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ladytelephagy
26 juillet 2013

La fin d'une ère

Dans de nombreux pays, le hiatus estival implique que l'actualité télévisée porte en fait généralement sur l'automne. Quelles séries se préparent à revenir, quelles nouveautés vont débuter dans quelques semaines...
Cela implique que je vous prépare plusieurs posts Love Actuality dans le même ordre d'idées, et qui, dans les semaines qui viennent, nous permettront de faire les présentations avec une série qui vous semblera étrangement familière en Russie, une seconde au concept totalement improbable en Colombie, et quelques autres encore que vous découvrirez en temps voulu cet été, ne gâchons pas la surprise.

Mais pour commencer, je vous invite en Turquie, avec la série que désormais vous connaissez tous pour m'entendre en parler depuis deux ans maintenant : Muhteşem Yüzyıl.
Si jamais vous êtes exposé au soleil plus que de raison et qu'une insolation vous a causé une amnésie temporaire, ne craignez rien ! Vous pouvez aisément vous rafraîchir la mémoire en lisant mon post sur le pilote, celui sur la controverse entourant la série, ou tout simplement en suivant le tag à la fin de cet article pour éplucher toutes les archives de ce blog au sujet de la série. Promis, je ne jugerai pas.

Muhteşem Yüzyıl, qui met donc en scène le désormais internationalement célèbre sultan Süleyman Ier, aura connu une existence pour le moins chaotique, ce qui n'a nullement fait entrave à son énorme succès à la fois en Turquie et à l'étranger ; c'est une plutôt bonne nouvelle si on y pense.
Entre la polémique entourant régulièrement la série (généralement en raison de réactions de conservateurs), la mort de sa créatrice Meral Okay l'an dernier, les problèmes rencontrés par certains membres du cast (et non... des... moindres), et tous les trucs auxquels je ne pense pas là tout de suite, on peut dire sans trop se tromper que tout n'aura pas forcément été facile pour la série historique, en dépit de ses très bonnes audiences et de ses ventes de droits pléthoriques à l'international.

MuhtesemYuzyil-FinalSeasonSüleyman 1er, un homme au goût sûr en matière de femmes. De chapeaux, un peu moins.

Seulement voilà : toutes les bonnes choses ont une fin. Et Star TV, qui diffuse actuellement la série depuis qu'elle l'a rachetée l'an passé à Show TV (qui l'avait initialement lancée en 2011), a prévu que Muhteşem Yüzyıl s'achève à l'issue de la saison 4, laquelle commencera à être diffusée pendant la première quinzaine de septembre, et ce jusqu'au printemps. Ca laisse un peu moins d'un an à Star TV pour trouver avec quoi remplacer cet énorme succès dans ses grilles...

Il y en a en revanche qui n'ont pas attendu que le corps soit froid pour s'activer. La chaîne Kanal D a en effet annoncé avoir mis en projet une nouvelle série, Fatih, dont on ignore pour le moment quand elle sera lancée.

Mais ça se trouve c'est une totale coïncidence, vous allez me dire ce que vous en pensez : Fatih retracera l'histoire d'un sultan de l'Empire ottoman, Fatih Sultan Mehmed (ou le sultan Mehmed pour les intimes), qui a vécu au milieu du 15e siècle et qui est considéré comme l'un des deux plus importants sultans de l'histoire turque... je vous laissez deviner qui est l'autre. La différence résidant essentiellement dans le fait que Süleyman, techniquement son arrière-petit-fils, a vécu 23 ans de plus que Mehmed, et tient le record du règne le plus long de l'Empire ottoman.

Point Histoire : Mehmed II est en particulier entré dans l'Histoire pour avoir pris Constantinople aux Byzantins et fait de la ville la capitale de son empire ; rappelons qu'elle est encore aujourd'hui la plus grande métropole turque sous le nom d'Istambul. Par-dessus le marché, Mehmed était un homme très lettré : il parlait plusieurs langues dont le latin, organisait des débats théologiques dans son palais, s'entourait d'artistes européens et arabes, a fait ouvrir une université, était passionné par les mathématiques, l'astronomie et la poésie, et était plutôt laïc puisqu'il autorisait ses sujets à pratiquer la religion de leur choix tant qu'ils se soumettaient à son autorité. Il a régné deux fois, d'abord à l'âge de 12 ans lorsque son père lui a cédé son trône (une période de deux ans, pendant laquelle il a contré avec succès une croisade, quand même), puis son père a repris le pouvoir, et ensuite, une seconde fois, à partir de 19 ans et jusqu'à sa mort, deux décennies plus tard. Au privé, il s'est marié 7 fois (dont une fois à une ancienne esclave), a eu 5 enfants, et certains historiens occidentaux prétendent qu'il était bisexuel (mais je doute qu'on retrouve ce dernier point dans la série !).
Guerrier émérite, homme de culture et vie personnelle trépidante ? Un personnage intéressant dont on imagine toutes les possibilités qu'il offre sur un plan scénaristique...

Ce n'est évidemment pas la première fois que la vie de ce grand homme est portée à l'écran, vous pensez bien. Début 2012, Fetih 1453 était LE film du box office turc, et reste le long-métrage le plus coûteux de l'histoire du pays (jusqu'au prochain, quoi). Du coup je vous ai mis l'affiche ci-dessous, pour vous faire une idée. N'allez pas croire d'ailleurs que Fetih 1453 n'a été lancé que pour profiter du succès de Muhteşem Yüzyıl, puisque la production du film a duré plus de trois ans. On peut en revanche débattre sur l'idée que le succès final du film en salles peut éventuellement être lié à l'engouement pour l'empire ottoman, que connaît à nouveau le public turc depuis plus de deux ans.

Fetih1453La biographie de Mehmed II ne mentionne rien à propos d'un éventuel sens de humour.

Kanal D semble donc avoir trouvé avec Fatih un projet parfait, jouant à la fois sur le regain d'enthousiasme du public envers les fictions historiques, et l'appel d'air provoqué par l'annulation de Muhteşem Yüzyıl.
Mais comme on l'a vu avec Veda, dans le monde de la télévision, rien n'est jamais totalement certain. Pour peu que les spectateurs ait l'impression d'une redite, ou que le budget soit trop pingre, ou tout autre phénomène jusque là imprévisible, Fatih pourrait aussi bien être le prochain gros bide de la télé turque.

On va donc patiemment attendre de voir ce que donnera cette nouvelle fiction avant de décréter que la relève de Muhteşem Yüzyıl est assurée. Ca pose dans tous les cas plein de questions sur le futur de la fiction turque, puisque beaucoup de dramas historiques avaient vu le jour suite au succès des aventures de Süleyman 1er, et que l'exportation de séries avait connu un boom dont Muhteşem Yüzyıl était le cheval de tête. Nul doute qu'on aura encore beaucoup de mutations à observer, dans un panorama qui n'en manque pourtant pas.

En attendant, mon prochain post vous emmènera en Australie, au Cambodge et à Singapour... en une seule fois !

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21 juillet 2013

Girls, where are we ?

Vous aussi, vous avez un coup de mou en ce moment ? Vous avez l'impression de n'avoir plus rien à découvrir, d'avoir fait le tour de la question ? Au juste, combien de coups de coeur téléphagiques peut-on avoir dans une vie, après tout ?
Chais pas si c'est l'été, le fait que nos séries habituelles soient en hiatus, ou l'appréhension naturelle qui précède chaque rentrée, laissant craindre que nos meilleures découvertes soient derrière nous et que la prochaine saison nous déçoive (problème de mémoire sélective sur la saison précédente, au passage), mais à peu près tous les étés, BAM ! Ca me retombe sur le coin du nez. C'est ptet que moi, hein, c'est possible ; mais enfin, on en est là.

Et c'est exactement pour cette raison que, quand j'ai un peu le cafard, depuis quelques années, j'ai tendance à me tourner vers deux types de séries : celles que j'aime depuis des années (tant qu'à ne pas trouver quoi que ce soit d'inédit, autant compter sur la nostalgie), et les séries étrangères.
Il y aura toujours une série étrangère pour me rappeler que je n'aurai jamais fait le tour de la question.

Le plus fantastique, c'est que tout cela est vrai... même quand le pitch de départ ne semble pas être très original. Tout est dans le traitement. C'est le cas de LIMIT, série nippone dont je vais vous parler aujourd'hui.

Je sais que cela fait peur à de nombreux téléphages rompus aux codes occidentaux de la fiction de se mettre aux séries japonaises, mais quand je vois LIMIT et la bouffée d'air frais qu'elle m'a apportée, je regrette de ne pas réussir à convaincre plus de monde de sauter le pas. Parce que LIMIT est précisément la preuve qu'on n'a jamais fait le tour, que toute période d'ennui est temporaire, et qu'il y a toujours une série, quelque part sur la planète, capable de nous intéresser.

LIMIT

LIMIT commence alors qu'une classe de lycéens se prépare à faire une excursion de quelques jours avec deux professeurs ; il leur faut pour cela prendre le bus pour se rendre à perpette, en bus, tous ensemble, et après que leurs portables leur soient confisqués. Ce qui est un peu la description moderne de l'Enfer pour un lycéen. Sauf que de l'Enfer, cette classe n'a encore rien vu : lorsque le chauffeur, surmené, prend la mauvaise route puis s'endort au volant, le bus tombe d'une falaise et s'écrase dans une forêt.
Il ne reste que 5 survivants à l'accident, 5 adolescentes que rien n'avait préparé à cela, et que personne ne viendra secourir avant un bout de temps... vu que d'une part, personne ne suspecte qu'il y a eu un accident, et qu'en plus, elles ne sont même pas dans la région où elles devraient être.

Comme vous le voyez, LIMIT ne se caractérise pas par son pitch à couper le souffle. En même temps, des idées originales, on en a tous les ans dans des séries, et voyez ce qu'il est par exemple advenu de Last Resort, hein...

D'ailleurs, LIMIT ne cherche pas spécialement à nous surprendre ; même quand on connaît le thème central de l'histoire, qu'on sait que ce bus finira par basculer dans le vide à un moment du pilote, l'épisode est plus qu'appréciable. Parce que le propos central de LIMIT n'est pas ce bus qui s'écrase, et même pas vraiment la façon dont ces adolescentes vont surmonter l'épreuve.
C'est ce que l'exposition de l'épisode s'ingénie à montrer, en détaillant les relations à l'intérieur de la classe, les dynamiques et les groupes, les petites cliques et les outsiders. Dés le début de l'épisode, la voix-off (celle de l'une des futures survivantes, Mizuki) s'attache à nous présenter son monde, celui d'une lycéenne comme tant d'autres, mais aussi à nous faire prendre le mesure de toute sa futilité. Non parce qu'il est fondamentalement dérisoire d'être populaire : Mizuki nous explique au contraire que c'est important tout au long de la vie, et que cela prédétermine, très tôt dans la vie, la réussite ; le lycée n'étant qu'un échantillon représentatif de ce que sera l'âge adulte. Non, tout cela est vain, parce que dans le fond, on reste égaux devant certaines choses... dont la mort. In the grand scheme of things...

Une grande partie du pilote va donc s'appliquer à nous montrer comment se déroule le quotidien de tout ce petit monde, lorsque les lycéens sont ensemble. A plusieurs reprises, le pilote va nous proposer de longues séquences découpées en plein de petits plans montrant comment chacun vit en collectivité (on partage une même classe, une même cafétéria, un même bus...) et en même temps, replié entre soi (en groupe, avec un ou une amie de façon plus exclusive, ou vraiment tout seul). Comme dans toute société, il y a les forts et les faibles, les premiers n'hésitant pas à jouer de leur pouvoir pour humilier les seconds.
Le regard de Mizuki (qui pour une raison étrange, comme cela arrive parfois, aurait dû appartenir au second groupe mais s'est retrouvée dans le premier) est à la fois celui de quelqu'un qui ne remet pas le système en question, mais qui a conscience de son injustice.

Le travail que fait LIMIT avec ce premier épisode est plus proche du dorama LIFE que d'autre chose. L'idée directrice est de nous faire entrer dans un microcosme qui ressemble à tant d'autres, de nous rappeler, au cas où nous aurions eu le temps de l'oublier, à quel point il est facile d'être blessé par ses pairs à une période charnière comme l'adolescence, à quel point le procédé est admis, et aisé, presque naturel, et pourtant, si violent qu'il ne devrait pas nous apparaitre comme si banal.
Même si certains personnages se présentent de façon un peu caricaturale (comme beaucoup de monde, j'ai été victime de harcèlement scolaire, et je n'en suis pas devenue psychopathe pour si peu !), l'essence de ces lycéens si différents permet de poser le décor très vite.

Car c'est eux, le décor. C'est le seul bagage qu'ils vont réellement emmener dans leur séjour : ce qu'ils sont, et la façon dont ils traitent les autres. C'est le seul élément de contexte dont nous ayons besoin, car c'est ce qui déterminera leur survie ensuite, après la tragédie...

Cette tragédie, justement. Parlons-en.
Je ne dirais pas que c'est la même chose que la scène du pilote de Lost dans laquelle Jack découvre que l'avion s'est écrasé : parce que ce n'est pas le même budget (la réalisation de LIMIT est assez classique pour une série japonaise de qualité décente, de toute façon), et ce n'est pas la même intention non plus. Ici, le pilote veut à tout prix rendre les choses aussi réalistes que possible, depuis le début, et qu'il n'est pas question de jouer sur des effets spectaculaires, qu'ils soient visuels ou sonores, pour retranscrire l'émotion du moment.
Malgré cela, quelque chose rapproche tout de même LIMIT de sa cousine américaine, dans sa volonté de rendre l'expérience aussi traumatisante que possible. A mesure que les survivantes prennent conscience de la tragédie qui vient de se produire, le spectateur, lui aussi, accède par paliers à la réalisation de ce que tout cela signifie.
Que ressentirais-je si j'étais l'une ces adolescentes qui se réveillent au milieu de cadavres ? Si je découvrais autour de moi les corps de mes professeurs ? De mes amies ? Du garçon pour lequel j'avais un faible ? De la fille qui me torture jour après jour ? J'ai eu l'impression l'espace d'un instant de l'avoir su, et c'est tout le talent de LIMIT dans la dernière partie de son pilote.

C'est aussi un talent qui est porteur de bien des promesses. Car même si le pitch de départ laissait penser à une énième version de Battle Royale, on va ici bien plus loin, en invitant réellement le spectateur à partager les émotions des adolescentes, à la fois en tant qu'adolescentes, avec ce que cela implique de meurtrissures typiques de cette période de la vie, et en tant que victimes qui viennent de survivre à un accident atroce. Et il leur sera, bien-sûr, impossible de dissocier les deux, comme le prouve clairement la "chute" de ce pilote (si vous me passez l'expression).

Comme chacun sait (et parfois oublie, moi la première), ce qui fait la qualité d'une série, ce n'est pas simplement l'originalité de son sujet, mais surtout le traitement de celui-ci, la faculté à porter un regard bien précis sur un univers donné, et le décortiquer avec un mélange déroutant d'aisance et d'authenticité. LIMIT remplit précisément cette mission, en mêlant à une narration issue d'un scénario catastrophe une véritable interrogation sur notre nature. Le fait qu'il s'agisse d'adolescentes est assez cosmétique, dans le fond ; c'est une métaphore et une façon d'accrocher plus facilement auprès d'un jeune public (comme souvent pour TV Tokyo). Mais qu'on ne s'y trompe pas : nous pouvons tous reconnaître quelque chose dans LIMIT.
Voyons maintenant jusqu'où l'idée va être poussée...

19 juillet 2013

Nihonjinception

Certains jours on n'a qu'une envie : s'asseoir devant une série qui nous surprenne. C'est une envie compréhensible, surtout quand la lassitude gagne après quelques mois télévisuels en dents de scie, ou quand on a l'impression de tourner téléphagiquement en rond. Mais cette pulsion s'accompagne généralement des deux pires ennemis de la découverte sereine en matière de fiction : d'abord, des attentes démesurées dés lors que se présente un pitch un tant soit peu hors du commun, et surtout, la tendance qu'a alors le téléphage à tenter de trouver à tout prix une série qui va le renverser, qui peut tourner a l'obsession.
Je suis précisément dans cette situation actuellement, et j'espérais beaucoup de DOUBLE TONE, dont le pitch me donnait très envie. Mais c'est aussi une recette quasi-infaillible pour être déçu...

Pas de méprise, DOUBLE TONE est très exactement en train de faire ce que le sujet de départ laissait entendre : la série met en parallèle deux femmes, Yumi Nakano et Yumi Tamura, que deux choses lient, leur prénom, et le fait qu'elles rêvent l'une de l'autre. Le mal ne vient pas de là, mais je vais y revenir.

L'épisode inaugural commence un enchaînement qui sera constant pendant tout le pilote, et vraisemblablement pendant la majeure partie de la série : la vie de l'une des Yumi s'affiche à l'écran, avant d'être interrompue par la sonnerie d'un réveil. L'autre Yumi ouvre alors les yeux, commence sa journée... jusqu'à ce qu'elle soit interrompue par la sonnerie d'un réveil. C'est au tour de la première Yumi de se réveiller à nouveau, et ainsi de suite.

DOUBLETONE

La formule est claire dans l'esprit de la scénariste (Akari Yamamoto, qui a contribué à trois épisodes de Neo Ultra Q l'hiver dernier, et écrit le pilote de Magerarenai Onna)... voire peut-être un peu trop.
Ce qui devrait plonger les protagonistes et/ou le spectateur au minimum dans la confusion, apparaît comme un processus accepté, pour ne pas dire naturel. A-t-il commencé avec le pilote, ou dure-t-il déjà depuis un moment ? Ce n'est pas très clair non plus. En tous cas les scènes (plutôt courtes de surcroît) s'enchaînent sans qu'on ait le temps de se poser de questions, et les Yumi moins encore. Ou quand elles le font, c'est avec une horripilante voix-off et avec des demi-questions qui ne vont pas bien loin ("mon amie est apparue dans mon rêve/la vie de cette autre femme... ça alors c'est étrange") et qui sont rarement suivies d'effet (poser la question à l'amie ? non ? ah bon ok).

Il faut dire que DOUBLE TONE n'a que six épisodes d'une demi-heure pour raconter son intrigue complexe... et du coup, cette exposition est simplifiée à l'extrême pour ne pas perdre de temps. Mais cette confiance limitée dans les capacités intellectuelles du spectateur va porter tort à tout ce pilote, en nous empêchant de suivre réellement le cheminement de pensée des héroïnes. Et surtout, le résultat, c'est que ce premier épisode va trop vite pour qu'on s'investisse émotionnellement dans une vie, l'autre, ou le fait que les deux semblent s'entremêler par rêve interposé. Ce qui est quand même problématique, vous en conviendrez !
La réalisation et le jeu des actrices en rajoute une couche, avec un épisode qui manque d'authenticité, dont les dialogues sonnent creux voire faux, et où le rythme n'est pas au rendez-vous, ce qui là encore, relève de l'exploit quand on voit l'idée de départ et les contraintes... et le twist de fin de pilote, sur lequel, ça va de soi, je ne vais pas m'amuser à vous spoiler.

Mais dans ce qui semble, avec ces premiers paragraphes, s'annoncer comme un fiasco, je suis venue également vous apporter une bonne nouvelle : si DOUBLE TONE se perd autant en chemin, c'est parce qu'elle essaye aussi de dire quelque chose sur le fond, qu'elle essaye à la fois de le dire suffisamment vite pour avoir tout raconter dans 6 épisodes de ça, et qu'elle ne veut pas trop appuyer dessus non plus, comme par peur de paraître trop militante. En cela, elle m'a d'ailleurs rappelé les hésistations de Magerarenai Onna, d'ailleurs.
Ainsi, nos deux Yumi ne pourraient pas vivre des vies plus opposées : Yumi T est une mère de famille qui s'occupe à la fois de son mari Youhei (assez antipathique), de sa petite fille Ami, de sa maisonnée que le mari laisse totalement à sa charge jusque dans les décisions financières, et cumule par-dessus tout ça un emploi (peut-être à mi-temps ?) dans un bureau, où la seule personne avec laquelle elle a sympathisé est sa patronne Ikuko, une amie de son mari. De l'autre, Yumi N est célibataire, vit seule dans une petite routine calme, travaille depuis à peine un an dans un bureau, et jure qu'elle ne veut pas se marier (quand je vous disais que ça me rappelait quelqu'un...!).

Là où, dans tout cela, DOUBLE TONE tente son coup de poker, c'est justement en décrivant la frustration de Yumi T, la façon dont son mari l'ignore et, osons le dire, la prend pour sa bonniche, et où sa fille exige sans cesse son aide, ce qui ne manque pas de la frustrer. Au travail, seule Ikuko semble l'estimer, son supérieur direct ayant assez peu d'interactions avec elle dans le pilote, mais suffisamment pour traduire une certaine animosité ; mais même là, quand elle fait part à Ikuko (qui l'y enjoint) de ses craintes et doutes, elle se fait gentillement rembarrer sur le mode : "ah en fait t'es pas heureuse d'être heureuse, oh bah ça va, je croyais qu'il t'arrivait un truc grave !". Non, non, c'est pas grave. Yumi T nous fait juste un début de dépression, à part ça tout va bien.
A contrario, Yumi N, en dépit du fait qu'elle souffre peut-être un peu de solitude et parle à une photo encadrée (mais de qui est-ce donc le portrait ?), semble heureuse et épanouie. Elle fait gaiement du vélo dans les rues, et surtout, elle est estimée à son travail, où son patron lui demande son avis, et l'écoute, voire l'encourage à prendre des initiatives. C'est très sympa, cette vie que Yumi N mène, et quand elle dit qu'elle ne veut pas se marier et qu'en gros, sa vie lui convient très bien comme ça, on la croit. Au moins à 90%, allez, peut-être 95% (on a vu la photo encadrée). Tout le monde semble perpétuellement tenter de le caser, mais elle ne tient pas à changer les choses, Yumi N, elle a fait son choix finalement.

Et en substance, DOUBLE TONE veut interroger cela : le bonheur d'une femme, où est-il ? Dans une vie de famille stable et conventionnelle ? Au risque de parfois se laisser déborder par les responsabilités et oublier d'exister... Ou bien dans une vie réglée comme du papier à musique mais qui renvoie une image positive de soi, à condition de ne pas se laisser submerger par la solitude et le silence ?
Les deux Yumi sont très conscientes de rêver de la vie d'une femme diamétralement opposée à la leur ; Yumi T, en pleine crise existentielle, le soulignera à quelques reprises à l'oral (et pour que la voix-off le dise...). Yumi N, même si elle est plus dans l'interrogation de ses rêves sous un angle qu'elle devine comme étant occulte (il faut dire qu'elle est plus satisfaite de sa vie), apparait également comme très consciente des différences entre elle est sa "jumelle astrale". C'est la porte sur une autre option que leur ouvre DOUBLE TONE, l'opportunité de se dire : et si j'étais l'autre, serais-je plus heureuse ? Le pilote amorce quelques éléments de réponse, et il est clair qu'en dépit des hésitations et maladresses du scénario, ce sera un sujet central de la série.

Jusque là, je n'avais jamais fait attention si NHK BS Premium, chaîne publique du satellite qui depuis quelques saisons ose de plus en plus de pitches originaux, avait des formats de "science-fiction" d'une demi-heure, comme cela arrive régulièrement à Fuji TV (nous "offrant" ainsi O-PARTS ou Mirai Nikki) ou TBS (avec par exemple Clone Baby ou Soumatou Kabushikigaisha). Si c'est une première, c'en est une qui part un peu du mauvais pied, hélas.
C'est regrettable, car l'idée de départ est bonne. Et surtout, c'est dommage parce qu'à l'instar d'une longue tradition de bonnes séries de science-fiction, l'important n'est pas d'oser impressionner le spectateur, de lui couper le souffle avec des effets spéciaux et/ou des rebondissements inouïs, mais plutôt d'utiliser le genre, métaphorique par excellence, pour poser des questions qui s'imposent à chacun. DOUBLE TONE réussit très modérément le premier objectif, et c'est à la condition que le spectateur éprouve de la curiosité pour le sujet de fond, et fasse preuve de patience, que l'épisode peut finalement porter ses fruits. J'espère quand même que la réalisation (et la direction d'acteurs) va un peu se réveiller maintenant qu'on a passé le stade introductif.

Une chose est sûre : je voulais m'asseoir devant une série qui nous surprenne, et ça ne s'est pas produit. Mais toutes les séries dignes d'intérêt ne sont pas capables de surprendre ; et vice-versa. Jurisprudence Awake, cousine américaine de DOUBLE TONE que j'ai abandonnée au bout de deux épisodes, et qui présente les qualités et défauts inverses exactes. Par contre, l'une des raisons pour lesquelles je regarde des séries, dans l'absolu, c'est précisément pour avoir l'impression de me glisser dans une vie que je ne vivrai jamais moi-même, pour imaginer des points de vue différents sur le monde, pour essayer d'élargir mon expérience sans avoir à devenir moi-même mère de famille au Japon, ou Premier ministre au Danemark, ou consultant pour de grandes entreprises. La mise en abîme quand je me trouve devant DOUBLE TONE est donc d'autant plus saisissante !
Alors, peut-être que DOUBLE TONE ne m'a pas donné ce que je voulais... mais peut-être aussi qu'elle tente de me donner ce dont j'ai besoin. Je le vérifierai avec au moins un épisode supplémentaire, mais je pense que c'est à chacun de se faire son opinion...

14 juillet 2013

Grace under fire

Il est très fréquent, pour ne pas dire systématique, qu'une saison télévisuelle nippone donnée semble avoir "un thème" : deux ou trois chaînes vont soudainement avoir des idées étrangement similaires, et commander des séries dont le pitch est curieusement très voisin. Espionnage industriel ? Effet de mode ? Difficile à dire ; et sans baigner dans l'actualité du pays, il n'est pas aisé de déterminer si des faits divers ou des débats de société y sont pour quelque chose.

Comme on a pu le voir il y a peu, cet été, les parents célibataires semblent être LE sujet dont les séries devaient s'emparer, certes à égalité avec le monde médical. Mais sur ce phénomène, on peut un peu plus facilement trouver des explications.

Il y a quelques mois, en effet, l'équivalent japonais de la Sécurité sociale a commencé à soulever l'idée que les mères célibataires touchaient des allocations trop élevées ; dans un Japon touché par la crise (comme tout le monde, certes), les institutions cherchent en effet à tout prix où des coupes budgétaires pourraient être faites. Alors à qui s'en prendre en priorité ? Eh bien, les mères célibataires semblent être une cible parfaite, puisqu'elles ont tout faux : elles ne sont pas mariées !
Dans un pays où il est de coutume de se dépêcher de convoler dés qu'une femme découvre qu'elle est tombée enceinte hors-mariage, où les enfants n'étant pas inscrits dans le livret familial de leur père subissent des discriminations toute leur vie (accès à l'éducation puis à l'emploi, modalités d'héritage différentes...), et où l'avortement est utilisé comme une méthode contraceptive plus que la pilule (il faut dire que cette dernière n'a été légalisée qu'en 1999, et n'était utilisée, 10 ans plus tard, que par 3% des femmes), avoir des enfants hors-mariage apparait comme une décision irresponsable, pas un choix de vie... et surtout pas quelque chose que l'Etat devrait financer pour tout ou partie. Pour quelques magnifiques échantillons de points de vue japonais sur la question, je vous encourage à lire cet article de JapanCRUSH.
S'attaquer à réduire les allocations d'une population jugée négativement par la société ? C'est presque trop facile !
D'ailleurs, l'idée n'est pas nouvelle : depuis 2008, les allocations accordées aux mères célibataires qui travaillent ont déjà diminué de moitié. Mais ce n'est visiblement pas encore assez.

Ce ne sont sûrement pas ces économies qui sauveraient le Japon de la récession, faut-il cependant noter. En effet, on estime qu'un peu plus de 1,23 million de foyers japonais sont monoparentaux, mais que seulement 115 000 de ces foyers bénéficient d'aides de l'Etat. A vrai dire, 83% des mères célibataires nippones travaillent (en dépit de leur difficile accès à l'emploi, car elles font également face à des discriminations dans ce domaine, et sont de toute façon cantonnées aux jobs à temps partiel), contre 54% des femmes mariées. Pire encore, mais ce n'est visiblement pas le problème de la Sécurité sociale, le taux de pauvreté des foyers monoparentaux, au Japon, est le plus élevé de tout l'OCDE depuis près d'une décennie.
Oh et, le Japon étant un pays très conservateur dans sa conception des rôles genrés, je vous laisse deviner pourquoi je parle indifféremment ici de foyers monoparentaux et de mères célibataires, les pères célibataires étant encore plus minoritaires, limite une anomalie statistique.

En tous cas, et même si en définitive, peu de foyers nippons sont concernés directement par ces problématiques, ce n'est peut-être pas ce qui a inspiré toutes les séries mettant en scène des parents célibataires, cet été, mais une chose semble plutôt claire : cette question d'actualité est au centre de Woman, la nouvelle série de NTV.

Woman

Woman est la réponse de la bergère au berger ; plus encore : c'est un hymne à la force et au courage des mères.
(mais "Mother" était déjà pris... par le même scénariste, Yuuji Sakamoto)

Loin de tomber dans l'écueil du misérabilisme forcené au nom de la pédagogie, Woman est l'une des séries au ton le plus réaliste de ces dernières années au Japon. Et je dis ça alors que je considère le Japon comme un pays beaucoup plus réaliste dans une majorité de ses fictions, surtout si on le compare à la Corée du Sud !

Après avoir raconté la jolie rencontre d'un homme et d'une femme, leur tendre union, et la façon dont ils ont eu deux ravissants enfants, la première partie du pilote de Woman va être intégralement dédiée à nous faire vivre le quotidien aux côtés de son héroïne, Koharu, alors qu'elle mène comme elle peut une vie épuisante. Elle s'occupe en effet de ces deux enfants en bas âge, tout en cumulant au moins deux emplois ; le père, Shin, est décédé... Mais ce n'est, à la limite, pas vraiment la question ici. Woman a d'une certaine façon choisi la facilité en nous parlant d'une veuve, évitant une partie du débat, mais c'est pour mieux écarter tout jugement de la part du spectateur, et l'inviter à entrer sans préconception dans le quotidien de Koharu.

Et ce quotidien quel est-il ? Partir d'un tout petit appartement au bord des voies ferrées avec deux enfants sous le bras, plus les sacs et la poussette, pour les emmener dans un train bondé jusqu'à la garderie. Filer à son premier emploi dans une station service, puis enchaîner sur le second dans une blanchisserie, repartir dans l'autre sens. Faire les courses, le dîner, coucher les enfants, s'occuper des tâches ménagères, faire les comptes... et on recommence le lendemain. Tout ça tout en étant une bonne mère (on ne peut vraiment pas prendre Koharu à défaut là-dessus, elle passe énormément de temps à s'occuper des enfants et leur parler), évidemment.
Ah ça, le pilote de Woman ne donne pas dans le glamour, je vous l'accorde. Et encore, ce n'est pas fini : il faut faire face à la garderie dont les charges augmentent, à un retard qui fait que Koharu se fait virer de la station service, du propriétaire qui refuse qu'elle paye en deux fois... Le surmenage, les factures qui s'accumulent, les repas qu'on prépare plus pour les enfants que pour soi, tout s'empile, et donne une vision cauchemardesque de l'Enfer sur terre. Et quand elle trouve un nouvel emploi dans un restaurant, qui l'oblige ponctuellement à travailler le soir, Koharu est également obligée de laisser les enfants seuls, la nuit, dans l'appartement, avec l'angoisse et la culpabilité que ça implique : ils n'ont que 3 et 6 ans !

Mais l'humiliation ne serait pas totale sans un dernier point que veut aborder Woman ; Koharu se présente au bureau de l'aide sociale, où elle vient demander un peu d'argent, même sous forme de prêt s'il le faut. On lui demande d'abord d'expliciter les circonstances de la mort de son mari (comme si cela avait le moindre rapport !), on lui explique que l'argent ne saurait être dépensé dans des jeux de hasard, avant de lui suggérer de se tourner vers sa famille en premier lieu. Koharu n'a plus de père, et n'a pas parlé à sa mère depuis près de 20 ans ; on lui répond que la procédure exige qu'un courrier soit envoyé à sa mère d'abord, et que si celle-ci accepte d'aider financièrement, l'Etat n'aidera pas Koharu. En attendant, celle-ci est donc contrainte de vendre les quelques biens qui lui restent de Shin... avant d'apprendre qu'elle ne recevra rien, sa mère ayant répondu au courrier de l'aide sociale. Elle a répondu... mais il n'y a pas d'argent, entendons-nous bien.
Après avoir fait la manche auprès d'un employé du bureau, Koharu finit par s'évanouir dans la rue, victime d'anémie, d'épuisement, et de tout ce que vous pouvez imaginer.

C'est alors que commence la deuxième partie de Woman ; sans aller jusqu'à dire que la première n'était que pure exposition, il est clair que l'épisode, en opérant ce tournant, s'éloigne de l'aspect purement factuel de la situation de Koharu. Il s'agit d'apprendre à mieux la comprendre, à mieux ressentir, à ses côtés, ce qu'elle vit.
Car, visiblement furieuse de se voir refuser un prêt par l'aide sociale juste parce que sa mère a répondu à leur courrier, la jeune femme va décider de se rendre là où elle n'est pas allée depuis de nombreuses années... Et là encore, le choix opéré par Woman n'est pas de nous donner des éléments de contexte pour qu'on juge sa décision : la raison pour laquelle elle a cessé de parler à sa mère deux décennies plus tôt est laissée en suspens. Du coup, nous ne sommes pas en droit de décider si sa colère est justifiée ou non : tout ce qui compte, c'est qu'elle fait l'effort aujourd'hui d'y retourner, pour lui demander de retirer son courrier.

Toujours dans la nuance, Woman présente la mère de Koharu sous un jour loin de toute caricature : celle-ci n'est pas une mère indigne. Elle s'est remariée (à un homme que connaît Koharu, donc cela fait un bout de temps) et a une fille (qu'elle appelle "sa fille"... et non l'une de ses filles), et mène donc une vie de famille classique, tout en travaillant à côté.
Koharu, venue avec ses deux enfants, est d'ailleurs plutôt bien reçue, invitée à déjeuner même (c'est elle qui refuse de toucher la nourriture), et entendue par son beau-père puis sa mère sans la moindre difficulté. La scène entre les deux femmes, bien que longuette (environ un quart d'heure !), est poignante, et montre que le poids des ans ne facilite pas la conversation, mais qu'aucune partie n'est foncièrement mal intentionnée.

Cette visite sera aussi l'occasion, deux ans plus tard, de comprendre certaines choses sur les circonstances de la mort de Shin. Une semi-révélation qui n'est pas traitée comme un basculement, mais plus comme une façon de renforcer les dynamiques déjà existantes. Il ne ressortira rien de cette rencontre qui puisse changer la donne ; ce n'est pas le propos de Woman.

Woman accomplit un travail formidable pour nous faire entrer dans les réalités quotidiennes, et difficiles, de Koharu et ses deux enfants, sans pour autant chercher à nous tirer des larmes. C'est sûr que les amateurs de séries "à enjeux" en seront pour leurs frais : prévue pour 6 épisodes, Woman ne semble pas décidée à raconter "une histoire", avec une structure narrative classique, mais plutôt à raconter l'histoire de quelqu'un, son quotidien ordinaire, quelques mois de sa vie à passer à ses côtés.
Personnellement je suis très friande de ce genre de choses, j'aime avoir cette possibilité de faire plusieurs kilomètres dans les chaussures de quelqu'un d'autre, c'est l'une des raisons essentielles pour lesquelles je regarde des séries, à vrai dire, et à plus forte raison étrangères (même si on sera tous d'accord sur l'universalité des problématiques rencontrées par Koharu ici).
Le résultat est d'autant plus précieux que Woman repose sur la performance de Hikari Mitsushima dans le rôle-titre, et que celle-ci est absolument incroyable de sincérité et d'humilité. C'est grâce à sa présence toute particulière, son sens de la retenue, sa délicatesse, que le personnage de Koharu parvient à ne pas susciter la pitié comme dans un dorama-dramatique-qui-fait-pleurer, mais à plutôt inviter le spectateur à partager ses joies et ses peines, à s'imaginer à sa place et prendre la mesure de ce qu'elle vit ; pareille prestation est indissociable de la réussite d'une fiction-chronique comme celle-ci.

Il faudra voir ce qu'accomplira Oh, My Dad!! sur un sujet similaire, mais avec un père notoirement irresponsable (sans parler de STARMAN qui va probablement partir dans une autre toute autre direction) ; pour le moment, Woman exécute en tous cas un sans-faute sur le thème abordé. Avec un peu de chance, la série fera un peu changer les mentalités ?

Mais même si ce n'est pas le cas (à l'impossible nul n'est tenu, et les audiences ne sont pour le moment pas mirobolantes), on aura gagné 6 heures de bonne télévision, et c'est déjà pas si mal. En tous cas, c'était une parfaite façon de lancer la saison en ce qui me concerne ! Prochain arrêt : DOUBLE TONE... espérons que cette saison qui semblait si alléchante poursuive sur sa lancée !

ERRATUM : il semblerait qu'il y ait plus de 6 épisodes, contrairement à ce que j'avais initialement lu. C'est pas moi qui m'en plaindrai.

13 juillet 2013

Ciel, mon amant philippin !

Quand on essaye de s'intéresser à la télévision philippine, une chose apparait comme évidente : la fiction philippine a beaucoup de boulot à faire.
Tout saute aux yeux dés la première minute de visionnage, quelle que soit la série tentée : il n'y a pas de budget, la direction d'acteurs laisse à désirer, les acteurs eux-mêmes sont très souvent plus beaux que bons, le scénario ne brille pas par sa finesse... La plupart de ces séries sont tournées au kilomètre et dans des conditions marathoniennes, ce qui n'arrange rien à ces problèmes. Ou, selon votre point de vue, les exploite sans se soucier des conséquences.
Et pourtant, la télévision philippine, si j'ai du mal à la regarder pour les raisons évoquées plus haut, en plus de la barrière de la langue (DES langues !), j'ai en revanche une tendresse toute particulière pour elle, et j'aime garder un oeil sur son actualité. Aujourd'hui, je vais vous donner un exemple du pourquoi...

Quelques rappels sur la télévision philippine, d'abord.
La "Pinoy TV", c'est avant tout le règne de la teleserye, un format qui emprunte plutôt aux codes de la telenovela (d'ailleurs lors des récompenses internationales, ce sont systématiquement dans cette catégorie que concourent les séries philippines). Ainsi, la teleserye est profondément feuilletonnante, diffusée généralement en quotidienne (en journée, ou en primetime c'est-à-dire entre 19h et 21h30), et à destination d'un public essentiellement féminin (et/ou jeune). Elle fonctionne aussi généralement sur le principe d'une saison unique, sauf inévitables exceptions qui confirment la règle. La différence essentielle avec la telenovela réside dans le fait que la teleserye ne fonctionne pas sur le principe d'un nombre d'épisodes rigidement prévus à l'avance ; un peu comme les soaps indiens, il s'agit plus de raconter une histoire aussi longtemps qu'on le souhaite et que les audiences le permettent ; une teleserye peut ainsi avoir quelques dizaines d'épisodes... ou plus d'un millier. Les annulations ne sont d'ailleurs pas rares, et les networks ne se privent pas, au besoin, de supprimer une série après quelques semaines de diffusion.
La télévision philippine, pour ces raisons, ne connaît pas de "saisons" : les séries commencent quand la précédente a fini dans la case horaire, et puis c'est tout ; un peu comme cela se passe en Corée du Sud, par exemple.

Ce sont deux grands networks privés qui se taillent la part du lion dans le panorama de la fiction philippine : ABS-CBN d'une part, et son concurrent direct d'autre part, GMA Network. Historiquement, c'est ABS-CBN qui est le premier network a avoir lancé une teleserye : il s'agissait de Hiwaga sa Bahay na Bato en 1963 ; à l'époque, cependant, on n'utilisait pas encore le terme de teleserye, qui est apparu au début des années 2000 mais est utilisé rétroactivement pour toutes les séries du genre.
Les deux networks sont très chers au coeur des spectateurs philippins, au point que chacun a son petit surnom affectueux : ABS-CBN est le "Kapamilya network" (le network de la famille), et GMA est le "Kapuso network" (le network du coeur) ; le matériel promotionnel des deux networks utilise très régulièrement ces surnoms pour parler des programmes ou de l'actualité des networks, et lesdits surnoms ont été totalement adoptés par la population.
Les colosses se livrent une bataille sans merci, qui passe par quelques stratégies assez uniques au monde de nos jours. ABS-CBN et GMA fonctionnent par exemple essentiellement sur le principe de blocs ; un peu comme la Trilogie du samedi pour M6 (je vous parle d'un temps...), il s'agit de créer une marque : les séries passeront dans cette case se suivront, mais la marque restera. Quasiment tous les blocs dédié aux teleserye sont concernés par ce phénomène ; on peut par exemple citer Telebabad, sur GMA, qui est le bloc fermant le primetime en semaine.

Mais l'exemple le plus frappant des méthodes philippines un peu à part, est la façon dont les deux networks recrutent leurs talents : il y a d'une part les acteurs Kapamilya, et d'autre part les acteurs Kapuso, ET ON NE SE MELANGE PAS ! Un acteur signe en effet un contrat d'exclusivité avec un network, qui l'engage pour une durée donnée à être managé par la branche "agence de management" de la chaîne... c'est tellement plus facile de produire des fictions quand les personnes qui commandent les séries sont les mêmes qui prennent les décisions pour les acteurs ! Ainsi étiquetés, sinon à vie, au moins pour plusieurs années, les acteurs font partie de l'identité du network ; leur visage est déjà une façon de promouvoir la chaîne, et d'ailleurs le network ne s'en prive pas, faisant aussi de ses cohortes de jeunes acteurs des égéries publicitaires, des présentateurs d'émissions, des ambassadeurs à des évènements, et ainsi de suite. La conséquence, c'est qu'évidemment, les échanges entre networks sont rarissimes : un acteur peut changer de network à la fin de son contrat, mais c'est la seule façon pour un acteur de figurer dans une série de la concurrence, car pendant la durée du contrat, c'est absolument hors de question. Les séries des deux networks recyclent donc indéfiniment les mêmes visages...
Enfin, "indéfiniment", c'est une façon de parler, car si les acteurs les plus populaires n'ont aucun mal à être castés dans le prochain projet de la chaîne (pourquoi tuer la poule aux oeufs d'or ?), les autres disparaissent, remplacés par les arrivages fréquents de chair fraîche. Qui plus est, la télévision philippine étant friande de gens très beaux et très jeunes (...et très refaits, diront les mauvaises langues), la popularité d'un acteur est forcément assez éphémère. Les networks fabriquent donc régulièrement de nouvelles stars, histoire d'entretenir le système.
Une mécanique bien rôdée qui se double d'une industrie privilégiant la production in-house (même s'il existe également des sociétés de production indépendantes des networks), rendant les choses encore plus faciles à gérer pour les networks.

A noter que la télévision philippine n'est pas uniquement constituée de teleserye ; il existe également des séries diffusées de façon hebdomadaire, les serials, au nombre d'épisodes prévus à l'avance et dépassant rarement une saison, ainsi que des formats anthologiques, très appréciés. La structure des anthologies est in fine à rapprocher des "créneaux-marques" que j'évoquais plus tôt, permettant de mettre l'accent sur l'identité du bloc (et à travers lui, du network) plutôt que sur la série elle-même.
L'une des séries anthologiques les plus populaires des Philippines est ainsi Wansapanataym (lisez-le à voix haute ; félicitations, vous parlez le Philippine English), créée en 1997, annulée et ressucitée plusieurs fois selon les besoins du network, et permettant de diffuser des histoires fantastiques le weekend en primetime ; les épisodes durent 45 minutes chacun, ne présentent par définition aucune forme de continuité, et permettent à ABS-CBN qui diffuse l'anthologie de tester des concepts et/ou des acteurs. En cas de flemmingite aigüe, pas de problème : Wansapanataym se propose aussi de diffuser des épisodes qui sont, tenez-vous bien, des remakes d'épisodes plus anciens ; on reprend les mêmes scénarios, et on recommence avec de nouveaux acteurs à quelques années d'écart !
Mon Dieu, les networks ont vraiment la belle vie aux Philippines...

Cependant, qu'on ne s'y trompe pas : le produit-phare de la Pinoy TV est, et reste, la teleserye, son format le plus populaire... et donc le plus lucratif.
D'autant plus lucratif que, comme je le disais en introduction, les exigences de production, d'écriture ou de jeu sont minimes. Mais, et c'est ce dont je voulais vous parler aujourd'hui, ce que la télévision philippine n'a pas nécessairement (ou pas du tout, selon votre niveau de tolérance) dans ces domaines, elle le compense en ayant des idées. Plein d'idées. Farfelues, parfois ! Bon ok, très souvent. Mais c'est précisément ce qui fait son charme.

Ainsi, la teleserye a vu naître un sous-genre, la fantaserye et la telefantasya. Aaah, oui : c'est un seul sous-genre, mais il y a deux noms ; vous commencez à comprendre que les deux networks dominants ne partagent RIEN aux Philippines, même pas les noms des genres de leurs fictions ! Fantaserye et telefantasya désignent la même chose, mais selon qu'on parle respectivement d'ABS-CBS ou de GMA, on emploiera l'un ou l'autre.
Vous l'aurez deviné, les deux termes désignent des séries fantastiques... un domaine dans lequel les networks se sont montrés particulièrement prolifiques ces derniers temps ! ABS-CBN a une fois de plus lancé les hostilités, en février 2004, avec Marina, suivie de près par GMA en août de la même année, avec Mulawin.
Ces deux séries posent les bases de ce que seront bien souvent les séries fantastiques philippines ; ainsi, Marina est l'histoire d'une sirène née de parents parfaitement humains, mais maudite pour une raison obscure dont elle n'est absolument pas reponsable, et qui se retrouve donc avec la poids d'une différence avec le reste de ses proches... écailleuse, dirons-nous. Mulawin de son côté s'intéresse à des êtres dotés de pouvoirs surnaturels (et d'ailes) qui s'opposent dans un combat épique dont les mortels sont l'enjeu, avec d'un côté, les "gentils", de l'autre, les "méchants", et au milieu, des romances impossibles ou des trahisons par des membres de la famille histoire de rendre le tout plus tragique.
Depuis lors, plusieurs dizaines de "telefantaserye", si vous me pardonnez ce mot-valise, ont vu le jour en moins d'une décennie, sur des sujets toujours plus étranges, avec toutes sortes de créatures mythologiques improbables, mais reprenant soit la structure de la créature surnaturelle qui doit surmonter sa différence, soit celle de l'affrontement du bien contre le mal pour protéger les humains. Vous vous rappelez peut-être que je vous ai parlé de la série Mutya il y a quelques temps, eh bien voilà, vous avez tout compris. Sinon il y a toujours les tags... Et à l'opposé du spectre, il y avait Ilumina, que j'avais évoquée sur Twitter. Voilà pour la télévision fantastique aux Philippines.

A cela faut-il encore ajouter un courant plus récent, les epicserye, qui sont des séries d'action héroïques (parfois mêlées de fantastique) se déroulant dans un passé réel ou fantasmé, un peu dans le genre de ce qu'on a pu connaître avec Hercule ou Xena. On y suit un héros ou une héroïne qui va devoir traverser de nombreuses embûches, livrer de nombreuses batailles, et se lancer dans un parcours initiatique. Le genre a permis aux séries fantastiques de prendre un nouveau souffle, car contrairement à la majorité des pays de la planète, les Philippines n'avaient quasiment pas de fictions en costumes.

La chose est entendue : ce que les séries philippines n'ont pas en... en tout à vrai dire, eh bien, elles compensent avec des idées.
Par exemple vous vous rappelez peut-être de cette news que j'avais écrite à l'époque où je travaillais sur SeriesLive, mentionnant le lancement de Budoy!, une série mettant en scène un handicapé mental abandonné par sa famille honteuse de son handicap ? Tout ça dans un bloc ultra-populaire de l'access primetime... Eh bien voilà, Mesdames et Messieurs, ce qu'est la télévision philippine : le goût de faire des choses atypiques et de tenter des concepts étranges ou risqués. Et de ne pas le faire en cachette, quelque part en septième partie de soirée ou en crypté, mais bien dans les blocs les plus populaires de deux plus gros networks.
On les applaudit sans retenue : les séries Pinoy méritent des points pour l'effort.

...Ce qui m'amène à mon sujet du jour. J'ai parfois des sujets du jour qui font poupée russe, que voulez-vous.
Car aujourd'hui, je voulais vous parler de la dernière idée pas piquée des hannetons trouvée par la télévision philippine, plus précisément par GMA Network. Le mois dernier, le Kapuso network a en effet lancé My Husband's Lover, une teleserye qui repose sur un postulat osé : raconter l'histoire d'une femme, de son mari... et de l'amant de celui-ci. Dans un pays où, par exemple, l'Islam est la religion monothéiste la plus ancrée historiquement, et où plus généralement, les moeurs sont encore très conservateurs, il fallait le faire.

MyHusbandsLover

My Husband's Lover commence son pilote, diffusé le 10 juin dernier, sur un mariage pluvieux se déroulant en 2003. Ce n'est pas vraiment un mariage heureux : Lally, la promise, n'est pas extatique, elle traverse l'allée le regard triste (voire craintif quand il croise celui de sa future belle-mère) et le pas hésitant. Tout cela s'explique par bien des flashbacks sur son enfance malheureuse, forcément malheureuse (dont je vous épargne les détails), remontant jusqu'en 1992, mais trouvant une conclusion heureuse lorsque Lally fait la connaissance en 2002, pendant ses études, du charmant Vincent, fils de bonne famille, drôle, charmant, ai-je mentionné charmant ? Bref, le bout du tunnel. Sauf qu'avant même d'avoir rencontré la famille du charmant Vincent, Lally et lui passent une folle nuit de passion, elle tombe enceinte, et Vincent décide de l'épouser. Du coup forcément, les noces manquent un peu d'enthousiasme...
Tout cela semblerait tristement classique comme série, sauf que Vincent est bisexuel, et que l'amour de sa vie, Eric, reparaît dans sa vie 10 ans après son mariage avec Lally.

Le pilote de My Husband's Lover ne va, à vrai dire, même pas aussi loin : en 49 minutes, nous allons surtout nous faire expliquer le background de Lally, ses rapports difficiles avec sa mère et sa petite soeur, sa rencontre en apparence idyllique avec Vincent, les premiers signes de la mésentente avec sa belle-mère... procédant à de nombreux voyages dans le passé, comme vous avez pu le constater (mais clairement datés, heureusement pour le spectateur !).
Dans tout cela, Vincent apparait comme un homme mystérieux et providentiel, un prince idéal, guère plus. Ce n'est que dans les épisodes suivants, dans lesquels Lally (mariée et, avec les années, mère de deux enfants) va découvrir que Vincent a renoué avec Eric, et que les choses vont devenir plus explicites, toutes proportions gardées évidemment.

My Husband's Lover aborde donc plusieurs sujets : les relations sexuelles avant le mariage (Lally se prenant dans le pilote une soufflante par sa mère parce qu'elle est tombée enceinte hors-mariage) ; les mariages contractés pour de mauvaises raisons et/ou dans la précipitation, qui font qu'on ne sait pas forcément avec qui on convole ; la vie "dans le placard" des homosexuels comme Vincent ; la vie "out" comme celle que mène Eric ; la trahison évidemment (classique du soap quel que soit le pays, admettons-le)... mais aussi, et c'est au moins aussi important, la bisexualité.
Car Vincent ne s'est pas marié avec Lally contre sa volonté, ou pour faire plaisir à qui que ce soit : il l'a mise enceinte. En fait, l'enjeu de la série repose précisément sur le fait que Vincent aime sincèrement Lally... Et la nuance est de taille, permettant d'apporter une certaine subtilité à l'intrigue et la position de chacun dans ce triangle amoureux atypique.

Dés le début, les spectateurs philippins ont accroché avec My Husband's Lover. Pour sa première soirée de diffusion, la série a pris la tête des audiences (devançant de TRES loin la série d'ABS-CBN diffusée en face, Apoy Sa Dagat, un drama beaucoup plus classique sur une femme amnésique qui se dédie entièrement à l'homme dont elle est tombée amoureuse après avoir perdu la mémoire), et à vrai dire, elle ne l'a plus lâchée depuis. My Husband's Lover est également devenu un trending topic sur Twitter aux Philippines pendant cette première soirée, et régulièrement depuis. Le 24e épisode de My Husband's Lover lui a même permis de devenir un trending topic mondial cette semaine, ce qui est une première pour une série Pinoy.

MyHusbandsLover-LoveHate

Pour My Husband's Lover, le défi n'est pourtant pas totalement surmonté. Ce serait trop facile. Au bout d'un mois de diffusion, la teleserye n'a toujours pas montré de baiser entre Vincent et Eric (c'est à ce prix qu'elle peut continuer à être diffusée en fin de primetime par GMA, à 21h30), par exemple. Elle est étroitement surveillée par certaines institutions, dont la Conférence des évêques catholiques des Philippines qui a encouragé les membres de ses paroisses à déposer des plaintes s'ils venaient à noter le moindre manquement aux règles de la Movie and Television Review and Classification Board (MTRCB), l'équivalent du CSA. Ce à quoi la MTRCB a répondu que si on lui indiquait une scène fautive en particulier, et uniquement à ce moment-là, elle entrerait en action.
Ce baiser qui ne vient pas est un vrai sujet qui fâche : quasiment chaque épisode voit Vincent et Eric en tête à tête, mais incapables de se donner une preuve d'affection. GMA, qui produit la série en in-house, a promis de ne pas franchir la ligne ; mais le réalisateur de la série, Dominic Zapata, a quant à lui affirmé que la MTRCB avait été sollicitée afin d'obternir une levée exceptionnelle et très officielle de l'interdiction, et indiqué que pour le moment, l'équipe de la série tentait de gagner la confiance de la MTRCB en faisant preuve de bonne volonté et de retenue. GMA comme Zapata sont en tous cas d'accord sur une chose : ils ne veulent ni fâcher ni les conservateurs, ni les associations LGBT ; ils ont donc une marge de manoeuvre très étroite.

My Husband's Lover a en tous cas le mérite, à travers son histoire (et ses mésaventures administratives), d'avoir soulevé des questions jusque là peu discutées dans les médias grand public aux Philippines ; la dernière occasion a été le coming-out de la chanteuse et actrice Charice Pempengco (vue dans Glee) en mai dernier, qui a annoncé publiquement être lesbienne. Le tournage de My Husband's Lover venait alors à peine de commencer.
Et en-dehors de la Conférence des évêques catholiques et de quelques autres groupes (généralement religieux), la conversation est finalement intelligente, et bien menée, ce qui a de quoi surprendre quand on est une spectatrice française qui a assisté aux débats sur l'ouverture du mariage aux couples homosexuels. Je vous mets au défi de googler My Husband's Lover et de trouver un seul article négatif, hors citation de la Conférence des évêques (et vous pouvez faire le test, beaucoup de sites Pinoy sont pour tout ou partie rédigés en anglais).

Ce sont toutes les questions sur l'homosexualité dans la société philippine qui semblent sortir d'un coup. My Husband's Lover est, dans ce contexte, félicitée pour la façon dont elle montre des personnages homosexuels éloignés de toute caricature (ni Vincent ni Eric ne sont efféminés, par exemple ; Vincent est notablement bisexuel, il a même fait un second enfant à sa femme après leurs noces, etc.), ce qui est unanimement reconnu comme étant une première à la télévision Pinoy. Qui plus est, le jeu y est plus nuancé que dans beaucoup d'autres teleserye ; un soin particulier a vraisemblablement été apporté par GMA à ce projet, développé pourtant seulement depuis janvier par sa créatrice Suzette Doctolero.
La diffusion de la série a donné l'occasion à un couple d'hommes, June Lana et Perci Intalan, d'annoncer publiquement leur intention de se marier lors d'un prochain séjour à New York, lançant ainsi, en toile de fond, la question de la reconnaissance des couples homosexuels ; June Lana est le directeur créatif de My Husband's Lover. Dans la presse, les rares célébrités ayant fait leur coming out s'expriment sur la série, affichent leur soutien, mais aussi discutent des thèmes abordés, du regard des proches, de la violence de l'homophobie (dans un épisode, un flashback explique comment Eric a dû surmonter une aggression homophobe dont il a été la victime), et ainsi de suite. Des tribunes sont publiées dans la presse par des spectateurs gay. Le dialogue s'engage dans les églises, les écoles, les entreprises, peut-on lire un peu partout. Dans tout cela, My Husband's Lover est une initiative qui a su soulever un sujet de société avec tact et intelligence. Et à faire des audiences du feu de Dieu dans la foulée.

En ce moment, la télévision philippine célèbre "60 ans de soap opera" depuis la diffusion de Hiwaga sa Bahay na Bato. GMA ne fait pas les choses à moitié avec ce projet ambitieux, qui soulève des questions inédites, mais le fait sans tomber dans la facilité de la polémique ; My Husband's Lover est la preuve que même si la fiction philippine a beaucoup de boulot à faire... elle a pourtant d'énormes qualités.

Et juste comme ça, j'éprouve encore un peu plus de tendresse pour cette télévision philippine qui, en dépit de ses problèmes de budget, d'écriture ou de jeu des acteurs, se donne vraiment du mal pour repousser les limites à sa façon. J'aurais presque envie d'en tirer des conclusions sur la fiction française, mais je n'aime pas tirer sur l'ambulance. Pas aujourd'hui en tous cas.
Le mot de la fin, je le laisse à l'acteur Gardo Verzosa, actuellement au générique de Mga Basang Sisiw, une autre série Kapuso diffusée à l'occasion des "60 ans du soap opera" Pinoy, et qui a déclaré dans une interview : "le network ne diffuserait pas la série s'il ne pensait pas que les spectateurs ont des choses à en apprendre".
Je crois qu'on a tous quelque chose à en apprendre.

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12 juillet 2013

[DL] Ptzuim Barosh

Aujourd'hui, je vous emmène en terre israélienne, afin de découvrir le générique de Ptzuim Barosh, le thriller qui a remplacé le bide de ce printemps, Hamagefa, sur la chaîne câblée HOT3, dont j'ai eu l'occasion de vous entretenir voilà quelques semaines.
...Et je vous rassure tout de suite si jamais l'ambiance atypique de Hamagefa vous avait refroidi : le changement de ton est radical !

PtzuimBarosh
Note : lien valable 30 jours minimum. Je reuploaderai si le lien est mort, mais seulement si vous postez un commentaire pour me prévenir !

C'est sous l'angle de la confrontation entre deux personnages borderline que HOT vend sa série, et on sent bien justement, dans ce générique, l'opposition entre les deux personnages masculins. Plus floue, déjà, est la présence du personnage féminin, qui n'apparait pas ici comme un enjeu amoureux (ça nous change) mais plus comme garant des quelques rares touches d'espoir, comme un personnage qui n'est pas encore tout-à-fait corrompu...
La musique manque légèrement de subtilité, et c'est mon seul regret ; avec juste un peu plus d'élégance, comme l'ont fait Hatufim ou Nevelot (dont les génériques sont assez similaires par leur côté à la fois plutôt abstrait, et très sombre), on tenait quelque chose de très prenant.

Personnellement, sans sous-titres, j'ai un peu peur d'attaquer un thriller isréalien, donc je n'ai pas vu l'intégralité du premier épisode. Mais la scène d'ouverture du pilote, que j'ai vue avant de parvenir au générique que je vous propose ici, baigne dans exactement la même ambiance obscure, urbaine et violente que le générique. Et pas qu'un peu, en fait. Si bien que ça n'en a été que plus frappant, car rares sont les génériques qui sont à la fois si esthétisés, et si proches de ce que l'épisode en lui-même peut montrer ! Voir le générique de Ptzuim Barosh donne en tous cas une idée assez nette de ce à quoi le spectateur peut s'attendre pour les premières minutes de ce thriller.

Pour le reste, il faudra compter soit sur le zèle du distributeur à l'international, soit sur la réactivité d'une société de production américaine qui s'empressera peut-être d'acheter les droits pour faire un remake...

5 juillet 2013

Terebi matsuri

Le mois de juillet est arrivé, c'est donc le moment de faire notre point trimestriel sur les séries nippones de la saison. Les festivités estivales ont commencé depuis quelques jours, l'occasion de faire le point sur tout ce que vous pouvez découvrir dés maintenant... Enfin, moyennant sous-titres naturellement.
Mais de toute façon, rassurez-vous : la plupart des dorama de l'été ne démarrent qu'à partir de lundi, ce qui signifie que nous sommes parfaitement dans les temps pour ce petit aperçu de ce que la télévision japonaise nous réserve pour les trois mois à venir.

En quotidienne  
   

AsunoHikariwoTsukame-saison3-300

- Asu no Hikari wo Tsukame / 明日の光をつかめ (Fuji TV) - saison 3
L'histoire : pour le troisième été (certes non-consécutif), retour dans le centre/la ferme qui accueille des jeunes ayant des problèmes à régler.
L'avis : ça devient une jolie petite tradition, cette série. Je commence à avoir des remords de n'avoir jamais essayé d'y jeter un oeil.
> Depuis le 1er juillet à 13h30
   
Lundi  
   

NamonakiDoku-300

- Namonaki Doku / 名もなき毒 (TBS)
L'histoire : un homme qui travaille dans l'agence de relations publiques de son beau-père, doit gérer un dossier délicat quand le chauffeur de le paternel décède dans d'étranges circonstances.
L'avis : si vous êtes comme moi, votre intérêt est passé de "wow" en début de phrase, à "déception pénible" en fin de descriptif. On the plus side, Miki Maya est au générique.
> A partir du 8 juillet à 20h
   

SUMMERNUDE-300

- SUMMER NUDE / サマーヌード (Fuji TV)
L'histoire : 3 ans après avoir été plaqué par celle qu'il croyait être l'amour de sa vie, une photographe à succès a tout plaqué et vit dans une petite ville côtière où il bosse sur des mariages. C'est là qu'il assiste à la façon dont une jeune mariée est plaquée devant l'hôtel.
L'avis : ah, chouette, une romance entre deux personnes que rien n'était supposé lier, ça c'est original. Avec un triangle amoureux en sus, vous l'aurez compris au vu de cette affiche.
> A partir du 8 juillet à 21h
   

TenmasangaYuku-300

- Tenma-san ga Yuku / 天魔さんがゆく (TBS)
L'histoire : un froussard patenté a le don de voir les esprits, ce qui ne l'arrange guère. Les choses empirent quand il hérite de l'agence spécialisée dans l'extermination de fantômes, mais il développe sa propre technique pour gérer ses affaires...
L'avis : who you gonna call ? En ce qui me concerne, je ne décrocherai pas le téléphone.
> A partir du 15 juillet à 00h28
   
Mardi  
   

KyuumeiByoutou24Ji-300

- Kyuumei Byoutou 24 Ji / 救命病棟24時 (Fuji TV) - saison 5
L'histoire : suite de la série médicale certainement la plus proche de mériter le titre de "Urgences japonaise". Cette saison, c'est aux problématiques liées au don d'organes (et notamment une nouvelle loi, passée en 2010, après la saison 4 diffusée en 2009) que la série s'attaque.
L'avis : un jour je trouverai des sous-titres pour le pilote de cette série. Un jour. En attendant, je continue d'entretenir une relation d'amour-haine avec sa page Wikipedia.
> A partir du 9 juillet à 21h
   
   

Starman-300

- STARMAN / スターマン (Fuji TV)
L'histoire : abandonnée par son mari car jugée trop instable, une mère de trois enfants les élève seule, jusqu'au jour où elle tombe sur un inconnu souffrant d'amnésie, dont elle tombe éperdument amoureuse. Elle lui annonce alors qu'il est son mari et qu'il doit élever leurs enfants avec elle.
L'avis : normal, vous feriez pareil. J'aime bien la douce dinguerie de cette histoire sur le papier, même si je crains que ça ne finisse en romance bête et simple. Faut voir.
> A partir du 9 juillet à 22h
   

Gekiryuu-300

Gekiryuu / 激流 (NHK)
L'histoire : 20 ans après la disparition d'une de leurs camarades pendant une expédition scolaire, 5 amis d'enfance se retrouvent suite à un mystérieux email qu'elle leur a envoyé...
L'avis : eh, si une série japonaise me propose une version adulte et bouclée en un trimestre de Pretty Little Liars, que les choses soient claires, je ne vais pas bouder mon plaisir.
> Depuis le 25 juin à 22h
   

Mercredi

 
   

KeishichouSousaIkka9Gakkari-300

Keishichou Sousa Ikka 9 Gakkari / 警視庁捜査一課9係 (TV Asahi) - saison 8
L'histoire : série policière - blablabla - nouvelle saison - trucmuche.
L'avis : n'insistez pas, vous savez tout ce qu'il y a à savoir.
> A partir du 10 juillet à 21h
   

Shomuni2013-300

- SHOMUNI 2013 / ショムニ 2013 (Fuji TV) - saison 4
L'histoire : Shomuni est le nom du service-dépotoir où les assistantes qui ont été jugées inefficaces par l'entreprise Manpo finissent par échouer. Alors que les entrerprises sont en pleine mutation à cause de la crise, l'une des assistantes emblématiques du Shomuni revient...
L'avis : cela faisait 11 ans que les spectateurs nippons n'avaient pas vu Shomuni. Il s'agit ici à moitié d'un reboot, mais à moitié seulement, car il reprend la même héroïne. Je me demande s'il faut absolument avoir vu le début ?
> A partir du 10 juillet à 22h
   

Woman-300

- Woman / Woman (NTV)
L'histoire : après la mort de son époux, une femme élève seule, bien que difficilement, ses deux enfants. C'est le moment que choisit la grand-mère pour réapparaitre dans leur vie, 10 ans après avoir fui avec son amant.
L'avis : il se passe quoi avec les parents célibataires, cette saison ?
> Depuis le 3 juillet à 22h
   

KodokunoGourmet

- Kodoku no Gourmet / 孤独のグルメ (TV Tokyo) - saison 3
L'histoire : retour du VRP le plus jalousé de la télévision nippone. Qui aurait cru que la profession aurait fait tant rêver ?
L'avis : faaaaaaim.
> A partir du 10 juillet à 23h58
   
Jeudi  
   

KyotoChikennoOnna-300

- Kyoto Chiken no Onna / 京都地検の女 (TV Asahi) - saison 9
L'histoire : après avoir passé des années à travailler sur des affaires avec son bon sens de mère de famille, un procureur voit l'oisillon quitter le nid, remettant en question la façon dont elle va gérer ses dossiers...
L'avis : une intéressante idée pour donner un nouveau souffle à la série, mais comme je ne la suis pas (et à mon avis vous non plus), je ne sais pas si ça compte pour grand'chose.
> A partir du 18 juillet à 20h
   

DOCTORS-saison2-300

- DOCTORS / DOCTORS (TV Asahi) - saison 2
L'histoire : deux ans après avoir révolutionné les mentalités à l'hôpital Dogami, le chirurgien Sagara doit gérer de nouveaux défis alors que la direction de l'établissement est sur le point de changer de main.
L'avis : il semblerait que les chaînes fassent la part belle aux hôpitaux cette saison, ce qui nous change du poulet. Je les en remercie donc.
> A partir du 11 juillet à 21h
   

Pintokona-300

- Pintokona / ぴんとこな (TBS)
L'histoire : deux adolescents évoluant dans le monde du kabuki rivalisent sur scène pour les beaux yeux d'une jeune fille éprise pour ce genre théâtral.
L'avis : je suis toujours admirative des multiples façons dont les arts traditionnels parviennent à ne pas être "un truc ringard de vieux" dans de nombreux pays, dont le Japon. Après, je ne mise pas ma chemise sur les scénarios de cette dramédie, mais qu'importe dans le fond.
> A partir du 18 juillet à 21h
   

OhMyDad-300

- Oh, My Dad!! / オー・マイダッド!! (Fuji TV)
L'histoire : à 42 ans, Kenichi se dédie à la recherche, négligeant tout le reste en espérant retrouver la gloire internationale qu'il a connue à l'université. Résultat : sa femme l'a quitté, le laissant élever seul leur fils de 5 ans. Sauf qu'il se débrouille si bien qu'ils deviennent SDF.
L'avis : j'aimerais qu'on fasse plutôt des séries sur ces parents qui se barrent parce que leur conjoint est instable... ET QUI LAISSENT LES GOSSES. Cela dit, ça fait effectivement un beau sujet de série (en dépit de quelques traces de romance bateau pour sauver le tout par la force de l'amuuur).
> A partir du 11 juillet à 22h
   

MachiIshaJumbo-300

- Machi Isha Jumbo!! /町医者ジャンボ!! (NTV)
L'histoire : le médecin d'une petite bourgade décède subitement, laissant sa fille, infirmière fraîchement diplômée, lui chercher un remplaçant. C'est alors que débarque un enfant du pays, parti depuis 10 ans, qui prétend que la clinique lui appartient. Mais quelles sont ses véritables raisons pour revenir maintenant ?
L'avis : c'est pas l'originalité qui nous écrase.
> Depuis le 4 juillet à 23h58
   

AkuryouByoutou-300

- Akuryou Byoutou /悪霊病棟 (NTV)
L'histoire : une jeune femme qui a toujours été sensible au paranormal commence à travailler dans un hôpital où des phénomènes étranges se déroulent. Pire : elle est accusée d'en être la cause.
L'avis : difficile de ne pas penser (avec un frisson de terreur) à COMA. C'est une bonne chose... sauf si comme moi vous êtes froussard.
> Depuis le 4 juillet à 00h58
   
Vendredi  
   

YoidoreKotoji-300

Yoidore Kotoji / 酔いどれ小籐次 (NHK BS Premium)
L'histoire : un guerrier vieillissant est attaqué par un assassin qui avait emmené avec lui un jeune enfant pour tromper sa vigilance. Après avoir tué l'assassin, le guerrier se retrouve avec l'enfant, qu'il décide d'éduquer.
L'avis : une jolie variation historique sur le thème décidément très à la mode cette saison du parent célibataire.
> Depuis le 21 juin à 20h
   

NaruyouniNarusa-300

- Naruyouni Narusa. / なるようになるさ。 (TBS)
L'histoire : un homme d'affaires prend sa retraite, et sa femme désire prendre enfin le temps de monter le restaurant qu'elle a toujours rêvé de créer. Alors qu'il la regarde gérer le personnel qui a plein de difficultés hors du travail, notre homme réalise qu'il a encore beaucoup à apprendre.
L'avis : pourquoi a-t-on besoin de vivre cette histoire à travers les yeux de l'homme, et non de son épouse qui lance un restaurant arrivée à l'âge de la retraite ? C'est elle qui gère le personnel, leurs histoires, et c'est quand même l'homme le héros ?
> A partir du 12 juillet à 22h
   

KeibuhoYabeKenzou-300

- Keibuho Yabe Kenzou / 警部補 矢部謙三 (TV Asahi) - saison 2
L'histoire : il est stupide, vraiment stupide, mais pour une étrange raison, ce flic parvient à régulièrement sauver la veuve et l'orphelin.
L'avis :ça doit captiver ceux que ça intéresse.
> Depuis le 5 juillet à 23h15
   

LIMIT-300

- LIMIT / リミット (TV Tokyo)
L'histoire : lorsque leur bus a un accident et qu'elles se retrouvent perdues dans les montagnes, un groupe de filles populaires doit tenter de survivre. C'est alors que leur vraie nature ressort...
L'avis du scénariste : "euh, oui, j'ai vu Battle Royale et The Hunger Games, pourquoi cette question ?". Hin-hin.
> A partir du 12 avril à 00h12
   

Taberudake-300

- Taberudake / たべるダケ (TV Tokyo)
L'histoire : une beauté n'est intéressée que par la nourriture. Bien qu'elle ne consacre pas son attention aux autres, pour une étrange raison, on se sent toujours bien en sa compagnie.
L'avis : what the flan au caramel ?!
> A partir du 13 juillet à 00h52
   

Samedi

 
   

SaitouSan-Saison2-300

- Saitou-san / 斉藤さん (NTV) - saison 2
L'histoire : une mère de famille qui tient tête à tous ceux qui ne se suivent pas les règles de la société emménage dans un nouveau quartier alors que son fils entre à l'école primaire.
L'avis : et devinez quoi ? Non, elle n'est pas mère célibataire. Mais tout comme, puisque son mari bosse tellement qu'il n'est jamais à la maison.
> A partir du 13 juillet à 21h
   

Dorama-NoPhoto

- Nanatsu no Kaigi / 七つの会議 (NHK)
L'histoire : l'employé d'un sous-traitant travaillant pour un grand groupe soulève un lièvre lorsqu'il découvre la vérité qui a été camouflée par sa hiérarchie sur un produit rappelé.
L'avis : maintenant que NHK a découvert qu'on pouvait décliner les pitches à la Soratobu Tire indéfiniment, plus personne ne peut les arrêter. A moins qu'un employé de la chaîne découvre la gigantesque machination qui se trame derrière ces séries...?
> A partir du 13 juillet à 21h
   

Dorama-NoPhoto

- Meoto Zenzai / 山田くんと7人の魔女 (NHK)
L'histoire : dans les années 20, une jeune femme, contre l'avis de ses parents, décide de se sortir de la pauvreté en devenant geisha. Elle devient très populaire, et cela lui permet de rencontrer de potentiels bons partis...
L'avis : j'essaye de réfléchir si j'ai déjà regardé des séries sur les années 20 au Japon. Et non. Donc ce sera à tenter.
> A partir du 24 août à 21h
   

YamadakuntoShichininnoMajo-300

- Yamada-kun to Shichinin no Majo / 山田くんと7人の魔女 (Fuji TV)
L'histoire : la première de la classe et le rebelle du lycée se retrouvent, tout-à-fait par hasard, l'un dans le corps de l'autre. Ils découvrent qu'il leur suffit de s'embrasser pour procéder à l'échange aussi souvent qu'ils le souhaitent. Sauf que chaque baiser invoque des sorcières...
L'avis : j'ai les yeux tellement écarquillés qu'ils viennent de rouler par terre.
> A partir du 10 août à 23h10
   

DoubleTone-300

- DOUBLE TONE /ダブルトーン (NHK BS Premium)
L'histoire : chaque nuit, deux femmes qui ne se connaissent pas, mais répondant toutes deux au nom de Yumi, rêvent l'une de la vie de l'autre. De plus en plus intriguées et effrayées par certains éléments, craignant qu'il ne s'agisse de rêves prémonitoires, elles commencent à tenter de trouver du sens à ces rêves, et pour cela, remontent la piste de la vie de l'autre.
L'avis : on peut difficilement faire plus alléchant comme pitch. Comme le veut l'expression consacrée : want.
> Depuis le 29 juin à 23h10
   

KamenTeacher-300

- Kamen Teacher / 仮面ティーチャー (NTV)
L'histoire : Kamen Teacher est le nom d'un programme qui consiste à masquer les professeurs et les encourager à punir corporellement les élèves. L'un des profs les plus prometteurs, Gouta Araki, commence à remettre ce procédé en question ; il est muté dans une nouvelle classe difficile qui va le mettre au défi.
L'avis : ça devait arriver : à force d'imaginer des profs toujours plus originaux, les scénaristes japonais ont fini par en faire des personnages sortis de Kamen Rider. N'imp.
> A partir du 6 juillet à 00h50
   
Dimanche  
   

HanzawaNaoki-300

- Hanzawa Naoki / 半沢直樹 (TBS)
L'histoire : Naoki Hanzawa, l'employé atypique d'une banque, reçoit l'ordre d'organiser un prêt non-sécurisé d'une somme indécente à une compagnie qui a des soucis financiers. Cette dernière met la clé sous la porte peu après ; Hanzawa est accusé d'être responsable de la perte de cette somme par la banque. A lui de réussir à démêler cette sombre affaire financière pour prouver son innocence...
L'avis : après WOWOW et NHK, si TBS s'y met aussi... eh bah, euh, tant mieux.
> A partir du 14 avril à 21h
   

Casteilla-300

- Casteilla / かすてぃら (NHK)
L'histoire : dans les années 50, la famille Sano, qui vivait de façon aisée, connait un revers de fortune qui la force à déménager et abandonner la plupart de ses habitudes. Mais, entouré de sa famille aimante, le jeune Masashi va tout de même tenter de vivre son amour pour le violon malgré les difficultés...
L'avis : NHK a parfois de riches idées ; et puis parfois, elle lance des séries dont tout le monde sait que ce ne sont pas des succès. Je vous laisse deviner...
> A partir du 7 juillet à 22h
   

FurueruUshi-300

- Furueru Ushi / 震える牛 (WOWOW)
L'histoire : un flic décide de rouvrir une affaire trop vite classée à son goût, sur un braquage qui a conduit à la mort d'un gangster et d'un vétéran en apparence sans relation. La maison du vétéran a été cambriolée peu après, et le gangster semblait lié à une entreprise de boucherie. Il est aidé pour cela par une journaliste qui enquête sur les problèmes sanitaires de la boucherie...
L'avis : il y a vraiment de tout dans ce pitch. Presque trop. Gardez-en pour d'autres séries, les gars !
> Depuis le 16 juin à 22h
   

PANtoSOUPtoNekoBiyori-300

- PAN to SOUP to Neko Biyori / パンとスープとネコ日和 (WOWOW)
L'histoire : après la mort de sa mère, une jeune femme reprend la modeste brasserie que celle-ci tenait. Elle n'y sert que deux choses : du pain, et de la soupe. Elle est progressivement adoptée par un chat qui s'installe dans le restaurant, et par les habitants du coin.
L'avis : une présentation atypique qui laisse espérer quelque chose d'original... mais pas forcément très rythmé. C'est bien, j'ai tout mon temps. *s'assied*
> A partir du 21 juillet à 22h

Outre ces nouveautés, rappelons qu'Amachan et Yae no Sakura, sur la NHK, poursuivent leur diffusion. De façon intéressante, WOWOW diffuse également une série chinoise historique se déroulant 2 siècles avant JC, Chu Han Chuan Qi (sous le titre Kouu to Ryuuhou King's War) ; j'avais déjà vu des séries sud-coréennes sur cette chaîne du câble, comme c'est le cas depuis mai pour la série d'investigation Yoo Ryung ; mais une série chinoise, c'est la première fois que j'en remarque une. 'Puis vaut mieux pas se louper, il y en a pour 80 épisodes ! Enfin, voilà, juste pour dire : tiens, tiens.

LIMIT

Bref, en-dehors de ça, je trouve que c'est l'une des saisons les plus équilibrées depuis longtemps. Mais j'admets avoir un biais favorable envers toutes ces séries médicales qui, tout d'un coup, se retrouvent brutalement considérées comme populaires ! Il y a souvent de bonnes choses dans les séries médicales, que les séries policières ont du mal à égaler ; ce n'est peut-être pas très juste d'opposer deux genres de cette façon, mais enfin, c'est le ressenti général que j'ai à la lecture de ces grilles. Après, on peut discuter.
Qui plus est, la saison semble avoir trouvé un juste milieu entre les séries renouvelées (souvent alors qu'elles n'ont pas vu de diffusion depuis au moins deux ans ou plus), et les séries totalement inédites. Il y en a vraiment pour tous les publics cet été, ça fait vraiment plaisir à voir.

Si bien qu'on ne sait plus où donner de la tête ! Entre les séries fondamentalement alléchantes, comme Akuryou Byoutou, LIMIT, Gekiryuu ou DOUBLE TONE, et celles au charme plus subtil comme Oh, My Dad!!, PAN to SOUP to Neko Biyori, Hanzawa NaokiNanatsu no Kaigi, Furueru Ushi, Woman, STARMAN, plus quelques séries pour lesquelles c'est un peu le coup de poker, style Namonaki Doku ou SHOMUNI 2013, on aura pas trop de tout un été pour découvrir tous les pilotes qui nous tentent !
Et vous, qu'est-ce qui vous a mis l'eau à la bouche ?

...Je veux dire, à part la mention de Kodoku no Gourmet ? D'ailleurs je pense que, rien que d'en parler, ce soir ça va être menu japonais.

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