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ladytelephagy
30 juin 2010

Prison ferme

Franchement, j'ai hésité. Avant de parler plus en avant de Capadocia, fallait-il attendre que j'en aie vu un peu plus ? Après tout, ça se fait, sur certains blogs téléphagiques.
Et puis, comme cette semaine, je vais plutôt finir la 3e saison de Will & Grace et la 5e des Craquantes (oui le temps passe vite, mais c'est parce que le cagoulage du Mary Tyler Moore Show a un peu ralenti alors, ça s'équilibre, quoi...), parce que je suis de particulièrement bonne humeur en ce moment (sauf quelques petites ratées çà et là), donc autant ne pas remettre ça aux calendes grecques, pas vrai ?

Ok, alors. Pour ceux qui n'ont pas cliqué la dernière fois, bien que manquant cruellement de culture, laissez-moi d'abord vous résumer grosso-modo ce dont parle le pilote de ma toute première série mexicaine. Voilà donc le pitch (tiens, comment on dit pitch en espagnol ?).

Imaginez une prison pour femmes. Murs délabrés, cellules surpeuplées, trafics de drogues, le bazar habituel... Imaginez maintenant que des groupes d'intérêt privés aient l'intention de faire du business grâce à cette manne de main d'œuvre corvéable à merci. Problème : tant que la prison existe sous sa forme actuelle, c'est-à-dire gérée par l'État, impossible de faire entrer l'argent dans les caisses, il faut donc que la prison telle qu'elle existe pour le moment soit fermée, au profit de l'établissement pénitentiaire/l'usine que lesdits groupes d'intérêt viennent de faire construire. La technique employée est effroyablement simple : provoquer une émeute qui prouvera inefficacité du système actuel. L'un des lobbyistes va donc, avec le concours d'une gardienne de la prison, mettre le feu aux poudres, à la suite de quoi, la nouvelle prison pourra ouvrir. Fermer. Enfin, vous saisissez l'idée.

Capadocia

Le pilote de Capadocia est l'épitome de l'épisode d'exposition. Au point que seules les 10 dernières secondes se passent dans la nouvelle prison expérimentale. Et pourtant, pas l'ombre d'une lenteur, pas le moindre temps mort. Une heure d'émotions fortes non-stop, en fait.

Si les comparaisons avec Oz semblent s'imposer d'elles-mêmes, à plus forte raison parce que Capadocia est une série HBO Latino, elles sont toutefois limitées, si on s'en tient au seul pilote. Capadocia parle autant de politique en-dehors de la prison que de ce qui se passe entre les murs, quand Oz était quand même bien claustro.

En fait, Capadocia dresse le portrait de deux univers de violence, alors que, dans un monde idéal, la violence devrait justement en être absente.

D'une part, l'extrême violence des femmes, qui s'exprime tout au long de l'épisode, mais avec plus de force, évidemment, pendant l'émeute. Dans la société mexicaine (comme dans beaucoup d'autres...), la femme est censée être l'épouse aimante, la mère attentive. Capadocia nous rappelle que la violence physique et la haine ne sont pas l'apanage des hommes. Il n'y a pas d'un côté la brute sanguinaire et de l'autre la docile bobonne. La brutalité, voire la bestialité, n'est pas réservée au monde masculin, et n'importe laquelle d'entre nous peut potentiellement basculer. Ce constat est terrible, mais il a aussi, quelque part, quelque chose de féministe : dans le fond, homme ou femme, nous n'en sommes tous pas moins humains, c'est-à-dire imparfaits et victimes de nos pulsions.

D'autre part, le seconde univers est dominé par la cupidité des hommes d'affaires. Un monde que l'on imagine, dans l'idéal du moins, raffiné, sophistiqué. En fait, sous les sourires, les politesses, les cocktails et les brunchs de travail, se cache une autre sorte d'ignominie. Capadocia oppose ces deux mondes de vice, et on se pose la question : qui est le vrai criminel, ici ? Celles qui sont victimes d'une société qui ne leur pardonne rien et les pousse dans leurs retranchements, ou ceux qui, sans jamais se salir les mains, sont prêts aux pires bassesses par pur intérêt ?

Des femmes cruelles entre elles dans un monde dominé par des hommes sans scrupules.
Triste constant que celui de Capadocia.

Seuls deux personnages, au vu du pilote, semblent faire exception à leurs mondes respectifs : l'avocate spécialisée dans les droits de l'Homme, idéaliste mais déterminée dans sa lutte, est profondément pacifiste. Elle veut régler les problèmes sans violence, et de l'intérieur du système. Et puis, il y a le gouverneur de Mexico, un homme politique intègre qui refuse les pots de vin, et souhaite, apparemment avec sincérité, que l'État soit plus juste dans sa gestion du problème pénitentiaire.
Incidemment, tous les deux ont été mariés l'un avec l'autre, et je ne serais pas surprise que ce lien qui semble aujourd'hui dissous (avec leur divorce) les rapproche à l'avenir, au moins sur un plan idéologique.

La violence de Capadocia n'est pas que visuelle, bien que l'horreur soit à son comble pendant l'émeute. Elle est essentiellement psychologique, et c'est celle de toute une société. Le constat pessimiste de ce pilote est sans appel, et on ne se fait aucune illusion sur ce que sera la vie de ces femmes dans la toute nouvelle prison.

Par-dessus le marché (parce que bon, pourquoi se contenter d'être bon quand on peut atteindre l'excellence ?), Capadocia propose aussi une galerie de portraits qu'on devine complexes, et dont le pilote donne une idée générale assez nette mais ouverte à l'évolution.

Pour moi, les deux personnages les plus marquants sont la Negra et Bambi.
Gardienne au regard sévère et pas forcément très franc, la Negra est l'allumette qui met le feu aux poudres. Un personnages dont on comprend qu'elle possède un don d'observation très aiguisé, et une excellente compréhension de ce qui se joue dans la tête de chacune de ses prisonnières. Ce n'est pas une brute, ce n'est pas une crapule, c'est juste, à sa façon, une autre victime du système. Sa réaction face à l'émeute est douloureuse et forte à la fois, pas étonnant que ce soit elle qui ouvre le pilote ; nul doute qu'entre culpabilité, sens du devoir et cupidité, son évolution aura quelque chose de complexe et d'authentique.
Mon autre sifflet d'admiration ira à Bambi, une petite carcasse frêle au regard fuyant, qui abrite l'esprit d'un démon. Pendant tout le pilote, ce personnage est impressionnant, principalement grâce à l'interprétation qui en est faite. Entre servilité et désir de revanche, intelligence aigüe et instinct animal, sang-froid glacial et panique découse, Bambi est un personnage superbe dont on ne demande qu'à voir l'évolution. Quelle facette de sa personnalité l'emportera ? Y a-t-il un espoir de rédemption pour elle, ou ne peut-elle que descendre plus profond vers la racine du mal ? Son œil est capable de capter la plus délicate des beautés, sa main de produire la plus terrifiante des horreurs. Elle veut s'en sortir, mais elle veut aussi posséder la Colombienne... Ce qui se joue avec Bambi, c'est un peu une allégorie de la condition féminine en prison.

Les personnages, l'intrigue, les thèmes... tous les ingrédients sont présents pour que Capadocia soit une série captivante. La réalisation est en plus parfaitement maîtrisée, de bout en bout.
J'ai déjà cagoulé la suite et, croyez-moi, je vais en user. Dussé-je aller ensuite en prison.

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche Capadocia de SeriesLive.
Oh, une série mexicaine sur SeriesLive, je me demande s'il va bientôt y en avoir d'autres...

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29 juin 2010

A Big Hunk o' Love

Avant de commencer à cracher mon venin sur un pilote (est-ce que c'est aussi bon pour vous que ça l'est pour moi ?), je voudrais ouvrir ce post sur une déclaration solennelle : j'aime le Sud des États-Unis, son image, son folklore (ses folklores), sa musique (ses musiques), et plus que tout, son accent. Ses accents.
Sans déconner, sans ça, jamais je n'aurais tenu jusqu'au bout de cette saloperie de Brokeback Mountain. Et souvent, quand je regarde une série où quelqu'un a un accent du Sud à couper au couteau, je me repasse des petites séquences et j'essaye de prononcer de la même façon (pourquoi vous croyez que ça me prend autant de temps de finir les Craquantes ? comment vous pensez que j'ai vu certains épisodes de Reba trois fois ? mais vous débarquez ou quoi ?).
Alors, sérieusement, le Sud ? A fond.

Du coup, croyez-moi, quand une série se passe dans le Sud, non seulement je la regarde attentivement, mais j'ouvre les écoutilles.

MemphisBeat

Mais voilà mon problème depuis quelques temps : je trouve un peu trop facilement mon compte. Rien que ces derniers mois, entre Justified et Treme, j'avais l'impression qu'on avait un peu fait le tour du coup du "eh, toi qui habites dans le Sud, t'en as marre que toutes les séries se passent à NYC ou LA ? Bouge pas, j'ai un truc pour toi !".

Plus encore, j'ai l'impression que ça devient une sorte de mode sur le câble de se la jouer "provincial", si je puis m'exprimer ainsi, et de chercher à faire couleur locale... sans rien d'autre en support. Et là, avec Memphis Beat, on est en plein dedans. On nous sort tout un tas de références et de détails qui disent "hello, on est bien à Memphis", mais la question qui me brûle les lèvres, c'est...
...Pourquoi on y est, exactement ?

Qu'apporte Memphis, Tennessee, à l'intrigue, au juste ? Ou aux personnages ?
Ah, pardon, le personnage est très attaché à Memphis, ah d'accord. Par opposition à ceux qui sont attachés au Kentucky ou à la Louisiane, vous voyez, parce que ça change TOUT. Si le mec il est fier d'être né dans le Tennessee, ça fait vraiment une grosse différence. Pourquoi ? Mais parce que c'est le Tennessee et pas l'Alabama, vous suivez ou bien ?

Donc on en fait des tonnes sur Elvis, on fait des jolies prises de vue, on en rajoute sur les filtres de couleur, on met de la poussière partout, on met de la bonne musique, on fait transpirer les personnages, on met des tas de figurants en costume d'Elvis, on cite Memphis toutes les trois phrases, on mentionne Elvis...
Si jamais vous n'avez pas vu le TITRE de la série, on sait jamais, au moins vous êtes certain de situer l'action.

Tout ça est très intéressant mais, et je me rends bien compte que je me répète, à quoi ça sert ?!

Le câble est en train de nous réinventer le concept de la carte postale, et c'est une idée qui vaudra toujours plus que tous les remakes du monde, mais on parle de séries, là. On est en droit d'attendre du fond, et pas que de la forme.

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche Memphis Beat de SeriesLive.

28 juin 2010

Le lundi au soleil, c'est une chose qu'on n'aura jamais, chaque fois c'est pareil...

Hulk

Depuis quand le lundi, c'est la Journée Nationale de l'Ignorance ? Depuis quand ?

28 juin 2010

Review vers la review

Eh bah vous voyez, c'est exactement pour ça qu'il faut être curieux. Lire des reviews sur des séries qu'on n'a pas encore vue, c'est un début, mais regarder ces séries soi-même reste quand même la meilleure solution. En l'occurrence, je ne lis jamais les reviews avant d'avoir moi-même vu l'épisode concerné, mais je vois bien les titres de post passer et, quand Livia de My Tele is Rich a lancé un vertigineux "Bad Guy : un élégant thriller très sombre", j'avoue m'être dit que Nappeun Namja (nan mais je persiste, on va appeler les choses par leur nom, pas par une traduction arbitraire et fluctuante d'un site à un autre) devait valoir le coup d'œil. Alors j'ai regardé deux ou trois autres séries moins convaincantes en premier, espérant que le pilote de Nappeun Namja me remonterait le moral.
Je le répète, mettez toujours un point d'honneur à vérifier les choses par vous-même.

Depuis, j'ai donc regardé le pilote de Nappeun Namja, lu la review de Livia, et je peux vous dire que je ne pourrais pas être moins d'accord avec elle. Mais c'est aussi ce qui fait le sel de la téléphagie !

NappeunNamja

Livia, évidemment, donne le contexte de la série et les raisons pour lesquelles elle s'est lancée dans ce visionnage, et ensuite, on passe à l'explicitation du background du personnage principal, le fameux mauvais garçon. Cet épais paragraphe donne en fait bien plus d'informations que 90% du pilote (je n'ai en effet pas poussé le vice, comme elle l'a courageusement fait, jusqu'à regarder les deux premiers épisodes), et j'aurais presque envie de le qualifier de paragraphe à spoiler si ce terme n'était pas si négativement connoté. En tous cas, Livia y explicite une partie de l'intrigue qui, bien que vitale, est en fait très peu abordée dans le seul pilote, et réservée à deux flashbacks en bout de course. Inutile de dire que si ce paragraphe peut éventuellement être alléchant, ou en tous cas donner les clés de la profondeur du personnage central, Gun Wook, il faut quand même admettre que ça n'apparait pas dans le pilote de façon aussi frappante.
A l'inverse, un paragraphe plus light revient sur le personnages de Jae In, alors que concrètement, les 20 premières minutes du premier épisode lui sont entièrement dédiées, au point qu'on pourrait presque croire qu'elle est le personnage principal de la série. Pas du tout, plus le temps va passer moins on va comprendre ce qu'elle fait là, sa présence ne revêt pas le moindre intérêt à partir du moment où le mauvais garçon entre en scène, mais ce parcours-là, Livia se garde bien de le souligner. Jae In partage d'ailleurs ce paragraphe avec Mo Ne, le vrai personnage féminin important de ce pilote, qui n'a alors droit qu'à une rapide mention.

Mais surtout, tout au long de son post, Livia nous parle de choix narratif, et c'est à ce stade que nos avis divergent certainement le plus. Parler de choix est en fait tout l'objet de ma contestation : il n'apparait pas que le pilote de Nappeun Namja ait pris une direction précise, à mes yeux. On a le début, avec le côté mystérieux de la mort d'une jeune femme dont Jae In est le témoin auditif, sombre et angoissant, mais qui ensuite prend des airs de Shinira Bulriwoon Sanai, désolée de vous le dire. Île de Jeju, saut en parachute, hôtel luxueux et personnage masculin monolithique sont de rigueur. Comment Livia, qui m'a semblée autant traumatisée par Shinira Bulriwoon Sanai que moi, a pu ne pas y voir de similitude, dépasse ma compréhension, car je n'ai vu que ça. En fait, le contraste entre les émotions de Jae In, nuancées et bien interprétées, et l'introduction de Gun Wook, sans substance pendant un bon moment, est absolument saisissant. Les flashbacks, au nombre de deux dans le pilote (mais je le répète, Livia a en fait vu les deux premiers épisodes, ça explique peut-être aussi le grand écart entre nos opinions) ne relèvent pas tant de la construction narrative que du gadget pour plaquer un background sur le personnage masculin central qui, sans cela, passerait son temps à hanter le champs des cameras, au propre comme au figuré, sans nous apporter quoi que ce soit. Notre attention est détournée en permanence de l'intrigue centrale par des petites prouesses (essentiellement dues au fait que c'était financièrement faisable) du genre saut en parachute, confrontations pendant lesquelles Gun Wook se prend systématiquement une mandale où un coup de cutter (quand c'est pas carrément un accident de voiture... 'tain le mec, c'est pas sa journée, quoi), bref, par de multiples incidents dont le but à peine masqué est de faire plaisir au spectateur masculin dont les hormones réclament du spectacle. C'est surtout ça qui me laisse dans l'expectative, cette absence de courage qui fait que le pilote mange à tous les râteliers.

Le problème n'est donc pas de ne pas vouloir donner tout de suite des pistes pour répondre aux questions que pose l'intrigue. Le problème pour moi, a été cette façon de repousser les réponses avec des scènes sans intérêt. On aurait pu construire le suspense, on se contente de fourguer du grand spectacle pour faire patienter. Ce n'est pas ce que j'appelle une construction narrative. J'appelle juste ça un gadget. Dans ce contexte, saluer à plusieurs reprises l'ambiance m'est physiquement impossible...

On prend parfois les reviews des autres pour argent comptant, en espérant que, si on n'a pas le temps de voir un épisode et/ou une série, avoir lu quelques paragraphes à ce sujet compensera. Voilà qui m'a servi de rappel : ça ne suffit pas.

Naturellement, cette review n'a pas pour vocation de détruire celle de Livia, et j'espère que ma chère consoeur n'en prendra pas ombrage. Ce pilote m'a au contraire semblé être l'occasion idéale de montrer qu'une review peut parfois être trompeuse, en cela que la lire avant de regarder l'épisode concerné peut parfois en donner une idée faussée. Au final, je ne dis pas que Livia a tort, surtout pas, de voir les choses ainsi ; c'est ce qu'on appelle justement la subjectivité ! Personne n'a tort, personne n'a raison. Je suis juste frappée par le nombre de choses que nous n'avons pas vu de la même façon, alors que nous avons vraisemblablement regardé le même épisode, chacune de notre côté.
Faire ses expériences téléphagiques soi-même, c'est la clé.

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche Nappeun Namja de SeriesLive.

27 juin 2010

Ça va devenir une habitude !

Après un article sur la télévision japonaise il y a quelques mois, en voici un sur la télévision coréenne. Vous savez quoi ? Je commence à y prendre goût, moi, à ces heures de recherches, de lectures, de traductions, de synthèses... Mais plus encore, je prends goût, je le confesse, aux commentaires des lecteurs qui indiquent qu'ils ont appris des choses nouvelles. Quand de surcroit ils complètent ces commentaires avec leurs propres connaissances, je suis aux anges.

Ce qui est aussi intéressant à mes yeux, d'un point de vue plus égoïste, c'est finalement que même si possède des bases pour faire ces articles, j'apprends aussi énormément rien qu'en approfondissant les recherches. C'est comme ajouter des fiches sur SeriesLive, ce qui pourrait sembler être un travail soit facile (parce que je connais le sujet), soit fastidieux (parce que je connais quand même pas tout par cœur), me permet au final d'en apprendre encore plus. C'est comme d'écrire sur ce blog quotidiennement, sur le long terme, c'est très satisfaisant de se pousser à aller toujours plus loin.

Bon alors, je vous avais bien dit que j'allais tenter des trucs et que je comptais sur votre soutien ?

AnnyongHasseyo_300x200
Annyong haseyo : la télévision coréenne pour les nuls

Pis attendez : j'ai déjà mes deux prochains articles en tête et croyez-moi, on a pas fini d'apprendre des trucs tous ensemble.
Je sais pas pour vous, mais je trouve qu'on est tous gagnants dans l'affaire.

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26 juin 2010

Qui aime la curiosité me suive !

Quand on parle du Japon, 80% des interlocuteurs pensent immédiatement kimono, shamisen et sushi (si ce n'est avec ces mots, c'est au moins vrai en images). Eh oui, 80% des gens sont convaincus qu'en-dehors des Etats-Unis et de l'Europe de l'ouest, la planète est restée bloquée au XIXe siècle ! Vous savez bien : les Africains tapent sur des tambours en peau, les Arabes se promènent à dos de chameau, les Mexicains portent des sombreros... J'ai envie d'appeler ça "l'inculture de masse", si vous voulez. Et être ignorant de l'actualité culturelle de ces pays et tant d'autres entretient l'ignorance globale.

Quand j'étais ado, il y a eu une grande vague de raï. Pour moi qui vivait dans une maison où on n'écoutait pas de musique et où le racisme était de mise, la mode musicale des Khaled, Cheb Mami et autres Faudel a été un phénomène observé à distance, mais avec intérêt et curiosité. Voilà, exactement : c'était vraiment une chose curieuse. Personne ne se trimbalait avec une tenue de touareg ou Dieu sait quel autre vêtement exotique. Les clips se déroulaient dans un milieu à la fois moderne et oriental. Les femmes ne dansaient pas nécessairement avec leur ventre. Beaucoup de sons m'étaient inconnus. A peu près à la même époque, Amina est arrivée 2e à l'Eurovision, et en dépit du visage écœuré de ma mère, il faut quand même bien admettre qu'on n'a plus jamais fait aussi bien.

Il y avait dans tout ça une leçon à apprendre sur le monde. Il avait évolué partout ; la musique n'était pas réservée à l'Occident. Les cours d'Histoire nous apprenaient qu'il y avait des pays industrialisés et d'autres non. Les cours de récré m'apprenaient que pour autant, nous vivions tous dans un monde où chaque pays avait une culture potentiellement accessible à tous. Nous vivions tous dans une ère de popculture, certaines moins accessibles que d'autres jusqu'au jour ou mystérieusement, on braquait les projecteurs sur la popculture d'un autre pays.

La mode du raï a faibli, mais jamais disparu. Dans toutes les FNUC que je fréquente, il y a un rayon dédié. Ca s'explique démographiquement, bien-sûr, mais je crois aussi que du jour où on a ouvert nos oreilles à cette musique, on a accepté que cette partie du monde entre dans notre quotidien.
Avec cette mode du raï, on a accepté de voir que d'autres cultures avaient quelque chose à offrir, et pendant qu'on scandait "Aicha, Aicha, écoute-moi", on assimilait sans le savoir quelques bribes de réalité sur des pays lointains que la plupart d'entre nous n'avaient jamais vus. La popularité d'un produit culturel a permis d'atténuer les stéréotypes. C'était un début.

Je crois énormément en cela : un produit culturel comme outil pour aider la compréhension mutuelle des peuples.

C'est fou ce qu'on apprend d'un pays en regardant ses fictions, en écoutant sa musique. Nous sommes tellement imbibés de culture américaine qu'on ne se rend même plus vraiment compte de tous les codes culturels que nous avons ainsi assimilés comme étant différents, mais pas choquants. Et je dis tant mieux.

Quand je vivais avec mon ex, il y a quelques années, nous avions la chaîne musicale allemande VIVA dans notre bouquet. J'ai alors découvert des artistes allemands dont je ne suis pas nécessairement l'actualité aujourd'hui (quand ils en ont une), mais j'aime toujours certaines chansons que j'ai découvertes alors. Certains artistes anglophones étaient diffusés sur VIVA avant même que qui que ce soit en parle en France, c'est aussi comme ça que j'ai découvert les Sugababes et Delta Goodrem, dont là aussi quelques chansons font partie des mes classiques.
Deux ou trois ans plus tard, via un ami avec qui je partageais mon goût pour la musique japonaise, j'ai testé un peu popmusic russe (et pas que Tatu). Une amie m'a prêté le film Devdas et j'ai eu une période de cagoulage de clips indiens assez prononcée.

C'est toujours plus facile avec la musique. La musique pénètre mieux les foyers, du fait du nombre de radios et parce que la musique n'engage à rien (sincèrement, on diffuse certaines musiques populaires au Japon en club, je suis certaine que les gens n'y verraient que du feu et s'amuseraient tout pareil). Les films y parviennent plus ou moins, selon ce que propose le festival de Cannes et au gré du bon vouloir de quelques éditeurs courageux (notamment parce qu'engouffrés dans la niche des films asiatiques). Avec les séries c'est encore très compliqué et pourtant, on n'a jamais été aussi proches de repousser les frontières grâce à internet. Je ne vais pas vous ressortir mon couplet sur les bienfaits d'internet en matière de découverte téléphagique, j'ai dû vous le chanter des dizaines de fois ; dire que ce blog est une ode à la curiosité sans frontière et donc au cagoulage n'est pas exactement une exagération de la vérité.

Mais enfin, écoutez, moi, j'en ai marre d'être patiente. J'en ai marre d'attendre que les télévisions se bougent pour nous offrir ce qui tombe sous le sens. Je suis pourtant pas une consommatrice exigeante : je veux qu'on m'apporte ce qui existe déjà, et se vend déjà... mais ailleurs. C'est pourtant pas compliqué d'acheter des trucs et de les diffuser.

Alors je vais vous dire : j'ai entendu dire par mes cours de marketing, il y a quelques années, que le marché est dominé par la loi de l'offre et de la demande, et surtout, que la demande, ça se crée. Qu'à cela ne tienne.
Vous croyez que les manga qui dans une semaine vont faire ruer des hordes d'otaku à Japan Expo, ils sont arrivés en France parce qu'un beau matin, 150 000 personnes se sont réveillées en se disant qu'elles allaient jeter un œil à des BD éditées de l'autre côté de la planète ? Non, quelqu'un leur a apporté les outils, les videos, les supports papier, encore et encore jusqu'à ce que ça fasse tache d'huile. Un marché s'est créé parce qu'on a donné aux gens la possibilité d'être curieux, et sérieusement, je pense pas que les gens soient aussi cons que ce que les chaînes pensent, et qu'ils refusent d'être curieux. Pas tous.

J'ai envie de faire un pari. De dire : voilà, je vais essayer de me cultiver un peu, et ensuite de ne pas garder toute cette popculture nouvellement acquise pour moi, mais au contraire de faire tourner l'info. Au début ya trois clampins qui me suivront, puis ce sera dix, ce sera quinze, ce sera cinquante, et c'est comme ça que ça marche pour tout. Si j'arrive à cent, je suis contente. A 500 c'est champagne. A 1000 je fais péter la coke. Au-delà je loue la navette spatiale la plus proche et je vous emmène tous faire un group hug dans l'espace.

Vous me suivez ? Zêtes avec moi ? Dans les mois à venir, je vais tenter des trucs. Je compte sur vous, ok ? Que tous ceux qui sont curieux me suivent !
Et puis, pensez à tout le pognon qu'on pourra se faire dans 10 ans en organisant Telephagic Expo à Villepinte.


PasContents
Et si yen a qui protestent par allergie à la curiosité, envoyez-les moi.

25 juin 2010

[DL] Capadocia

C'était vraiment une semaine épatante. Si j'étais pas si crevée, je vous raconterais tout ce soir, mais ce sera l'affaire d'un autre jour (blâmez la SNCF qui laisse les motrices de ses trains brûler et bloquer la circulation de toute une partie du RER...).
Du coup, en attendant de mieux vous parler de ce qui reste quand même le temps fort de la semaine dans le coin, la découverte d'une série mexicaine, voici son générique. Capadocia est une série carcérale de HBO Latino, et rien qu'en sachant ça vous avez tout compris. Si les comparaisons sont inévitables avec Oz, la série est néanmoins très différente sur bien des aspects, et ça se voit en fait dés le générique.

Capadocia
Note : lien valable 30 jours minimum. Je reuploaderai si le lien est mort, mais seulement si vous postez un commentaire pour me prévenir !

L'ajout de chœurs, vers la fin, est juste parfait. D'ailleurs on retrouve cette emploi dramatique de la musique dans le pilote. Il y a quelque chose de très musical dans l'ensemble, en dépit du thème. Et, ce que Capadocia propose aussi, c'est une galerie de portraits, et ça on le sent tout de suite. En plus d'être une bonne série (enfin, dés que j'ai vu le deuxième épisode, je vous le confirme), Capadocia a aussi un excellent générique. Et ça, je dois l'admettre, ça m'encourage drôlement à poursuivre l'aventure mexicaine. On en reparle très vite. C'est bien simple : je m'évanouis, je me réveille, et je vous rédige ça.

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche Capadocia de SeriesLive. On y trouve vraiment des fictions de partout, sur ce site...!

24 juin 2010

Traveling without moving

Eh bah je sais pas pour vous, mais la semaine téléphagique va en s'améliorant. Si on met de côté certains téléphages eux-mêmes, et encore, que sont quelques abrutis sur la Toile (qui dit : "une majorité" ?), vraiment c'est une bonne semaine.

Non seulement j'ai continué à me gaver de sitcoms américains (les 3 mêmes), mais j'ai aussi pimenté mon menu avec du Japonais (j'ai donné une seconde chance au pilote de Chase, la vache ce qu'il est mou ce pilote, j'ai lutté pour le finir), du Coréen (Nappeun Namja, enfin, on y revient très vite), et...
...wait for it...
...DU MEXICAIN !

Ces semaines-là, le monde tourne dans le bon sens. Et on est que jeudi.

AroundtheWorld

J'aimerais tellement pouvoir faire ça plus souvent ! Je suis sûre que si j'avais les bonnes ressources, je pourrais. Avec les bons sites et peut-être les bons logiciels, je suis certaines que toutes les semaines pourraient être aussi cosmopolites que celle-ci.

Ce n'est pas la première fois que je tente des horizons nouveaux. Si vous suivez ce qui se passe dans les tags, vous verrez que j'ai parlé d'Arslaan et Kasamh Se (Inde), Diplomatic Immunity (Nouvelle-Zélande), Tumble (Australie), un paquet de séries japonaises et coréennes, et quelques occasionnelles séries canadiennes, britanniques et françaises, et franchement je me trouve en progrès depuis l'époque où je ne jurais que par la fiction américaine. Mais ce n'est pas assez. Ce ne sera jamais plus assez.

Évidemment, il y a le problème de la langue. J'ai beau avoir un certain goût pour les langues, je ne peux actuellement suivre qu'une série (doublée ou sous-titrée) en Français ou en Anglais. Mon Allemand n'est plus ce qu'il a été, mon Russe est rouillé, mon Japonais est balbutiant, et je n'ai jamais pris les cours de Suédois qui m'ont toujours fait envie.
Mais j'ai bon espoir : si les séries coréennes sortent avec des sous-titres anglais en DVD, il n'est pas exclu de trouver d'autres pays pour en faire autant. Il faut juste que je cherche mieux.

C'est ça : ça ne peut être qu'une question de persistance.

Mais en toute franchise, un coup de main de la part des diffuseurs et des distributeurs ne serait pas de refus.

23 juin 2010

[DL] The Office

Oui, encore un générique, c'est parce que je continue à la fois mon exploration du monde des sitcoms et ma grève du post intéressant (je sais que ce n'est pas votre faute, mais je fulmine encore un peu, tonnerre de Brest !). Hier, revisionnage du pilote de The Office. On pourra pas dire que je n'y mets pas de la bonne volonté, quand même, hein...
...Par contre on peut pas dire non plus que ma persévérance porte ses fruits. Je me suis ennuyée. Steve Carrell est gros et ennuyeux. Les autres n'ont même pas de nom à mes yeux. Dés les premières images les personnages sont cernés facilement, on n'a aucune envie de les voir répéter leurs mimiques indéfiniment. Rien n'est drôle.

TheOffice
Note : lien valable 30 jours minimum. Je reuploaderai si le lien est mort, mais seulement si vous postez un commentaire pour me prévenir !

D'accord, The Office n'est pas un sitcom, mais chaque fois que je tente de me faire conseiller une comédie marquante des années 2000, on me la cite, alors bon, je me suis dit que peut-être, ou bien, vous savez, si seulement... Bah non.
The Office est encore et toujours synonyme de pénibilité, de lourdeur, de répétitivité à mes yeux. Je sais bien que pour beaucoup je blasphème, mais je me suis infligé ce pilote deux fois à plusieurs années d'écart, je crois qu'on peut dire que l'affaire est pliée. Désolée, ce ne sera pas ma comédie des années 2000.

En revanche, le générique se tient. Eh, c'est déjà ça.

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture (à ce stade c'est inquiétant) : la fiche The Office de SeriesLive.

22 juin 2010

[DL] Will & Grace

J'avais oublié à quel point j'ai adoré Will & Grace. Encore une histoire d'amour qui aura été avortée par TFHein (pour une cha$ine conservatrice, je trouve que ça leur arrive un peu souvent...). Mais devant la première saison, que l'air de rien je suis en train de finir alors qu'au départ, j'ai lancé le pilote mercredi dernier juste pour le plaisir du revisionnage, les souvenirs refont surface et c'est un vrai plaisir. Alors, pour fêter ces retrouvailles, voici la toute dernière version du générique.

WillandGrace
Note : lien valable 30 jours minimum. Je reuploaderai si le lien est mort, mais seulement si vous postez un commentaire pour me prévenir !

Un générique pétillant et qui, dans cette version, propose des extraits loufoques et fugaces. Les génériques de la série ont souvent été décevants, en cela qu'ils ont figuré parmi les plus notables écrans de transition de moins de 10 secondes. C'était avant même que ce ne soit la mode. Et il y en a eu plusieurs comme ça, assez décevants, en général avec juste le logo, un fond noir, et le cast qui prend la pose d'un air malin... Je n'étais pas convaincue. Mais en cagoulant l'intégrale, j'ai découvert ce générique sur l'épisode final, et je dois dire qu'il me plait !

Un post plus complet viendra sur la série (probablement quand j'aurai fini au moins la première saison), en attendant, je vous rappelle qu'il y a eu un post La preuve par trois sur le pilote. Juste une suggestion.

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche Will & Grace de SeriesLive.

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