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ladytelephagy
29 février 2012

[#Ozmarathon] 4x14, green bloods

On a tous quelque chose en nous d'Irlandais... ou, parfois, comme Gloria, on le voudrait bien. Pour une fois les scénaristes cèdent à l'appel du trèfle, et nous offrent un épisode laissant une large part aux Irlandais de la série, nouveaux ou bien connus des spectateurs.

Ozmarathon_4x14

On peut faire mine de s'en défendre mais après avoir plaqué une pseudo-paix des ménages à Em City entre Burr et les Latinos, après avoir réglé le sort de ce crétin de Clayton Hugues (et, à cause de lui, celui de Mobay), après avoir mis un point final à la relation entre Beecher et Keller, après avoir réglé le problème du petit nazillon qui avait tenté de poignarder Saïd, après avoir définitivement enterré la relation entre Schillinger et Cloutier, après avoir réglé le cas de Dayell, que reste-t-il à cet épisode ?

Un match de basket. Fort sympathique au demeurant, mais surtout totalement inoffensif : aucun intérêt dramatique, aucun enjeu pour les personnages impliqués, un pur moment de grâce pendant lequel aucun prisonnier ou membre de l'administration n'a une idée derrière la tête (genre se débarrasser de quelqu'un d'autre), bref, une bonne grosse excuse pour meubler l'épisode.

Alors, au fond, le seul véritable intérêt de cet épisode, ce sont les deux intrigues liées aux Irlandais. Il faudra simplement s'armer de patience et attendre le dernier quart de l'épisode pour en profiter.
D'abord, c'est le caricatural Padraic Connelly qui débarque (sous des prétextes fallacieux, comme de plus en plus souvent ; dois-je vous rappeler comment les Chinois avaient débarqué ?), et qui décide de faire le fier, convaincu qu'il ne va pas rester longtemps et qu'il n'a donc aucune raison de frayer avec qui que ce soit, et moins encore sympathiser. Encore un qui n'a rien compris au film. Ryan O'Riley viendra lui tendre la main UNE fois. Juste une, parce qu'on est à Oswald, quand même. Sauf qu'évidemment, le séjour à Oswald se prolonge et que cet imbécile d'Irlandais a décliné l'aide du seul autre Irlandais capable de l'aider. Ici on n'a pas vraiment une intrigue passagère vouée à mourir avant la fin de l'épisode, comme cela arrive, mais un arc qui devrait probablement nous emmener jusqu'à la fin de la saison. Aussi, bien que s'étant tiré une balle dans le pied, Connelly ne va pas mourir tout de suite mais, oh, ne vous faites pas d'illusion, c'est le sort qui l'attend à n'en pas douter. J'ai bien aimé ce que cette intrigue, même amenée maladroitement, tente de nous rappeler sur la réalité à Em City, à travers les clans, la survie et toute cette sorte de choses. Avec l'éclatement de tant de "tribus" ces derniers temps, l'individualisation de nombreuses intrigues, et un sentiment communautaire volontairement atténué depuis la fin de la "guerre des races", le rappel n'est pas sans mérite.

Ryan O'Riley n'a pas dit son dernier mot, comme on s'en doute.

On continue donc à suivre notre Irlandais préféré avec une très touchante exploration de sa relation à Cyril. Cela fait plusieurs épisodes maintenant que leur lien est fort et, en apparence, indestructible, là où il avait pu parfois être mis en danger par le passé (comme par exemple pendant les matches de boxe), et c'est devenu un tel acquis que naturellement il fallait remettre tout ça en question. Pour cela, l'arme fatale a en réalité été déployée précédemment par l'arrivée d'un personnage affirmant être la mère de Ryan ; cela n'effleure que maintenant celui-ci, mais ça ne signifie pas qu'elle est la mère de Cyril pour autant. La violence de cette révélation se ressent d'autant plus que tous les deux passent par une période difficile : entre les humeurs changeantes et Cyril (devenue une vraie bombe à retardement) et les menaces qui pèsent sur Ryan, ils n'ont pas besoin de ça, les O'Riley.

Car, déterrant une nouvelle fois une vieille intrigue, l'épisode nous rappelle que notre serpent à sonnettes préféré, souvent si suave et persuasif, a quand même sauvagement éclaté le violeur de Gloria Nathan, et qu'il n'en a jamais payé les conséquences. Alors qu'Arif (témoin du carnage) se décide enfin à parler, Ryan et Cyril sont plus en danger que jamais d'être séparés, Ryan gagnant en bonus un aller simple pour le couloir de la mort. Où notre anguille favorite va-t-elle aller chercher sa solution ? Auprès de nulle autre que sa dulcinée, Gloria Nathan, avec qui les choses sont relativement officielles même s'ils ne se touchent pas ni ne se parlent pas frontalement de leurs sentiments (et je trouve au final cette façon de communiquer assez touchante arrivés à ce stade). Ryan va donc lui demander, tenez-vous bien... de l'aider à s'échapper avec son frère, et, sous-entendu, de partir aussi avec elle. Partir loin de tout. On devine, surtout en plongeant les yeux dans ceux, si persuasifs, de Ryan, qu'elle pourrait dire oui à cette folle proposition. Quel incroyable perspective, plus que n'importe quelle tentative d'évasion par le passé... On connait la réponse de Gloria, elle si raisonnable, si sérieuse, mais en même temps, on tremble de délice à l'idée de la voir dire oui !

Quand un épisode ne vaut que pour les intrigues touchant UN personnage, d'ordinaire, on fait un peu la moue. Mais dans le cas de Ryan, difficile de se plaindre tant les différentes facettes de ce prisonnier trouble sont prometteuses quelles que soient les situations.
Les axes des autres personnages reprendront probablement très vite (ce n'est pas The Ryan O'Riley Show, après tout), mais la parenthèse est moins discutable que d'autres épisodes peu convaincants de la série. Passe pour cette fois.

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28 février 2012

Absence makes the heart grow fonder

Quand j'ai réalisé hier que Showtime s'était contentée de rediffuser les épisodes de House of Lies à ce jour sans terminer son marathon par un inédit, je vous avoue que j'ai sérieusement perdu le sourire.

HouseofTruth
C'est comme ça que j'ai réalisé que House of Lies était devenue en quelques semaines l'une de mes séries préférées de ce début d'année (déjà fort riche en découvertes et en émotions) : en découvrant que je me faisais unbe véritable joie de finir mon lundi avec un épisode de la série. C'était devenu, un peu sans que je m'en rende compte, l'un de mes rituels, histoire de commencer la semaine du meilleur pied possible tout en prenant le mien.

Oh j'avais bien remarqué que je me marrais comme une petite folle pendant les épisodes, notamment grâce aux échanges rythmés et un peu corsés de l'équipe de Kaan, entre deux vols à l'aéroport, ou en salle de réunion au lieu de bosser, et oui, d'accord, j'avais compris depuis plusieurs semaines que plusieurs des personnages me plaisaient énormément, notamment Clyde, Monica, April dont j'étais ravie de constater la persistance dans la série après un rôle dans le pilote que tout condamnait à l'éphémère, Marty lui-même, Doug, et peut-être même un peu Greg et Jeannie. Nan mais en fait, tout le monde quoi. Mais il y a une différence entre s'amuser énormément devant une série et l'adorer. Et c'est sans doute la raison pour laquelle House of Lies ne me venait pas spontanément à l'esprit quand il s'agissait de chanter les louanges de ce début d'année, et de dresser une liste des merveilles qui font actuellement battre mon coeur.

Et là, paf ! Grosse sensation de manque.
Alors je me suis moi aussi envoyé une intégrale. Ya pas de raison. Et il n'y a pas à dire, j'adore cette série, surtout quand je mets les épisodes bout à bout pendant 24h. Le seul épisode que j'aime moins que les autres est le troisième, trop vulgaire à mon goût (oui, même quand on aime House of Lies il peut y avoir des limites au bon goût), mais pour le reste je me suis méchamment marrée.

C'est tragique qu'il m'ait fallu attendre ce marathon inopiné pour m'en rendre compte, franchement, mais oui, House of Lies est à ajouter à la longue, très longue liste des excellentes séries que je découvre en cette mid-season, avec Smash, Äkta Människor, 30° i Februari, Touch, Apparences ou encore Woodley.
Liste non-exhaustive, du coup ; les coups de coeur ont été nombreux en janvier et février.

Ca va me faire tout drôle quand la diffusion va s'interrompre, même si une deuxième saison est d'ores et déjà prévue ! Mais en même temps, vu la gueule de ce début d'année, j'ai plutôt confiance en ce cru 2012 et je me dis que même en avril, je ne devrais pas avoir trop de mal à me régaler.
Je vous ai déjà dit que je trouvais qu'on avait une p*tain d'année ?! C'est vraiment l'éclate en ce moment !

27 février 2012

Tonight will be a memory too

Memories

Ce weekend, alors que je préparais le prochain SeriesLive Show (ouais ça a pas l'air comme ça, mais c'est du boulot, faut regarder des trucs et des machins, et parfois même les reregarder pour être sûr), j'ai revu un pilote que je n'avais pas vu depuis, disons, trois ans, quelque chose comme, la routine quoi.
Mais surtout c'est une série j'ai découverte il y a 10 ans, alors que ma téléphagie n'en était qu'à ses débuts.

C'était, je suppose, l'une de ces séries auxquelles on ne s'attache pas plus que ça, au sens où, quand à l'époque j'avais vu le pilote, je l'avais énormément apprécié mais la personne qui me l'avait enregistré sur VHS ne pouvait pas m'enregistrer la suite (je ne lui à vrai dire pas demandé mais comme elle m'alimentait essentiellement en pilotes sans regarder au kilomètre de film, ç'aurait été incorrect d'en réclamer encore plus), j'avais assez vite fait mon deuil de la chose. Je crois que, bien qu'ayant beaucoup adhéré au pilote, je le trouvais autosuffisant. J'en gardais un excellent souvenir, le regardais de temps à autres, comme ça, pour voir, et puis ça m'allait très bien. C'est d'ailleurs assez rare qu'un pilote me fasse bonne impression et ne me donne pas envie (même ensuite quand internet est entré dans ma vie) d'aller plus loin ; ça ne se produirait sans doute plus de nos jours ; ça s'est d'ailleurs, je pense, assez rarement produit pour d'autres séries même à l'époque.
Mais enfin on en était là.

Et pourtant, quelle sensation incroyable de retrouver chaque personnage, chaque image, chaque musique, chaque séquence ! Sans connaître nécessairement le pilote par coeur (les espacements entre les visionnages aidant), il était incroyablement familier tout en conservant cette sorte unique d'excitation qu'on ressent devant un épisode qui parvient à surprendre et émouvoir par lui-même, et pas uniquement de par sa valeur nostalgique.
Est-ce qu'à mes yeux cet épisode est... culte ? C'est presque devenu un gros mot que l'on n'ose plus employer.

Je me suis liée avec des dizaines de séries, avec les années. Des histoires de quelques semaines aux romances couvrant pas loin de deux décennies, j'ai tout fait, je pense. Ce blog le reflète bien, mes "relations" avec les séries sont variées : il y a celles dont le tag enfle à mesure que passe le temps alors que leur diffusion est arrêtée depuis longtemps, et il y a celles dont je parle tous les jours pendant quelques semaines, pour sembler les oublier dés la fin de leur diffusion ou même avant. Mais que, il n'empêche, généralement je retrouverai avec plaisir plusieurs mois plus tard, à la faveur d'un coup de tête, du hasard, d'une rediff, d'un DVD.
Paradoxalement, plus il y a de séries dans ma vie, plus il y en a qui y tiennent une place, voire même, plus chacune semble avoir une place bien définie. Je ne peux pas les employer de façon interchangeable dans un post à des fins d'illustration de mon propos, par exemple.

Ca amène plein de questions, surtout pour moi qui suis convaincue d'avoir une piètre mémoire.
Après tout, l'une des raisons pour lesquelles je préfère écrire, dans la mesure du possible, au quotidien dans ces colonnes, c'est tout simplement parce que je ne fais pas confiance à ma mémoire et que je préfère coucher mes émotions suite à un épisode par écrit immédiatement, ou jamais, ou alors en repassant par la case visionnage comme je vais le faire pour vous parler des épisodes de Black Mirror que je n'ai pas évoqués ici (et encore, ce sera alors une émotion de seconde main). Ironiquement, la mémoire est au coeur du troisième épisode de Black Mirror et on aura donc l'occasion d'en reparler (je me suis fixé le mois de mars pour faire un max de revisionnages, rapport au Black March).

Alors comment parviens-je à me souvenir non seulement de l'épisode lui-même, mais en plus de ma "relation" à la série ? Comment suis-je capable de retracer la façon dont j'ai découvert telle ou telle série ? Comment suis-je capable de me souvenir avec précision dans quelles circonstances exactes j'ai regardé tel ou tel pilote ? Il y a 10 ans déjà, du fait de la personne qui m'enregistrait tant de pilotes mentionnée plus haut, je les découvrais avec une certaine voracité. Que dire de maintenant ?
Et pourtant je peux vous dire très exactement comment j'ai regardé le premier épisode de Pushing Daisies, par exemple, presque vous décrire la densité de l'air ce jour-là, vous dire comment j'ai réagi ensuite, émue et divertie au plus haut point. Je peux vous le dire pour une majorité de pilotes que j'ai vus, en fait, l'exemple est en fait trop évident.

Comment mémorisons-nous toutes ces choses ? Et comment y parvenons-nous avec chaque série que nous regardons ou presque?

Comment se fait-il que lorsque l'un de mes collègues, qui a décidé d'employer à son avantage ma téléphagie, me pose à intervalles réguliers une question pleine de curiosité : "tu connais [insérer le nom d'une série qui a piqué son intérêt] ?", je sois immédiatement capable de dire si je l'ai vue, et ce que j'en ai pensé ? Jusque là c'est toujours tombé sur des séries que j'avais vues.
Il y a quelques exceptions, des trucs tellement nuls que je les ai rayés de ma mémoire, pour lesquels je triche et je fouille dans mes tags histoire de relire ce que j'ai pu en dire si à l'époque j'avais déjà le blog... mais globalement, je suis sidérée par notre capacité à nous souvenir.

Nous nous souvenons de ce qui se passe dans chaque épisode vu précédemment, quand un nouveau commence. Nous nous souvenons des articles lus, des promos vues, des spoilers sur lesquels on est tombés, aussi. Nous nous souvenons de l'achat du coffret DVD, de celui qu'on nous a offert, du magazine dans lequel on en a entendu parler pour la première fois, qu'importe. Nous n'enregistrons pas chaque seconde, chaque détail. C'est impossible. Personne ne le peut. Pour autant nous continuons d'accumuler les souvenirs.
Nous nous souvenons de ce qui est dans la série, mais aussi de ce qui est autour, et de la façon dont nous avons tissé toutes ces informations ensemble, dont nous les avons cousues avec notre propre ressenti, entrelacées avec notre envie de continuer la série... ou au contraire de la virer d'un coup de talon désabusé.

Et d'empiler les souvenirs avec les saisons, et quand les saisons ont passé et que la diffusion est terminée, d'empiler encore.
Pour une série. Pour dix. Pour cent.

Comment notre cerveau arrive-t-il à faire cela ? Y a-t-il une part d'entraînement, de gymnastique ? Il y a la nature-même de la série, sa capacité à répéter tout en avançant, à présenter des personnages réguliers ou récurrents tout en ajoutant de nouveaux, à faire avancer les intrigues sans perdre le fil de ce qui a déjà été dit. La mémoire est nécessaire au téléphage par essence.
Probablement que nous entretenons cette capacité à mémoriser les choses, aussi, parce que nous sommes passionnés ; il suffit de faire le test auprès de ces spectateurs occasionnels qui écoutent NCIS en fond sonore le soir, gardant un oeil distrait sur l'écran toutes les 5 minutes pour se tenir au courant, mais incapables de restituer l'histoire de l'épisode et moins encore de le contextualiser (c'est bien pour ça que les séries procédurales sont si faciles à consommer).

Pourtant on pourrait imaginer qu'au bout d'un moment, le cerveau procède à un nettoyage. Qu'au bout de 10 séries scandinaves, disons, le cerveau bazarde quelques souvenirs se rapportant à une vieille série britannique dont on n'a jamais vu que le pilote. Au moins le superflu ! Pas du tout.

Et c'est pire encore : désormais, quand je vais parler de cette série, en plus de tout le reste, je vais aussi me rappeler que c'est elle qui m'a inspiré quelques questions autour de la mémoire en matière de téléphagie. Ca ne s'arrête jamais !
Que nous le voulions ou pas, ce que nous avons regardé fait partie de nous. Et pour être honnête, c'est aussi réconfortant que flippant.

26 février 2012

[#Ozmarathon] 4x13, croisades

Tout change et rien ne change. Les épisodes de cette seconde partie de saison 4 sont pour Oz assez difficiles à cerner, confinant parfois au sublime, d'autres fois au ridicule. A cela il fallait encore ajouter le départ de Chris Keller, devenu rapidement un préféré de... tout le monde, soyons clairs. Le Ozmarathon était-il en mauvaise posture ? Oui et non ; au milieu de pareil défi, ce 13e épisode parvient à faire un excellent boulot, et on ne l'avait pas vu venir, du coup.

Ozmarathon_4x13

Il faut dire que, là où la première partie de la saison 4 avait lentement mais sûrement fait monter la pression autour d'une sorte de "guerre des races" (même si en réalité l'hostilité était assez unilatérale), cette fois c'est une guerre des religions qui se dessine.
Mais la guerre n'aura en réalité pas lieu comme on le pensait. Les leaders d'opinion à Oswald et notamment Em City vont se rendre compte de l'emballement.
Ainsi, très vite, Mukada et Cloutier, qui étaient à couteaux tirés, vont tenter de retrouver la raison avant que leurs ouailles respectives ne basculent dans le chaos, Saïd venant renforcer leur alliance neuve.

On pourrait penser que l'intrigue est morte aussi vite qu'elle était née, mais j'ai au contraire trouvé que c'était bien joué : contrairement aux questions raciales, qui avaient pour moteurs des éléments belliqueux, on a surtout ici des personnages qui sont à la tête de leur communauté religieuse, souvent avec un certain culte de la personnalité en tâche de fond, et qui ont un entourage exhalté, mais qui ne sont pas nécessairement eux-mêmes animés de mauvaises intentions. En conséquence, voir Mukada s'empoigner avec Cloutier, puis aller demander conseil à Saïd, avant de proposer à ce même Cloutier une messe oecuménique, c'était vraiment l'enchaînement le plus sensé possible de réactions, sans que pour autant ça n'empêche les suiveurs des uns ou des autres d'y réagir, comme le fait le jeune Kirk qui accomplit un acte odieux de sa propre initiative mais au nom de sa foi. Une bonne façon de traiter de sujets comme l'extremisme, finalement, mais sans absolument céder à l'appel de la caricature.
Si l'intrigue s'arrête là, elle aura été bien conduite, même si elle ne forme pas un axe long ; si elle se poursuit, elle peut donner d'excellentes choses aussi, tout est en place pour que ce soit du bon.

Et surtout il était vraiment nécessaire de ramener de la spiritualité dans Oz. Après les errances de Sister P, après les questionnements de Chris Keller, la question de la foi méritait plus de place dans la série, surtout quand les monologues d'Augustus Hill manquent parfois de profondeur alors que c'étaient eux qui autrefois étaient porteurs du plus de signification. Qu'il s'agisse de voir Kareem Saïd se battre avec ses démons, d'assister impuissant au geste magnifique et hautement symbolique de son nouveau protégé Salah Udeen, de vivre le doute du père Mukada, ou encore d'assister au mouvement de panique qui anime soudain Cloutier qui réalise que les choses ont échappé à son contrôle (ou les gens, à l'instar de Schillinger), il n'y a là que des angles de qualité. Quand les croisades personnelles et les croisades religieuses se mêlent, Oz fait fort, il n'y a pas à dire.

Il n'y a pas qu'en matière de religion que les croisades de certains personnages donnent de l'intérêt à l'épisode. Ainsi, les parcours de Burr et de Hill sont à un carrefour : l'un n'a cessé de comploter pour prendre le contrôle d'Em City, l'autre, confiné dans son respect pour son aîné, réalise soudain qu'il ne veut pas plus participer à cela qu'au reste. C'est quasiment une tragédie grecque qui se joue ici, et qui se résoud, à la surprise générale des deux côtés de l'écran, sans la moindre goutte de sang (tant pis pour Supreme Allah, mais ce n'est que partie remise avant qu'on se débarrasse enfin de cette enflure). Chacun y va de sa croisade personnelle au nom de ce qu'il pense être "juste" : Burr est convaincu qu'il doit manger avant d'être mangé et que la survie est à ce prix, Hill, toujours aussi sage et irréprochable (c'en est limite insupportable), va chercher conseil auprès de Kareem Saïd, encore lui, et en arrive à la conclusion que la fin ne justifie pas nécessairement les moyens, et détricote le plan pourtant pas mauvais de Burr. La conversation entre les deux hommes enterrine leurs différences et rappelle qu'aucun n'a, fondamentalement, tort. Mais leurs routes ne pourront plus se croiser et on en ressent le déchirement.

Parmi les intrigues totalement secondaires de cet épisode, on découvre avec la plus grande tristesse que Claire Howell ne s'amuse plus avec Ryan O'Riley, lequel se rapproche à vitesse grand V de Gloria Nathan qui va désormais lui rendre des services à la place de Howell. L'intrigue médicamenteuse appartient quasiment au passé (il n'en reste maintenant plus que l'aspect juridique) puisque de toute façon elle avait pour rôle essentiel de rapprocher les deux amoureux, c'est chose faite, c'est même incroyable que ça leur soit si aisé, et il ne fait aucun doute que cela ne va pas aller en s'améliorant même si le happy end n'est même pas un point sur l'horizon.
Pour une raison qu'on ignore, les scénaristes refusent de se débarrasser du timbré Giles ; ça nous donne quelques bonnes répliques, mais le cauchemar que représente ce personnage doit cesser. Le malaise de Peter, Peter Marie lorsqu'elle lui dresse la liste des différentes options qui sont les siennes pour mourir était cependant palpable et donnait une séquence solide.
Impossible de comprendre à quoi est supposée servir l'intrigue de l'audition de Beecher pour bonne conduite. Comme lui-même le fait remarquer, il était quand même bien disqualifié par son passé ; on lui donne de l'espoir pour le lui reprendre aussi sec, et je conçois mal la motivation derrière ça d'autant qu'il est évident que le nouveau protagoniste, le Colonel, ne va pas faire long feu.
La trame tragi-comique de l'épisode est une fois de plus celle de Busmalis, même si on n'en connaîtra pas le fin mot, quand sa fiancée le plante devant l'autel : la faute de la neige, une sortie de route, ou la belle a-t-elle connu un funeste destin d'une autre nature ? Impossible à dire mais la scène de l'attente était plutôt pas mal.

Grâce à une signification forte de ses axes principaux, l'épisode s'en tire donc très bien pour nous donner un résultat qui a du corps. L'épisode se finit sur une scène poignante faisant la part belle à un Saïd qui semblait un peu trop inébranlable ces derniers temps, puis sur une superbe réflexion de Hill qui ne nous avait plus habitués à pareil acuité.
On ne peut alors que se prosterner lorsque tombe le générique. Béni soit Oz !

25 février 2012

Dans les choux

Pramface

Quand de jeunes Britanniques pas vraiment responsables se mettent à faire des bébés, je pense immédiatement à Threesome. Ce qui n'est pas forcément une bonne chose : difficile de se mesurer à l'un de mes coups de coeur de 2011.
Pramface n'emprunte pas vraiment le ton amusé, amusant et tendre de ladite comédie. Il faut dire que ses personnages sont plus jeunes, ses protagonistes viennent de milieu dont la différence est plus exacerbée (et en cela, la série rappelle plutôt 18 to Life), mais ce qu'elle décrit me fait plutôt penser à un épisode de Skins qui aurait "mal" tourné qu'à une série que j'aurais déjà pu apprécier.

On a donc deux adolescents qui, les examens de fin d'année étant enfin passés, qui se rencontrent à une soirée bien arrosée, et qui finissent au lit ensemble. La demoiselle ne manque pas de tomber enceinte, évidemment.

Je dis évidemment parce qu'entre le titre de la série et l'enchaînement prévisible des évènements, sans même parler des promos ou des résumés, on sait bien ce qui va se passer. Sauf que ça prend 25 minutes avant de se concrétiser. Le terme "épisode d'exposition" n'est donc pas vain, surtout qu'on a ici une série au format 30 minutes...

On enchaîne donc les clichés en attendant que ça se passe : relations avec les parents, copains un peu lourds ou un peu snobs, selon les cas, et toute cette sorte de chose. Non seulement l'intrigue est prévisible, mais la plupart des personnages et des situations le sont aussi (je pense notamment à la meilleure amie du héros, qui évidemment en pince pour lui mais n'en dira rien, qui va être aux première loges pendant la séquence-clé de cet épisode), ce qui n'aide pas. Et pour finir, le ton n'est pas très original non plus, la réalisation reste scolaire, les acteurs marchent sagement dans les clous.

Du coup c'est difficile de se captiver pour ce qu'il adviendra de ce couple-malgré-lui quand le reste est déjà vu, à mes yeux en tous cas, cent fois dans des séries adolescentes.
J'ai regardé Pramface avec la tenace impression que je n'étais pas dans la cible. C'est un problème récurrent quand je regarde des séries adolescentes, d'ailleurs parfois je le regrette, mais les faits sont là : ça m'empêche d'apprécier bien des séries. C'était le cas pour Pramface. Mais je n'ai pas l'impression que ce soit le seul facteur qui ait joué en sa défaveur.

Peut-être qu'avec un peu de temps, notamment une fois que la grossesse est en route, les choses peuvent se décanter, mais j'ai assez peu d'espoir...

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24 février 2012

lady's world tour - Escale n°4

Si vous vous demandiez pourquoi yavait pas eu de wold tour ce mardi, c'est parce que les world tours n'ont pas nécessairement lieu le mardi. Pis j'ai eu fort à faire. Pis j'ai euh... bah... vous avez même pas commenté partout alors vous pouvez difficilement la ramener de toute façon !
Bon, plus sérieusement, revoilà le world tour, qui va faire des heureux, je l'espère, et des déçus, je le pressens, parce que cette fois j'ai rien trouvé en Irlande alors que je sais que ça fait partie de vos chouchous. Mais on va aller juste à côté, promis, puisqu'on parlera entre autres de l'Ecosse.

Allez, prêts ? Décollage immédiat !

LaCertosadiParma

- ITALIE :
Avis aux amateurs de classiques... les 3 et 4 mars, Rai Uno diffusera la mini-série La Certosa di Parma, autrement dit La Chartreuse de Parme. Au menu, un casting international : le Français Hippolyte Girardot, la Québécoise Marie-Josée Croze, l'Argentin Rodrigo Guirao, et l'Italienne Alessandra Mastronardi. Si vous me lisiez à l'époque sur SeriesLive, il ne vous aura pas échappé que la mini-série a été tournée de mai à juillet dernier, il était donc grand temps de la diffuser ! Pour mémoire, la Rai Uno avait déjà proposé une fiction du même nom en 1982. Sur les sites italiens (dont celui de la réalisatrice Cinzia Th. Torrini), on précise que la fiction est co-financée par France 2, mais aucune source en Français sur le sujet. Cela signifie-t-il qu'on ne verra pas la série en France ? Du coup, si vous connaissez un peu le roman de Stendhal et/ou que vous parlez l'Italien, la diffusion peut vous intéresser...

- AUSTRALIE : famille orpheline
On le disait ce matin, la mesure d'audiences a repris en Australie. Et pour ce premier mois de la saison télévisuelle, Seven avait décidé de frapper très fort en ramenant Packed to the Rafters, sa série phare, dans les grilles, avec deux épisodes consécutifs afin de consacrer cette diffusion attendue (la saison 4 était en effet en pause depuis octobre). Pas de chance pour le network, la série dramatique familiale a raté son retour : les épisodes ont été regardés respectivement par 1,45 et 1,25 million de spectateurs ; ce mardi, le troisième épisode, diffusé seul, en a attiré 1,48 million, ce qui permet de faire une moyenne. Pour une autre série australienne, il n'y aurait là pas de quoi se plaindre, ce sont même des chiffres dont on pourrait rêver. Mais pour Packed to the Rafters, cela signifie une perte d'environ 25% de ses spectateurs par rapport à son début de saison en février 2011. Et c'est très préoccupant, évidemment, même si la réponse est dans l'énoncé : en diffusant la saison en plusieurs morceaux, Seven n'a évidemment pas rendu service à sa série, peut-être un peu trop réputée insubmersible. Preuve est faite que ce n'est plus le cas : la télé réalité en a eu raison, et My Kitchen Rules a dominé la soirée ces deux dernières semaines.

- AUSTRALIE : ABC se penche sur le scandale de l'amiante
Pendant ce temps, ABC continue d'avancer dans ses commandes. Cette fois, c'est une mini-série en deux parties, Devil's Dust, qui commence à prendre forme et notamment à recruter ses premiers acteurs. Cette adaptation du livre "Killer Company" revient sur le scandale de l'amiante de la société James Hardie ; Anthony Hayes (qui interprétait Gary dans The Slap) incarnera un ouvrir qui après des années à travailler l'amiante, trainera la compagnie en justice ; Don Hany (que vous pourrez découvrir dans East West 101 cette année sur arte, si ce n'est déjà fait) sera un avocat qui réalisera la gravité de la situation et mettra en balance la respectabilité de la société avec ses questionnements moraux, et Ewen Leslie interprètera un journaliste qui enquêtera sur l'affaire. Le tournage débutera le 19 mars prochain à Sydney.

Penoza

- PAYS-BAS : une femme dans la mafia
C'est amusant que la nouvelle tombe aujourd'hui parce qu'on va précisément parler du succès de cette série dans le SeriesLive Show de ce soir : la série Penoza, qui met en scène l'épouse d'un mafieux qui, suite à l'assassinat de celui-ci, est déchirée entre la perspective de faire entrer ses enfants dans un programme de protection, ou entrer elle-même dans ce milieu dangereux et ne pas se laisser faire. Alors que la saison 2 de la série est en attente d'une date de diffusion, la chaîne KRO a annoncé la commande d'une troisième saison. La société de production néerlandaise, NL Film, ne manque pourtant déjà pas de travail puisqu'elle planche actuellement sur Moeder, ik wil bij de Revue, une série dramatique en 8 épisodes prévue pour une diffusion cet automne et qui sera un biopic sur Wim Sonneveld, une chanteuse de cabaret, et continue de produire deux teen soaps quotidiens : SpangaS sur NCRV, et Vrijland sur KRO, qui d'ailleurs achèvera la diffusion de sa saison 2 le mois prochain.
Ah et, amis Ozophiles, j'en profite pour signaler qu'on apprenait hier que Lee Tergesen rejoignait le pilote de l'adaptation américaine de Penoza. Juste comme ça, en passant. 

- JAPON : we're not in Wonderland anymore
Vous vous souvenez de la gamine qui jouait dans le dorama Mother ? Si vous avez vu la série, vous ne pouvez pas l'avoir oubliée. Mana Ashida, c'est son nom, 7 ans et certainement pas toutes ses dents, vient de décrocher le rôle principal dans un spin-off de LIAR GAME. Enfin, pas LIAR GAME la série, mais LIAR GAME le film, plus précisément le deuxième où la petite tenait déjà un rôle. La série, prévue pour Fuji TV ce printemps, s'appellera Alice in LIAR GAME, puisque le personnage joué par Mana Ashida portait ce nom ; le personnage en question étant responsable de superviser le fameux jeu malsain qui a fait le succès de la franchise, d'en concevoir les pièges et d'en choisir les joueurs, on changera donc un peu de point de vue, d'autant que le dorama fonctionnera comme un prequel montrant comment Alice a "grandi" pour devenir ce personnage inquiétant. Le second film de LIAR GAME sort dans les cinémas le 3 mars et la série sera diffusée du 5 au 8 ; ça devrait inciter les spectateurs à se ruer dans les salles obscures dés la sortie du film afin de tout comprendre de la série.

- JAPON encore : go, go pseudo-Power Rangers !
Si le nom du studio Gainax vous dit quelque chose, c'est probablement parce que vous touchez un peu votre bille en matière d'animation et que des titres comme Nadia le secret de l'eau bleue ou Evangelion, par exemple, ont pu faire partie de votre prime jeunesse. A compter de 2012, ce nom va désormais également être associé aux dorama, puisque le studio Gainax proposera en avril la série EA's rock, mettant en scène des sortes de Power Rangers sur le retour qui, n'ayant plus matière à sauver la planète, se retrouvent dans un bar où ils pleurent leur gloire passée, à l'exception de la force rouge qui continue de poursuivre sa carrière de superhéros. Moui, ça a l'air euh... particulier, aussi vous ne serez pas surpris d'apprendre que la série n'est pas prévue sur un grand network mais sur une ribambelle de petites chaînes, ainsi qu'au format websérie. Ce qui tombe bien parce que les épisodes ne devraient pas excéder 15 minutes. A tenter à partir d'avril sur TV Saitama, Chiba TV, TV Kanagawa, Mie TV, KBS ou SUN-TV, au choix...

JINisback
- COREE DU SUD : docteur qui ?!
Jin, bien-sûr ! Le dorama nippon japonais que vous devriez tous avoir vu si vous prétendez vous intéresser à la fiction nippone, c'est JIN. Non, je ne me suis pas trompée de pays. Peut-être vous demandiez-vous quand une adaptation allait fleurir, après un si grand succès, dans un pays voisin, eh bien ça y est, Time Slip Doctor Jin est sur les rails, et alors qu'on pensait que la série allait finir sur une chaîne du câble, il semblerait que ce soit MBC qui en ait acquis les droits, avec Jae Jong Hero dans le rôle-titre (souvenez-vous, on a pu le voir dans Sunao ni Narenakute). L'histoire étant, si vous vous souvenez, un élément prédominant dans cette série fantastico-historico-dramatico-médicale, la série sera profondément revue et corrigée afin de coller au contexte coréen. On parle donc d'une vraie adaptation et pas d'un vulgaire remake. Pis j'en profite pour remettre la magnifique promo de la saison 2 de JIN, pour le plaisir.

- ECOSSE : où est le docteur quand on a besoin de lui ?
Cette année, BBC Scotland fêtera ses 50 ans ! La chaîne devrait fêter ça dignement, mais les plus grosses spéculations sur les célébrations se focalisent étrangement sur une série en particulier. Les spectateurs semblent en effet attendre avec impatience que la chaîne rediffuse le tout premier épisode de la série Doctor Finlay’s Casebook, une dramédie médicale lancée en 1962 et qui se déroule dans une ville fictive d'Ecosse à la fin des années 20. Au cours de son existence qui a duré 9 ans et pas moins de 191 épisodes, la série est passée d'1 million de fidèles... à 12 millions ! Elle s'était même exportée dans divers pays de langue anglaise et quelques autres. Après son arrêt, Doctor Finlay's Casebook avait poursuivi sa carrière à la radio jusqu'en 1978. Le problème, c'est qu'aucun DVD n'a jamais été édité pour la série ; une intégrale serait très difficile à sortir puisque seuls 66 épisodes ont survécu au poids des années. On imagine quand même assez facilement que ça ferait bien plaisir à tout le monde que dans le cadre de son anniversaire, BBC Scotland face le cadeau d'une petite rediff en faisant avec ce qu'elle a...
Ah pis, tant que je tiens les Whovians, sachez que, oui, notre Ecossais préféré David Tennant y est apparu à plusieurs reprises. Ca y est, je vous ai donné envie, là ?

- CANADA : Hulu perce le mystère des Guidestones
A l'heure où de plus en plus de services de VOD se lancent dans les séries, et où se préparent les premiers Digital Upfronts (pour Hulu, Youtube et quelques autres), il n'est pas anodin de garder un oeil sur les acquisitions des sites internet, qui ambitionnent visiblement de se poser comme de réelles alternatives aux networks (même si évidemment on n'y est pas [encore]). Outre les commandes originales, à l'instar de Lilyhammer pour Netflix dont on va évidemment reparler (ne serait-ce que ce soir dans le SeriesLive Show), il faut aussi noter que les achats de programmes deviennent plus fréquents. C'est le cas pour la websérie Guidestones, qui a démarré ce mois-ci et dont Hulu vient d'acquérir les droits à la fois pour les USA et le Canada ; la série apparaitra sur le service au printemps sous une forme légèrement différente de celle, "interactive", qui est actuellement en place : elle est actuellement prévue pour 50 épisodes de 3mn et passeraà 34 épisodes d'une durée équivalente. On tente d'y percer le mystère des Georgia Guidestones, l'équivalent américaine de Stonehenge dont vous ignoriez même l'existence ; la série est tournée à Toronto, aux States et en Inde, et son intrigue est prévue pour 3 saisons. Jusque là, c'étaient des marques qui sponsorisaient la production de la série (dont Coca Cola ou la franchise Pizza Pizza), dont le tournage devrait reprendre avant la fin de l'année.


J'espère n'avoir rien loupé de vital mais, au pire, vous me connaissez, je ferai un deuxième tour du monde rien que pour vous !

24 février 2012

Clown triste

Alors que le mois de janvier était placé sous le signe de la mid-season canadienne, forte en nouveautés, février aura été un mois dédié à l'Australie qui, à l'issue de ses vacances estivales (alors, jaloux ?) faisait sa rentrée, les mesures d'audience reprenant à ce moment-là.
Certes, The Straits n'est pas forcément du genre à déclencher des émeutes parmi les téléphages exigeants, Outland ne plaira pas à tout le monde même s'il y a un net mieux à mesure que la série progresse, et on va reparler dans un post très prochain du très attendu Miss Fisher’s Murder Mysteries qui a débuté ce soir, sans compter que l'atypique Danger 5 débarque bientôt, mais en attendant, souffrez que je vous parle d'une série qui a démarré mercredi soir et qui compte déjà parmi les perles de 2012.
Je vous le dis, en ce début d'année, mon petit coeur ne survivra pas à toutes ces merveilles téléphagiques, on est gâtés pourris.

Si vous êtes un peu comme moi, vous avez développé une certaine méfiance vis-à-vis des comédies australiennes : l'humour de Bogan Pride, Housos et autres Angry Boys a en effet de quoi laisser, au mieux, circonspect, quand ce n'est pas l'étrange Wilfred ou Lowdown qui conduisent à s'interroger sur ce que "comédie" signifie aux antipodes (est-ce que par hasard ce serait un synonyme de "fumette" ?). Il y a du bon, c'est certain, mais il y a aussi quand même pas mal de choses qui rappellent qu'il y a un petit décalage horaire. Et encore, j'ose même pas tenter Swift and Shift Couriers, sans quoi je ne croirais plus en rien.

Woodley
Mais c'est sans a priori que je me suis lancée dans Woodley et j'en suis fort aise. C'est une véritable friandise, inspirée par les vieux films muets (et un peu Mr. Bean, si, la référence est obligée). Woodley n'est pas une série d'humour muet. Mais ça se joue à peu de choses. Ses personnages parlent peu, surtout le rôle-titre, mais ils parlent tous quand même. C'est sans doute ce qui lui permet à la fois de se parer d'un charme délicieusement désuet, et de ne pas paraître ridicule et datée.

Ce premier épisode, qui joue timidement son rôle introductif afin de ne pas nous laisser penser qu'on a affaire à une simple série à sketches, nous présente donc le personnage de Woodley, un petit bonhomme qui a la trentaine, mais qui a gardé sa maladresse et son innocence d'enfant. Le problème c'est que Woodley a une petite fille, Ollie, dont il est supposé être responsable... du moins, quand il en a la garde, puisque sa femme a fini par ne plus supporter d'être la seule adulte à la maison, et l'a quitté.
Woodley est regardable par toute la famille, à condition que grands comme petits soient avertis qu'il n'y sera pas question que de plaisanteries. Par moments, Woodley est profondément triste, et son personnage ne s'en cache pas, ou presque : seulement en secouant le lait (regardez, vous comprendrez) ; on le verra même prêt à se jeter du haut d'un pont dans une scène à la fois jolie et mélancolique, mais à vrai dire, beaucoup de choses dans Woodley sont jolies et mélancoliques à la fois.

Reposant essentiellement sur Frank Woodley, son acteur principal, son créateur, son scénariste et son producteur, la série s'appuie aussi sur un sens de la mise en scène évoquant avec plus ou moins d'insistance le début du XXe siècle : musique à l'accordéon et à l'orgue de barbarie, looks rétros, couleurs à la fois vieillottes et pétillantes, plaisir des décors et des détails fleurant bon une certaine nostalgie.
Si Woodley était une série française, on se plaindrait d'améliepoulinisme stéréotypé, mais comme Woodley est une série australienne, on ne moufte pas et on se régale, c'est injuste mais c'est comme ça.

Le studio rétro de Papa Woodley C'est drôle... ...mais c'est triste Une jolie rencontre Woodley au secours d'un canard

Petit bijou plein de rire et de larmes, d'une tendresse à toute épreuve y compris dans ses moments les plus douloureux, parfaitement délicieux même quand certaines blagues se voient un peu venir, parce que le personnage est adorable et attachant au possible, Woodley est une curiosité pleine de charme.
Le genre de série qu'on aurait un peu envie de regarder tous les soirs, plutôt qu'une fois par semaine, à vrai dire.

23 février 2012

Le dormeur doit se réveiller

Awake-Promo

Pas facile de parler d'Awake. Sur le papier, je devrais être ravie (uh oh) mais en pratique, les choses ne sont pas aussi simples.
Le concept d'Awake relève du fantastique mais prend ancrage dans une trame dramatique. C'est ce qui devrait me rendre extatique, puisque, si j'aime le mélange des genres, un mélange avec le drame a toujours ma préférence. D'ailleurs c'est la raison pour laquelle j'étais tombée si éperdument sous le charme de Touch au terme de son pilote, le mois dernier.

Etant donné mon coup de coeur pour Touch et les réactions lues sur Twitter, je m'attendais un peu à être frappée par la foudre devant Awake également, d'autant que c'est l'un des rares projets que j'avais repérés en amont de son lancement, alors qu'elle n'était qu'à l'état de projet, et vu le peu de place que je fais aux projets dans ma mémoire (à dessein), c'était significatif.

Et pourtant, loin d'être la claque attendue, Awake me laisse un peu de marbre. Le concept de la double-vie est si bien expliqué et rendu dés le début de l'épisode que j'ai même trouvé le pilote exagérément long. Je m'attendais à ce que cet effet de bascule entre la réalité et la réalité, ou le rêve et le rêve, mène à un revirement de situation à la fin du pilote mais la série ne mange pas de ce pain-là qui relève, c'est vrai, plus souvent des productions qui cherchent trop à en faire que des productions sincères. Mais sincèrement, je m'attendais à ce que l'épisode se conclue sur une troisième réalité dans laquelle ce serait Britten qui serait dans le coma, sa femme et son fils étant bien vivants et le regardant se débattre avec son inconscient. Quelque chose de "too much", au pire, mais quelque chose tout de même. Ou même une simple révélation partielle, même pas forcément un gros coup.
Là vraiment, la démonstration semblait si bien faite dés les premières minutes, et si lourdement appuyée ensuite, que l'épisode m'a fait l'effet de finir totalement à plat. Du coup, difficile d'imaginer passer plusieurs épisodes dans cette dynamique si l'ennui guettait dés le pilote.

Ce qui n'aide certainement pas, c'est l'angle policier. C'était assez prévisible : ce côté-là n'allait pas me ravir. Ca n'a pas manqué, même si je trouve les deux partenaires de Michael plutôt bons (mais qui ne prendrait pas un pied monstrueux à retrouver Steve Harris sur son écran ?). Peut-être que j'aurais voulu que les deux enquêtes ne se répondent pas de cette façon : au lieu de se compléter, j'aurais sans doute préféré qu'elles soient plus semblables. Ca aurait accentué le trouble de Michael, je pense, et probablement le nôtre aussi.

En revanche j'aime énormément la confrontation par patient interposé des deux psys et c'est certainement, à vrai dire, ce qui m'intéresse le plus sur le long terme. J'aime qu'ils soient si différents et que pourtant ils aient tendance à avoir un message similaire. Si ça ne tenait qu'à moi (et malgré l'incongruité que représente le fait que Michael semble aller en thérapie CHAQUE JOUR QUE DIEU FAIT), la série se déroulerait uniquement dans ce double huis clos.

Il manquait un peu de panache à ce premier épisode où pourtant tout n'était pas à jeter. Un peu d'originalité, paradoxalement, parce que le pilote m'a semblé un peu scolaire dans sa façon d'exposer la situation sans lancer vraiment d'enjeu : est-ce si grave si Michael Britten continue d'osciller entre ses deux mondes jusqu'à la fin des temps ? Personnellement j'ai eu du mal à voir où était le problème.
Il faudra probablement un à deux épisodes de plus pour que je me fasse une opinion définitive sur la série, mais pour le moment, je ne suis pas aussi enthousiaste qu'anticipé, puisque devant cet entrée en matière, je me suis presque... endormie. Une ironie que j'ai bien failli ne pas mentionner tant le cliché fait de la peine : s'endormir devant Awake, un comble.

22 février 2012

La bibliothèque violette

Suite à la demande de linoachan sur Twitter qui me demandait des titres d'ouvrages sur les séries, je me suis dit que le mieux était probablement, vu l'ampleur de la tache qui consiste à synthétiser ce que j'ai pu lire à ce sujet pendant ma courte vie de téléphage, d'en faire un long post et donc, d'en faire profiter tout le monde. Dont acte.

Notons avant de nous lancer dans une bibliographie que j'ai précédemment pu vous parler de guides se rapportant à une seule série (c'était là) et que je vais cette fois me tourner vers des ouvrages relativement généralistes.

Pour commencer, et notamment parce qu'entre nous soit dit, ça me permet de mettre mon préféré en première position, je vais commencer par ceux en français :

Livres_GuideTotemdesSeriesT_l_   

Le Guide Totem des Séries Télé - 1999 (Martin Winckler / Christophe Petit)
Type : encyclopédique / Langue : française
Egalement connu dans ces colonnes comme étant "la Bible". Certes l'ouvrage commence légèrement à dater mais ne vous y trompez pas, cela reste une excellente base de départ pour quiconque veut aller plus loin que les trois séries découvertes sur TFHein. Les grandes vocations commençant rarement par le visionnage de chef d'oeuvres, le Guide Totem se lit comme une référence qui permet de sélectionner par où commencer pour étoffer sa culture série. Mériterait une version remise à jour couvrant les 12 années "manquantes". Un must-have.

     
Livres_LesMiroirsdelaVie   Les miroirs de la vie - 2005 (Martin Winckler)
Type : théorique et historique / Langue : française
De tous les ouvrages aujourd'hui disponibles sur l'apparemment éternel thème des séries-qui-méritent-d'être-réhabilitées, c'est de mon point de vue le plus essentiel. Probablement parce qu'il fait à la fois partie des plus complets et des premiers. L'ouvrage aborde à la fois ce qui est typiquement attendu de lui par le lecteur moderne, à savoir un mix plus qu'honnête d'histoire télévisuelle, d'analyse des grandes séries et découpage des différents genres, mais exprime aussi, et c'est un plus indéniable qui termine de lui donner toute sa valeur, l'ancrage de la fiction dans la société américaine, sans jamais perdre le ton de celui qui aime parler de ce dont il parle bien. Faudrait que je me le relise, d'ailleurs, ça fait deux ou trois ans.
     
Livres_LesSeriesTeleviseesLAvenirduCinema   

Les séries télévisées : l'avenir du cinéma ? - 2010 (Jean-Pierre Esquenazi)
Type : théorique / Langue : française
Essayant pour la 712e fois de nous informer que les séries ne sont pas un sous-produit de basse qualité (il y a de fortes chances pour que vous pensiez déjà quelque chose de ce genre si vous faites l'acquisition du livre), voici un grand plaidoyer en faveur des séries et de leurs qualités. Outre le propos qui manque un peu d'originalité, et enfonçant quelques portes ouvertes en particulier étant donné son âge (paru en 2010), les exemples pris afin d'illustrer la qualité du medium sont toujours les mêmes. On est loin d'un ouvrage sans intérêt mais force est de constater qu'il n'apprendra rien à ceux parmi vous qui connaissent déjà un peu le monde des séries.

     
Livres_DeQuoiLesSeriesAmericainesSontEllesleSymptome    De quoi les séries américaines sont-elles le symptôme ? - 2011 (François Jost)
Type : théorique / Langue : française
On a l'impression qu'à un moment, il faut des livres sur les séries télé qui arrêtent de répéter que les séries sont dignes d'intérêt pour convaincre on ne sait trop qui. Ce petit livre (tant par sa longueur que son prix) a décrété que le débat était classé et cela lui permet d'explorer le rapport que les spectateurs entretiennent aux séries américaines. On en partage l'analyse ou pas, et il faut excuser les menues erreurs factuelles (mais dans un ouvrage court ça se remarque plus vite), mais on ne peut qu'en apprécier la pensée sur le fond. Il en faudrait plus, des comme ça.
     
Livres_LArtdesSeriesT_l_    L'art des séries télé - 2010 (Vincent Colonna)
Type : théorique et historique / Langue : française
Un titre à mon sens légèrement grandiloquent (il y sera, en réalité, peu question d'art à proprement parler) mais qui s'avère être une excellente synthèse des choses à savoir sur la télévision américaine, son histoire, le fonctionnement de son industrie, mais aussi ses modes de fabrication. Personnellement je ne vois pas ce livre comme un guide pour les Français souhaitant surpasser les Américains l'idée même confine au ridicule à mes yeux tant les USA ne devraient pas être la référence absolue), et je pense que le titre est plus vendeur que révélateur sur le contenu du livre. En outre, si vous faites partie de la génération qui n'a que peu ou pas connu des séries comme NYPD Blue, le livre comporte nombre d'anecdotes intéressantes sur la façon dont cette série et quelques autres ont pu voir le jour, survivre, puis exister, dans un climat différent de celui, post-grève des scénaristes, qu'on connait à présent.
     
Livres_ReceptionTelevisuelleetAffectivite    Réception télévisuelle et affectivité - 1999 (Stéphane Calbo)
Type : théorique / Langue : française
Bien qu'aujourd'hui un peu datée (et ça se sent aux références), voilà une étude que je recommande chaudement de par son approche sociologique de la "réception télévisuelle", qui est à peu de choses près ce que moi j'appelle téléphagie. L'étude est basée sur une observation très concrète, ainsi que des entretiens, avec des sujets regardant différents programmes dont ils sont coutumiers, et s'emploie ensuite à décortiquer à la fois ce qu'ils en disent, et ce qui est observé pendant le visionnage. Ca n'a l'air de rien mais on apprend là énormément sur la façon dont nous nous lions aux programmes que nous regardons (j'emploie le terme "programmes" car il n'y a pas que des séries qui sont ainsi étudiées mais aussi Les Guignols de l'Info), comment fonctionnent les processus d'attachement et d'affectivité sur le long terme, et la relation que nous entretenons, parfois sans même chercher à en créer, avec nos émissions. C'est un peu verbeux, mais cela relève d'une démarche bien différente de toutes les précédentes. Personnellement je considère que c'est l'un des ouvrages fondateurs de la façon dont j'analyse ma façon de regarder des séries aujourd'hui.
     
Livres_LaTelevisiondesRealisateurs    La télévision des réalisateurs - 1984 (Jacqueline Beaulieu)
Type : historique / Langue : française
La notion de "fiction française" (comprendre : en déroute) n'est pas neuve. Je viens de relire la préface de Claude Santelli et c'est vraiment édifiant combien certaines questions ne semblent pas avoir été résolues en 30 ans, sans jamais cesser d'être posées. Mais il ne s'agit pas ici de dresser un bilan catastrophique de la télévision française. Une fois n'est pas coutume, cet ouvrage vous invite à revivre l'histoire de la télévision... française. On dirait qu'il n'y a plus grand monde pour y penser et pourtant. Et surtout, ce livre est basé sur des rencontres et interviews réalisées avec un peu moins d'une trentaine de professionnels (essentiellement réalisateurs) de la télévision française de l'époque, racontant leur rapport au média, leurs ambitions pour ce moyen d'expression, leurs expériences, leurs souvenirs, leurs anecdotes. C'est hyper riche. C'est surtout une bonne façon de réhabiliter... eh bien, les séries françaises, pour changer. On y sent un certain chauvinisme, mais il y est même question (brièvement) d'Europe, ce qui fait que ça va être intéressant pour moi de le lire maintenant.

En matière d'ouvrages en langue anglaise, ne nous voilons pas la face, je ne me pose pas comme une référence : ironiquement, mieux je lis l'anglais et plus mon budget livres est serré (la faute au budget DVD, évidemment). De ce fait, la liste sera plus réduite mais n'allez surtout pas croire qu'il n'existe pas de quoi s'en mettre plen les yeux.
En fait, j'aurais tendance à recommander de faire votre marché dans les bibliographies des ouvrages francophones ci-dessus, tous très friands de références documentaires palpitantes qui vont à coup sûr vous faire saliver. Personnellement je les évite maintenant, sinon je me fais du mal...!

Voici en tous cas quelques un de ceux que j'ai lus et dont je peux juger :

Livres_TheDoramaEncyclopedia   

The Dorama Encyclopedia - 2003 (Jonathan Clements / Motoko Tamamuro)
Type : encyclopédique / Langue : anglaise
Comment vous dire ? Impossible d'en faire jamais le tour. La richesse de cet ouvrage est immense. C'est d'abord et avant tout une base de données inégalée y compris sur le web (et vu que de nos jours, un grand nombre d'ouvrages encyclopédiques perdent les 3/4 de leur valeur après publication du fait du web, la présicion est d'importance), et surtout une mine de renseignements, comportant des précisions brèves mais vitales sur le fonctionnement de l'industrie télévisuelle japonaise, avec ses particularités. Je me le suis payé comme récompense après mon tour du monde, et j'y reviens encore, c'est une sorte de nouvelle Bible. Sauf qu'il n'a pas la valeur critique de la "vraie" Bible présentée plus haut et que c'est au lecteur de faire le tri. Mais c'est un indispensable pour tous ceux qui s'intéressent à la fiction nippone.

     
Livres_TheSciFiChannelEncyclopediaofTVSCienceFiction   The Sci-Fi Channel Encyclopedia of TV Science Fiction - 1998 (Roger Fulton / John Betancourt)
Type : encyclopédique / Langue : anglaise
Ce fut l'une de mes premières encyclopédies et malgré les années et internet (voir paragraphe ci-dessus), je m'y replonge toujours avec plaisir, car la quasi-exhaustivité de l'ouvrage, au moins pour son temps, en fait une référence absolue dans son domaine. Domaine qui par ailleurs s'étend également au fantastique et même à l'horreur ! Impossible de tourner les pages d'un air blasé en prétendant tout connaître comme on pourrait le faire de certains ouvrages s'éverturant à psalmodier les dates de naissance des séries connues de tous, ici on a une mine de renseignements sur des séries bien souvent méconnues, à plus forte raison pour le spectateur français qui n'aura pas eu accès à la moitié (et je dis ça pour être gentille).
     
Livres_WorldTelevisionFromGlobaltoLocal   

World Television: From Global to Local - 2007 (Joseph D. Straubhaar)
Type : théorique / Langue : anglaise
Ce n'est clairement pas le plus facile d'accès de cette liste. Mais c'est l'un des plus intéressants de par sa valeur à la fois industrielle et sociologique, expliquant quelque chose qui me semble fondamental de comprendre aujourd'hui : la façon dont les différentes industries télévisuelles du monde sont perméables les unes aux autres, notamment de par la notion de marché (vente de formats, adaptations, etc...). Sans se focaliser uniquement sur la façon dont les "flux" de contenus télévisuels voyagent, l'ouvrage s'intéresse à la façon dont le public reçoit un programme selon le prisme de sa propre culture, et se l'approprie (ou non). L'auteur, qui explique en guise d'intro son looooong parcours notamment universitaire et géographique, est un spécialiste du Brésil, et les références à l'industrie télévisuelle de ce pays sont évidemment nombreuses (mais bien d'autres pays entrent évidemment dans le champs de ce travail).

Naturellement cette liste est loin d'être exhaustive, mais souffrez que je ne parle que des livres que je me souviens avoir lus (eh oui j'avoue tout, six mois après mon déménagement mes livres sont encore dans leurs cartons... je n'ai pas assez de place sur mes étagères). Peut-être que j'en ai lus d'autres, mais je ne m'en souviens pas ce soir. Et sans aucun doute, il y en a plein que je n'ai pas lus mais qui existent, et rien que sur Amazon on en trouve facilement à partir de ceux dont j'ai pu vous parler ici.

Reste qu'il s'agit là d'une bonne base de départ pour tous ceux qui veulent sortir concilier lecture et téléphagie, et ainsi aller plus loin dans ce domaine.

21 février 2012

[#Ozmarathon] 4x12, smooth criminals

Qui aurait cru, après les déconvenues précédentes et les épisodes en dents de scie, que cet épisode du Ozmarathon serait bon ? Nan, attendez, je ne dis pas "ouais, c'était bien", je dis que c'était BON.

Ozmarathon_4x12

Entre la tragi-comédie qu'est devenue l'existence d'Alvarez, qui confine à l'absurde, et nous offre un début d'épisode déchirant et écoeurant, les joies d'une amitié forte comme celle qui lie Rebadow à Busmalis, ou encore l'incroyablement émouvante suite de l'intrigue médicale, qui remet les frères O'Riley dans la dynamique qui nous tord si bien le coeur, il y avait de quoi être ravi, c'est sûr.

Mais plus encore, l'épisode fait amende honorable et nous offre le débat éthique qui avait crullement manqué à cette histoire de médicaments. Cette fois, la conversation est telle qu'on l'attend, avec du pour, du contre, et plein de contraire, et je dois dire que je n'avais pas pensé aux arguments qu'on pourrait suggérer en faveur de cette pillule, et ça m'a donné à réfléchir de me dire qu'après tout, Oz est une excellente démonstration que non seulement le système carcéral ne marche pas quand il s'agit de remettre les gens dans le droit chemin, mais entre nous soit dit, on ne peut pas vraiment qualifier ce qu'on a vu d'éthique non plus dans un grand nombre de cas. Je suis bien contente d'avoir assisté à cet échange d'idées qui rend tout de suite les choses un peu moins creuses, quand bien même ça reste un peu de la science-fiction et un prétexte à tester les sentiments de Ryan et Gloria. D'autant que l'étude avançant, ça commence à donner quelques résultats qui invitent également à réfléchir.

Bon épisode aussi pour Saïd qui a réussi un tour de force : convaincre quelqu'un de façon totalement pacifique et, plus important, non-prosélyte, qu'il avait la bonne parole. Jusque là il s'était toujours donné tant de mal ; ici c'est simplement l'acte d'ouvrir ses bras et sa communauté à un ancien Homeboy qui a réussi à sauver celui-ci (et, par la même occasion, sauver Kareem lui-même bien qu'il l'ignore). On avait besoin de trouver un peu de cette foi en Saïd, je pense, après les derniers retournements de situation.

Et en parlant de foi, là encore l'épisode exauce mes voeux en ramenant le père Mukada pour une confrontation avec le révérend Cloutier. L'échange est juteux (peut-être l'est-il plus encore pour l'athée que je suis) et surtout il ouvre des perspectives intéressantes pour ce nouveau personnage qui semblait encore se chercher une raison d'exister dans la dynamique de la prison, puisqu'en essence, il s'était juste rapproché de Schillinger pour le guider spirituellement. Qu'il prenne une direction différente (avec le rouquin Kirk) et indépendante, sans compter la querelle de clochers pour ainsi dire, me laisse entrevoir des possibilités intéressantes pour lui à l'avenir.

L'épisode a aussi le mérite de revenir sur les Chinois dont on ne s'était absolument pas préoccupés dans l'épisode précédent, comme si les scénaristes ne savaient déjà plus quoi en faire. La conclusion de leur intrigue est cependant sans grande saveur mais elle a le mérite d'être nette puisque les ressortissants Chinois vont être renvoyés chez eux après bien des tensions diplomatiques. Pour un peu j'aurais envie de dire qu'ils seront mieux en Chine qu'à Em City, mais j'exagère peut-être un peu ?

Je passe sur le sort de Supreme Allah et celui, qui n'est pas bien loin non plus, du chef des Hispanos, il y a clairement des intrigues sans grand intérêt de ce côté mais qui n'en sont pas désagréables pour autant. Sans le charisme de personnages comme Adebisi ou O'Riley, savoir à qui appartient le pouvoir à Em City est à vrai dire devenu assez fade. Ce n'est pas plus mal si le pouvoir change de mains.

Naturellement, c'est au départ de Chris Keller que revient la palme de la plus belle intrigue de l'épisode, si ce n'est plus.
La conciliation entre Beecher et Schillinger est devenue une véritable réconciliation, après avoir un instant failli basculer dans le chaos à nouveau ; on a réellement tremblé, sur ce coup-là, en lisant la panique et l'horreur dans les yeux de Tobias, et la haine dans ceux de Vern. L'artisan de cette trève n'est nul autre qu'un Chris qui, dans un magnifique entretien avec Sister Pete, va réaliser qu'enfin, il a fait quelque chose de bien de sa vie, même si l'ironie de la chose ne lui échappe pas. Alors sur le papier, oui, c'est un peu une morale à la con : Keller aime tellement Beecher qu'il endosse un crime qu'il n'a pas commis afin de le sauver, lui et sa famille, d'une guerre effectivement sans vainqueur, et après un dernier baiser et une ultime minauderie, s'en va en lui proposant de le retrouver au Paradis. Mais dans les faits, on avait réellement besoin de ça, je pense, que leur intrigue à eux deux finisse un peu sur un happy end, et les séparer est probablement la seule option sinon ils auraient encore trouvé le moyen de tout gâcher.
L'épisode se conclut dans des rires brouillés de larmes et avec la conviction que cette intrigue qui a commencé dans le pilote a trouvé là une très jolie conclusion entre les trois hommes. Quoi qu'il arrive par la suite, ce moment valait de l'or.

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