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ladytelephagy
24 août 2009

Combattre le futur

J'étais tranquillement sous ma douche, en train de me faire un shampoing parfumé au milkshake à la fraise quand soudain, je me suis dit "pfff, que les gens sont sots de faire une fixette sur The Vampire Diaries et autres CWeries !"... et c'est là que ça m'a frappée. J'ai bondi hors du nuage de vapeur pour aller me regarder dans le miroir au-dessus de l'évier. Et il n'y avait pas le moindre doute, la preuve me fixait dans les yeux : j'étais devenue une vieille téléphage.

Vous savez, quand vous êtes un jeune téléphage, vous regardez les plus vieux, ceux qui ont de la bouteille, et vous vous promettez de ne jamais devenir comme eux. Mais si ! Vous savez ! Ceux qui répétaient que hors HBO point de salut, et si t'avais pas aimé Six Feet Under t'étais qu'une sombre merde, et tant qu'on a pas vu Oz on connaît rien aux séries télé, et de toutes façons Buffy c'est rien que pour les ados. Et je me disais, mais franchement, ils sont bornés ou quoi ? Je regarde la même chose qu'eux mais ça ne me viendrait pas à l'idée de dire des choses pareilles ! M'enfin ! On n'est pas tous obligés d'avoir les mêmes goûts ! Quand un quarantenaire mal embouché se piquait d'insulter les américains parce qu'ils n'avaient pas assez regardé Le Protecteur, conduisant à son annulation alors que des According to Jim et des Smallville semblaient increvables, j'étais ébahie devant tant de mauvaise foi (étant entendu que c'étaient quand même bien ces mêmes américains qui avaient fait en sorte que la série vienne à l'antenne et tienne trois saisons), éberluée par tant d'aveuglement obtus.
Et finalement, on n'échappe apparemment pas à son destin, je suis devenue l'un d'eux. Je suis une vieille téléphage aigrie.

Vite, vite, un exorciste ! Je m'étais jurée de ne jamais tourner comme eux ! J'étais pleine de bonnes résolutions pour ne pas leur ressembler : ne pas rester focalisée sur des séries vieilles d'une à deux décennies que j'avais aimées, tenter de découvrir le plus de choses possibles, garder l'esprit ouvert...
Mais non, rien à faire, je suis devenue acariâtre, blasée, cynique. J'ai perdu ma faculté à pardonner aux jeunes téléphages encore peu éduqués sur les possibilités qui s'ouvrent devant eux.

Non, je refuse de le croire. Je refuse de tourner comme ça. Je refuse d'être une vieille peau qui 15 ans après ne jure que par SPACE 2063 et n'a pas su se trouver de nouvelles séries pour faire battre son cœur.

Je vais redoubler d'efforts. Je vais m'ouvrir à plus de pilotes encore. Je vais même regarder des trucs avec des dents pointues s'il le faut ! Mais non, aucune chance, je ne deviendrait pas une vieille téléphage élitiste.

C'est ma bonne résolution de la rentrée : titiller encore plus la curiosité des autres, et entretenir la mienne.

PS : des fois je me dis que je dramatise. Par exemple je suis encore capable de m'émerveiller devant Pushing Daisies, et puis je ne suis pas si élitiste si j'ai continué à regarder Drop Dead Diva... ouais, non, je suis pas encore complètement perdue pour la cause... Je devrais peut-être, sur ce dernier point, quand même.

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23 août 2009

L'adieu aux scalpels

Il y a les séries dont on regarde la fin, et les séries, plus rares, dont on regarde le final. Celles qu'on sait qu'on ne reverra plus, et celles auxquelles on fait ses adieux. Et vous savez de laquelle je vais parler ce soir.

Il y a 15 ans, où étais-je ? Je n'étais pas devant Urgences, ni à ce moment-là ni avant plusieurs années. Et pourtant aujourd'hui, c'est le cœur serré que je regardais chaque fondu au noir annoncer que l'épisode tirait à sa fin, et la série avec elle.

Et je ne peux m'empêcher de me dire que c'est l'essence-même de la téléphagie que de vivre une histoire pareille avec une série. On l'ignore, on la rate, on la dévore, on la regarde de loin, elle surprend, elle déçoit, elle amuse, elle émeut, parfois on en a juste marre, parfois on en voudrait vraiment plus, et pendant 15 ans, pas à pas, saison après saison, avec voracité ou détachement, les épisodes se succèdent et on se crée sa propre histoire : l'histoire du téléphage et d'une série parmi tant d'autres. Une histoire unique, une histoire compliquée, faite d'élans et de retenue, les soirs avec et les jours sans, en intraveineuse trois épisodes à la suite ou en piqûre de rappel en fin d'après-midi en semaine... d'une façon ou d'une autre, j'étais bien obligée d'avoir une histoire avec Urgences, comme tous ceux de ma génération de téléphages.

Qui, il y a 15 ans, a regardé le pilote en se disant : "ça c'est une série qu'on va regarder pendant une décennie et demie" ? Je ne pense même pas qu'à NBC quelqu'un ait su que cette série aurait une histoire si longue avec qui que ce soit. Elle aurait pu vivre le destin de Chicago Hope, après tout, alors qu'elle lui a survécu, plus longtemps et plus loin.

Mais du début à la fin, malgré les cahots de la route et les errances du cast, Urgences a su, semaine après semaine, insuffler la vie ; dans ce huis clos entre quelques murs verdâtres, nous nous sommes sentis accueillis, chez nous, nous avons appris qu'il était possible de faire un divertissement accessible au plus grand nombre sans renier la qualité, nous avons appris qu'une série est capable de mémoire et d'engagement politique sans se mettre à dos la plupart de ses spectateurs, d'où qu'ils viennent, nous avons appris, tant appris... Combien d'entre nous ont découvert la téléphagie dans les bras d'Urgences ?

Une page se tourne pour beaucoup d'entre nous, quels qu'aient été les parcours avec cette série. C'est l'esprit d'une époque télévisuelle qui s'achève. De nouvelles modes ont succédé, de nouvelles façons de faire. Urgences était à mon avis toujours capable du meilleur, mais un meilleur qui n'avait plus cours. Ce n'est pas tant une baisse significative de qualité qui a provoqué sa disparition, que le fait que la plupart des spectateurs étaient passés à autre chose. Pourtant dans quelques années, un peu plus peut-être, un nouveau drama médical verra le jour, et sera comparé à Urgences, qui en sont temps avait été comparée à Saint Elsewhere... il y aura des éléments nouveaux, et les éléments impérissables qui nous ont fait aimer Urgences parce que c'était la série de notre génération.

Dans 15 ans, j'ai hâte de regarder le series finale d'une autre grande série qui aura survécu aux épreuves du temps. Hâte de dire adieu à une autre grande série que peut-être je ne regarde même pas encore aujourd'hui. Mais avec l'adieu à Urgences, j'ai aussi eu l'impression de dire adieu à un certain genre de séries, des séries sachant jongler avec leur média et leur honnêteté pour vivre une aventure couvrant 15 années de rebondissements et de pertinence, un regard porté sur le monde en même temps que les arguments pour que le monde ait les yeux braqués sur la série, oui, avec Urgences, c'est quasiment le dernier dinosaure qui disparait, et je crois que c'est pour ça aussi que j'ai pleuré, ce soir, comme un petit deuil que seuls les téléphages connaissent.

Des visages, des sons, des images, qui ne nous quitteront pas. Merci Urgences, pour 15 années d'histoires, et aussi, pour avoir su nous donner la dernière saison dont nous rêvions.
Et merci, aussi, pour nous avoir donné des adieux sans nous donner de fin.

ER

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche Urgences de SeriesLive.

22 août 2009

Dorama craze

Rappelons qu'à partir de lundi commence l'étape japonaise du Tour du Monde des Séries, sur SeriesLive, et que dans cette optique, j'ai envoyé de nombreuses fiches nippones à Eske (même si toutes n'ont pas eu le temps d'être publiées), qui auront la "préférence nationale", c'est-à-dire que les points attribués par les votants compteront double.

ERRATUM : l'étape japonaise, c'est dimanche ! Votez nombreux !

Du coup je ne résiste pas à l'envie de vous remettre l'intégralité des séries dont j'ai parlé dans ces colonnes, avec tags, liens, et tout le bazar, pour que vous n'hésitiez pas à donner quelques points bien mérités à ces séries. Le Tour du Monde des Séries, ça sert aussi à ça !

Aishiteru ~Kaiyou~  (tags ladytelephagy / fiche SL)

Bokura no Yuuki (tags ladytelephagy / fiche SL)

Futatsu no Spica (tags ladytelephagy / fiche SL)

Hokaben  (tags ladytelephagy / fiche SL)

Innocent Love  (tags ladytelephagy / fiche SL)

Joou no Kyoushitsu  (tags ladytelephagy / fiche SL)

Kamisama, Mou Sukoshi Dake  (tags ladytelephagy / fiche SL)

Last Friends  (tags ladytelephagy / fiche SL)

LIAR GAME  (tags ladytelephagy / fiche SL)

Lunch no Joou  (tags ladytelephagy / fiche SL)

Maid Deka (tags ladytelephagy / fiche SL)

Orange Days  (tags ladytelephagy / fiche SL)

Ruri no Shima  (tags ladytelephagy / fiche SL)

Seigi no Mikata  (tags ladytelephagy / fiche SL)

Shigeshoushi (tags ladytelephagy / fiche SL)

The Quiz Show  (tags ladytelephagy / fiche SL)

Yakou no Kaidan  (tags ladytelephagy / fiche SL)

Pour le moment, il n'y a pas d'autre dorama qui soit fiché ET dont j'aie parlé ici, mais sachez bien que j'y travaille, Eske en a quelques uns en réserve tandis que je continue de préparer des fiches à mesure que j'en découvre, de sorte que l'an prochain, il y ait plus de choix si cet évènement se renouvelle !
Et d'une façon générale, c'est quand même bien sympa de faire découvrir des choses... personnellement je ne m'en lasse pas.

Donc voilà, maintenant vous n'avez plus d'excuse : vous avez le weekend pour faire vos recherches, le règlement est là, après, il suffit de jouer là ! Et si vous jouez au Quizz de SeriesLive, vous gagnez des points supplémentaires pour voter, donc voilà, vous savez ce qu'il vous reste à faire de votre journée de samedi.

21 août 2009

[DL] LOVE GAME

J'ai parlé dans le post précédent des emprunts musicaux que LOVE GAME fait à Oz, il me faut ici ajouter que le générique a plus qu'une parenté avec celui de Las Vegas (j'aurais envie de dire que c'est la voix qui marque le plus gros de la distinction, puisqu'on a remplacé les murmures aguicheurs par une chanteuse japonaise qui crie - je vous rassure, je n'aime pas cette chanson plus que vous, d'ailleurs). Impression renforcée, comme on s'en doute, par l'univers de ce générique, accentuant le concept "partie de poker" de la série.

LOVEGAME
Note : lien valable 30 jours minimum. Je reuploaderai si le lien est mort, mais seulement si vous postez un commentaire pour me prévenir !


Mais ce qui est définitivement intéressant ici, c'est de constater qu'il n'y a pas que les séries à vocation dramatique qui savent réussir un générique. Ce dont je me permettais de douter, c'est le moins qu'on puisse dire. L'idée est bonne, on joue habilement avec le concept de LOVE GAME, on en profite pour attiser le mystère (ou voulu tel) autour de l'héroïne principale, et comme c'est un générique de fin (on est au Japon, c'est souvent celui-là qui vaut le coup d'oeil), on place quelques extraits de l'épisode passé MAIS ! Sans spoiler. Il faut le dire, c'est bien pensé.

Personnellement je trouve que ce générique est un argument en soi pour découvrir la série. Maintenant que vous avez ce post, vous savez comment faire...

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche LOVE GAME de SeriesLive.

20 août 2009

Le jeu de l'amour et pas du hasard

C'est très impressionnée que je ressors de la découverte de LOVE GAME, un dorama dérangeant que je ne voulais pas voir trop vite, pour éviter l'impression de déjà vu qui aurait pu en ressortir si, par exemple, j'avais regardé cette série juste après The Quiz Show. C'est vrai que les pitches peuvent sembler similaires : LOVE GAME suit les aventures de Sae, jeune femme mystérieuse qui organise d'étranges jeux ; en effet, elle propose de l'argent, une somme absolument astronomique, en échange de quoi le joueur doit accomplir la mission qui lui est donnée. Pour vous donner un exemple, dans le pilote, il s'agit pour le joueur de faire signer les papiers de divorce à sa femme en moins de huit heures (évidemment sans lui dire qu'il s'agit d'un jeu). Un jeu dangereux, sans nul doute.
Mais là où LOVE GAME et The Quiz Show diffèrent, c'est que The Quiz Show, en singeant les émissions de divertissement, en est un également. LOVE GAME n'est pas du tout dans l'amusement, et ne vous décrochera pas le plus minime des rictus.

On s'attend donc à ce que LOVE GAME soit une série sur la manipulation : comment le joueur (qui n'est même pas volontaire, au passage) va-t-il réussir à gagner cet argent ? Parviendra-t-il à convaincre son épouse sans briser leur couple ?
Sauf que pas du tout. On comprend bien vite que ce joueur n'a pas été choisi au hasard, et tenter de gagner la récompense n'est qu'une façon pour Sae (et le mystérieux homme qui assiste à ce jeu par caméras interposées) d'appuyer sur la détente, de donner la pichenette nécessaire pour que certaines vérités sortent au grand jour.

Huis clos angoissant, flashbacks pleins de rebondissements, et surtout, conclusions glaciale, sont les ingrédients d'un LOVE GAME qui gagne à être connu. Voilà une série qui n'hésite pas à mettre au supplice les clichés : l'homme aux dents longues devient la victime, la gentille femme au foyer qu'il croyait connaître est une inconnue, rien n'est plus à sa place. Ne pas gagner l'argent ? Ça va très vite devenir bien secondaire...

Avec une caméra plus audacieuse que dans la plupart des dorama, une bande son empruntant par moments à Oz (et ça marche super bien), et des acteurs plutôt crédibles (même si l'actrice qui joue Sae en fait visiblement des tonnes avec son regard pénétrant, comme elle n'apparait que ponctuellement ça marche bien), LOVE GAME est une vraie bonne surprise.

Du coup j'ai hâte de voir le prochain épisode de cette série qu'on pourrait qualifier d'anthologie si le générique ne laissait pressentir que Sae a des choses à nous dévoiler aussi.

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche LOVE GAME de SeriesLive.

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19 août 2009

L'homme-concept idéal

Il y a des séries dont on sait d'avance qu'on n'y accrochera pas, parce que leur pitch est contraire à nos convictions. C'est un peu comme quand un communiste regarde The $treet, en fait. Alors quand je découvre une série intitulée "l'homme idéal", je fronce les sourcils et je me fais une raison : entre nous, ça ne va pas marcher.
Pour faire un pilote de Zettai Kareshi, il vous faudra une héroïne charmante mais malheureuse en amour, transformée en célibataire complètement aux abois (ce qui rejoint hélas ma complainte sur le célibat à la télévision), et devenue complètement par hasard (c'est toujours par hasard... bis) la cliente-pilote d'une étrange société qui lui promet de lui fournir le petit ami idéal, avec piles et batteries car c'est un robot. Donc forcément, ça laisse sceptique.

D'ailleurs quand on a vu Kimi wa Pet, ledit Zettai Kareshi a un sérieux goût de redite : un garçon bizarre fait son entrée dans la vie d'une célibataire qui doit cohabiter avec lui, ce qui va changer sa vie. Qui plus est, on retrouve aussi ici l'idée de l'homme soumis aux désidératas de la femme, sauf qu'au lieu de se prendre pour un toutou, le petit ami idéal peut se ranger dans sa boîte (il est aussi livré avec une fonction de mise en veille). Bah quoi ? C'est qu'un appareil d'électro-ménager après tout !
Les japonaises m'ont l'air d'avoir un sérieux contentieux à régler, si j'en crois ces séries...

ZettaiKareshi

De toutes façons, il est hyper mal pensé, ce produit. Pas près du tout pour une commercialisation à grande échelle. Notre robot est quand même du genre à lancer à Riiko, là, comme ça : "Eh, Riiko, je t'aime, si on faisait l'amour ?". Le module de psychologie féminine n'est clairement pas au point, hein... Sans compter que vu la finesse du programme, le sexe avec ce robot, ça doit méchamment manquer de préliminaires !
Notre robot n'ayant clairement pas lu le même magazine que Fred (ceux qui comprendront l'allusion comprendront pourquoi j'ai trop honte pour en dire plus), il n'a pas non plus compris que ce qui marche avec les filles, c'est de paraître inaccessible et, surtout, oh oui surtout, de ne pas être trop collant. Or là, le robot, c'est de la glue sur pattes, ce qui a pour prévisible effet de rendre sa propriétaire complètement dingue. Alors d'accord, si avoir un robot-namoureux à la maison, ça reste relativement utile pour rendre d'autres mecs jaloux (surtout si on a coché le physique "mannequin" dans le bon de commande), ou quand il y a un sprint à piquer en quinze secondes chrono et que ce sont les seules jambes bioniques à 20km à la ronde, le reste du temps, avouons-le, c'est carrément pas gagné. Surtout sur la japonaise typique qui n'est pas trop une grande fan de la promiscuité.

M'enfin je sais pas, moi, ça semble pourtant évident dés la première seconde : l'homme parfait a pour principale qualité de ne pas être parfait ! Ce sont ses défauts qui le rendent attirant, attachant, qui font qu'on le garde à la maison (et qu'on ne le fait pas dormir dans les waters...).
Ça semble tomber sous le sens, et c'est ce qui rend Zettai Kareshi assez longuet à regarder. Heureusement, la prestation plutôt bonne de son duo de tête d'affiche (et surtout le robot, duquel je m'attendais à une prestation plus banale) sauve un peu notre affaire, m'enfin si le pitch ne vous séduit pas, sachez qu'il n'y aura pas grand'chose pour récupérer le coup.

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche Zettai Kareshi de SeriesLive.

18 août 2009

Friends with benefits

On aurait pu penser que, bon, vu que j'écoute sa musique, je me serais précipitée sur les débuts d'actrice d'Ai Otsuka, chanteuse japonaise que peu de monde ici ne connait, mais vous savez où vous éduquer. Et pourtant non, ça ne m'a même pas effleuré, et ce n'était pourtant pas faute de savoir pertinemment qu'elle tenait le premier rôle de la petite série Tokyo Friends.

Il faut dire que Tokyo Friends, pour la petite histoire, n'a pas fait grand'chose pour marquer les esprits : seulement 5 épisodes (même pour une série japonaise, c'est peu !), pas de diffusion télé mais une sortie directe en DVD... et surtout, un scénario sérieusement pauvre. Le problème n'est pas tant que l'idée n'ait rien de très nouveau d'ailleurs (des jeunes qui se cherchent et font leurs choix tout en vivant une franche amitié), que le fait de n'avoir rien su en dire de nouveau. La nuance est de taille.

Ai Otsuka interprète donc Rei, une petite provinciale qui en a tellement marre d'habiter le trou du cul du monde, qu'elle se tape 16 heures de transports pour rallier la capitale. C'est dire si l'envie de s'enfuir est tenace. A Tokyo, elle retrouve son amie d'enfance Akemi qui vit dans la grande ville depuis quelques années, y a fait ses études, y cherche un boulot, mais ne semble s'être jamais vraiment acclimatée. A contrario, Rei fait quasiment des étincelles : elle a trouvé un boulot dés son arrivée (oui, c'est une série de science-fiction, on peut le dire), se fait des amis quasiment dans la foulée... et quand Akemi décide de retourner dans leur trou perdu natal, elle hérite même de son petite studio. Franchement, Rei ne s'en sort pas si mal. Mais ce ne sont que les apparences, puisqu'elle n'a aucune idée de ce qu'elle veut faire ensuite. Le job dans le resto, d'accord, pour faire la transition, mais ensuite ? Qui est-elle vraiment ? Que veut-elle faire ?

En fait, le gros défaut de Tokyo Friends, c'est de passer derrière Orange Days qui posait toutes ces questions avec beaucoup plus de finesse. On ne peut pas vraiment s'ôter de l'idée que le scénario est plus un prétexte qu'autre chose quand il s'avère que Rei finit par intégrer, un peu par hasard (c'est toujours par hasard) un petit groupe de musique complètement méconnu, et qu'elle en devient la chanteuse. Oui, la chanteuse est devenue actrice pour interpréter une chanteuse, on sent le rôle de composition. Étonnant d'ailleurs que la chanson FRIENDS qu'on entend à plusieurs épuisantes reprises dans le pilote ne soit pas sortie en single (seulement en face B d'une autre chanson), les Japonais perdent vraiment la main côté marketing...

Du coup, et bien que l'accent d'Ai soit charmant, son jeu relativement solide, et les dialogues pas trop indigents, on reste largement sur sa faim. Complètement le genre de truc sur lequel il faut faire l'impasse, et à laisser aux fans. Ca reste l'exemple parfait de série un peu commerciale (illustration par l'exemple : on en a ensuite sorti un film, où Otsuka, pas prête à tuer la vache à lait, a repris son rôle) dont l'intérêt ne dépassera que rarement les frontières nationales parce que, sortie de la machine à pognon, que vaut cette série ? Pas trois cacahuètes et tout juste deux.

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche Tokyo Friends de SeriesLive.

18 août 2009

Where no pitch has gone before

C'est marrant quand même. Autant il y a des pitches qu'on a l'impression de voir en 150 exemplaires à chaque livraison ("c'est un flic pas tout-à-fait conventionnel qui..."), autant il y en a, on a l'impression de n'en voir jamais la couleur.
Vous ne vous êtes jamais dit qu'il y avait de la place pour une histoire qui n'a jamais été racontée ?

Exemple : j'adorerais voir une série à propos d'une secte. Je persiste à dire que si un jour, il y a un spin-off Dharma Project, je serai la première à le regarder (alors que, si vous voulez, LOST, bon, euh...). Voir comment une secte se crée, embrigade ses premiers adeptes, organise sa hiérarchie, étend sa zone d'influence, soigne sa communication auprès des médias et des personnalités politiques... Ou bien le contraire : les dernières heures d'une secte. On peut même imaginer une mini-série sur une secte ayant réellement existé, comme Waco ou Jonestown... Vous imaginez ?

Autre exemple, une série où les personnages principaux seraient des gens du voyage... et qui voyagent, pas comme The Riches. Une histoire de gitans, de forains, ou que sais-je. Ce serait incroyable d'entrer dans cette culture du nomadisme que nous connaissons si mal, et qui est si loin de notre sédentarité. Voyager, se sentir libre d'un grand nombre de contraintes, retrouver l'esprit de clan parce que la cellule familiale ne fonctionne pas en circuit fermé... Vous imaginez ?

Tiens, encore un exemple : une série qui se déroulerait dans le jardin d'Eden. Ce serait d'autant plus fort que j'imagine très bien ça en comédie. Comment vivait le Premier Homme ? Quels étaient ses ennuis avec Eve ? Ca ressemble à quoi une vie absolument parfaite ? D'accord, j'ai peut-être un peu trop lu "Eve, le Brontosaure et le Diplodocus" quand j'étais petite, mais enfin admettez que ce serait sacrément sympa de porter un oeil neuf sur ce thème... Vous imaginez ?

Bah en fait, c'est ça le problème : vous imaginez. Vous n'avez guère d'autre choix. Moi, en lisant un énième pitch de projet quelconque ("c'est un flic pas tout-à-fait conventionnel qui me plong dans un sommeil profond"), j'ai comme une envie de diversité.
Qu'on laisse tomber les idées du passé de peur de paraître has been ou peu original, admettons, mais les idées qui n'ont pas abouti (puisqu'il parait qu'une idée inédite, ça n'existe pas), quand même, ça devrait être possible, non ?

Ah d'ailleurs, avis aux téléphages cultivés : s'il y a effectivement une série comme l'une de celles que je viens de citer, merci d'en laisser le titre en commentaire pour mes recherches ultérieures.
Allez, à vous : quelle histoire à votre connaissance totalement inédite rêvez-vous de voir à la télé un jour ? Vous imaginez...

17 août 2009

Best of both worlds

Toute la semaine, j'ai eu l'impression de découvrir la fiction japonaise ; ça fait pourtant quelques années que j'en regarde occasionnellement, mais jamais de façon aussi intensive que ces derniers jours. Tout a commencé avec Futatsu no Spica la semaine précédente, en parallèle de l'annonce sur le lancement à l'automne du dorama Shoukoujo Seira. Et bizarrement ça a suffi à allumer la mèche.

Un bref bilan sur ce qui a suivi :
- 11 épisodes de 14 Sai no Haha
- 4 épisodes d'Aishiteru ~Kayou~
- 3 épisodes de Kaze no Garden
- 1 rediff de 1 Rittoru no Namida
- 1 pilote pour At Home Dad
- 1 pilote pour Oniyome Nikki
- 1 pilote pour Mei-chan no Shitsuji
- 1 pilote pour Seigi no Mikata
- 1 pilote pour Maid Deka
- 1 pilote pour Kimi wa Pet
- 1 pilote pour Ryoukiteki na Kanojo
- 1 pilote pour Tokyo Friends

L'heure est donc à l'accalmie, du moins juste le temps de prendre un peu de recul.

La fiction nippone soutient-elle la comparaison avec sa consœur américaine ?
On est tenté de se poser la question, parce que de toutes façons, la comparaison, on la fait inévitablement. Sur des aspects techniques mais aussi scénaristiques, sans compter le jeu des acteurs.

Concernant la comédie, le Japon déçoit puisque les siennes ne tirent parti que de grosses ficelles, appuyées par une musique caricaturale (on arguera que ça remplace les rires forcés du public et/ou enregistrés). On est dans un comique de situation reposant souvent sur un jeu physique déluré, plutôt que sur des saillies brillantes.
Concernant les séries que j'ai envie de qualifier d'intervention (policier, médical), on reste beaucoup plus dans les sentiers battus, et c'est alors à double tranchant de constater à quel point les deux pays œuvrent sur le même registre, je pense notamment à Code Blue et BOSS. Parfois ces séries se mâtinent-elles d'aspects empruntés, pourrait-on dire, au séries sentai et à l'animation, auquel cas elles deviennent plus typiquement japonaises (à leurs risques et périls car il s'agit de genres eux aussi particuliers).

Concernant les séries dramatiques, c'est plus compliqué. Les dorama dramatiques japonais ne font pas les choses à moitié, quitte, il est vrai, à verser intégralement dans le pathos, sans laisser au spectateur le répit d'une série américaine, qui a tendance à ménager des espaces plus légers, en quête d'un équilibre. Mais globalement, dans son exploration de l'âme humaine, le dorama est tout de même plus impressionnant, et tient la dragée haute à son homologue américain. Il s'en dégage une sensibilité presque pas feinte, souvent perdue chez la concurrence US qui est légèrement plus superficielle dans son approche. Le regard nippon est plus pertinent, plus nuancé sur l'être humain ; il permet de mettre véritablement les personnages au cœur de l'intrigue, et non de décliner l'intrigue autour des personnages, ce qui représente une énorme différence. Une spécificité due à leur structure, également, le leur permet : les rebondissements n'ont pas besoin d'être inventés afin de perdurer le show ; se concentrant sur une histoire relativement courte, en l'épuisant et en la laissant mourir une fois que c'est fait, on n'a pas besoin de surenchère dans les intrigues. Voilà qui permet d'éviter de se perdre, et laisse la priorité à la pertinence sur le divertissement. Sur les thèmes abordés, on a le sentiment que la diversité est tout de même plus facilement portée par la série américaine (reflet d'une société probablement). Si les pitches japonais apportent du changement à ce que l'Occident nous offre en général, entre elles, les séries nippones conservent de nombreux points communs, dont la caractéristique est de rester très proche du vécu de ses spectateurs ; on ne s'y offre que rarement des destins incroyables (polygame), des vocations spectaculaires (intervenant auprès d'alcooliques et drogués), des univers inconnus (prison), on est dans le réel, un réel que tout le monde peut appréhender. Le respect souvent trop strict, ou en tous cas récurrent, d'un certain nombre de codes, ne se retrouve pas autant aux Etats-Unis, où on s'est affranchi d'un certain nombre d'entre eux (y rendant le stéréotype plus condamnable encore, cela dit).

La question sous-jacente, c'est de savoir si un spectateur occidental, a priori habitué aux séries américaines, peut tenter le défi de regarder un dorama nippon et de s'en éprendre. Ce ne sera probablement réservé qu'à des téléphages capables d'entrer dans une culture différente, et une culture télévisuelle différente. Je pense cependant que les vrais téléphages (par opposition au spectateur dont ce n'est pas la passion) ont déjà cette compétence en eux, celle de s'imprégner d'un univers différent et s'y adapter. Il n'y a pas de raison pour qu'un téléphage passionné ne trouve pas au moins un dorama à son goût.

C'est aussi la raison pour laquelle j'ai envoyé tant de fiches de séries nippones à SeriesLive ces derniers temps : il ne faut pas opérer de scission inutile entre les fictions de ces deux pays. La différence se fait par la diffusion, c'est évident, puisqu'il est plus facile de voir une série américaine, soit à la télé soit par voie de cagoulage (que la langue rend également plus accessible), mais pour le reste, j'aimerais vraiment que le web téléphagique comprenne que le dorama n'est pas un parent pauvre à snober. Donc à mon échelle...

J'invite donc tous les amateurs de séries qui ne sont pas habitués aux fictions japonaises à regarder le pilote de 14 Sai no Haha ou Aishiteru, pour ne citer qu'eux, et à venir me dire sincèrement ce qu'ils en ont pensé. Je suis sûre que ces séries-là dépassent largement le clivage habituel entre les amateurs de culture nippone et les autres.
C'est ça aussi, l'intérêt d'avoir deux écrans !

16 août 2009

Survivant

Il était risqué de faire revenir Carter dans le rôle d'un malade en attente de transplantation au moment de la dernière saison d'Urgences.

Pas simplement parce que le revirement peut paraitre un peu larmoyant  (le brave docteur mythique aujourd'hui dépendant de ses confrères), bien que ce soit également vrai ; mais quand on est Urgences, on sait relever ce genre de défi et faire en sorte que la narration essaye un certain nombre d'écueils. Quel est son état ? Est-il condamné ? Comment va se passer l'intervention ? Personne devant l'écran n'a réellement frissonné avec tout ça. Nous n'avons pas vraiment craint pour sa santé.

Ce qui était risqué, c'était le timing. Car le faire dans la dernière saison ne pouvait pas être innocent.

Carter, c'est celui avec lequel nous sommes entrés aux Urgences (et celui avec beaucoup en sont sortis, aussi), et le faire revenir à ce moment, c'est nous indiquer comment vivre la fin de la série. Son sort médical, vivre ou mourir, est aussi un indice sur ce qu'il nous restera d'Urgences après sa fin. Ce qui compte, ce n'est pas le défi médical, ce n'est pas de voir si Carter va affronter ça seul, avec des amis, avec Kem. Non, c'est juste de savoir s'il va survivre. S'il le fait, alors nous n'aurons pas de rancœur contre la série ; s'il décède, l'amertume prendra le dessus. C'est pour ça que c'était risqué.

Cela vérifie aussi quelque chose que nous savions tous déjà, mais qui le grave dans le marbre, à jamais, dans la légende : Carter EST l'âme Urgences.

CarterForever

Et pour ceux qui... non, vraiment ? La fiche Urgences de SeriesLive.

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