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ladytelephagy

21 juin 2012

[DL] Buzz Aldrin

Le générique de Buzz Aldrin, hvor ble du av i alt mylderet ? est, un peu à la façon de celui de Homeland, avant tout une façon de prolonger le récit, plutôt qu'un étendard permettant d'identifier clairement son style. Du coup, quand on connait le charme de la série, son rythme, son esthétisme, impossible de regarder le générique comme un rappel de cet univers : ce n'est pas son rôle.

BuzzAldrin
Note : lien valable 30 jours minimum. Je reuploaderai si le lien est mort, mais seulement si vous postez un commentaire pour me prévenir !

Ici le but du jeu est donc de raconter la naissance du personnage principal, à laquelle il est très brièvement fait allusion dans la série ; c'est aussi ce qui permet par la même occasion indirectement rappeler le lien fort entre Mattias et son héros Buzz Aldrin.
Cela n'étonnera du coup personne que l'image du générique ait une apparence si vieillotte, étant donné la date de naissance de Mattias. Dans une série dont le plus ancien flashback se déroule dans les années 90, le choix d'un tel générique peut surprendre, mais il est certain qu'il dépasse largement la mission initiale du genre (musique et noms des professionnels impliqués), pour aller offrir une clé de compréhension complémentaire au spectateur.

Du coup, lorsque Buzz Aldrin me manque, j'avoue éprouver une certaine réticence à regarder le générique pour le plaisir de la nostalgie émue, tout simplement parce que je n'y retrouve pas exactement ce que j'ai ressenti devant la série. C'est un peu triste parce que je pense que j'aimerais pouvoir retrouver l'ambiance des épisodes, mais si on se sort de ce simple aspect émotionnel, c'est finalement une excellente chose.
Le générique de Buzz Aldrin, avec son thème étrange et ses images totalement hors contexte, rappelle aussi que tous les génériques ne sont pas conçus pour fonctionner de la même façon et qu'il est encore possible d'innover. C'est une expérience intéressante qui mérite d'être vue, et qui, au passage, peut vous inciter à donner sa chance à la série même si le générique, en définitive, ne vous donne aucune idée de ce à quoi vous devez vous attendre si vous voulez vous y mettre.

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21 juin 2012

[DL] Bunheads

D'après mes standards, tout ce qui dure plus de 10mn et comporte des plans plus variés que le simple titre de la série, peut être considéré comme un générique. Mais le terme "opening credits" n'est peut-être pas applicable au générique de Bunheads, qui ne propose le nom d'aucun de ses acteurs, scénaristes ou producteurs pendant cette petite video.

Il y avait pourtant assez de temps pour le faire, puisque Bunheads nous gratifie d'un petit thème musical et d'un mini-clip de 23 secondes, ce qui par ces temps de vaches maigres en matières de génériques pourrait presque passer pour un record absolu (d'ailleurs celui de Pretty Little Liars, sur la même chaîne, dure 3 secondes de moins). Que cette brièveté ne vous abuse pas : on est loin des panneaux tous simples, ou même de l'enchaînement de photos (style diaporama à la Suburgatory) de beaucoup de séries. Bonus supplémentaire, les images ne sont pas tirées de la série, ce qui témoigne d'un véritable effort pour nous offrir un petit quelque chose qui vaille la peine d'être évoqué dans cette rubrique.

Bunheads
Note : lien valable 30 jours minimum. Je reuploaderai si le lien est mort, mais seulement si vous postez un commentaire pour me prévenir !

Mes craintes pour ce générique ont presque toutes été devancées : Bunheads dévoile ici un générique plein de charme, d'élégance et de légèreté, qui retranscrit finalement assez bien son esprit. Qui plus est, j'apprécie le choix d'une musique aussi emblématique de l'univers du ballet, tout en lui apportant une tonalité plus moderne, plus vive, plus neuve. Le résultat, bien différent de ce qu'on pouvait imaginer en gardant Gilmore Girls à l'esprit (mais à un moment, il faut bien couper le cordon), ne manque pas de charme, je crois qu'on en conviendra tous.
On peut par contre trouver une source d'étonnement dans le fait que Kelly Bishop en soit totalement absente alors qu'il parait certain que sa présence dans la série n'est pas secondaire.

J'en profite pour passer un appel : passé le pilote, je n'ai jamais pris la peine de cagouler les épisodes suivants de la plupart des séries récentes made in ABC Family (genre Jane by Design, Switched at Birth et autres The Lying Game), ont-elles un générique ?

21 juin 2012

[DL] Hounds

Les courses de lévriers, vous pensiez que c'était ringard !

...Eh bien vous aviez entièrement raison et c'est ce que s'efforce de démontrer le générique de la dramédie Hounds, qui ne s'est jamais cachée de se dérouler dans un univers peu glamour.

Pourtant, rien dans le générique de Hounds n'est rebutant : il s'agit avant tout d'une remise dans le contexte, et ce contexte est présenté de telle façon qu'on ne peut vraiment lui être hostile. Le hobby des personnages (ce n'est pas vraiment le coeur de la série, après tout) est une activité populaire au sens presque péjoratif du terme, mais envers lequel le générique tente de vous faire ressentir un peu d'attachement. L'exercice est périlleux, mais permet de donner le ton pour les épisodes.

Plus je regarde la série, plus je trouve que ce court générique lui fait honneur, rendant finalement bien l'esprit de cette dramédie où l'on parle avant tout de famille, et pas seulement de bizarreries un peu péquenaudes. Toujours avec tendresse, jamais avec moquerie.

Hounds
Note : lien valable 30 jours minimum. Je reuploaderai si le lien est mort, mais seulement si vous postez un commentaire pour me prévenir !

Tout est là pour nous rappeler l'aspect décalé et obsolète des courses de chiens, dans ce générique à la chanson datée (l'original date des années 60) et aux images ralenties. Même le panneau final, montrant le titre de la série, est un peu décrépi, comme le montre la capture ci-dessus.

Ah c'est sûr ! C'est autre chose que le générique de Luck, rendant certes le résultat moins raffiné, mais peut-être moins affectueux, aussi...

20 juin 2012

[GAME] Turn the music on

Il ne vous aura pas échappé que la fête de la Musique, comme chaque année, commence... eh bien, dans une minute, littéralement. Pour me mettre au diapason, j'ai donc décidé de ressortir de mes cartons un nouveau jeu des génériques, un jeu que je ne vous ai pas proposé encore en 2012, alors qu'il s'agit probablement de l'une des plus anciennes traditions de ce blog.
N'ayez crainte, cependant : notre partie de chasse islandaise est et reste disponible, au cas où, plutôt que des génériques, vous préfériez vous mettre en quête d'un pilote de série scandinave (il en faut pour tous les goûts).

Musique

Comme du coup, ça fait un petit bout de temps qu'on n'a pas joué à un jeu des génériques, laissez-moi procéder à un rappel bienvenu des règles du jeu, histoire de mettre tout le monde sur un pied d'égalité.

Dans ce post, je vais vous faire deviner 10 séries ; si vous trouvez le titre de l'une (ou plus) de ces séries, et que vous le suggérez en commentaires (sans oublier de préciser le numéro de la devinette), j'uploade le générique qui correspond.
Cependant, il est bon de noter que le générique des séries que je vous propose de reconnaitre n'a jamais été uploadé par le passé sur ce blog ; du coup, avant de répondre, une recherche intensive parmi les génériques déjà proposés dans ces colonnes peut vous permettre d'éliminer certaines possibilités (accessoirement, pour ceux dont le lien est mort, vous pouvez en profiter pour réclamer leur remise en ligne). Les séries concernées peuvent être d'absolument toutes les nationalités ; je ne préciserai donc pas le pays d'origine des séries concernées, mais me connaissant, attendez-vous à ce qu'elles ne viennent pas tous des USA...
En outre, vous pouvez proposer absolument autant de réponses que vous le voulez, et même vous aider entre vous, puisque c'est un jeu où les visiteurs du blog ne jouent pas les uns contre les autres, mais essayent au contraire de déverrouiller le plus de génériques possible.

Puisque je n'avais pas envie de nous imposer un thème trop particulier, mais que je voulais quand même réduire la fenêtre des possibilités pour ne pas vous rendre la tâche trop ardue, j'ai décidé que le point commun à toutes les séries du jeu des génériques ici présent serait qu'elles ont toutes été évoquées sur ce blog en mai ou en juin 2012. Pour vérifier ce genre de choses, vous pouvez donc soit lire l'équivalent de près de 2 mois de posts... soit utiliser les tags si vous avez une série spécifique en tête et que vous voulez vérifier si elle est éligible. Attention : cela ne veut pas dire que ce sont des séries auxquelles j'ai consacré tout une review ; parfois, elles ont pu être simplement citées en passant.
Mais en tous cas ça signifie qu'elles apparaissent impérativement dans les tags d'au moins un post publié au cours de ces deux derniers mois. Comme ça, même si la réponse ne vous apparait pas de façon évidente, un peu de recherche peut vous permettre d'avancer tout de même dans le jeu, j'ai pitié de vous !

Nous cherchons donc...
1 - Une série dont le héros est un peu dans la lune > Buzz Aldrin
2 - Une série qui a du chien > Hounds
3 - Une série où tout le monde s'entasse dans une maison > The Clinic
4 - Une série qui ne fait rien pour arranger la réputation des avocats > Réttur
5 - Une série dans laquelle la plage est une affaire très sérieuse > Preamar
6 - Une série où un anneau a énormément d'importance, mais ce n'est pas inspiré par Tolkien > Obroutchalnoie Kolcho
7 - Une série qui doit son nom à une coiffure > Bunheads
8 - Une série sur lesquels les fansubbers bulgares se sont rués > Muhtesem Yüzyil
9 - Une série qui se déroule dans un pays en guerre > Kaboul Kitchen
10 - Une série adolescente fantastique logée dans un internat > Het Huis Anubis

Attention, la réponse la plus évidente n'est pas toujours la bonne !
BONUS ! Si vous mettez moins de 24h à trouver ces 10 séries, j'ajoute un 11e générique juste pour vous faire plaisir, en guise de récompense ! A vous de voir si vous arrivez à découvrir les 10 réponses nécessaires pour le débloquer... > Coacherna

Prêts ? Feu... partez !!!

EDIT : bravo à tous, challenge remporté pour cette fois, mais je reviendrai avec 10 autres génériques bientôt pour vous remettre au défi !

19 juin 2012

Minuit dans le désert du Bien et du Mal

Pour des raisons qui vous apparaitront très vite lors du prochain SeriesLive Show, je me suis offert voilà quelques jour un gigantesque marathon Carnivàle. Enfin, "gigantesque"... évidemment, la série ne comporte que deux saisons, mais vu que je me les suis envoyées en moins de 4 jours, je me permets d'employer cet adjectif.
Au moment de commencer ce marathon, je me suis calée dans mon sofa, un bon verre de jus d'orange pulpé à la main, salivant par avance de ce qui m'attendait. Je me suis lancée dans ces deux saisons avec le sentiment que j'allais m'éclater devant plusieurs heures de très, très bonne télévision. Mais j'achève ce même marathon avec infiniment plus de réserves que je ne l'avais commencé, tout simplement parce que j'ai réalisé en cours de route que j'avais un peu idéalisé la série, entre autres avec les années et l'absence de revisionnages.

C'est d'autant plus perturbant pour moi que j'ai déjà eu l'occasion de vous recommander cette série en deux occasions au cours de la première saison du SeriesLive Show, et que je m'aperçois que je ne l'avais pas forcément fait de façon objective (si tant est que l'objectivité ait quoi que ce soit à voir avec le SeriesLive Show). Mais ça m'a vraiment mise mal à l'aise, rétroactivement.

En tous cas je vais tâcher de faire de mon mieux pour vous parler de la série avec le moins possible de spoilers. Voilà qui n'est pas une mince affaire, aussi sachez en vous lançant dans la lecture de ce bilan des deux saisons, que vous pourriez vous retrouver face à une information non-sollicitée, et qui m'aurait échappé. Je n'aime pas faire ça, et m'efforce en général de l'éviter... mais dans le cas d'un mystery show comme celui-ci, il faut avouer qu'il n'y a parfois pas le choix si on veut pouvoir parler de quelque chose !

Carnivale-Promo

Le premier épisode de Carnivàle fait pourtant partie de mes absolus favoris. Avec une petite trentaine ou quarantaine d'autres, guère plus. Ce qui vu le nombre de pilotes que je regarde chaque année, a plus de signification qu'il n'y parait. Et justement il m'arrive de revoir le pilote de Carnivàle une fois de temps en temps, et je crois qu'une partie de ma bonne disposition vis-à-vis de la série lui est due (mais une partie seulement, le générique et surtout la saison 2 ayant leur part de responsabilité).

Située dans un Sud moite et poussiéreux (c'est comme ça que j'aime mon Sud, je ne vous le cache pas), la série s'ouvre sur la révélation que depuis la nuit des temps, deux êtres naissent sur Terre, l'un représentant les ténèbres et l'autre la lumière. Nous allons alors immédiatement fait connaissance avec deux hommes : Ben Hawkins, un orphelin recueilli par un cirque ambulant dans ce premier épisode, et Justin Crowe, un pasteur méthodiste résidant en Californie. On comprend immédiatement que ces deux hommes sont séparés par absolument tout (leur milieu social, leur âge, leur entourage... et plusieurs milliers de kilomètres), mais on ignore qui est qui, au sens qu'il est impossible de distinguer qui représente les ténèbres, et qui représente la lumière.
Ce qui est certain, c'est que tous les deux sont affligés de pouvoirs qui les dépassent : Ben peut soigner les blessés et ressusciter les morts, et le frère Justin a la révélation qu'il est doté d'un pouvoir de vision juste un peu trop concret. Pour Ben, ce don est un fardeau : sa mère l'a traité comme s'il était le Diable lui-même et lui a d'ailleurs interdit de la toucher alors qu'elle était mourante ; l'âme en peine, il va l'enterrer au début de ce pilote. Justin est quant à lui immédiatement certain que ces visions lui sont envoyées par nul autre que Dieu, lequel attend de lui qu'il accomplisse de grandes choses hors de sa petite paroisse tranquille, et notamment avec les centaines de réfugiés qui s'entassent dans des camps de fortune le long des routes.

Outre l'exploration du background de chacun de ces deux opposés, le pilote va également faire une grande place à l'exposition des différents personnages constituant le cirque, les "carnies". Soyons sincères, rien que de par le nom de la série, on savait bien lequel de ces deux points de vue aurait le plus de temps d'antenne, et ça ne rate pas. Ainsi nous faisons la découverte de Samson, le nain qui gère le cirque sous les ordres d'un Management qui se tient caché ; Jonesy, le contremaître éclopé au grand coeur ; Lodz, un aveugle doté lui aussi de quelques pouvoirs surnaturels (mais moindres que ceux de Ben et Justin) ; Appolonia, une femme plongée dans une sorte de stase mais capable de voir l'avenir ; Sofie, sa fille unique, qui lit les cartes et est la seule à pouvoir communiquer avec sa mère ; la famille Dreyfuss, qui gère le spectacle de danse exotique ; et quelques autres. De son côté, le frère Justin a une soeur sèche comme une trique avec laquelle il vit, et pour laquelle il éprouve en dépit du bon sens une tentation qu'il soigne à coups d'autoflagellation (et ce n'est pas une image)

Voilà donc pour le décor, et l'épisode inaugural s'ingénie à le poser avec beaucoup d'intelligence, mais aussi un grand sens du rythme. En effet, les silences sont nombreux, souvent pesants ; la saleté et la poussière, la misère, la mort, la faim, sont partout dans cette Amérique de la Grande Dépression, et Carnivàle fait d'entrée de jeu un travail formidable pour nous embarquer dans cet univers qui semble plongé dans la consternation. C'est comme si l'Amérique entière avait basculé dans le chaos et en était ressortie muette de terreur et de découragement.
Pour quelqu'un qui ne goûte que rarement les charmes d'une reconstitution historique, et c'est le cas de votre serviteur, le travail fait ici est formidable parce qu'il dépasse le simple soucis de faire "typique" (vêtements, voitures, et même vocabulaire d'époque, devraient aller sans dire, après tout, sans qu'on ait l'impression de tomber dans la surenchère), pour rendre vraiment le sentiment d'une ère de désolation.
Carnivàle prend le pouls de l'Amérique, ou en tous cas est capable de faire illusion. Mais après tout, l'illusion, c'est son truc, à la série.

Car où que l'oeil se porte, il est toujours un peu question de magie : celle exercée par le frère Justin Crowe, d'inspiration chrétienne (du moins en est-il convaincu), qui fait échos aux miracles et aux différentes façons qu'a Dieu de se manifester auprès de quelques élus ; et celle qui se pratique dans tant de roulottes de la caravane de l'étrange, où on tire les cartes, on interprète les signes, on communique par la pensée, et on parle à un Management mystérieux, entre autres petites choses totalement banales et acceptées par tous. Dans le monde de Carnivàle, la réalité a tellement perdu les pédales qu'il ne reste que le supernaturel comme repère. C'est la seule chose que personne ne remettra jamais en cause de toute la série, qui est l'héritière, de bien des façons, de X-Files. Deux mots sur cette parenté un peu plus tard.

Un excellent pilote, donc.
Les problèmes commencent seulement ensuite. Car les ingrédients posés d'entrée de jeu par Carnivàle sont loin d'être les pistes que la série s'offre ensuite d'explorer, en tous cas pas avant avoir pris de longs chemins de traverse. C'est là que le bât blesse.

Ainsi, après avoir un temps joué avec ses deux protagonistes centraux, Ben et Justin, et nous avoir fait croire que nous montions vers une confrontation, la première saison abandonne totalement cette idée en cours de route. Après s'être croisés en rêve (ce qui évidemment, dans un monde où tout est ésotérique, n'est tout de même pas anodin), les chemins de ces deux héros vont totalement se séparer ; c'est d'autant plus énervant qu'il est plus ou moins suggéré qu'ils ont un lien avec deux hommes qui se seraient croisés pendant la Première Guerre Mondiale (qui étaient peut-être les deux envoyés des ténèbres et de la lumière précédents, allez savoir), avant de totalement laisser tomber cet axe également. Tout ce à quoi cela va servir, c'est de pousser Ben Hawkins à s'interroger sur l'identité de l'un de ces deux hommes, Henry Scudder, qui apparemment n'est pas un inconnu pour le personnel du cirque. Mais le mystère, s'il semble résolu très vite pour le spectateur, met des plombes à être explicité dans la série, et plus encore, à ouvrir sur quelque chose de concret. Et alors que Ben s'interroge sur le mystérieux Scudder, traînant encore plus la patte que Jonesy, pendant ce temps, c'est l'évolution de Justin Crowe qui avance à vitesse grand V.
C'est assez perturbant puisque Ben s'était imposé dans les premiers épisodes comme le "héros" de l'histoire (de par sa découverte de la caravane, son point de vue naïf et perdu, son air de chiot fragile, etc... les outils d'ordinaires employés pour introduire un personnage central auquel les spectateurs se lient dans un pilote), c'est finalement Justin qui va bénéficier des développements les plus nombreux, les plus captivants, et à travers lui, sa soeur également. Il y a vraisemblablement quelque chose qui va de travers quand votre héros ne sert plus qu'à errer entre les tentes en ayant l'air de ne pas savoir que faire de sa personne, tandis que le personnage a priori montré comme le plus rebutant se révèle être incroyablement captivant et, finalement, plus aimable. On s'attendrait intellectuellement à ce que la plus grande ambiguïté soit entretenue sur le rôle de chacun dans l'équilibre cosmique en présence, mais affectivement, on n'a en réalité pas tellement le choix.

Pire encore, la première saison se fait forte d'ajouter de nombreuses intrigues au sein du carnaval... dont on a, n'ayons pas peur des mots, rien à battre. Ainsi, les amours de la jeune Sofie nous sont totalement indifférents, d'autant que vu les tous premiers épisodes, on aurait juré qu'elle aurait plus d'interactions avec Ben ; on va pourtant les souffrir très longtemps et, à cause d'elles, on va devoir se coletiner toutes les pièces rapportées, à savoir Jonesy, mais aussi toute la famille Dreyfuss. C'est insupportable d'inintérêt. Si encore il s'agissait d'explorer la place du sexe dans une société pourtant ultra-réprimée, ou l'éveil de Sofie à la sexualité... pourquoi pas. Mais il y a des moments où on a franchement l'impression que ça vire au soap, point barre. Et on était pourtant certains d'être venus là pour autre chose.

Quelque chose comme le subtext religieux et ésotérique, par exemple. Le point fort de Carnivàle, c'est évidemment la mobilité de sa caravane de l'étrange, arpentant le Sud des États-Unis sur commandement du mystérieux Management : que veut-il ? Pourquoi veut-il conduire Ben en particulier sur ce chemin ? Qu'attend-il du jeune homme ? Autant de questions dont on croit dur comme fer pendant un long moment qu'elles seront, au moins en partie, abordées. Or Carnivàle doit énormément à X-Files, parce que non seulement elle insiste pour montrer des phénomènes étranges (avec notamment une façon de les montrer qui rappelle vraiment beaucoup l'esthétique de la série de Chris Carter), mais parce qu'elle se fait aussi une règle de poser sans cesse plus de questions auxquelles elle n'a nulle intention de répondre, ou en tous cas pas dans un avenir immédiat ce qui est au moins aussi grave.
Et ainsi, les sous-entendus, les rêves, les paraboles, les références bibliques, les signes étranges et inquiétants vont se succéder, sans jamais conduire à faire vraiment avancer le Schmilblick.

Mon passage préféré de la première saison, qui se déroule à Babylon, est l'exemple à la fois des meilleurs et des pires penchants de la saison. Babylon est une ville crainte par tous les carnies, qui n'y établissent jamais leur campement, et encore moins leurs attractions. Mais cette fois-là, Babylon est la prochaine étape : ainsi en a décidé le Management.
Effectivement, Babylon s'avère être glaçante : la caravane s'y arrête pour découvrir qu'il n'y a absolument personne en ville, si ce n'est le tenancier du bar local. A part ça, pas un chat. Et pourtant, le lendemain de leur arrivée, le carnaval grouille de badauds étranges, un peu trop raides, un peu trop calmes. De véritables zombies, osons le dire (et je n'emploie plus ce mot à la légère !). Mais derrière cette mésaventure digne d'un film d'horreur se cache une analogie biblique qui hélas scellera le sort de l'une des danseuses exotiques de la revue du carnaval. La conclusion de cette sombre affaire nous donne une histoire très intéressante s'étalant sur plusieurs épisodes, avec une véritable tragédie que permet à la communauté de resserrer ses liens, mais aussi une vision d'horreur sincère lorsque Samson découvre ce qu'il est advenu de la défunte danseuse. Cet arc vaut vraiment la peine d'être vu, c'est très impressionnant.
Alors qu'est-ce qui cloche dans cette excellente intrigue ? Eh bien, elle n'accomplit rien par la suite. Quels enseignements ont été tirés ? Aucun. Quel apport à l'intrigue de la lutte entre le Bien et le Mal ? Pas le moindre.

En gros, on a l'impression que la série a l'intention de nous trimbaler.
Alors le voyage est agréable, c'est pas la question : excellente écriture, les personnages sont ultra-solides, ça il n'y a pas de problème. Simplement on nous balade. Et au final c'est très désagréable, parce qu'on voit bien que le potentiel est là. Mais il ne se réalise pas.

Avec des arcs plus ou moins longs (Carnivàle, en dépit de son pitch basé sur le concept itinérant, est complètement feuilletonnante, un épisode reprenant généralement quelques minutes ou heures après là où le précédent nous avait laissés), la première saison parvient à instaurer une ambiance fantastique, dans tous les sens du terme, mais elle ne s'en sert pas pour nous raconter quelque chose. On dirait qu'il n'y a pas de vue à long terme, ou, plus probable mais aussi plus condamnable : à trop long terme. Comme si toute la première saison n'était qu'une longue exposition (mais quand même déséquilibrée entre les deux héros). C'est à se taper la tête sur les murs.

La première saison s'achève, comme on avait finit par s'en douter, par une petite remise en question de qui-qui-est-le-gentil-et-qui-qui-est-le-méchant, qui use un petit peu parce qu'on avait bien compris que rien n'était jamais tout l'un ou tout l'autre dans la série, et que notamment le petit Ben ne pouvait pas être indéfiniment irréprochable (...il n'y a que ceux qui ne font rien, qui ne font rien de mal, je suppose). Cependant l'effet est moindre parce qu'on avait quand même vaguement conscience que les rôles étaient définis, et on se laisse gentillement berner pour le plaisir de la chose, mais sans être totalement dupe quant à la place ultime de chacun.
Même si on se laisse volontiers émouvoir par les revirements du frère Justin et de sa soeur, voire même les tourments affrontés par Ben, cela se fait sans grande surprise. Qui plus est, les images ultimes de ce season finale sont avant tout là pour nous donner envie de revenir, mais sans nous donner une bonne raison, plaçant artificiellement plusieurs personnages entre la vie et la mort. C'est presque insultant en fait.

Carnivale-Justin

L'autre raison qui faisait que je chantais si facilement les louanges de Carnivàle, c'est sa saison 2, sans l'ombre d'un doute. Et là encore ça s'explique facilement (nos souvenirs d'une série obéissant souvent à la règle du "c'est le dernier qui a parlé qui a raison").

Ladite saison commence sur d'excellentes résolutions : arrêter de nous faire mariner, et donner plusieurs orientations définitives, ainsi que répondre à un grand nombre de questions, afin de céder la place à une narration moins poussive. Les enjeux sont donc clairs au bout de un à deux épisodes maximum : on sait qui représente quoi, qui veut quoi, qui est prêt à faire quoi.
En réparant clairement les erreurs commises dans la saison 1, et qui avaient pris corps plus spécifiquement dans le final, cette nouvelle salve d'épisodes lance ainsi ce que j'aurais envie d'appeler le coeur de l'intrigue de la série. Enfin ! Le jeu du chat et de la souris touche à sa fin : cette fois, on sent rapidement que Ben et Justin sont voués à se rencontrer, et que rien ne saurait nous faire dévier de ce but. Et parce que c'est très clair, il n'y a donc plus aucune raison de laisser ce pauvre Ben dans cet état d'indécision et de rejet permanent ; la saison 2 est vraiment la saison pendant laquelle Ben, même quand il est encore un peu perdu, prend de l'épaisseur. Et quand il ne l'est pas, il se révèle être un personnage surprenant, et aussi intéressant que sa contrepartie. D'accord, Justin a pris de l'avance et il restera très certainement le personnage le plus complexe aux yeux des spectateurs, mais Ben s'en sort infiniment mieux pendant cette seconde saison. Qu'il s'agisse de rencontrer des personnages qui vont le ralentir (ainsi l'épisode du masque, qui pourrait presque être un stand-alone) ou au contraire de connaître d'incroyables révélations sur son identité (notamment lorsqu'il fait la connaissance de sa "famille"), Ben montre qu'il en a dans le ventre et qu'il a finalement pris son Destin en main. Je confesse que ça m'a arraché quelques soupirs de soulagement.

La progression géographique de la caravane se fait à l'avenant. Le traitement du Management rend les choses d'autant plus claires : l'objectif, c'est clairement Justin Crowe et la communauté qu'il a établie en Californie.
Cette précipitation, si elle n'est pas immédiatement perçue concrètement par les employés du carnaval, va néanmoins semer le trouble dans les rangs. Clairement, la révolte gronde, et pas seulement parce que Lila la femme à barbe se montre incapable d'avaler la vérité qu'on lui a sortie lorsqu'elle s'est interrogée sur la disparition de Lodz. Les secousses sont ressenties jusque dans la famille Dreyfuss, où les problèmes d'argent ne font qu'exacerber les difficultés de management en général, et celles du Management en particulier. C'est du coup l'occasion pour Samson de se montrer sous un jour sans cesse plus humain, un portrait de lui qui avait été brossé rapidement dans la première saison mais qui va être poussé toujours plus loin alors qu'il veille, plus que jamais, sur les siens, inquiet de leur sort bien plus que du sien propre, devenant au passage l'un des personnages les plus appréciables de la troupe du cirque.
Dans cette ambiance troublée et désorientée, les amours de Jonesy continuent de nous occuper pendant une bonne partie de la saison, pourvoyant comme d'habitude, avec les questions financières des Dreyfuss, des intrigues soapesques à peine plus captivantes que pendant la première saison. Mais comme cette fois il se passe des choses concrètes entre Ben et Justin, on le prend moins mal.

Le personnage de Sofie prend une route infiniment plus intéressante que dans la première saison. Brisée par les évènements qui se sont déroulés à l'issue de celle-ci, elle tente de se reconstruire en mettant derrière elle tout ce qui a trait à la divination, et en travaillant de ses mains. Mais ce n'est pas assez pour distancer le passé, et elle finit par abandonner le carnaval pour se trouver une autre vie. Dans l'intervalle, son rapprochement avec Ben est probablement la chose qu'on s'attendait à voir se produire dans la première saison ; mais le temps ayant passé, difficile de dire si c'est une bonne chose, ou juste un évènement qui était voué à se produire (au moins pour contenter les spectateurs).
Qui plus est, l'évolution de Sofie va réellement apporter, enfin, une nouvelle dimension à la série, sur un plan mythologique cette fois, et c'est la première fois qu'un carnie semble capable d'interférer dans l'équilibre des forces. Il est cependant dommage de voir cet axe être l'objet de tant d'attentions à ce moment un peu tardif, quand cette simple idée était, au mieux, évoquée de façon très allusive au début de la série.

En-dehors de ces considérations terre-à-terre sur les évolutions des histoires de chacun, force est de constater que Carnivàle possède parfaitement ses outils, et qu'elle a bien plus à offrir qu'une intrigue supernaturelle à tiroirs. C'est très certainement dans cette seconde saison que ces qualités sont les plus palpables.

Comme le montre sa mythologie et notamment la mission révélée à Ben par le Management, Carnivàle a un grand sens de l'Histoire.
Sa façon de dépeindre une période sombre pour les États-Unis (beaucoup moins représentée à la télévision que bien d'autres) n'en est que la partie émergée de l'iceberg, mais déjà rien que là, avec quel brio ! La première saison y met certainement plus les formes, pour faciliter l'immersion, mais l'ensemble des 24 épisodes permet de se rendre compte, à divers degrés, de la vie qu'il était possible de mener alors. Et le constat est déprimant : pauvreté, famine, crasse ; la vie n'a plus de prix, alors tout est permis ; partout, des actes de désespoir et/ou les faibles qui s'en prennent aux encore plus faibles (les enfants, donc) ; la médecine est hors de portée car hors de prix (le cas particulier de la psychiatrie, exploré rapidement, ne peut que vous arracher des hurlements de damné), le gouvernement est aux abonnés absents, les rares politiques sont corrompus. Pas étonnant que seule la religion semble réussir à s'imposer dans pareil panorama.
Carnivàle fait partie de ces rares séries à imbriquer un moment de l'Histoire dans une continuité : la première saison fait de nombreuses allusions à la Première Guerre Mondiale ; la seconde saison se tourne ponctuellement vers l'avenir. L'impression de cause à effet est rarement aussi bien rendue.

En filigrane, Carnivàle prend aussi le temps de parler de l'ancêtre de son propre média. Essayez de compter le nombre de fois où l'on voit un tourne-disque ou une radio dans la série, c'est édifiant.
La musique est omniprésente, mais les épisodes emploient à part égale un soundtrack original et des titres authentiquement connus à l'époque ; et quand ils ne tournent pas sous la forme de vinyle dans les tentes, les caravanes et les maisons, ce sont les personnages qui fredonnent ou chantent ces tubes. Rien que Love Me or Leave Me laisse une impression durable sur le spectateur à chacune de ses apparitions pendant une scène. Outre la récurrence de cet outil pour "faire vrai", qui serait à rapprocher des pratiques de la plupart des séries ayant des prétentions historiques, cette universalité de la musique, mêlée au caractère hollywoodien du carnaval lui-même, semble aussi être une sorte de réflexion sur la consommation mainstream de l'art qui, indirectement, permet à Carnivàle d'exister.
Pour ajouter encore à cette image, le pouvoir des médias est quant à lui fustigé plus qu'à son tour, notamment via le journaliste Tommy Dolan, mais il est certain qu'alors que le pays n'est encore couvert que très difficilement de façon nationale par la radio, tout moyen de communiquer aux masses est à étudier avec le plus vif intérêt. Sauf que dans Carnivàle, l'intérêt équivaut à la méfiance.
Difficile de ne pas associer à ces thèmes, secondaires mais omniprésents, les convictions de Daniel Knauf, qui a eu plusieurs fois l'occasion d'exprimer vivement son désamour pour certains traits de l'usine de l'entertainment hollywoodien.

D'ailleurs, le rapport que la série entretient avec la sexualité est également captivant, dans une Amérique où tout est à la fois permis, parce que plus personne ne veille aux bonnes moeurs et que la misère ouvre les portes à bien des choses, et où tout est réprouvé, parce que l'ancrage chrétien est encore dans la plupart des esprits.
L'exemple le plus simpliste serait probablement celui du "coochie show", le spectacle de striptease de la famille Dreyfuss ; les femmes de la famille, notamment, semblent tenter de définir en permanence la limite de leur intimité, tout en ayant pleinement conscience que cette limite définit aussi celles de leurs finances. Tout en tenant en haute estime leur art (elles passent énormément de temps à travailler leurs chorégraphies, inventant de savants numéros alors qu'il n'est pas vraiment besoin de faire preuve de nouveauté quand on fait plusieurs centaines de kilomètres entre deux représentations), elles sont pleinement conscientes de la nature de leur travail, de leur valeur et de ce que cela implique pour leur vie personnelle. Même rodée à toutes les situations, Rita Sue elle-même fait par exemple preuve de sensibilité à plusieurs reprises dans ce domaine.
Mais bien plus encore, aucune fornication n'est innocente dans Carnivàle ; l'innocence ayant été balayée par une bourrasque de sable bien avant le début de la série. Qu'il s'agisse de la tentation du frère Justin Crowe, dont les manifestations, pas forcément toujours concrètes pour le spectateur, n'en sont pas moins terrifiantes ; de la terrible culpabilité qui suit immédiatement la défloration de Sofie ou de Ben ; des penchants sordides de certains personnages tertiaires comme Templeton dans la saison 1 ; ou la récurrence du thème de la prostitution ; le sexe a toujours un côté pervers. Et évidemment, la symbolique de Babylon n'aura échappé à personne...

Tous ces axes et quelques autres font de Carnivàle une série très riche, allant bien au-delà de la mission initiale qu'elle s'était fixée à travers son combat glacial du Bien contre le Mal.

Carnivale-Ben

Bon alors, non, j'exagère : ce marathon Carnivàle a tout de même été constitué de plusieurs heures de très, très bonne télévision.
Il est clair que Carnivàle a de nombreuses qualités. Mais c'est la première fois, et je dis bien, l'absolue première fois, que confrontée à un marathon pour le SeriesLive Show (et en deux ans j'en ai fait quelques uns), je m'asseois devant ma télé en me répétant "allez, un épisode de plus et après je m'offre le dernier Suits", ou que je hurle littéralement d'impatience quand ce que je croyais être la fin de l'épisode s'avère être la fin de son acte 2. J'avais réellement envie parfois qu'on m'achève. Ou qu'on me permette de télécharger les épisodes dans mon cerveau, pour les comprendre clairement, sans avoir besoin à passer toutes ces heures devant mon écran. MOI ! Je ne sais pas si vous vous rendez compte.

Il y a eu des moments où Carnivàle s'est avéré être une torture, parce que même quand il s'agissait de faire avancer l'intrigue principale, les intrigues secondaires étaient absolument insupportables, à l'instar de celle de Lila. Beaucoup de lignes ont été lancées avec la volonté visible de nous faire mordre pour plusieurs saisons, et vu que la série a été annulée à temps pour que l'équipe finisse correctement la saison 2, je prends la fin ouverte comme un affront personnel, et plus encore, certaines promesses (notamment relatives à Lodz) comme de véritables insultes.
Carnivàle est, à n'en pas douter, une série intelligente, complexe et exigeante. Mais elle en est un peu trop consciente et elle se pavane dans son impression du supériorité jusqu'à l'écoeurement. Je ne me rappelais pas avoir ressenti une telle impression pendant mon premier visionnage de l'intégrale de la série, et c'était assez dérangeant parce que je conservais un excellent souvenir de celle-ci, comme je l'ai dit.

Était-ce la frustration ou autre chose, j'étais aussi particulièrement sur les dents pendant ce marathon. Je crois que l'impression permanente d'être sollicitée intellectuellement pour trouver mes propres conclusions à partir des éléments jetés magnanimement une fois par épisode, additionnée à l'ambiance angoissante de la série, n'y sont pas pour rien.
Il y a peut-être tout simplement des séries pour lesquelles il est plus sage de ne pas dépasser la dose maximale recommandée sur une période de temps définie...

Ce n'est même pas vraiment que Carnivàle m'ait filé les jetons, d'ailleurs. Bon, c'est clair que j'étais pas rassurée le premier soir (pendant mon premier visionnage intégral de la série, il y a cinq ou six ans, je me souviens avoir refusé catégoriquement de regarder les épisodes de nuit ; niveau planning je me souviens que ça avait été assez problématique parce que j'avais regardé la série en hiver), mais j'ai toujours été une petite nature sitôt qu'il y a un peu d'horreur dans une série, ça n'est pas nouveau.
De ce point de vue, il m'a semblé intéressant de noter des parallèles non seulement avec plusieurs monstres de X-Files (l'épisode pendant lequel Ben est chargé de recruter un nouveau monstre est à ce titre parlant ; en outre difficile de regarder Carnivàle sans penser une seule fois à l'épisode Humburg), mais aussi à American Horror Story.... dont j'ai vu trois épisodes (avant de dormir toutes lumières allumées et refuser tout net d'aller plus loin), donc la comparaison vaut ce qu'elle vaut, mais disons que la généalogie télévisuelle m'est apparue comme assez nette pendant ce visionnage. Rien que l'arc à Babylon a de quoi filer les jetons aux plus aguerris d'entre nous. Et je ne suis pas aguerrie du tout, alors...

Ce n'est donc même pas vraiment là que le problème se logeait. Le problème, c'était tout le reste. Et je crains de l'avoir un peu occulté avec les années.
Peut-être que dans le fond, les mystery shows ne sont pas pour moi, et que je n'ai pas la patience. C'est une possibilité.

Carnivale-TarotCards

Mais peut-être aussi que la mésaventure de Carnivàle, annulée au bout de 2 saisons quand elle ambitionnait d'en compter 6, devrait nous amener à nous interroger sur les modalités de pareilles séries.

Le syndrome X-Files (que des téléphages plus jeunes croient avoir découvert avec Lost, ne sont-ils pas adorables), qui consiste à étirer indéfiniment une intrigue étrange sur le plus long terme possible (au risque à certains moments de passer pour une bande de prestidigitateurs plutôt que des scénaristes agiles), en l'étoffant même avec le temps au lieu de simplement se diriger vers une résolution des premières questions posées, touche ses limites avec le système de renouvellement à l'américaine, en tous cas si la chose est faite sans souplesse.

La règle ne devrait-elle pas être qu'on ne doit pas avoir les yeux plus gros que le ventre ?
C'est une chose d'avoir une vue à long terme ; suffisamment de séries en manquent pour qu'on ne reproche pas cette qualité à une fiction dont le showrunner sait précisément ce qu'il veut. Mais c'en est une autre de ne pas savoir se servir de la structure d'une saison, pour augmenter graduellement le niveau de profondeur de l'intrigue. Plutôt que de lancer de nombreuses pistes qui aboutissent à ce qu'on imagine être la conclusion six ans plus tard, il serait plus sain de ne jamais ouvrir une parenthèse qu'on n'est pas sûrs de pouvoir refermer, et donc, de procéder uniquement par palliers, ou par couches, plutôt que de tirer un fil d'Ariane qui ait une chance d'être coupé trop brusquement en cas d'annulation. Plus concrètement, un bon mystery show ne devrait poser aucune question qui ne trouve réponse dans un season finale ; quitte à ce que cela débouche sur d'autres interrogations dans la saison suivante. Or c'est une précaution prise par très très peu de séries répondant à ce genre.
En cela, la supériorité des mini-séries est nette (même si on se souviendra que par exemple The Lost Room n'avait pas su se servir de son format pour tout mettre à plat avant de fermer boutique), et les systèmes télévisuels non-basés sur le renouvellement, tels que l'Asie, prennent nécessairement de l'avance lorsqu'il s'agit de boucler une boucle. Mais il me semble qu'un juste milieu devrait être trouvé entre ces deux extrêmes, qui permette à la fois de tabler sur plusieurs saisons (on ne va pas changer le système américian, il faut donc savoir s'y adapter), et de ne pas forcer la main du spectateur pour s'engager sur le long terme. L'histoire a prouvé qu'un tel rapport de forces ne se conclut pas toujours au profit de la série, et Carnivàle a notamment fait les frais de sa gourmandise en décourageant ceux qui trouvaient que les choses tardaient à se développer. La lenteur et l'obscurité des objectifs a sans doute détourné au moins autant de monde que la complexité des intrigues ou l'extrême noirceur des personnages.

En tous cas on devrait certainement trouver le moyen d'éviter que de bonnes séries (ou disons, des séries prometteuses et avec d'excellents ingrédients), puissent survivre sans brader leur complexité, tout en s'adaptant au public. C'est encore ce dernier qui devrait être le roi, et non la série qui doit lui imposer sa loi. Les séries américaines ne vivent pas dans un contexte où on est certain dés le pilote que la sixième saison sera assurée, et c'est un phénomène qu'il est impératif de prendre en compte.

Carnivàle, par son aveuglement à la Lodz (une prétendue clairvoyance à long terme masquant une ignorance du danger immédiat), a définitivement pâti de son obstination, claire jusqu'au series finale qui, très ouvert, retentit aussi fort qu'une claque sur la joue d'un petit garçon australien.
Il a été évident pendant plusieurs épisodes que de nombreuses intrigues avaient vocation de remplissage ; ces mêmes axes soapesques, une fois l'annulation annoncée, auraient dû être sucrés pour mieux faire place nette en vue de la conclusion. Mais il est des showrunners obtus, et clairement on en a un dans les coulisses du chapiteau de Carnivàle.

Allez, Carnivàle reste une bonne série, répétons-le encore une fois pour la route. C'est la déception, lorsque je compare avec mon souvenir cristallisé de la série, qui s'exprime, lorsque je me plains de son final, qui parvient à donner quelques conclusions acceptables.

Mais alors que j'ai érigé le revisionnage en outil ultime me permettant de redonner à certains pilotes une chance, j'avoue être surprise de tomber, pour ce qui semble être la première fois, sur une série à laquelle ce nouveau marathon fait plus de tort que de bien. Oui, un téléphage change avec le temps : toujours plus de découvertes, et bien-sûr l'âge et la maturité de la personne elle-même, font que tout revisionnage a le potentiel de vous faire changer d'avis par rapport à l'intégrale précédente.
Mais je crois que je tenais pour acquis que ce phénomène ne peut que se faire de façon positive, pour un pilote qu'on n'a pas aimé et qu'on voit avec un oeil plus clément la fois d'après (du mois faut-il l'espérer). Dans le cas de Carnivàle, érigée par beaucoup de téléphages de bon goût comme une pépite méconnue, et alors que mes souvenirs lui étaient si favorables, je n'avais pas vu la déception venir.

Cela ne lui retire pas son mérite, ou si peu. Mais tout revisionnage a aussi une part d'affectif, et je n'aurais pas su écrire ce bilan sur Carnivàle sans mentionner ma déception...

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18 juin 2012

This one's for the girls

Et donc, Girls.
Ca fait 10 semaines que je reporte, mais faudra bien en parler un jour. Du coup : Girls.

Girls

Pourquoi avoir tant repoussé la rédaction de ce post ? Tout simplement parce que je suis toujours incapable de dire ce que j'en pense. Ou plutôt parce que j'en pense une chose différente à chaque épisode. A chaque scène. A chaque minute.
Je ne sais pas si c'est supposé souligner combien la série est futée, drôle ou perspicace, ou autre chose. A dire vrai, toutes ces qualités que de nombreuses reviews et d'encore plus nombreux tweets ont semblé encenser, j'ai souvent du mal à les trouver dans un épisode. Pendant le pilote (qui est certainement l'épisode de la série sur lequel mon point de vue est le plus tranché : je suis certaine d'y avoir été totalement insensible, au sens le plus froid possible du terme), je me souviens avoir entamé le visionnage avec un esprit aussi vierge que Shoshanna, mais ça n'a pas duré ensuite, le déluge de compliments s'est abattu sur Girls et j'ai eu l'impression de passer le plus clair de mon temps à essayer de voir où se logeaient ces qualités.

Parfois ça me manque, l'époque où en l'absence d'un accès à internet, notre rapport à une série était pur et dénué de toute idée préconçue ; aujourd'hui, dés qu'une série fait du buzz, l'effet social TV balaie tout.
Peut-être que si je n'avais pas lu autant de réactions extatiques, je ne me serais pas lancée dans cette quête frénétique de la qualité rédemptrice de Girls et y aurais pris un plaisir plus simple. Peut-être aussi que sans ces retours positifs, je n'aurais pas poursuivi la saison dans l'espoir de trouver la clé de son succès critique. C'est à double-tranchant et je ne saurais jamais quelle aurait été ma réaction à Girls dans un contexte "sain" et sans interférence extérieure. Pas sûr que ce soit une expérience qu'on puisse encore connaître de nos jours...

En tous cas, je serais bien en peine de dire si Lena Dunham est la voix de sa génération (ni même une voix d'une génération). Ce qui est certain c'est que si c'est le cas, nous n'appartenons clairement pas à la même génération. Je n'ai a priori que quelques années d'écart avec les héroïnes, mais il était clair dés le pilote pour moi qu'on ne parlait pas du même monde. Probablement que c'était en partie dû à mes problèmes d'identification en général, mais même en faisant de gros efforts de mémoire, voire même de documentation (vieux journaux intimes, blog, etc...), impossible de trouver où Hannah et moi pouvions être liées de quelque façon que ce soit ; c'est d'autant plus perturbant que j'ai eu la sensation que c'était l'une des choses qui fonctionnait le mieux pour Girls : l'impression donnée d'avoir saisi quelque chose de vrai sur ses contemporains. Il faut dire qu'elle se donne un mal de chien pour paraitre la plus authentique possible. L'ironie de la chose n'a pas su m'échapper, et cela a régulièrement gâché mon plaisir.

Là où, sans conteste, Girls réussit, c'est en posant de personnages plutôt réalistes, avec énormément de défauts, Hannah en tête. C'est clairement un travail d'autocritique puissant qui a été accompli ici, et réalisé avec très peu de complaisance. Les portraits sont cinglants d'héroïnes insupportables, mais convaincues d'être dans leur bon droit, et ostensiblement pointées du doigt pour cela, à la différence de beaucoup de séries où les scénaristes semblaient faire preuve parfois d'une inouïe indulgence, au nom du sacro-saint dogme selon lequel un personnage devrait attirer la sympathie, être likeable d'une façon ou d'une autre, pour que nous nous intéressions à son sort sur le long terme. Sex & the City, avec laquelle tant de comparaisons ont été tracées (parfois à raison), faisait partie de ces fictions où quoi que faisaient les héroïnes, elles semblaient voir leurs décisions, même les plus contestables, complètement validées par les scénaristes. Lena Dunham juge ses personnages autant que Hannah juge les gens, et c'est une qualité assez courageuse pour une série s'adressant à une tranche d'âge si particulière.
Girls n'est pas la première série à offrir des personnages centraux ouvertement exécrables, mais elle est certainement celle qui en met le plus sur le devant de la scène d'un coup ; la plupart du temps, il n'y en a, comme on dit, pas un pour rattraper l'autre.

Il y a cependant beaucoup de narcissisme dans Girls ; c'était à prévoir vu l'omniprésence de Lena Dunham (écriture, production, interprétation, et plusieurs fois, réalisation), et dans les phases où la série me tapait vraiment sur les nerfs, elle ne le faisait pas à moitié. Car après tout, ce que Girls dépeint est une maladie dont Dunham est évidemment frappée : son univers est extrêmement restreint.
Alors qu'il s'agit probablement de l'âge de la vie où les gens font le plus d'expériences qui les ouvrent sur l'extérieur, lâchés qu'ils sont dans le monde après avoir connu des enclos rassurants bien que progressivement plus larges (d'abord la maison, puis la petite ville de province, puis l'université...), Girls fonctionne en circuit fermé. Ses héroïnes passent 90% de leur temps à se mater le nombril.
C'est assez tragique que les personnages aillent si peu de l'avant alors qu'ils vivent certainement dans les circonstances les plus favorables pour cela : outre le contexte éminemment cosmopolite de New York (et c'est dit sans réitérer le procès d'intention d'ordre racial, mais tout simplement parce que statistiquement, une métropole offre plus de possibilités de rencontres), le fait que Hannah se retrouve plongée au tout début de la série dans le grand bain par ses parents qui lui coupent les vivres, devrait induire des changements plus profonds dans son comportement. Peut-être que la première saison n'était qu'une façon de progressivement préparer ces changements et qu'ils interviendront plus tard, mais j'ai trouvé que cela manquait cruellement. Ce qui devrait être une expérience poussant Hannah, sinon dans l'âge adulte, au moins hors de l'adolescence, ne porte pas totalement ses fruits. Or en de nombreuses occasion, elle comme ses amies se comportent exactement comme si elles avaient encore quinze ans. Leur immaturité personnelle et amoureuse s'accompagne aussi d'une grande immaturité sur tout le reste, et notamment sur un plan professionnel, et c'est un aveuglement insupportable quand on voit ce sur quoi repose le pilote. J'espérais vraiment que la série nous offrirait un accompagnement plus intéressant que cela sur l'obligation de grandir imposée à Hannah, et ça n'est jamais venu.

Girls-Jessa

Toutefois, je n'ai pas que des reproches à adresser à Girls. Non, ce serait trop facile. Comme je le disais, il y a des moments où j'en ai pensé du bien, et pas qu'un peu.

En particulier, mais pas seulement, deux passages (logés dans le même épisode, qui m'a alors semblé touché par la grâce) ont réussi à m'émouvoir sincèrement. Vu mon visionnage en montagnes russes de la série, on peut parler d'exploit, car ce sont deux moments pendant lesquels il y avait suffisamment de puissance tant dans l'écriture que l'interprétation, que c'est le coeur qui a eu son content et non plus la tête. Dans une série aussi cérébrale que Girls, où tout est over-analysé en permanence (parfois aux confins du ridicule, de par l'égocentrisme de ses personnages) et où Hannah, en particulier, semble toujours vouloir tout verbaliser même quand elle semble inventer des sentiments et des excuses pour se justifier de telle chose ou telle autre (comme on l'a dit, heureusement, le spectateur n'est jamais vraiment laissé dupe), céder la place à une émotion vraie tenait de la gageure.

Le premier de ces passages, qui sur le coup semblait d'ailleurs totalement anecdotique, se déroule avec Jessa, lorsque son ancienne patronne décide de venir la voir dans son appartement et lui parler d'elle, de son comportement, de son avenir. C'était une séquence tellement jolie que c'était à se demander ce qu'elle faisait là. Ce n'était presque pas du Girls (ce qui dans mon esprit joue comme un compliment pour la série, mais après vous en faites ce que vous voulez) tant la conversation était dénuée de tout blabla inutile et pontifiant, qui lui est si caractéristique chaque fois que ses héroïnes ouvrent la bouche.
Jessa, soudain redevenue une petite fille plutôt que l'arrogante hipster qu'elle se donne tant de mal à paraître, a réussi pendant ce moment à donner l'accès à un autre personnage, venu la toucher et lui parler à la fois comme à une enfant et comme à une adulte, et le résultat donnait quelque chose de sincèrement magnifique, notamment avec ce plan soutenu sur les yeux de Jessa qui pour la première fois, semblait écouter avec l'esprit ouvert, et pas juste en faire à sa tête. Les conséquences de cette discussion ne sont sans doute pas celles qu'on pouvait imaginer, mais il était agréable de découvrir dans le series finale que cette conversation avait eu autant d'impact sur Jessa que sur la spectatrice que j'étais. C'était probablement ce que j'attendais le plus de Girls en matière d'évolution d'un personnage immature. Et c'était d'autant plus surprenant que ça arrivait à Jessa, qui n'avait jamais semblé être celle qui avait le plus besoin d'un tel moment de vérité.

Girls-Fight

L'autre, bien-sûr, est celui dont à peu près tout le monde a parlé, cette longue et pénible confrontation entre Hannah et Marnie. C'est sans doute la scène qui d'ailleurs encapsule le mieux les défauts comme les qualités de la série, mais parvient à les dépasser et même les sublimer, pour offrir un grand moment de vérité (même si aucune des deux protagonistes ne saisit tout-à-fait cette dernière). D'une part, la longueur de cette scène joue énormément en sa faveur (c'est d'ailleurs assez rare qu'une scène s'étire autant dans ce format d'une demi-heure, mais comme le dit Dunham elle-même, ce n'est pas le genre de considération qu'elle prend en compte et apparemment il y a plus long, même !). Mais surtout, ses dialogues font certainement partie de ce que les héroïnes auront dit de plus vrai et de plus authentique de toute la série. Aussi empêtrées soient-elles dans des troubles qui ressemblent étrangement à une noyade dans un verre d'eau, leur façon de se confronter l'une au nombrilisme de l'autre, et de constater qu'elles ont besoin d'autre chose que ce que leur colocataire et amie peut (et veut) apporter actuellement a eu une vraie résonance. Ca ressemblait à une VRAIE dispute ; en dépit du nombre de confrontations télévisuelles qu'on voit chaque année sur les petits écrans, c'est pourtant une qualité rare.
Ce qui est sans doute le mieux vu dans cette dispute est la façon dont chacune énonce des vérités précises et cinglantes, que l'autre n'est pas prête à entendre. Cela se sent dans l'épisode suivant, alors qu'aucune n'a vraiment pris en compte ce qui s'est dit dans sa façon d'être. En cela, la dispute est d'autant plus réaliste, autant que faire se peut.

Ces deux qualités, en plus d'être rassemblées à quelques minutes d'intervalle dans le même épisode, ne sont pourtant pas très représentatives de Girls sur la longueur de sa première saison. Sans doute que si j'y avais trouvé plus de scènes de ce genre, sincères et brutes, mon avis sur la série serait sans doute plus positif dans l'ensemble.

Girls-Adam

Le plus surprenant, sur l'évolution à long terme de cette première saison, reste que le personnage le plus intéressant d'une série appelée Girls s'appelle Adam. De l'éternel connard auquel toutes les filles ou presque ont l'impression de se retrouver confrontées un jour ou l'autre, au mec incroyablement sympa et même plus impliqué dans sa relation que Hannah.

Cela en dit long sur celle-ci, d'ailleurs, de voir la façon dont cette relation se transforme avec le temps ; de l'adolescente convaincue qu'elle a affaire à un type qui ne la traite qu'en objet, à la réalisation cruelle que c'est elle qui ne s'impliquait pas autant qu'elle le croyait... et que d'ailleurs elle n'est pas certaine d'en avoir envie. J'ai passé les premiers épisodes à hurler devant mon écran qu'elle devait le quitter et se tirer de là ; et à partir du 6e et surtout 7e épisode, je le suppliait de planter cette gourdasse et de prendre les jambes à son cou. L'idée directrice était donc que cette relation est un supplice à regarder ; mais son évolution a su ouvrir la voie à un personnage très complexe et que j'ai pourtant trouvé très "actuel", autant que faire se peut.
Quand on connnait le nombre de personnages masculins adolescents ou jeunes adultes de la télévision, et qu'on voit combien ils sont surtout idéalisés (comme vus uniquement d'un point de vue féminin qui souhaite y trouver soit un parfait salaud ou un prince charmant ; et presque rien entre les deux), Adam se montre certainement comme l'un des héros télévisés de sa génération les plus concrets. Il a droit au même degré de complexité et d'imperfection que Hannah, sinon plus, et cela sans jamais basculer dans l'exagération, même que les situations dans lesquelles il est mis sont exagérées, mais à ce titre il est logé exactement à la même enseigne que n'importe quel autre personnage.
Si Girls n'atteint qu'une fois une forme de prétendu réalisme dans l'écriture d'un personnage (ce à quoi la série aspire visiblement sans vraiment l'accomplir tout-à-fait avec ses quatre héroïnes), c'est bien celui-là ; mais l'interprétation d'Adam Driver n'est pas en reste et j'avoue être assez curieuse de ce que cet acteur a pu faire d'autre par le passé.

Sans aller jusqu'à parler de révolution, de série de l'année (et encore moins de comédie, mais la catégorie dramédie commence à vraiment se laisser désirer dans les palmarès des différentes cérémonies de récompenses), Girls a quelques qualités qui font qu'elle mérite plusieurs des compliments qui lui ont été adressés. Mais certainement pas tous. Pour commencer, c'est assez étonnant que tant de gens, moi sans doute y compris, tentent désespérément d'y trouver une universalité qui ne fait absolument pas partie de ses intentions.
Et puis, à l'instar de ses héroïnes, Girls est encore une série assez immature, où parfois, les frivolités d'écriture font mouche, et où parfois, un peu de conformisme dans la structure permettrait d'accomplir de plus grandes choses que ce que cette première saison fournit, non seulement en termes de character development, qui fait cruellement défaut pendant une bonne partie de la saison, mais aussi tout simplement pour rendre les intrigues un peu plus épaisses (le pitch de nombreux épisodes semblant être : mettons des personnages ensemble dans une situation superficielle mais qui semble extrême, et voyons ce que ça donne).
Alors du coup, j'ai envie de dire que si une série mérite de gagner une deuxième saison pour acquérir de la maturité, c'est forcément celle-ci...

17 juin 2012

Notre père qui êtes odieux

Ce soir à 19h45, la chaîne Eurochannel vous propose de découvrir (sous le titre Esprit Norvégien) le premier épisode de la série Koselig Med Peis ! Je vous ordonne donc à tous de regarder !!!

...Je vois ce que c'est. Personne ici n'a souscrit à Eurochannel. Bien. Bon. Hm. Voyons ce qu'on peut faire pour cette chaîne qui, comme nous avons déjà eu l'occasion de vous le dire dans le SeriesLive Show pour Lulu og Leon en février, puis Klass: Elu Pärast plus tôt ce mois-ci, mérite pourtant quelques uns de vos deniers si vous vous intéressez à la télévision européenne.

Voilà donc le retour des posts La preuve par trois, et si vous êtes malins, vous saurez en tirer le maximum !
Pour rappel, parce que c'est vrai que ça fait un bout de temps qu'il n'y a pas eu de post de ce type, cette rubrique a pour objectif lever le voile sur un épisode (généralement un pilote) en ne soulignant que 3 passages, et 3 seulement, qui méritent un peu plus que les autres votre attention. J'espère ainsi piquer suffisamment votre curiosité pour vous intéresser au sort de cette série norvégienne qui m'avait conquise quand je l'ai découverte l'an dernier ; d'ailleurs à l'époque, j'avais regardé le premier épisode en VOSTM avant de me ruer sur le coffret DVD, puisque NRK a eu la bonne idée d'y joindre des sous-titres anglais. Du coup, pour trouver des excuses pour ne pas regarder la série, entre la diffusion en France et la sortie DVD, il faudra se lever tôt, les amis.

KoseligMedPeis-1

Koselig Med Peis est avant tout une histoire de paternité (la programmation du pilote en ce jour de fête des pères par Eurochannel n'en est que plus finement vue !). Dans le pilote, cette paternité est celle que souhaite le héros, Georg. D'une part parce qu'il s'imagine parler à son fils qui n'est pourtant pas né. Et puis d'autre part, de par celle qu'il "subit", puisqu'il lui est cruellement rappelé qu'il a un père, aujourd'hui diminué, et extrêmement difficile, et qu'il ne peut se soustraire à sa responsabilité vis-à-vis de celui-ci. Bien que Georg ne fasse pas nécessairement le rapprochement direct entre ces deux parties de sa vie qui se retrouvent mises côte-à-côte au même moment, il est impossible de ne pas y voir une forme de logique, voire une certaine ironie sordide. Le problème c'est que ces retrouvailles n'ont rien de chaleureux : le père de Georg ne veut absolument pas delui (ni personne d'autre) dans sa maison, ce qui apporte un éclairage contrasté sur ladite question de la place du père.

KoseligMedPeis-2

Georg retourne donc dans la maison qui l'a vu grandir, et le moins qu'on puisse dire, c'est que Koselig Med Peis fait dans ce premier épisode un travail absolument fantastique dés lors qu'il s'agit à la fois de montrer la nostalgie inhérente à la démarche, mais aussi ce que c'est que d'avoir grandi et mis une grande partie de son enfance derrière soi ; la séquence pendant laquelle Georg et son frère Terje pénètrent à pas de loups dans leur vieille maison est à ce titre parlante. Je l'ai dit et le répète, le décor de cette maison figée dans le temps alors que ses habitants ont changé, c'est l'une des grandes forces de la série. Mais pas seulement, puisque tout le monde n'a pas pris la même distance : ainsi, Georg est parti faire sa vie dans une grande ville, alors que Terje vit encore dans la même ville. Les deux frères sont comme le jour et la nuit, et pourtant, il y a clairement entre eux un lien entre que l'éloignement et les différences ne peuvent totalement faire disparaitre. Ce lien est formidablement bien dépeint, et la relation entre les deux frères est probablement l'une des plus réalistes que j'aie pu voir dans une série, toutes nationalités et époques confondues.

KoseligMedPeis-3

Avec son humour décalé et pince sans rire, et son talent pour incorporer avec le plus grand des naturels des séquences fantasmées, Koselig Med Peis aurait aussi bien pu voir le jour sur HBO. La séquence finale de cet épisode, justement, nous montre un personnage qui a perdu ce qui comptait tant à ses yeux, qui se retrouve bloqué avec son père comme s'il était ramené en arrière, et qui pourtant semble se réfugier dans une forme de maladie qui pose, là encore, question sur le sujet de l'hérédité...

Ce que ne vous dit pas ce pilote, cependant, c'est que Georg ne va pas toujours être le focus des épisodes, et que le reste de la famille va ainsi danser autour des questions de la paternité et de la famille au sens large. Une exploration pleine de finesse et pourtant jamais ennuyeuse de thématiques qui sont ici abordées parfois sous l'angle de l'absurde, parfois avec sensibilité, forment le charme incomparable (mais parfois légèrement étouffant) de Koselig Med Peis.
Je vous recommande donc, pour au moins la centième fois, de donner sa chance à cette série. Evidemment il est trop tard pour souscrire à Eurochannel avant 19h45, et c'est pourquoi ce post est un post La preuve par trois, mais j'espère avoir réussi à vous mettre suffisamment l'eau à la bouche pour que vous prenne l'envie d'aller ensuite au-delà de ce premier épisode ; ce ne sont pas les moyens [légaux] qui manquent, comme on l'a vu en ouverture de ce post. La série en vaut vraiment la peine, et, ainsi que je le disais, en ce jour de fêtes des pères, elle a toutes les raisons de capter votre attention. Quelles que soient les relations que vous entreteniez avec votre paternel, il y a quelque chose pour vous dans cette série...

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16 juin 2012

Eien no natsu

Le printemps ne nous aura pas forcément comblés, en matière de séries japonaises, mais fort heureusement, l'avantage avec le système nippon, c'est que tous les trois mois on remet les compteurs à zéro et on repart pour une nouvelle saison pleine de nouveautés prometteuses ! Ce sera le cas au mois de juillet, alors que de nombreuses séries vont débarquer dans les grilles de l'archipel.

Voici donc un aperçu de ce que nous réserve l'été 2012 en matière de dorama... que j'ai essayé de faire le plus complet possible.
Vous allez aussi voir que j'ai tâché de le faire moins rébarbatif que les précédentes fois, vous me direz si ça vous convient comme ça !

En quotidienne  
   

BokunoNatsuYasumi

- Boku no Natsu Yasumi (Fuji TV)
L'histoire : un frère et une soeur passent l'été chez leurs grands parents pendant que le divorce de leurs parents est finalisé. L'occasion pour eux d'apprendre ce que c'était que d'être enfant en 1944...
L'avis : un cast étonamment jeune (le héros a 13 ans, un record) et une histoire forcément mélancolique font de ce dorama un projet assez à part. Je reconnais être sincèrement curieuse, c'est rare pour une série quotidienne.
> A partir du 2 juillet à 13h30
   
Lundi  
   

NaniwaShounenTanteidan

- Naniwa Shounen Tanteidan (TBS)
L'histoire : une jeune institutrice dotée d'un grand pouvoir de déduction mène des enquêtes avec l'aide de ses élèves de primaire.
L'avis : tous les enquêteurs de télévision ont de "grands pouvoirs de déduction". Mais les élèves de primaire, c'est relativement nouveau, si l'on occulte la ressemblance avec une série de la saison précédente ! Du coup, c'est plus tellement nouveau.
> A partir du 2 juillet à 20h
   

RichManPoorWoman

- Rich Man, Poor Woman (Fuji TV)
L'histoire : un homme, bah, riche, embauche une femme, euh, pauvre. Au début ils s'engueulent, mais progressivement...
L'avis : à mon avis c'est l'adaptation qui ne dit pas son nom d'une comédie romantique sud-coréenne. On va voir ce qu'en pensent les spectateurs nippons, mais je ne suis pas dupe.
> A partir de juillet à 21h
   

SoumatouKabushikigaisha

- Soumatou Kabushikigaisha (TBS)
L'histoire : imaginez qu'une entreprise possède chaque moment de votre vie sur DVD. Imaginez maintenant qu'on vous donne ces DVD, par l'entremise d'une mystérieuse guide pour les visionner... se pourrait-il que vous y découvriez quelque chose ?
L'avis : oh mon dieu, la série que je réclame depuis des années sur The Final Cut, ils l'ont fait !!!
> A partir du 16 juillet à 00h
   
Mardi  
   

IkimoDekinaiNatsu

- Iki mo Dekinai Natsu (Fuji TV)
L'histoire : deux êtres à la dérive (une jeune fille de 19 ans qui découvre le secret de ses origines, et un journaliste dans la quarantaine brisé par un lourd passé) se rencontrent et se raccrochent l'un à l'autre...
L'avis : les personnages ont l'air salement amochés, ce qui rachète quasiment à mes yeux cette romance assez classique. Peut-être le dorama-dramatique-qui-fait-pleurer de l'été ?
> A partir de juillet à 21h
   

GTO-2012

- GTO (Fuji TV)
L'histoire : autrefois légendaire biker, Onizuka devient un professeur pas comme les autres, aidant ses élèves dans leurs problèmes personnels.
L'avis : remise au goût du jour, cette nouvelle version (la première datait de 1998) ne flaire pas trop la prise de risques.
> A partir du 3 juillet à 22h
   

TsurukameJosanin

- Tsurukame Josanin (NHK)
L'histoire : peu de temps après son mariage, l'époux de Mariya disparait mystérieusement, et elle se lance à sa recherche. Ailleurs, au Japon, une sage-femme épuisée par la mentalité de la ville gagne à la loterie et entame un tour du monde. Elles vont se rencontrer par hasard à Okinawa, sur une petite île en forme de coeur, et se lier d'amitié.
L'avis : you got me at "Okinawa".
> A partir du 28 août à 22h
   

DragonSeinendan

- Dragon Seinendan (TBS)
L'histoire : lorsqu'un dragon apparait, une poignée de jeunes gens découvre qu'ils pourraient bien être les seuls capables de l'arrêter...
L'avis : mélanger de la fantasy avec de l'humour n'a aucune raison de rater, mais je dis peut-être ça à cause de Yuusha Yoshihiko to Maou no Shiro.
> A partir du 17 juillet à 22h55
   

Mercredi

 
   

KeishichouSousaIkka9Gakkari

- Keishichou Sousa Ikka 9 Gakkari (TBS) - saison 7
L'histoire : des flics et des enquêtes.
L'avis : à quoi voit-on que c'est l'été ? Eh bah, la subunit 9 revient.
> A partir du 4 juillet à 21h
   

Tokkan

- Tokkan (TBS)
L'histoire : une jeune femme désireuse d'obtenir la sécurité de l'emploi devient fonctionnaire. Sauf qu'elle a hérité du pire boulot au monde : elle est chargée d'aller récupérer des sommes dues par des gens n'ayant pas réglé leur impôt. Ah et son supérieur est surnommé le "Dieu de la mort".
L'avis : sur NTV, on a apparemment regardé Tricky Business...
> A partir du 4 juillet à 22h
   
Jeudi  
   

KyotoChikennoOnna-Saison7

- Kyoto Chiken no Onna (TV Asahi) - saison 7
L'histoire : pour la 7e saison, la procureur de Kyoto revient pour de nouvelles affaires.
L'avis : les procedurals, plus on en tue, plus il en vient.
> A partir du 5 juillet à 20h
   

IryuuSousa

- Iryuu Sousa (TV Asahi) - saison 2
L'histoire : retour de l'homme qui murmurait aux oreilles des objets inanimés...
L'avis : est-ce le début d'une nouvelle franchise policière au Japon ? Je suis curieuse de voir si la série saura attirer autant de public que l'an dernier. Si c'est le cas, il faudra sans doute compter sur elle l'an prochain aussi.
> A partir du 12 juillet à 21h
   

jaiditjpegmaisenfaitcestun

- Beginners! (TBS)
L'histoire : un jeune homme dont le père était flic est devenu déliquant à sa mort. Se ravisant, il a fini par entrer à l'école de police où il est à nouveau découragé par des tâches subalternes, avec plusieurs de ses camarades qui passent leur temps à nettoyer les locaux.
L'avis : et dire que certains s'étaient plaints de NYC 22, mais à côté de ça même Rookie Blues a l'air plus captivant !
> A partir de juillet à 21h
   

HigashinoKeigoMysteries

- Higashino Keigo Mysteries (Fuji TV)
L'histoire : adaptée des nouvelles de Keigo Higashino, cette série d'anthologie s'intéresse à des mystères et des meurtres étranges...
L'avis : les anthologies, au Japon, c'est rare. Et comme en plus l'auteur ici adapté a déjà donné quelques bonnes histoires à la télévision (dont Ryuusei no Kizuna), eh bah on va regarder, ya pas trop le choix. Surtout vu le nombre d'acteurs qu'on va y trouver...
> A partir de juillet à 22h
   

Vision

- Vision (NTV)
L'histoire : une jeune mannequin reçoit d'étrange visions de meurtriers. Un flic mis sur la touche va profiter de ce don pour résoudre des enquêtes.
L'avis : j'en ai marre, des enquêtes, j'en ai maaaarre !
> A partir du 5 juillet à 23h58
   
Vendredi  
   

Hakuouki

- Hakuouki (NHK BS Premium)
L'histoire : la trajectoire épique d'un homme qui a perdu sa femme, sa famille et un bras dans un combat d'honneur, et qui devient un guerrier maniant l'épée d'une main...
L'avis : espérons qu'on puisse espérer de la chaîne câblée quelque chose d'un peu plus enthousiasmant que ce que le pitch laisse présager...
> A partir du 13 juillet à 20h
   

YorunoOnnaKyoushi-2

- Yoru no Onna Kyoushi (TBS)
L'histoire : professeur de chimie le jour, justicière la nuit. Une enseignante résout les problèmes qui rongent son établissement (harcèlement, drogue, sexe...) avec des méthodes bien à elle.
L'avis : pauvre lycéens japonais qui sont en vacances d'été et que la télévision veut absolument ramener à leur problèmes scolaires...
> A partir de juillet à 22h
   

BoysontheRun

- Boys on the Run (TV Asahi)
L'histoire : un jeune homme de 27 ans qui n'a jamais eu aucune expérience avec une femme se retrouve coaché par l'un de ses collègues qui lui permet de progresser avec la jeune femme qu'il convoite.
L'avis : adaptation d'un manga éponyme, cette série promet des nuits d'été moite...
> A partir du 6 juillet à 23h15
   

Samedi

 
   

GhostMamaSousasen

- Ghost Mama Sousasen (NTV)
L'histoire : elle était flic, elle est morte, et aujourd'hui elle apparait à son fils de 5 ans avec lequel elle résout les affaires de défunts qui ne peuvent pas quitter ce monde.
L'avis : eh alleeez, l'invasion de mioches continue. Merci pour rien, Mana Ashida.
> A partir du 7 juillet à 21h
   

MaketeKatsu

- Makete, Katsu (NHK)
L'histoire : Shigeru Yoshida était un Premier Ministre japonais entré dans l'Histoire pour avoir tenu tête à MacArthur, ce qui l'a conduit en prison, puis avoir ensuite avec lui travaillé à la reconstruction du Japon après la Guerre.
L'avis : une petite mini-série historique (5 épisodes) au sujet original, qui permettra d'avoir un angle différent sur un sujet usé jusqu'à la corde.
> A partir de septembre à 21h
   

DesBisousDesGentilsDesToutDouxDesGeantsDesToutFous

- Omoni Naitemasu (Fuji TV)
L'histoire : la beauté d'Izumi est sa plus grande tragédie. Non seulement personne n'ose l'approcher, mais en plus elle est la muse et maîtresse d'un peintre, qui ne la rémunère pas pour ne pas être pris sur le fait par sa femme qui gère ses finances.
L'avis : j'ai hâte de m'efforcer de compatir aux tourments de la plus belle femme du monde. Vraiment, ça me brise le coeur par avance.
> A partir du 7 juillet à 23h10
   

Sprout

- Sprout (NTV)
L'histoire : lorsque le père de Miku décide de monter son propre internat, l'adolescente est opposée au projet, surtout quand un de ses camarades de classe emménage sous son toit. Et que, pire encore, il a déjà une petite amie.
L'avis : désolée, j'arrive pas à taper et faire un facepalm en même temps.
> A partir du 8 juillet à 00h50
   
Dimanche  
   

BeautifulRain

- Beautiful Rain (Fuji TV)
L'histoire : un veuf qui vivait avec sa petite fille commence à souffrir d'Alzheimer... comment la petite fille qui a déjà bien morflé et le paternel qui s'est pas non plus marré vont-ils vivre cette épreuve ?
L'avis : sortez les mouchoirs.
> A partir de juillet à 21h
   

SummerRescue

- Summer Rescue (TBS)
L'histoire : un jeune chirurgien est envoyé par son supérieur acquérir un peu d'expérience dans les interventions urgentes en haute montagne.
L'avis : cycliquement, les chaînes nippones nous font un trip Medicopter. Vous croyez que ça va nous faire un succès comme Code Blue ?
> A partir du 8 juillet à 21h
   

RenaiKentei

- Renai Kentei (NHK BS Premium)
L'histoire : une mini-série en 4 épisodes dans laquelle un Dieu de l'amour est envoyé sur Terre pour aider les célibataires à la recherche de leur moitié.
L'avis : cycliquement, les chaînes nippones nous font un trip Cupid. Vous croyez que ça va nous faire un succès comme... euh... je crois que je viens de répondre à la question.
> Depuis le 3 juin à 22h
   

PasdePubliciteMensongereIci

- Takahashi Rumiko Gekijou (NHK BS Premium)
L'histoire : une anthologie basée sur l'oeuvre de la célébre mangaka.
L'avis : ça vaudra très certainement le coup d'oeil pour les amateurs de manga.
> A partir du 1er juillet à 22h
   

Magma

- Magma (WOWOW)
L'histoire : chargée de redresser les finances d'une douteuse filiale spécialisée dans la géothermie, une jeune femme met le doigt dans un engrenage qui la dépasse.
L'avis : WOWOW. Politique. Société. Vendu.
> Depuis le 10 juin à 22h
   

LePlaisirEtaitPourMoi

- Platinum Town (WOWOW)
L'histoire : en revenant dans son patelin natal, un homme découvre combien la ville a trinqué pendant la crise. Il décide d'en devenir le maire et de la remettre sur pieds. Pour cela, il envisage de construire un parc d'attractions... pour personnes âges.
L'avis : c'est pas le genre de WOWOW de nous faire des comédies débiles, donc l'autre option fait que cela pique ma curiosité !
> A partir du 19 août à 22h

A savoir qu'en plus de ces séries, les séries de la NHK, à savoir l'asadora Umechan Sensei, et Taira no Kiyomori, seront évidemment de retour.
Apparemment la chaîne publique a également une série intitulée Akai Hanabata quelque part dans ses cartons, mais j'ai trouvé trop peu d'infos pour l'ajouter à ce tableau. Tout ce que je sais c'est qu'elle portera sur des ossements retrouvés dans un pot de fleur, et qui pourrait expliquer la disparition d'une adolescente. Voilà, vous en savez autant que moi.


En-dehors des projets de WOWOW, qui sont tout simplement incontournables à ce stade et je pense qu'on est tous très au fait de cette évidence, les séries à attirer le regard ne sont pas forcément légion, il faut le dire. C'est marrant parce que, un peu comme pour la télévision américaine, tout ce qui m'intéresse est en début de semaine ! Jugez plutôt : Soumatou Kabushikigaisha (qui est un peu Noël en avance !) évidemment, et Tsurukame Josanin qui m'évoque l'émotion de Ruri no Shima ; il y a aussi dans une moindre mesure Iki mo Dekinai Natsu si le ton est bien trouvé, et le marrant Dragon Seinendan, peuvent aussi valoir le coup d'oeil. J'ajoute que chaque saison ou presque, je dis que je vais ptet filer un coup d'oeil à une série quotidienne, eh bien pour la première fois avec Boku no Natsu Yasumi je trouve une vraie raison de surveiller les sous-titres.
Et vous alors, qu'est-ce qui vous tente cet été ?

15 juin 2012

To be continued... Falling Skies

L'année dernière, on s'est tapé sur les cuisses grâce à deux séries produites par ce grand humoriste qu'est Steven Spielberg, dont Falling Skies. On aurait aimé en penser du bien mais on n'a tout simplement pas pu, tant la mythologie mise en place, aussi intéressante soit-elle, s'est retrouvée noyée dans un drama soapesque du plus mauvais effet.
MAIS ! ...Mais il y avait Noah Wyle. Alors les plus courageux d'entre nous ont poursuivi la saison, parvenant à son terme qui, il est vrai, offrait un cliffhanger prometteur.

Alors, maintenant on fait quoi ? Eh bien je vous avoue qu'à deux jours environ du lancement de la deuxième saison sur TNT, je n'ai toujours pas décidé de la marche à suivre. Vais-je continuer à regarder ? Et vous, qu'avez-vous décidé ?
A toutes fins utiles, en tous cas, la rubrique To be continued..., qui décidément ne chôme pas cet été, se propose de vous offrir un récapitulatif de ce qui s'est passé voilà un an de ça dans la série. Le concept est toujours le même : 1 épisode = 1 capture = 1 phrase.

FallingSkies - 1x01
1x01 - Le ciel leur est tombé sur la tête, maintenant il ne leur reste plus que l'exode.

FallingSkies - 1x02
1x02 - Mesdames et Messieurs : John Pope ; en représentation les jeudis et vendredis, relâche les jours d'apocalypse.

FallingSkies - 1x03
1x03 - Ce prisonnier de guerre ne tombera pas sous le charme de Morena Baccarin, mais sa capture n'en est pas moins vitale...

FallingSkies - 1x04
1x04 - C'était vraiment une riche idée, cette captivité !

FallingSkies - 1x05
1x05 - L'insoutenable vérité : les Skitters font des câlins aux enfants pour qu'ils s'endorment.

FallingSkies - 1x06
1x06 - Cette fois, ils ne vont pas fuir.

FallingSkies - 1x07
1x07 - Combien de fois faudra-t-il le dire : les enfants devraient toujours se tenir à distance des cabanes au fond des bois.

FallingSkies - 1x08
1x08 - Ca fait des semaines que je le dis.

FallingSkies - 1x09
1x09 - On tient peut-être quelque chose...

FallingSkies - 1x10
1x10 - Notre ami, là, il n'a pas l'air d'un mec qui trouve la résistance "intéressante" et qui veut juste discuter... mais d'un autre côté, je vous accorde qu'il n'a pas l'air d'un mec.

Voilà, vous avez tous les outils ! ...Le reste vous appartient donc à partir de maintenant. D'ailleurs n'hésitez pas à me dire ce que vous avez décidé de faire, ça va ptet m'aider !

14 juin 2012

One day you're smiling again

Aujourd'hui, avec la diffusion toute fraîche du retour de Dallas sur les écrans, c'est un peu comme si soudain le monde entier se rappelait avoir passé de bons moments devant la télévision dans les années 80.

Eh bien c'est très exactement ce que j'ai fait cet après-midi ! Sur un coup de tête, j'ai décidé de moi aussi retomber en enfance et de m'offrir le pilote de Punky Brewster. Disons que c'est parti d'un article que j'ai lu récemment (et sur lequel je compte bien revenir dans un prochain post), et que tout d'un coup je me suis mise à réfléchir aux séries qu'on regarde lorsqu'on est enfant, pour lesquelles on garde une grande affection mais dont en réalité on est bien infichus de se souvenir avec précision.
Dans le cas de Punky Brewster, j'avais trois ans lors de la première diffusion en France et il y a de fortes chances pour que les souvenirs les plus clairs que j'aie conservés soient en fait provoqués à moitié par la nostalgie, à moitié par la lecture effectuée depuis. Ajoutez à cela le fait que le générique fasse partie de ma playlist, et vous obtenez une image bien déformée de la série. Je me suis donc mise en tête de regarder le pilote, et, découvrant que le pilote était en fait en trois parties, j'ai tout simplement pris sur moi de regarder les 3 premiers épisodes. Du coup, après un visionnage d'une heure totalement impromptu, je me suis dit que le mieux était encore d'en faire un post.

D'ailleurs cela pose la question de l'exercice critique dans ce contexte. Je ne suis pas certaine de pouvoir traiter le pilote de Punky Brewster comme un pilote normal, en mettant de côté le fait que j'étais déjà toute émue en voyant le générique s'afficher ou bien parce que j'ai attendu pendant trois épisodes que Punky se raffistole une chambre colorée que je puisse lui jalouser (sérieusement, on est tous passés par là, non ?). C'est-à-dire qu'il est très possible que je n'aie jamais vu ce pilote et que pourtant je lui voue déjà un culte. Un peu comme pour la nouvelle version de Dallas, que peu de gens ont vu, notamment parmi le public téléphage (qui n'était en grande majorité pas né en 1978), et que pourtant tout le monde attend, le visionnage nostalgique devient autant un atout qu'une gageure.
Ces considérations étant posées, l'expérience peut donc commencer. On verra bien.

PunkyBrewster

L'histoire de Punky Brewster, à peu près tout le monde la connait : une petite orpheline se prend d'affection pour un vieux grincheux, et décide de le prendre sous son aile en s'installant chez lui, histoire de le dérider un peu. L'exposition a l'air d'être longue, a priori : trois épisodes de 20 minutes pour poser la situation, ça peut paraitre un peu long.
Sans perdre de temps, pourtant, le pilote commence presque immédiatement par la rencontre de nos deux personnages centraux, alors que Punky squatte un appartement vide dans l'immeuble dont Henry est le gardien, et qu'il la prend sur le fait. Le premier des trois épisodes servant à poser l'intrigue démarre donc au quart de tour, histoire de tout de suite nous entrainer dans la problématique et bien nous faire sentir qui sont les héros, mais insérant cependant des personnages secondaires qu'on ne reverra pas dans les deux autres volets, à l'instar de Cherie Johnson, une autre petite fille qui vit avec sa grand'mère dans ledit immeuble.
Le temps d'exposition est donc à la fois très long (la décision finale permettant à Punky de rester vivre chez Henry ne sera prise qu'à la toute fin du troisième volet), et en même temps très rapide, puisque c'est en réalité une fois que les deux personnages sont déjà ensemble qu'on explique qui ils étaient avant cette rencontre. Ca n'a l'air de rien comme ça, mais préférer les voir se raconter leur vie l'un à l'autre plutôt que de l'exposer en préambule est un choix judicieux qui permet non seulement de tout de suite faire démarrer l'histoire, mais surtout d'expliquer pourquoi ces deux-là se lient instantanément l'un à l'autre.

Comme de nombreuses séries "familiales" des années 80, le ton n'est pas au misérabilisme : Punky est pleine d'énergie et de bonne humeur. C'est une petite fille vive mais surtout un peu culottée qui, bien que pleinement consciente que ce qui lui arrive n'est pas exactement une super aventure marrante, ne se plaint pas pour autant. Il ressort de ce petit bout de gamine une grande impression de candeur mêlée de maturité, qui fonctionne très bien. Cela permet au passage aussi d'éviter d'adopter un ton niais.

Le ton est en effet très important. Punky Brewster, et c'est quelque chose que j'avais totalement oublié, est en effet ponctuée de rires. On ne peut pas dire que leur existence apporte quoi que ce soit, mais cela tendrait à signifier que la série était conçue comme une comédie. Or, impossible de trouver de "gag" à proprement parler dans cet arc de trois épisodes. Si la série est conçue pour être regardable par les enfants, elle ne se montre à aucun moment insupportable pour l'adulte. Au contraire, les dialogues sont plutôt bien troussés, sans trop de lourdeur, et il faut quand même reconnaître que pour une actrice de 8 ans, Soleil Moon Frye se défend plutôt bien en tant que comédienne. Vu qu'elle officie face à quelqu'un qui connait également son boulot, en la personne de George Gaynes, ça donne un tandem solide qui participe à l'impression d'intelligence générale.

Parce que c'est bien d'intelligence qu'il s'agit : personne ne prend la petite Punky pour une idiote, et du coup on a l'impression (mais peut-être est-ce parce que je n'arrivais pas à m'ôter de la tête que j'ai à peine quelques années d'écart avec elle) que le spectateur non plus n'est pas pris pour une buse.

Le passage peut-être le moins captivant est celui à l'orphelinat. Punky, à qui on avait pourtant promis qu'elle n'aurait pas à y aller, y sympathise tant bien que mal avec ses deux camarades de chambre, et tente d'élaborer un plan pour s'enfuir. On est là dans un humour plus visuel, et les deux petites actrices jouant ses amies (dont l'une est interprétée par Robyn Lively) ne sont pas franchement épatantes, poussant laborieusement leurs tirades sur un ton scolaire et automatique. Le twist de fin permet de se sortir de là (littéralement) avec le sourire, mais enfin, bon, ce n'est pas épatant.
Cela reste cependant un passage n'occupant, tout cumulé, qu'une dizaine de minutes environ, sur la durée totale des trois épisodes (soit, d'après mes calculs savants, 72 minutes), ce qui reste dans le domaine du raisonnable.

En-dehors de ce léger accident de parcours, Punky Brewster nous offre un démarrage sympathique, tendre et à l'occasion touchant. On se prend immédiatement d'affection pour ses personnages (bon d'accord, je triche) et surtout, on croit immédiatement à celle qu'ils éprouvent l'un pour l'autre, qui n'a rien de plaqué ou d'artificiel. Les personnages secondaires, qui ne sont pas tous forcément là pour rester à l'instar de l'assistante sociale Randy, apparaissent quasiment comme superflus vu la force de la relation entre les deux protagonistes centraux que sont Punky et Henry.

A l'image du générique que nous connaissons tous par coeur, Punky Brewster est une sorte de petite comédie un peu mélancolique qui étrangement réussit à faire chaud au coeur. Evidemment ce n'est pas une série d'une grande complexité, et il y a fort à parier que tous les épisodes ne se valent pas (l'aspect plus formulaic étant à prévoir pour la suite), mais c'est une série qui vit plutôt bien au test du temps. Guess we just waited and saw.

Bon, et là-dessus, je vais m'envoyer les deux premiers épisodes du nouveau Dallas sans regarder la série originale, parce qu'il faut pas déconner quand même.

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