Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
ladytelephagy
29 juin 2007

Quand je serai grande, je serai télévisionnaire !

Tout téléphage qui se trouve être dans le circuit depuis un bon bout de temps (la location d'un local où stocker ses enregistrements, l'acquisition d'une troisième télé ou une tendance au savoir encyclopédique comptant parmi les symptômes les plus courants) finit, un jour ou l'autre, par se surprendre à rêver de sa propre série télé, qu'il s'agisse d'un spin off, d'une continuation d'une série tombée au combat, d'une variation sur sa franchise favorite ou encore d'un histoire totalement neuve.

Ca peut commencer par hasard. Un personnage que vous aimez bien prend une décision complètement stupide et dénuée de sens, et vous commencez à caresser l'idée d'une trajectoire alternative. Ou bien en regardant un téléfilm complètement quelconque en faisant votre ménage, un point bien particulier du scénario vous semble plutôt prometteur. Ou encore, votre second couteau favori est au chômage depuis trop longtemps à votre goût et vous fantasmez sur une façon de le réintroduire dans la vie trépidante des stars de séries... Les opportunités sont multiples et si je continuais à les énumérer, on en aurait pour des heures.
Cela dit je ne connais pas un téléphage assidu (un vrai, pas une victime de la mode tel est son nom de code, ni un kikoolol de la télécommande) qui n'y a pas songé ne serait-ce qu'une fois, qui n'a pas un petit synopsis dans un coin, ou le début d'une fan fiction sur un cahier écorné, ou encore une petite liste de nom pour un cast idéal...

Le premier mouvement est souvent de vouloir prolonger l'effet qu'une série a eu sur nous : soit en reprenant des recettes identiques, soit en la prolongeant purement et simplement (pourquoi plagier quand on peut faire autrement ?). Par la suite, la frustration de ne pouvoir réellement réaliser ce fantasme de téléphage, ainsi qu'une bonne habitude des grilles, permet de s'émanciper de cette idée. Oui, écrire Dawn the Vampire Slayer, ça peut être sympa, mais Michelle Trachtenberg ne va pas s'arrêter de grandir tandis que vous lui écrirez sempiternellement une sortie d'adolescence houleuse (elle devrait avoir honte de ne pas attendre pour grandir que vous trouviez les appuis nécessaires à la réalisation de ce projet !!!). Et puis de toutes façons, sauf cas très exceptionnels, ce genre de spin offs est simplement invendable à une chaîne qui aurait toute sa tête.

Il vient alors de lui-même, ou vous vous mettez à sa recherche assidûment : LE concept original est alors votre plan B. La technique a changé, puisque vous testez vos idées sur vos interlocuteurs, même s'ils ne sont pas téléphages (surtout !!! plus on touchera d'audience, mieux c'est !!!). Il vous arrive de passer vos heures dans les transports, le matin, le soir, souvent les deux, à imaginer votre générique (le CD tourne en ce moment-même sur votre lecteur iPod), ou trouver le mots justes pour votre dialogue d'ouverture. Une scène d'esposition, on n'a la chance que d'en faire une par série, attention...

Evidemment, bien que vous y mettiez de l'ardeur, que vous pensiez à tous les détails y compris sur le plan du budget et dur marketing (Jack pourrait adorer appeler sa mère, ça permettrait à une marque de téléphones portables de subventionner le show parce qu'on verrait sans arrêt le portable à l'écran !), que vous soyiez particulièrement attentif à écrire votre Bible en français ET en anglais, ça n'arrivera jamais. Déjà, vous n'êtes pas né dans le bon pays, autant regarder la réalité en face. Ensuite même en ayant vu le jour outre-Atlantique, ce ne serait pas gagné non plus : comme souvent, beaucoup d'appelés et peu d'élus dans ce domaine.

Néanmoins, régulièrement, des articles, des interviews, des séries faisant leur apparition çà et là, entretiennent ce rêve fou d'un jour, écrire votre propre série grâce à quelques épatantes success stories.
Faut-il se résoudre à ce que Patrick, Benoît et Caroline ne paraissent jamais à l'écran ? Les Pussycat Dolls n'auront-elles donc pas la chance de décrocher un contrat pour le générique d'une série dramatique ? HBO devra-t-elle se passer de vos services ? Ce serait terriblement dommage. Ce serait terriblement déprimant. Ce serait terriblement probable.

En France, on se demande régulièrement ce qu'on peut faire pour améliorer la qualité des séries françaises. Encourager chaque téléphage sentant germer en lui la graine du scénarisme est peut-être un début...
Bon alors, du coup, évidemment, vous ne trouverez nulle part dans ce post un indice sur mes brouillons à moi (même si, je crois, il en reste une trace quelque part dans les fins fonds du net). Pas folle la guèpe... on sait jamais, des fois que la roue tourne !

Publicité
28 juin 2007

Homme-garou

Depuis que je l'ai autorisé à remettre les DVD de Battlestar Galactica dans le lecteur adéquat, mon homme s'est soudain refermé à toutes les nouveautés que je pourrais lui présenter, et même au reste. La preuve : en quelques semaines TF1 va avoir montré plus d'épisodes de Heroes que je n'ai réussi à lui en faire voir (ce qui implique, ô horreur, que nous allons devoir regarder la VF avec une autre voix, c'est fatal, que celle qui originellement est celle d'Adrian Pasdar). Et pourtant il avait aimé.

Cela dit, hier, j'ai réussi à le mettre devant The Shield, série que moi-même je n'apprécie que modérément. J'avais vu le pilote lorsque, si mes souvenirs sont exacts, Jimmy l'avait diffusé, et bien que trouvant la série couillue je ne l'avais pas exactement vue comme une révélation.
Mon attachement de jadis pour Michael Chiklis était-il la cause de cette froideur ? C'est à voir. Pas impossible m'enfin en même temps, L'As de la Crime commence franchement à dater et je ne suis pas sentimentale à ce point. En plus il est vachement plus baisable dans The Shield, et de loin (pardon mon homme mais il fallait que ce fût dit).

Mais il n'est pas question de moi ici. Au contraire. Car finalement, blasée que je suis (surtout sitôt qu'il s'agit de séries policières), je trouvais The Shield, certes, je l'ai dit, juste au-dessus, couillue, mais pas absolument révolutionnaire. Même pas vraiment choquante. Et pourtant j'ai eu le temps de me désintoxiquer des excès de virilité d'Oz, depuis le temps !
Mon homme, quant à lui, a trouvé la série tout simplement surréaliste. Beaucoup de choses lui ont semblé être trop "grosses", notamment dans la façon très bourrine que notre Vic a de ne pas s'inquiéter vraiment des conséquences de ses actes. Bon alors, oui, ok, du soucis, il s'en fera probablement plus à mesure que la série avancera, reste que ce mec est une tête brûlée et qu'il est plutôt peinard dans sa branche, remettant sans problème son boss en place, ou rivant le clou du boss boss en lui mentant effrontément dans la même seconde.

Pour autant que mon homme, geek de nature et fan de J-C. Van Damme de sucroît (et croyez-moi cet aveu m'est bien difficile), soit amateur de tout ce qui est bourrin (après tout c'est le même homme qui a regardé le téléfilm catastrophe de M6 hier soir, avant The Shield, n'est-ce pas...), certaines choses lui ont tout de même semblé être beaucoup trop énormes pour passer ainsi à l'as. C'est à un tel point qu'il n'a pas tout de suite compris que Vic s'était débarrassé de Terry. Soit c'est allé trop vite, soit plus vraisemblablement ça lui a paru être carrément trop "pas possible".

La question qui se pose peut aussi être : mon homme est-il trop coutumier des gentils justiciers qu'on voit souvent dans les séries de flicaille ? On parle de quelqu'un qui n'a jamais vu un NYPD Blue en entier de sa vie (cela dit, les forces vitales me manquent pour m'en infliger moi-même), mais qui par contre s'enfile des Law & Order (toutes franchises confondues puisque j'encense SVU et qu'il aime la série originale) de façon quasiment obscène depuis plusieurs mois (j'en suis responsable pour beaucoup). Quelqu'un qui apprécie Monk, qui regarde sans trop de problèmes Les Experts, bref, qui est coutumier d'une image, bon, peut-être pas lisse, mais en tous cas relativement consensuelle de ce métier.
C'est une théorie qui se tient même si ça reste plutôt dommage.

Cela dit la série est tellement couillue, je l'ai dit, que la montée d'adré a fait son effet et qu'il m'a fait jurer qu'on regarderait la suite la semaine prochaine, je cite : "pour voir la suite de l'intrigue". Ce qui est sa façon de me dire que The Shield en a dans le pantalon, et qu'entre un Grey's Anatomy et deux Desperate Housewives, il a envie de ce genre d'univers de temps à autres où il serait un télespectateur homme regardant une série virile (c'est sans doute une question d'identification).
Note perso : lui acheter de la bière et l'autoriser gentillement à se gratter les couilles, c'est pour son bien.

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche The Shield de SeriesLive.

28 juin 2007

Dur dur d'être élitiste

Je fais, au quotidien, de  grands efforts pour persister dans mon élitisme assumé (décomplexé ?) qui consiste à ne regarder que des séries américaines. La plupart du temps, c'est facile : je ne manque pas d'occupation. Et vu que par "ne regarder que", j'entends "les regarder toutes", forcément, j'ai de quoi faire.

Et puis parfois, mon ange d'épaule (celui qui tient la bannière étoilée) part au pipi-room et mon diable d'épaule en profite pour me titiller l'oreille et me murmurer des insanités : "tu as déjà regardé des séries autres qu'américaines (et pas simplement en tombant dessus sur TF1 par hasard, ne me mens pas !), alors pourquoi ne pas continuer ? tu as envie d'un dorama, oh que oui tu en as très envie... Et tu peux ! Oui, il suffirait d'un clic, peut-être deux, et tu aurais ta dose de pilotes, plein de pilotes inconnus, des dizaines de pilotes, tu imagines ça ?"
Il n'existe pas de tapette à mouches pour les diables d'épaule et je le regrette. C'est très certainement une niche commerciale qui gagnerait à être mieux exploitée.

En attendant, je ne peux que succomber. Cycliquement, mais succomber tout de même.

Pourtant, jusqu'à présent, sur ce blog, je me suis fait un devoir de m'en tenir aux séries Etats-Uniennes, à maintenir un minimum de snobisme, quoi, zut, j'ai une réputation quand même (si, un peu) ! Pour un peu, America the Beautiful pourrait être l'hymne de ce blog, en quelques sortes : les visiteurs se devraient de l'entamer en choeur avant de lire un post, la main sur la poitrine, la bannière claquant fièrement au vent quelque part au-dessus de leur PC... Ah, ce serait beau !

Mais non, il faut toujours des trouble-fête pour gâcher l'harmonie ! Des séries bouh, pas bien japonaises par exemple ! Et encore, heureusement que je ne capte plus ZEE TV parce que je vous parlerais de soaps indiens ! D'accord, tant que je n'en suis pas réduite à regarder des séries italiennes, l'heure n'est pas encore venue de m'exiler dans un couvent où je serais privée de télé à vie pour ma pénitence, mais néanmoins l'heure est grave !

La question se pose donc, entière : dois-je ou ne dois-je pas traiter de séries non-américaines dans ce blog ? Leur ferai-je cette faveur ? Oserai-je ces entorses à mon règlement perso ? D'un certain point de vue, la question est ridicule, mais du mien, elle est d'importance.

28 juin 2007

Grey's Autopsy

Je ne reste pas longtemps. Après tout, inutile de chercher les mots pour dire ce que Speedu dépeindra à la perfection dans quelques posts, dés qu'il aura reviewé les épisodes de Grey's Anatomy de cette semaine. Ses résumés de la série sont en tous points conformes à ce que j'en dirais si j'avais son talent pour reviewer épisode par épisode. Donc, pour lire mon avis, lisez ses posts. Je ne suis pas toujours d'accord pour tout évidemment, mais pour Grey, on en est au même stade, à la virgule près. Et j'en profite pour dire que j'anticipe ces mêmes résumés avec délectation, même si je suis quasi-certaine d'en mouiller ma chaise tellement je vais être pliée de rire. Mais l'humiliation vaut le coup.
(Note : il est aussi la seule raison pour laquelle je lis encore des textes comportant les mots SMALLVILLE et LANA).

M'enfin quand même, je tenais à souligner le gâchis que c'est que d'avoir une série qui avait si bien commencé et qui aujourd'hui s'embourbe puissamment dans des intrigues soapesques et un ton de moins en moins équilibré entre comédie et dramaturgie. Il y avait de bonnes idées dans le cataclysme du ferry, notamment avec Karev, mais irrémédiablement elles se trouvent mises au second voir troisième plan pour pouvoir souligner les coucheries (qu'elles soient en suspens ou déjà à l'oeuvre). La plupart des personnages sont devenus des héros de sitcom tant ils sont inconsistants et ça me ferait rire si ce n'était pas si tragique (ou bien l'inverse).

Lorsque Christina, qui n'avait rien glandé de tout le double épisode sur la noyade de Meredith, s'est avancée pour aller la voir sur son lit de mort, et que c'est naturellement le moment que Grey a choisi pour revenir de l'au-delà (ce qui en plus était à peine prévisible puisqu'elle n'avait rien glandé en 1h30 !), j'ai su que rien n'allait plus, et que désormais, la série jouait à une variante de saute-moutons : saute-requins. C'est pathétique mais si même ce perso ne tient plus, qu'est-ce que je fais encore là ?

Bon allez, circulez ya rien à voir, ou peut-être que si après tout : je vais enfin redécouvrir qu'il existe d'autres chaînes que TF1 le mardi soir (France Télévisions et M6, c'est votre chance, cette série pique du nez, programmez quelque chose de valable en face !). Pour une fois que je ne déserte pas TF1 à cause de leur programmation mais bien d'une série sur laquelle il n'ont aucune influence créative, il faut tout de même le souligner, mais c'est quand même pas de bol. Quoique, la question reste entière : est-ce que la série me semblerait aussi risible si je n'en voyais qu'un épisode par semaine ? Bon allez on s'en fout, zou, moi, j'passe à autre chose. Je leur ai donné une demi-saison pour s'acheter une conduite, après tout.

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture (mais je ne saurais vous en blâmer à présent) : la fiche Grey's Anatomy de SeriesLive.

25 juin 2007

Sang qu'tu as ri !

Les webisodes et autres webséries, on va en voir de plus en plus, c'est évident. Alors lançons-nous dés maintenant, comme ça c'est fait, on pourra pas dire qu'on a été à la traine (personnellement ça me fera du changement, vu que j'ai toujours trois trains de retard sur ce qui se passe). Du coup, Sanctuary, c'est le truc hype du moment qu'il faut aller voir, puisque ça se passe sur Internet.
Ah, Internet, ça change tout !!!

Ah oui euh nan, en fait, ça change quoi ? Eh bien ça change un pilote, déjà.
Les scènes d'exposition ? Ca appartient au passé ! Bon d'accord, on a droit à une intro de 5 minutes qui n'explique strictement rien, présente à peine les personnages, le contexte, bref ça va un peu dans tous les sens, mais comme c'est très esthétique, que l'action donne quelques picotements (pas encore tout-à-fait des frissons, faut pas pousser) dans le dos et que, bon, c'est Amanda Tapping, on est contents. Mais post-générique, c'est toujours aussi bordélique, et on brasse un peu de tout : cauchemar, interrogatoire musclé, petite confession qui fait peur, autopsie dans le noir, scène mystérieuse sous la pluie... Oui, ça va très vite, et c'est normal quand on a un pilote de 17 mn !!!

Bon, je suis de mauvaise foi. Le site de la sére proclame que le pilote fait 2 heures, et donc, il a été scindé en plusieurs webisodes plus courts. Mais avouez que se mater 17mn d'une série "dramatique" de science-fiction, sans avoir un réel fil conducteur, une structure complètement dérangée (au lieu de trois actes on en a en fait un seul), et même pas vraiment de présentation des personnages ou du contexte, ça laisse tout de même un goût amer dans la bouche, en attendant la suite !

Alors, du coup, oui, regarder une websérie, ça change la façon de regarder les séries. Pourquoi ? Parce qu'à la télévision, on tombe sur un épisode, ou bien on programme sa soirée pour en regarder un, mais dans les deux cas, on a une démarche attentiste. Vous pouvez, évidemment, avoir lu un résumé dans votre programme télé, ou bien encore vous être fait spoiler à mort sur un forum ou dans un magazine spécialisé. Mais dans tous les cas, vous êtes passif. Même dans le cas de figure où vous auriez cagoulé une série créée pour la télévision sur Internet, vous êtes tout de même dans la position de la dépendance.

Le simple fait que la série soit diffusée uniquement sur Internet change cela, parce que vous avez été sur le site officiel pour télécharger/acheter la série. Et sur le site officiel, on ne vous donne pas la video toute crue, non, il y a une ambiance, au minimum, et puis un résumé si vous savez vous servir d'une souris et vous le savez, puisque vous êtes arrivés là. Et puis comment y êtes-vous arrivé, sur ce site officiel, d'ailleurs ? Parce que vous avez lu un article dessus, non ? Une news, quelque chose ?
Bref, le contenu de la série vous a forcément été dévoilé AVANT que vous ne posiez les yeux sur la série en question. Même partiellement. Vous vous retrouvez avec un contexte qui fait que vous en savez déjà un peu sur la série au moment où vous commencez à la regarder. A vrai dire, lorsqu'on lit le résumé du site officiel (les non-anglophones seront ravis de savoir qu'une adaptation est dispo sur SeriesLive), on en sait plus qu'en regardant ce pilote de 17 minutes, parfaitement, j'insiste.

Est-ce là une aventure réellement interactive ? Pas vraiment, bien-sûr. Pas sur ce point.
Mais c'est tout de même suffisamment proche du parti-pris artistique pour piquer ma curiosité. C'est intéressant de parier sur la curiosité et le parcours du webctateur, pour s'autoriser des ellipses, en fait, et parvenir à ficeler un pilote de 17 minutes, plutôt propre, plutôt soigné, plutôt intéressant... Mais évidemment, le gros défaut de ce même parti-pris, comme je le sous-entendais plus haut, c'est qu'il y aussi une impression de brusquerie, de mélange de recettes, d'absence de profondeur. Evidemment, mis bout-à-bout, les petits tronçons du pilote formeront probablement un ensemble compréhensible. Je ne le sais pas encore à l'heure où je vous parle. Mais l'expérience a de quoi rendre perplexe tout de même.

Sanctuary serait donc une série qui ne fonctionnerait que dans son contexte ? Après tout, vous ne pouvez pas la regarder "par hasard", sinon vous ne pigeriez rien. Vous ne pouvez pas la regarder sans avoir déjà googlé un peu sur elle, lu les pages du site officiel, sinon vous seriez à la ramasse. C'est une série dont on achète les épisodes mais qui pourtant n'est pas juste un produit qui se consomme : elle exige de vous de la curiosité, de l'intérêt...

Reste à savoir si c'est réellement un parti-pris artistique, ou une solution de facilité.
Reste à savoir aussi si une série contextuelle, bien qu'était un concept novateur (et en admettant que ce soit ici le cas), a de l'intérêt pour le spectateur, si ça n'est pas trop contraignant d'être obligé de se plonger dans le contexte plutôt que de le faire par plaisir, après avoir été séduit par les premières images.

Dans l'ensemble, ces 17 malheureuses minutes (oui, j'enfonce le clou) ne sont pas mauvaises, évidemment. Esthétiquement, c'est léché (et encore heureux puisqu'apparemment pas un décor n'existe, tout a été tourné sur fond vert... ce qui explique le nombre de scènes dans le noir ou la pénombre, ça simplifie sans doute la vie des mecs des effets spéciaux) et plutôt agréable. Amanda Tapping est toujours aussi jolie, même avec des cheveux noirs dont on jurerait qu'elle a scalpé Claudia Black pour les avoir. Le petit monstre qu'on nous présente rapidement (très !) dans le pilote a l'air d'être bien fun. Le petit médecin tout mignon tout intelligent tout largué est, c'est obligé, sympathique (et tête-à-claques mais l'un n'empêche pas l'autre, limite au contraire). Mais dans l'ensemble, ça manque quand même de substance. Et surtout, l'ensemble a un ton assez emprunté (c'est dû, sans doute, à la présence d'accents anglais, mais pas seulement)...

Sanctuary, finalement, a une énorme marge de progression. C'est ce qu'il faut se dire au vu de ce pilote très superficiel.

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche Sanctuary de SeriesLive.

Publicité
25 juin 2007

Mais où vont-ils chercher tout ça ?

Dans 99% des cas, sur Google. Et comble de malchance, ils tombent ici. Qui ? Les CAS ! Parmi les dernières recherches menant à ce blog, voici de nouvelles perles :

- Au rayon camisole :
"Avant, je n'avais pas peur du téléphone"
De mon côté je commence à m'inquiéter au contraire... Et dire que j'arrive en tête des résultats avec cette recherche, ça fout les jetons.
"m'est ta cagoule"
Le plus beau c'est que cagoule, mot finalement peu usité une fois qu'on a réussi à perdre la 20e dans la cour de récré et que les parents déclarent forfait, est parfaitement orthographié.
"mate moi"
Masochiste patenté ou exhibitionniste décomplexé ? Je pensais bien que la Play >> mate allait m'apporter des voyeurs mais là j'en reste tout de même sans voix.

- Au rayon téléphagie boîteuse :
"raven simoné 2007"
Ya récidive... J'aimerais bien que le visiteur qui a fait cette recherche de multiples fois ces derniers mois (et a atterri ici de façon répétitive) m'explique le sens de l'année dans cette requête ! Raven Simoné est-elle condamnée et je ne le sais pas ? Ses jours sont-ils en danger ? Me laissez pas comme ça dans l'ignorance !!!
"Sur quoi Berger plaque Carrie dans Sex and the City ?"
Question posée avec des points d'interrogation, et sans. Je réponds, à l'aise : sur un post-it. M'enfin !
"série (les anges du bonheur) poster"
Je le savais que ça se retournerait contre moi, ce post, tôt ou tard.

- Au rayon cagoulage :
Ces derniers temps, le Top Cagoule de ce blog englobe, dans l'ordre décroissant de fréquence : South of Nowhere, Hannah Montana, Sex & the City, Dirt et Zoey.

- Au rayon chouchou :
L'un de mes visiteurs recherche le DVD de Rude Awakening désespérément. On est deux, c'est un début ! Viens que je t'embrasse !

J'en profite en guise de bonus pour attribuer une récompense bien méritée :

CookieShopgirl

Chose promise, chose due !

25 juin 2007

Peau d'âne

La vie d'acteur est vraiment, vraiment, vraiment un sacerdoce.
En témoigne cette interview de J.K. Simmons qui nous explique (entre autres choses évidemment) qu'il rentrait chez lui avec ses tatouages nazis pour s'économiser 20 mn de maquillage le matin sur le plateau d'Oz. Vous vous rendez compte ? C'est plus facile d'avoir la haine tatouée à même la peau plutôt que de se lever 20mn plus tôt ! C'est dire si, être acteur, c'est pas facile tous les jours...

Je sais pas, je réagis peut-être plus épidermiquement après avoir vu Mississippi Burning hier soir, je dis pas, c'est possible ! M'enfin je certaine que pas un cachet d'acteur (même en ayant signé pour plusieurs saisons) ne m'aurait persuadée de porter des tatouages de ce type, même fakes, le temps du tournage d'un seul épisode. Alors ramener ça chez soi et l'avoir en permanence à même le corps ? Même pas pour des millions. Apparemment Simmons, ça l'emmerdait pas tant que ça.
Nan mais j'vous jure...

Le genre de propos qu'on lit et qui nous mène à cette conclusion : la floraison des pseudo-scandales de ces dernières années autour des dires des acteurs (tv ou ciné), lorsqu'ils expriment des opinions plus ou moins choquantes, dépend vraiment de leur degré de bankabilité...

Et hop, un acteur de plus sur ma liste dont je ne vais plus me fatiguer à lire les interviews. C'est toujours ça de pris.

22 juin 2007

Joyeuse Pagaille

Ca fait quoi, trois siècles que je devais en parler ? Voilà enfin le post sur The Brady Bunch !!!
Et en plus, dans La preuve par trois, ce dont les plus fins observateurs d'entre vous sauront se réjouir...

Bienvenue, donc, au royaume du kitsch ! The Brady Bunch est quand même une série qui nous emmène presque 40 ans en arrière... Rien que ça ! Pour vous resituer le contexte, on était à l'époque en plein dans la 6e saison de Ma Sorcière Bien-Aimée au moment du changement d'acteur pour Jean-Pierre/Darrin... D'ailleurs la bande-son est là pour nous remettre dans le bain ! L'humour est globalement le même que la série sus-mentionnée d'ailleurs, c'était de vraisemblablement de rigueur pour les sitcoms : c'est plutôt gentillet, parfois un peu gros, et même hystérique à un point du pilote, m'enfin, bon, il y a quarante ans, vous n'étiez sans doute même pas encore téléphage, alors ne la ramenez pas !

Voici donc les 3 captures à retenir pour le pilote dudit Brady Bunch...

TheBradyBunch_pilot_1
J'ai toujours adoré ce générique, que j'ai longtemps écouté avant de le voir ! C'est simple, mais efficace. En plus c'est un charmant résumé de la situation, qui, en lançant le pilote, permet de passer directement à l'action : les scènes d'exposition sont réduites au minimum, et le pilote gagne ainsi en rythme, s'autorisant quand même trois actes très différents en 25mn. Joli effort ! La bonne idée que voilà... Et dire que la plupart des pilotes se passent de générique, imaginez les possibilités !

TheBradyBunch_pilot_2
Evidemment il y avait plein de choses à capturer pendant la cérémonie de mariage, mais le révérend Alden, c'était quand même incontournable !!! Un cookie au premier qui est capable de me dire qui est le révérend Alden, pour voir si vous maîtrisez la culture pré-80 ? Toujours est-il que cette cérémonie est certainement le passage le plus irritant du pilote. Que pourtant j'ai aimé. Mais la course-poursuite à travers les convives, les cris des gamines... c'était ridicule, il faut le dire. La chute de l'acte est cependant plutôt mignonne.

TheBradyBunch_pilot_3
D'accord, de prime abord, The Brady Bunch a l'air d'une série familiale bon enfant, sans aucune prétention. Ca, c'est quand on regarde avec les yeux du présent. M'enfin, ce n'est finalement vrai qu'en partie, car voilà quand même une série qui ose (peut-être même la première, mais je n'ose le présumer sans recherches plus approfondies) présenter une famille recomposée. Et la chose semble compliquée, et même légèrement choquante, pour ce bon gérant de l'hôtel où les Brady vont passer leur lune de miel. Admirable, finalement, de voir que Mike Brady qualifie sa famille de moderne ! Bien que n'étant pas divorcés, mais simplement veufs, il semble balayer du revers de la main une sorte de tabou. On se rend compte que la chose ne tombe pas sous le sens pour leur interlocuteur, mais justement, Mike ne tente même pas l'explication ! En trois coups de cuiller à pot, il donne finalement le ton : notre famille est moderne ET ce serait anormal de s'en justifier auprès de qui que ce soit. On a un peu l'impression d'assister à l'avènement d'une nouvelle ère où chaque famille a son histoire au lieu d'être sur le moule habituel... et où ladite famille se met le télespectateur dans la poche. Obligé de trouver ça normal sous peine de passer pour un grincheux comme ici !

L'exercice était difficile, car ce pilote fourmille de petits moments attendrissants ou carrément ridicules (parfois les deux à la fois), qui méritent plus une capture qu'une véritable bafouille, alors, à regret, je ne mentionnerai pas les deux quenottes du benjamin Brady, les couettes blondes de la petite Cindy, et la pagaille dans les escaliers de l'hôtel. Voilà, c'est pas dit, découvrez tout ça par vous-mêmes.

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture... hou nom d'un chien c'est ça que j'ai oublié de faire : la fiche pour SeriesLive ! Je reviendrai mettre le lien à jour lorsque ce sera fait, promis : la fiche The Brady Bunch de SeriesLive.
favicon

22 juin 2007

Quota, toi, tu veux ma photo ???

C'est, sur un forum, une remarque a priori anodine (ou en tous cas certainement rédigée comme telle) qui m'a fait m'interroger : où se place, dans les séries, la limite entre la représentation de le diversité et le simple et pur quota politiquement correct ?
Parce qu'évidemment, sur le principe, avoir des quotas plus ou moins officiels, personne ne trouvera ça mauvais. A moins d'avoir des convictions racistes, évidemment, tout le monde est à fond pour le principe du quota. Sur l'air de "au moins tout le monde a sa place à la télé".
[insérez ici un hochement de tête désabusé]
Certainement, oui.

Pour moi, tout a commencé avec l'affaire Grey's Anatomy de cette année, que j'affuble personnellement du sobriquet : "la seule affaire à rebondissements de la saison", à savoir quand Isaiah Washington a laissé échapper un vilain mot hors du cercle privé, et que la presse s'est emparée de la chose, conduisant à une suite de comportements tous plus absurdes les uns que les autres de tous côtés, et étendant stérilement l'affaire sur plusieurs mois. Le cast de la série, je le confirme maintenant après avoir vu une bonne partie de la saison 3, n'avait effectivement rien de mieux à raconter sur ce qui se passe dans Grey's Anatomy cette année, alors en s'y mettant à plusieurs, ils ont fait en sorte que cette connerie revienne régulièrement sur le tapis. Formidable, merveilleux. La conclusion de cette affaire qui évidemment n'en a été qu'une que pour ceux qui n'avaient rien d'autre à penser, comme on s'y attendait, c'est que Washington a fini par se faire vir... hm, non, son contrat n'a pas été reconduit. Ahem.
Et à l'annonce de cette absence de réengagement, je lis sur un forum "j'espère qu'il sera remplacé par un autre personnage de couleur".
. . .
Attendez, là, quoi ? Un personnage de couleur ? Ah bon mais pourquoi ?
Et pourquoi ne pas plutôt le remplacer par un autre personnage intéressant ? Un autre personnage complexe ? Un autre personnage ayant des interactions avec le meilleur personnage/acteur de la série (à savoir Christina) ? Un autre personnage baisable ? Un autre personnage avec des failles ?
Non, je sais pas, c'est juste des idées, comme ça...

Quelle est cette préoccupation de vouloir avoir des quotas, et surtout à ce point ? Comment cela peut-il être un réflexe chez un télespectateur de penser d'abord à la couleur du personnage plutôt qu'à son background, son statut, son caractère ? Est-ce que l'un sous-tend les autres ?
...Et est-ce que je trouve cette réaction étrange parce que je suis blanche ? Parce que dés qu'on parle de couleur, plane très vite au-dessus de nos têtes le spectre du racisme, et qu'on en vient toujours plus ou moins à se poser la question...

Disons-le, c'est vrai que les quotas à la télévision américaine ont fait un travail épatant pour les minorités. On aurait beaucoup à apprendre des dernières décennies télévisuelles outre-Atlantique, en la matière. Intégrer des personnages de couleur, c'est comme intégrer des femmes, c'est nécessaire pour la diversité des personnages, la diversité de leurs possibilités, et puis pour l'identification, évidemment. Et d'ailleurs, pour la gent féminine, là aussi ya eu travail progressif pour en arriver là où nous en sommes aujourd'hui ; les nanas dans les séries, ça n'a pas toujours été des Veronica Mars ou des Carrie Bradshaw ! On a eu un bon paquet de faire-valoir pathétiques et même de séries exclusivement bourrées de testostérone... parfois à dessein, souvent par pur machisme. Bref, les quotas, ça a du bon, ça fait trois ou quatre décennies que ça fait avancer les choses, au moins à la télé et peut-être même parfois par-delà.

C'est devenu une règle et maintenant on est étonnés devant certains castings blancs comme neige... rappelez-vous lorsque Friends était accusé d'être trop blanc ! On entendait même des rumeurs selon lesquelles un septième larron serait adjoint à l'équipe pour rattraper la bévue ! Aujourd'hui, les minorités s'invitent, s'installent, et la plupart d'entre nous trouvent ça normal.
D'ailleurs le dernier quota à la mode, après les gonzesses, les blacks, les latinos... ce sont les gays. J'ai hâte de voir quel sera le prochain : le troisième âge ? C'est vrai, ils sont sous-représentés à la télé, et leur pouvoir d'achat grandit à eux aussi...

Sauf que le problème, de nos jours, ce ne sont pas les quotas, c'est l'utilisation qui en est faite. L'immense majorité des séries qui a un black... a un black. Il est noir il est là vous êtes contents ? Euh oui, enfin, je crois, mais... et après ?
Combien de saisons avant que le quota de couleur de Stargate SG-1 commence à prendre corps et aie quelque chose d'intéressant à apporter à la série ? Je veux dire, oui, si, bien-sûr, la montagne de muscles a été notre eye candy dans la série depuis le premier jour, mais c'est pas l'apprentissage du texte qui a tué Christopher Judge pendant longtemps !!! Le matin avant d'aller tourner, quelques exercices de flexion et d'extension du muscle au-dessus du sourcil, et hop, en piste ! Pas chiant la vie d'acteur !
Et la plupart des séries en sont encore là : les personnages de couleur sont là pour le vénéré quota, mais ils sont souvent plats. Ce ne sont que des alibis, en somme. Et c'est triste. Et on en vient à se demander si tout ça a réellement une raison d'être si c'est pour en arriver là. Au final, ces quotas... est-ce qu'ils servent vraiment à quelque chose ? Sont-ils vraiment satisfaisants ?

Et puis franchement, si dans Grey's Anatomy, Burke était remplacé par un personnage également de couleur, on la verrait venir, la suite, gros comme le nez au milieu du visage, ce serait courru d'avance. C'est le mariage de Miranda qui prendrait un coup dans l'aile. Nan parce que tout le monde aura remarqué que dans Grey's Anatomy comme dans un million de séries ayant plusieurs personnages de couleur : tout se fait entre eux !!! Il y avait deux persos de couleur célibataires dans Grey's Anatomy, pouf ! Ils finissent ensemble ! Obligé ! C'est quand même dingue ça, non ? Et tout le monde est logé à la même enseigne, quel que soit le contexte de la série, dans une immense majorité.
Dans les soaps, ils ne se fatiguent même pas à essayer de maquiller la chose ; tenez, prenons Les Feux de l'Amour (à propos desquels la mémoire m'est rafraîchie plus régulièrement du fait de mon homme qui est fan) : les persos blacks ont leurs scènes entre eux, se marient entre eux, font des bébés (blacks) entre eux, bref sont quasiment dans leur monde à eux. Donc yen a, mais pas à côté des blancs. Bravo le quota, bel effort ! Tout ça pour ça ?

Et puis à force, les quotas, ça fait chier, voilà. A force, les quotas, c'est tellement gros que les casts sont sans surprise, sans intérêt, sans saveur. Ce qui devrait retranscrire la diversité des populations, est devenu une simplification des personnages. Je suis tombée sur Criminal Minds hier soir, et comme les CSI, entre autres (qui font partie des castings les plus ennuyeux du monde), comme un grand nombre de séries reposant sur un cast nombreux : ya la nana, ya le perso de couleur, ya le mec mature plus expérimenté que les autres... C'est toujours pareil. Tout fonctionne par archétype, selon les archétypes de télespectateurs dont on aimerait bien qu'ils envisagent de regarder la série. C'est rasoir.

Pourtant, je suis une femme mais rien ne m'empêche d'encenser une série avec uniquement des mâles, et pas nécessairement parce que je vais les reluquer (même si ça aide, nécessairement) ! Prenez Oz, les nanas, bon d'accord yen a, m'enfin, faut les chercher quand même un peu, et ce ne sont pas elles qui occupent le gros du temps d'antenne ! Pourtant, vous me voyez me plaindre que cette série est trop virile ? Que nenni... Je regarde avec plaisir quelques séries japonaises, je ne suis pourtant pas asiatique (la fin d'un mythe ?). Vous m'entendez me plaindre qu'il n'y a pas de blanche dans ces séries ? Que nenni...

Est-ce qu'une série sans personnage de couleur dégoûte les télespectateurs de couleur ? N'y a-t-il que les blancs qui ont aimé Sex & the City ? Pas d'après ce que je sais...! Et je crois savoir (hélas) que pas mal de monde, pas nécessairement de couleur, apprécie l'humour de Ma famille d'abord, pourtant, là c'est l'inverse, ya que des blacks ! Le télespectateur est-il simplet au point de ne pas pouvoir éprouver de sympathie pour un personnage par lui-même, et d'avoir besoin absolument d'identification ?
Et je pose aussi la question dans l'autre sens : les personnes de couleur se retrouvent-elles réellement dans LE personnage de couleur de la série qu'ils regardent ? Imaginons que je sois un homme noir, je regarde Urgences, est-ce que je me sens automatiquement des affinités avec le Dr Pratt ? Etre un gay ne fait pas de moi quelqu'un qui a le même caractère que Will, je peux même complètement détester Grace et la trouver irritante et gamine, sans pour autant être aussi... flamboyant que Just Jack ! Où s'arrête ce raisonnement débile qui fait assimiler la couleur de peau à une personnalité permettant l'identification ?
Je suis une femme blanche, et pourtant, je ne me reconnais pas dans chaque personnage féminin interprété par une actrice blanche. La preuve avec Desperate Housewives... oui mais là on arguera que la couleur des cheveux influe !
Si je suis WASP, que j'ai la trentaine et que je vis à Miami, suis-je voué à m'identifier à Dexter...? C'est pas un peu dangereux comme système avec des séries pareilles ?

Mais en fait, les quotas, ils n'ont rien à avoir avec la diversité, ce ne sont que des facilités. Des stéréotypes prêts à l'emploi. Et puis comme ça, merde hein, la construction des personnages c'est quand même vachement simplifié. Pourquoi donner une personnalité à la blondinette de service puisqu'il n'y a qu'une blondinette de service au milieu du vétéran, de l'intello et de la caution de couleur de la série ? Etre blondinette de service, c'est déjà bien ! Voilà, ce sera ça de moins à concevoir au moment de créer la série ! Une bonne chose de faite...

Au final, est-ce qu'en tant que télespectatrice, j'ai envie d'une série qui véhicule cette valeur selon laquelle le paraître implique un être, et que l'un découle de l'autre comme une évidence ? Est-ce que j'ai envie d'adhérer à cette clameur reprise de toutes parts selon laquelle un environnement normal, ou peut-être devrais-je plutôt dire : normé, impliquerait d'avoir dans mon entourage : un vieux de la vieille, un intello, un black et une nana ? Est-ce que j'approuve cette tendance à vouloir compter autour de moi les têtes de pipes et les catégoriser si facilement ?
Et si, moi, à mon travail par exemple, j'ai trois collègues de couleur, dont deux nanas, dont une mère au foyer et une qui est la plus ancienne et sage du service, et que dans tout ça je ne suis pas blonde... ne court-on pas le risque que je ne me reconnaisse pas dans les séries qui me montreront d'autres schémas ?
Qui fera la série qui me ressemble ?

Y a-t-il un personnage qui me ressemble vraiment ?

18 juin 2007

Rude Rendormissement

On va être clairs : Rude Awakening est sans conteste l'une des séries figurant dans mon Top10 perso (au fil des posts vous allez finir par être capables le reconstituer tous seuls, ce top, d'ailleurs !). Toutes catégories confondues. C'est dire si je suis prête à bien des choses pour la (re)découvrir. J'ai toujours vu qu'un seul épisode de la saison 1, chose qui ne manque pas de m'irriter beaucoup, et de surcroît, c'est quand même la seule série dudit Top10 perso dont je n'ai JAMAIS vu le pilote. Un peu la honte, surtout lorsque comme moi on a des tendances pilotovores.

Les choses n'ont que peu de chances de s'arranger, évidemment. Déjà, pour le coffret DVD, faut pas rêver. Mais j'en avais fait mon deuil, après tout, ya plein de séries qui ne sont pas sorties en DVD ou ont mis près d'une décennie à le faire, et qui sont rediffusées, nonobstant.

La visite à peu près régulière du site officiel de Jimmy, estampillé officieusement "fournisseur officiel de formats courts excellentissimes des années 90", et par qui j'ai eu cette révélation, il y a quelques années maintenant, que Sherilyn Fenn est l'une des plus adorables actrices du petit (et grand ?) écran, abat par contre en plein vol mes maigres espoirs.

Serait-ce du déni ? Rude Awakening n'apparaît même pas dans la liste des séries ayant été diffusées sur la chaîne. J'ai bien eu quelques secondes de délectation en me disant que, peut-être, la série était listée comme étant en cours de diffusion, mais il m'a suffit d'actionner un menu déroulant pour revenir sur Terre. Ainsi donc Rude Awakening est retrounée dans un carton et ne reviendra pas. Le pire c'est que je me suis fait cette réflexion il y a 6 mois, et plusieurs mois avant ça, depuis que le monde est monde et le site de Jimmy ce qu'il est. M'enfin, ça coûtait rien de vérifier. A part d'être terriblement désespérée.

Pourtant cette série, comme tant d'autres, ne dure que 20 irrévérentieuses minutes, 20 petites et malheureuses minutes qui, je suis sûre, pourraient trouver leur place tard dans la nuit, au pire. Certes, j'ai pas Jimmy, mais pour du Rude Awakening, je vous prie de me croire, je suis capable de bien des bassesses pour réussir à faire en sorte que quelqu'un me l'enregistre. Pour cela, encore faut-il que la série soit diffusée, mais c'est apparemment trop demander. Et pourtant, c'est pas si difficile de trouver 20 minutes dans les multi-rediffusions en matinée ou le téléachat ? Je veux pas avoir l'air prétentieuse mais, moi, je vous les trouve les 20 minutes par semaine !

Intéressant de constater que des séries diffusées à peu près à la même époque, soit Manhattan, AZ ou The War Next Door, figurent encore au tableau de chasse de la chaîne, tandis qu'Action!, elle aussi, est passée à la trappe. Il y a sûrement une explication derrière tout cela et une impénétrable logique, genre "on n'a plus les droits photographiques pour mettre ces séries sur notre site" ou bien "SérieClub a kidnappé nos bobines et refuse de les rendre tant qu'on leur aura pas expliqué comment bâtir une grille décente". Oui, quelque chose en moi persiste à croire en la bonne foi de cette chaîne, et je n'ai aucun doute sur le fait que je retournerai vérifier ce qu'il en est sur leur site d'ici quelques mois, lorsqu'à nouveau je tournerai en rond avec mes quelques enregistrements.

Mais, merde, je vais quand même avoir besoin d'un bon verre d'ici là.

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture (si vous voulez qu'on reste en bons termes, fendez-vous d'un clic) : la fiche Rude Awakening de SeriesLive.

Publicité
1 2 3 > >>
ladytelephagy
Publicité
Archives
Publicité