business...
> A partir du 4 juillet à 22h
   
Jeudi  
   

KyotoChikennoOnna-Saison7

- Kyoto Chiken no Onna (TV Asahi) - saison 7
L'histoire : pour la 7e saison, la procureur de Kyoto revient pour de nouvelles affaires.
L'avis : les procedurals, plus on en tue, plus il en vient.
> A partir du 5 juillet à 20h
   

IryuuSousa

- Iryuu Sousa (TV Asahi) - saison 2
L'histoire : retour de l'homme qui murmurait aux oreilles des objets inanimés...
L'avis : est-ce le début d'une nouvelle franchise policière au Japon ? Je suis curieuse de voir si la série saura attirer autant de public que l'an dernier. Si c'est le cas, il faudra sans doute compter sur elle l'an prochain aussi.
> A partir du 12 juillet à 21h
   

jaiditjpegmaisenfaitcestun

- Beginners! (TBS)
L'histoire : un jeune homme dont le père était flic est devenu déliquant à sa mort. Se ravisant, il a fini par entrer à l'école de police où il est à nouveau découragé par des tâches subalternes, avec plusieurs de ses camarades qui passent leur temps à nettoyer les locaux.
L'avis : et dire que certains s'étaient plaints de NYC 22, mais à côté de ça même Rookie Blues a l'air plus captivant !
> A partir de juillet à 21h
   

HigashinoKeigoMysteries

- Higashino Keigo Mysteries (Fuji TV)
L'histoire : adaptée des nouvelles de Keigo Higashino, cette série d'anthologie s'intéresse à des mystères et des meurtres étranges...
L'avis : les anthologies, au Japon, c'est rare. Et comme en plus l'auteur ici adapté a déjà donné quelques bonnes histoires à la télévision (dont Ryuusei no Kizuna), eh bah on va regarder, ya pas trop le choix. Surtout vu le nombre d'acteurs qu'on va y trouver...
> A partir de juillet à 22h
   

Vision

- Vision (NTV)
L'histoire : une jeune mannequin reçoit d'étrange visions de meurtriers. Un flic mis sur la touche va profiter de ce don pour résoudre des enquêtes.
L'avis : j'en ai marre, des enquêtes, j'en ai maaaarre !
> A partir du 5 juillet à 23h58
   
Vendredi  
   

Hakuouki

- Hakuouki (NHK BS Premium)
L'histoire : la trajectoire épique d'un homme qui a perdu sa femme, sa famille et un bras dans un combat d'honneur, et qui devient un guerrier maniant l'épée d'une main...
L'avis : espérons qu'on puisse espérer de la chaîne câblée quelque chose d'un peu plus enthousiasmant que ce que le pitch laisse présager...
> A partir du 13 juillet à 20h
   

YorunoOnnaKyoushi-2

- Yoru no Onna Kyoushi (TBS)
L'histoire : professeur de chimie le jour, justicière la nuit. Une enseignante résout les problèmes qui rongent son établissement (harcèlement, drogue, sexe...) avec des méthodes bien à elle.
L'avis : pauvre lycéens japonais qui sont en vacances d'été et que la télévision veut absolument ramener à leur problèmes scolaires...
> A partir de juillet à 22h
   

BoysontheRun

- Boys on the Run (TV Asahi)
L'histoire : un jeune homme de 27 ans qui n'a jamais eu aucune expérience avec une femme se retrouve coaché par l'un de ses collègues qui lui permet de progresser avec la jeune femme qu'il convoite.
L'avis : adaptation d'un manga éponyme, cette série promet des nuits d'été moite...
> A partir du 6 juillet à 23h15
   

Samedi

 
   

GhostMamaSousasen

- Ghost Mama Sousasen (NTV)
L'histoire : elle était flic, elle est morte, et aujourd'hui elle apparait à son fils de 5 ans avec lequel elle résout les affaires de défunts qui ne peuvent pas quitter ce monde.
L'avis : eh alleeez, l'invasion de mioches continue. Merci pour rien, Mana Ashida.
> A partir du 7 juillet à 21h
   

MaketeKatsu

- Makete, Katsu (NHK)
L'histoire : Shigeru Yoshida était un Premier Ministre japonais entré dans l'Histoire pour avoir tenu tête à MacArthur, ce qui l'a conduit en prison, puis avoir ensuite avec lui travaillé à la reconstruction du Japon après la Guerre.
L'avis : une petite mini-série historique (5 épisodes) au sujet original, qui permettra d'avoir un angle différent sur un sujet usé jusqu'à la corde.
> A partir de septembre à 21h
   

DesBisousDesGentilsDesToutDouxDesGeantsDesToutFous

- Omoni Naitemasu (Fuji TV)
L'histoire : la beauté d'Izumi est sa plus grande tragédie. Non seulement personne n'ose l'approcher, mais en plus elle est la muse et maîtresse d'un peintre, qui ne la rémunère pas pour ne pas être pris sur le fait par sa femme qui gère ses finances.
L'avis : j'ai hâte de m'efforcer de compatir aux tourments de la plus belle femme du monde. Vraiment, ça me brise le coeur par avance.
> A partir du 7 juillet à 23h10
   

Sprout

- Sprout (NTV)
L'histoire : lorsque le père de Miku décide de monter son propre internat, l'adolescente est opposée au projet, surtout quand un de ses camarades de classe emménage sous son toit. Et que, pire encore, il a déjà une petite amie.
L'avis : désolée, j'arrive pas à taper et faire un facepalm en même temps.
> A partir du 8 juillet à 00h50
   
Dimanche  
   

BeautifulRain

- Beautiful Rain (Fuji TV)
L'histoire : un veuf qui vivait avec sa petite fille commence à souffrir d'Alzheimer... comment la petite fille qui a déjà bien morflé et le paternel qui s'est pas non plus marré vont-ils vivre cette épreuve ?
L'avis : sortez les mouchoirs.
> A partir de juillet à 21h
   

SummerRescue

- Summer Rescue (TBS)
L'histoire : un jeune chirurgien est envoyé par son supérieur acquérir un peu d'expérience dans les interventions urgentes en haute montagne.
L'avis : cycliquement, les chaînes nippones nous font un trip Medicopter. Vous croyez que ça va nous faire un succès comme Code Blue ?
> A partir du 8 juillet à 21h
   

RenaiKentei

- Renai Kentei (NHK BS Premium)
L'histoire : une mini-série en 4 épisodes dans laquelle un Dieu de l'amour est envoyé sur Terre pour aider les célibataires à la recherche de leur moitié.
L'avis : cycliquement, les chaînes nippones nous font un trip Cupid. Vous croyez que ça va nous faire un succès comme... euh... je crois que je viens de répondre à la question.
> Depuis le 3 juin à 22h
   

PasdePubliciteMensongereIci

- Takahashi Rumiko Gekijou (NHK BS Premium)
L'histoire : une anthologie basée sur l'oeuvre de la célébre mangaka.
L'avis : ça vaudra très certainement le coup d'oeil pour les amateurs de manga.
> A partir du 1er juillet à 22h
   

Magma

- Magma (WOWOW)
L'histoire : chargée de redresser les finances d'une douteuse filiale spécialisée dans la géothermie, une jeune femme met le doigt dans un engrenage qui la dépasse.
L'avis : WOWOW. Politique. Société. Vendu.
> Depuis le 10 juin à 22h
   

LePlaisirEtaitPourMoi

- Platinum Town (WOWOW)
L'histoire : en revenant dans son patelin natal, un homme découvre combien la ville a trinqué pendant la crise. Il décide d'en devenir le maire et de la remettre sur pieds. Pour cela, il envisage de construire un parc d'attractions... pour personnes âges.
L'avis : c'est pas le genre de WOWOW de nous faire des comédies débiles, donc l'autre option fait que cela pique ma curiosité !
> A partir du 19 août à 22h

A savoir qu'en plus de ces séries, les séries de la NHK, à savoir l'asadora Umechan Sensei, et Taira no Kiyomori, seront évidemment de retour.
Apparemment la chaîne publique a également une série intitulée Akai Hanabata quelque part dans ses cartons, mais j'ai trouvé trop peu d'infos pour l'ajouter à ce tableau. Tout ce que je sais c'est qu'elle portera sur des ossements retrouvés dans un pot de fleur, et qui pourrait expliquer la disparition d'une adolescente. Voilà, vous en savez autant que moi.


En-dehors des projets de WOWOW, qui sont tout simplement incontournables à ce stade et je pense qu'on est tous très au fait de cette évidence, les séries à attirer le regard ne sont pas forcément légion, il faut le dire. C'est marrant parce que, un peu comme pour la télévision américaine, tout ce qui m'intéresse est en début de semaine ! Jugez plutôt : Soumatou Kabushikigaisha (qui est un peu Noël en avance !) évidemment, et Tsurukame Josanin qui m'évoque l'émotion de Ruri no Shima ; il y a aussi dans une moindre mesure Iki mo Dekinai Natsu si le ton est bien trouvé, et le marrant Dragon Seinendan, peuvent aussi valoir le coup d'oeil. J'ajoute que chaque saison ou presque, je dis que je vais ptet filer un coup d'oeil à une série quotidienne, eh bien pour la première fois avec Boku no Natsu Yasumi je trouve une vraie raison de surveiller les sous-titres.
Et vous alors, qu'est-ce qui vous tente cet été ?

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2 mai 2012

lady's world tour - Escale n°10

Voilà alors on s'absente deux minutes, DEUX MINUTES, et ya des news en pagaille qui tombent d'un peu partout. Ca me met dans une position épouvantable où je vous fais des world tours espacés de moins de dix jours, c'est inconvenant.
Bon, eh bien, comme je sais qu'en plus vous avez horreur de ça, plus vite c'est fait, plus vite on est débarrassés, hein.

RainieYang

- TAIWAN : corpus rainie
Regardez attentivement la photo ci-dessus. Mignonne, hein ? Le sourire plein de bonne humeur, les yeux qui pétillent, la frange où chaque cheveu est parfaitement à sa place... typique d'une idole asiatique, on est d'accord. Vous venez de faire connaissance avec Rainie Yang (un nom de scène anglicisé à destination du public international), chanteuse, présentatrice, comédienne, et je pense qu'elle fait aussi les frites, qui depuis maintenant environ 12 ans officie dans les médias taïwannais, soit depuis l'âge de 15 ans. Admettons-le, Rainie a tout de la petite amie idéale et c'est bien pour ça qu'on l'aime tant (parait-il). Récipiendaire de nombreuses récompenses dans les tout aussi nombreux domaines où elle travaille (dont encore l'an dernier un titre de meilleure actrice pour son rôle dans le drama Hai Pai Tian Xin), c'est un peu l'enfant chérie locale. Aussi commencez-vous à imaginer la stupeur lorsque Rainie a décidé de se mettre à oilp ! Et pas n'importe où, mais dans le pilote d'une nouvelle mini-série forcément très attendue (voir aussi : meilleure actrice pour son rôle dans Hai Pai Tian Xin), intitulée Zai Yi Ci Xin Tiao et diffusée sur le très populaire site Tudou, qui investit énormément dans les séries originales ces dernières années, et avec l'appui de l'office du tourisme australien puisque la série est supposée se passer là-bas (et si possible piquer la curiosité des touristes chinois). Bien-sûr, nous avons les images, parce que, vous le savez, le world tour est avant tout une mission de service public (vous voulez avancer jusqu'à 9mn11 pour voir l'objet du délit). Vous le comprendrez au vu de ces images très crues, il n'est pas étonnant que la réaction ait été épidermique et que l'actrice soit désormais en pleine tourmente médiatique...

- AFRIQUE DU SUD : flic, un gai métier d'avenir
Et puisqu'on parle de service public et que j'ai votre attention. Mardi prochain, les Sud-Africains vont pouvoir découvrir sur la chaîne publique SABC2 une nouvelle série policière, répondant au nom de Streets of Mangaung ; comme son appellation l'indique, elle se déroule à Mangaung, une agglomération au centre du pays d'environ 750 000 âmes. L'angle choisi est semi-policier, semi-dramatique, puisqu'il s'agira autant de suivre les 5 protagonistes de ce cop drama dans leurs interventions, que de comprendre les conséquences de celles-ci sur la population. En dépit de son sujet, la série devrait être regardable par toute la famille, et d'ailleurs l'attaché de presse de SABC2 prévient : "Nous voulons souligner que le travail de policier ou policière n'est pas forcément déprimant ou ennuyeux" (après tout, on est sur une chaîne publique). Les séries policières ne sont pas une chose nouvelle en Afrique du Sud, mais cela n'a jamais atteint les proportions que l'on peut connaître aux Etats-Unis ou dans certains pays d'Europe ; toutefois les choses pourraient bien changer si le projet Law & Order Cape Town se concrétise enfin. Annoncé au cours de l'été 2011 par la ville de Cape Town alors fière comme un pape, pour une durée supposée de 12 épisodes, le projet de déclinaison locale de la fameuse franchise était censé entrer en production ce mois-ci, mais les fonds manquent pour ce projet d'envergure qui du coup reste au point mort. Il faudra essayer de vendre la série à une chaîne, aussi, si possible... Bref, on n'y est donc pas encore et, en attendant, il faudra se contenter de productions policières "feelgood" comme Streets of Mangaung.

- ESPAGNE : Madrid, on a un problème
Est-ce qu'on a mentionné que la télévision espagnole était un peu ric-rac, en ce moment ? Ah, oui. Eh bien il n'y a pas que sur la chaîne publique qu'on compte les centimes. Antena3 a publié son rapport trimestriel et c'est vraiment pas bon. Et ne croyez pas que j'en rajoute à des fins dramatiques : les bénéfices de la chaîne ont reculé de 63,8% par rapport à la même période l'année dernière ! N'en concluez pas cependant que la chaîne pâtisse de ses mauvaises performances : certes, elle a connu des revers de fortune, mais la cause principale en serait la crise (eh oui, encore ce vilain mot). Le marché publicitaire espagnol serait, comme tant d'autres, en nette décélération, puisque depuis l'année dernière, les dépenses publicitaires ont baissé de 15%, et pire encore, la publicité rapporté 39% de moins (soit 56 millions d'euros qui ne sont pas entrés dans les caisses). Bon je suis pas très forte en maths, mais même moi j'arrive à voir que tous ces chiffres ne sont pas très sympathiques... C'est peut-être pas le moment de mentionner que les audiences de Luna, el misterio de Calenda continuent de baisser, pas vrai ?

- POLOGNE : pas d'objection
Mais que se passe-t-il donc en Pologne ? Je sais que vous vous posiez la question. Eh bien la semaine prochaine, par exemple, la série Prawo Agaty entame le tournage de sa deuxième saison. Lancée sur TVN pas plus tard que le 4 mars dernier, la série légale met en scène Agata Przybysz (merci à l'inventeur du pomme-V), une juriste qui travaille pour une compagnie d'assurances jusqu'à ce qu'elle perde son emploi. Comme elle est mère célibataire, il lui faut retrouver du travail rapidement et elle décide donc de monter son propre cabinet avec l'une de ses amies de fac, sauf qu'elle n'a jamais pratiqué le droit civil jusque là. Les 15 premiers épisodes sont encore en cours de diffusion, mais dés le mois dernier, la chaîne privée TVN s'est dépêchée de renouveler Prawo Agaty, vu que la série atteint environ 20% de parts de marché chaque dimanche soir. Difficile de le lui reprocher.

Blackstone-cast

- CANADA : three little indians
Si vous fouillez ardemment votre mémoire (ou les tags de ce post, au choix, je suis pas chiante), peut-être vous souvenez-vous de la série Blackstone, un drama se déroulant dans une réserve indienne et mettant en relief les problèmes sociaux et politiques propres à une communauté native. La première saison avait été diffusée à la fois par APTN, la chaîne destinée au public aborigène canadien, et Showcase, mais la seconde saison, diffusée au tout début de l'année 2012, n'avait pas eu la chance de captiver Showcase et, de fait, avait été regardée par un public extrêmement ciblé. Pourtant, ça n'arrête pas APTN, qui tient là un vrai succès d'estime à défaut de pouvoir toucher un public large ; la série est d'ailleurs nommée de multiples fois pour des récompenses locales tels que les Leo Awards (destinés aux fictions tournées dans l'ouest du Canada) ou les Alberta Film & Television Awards. La chaîne a donc commandé une troisième saison pour cette série pas comme les autres, qui en toute logique devrait revenir début 2013 sur les écrans canadiens. Du coup, Showcase a décidé de rediffuser la saison 1... Intéressé ? Bah cherchez pas à acheter le DVD de la première saison, il est entièrement écoulé. Du coup maintenant vous avez vraiment envie de trouver les épisodes, pas vrai ?

- CANADA on ne s'en lasse pas : stop ou encore
Il n'y a pas que sur APTN qu'il se passe des choses, vous vous en doutez, et on va donc parler de séries plus grand public. Si Twitter s'est relativement fait l'écho de l'annulation de Flashpoint, dont la 5e saison de 13 épisodes sera la dernière, et du renouvellement de Call Me Fitz, en route pour une quatrième cuvée, en revanche peut-être ignorez-vous que la série Todd and the Book of Pure Evil ne connaitra pas de troisième saison. C'est la cruelle vérité, d'autant plus cruelle que vous ne connaissez pas nécessairement cette comédie horrifique, rencontre improbable des monstres de la première saison de Buffy et de l'humour de Code Lisa, avec une pointe supplémentaire de gore si l'on en croit le pilote (oui j'avais les miquettes, non j'ai pas regardé la suite). Tiens puis tant qu'on en est à parler de séries canadiennes, la nouvelle saison de The Listener revient le 30 mai prochain. On se souviendra qu'au départ, la série était diffusée par CTV puis, le lendemain, par NBC qui pensait reproduire le résultat obtenu par CBS avec Flashpoint. Après avoir trimbalé The Listener dans sa grille en quête de résultats probants, la chaîne américaine n'avait pas souhaité poursuivre l'aventure au-delà de la deuxième saison, et à la surprise générale, plutôt que d'annuler la série, CTV en avait commandé une troisième. Eh bien nous y voilà. L'air de rien elle l'a échappée belle, cette série. Profitez-en.

- CANADA pis après on arrête : Golden, eh
Si vous aimez les Golden Globes, cette news va vous plaire. Jusque là, le Canada avait deux récompenses majeures : les Genies pour le cinéma, et les Geminis pour la télévision. La grande décision annoncée hier, c'est que ces deux évènements vont être fusionnés en 2013 pour devenir une cérémonie unique inspirée par les Golden Globes. Seront concernés les films aussi bien anglophones que francophones, et les émissions de télévision anglophones. Il semblerait que les Prix Gémeaux ne disparaissent donc pas puisque la date de leur remise en 2012, c'est-à-dire le 16 septembre, est maintenue. La nouvelle grande célébration de la fiction canadienne n'a pas encore de nom, mais on sait déjà qu'on a rendez-vous avec cette soirée d'un nouveau genre le 3 mars 2013 sur CBC. Marquez vos agendas.

Inkognito

- SUEDE : les projets de TV4
Allez on change de continent, et on va fouiller un peu dans les séries qui se préparent pour la chaîne TV4 ! Outre la nouvelle saison de Solsidan qui se tourne actuellement (pas de surprise, vu que la série avait été renouvelée pour 3 saisons d'un coup l'été dernier), des projets plus ou moins originaux entrent en production en ce moment. Ainsi, Maria Lang, une série en 6 épisodes de 90 minutes, sera une série d'enquêtes située dans les années 50, basée sur des romans de l'auteur Dagmar Lange (Maria Lang étant son nom de plume). Les deux saisons de Morden i Sandhamn commencent également à être tournés cette semaine, tandis que la comédie Inkognito (c'est la ptite photo ci-dessus) devrait voir le jour avec une première saison de 3 épisodes dans laquelle un procureur qui en a marre de ne pas réussir à mettre plus de criminels riches derrière les barreaux, monte une équipe qui s'assure qu'aucun crime ne reste impuni. La série est produite par Tre Vänner qui est déjà en charge des Fjällbackamorden. Cet été, c'est le tournage d'une nouvelle salve d'épisodes de Wallander qui est également prévue, avec 6 nouveaux épisodes. Pour finir, probablement inspirée par le succès de Lilyhammer, TV4 envisage un partenariat avec les studios FOX pour créer une série qui serait filmée à la fois en suédois et anglais. On n'en sait guère plus actuellement, mais cette mode scandinave commence à prendre des proportions épiques...

- NORVEGE : vous reprendrez bien un peu d'humour norvégien ?
Quelqu'un a parlé de Lilyhammer ? Comme par hasard ça me fait une transition ! Anne Bjørnstad, qui a créé la série de NRK et Netflix, planche déjà sur son projet suivant. Vekterne, c'est son titre, sera produite pour TV2 ; ses 12 épisodes, tournés sous la forme d'un mockumentary, suivront une équipe de gardes de sécurité (c'est la traduction du titre) dans un centre commercial, une belle brochette de bras cassés conduite par un vétéran de la guerre en Afghanistan. Ca ne va pas être triste ! La série s'est vue remettre une aide de 4 millions de couronnes norvégiennes (sur les 18 millions de son budget total ; soit 2,3 millions d'euros) de la part du Norwegian Film Institute, et le tournage commencera l'hiver prochain.

- EUROPE : joli tableau
Si vous me lisiez à l'époque de SeriesLive, vous vous rappelez peut-être que j'ai parlé de The Artists, une coproduction entre les chaînes Canvas en Belgique, TV3 au Danemark, YLE en Finlande, NRK en Norvège, Vara aux Pays-Bas, et SVT en Suède. Pour des raisons qui devraient vous apparaitre comme évidentes, la série a été depuis rebaptisée The Spiral, mais elle conserve son cast international. On y trouvera donc Viktoria Winge (Koselig Med Peis) pour la Norvège, Tuva Novotny (183 Dagar) et Donald Högberg pour la Suède, Tommi Korpela et Elmer Bäck pour la Finlande, Thure Lindhardt (Blekingegade) et Paw Henriksen pour le Danemark, Teun Luijkx pour les Pays-Bas, et enfin, Thomas Ryckewaert, Johan Van Assche, Johan Leysen et Lien Van De Kelder pour la Belgique. L'acteur Jean-Marc Favorin a également rejoint la distribution initiale. La série porte sur une bande de voleurs qui dérobent des tableaux dans plusieurs villes d'Europe et est fondée sur un principe d'interactivité : les spectateurs seront mis au défi de retrouver les oeuvres d'art en suivant la piste de ces cambriolages. C'est Arte qui diffusera la série en France (et en Allemagne) exactement en même temps que les autres diffuseurs européens.

Svaty
Svaty, vous l'aviez pas vue venir, celle-là. (moi non plus)

Un petit mot pour revenir sur les Nymphes d'Or. Rappelez-vous, lorsque les nominations ont été annoncées début avril, il nous manquait une catégorie : celle des séries ayant la meilleure audience internationale. Prêt pour le choc de votre vie ? Dans la catégorie dramatique, ce sont Les Experts, Les Experts Miami et Les Experts Manhattan qui sont nommées. Je sais, c'est à peine croyable, qui eût cru ? Beaucoup plus intéressant, au rayon comédies, les trois séries nommées sont Desperate Housewives, The Big Bang Theory... et la comédie ukrainienne Svaty ! Pour finir, en matière de soaps et telenovelas, les séries Amour, Gloire et Beauté, La Reina del Sur et Eva Luna sont en lice.

Comment ? Quoi ? Rien sur l'Australie ? En fait c'est pas pour vous allumer, mais je vous prépare un post d'importance sur ce pays, alors croyez-moi, l'attente en vaut le coup... Bon mais alors, Australie mise à part, qu'est-ce qui vous a intéressé aujourd'hui ?
Je crois que j'ai ma petite idée mais, chut, je ne dis rien, je vous laisse me le confirmer...

29 mars 2013

Teriyaki season

L'arrivée du mois d'avril s'accompagne, comme c'est la tradition, d'une nouvelle saison télévisuelle nippone. Joie et allégresse ! En conséquence, c'est l'heure du tout aussi traditionnel post récapitulatif des nouveautés de la saison, qui, comme chacun sait, se veut long mais ne saurait prétendre à une parfaite exhaustivité, l'erreur étant humaine et toute cette sorte de choses.
Le coup d'envoi a été donné dimanche avec une série du câble, Sodom no Ringo, mais les festivités ne devraient réellement commencer d'ici une huitaine de jours. On est donc carrément dans les temps.

Sans plus attendre, voyons donc ce que nous réserve la télévision nippone pendant les 3 prochains mois !

En quotidienne  
   
Amachan_300 - Amachan / あまちゃん (NHK)
L'histoire : dans la région de Touhoku (n'est-ce pas), une adolescente devient progressivement le symbole de la renaissance de son patelin alors qu'elle se dédie à la pêche aux coquillages.
L'avis : une série quotidienne écrite par le scénariste Kankurou Kudou, 'scusez du peu. Ca compense... vaguement !
> A partir du 1er avril à 8h15
   
HakuinoNamida_300 - Hakui no Namida / 白衣のなみだ (Fuji TV)
L'histoire : un daytime drama en trois volets (un par mois) dans la 1ere partie duquel une femme enceinte développe un cancer du sein, laissant à son mari la charge de la maisonnée.
L'avis : apparemment les 2e et 3e parties seront annoncées ultérieurement, je me demande si la série sera plutôt anthologique ; ça serait une innovation intéressante.
> A partir du 1er avril à 13h30
   
Lundi  
   
Kakushou_300 - Kakushou / 確証 (TBS)
L'histoire : une nouvelle série policière dans laquelle l'enquêtrice d'une division de 3e zone décide de s'emparer d'affaires destinées à une unité plus performante.
L'avis : cop overdose.
> A partir du 15 avril à 20h
   
Galileo_saison2_300 - Galileo / ガリレオ (Fuji TV) - saison 2
L'histoire : 5 ans après la saison 1, la série d'enquêtes menées par un physicien et une détective fait son retour.
L'avis : Yaaay.
> A partir du 15 avril à 21h
   

Dorama-NoPhoto

- Houkago GROOVE / 放課後グルーヴ (TBS)
L'histoire : une jeune femme qui avait lâché ses études et intégré un gang retourne dans le droit chemin et devient enseignante avec une vision pédagogique bien à elle... mais la matière dont elle est chargée est sa pire terreur.
L'avis : une tentative courageuse d'apporter des variations à un pitch vu cent fois. Pas sûre que ça suffise.
> A partir du 22 avril à 00h20
   
Mardi  
   
KamoKyotoheIku_300 - Kamo, Kyoto he Iku. / 鴨、京都へ行く。 (Fuji TV)
L'histoire : une jeune femme carriériste travaillant pour le Gouvernement à Tokyo hérite de sa défunte mère... d'une auberge traditionnelle en bien mauvais état à Kyoto.
L'avis : ces histoires de femmes qui réapprennent le plaisir de gérer une maisonnée (fut-elle un hôtel) au lieu de mener une carrière ambitieuse, ça vend vraiment du rêve.
> A partir du 9 avril à 21h
   
   

KasukanaKanojo-300

- Kasuka na Kanojo / 幽かな彼女 (Fuji TV)
L'histoire : un prof peu passionné par son métier, et capable de voir des fantômes (qu'il n'aime pas non plus) va progressivement changer au contact d'une revenante pas comme les autres.
L'avis : bah oui mais s'il avait fait partie d'un gang dans sa jeunesse, il verrait la vie autrement. Aussi.
> A partir du 9 avril à 22h
   

DainiGakushou-300

- Dai ni Gakushou / 第二楽章 (NHK)
L'histoire : deux femmes qui se destinaient à une carrière dans la musique classique se retrouvent par hasard 17 ans après avoir joué dans le même orchestre. Elles ont des vies radicalement différentes... et sont cruellement jalouse de l'autre.
L'avis : ç'aurait été intéressant si, cliché parmi les clichés, la série ne promettait pas de baloter l'époux de l'une là-dedans.
> A partir du 16 avril à 22h
   

Mercredi

 
   

IryuuSousa-300

- Iryuu Sousa / 遺留捜査 (TV Asahi) - saison 3
L'histoire : l'enquêteur lisant la vérité dans les objets inanimés est de retour, et c'est à toute la téléphagie que ça joue un mauvais tour.
L'avis : et tuer la poule aux oeufs d'or ?! Soyons sérieux. Bon, d'accord : aux oeufs d'argent, mais quand même.
> A partir du 17 avril à 21h
   

KazokuGame-300

- Kazoku Game / 家族ゲーム (Fuji TV)
L'histoire : l'arrivée d'un tuteur dans une famille dysfonctionnelle, qui leur change la vie.
L'avis : apparemment l'adaptation TV/le remake du film éponyme de... 1983. Rien, pas même les décennies, n'arrête les repompeurs des chaînes, et c'est un fait universel.
> A partir du 17 avril à 22h
   

KumonoKaidan-300

- Kumo no Kaidan / 雲の階段 (NTV)
L'histoire : sur un îlot déserté de l'archipel, il n'y a plus de médecin. Un homme va commencer à exercer la médecine illégalement pour rendre service aux derniers habitants.
L'avis : j'ai vraiment un truc avec les histoires de périphérie abandonnée. Ca date de Ruri no Shima, je pense. Dommage qu'on nous prépare aussi un triangle amoureux plus classique outre cette douloureuse question.
> A partir du 17 avril à 22h
   

MeshibanaKeijiTachibana

Meshibana Keiji Tachibana / めしばな刑事タチバナ (TV Tokyo)
L'histoire : les aventures, adaptées d'un manga éponyme, d'un flic qui est incollable sur la cuisine populaire.
L'avis : un autre de mes péchés mignons ? Les séries de bouffe. Même s'il est suprêmement pourri, rien ne se mettra entre un pilote de série de bouffe et moi. RIEN, vous entendez.
> A partir du 10 avril à 23h58
   
Jeudi  
   

Keiji110kg-300

Keiji 110 kg / 刑事110キロ (TV Asahi)
L'histoire : un petit planton sans importance, mais doté d'un 6e sens lorsqu'il s'agit de comprendre de quoi ont besoin les gens, est subitement promu chef d'une division d'enquêtes.
L'avis : c'est bien, ça nous change de euh non pardon.
> A partir du 25 avril à 20h
   

Doubles-300

- Doubles / ダブルス (TV Asahi)
L'histoire : une nouvelle unité d'élite est créée afin de gérer les crimes les plus violents du district le plus soumis à la criminalité, mais ce pourrait aussi être un simple coup médiatique. Deux hommes y sont affectés et tentent de surmonter leur différence pour résoudre des enquêtes.
L'avis : le nombre de fois où des chaînes nippones ont tenté de nous ressuciter BOSS sans ressuciter BOSS, avec quelques menues variations (ici buddy cop show), je compte même plus.
> A partir du 18 avril à 21h
   

SennyuuTanteiTokage-300

- Sennyuu Tantei Tokage / 潜入探偵トカゲ (TBS)
L'histoire : après une tragédie dans laquelle il pense avoir une responsabilité, un enquêteur de talent s'est retiré de la police, devenant détective privé en dilettante. Aidé de son assistante, il finit pourtant par aider à nouveau la police.
L'avis : Monk... sans les TOCs. Qu'est-ce qu'on s'éclate.
> A partir du 18 avril à 21h
   

LASTCINDERELLA-300

- LAST CINDERELLA / ラスト シンデレラ (Fuji TV)
L'histoire : une jeune femme qui ne cherche ni à être belle ni à trouver l'amour va quand même finir par changer d'avis.
L'avis : parce que nan mais ho. Et aussi parce qu'elle se comporte tellement comme un garçon qu'il lui pousse une barbe. I SHIT YOU NOT. Vous la sentez arriver, la review féministe outrée ? Moi aussi, donc rendez-vous est pris.
> A partir du 11 avril à 22h
   

DetarameHero-300

- Detarame Hero / でたらめヒーロー (NTV)
L'histoire : un bon à rien se retrouve, à la mort de sa soeur, responsable de son neveu qu'il ne connait pas, mais qui possède des bonbons magiques qui donnent des superpouvoirs à notre incapable. Avec l'aide d'un ami policier, il devient donc un vigilante...
L'avis : "tu regardes toujours tes séries japonaises débiles ?"/"rha, mais elles sont PAS déb-... ahem, nan tu sais quoi, oublie".
> A partir du 4 avril à 23h58
   
Vendredi  
   

TsumawaKuno-300

- Tsuma wa, Kuno / 妻は、くノ一 (NHK BS Premium)
L'histoire : dans ce dorama historique, un astronome jusque là rêveur tombe sous le charme de la compagne qui lui est attribuée. Mais peu après leur mariage, elle disparait dans d'étranges circonstances.
L'avis : un homme passionné par les étoiles, une femme ninja... les séries historiques nippones remontent dans mon estime ces derniers temps, et celle-ci participe au mouvement.
> A partir du 5 avril à 20h
   

TAKEFIVE-300

- TAKE FIVE / TAKE FIVE (TBS)
L'histoire : il y a 20 ans, Masayoshi Homura et son équipe de voleurs, surnommés les "TAKE FIVE", ont décidé de se ranger. Mais voilà que Homura, devenu professeur, reçoit une étrange incitation à voler une célèbre toile...
L'avis : hm, si ça n'est pas procédural, ça pourrait être intéressant d'assister à un Ocean's 5 en version japonaise...
> A partir du 19 avril à 22h
   

OtenkiOneesan-300

- Otenki Oneesan / お天気お姉さん (TV Asahi)
L'histoire : une météorologue surdouée (elle a eu son diplôme à 11 ans) utilise sa connaissance de la météo, du climat et même de l'astronomie pour résoudre des enquêtes.
L'avis : laissez-moi réfléchir...
> A partir du 12 avril à 23h15
   

VampireHeaven-300

- Vampire Heaven / ヴァンパイア・ヘヴン (TV Tokyo)
L'histoire : deux femmes vampires mises au rebut de leur vampirique société tombent toutes les deux sous le charme d'un humain. PAR CHANCE ! Quand elles jouent de la musique, l'envie de lui aspirer le sang disparait.
L'avis : il y a contradiction dans les termes.
> A partir du 12 avril à 00h12
   

MinnaESPerDayo-300

- Minna! ESPer Dayo! / みんな!エスパーだよ! (TV Tokyo)
L'histoire : un lycéen se réveille un jour en découvrant qu'il a des pouvoirs de télépathie. En fait, il réalise que tout son patelin a des pouvoirs surnaturels...
L'avis : adaptation d'un manga dont je me demanderais bien ce qu'il vaut, si l'heure de diffusion de la série ne me donnait déjà une idée de la réponse.
> A partir du 12 avril à 00h52
   

Samedi

 
   

Dorama-NoPhoto

- Ooka Echizen / 大岡越前 (NHK BS Premium)
L'histoire : un biopic retraçant la vie du magistrat éponyme qui a géré les affaires administratives et judiciaires d'Edo au 18e siècle. Son humanité et son sens de la justice en ont fait une légende.
L'avis : à noter qu'une série du même nom (et forcément avec le même sujet) avait été diffusée par TBS entre 1970 et... 1999 ! L'un des jugements de ce personnage historique est absolument délicieux : à un marchant qui prétendait que sentir ses plats était du vol, Ooka Echizen a réclamé le paiement de l'odeur de ses plats par le son des pièces équivalant à son prix. Perfection.
> A partir du 30 mars à 20h
   

35SainoKoukousei-300

- 35 Sai no Koukousei / 35歳の高校生 (NTV)
L'histoire : une femme de 35 ans reprend, étrangement, le chemin du lycée. Si elle tente de se fondre dans la masse, c'est évidemment impossible, d'autant qu'elle semble richissime.
L'avis : une nouvelle variante de l'adulte qui intervient dans les problèmes d'ados, puisque la chose qui fait sortir notre lycéenne ménopausée de ses gonds est la violence et le harcèlement.
> A partir du 13 avril à 21h
   

GoenHunter-300

Goen Hunter / ご縁ハンター (NHK)
L'histoire : après s'être consacrée à sa mère et à son travail, une célibataire de 40 ans mise à la porte par ladite mère (qui se remarie) remet en question sa valeur sur le marché du mariage. Mais son esprit de compétition reprend vite le dessus...
L'avis : j'vous préviens, encore un pitch comme ça, et je commence à tuer des chatons. Mais des chatons célibataires, alors ça va.
> A partir du 13 avril à 21h
   

SodomnoRingo-300

- Sodom no Ringo / ソドムの林檎 (WOWOW)
L'histoire : choquée par le suicide de son ex, une éditrice découvre qu'il avait une autre femme dans sa vie, et qu'elle est accusée de son meurtre. En remontant dans le passé de l'étrange créature, l'éditrice fait de curieuses découvertes...
L'avis : je sais pas pourquoi, j'ai une sorte d'Atami no Sousakan feeling sur ce coup. Vous vous souvenez d'Atami no Sousakan ? Au pire, je me referai une intégrale, tiens.
> Depuis le 23 mars à 22h
   

Dorama-NoPhoto

- Machigawarechatta Otoko / 間違われちゃった男 (Fuji TV)
L'histoire : lors d'un casse dans un restaurant de sushi, deux voleurs médiocres sont pris pour des sommités de la cuisine. Impossible de s'enfuir !
L'avis : maudites séries de bouffe, elles auront ma perte. Et ce sera délicieux.
> A partir du 13 avril à 23h10
   
Dimanche  
   

SoratobuKouhoushitsu-300

- Soratobu Kouhoushitsu / 空飛ぶ広報室 (TBS)
L'histoire : une journaliste insistante et douée en interviews explosives se voit confier contre son gré un reportage informatif sur les forces de défense, où elle va susciter des réactions épidermiques, notamment auprès d'un pilote.
L'avis : amis Japonais, n'avons-nous rien appris de TOKYO Airport sur l'intérêt des avions dans les séries ? Rien ?! ...Et pourtant, j'ai envie de laisser le bénéfice du doute.
> A partir du 14 avril à 21h
   

KogureShashinkan-300

- Kogure Shashinkan / 小暮写眞館 (NHK)
L'histoire : après avoir, avec sa famille, emménagé dans un vieux studio photo qui n'avait pas servi depuis 50 ans, un jeune garçon découvre la photographie de ce qui ne peut être qu'une femme-fantôme, et, intrigué, tente de comprendre ce qui se cache derrière cette étrange histoire...
L'avis : une histoire un tantinet originale qui peut fournir le pire comme le meilleur, en tous cas ma curiosité est piquée.
> A partir du 31 mars à 22h
   

MayonakanoPanyasan-300

- Mayonaka no Panya-san / 真夜中のパン屋さん (NHK BS Premium)
L'histoire : l'histoire d'un étrange boulanger débutant dont l'échoppe n'ouvre qu'à minuit...
L'avis : après un peu de flou, la série s'est enfin trouvé une date de diffusion. Reste à voir si elle partage autre chose qu'une vague parenté avec Shinya Shokudou. Vous vous souvenez de Shinya Shokudou ? Au pire, je me referai une intégrale, tiens.
> A partir du 28 avril à 22h
   

HaitatsuSaretaiWatashitachi-300

- Haitatsu Saretai Watashitachi / 配達されたい私たち (WOWOW)
L'histoire : un homme en pleine dépression décide qu'avant de se suicider, il délivrera les 7 lettres jamais distribuées qu'il a trouvées par hasard dans un bâtiment abandonné, ignorant qu'il va changer des vies au passage.
L'avis : si WOWOW ne tombe pas dans l'exagérément larmoyant, on tient ptet le bon bout. Et vu que justement, on parle de WOWOW...
> A partir du 12 mai à 22h
   

BADBOYSJ-300

- BAD BOYS J / BAD BOYS J (NTV)
L'histoire : adapté du manga BAD BOYS, la vie de 3 bikers qui sillonnent la région de Hiroshima afin de s'imposer comme le gang le plus important.
L'avis : et dans le fond il était temps. Avec tous ces bikers reconvertis en professeurs peu conventionnels, passer un peu de temps dans la (puissante) culture motorisée japonaise ne serait pas du luxe.
> A partir du 6 avril à 00h50

Outre ces nouveautés, rappelons que Yae no Sakura, sur la NHK, entame son deuxième trimestre de diffusion.

Oh. Bon. Bof... je sais pas si c'est moi, mais j'ai l'impression qu'il y a quand même beaucoup de poulet cette saison. Vous trouvez pas ? Il en va se nicher même dans les séries culinaires ! Si on peut plus manger autre chose que de la poularde, je ne m'amuse plus tant que ça... Bon, j'exagère évidemment, car il n'y a quand même pas QUE des séries policières cette saison, mais c'est un peu déprimant, comme panorama. Sans compter que quand il ne s'agit pas d'enquêtes, les personnages sont presque tous masculins, cette saison ! Je ne sais pas ce qu'il se passe tout d'un coup, mais ça fait bizarre. Bon alors, oui, il y a par exemple LAST CINDERELLA et Goen Hunter mais, hm, bon, occultons-les tout-à-fait afin de m'éviter une énième poussée d'urticaire face au sexisme des séries japonaises.
Et dans la foulée, on fera de la psychologie de comptoir à propos du Japon un autre jour. Mais sérieusement, entre les flics chargés de crimes à longueur de saison, les femmes célibataires avec une date de péremption, et les populations jeunes à problèmes, j'ai quand même envie de prescrire du Xanax à tout l'archipel, ils me font de la peine à voir comme ça.

Rares sont les idées, vous l'aurez compris, à m'avoir enthousiasmée. Après on est d'accord qu'il n'y a rien de plus imprévisible qu'un pitch de série nippone, mais enfin, là, j'ai autant de me ruer sur des pilotes japonais du printemps que de choper la dysentrie. Il faudra attendre de voir le traitement des pilotes qui nous passeront à portée de main pour, peut-être, découvrir des perles, mais là tout de suite, dorama, dysentrie, dorama, dysenterie... ouais, définitivement la dysentrie.

Que reste-t-il à dire encore ? Eh bien, ce que VOUS, vous pensez de cette nouvelle saison japonaise, ça serait pas mal. Allez-y, dites-moi tout, je vous écoute : quelles sont les nouveautés qui vous font envie plus que d'une dysenterie ?

26 mars 2011

Passe le message à ton voisin

En des temps immémoriaux, vous n'êtiez pas encore internautes, peut-être même n'aviez-vous encore jamais cliqué sur une souris, il existait un truc qui s'appelait "tagger" (orthographe incertaine). Cela consistait à répondre à un questionnaire donné puis proposer aux petits copains d'en faire autant. La réaction en chaîne qui en découlait permettait à plusieurs blogueurs, bien que ne s'exprimant pas sur le même support, de tous répondre aux mêmes questions. Accessoirement, ce mème avant la lettre avait tendance à meubler le contenu des blogs d'une même sphère.
C'est ce petit goût d'antan, cette madeleine de Proust numérique, que je retrouve alors que l'ami Eclair m'a taggée, après l'avoir lui-même été. C'est donc de bonne grâce et même avec une dose de nostalgie que je me plie à l'exercice...

1 / Depuis quand regardes-tu des dramas ? Quel a été ton 1er drama ? Comment as-tu découvert les dramas ?

C'était début 2006 ; à l'époque je tenais un site sur la Jmusic du nom de Teruki Paradise (Paix à son âme), sur lequel une petite communauté francophone se réunissait via les forums United Paradise. Ah, les souvenirs ! Bref comme on s'en doute, plusieurs de mes compagnons étaient coutumiers des séries japonaises (et/ou coréennes), et il n'a pas fallu bien longtemps avant qu'on m'encourage à m'y essayer. Mais c'était voué à se produire, si ça ne s'était pas fait comme ça, il y aurait eu un autre vecteur : passionnée de popculture japonaise, passionnée de séries... ces deux passions se serait forcément retrouvées tôt ou tard. Malheureusement, mon souvenir est plus flou lorsqu'il s'agit de se rappeler du titre de la toute première série que j'ai vue. C'était, au choix, 1 Rittoru no Namida, Orange Days ou... Attention Please (ah ouais tout de suite c'est moins glorieux...). Ca se trouve je m'en souvenais quand j'en ai parlé les premières fois sur ce blog, il y aura donc certainement plus de détails via les tags...

OrangeDays
2 / Si tu ne devais garder qu’un drama, lequel ce serait et pourquoi ?

Ha ha ha, ne regarder qu'un dorama, genre c'est possible ! Ca ne correspondrait probablement pas à ma consommation téléphagique : le format court et fermé de la plupart des séries asiatiques (saisons courtes, pas de renouvellement...) fait que je ne pourrais pas en garder qu'un. Ce serait de la torture. Il m'en faut au contraire plus, toujours plus.
Mais, disons... bon... allez, pour la forme, s'il devait n'y en avoir qu'un... Argh, non, c'est juste pas possible de choisir ! Il y a les raisons sentimentales (Orange Days, Lunch no Joou, Ruri no Shima), les raisons téléphagiques (MotherMousou Shimai, Atami no Sousakan), et les raisons brumeuses mais non moins valables (Kamisama, Mou Sukoshi Dake). Pour toutes ces séries et tant d'autres, l'exclusion de ma liste est impossible. Désolée, je suis incapable de ne choisir qu'un dorama. Peut-être justement parce que je regarde des dorama précisement pour la diversité...

MousouShimai
3 / Si tu devais nommer un drama à éviter absolument, lequel ce serait et pourquoi ?

Là encore la liste est longue, mais déjà j'arrive un peu plus à faire du tri. Disons que les premiers titres qui me viennent feront office de pires élèves de la classe, et tant pis pour tous les autres dorama contre lesquels il faudrait prendre le temps de vous mettre en garde. Mentionnons donc, entre autres : Majisuka Gakuen, Kaibutsu-kun, Shinira Bulriwoon Sanai... Mais je pense vous avertir assez régulièrement du danger qui vous guette avec certains navets, alors restez dans le coin pour ne pas vous faire avoir.

KaibutsuKun
4 / Quel est le drama que tu n’as pas encore vu et qui te tente énormément et pourquoi ?

C'est un problème qui étrangement me touche assez peu, je crois réussir à regarder à peu près tout ce que je veux... Enfin, dans une certaine mesure. Disons que, à part s'ils ne sont pas sous-titrés naturellement, j'arrive à trouver le temps de regarder tous les pilotes des dorama qui m'intéressent. Le soucis, c'est de ne pas trouver ce temps pour suivre la série même quand le pilote m'a plu. Exemple concret : j'ai adoré le pilote de CHANGE, mais impossible de me caler les fesses une heure pour voir le deuxième épisode. Et pourtant j'en crève d'envie, mais voilà : il y a toujours plein d'autres pilotes qui passent. Au final, et c'est pire encore pour les dorama que pour les séries américaines d'ailleurs, j'ai tendance à reporter le visionnage de la suite en me disant que de toute façon il y a peu d'épisodes, donc ça ira vite. Et là, CHANGE, pour reprendre l'exemple, ça fait depuis décembre/janvier que je reporte. C'est le drame de ma vie de téléphage, mais c'est comme ça.

CHANGE
5 / Quel est le drama qui ne te tente absolument pas et pourquoi ?

Un jour, un jour promis je me bloquerai du temps pour tenter le pilote d'un truc comme Nobuta wo Produce, mais rien à faire, pour le moment, ça passe pas. Il faudra certainement la jouer style Orange Mécanique ce jour-là. Je ne suis pas dans la cible et c'est, vue de loin, typiquement la série qui n'a rien pour me plaire. Après effectivement, c'est vu de loin, justement, donc je m'en fais peut-être une fausse idée. Mais je ne me sens pas concernée par une série qui se passe dans un lycée. Ni au Japon ni ailleurs, en fait. C'est un contentieux de genre qui dépasse largement le problème Nobuta wo Produce, mais enfin, un jour, faudra bien combler cette lacune, quand même.

NobutawoProduce
6 / Tes acteurs et actrices préférées ?

Je fais relativement peu attention au cast d'une série. En fait, c'est plus une exception qu'une règle, quand je me réjouis de la présence de quelqu'un au générique. Pour Miki Maya, Yuuki Amami (qui n'a pas le droit de pleurer), Asami Mizukawa et la sublime Michiko Kichise, par exemple, ça a un semblant d'intérêt, et encore. Disons que je me réjouis de les voir mais... bon bah, elles sont là c'est bien, elles sont pas là c'est pas grave. Je ne regarde pas une série parce que ces actrices sont au générique, d'ailleurs (toujours pas tenté Hagane no Onna, par exemple, et pourtant la saison 2 arrive au printemps), mais j'avoue qu'une série qui les engage a tout de suite gagné quelques points de karma supplémentaire avec moi. En gros, si un jour Yuuki Amami et Miki Maya tournent dans la même série (attendez je fais une pause, j'essaye de me rappeler si ça s'est déjà produit...?!), ça ne signifiera pas que je la regarderai forcément (tout dépendra du pitch), mais si je la regarde, je trouverai plein de raisons plus ou moins valables pour ne pas la déprécier.
Etrangement, du côté des hommes, je me tamponne sévèrement le coquillard de qui qui y est et qui qui y est pas. Ca doit encore avoir un rapport avec l'identification, tout ça.

YuukiAmami
7 / Ton meilleur souvenir drama ?

Je sais pas si c'est le meilleur, mais c'est l'un des plus émus. Par contre attention, spoiler inside.
Je venais de commencer les dorama, ça faisait moins de trois mois et j'avais déjà vu deux ou trois titres, et me voilà à démarer Ruri no Shima et Lunch no Joou. C'est à cette période que ma grand'mère a été admise à l'hôpital, et comme c'était compliqué et que je ne pouvais pas aller la voir, j'essayais de tromper mon inquiétude en me goinfrant d'épisodes de ces deux séries. Et puis, le 8 mars, elle est décédée. J'étais effondrée. Quelques jours plus tard, j'ai repris les visionnages. Et, pour ces deux séries, l'épisode suivant... comportait le décès d'un personnage. Jamais je n'ai eu le coeur brisé comme ça par un épisode, de toute ma vie. Mais c'est aussi, je pense, comme ça que j'ai entamé le travail de deuil, finalement, en affrontant le sujet au lieu de l'éviter.
Ce n'est pas forcément un "bon" souvenir, mais c'est un souvenir téléphagique intime, de ceux qui, je pense, comptent le plus en termes de séries, et je pense qu'aucune série américaine que je regardais à ce moment-là n'aurait pu me toucher de cette façon. La meilleure preuve c'est que 5 ans plus tard, je me souviens de ces deux séries et de l'impact qu'ont eu ces intrigues sur moi, mais que je suis infichue de vous dire quelle série américaine je regardais à la même époque.

RurinoShima
8 / Qu’est ce que tu dirais à une personne qui ne regarde pas de dramas pour la convaincre d’en regarder ?

Que c'est DIFFERENT. C'est à la fois l'avantage et l'inconvénient. J'entends très souvent des téléphages, dire qu'on tourne en rond, que les chaînes US passent leur temps à recycler de vieilles idées ou des recettes qui marchent. Je conteste ce diagnostic (en général il résulte surtout d'un manque de connaissance de ce qui passe aux USA pour se focaliser uniquement sur les séries les plus populaires du moment et/ou les annonces de projets, souvent peu alléchants sur le papier), mais il est ce qu'il est. A cela je réponds : vous voulez changer d'air ? Il y a des choses différentes en Asie (et ailleurs, mais ce n'est pas l'objet de ce post...!). C'est une formidable façon de continuer de regarder des séries sans tomber sur tout ce qu'on connait déjà via les séries américaines, britanniques, françaises...
Dans les dorama, ce qui prime, c'est le personnage et son ressenti. C'est différent des séries occidentales parce qu'on y prévilégie l'intrigue, les rebondissements, ou les effets de style... Bien-sûr, dans un sens comme dans l'autre, les généralités sont pièges, mais grosso-modo, l'Asie, c'est une télévision à ressentir. Et, alors que depuis 10 ans on nous sert des séries majoritairement tournées vers le cérébral, l'intellectuel (résolution d'enquêtes, interrogatoires, etc...) via les séries policières notamment, bref, depuis 10 ans qu'il y a une approche essentiellement "cerveau gauche" de la fiction, je trouve que ça fait du bien de se laisser aller à quelque chose qui se rapproche de l'émotion pure.
Les dorama, ce n'est pas pour tout le monde, et il y en a qui n'accrocheront pas. Il y en a beaucoup, à dire vrai. Mais c'est une façon de diversifier son menu téléphagique qui permet de se rafraîchir les idées et d'aborder les choses avec un regard, sinon neuf, au moins ressourcé.
Regarder des séries asiatiques, ça demande du temps parce qu'il faut prendre de nouveaux repères, et apprendre ce qui convient et ce qui ne convient pas à chacun. Moi j'ai mis beaucoup de temps à y venir parce que je voulais éviter les amourettes et/ou les trucs lycéens, je croyais que toutes les séries asiatiques c'était ça. Il y en a, c'est sûr (et j'ai envie de dire qu'il y a plus d'amourettes en Corée du Sud, d'ailleurs, ce qui explique ma préférence pour le Japon où les thèmes me semblent plus divers), mais il n'y a pas que ça, simplement il faut dépasser le cliché, chercher, se laisser recommander des trucs et se laisser le temps de se documenter. C'est comme pour plein de choses : si vous voulez être exigeants, il faut vous en donner le temps.

AtaminoSousakanForever
Voilà, j'ai assez papoté ! Je passe le relai à Nakayomi, qui va certainement nous parler lui aussi de Sailor Moon, et à Nephthys, parce que c'est cool d'avoir l'avis d'une petite nouvelle dans le domaine.

13 janvier 2012

Are you there, shitty sitcom? It's me, NBC

Cela vous paraitra probablement étrange de la part de quelqu'un qui aime lire des autobiographies, mais peu de choses m'énervent autant que les séries ostensiblement commandées pour s'intéresser au passé d'une personne célèbre. Je trouve que c'est un manque effroyable d'imagination, une technique de vache à l'ait insupportable. Everybody Hates Chris, par exemple, n'est pas drôle ET épouvantablement égocentrique. Are you there Chelsea? : même chose.

Vodka

On est d'accord qu'il y a des nuances, et/ou des exceptions. Et jamais vous ne me verrez reprocher à Rude Awakening ou Titus leurs vertus biographiques, ce sont même de véritables plus à mes yeux, amplement commentés dans ces colonnes. Mais derrière la démarche de ces derniers, il y a moins la volonté de mettre la personnalité en avant, qu'une réelle expérience (et une vision de l'humour toute personnelle). Are you there Chelsea? est au contraire totalement artificielle, aussi bien dans son sujet que dans sa façon de le traiter. On n'y décèle aucune personnalité, ce qui est un comble !

Ce genre de série m'évoque, au mieux, les 712 pitches de films et de séries qui, chaque année, se déroulent à Hollywood ou New York ; dans ces séries-là, systématiquement, le personnage principal est une scénariste qui ne parvient pas à vendre son projet et fait des petits boulots (The Minor Accomplishments of Jackie Woodman), le personnage central est un humoriste divorcé à la vie personnelle en déroute (Louie), le héros est un acteur sur le retour (The Paul Reiser Show), etc... Les mecs ne se fatiguent même pas à faire semblant de se trouver un contexte un peu original, une profession imaginaire, un itinéraire bis. Ils s'interprètent eux-mêmes, à un tel point qu'on se demande si ce ne serait pas plus simple de se lancer dans une émission de télé réalité... (quoique, Fat Actress et The Comeback dansaient sur la ligne de démarcation entre les deux).

Ces travers autobiographiques, Are you there Chelsea? en fait la démonstration sans que, toutefois, la célébrité qui en est à l'origine ne passe devant la caméra, ce qui permet de faire mine de prendre de la distance. Ce devrait donc être une plutôt bonne nouvelle.
Le problème que j'ai, et qui m'empêche de trouver que c'est une bonne idée, c'est que je trouve que de toutes les actrices de la création, Laura Prepon est probablement la moins drôle. Depuis That 70s Show, j'ai toujours l'impression qu'elle est incapable d'interpréter la moindre scène sans se tordre de rire, et très franchement, une actrice qui rit avant d'avoir prononcé la moindre blague drôle, ça me coupe tout, un vrai tue-l'amour. Mais plus tard, j'ai aussi découvert qu'elle ne m'apparait pas plus crédible dans des rôles plus sérieux, genre October Road. Elle n'est donc pas drôle, pas touchante, et dans une série sur une nana qui veut reprendre sa vie en main, l'un comme l'autre font gravement défaut.

Il est vrai que pour ne rien arranger, Are you there Chelsea? n'a pas vraiment hérité des meilleurs dialogues de la création. On est dans la veine de 2 Broke Girls, la passion pour les vannes débitées d'un air mutin par Kat Dennings en moins (ce qui est quand même le seul véritable à-peu-près-atout de ladite comédie), c'est sans âme.

Eh oui, sans âme. J'aimerais pouvoir retrouver ce sentiment que j'ai quand je revois des épisodes de Rude Awakening, où l'alcoolisme et la vie de débauche sont vus avec un humour véritable, personnel, et en même temps touchant quand l'occasion se présente. J'aimerais pouvoir dire qu'une autre série est capable de faire quelque chose de bien sur un thème similaire. J'aimerais pouvoir vous dire que, wow, c'est vraiment drôle et original ! Mais non, c'est du sitcom bête et méchant, sans aucune plus-value.

Nan mais alors ok, si on veut la jouer comme ça, à faire des autobiographies à la con parce qu'on n'ose pas faire des trucs plus originaux par frilosité, alors d'accord. Je vous annonce donc la sortie de ma biographie, Are you there, strawberry milkshake ? It's me, lady, prochainement dans toutes les bonnes librairies. Les droits d'adaptation sont à céder.

Quand à la prière au Dieu du sitcom pourri, on l'a vu avec How to be a Gentleman, Whitney et Work It, tous les networks le prient, en ce moment. Pour l'heure, je n'ai pas encore regardé Rob!, mais je vous avoue mon très relatif optimisme.

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche Are you there, Chelsea de SeriesLive.

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27 janvier 2012

You're hot and you're cold

Ca vous a plu ? OUIII ! Vous en voulez encore ? OUIII !
Vu le succès d'estime (à défaut d'être représenté dans les commentaires) du post sur Äkta Människor d'hier, et étant donné que Festival International du Film de Göteborg vient officiellement de commencer, je me suis dit que j'allais en profiter pour vous parler un peu de fiction scandinave, et notamment de projets. Maintenant que je n'officie plus pour SeriesLive, ce genre de choses est amené à se produire dans ces colonnes un peu plus souvent, j'espère que vous ne m'en tiendrez pas rigueur.

Lilyhammer
Mais d'abord et avant tout, je veux commencer par un mea culpa : contrairement à ce que je disais dans le dernier SeriesLive Show en date (le prochain débarque dans la soirée), la série de Netflix et NRK, Lilyhammer, a bel et bien commencé en Norvège avant de débuter sur les territoires couverts par le site de VOD. En fait elle a tellement bien commencé que, accrochez-vous, le premier épisode, diffusé ce mercredi, a obtenu 56,3% de parts de marché sur la chaîne publique, presque 1 million de spectateurs. Ouais, carrément. Genre sur la tranche des 12-44 ans, la chaîne a fait 245% de ses chiffres habituels, voyez.
D'après les estimations de NRK, le million de spectateurs n'aura aucun mal à être dépassé pour le pilote, en comptant sur les chiffres en LIVE+7. En revanche les critiques semblent pour le moment être assez partagées...
Du coup, la série est déjà renouvelée pour une 2e saison, en tous cas, et ça, c'est quand même un signe. Donc voilà, au temps pour moi, j'ai dit des bêtises, les abonnés de Netflix n'ont pas été les premiers à voir la série, les Norvégiens en ont eu la primeur, et ils ne se sont pas privés en plus. On verra bien si l'épisode tel que proposé au public anglophone (et hispanophone mais alors, euh, moi l'Espagnol...) se retrouvera sur les circuits de partage de séries. Je vous tiens bien-sûr au courant, pensez !


Alors en matière de séries futures à proprement parler, qu'a-t-on en vérité ?

Kontoret

En Suède... J'ai envie d'abord d'en remettre une couche sur le projet d'adaptation de The Office, dont on vous a parlé brièvement dans un SeriesLive Show de l'an dernier, si mes souvenirs sont exacts. Kontoret, c'est son nom (et une traduction littérale du titre original), a pourtant un dossier un peu particulier. Plus qu'une simple retranscription de la série britannique ou même américaine que l'on connaît, Kontoret est aussi un spin-off d'une comédie extrêmement populaire en Suède, Solsidan. Un personnage de cette comédie (qui, l'été dernier, a directement été renouvelée pour 3 saisons d'un coup par TV4, comme ça c'est fait) va en effet devenir le centre des attentions de Kontoret, ce qui en fait un hit quasi-assuré ! En-dehors de cette originalité, la comédie sera fidèle à son modèle original. Kontoret débarque le 12 février prochain en Suède (et, même si je n'ai pas l'intention de la suivre en direct, j'en profite pour l'ajouter au Pilot Watch à toutes fins utiles), et pendant ce temps, Ricky Gervais s'achète probablement une planète entière en se frottant les mains.

SVT nous offrira une autre nouveauté le mois prochain, 30° i Februari (30 degrés en février, z'avez vu comme je progresse en Suédois !), une série dramatique dans laquelle des forçats du travail suédois vont décider d'aller vivre en Thaïlande pour changer de vie, et surtout, de climat. Toute la famille déménage donc à l'autre bout de la planète en espérant prendre un peu le temps de vivre, se recentrer sur la cellule familiale, et dé-com-pres-ser ! Vous vous doutez bien que ça ne va pas se faire comme ça, notamment quand les bungalows qu'ils ont achetés sans les voir depuis la Suède s'avèrent avoir été vendus également à un autre pigeon...

Ah, et pour mémoire, mentionnons que le premier volet des Fjällbacka Murders (alias Fjällbackamorden) est prévu pour Noël cette année. C'est quand même autre chose qu'un Julkalender !

Mammon

Côté Norvège... L'an prochain, NRK proposera la mini-série Mammon, un thriller de 6 épisodes dont le concept est que chaque épisode suivra 1 journée dans la vie de son héros, un journaliste ambitieux qui semble avoir assez peu de scrupules pour obtenir les informations qu'il chasse. Le problème c'est que même quand on pense être là en observateur, on influe aussi sur le cours des choses, et que les actions de notre journaliste vont avoir au début de la série une conséquence fatale. Rattrapé par le remords, il va tenter d'employer son énergie à réparer le mal qu'il a fait, pour s'apercevoir que plus il avance dans l'affaire politique qu'il couvre, plus il fait en réalité des dégâts. La presse norvégienne parle déjà de cette série comme du nouveau Forbrydelsen (dont la troisième et ultime saison sera diffusée au Danemark en septembre prochain), alors forcément, ça donne envie, même si pour le moment le pitch reste assez mystérieux.

NRK prépare également une série dramatique familiale (que cette fois la presse norvégienne s'est empressée de surnommer la nouvelle Himmelblå, ce que la chaîne conteste en dépit de l'excellent pédigree de ladite série) qui ne porte pas encore de titre. Qualifiée de "feelgood", elle suivra trois jeunes femmes vivant dans un petit village norvégien sans histoire, dont la vie va être bouleversée par la révélation d'un secret. Quelque chose me dit que ce n'est pas forcément le projet qui suscitera le plus d'intérêt de notre part, ici plus au Sud, mais sait-on jamais. La série est actuellement en tournage...

Norvège toujours avec la préparation pour NRK en vue de l'automne prochain (la chaîne est décidément très en forme), de la série Hellfjord, où un policier, Pakistanais de deuxième génération fermement citadin dans l'âme, se retrouve assez classiquement muté au fin fond de la campagne norvégienne, avec tout le plaisir qu'on imagine être le sien dans un trou perdu. Sauf que la série a apparemment décidé de s'orienter du côté de Twin Peaks (influence auto-proclamée, en tous cas) dans son sujet puisque notre flic va très vite s'apercevoir qu'il a atterri dans un patelin pas très rassurant avec un gros secret à comprendre et dévoiler en 7 épisodes de 30 minutes. Accessoirement la série est déjà vendue à l'Islande, la Roumanie et... l'Irlande.

Rappelons que la Norvège a aussi un projet de remake de Næturvaktin (sur TV2) et la série historique Erobreren (pour NRK) c'est dire si ça bouge en ce moment par là-haut !

Borgen-arte
Au Danemark... Naturellement, DR1 a commandé une troisième saison à Borgen (en fait les saisons 2 et 3 ont été commandées en simultané). A ce sujet, et c'est pas mon genre de faire de la pub, mais si vous n'avez pas encore acheté la saison 1 en import, elle débarquera dans toutes les bonnes FNUC (et autres points de ravitaillement téléphagique) début mars, sitôt la diffusion en France finie donc, grâce aux bons soins d'arte video. Je dis ça, je ne dis ABSOLUMENT rien. Mais vous vous doutez bien qu'on aura l'occasion de reparler de la série sans relâche jusqu'à ce que le message passe !

Une nouvelle suite de téléfilms criminels va voir le jour sur TV2, adaptée par Nikolaj Arcel des romans de Jussi Adler-Olsen que je connais à peu près aussi bien que vous, et elle se composera d'épisodes d'une heure et demie. Le premier épisode sera réalisé par un des réalisateurs de Borgen ; le tournage ne commencera pas avant septembre prochain. A raison d'un épisode tourné chaque année, la mini-série devrait achever sa diffusion en 2016, un peu comme Kaze no Ue no Kumo, quoi. La chaîne allemande ZDF participe à la production, ce qui implique que la diffusion outre-Rhin est acquise.

Broen
Pour finir, au rayon co-prod, la deuxième saison de Bron/Broen (j'ai toujours pas déterminé quel était son titre officiel) n'est par contre pas acquise du tout, en dépit de son immense succès lors de sa diffusion quasi-simultanée sur SVT en Suède et DR au Danemark. Je sais plus trop si je l'avais évoqué sur SeriesLive et/ou Twitter, mais au pire, souffrez que je me répète : une adaptation franco-britannique serait à l'étude, où, au lieu d'un pont reliant les deux pays, on emploierait évidemment le tunnel sous la Manche. Impossible de trouver le nom de la chaîne française qui aurait manifesté son intérêt pour le projet, s'il y en a une ; apparemment c'est plutôt la Beeb qui aurait flairé le bon coup et se chercherait un partenaire en France pour reproduire le modèle de co-production de Bron/Broen. Il faut quand même avouer que rien que pour la rencontre culturelle, la série vaut cent sous de plus sur le papier. Vu mon peu d'intérêt pour le genre policier, je vais même probablement finir par céder à l'appel du pilote prochainement, donc pareil, restez dans le coin...

Bien-sûr, j'oublie certainement des trucs, et d'autres échappent sournoisement à ma vigilance, mais enfin, voilà ce que les prochains mois (et plus si affinités) nous réservent du côté de nos amis scandinaves... et je suis bien obligée d'admettre qu'il n'y a rien que je trouve aussi original qu'Äkta Människor. M'enfin, vous me direz ce que vous en pensez, vous.

1 mars 2013

Bouche à oreille

Amis téléphages, l'heure est venue pour moi de solliciter à nouveau vos lumières.
Eh oui, grand retour aujourd'hui des posts La une est à VOUS, dans lesquels, pour changer un peu (pas toujours les mêmes !), c'est votre responsabilité que de me convaincre de regarder une série. Ou pas, d'ailleurs. Enfin, tout est expliqué .

En ce moment, je traverse une période de léger flottement téléphagique. En-dehors de quelques absolus favoris (The Americans, Monday Mornings, et les visionnages de Smash avec le #SmashEnsemble), je ne regarde plus aucune série américaine dramatique de façon régulière (et plus qu'une japonaise : dinner, bien que l'enthousiasme se soit tassé). J'ai laissé tomber, même si ce n'est que temporairement, des séries comme The Good Wife, Unité 9 ou encore Nashville. Je n'ai tout simplement pas le jus. Evidemment, il y a toujours les pilotes que je regarde, mais en matière de suivi hebdomadaire, nan, j'ai goût à rien. Et ça fait depuis janvier comme ça ! En fait, comme j'ai abandonné mes visionnages en décembre lors du marathon Scrubs, c'est même pire que ça... Après avoir laissé passer plusieurs semaines de la sorte, me disant que ça allait revenir, que je n'avais qu'à passer à autre chose en attendant (l'occasion de rattraper des séries comme Raw, retenter le visionnage de Monroe, picorer des épisodes de Brain et bien-sûr regarder des films), mais je commence un peu à m'alarmer.
J'ai un peu tout tenté. C'est que, vous comprenez, des comédies que je suis en hebdomadaire, j'en ai plein, niveau dramédie je suis évidemment comblée par House of Lies (et ce, de multiples façons et dans toutes les positions), mais mon planning hebdomadaire manque cruellement de séries dramatiques. Ca me manque, en somme. Mais je n'ai pas le goût, pourtant, à reprendre ces séries abandonnées ; je pense que je suis rebutée par un effet "loin des yeux, loin du coeur", moins je les regarde, moins j'ai envie de les regarder, mais il en faudrait peu pour que la flamme qui m'animait il y a encore peu se ravive, sauf que le premier pas coûte.

En toute franchise, entre les plutôt bonnes raisons ("The Good Wife me plait plus en marathons ou mini-marathons", expérience avérée pendant les saisons précédentes ou je finissais toujours par préférer ce mode) et les excuses carrément piteuses ("ouais mais en ce moment j'ai envie d'engloutir des épisodes par 10 pour toutes mes séries dramatiques", mensonge éhonté comme le prouve le suivi régulier des séries sus-mentionnées), je ne peux plus laisser faire.

C'est là que je me suis dit : plutôt que de revenir à tout crin aux séries que je suivais cet automne, on va procéder par étapes et simplement trouver une série toujours en cours de diffusion, qui me soit nouvelle mais que je puisse, après rattrapage en mini-marathon, je serais d'humeur d'en faire autant pour d'autres. Une fois que j'aurai fait ça pour une série qui aura le goût de la nouveauté, ce sera plus facile de le faire pour d'autres abandonnées voilà trois mois !
Telle est ma logique ; on est d'accord que c'est boiteux mais c'est tout ce que je vois comme option, à part m'enfermer dans mon living, m'attacher à mon fauteuil et me forcer à regarder un épisode d'Unité 9 en me menaçant d'un flingue. Ce qui serait d'une part un peu ironique, et d'autre part vraiment dommage.

J'ai donc cherché quelle série pourrait bien correspondre à mon objectif, et l'une de celles qui revient régulièrement est Scandal.
Une partie de ma timeline Twitter semble en dire du bien, mais j'avoue que je ne saisis pas comment elle en arrive à cette conclusion après l'expérience désastreuse qu'a été le pilote pour moi. Et pourtant. S'il y a bien une chose qui ressort des réactions extatiques sur Scandal, c'est que la série a muté depuis le début de son existence, et qu'elle est arrivée à quelque chose qui a l'air plus abouti que sa formule ne le laissait initialement imaginer. Amis téléphages, l'heure est venue pour vous de me le confirmer (ou pas).

Dois-je (re)regarder Scandal ?

BoucheaOreille

Les pour :
- J'avais vaguement senti que Scandal se voulait un peu politique, et j'ai bien envie de ça en ce moment
- D'après les échos que j'en ai, Olivia Pope devient un personnage franchement intéressant, et la perspective d'assister à une telle évolution m'intéresse parce qu'assez peu de personnages, en ce moment, sont des héros en aussi évidente mutation

Les contre :
- Bah, déjà, je vois 10 raisons. Libre à vous d'en ajouter, étant bien entendu qu'il n'y en a aucune à retirer.
- Parce qu'on ne peut pas dire que je sois une fan de Shonda Rhimes (mais ça s'est ptet vu via le lien précédent)
- Parce qu'en ce moment, c'est la mode du "tout-soapesque" et que je n'ai pas envie de me lancer dans un truc qui me rappelle la qualité piteuse d'un Revenge ou Deception, avec une touche de thriller pour faire genre, mais quand même beaucoup de vide

Vu que plusieurs d'entre vous êtes pourtant convaincus que Scandal est en train de tourner au petit bijou, je ne doute pas que vous allez démonter mes arguments comme rien. Comme toujours dans cette rubrique, l'idée n'est pas forcément de me faire regarder absolument une série, mais d'être aussi bien capables de donner, vous aussi, des arguments pour et des arguments contre, de citer des qualités qui m'ont échappées comme des défauts qui hélas existent bien, histoire que je me fasse une idée.
Je compte sur vos bons conseils, amis téléphages, vous qui me connaissez bien : peut-être que Scandal n'est vraiment pas faite pour moi, c'est possible... mais y a-t-il une chance pour que je sois passée à côté d'une série qui me ravirait ?
Et dans ce cas... c'est à VOUS de m'en convaincre.

9 avril 2012

Drôle de malédiction

Il a été porté à mon attention par Scalatiine et whisperintherain que TFHein préparait un remake de Ma Sorcière Bien-Aimée il y a quelques jours. Le projet aurait ensuite été mis aux ordures, ce qu'on ne peut que saluer. Mais pendant quelques minutes, alors que je lisais, ébahie, la news à ce sujet qu'on m'avait fournie sur Twitter, j'ai pensé : "les Français ne sont donc pas à l'abri".
A l'abri de quoi ?

Combien de fois je vous ai parlé de remakes ridicules de sitcoms américains ?
De mémoire, voyons... il y a eu la version espagnole de Cheers (subtilement appelée Cheers, ce qui sentait déjà mauvais dés le départ), la version espagnole des Craquantes, intitulée Las Chicas de Oro, qui n'a pas connu un sort plus enviable... mais les Espagnols ne sont pas les seuls en faute, puisque j'ai déjà pu évoquer avec vous l'horreur que représentait Maia Preskrasnaia Niania, la version russe d'Une Nounou d'Enfer. D'ailleurs, fun fact : quand je m'ennuie, je cherche à collecter le pilote de toutes les versions internationales d'Une Nounou d'Enfer. Je suis masochiste comme ça. Et du coup je peux aussi vous parler de la version polonaise, Niania, que du bonheur. Oh, il me semble qu'on a aussi évoqué Kak ia Vstretil Vashu Mamu, l'adaptation russe de How I met your mother. Je vous dis ça pour que vous fassiez bon usage des tags mails il y en a plein d'autres qu'on n'a pas encore mentionné dans les parages, et j'en suis la première surprise.
Voyons voir, il y a aussi l'Allemagne avec Das iTeam, l'adaptation de The IT Crowd, quoique presque sans apporter le déshonneur sur la version originale (le vrai problème, ce sont les acteurs), ou les Pays-Bas, qui ont adapté Tout le monde aime Raymond avec Iedereen Is Gek Op Jack (j'arrive pas à croire que je vous ai jamais montré ne serait-ce que le générique de ces trucs-là ?)... on ne va pas tous les citer, mais en tous cas ça prouve que c'est une épidémie mondiale (excusez-moi, j'ai lu World War Z ce weekend, je suis un peu traumatisée).

Mais soyons honnêtes, en France, on n'avait pas l'air d'être touchés par ce phénomène. Les remakes sont relativement rares dans l'ensemble, par chez nous, on peut s'en féliciter. Evidemment il y a le cas des adaptations plus ou moins officieuses (L'Hôpital ?) et les cas de franchise (Paris Enquêtes Criminelles), mais en tous cas, les sitcoms américains zombifiés, on évite quand même plutôt bien.
Et quand on fait quelque chose de bien en France, il faut le dire, même si ça m'écorche un peu la bouche (mais je me soigne, promis).

OkusamawaMajou

Même si ensuite j'ai eu l'immense soulagement d'apprendre que le projet avait été abandonné par TFHein peu de temps après que la news ait fait surface sur le projet, j'ai tout de même eu le temps de penser aux deux adaptations internationales de Ma Sorcière Bien-Aimée que je connaissais : Okusama wa Majou, la Japonaise, et Maia Liubimaia Vedma, la Russe.
Et ya pas de quoi se vanter, je vous assure. Les deux avaient choisi de se dérouler dans le présent, ce qui était déjà une énorme erreur : dans ces cas-là, il vaut mieux jouer à fond la carte de la nostalgie, ça permet d'avoir l'air moins ridicule. Et puis surtout, cela ressemblait à des parodies de sitcom des années 90, ce qui est embêtant car aucune des deux n'a plus de 10 ans. Je fais encore des cauchemars avec la version russe (je fais des cauchemars avec beaucoup de versions russes de sitcoms américains, en réalité) et de ces rires enregistrés, oh, ces rires... ils me réveillent en pleine nuit, le front en sueur, les yeux exorbités, le souffle court.

Depuis lors, une version récente, de quelque pays que ce soit, d'un sitcom américain tel que Ma Sorcière Bien-Aimée, je ne le souhaite à personne, pas même à Whitney Cummings. Mais si vraiment vous êtes curieux et téméraires, ne serait-ce que pour assister au jeu des acteurs ou goûter la qualité de la réalisation, je ne peux pas vous empêcher d'aller vérifier par vous-même.

Tous les remakes ne sont pas mauvais, pas forcément.
Mais non, mais non voyons. Par principe, on a tendance, moi y compris je l'admets, à refuser l'idée-même de remake, mais tous ne sont pas à jeter. Faites-moi penser à vous parler d'Umutsuz Ev Kadinlari, la version turque de Desperate Housewives, par exemple. Ca se défend... sous un certain angle. Enfin, je ne raffole pas de la version d'origine ; c'est sûr, ça n'aide pas, mais bon, ça va encore. En fait les dramas et les dramédies se défendent en général plutôt bien. Les versions telenovela de certaines séries ABC (qui en ont fait une spécialité) comme A Corazón Abierto ou les Amas de Casa Desesperadas ne sont peut-être pas votre tasse de thé, disons, mais au moins elles restent dans la limite de ce qu'on attend d'elles au niveau de la forme, a minima.
Et c'est important de le dire. De dire qu'à défaut de faire preuve d'originalité, la qualité de la production de l'adaptation reste, disons, équivalente à une sorte de médiane, entre la qualité de la série d'origine, et la qualité moyenne du format d'arrivée choisi tel que présent dans le pays où la série a été adaptée.

Mais tout en disant cela, il faut reconnaitre que les sitcoms en sont proprement incapables, et ce, quel que soit le pays d'arrivée. C'est pour ainsi dire systématique. Je n'ai pas UN exemple du contraire à évoquer, rien ne me vient à l'esprit, alors que j'ai téléphagiquement plutôt bien roulé ma bosse ces dernières années. Aucun remake de sitcom américain n'est JAMAIS réussi de par le monde. C'est une constante. L'une des choses dont on peut être sûrs de par le monde.
Dans le cas de la Russie, qui a un retard incroyable en matière de production télévisuelle locale (on a déjà pu l'évoquer) et dont le remake est constitutif du mode de fonctionnement, ce n'est pas étonnant. Mais prenez par exemple les Espagnols. Avec l'ampleur de leur production nationale, les bons titres que le pays est capable de proposer... comment peut-on encore en arriver à commander du Cheers ? Et à ensuite échouer lamentablement à réaliser un produit potable ?

Au regard de ce que nous apprend l'histoire télévisuelle de tous ces pays, et hélas, l'expérience, qu'est-ce qui rend l'exercice si compliqué et pourtant si populaire ? A moins que ce ne soit l'inverse. Parce que le plus fou, c'est qu'ils continuent d'être produits, ces remakes de sticoms américains, année après année, car il y a vraisemblablement quelque chose d'universel dans les sitcoms américains qui attire les producteurs locaux.

On a échappé à celui-là. Mais visiblement on n'est pas à l'abri en France non plus. Alors, faut-il se préparer à l'arrivée d'un remake de sitcom américain en France ? Faut-il commencer dés maintenant à stocker des vivres et de l'eau ? Je panique un peu, pardon. Mais moi, j'ai entendu les rires enregistrés des remakes russes. JE SAIS.

26 juillet 2011

Le fruit n'est pas tombé loin de l'arbre

Vous avez remarqué à quel point les séries du passé sont forcément taxées d'être GENTILLES ? (ô insulte suprême dans un monde de téléphages cyniques attendant toujours plus de noirceur et de sérieux de leurs fictions)
C'est à la suite d'une discussion avec plusieurs d'entre vous sur Twitter que j'y ai repensé. Non que ce soit forcément dit avec mépris par mes interlocuteurs. Mais force est de constater que cela permet de se défausser systématiquement de ces séries, au prétexte qu'elles sont les reliques de temps immémoriaux (en années-internet) pendant lesquels il était courant qu'une série ait un regard positif sur le monde, les relations ou encore, simplement, la narration. Le happy end nous écoeure tous aujourd'hui, me dis-je parfois dans un excès de pessimisme (prouvant par là que je n'ai pas tort).

Pourtant, quand je ne m'escrime pas à vous faire regarder The Yard (clin d'oeil, clin d'oeil) ou, pire, des séries même pas anglophones, il me plaît d'essayer de défendre l'indéfendable : des séries datant d'il y a plusieurs décennies. Une tâche dont je ne suis, certes, pas la plus éminente ambassadrice, mais on fait ce qu'on peut avec ce qu'on a et, ma foi, j'ai l'amour de Three's company et Maude chevillé au corps, c'est déjà pas si mal. Pis plus près de nous, je me repasse encore des dialogues des Craquantes ou Roseanne, et je suis toute aussi ravie.
D'accord, ce sont plus souvent des comédies. C'est aussi parce que, entre vous et moi, c'est quand même plus agréable à regardé que la plupart des comédies d'aujourd'hui.

Mais les décennies passées n'ont pas été que rires et bouffonnades. Et c'est ça qui est intéressant, bien qu'un peu triste. C'est qu'on ne se rappelle que des séries drôles, et souvent familiales, et que ça permet de prendre un petit air condescendant en disant "ah, mais ça, c'étaient des séries comme on en faisait avant, c'était GENTIL, quoi". Vlan dans les dents.

Il ne vous aura pas échappé (ou si c'est le cas, prenez un air assuré et allez lire ce post discrètement quand j'aurai le dos tourné) que je ne mange pas de ce pain-là. Je revendique haut et fort mon attachement aux séries de jadis, peut-être moins fort qu'aux séries nippones ou australiennes, certes, mais quand même, et j'ai toujours une liste de séries à tester à l'occasion (tenez, la prochaine, c'est Voyage to the Bottom of the Sea, quand j'aurai du temps, et si je m'en tiens à mon planning... ah ah ah, je me fais rire toute seule dites donc).

La conversation du jour tournait autour de la classification de La Croisière s'amuse : selon SeriesLive, il s'agissait d'un soap. Mais comment la classer ? Comme un drame ? Certainement pas. Une comédie ? C'état un peu dérangeant quand même. Bon résultat, non seulement j'ai rien changé à la fiche, mais j'ai joué ma timorée sur la fiche de Das Traumschiff qui était la raison pour laquelle je consultais celle de La Croisière s'amuse.
Au cours de la conversation sur ce thème, donc, l'exemple de L'Île Fantastique est venu sur le tapis. Le soucis c'est que, si effectivement les séries sont comparables dans leur formule (notamment le fait que plusieurs histoires se croisent, permettant à plusieurs scénariste de travailler dans un même épisode), sur le ton elles n'avaient pas grand'chose en commun. Lorsque j'ai regardé le premier épisode de L'Île Fantastique voilà quelques semaines, l'histoire n'avait pas grand'chose en commun avec un épisode de La Croisière s'amuse, ou disons, en partie seulement. Car si d'un côté, on y trouvait deux jeunes femmes souhaitant vivre l'existence de la jet set (et qui du coup, c'est fatal, rencontraient chacune un homme qui permettait de se poser des questions sur la classe sociale de façon assez explicite, donc avec quand même dans l'idée de réfléchir et pas juste raconter une romance), l'autre partie était consacrée à un fantasme bien particulier : un magicien qui voulait accomplir "l'évasion ultime" se retrouvait envoyé dans une prison dont on ne réchappe pas. Envoyé ainsi dans le passé (et pas juste dans une illusion du passé, comme on pourrait s'y attendre, donc avec une forte composante fantastique qu'on a aussi tendance à oublier), il se trouvait réellement prisonnier, et il pouvait réellement mourir. A lui de voir si le défi en valait la peine... La leçon, loin d'être bienveillante, est alors réellement cruelle, et pas juste une gentille petite fable moralisatrice. Le personnage est réellement mis en danger, et même si on ne se fait pas de soucis pour lui, on a une vraie teneur dramatique, et pas juste une petite cabriole scénaristique. A côté, même les gars de Mission: Impossible étaient plus prudents sur les conséquences de leurs petites mises en scène. Et eux, ils travaillent pour le gouvernement.

RosyMemories_FantasyIsland
Outre cet exemple frais dans ma mémoire, on va exceptionnellement faire l'effort de se rappeler de mon plaidoyer pour réhabiliter (un peu) les Ahem! du Bonheur, qui, même si ses méthodes étaient, je vous l'accorde, celles d'une production peu raffinée en général, et pas téléphagiquement exigeante en particulier, avait tout de même quelques qualités dramatiques qu'on a eu vite fait d'oublier, quand on ne les a pas tout simplement ignorées.

Parce que c'est si facile de faire des généralités. C'est si facile d'avoir une mémoire partielle. C'est si facile de mettre des séries dans des cases.

Et je n'adresse pas ce reproche à qui que ce soit en particulier. Je suis consciente d'être moi-même, encore, parfois, d'un certain snobisme, alors que pourtant, en toute humilité, on ne peut pas dire que je ne fasse pas d'efforts pour regarder des séries contre lesquelles j'avais un fort préjugé il y a quelques années à peine encore. Genre Awkward., par exemple. Ou tout simplement, comme une série non-américaine. Parce que les habitués de ce blog le savent, il y a encore quatre ans, à l'ouverture de ce blog, j'étais du genre à considérer que hors la fiction US, point de salut, bien que regardant déjà des séries nippones. On a tous le droit de grandir, hein, je ne fais pas exception.

Mais enfin voilà, je trouve que ça en dit long sur nous en tant que communauté de téléphages, de voir que systématiquement, on a tendance à amoindrir l'impact dramatique des séries d'antan. J'ai regardé Roseanne il y a encore pas si longtemps avec la conviction qu'on avait changé d'époque et que celle-ci s'inscrivait dans la sienne ; alors évidemment, loin de moi l'idée de prétendre qu'on fait aujourd'hui les séries de la même façon qu'hier, et inversement.

Pourtant, de la même façon que, quand on parle de séries estivales en se disant que c'est le genre de série sans importance qu'on regarde et qu'on oublie aussi vite, on met soigneusement de côté le fait que Mad Men a, au départ, débuté comme une série estivale, eh bien de la même façon, on pense aux séries des décennies passées comme si elles avaient toutes uniquement proposé des Madame est Servie, et qu'il n'y avait pas eu de Prisonnier, pour ne citer que le meilleur des contre-exemples.
L'équipe du SeriesLive Show a d'ailleurs fait l'expérience d'une excellente bonne surprise quand, au début de notre première saison, nous avons découvert le pilote de Hawaii, Police d'Etat, et que la réalisation comme l'histoire allaient plus loin que le stéréotype qu'il nous en était resté.

Peut-être qu'on devrait regarder de "vieilles" séries plus souvent.
Ca nous rappellerait que les séries d'aujourd'hui que nous tenons en si haute estime... ont de qui tenir.

30 septembre 2012

Les séries se ramassent à la pelle...

Eh bah je sais pas pour vous mais, je trouve que l'été, on l'a pas vu passer, c'est atroce. C'est vrai qu'avec ma coupure internet d'un mois, la saison ne s'est pas exactement déroulée comme prévu, ce qui m'a obligée à faire des choix, mais finalement, la saison japonaise, je l'ai un peu zappée, il faut le dire. Tiens, le bilan de Cleopatra na Onnatachi, par exemple, je n'en ai encore pas écrit une ligne ! Vraiment c'est pas sérieux.
...Et voilà que l'automne arrive, une nouvelle saison commence, plein de pilotes débarquent, et on repart pour un tour !

On ne va pas se laisser décourager pour autant. Je vous propose donc le traditionnel récapitulatif des séries à attendre cette saison, qui commence donc avec le mois d'octobre, même si quelques séries ont déjà démarré.

En quotidienne  
   

JuntoAi

- Jun to Ai / 純と愛 (NHK)
L'histoire : l'histoire d'une jeune femme qui quitte son île natale d'Okinawa pour aller travailler dans un hôtel d'Osaka, où elle va rencontrer un jeune homme dont elle va tomber amoureuse.
L'avis : nouveau semestre, nouvel asadora, c'est la règle. Un jour il faudra que je me prenne par la main et en regarde un jusqu'au bout... mais probablement pas celui-là.
> A partir du 1er octobre à 8h15
   

AkaiItonoOnna

- Akai Ito no Onna / 赤い糸の女 (Fuji TV)
L'histoire : Yumi, une riche étudiante, ne s'entend pas avec sa belle-mère et vit donc sur le campus, dans un logement qu'elle partage avec une amie. Lorsqu'une troisième étudiante, Seria, emménage, l'ambiance change...
L'avis : entre les questions de mère biologique et le lourd passé de Seria, ça m'a l'air d'un petit thriller sans conséquence.
> Depuis le 3 septembre à 13h30
   
Lundi  
   

PerfectBlue

- Perfect Blue / パーフェクト・ブルー (TBS)
L'histoire : une jeune enquêtrice d'une agence de détectives privés exclusivement féminine, se lance dans une affaire, dont elle ignore en la commençant qu'elle pourrait lui apprendre des choses sur le suicide de son père.
L'avis : et... il y a un chien qui parle. Patatras, comment perdre toute mon attention en quelques mots.
> A partir du 8 octobre à 20h
   

PRICELESS-300

- PRICELESS / PRICELESS (Fuji TV)
L'histoire : il avait un job super, mais ses patrons ne l'aimaient pas. Voilà aujourd'hui l'homme le plus positif du monde à la rue... et pourtant, il ne va pas se laisser abattre. Grâce à l'iade de deux enfants, il va même changer la vie d'une ex-collègue...
L'avis : on a beau savoir qu'une série n'a pas un pitch alléchant a priori, on a quand même envie de la voir juste pour Takuya Kimura. C'est ça, l'effet KimuTaku.
> En octobre à 21h
   

DoubleFace

- Double Face / ダブルフェイス (TBS)
L'histoire : dans ce thriller prenant pour contexte le monde du crime organisé, un caïd de la drogue et la police joue au chat et à la souris, à cause d'une fuite provenant des services de police. Il y a un agent double quelque part !
L'avis : ce qui semble le plus prometteur est le face à face promis entre l'un des flics et un "agent double" infiltré au sein du gang, mais qui a dérapé. La série s'intéressera à ce duel du point de vue du flic.
> A partir du 15 octobre à 21h
   

DoubleFace

Double Face / ダブルフェイス (WOWOW)
L'histoire : dans ce thriller prenant pour contexte le monde du crime organisé, un caïd de la drogue et la police joue au chat et à la souris, à cause d'une fuite provenant des services de police. Il y a un agent double quelque part !
L'avis : ce qui semble le plus prometteur est le face à face promis entre l'un des flics et un autre, infiltré au sein du gang, mais qui a dérapé. La série s'intéressera à ce duel du point de vue de cet agent.
> A partir du 27 octobre à 20h
   

IrodoriHimura

Irodori Himura / イロドリヒムラ (TBS)
L'histoire : Bananaman est le personnage central de cette série qui change d'acteurs secondaires, d'auteur et de réalisateur à chaque épisode, montrant ainsi une même histoire avec des points de vue radicalement différents.
L'avis : la photo de promo envoie du rêve, mais le concept est original.
> A partir du 15 octobre à 00h20
   
Mardi  
   

OsozakinoHimawari

Osozaki no Himawari / 遅咲きのヒマワリ (NHK)
L'histoire : ils sont jeunes, l'avenir est devant eux, et pourtant le système les a laissés tomber. Joutarou, qui vient de perdre son emploi sans raison, et Kahori, qui allait exercer la profession de ses rêves dans un institut de recherche cancérologique, mais qui est envoyée dans un petit cabinet médical au bout de monde, se retrouvent par hasard dans la petite ville de Shimanto pour un nouveau départ.
L'avis : au Japon aussi, on a apparemment le sentiment qu'il y a une génération sacrifiée, et cette série est justement pour eux.
> A partir du 23 octobre à 21h
   

GoingMyHome

- Going My Home / ゴーイングマイホーム (Fuji TV)
L'histoire : un homme de 45 ans, bourreau de travail et effacé à la maison, qui est appelé d'urgence dans sa ville natale lorsque son père fait un malaise. Il apprend alors l'existence d'une créature étrange, Kuna, que son père cherchait... Se mettre en chasse à son tour de la curieuse créature va lui faire reconsidérer son rapport au travail et à la vie de famille.
L'avis : un étrange pitch qui a de fortes chances de masquer un feelgood drama peu original. Mais avec Hiroshi Abe, ça peut valoir le coup...
> A partir du 9 octobre à 22h
   

Dorama-NoPhoto

- Single Mothers / ? (NHK)
L'histoire : en s'enfuyant du domicile familial avec son fils, une femme commence un périple qui l'emmènera, avec l'aide d'autres mères célibataires, jusque devant la Diète !
L'avis : intéressant, ça a l'air de pouvoir soulever plein de questions... on dirait presque le pitch d'un dorama de WOWOW !
> A partir du 23 octobre à 22h
   

Mercredi

 
   

TokyoZenryokuShoujo

Tokyo Zenryoku Shoujo / 東京全力少女 (NTV)
L'histoire : bien que jusque là elle n'ait rien réussi à faire de sa vie, Rei décide de partir pour Tokyo, où elle retrouve son père, qui a abandonné le foyer voilà bien longtemps. En dépit de sa rancoeur, elle décide cependant que venir au secours de la vie amoureuses chaotique du paternel pourrait bien être au moins un truc qu'elle saurait faire.
L'avis : les mots "n'importe" et "quoi" viennent à l'esprit.
> A partir du 10 octobre à 22h
   

KodokunoGourmet

- Kodoku no Gourmet / 孤独のグルメ (TV Tokyo) - saison 2
L'histoire : l'histoire d'un négociant en produits importés qui aime bien fréquenter des restaurants quand il a le temps.
L'avis : la première saison, diffusée pendant l'hiver 2012, était totalement passée sous mon radar... et nom d'un chien, si ça a été traduit, c'en est fini de moi !
> A partir du 10 octobre à 23h58
   

Sugarless

- Sugarless / シュガーレス (NTV)
L'histoire : un lycée où les élèves masculins font rien que de se battre pour décider celui qui a la plus grosse qui est le caïd du coin.
L'avis : j'ai du mal à me passionner pour si peu.
> A partir du 3 octobre à 01h29
   
Jeudi  
   

Aibou-saison11

- Aibou / 相棒 (TBS) - saison 11
L'histoire : la série policière revient, avec cette fois un nouveau partenaire pour Sugishitaaaaaaa.
L'avis : pardon, le bâillement m'a prise par surprise.
> En octobre à 21h
   

SousaChizunoOnna

Sousa Chizu no Onna / 捜査地図の女 (TV Asahi)
L'histoire : elle connait Kyoto comme sa poche, elle dessine des cartes de la ville pour les investigations de la police... Tamako Tachibana est un "GPS humain" qui, en dépit de ses cartes si utiles pour plannifier une opération ou une enquête, est parfois un peu maladroite.
L'avis : je ne serais pas étonnée d'apprendre que le syndicat d'initiative de Kyoto a quelques deniers dans l'affaire. Cependant : Miki Maya = must watch.
> A partir du 18 octobre
   

DoctorX

- Doctor X / ドクターX (TV Asahi)
L'histoire : Michiko Daikon est une chirurgienne freelance qui passe d'hôpital en hôpital sans avoir de port d'attache. Qui est-elle ? Cette façon de ne pas s'attacher cache-t-elle un passé scandaleux ?
L'avis : je vous parie que le personnage va être super cool, laisser tout le monde coi dans les services hospitaliers, et qu'au final ce sera un procedural médical sans aucune plus-value.
> A partir 18 octobre à 21h
   

Resident

- Resident / レジデント (TBS)
L'histoire : le quotidien de 5 jeunes internes débarquant dans un service d'urgence.
L'avis : oho ! Les dorama médicaux... il ne peut en rester qu'un !
> A partir du 18 octobre à 21h
   

KekkonShinai

- Kekkon Shinai / 結婚しない (Fuji TV)
L'histoire : à travers des personnages qui vont, qui ne peuvent ou ne veulent se marier, une exploration de la vie amoureuse à mesure que le temps passe.
L'avis : la pression japonaise pour le mariage, on la connait. Si les portraits ne sont pas caricaturaux, il pourrait être intéressant de suivre les interrogations de ces personnages sur la question. Mais en plus, avec Yuuki Amami ? Vendu.
> A partir de juillet à 22h
   

DokuPoison

- Doku / 毒<ポイズン> (NTV)
L'histoire : Toichi Matsui a créé le poison parfait : efficace en 24h, infaillible... et indétectable ! Il parcours dorénavant la ville en injectant le poison à des inconnus, et observe leurs dernières heures. Mais une détective, Naomi Sasamoto, est sur sa piste...
L'avis : le petit thriller fantastique de la saison qui n'aura sans doute pas un gros budget, mais sûrement quelques bonnes idées !
> A partir du 4 octobre à 23h58
   
Vendredi  
   

SarutobiSansei

Sarutobi Sansei / 猿飛三世 (NHK BS Premium)
L'histoire : un dorama historique dans lequel Sarutobi tente de protéger la fille de son seigneur.
L'avis : vous me réveillerez quand ce sera fini. Et alors là, non, la présence d'Asami Mitsukawa ne suffira pas à me faire... regard... bon peut-être juste le pilote, s'il est sous-titré.
> A partir du 12 octobre à 20h
   

OokuTanjou

- Ooku ~Tanjou / 大奥 ~誕生 (TBS)
L'histoire : une épidémie cause la mort de tant d'hommes, qu'ils ne représentent désormais plus qu'un quart de la population japonaise. En conséquence, les femmes ont désormais le pouvoir, et une jeune fille devient la première shogun de sexe féminin de l'histoire.
L'avis : apparemment, rien à voir avec Ooku qui a tenu 5 saisons sur Fuji TV. Mais j'aime bien le concept de revisiter l'Histoire comme ça. Et ça me rappelle un peu l'esprit d'Onna Nobunaga.
> A partir du 12 octobre à 22h
   

TokumeiTantei

- Tokumei Tantei / 匿名探偵 (TV Asahi)
L'histoire : un privé vit dans son bureau, ne prend que les affaires des femmes séduisantes et écoute du jazz en buvant du bourbon... La série suit les enquêtes de ce mystérieux détective sans nom.
L'avis : retour dans les bon vieux polars noirs avec cette série intrigante...
> A partir du 12 octobre à 23h15
   

YuushaYoshihikotoAkuryounoKagi

- Yuusha Yoshihiko to Akuryou no Kagi / 勇者ヨシヒコと悪霊の鍵 (TV Tokyo)
L'histoire : cent ans après leur première aventure (mais sans avoir pris une ride, les héros de Yuusha Yoshihiko to Maou no Shiro reprennent du service...
L'avis : allez, tous avec moi : ouaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaais ! \o/
> A partir du 12 octobre à 00h12
   

Samedi

 
   

Dorama-NoPhoto

- Jikken Keiji Totori / 実験刑事トトリ (NHK)
L'histoire : les enquêtes d'un chercheur spécialisé dans les animaux qui s'est reconverti dans la police et qui fait équipe avec un petit jeune à l'esprit excessivement logique et rigoureux.
L'avis : je passe. Même pour 5 épisodes seulement, c'est même pas la peine d'y penser.
> A partir du 3 novembre à 21h
   

Akumuchan

Akumu-chan / 悪夢ちゃん (NTV)
L'histoire : une prof capable de contrôle ses rêves fait la rencontre d'une nouvelle élève, dont les rêves sont capables de prédire le futur. Pourront-elles sauver le monde ? Le neurologue qui veut dévoiler au grand jour le don de cette étudiante pourra-t-il être arrêté à temps même s'il est très séduisant ?
L'avis : oh my God qu'est-ce que c'est que ça ?! Et avec Gackt, en plus ? Il y a écrit "danger" partout sur ce dorama.
> A partir du 13 octobre à 21h
   

Tsugunai

- Tsugunai / 償い (NHK BS Premium)
L'histoire : marié par intérêt professionnel à la fille de son patron, un chirurgien perd, quasiment du jour au lendemain, son fils puis sa femme, qu'il n'a jamais vraiment aimés. Il finit SDF mais rencontre alors une jeune fille qu'il avait aidée voilà 12 ans. Mais alors qu'il commence à ressentir, pour la première fois, un sentiment de paternité, il découvre qu'il ignore bien des choses sur elle...
L'avis : ça se passe où pour supplier les gens pour des sous-titres ?
> A partir du 17 novembre à 22h
   

KoukouNyuushi

- Koukou Nyuushi/ 高校入試 (NTV)
L'histoire : un dorama suivant la journée précédant un examen d'entrée au lycée (le juken)... alors que l'examen d'un lycée important semble sur le point d'être perturbé par des évènements étranges.
L'avis : un thriller original qui apporte, à n'en pas douter, un vent de fraîcheur dans les éternelles séries en milieu scolaire.
> A partir du 6 octobre à 23h10
   

Dorama-NoPhoto

- Tefutefuso he Youkoso / ? (NHK BS Premium)
L'histoire : en répondant à une annonce alléchante, trois inconnus emménagent en colocation dans un appartement... ignorant qu'il est déjà occupé. Par des fantômes.
L'avis : apparemment une version fantastique de l'auberge espagnole, puisque vivants et plus-trop-vivants devraient créer des liens.
> A partir du 27 octobre à 23h15

   

Piece

- Piece / Piece (NHK BS Premium)
L'histoire : il y a trois ans, deux lycéens étaient brièvement sortis ensemble, mais leur immaturité avait conduit leur relation à s'éteindre aussi vite qu'elle avait commencé. La mort d'une de leur ancienne camarade de classe les pousse à se rencontrer à nouveau. Aujourd'hui à l'université, ils ont changé et, peut-être, s'ils arrivent à composer le puzzle de leurs relations amoureuses, ont-il encore une chance ?
L'avis : j'aime bien cette idée de revenir sur les amours adolescents, c'est doux-amer comme concept, mais pour autant je ne me vois pas suivre une romance, même un originale.
> A partir du 6 octobre à 00h55

   
Dimanche  
   

MONSTERS

- MONSTERS / MONSTERS (TBS)
L'histoire : deux partenaires que tout oppose font équipe. Le plus jeune des deux est chargé de surveiller son collègue, soupçonné d'entretenir des relations avec des criminels, lui permettant d'avoir le plus gros taux de résolution de la police.
L'avis : le dimanche, c'est poularde.
> A partir 21 octobre à 21h
   

TOKYOAirport

- TOKYO Airport / TOKYOエアポート (Fuji TV)
L'histoire : le quotidien d'une jeune femme qui rejoint le personnel d'une tour de contrôle.
L'avis : bah oui, hôtesse de l'air, c'était déjà pris. A part ça je pense que je réagirai mieux si la série était un vrai ensemble drama, donc on avisera après le pilote, ok ?
> A partir du 14 octobre à 21h
   

SokowoNantoka

Soko wo Nantoka / そこをなんとか (NHK BS Premium)
L'histoire : après avoir été hôtesse dans un club pour payer ses études, une jeune femme devient avocate mais ne trouve de poste que dans un petit cabinet qui la paye une misère. A-t-elle sacrifié son confort pour aider les autres ?
L'avis : c'est intéressant cette remise en question des choix professionnels altruistes. Je me demande quelle place ça prendra dans la série, par opposition à un legal drama classique ?
> A partir du 21 octobre à 22h
   

HitoriShizuka

Hitori Shizuka / ヒトリシズカ (WOWOW)
L'histoire : alors qu'ils enquêtent sur cinq meurtres différents, les policiers rencontrent une jeune femme qui pourrait avoir un lien avec leur affaire... et leur permettre de lever le voile sur le secret qui se cache derrière ces crimes.
L'avis : eh bah, WOWOW ? Ptite forme ? On nous flanque une affaire policière, comme ça ? Bah je suis déçue, tiens.
> A partir du 21 octobre à 22h

Outre ces séries, le biopic historique Makete, Katsu achèvera sa diffusion entamée sur la fin de la saison estivale. Ce sera aussi pour le jidaigeki Taira no Kiyomori le dernier trimestre de diffusion, comme c'est la tradition.

Avant de passer à mes prévisions pour la saison (qui comme on le sait tous on tendance à être suivies d'effets de façon, hm, assez variable), notons quand même que, si les policiers sont indéboulonnables des grilles nippones, il y a cette saison un nombre vraiment non-négligeable de personnages que se retrouvent sans emploi et/ou SDF. Signe des temps, je suppose, mais ça ne m'avait pas autant frappée les saisons précédentes, là c'est une véritable épidémie. Quand on a une vue d'ensemble comme ça, je trouve que c'est frappant... et un peu dérangeant quand on voit l'usage qui en sera fait par certains dorama (si on se fie à leur pitch).
En tous cas, "perdre son job alors qu'on n'a rien fait de mal" est devenu le "mourir d'une maladie incurable", c'est clair, et de nombreux drames-dramatiques-qui-font-pleurer comptent bien le souligner. Mais quel que soit le traitement, c'est visiblement le sujet de société qui va rythmer l'automne. Au point que c'est même honteux que WOWOW ait laissé passé la "tendance".

Mais il est évident que WOWOW a d'autres chats à fouetter cette saison. L'une des séries qui pique le plus ma curiosité est en effet Double Face, un thriller inspiré par le film Internal Affairs et qui va donc mettre TBS en cheville avec WOWOW. De mémoire de téléphage, on n'avait jamais vu ça : une série dont un personnage soit exploité sur une chaîne nationale, et un autre personnage sur une chaîne du câble. Espérons que le traitement sera à la mesure des ambitions des deux chaînes, qui nous offrent un intéressant partenariat ; ce sera donc TBS qui donnera le coup d'envoi, et WOWOW, dans un autre créneau, reprendra le flambeau à partir de la deuxième semaine de diffusion. Vraiment une initiative intéressante. Les audiences seront peut-être, une fois n'est pas coutume, à surveiller, histoire de voir si les résultats sont incitatifs pour une chaîne historique comme TBS. En dépit de cela, le pitch de Double Face m'inspire peu... et la photo promotionnelle à peine plus.

DoubleFace-580

A part ça, on a une saison plutôt intéressante, où de nombreuses séries donnent de l'appétit. A commencer, évidemment, par Yuusha Yoshihiko to Akuryou no Kagi, suite de Yuusha Yoshihiko to Maou no Shiro, certainement l'une des meilleures comédies de 2011 en dépit de son budget de toute évidence rachitique. On se prépare de sérieux fou-rires cet automne !
Parmi les dorama que je goûterai avec plaisir, on trouve Osozaki no Himawari et Tsugunai (même si, ne nous mentons pas, le second a moins de chance d'être sous-titré), Going My Home qui peut se révéler soit très bon, soit très pas du tout, Single Mothers, Resident (mais pas du tout Doctor X), et enfin Kekkon Shinai et TOKYO Airport si le pilote est concluant. Doku peut également faire son petit effet si on a de la chance. Dans le genre thriller, Koukou Nyuushi a aussi piqué ma curiosité. Une série dont par contre je peux vous dire, avec la plus grande certitude, qu'il est hors de question que j'y touche, est Akumu-chan.
Et puis il sera difficile de résister à la tentation de jeter un oeil à PRICELESS...

OK, maintenant c'est à vous : qu'est-ce qui vous fait de l'oeil dans la grille de cet automne ?

20 août 2012

Destination Russie

SemaineRusse

Il y a des pays qui, pour la téléphage curieuse que je suis, sont étrangement faciles d'accès. Tenez : je ne parle pas un mot d'espagnol, mais rien n'est plus facile que de savoir ce qui se passe sur les télévisions de nos voisins du Sud. Vous allez me dire : il y a la question de la proximité géographique ; admettons que ce soit le cas. Comment expliquer alors que ce ne soit pas le cas de l'Italie, qui me reste encore bien mystérieuse, de façon générale, en termes de fonctionnement, de grilles, comme de séries elles-mêmes ?
Parfois je m'aperçois que je n'ai rien lu sur un pays pendant des mois, et je me dis que ce n'est pas normal que je sois capable de lister avec précision les séries australiennes ou japonaises actuellement à l'antenne, mais que je ne sois pas au fait d'un seul évènement télévisuel au Maroc ou au Vénézuéla.
Ou en Russie.

Les raisons qui font que tous les pays ne sont pas égaux sont multiples, et ne sont pas nécessairement à mettre au compte de la barrière linguistique.
Mais ce problème est réel et l'accès aux séries russes est, déjà, au départ, limité par la rareté des sous-titres anglophones ou francophones.

Il y a d'abord, ne nous mentons pas, une part d'inclination personnelle : la [mauvaise] réputation des séries russes n'est pas toujours usurpée, et quelques mauvaises expériences ont tôt fait de sceller le destin téléphagique de quelques contrées dans nos esprits. Lorsque j'avais entamé mon tour du monde, pendant l'été 2010, à raison d'un pays par semaine, il y avait eu énormément de bonnes surprises... et quelques rares exceptions franchement négatives. La Russie en avait fait partie. Il m'est très difficile d'encourager qui que ce soit à se lancer dans les productions de ce pays, quand moi-même, souffrant pourtant moins de la barrière de la langue qu'avec, disons, l'hébreu ou le portugais, j'y vais à reculons.

Et puis il y a un véritable problème de sources. A l'instar de nombreux pays de langue arabe, par exemple, la Russie garde jalousement ses trésors pour elle. Là où on lit régulièrement des annonces de co-productions internationales, de mises sur le marché de nouveaux formats, ou tout simplement de communiqués sur une nouvelle production, la télévision russe reste énormement dans son entre-soi, et permet assez peu aux intervenants extérieurs de trouver une porte d'entrée, au moins pour se renseigner, si ce n'est pour tenter de la regarder. La seule solution qui existe à l'heure actuelle est de taper, un peu au pif, dans les très, très nombreux sites et forums de cagoulage russes, qui permettent d'accéder de façon brute à des épisodes très facilement. Le problème c'est que, même quand on réussit à éviter les liens, majoritaires, qui concernent la télévision américaine, on ne tombe pas forcément sur des séries d'une folle qualité, et les chances de tomber sur un remake sont élevées (on a d'ailleurs pu en évoquer de nouveaux il y a quelques jours dans notre dernier world tour en date). Et surtout, pour se renseigner en amont sur la mise en chantier de ces séries, sur leur renouvellement, ou plus simplement sur la façon dont les chaînes fonctionnent, c'est encore la galère.

Ca changera peut-être. On vit une époque où les marchés télévisuels vont vers la perméabilité, après tout... Mais pour l'instant, en-dehors des sites de téléchargement ou de ceux qui parlent uniquement de télévision américaine (un grand fléau quand on cherche des sites étrangers sur les séries, soit dit en passant), pas facile-facile.

En bref, tout cela renvoie de la télévision russe une image assez peu reluisante. Entre les remakes un peu pourris, les séries faciles à dénicher mais n'appartenant pas forcément au haut du panier, et le mutisme général de la télévision russe, il n'est pas facile d'en saisir ni les bons côtés, ni tout simplement la réalité, dans une vue d'ensemble.

Alors cette semaine, vous et moi, on va essayer d'avancer un peu sur le sujet. Je vous invite à une semaine entière consacrée à la télévision russe, à compter d'aujourd'hui ! Je suis sûre qu'on va découvrir plein de choses, tous ensemble, qu'on va apprendre des informations précieuses sur les séries russes, et qu'on va s'ouvrir un peu plus à la possibilité que tout n'y est pas nécessairement peu reluisant.

Pour être tout-à-fait honnête, les mêmes raisons qui m'ont poussée à lancer cette semaine russe sont les raisons qui m'ont fait la redouter. Pour moi c'est un mini-challenge, l'air de rien, parce que je n'étais pas sûre d'avoir quelque chose à en dire pendant 7 jours.
Et puis j'ai commencé à y réfléchir en mettant mes a priori de côté, et j'ai réalisé que j'en avais beaucoup. Cela a confirmé l'utilité de passer cette semaine téléphagique en Russie !

Tenez, j'ai l'impression de ne rien avoir vu de la télévision russe, mais c'est faux !
Rien qu'à l'occasion de mon premier post sur la Russie, en 2010, j'avais déjà testé plusieurs pilotes ! Et depuis, j'en ai vu quelques autres encore, et il m'est même arrivé d'en parler ici. Pourquoi suis-je si négative ?

Par exemple, j'ai déjà pu évoquer (je le vois à mes tags) la série Shkola. Cette série, dont le titre se traduit tout simplement par "école", est tournée à la façon d'un faux-documentaire dans un lycée (spectateurs de M6, vous avez assisté à quelque chose de similaire avec Le Lycée), mais elle dépeint une réalité qui, pour de nombreuses associations religieuses ou de parents, était exagérée, voire outrageuse.
Le comportement de certains personnages été l'objet de nombreuses réactions, notamment sur le plan de la violence décrite, et pire encore, la promiscuité sexuelle dépeinte dans la série relevait du scandaleux. A la télévision russe, pour autant que je sache, on n'avais jamais montré des adolescents comme ça, et on ne leur avait pas parlé comme ça non plus. Pas sûre que depuis on l'ait refait, d'ailleurs.
D'une durée de seulement une saison (sa créatrice et réalisatrice estimant que tout avait été dit), Shkola parvient pourtant, à plus forte raison pour le téléphage français, à saisir quelque chose d'universel et de tangible sur la réalité de l'adolescence et ses recherches d'excès, loin de l'univers romancé qui est dépeint de dans nombreuses séries que nous connaissons, toutes origines confondues.
Il y a pourtant, en dépit de la bonne distribution de Shkola (le cast est ici, comme souvent dans ce genre d'expérimentations, primordial), quelques séquences du pilote qui rappellent plutôt les travers de la télé réalité ; vous pouvez d'ailleurs voir par vous-mêmes, dans les deux bande-annonces ci-dessous, que tous les personnages ne sont pas égaux devant l'intention de réalisme qu'avance la série.
Mais en dépit de sa forme un peu brute, Shkola parvient, sans peine, à se hisser au niveau des productions adolescentes qui méritent le coup d'oeil. Accessoirement, la seconde bande-annonce devrait aussi vous rappeler quelque chose de la série estonienne Klass: Elu Pärast qu'on a déjà pu évoquer.

C'est la preuve que la Russie peut dont produire des séries adolescentes qui ne sont pas toutes dans la même veine que Zakrytaia Shkola, adaptation russe de la série espagnole El Internado, et qui remporte un fort succès actuellement. Lancée en avril 2011, la version russe en est aujourd'hui à sa 4e saison sur STS ! Mais évidemment, ce ne sont ni les mêmes recettes, ni le même objectif... et là on retombe dans les clichés habituels.

C'est du côté des comédies, on l'a déjà évoqué à plusieurs reprises, que se trouve probablement l'un des plus gros boulets de la télévision russe : Maia Prekrasnaia Niania, Kak ia Vstretil Vashu Mamu et autres Svetofor, toutes déjà évoquées dans ces colonnes (il suffit de suivre les tags), sont quelques adaptations parmi tant d'autres qui nous rappellent que depuis un peu moins d'une décennie, la Russie s'est découvert une vocation de papier-calque.
Pourtant, des séries inédites comme Vosmidesiatye , au pilote duquel j'avais consacré tout un post plus tôt cette année, ou Interny, sont aussi là pour nous rappeler que la créativité n'est pas tout-à-fait morte du côté des comédies russes, même si elle semble parfois vivre sous respirateur.
De toute évidence, Interny est inspirée par Scrubs, mais elle n'en est pas une adaptation littérale, loin de là. Au lieu de prendre pour héros l'un des internes, la série s'est visiblement enthousiasmée pour le personnage le plus cynique du lot (son Dr Cox s'appelle le Dr Bykov), prenant un malin plaisir à le voir torturer les 4 internes qu'il compte dans son service. Les gags sont parfois un peu moins subtils (l'avantage c'est que même avec mon russe au rabais, je les comprends !) mais le pilote dégage sa propre énergie. Peut-être qu'Interny est aussi, sans forcément le savoir, une lointaine cousine de Childrens Hospital, finalement. Qui plus est, avec cette série, la chaîne TNT a fait l'effort, statistiquement et surtout qualitativement rare à la télévision russe, de commander une comédie en single camera, et rien que cette initiative mérite le coup d'oeil, tant le procédé reste mal maîtrisé en général (il suffit pour s'en convaincre d'avoir jeté un oeil à la série douannière Pristavy).

On en parle peu, y compris ici, mais la Russie a aussi un contingent impressionant de soaps et telenovelas, comme Obroutchalnoie Kolcho, ou Serdce Marii.
De la première, je vous ai déjà brièvement parlé à l'occasion des TEFI, mais de Serdce Marii, encore jamais apparemment. Diffusée à l'automne 2011, la série commence par nous montrer deux femmes : l'une, Anna, souffre terriblement de ce qu'on prendra être une crise cardiaque, l'autre, Marie, vient d'avoir un accident. Chacune est accompagnée par son mari à l'hôpital et, curieusement, on ne saisit pas immédiatement le lien qui sera fait entre les deux, alors que c'est aussi évident que la trame scénaristique d'un scénario de Lifetime. Le pilote va ainsi assister sur les douleurs de la première, et l'inquiétude de son entourage. Tandis que la seconde, dont le pronostic vital est engagé, sera finalement à l'écran de manière uniquement détournée. En effet, pendant qu'il s'inquiète, son mari Matvei se perd dans leurs souvenirs communs... mais quand la deuxième femme décède, devinez à qui va son coeur ?
En dépit des clichés que cela représente, Serdce Marii (littéralement, "le coeur de Marie", mais c'est aussi une référence biblique) parvient, avec son premier épisode, à tout de suite dépeindre de façon très tendre la relation qu'a Matvei avec Marie ; cette dernière est un personnage d'un grand naturel (en particulier sachant qu'on est dans une telenovela) qui respire la joie de vivre, expansif et drôle. Anna, de son côté, sans doute de par la maladie un peu aussi, est un peu plus discrète, son petit visage masquant une souffrance dont elle semble s'excuser... Evidemment, la greffe de coeur aura un sens très symbolique : comme souvent dans les fictions parlant de ce sujet, on aime suggérer que l'organe est porteur de tout ou partie de la personnalité du défunt. Et tandis qu'Anna s'éloigne de celui qui l'aime et qui l'a accompagnée dans ses heures les plus difficiles, elle tombe progressivement amoureuse de Mavei, rencontré par hasard, et voit son propre comportement changer. Mais est-ce la greffe, ou le greffon, qui en est la cause ?
Le plus surprenant, c'est probablement de constater le soin apporté, côté réalisation, casting, et production values en général, à une telenovela telle que Serdce Marii. C'est, contre toute attente, le genre de fiction qui fait envie quand il s'agit de fiction russe, parce que cela se rapproche assez près de nos standards, à nous qui sommes habitués aux séries américaines, notamment. Quoi qu'on pense du sujet, Serdce Marii a les qualités d'une production solide.

Et puis, pour finir, il y a déjà eu des surprises moins conventionnelles, comme la série russe de la franchise Law & Order, intitulée Zakon i Porjadok: Odel Operativny Rasledovany, supervisée à son lancement par nul autre que Dick Wolf ; ou plus atypique encore, la série Tcherkizona. Des séries uniques en leur genre sur le territoire russe. On abordera l'une et l'autre au cours de cette semaine, d'ailleurs, avec quelques autres, à l'instar de Nebesniy Soud.

Des séries que j'ai (parfois) évoquées, mais rarement approfondies dans ces colonnes. Une erreur qui sera partiellement réparée cette semaine, même si on n'aura pas le temps de parler de tout le monde. Voyez : finalement, cette semaine russe va à peine suffire !
Maintenant vous comprenez mieux pourquoi pendant ces 7 jours, je vous emmène avec moi, il y a beaucoup à faire. Et j'en suis sûre : on va certainement avoir des surprises !

13 juillet 2013

Ciel, mon amant philippin !

Quand on essaye de s'intéresser à la télévision philippine, une chose apparait comme évidente : la fiction philippine a beaucoup de boulot à faire.
Tout saute aux yeux dés la première minute de visionnage, quelle que soit la série tentée : il n'y a pas de budget, la direction d'acteurs laisse à désirer, les acteurs eux-mêmes sont très souvent plus beaux que bons, le scénario ne brille pas par sa finesse... La plupart de ces séries sont tournées au kilomètre et dans des conditions marathoniennes, ce qui n'arrange rien à ces problèmes. Ou, selon votre point de vue, les exploite sans se soucier des conséquences.
Et pourtant, la télévision philippine, si j'ai du mal à la regarder pour les raisons évoquées plus haut, en plus de la barrière de la langue (DES langues !), j'ai en revanche une tendresse toute particulière pour elle, et j'aime garder un oeil sur son actualité. Aujourd'hui, je vais vous donner un exemple du pourquoi...

Quelques rappels sur la télévision philippine, d'abord.
La "Pinoy TV", c'est avant tout le règne de la teleserye, un format qui emprunte plutôt aux codes de la telenovela (d'ailleurs lors des récompenses internationales, ce sont systématiquement dans cette catégorie que concourent les séries philippines). Ainsi, la teleserye est profondément feuilletonnante, diffusée généralement en quotidienne (en journée, ou en primetime c'est-à-dire entre 19h et 21h30), et à destination d'un public essentiellement féminin (et/ou jeune). Elle fonctionne aussi généralement sur le principe d'une saison unique, sauf inévitables exceptions qui confirment la règle. La différence essentielle avec la telenovela réside dans le fait que la teleserye ne fonctionne pas sur le principe d'un nombre d'épisodes rigidement prévus à l'avance ; un peu comme les soaps indiens, il s'agit plus de raconter une histoire aussi longtemps qu'on le souhaite et que les audiences le permettent ; une teleserye peut ainsi avoir quelques dizaines d'épisodes... ou plus d'un millier. Les annulations ne sont d'ailleurs pas rares, et les networks ne se privent pas, au besoin, de supprimer une série après quelques semaines de diffusion.
La télévision philippine, pour ces raisons, ne connaît pas de "saisons" : les séries commencent quand la précédente a fini dans la case horaire, et puis c'est tout ; un peu comme cela se passe en Corée du Sud, par exemple.

Ce sont deux grands networks privés qui se taillent la part du lion dans le panorama de la fiction philippine : ABS-CBN d'une part, et son concurrent direct d'autre part, GMA Network. Historiquement, c'est ABS-CBN qui est le premier network a avoir lancé une teleserye : il s'agissait de Hiwaga sa Bahay na Bato en 1963 ; à l'époque, cependant, on n'utilisait pas encore le terme de teleserye, qui est apparu au début des années 2000 mais est utilisé rétroactivement pour toutes les séries du genre.
Les deux networks sont très chers au coeur des spectateurs philippins, au point que chacun a son petit surnom affectueux : ABS-CBN est le "Kapamilya network" (le network de la famille), et GMA est le "Kapuso network" (le network du coeur) ; le matériel promotionnel des deux networks utilise très régulièrement ces surnoms pour parler des programmes ou de l'actualité des networks, et lesdits surnoms ont été totalement adoptés par la population.
Les colosses se livrent une bataille sans merci, qui passe par quelques stratégies assez uniques au monde de nos jours. ABS-CBN et GMA fonctionnent par exemple essentiellement sur le principe de blocs ; un peu comme la Trilogie du samedi pour M6 (je vous parle d'un temps...), il s'agit de créer une marque : les séries passeront dans cette case se suivront, mais la marque restera. Quasiment tous les blocs dédié aux teleserye sont concernés par ce phénomène ; on peut par exemple citer Telebabad, sur GMA, qui est le bloc fermant le primetime en semaine.

Mais l'exemple le plus frappant des méthodes philippines un peu à part, est la façon dont les deux networks recrutent leurs talents : il y a d'une part les acteurs Kapamilya, et d'autre part les acteurs Kapuso, ET ON NE SE MELANGE PAS ! Un acteur signe en effet un contrat d'exclusivité avec un network, qui l'engage pour une durée donnée à être managé par la branche "agence de management" de la chaîne... c'est tellement plus facile de produire des fictions quand les personnes qui commandent les séries sont les mêmes qui prennent les décisions pour les acteurs ! Ainsi étiquetés, sinon à vie, au moins pour plusieurs années, les acteurs font partie de l'identité du network ; leur visage est déjà une façon de promouvoir la chaîne, et d'ailleurs le network ne s'en prive pas, faisant aussi de ses cohortes de jeunes acteurs des égéries publicitaires, des présentateurs d'émissions, des ambassadeurs à des évènements, et ainsi de suite. La conséquence, c'est qu'évidemment, les échanges entre networks sont rarissimes : un acteur peut changer de network à la fin de son contrat, mais c'est la seule façon pour un acteur de figurer dans une série de la concurrence, car pendant la durée du contrat, c'est absolument hors de question. Les séries des deux networks recyclent donc indéfiniment les mêmes visages...
Enfin, "indéfiniment", c'est une façon de parler, car si les acteurs les plus populaires n'ont aucun mal à être castés dans le prochain projet de la chaîne (pourquoi tuer la poule aux oeufs d'or ?), les autres disparaissent, remplacés par les arrivages fréquents de chair fraîche. Qui plus est, la télévision philippine étant friande de gens très beaux et très jeunes (...et très refaits, diront les mauvaises langues), la popularité d'un acteur est forcément assez éphémère. Les networks fabriquent donc régulièrement de nouvelles stars, histoire d'entretenir le système.
Une mécanique bien rôdée qui se double d'une industrie privilégiant la production in-house (même s'il existe également des sociétés de production indépendantes des networks), rendant les choses encore plus faciles à gérer pour les networks.

A noter que la télévision philippine n'est pas uniquement constituée de teleserye ; il existe également des séries diffusées de façon hebdomadaire, les serials, au nombre d'épisodes prévus à l'avance et dépassant rarement une saison, ainsi que des formats anthologiques, très appréciés. La structure des anthologies est in fine à rapprocher des "créneaux-marques" que j'évoquais plus tôt, permettant de mettre l'accent sur l'identité du bloc (et à travers lui, du network) plutôt que sur la série elle-même.
L'une des séries anthologiques les plus populaires des Philippines est ainsi Wansapanataym (lisez-le à voix haute ; félicitations, vous parlez le Philippine English), créée en 1997, annulée et ressucitée plusieurs fois selon les besoins du network, et permettant de diffuser des histoires fantastiques le weekend en primetime ; les épisodes durent 45 minutes chacun, ne présentent par définition aucune forme de continuité, et permettent à ABS-CBN qui diffuse l'anthologie de tester des concepts et/ou des acteurs. En cas de flemmingite aigüe, pas de problème : Wansapanataym se propose aussi de diffuser des épisodes qui sont, tenez-vous bien, des remakes d'épisodes plus anciens ; on reprend les mêmes scénarios, et on recommence avec de nouveaux acteurs à quelques années d'écart !
Mon Dieu, les networks ont vraiment la belle vie aux Philippines...

Cependant, qu'on ne s'y trompe pas : le produit-phare de la Pinoy TV est, et reste, la teleserye, son format le plus populaire... et donc le plus lucratif.
D'autant plus lucratif que, comme je le disais en introduction, les exigences de production, d'écriture ou de jeu sont minimes. Mais, et c'est ce dont je voulais vous parler aujourd'hui, ce que la télévision philippine n'a pas nécessairement (ou pas du tout, selon votre niveau de tolérance) dans ces domaines, elle le compense en ayant des idées. Plein d'idées. Farfelues, parfois ! Bon ok, très souvent. Mais c'est précisément ce qui fait son charme.

Ainsi, la teleserye a vu naître un sous-genre, la fantaserye et la telefantasya. Aaah, oui : c'est un seul sous-genre, mais il y a deux noms ; vous commencez à comprendre que les deux networks dominants ne partagent RIEN aux Philippines, même pas les noms des genres de leurs fictions ! Fantaserye et telefantasya désignent la même chose, mais selon qu'on parle respectivement d'ABS-CBS ou de GMA, on emploiera l'un ou l'autre.
Vous l'aurez deviné, les deux termes désignent des séries fantastiques... un domaine dans lequel les networks se sont montrés particulièrement prolifiques ces derniers temps ! ABS-CBN a une fois de plus lancé les hostilités, en février 2004, avec Marina, suivie de près par GMA en août de la même année, avec Mulawin.
Ces deux séries posent les bases de ce que seront bien souvent les séries fantastiques philippines ; ainsi, Marina est l'histoire d'une sirène née de parents parfaitement humains, mais maudite pour une raison obscure dont elle n'est absolument pas reponsable, et qui se retrouve donc avec la poids d'une différence avec le reste de ses proches... écailleuse, dirons-nous. Mulawin de son côté s'intéresse à des êtres dotés de pouvoirs surnaturels (et d'ailes) qui s'opposent dans un combat épique dont les mortels sont l'enjeu, avec d'un côté, les "gentils", de l'autre, les "méchants", et au milieu, des romances impossibles ou des trahisons par des membres de la famille histoire de rendre le tout plus tragique.
Depuis lors, plusieurs dizaines de "telefantaserye", si vous me pardonnez ce mot-valise, ont vu le jour en moins d'une décennie, sur des sujets toujours plus étranges, avec toutes sortes de créatures mythologiques improbables, mais reprenant soit la structure de la créature surnaturelle qui doit surmonter sa différence, soit celle de l'affrontement du bien contre le mal pour protéger les humains. Vous vous rappelez peut-être que je vous ai parlé de la série Mutya il y a quelques temps, eh bien voilà, vous avez tout compris. Sinon il y a toujours les tags... Et à l'opposé du spectre, il y avait Ilumina, que j'avais évoquée sur Twitter. Voilà pour la télévision fantastique aux Philippines.

A cela faut-il encore ajouter un courant plus récent, les epicserye, qui sont des séries d'action héroïques (parfois mêlées de fantastique) se déroulant dans un passé réel ou fantasmé, un peu dans le genre de ce qu'on a pu connaître avec Hercule ou Xena. On y suit un héros ou une héroïne qui va devoir traverser de nombreuses embûches, livrer de nombreuses batailles, et se lancer dans un parcours initiatique. Le genre a permis aux séries fantastiques de prendre un nouveau souffle, car contrairement à la majorité des pays de la planète, les Philippines n'avaient quasiment pas de fictions en costumes.

La chose est entendue : ce que les séries philippines n'ont pas en... en tout à vrai dire, eh bien, elles compensent avec des idées.
Par exemple vous vous rappelez peut-être de cette news que j'avais écrite à l'époque où je travaillais sur SeriesLive, mentionnant le lancement de Budoy!, une série mettant en scène un handicapé mental abandonné par sa famille honteuse de son handicap ? Tout ça dans un bloc ultra-populaire de l'access primetime... Eh bien voilà, Mesdames et Messieurs, ce qu'est la télévision philippine : le goût de faire des choses atypiques et de tenter des concepts étranges ou risqués. Et de ne pas le faire en cachette, quelque part en septième partie de soirée ou en crypté, mais bien dans les blocs les plus populaires de deux plus gros networks.
On les applaudit sans retenue : les séries Pinoy méritent des points pour l'effort.

...Ce qui m'amène à mon sujet du jour. J'ai parfois des sujets du jour qui font poupée russe, que voulez-vous.
Car aujourd'hui, je voulais vous parler de la dernière idée pas piquée des hannetons trouvée par la télévision philippine, plus précisément par GMA Network. Le mois dernier, le Kapuso network a en effet lancé My Husband's Lover, une teleserye qui repose sur un postulat osé : raconter l'histoire d'une femme, de son mari... et de l'amant de celui-ci. Dans un pays où, par exemple, l'Islam est la religion monothéiste la plus ancrée historiquement, et où plus généralement, les moeurs sont encore très conservateurs, il fallait le faire.

MyHusbandsLover

My Husband's Lover commence son pilote, diffusé le 10 juin dernier, sur un mariage pluvieux se déroulant en 2003. Ce n'est pas vraiment un mariage heureux : Lally, la promise, n'est pas extatique, elle traverse l'allée le regard triste (voire craintif quand il croise celui de sa future belle-mère) et le pas hésitant. Tout cela s'explique par bien des flashbacks sur son enfance malheureuse, forcément malheureuse (dont je vous épargne les détails), remontant jusqu'en 1992, mais trouvant une conclusion heureuse lorsque Lally fait la connaissance en 2002, pendant ses études, du charmant Vincent, fils de bonne famille, drôle, charmant, ai-je mentionné charmant ? Bref, le bout du tunnel. Sauf qu'avant même d'avoir rencontré la famille du charmant Vincent, Lally et lui passent une folle nuit de passion, elle tombe enceinte, et Vincent décide de l'épouser. Du coup forcément, les noces manquent un peu d'enthousiasme...
Tout cela semblerait tristement classique comme série, sauf que Vincent est bisexuel, et que l'amour de sa vie, Eric, reparaît dans sa vie 10 ans après son mariage avec Lally.

Le pilote de My Husband's Lover ne va, à vrai dire, même pas aussi loin : en 49 minutes, nous allons surtout nous faire expliquer le background de Lally, ses rapports difficiles avec sa mère et sa petite soeur, sa rencontre en apparence idyllique avec Vincent, les premiers signes de la mésentente avec sa belle-mère... procédant à de nombreux voyages dans le passé, comme vous avez pu le constater (mais clairement datés, heureusement pour le spectateur !).
Dans tout cela, Vincent apparait comme un homme mystérieux et providentiel, un prince idéal, guère plus. Ce n'est que dans les épisodes suivants, dans lesquels Lally (mariée et, avec les années, mère de deux enfants) va découvrir que Vincent a renoué avec Eric, et que les choses vont devenir plus explicites, toutes proportions gardées évidemment.

My Husband's Lover aborde donc plusieurs sujets : les relations sexuelles avant le mariage (Lally se prenant dans le pilote une soufflante par sa mère parce qu'elle est tombée enceinte hors-mariage) ; les mariages contractés pour de mauvaises raisons et/ou dans la précipitation, qui font qu'on ne sait pas forcément avec qui on convole ; la vie "dans le placard" des homosexuels comme Vincent ; la vie "out" comme celle que mène Eric ; la trahison évidemment (classique du soap quel que soit le pays, admettons-le)... mais aussi, et c'est au moins aussi important, la bisexualité.
Car Vincent ne s'est pas marié avec Lally contre sa volonté, ou pour faire plaisir à qui que ce soit : il l'a mise enceinte. En fait, l'enjeu de la série repose précisément sur le fait que Vincent aime sincèrement Lally... Et la nuance est de taille, permettant d'apporter une certaine subtilité à l'intrigue et la position de chacun dans ce triangle amoureux atypique.

Dés le début, les spectateurs philippins ont accroché avec My Husband's Lover. Pour sa première soirée de diffusion, la série a pris la tête des audiences (devançant de TRES loin la série d'ABS-CBN diffusée en face, Apoy Sa Dagat, un drama beaucoup plus classique sur une femme amnésique qui se dédie entièrement à l'homme dont elle est tombée amoureuse après avoir perdu la mémoire), et à vrai dire, elle ne l'a plus lâchée depuis. My Husband's Lover est également devenu un trending topic sur Twitter aux Philippines pendant cette première soirée, et régulièrement depuis. Le 24e épisode de My Husband's Lover lui a même permis de devenir un trending topic mondial cette semaine, ce qui est une première pour une série Pinoy.

MyHusbandsLover-LoveHate

Pour My Husband's Lover, le défi n'est pourtant pas totalement surmonté. Ce serait trop facile. Au bout d'un mois de diffusion, la teleserye n'a toujours pas montré de baiser entre Vincent et Eric (c'est à ce prix qu'elle peut continuer à être diffusée en fin de primetime par GMA, à 21h30), par exemple. Elle est étroitement surveillée par certaines institutions, dont la Conférence des évêques catholiques des Philippines qui a encouragé les membres de ses paroisses à déposer des plaintes s'ils venaient à noter le moindre manquement aux règles de la Movie and Television Review and Classification Board (MTRCB), l'équivalent du CSA. Ce à quoi la MTRCB a répondu que si on lui indiquait une scène fautive en particulier, et uniquement à ce moment-là, elle entrerait en action.
Ce baiser qui ne vient pas est un vrai sujet qui fâche : quasiment chaque épisode voit Vincent et Eric en tête à tête, mais incapables de se donner une preuve d'affection. GMA, qui produit la série en in-house, a promis de ne pas franchir la ligne ; mais le réalisateur de la série, Dominic Zapata, a quant à lui affirmé que la MTRCB avait été sollicitée afin d'obternir une levée exceptionnelle et très officielle de l'interdiction, et indiqué que pour le moment, l'équipe de la série tentait de gagner la confiance de la MTRCB en faisant preuve de bonne volonté et de retenue. GMA comme Zapata sont en tous cas d'accord sur une chose : ils ne veulent ni fâcher ni les conservateurs, ni les associations LGBT ; ils ont donc une marge de manoeuvre très étroite.

My Husband's Lover a en tous cas le mérite, à travers son histoire (et ses mésaventures administratives), d'avoir soulevé des questions jusque là peu discutées dans les médias grand public aux Philippines ; la dernière occasion a été le coming-out de la chanteuse et actrice Charice Pempengco (vue dans Glee) en mai dernier, qui a annoncé publiquement être lesbienne. Le tournage de My Husband's Lover venait alors à peine de commencer.
Et en-dehors de la Conférence des évêques catholiques et de quelques autres groupes (généralement religieux), la conversation est finalement intelligente, et bien menée, ce qui a de quoi surprendre quand on est une spectatrice française qui a assisté aux débats sur l'ouverture du mariage aux couples homosexuels. Je vous mets au défi de googler My Husband's Lover et de trouver un seul article négatif, hors citation de la Conférence des évêques (et vous pouvez faire le test, beaucoup de sites Pinoy sont pour tout ou partie rédigés en anglais).

Ce sont toutes les questions sur l'homosexualité dans la société philippine qui semblent sortir d'un coup. My Husband's Lover est, dans ce contexte, félicitée pour la façon dont elle montre des personnages homosexuels éloignés de toute caricature (ni Vincent ni Eric ne sont efféminés, par exemple ; Vincent est notablement bisexuel, il a même fait un second enfant à sa femme après leurs noces, etc.), ce qui est unanimement reconnu comme étant une première à la télévision Pinoy. Qui plus est, le jeu y est plus nuancé que dans beaucoup d'autres teleserye ; un soin particulier a vraisemblablement été apporté par GMA à ce projet, développé pourtant seulement depuis janvier par sa créatrice Suzette Doctolero.
La diffusion de la série a donné l'occasion à un couple d'hommes, June Lana et Perci Intalan, d'annoncer publiquement leur intention de se marier lors d'un prochain séjour à New York, lançant ainsi, en toile de fond, la question de la reconnaissance des couples homosexuels ; June Lana est le directeur créatif de My Husband's Lover. Dans la presse, les rares célébrités ayant fait leur coming out s'expriment sur la série, affichent leur soutien, mais aussi discutent des thèmes abordés, du regard des proches, de la violence de l'homophobie (dans un épisode, un flashback explique comment Eric a dû surmonter une aggression homophobe dont il a été la victime), et ainsi de suite. Des tribunes sont publiées dans la presse par des spectateurs gay. Le dialogue s'engage dans les églises, les écoles, les entreprises, peut-on lire un peu partout. Dans tout cela, My Husband's Lover est une initiative qui a su soulever un sujet de société avec tact et intelligence. Et à faire des audiences du feu de Dieu dans la foulée.

En ce moment, la télévision philippine célèbre "60 ans de soap opera" depuis la diffusion de Hiwaga sa Bahay na Bato. GMA ne fait pas les choses à moitié avec ce projet ambitieux, qui soulève des questions inédites, mais le fait sans tomber dans la facilité de la polémique ; My Husband's Lover est la preuve que même si la fiction philippine a beaucoup de boulot à faire... elle a pourtant d'énormes qualités.

Et juste comme ça, j'éprouve encore un peu plus de tendresse pour cette télévision philippine qui, en dépit de ses problèmes de budget, d'écriture ou de jeu des acteurs, se donne vraiment du mal pour repousser les limites à sa façon. J'aurais presque envie d'en tirer des conclusions sur la fiction française, mais je n'aime pas tirer sur l'ambulance. Pas aujourd'hui en tous cas.
Le mot de la fin, je le laisse à l'acteur Gardo Verzosa, actuellement au générique de Mga Basang Sisiw, une autre série Kapuso diffusée à l'occasion des "60 ans du soap opera" Pinoy, et qui a déclaré dans une interview : "le network ne diffuserait pas la série s'il ne pensait pas que les spectateurs ont des choses à en apprendre".
Je crois qu'on a tous quelque chose à en apprendre.

6 janvier 2013

L'hiver est là (et tant mieux)

Eh oui, on est repartis pour une nouvelle saison nippone ! Ce que le temps passe vite, j'aurai à peine eu le temps de dire du mal de la précédente...! Comme toujours, ce récapitulatif, s'il se veut aussi complet que possible, peut éventuellement n'être pas totalement exhaustif, parce que, eh bien, bon, mon Japonais est un peu rouillé et toute cette sorte de choses. Pour autant, je crois que l'aperçu que je vous offre ce soir est quand même assez détaillé pour qu'on puisse tous se faire une idée de ce qui nous attend.

Le coup d'envoi de la saison hivernale a été donné il y a quelques heures (20h, heure locale, pour être précise), ainsi que c'est la tradition en ce mois de janvier, par le dorama annuel de la NHK, du nom de Yae no Sakura. Une cinquantaine d'épisodes sont prévus et espèrent bien être l'un des gros succès de 2013, puisque les jidaigeki de la NHK sont souvent les fictions qui forment les meilleures audiences de la chaîne publique, et parfois les meilleures audiences de la télévision japonaise, quand tout se passe vraiment bien.
Comme souvent, il s'agit d'un biopic romancé basé sur les incroyables actions d'une figure historique, en l'occurrence, une femme. Et vous allez voir que pendant un an, Yae no Sakura va rappeler les spectateurs nippons à beaucoup d'humilité...

Mais ne grillons pas les étapes, et repassons la grille japonaise du trimestre au peigne fin.

En quotidienne  
   

MomeruKadoniwaFukuKitaru

- Momeru Kado ni wa Fuku Kitaru / モメる門には福きたる (Fuji TV)
L'histoire : ou comment une apprentie avocate à la vie personnelle un peu brouillonne tente de faire ses premiers pas dans le métier, sous la tutelle d'une avocate de la vieille école avec laquelle elle ne s'entend pas.
L'avis : construite comme une buddy comedy entre deux femmes avocates, cette nouvelle série daytime ambitionne aussi d'être un procedural, et apparemment même une comédie romantique puisque l'héroïne commence le pilote en se réveillant dans le lit d'un homme marié.
> A partir du 7 janvier à 13h30
   
Lundi  
   

Hanchou-Saison6-300

- Hanchou / ハンチョウ (TBS) - saison 6
L'histoire : retour de la série policière Hanchou, alors que l'équipe de Tsuyoshi Azumi est promue au titre d'unité expérimentale afin de remuer un peu les méthodes figées du reste de la police métropolitaine.
L'avis : j'aime comment le pitch de la saison sert magnifiquement d'explication à son existence : faire du neuf avec du vieux, parce que c'est dans les vieux pots et toutes cette sorte de choses.
> A partir du 14 janvier à 20h
   

BibliaKoshodounoJikenTechou-300

- Biblia Koshodou no Jiken Techou / ビブリア古書堂の事件手帖 (Fuji TV)
L'histoire : dans une librairie spécialisée dans l'occasion, une jeune femme discrète mais experte en livres est capable de découvrir tous les secrets qui se cachent entre leurs pages...
L'avis : basée sur des romans (évidemment), cette petite série pourrait se présenter comme un procedural à l'ambiance un peu à part. A surveiller.
> A partir du 14 janvier à 21h
   

ShuudenBYEBYE-300

- Shuuden BYE BYE / 終電バイバイ (TBS)
L'histoire : un homme rate le dernier train et n'a aucun moyen de rentrer chez lui. En une nuit, il va faire diverses expériences extraordinaires de la vie nocturne autour de la gare...
L'avis : j'aimerais énormément ce pitch si le trailer ne laissait pas présager une comédie assez lourde.
> A partir du 14 janvier à 00h20
   
Mardi  
   

LASTHOPE-300

- LAST HOPE / ラストホープ (Fuji TV)
L'histoire : un médecin de génie, capable de diagnostiquer les gens mieux que personne et doté d'une empathie incroyable, est un excentrique un peu lunaire qui a un secret... dont il pourrait bien lui-même ignorer l'existence.
L'avis : c'est intéressant cette espèce de anti-Dr House-mais-pas-trop, on reconnaît bien là le talent des grandes chaînes nippones pour recycler des concepts sans en avoir l'air.
> A partir du 15 janvier à 21h
   
   

Saki-300

- Saki / サキ (Fuji TV)
L'histoire : derrière ses apparences d'infirmière modèle et attentionnée, Saki est une briseuse de ménage. Ses nouvelles cibles sont des hommes mariés très en vue...
L'avis : la série repose sur l'idée que Saki n'est pas un être vraiment bon ni mauvais (les hommes dont elle brise le couple considèrent même qu'elle n'est pas responsable de leur déchéance et sert juste de déclencheur), qui rappelle un peu une certaine Jackie, en plus pervers. J'aime déjà.
> A partir du 8 janvier à 22h
   

ItsukaHinoAtaruBashode-300

Itsuka Hi no Ataru Basho de / いつか陽のあたる場所で (NHK)
L'histoire : deux femmes qui se sont rencontrées en prison, une fois sorties, tentent de revenir à la vie civile avec l'espoir de faire du passé table rase.
L'avis : la réinsertion fait généralement de belles histoires dont je suis friande. Et vu qu'Aya Ueto s'est bien améliorée ces dernières années, ça peut carrément valoir le coup de jeter un oeil.
> A partir du 8 janvier à 22h
   

ShoteninMichirunoMinoUeHanashi-300

- Shotenin Michiru no Mi no Ue Hanashi / 書店員ミチルの 身の上話 (NHK)
L'histoire : Michiru est une petite provincialeavec un gentil petit ami et sans histoire... si ce n'est qu'elle entretient une liaison avec un Tokyoite de passage. Lorsqu'elle suit celui-ci à Tokyo sur un coup de tête, et gagne au loto peu de temps après, sa vie change du tout au tout. Mais c'est peut-être aussi le moment de découvrir le vrai visage de ses proches.
L'avis : pas franchement de quoi s'affoler pour ce petit thriller qui ne fait montre d'aucune originalité.
> A partir du 8 janvier à 22h55
   

KodomoKeishi-300

Kodomo Keishi / コドモ警視 (TBS)
L'histoire : après avoir été transformé en enfant par une organisation criminelle, un enquêteur décide d'entrer à l'école primaire afin d'y enquêter sur diverses affaires, des tricheries pendant les contrôles au vol de l'argent du déjeuner. Une enquêtrice se fait passer pour une instit afin de le soutenir.
L'avis : spin-off de la série Kodomo Keisatsu (souvenez-vous), cette série devrait faire, vu son pitch, l'objet d'autant d'attention dans ces colonnes.
> A partir du 22 janvier à 00h55
   

Mercredi

 
   

ShareHousenoKoibito-300

- Share House no Koibito / シェアハウスの恋人 (NTV)
L'histoire : réalisant que sa vie morne et solitaire de gentille petite employée de bureau pourrait la conduire à mourir seule, une jeune femme décide d'emménager dans une colocation pour mettre du piment dans sa vie. Elle se retrouve alors au centre d'un triangle amoureux avec deux hommes, dont un marié.
L'avis : ah, j'oubliais, l'autre homme est un extraterrestre. Ouais, tout d'suite, hein...
> A partir du 16 janvier à 22h
   
Jeudi  
   

KasoukennoOnna-300

- Kasouken no Onna / 科捜研の女 (TV Asahi) - saison 12
L'histoire : suite des aventures de l'une des rares légistes de la télévision nippone.
L'avis : je vais être totalement honnête avec vous, je n'ai même jamais eu la curiosité de voir s'il existait l'ombre d'un sous-titre pour cette série. Pourtant, depuis le temps...
> A partir du 10 janvier à 20h
   

Otomesan-300

- Otomesan / おトメさん (TV Asahi)
L'histoire : une femme qui a énormément souffert à cause de sa belle-mère se promet d'être gentille avec sa bru. Mais elle soupçonne progressivement que celle-ci ait des intentions cachées et finit tout de même par lui être hostile, ce contre quoi personne ne s'interpose. Que veut vraiment l'épouse de son fils unique (si seulement elle veut quelque chose) ? Qui dans la famille saura faire le bon choix ?
L'avis : c'est rare que TV Asahi diffuse le jeudi soir une série non-procédurale. Et en plus j'aime bien le concept. Mon Dieu, je vais regarder une série du jeudi de TV Asahi ! Rien ne m'avait préparée à cela.
> A partir du 17 janvier à 21h
   

Apoyan-300

- Apoyan / あぽやん (TBS)
L'histoire : engagez-vous, rengagez-vous qu'ils disaient ! Sauf qu'au lieu d'être tour operator, Keita est envoyé dans un agence de voyages d'un aéroport pour aider les voyageurs qui ont un problème. Entre les collègues pas fiables et les femmes (ici en majorité) avec lesquelles il est impossible de s'entendre (...euh, of course ?!), sauf une (ah, j'y suis), Keita va pourtant découvrir l'importance de la relation clients.
L'avis : voilà, et puis après vous vous étonnez de devoir expliquer aux gens pourquoi vous regardez des séries japonaises.
> A partir du 17 janvier à 21h
   

SaikounoRikon-300

- Saikou no Rikon / 最高の離婚 (Fuji TV)
L'histoire : Kousei est en train de divorcer de sa femme Yuuka, avec laquelle il est profondément incompatible (mais hélas il leur aura fallu endurer 2 ans de mariage pour le découvrir). C'est à ce moment-là que son ex de l'époque de la fac réapparait. Elle s'est depuis mariée avec un type qui continue d'avoir des aventures, et n'est pas non plus heureuse en ménage...
L'avis : *humph* *humph* ...vous sentez cette odeur ? Ca sent pas un peu, chais pas, dans le fond de l'air... comme une romcom sud-coréenne ?
> A partir du 10 janvier à 22h
   

OtatsukeyaJinpachi-300

- OtatsukeyaJinpachi / お助け屋★陣八 (NTV)
L'histoire : Jinpachi Kurumaya est le riche héritier d'une famille d'Oosaka, qui découvre qu'il a hérité d'un business "secret" de sa famille, consistant à secourir les gens dans le besoin. Il est aidé pour cela d'une geisha costaude et d'un ancien médecin.
L'avis : qu'est-ce que c'est que cette chose, encore ?! J'imagine bien les salarymen bourrés rentrer chez eux un soir, tomber là-dessus, et se dire "nan mais merde, faut que j'arrête mes conneries avec l'alcool".
> A partir du 10 janvier à 23h58
   
Vendredi  
   

Kaen-300

- Kaen / 火怨 (NHK BS Premium)
L'histoire : dans ce dorama historique, un guerrier valeureux mène de nombreux combats, même s'il en comprend de moins en moins le sens...
L'avis : j'ai jeté un oeil aux photos de promo, et tout ce que j'ai envie de dire, c'est : les années 90 ont appelé, même elles ne veulent surtout pas récupérer ce dorama tout pourri. Mais après, vous connaissez mon biais envers la plupart des séries historiques.
> A partir du 11 janvier à 20h
   

Dorama-NoPhoto

- Ooka Echizen / 大岡越前 (NHK BS Premium)
L'histoire : un biopic retraçant la vie du magistrat éponyme qui a géré les affaires administratives et judiciaires d'Edo au 18e siècle. Son humanité et son sens de la justice en ont fait une légende.
L'avis : à noter qu'une série du même nom (et forcément avec le même sujet) avait été diffusée par TBS entre 1970 et... 1999 ! L'un des jugements de ce personnage historique est absolument délicieux : à un marchant qui prétendait que sentir ses plats était du vol, Ooka Echizen a réclamé le paiement de l'odeur de ses plats par le son des pièces équivalant à son prix. Perfection.
> A partir de mars 2013 à 20h
   

YakouKanransha-300

- Yakou Karansha / 夜行観覧車 (TBS)
L'histoire : en emménageant dans un endroit huppé, Mayumi pensait que sa vie allait changer pour le mieux, mais entre sa fille qui tourne mal et les maltraitances verbales du voisinnage, ce n'est pas le cas. Il y a en revanche une famille où tout semble aller bien, mais un jour, le père est assassiné, puis l'un des fills disparait. Cependant, la police se demande progressivement si cela signifie que c'est le fils le coupable...
L'avis : et au pire, si cet excellent pitch ne donne pas les résultats espérés, il restera toujours les revisionnages d'Utsukushii Rinjin.
> A partir du 18 janvier à 22h
   

NobunaganoChef-300

- Nobunaga no Chef / 信長のシェフ (TV Asahi)
L'histoire : un grand chef français se retrouve envoyé dans le passé, où il devient le chef personnel du grand Oda Nubunaga.
L'avis : subtil, le coup du JIN cuisinier, très subtil.
> A partir du 11 janvier à 23h15
   

MahoroEkimaeBangaichi-300

Mahoro Ekimae Bangaichi / まほろ駅前番外地 (TV Tokyo)
L'histoire : dans un petit village (fictif), deux hommes font un bout de chemin de leur vie ensemble, et vivent de petits boulots en tous genres. Ils ne s'entendent pas, mais curieusement, ils sont devenus inséparables.
L'avis : des fois je me demande s'il n'y a pas des scénaristes qui m'espionnent pour ensuite écrire une série sur-mesure pour moi. Et castent ensuite Eita dans un des rôles principaux pour être sûrs que j'ai bien compris le message.
> A partir du 11 janvier à 00h12
   

Samedi

 
   

Dorama-NoPhoto

Kyokuhoku Rhapsody / 極北ラプソディ (NHK)
L'histoire : dans un hôpital de Hokkaido à l'agonie, un jeune médecin idéaliste voit l'arrivée d'une nouvelle responsable à la fois comme le dernier espoir pour sauver l'établissement, et le début de nombreuses concessions avec ses valeurs.
L'avis : moi qui cherchais une série médicale nippone qui m'intéresse, je viens d'être exaucée. Et il y aura Eita (ça accrédite la thèse de mon appartement sur écoute). Accessoirement, le pitch rappelle un peu une partie d'Osozaki no Himawari.
> En mars
   

NakunaHarachan-300

Nakuna, Hara-chan / 泣くな、はらちゃん (NTV)
L'histoire : elle est ouvrière et sa vie est morne, mais Echizen dessine un personnage, Hara-chan, pour se changer les idées. Sauf qu'un jour... Hara-chan découvre qu'il est sorti du cahier dans lequel il était dessiné ! Et sa dessinatrice Echizen est un peu amoureuse de lui...
L'avis : j'ai beau retourner ça dans tous les sens, il n'y a aucune façon de rendre ce pitch moins niais qu'il n'en a l'air, je le crains.
> A partir du 19 janvier à 21h
   

NeoUltraQ-300

Neo Ultra Q / 新·奥特Q (WOWOW)
L'histoire : dans un futur proche, des créatures monstrueuses débarquent ! Un professeur en psychologie, une journaliste et le patron d'un bar font équipe afin de percer leur mystère... approchant aussi bien le monstre qui tombe amoureux d'une adolescente à celui qui organise le commerce entre notre planète et la sienne.
L'avis : ils fument quoi chez WOWOW ? Ca a l'air d'être drôlement fort.
> A partir du 12 janvier à 21h
   

MadeInJapan-300

Made in Japan / メイドインジャパン (NHK)
L'histoire : une entreprise à la dérive n'a plus que 3 mois devant elle avant de fermer boutique. Trois hommes vont tenter de la remettre sur pieds en créant une cellule de crise, mais un ancien employé aujourd'hui embauché par une compagnie chinoise lance un produit concurrent sur le marché afin de les écraser.
L'avis : de plus en plus de pitches de la NHK sont très audacieux, et l'audace, j'aime ça chez une chaîne publique. Si la série est aussi solide qu'elle semble patriotique, ça me va (mais on y reviendra sans doute).
> A partir du 26 janvier à 21h
   

KaramazovnoKyoudai-300

Karamazov no Kyoudai / カラマーゾフの兄弟 (Fuji TV)
L'histoire : basée sur l'oeuvre de Dostoievski, cette série s'intéresse à trois frères très différents.
L'avis : à l'origine, cette adaptation était un manga lancé en 2009. Mais n'ayant lu ni le roman russe, ni le manga japonais, je ne sais quoi attendre de cette version.
> A partir du 12 janvier à 23h10

   

NagekinoBijo-300

Nageki no Bijo / 嘆きの美女 (NHK BS Premium)
L'histoire : convaincue d'être laide, une jeune femme obèse passe ses journées à troller sur internet et se remplir de junk food. Un jour, elle découvre un blog sur lequel trois beautés s'épanchent sur leurs problèmes. Mais par un curieux retournement de situation, en voulant les harceler, elle se retrouve à vivre avec elles.
L'avis : certains meurent d'une excès de gras, moi ce sera d'une overdose de clichés. Triste fin.
> A partir du 12 janvier à 23h15

   

Shinryouchuu-300

Shinryouchuu / 心療中 (NTV)
L'histoire : les chroniques d'un conseiller qui accueille dans son bureau les adolescents souhaitant se confier à lui.
L'avis : entre le pitch maigrichon et l'absence de vraie photo de promo, c'est difficile de déterminer si la série vaudra le coup d'être tentée. Regardera ? Regardera pas ? Surtout qu'il y a plein de membres de boys bands pour jouer les ados (...ça serait donc plutôt non, alors ?).
> A partir du 12 janvier à 01h50

   
Dimanche  
   

YaenoSakura-300

- Yae no Sakura / 八重の桜 (NHK)
L'histoire : surnommée la "Jeanne d'Arc de la période Edo", Yae Niijima est une jeune femme qui, en dépit des efforts de sa mère pour la rendre féminine, va devenir une guerrière légendaire, mais aussi l'épouse d'un homme influent. Entre ses batailles (on dit qu'elle s'est barricadée avec 500 femmes pendant un siège pour défendre son palais), l'utilisation d'armes à feu, un voyage aux Etats-Unis, Yae n'en aura jamais assez. Elle deviendra aussi une des toutes premières infirmières volontaires pendant la guère russo-japonaise.
L'avis : et sinon vous, vous avez fait QUOI de votre vie ?
> Depuis ce soir à 20h
   

dinner-300

- dinner / dinner (Fuji TV)
L'histoire : un chef pointilleux et insupportable est embauché, en dépit de son tempérament détestable, pour son expertise, afin de sauver un restaurant à la dérive.
L'avis : you had me at "restaurant". Oui ça a pris un peu de temps, mais bon (eh, connaissant les Japonais, il aurait pu être recruté dans un lycée, hein, donc méfiance).
> A partir du 13 janvier à 21h
   

Tonbi-300

- Tonbi / とんび (TBS)
L'histoire : Yasuo Ichikawa est un homme peu intelligent et au tempérament vif, mais qui, depuis la mort de son épouse, est devenu un papa-poule pour son fils unique Akira, qu'il éduque avec l'aide de ses amis et voisins... mais alors que celui-ci s'apprête à entrer à l'université, Yasuo lui révèle le secret de la mort de sa mère.
L'avis : le plus intéressant est qu'on suivra son fils à 4 âges différents de la vie d'Akira, la série commençant en 1962.
> A partir du 13 janvier à 21h
   

Dorama-NoPhoto

- Mayonaka no Panya-san / 真夜中のパン屋さん (NHK BS Premium)
L'histoire : l'histoire d'un étrange boulanger dont l'échoppe n'ouvre qu'à minuit...
L'avis : un boulanger ? C'est sûr, pas un restaurateur qui n'a pas de menu ? Ah bon. J'ai cru.
> Etait prévue pour avril mais serait apparemment avancée à cette saison
   

OnnatoOtokonoNettai-300

Onna to Otoko no Nettai / 女と男の熱帯 (WOWOW)
L'histoire : en 2005, une bombe a explosé dans un restaurant de New York, faisant plusieurs blessés et morts. En 2012, une journaliste blasée reçoit une information selon laquelle le veuf d'une victime serait de retour au pays pour préparer sa vengeance...
L'avis : mais euh, elle a l'air chaude, cette affiche, dites-moi ! Je veux dire, euh : bon pitch. Ahem.
> A partir du 20 janvier à 22h
   

xxxHolic-300

xxxHolicxxxHolic (WOWOW)
L'histoire : Kimihiro est un adolescent qui peut voir des esprits... ce dont il se passerait bien. Il tombe sur une étrange femme qui lui promet de le soulager de ce don, s'il l'aide dans ses étranges affaires avec divers personnages parfois bien étranges.
L'avis : y a-t-il des experts en manga pour nous éclairer sur l'intérêt de ce projet ? Merci par avance.
> A partir du 24 février à 22h

Quant au asadora Jun to Ai, qui a démarré en octobre, il effectue également son second semestre de diffusion tous les matins.
Avez-vous remarqué à quel point la chaîne NHK BS Premium (la petite soeur de la NHK sur le satellite) a décuplé ses efforts ces derniers temps en matière de séries ? Je crois que je n'ai jamais mis autant de séries de cette chaîne dans un récap de saison !

Une fois de temps en temps, il y a un pitch qui vous donne des frissons. Moi je dis qu'il est possible de tomber amoureuse d'un pitch, voilà. Peut-être que ce n'est pas une "décision" très informée, mais ça me suffit. Aujourd'hui, je suis tombée follement amoureuse du pitch de Mahoro Ekimae Bangaichi... jusqu'à ce que je voie la photo de promo. Et donc maintenant je suis aussi très amoureuse de ce poster super cool et plein de sérénité. Je l'adore tellement, d'ailleurs, ce poster, que si vous cliquez, vous l'aurez en plus grand ; eh ouais chuis comme ça, moi.
C'est juste trop parfait : l'histoire (vous savez combien j'aime les histoires d'amitié masculine), le cast (Eita a la côte d'ailleurs cette saison, la vache !), la photo de promo et donc probablement l'ambiance... je craque. IL FAUT que je voie cette série. Donc je vais vous en reparler. Je ne regarde pas beaucoup de VOSTM asiatique mais, s'il le faut, on en passera par là ! Je dois jeter un oeil à Mahoro Ekimae Bangaichi coûte que coûte. Considérez-vous prévenus.

MahoroEkimaeBangaichi-BIG
A part çaaa, euh... Voyons voir. Qu'est-ce qui est tentant parmi les nouveautés de ce trimestre ?
Eh bien, pas mal de choses, il y en a vraiment pour tous les goûts en plus ! Mentionnons ainsi Made in Japan, Yakou Karansha, Saki, Itsuka Hi no Ataru Basho de, Otomesan, Kyokuhoku Rhapsody et dinner (parce que je suis faible). Je sais plus, j'ai évoqué Mahoro Ekimae Bangaichi ? Bon et évidemment, les pitches de la pluplart des séries WOWOW me font de l'oeil, même si Neo Ultra Q a l'air quand même méchamment décalée.
J'ai aussi très envie de voir Tonbi ; la série est inspirée du roman éponyme, et surfe sur le succès de la mini-série en deux partie de la NHK également appelée Tonbi, laquelle avait reçu une Nymphe d'Or lors du dernier festival de Monte-Carlo dans la catégorie mini-série, cet été. Vu que je n'ai pas vu la mini-série, et étant donné la popularité de l'histoire, il semble inévitable de jeter un oeil. Qui plus est, j'aime bien les photos de promo (faut croire qu'aujourd'hui je suis particulièrement sensible à ce genre de choses, parce que c'est aussi le cas d'Onna to Otoko no Nettai !). Mais évidemment, ça dépendra de la bonne volonté des sous-titreurs...
Quant aux autres séries sur lesquelles je me tâte, mentionnons Biblia Koshodou no Jiken Techou ou Mayonaka no Panya-san, mais j'aurai peut-être besoin de me laisser convaincre.

Comme le veut la tradition, maintenant, c'est votre tour de me dire ce qui vous met l'eau à la bouche parmi ces nouvelles séries ! Et si vous ne mentionnez pas Mahoro Ekimae Bangaichi, je ne vous en voudrai presque pas, d'ailleurs...

18 avril 2011

[GAME] Génériques du monde

Il n'a pas pu vous échapper qu'aujourd'hui s'est produite une chose magique : la rubrique Séries du Monde (SdM pour les intimes) a vu le jour sur SeriesLive, après 9 mois de travail. J'aurais dû prendre des cours d'accouchement sans douleur.

WorldDécouvrir la rubrique Séries du Monde

Pour que vos premiers pas dans cette rubrique, je vous propose un petit jeu de génériques afin de trouver le titre de 15 génériques venus du monde entier. Mais pas un jeu des génériques comme j'en ai déjà organisé...

Parce que je me doute bien, allez, que vous n'avez pas vu la moitié de ces séries. Et quand je dis moitié, j'ai bien conscience de voir large. Donc comme vous avez très envie de voir ces génériques (croyez-moi, certains sont des pépites) et que j'ai conscience que Rome ne s'est pas construite en un jour, je vous propose de participer à ce jeu tout en vous instruisant.  Ou l'inverse. Absolument, comme pour Ordimini.

Alors voici comment ce jeu va se dérouler : je ne vais pas vous donner d'indice. C'est idiot : vous ne trouveriez pas ! Si je commence à vous dire que l'une de ces séries se passe dans une forêt de béton, vous allez me regarder avec des yeux ronds, et vous aurez raison. Donc, au lieu de vous parler de la série elle-même, je vais simplement vous donner deux éléments : le pays, et un mot-clé (que vous retrouverez dans la description de la fiche). Voilà, à partir de là, tout ce que vous avez à faire, c'est aller flâner et fouiner sur SeriesLive et plus particulièrement la rubrique Séries du Monde, et vous devriez, si vous êtes un tout petit peu patient, trouver les séries dont il s'agit.

Après, si vous voulez lire les fiches par lesquelles vous passez, comprenez bien que je ne vous empêche pas.
M'est avis que vous devriez trouver pas mal de choses intéressantes et/ou amusantes, et d'ailleurs, en marge de ce jeu, je vous invite à venir raconter, dans les commentaires, les trouvailles sur lesquelles vous êtes tombées (par exemple vous avez appris qu'une série israélienne est à l'origine de l'une des comédies que vous avez aimées cette année, ou vous êtes tombé sur un synopsis incroyable dont vous êtes certains au contraire qu'on ne verrait pas ça sous nos lattitudes, ou un résumé vous a rendu curieux... comme vous voulez).

1 - Une série suédoise - "écorché vif" > Kommissarie Winter [fiche SL]
2 - Une série danoise - "politique" > Borgen [fiche SL]
3 - Une série égyptienne - "audition" > Ard Khas [fiche SL]
4 - Une série sud-coréenne - "concubine" > Dong Yi [fiche SL]
5 - Une série canadienne - "comté" > Durham County [fiche SL]
6 - Une série brésilienne - "banquier" > Filhos do Carnaval [fiche SL]
7 - Une série polonaise - "appareil" > Majka [fiche SL]
8 - Une série colombienne et argentine - "troubles" > Mentes en Shock [fiche SL]
9 - Une série australienne - "rock star" > Spirited [fiche SL]
10 - Une série allemande - "centre commercial" > Danni Lowinski [fiche SL]
11 - Une série québécoise - "syndicats" > Malenfant [fiche SL]
12 - Une série néo-zélandaise - "princesse" > Go Girls [fiche SL]
13 - Une série canadienne - "espions" > InSecurity [fiche SL]
14 - Une série mexicaine - "secrets" > S.O.S.: Sexo y otros Secretos [fiche SL]
15 - Une série israélienne - "yachts" > Blue Natali [fiche SL]

Pour ceux qui n'ont jamais joué, je rappelle que les règles sont les suivantes :
- les génériques qu'il faut trouver n'ont jamais été postées sur ce blog (et donc ne sont pas disponibles dans le flacon)
- une fois que vous avez trouvé la série, je vous offre le générique correspondant...
Plusieurs (mais pas toutes) de ces séries ont déjà été mentionnées sur le blog, donc au besoin, vous pouvez aussi aller fouiller dans les tags pour vous aider.
Bonus ! Si au moins 15 personnes différentes jouent à ce jeu en commentaires, je vous offrirai un 16e générique ! Voilà, c'est cadeau, ça me fait plaisir . Vous n'avez qu'à faire passer le mot...

Donc maintenant, la chasse est ouverte, sachez que ce concours est ouvert à tous jusqu'à jeudi 21 avril à 23h59. A vous de jouer, montrez-moi que vous êtes curieux ! Mais ne vous inquiétez pas, je commencerai à poster les génériques que vous trouverez à partir de demain.

30 décembre 2011

Dodging the bullet

L'autre jour, je ne sais plus où je flânais précisément, mais il s'agissait en gros de la page IMDb d'une série qui n'avait finalement jamais été retenue. Dans les commentaires, quelqu'un posait LA question qui me hante depuis bien longtemps maintenant, à savoir : qu'advient-il du pilote de cette série une fois que le couperet est tombé, et un autre contributeur répondait... attention, les âmes sensibles vont avoir un choc : rien. L'épisode est détruit.
Faisons une pause pour que tout le monde reprenne possession de lui-même.
Moi-même ça m'a demandé quelques minutes, je ne vous le cache pas. J'ai été prise d'un vertige renversant en pensant à tous ces pilotes détruits, introuvables, à jamais disparus, inaccessibles. Du travail pour rien. Jamais de postérité. C'est d'une brutalité qui me donnerait quasiment envie de pleurer, et par quasiment je veux dire que c'est sûr et certain et que je ne refuse pas qu'on me passe un mouchoir, merci.

Dans ces colonnes, les pilotes de type "unsold" ont souvent eu droit à une jolie place, parce que, eh bien, j'aime les pilotes, j'aime les découvertes, et que je ressens un sentiment de perte même quand une série que je ne regardais qu'en dilettante est annulée au bout de 15 ans alors, bon, coeur brisé pour coeur brisé, autant tenter des séries qui n'auront jamais dépassé le stade du pilote. Ainsi, des séries ont été évoquées ici, et je vais les mentionner à nouveau pour que vous puissiez tirer partie des tags : Pretty Handsome, Faceless, Nikki & Nora, Babylon Fields, Prodigy... J'en oublie sans doute. Et j'aimerais pouvoir mettre The Miraculous Year dans cette liste (ah c'était ptet sur cette fiche IMDb que j'étais, tiens, puisqu'on en parle).
La plupart du temps, je regarde ces pilotes invendus parce que, bon, déjà c'est pas poli de refuser un pilote, vous connaissez ma ligne de conduite à ce sujet, ensuite parce que toute découverte est toujours bonne à prendre, qu'il y a toujours quelque chose d'intéressant à trouver dans un pilote et ce même (surtout ?) s'il n'y a pas eu suite, mais aussi parce qu'il faut quand même bien admettre que ça fait toujours plaisir de faire une belle prise, et les pilotes que nous ne sommes pas supposés voir, c'est un de ces trésors cachés qui font aussi du bien à l'ego du téléphage. Soyons honnêtes, hein, il y a une part de "moi je fais partie de la minorité qui a vu" qui fait plaisir ; je ne sais d'ailleurs pas pourquoi je me gâche ce plaisir en venant ensuite vous en faire des posts et vous inciter à regarder aussi, héhé...! Je ne suis sans doute pas assez élitiste à mon goût.

Enfin voilà, tout ça pour dire que le pilote de série non-commandée, c'est un plaisir sur lequel je ne crache pas, jamais. Aussi quelle n'était pas ma surprise de voir la "publicité" autour de 17th Precinct, y compris sur The Hollywood Reporter. La façon dont ce pilote a mystérieusement échappé à la destruction puis, encore plus mystérieusement, trouvé le chemin du streaming puis, mystérieusement toujours, été évoqué par des sites qui d'ordinaires sont suffisamment "sérieux" pour ne pas parler d'épisodes leakés à tous bouts de champs, ça m'a surprise. Je trouve ça intrigant. Comprenez que j'ai de sérieux soupçons quant à la finalité de cette étrange apparition sur internet, dans la joie et l'allégresse de tous, y compris ceux qui d'ordinaire font mine de ne pas avoir remarqué que des videos de ce genre se promènent sur internet. En un mot comme en cent, il me semble que, quelque part, quelqu'un vient de nous donner une opportunité. Petite, fragile, intangible, sans doute. Mais une opportunité. A nous d'être nombreux à nous en servir.

...Si toutefois cela en vaut la peine. On en vient donc à l'objet de mon post : que vaut le pilote de 17th Precinct ?

17thPrecinct
Si vous êtes un lecteur régulier de ce blog, vous n'ignorez pas que j'ai pris les séries poulardières en grippe il y a plusieurs saisons maintenant. Depuis Les Experts, on a eu le temps de faire trois fois le tour de la question à cloche-pied. Chaque année on a droit à une, deux, trois séries policières procédurales où le héros est un enquêteur-pas-comme-les-autres-qui-a-une-faculté-particulière-pour-résoudre-les-enquêtes, ce qui fait que finalement, ils deviennent tous des enquêteurs comme les autres. On a parfois des pitches plus originaux, ponctuellement, et même de temps à autres des séries policières non-procédurales genre Southland, mais l'impression d'overdose est bel et bien présente et je ne pardonne plus rien depuis environ 5 ans dans le domaine.
Qui plus est, même si j'ai énormément apprécié Battlestar Galactica (je devrais me faire un marathon, tiens, ça me permettrait d'enfin voir la fin), je n'ai pas de tendresse particulière envers ses acteurs. Je suis contente quand je les vois, mais je ne les suis pas absolument. Idem pour Ron D. Moore que je n'en suis pas à considérer comme un Dieu vivant. David E. Kelley, là, d'accord, mais Moore...

Ce qu'il y a de bien quand on ne part pas avec un a priori positif, c'est que ça laisse plein de place aux bonnes surprises.

Le pilote de 17th Precinct commence pourtant assez mollement. Un crime, du sang, l'impression d'avoir mis les pieds dans un procedural comme tant d'autres. Arrivent alors nos deux enquêteurs (James Callis et Jamie Bamber), et la série s'amuse alors avec ses effets spéciaux. Un sourcil levé, l'autre froncé, on attend sans trop savoir sur quel pied danser comment cette histoire de magie ne va pas complètement tout gâcher. Il faut quand même voir que les mecs peuvent reconstituer le déroulement du crime dés les premières minutes du pilote, donc ça laisse circonspect dans un premier temps. La chose n'est pas facile à gérer, mais elle est brillante en réalité. Car quand arrive l'équivalent du coroner dans le monde de 17th Precinct, et que Tricia Helfer se la joue mi-Charmed, mi-Pushing Daisies (croisement contre nature s'il en est, pourtant), on découvre que la richesse de l'univers de cette série va justement lui permettre de respirer vis-à-vis des codes du procedural, tout en profitant de la popularité du genre.
Par-dessus le marché, outre les trois transfuges de Battlestar Galactica, on va retrouver Eamonn Walker (Oz !) dans la peau d'un commissaire de police doté d'un don de vision, Stockard Channing (évidemment restée dans les mémoires téléphagiques pour A la Maison Blanche) dans le rôle d'une vétérante qui va devoir prendre en charge une jeune recrue particulièrement prometteuse incarnée par Matt Long (The Deep End)... Le casting est précieux, les idées excellentes se succèdent. Elles parviennent à mêler à la fois des éléments conventionnels de la série policière telle qu'on en a bouffé ces dernières années, tout en apportant définitivement d'excellents twists. Mais attendez, n'allons pas trop vite. Il va se passer plusieurs minutes pendant lesquelles le pilote va lentement établir chaque personnage, sans trop en dire toutefois. C'est un passage un peu lassant car on va vite comprendre que l'intérêt de la série ne réside que très partiellement dans ses personnages.

C'est une fois tous ces personnages introduits que la bascule s'opère véritablement. On entre alors dans ce monde étrange grâce à l'instauration simple, rapide, mais nette, d'une véritable mythologie, tout en donnant l'opportunité à "l'enquête du jour", ainsi qu'à "l'enquête secondaire" (toutes deux des classiques de la structure d'une série procédurale), de dévoiler les étrangetés de l'univers de 17th Precinct. Les deux affaires utilisent, sans être trop tape-à-l'oeil, les propriétés de ce monde où toute chose est régie par la magie.
On comprend que le fonctionnement de la vie de chacun, au quotidien, est différente, à Excelsior (c'est le nom de la ville, ç'aurait donné un bien meilleur titre de série d'ailleurs). Il y a quelque chose d'assez mystique, d'ailleurs, dans la façon dont la magie est perçue à la fois comme utile et sacrée ; c'est presque animiste et cela se ressent sans être trop explicité, avec énormément de subtilité. Petit-à-petit, on commence à prendre la mesure des rouages de cet univers où la magie est à la fois quelque chose en quoi l'on croit, et que l'on utilise. Et on comprend que les valeurs de cette société s'en trouvent modifiées (comme l'indique les verdicts des procès montrés ou mentionnés dans l'épisode). Ce n'est pas juste une façon de dire, "ah ouais, pour changer on va faire de la magie", il y a réellement une sorte d'éco-système qui se construit pendant ce pilote.

Quand on pensait avoir plutôt bien pris ses repères dans l'univers de 17th Precinct, c'est là qu'on est frappé par un ultime retournement de situation, fou, incroyable, puissant, et terriblement cohérent avec ce que nous dit le pilote depuis ses premières images, pourtant. La mythologie, lentement mise en place par le truchement du personnage d'Eamonn Walker, commence à prendre un sens différent, déjà. On regarde Matt Long avec des étoiles dans les yeux (et pas uniquement en raison de la couleur de ses pupilles) et on attend de grandes choses de Stockard Channing.

Soudain, là, à cet instant, le souffle coupé, on se rappelle que 17th Precinct est un pilote "unsold".
Je ne nierai pas qu'il y a une part de frustration à l'issue du visionnage de ce pilote. Mais il y a une part de satisfaction intense à l'idée d'avoir vu un pilote plus que solide. Pas génial, mais carrément bon, quand même.

On ne m'ôtera pas de l'idée, pas avant un bon moment en tous cas (le temps me donnera tort, ou raison, ou tort), que la sortie de ce pilote, à un moment où plein de monde peut le voir, sur des sites de streaming où il pourrait être retiré et où il ne l'est pas, repris par des sites d'information sur le milieu de l'audiovisuel sans la moindre protestation des ayant-droit, a une raison d'être.
Peut-être que 17th Precinct a encore une chance d'éviter la mise à mort. Peut-être que nous pouvons nous aussi exercer un petit tour de magie. Peut-être que cette fois, nous avons ce pouvoir. Juste peut-être.
Pour certains pilotes "unsold", l'effort n'en vaut pas la peine. L'espoir n'a pas lieu d'être entretenu. Mais j'ai aimé le pilote de 17th Precinct et je ne pense pas être la seule. Et si vous le regardez, il ya de grandes chances pour que vous l'aimiez. Pour que vous en parliez. Pour que vous twittiez quelque chose à l'intention de @nbc. Pour que... Qui peut dire ? Un monde où la magie existe... ça en fait, des possibilités.

Et pour ceux qui... Eh bah non. Du coup.

24 février 2010

Ma came

"Je suis un alcoolique. Je ne prends pas qu'un seul verre. D'ailleurs, je ne comprends pas qu'on puisse prendre qu'un seul verre, je ne comprends pas qu'on puisse laisser un demi-verre de vin sur la table, je ne comprends pas qu'on puisse dire "merci, ça suffit"... Comment peut-on se lasser d'une telle sensation ? Comment ne pas avoir envie de la ressentir plus longtemps ? Moi mon esprit ne fonctionne pas comme ça."
(Leo McGarry, A la Maison Blanche - 3x10 : Bartlet pour l'Amérique)

Bon, je vais être franche avec vous, je viens tout juste de découvrir l'existence des PRISM Awards, via la news du site Le plus en séries. Et encore, même là c'est un hasard, puisque je ne lis jamais ce site d'ordinaire (vu que je ne pratique pas les sites qui ne proposent que des news). Pourtant, le sujet me captive, mais enfin force est de constater que ce n'est pas l'award le plus discuté sur les sites et blogs consacrés aux séries. En tous cas, c'est comme ça que j'ai appris qu'il y avait d'autres personnes que moi qui trouvaient qu'on ne parlait jamais assez de personnages au comportement addictif. Vous voulez qu'on recompte le nombre de fois où je vous ai parlé de Rude Awakening ? Voilà, CQFD.

RudeAwakening

Pour ceux qui, comme moi pour le coup, manquent cruellement de culture, voilà un bref topo : les PRISM Awards sont remis aux œuvres traitant de la consommation abusive de substances comme l'alcool, les drogues, le tabac, les médicaments... Ce qui, en gros, constitue le cast de ma série idéale, si vous voulez. Il n'y a pas que les séries qui peuvent être récompensées, mais comme je suis téléphage avant tout (bien que je fasse des expériences), je vais faire comme si.

Donc comme toujours dans ces cas-là, j'ai fait un peu de lecture, histoire de rattraper mon retard, et je dois reconnaître que bien des séries récompensées font déjà depuis longtemps partie de mon tableau de chasse. Alors je vous ai préparé un petit florilège de mes vainqueurs préférés...

1997 - Winner
Une Maman Formidable - 4x12 : Un Noël mouvementé
Je ne pense pas avoir vu cet épisode mais il faut quand même dire que la série n'a jamais reculé devant les thématiques sur la boisson. Rappelons qu'à la base, l'héroïne Grace est une ancienne alcoolique, qui a cessé de boire quand elle s'est séparée de son ex-mari, qui la battait sous l'effet de la boisson. Oui, c'est un sitcom, pourquoi cette question ?

2001 - PRISM Commandation
Rude Awakening - 3x02 : Putain de soirée
L'absence de cette série dans le palmarès des PRISM Awards aurait été un scandale. Et pour avoir vu cet épisode, plusieurs fois qui plus est, je peux vous garantir que ça méritait franchement de gagner un trophée. Voir Billie s'engueuler avec son miroir dans la salle de bains, alors qu'un type l'attend dans la chambre pour s'envoyer en l'air afin de pouvoir gagner sa dope, franchement, tout le monde n'aurait pas osé. Faudrait que je me le revoie, cet épisode, puisqu'on en parle.
Titus - 2x19 : L'intruse
C'est pas forcément le meilleur épisode de la série. Et je pense qu'il y en a d'autres qui valent au moins autant sur cette thématique que ce petit épisode avec une ado mal embouchée. Je pense notamment à l'épisode d'intervention, au cours duquel la famille Titus tente d'aider le patriarche... à se remettre à boire. L'effet de cynisme fonctionnait bien mieux.

2002 - Winner
The Division - 1x22 : Dérive
Je n'ai pas encore abordé cette série ici (il faut dire que sa réputation discrète et ses diffusions rares n'aident pas), mais il y a bien des choses que j'avais aimée dans The Division, et notamment le personnage de Jinny, alcoolique notoire qui mettait régulièrement sa carrière voire sa vie en péril à cause de son addiction. Le personnage était un peu une Billie Frank sans l'humour, très touchante mais en même temps beaucoup moins facile à prendre en affection, ce qui est quand même vrai de la plupart des alcooliques, disons-le.

2005 - Meilleur arc - Winner
Jack & Bobby - La rentrée / Le discours de minuit / Frères ennemis
Ah bah, en voilà une autre de série méconnue et hélas trop peu traitée y compris dans ces colonnes. En plus, ça irait vite de se la refaire, cette série, je vais y repenser sérieusement, tiens. Il faut dire que tout un axe tournait autour du fait que la mère de Jack et Bobby avait du mal à se passer de son herbe, chose que même son fils adolescent ne vivait pas aussi bien qu'on le croit. Ce n'était pas tant la qualité d'écriture de cet axe que la prestation de Christine Lahti qui impressionnait beaucoup. Non mais vraiment, plus j'y pense plus je me dis que je vais ptet me refaire une cure de Jack & Bobby.
Le Protecteur - Hallucinations / Amende honorable
Avant The Mentalist, il y avait Le Protecteur. L'acteur principal était tout aussi bon à baffer, mais au moins ça s'expliquait par le scénario, puisque Nick Fallin était pris la main dans le sac de dope dés le pilote, et ce petit avocat riche se trouvait à prendre en charge des affaires pro bono pour le service de l'enfance de la ville. Je me souviens avoir dévoré cette série sur TF1, et avoir eu plusieurs fois des envies de meurtre à cause de ce crétin de Nick, complètement apathique. Mais le fait est que du coup, son addiction était un acte fondateur de la série et de nombreuses intrigues personnelles.

2006 - Meilleur arc - Winner
Reba - Help Wanted / Hello, my name is Cheyenne / Where there's smoke / Best lil'l haunted house in Texas
Outre plusieurs mentions, la série a remporté en 2006 une victoire méritée. L'axe de l'alcoolisme est d'autant plus impressionnant que Reba est un sitcom familial qui très souvent (même si pas toujours) se cantonne au politiquement correct, avec des intrigues classiques et un dénouement où tout est bien qui finit bien. Et là, Cheyenne qui devient alcoolique, vlan. C'est du lourd. Et si au début, la série a réagi par l'humour, au final le traitement a bien mérité cette récompense.

2008 - Meilleur arc - Nomination
Rescue Me - Coups de blues / Les héros du 11 Septembre / Amende honorable / Dieux et fantômes / Un match, une vie
Il est difficile de parler d'alcoolisme sans mentionner Rescue Me ! Je n'ai pas encore vu ces épisodes (mais maintenant que j'ai le DVD ça ne devrait plus tarder) mais je ne doute pas, s'ils sont dans la même veine que ce que j'ai déjà vu, qu'ils retranscrivent des problématiques sur l'alcoolisme de façon très honnête.

2009 - Meilleure performance dans un drama - Winner
The Cleaner - Benjamin Bratt
Sincèrement, je suis déçue. The Cleaner, bien qu'ayant parfois reculé devant l'obstacle, a quand même le mérite d'avoir fondé une série toute entière sur le principe de l'addiction et de la façon dont on peut s'en libérer. Ou tout du moins essayer. L'effort est colossal, même si légèrement opportuniste venant d'une chaîne qui diffuse en parallèle de la real tv sur le même sujet. En tous cas ça méritait plus qu'un simple coup de chapeau à Bratt. Pour 2010, The Cleaner n'est nommé que pour un épisode (cf. Le plus en séries). C'est pas normal non plus...

TheCleaner

Vous aurez noté que pour une ou deux récompenses attribuées ("winner"), les PRISM Awards soulignent aussi d'autres efforts ("PRISM commandation"), moindres mais notables tout de même, et régulièrement on trouve des séries comme Les Anges du Bonheur ou Promised Land dans ces citations, ce qui n'étonnera que ceux qui n'ont pas encore lu mon plaidoyer pour réhabiliter ces deux séries, dont pour une fois on va se rappeler l'existence. Urgences a également été de nombreuses fois cité par les PRISM Awards, à raison puisqu'entre les patients et les intrigues de Carter ou Abby, on peut dire que la série a su explorer cette thématique plusieurs fois, avec le talent qui était le sien.
Récemment, j'ai eu envie de redonner sa chance à Saving Grace qui m'avait déçue, mais bon, le temps passe et parfois on change d'avis, ou simplement on est plus réceptif. Vais ptet m'occuper de revoir ce pilote quand j'aurai fini ma rétrospective Jack & Bobby...?

Mais globalement, les séries qui abordent plus spécifiquement ces problèmes d'addiction sont souvent en bonne place parmi mes préférences. En fait, je crois que si je suis sensible à ce sujet, c'est essentiellement parce que je m'y retrouve ; d'une addict des séries aux addicts de séries, il n'y a pas loin, après tout...

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture (comme moi avant de me pencher sur le sujet) : la liste des gagnants des PRISM Awards.

15 novembre 2012

Tous au bestiaire

Il existe des concepts de séries totalement débiles. Plein. Et plus on fait du kilométrage téléphagique, plus on en a de preuves potentielles.
Mais je crois que le type de concepts qui emporte la palme, ce sont les animaux qui parlent. Depuis les années 90, ce n'est plus acceptable que des séries prétendent pouvoir utiliser un argument comme l'animal qui parle (chien, chat, cheval...) tout en conservant un minimum de dignité. Non qu'avant, cela ait donné d'extraordinairement bons résultats, mais à un moment, on ne peut plus admettre que pareilles choses se produisent.
Adieu Mr. Ed, adieu Darwin, adieu Salem ; cette pratique appartient à un autre âge.

Bon, en toute franchise, les séries avec des animaux, c'est rarement une idée qui fonctionne de toute façon à l'heure actuelle, même quand l'animal n'a aucun vocabulaire. Et je vous dis ça avec toute la tendresse du monde sachant que quand j'étais enfant, je regardais Skippy, Flipper (la version avec Jessica Alba), L'étalon noir et Rintintin Jr.. Mais à un moment, il faut arrêter les dégâts.
L'utilisation d'un animal est issue de la grande tradition des séries "familiales" (au sens péjoratif du terme) dans lesquelles on choisit un animal généralement pelucheux (mais pas toujours), en tous cas mignon, qui est capable de venir en aide aux humains d'une façon ou d'une autre, soit parce que l'animal exerce un métier touchant au secourisme (je me demande toujours où est Wally la baleine-pompier, pourtant), soit simplement parce que sa présence est thérapeutique.
Les séries avec les animaux s'accompagnent systématiquement d'un héros jeune (enfant et/ou adolescent) qui puisse enfouir son nez dans la fourrure/crinière de l'animal (voire nageoire si on n'a pas mieux sous la main) et y déverser ses larmes ainsi que les problèmes qu'il a sur le coeur. C'est ce qu'on prétendra être des moments "d'émotion", quand le spectateur, lui-même jeune, peut imaginer avoir un ami au pelage soyeux (ou la nageoire dorsale lisse) qui représente le confident dont il a toujours rêvé. Même si l'animal ne capte rien, rapport au fait qu'il ne parle pas plus humain que l'enfant parle la moufette rayée, voire pis encore si en plus la bestiole est affublée d'un travers débilitant supplémentaire, genre strabisme léonin.
Sous un autre angle, c'est un peu pathétique ; mais faisons mine de trouver le concept émouvant tout de même... Il arrive que parfois ce soit relativement bien fait, comme avec Caitlin Montana, mais enfin, bon, ça fait un peu pitié quand même que l'unique chose qui soit écrite pour faire rêver le spectateur, c'est que la seule créature à même de comprendre le héros (= l'avatar du spectateur dans la série) soit une bestiole incapable de résoudre une simple équation à deux inconnues, passer un appel longue distance, ou se retenir de se lécher le derrière en public.

Le problème c'est que ces séries ont systématiquement un travers : elles sont répétitives au plus haut point. Quand Timmy est tombé dix semaines d'affilées dans un puits, et que cette bonne vieille Lassie a une fois de plus, bravement et patiemment, amené les secours pour le tirer de là alors que très franchement il suffirait de condamner l'accès au puits une bonne fois pour toutes, on commence un peu à s'ennuyer ferme.
Seul La Double Vie d'Eddie McDowd avait tenté de contourner le problème avec un pseudo-fil rouge. D'ailleurs on en revient à cette histoire de bestiau bavard.

Il faut bien l'admettre, à l'heure où les séries s'éloignent de ces pitches simplistes, y compris pour les séries "familiales" où de toute façon la série d'aventure n'a plus beaucoup de succès, on n'a plus trop l'occasion de constater l'ampleur des dégâts. On serait même tentés de s'en réjouir, si ce n'était pour une vague trace de nostalgie.

Et pourtant, il y a encore des gens pour créer une série qui s'appelle Dog with a Blog, dans laquelle un chien parle... et tient un blog. Si-si.
Oui mais le chien est-il sur Instagram, voilà la vraie question ?

DogwithaBlog

N'écoutant que mon courage, un mal de crâne carabiné, et la prescription de marijuana à laquelle j'ai eu recours pour me mettre dans l'ambiance de Malibu Country, j'ai donc décidé de ce soir de cagouler le pilote de cette série Disney. Que je n'ai pas encore regardé parce que rien que son existence me laisse pantoise.
Comment un courant télévisuel disparu depuis belle lurette, ou ayant réussi à en donner l'illusion en tous cas (la fin de La Double Vie d'Eddie McDowd n'a que 10 ans) peut-il trouver le moyen revenir sur les écrans sans provoquer l'hilarité générale, en particulier chez les décideurs des chaînes ?

D'ailleurs, en parlant de ça, à quoi peut ressembler une séance de pitch à laquelle des exécutifs prêtent sérieusement l'oreille à une série dont le sujet tient de façon extensive dans son titre... à moins que ce ne soit l'inverse.
Et songez : il a fallu pas moins de DEUX créateurs pour cette série ! Le premier coupable, Philip Stark, ayant comme plus haut fait de guerre l'écriture de moins d'une vingtaine d'épisodes de That 70s Show, l'autre ayant derrière lui une carrière de plusieurs décennies couvrant des sitcoms aussi divers que Roseanne, Girlfriends ou I'm with the band (déjà Disney). Donc ces deux types, pas franchement tombés de la dernière pluie, réunis très sérieusement devant des types en costards qui hochent la tête : "hm, oui, intéressant, et pourquoi c'est drôle ?"... et qui finissent par acheter le truc ! Ca semble surréaliste.

Mais surtout, qu'est-ce que ça dit du monde de la télévision, dans une industrie qui semble en perpétuelle mutation et qui s'en enorgueillit tant, que nos chères têtes blondes (enfin les vôtres, en fait, moi je me suis bien gardée d'en faire !) regardent des séries qui, à peu de choses près, reposent sur les mêmes principes que des séries qu'on a progressivement arrêté de faire il y a 20 ans ?
Vous le savez, je ne suis pas fan des séries musicales pour (pré)ados, qui ont fait les beaux jours de la décennie précédente et ont participé à la pression sociale sur la célébrité à portée de tous, si ce n'est obligatoire pour tous. Mais au minimum, ces séries apportaient quelque chose de nouveau dans le panorama télévisuel, à défaut que ce soit quelque chose de forcément impressionnant. Là j'ai l'impression d'un retour en arrière : "Hannah Montana va se marier, on se replie, on se replie, infirmieeeeeer !".

C'est inquiétant au sens où les spectateurs qui regardent ces séries paresseuses sont les spectateurs de demain. Bien-sûr une bonne proportion d'entre eux regardera en priorité les futurs équivalents de Gossip Girl, et ceux-là on ne pourra pas les sauver, ils sont perdus.
Mais quel goût téléphagique donnons-nous à la génération qui vient si nous leur montrons des séries pour la jeunesse qui reprennent des vieilles recettes, alors que beaucoup des séries pour les jeunes adultes et les adultes tentent au contraire d'aller de l'avant et de repousser les horizons ? Il parait paradoxal que les séries pour les futurs spectateurs soient aussi peu imaginatives, et que celles adressées à la génération juste après le soient énormément, au niveau du contenu, du concept, ou simplement du format, comme on peut le voir avec le renouveau du soap, totalement rénové par l'inspiration des telenovelas, ouvrant la voie à des séries qui n'ont peut-être rien de nouveau à dire, mais tentent au moins de le dire différemment.
Or rien de tout cela ne semble se produire quand on tombe sur le pitch de Dog with a Bog.

Alors je sais pas... est-ce qu'à votre avis il y a une chance que Dog with a Blog fasse quelque chose d'un tantinet original, sur le fond, la forme ou le format ? Rien qu'une toute toute petite ?
Ouais, hein. C'est bien ce que je me disais. Bon, je me lance. Espérons que j'en sorte vivante. Si je ne suis pas de retour dans 48h, envoyez-moi une tortue de secours.

5 février 2010

Promo-ted

Depuis quelques semaines, j'ai développé un nouveau fétiche télévisuel. Rien qui ne puisse choquer votre maman, ne vous inquiétez pas. Mais à force de chercher pour SeriesLive des photos pour compléter les fiches, j'ai commencé à comprendre pourquoi parfois, les "promo posters" pouvaient avoir de l'intérêt, question sur laquelle je ne m'étais jusqu'alors jamais penchée, sans doute parce que je m'efforce généralement de ne pas me laisser toucher par la promo précédant l'arrivée d'une série, et qu'ensuite, plus personne ne voit l'intérêt de faire tourner lesdits posters 6 mois après que la diffusion ait commencé.
Ainsi donc, je suis devenue, quasiment du jour au lendemain, un excellent public pour les posters promotionnels.

MAIS ATTAFION ! Il ne faut pas que ce soit du n'importe quoi, une photo prise à la va-vite, un truc tout con. Trouver une photo sympathique de Lost pour le post On Air d'hier n'a par exemple pas été une sinécure (et comme vous pouvez le constater, j'ai abandonné l'espoir de trouver une photo de promo qui soit originale, sachant que je voulais éviter de vous fourguer la cène pour la 712e fois). Il y a des séries qui font vraiment leur promo comme des cochons. Alors je me suis dit que j'allais vous proposer un florilège des promo posters que j'ai vus jusqu'à présent, sachant que d'une part, j'en oublie forcément, et que d'autre part, je ne prétends pas avoir vu tous les promo posters de la Création.

Généralement, mes promos préférées relèvent d'un travail à la fois sur la forme (jeu de couleurs, perspectives, etc...) et la façon de mettre en avant le concept de la série ou la personnalité des protagonistes présentés. Un truc tout joli pour la gloire, ça ne me fait ni chaud ni froid. Il faut que ça m'évoque quelque chose en lien direct avec l'histoire de la série.

Rien ne m'énerve plus que de rassembler les acteurs dans un décor (ou pire, dans un studio quasiment nu) et les faire prendre la pose sans rien en tirer d'autre qu'une espèce de photo de classe à 20 000$ le tirage (au bas mot). Jeu auquel j'ai remarqué que la plupart des séries criminelles étaient très douées... par exemple je n'ai pas pu trouver un seul poster promotionnel de NCIS qui vaille la peine que je pose les yeux dessus. Desperate Housewives a fait des tentatives mais en général ça reste quand même dramatiquement basique, voire carrément laid. Parmi les mauvais élèves, j'ai aussi envie de citer V New Gen (trop littéral), Flash Forward (franchement décevant) ou encore Heroes (ce qui me semble être un comble).

Mais plus encore, pour me séduire, il faut que l'infographie s'en mêle. Dans le domaine du poster promotionnel, il faut user et abuser des filtres, avoir la main lourde sur l'outil brush, et/ou rajouter des éléments improbables. C'est un peu maintenant ou jamais.

Exemple :

Bof...   Voui !
PromoPoster_DrHouse_Non   PromoPoster_DrHouse_Oui

Il est bon de noter que j'ai sciemment pris pour exemple Dr House, dont les posters promo sont de façon quasiment constante extrêmement bons. Mais je suis certaine de ne rien vous apprendre...
Passons donc à mes favoris... Et comme dirait Nakayomi : en cliquant, c'est plus grand.

The Riches
(je n'ai pas résisté à l'envie
de la mettre sur la fiche de SeriesLive,
même si le format imposé, 300*200px,
ne se prête pas forcément à un rendu optimal)
  PromoPoster_TheRiches
 
Scrubs
(là aussi très constant dans la qualité
de ses promo posters en général)
  PromoPoster_Scrubs
     
Nurse Jackie
(tellement bon que j'en ai fait
mon très à propos fond d'écran au boulot.
J'aimais déjà énormément celle qui sert
désormais de cover au DVD)
  PromoPoster_NurseJackie
 
Better Off Ted
(comme je l'aime beaucoup,
vous avez déjà pu le voir ici)
  PromoPoster_BetterOffTed
 
Nip/Tuck
(certaines sont plus réussies
que d'autres, trop vulgaires.
Celle-là, elle l'a.)
  PromoPoster_NipTuck
     
Dexter
(bien plus efficace que celle
avec le jus de fruit !)
  PromoPoster_Dexter
     
Weeds
(je préfère cette campagne
aux promos de type pin-up, qui,
bien que réussies, sont peu originales)
  PromoPoster_Weeds
     
Friends
(c'est un peu plus vieux,
mais c'est un classique !
Je me demande si Friends
n'a d'ailleurs pas été le précurseur
en la matière ?)
  PromoPoster_Friends
   
Chuck
(je ne suis pas fan de la série,
mais là ça donne envie !)
 

PromoPoster_Chuck

Ce ne sont que quelques unes parmi tant d'autres, évidemment, des affiches qui ont attiré mon regard, mais ce sont certainement les meilleures. Mais la présence majoritaire de séries du câble dans ce petit best of ne peut pas non plus être un hasard. Probablement que les séries les plus originales sur le fond ont plus de chances de l'être également sur la forme ?

En tous cas, si vous en connaissez d'aussi sympas, n'hésitez pas à faire tourner en mettant les liens en commentaire !

25 août 2012

It's all just a little bit of history repeating

SemaineRusse

Imaginez, bon, je sais pas, moi : disons, une blogueuse spécialisée dans les séries de la planète, mais qui ne parlerait pas souvent de la Russie. C'est un tort, mais ça arrive. Bien. Maintenant imaginez que, par une regrettable coïncidence, cette même blogueuse ne soit pas vraiment portée sur les séries historiques...
Naturellement, c'est là une éventualité totalement hypothétique ; mais elle expliquerait plutôt bien pourquoi jusque là, vous avez très peu entendu parler dans ces colonnes (ou les quelques autres où il m'est arrivé de sévir) de séries historiques russes. C'est un tort que je m'apprête aujourd'hui à corriger alors que je vous ai concocté, pour l'avant-dernier jour de notre semaine russe (eh oui, déjà), une petite rétrospective de fond sur les rapports étroits que la télévision russe (et à plus forte raison, la télévision soviétique) entretient avec les livres d'Histoire.

Il faut commencer par préciser qu'en Russie, plus que dans la plupart des pays, le cinéma et la télévision ont toujours été très proches. Au lieu d'être le parent pauvre de l'audiovisuel, la télévision a rapidement bénéficié de moyens similaires à ceux consacrés jusqu'alors au grand écran... parce qu'elle était publique et parce qu'elle dépendait donc d'un gouvernement qui avait besoin d'imposer la parole officielle sur un très large territoire (et si possible jusque dans chaque salon).
En fait, lorsque la télévision commence à se développer en Russie, les premières fictions télé ne sont pas des séries produites selon les spécificités de ce medium ; à la place, ce sont des films de plusieurs heures, découpés en plusieurs tranches. Ecrits d'un seul tenant, ces téléfilms un peu à part ne prennent pas en compte, comme aujourd'hui, les propriétés d'un visionnage en plusieurs fois (avec la structure d'un épisode), mais constituent une grande fresque coupée brutalement au bout d'1h30, et pour laquelle il faut revenir à la même heure un autre soir pour reprendre le fil. Si sur le plan de l'écriture, la télévision doit donc tout au cinéma, c'est aussi le cas pour les budgets et pour tout un contigent de professionnels du cinéma qui ont été encouragés à travailler pour le petit écran.

Or, le cinéma russe est lui-même proche de la littérature russe, principalement classique ; une littérature nationale qui, comme chacun sait, est très riche.
Les adaptations de grands romans sont nombreuses, souvent couronnées de succès, et il y a un savoir-faire en la matière qui s'est peaufiné depuis les balbutiements du cinéma russes ; à l'instar d'Anna Karenine, adaptée sur grand écran en Russie sous la forme de film muet en 1911 et 1914, puis de façon plus bavarde en 1935 et 1953. La télévision n'a à cette époque pas encore de fresque à proposer sur les petits écrans, mais les spectateurs russes sont déjà bien habitués à voir ces grands classiques (pas forcément à la portée du premier lecteur venu) adaptés par des scénaristes et incarnés par des acteurs. Qui plus est, alors qu'il est si difficile, dans l'après-Guerre, pour les auteurs, de passer le cap de la censure, se tourner vers les classiques littéraires approuvés de longue date par le Gouvernement soviétique est une solution plus simple.

Alors quand la télévision se met à produire de véritable séries, il n'est que naturel qu'une bonne part d'entre elles soient également tournées vers le passé, non seulement en raison de l'idéologie politique du moment (je vous en touche un mot plus bas dans ce post), mais aussi parce que c'est ce que les films ont toujours fait.
Depuis lors, les liens qu'entretient la télévision avec l'Histoire russe ne se sont jamais vraiment distendus, et vous allez voir que les plus grands tournants de la fiction russe ont bien souvent été marqués par des period dramas.

Alors évidemment, il y a d'une part les adaptations de romans, et elles sont nombreuses, même encore aujourd'hui. Mais les sérries historiques ne se cantonnent pas à des adaptations, et c'est aussi, voire surtout, de ces séries historiques-là que je vous propose de parler aujourd'hui.

BednaiaNastya

Ce n'est, par exemple, pas vraiment une surprise si je vous dis que la toute première telenovela russe, Bednaia Nastya, est justement une série historique.
Là où copier purement et simplement les recettes des telenovelas sud-américaines modernes aurait pu suffire, la série est plutôt inspirée par le succès international de la telenovela brésilienne Escrava Isaura (première telenovela diffusée en Union Soviétique dans les années 70), au concept similaire : prendre un contexte historique propre à la romance, insérer une héroïne qui commence bien mal dans la vie, et lui faire rencontrer le prince charmant...
Située au 19e siècle, Bednaia Nastya est l'histoire d'une charmante créature, Anastasia, née de l'union pas franchement consacrée d'un Prince russe et d'une servante ; elle est confiée à la garde du Baron Korf, un ami de son père, qui l'élève en secret. Le fils de notre Baron, Vladimir, a donc grandi avec elle mais ne la voit pas vraiment d'un bon oeil dans la maisonnée. Arrivée à l'âge adulte (où évidemment elle est devenue une belle blonde d'une grande innocence ; c'est une telenovela), Nastya, c'est son surnom, va faire son entrée dans la haute société de Saint-Pétersbourg et découvrir les nombreuses turpitudes de la vie de l'élite, entre mensonges, trahisons, et même meurtre à l'occasion. Diffusée en 2004, la série s'impose vite comme un véritable phénomène ; elle est ensuite vendue dans de nombreux pays, dont la Chine.

Entre les costumes, les décors somptueux des intérieurs, les tournages extérieurs on location, et tout le reste, les 127 épisodes de Bednaia Nastya coûteront la bagatelle d'environ 11,8 millions de dollars, un record. Pas étonnant qu'en dépit du succès national comme international de la série, la chaîne STS ait hésité à investir dans une suite, bien que celle-ci avait été annoncée rapidement. Prématurément sans doute.

Pour la "petite histoire" (si vous me pardonnez ce jeu de mots), Bednaia Nastya sera également la première série produite par la société Amedia. Amedia, mais si, vous connaissez ! C'est la même boîte de production qui a ensuite produit les immenses séries à succès Maia Prekrasnaia Niania, ou Zakrytaia Shkola... et qui est également en partenariat avec HBO pour installer la chaîne en Russie.

Ce premier succès ouvrira la voie à plusieurs autres ; la seconde telenovela russe, Adioutanty Lioubvi, sera située dans un contexte similaire, dans laquelle un couple qui s'aime est séparé par une mère ambitieuse, qui marie sa fille à un Comte, tandis que l'homme qu'elle aime s'enrôle au service du tsar....
Des séries comme Bednaia Nastya renvoient une image idéalisée du passé, bien-sûr : on y verse plutôt dans la crinoline, et pas trop dans l'interrogation sociale sur ce que c'était que de vivre sous le règne des tsars, par exemple. Parfaites héritières d'Anna Karenine (qui est, ironiquement, l'un des rares grands romans russes à n'avoir pas été adapté pour la télévision dans son pays natal), de nombreuses séries russes romantiques s'inspirent des tourments sentimentaux, des intrigues des puissants, ou des drames humains.
La reconstitution est là pour sublimer ces histoires, les placer dans un contexte qui fait rêver, et qui en appelle à une certaine nostalgie. Mais ce n'est pas le seul type de séries historiques qui passionne la Russie.

Krepost

Une conséquence de la passion de la télévision russe pour l'Histoire, c'est que la télévision (comme le cinéma, d'ailleurs) propose de très, très nombreuses séries de guerre ; et le phénomène n'est pas récent, loin de là. Il faut dire que l'Histoire russe regorge de batailles, de conquêtes et de guerres civiles propres à alimenter à l'envi ce courant, et que c'est en plus l'occasion de glisser un peu de patriotisme dans une série.

Krepost, dont nous avons déjà eu l'occasion de parler à l'occasion des TEFI 2011, remplit parfaitement tous les offices d'une série de guerre. La mini-série, qui est en fait une version re-montée et prolongée du film Brestkaia Krepost, s'attarde sur le siège de la forteresse de Brest, qui a duré une semaine en 1941. Krepost s'ouvre sur deux éléments narratifs plutôt classiques, mais efficaces : des images d'archives (qui reviendront ponctuellement au cours de la série), d'abord, et surtout, un survivant de la prise de la forteresse qui raconte à son petit-fils ce qu'il a vécu pendant la bataille, à l'occasion d'une visite du memorial aujourd'hui situé dans les murs de la forteresse (et accessoirement, la direction du musée a participé à la vérification de la véracité des faits historiques égrennés dans la série).
A la suite de cette introduction, le pilote nous propose le traditionnel avant/après : la vie au fort, lequel fonctionne comme une petite ville de garnison pour l'instant assez peu concernée par la guerre, et qui prospère dans l'insouciance ; puis, avec l'arrivée de l'armée allemande, la bataille elle-même. Si l'on ne trouve dans ces ingrédients que rien de très classique, en revanche il faut admettre que la réalisation est plus que solide, et efficace en diable. Brestkaia Krepost est un film ambitieux dont on sent qu'il a bénéficié d'un budget conséquent.

Même quand on sait comment ça finit, ce qui est le propre d'une fiction sur une bataille historique, impossible de ne pas se tordre d'inquiétude pour les personnages et notamment Sacha, jeune héros de Krepost. Loin de présenter les Russes en vainqueurs évidents (phénomène auquel on peut, par exemple, assister dans la très patriotique Band of Brothers, où en dépit des pertes et des souffrances il ne fait aucun doute dés le départ que la Easy Company est faite de héros), Krepost s'attache à d'abord penser à l'armée russe comme à des victimes innocentes, puis à des underdogs. C'est quelque chose que la série accomplit notamment grâce à sa figure centrale, Sacha, un cadet qui n'a même pas encore atteint l'âge d'avoir du poil au menton, et qui porte sur l'assaut de la forteresse un regard perdu et dévasté... mais qui va bien être obligé de participer à la bataille, et ainsi devenir un héros, bien que malgré lui.
La technique est éprouvée, et elle fonctionne, à plus forte raison parce qu'Alexandr Kott, le réalisateur, a l'oeil pour saisir aussi bien des images très tendres que les pires horreurs. C'est d'ailleurs un goût pour le drame qui est très russe, qui provient, là encore, de la littérature classique.

On dit que l'Histoire est toujours écrite par les vainqueurs. Mais on n'est même pas obligés de décrire une période où l'on est vraiment le vainqueur pour faire une série à la gloire de la nation... et quoi de mieux pour (ré)écrire l'Histoire que d'utiliser la fiction ? C'est après tout une méthode de propagande qui a fait depuis longtemps ses preuves. Par exemple, vous vous rappelez sans doute qu'on a déjà évoqué Vyzyvaem Ogon na Sebya, qui était à la fois la première série diffusée à la télévision soviétique, et un hymne à la gloire des actions de Résistance d'une jeune femme qui monte une cellule afin de saboter l'aviation de l'occupant allemand...

Le plus fort, c'est qu'il n'est pas non plus nécessaire, pour une série de guerre, de montrer à l'écran des images de bataille au front. Par exemple, la mini-série Kursanty s'intéresse à 5 cadets recrutés par une école d'artillerie en 1942, et suit leur préparation de trois mois avant de partir pour la bataille de Stalingrad... qu'on ne verra donc pas.
A la place, la série s'intéresse à la notion de "chair à canon" : ayant inconsciemment intégré le fait qu'ils ont de grandes chances de ne jamais revenir, nos héros vont donc vivre au maximum leurs derniers mois de liberté. A noter que des DVD de cette série sont apparemment sortis aux USA, sous le titre The Cadets, et avec sous-titres donc. Je vous tiens au courant dés que j'ai mis la main dessus, on en reparlera si le coeur vous en dit.

PiotrPerviyZavieschanie

L'autre grande répercussion de la passion russe pour l'Histoire sur petit ou grand écran, c'est le nombre de biopics proposés chaque année aux spectateurs, et à plus forte raison, des biopics de personnalités politiques.
C'est sans doute ce qui pose le plus de questions, à l'heure où la parole officielle est encore très voire trop présente dans les médias russes.

On l'a dit, se tourner vers un passé lointain est une solution régulièrement adoptée par la télévision russe. On peut à titre d'exemple citer Piotr Perviy. Zavieschanie (ci-dessus), un biopic sur Pierre Ier, alias Pierre le Grand, diffusé par Rossiya 1 au printemps 2011. Comme son titre l'annonce (zaviet signifie "le testament"), la mini-série retrace les dernières années de son règne : sentant la fin proche, le tsar tente de construire sa légende, mais aussi de préparer sa succession. Délaissé par ses compagnons les plus fidèles qui commencent à préparer leur reconversion auprès du futur monarque, il ne trouve de loyauté qu'auprès d'une belle jeune femme qu'il n'aura pas le temps d'épouser avant sa mort, en 1725. La série a coûté plus de 2,7 millions de dollars... pour moins de 4h de programme !

Mais évidemment, les séries historiques russes peuvent aussi se prendre de passion pour une Histoire plus récente, et notamment le 20e siècle, qui a donné énormément de personnalités historiques d'importance, à plus forte raison quand on a un message politique à faire passer. Ainsi, Deviat Jiznei Nestora Makhno est l'adaptation d'une biographie de Nestor Makhno, une figure de l'insurrection ukrainienne, en 1918, par exemple ; d'une façon générale, un nombre important de séries s'intéresse aux deux Guerres mondiales, plus rarement à l'entre-deux guerres.

La Guerre Froide a également fourni autant sinon plus de sujets à la télévision russe, qu'à la télévision américaine, comme par exemple la série d'action KGB v Smokingie, une série d'espionnage de 2005 située dans les années 70, dans laquelle une employée du KGB est envoyée en mission, intervenant sur des opérations du Mossad ou de la CIA. La série dure pendant une saison de 16 épisodes sur la chaîne REN.

Car naturellement, inutile de s'attacher à prendre pour héros une personne ayant réellement existé : il suffit d'inventer une fiction dans laquelle le héros croisera de grandes figures de l'Histoire, ou assistera à des évènements importants. On peut par exemple (mais cette liste, vous le devinez, n'aura vraiment rien d'exhaustif) mentionner Ruskiy Perevod, une mini-série en 8 épisodes diffusée en 2007, dans laquelle un jeune étudiant en langues orientales devient un interprète pour le ministère de la Défense, et est envoyé au Yémen. Couvrant la période de 1984 à 1991, la série plonge son héros dans le Yémen marxiste alors en pleine tentative de réunification, avant de l'envoyer en Libye.

Et puis, pour finir, la série historique, c'est un fait universel, se mêle facilement à certains genres, et c'est quand même bien pratique... surtout quand ces genres sont le policier, le judiciaire, et assimilés ! Ainsi, Jizn i Prikliouchenia Mishki Yaponchika (photo ci-dessous), dont les 12 premiers épisodes ont été diffusés fin 2011, qui s'intéresse à une sorte de Robin des Bois sévissant à Odessa en 1917. Plus qu'un gangster, un gentleman, Mishka Yaponchik a vraiment existé, et faisait de ses braquages et cambriolages de véritables performances d'artiste, avec des scénarios complexes. Il a règné pendant 3 années sur Odessa avant que l'Armée rouge ne s'empare de la ville et qu'il ne devienne révolutionnaire.

JizniPriklioucheniaMishkiYaponchika

On pourrait continuer longtemps à lancer des exemples, évidemment. Comme je le disais, l'Histoire russe est abondante, et tout aussi abondamment documentée par de nombreux romanciers, biographes et historiens.

Pour nous, spectateurs occidentaux qui avons grandi avec des fictions françaises, britanniques ou américaines, les différentes séries historiques russes revêtent d'ailleurs un intérêt supplémentaire : nous avons rarement eu l'opportunité d'adopter, même temporairement, le point de vue russe sur de nombreux évènements de l'Histoire, des campagnes de Napoléon à la Guerre Froide, en passant par la Seconde Guerre Mondiale.
Les rares occasions se sont généralement présentées à nous via des fictions occidentales, ou, plus rarement, des co-productions avec la Russie. En 2007, c'était le cas de War & Peace, adaptation de l'incontournable roman éponyme de Tolstoi, et résultant d'un partenariat franco-italo-allemand. Les 4 épisodes ont apparemment été diffusés sur France 2. Mais c'est plus l'exception que la règle, et les Russes sont, finalement, un de ces nombreux peuples dont nous connaissons mal l'Histoire.

Espérons qu'avec le temps (et peut-être un petit peu cet article ?), il sera plus facile d'accéder aux très nombreuses séries historiques produites chaque année par la Russie... j'espère en tous cas que cette balade vous aura plu.
On se retrouve demain pour la dernière journée de notre semaine russe, ne manquez cela sous aucun prétexte !

29 mai 2012

What's wrong in this picture ?

Regardez bien ces photos... Qu'ont-elles en commun ?

SingleWhiteMale

Si vous ne voyez dans ces photos que du talent... eh bien, bon, d'accord, un point pour vous, je vous concède ça, certes. Mais ces photos de showrunners américains célèbres ont un autre point commun.
Pour mettre le doigt dessus, contentons-nous de nommer ce que nous voyons défiler : homme blanc. Homme blanc. Homme blanc chauve. Homme blanc. Homme blanc...

Je crois pourtant avoir, avec ce petit pseudo-PowerPoint, ciblé la plupart des showrunners tenant le haut du pavé, sur le territoire des États-Unis comme à l'international. S'il en manque qui ne soient pas des hommes blancs mais qui aient le même statut, croyez bien que c'est moins par mauvaise foi qu'en raison d'un total oubli, parce que là tout de suite, il ne m'en vient pas vraiment.

A cette première constatation, il faut cependant ajouter une précision : on parle ici de "célébrités" parmi les showrunners. Sitôt qu'on prête attention aux showrunners, toutes séries confondues, y compris les un peu moins célèbres, on trouve effectivement des femmes. Quelqu'un de ma timeline Twitter a, hier, transmis le lien suivant : "Six Female Showrunners Talk Ratings, Their Comedy Icons, and Internet Hate" (vu que j'ai laissé l'onglet ouvert mais que je n'ai pas gardé le tweet, je ne sais plus qui a tweeté ça ; en espérant que la personne se reconnaisse, merci pour le lien !).
Il y a donc, bel et bien, des showrunners de sexe féminin.

Mon post du jour s'intéresse donc à l'autre pendant de la problématique : qu'en est-il des showrunners de couleur ?

Le souci avec cette question, c'est que quand ce sont des personnes de couleur qui la posent, tout de suite on a l'impression que les débats sur la représentativité et les quotas sont de retour, et les histoires de quota sont rarement un sujet pacifique en rapport avec la télévision (ou ailleurs), j'en ai moi-même parlé il y a quelques années. L'avantage c'est que comme je suis blanche, la question ne se pose pas de savoir si je me sens mal représentée ou non, et l'existence de showrunners de couleur ou non n'a rien de personnel. C'est simplement une interrogation purement curieuse.
Mais, parce que ça fait plusieurs années que je tente régulièrement (avec un succès variable) des séries "blacks", et parce qu'au gré de mes voyages téléphagiques j'ai appris au moins une leçon qui est que le talent n'a pas de couleur, j'ai l'impression que la question est l'aboutissement logique de plusieurs années d'observation. Même si le sujet est, par essence, un peu glissant... Tentons donc, on verra bien.

Pardonnez par avance mon ignorance, mais des showrunners de couleur rencontrant vraiment le succès, il m'en vient seulement deux à l'esprit : Shonda Rhimes et Tyler Perry. 

ShondaRhimes TylerPerry

Bon en France, je sais bien que Tyler Perry ça nous parle pas, mais aux USA, si, et son succès est même largement supérieur à celui de Shonda Rhimes (qui a cependant le privilège de cumuler et d'être une femme ; bravo à elle et ses chromosomes, donc). Naturellement en cherchant bien, il y en a d'autres tout aussi colorés, mais leur carrière est couronnée de moins de succès ; ça va que je regarde Single Ladies et Reed Between the Lines, cela dit, parce que sinon les noms ne me viendraient pas facilement.

Et pourtant, je continue de lire, très régulièrement, sur des forums ou dans des tweets, qu'on manque de séries "blacks" et de personnages "blacks".
Un exemple près de nous : regardez le débat autour de Girls ; on a eu le même sur Friends et on s'en est toujours pas sortis, or ça va faire 20 ans, quand même ! Mais en tous cas ce débat existe toujours et on entend toujours des voix pour s'élever contre les séries avec uniquement des personnages blancs.

White girls are so pretty, skin as smooth as milk...

Ce qui est fou c'est que justement, il y a une sorte de boom des séries "black" actuellement, et c'est la première fois depuis le décès d'UPN qu'il y en a autant à l'antenne ; je ne vais pas les citer toutes, et j'en ai déjà mentionné quelques unes plus haut, mais on peut lister les sitcoms de Tyler Perry (deux d'entre eux actuellement à l'antenne, House of Payne, et For Better or Worse qui revient cet été et a l'originalité d'être dénuée de rires ; le troisième, Meet the Browns, vient de s'achever fin 2011 après 140 épisodes en trois ans !), The Game, et cet été, Bounce TV entrera dans la danse des séries originales avec un sitcom "black", Family Time.

Alors clairement, des séries "black", il y en a.
Mais je vais risquer une théorie : je crois que quand des gens (souvent des "blacks", puisqu'ils ressentent un défaut de représentation à la télé) disent que ça manque de séries de couleur, ils veulent dire en fait : "ça manque de série de couleur sur une chaîne qui ne nous serait pas réservée, et qui ne nous traiterait pas comme un sous-public".

Ce que ces messages me semblent dire en filigrane, c'est "pourquoi je me retrouve, au mieux, avec une série comme Grey's Anatomy, dans laquelle les personnages de couleur sont en minorité et où clairement on est dans du primetime soap ? Et pourquoi au pire je retombe sur des comédies de Tyler Perry ? Qui me touchera sincèrement avec un Parenthood black ? Pourquoi je peux pas avoir un A la Maison Blanche black ? (surtout depuis 2008) Où est mon Mad Men black ?"
Évidemment, toutes les séries ne sont pas, en toute objectivité, réalisables commercialement avec un casting à majorité ou unanimité "black". Game of Thrones "black" par exemple, pas sûre que ça ne fasse pas un puissant bide ; certains genres n'attirent pas le public "black" et ça reste une réalité du marché, mais force est de constater qu'avec le niveau de vie en nette progression, et l'accession de plus en plus fréquente depuis au moins une décennie à la middle-class et la upper-middle-class, les goûts téléphagiques évoluent, et c'est naturel (n'est-ce pas ce qui s'est passé pour le public blanc, après tout ?).
Un drama "black", ou un period drama "black", sont des possibilités qui semblent clairement sous-exploitées à l'heure actuelle à la télévision américaine... et c'est peut-être ça, le fond du problème.

Je crois que la problématique a quand même un peu changé, en dépit de l'ironie dont je faisais preuve un peu plus haut. Il ne s'agit plus simplement de permettre au public "black" de se retrouver dans les séries sur un plan purement physique. Ce stade, sans être tout-à-fait dépassé comme le prouvent les nombreuses réactions autour de Girls, n'est toutefois plus le coeur du problème. Aujourd'hui, il s'agit de se retrouver dans la qualité des séries ; pour reprendre le débat de Girls, l'autre aspect du problème il n'existe à l'heure actuelle aucune série à la télévision dans laquelle une post-ado ou jeune adulte "black" puisse retrouver ses questionnements.
Non que cela signifie une désaffection totale des sitcoms "blacks" tels que nous les connaissons, Tyler Perry peut dormir tranquille et se racheter un nouveau studio à Atlanta ; mais qu'une nouvelle forme de diversité est appelée par les spectateurs "blacks", qui ne concerne pas seulement leur représentation, mais les conditions dans lequelles cette représentation se fait.
D'ailleurs, je parle ici essentiellement de fiction "black", parce que les latinos ont tellement de choix de networks spécialisés, que du côté du marché hispanique, inutile pour les networks de livrer bataille, la guerre est déjà perdue...

Les attentes téléphagiques du public "black" sont peut-être bien en train d'évoluer, en même temps que leur place dans la société américaine au sens large.
Et le problème, c'est que la télévision américaine n'évolue pas en même temps. Le succès de films comme The Help devrait pourtant contribuer à cette progression vers une télévision de qualité pour le public "black", mais il n'en est rien. Parce que les petites chaînes qui peuvent s'offrir des sitcoms "blacks" n'ont que très rarement les moyens de subventionner mieux. Et que quoi qu'on dise, la voie vers la démocratisation passe par les networks, parce qu'historiquement ça a toujours été le cas.

...C'est peut-être le moment ou jamais pour les networks américains d'arrêter de voir la vie en monochrome.

22 avril 2012

Le vote turc

Pour la troisième fois, la télévision turque a remis les Antalya (du nom de la ville qui accueille la récompense), et comme à chaque fois qu'une cérémonie de ce type se profile, je sors mes petits calepins et je relève des noms. Mais avant de vous en donner les résultats, au cours desquels vous allez découvrir que l'air de rien, à force de fréquenter ce blog, vous avez commencé à retenir quelques noms, parlons un peu de la cérémonie elle-même puisqu'il y a de fortes chances pour que vous en ayez ignoré l'existence jusqu'à présent.

A ma connaissance, les Antalya sont la première cérémonie de récompenses dédiée à la télévision turque, ce qui rend d'autant plus étonnant l'apparition tardive de ce prix. En effet, vous l'aurez calculé par vous-même, elle a été lancée au printemps 2010 ! Si vous vous en souvenez, je vous ai parlé il y a peu de boom des productions turques ces dernières années, on est donc dans une logique similaire, quoique tardive.
C'est la municipalité d'Antalya qui en est l'instigatrice avec le concours de l'Antalya Foundation for Culture and Art, mais contrairement à ce que la récurrence du nom de la ville pourrait laisser penser, les Antalya sont bel et bien consacrés à la fiction de télévision turque nationale, et non aux récompenses locales (phénomène qu'on peut connaitre dans d'autres pays pour saluer des fictions régionales ; comme peuvent l'être les Rosie Awards au Canada par exemple). Peuvent donc être gratifiées de ce prix même des séries n'ayant rien à voir avec la ville d'Antalya, et c'est heureux.

Originalité supplémentaire des Antalya : les résultats ont été dévoilés en deux temps. D'abord, une cérémonie de présentation pour les nominations, vendredi 20 avril au soir ; les nominations étaient connues depuis plusieurs semaines mais apparemment ce n'est pas ce qui allait arrêter les organisateurs ; on peut imaginer que cela permet de faire le tour des prétendants aux divers titres. Je n'ai pas les détails, cependant je devine qu'il doit probablement y avoir des projections pendant cette première soirée ; mais comme elle n'est pas télévisée et qu'il s'avère que je ne parle pas turc, on en restera à la supposition.
Les prix, eux, ont été finalement remis hier soir au cours une grande soirée plus classique, retransmise par la chaîne TV8 (une chaîne dont il faut noter qu'elle est également plutôt récente puisqu'elle a vu le jour en 2005).
Et les Américains trouvent les Emmy Awards trop longs...

Antalya

Alors ces résultats, quels sont-ils ?

Eh bien le grand vainqueur de la soirée d'hier a été la comédie Yalan Dünya, qui se l'est un peu jouée Modern Family : meilleur acteur dans une comédie, meilleur acteur secondaire dans une comédie, meilleure actrice secondaire dans une comédie, meilleure réalisation dans une comédie et, oh, j'allais oublier, meilleure comédie.
Ce sitcom, qui n'a commencé qu'en janvier dernier, n'a même pas encore fini la diffusion de sa première saison les vendredis soir à 20h. On y découvre un quartier cossu dans lequel vivent des familles de nouveaux riches ou de célébrités, mais d'un point de vue absurde (j'ai lu, sans aller le vérifier je le confesse, qu'un épisode montrait même une invasion de zombies... comment vous dire ?). Il est amusant de noter que la série a accueilli Pamela Anderson en guest, dans son propre rôle.
De vous à moi, le sitcom était typiquement le genre de séries que, sans sous-titres, on ne peut pas du tout apprécier, j'ai regardé une ou deux minutes de ce truc et suis passée à autre chose, mais ça se trouve c'est effectivement très drôle ; simplement reconnaissons-le, quand on ne comprend pas les dialogues, ça rappelle un peu les remakes de sitcoms US faits par les Russes.


Dans la catégorie des comédies, Yalan Dünya a ainsi battu à plate couture les séries 1 Erkek 1 Kadın (la version turque d'Un Gars, Une Fille), Leyla ile Mecnun, parodie de comédies romantiques (et qui a reçu hier le prix du meilleur scénario comique), le sitcom Seksenler, et Yahşi Cazibe, un sitcom sur les mariages arrangés.

Seules trois séries sont nommées dans la catégorie jeunesse, Dinle SevgiliPis Yedili et Elde Var Hayat ; c'est cette dernière qui l'a emporté. Elde Var Hayat raconte la vie d'un professeur de mathématiques peu conventionnel qui résoud, au sens comme au figuré, les problèmes de ses élèves, tout en élevant seul son fils unique.

La série historique Muhtesem Yüzyil, déjà distinguée l'an dernier et succès international de la télévision turque, comptait parmi les séries au long cours nommées cette année et a obtenu le titre sans grand effort.
Par contre, la série figurait également parmi les nominations de la catégorie du meilleur scénario dramatique, avec la série policière Behzat Ç., dont on a déjà pu parler, le remake turc de Desperate Housewives intitulé Umutsuz Ev Kadınları, Hayat Devam Ediyor, qui suit les différents membres d'une famille nombreuse vivant dans une partie rurale et traditionnelle de la Turquie, et Öyle Bir Geçer Zaman Ki. A la surprise générale, c'est cette dernière, une série dramatique familiale située dans les années 60 comptant à l'heure actuelle deux saisons, qui a remporté le titre.

Le meilleur à la fin : de toute évidence, la catégorie meilleure série dramatique a attiré mon attention et vous intéressera sans doute le plus. Etaient nommées cette année Adını Feriha Koydum, une série actuellement dans sa deuxième saison qui suit la fille d'une concierge qui décroche une bourse pour aller étudier à l'université avec les "riches" ; la série policière Behzat Ç., la série dramatique Hayat Devam Ediyor, la série historique Öyle Bir Geçer Zaman Ki, et Umutsuz Ev Kadınları. En dépit de son caractère apparemment polémique, c'est Hayat Devam Ediyor qui a emporté le prix.

J'ai pris la liberté de cagouler les pilotes de Hayat Devam Ediyor afin de mieux comprendre le débat qui semble entourer la série, nous aurons donc l'occasion d'en rediscuter. Mais ce que je vous propose, c'est tout simplement de me dire quelle est la série turque de ce palmarès à propos de laquelle vous avez envie d'en savoir plus, et c'est avec plaisir (sitcoms mis à part) que je vous proposerai une review, puisque j'ai aussi dans un coin le pilote de Behzat Ç, d'Umutsuz Ev Kadınları ou d'Öyle Bir Geçer Zaman Ki, par exemple. Deal ?

27 mars 2012

Dorama et sac à dos

BlackMarch
Oh, eh, dites, eh ! Mais ça fait super longtemps que j'ai pas fait de post Dorama Chick ! Il est vrai que j'ai un peu zappé les deux dernières saisons nippones (et que je suis encore pas mal fâchée avec la Corée du Sud), et qu'un coup de coeur chassant souvent l'autre avec moi, je n'y étais guère revenue alors que mes pas m'avaient plutôt menée, en ce début d'année, vers la Scandinavie, entre autres. Et pourtant mes racines téléphagiques sont en Asie et je m'en veux d'avoir délaissé les séries japonaises sur ce blog. Je vous dois d'ailleurs toujours un bilan de la saison 2 de Shinya Shokudou, c'est atroce, on n'a jamais le temps de rien ici.
Mais l'avantage du système télévisuel nippon... l'un des MULTIPLES avantages, en réalité... c'est que tous les trois mois, on a une nouvelle chance de se remettre dans la danse et de reprendre à zéro. Voici donc mon traditionnel-même-si-pendant-deux-saisons-j'ai-zappé récapitulatif des nouveautés du printemps à la télévision japonaise !

Malgré tous mes efforts, il y a des chances pour que j'en oublie, mais bon, ce sont des choses qui arrivent. Voilà donc les séries de ce printemps 2012 au Japon...

En quotidienne


- Umechan Sensei (NHK)
L'histoire : dans l'après-guerre, une jeune femme mal assurée va progressivement se découvrir une vocation de médecin de campagne.
L'avis : en-dehors de la présence de Maki Horikita, qui ne m'intéresse pas plus que ça, je me sentirais presque tentée pour suivre cette chronique quotidienne. Incidemment, on parlait hier sur Twitter des bienfaits du format asadora (des épisodes de 15mn, c'est bien pratique), et je n'en ai jamais fini aucun que j'aie commencé. C'est ptet le moment ?
> A partir du 2 avril à 8h15

- Shichinin no Teki ga Iru (Fuji TV)
L'histoire : une femme qui travaille pour un magazine de mode se trouve aux prises avec l'association de parents d'élèves de la classe de son jeune fils, où toutes les mères sont au foyer... Forcément, pas facile-facile de s'intégrer.
L'avis : je ne suis jamais les séries quotidiennes de Fuji TV, et il faut bien admettre que je ne suis pas dans la cible. Par contre, où est l'oeuf et où est la poule...? De toute façon, que pourrait dire Shichinin no Teki ga Iru qui n'ait pas déjà brillamment été abordé par Namae wo Nakushita Megami ? Tiens, faut que je la finisse cette série, d'ailleurs.
> A partir du 2 avril à 13h30

Lundi


- Kagi no Kakatta Heya (Fuji TV)
L'histoire : le surveillant d'une grosse compagnie de sécurité passionné par les serrures est embauché par une avocate pour l'aider à résoudre un cas étrange. Alors qu'elle le suspecte de s'y connaître un peu trop en serrures pour être honnête, elle va progressivement avancer dans l'affaire qui les occupe...
L'avis : les informations que je lis sont contradictoires selon les sources : procedural, ou une seule enquête ? Ca pourrait bien faire toute la différence à mes yeux. Par contre, entre Erika Toda et Satoshi Oono, j'avoue être assez indifférente au cast.
> A partir du 16 avril à 21h00

Shichou wa Mukudono (BS Asahi)
L'histoire : imaginez un pauvre type complet : il ne s'entend pas avec sa belle-famille, sa femme ou ses enfants, et même ses voisins lui font régulièrement la leçon... sauf qu'il est aussi le maire de la ville. Eh bien ça donne une drôle de série vaguement politique.
L'avis : ah, je crois qu'on a trouvé le pitch WTF de la saison... Quoique. On n'est que lundi.
> A partir du 7 mai à 22h00

Mardi


37 Sai de Isha ni Natta Boku (Fuji TV)
L'histoire : après avoir mené une vie inintéressante jonchée de petits jobs au sortir de la fac, puis avoir vécu quelques années dans l'enfermement le plus total (hikikomori), un homme décide à 30 ans d'entrer en école de médecine, devenant interne pour à 37 ans.
L'avis : le véritable "plus produit" de cette histoire, c'est qu'elle est adaptée de véritables mémoires d'un médecin ayant eu ce parcours atypique. Aura-t-on uniquement droit à des intrigues médicales ? J'en doute fort mais on ne sait jamais. En tous cas, c'est la meilleure série inspirée indirectement par le succès de Dr House depuis longtemps, en cela qu'on sent bien pourquoi le projet a été retenu, mais qu'il ne se contente pas de pomper les recettes de son succès. Points bonus pour la présence d'Asami Mizukawa !
> A partir du 10 avril à 21h00

-  Legal High (Fuji TV)
L'histoire : un avocat odieux (pléonasme) prêt à tout pour gagner se redécouvre un idéal de justice et commence à choisir ses affaires différemment. Il est assisté par une avocate débutante idéaliste...
L'avis : on a déjà parlé de cette série lorsqu'elle a été annoncée et je suis obligée de reconnaître que l'idée me plait bien... même si encore une fois, côté cast, on est plutôt dans la répulsion.
> A partir du 17 avril à 21h00

Kaitakushtachi (NHK)
L'histoire : forcée de quitter leur vie en Chine après l'invasion soviétique, une famille de quatre frères et soeurs revient au Japon et commence une nouvelle vie dans une ferme...
L'avis : en matière de séries historiques, il en va bien souvent comme de littérature : ma tolérance s'arrête à peu près avec le XXe siècle. Avant ça, plus on remonte dans le temps, plus je suis d'humeur chagrine. Mes exigences en matière de "modernité" se trouvent ici comblées, d'autant que pour une fois on n'a pas droit au laïus sur les conséquences de la Seconde Guerre mondiale sur le sol nippon, dont Nankyoku Tairiku a terminé de nous écoeurer pour un bon moment. Ajoutez à cela l'éternel thème du changement radical de vie, et évidemment l'idéal du retour à la nature, et je suis plus que disposée à laisser à cette série une chance de me plaire.
> A partir du 3 avril à 22h00

-  Kodomo Keisatsu (TBS)
L'histoire : une organisation criminelle est poursuivie par des enquêteurs. Pour se débarrasser d'eux, elle les expose à un gaz qui les fait retomber en enfance ! Il leur faut donc absolument coffrer ces criminels s'ils veulent retrouver leur apparence adulte...
L'avis : vous voyez ce que je disais ? Plein de pitches WTF nous attendent encore. Ah, le Japon, terre de contrastes télévisuels ! Pays capable du meilleur comme de... de Kodomo Keisatsu, vraisemblablement.
> A partir du 17 avril à 00h55

Mercredi


Answer (TV Asahi)
L'histoire : une unité est créée au sein de la police afin d'employer la médecine légale afin de vérifier des affaires déjà élucidées. L'idée est avant tout de renforcer l'image de la police, et n'a pas pour vocation de mener de réelles investigations ; pour cela, une enquêtrice pas vraiment rompue aux mécanismes de l'administration est placée en charge de l'unité et mise officieusement au placard. Mais très vite, avec son équipe, elle va obtenir des résultats...
L'avis : parce que TV Asahi n'a pas les droits de BOSS, voici Answer. Perso j'ai tendance à préférer l'original, d'une part par principe, et d'autre part parce que je préfère Yuuki Amami à Arisa Mizuki qui me donne des cauchemars !
> A partir du 18 avril à 21h00

Cleopatra na Onnatachi (NTV)
L'histoire : un chirurgien esthétique qui méprise son métier et ses clientes accepte un boulot très bien payé dans une clinique spécialisée dans l'esthétique, où il va être mis devant des cas lui faisant comprendre que les femmes ayant recours à la chirurgie ne sont pas que des capricieuses irrespecteuses de leur patrimoine génétique.
L'avis : ok nan mais dit comme ça, bon. Oui. Nan mais si, ça peut faire un drame permettant à la fois l'amélioration de son protagoniste, et l'exploration de cas larmoyants chaque semaine. Sauf que faudrait quand même voir à pas non plus faire de la chirurgie esthétique un acte totalement anodin non plus en voulant réhabiliter une discipline qui a ses limites éthiques... En gros : faut voir, mais gaffe, hein.
> A partir du 18 avril à 22h00

Jeudi


-  Papa wa Idol (TBS)
L'histoire : Ryou Nishikido, chanteur-star d'un boys band populaire, tombe amoureux d'une femme qui a deux enfants. L'idole des ados va donc devoir assumer le rôle de papa ! Mais quand son agence l'apprend, il est confronté à un choix : la carrière ou la famille...
L'avis : Ryou Nishikido dans son propre rôle, l'idée pourrait être originale. Je trouve par contre cet ultimatum assez ridicule, même s'il propose une alternative originale à la version que nous connaissons tous pour avoir perdu bien des idoles à son profit : d'ordinaire, ce sont plutôt les célébrités japonaises de sexe féminin qui sont mises devant ce choix. Alors du coup, bon, ça ne casse pas trois pattes à un canard, mais ça soulève quelques lièvres.
> A partir du 19 avril à 21h00

-  W no Higeki (TV Asahi)
L'histoire : deux femmes. L'une, riche, à l'abri du besoin, mais en quête de "plus". L'autre, pauvre, solitaire, danseuse dans un club, et désespérément en quête de plus d'argent et de pouvoir. A la faveur de leur frappante ressemblance, elles vont échanger leurs vies...
L'avis : le thème est ultra-classique (outre le fait que l'oeuvre originale ait déjà été adaptée deux fois à la télévision !) et pourtant on y revient encore une fois. Je me demande un peu comment la fille riche peut avoir envie de se glisser dans la vie de l'autre, il faudra attendre le pilote pour comprendre comment les scénaristes nous font avaler ça.
> A partir du 26 avril à 21h00

-  Kaeru no Oujosama (Fuji TV)
L'histoire : chanteuse incapable de trouver le succès à Broadway, mais ayant autrefois connu la gloire au Japon, Mio Kurasaka tente son retour sur le devant de la scène, avec un choeur de femmes d'âge mûr qui fait appel à elle afin de remettre sur les rails la vie culturelle de leur petite ville.
L'avis : aha, les séries musicales font leur entrée dans les grilles japonaises ! Bien bien bien. A part ça, comment vous le dire plus clairement ? Yuuki Amami. Comédie musicale. Voilà voilà. Les souvenirs d'Enka no Joou affluent. Merveille. Oh et sinon, je recommande à Ryouko Yonekura de garder un oeil sur cette série, ça pourra lui servir dans quelques mois...
> A partir du 12 avril à 22h00

-  Ekiben Hitoritabi (BS Japan)
L'histoire : la série suivra le périple d'un amateur de petits ekiben (des bento vendus uniquement dans des gares) alors qu'il traverse le Japon avec pour seul objectif de se régaler.
L'avis : c'est pas forcément le pitch qui va déchaîner les foules, mais je trouve l'idée poétique en diable. Elle est d'ailleurs récurrente dans plusieurs romans ou nouvelles japonais que j'avais pu lire, et je me régale par avance de ce que cela peut apporter. Sans compter que vous n'êtes pas sans ignorer que les séries qui parlent de bouffe, j'adore. Ah, je m'y vois déjà ! J'espère qu'il y aura des sous-titres...
> A partir du 5 avril à 22h30

-  Taburakashi (BS Japan)
L'histoire : afin d'éponger des dettes, une jeune actrice accepte de travailler pour une compagnie qui propose à ses clients d'embaucher des acteurs pour les délester de tâches barbantes ; ainsi, elle va endosser le rôle de mère de famille pour remplacer la présidente d'une entreprise à une réunion de parents d'élèves, celui d'épouse pour une jeune mariée peu désireuse de rencontrer sa nouvelle belle-famille, et bien d'autres situations étranges encore.
L'avis : voilà bien un exemple de séries qu'on ne voit bien qu'au Japon, et qui peut donner le pire comme le meilleur. Je vous laisse deviner où je mise mon argent...
> A partir du 5 avril à 23h58

Vendredi


-  Hidamari no Ki (BS NHK)
L'histoire : le shogunat Tokugawa touche à sa fin, et dans l'atmosphère chaotique propre aux grands changements, deux hommes tentent de trouver une place. Ils n'ont rien en commun, mais leur amitié pourrait leur permettre de survivre à ces changements de société...
L'avis : une série historique en costumes, hein ? Ah c'est con ce soir-là j'ai piscine.
> A partir du 6 avril à 20h00

-  Mou Ichidou Kimi ni, Propose (TBS)
L'histoire : après 4 années de mariage et alors que la routine s'est installée, un homme réalise que l'attaque cérébrale de son épouse lui a fait oublier tous leurs souvenirs communs. Il va alors tenter de la reconquérir.
L'avis : yavait pas un film, comme ça ? Peu importe, l'idée est jolie après tout, et déclinable de bien des façons. Tout dépendra du degré de guimauvitude pour voir s'il est possible de s'attacher à cette série pleine de bons sentiments...
> A partir du 20 avril à 22h00

-  Toshi Densetsu no Onna (TV Asahi)
L'histoire : une enquêtrice obsédée par le manga Toshi Densetsu tente systématiquement de lier ses affaires à sa connaissance encyclopédique dudit manga.
L'avis : mouais. Autant ce serait cool si l'enquêtrice tentait toujours de lier à différents mangas, autant ne cibler que sur un seul d'entre eux ressemble à une adaptation masquée... C'est d'autant plus gênant quand on n'a pas lu le manga en question, d'ailleurs.
> A partir du 13 avril à 23h15

Samedi


-  Akko to Bokura ga Ikita Natsu (NHK)
L'histoire : capitaine de l'équipe de base ball de son lycée, une jeune fille découvre qu'elle a un cancer de la gorge...
L'avis : rude, hein ? On commençait avec pitch stupide de série sportive, et on finit avec un méchant tear-jerker. Inutile de dire que les sceptiques ont deux fois plus de raisons de lever un sourcil circonspect, du coup. Mais un bon tear-jerker de tradition japonaise, ça fait en général du bien par où ça passe, alors ne nous fermons pas à la possibilité de passer un bon moment à chialer devant notre écran...
> A partir du 14 avril à 21h00

-  Mikeneko Holmes no Suiri (NTV)
L'histoire : un détective lamentable (il a peur du sang, des fantômes et des femmes...) rencontre un chat qui parle doté d'incroyables pouvoirs de déduction. Ils forment ensemble un tandem particulièrement efficace.
L'avis : par où commencer ? PAR OU !? Je vous le demande. Personnellement j'ai pouffé à l'idée que ce crétin ait peur du sang, des fantômes ET DES FEMMES. Mais alors le chat qui parle, ça m'a achevée. Oh punaise, j'en ai mal aux côtes dites donc !
> A partir du 14 avril à 21h00

-  Mirai Nikki (Fuji TV)
L'histoire : 12 inconnus reçoivent un carnet ("journal du futur", traduction littérale) dans lequel le moindre de leurs écrits peut devenir réalité. Ils ignorent qu'ils ont été sélectionnés pour faire partie d'un jeu dont un seul peut réchapper...
L'avis : cette adaptation d'un manga publié à 4 millions d'exemplaires (et déjà porté en jeu video, série animée, et roman paru plus tôt ce mois-ci) a, il faut le dire, un air de ressemblance foudroyant avec LIAR GAME qui se serait accouplé avec Death Note. Si. Si, on peut le dire. Mais pour autant, le pitch est accrocheur et peut offrir une série sombre, voire même intéressante.
> A partir du 21 avril à 21h10

Dimanche

-  Kazoku no Uta (Fuji TV)
L'histoire : un vieux rocker dont la carrière est à l'agonie, voit sa situation familiale changer d'un coup. Cela le fait réfléchir à son mode de vie et devenir moins égoïste...
L'avis : alors je sais pas si c'est l'angle moins musical et plutôt "drame humain", mais alors ça me fait pas du tout le même effet que Kaeru no Oujosama. Pas. Du tout.
> A partir du 15 avril à 21h00

-  ATARU (TBS)
L'histoire : un autiste incapable de communiquer clairement avec son entourage, mais doté d'une clairvoyance incroyable, résout des enquêtes pour la police.
L'avis : de tous les enquêteurs-qui-ont-un-truc-pas-comme-les-autres, on en a vu des tonnes, ils sont pas sympas, ils ont des tocs, ils ont une vie personnelle chaotique... on a TOUT vu. Sauf les vrais autistes. Nan mais au moins, ATARU assume, sur ce coup. C'est peut-être risible, mais au moins on va jusqu'au bout de la logique de ce genre de personnages ridicules. Ptet qu'on va en finir avec ces enquêteurs-qui-ont-un-truc-pas-comme-les-autres, d'ailleurs, à force. Le filon va bien s'épuiser à un moment, non ? Il est permis d'espérer.
> A partir du 15 avril à 21h00

-  Suitei Yuuzai (WOWOW)
L'histoire : un journaliste apprend qu'un criminel dont il a couvert le procès a été innocenté 12 ans après avoir été condamné. Libéré, l'homme suscite bien des réactions : chez le journaliste qui était convaincu de sa culpabilité, son avocate qui l'a tiré de là, sa fille qui n'est pas sûre de vouloir le voir réapparaitre dans sa vie, la famille de la victime qui est déboussolée par ce verdict...
L'avis : quand s'affichent les lettres WOWOW, nos espoirs téléphagiques deviennent démesurés. Ici, je n'arrive pas à déterminer si la série va vouloir à tout prix prouver à nouveau la culpabilité du coupable présumé, ou au contraire, simplement devoir vivre avec l'idée qu'en réalité il est innocent. Ou les deux. Dans tous les cas, il ne peut rien en découler de mauvais, je crois qu'on est tous d'accord là-dessus.
> A débuté le 25 mars à 22h00

-  Tsumi to Batsu (WOWOW)
L'histoire :  après avoir abandonné la fac, un jeune homme qui vit reclus (hikikomori, again...) commence à plannifier le meurtre d'une jeune fille à la tête d'un groupe d'enjo-kousai.
L'avis : c'est pourtant pas mon anniversaire.
> A partir du 29 avril à 22h00

Notons aussi que Hanchou est de retour pour une 4e saison, et que naturellement, la série historique Taira no Kiyomori continue son cycle annuel.

EkibenHitoritabi

Je ne vous cache pas que mon gros coup de coeur, niveau pitch, c'est Ekiben Hitoritabi. J'y peux rien, ça me mumure des choses à l'oreille (et aux papilles), ce genre d'histoires. C'est rousseauiste, voilà tout, et c'est beau. Rien que de voir les stills de la série sur le site officiel, je suis toute chose. Je sais, il m'en faut peu.
Mais très sincèrement, c'est un peu ce que j'attends d'un dorama ce printemps : quelque chose d'épuré, un peu bucolique au besoin, une invitation au voyage, un truc simple et proche, qui réchauffe l'âme tout juste sortie de l'hiver. La réponse japonaise à The Café, en quelque sorte, porté sur quelque chose à la fois d'humain et d'attentif aux beautés ordinaires du monde. Rien que d'en parler ça me fait envie, comme série, c'est indescriptible. Peut-être que je serai déçue, d'ailleurs, et que finalement ferait aussi bien d'être une émission culinaire de voyage à la Fourchette et Sac à dos plutôt qu'une série, mais je sais pas, je le sens bien ce concept. J'espère vraiment qu'il y aura des sous-titres, pour en juger.

KaerunoOujosama
Dans un tout autre registre, parmi les autres séries qui me tentent, il y a évidemment Kaeru no Oujosama. Concrètement, il y a trois actrices japonaises envers lesquelles j'ai un biais positif, et Yuuki Amami est dans ce trio (avec Miki Maya et Michiko Kichise, pour être précise, et Asami Mizukawa vient juste derrière). Je ne dis pas que je pourrais regarder n'importe quoi pourvu qu'elle soit au générique, mais clairement, quand l'une de ces femmes est au cast d'une série, le dorama gagne des points karmiques.
Inutile de préciser que, me tenter avec des pitches musicaux alors que je suis en gros manque de Smash, c'est jouer énormément avec mes sentiments. Et ça ne gâche franchement rien. Au bout du compte, comme j'ai, à bien y réfléchir, assez peu de comédies à mon tableau de chasse nippon (puisque bien souvent je déclare forfait au terme du pilote pour cause d'absorption massive de grosses tatannes), ça me semble une excellente opportunité de me faire rudement plaisir en ce printemps, surtout que Yuuki Amami est une des rares actrices japonaises à pouvoir réellement me faire rire. Mais RIRE, quoi. Puis passer aux larmes la seconde suivante. Ah punaise, j'ai jamais fait attention si la fin de GOLD avait été traduite, en parlant de ça (faut toujours que j'aie ce genre d'idées en plein Black March, comme par hasard). Enfin bref, Yuuki Amami est une déesse, voilà la vérité, donc ça va être bon, ça ne peut qu'être bon. Tous les ingrédients sont réunis pour que je prenne un pied monstrueux. Du coup, je vous tiens au courant, pensez.

D'autres séries valent la peine d'être mentionnées, bien-sûr : les deux séries de WOWOW (j'avoue que Tsumi to Batsu me tente plus, mais la série arrivera aussi plus tard dans la saison ; oh, je vous ai dit qu'Asami Mizukawa y serait présente ?), 37 Sai de Isha ni Natta Boku, plein de promesses dramatiques, le thriller Mirai Nikki, et pourquoi pas Kaitakushtachi même si les espoirs de sous-titres sont minces. Si ça fait "bien" pleurer, aussi : Akko to Bokura ga Ikita Natsu. Mou Ichidou Kimi ni, Propose peut également nous offrir notre dose de sentiments, sous condition de ne pas virer à l'exagérément sirupeux.
Peut-être aussi que je vais tenter Umechan Sensei, surtout que vu la présence de Maki Horikita, il serait étonnant qu'il ne soit pas sous-titré.
Et vous, où vont vos préférences ?

4 avril 2012

White April

Le Black March, ça ne vous aura pas échappé, est maintenant fini. Et tout le défi est de se remettre dans le bain. Déjà qu'il n'est pas forcément facile-facile de suivre un programme téléphagique dense et d'y inclure les nouveautés et/ou pilotes (surtout quand comme moi, on est bien volage en la matière), mais ajoutez à cela un mois de séries à rattraper et ça confine à la folie douce.
Mais agréable, alors on va pas se plaindre.

So far, so good. J'ai pu voir trois pilotes (GCB, Magic City et Bent dont je vous ferai le post si je me déteste), ce qui m'est déjà fort agréable. Il a également été plus rapide de récupérer mon retard sur des séries de format court, et je suis donc à jour avec Happily Divorced, Woodley (dont je suis désormais certaine de faire l'acquisition du DVD à un moment tant cette série est géniale) et House of Lies que je me suis dépêchée de rattraper pour être fin prête au moment du season finale, comme vous le savez. Sont également bien avancés mais pas encore totalement au point Suburgatory et Portlandia.
Rendons grâces au weekend prolongé qui s'annonce, puisque Äkta Människor et The Good Wife seront aussi au programme. On verra pour la suite. Faut quand même avouer qu'il y a du monde dans mon planning, à plus forte raison parce que j'ai bien l'intention d'achever mon Piemarathon (mais je n'ai pas envie de le faire en étant bousculée).

WoodleyCircusWoodley, le petit bijou

Au niveau des évènements de groupe, c'est-à-dire notre Ozmarathon et les séances du Smash Ensemble, on joue pour le moment avec les disponibilités donc ça me fait gagner du temps, si je puis dire. Ce sont des moments conviviaux que j'ai hâte de retrouver, pourtant.

En plus de tout cela, mes intentions téléphagiques sont de reprendre un peu l'exploration des séries britanniques : j'ai un pilote de Sherlock qui n'attend que ça, et j'ai également mis de côté Call the Midwife. On verra bien ce que ça donne mais ça me fera du changement, ça fait depuis la fin de l'année dernière que je n'ai pas eu de coup de coeur pour une série britannique, et ça fait long.
J'ai aussi fait mon marché et déniché une intégrale de saison 1 d'une série française à 3€ à la FNUC, je n'ai jamais vu la série ni d'Eve ni d'Adam (elle n'a à ce jour jamais été mentionnée sur ce blog), et j'ai hâte de pouvoir la déshabiller de son film plastique et tester ce qu'elle vaut. Saurez-vous deviner de quoi il s'agit ?
Si on ajoute la préparation du SeriesLive Show, qui est toujours l'occasion de se rajouter des visionnages en plus (je vous mitonne d'ailleurs un bilan de série pour vendredi, vous m'en direz des nouvelles)... je ne chôme pas, et j'adore ça !

En somme, le mois d'avril est vraiment un moment de joie, de bonheur, de retrouvailles et de petits poussins. Vous saisissez l'idée générale, quoi.
L'une des conséquences indirectes et, ma foi, insoupçonnées du Black March, c'est que je me lance à corps perdu dans plein de séries de toutes parts, pour rattraper ce que j'ai manqué, et que je m'éclate. Je ne doute pas qu'il y aura des conséquences moins positives (certaines séries vont finir abandonnées au bord de la route faute de temps, c'est prévisible) mais pour l'instant, c'est que du bonheur.

16 août 2013

R13 E01

La première fois que j'ai vu ce sigle, je me suis dit "damned, je connaissais S01 E01, mais là, c'est une colle".
Cette fois-là, il m'avait bien fallu une bonne dizaine de minutes avant de comprendre que, ah ok, j'y suis, le "R" est pour Ramadan. Et en même temps c'est logique : si une série n'est diffusée que pendant le Ramadan, c'est beaucoup plus simple de parler du Ramadan de quelle année, plutôt que d'essayer d'en compter les saisons !
J'en profite donc pour transmettre ma science : "R13 S01", c'est, pour une série donnée, le premier épisode d'une série (ou saison) diffusée pendant le Ramadan 2013. Allez hop, un nouvel outil à ajouter à notre Guide de survie !

Ce mois téléphagique pas comme les autres sera en effet notre sujet du jour, alors que le Ramadan s'est achevé la semaine dernière.

Ramadan-2013

Pour le troisième été consécutif, me voilà donc à me demander comment je vais vous parler des séries du Ramadan.
Non, ce n'est en fait pas tout-à-fait juste : pour le troisième printemps consécutif, je me demande comment je vais vous parler des séries du Ramadan cet été. C'est un processus qui m'épuise du fait de la barrière de la langue (les recherches en anglais ou en français donnant des résultats très incomplets, quand il y a des résultats, ce qui n'est pas le cas pour toutes les fictions), mais qui m'intéresse aussi énormément, car je ne doute pas qu'il y ait des dizaines de séries à découvrir. Perspective qui ne peut que mettre en joie le téléphage curieux !
Et quand je dis "dizaines", je n'exagère pas : pendant mes recherches, cette année, j'ai déjà relevé 65 mosalsal au Moyen-Orient, et un peu moins de 30 en Afrique du Nord ! Et de toute évidence, de nombreuses autres sont passées entre les mailles de mon filet.

Aussi ai-je tendance à essayer de donner dans la sélection à vocation récapitulative ; c'est précisément ce que j'ai fait la première année. Je vous invite d'ailleurs chaleureusement à relire au moins le début de ce vieil article, ainsi que mon article introductif sur la télévision égyptienne, pour obtenir des éléments de contexte que vous ne trouverez pas ci-dessous.
La deuxième année, j'avais commencé un article récapitulatif similaire... mais ma coupure d'internet prolongée avait réglé le problème à ma place. Bon.
Cet été, j'allais opter pour un récapitulatif également, avant de me raviser, craignant que ce soit fastidieux à lire (et moyennement excitant de voir une litanie de titres). J'ai alors commencé à plutôt ambitionner de vous parler uniquement des séries les plus polémiques. Finalement le mois du Ramadan est passé, je ne m'étais toujours pas décidée... alors j'ai résolu de vous emmener dans une promenade à travers le profil de trois séries seulement, en choisissant de mettre en avant des fictions qui avaient retenu mon attention. L'une a fait polémique, la deuxième s'inscrit dans l'histoire télévisuelle de son pays, et la troisième est très atypique, bref, c'est un petit panachage de ce que j'avais préparé ces derniers mois, avec plutôt des éléments de contexte qu'une énumération de séries longue comme le bras.
Avec le temps, on finira bien par trouver une formule qui convienne à tout le monde, pas vrai ? N'hésitez pas à me dire ce qui aura le mieux fonctionné pour vous.

Ramadan-Icon

Mais d'abord, quelques chiffres pour se remettre dans le contexte de ce mois téléphagiquement unique. Une étude menée à l'occasion du Ramadan a été commandée par OSN, leader de la télévision payante au Moyen-Orient, pour étudier les habitudes des spectateurs pendant cette période télévisuelle exceptionnelle (pour rappel, on estime que jusque pendant ce mois, dans la région, 80% des séries de l'année sont diffusées).
Dans cette enquête, donc, il apparait que pendant cette période, environ une personne sur trois va regarder la télévision, entre 3 et 5 heures par jour (contre une moyenne de 3,1 heures le reste de l'année). Je dis "environ une personne sur trois", car les chiffres varient d'un pays à l'autre : ainsi, c'était le cas de 37% des Egyptiens, contre 33% des Saoudiens, ou encore 30% des Koweitiens.
Et encore, il y a pire/mieux ! Car 15% des Egyptiens regardent entre 5 et 7 heures de programmes par jour ! Par jour ! Pendant 30 jours de suite ! Qui dit mieux ?

Il est bon de noter que ces programmes ne sont pas systématiquement des séries : les programmes préférés des spectateurs sont, certes, à 35%, les fictions, mais elles sont suivies, à 28%, par les talk shows ; les programmes purement religieux occupent la troisième place, contre toute attente ; ex-aequo avec les programmes d'information qui connaissent, depuis quelques années, et pour des raisons évidentes, un regain d'intérêt.
Après, on ne s'étonnera pas que ce mois faste fasse le bonheur des annonceurs !

Parmi les autres préférences des spectateurs, on apprend dans cette étude qu'en moyenne 80% des spectateurs de la région jugent impératif de regarder la télévision en HD ; 82% des sondés indiquaient êtres "très agacés" que des coupures de pub interrompent leurs programmes ; et 60% des personnes interrogées indiquaient qu'il leur était vital de pouvoir regarder la télévision à la carte. Une dernière demande qui est intéressante car pendant longtemps, les grilles des chaînes se calquaient sur l'heure de l'iftar (ou ftour), un modèle qui persiste mais qui est visiblement voué à changer. Ces exigences se retrouvent de nos jours au niveau mondial, évidemment, mais sont exacerbées pendant le Ramadan, de par le volume de télévision consommé ; la tradition dans laquelle ce mois télévisuel s'inscrit rend les changements d'autant plus intéressants à observer.

Le plus surprenant dans cette enquête, c'est que 80% des personnes interrogées, tous pays confondus, attendaient avec impatience de pouvoir regarder, pendant le mois de Ramadan, la troisième saison de la série turque Muhtesem Yüzyil, plus connue dans la région sous son titre arabe Hareem Al Sultan (que la plupart des chaînes du coin se gardaient sous le coude, histoire de capitaliser sur les audiences légendaires du Ramadan). 80% dans tout le Moyen-Orient, le chiffre a de quoi faire tourner la tête ; mais le plus surprenant, c'est que 60% des sondés n'avaient pas vu, ou seulement de façon très sporadique, les deux premières saisons. Voilà qui en dit long sur le phénomène créé par cette série historique. Ca va décidément être un sacré appel d'air quand sa diffusion va se conclure...
En Egypte, en particulier, ce chiffre marque la différence entre les spectateurs d'une part, et les professionnels de l'industrie télévisuelle d'autre part, ces derniers ayant appelé au boycott des séries turques, avec évidemment Muhtesem Yüzyil en première ligne étant donné son succès. Les raisons ne sont pas seulement créatives (chaque pays étant convaincu de la supériorité de ses fictions...), puisqu'il s'agit d'une réaction politique à l'encontre du gouvernement turc, qui soutenait le gouvernement de Mohamed Morsi (au temps pour la thune, le pognon et le flouze le rayonnement culturel...). La diffusion de la série a tout de même été maintenue, faut pas déconner.

Sauf qu'aujourd'hui, on ne va pas encore une fois faire des tartines sur Muhtesem Yüzyil (si vous manquez cruellement de lecture, vous avez tout ce qu'il vous faut dans les liens ci-dessus !), mais bien nous intéresser à des séries spécialement créées et diffusées à l'occasion du Ramadan dans le monde arabe.
En voici donc quelques unes qui ont attiré mon attention...

HekayetHayah

Chaque année, le mois de Ramadan apporte son lot de séries "scandaleuses" ; de par la nature religieuse de ce mois télévisuel, les séries doivent en effet trouver un juste milieu entre leur volonté d'attirer les spectateurs (avec ce que cela implique parfois de surenchère, d'autant que vous l'aurez compris, la concurrence entre chaînes est rude) et le fait que ceux-ci aspirent à une certaine dignité dans leurs programmes. Gare aux séries qui seront considérées comme immorales ou, pire, obscènes ! Hekayet Hayah, écrite par Ayman Salama, et réalisée par Mohamed Samy pour CBC en Egypte, est l'une de celles-ci cette année, et vous allez vite voir pourquoi.

Cette série égyptienne s'intéresse à une femme venant d'une famille extrêmement riche, Hayah, qui a été jugée coupable du meurtre de sa mère ; dans un pays où la peine de mort est encore d'actualité, elle s'en sort relativement "bien", puisqu'elle est simplement placée en hôpital psychiatrique (ses affirmations au sujet d'un complot de sa famille pour récupérer l'héritage qu'elle a reçu de son père permettant à la dite famille de la faire prononcer irresponsable... et du coup de la déchoir de son héritage, bingo !).
Par la suite, dans l'hôpital psychiatrique plutôt select où elle est internée, elle est violée par un membre du personnel. Au bout de 13 années passées dans cet Enfer, où en quasiment personne ne lui a rendu visite, et même pas écrit une seule fois, elle sort donc de captivité, je veux dire de convalescence, et retrouve sa famille.
Enfin, pas tout-à-fait : sa soeur a épousé le mari de Hayah (ça fait toujours plaisir), et c'est elle qui a élevé leur fils comme si elle était sa mère. Résultat, le jeune homme ignore totalement l'existence de sa mère biologique ! Comment faire pour se rapprocher de lui ? Eh bien, la solution que trouve notre héroïne, et vous allez j'en suis sûre trouver que ça tombe sous le sens, c'est d'entamer une relation amoureuse avec lui. En plus, je ne sais pas quel âge il est supposé avoir, mais dans le pilote, il n'a pas l'air d'être totalement sorti de la puberté...

Comme si cette relation incestueuse ne suffisait pas, Hekayet Hayah suit d'autres intrigues secondaires en parallèle... comme par exemple un personnage qui se tape sa secrétaire, ou d'autres qui se trompent à qui mieux-mieux, notamment le mari de Hayah avant même que celle-ci ne soit internée. Oh, et dés le pilote, plusieurs personnages boivent de l'alcool, aussi, ce qui est moyennement halal. Il parait aussi que les dialogues sont émaillés de langage déplacé, et même d'un personnage s'en prenant à la religion, mais je laisse le soin à ceux d'entre vous qui parlent l'arabe de me le confirmer.

Le parfum de scandale ne s'arrête pas là. Omar Sharif s'était vu offrir l'un des rôles de la série, pour pas moins de 3 millions de dollars, une somme plutôt coquette puisque cela représente un million de plus que les prix pratiqués d'ordinaires avec les stars du Ramadan (que j'imagine, sans être capable de le sourcer, être des dollars US) qui a pas mal fait parler de la série alors qu'elle n'était qu'au stade de projet, et qu'elle portait alors un autre titre, Ma'a Sebq Alesrar. Il a apparemment fini par refuser le rôle ; je ne l'ai pas vu au générique et il semble que les rôles masculins d'âge équivalents (dont le fameux père de Hayah) soient interprétés par d'autres acteurs... ou alors il a VRAIMENT pris un coup de vieux.
Mais plus encore, c'est l'actrice Ghada Abdelrazek qui a fini par faire les gros titres. Elle ne s'est pas du tout entendue avec le réalisateur Mohamed Samy, mais ça, encore, ça irait : elle l'a notamment accusé de venir sur le tournage sous l'effet de diverses substances... Sauf qu'en face, lui l'a accusée d'avoir tenté de le tuer ! Ou quand la réalité dépasse la fiction.

Si, comme pour la plupart des séries polémiques du Ramadan, le plus gros défi pour la production était que les chaînes de télévision ne recule pas devant les plaintes des spectateurs et retirent purement et simplement la série de l'antenne (à la place, de nombreuses chaînes l'ont amputée de ses scènes les plus obscènes, notamment le diffuseur Abu Dhabi TV qui en avait les droits dans plusieurs pays du Moyen-Orient), il faut reconnaître qu'une fois ce cap passé, les audiences de Hekayet Hayah ont été plutôt satisfaisantes.
On doit probablement une partie de ce succès à une évidence : la série emprunte une panoplie de codes au soap opera, des musiques grandiloquentes aux décors richissimes (la maison de l'ex-famille de Hayah est assez incroyable, people who live in glass houses et toute cette sorte de choses), en passant par certains membres du cast juste un peu trop enthousiastes, comme la frangine colérique. Et, on aime les soaps ou pas, mais en tous cas, ça marche.

Et au fait, Hayah a-t-elle assassiné sa mère ? Réponse à partir de la 42e minute dans le pilote ci-dessous. Attention, de la cervelle peut apparaitre brièvement dans cette séquence...
(hélas l'épisode n'est pas sous-titré, il faudra donc regarder les scènes précédentes si vous voulez comprendre le contexte)

Avant de passer à la série suivante, j'en profite pour souligner qu'outre le caractère volontairement outrancier de certaines séries, comme c'est visiblement le cas de Hekayet Hayah ou d'Asya (une série dans laquelle une jeune femme se marie, perd la mémoire et devient alors danseuse du ventre dans un casino, écrite par le scénariste de la série Al Mowatin X), parfois, il en faut peu pour poser des problèmes.

Prenez le cas d'une série religieuse. "Ah, bien", me direz-vous : "là au moins on ne risque pas d'avoir des intrigues incestueuses !" (...vous avez lu la Bible récemment ? Parce que c'est pas du tout une garantie, en fait ; mais je digresse).
Sauf que vous vous rappelez de ce petit détail selon lequel il ne faut pas représenter les figures religieuses musulmanes ? Ouais, exactement : pour une série télévisée, c'est un peu problématique. Cette année (car c'est évidemment une problématique récurrente), le défi s'est posé à la série Al-Hassan wa Al-Hussein, qui raconte le schisme entre sunnites et chiites, à travers l'histoire de ces deux frères, tous deux imams, et tous deux héritiers de Mahomet. C'est précisément en se disputant la succession de Mahomet au 7e siècle qu'ils vont provoquer ce schisme. Problème, donc : les proches de Mahomet, c'est-à-dire la famille, mais aussi les compagnons, ne peut être représentés à l'écran. Second problème : le schisme est quand même une question un tantinet sensible, qui a encore des répercussions (souvent sanglantes) aujourd'hui. Résultat ? La série a été bannie de l'antenne sur la télévision nationale égyptienne. Ca partait pourtant d'une bonne intention... mais non.

Je serais curieuse de savoir pourquoi, tels des insectes attirés par la lumière d'un bug zapper, les productions persistent à tourner des séries onéreuses pour finir par les voir interdites en vertu du principe qu'on ne représente pas les figures religieuses, mais je n'ai pas la réponse. Sûrement qu'il y a une question de revente de droits qui leur permet de rentrer dans leurs frais (puisque d'après ce que je lis, les sunnites sont plus à cheval sur ce problème de représentation que le chiites), mais ça reste pour le moins risqué. Pour bien faire il faudrait pouvoir interviewer quelqu'un dans l'une de ces productions, mais mon arabe est un peu, euh, rouillé...

Ramadan2013_DarElBahdja

On poursuit notre petit tour par une série algérienne, pour changer un peu de coin. Avec un total de 11 épisodes, Dar El Bahdja a été diffusée cet été sur trois chaînes du groupe ENTV en Algérie juste après l'iftar. La série est écrite par Athmane Bendaoued et Djâafer Gacem, et réalisée par ce dernier, auquel on doit déjà Djemai Family, une série qui a duré trois Ramadan à la télévision algérienne entre 2008 et 2011.

En fait, Dar El Bahdja était au départ supposée être la suite de Djemai Family, mais en raison de changements de distribution conséquents (dont le rôle principal, quand même !), et de l'échec de la troisième saison il y a deux ans (des personnages de vampires ont été introduits dans la série, surprenant que ça n'ait pas plu...), le projet a finalement été repensé. Reste que, jusqu'au mois de mai, la série était en fait présentée par Gacem comme la 4e saison de Djemai Family, avant qu'il ne devienne évident que les changements imposés par les variations du cast étaient trop importants.
Réorientation oblige, Dar El Bahdja a tenté de repartir dans une autre direction, et s'est inspirée, dit-on, de la série à succès syrienne Bab Al Hara, qui se déroule intégralement dans un quartier populaire, dans les années 20 puis, les saisons passant, les années 30. Moi je vous dis ça, j'en sais rien : je n'ai jamais regardé Bab Al Hara, je ne serais pas capable de vous dire à quel point l'inspiration est évidente. Mais en tous cas, le juste milieu semble être trouvé puisque Dar El Bahdja se déroule ostensiblement de nos jours (on y voit un personnage utiliser Google Maps).

En dépit du contexte, celui d'un quartier dans lequel se côtoient des personnages hauts en couleurs et d'origine sociale variée, qui semble plutôt permettre d'explorer des axes comiques si prisés pendant la période du Ramadan, Dar El Bahdja n'est pas une comédie mais plutôt une dramédie. Gacem aborde au travers de la série des problématiques actuelles rencontrées au sein de la société algérienne. Le sujet central de la série est ainsi l'émigration, même si le pilote, auquel vous pouvez jeter un oeil ci-dessous (hélas, pas sous-titré non plus), met avant tout l'accent sur l'exposition du quartier et les intentions de ses héros, plutôt que sur le voyage lui-même.
La série suit donc Réda, Zinou, Kader et Mohamed (dit "Petit Moh"), quatre jeunes vivant dans un quartier populaire algérien, et qui veulent se tirer de là à tout prix. Ils tentent d'organiser leur départ vers l'Europe et plus précisément l'Italie, mais, de par leurs moyens, ce départ ne peut se faire que dans la clandestinité, ce qui pose des problèmes supplémentaires aux autres préoccupations telles que quitter ceux qu'on aime. Evidemment, rien ne se passe comme prévu dans le plan des garçons, surtout quand les familles des uns et des autres s'en mêlent...

Dar El Bahdja est aussi l'occasion de retrouver à la télévision algérienne l'actrice et chanteuse Biyouna, vue en France, entre autres, dans la série de téléfilms Aïcha, écrite et réalisée par Yamina Benguigui, ou dans le film La Source des Femmes, sélectionné au festival de Cannes en 2011. (Biyouna a depuis été faite Chevalier des Arts et des Lettres par la ministre Yamina Benguigui, mais ce n'est sûrement qu'un hasard)
L'actrice avait en effet fait ses débuts sur le petit écran algérien dans les années 70, et avait précédemment collaboré avec Gacem pendant trois saisons de la série Nass Mlah City il y a une dizaine d'années. Cela faisait pourtant 7 ans que les spectateurs algériens ne l'avaient pas vu dans une fiction nationale, autant dire une éternité ! La présence de l'actrice compense pour les nombreuses pertes au casting de Dar El Bahdja par rapport à Djemai Family, car il s'agit d'un véritable évènement.

AlJarGabelalDar

Dans un autre registre encore, je vais vous parler pour finir d'une comédie jordanienne (ce qui est une première pour moi !). Al Jar Gabel al Dar, c'est son nom, relève plutôt de la shortcom d'une dizaine de minutes, et ses 11 épisodes étaient diffusés par Roya TV, qui propose des séries comme Zahri wa Azrag ("le rose et le bleu"), une version locale d'Un Gars, Une Fille.

Le titre de la série, qui pourrait se traduire par "les voisins avant la maison", renvoie au proverbe qui recommande, avant d'emménager dans une nouvelle maison, de prêter plutôt attention aux voisins, car la meilleure des maisons n'est rien avec des voisins pourris. Je paraphrase, hein. Al Jar Gabel al Dar est coécrite par un scénariste, Aseel Mansour, ainsi que les trois comédiens principaux de la série : Natheer Khawaldeh, Fares Hadadeen et Brett Weer. Hm, ce dernier nom ne sonne pas comme très jordanien ! En effet, Weer est un comédien américain qui s'est établi à Amman, et qui compte à son actif pas mal de stand-up sur le thème du fossé culturel (ses sketches sont apparemment l'équivalent jordanien de Lilyhammer !).
Et justement, c'est le principe d'Al Jar Gabel al Dar : parler de la différence entre deux cultures, en mettant côte-à-côte un Américain et ses voisins jordaniens, avec lesquels il se lie progressivement d'amitié en dépit des incompréhensions ou des différences fondamentales de mode de vie.

A ce stade vous l'avez peut-être deviné : la série Al Jar Gabel al Dar est entièrement bilingue : Weer s'exprime en anglais (il est sous-titré en arabe), et ses comparses parlent en anglais et en arabe (sniff, sans sous-titres anglais !). Ca donne une comédie très enlevée qui fonctionne plutôt bien, du moins pour ce que j'en comprends.

Vous pouvez donc donner sa chance à Al Jar Gabel al Dar, c'est même le but plus ou moins avoué de la série. Celle-ci possède en effet un titre en anglais (My American Neighbour, encore une victime de l'épidémie de titres anglophones n'ayant rien à voir avec le titre original), et toutes les videos sont en ligne le plus légalement du monde sur Youtube, comme par volonté de permettre aux Jordaniens et aux Américains de rire des mêmes choses. Un objectif carrément sympathique, à l'instar de la série.
J'ai choisi de vous proposer ci-dessous ce qui a l'air d'être le dernier épisode de la série (mais ils sont vraisemblablement regardables dans n'importe quel ordre), à la salle de sport.


Etant donné que beaucoup de choses sont accessibles dans cet épisode (bon, j'admets : pour peu de parler anglais), j'attends vos impressions dans les commentaires ci-dessous !

D'après Brett Weer, cette série bilingue est une première dans la région, et je le crois volontiers car ce n'est pas forcément la première chose qui me vient à l'esprit quand je pense à une série du Ramadan. C'est par contre tout-à-fait le genre d'initiatives qui pourraient sans trop de mal être diffusées sur une chaîne occidentale (chais pas moi, arte a pas un trou d'une dizaine de minutes quelque part dans sa grille ?).


...C'est tout pour cette année ! Si vous avez eu accès, pendant le mois saint, aux séries du Ramadan, je vous invite avec le plus grand des enthousiasmes à partager en commentaires vos découvertes préférées, vos visionnages les plus insolites, ou tout ce qui vous a marqué cette année.
Et à part ça, rendez-vous pour le R14, qui commencera cette fois aux alentours du 28 juin !

3 août 2010

Engagé

Picture it : Sicile, 1927.
Euh, non, pardon. Je vous ai dit que je finissais Les Craquantes ces derniers jours ?

Picture it : déjeuner dominical avec mes parents.
Dimanche, donc. Histoire de ne pas être obligée d'aller les voir chez eux, je les invite au restaurant japonais (c'est toujours marrant de regarder mon père demander une fourchette pour ses sushis pendant que je mange mon riz avec des baguettes). Et en plus, ça évite de faire la vaisselle.

Bref. En ce moment, lady est juste un peu occupée par : son nouveau boulot, ses nouveaux collègues, ses nouvelles attributions sur SeriesLive. Donc bien que lady essaye de parler de plein de choses, à un moment, c'était inévitable, lady commence à parler de séries du monde... difficile de déterminer si c'était le wasabi ou le sujet qui ont fait s'étouffer mon père.

Comme souvent lorsque je leur parle des séries que je regarde, je leur sers grosso-modo un résumé de ce que j'ai pu dire dans des posts récents : le fait de l'avoir posé noir sur blanc aide bien à définir les informations-clé qui seront intéressantes à ressortir dans une conversation avec quelqu'un qui n'a pas du tout suivi ce que j'en ai dit récemment. Donc j'évoque chaque pays déjà traversé (et celui de cette semaine, mais, ah ah, surprise ! je n'en dirai mot ici), et lorsque j'en viens à Israël, naturellement, je ressors mon couplet extatique sur la façon dont on ne peut dissocier la fiction israélienne de l'histoire d'Israël. On ne peut pas juste la regarder comme une fiction, c'est forcément une fiction d'Israël.

Et là, ma mère me dit : "oui, c'est une fiction engagée". Hmmmmnon. C'est pas engagé, ya pas de message politique. C'est juste ancré dans la réalité du pays. "Oui, mais si : c'est engagé quoi". Mmmmmais non. Non, là ça donne un côté revendication qui n'est pas exact. Engagée ? Ayrilik est engagée. Pas Mesudarim ou Srugim. Pourtant ces fictions ne sauraient être vues sans une vague conscience de leur origine ; il me semblerait difficile de faire passer ces séries pour américaines si elles venaient à être doublées par exemple (et, oh, oui, s'il-vous-plaît ! Doublez Mesudarim !).

MesudarimMessage

Mais j'ai depuis repensé à la réaction de ma mère. Je crois qu'instinctivement, elle voulait qu'on puisse tirer un message de ces séries (et des autres dont j'ai parlé, oui nan mais j'ai vu ton sourire narquois quand j'ai parlé de Naznaczony, ça va hein). Qu'on en retienne quelque chose qui dépasse la série elle-même. Et ça me semble une approche erronée de la fiction, du moins si elle est appliquée de façon systématique.
C'est pour ainsi dire une lubie dans ma famille. Quand on regardait un documentaire, ou parfois un film, surtout si c'étaient mes parents qui l'avaient choisi (et c'était le cas à 99% jusqu'à ce qu'un jour, ma sœur et moi apprenions à faire du lobbying, plus ou moins avec succès), à la fin, mon père ne manquait pas de demander : "alors, qu'est-ce que tu en as retenu ?", et je retenais surtout ce que j'avais ressenti, et pas vraiment de grande leçon sur la vie, la morale ou la dangerosité du monde extérieur (parce que, quand on regarde des reportages sur la délinquance, la violence, la drogue ou le métier de flic quasiment chaque semaine, quand c'est pas le travail des enfants, on peut pas vraiment dire que le message soit super positif). Alors il s'énervait et à partir de là, la suite m'appartient.

Mais enfin globalement, ça me semblait étrange de toujours vouloir tirer une leçon de tout. Surtout en matière de fiction. C'est bien d'essayer de réfléchir un peu sur ce qu'on a vu, et je m'efforce de le faire (quoique je ne sois pas aussi capable qu'Adam de Blabla-Series d'en tirer un enseignement philosophique), mais le ressenti a toujours sa place, et parfois il faut admettre que certaines séries se prennent pour cela, pour le ressenti, sans chercher à vouloir élargir au-delà des personnages. C'est notamment vrai dans le cas des séries asiatiques, qui s'intéressent plus à l'exploration de leurs personnages qu'à une situation généralisable dont il faut tirer un enseignement moral quelconque (si on le prend comme ça, 1 Rittoru no Namida devient incroyablement gnangnan, forcément !).

C'est à rapprocher, pour moi, de ces gens qui voudraient absolument qu'une série soit "réaliste". C'est ridicule. On ne demande pas United States of Tara d'être réaliste sur les personnalités multiples, ou à Nurse Jackie d'être réaliste sur le métier d'infirmière (des attentes d'ailleurs vite déçues). Pas plus qu'on ne demandait à Prison Break d'être réaliste sur la vie en prison, et ainsi de suite. Le principe de la fiction est de justement aller au-delà, d'explorer, par des extrapolations, des exagérations et des retournements de situation improbables, des thèmes intéressants, juste pour curiosité intellectuelle.
Les propos d'une bonne sœur que Jackie rapporte dans le pilote ("the people with the greatest capacity for good are the ones with the greatest capacity for evil"), montrent bien que la profession d'infirmière n'est qu'une excuse pour délivrer un personnage tout en nuances, effectivement capable de soigner, mais aussi capable de causer beaucoup de tort. C'est un combat intérieur entre le bien, le mal, et la zone de confort individuelle, que traite Nurse Jackie. Ce n'est pas une chronique hospitalière, pour ça, voir Urgences, et encore, il y aurait long à dire sur les quelques libertés prises avec le réel. Mais c'est le principe, et c'est tant mieux.

HugeMessage

Et quand Eclair dit qu'il regrette que Huge n'aille pas plus loin dans son exploration des problématiques de l'obésité, je dis que ce que traite Huge, c'est indubitablement le ressenti d'un obèse, et pas la politique nutritionnelle des fast-foods. Si Huge passe autant par les regards et par le non-dit, c'est parce que son sujet, c'est l'obèse, pas l'obésité. Le regard des autres, et non un regard sur le sujet. En cela, Huge est une série extraordinairement puissante, mais voilà, si on voulait une série qui condamne les politiques publiques sur la gestion de l'obésité et de la nutrition aux États-Unis, il fallait regarder une autre série, pas Huge dont ce n'est pas le propos central. Peut-être Gigantic, dont je n'ai pas encore réussi à dégoter un épisode ?
De la même façon qu'on ne regardait pas Ally McBeal pour sa critique du système judiciaire. Évidemment, ce sujet peut être effleuré plus ou moins volontairement par la série en question, mais il est quand même préférable de regarder The Practice pour une approche plus précise de ces problématiques.

Une fiction engagée à tout prix. C'est un peu comme une série historique fidèle à la chronologie à tout prix. Ça n'a qu'une valeur vraiment moindre à mes yeux. Je n'attends pas d'une série qu'elle remplace la lecture de journaux, de livres, ou les expériences réelles. Juste qu'elle serve de complément, pour le ressenti et l'approche de sujets que je n'aurais pas abordés de moi-même (par exemple parce que je n'ai pas d'infirmière dans mon entourage).
Une série n'a pas besoin d'être engagée pour être bonne. Même si ce peut être un plus, ce n'est pas essentiel.

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