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ladytelephagy
28 février 2007

Idée générique

Ca semble être apparemment une nouvelle mode que de proposer à un pays d'avoir son propre générique au moment de la diffusion d'une série. C'est en tous cas le sentiment que j'ai après que la japonaise Yuna Ito se soit occupée du générique de fin de LOST, et que Faf la Rage (pour la France) et le groupe EXILE (au pays du Soleil Levant) apportent leur univers à celui de Prison Break. Je suis sûre qu'il doit y avoir d'autres exemples. Et peut-être même moins récents.

Faut-il en conclure que le générique est devenu une des armes de guerre marketing ? Bah pourtant non, puisque de nombreuses séries (LOST en tête, justement), réduisent le générique à sa plus simple expression, lorsqu'il ne s'agit pas de purement et simplement le sucrer (lire le très bon post du blog de SeriesLive à ce sujet). Disons que ce n'est pas non plus une règle qui s'applique à toutes les séries à présent.

Alors dans ce cas, faut-il penser que ce sont les Japonais qui aiment bien changer le générique d'une série pour se l'approprier ? Ne me faites pas rire, nous n'avons pas toujours eu le même générique que la version originale non plus, et on n'est même pas passés par la francisation. Ne me relancez pas sur le changement de générique de LAX au moment de son atterrissage sur M6, par exemple.

Mais peut-être, quand même, que certaines séries (à défaut que toute une génération de shows développent la tendance) vont décider d'utiliser le générique au maximum de son potentiel. Après tout, l'idée de le rentabiliser comme goodies à temps complet n'est pas nouveau, en témoignent les incursions de ces mêmes génériques dans les charts (n'est-ce pas SMALLVILLE qui a ouvert la marche en sortant en single ?). En fait, demander à un artiste (qu'il soit connu ou non) de réinterpréter un générique, c'est juste une façon différente de faire positionner un générique dans les charts locaux. En témoignent les excellentes ventes de Faf la Rage (toujours pas eu le temps de l'écouter en entier mais d'un autre côté, toujours pas eu le temps de m'intéresser à Prison Break en entier...). Et donc, par ce biais, de s'assurer une publicité parallèle, celle opérée par un pan des medias qui ne s'occuperait pas de séries, mais qui est obligé de l'évoquer parce que ça touche à la musique.

Vous allez me dire ; oui mais, Faf la Rage fait un titre de rap, et les EXILE font du R'n'B teinté de rock, ce n'est pas le même univers ! (tiens, vous connaissez les EXILE ? devenons amis !) Certes, c'est vrai : et puis ? Imaginez que, d'ici une saison ou deux, les génies publicitaires en charge de la série sortent la B.O., on pourrait écouter, au lieu d'avoir simplement les pistes insérées 30 secondes dans le 10e épisode de la 2e saison, la totalité des génériques créés pour le monde entier ! Imaginez ça : une compilation de tous les univers Prison Break dans le monde, avec chacun, une façon de mettre en lumière un aspect différent de la série ! Ne serait-ce pas une idée follement sympa ?! Diantre, je signe de suite.

La première fois que j'ai su qu'aux States, en France et au Japon, il y avait eu une chanson différente pour le film "Le jour d'après" (on n'en rira jamais assez : la B.O. pour la version japonaise était interprétée par un groupe nommé Day After Tomorrow, ça ne s'invente pas), j'ai été étonnée, je ne le cache pas. Mais dans le fond ça n'était pas idiot. Les films font en fait ça très souvent, et bien-sûr, l'animation, aussi. Phil Collins chantant les titres du Tarzan de Disney en français, ça vous évoque des souvenirs ? Toutes les versions françaises des productions nippones revisitées par le Club Do et ses acolytes ?
Alors pourquoi les séries ne se positionneraient-elles pas aussi de cette façon ?

Et puis, l'industrie de la série télé n'a plus rien à envier à celle du cinéma. Que ce soit dans la réalisation, dans le casting, dans les moyens mis en oeuvre... et même dans les efforts de promotion (même si beaucoup de séries s'auto-proclament "cultes" -mon Dieu ce que ça peut énerver, pas vrai ?- elles ont maintenant une promotion décente même dans nos contrées élitistes), le cinéma n'a plus grand'chose à nous apprendre. Alors pourquoi pas exploiter les techniques qui ont fait sa grandeur (qui a dit "et sa décadence" ???) et permettre ainsi de harponer plus de monde ?

Demain, peut-être, Leslie interprètera le générique français de Heroes, ou les No Angels la version allemande de Jericho, ou Natsumi Abe fera-t-elle la promotion nippone Brothers and Sisters... ça fait rêver.
Et puis, entre nous, si ce type de manoeuvre marketing peut assurer la pérennité du générique dans les années à venir, je ne vois vraiment pas le soucis. On demande aux pontes des industries media d'accepter le changement et de s'y adapter, peut-être le pourrions-nous aussi.

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27 février 2007

[DL] South of Nowhere

Je ne me suis toujours pas résolue à regarder le second épisode (le ferai-je jamais ? c'est de moins en moins sûr) mais bon, ok, le générique est quand même sympa, en particulier cette façon de traiter l'image comme si elle était abimée par le soleil. Si avec ça on n'a pas compris que la série se déroulait sous le soleil de Californie, c'est qu'on est un cas désespéré.

Bien-sûr, côté bande sonore, on a droit à un parfait exemple de teenagerie assumée, mais bon, c'est le genre qui veut ça j'imagine !

SouthofNowhere_generique
Note : lien valable 30 jours minimum. Je reuploaderai si le lien est mort, mais seulement si vous postez un commentaire pour me prévenir !

Ya pas à dire, cette petite a un visage de poupée. Pourvu qu'on la voie en-dehors de The N un jour.

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture (vous ne commencez pas à manquer d'excuses, là ?) : la fiche South of Nowhere de SeriesLive.

27 février 2007

Plus près de toi... (air liturgique)

- Bonjour, je m'appelle lady, j'ai 25 ans et je suis pilotovore.
- Bonjour lady !

C'est pas facile tous les jours d'être téléphage, mais alors, être pilotovore, c'est un cas particulier (genre maladie orpheline), vraiment pas évident à gérer. Tout a commencé lorsque j'ai développé les premiers symptômes de la téléphagie, il y a une demi-douzaine d'années environ. Jusque là, la maladie ne s'était pas trop déclarée. J'avais eu quelques états alarmants, comme lorsque Canal+ a commencé à diffuser Invasion Planète Terre, et effectivement on aurait pu peut-être établir un diagnostic avancé à ce moment-là, mais non. Mais comme la majeure partie du temps, il n'y paraissait pas, ça restait sans gravité. Mais lorsque vraiment j'ai eu des accès de téléphagie aigue, avec enregistrement quasi-compulsif de tout ce qui me passait sous la main, et que j'ai décrété que j'allais essayer de voir au moins un épisode de chaque série (de préférence américaine) de ce bas-monde, et dans la mesure du possible, faire en sorte que cet épisode soit un pilote... là vraiment, j'ai atteint le point de non-retour.

Bon bah, bilan, plusieurs centaines de VHS à la maison (enregistrées main ou achetées). Plus les coffrets DVD, que je ne compte pas. Ouais, quand même. Indexation perpétuellement en cours. On ne connaîtra sans doute jamais vraiment le nombre exact de séries en ma possession. Et la téléphage gravement atteinte en moi jubile à l'idée que, peut-être, un jour, j'aurai amassé plus de séries que je ne pourrais matériellement en voir.
Nan, j'avais prévenu, quand même. Je suis téléphage. Je vous l'avais dit !
Et donc, téléphage-pilotovore. Restez, ce n'est contagieux que si je vous fais voir certains épisodes.

Si je n'étais que pilotovore, ça irait. Je chercherais avidement un pilote, le regarderais, et passerais au suivant. Or, je suis aussi téléphage, ce qui implique que souvent se pose à moi la question "bon finalement, est-ce que je vais me borner au pilote ?". Dans la plupart des cas, disons, 80%, la question se résoud en quelques minutes : je sais quand j'ai adoré une série, je sais quand je l'ai détestée. Mais il y a aussi une proportion de videos pour lesquelles j'hésite. Les cas où le pilote n'est pas mauvais, il n'est pas excellent, il m'inspire juste la réflexion que la série a beaucoup à dire et que ça ne peut pas se cantonner au pilote, ou, autre possibilité, qu'une certaine somme de choses ayant encore la possibilité de s'améliorer, s'affiner ou se préciser, j'ai besoin de regarder la suite pour me faire une opinion définitive.
Avec les conséquences que l'on imagine pour les problèmes de stockage qui en découlent.

Alors soyons clairs : Close to Home avait un bon pilote. Mais je soupçonnais qu'il m'avait en grande partie plu à cause, non pas de son contexte, ni de sa qualité d'écriture, mais bel et bien à cause de l'affaire sur laquelle il s'ouvrait. Damned.
Et puis aussi parce que (maintenant qu'elle ne joue plus dans des soaps je peux bien le dire), je suis folle du charme de Jennifer Finnigan. Ca reste entre nous, hein.
J'ai donc gardé mon pilote dans un coin, j'ai guetté le second, je l'ai regardé... et zut de zut, je ne sais toujours pas. Là, ce n'est résolument pas le sujet de l'enquête qui m'a eue, parce que franchement c'était bateau. Mais je me sens comme Gina au moment de la fusillade dans A la Maison Blanche : j'ai vu quelque chose, mais je ne sais juste pas quoi.

J'ai peut-être tout simplement vu la lumineuse Jennifer Finnigan. Mais non, je sais pas, il y a définitivement autre chose. Alors me voilà en train de m'apprêter à regarder le 3e épisode. Et ça pue, parce qu'à partir du 3e, les chances que je décrète que maintenant il est trop tard pour arrêter de regarder la série vont se réduire quasiment à néant. Ce qui fait qu'au final, je vais regarder une série honnête mais pas fabuleuse, sans vraiment savoir pourquoi, avec toujours dans un coin de ma tête, la question : mais nom d'un chien, qu'est-ce qui me plaît tant là-dedans ? Pourquoi je regarde ?
Et pourquoi je suis infichue d'effacer mon épisode après ? Oui parce que, oui, je vous ai pas dit, mais j'ai ça aussi, comme problème. Je n'efface que par rage ou par erreur. Je vous raconterai ça une autre fois, là, j'ai mon épisode 3 tout prêt tout chaud.

Combien j'espère qu'il sera décevant et médiocre !

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche Close to Home de SeriesLive.

26 février 2007

Vie privée, vie qu'on nique

On s'attache à certains acteurs. Si, vous le savez bien... cette petite actrice qui n'arrive pas à obtenir de grand rôle mais dont on aime prendre des nouvelles, ou qu'on regarde avec plaisir lorsqu'enfin elle apparait en guest dans un show. Ou ce petit gars à la mine sympathique qui reste méconnu du grand public (ou oublié par lui) mais qu'on aime quand même bien, dans le fond... c'est pas sa faute si son agent a jamais su lui rattraper le coup ! Et puis bien-sûr, il y a ceux qu'on a repérés dans un rôle marquant, lorsqu'ils étaientt en pleine gloire, et qu'on n'a jamais vraiment réussi à lâcher ensuite...

Alors oui, des acteurs comme Tracy Middendorf, Jennifer Finnigan, Chad Lowe, Kevin Kilner... sont des noms, parmi d'autres, d'acteurs qui ont plus ou moins de chances d'avoir leur bouille en couverture de presse, spécialisée ou non, et de devenir les idoles du public. Mais je m'en fiche. Ce sont mes chéris à moi. Quand j'ai appris que Chad Lowe avait obtenu un rôle dans 24, j'ai été plutôt contente. J'ai même sérieusement envisagé, l'espace de quelques minutes, la possibilité de regarder à nouveau cette série pour le voir (faut ptet quand même pas pousser le fandom à ce point, cela dit). Je me sens un peu comme la supporter d'une équipe de foot de seconde division, mais c'est pas grave, je ne ressens pas le besoin de voir mes quelques chouchous accéder au plus haut (ou y accéder à nouveau puisque son rôle dans Corky l'avait quand même bien fait connaître du public américain), je me dis qu'il y a à Hollywood et New York un vivier dense d'acteurs, et que là-dedans, il y a des gens discrets, ou qui de temps à autres arrivent à quelque chose puis redisparaissent, qui ont une vie qui ne ressemble pas à celle des stars qu'on nous montre le plus souvent, avec strass et paillettes ; des gens qui tentent simplement de faire leur boulot, passant d'un contrat à un autre, et qui ont cette sorte de discrétion si charmante, cette sorte de modestie sur eux, qui laisse plutôt imaginer que ces gars sont des types qui ne cherchent pas à récolter la gloire, juste à vivre de leur métier. Bien que ne dédaignant pas, à l'inverse, me réjouir de certaines célébrité du petit écran (et de la transition d'un statut à un autre pour certains des acteurs que je suis depuis un certain temps), je trouve cela touchant et attirant. J'ai cette affection pour eux. Oh, si, je suis sûre que vous connaissez ça.

Avec le temps, ces acteurs deviennent des sortes de rendez-vous. Ils disparaissent un temps, ou font une bouse diffusée sur une obscure chaîne que vous ne verrez jamais, et vous continuez votre vie, votre téléphagie et vos autres passions, comme si l'acteur n'avait jamais existé, sans courir après les potins, les photos lors des soirées people. Après tout c'est pas comme si on se connaissait personnellement ! Chacun a sa vie, quoi. Et puis un jour, vous avez de ses nouvelles, et c'est un peu comme si vous l'aviez toujours gardé dans un coin, et avoir de ses nouvelles fait plaisir. Il a décroché un petit rôle, une apparition en guest, un second rôle, peut-être même un lead. Et c'est vraiment sympa de savoir qu'il va bien ! Et voir s'il a vieilli, ou si elle a changé de coiffure, et si ça colle avec sa filmo précédente... Sur le long terme, il y a cette relation à la fois non-investie et tendre...
Comme certains parrainent des enfants au Guatemala, je parraine des acteurs à Hollywood ! (et quelques producteurs aussi, James Wong et Glenn Morgan peuvent me remercier, je vais voir leurs bouses pour faire rentrer l'argent dans les caisses pour leurs chefs d'oeuvre)

Mais parfois, avoir de ses nouvelles, c'est pas une bonne nouvelle. En témoigne cette interview de Chad Lowe, justement (comme quoi ya un raisonnement sous cet amas de mots !). Dont j'avais appris sur le tard que lui et Hillary Swank avaient divorcé (tu sais pas ce que tu perds, ma caille). Mais bon, c'est même pas comme si j'avais un crush sur lui ni rien, je vais pas me réjouir pour si peu (par contre si Desiree Gruber veut se faire la malle, qu'elle me maile avant). Mais soudain d'apprendre que cette petite traînée a rendu public son problème d'addiction il y a quelques mois (il faut que je me mette à lire Vanity Fair, apparemment il s'y dit des trucs de temps à autres, ahem !), ça me met hors de moi.

Et là, j'enrage ! Avons-nous besoin de savoir tout ça ? Avons-nous besoin de savoir que Chad Lowe a eu ce soucis, surtout s'il est clean à présent ! A-t-il frappé quelqu'un, a-t-il abusé de ses gosses, non ? C'était son problème, personne ne l'a su avant que cette petite garce opportuniste (ça décroche deux Oscars et ça se sent plus pisser, ces bêtes-là, et ça oublie un peu vite qu'elle parlait encore à des cadavres ya dix ans !!!) n'aille mouffeter, personne n'avait besoin de savoir ça !
Pourquoi les gens sont-ils si friands de ces informations qui n'en sont pas ? Pourquoi ne pas lui demander le secret qu'il a pour ne pas sembler vieillir (ma théorie : c'est génétique) ? Pourquoi ne pas lui demander s'il n'a pas envie un jour de tourner avec son frère ? Pourquoi ne pas lui demander si maintenant qu'il est passé derrière la camera, il n'a pas envie de poursuivre dans cette voie ?
Faut-il donc tout salir ?

Alors oui, dans la fin de cette interview, je retrouve l'acteur tel que je l'ai perçu au gré de ses rôles, l'homme simple, lucide et profondément humain. Oui, à la fin de cette interview, nous avons une maginifique conclusion, et une leçon d'humilité comme je les aime. Mais je suis et reste outrée de cette habitude de chercher à rapporter les secrets les plus sombres de chacun. Je suis d'ailleurs convaincue que c'est ce genre de noirceurs qui fait les bons comédiens. C'est leur souffrance qui fait que leur jeu a de la substance. C'est leur remords qui leur permet de ne pas jouer leurs rôles de façon manichéenne. Et nous avons cela en chacun de nous, et certainement je n'aimerais pas que certaines choses soient dites par d'autres que moi, à un moment que je ne voudrais pas. Je suis d'une nature peu friande de secrets, et je n'ai aucun problème à parler de ce que je ressens ou ai pu vivre, mais c'est à moi de communiquer sur ces choses, et pas aux fouille-merde d'aller les raconter alors que j'ai mieux à dire, ou envie de parler de choses plus gaies, ou que mon actualité est loin de se borner à ça. Je ne vois pas en quoi un acteur fonctionnerait différemment. A la base, Chad Lowe est un acteur, et ce n'est pas pour sa personnalité qu'on l'aime, mais pour sa capacité à en endosser d'autres et les investir à sa façon. Pourquoi chercher à savoir s'il est slip ou caleçon ? Du moment qu'il décroche un rôle et qu'il est capable de m'émouvoir, je ne demande rien de plus, et je trouverais normal que ce soit ainsi pour tout le monde.

Mais personne ne se met à la place de Chad Lowe, ou Fran Drescher. On les traite comme des grenouilles qu'on peut disséquer à volonté, et dont on peut ressortir les histoires personnelles de la même façon que si elles étaient fictives. Cette insensibilité me tue.

Je bouillonne encore de rage, mais je sais qu'on n'y peut rien. Je sais que la majeure partie du public préfère cette impression d'entrer dans l'intimité des stars, et tout savoir (parfois aussi pour le sacro-saint principe de vérité), plutôt que de simplement goûter avec plaisir ce que ces personnes, car c'en est, ont à offrir.
Ce doit être dûr de n'avoir pas droit à une vie privée, simplement parce que, par écran interposé, on entre dans celle des gens. Je suis contente d'avoir arrêté les cours de comédie.

26 février 2007

Ode to the beach

Vous allez me dire que ça s'appelle vraiment se faire du mal. Que j'ai un fichu culot de taxer Sci-Fi de sadisme (voir note antérieure) lorsque mon comportement de téléphage tient du masochisme avéré. Soit. Mais chacun pratique son vice comme il lui plaît, après tout !

J'aime bien chialer devant une bonne série. Traitez-moi de midinette ! J'assume ! Une fois de temps en temps, j'ai bien le droit de me comporter en nana... Et j'assume plus encore le fait de rechercher avec minutie les épisodes les plus chialants, de m'en faire une petite liste mentale et de la parcourir avec fébrilité à l'occasion pour choisir l'un des titres, dans le seul but de verser quelques larmes. J'ai mes raisons ; et l'une d'entre elles est que pleurer devant la télé, ça fait du bien (ça permet de se lâcher sans se donner l'impression qu'on se lamente sur son sort, bref c'est une attitude qui relève non seulement de la psychiatrie, mais aussi de l'orgueil le plus vaniteux qui soit, et je continue d'assumer, et toc !).

Donc hier, je me fais un bon thé, j'allume la télé, et je lance une vieille VHS dépoussiérée pour l'occasion, une qui fait partie de la liste mais qui n'est pas celle que je choisis le plus souvent, je me love entre deux coussins, je remonte la couverture jusque sous le menton et je me prépare pour mon auto-flagellation. Au menu : On the beach.
La mort de Mark Greene, quoi.

Préambule : Urgences n'est pas une de mes séries préférées. Je l'aime, pour de multiples raisons (qui a dit Noah Wyle ?), mais j'ai hélas loupé le coche aux moments clés qui auraient pu faire de moi une accro. Lorsque la France s'est mise à l'heure d'Urgences, j'habitais encore chez mes parents et la télé après 21h, chez eux, c'était mission impossible. Pas la série avec Jim Phelps, est-ce que je l'ai mis en gras ? Non, je vous parle bel et bien d'austérité sur la télé, osons même le dire, d'un embargo sur le magnéto, menant, on s'en doute, à de la contrebande sur la télécommande (mais j'en parlerai une autre fois). Bref à cette époque-là, et surtout en veille de semaine, c'était pas la peine d'y penser. Les premières saisons d'Urgences faisaient un électrochoc sur le PAF (je me rappelle avoir lu des articles, et en même temps c'est pas étonnant, rares étaient les séries en prime à l'époque), et moi c'est tout juste si j'étais pas mise sous sédatifs.
Quelques années plus tard, ma soeur a tenté d'acheter les coffret VHS (j'en ris encore, mais ç'aurait été encore plus drôle si elle avait continué la collection maintenant qu'on a dépassé la douzaine) et on s'est fait les saisons qu'elle a pu acheter (de mémoire, la 3 et la 4). Ce n'est qu'une fois que j'ai acquis mon indépendance de téléphage que j'ai réussi à acheter la VHS du pilote et enfin comprendre où et comment tout avait commencé. Mais à ce moment-là, on était dans les 9 mois de l'année où France2 ne diffusait pas la série, donc : encore raté. Pendant plusieurs mois, je n'ai vu des épisodes que très sporadiquement, au hasard d'une vieille VHS dénichée dans des archives, par exemple. Le soufflet est retombé...

Au final, j'ai pris la série assez tard. Elle n'était déjà plus ce qu'elle avait été, pour peu que je puisse comparer avec les saisons que j'avais vues et ce que j'en lisais. Mais parce qu'il y avait des personnages intéressants (qui a dit John Carter ?), j'ai tenu bon. Parfois, lorsque vraiment la série me semblait s'écarter du droit chemin, je commettais le sacrilège de ne l'écouter qu'en fond sonore en faisant autre chose (ah, ya pas des tonnes de séries qui ont subi cet affront !), mais globalement on peut dire que j'étais là. Je n'avais pas d'affection particulière pour les personnages, ce qui m'intéressait ce n'était pas trop leurs histoires perso, je venais parce que l'équilibre entre action et scenario était bon, que certains arcs avaient des couilles, et que, l'un dans l'autre, yavait No... hm, de bons acteurs.

Pourtant, même en n'ayant que peu d'attaches avec le personnage de Mark Greene, même en n'étant pas spécialement une indéboulonnable fan de la série, l'épisode On the beach est une merveille. Pas pour rien que cet épisode a été nommé aux Emmys quand même ! D'ailleurs je dois dire que comme j'ai vu la retransmission des Emmys avant l'épisode, ça m'avait fait longuement fantasmer, cette vision d'Elisabeth marchant sur la plage... il y avait déjà quelque chose de touchant dans cette scène.

Il y a une technique savamment étudiée pour pleurer comme il faut devant un épisode. Pas de bruit parasite, pas de co-télespectateur à mes côtés, ambiance feutrée et, si possible, ne pas connaître l'épisode par coeur. Pour ma part, j'avais oublié une grande partie des scènes de confrontation entre Rachel et son père, alors qu'ils ne sont encore que tous les deux à Hawaii, avant qu'Elisabeth ne les rejoigne avec la petite. Elles sont pourtant merveilleuses.

Mark a cet espèce de sursaut d'essayer de laisser un testament oral à sa fille, une sorte de pulsion de vie même s'il sent la mort avancer, il a envie de tout transmettre, comme pour répondre aux questions que sa fille ne se pose pas encore, parce qu'il sait qu'il ne sera plus là pour y répondre ensuite. Tout le monde dans cet épisode a une vision très claire de la mort qui approche, à grands pas, et le télespectateur n'est pas pris en traître puisqu'on lui avait annoncé la mort de Mark lors de l'épisode précédent. Alors c'est comme si tout le monde profitait du temps qu'il reste. C'est une sensation vraiment étrange que d'avoir ce compteur qui dit "dans 45 mn, ce sera fini", et on sait que personne n'y échappera, et personne ne cherche à y échapper. Même pas Rachel, qui est tout-à-fait lucide, même si, en adolescente, elle réagit à sa façon, brouillonne.

Elisabeth est magnifique. Elle n'est pas là tout le long, mais chacune de ses réactions sont parfaites. Je n'ai jamais trop aimé ce personnage frigide, et jamais pensé qu'elle et Mark allaient bien ensemble, mais soudain, Elisabeth est animée d'une sorte de noblesse. Toujours un peu dure, elle tente de pleurer le moins possible et de porter la situation sur ses épaules, mais il y a un juste équilibre avec sa souffrance, aussi. Elle s'ouvre. Elle communique avec Rachel. Son regard lorsqu'elle et Mark sont sur le front de mer et parlent des lettres qu'il veut laisser à ses filles, est touchant au-delà du possible. Son autre regard, lorsque Rachel demande si elle pourra voir sa petite soeur, un peu surpris mais encore pris dans la douleur de l'enterrement de Mark, et légèrement résigné, est aussi formidable. Et pendant l'agonie de Mark, cette façon de tenter de se raccrocher à la médecine sans l'infliger, sans insister, et présider au bon déroulement de la vie dans la maison en ayant l'air d'avoir apprivoisé l'éléphant dans la pièce, c'est vraiment puissant.

Mark ? Mark, lui, comme toujours, est humble. Et dépit de cela, on a l'impression que pour la première fois il parle vraiment de lui. Pourtant je me rappelle de plein de choses avec lui, notamment lorsque sa mère est morte, ou quand il a assumé son père, mais c'est comme si le personnage s'était libéré de quelque chose. Mais toujours avec une extrême humilité.
Puis on vit ses dernières heures, mais parfois on a l'impression qu'il est déjà parti. Il s'efface un peu. Physiquement on le voit diminuer, et contrairement à la plupart des héros télévisés dans son cas, il ne se bat pas. Il n'a pas l'audace de prétendre qu'il cherchera à faire patienter la mort. Il prend ses médicaments, il se bande l'oeil, il reste assis longtemps, et il attend. Ou il profite. Ou les deux. Il tire les enseignements sur la mort que sa vie de médecin lui a appris. C'est simplement beau. Il est au calme, il veut que ça finisse comme ça. Par deux fois Elisabeth lui proposera de l'emmener faire des examens : il répond juste "non merci", simplement, avec une sorte de sourire qui signifie clairement qu'il refuse du mourir où il a vécu. Il veut partir en douceur.

La façon dont Elisabeth découvre que Mark est mort termine de nous achever. La camera est à deux ou trois mètres du lit, elle arrive, une tasse dans la main, près du lit, et voit qu'il y a quelque chose, le touche... elle s'assied au bord du lit, pose sa tasse par terre, prend son poul et comprend que c'est fini. Et ça suffit. Plus, c'était de la surenchère.

La seule scène que je n'aurais pas placée dans cet épisode, c'est l'enterrement. Cette sorte de retour au monde "normal", avec la panoplie d'acteurs venus faire leurs adieux à la dépouille, la famille endeuillée (Rachel qui ne pleure pas ; elle avait promis), c'est dommage. Je l'aurais mise au début de l'épisode suivant. Qu'on reste sur cette vision de la camera qui regarde Elisabeth auprès de Mark, et qui les laisse là, avec le berceau à côté et la mer à leurs pieds.

Mais l'un dans l'autre, On the beach est un épisode formidable. D'une sensibilité dont la série ne fait pas toujours preuve avec autant de finesse.
Redécouvrir cet épisode plusieurs années plus tard, avec moi aussi quelques années de plus au compteur et certaines expériences derrière moi, fait sans doute que je ne l'ai pas regardé avec le même oeil que la dernière fois. Tant mieux, peut-être. Mais il est aussi une preuve qu'un bon épisode se suffit à lui-même, et que les émotions que transmettent les séries ne tiennent pas simplement au fait de l'affection qu'on donne sur le long terme à un show, mais bien à ses qualités d'écritures, à l'opportunité qu'on leur donne de s'affiner et s'affirmer avec les saisons.
Je vais me faire pleurer avec mes conneries, moi.

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture (c'est grave quand même, à ce point-là !) : la fiche Urgences de SeriesLive.

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26 février 2007

Vahiné c'est gonflé !

J'ouvre cette rubrique (dont j'ignore pour le moment à quel point elle sera régulière) avec le pilote de Cleopatra 2525, puisqu'il s'agit du dernier épisode en date que j'aie pu capturer.
Voici donc les 3 captures que j'ai décidé de retenir sur ce pilote.

Cleopatra2525_pilot_1
Je suis désolée, mais le déhanché de Victoria Pratt est simplement risible. Au moins, dans Mutant X, il y avait un chorégraphe pour essayer de ne pas la laisser se rendre ridicule à ce point. Comment a-t-elle pu penser que le recul de son arme serait répercuté sur son bassin ? C'est idiot ! Ou alors peut-être croyait-elle donner ainsi l'impression d'un effort pour tirer ? On dirait plutôt que le bas et le haut de son corps sont indépendants. Et comment ce plan a-t-il passé le stade du montage ? Pour moi c'est le genre de scène qui veut tout de suite tout dire à propos de la qualité de la série.

Cleopatra2525_pilot_2
Entrée en scène de Jennifer Sky ! Qui dans le fond n'est pas une mauvaise actrice, surtout si on compte le nombre de mimiques et expressions faciales dont elle est capable. Bon allez, je l'avoue, elle a une bonne bouille. Son jeu est mois rigide que celui de ses deux copines, en plus : entre Gina Torres, qui joue avec un balai dans le fondement (sur l'air de "c'est un boulot purement alimentaire et je ne trompe personne à ce sujet"), et Victoria Pratt qui compte une palette de très exactement trois expressions ; les moues de Jennifer Sky font quand même du bien.

Cleopatra2525_pilot_3
Pauvre Gina Torres qui, de toute évidence, n'a pas les mêmes attributs que ses deux collègues, et qui se retrouve avec un bustier trompe-couillon qui en réalité ne trompe personne. C'est marrant, dans Firefly elle n'avait pas l'air d'avoir à se soucier de ça... Il faut dire qu'avec les deux porte-obus que sont Victoria et Jennifer, ya du monde au balcon ! J'aime bien aussi cette scène parce que c'est genre "merde, il ne reste qu'une minute pour boucler l'intrigue !", alors vite fait on va faire en sorte que Cleopatra ait des états d'âme, et que Sarge ait un coeur. La pauvre Hel, comme d'hab', est l'avatar des scénaristes pour essayer de diriger un peu le scenario. Bref c'est bien bidon. On a complètement oublié la fameuse voix qui dicte à Hel ce qu'elle doit faire, on ne sait pas trop ce à quoi va servir l'arme capturée en début d'épisode, rien. Comment le médecin touffu n'a-t-il pas encore été évoqué (techniquement Cleo est encore sa possession), on se le demande. Je sais, son maquillage était pourri, mais quand même. Cette scène finale est donc le summum du n'importe quoi !

J'avoue que pour cette première fois, j'ai dû mettre de côté deux autres captures qui valaient vraiment le coup que j'en parle, mais c'est justement le but du jeu d'être sélective, si possible partiale et de mauvaise foi, et de ne souligner que 3 scènes d'un épisode donné. Me d'mande ce qu'il y aura au menu la prochaine fois ?

Ah, et au fait pendant que j'y pense, pour ceux qui manquent cruellement de culture (même si dans cette série, ya pas trop de ture) : la fiche Cleopatra 2525 de SeriesLive.
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26 février 2007

La preuve par trois

J'inaugure avec ce post une nouvelle rubrique : La preuve par trois.

En raison d'autres pratiques d'internaute (les plus futés d'entre vous auront compris de quoi il s'agit en quelques clics), j'ai régulièrement, dirons-nous, l'occasion de faire des captures de videos dans le cadre de critiques. L'exercice n'est pas si facile qu'il n'y paraît lorsqu'on le prend au sérieux (et étant légèrement psychorigide, c'est mon cas), car il s'agit à la fois d'être capable de résumer une video en un nombre limité de captures, et donc pas juste en mitraillant, mais aussi d'illustrer la critique et si possible, la refléter. Ainsi cet exercice de style peut être un jeu assez amusant, où on part d'une analyse pour l'illustrer au mieux, mais c'est aussi parfois assez compliqué, surtout quand la video propose une histoire longue (mon exercice habituel s'applique à des formats très courts de 4mn en moyenne) et parfois complexe.

Mais je me suis dit que dans le cadre d'une série que je regarde, exceptionnellement ou régulièrement, et lorsque j'en ai la possibilité technique, bien entendu, ça pouvait être intéressant de me demander : quels sont les trois scènes (ou trois pensées survenues en voyant des scènes) que j'ai retenues à la vision d'un épisode en particulier ?

Naturellement je commenterai ces trois captures histoire de ne pas balancer ça comme ça dans la nature ! J'espère que cette rubrique vous intéressera !

24 février 2007

[DL] Century City

Un thème entre le futuriste et le tribal (brillant), un générique monté avec punch, et peu avare de couleurs, et un putain de casting : mais que faut-il donc au public pour reconnaître l'excellent générique d'une excellente série lorsqu'il en a un parfait exemple sous les yeux ?!

CenturyCity_generique
Note : lien valable 30 jours minimum. Je reuploaderai si le lien est mort, mais seulement si vous postez un commentaire pour me prévenir !

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture (là je commence à vous en vouloir, quand même) : la fiche Century City de SeriesLive.

24 février 2007

Objection, votre cyber-honneur !

C'est impératif, il me faut Sci-Fi. C'est en tous cas la conclusion logique que je tire de la news de SeriesLive qui annonce une nouvelle série dans la grille de cette chaîne.

Comment cette chaîne a-t-elle pu avoir l'idée de diffuser Century City, ça m'échappe complètement. Comment ça, "parce que c'est de la SF" ? Ca va, je sais, je l'ai vue moi cette série (combien ici peuvent en dire autant ? aha !), je sais bien que c'est une série d'anticipation, mais il est quand même bon de préciser que Century City est une série CBS, à la base. Et que sa diffusion calamiteuse, suivie d'une annulation nette et sans douleur (sauf pour moi), ne permettait pas d'espérer beaucoup de réapparitions, et encore moins de diffusion intégrale des épisodes tournés (que je n'ai jamais réussi à collecter dans leur immense majorité).

Je n'ai jamais compris comment cette série a pu se croûter. Peut-être parce qu'une chaîne osait lancer une série de tribunal sans avoir David E. Kelley ou Dick Wolf au générique ? C'est vrai que le pari était osé mais le fond comme la forme n'avaient pas à rougir. Bon d'accord, la forme aurait gagné à s'affiner avec le temps, mais alors franchement, si on s'arrêtait toujours à ça, j'aimerais qu'on m'explique comment certaines autres séries arrivent à tenir plusieurs saisons sans problème ! En plus, l'exercice était nouveau, que dis-je ? Novateur ! Aborder des problèmes de société sous l'angle de la loi, tout le monde le fait, mais aborder des problèmes de société liés à la médecine, la science et les technologies, excusez-moi mais donnez-moi un seul autre exemple ! C'était vertigineusement intelligent !

Quoi, c'est le juge holographique qui vous a découragés ? Alors là franchement, c'est désespérant.

Pendant quelques temps, je ne cache pas que j'ai espéré qu'une chaîne française fasse l'acquisition des droits de Century City pour une couchée de pain, et diffuse la série, par exemple, le samedi après-midi. Mais là, alors que j'avais abandonné tout espoir, que Sci-Fi s'y mette, alors que cette encore jeune chaîne (sur le PAF, j'entends) est loin d'être à la portée de tous, là ça me dépasse. C'est forcément pour me faire du tort. Vous voyez une autre explication ?

J'ai donc environ un mois pour trouver le moyen de m'abonner à cette chaîne, et donc de débloquer les fonds nécessaires à cette entreprise, tout ça pour 9 épisodes ! Quelqu'un croît réellement que je vais le faire ? Si ça n'est pas du foutage de gueule, ça...

Et je vous le demande, qui va passer à l'acte ? A quel moment une chaîne comme Sci-Fi a-t-elle l'idée saugrenue de se dire que diffuser Century City (probablement achetée avec des cacahuètes) va être un investissement rentable pour une chaîne du câble/sat, puisque justement la série a sombré et que, même si ça plaît à un public qui aurait regardé par curiosité, sans connaître, yaura pas de suite à diffuser de toutes façons !
C'est plutôt une mission pour Super-M6, ça ! Ou même Ultra-France2, qui adore ne jamais diffuser la totalité de ses saisons, bah là avec 9 épisodes, elle n'était pas trop gênée aux entournures ! Et au final, ceux qui auraient regardé Century City avec enthousiasme, parce que curieux, parce que désespérés, ne le pourront pas parce que Sci-Fi est une bonne chaîne, certes, et qu'on ne peut pas être déçu par sa programmation fiction, mais que, quand même, s'abonner à une chaîne pour 9 épisodes, c'est tiré par les cheveux (voir mon raisonnement plus haut).

Si ça n'est pas du sadisme, qu'est-ce ?!

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture (en même temps, on peut pas vous le reprocher) : la fiche Century City de SeriesLive.

24 février 2007

In the yeeeeeeear twenty-five twenty-five

Je ne pense pas que Cleopatra 2525 soit conçue comme une série comique. Encore que. Toujours est-il que ça n'empêche pas d'être pliée de rire devant pareille bêtise. Pourtant, on pourrait se dire qu'ayant vu quelques Hercule, à peu près autant de Xena, et même, ya des siècles, un Jack of All Trades, j'étais parée à la forme toute particulière que revêtent les séries de Sam Raimi. Eh bah non ! Ou plutôt : on a beau s'y préparer, quand le moment vient, on est quand même démuni.

Cleopatra 2525 reprend une partie des éléments qui avaient marché avec Xena, d'ailleurs : les héroïnes sont des femmes (cette fois, elles sont trois), et à la vue du pilote, on peut se dire qu'il suffirait de pas grand'chose pour instaurer une intrigue entre deux d'entre elles, peut-être même les trois, allons-y carrément. Les fringues sont à peu de choses près dans le même esprit, il n'y a que les matières qui changent et avec quelques accessoires futuristes en sus parce que, notons-le : Cleopatra 2525 est, de ces quatre séries, la seule qui ne se déroule pas à un âge antique. Bien qu'on retrouve les mêmes codes... et bien-sûr la même réalisation. Il y a de l'action, les hommes sont soit serviles, soit inifiment belliqueux, et bien-sûr, un quota de plaisanteries par acte.

A noter : ce ne sont pas ces plaisanteries contractuelles qui font rire. Non, c'est l'accumulation d'une réalisation déplorable (quand on est dans l'antiquité, ça passe, mais dans le futur, ça fait tâche) et d'une qualité de jeu qui donne à penser que la direction d'acteur n'est pas le plus gros du travail opéré sur la série. Ne parlons pas des effets spéciaux qui ont vieilli plus vite que ceux de certaines séries plus anciennes, sinon on en a pour des heures. Si avec ça, vous ne trouvez pas, sinon à vous poiler, au moins à sourire d'une rictus dédaigneux, c'est probablement que vous êtes trop coutumier de Sam Raimi et sa vision toute particulière du divertissement de télévision.

Parce que c'est bien de ça qu'il s'agit, dans le fond, de divertissement. En dépit de la trame scénaristique (il en fallait bien une, et on s'arrange pour qu'elle soit la plus simpliste possible, quasiment un prétexte), on a surtout là une série pas prise de tête, parée pour vous faire passer les 20 minutes les moins compliquées à comprendre possible, avec une moyenne d'une scène d'action toutes les deux minutes environ. Ce qui est beaucoup. Pourtant je n'ai rien contre les divertissements à la base, notez bien, j'en regarde un certain nombre moi-même à mes heures (on parle quand même de quelqu'un qui vient d'enchaîner sur la seconde saison de Reba et encense Une Nounou d'Enfer avec ferveur depuis une décennie, mes standards en terme de divertissement ne sont donc pas si élevés) mais il faut reconnaître que ce genre convient assez mal aux séries futuristes en général. Alors oui, on passe un bon moment (la moitié étant consacrée à se moquer du jeu de scène de Victoria Blatte, toujours si subtile) mais, sur le même principe (trois belles nanas, un contexte futuriste et de la baston régulièrement), on peut par exemple citer Birds of Prey, bien plus efficace, et surtout exigeant de son casting un peu plus que des mouvements de bassin ou de torse. Qu'une série ait vécu plus longtemps que l'autre reste un mystère pour moi.

Il faut quand même noter que le casting en question s'est illustré ensuite dans des rôles à la mesure de son talent : Victoria Prout a dégoté un rôle de composition dans Mutant X (ou on sent bien qu'elle a travaillé ses mimiques félines... et euh, c'est tout), on se souvient principalement de Jennifer Sky pour avoir officié dans le pilote de Fastlane, dans du Charmed et surtout dans un épisode de la première saison de Boomtown (en tant que... danseuse érotique aussi, et vu son CV actuel, c'est sans doute encore ce qu'elle fait pour gagner sa vie), et enfin Gina Torres n'est autre que la fière combattante qui se tient aux côtés de Malcolm Reynolds dans Firefly (là aussi, on sent le rôle de composition) ce qui lui a ouvert les portes d'une apparitions dans Angel (elle jouait aussi les terreurs, mais pas de démonstration exagérée de muscles cette fois) lorsque la luciole en question s'est éteinte, et qui depuis s'est tapé l'incruste dans un grand nombre de séries (24, The Shield, ALIAS...). On constate que c'est celle qui a le jeu le moins risible qui s'en est le mieux sortie. Comme quoi ya bel et bien une justice, même à Hollywood. Et puis finalement, Gina nous démontre quoi avec toutes ses apparitions ? Qu'il n'y a pas de mauvais acteur : il n'y a que des mauvais rôles, et des metteurs en scène de merde. Nan, ok, ya aussi des acteurs pitoyables, mais l'écriture et la direction n'arrangent rien.

Je sens que je vais discrètement planquer mon épisode de Cleopatra 2525, ptet même le jeter, je sais pas, parce que d'ici à ce que mon homme se pique de vouloir le regarder, ya pas loin. Et franchement, je ne voudrais pas interrompre sa consommation de Mutant X. D'ailleurs plus j'y pense, plus ces séries vont bien ensemble et se complètent à merveille.
O_o
Ok, c'est dit, je brûle mon exemplaire du pilote. Pas de blagues.

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture (culture, culture... un bien grand mot) : la fiche Cleopatra 2525 de SeriesLive.

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