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ladytelephagy

22 mai 2012

Demain j'arrête

Comme le dirait ma nounou préférée au confessionnal : "pardonnez-moi, mon père, parce que j'ai tout dépensé".
Ce fut un bien joli mois de mai, ma foi, si l'on en juge par les progrès de ma telephage-o-thèque. Pas trop du côté de mes affaires financières, mais comme vous le savez, c'est souvent une question de vases communicants.

Dans les épisodes précédents : ça fait depuis le mois de décembre que je me bats avec ma banque pour obtenir une carte bancaire, alors que ça faisait 30 ans que je me débrouillais très bien sans. Bon, presque bien, des fois fallait que j'aille supplier pour qu'on me commande des trucs (par exemple Koselig Med Peis) sur des sites qui n'acceptaient que des modes de paiement très précis. M'enfin je me démerdais bien.
Mais mon entourage me poussait un peu à faire l'acquisition d'une carte, gnagnagna soi-disant c'est plus moderne, et puis, je m'étais dit qu'après tout, ça simplifierait les achats de DVD en import (grossière erreur : c'est effectivement le cas).
Sauf que depuis décembre, chaque fois que ma banque me faisait parvenir cette fichue carte, mon facteur oubliait consciencieusement de me prévenir. Donc au final la Banque Postale m'a fait parvenir 3 cartes différentes, et 4 fois le code qui allait avec (parce qu'à chaque fois c'est dans un courrier à part) que le facteur a également jugé superflu de me transmettre. Ca virait à l'hystérie.
En fin de compte, à la toute fin du mois d'avril, bieeen en retard sur mes prévisions, la carte est arrivée, et j'ai eu le code. Victoire.

Enfin pas vraiment parce que, vous vous en doutez, ça a été une véritable boucherie. J'ai écumé mes favoris, épluché tous les trucs que je me garde sous le coude depuis des mois, fait des listes, établi des priorités ou à peu près, et j'en ai tiré un planning de dépenses hallucinant sur 48 mois, auquel je me suis attaqué avec ferveur pendant tout le mois de mai.

Ce qui a conduit aux achats suivants, par ordre (je crois) chronologique de livraison :
- Cloudstreet
- SPACE 2063, enfin !
- The Slap
- Woodley
- Outsourced
- Filhos do Carnaval
- Réttur

Ajoutez à cela que, on ne sait trop pourquoi, j'ai aussi fait une descente surprise fin avril à la FNUC (j'étais la première surprise, en fait, mais bon j'étais dans le coin alors...) et ainsi fait main basse sur la 1e saison de La cité des Hommes (boh quoi, 4 épisodes, c'est rien du tout, ça me fera à peine un après-midi ça !) et celle d'Eli Stone (je, euh... là je sais pas ce qui m'a pris, j'admets, parce qu'on peut pas dire qu'elle était en haut de ma liste, celle-là). Et tout ça sachant que j'avais reçu mon DVD de Call the Midwife le 30 avril pile-poil, parce que la BBC a fait très attention à ne pas alourdir mon bilan du mois de mai.
Quelque part au-dessus de nos têtes, il y a, pour finir, un avion qui plane avec mon DVD de Buzz Aldrin dans sa soute, et un autre avec celui de The Cult. Et après normalement c'est fini.
Emphase sur : "normalement".

DemainjarreteAlors toi... toi !!! Je t'aime.

Je suis la première à cagouler, mais que voulez-vous, je ne résiste pas non plus à l'appel du DVD neuf...

Ou plutôt neuf chez moi, parce que parmi cette liste d'acquisitions toutes fraîches, il ne vous aura pas échappé que SPACE 2063 fait figure, si je puis dire, d'intrus, les autres séries étant récentes, parfois très récentes (Woodley est officiellement le premier DVD de ma vie que je précommande, j'ai dû tenir à peu près 72h à partir du moment où je vous ai fait le bilan).
Ce coffret-là, quand je l'ai reçu, j'en ai littéralement pleuré de joie. Mais vraiment.
Et je crois bien que c'est la première fois de ma vie que j'ai dévoré les bonus avec autant de ferveur. Déjà que je ne regarde pas tellement les bonus d'ordinaire, mais alors là, vous n'imaginez pas. Finalement ça valait presque la peine d'attendre, étant donné qu'on parle d'une édition collector avec des bonus en veux-tu en voilà. Une mine d'or. Vraiment. Je ne dis pas qu'à côté, les autres emplettes étaient sans intérêt, mais sentimentalement, il n'y a pas photo, c'est SPACE 2063 qui a dominé le mois. J'en reviens toujours pas, en fait, tant ça faisait longtemps que j'attendais ça.

D'une façon plus générale, bien obligée de reconnaître qu'avoir des DVD qui tombent à intervalles réguliers dans votre boîte aux lettres, bah ça fait bien plaisir.
Vu que les prochains mois, je vais y aller plus mollo, les commandes seront plus espacées, donc je doute de me retrouver encore dans cette situation où je rentre le soir, où j'ouvre ma boîte aux lettres, où j'y découvre un paquet, et où je passe mon trajet dans l'ascenseur à essayer de deviner quel coffret est dedans. Nan vraiment, c'est une sensation que je recommande.
Surtout quand vous avez commandé des séries australiennes sur plusieurs sites différents et que du coup, vous ne pouvez pas deviner le contenu simplement sur la base des autocollants sur le paquet (à ce sujet j'ai une nette préférence pour ABC Shop, pourquoi faire compliqué après tout). Très, très sympa. Si vous avez l'occasion, faites-vous ce plaisir supplémentaire, ça ajoute vraiment une dimension aux achats. Un petit côté ouverture des paquets à Noël, peut-être...

Alors forcément, la carte bancaire, même si j'ai vécu 30 ans en m'en passant parfaitement bien, et que théoriquement, bon, ça m'excitait pas plus que ça, eh bah, là, avec le passage à la pratique, je suis assez convaincue, quand même ! J'avoue, c'est très pratique... trop pratique.

Voilà, alors, pour finir, deux choses.
Déjà... vous allez entendre parler de plusieurs de ces séries très prochainement, surtout pour celles dont j'estime que vous n'avez pas eu assez de bourrage de crâne (genre Cloudstreet, va yavoir de l'intégrale, et cette fois je vais me le faire ce bilan, vous n'y couperez pas), et évidemment pour celles que je découvrirai en même temps que vous, d'ailleurs restez dans le coin, la journée n'est pas finie, oh que non.
Ensuite, promis : demain j'arrête.

Enfin faut voir, parce que ça fait quand même depuis décembre que je promets de m'offrir l'intégrale de The Clinic, et on sait pas combien de temps rté shop le maintiendra en promo comme ça. Sept saisons pour 15€ (frais de port non inclus), ça vaut le coup, quand même, c'est pas ça qui va me mettre sur la paille. Allez, un ptit peu d'Amy Huberman pour la route ?

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21 mai 2012

[DL] Reguły Gry

Parce qu'on a tous besoin de rire un coup, je vous propose ce soir le générique de Reguły Gry, un sitcom polonais inspiré de Rules of Engagement qui a démarré un peu plus tôt cette année. Je ne suis pas spécialement fan de Rules of Engagement dont à tout prendre j'ai dû voir deux épisodes, et vous savez ce que je pense des remakes de sitcoms américains, mais justement, si avec tout ça on ne trouve pas le moyen de rire (s'il le faut aux dépens de la série), je ne sais plus trop à quel Saint me vouer.

Cela étant j'attends toujours de trouver une série polonaise qui m'enthousiasme autant que le pilote de Naznaczony. Trouver des sous-titres pour les épisodes de Naznaczony pourrait d'ailleurs me faire déjà pas mal d'effet... M'enfin. En tous cas l'appel est lancé.

RegulyGry
Note : lien valable 30 jours minimum. Je reuploaderai si le lien est mort, mais seulement si vous postez un commentaire pour me prévenir !

Ce qui est intéressant ici, c'est que même le générique de Reguły Gry est un remake. Outre le logo de la série, ici le générique est copié quasiment plan par plan ! On peut jouer au jeu des sept erreurs, si vous le voulez. Pour ce faire, et puisque je ne vous l'avais jusque là jamais proposé, voici le générique de Rules of Engagement.

Mais un ingrédient a bel et bien changé, toutefois, et difficile de prétendre qu'il est anodin : la musique. Il y a un côté plus ballade dans la version polonaise, quand la version américaine est franchement plus rythmée, essentiellement de par l'omniprésence de la guitare. Vous en tirez les conclusions que vous voulez...

20 mai 2012

Hell ride

"Le massacre de Milperra s'est déroulé dans une banlieue paisible de Sydney, le jour de la fête des pères, le 2 septembre 1984. Sept personnes ont trouvé la mort et bien plus ont été sérieusement blessées."
(Intro, Bikie Wars - 1x01 : Pilote)

Le pilote de Bikie Wars s'ouvre sur une présentation sobre et monocorde de l'enjeu de la série... et cet enjeu ne se produira pas sous nos yeux, du moins peut-on l'imaginer, avant le 6e et dernier épisode. On est venus là pour la baston, le sang, l'adrénaline, on est chaud-bouillants... et il faut remettre tout ça à dans 6 semaines. Imaginez la frustration.
C'est tout le défi que doit relever Bikie Wars, que vous avez élu cette semaine comme pilote australien le plus attirant : faire monter progressivement l'ambiance pour en arriver au massacre en question.

BikieWars-logo

Ces 47 premières minutes de la série seront donc consacrées à un jeu d'équilibriste. Il s'agit de nous donner envie de nous intéresser aux enjeux sans nous offrir ce bouquet de violence qu'en spectateurs un peu voyeuristes historiens captivés nous voulons pouvoir observer. Ces enjeux résident, comme la tagline de la série l'indique ("Brothers in Arms"), dans le questionnement sur la loyauté et la camaraderie au sein de l'univers des bikers. C'est parfait pour un épisode d'exposition, d'ailleurs (et il sera toujours temps de se préoccuper du reste ensuite), donc pour le moment l'équilibre est trouvé.
La fin de l'épisode lâchera d'ailleurs un peu de cette violence que nous sommes venus chercher, histoire de nous donner un aperçu bref mais intense du fameux massacre pour lequel nous avons signé.

Le reste de l'épisode est essentiellement consacré à une introduction à un club de bikers en particulier, les Comancheros, qui sont en pleine phase de recrutement, un peu comme une armée fait le plein de chair à canon avant de partir au front, et qui en particulier recrute Anthony Spencer, dit Snoddy, un ancien militaire un peu perdu que le groupe a littéralement ramassé sur le bord de la route. Si on intronisation se fait plutôt en douceur, vu que le chef des Comancheros l'a rapidement pris en affection, cela ne signifie pas que cette arrivée se fait sans remous, Snoddy ne faisant pas l'unanimité au sein du clan. Et surtout, Snoddy semble rapidement s'autoriser une petite vie privée bien à lui au lieu de faire complètement corps avec son club, ce qui le distance un peu des Comancheros. Les pions sont donc placés pour que la partie commence, et que la place de Snoddy au sein de son bikie club serve l'évolution de l'histoire pour en arriver à ce qu'on imagine être le feu d'artifices final.

Deux ingrédients surtout permettent à Bikie Wars de nous faire patienter sans trépigner.

Et le premier, non des moindres, est Callan Mulvey. Comme personnellement je n'ai jamais réussi à m'asseoir pendant l'intégralité d'un épisode d'Underbelly (tous opus confondus), et que je confesse avoir à moitié pioncé devant le pilote de Rush, eh bien Bikie Wars était l'occasion de retrouvailles avec l'acteur de Hartley, coeurs à vif, et je dois dire que, avec presque seize années de retard, je viens de comprendre ce que mes copines lui trouvaient ! Héros incontestable de ce premier épisode (et vraisemblablement des suivants), il incarne à la perfection le héros typique de ce genre de fictions : le regard sombre, le mot rare, un côté force brute et un petit coeur d'angelot blessé. C'est la définition d'un héros attachant, non ? On le croirait tout droit sorti d'un manuel pour scénaristes. D'accord, ça manque d'originalité, mais le fait que ce soit Mulvey, lui-même gros accidenté de la route de la vie, qui lui donne corps, permet au personnage de Snoddy de prendre immédiatement beaucoup de consistence. Alors du coup on ne proteste pas, on dévore la bête du regard ; c'est très animal tout ça ne nous le cachons pas. De toute façon, depuis le départ, on savait qu'on ne regardait pas Bikie Wars pour jouer les intellectuels !

Callan

Le second, qui n'a pas moins de mérite même si ses manifestations sont plus inégales, c'est l'ambiance. Musicalement déjà, le martelage de rock est constant et nous plonge dans le bain de cette communauté mi-bikers, mi-hippie. La première journée que passe Snoddy avec les Comancheros est à ce titre très révélatrice de l'univers de ces clubs. Je crois que c'est en voyant cette scène que j'ai, paradoxalement, mis le doigt sur l'ambiance qui était diffusement distillée dans les pages de Puberty Blues, probablement parce qu'on parle de la même époque, du même pays, et de la même volonté de vivre en-dehors de la société. C'est justement ce qu'on attend d'une série comme Bikie Wars, le sentiment de liberté qui s'apparente au mouvement est très bien décrit. Les bikers sont des brutes, certes, mais des brutes avec des idéaux. On pense ce qu'on veut de leur mode de vie mais je l'ai trouvé bien mieux retranscrit que dans Sons of Anarchy, qui de par son thème est difficile à ne pas évoquer, mais qui n'a aucun point comment avec Bikie Wars : SAMCRO est un club en réalité sédentaire et baignant dans le trafic, bref, un club de bikers moderne auquel il ne reste que les motos et les tatouages, et dont le mode de vie a perdu toute spécificité. Ce n'est pas un reproche : c'est une évolution plutôt naturelle des mouvements bikers ; outre quelques litres de flotte, ce sont après tout 30 années qui séparent le contexte des deux séries.
Mais en tous cas Bikie Wars transmet bien tout ça, non seulement avec les scènes de groupe, qui dépeignent tous les degrés de la camaraderie en cas de fête comme en cas de baston, mais aussi les séquences plus solitaires, notamment quand Snoddy prend sa moto seul ou avec sa conquête Lee, et profite simplement du voyage. Je ne suis pas fan des deux-roues à la base, mais je dois dire que j'ai trouvé les oscillations de sa bécane sacrément reposantes ; ces moments-là étaient bienvenus, en dépit de tout ce qu'on attend de la série, pour entrer dans la philosophie bikers, où il ne s'agit pas de rouler vite, mais de prendre du plaisir sur la route.

BikieWars-Fete

Et après tout, n'est-ce pas essentiel pour comprendre la façon dont les choses vont tourner par la suite ?
Car oui, on est venus à Bikie Wars pour voir des motards se foutre sur la gueule à coups de battes et de chaînes, mais derrière toute cette brutalité, c'est l'esprit d'un mouvement que la série veut rendre de façon aussi fidèle que possible. Pour le moment, le pari est réussi, mais évidemment, Bikie Wars a droit à un laisser-passer parce qu'il s'agit d'un pilote. Les épisodes suivants parviendront-ils à éviter le remplissage en attendant le massacre lui-même ? Il n'y a qu'une seule façon de le savoir.

19 mai 2012

Haute fidélité

L'un de mes pilotes favoris à la rentrée était Suburgatory. Sans mentir, j'ai dû le voir une bonne douzaine de fois depuis sa diffusion initiale. C'était en partie parce qu'étant donné les circonstances (j'étais en plein déménagement), je n'avais pas autant de choix qu'à l'ordinaire, et en grande partie, parce que ce pilote était vraiment bon. Hilarant. Formidable. Limite irréprochable.

Avec ses couleurs pétillantes, son excellent sens du rythme, ses personnages barrés, le pilote de Suburgatory semblait tout droit issu d'un manuel répertoriant les impératifs d'une comédie en single camera qui tenterait de me plaire. Alors la série s'est, forcément, rapidement arrogée le statut de "nouvelle comédie préférée de la rentrée" dans mon planning. Comment faire autrement ? Tout y était génial.

Suburgatory

Un avis qui n'avait, cependant, pas semblé être unanime. Suburgatory manquait de mordant pour beaucoup ; apparemment, quand on parle de banlieues pavillonnaires américaines, il faut systématiquement les passer au vitriol. Personnellement je trouvais beaucoup plus attirant ce parti pris de choisir l'absurde plutôt que la satire ; l'approche me semblait moins aggressive et bien plus porteuse de rire.

Aussi, après le pilote, mon coup de coeur ne s'était-il pas laissé perturber par les critiques. Pourtant les critiques ont commencé à changer de bord. Je commençais à lire des choses négatives même parmi ceux qui avaient aimé la série à son apparition.
Des choses que, par un procédé que je ne m'explique pas vraiment, j'ai décidé d'ignorer. Mais vraiment. Pas juste en me disant que je n'allais pas les prendre au sérieux, ou ne plus lire ces reviews ou tweets, mais en décrétant inconsciemment de ne même pas essayer de me rappeler que les critiques existaient, ou avaient existé... ou avaient une raison d'exister. J'ai poursuivi la saison en riant en moins mais en refusant obstinément de l'admettre. C'était juste un moins bon épisode que la dernière fois.
Chaque semaine.

Il aura fallu attendre l'arrivée du personnage d'Eden pour que je regarde les choses en face, et me fasse un aveu : je ne prenais plus vraiment de plaisir à regarder Suburgatory. Ce n'est pas que j'ai commencé à me dire à ce moment-là que la qualité de la série baissait ; c'est que je n'ai bien voulu penser à voix haute qu'à ce moment-là : "eh bah, c'est vraiment devenu fade".

Qu'était-il arrivé à Suburgatory ? Difficile à dire. Quelque part pendant la saison (peut-être alors que sa commande initiale touchait à sa fin, peut-être juste après ?), la série a cessé de parler de la banlieue, de ses étranges travers, de ses coutumes absurdes, de ses habitants aux lubies démesurées, pour ne finalement que virer au soap vaguement vaguement comique. Par on ne sait quel miracle, la série qui avait vu le jour essentiellement parce qu'elle prenait le contrepied de ce qu'était devenu Desperate Housewives était devenu une copie en 20mn de cette série. Le contexte adolescent en plus.

Les pistes qui me plaisaient le plus avaient progressivement été mises de côté, et abandonnées.
George et Dallas se tournaient bêtement autour quand ils avaient été proches si vite dans le pilote ; il a fallu inventer des petites amies à George, un divorce à Dallas, et même une dispute, pour éviter que les choses n'avancent entre eux. Les personnages les plus excentriques ont soit mis de l'eau dans leur vin (Noah, par exemple, noyé dans ses problèmes de couple, mais aussi Mr Wolfe et même Dallas elle-même), soit carrément disparu (à l'instar de la serveuse Jocelyn, que je n'appréciais pas mais qui participait énormément à la loufoquerie de la série). Ceux qui sont restés fidèles à eux-mêmes ont été sous-employés, à l'instar de Sheila Shay. Pire encore, finalement, le tandem Lisa/Tessa n'a jamais fonctionné, et n'a d'ailleurs pas été entretenu, les contacts entre les deux adolescentes étant cantonnés au strict minimum humoristique.
Mais la plus haute des trahisons venait du regard sur la banlieue cossue de Chatswin. L'endroit n'était plus absurde. Il était devenu le milieu naturel de la série.

Il y avait encore quelques morceaux sympathiques (ceux auxquels je me suis raccrochée pour nier l'évidence), souvent situés dans les cold open des épisodes, mais la magie était partie. J'avais ri aux éclats devant le pilote (et à vrai dire, j'ai revu ce dernier peu après le season finale, et ses effets sont toujours là), mais progressivement la série avait cessé même de me faire sourire. C'était léger, inconséquent, sympathique... mais plus drôle.

Quand j'ai accepté le fait que cela faisait plusieurs épisodes que Suburgatory ne me ravissait plus, et même, ne me plaisait plus, alors quelque chose s'est un peu cassé, je l'admets.

Je ne sais pas trop pourquoi j'ai tant tenu à rester fidèle à Suburgatory toutes ces semaines, mais j'ai l'impression que j'ai passé la saison à refuser de lâcher prise. Et là, je crois que... ça y est... je peux desserrer les doigts.
Adieu Chatswin.

GoodbyeSuburgatory

Et le pire, c'est qu'elle va me manquer, cette série.

18 mai 2012

Meaningful

Il est si souvent tentant de faire du sentiment en matière de téléphagie. Après tout, n'est-ce pas pour cela que nous sommes devenus passionnés par les séries : parce qu'elles nous faisaient ressentir tant de choses ?
Le problème c'est qu'on oublie souvent que c'est avant tout d'une industrie qu'il s'agit.

Ou plutôt non, on s'en rappelle... quand ce sont les chaînes qui annulent froidement des séries. Forcément froidement. Le network, ce vilain méchant à propos duquel on parle comme un communiste d'un patron du CAC40, est forcément dirigé uniquement par des gens sans âme qui ne jugent que par le chiffre. La vérité est évidemment plus complexe, mais nous en savons si peu sur les exécutifs des networks, et il est si tentant de prendre partie pour les showrunners des séries qui nous aimons...

Pourtant eux aussi sont là pour l'argent. Pas que pour ça, naturellement, mais enfin... oui, ils aiment bien manger de temps en temps ! Ils ne sont pas là juste pour la beauté de l'art, ils sont aussi là pour réussir à vendre un projet. Bien-sûr, c'est parce qu'ils croient en leur histoire, leurs personnages, leur sujet, que les créateurs de séries se lancent dans une aventure et soumettent un projet à une chaîne (et plus si affinités). Mais ce n'est pas leur seule motivation. Et quand des gens comme Shonda Rhimes ou Marc Cherry proposent de nouveaux projets, leur volonté est au moins autant de battre le fer tant qu'il est chaud que de défendre leur univers. Qui peut prétendre que JJ Abrams se lance dans une nouvelle série uniquement par intérêt artistique ?
Après tout, c'est leur travail, à tout ces gens-là. Oui, c'est super de bosser sur un projet qu'on aime, mais ça reste quelque chose de professionnel pour eux. Sans verser non plus dans l'excès de cynisme, c'est une part de réalité. Ces gens ont une carrière à diriger, et pas juste une série à mener.

Ce n'est en rien un reproche, d'ailleurs : nous non plus, nous ne prenons pas forcément toutes les séries que nous regardons à coeur. Il y a celles qui sont dans notre planning uniquement parce qu'en tant que spectateurs, nous avons envie de continuer à alimenter la machine à téléphager. On ne peut pas avoir des coups de coeur tout le temps (même si en ce qui me concerne, le premier trimestre de l'année a été un feu d'artifices, je suis la première à dire qu'on ne peut pas sans arrêt avoir des séries haut de gamme au menu).
Alors, finalement, c'est un petit miracle quand on regarde une série, et qu'elle a de l'importance. Pas parce qu'elle est bonne sur la base d'éléments téléphagiques à peu près objectifs (excellents scénarios, character development impeccable, réalisation à tomber par terre...), mais parce qu'elle représente quelque chose à nos yeux, humainement, si je puis dire. Elle nous impacte, elle nous change, elle imprime quelque chose sur nous. Combien de séries peuvent se vanter d'avoir cet effet, hein !

Et ce que je me suis demandé, alors que je me faisais un marathon Angela, 15 ans dans le but de pouvoir en parler fraîchement dans notre dernier SeriesLive Show en date, c'est...

...Est-ce que ces gens se rendent compte de ce qu'ils ont créé pour nous ?
De la résonance que cela a sur nos existences, nos émotions, et cela des années, des décennies plus tard ? Est-ce qu'ils sont conscients d'avoir écrit quelque chose qui avait une signification réelle ? Est-ce qu'ils l'ont fait exprès ? Ou est-ce qu'ils pensaient simplement écrire un drama décent ? Est-ce qu'ils pensaient entrer dans la légende et écrire une série dont on se souviendrait longtemps, longtemps après, et qu'on se recommanderait longtemps, longtemps après, pour son parler vrai, ses émotions sincères et ses sujets authentiques ?

Parce que si c'est un accident... ou si ces gens ne savent pas ce qu'ils ont accompli... alors tout cela est beaucoup plus triste que les méchants exécutifs des networks qui annulent des séries froidement pour des questions de chiffres.

AngelaMeaningful

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17 mai 2012

lady's world tour - Escale n°11

Ca fait déjà quinze jours qu'on n'a pas eu de world tour et comme d'habitude, c'est quand on a le moins de temps qu'il tombe le plus de news. Vous vous rendez pas compte, avec le boulot que j'ai, je peux pas me permettre de vous... de... quoi ? C'est pas vos oignons ? Vous réclamez tout de même le world tour à corps et à cris ?
Bon. Bien parce que c'est vous. Mais vite fait, alors.

Yuusha

- JAPON : le héros est de retour
Alors on commence tout de suite avec les bonnes nouvelles, du coup. Et non des moindres : la comédie Yuusha Yoshihiko to Maou no Shiro reviendra pour une nouvelle saison en octobre ! Yuusha Yoshihiko to Maou no Shiro, c'était absolument hilarant, c'était complètement déjanté, c'était vachement artisanal... et c'était sans exagérer la meilleure comédie de l'année 2011 au Japon. Et je ne suis pas la seule à le dire : sur Amazon Japan, la série était la meilleure vente de dorama de l'année écoulée ! Cela en dépit de sa diffusion relativement obscure (la case Dorama 24, le vendredi soir en nocturne sur TV Tokyo) et ses audiences pas franchement épatantes (3% de parts de marché en moyenne). Mais le bouche à oreille semble l'avoir emporté et du coup, toute l'équipe de cette parodie de RPG sera de retour pour une nouvelle salve de délires. Peut-être aussi importante que la nouvelle de ce retour elle-même, est la précision de ses modalités : strictement les mêmes. Aucune augmentation de budget, équipe créative et cast de retour au grand complet, bref tout est en place pour que rien dans cette nouvelle saison ne vienne dénaturer le succès initial de la première mouture. Mais la 2e saison de Yuusha Yoshihiko to Maou no Shiro, c'est encore l'acteur principal, Takayuki Yamada, qui en parle le mieux : "Comme la dernière fois, je vais me donner à 70%, et espérer que ce soit aussi marrant et stupide". Je ne pourrais mieux formuler mes voeux pour cette nouvelle saison. Bon, c'est encore loin, octobre ?!

- JAPON puisqu'on y est : 8 ans et toutes ses dents
Plus près de nous, les projets pour l'été commencent également à se dessiner. Parmi eux, Beautiful Rain, un dorama que Fuji TV destine à sa case du dimanche à 21h. On y suivrait l'histoire d'une petite fille qui s'occupe de son père, un homme frappé par Alzheimer. Jusque là rien de très sexy, on devrait obtenir un drame-dramatique-qui-fait-pleurer dans la plus grande tradition nippone, mais c'est surtout niveau cast que ça fait plaisir : Etsushi Toyokawa (présent l'an dernier dans Gou) dans le rôle du père... et Mana Ashida dans celui de la fille ! Mana Ashida, une jeune actrice de bientôt 8 ans qui, comme vous le savez, incarnait la jeune héroïne du fantastique dorama Mother il y a deux ans (rôle pour lequel elle a dûment été récompensée), et qui depuis s'est taillé la part du lion dans le coeur des spectateurs japonais. La combinaison de ton et de talent devrait donc nous promettre un bel été, bien qu'un peu humide au niveau des joues.

- JAPON et après on change : un projet d'anthologie
Si vous regardez des séries japonaises, vous ne pouvez pas avoir échappé à l'oeuvre de l'auteur Keigo Higashino : ses romans ont été adaptés pour devenir les séries Shinzanmono, Ryuusei no Kizura ou encore Galileo, pour n'en citer que quelques unes. Cet auteur prolifique a également produit 11 nouvelles, dont Fuji TV a annoncé cette semaine qu'elle allait les porter à l'écran sous forme d'omnibus, soit une anthologie, plutôt orientée vers le mystère, genre de prédilection de l'écrivain. Avec pour narrateur l'acteur Kiichi Nakai, les épisodes proposeront 11 histoires différentes, avec 11 casts différents. La série sera diffusée sous le nom de Mokuyo Gekijou - Higashino Keigo Mysteries, tous les jeudis à 22h cet été, une case qui, il est vrai, a souvent été destinée à des séries ayant cette tonalité. Les anthologies en revanche ne sont pas légion au Japon, alors il ne faudra pas oublier de jeter un oeil à cette curiosité.

PackedtotheRafters

- AUSTRALIE : six ça suffit ?
Selon l'adage bien connu selon lequel ce n'est pas parce que les audiences baissent qu'il faut annuler une série (non ? on dit pas ça ?), Seven Network a décidé de renouveler l'une des séries les plus regardées d'Australie, mais en léger désamour depuis quelques semaines, Packed to the Rafters, pour une sixième saison. Déjà parce que même si les audiences sont moins bonnes depuis que la saison 5 a été lancée, les scores restent largement supérieurs à beaucoup de séries. Et ensuite parce que Packed to the Rafters est toujours auréolée d'une certaine gloire, et que les spectateurs australiens, même quand ils la regardent moins, lui portent toujours une grande affection (comme en témoignaient voilà quelques semaine les Logie Awards). Beaucoup d'acteurs devraient signer pour cette nouvelle saison, mais Hugh Sheridan et James Stewart (l'époux de Jessica Marais) sont déjà sur le départ. Le départ de plusieurs personnages (notamment quand il s'agit d'enfants de la famille Rafters) ainsi que l'âge des protagonistes (la série était supposée parler du rapport de jeunes adultes au nid familial) posent la question de la longévité de la série. Plusieurs observateurs estiment que cette 6e saison sera la dernière... ça tombe bien, les projets de séries pour prendre la relève, en Australie, ce n'est pas ça qui manque.

- AUSTRALIE à nouveau : des audiences qui tiennent la route
Cette semaine, vous le savez, les spectateurs australiens ont eu droit à deux nouveautés nationales d'un coup : Tricky Business sur Nine, et Bikie Wars sur Ten. Malheureusement, Tricky Business a joué de malchance (ou de maladresse) en étant diffusée à la suite d'un live de The Voice, et a commencé sa carrière sur les écrans australiens avec près d'un quart d'heure de retard sur l'heure annoncée. Pas cool. Les conséquences n'ont pas manqué de se produire dans les audiences : 987 000 spectateurs. Ce n'est pas dramatique en soi (en général une série australienne trouve le succès autour du million), sauf si l'on considère la rétention : 2,19 millions de spectateurs avaient suivi The Voice... De son côté, le lendemain, Bikie Wars débutait sans lead-in spectaculaire, mais à l'heure, et de toute évidence, la série a attiré du monde : 1,26 million de spectateurs, avec un pic à 1,43 en cours d'épisode. Et là franchement il n'y a pas débat : Ten a dominé la case horaire avec Bikie Wars, mettant une raclée à Packed to the Rafters au passage (1,21 million).
Du coup j'en profite pour vous rappeler que vous avez jusqu'à ce soir pour voter pour le pilote australien dont je parlerai en priorité ce weekend. Mais je sens que là vous êtes biaisés pour répondre...!

- USA mais avec un twist : l'autre face des upfronts
En cette période d'upfronts américains, n'est-il pas triste d'oublier les chaînes hispaniques ? Si fait. Ainsi, Telemundo, qui se vante d'avoir augmenté ses commandes originales de 40% cette année, a décidé d'annoncer 6 nouvelles telenovelas : El Rostro de la Venganza, El Señor de los Cielos, La Patrona, Pasión Prohibida et Nace un Idolo, toutes produites en interne par Telemundo, ainsi que Fina Estampa, une co-production de Telemundo avec Globomedia. Plus intéressant encore, dans le soucis de capitaliser sur ce qui a été son plus gros succès historique, la chaîne a décidé de commander La Reina del Sur 2, dont on ignore s'il s'agira d'une saison 2 ou d'un sequel plus indépendant à ce stade. Ces telenovelas sont dédiées au primetime de la chaîne, et pour la journée, Telemundo a également lancé la production de Virgen Morena, un daytime drama anthologique inspiré d'anecdotes réelles dans lequel des gens en pélerinage auprès de la Vierge de Guadalupe espèrent changer leur vie.
De son côté, Univision peut se vanter d'une progression d'en moyenne 7% de ses parts de marché, un phénomène devenu rare chez les networks anglophones du pays : "Nous avons battu NBC sur 195 nuits en primetime sur les 18-49 ans", s'est vanté David Lawenda, ajoutant : "il y a une nouvelle réalité américaine", une phrase qui fait référence au dernier recensement qui estimait à 50 millions le nombre d'hispaniques aux USA. Pour le reste de la présentation d'Univision, c'est sur les épaules de stars comme Sofia Vergara ou Shakira que les upfronts reposaient. Si la chaîne commande assez peu de fictions originales, faisant une grande part de son marché chez les chaînes sud-américaines (à l'instar de la telenovela mexicaine Por ella soy Eva), elle va en revanche lancer un site de VOD dés cet été et y proposer deux webnovelas, une initiative inédite. Bref, ça bouge sur les chaînes hispaniques, et vous deviez le savoir.

AguilaRoja

- ESPAGNE : tout le monde s'arrache l'aigle rouge
Même langue, autre continent. Peut-être vous souvenez-vous que la chaîne espagnole RTVE émettait de sérieuses réserves quant à l'avenir de sa série-phare, Aguila Roja. Les audiences n'étaient pas en cause, mais plutôt les dépenses : la chaîne publique est mise au régime par les restrictions budgétaires gouvernementales, et à raison 913 000 euros par épisode, produire la série à succès grève sacrément les finances. Mais, en vertu de la 7e Rule of Acquisition, il y en a qui n'en ont pas perdu une miette quand RTVE a commencé à faire marche arrière sur Aguila Roja ; désormais la concurrence se montre très intéressée pour récupérer les droits de la série. Antena3 et Telecinco ont toutes deux fait savoir qu'elles pourraient se porter acquéreur de saisons supplémentaires de la série. Pour autant, Aguila Roja n'a pas encore été annulée par RTVE qui en a simplement reporté la commande indéfiniment. Une façon de se donner du temps pour considérer toutes les options tout en continuant de ramasser la monnaie des droits de la série historique, vendue à ce jour dans une vingtaine de pays. Mais si Aguila Roja pourrait se trouver un avenir en cas d'abandon par RTVE, les autres séries mises en stase par la chaîne publique, comme Isabel et La República, pourraient bien ne pas avoir cette chance.

- ALLEMAGNE : un pitch révolutionnaire
Vous savez ce qui manque cruellement à la télévision allemande ? Des séries policières. Apparemment. ZDF vient en effet de commander une nouvelle fiction du nom de Heldt, dont les 6 épisodes entrent en tournage cette semaine. La série s'intéressera à Nicholas Heldt, un enquêteur de la police de Bochum décrit comme peu conventionnel : il est passionné, engagé, et a un grand sens de la Justice (je fais que traduire, ne me regardez pas comme ça). Il formera un tandem improbable avec la procureur Ellen Bannenberg qui le rejoint mais ne supporte pas ses excentricité (tout cela est au comble de l'innovation). La série unira pour l'occasion les acteurs Kai Schumann (Doctor's Diary) et Janine Kunze (Hausmeister Krause). On en ignore pour le moment la date de diffusion.

Kontoret-2

- SUEDE : le bureau rempile
Après une première saison couronnée de succès, TV4 a décidé de renouveler la comédie Kontoret, une adaptation de The Office servant aussi de spin-off à la comédie à succès Solsidan. Avec en moyenne 840 000 spectateurs le samedi soir, la chaîne s'estime parfaitement satisfaite de ses audiences mais aussi de la qualité de cette série : "Nous continuons à investir dans les sitcoms de haute qualité et Kontoret est un ingrédient important de cette démarche", explique-t-on chez la chaîne. La nouvelle saison de Kontoret est attendue pour le courant de l'année 2013.

- SUEDE toujours : mauvais tempo
SVT prépare une nouvelle série du nom de Molanders, dont la production a commencé voilà quelques jours. La trame principale de cette série dramatique est assez classique : la famille Molander déménage, à la faveur d'une promotion du chef de famille qui obtient la possibilité de diriger l'orchestre symphonique local, et les Molander quittent alors la grande ville pour aller s'installer dans un petit patelin de province. Le problème est qu'évidemment, ce changement de décor n'est pas exactement comme la famille l'imaginait, et que des tensions commencent à se faire sentir parmi les Molanders. Les acteurs Eric Ericson (Irene Huss) et Livia Millhagen (vue dans le Wallander suédois) incarneront le couple central de la série. C'est le scénariste Ulf Kvensler (Solsidan) qui a créé et écrit ce drama, dont 12 épisodes sont actuellement en tournage en vue d'une diffusion au printemps 2013.

- NORVEGE : sans rancune
Bon. Allez. Un mot quand même sur les Gullruten, je suis pas rancunière. Pas tant que ça, disons. Ils se sont tenus, comme vous le savez, le weekend dernier, et au cours de la soirée, la chaîne publique NRK a collecté en tout pour ses programme 13 titres. Du côté des séries, les prix ont été décernés comme suit : Helt Perfekt a décroché le prix de meilleur programme humoristique, Ine Jansen (Helt Perfekt) a été récompensée en qualité de meilleure actrice, le poupin Anders Baasmo Christiansen (DAG - saison 2) comme meilleur acteur, et le prix de meilleur drama a été attribué à Taxi (et non à Buzz Aldrin, je suis colère). Comme ni Taxi ni Helt Perfekt ne sont disponibles avec des sous-titres, il faudra croire les Norvégiens sur parole sur ce coup-là.

LesRescapes

- CANADA : ils n'en sont pas revenus
C'est fini pour Les Rescapés. La série fantastique de Radio-Canada, dans laquelle une famille vivant en 1964 se retrouve subitement transportée en 2010, ne sera pas reconduite pour une troisième saison. C'est d'autant plus gênant que la 2e saison, qui s'est achevée début avril, n'apportait pas de conclusion aux intrigues ; il faut dire que depuis le départ, Les Rescapés était planifiée pour une durée de 3 saisons. Seulement voilà : les finances de Radio-Canada ne sont pas au plus fort, et la mise en chantier d'une troisième saison, outre son coût, allait entrainer des difficultés puisque le développement de l'ultime saison était estimé à deux ans ; on se souvient que c'est également ce qui a valu une annulation à Mirador. Le temps et l'argent jouaient donc contre Les Rescapés qui jouissait pourtant d'audiences très convenables: 735 000 fidèles en moyenne pendant la seconde saison. La production de la série se console en expliquant que la fin ouverte colle finalement assez bien à l'univers de la série, mais plusieurs acteurs n'ont pas caché leur déception.

- CANADA il en reste : quand il n'y en a plus
Radio-Canada avait par contre le budget pour commander une nouvelle série. Tu m’aimes-tu ?, une comédie dramatique d'une demi-heure, fera son apparition cet automne sur l'antenne de la chaîne québécoise. Ses 13 épisodes permettront aux acteurs Sébastien Huberdeau (La Job), Magalie Lépine-Blondeau (19-2) et Steve Laplante (Mirador) d'explorer les différentes problématiques liées à l'engagement amoureux de nos jours : avec qui s'engage-t-on, pourquoi, et pour quel type de relations ? N'en demande-t-on pas trop à l'âme soeur (ou supposée telle) ? Le tournage des 13 épisodes, produit par Podz (Minuit, le soir, 19-2...) a commencé au début du mois.

- DANEMARK : ex fan des sixties
C'est au détour d'une interview avec le Nordisk Film & TV Fond que la nouvelle direction de DR dévoile la mise en chantier d'une nouvelle série, dont pour le moment on ne connait que le titre international : The Heritage after Veronika. C'est Maya Ilsøe (dont la dernière série, Pagten, remonte à 2009) qui signe ici le scénario, et les trois premiers épisodes devraient être réalisés par l'actrice Pernilla August. Le thème de se drama sera axé autour de l'expérience des enfants des années 60, de la façon dont ils ont grandi dans un univers hippie et l'impact de leurs extravagants parents sur leur construction et donc leur avenir. Vu que DR1 ne répond pas à mes mails, on n'en saura guère plus pour le moment, mais ce projet original est une preuve de plus que la fiction danoise a toujours plus à offrir. Au passage, DR devrait développer des formats d'une demi-heure à l'avenir, ce qui devrait encore diversifier l'offre du groupe...

Voilà, c'était bien pour vous faire plaisir, mais désolée, là il faut que je file, j'ai pas du tout le temps pour plus ; je vous donne donc rendez-vous dans quelques jours pour la seconde partie de ce que ce world tour a à dire...
Du coup dans l'intervalle, c'est à votre tour de papoter, tiens.

16 mai 2012

Ingénieuse duplicité

On a déjà eu l'occasion de le dire : si les séries américaines n'hésitent pas à employer le format de séries étrangères (et avec les annonces des upfronts, on le voit bien cette semaine alors que les networks nous promettent des Red Widow, des Mistresses ou des Family Tools), le reste de la planète ne se prive pas non plus de piocher allègrement dans le patrimoine télévisuel étasunien, en grande partie pour adapter des sitcoms (avec les résultats que l'on sait) ou éventuellement des séries à teneur soapesque (un courant plus modéré et pour le moment essentiellement limité à des séries ABC).
Il y a un pays qui, pourtant, semble n'en avoir rien à battre de ce qui se passe à l'étranger, et qui n'achète jamais ses scripts aux USA. Ce pays, c'est le Japon. Pour être honnête, ce pays n'achète pas beaucoup de scripts aux autres pays non plus (et les tentatives récentes d'adaptation, genre Ikemen Desu ne, se sont soldées par de cuisants échecs). Et évidemment il n'est pas le seul (la Corée du Sud a bien assez à faire avec ses propres formats à décliner à longueur d'année pour aller en plus se piquer d'adapter des scénarios américains). Mais les faits sont là : le Japon vit en apparente autarcie télévisuelle.

Apparente seulement, car les Japonais ont, depuis bien longtemps et dans bien des domaines, déployé une grande habileté lorsqu'il s'agit de faire mine de ne pas regarder ce qui se fait ailleurs... mais de quand même prendre la température. Des dorama comme MR. BRAIN, par exemple, en pleine vague procédurale américaine, l'ont bien montré : les chaînes nippones savent très bien ce qui se passe à l'étranger. Il suffit de prendre les concepts qui semblent intéressants et d'en faire absolument ce qu'on veut à partir de là, sans être lié par le matériau original. Le parfait compromis.

Aussi, quand un projet tel que W no Higeki voit le jour sur les grilles de ce printemps, inutile de préciser que son existence n'est pas sans rapport avec celles de Ringer ou The Lying Game. Certes le roman d'origine date des années 80 et n'en est pas à sa première adaptation (la dernière était un simple SP en 2010), mais qu'il ressurgisse en ce moment est la clé de l'énigme.
C'est ce qui permet en fait à W no Higeki, comme toutes les séries nippones au pitch un tantinet dans l'air du temps, de ne pas être une simple copie d'une formule qui marche, et de démarrer immédiatement avec une identité propre, évoquant des analogies vagues mais pas de comparaisons strictes. C'est la preuve de la supériorité du système japonais d'inspiration sur la technique de l'adaptation pure et simple...

WnoHigeki

Lorsque je vous ai parlé pour la première fois de W no Higeki, j'étais un peu circonspecte quant à la raison qui pourrait pousser une femme riche et sans problème dans la vie à emprunter la vie de toute évidence misérable de son sosie. Eh oui vous l'aurez compris, je n'ai pas vu les adaptations précédentes de W no Higeki.
C'est en réalité dans cette raison que repose l'intérêt majeur de ce dorama.

Voyez-vous, puisqu'on en est à faire des comparaisons avec Ringer et The Lying Game, les histoires de vies qu'on échange, ces derniers temps, c'était plutôt un phénomène subi. En fait, c'étaient sur ces facteurs que reposait la trame du mystère dans le pilote de ces séries. Mais de pilote à pilote, c'est W no Higeki qui a trouvé un moyen d'employer le même pitch de l'échange d'identité (déjà usé jusqu'à la corde, comme en témoignait Shoufu to Shukujo en 2010) en rendant l'affaire moins unilatérale : certes, l'initiative vient de l'une des parties, qui joue un rôle plus actif, mais les deux jeunes femmes seront suivies à temps à peu près égal par le spectateur.
Les éléments sont à part ça très similaires et très classiques, notamment le fait que l'une des héroïnes soit riche et héritière d'une grande famille (Mako), et l'autre pauvre et orpheline (Satsuki) ; mais surtout, bien que partageant de toute évidence quelques renseignements nécessaires au processus d'échange, une donnée immuable de ce genre de fictions est que l'arrivée dans la vie de l'autre comporte des tonnes de découvertes et de maladresses d'importance variée. Ainsi la riche Mako débarque au night-club où travaille Satsuki en continuant de parler comme une bourgeoise, tandis que Satsuki n'est pas du tout rompue aux exigences protocolaires de sa nouvelle famille. Rien de plus normal ici, pour ne pas dire ennuyeux. On pourrait croire qu'un plan si ingénieux ait été mieux préparé, mais non, surtout pas, sans quoi on perdrait 80% des scènes du pilote.

Mais grâce à son principe de bilatéralité, W no Higeki est bien obligée de trouver une raison pour que les deux héroïnes aient autant envie l'une que l'autre de changer de vie. Et quand on est jeune, riche et sans soucis, il faut bien reconnaitre que les raisons sont un peu limitées. Que peut bien vouloir la sage Mako dans la vie désastreuse de Satsuki ?!

D'autant que le premier épisode, histoire de rajouter à la fois du pathos et des enjeux, nous montre une Satsuki qui se prostitue et qui, n'étant pas payée, finit par tuer son goujat de client pour récupérer la monnaie, enclenchant ainsi une enquête policière certes superflue d'un point de vue narratif (comme si on avait besoin d'un enquêteur pour découdre le mystère de l'échange, quand l'entourage respectif de Mako et Satsuki peut très bien porter ce rôle de l'intrigue, et ne s'en prive pas), mais qui ajoute un enjeu : celle qui sera considérée par la police comme étant la vraie Satsuki s'expose à... euh, vous savez que la peine de mort a encore cours au Japon ? Voilà.
Alors franchement, pardon de me répéter, mais qu'est-ce qui peut bien motiver Mako ?

La réponse est, je vous le disais, la clé de l'intérêt de W no Higeki. Car si sur le point de vue du mystère, il n'y a rien que la série puisse faire dans ce pilote qui n'ait déjà été employé par les séries qui l'ont précédée, si le suspense est quasi-inexistant et si, très franchement, l'intrigue policière n'apporte strictement rien à notre affaire, W no Higeki brille par son choix dramatique : Mako veut échapper à son grand-père incestueux, comportement d'ailleurs largement accepté par sa riche famille dans laquelle on ne parle pas de ces choses-là, on les accepte et on se tait. C'est cet élément de l'intrigue, exposé quasiment d'entrée de jeu histoire de ne vraiment pas nous prendre pour des idiots en laissant planer le doute, qui fait la force de ce pilote, lui donne sa substance, lui retire toute option de médiocrité. Car non seulement cet inceste est une raison plus que suffisante pour que Mako se tire de sa vie idyllique quoique codifiée à l'extrême, mais en plus cela ajoute une véritable problématique pour Satsuki, non parce que celle-ci est une oie blanche mais parce que celle-ci ne fait elle-même pas grand cas de sa vertu au regard de l'enquête policière dirigée contre elle.

Ainsi, une fois de plus, un dorama a su s'inspirer des clichés du genre, des séries américaines du moment, et des éléments classiques de nombreux thrillers, sans se contenter d'enfoncer des portes ouvertes. W no Higeki ne révolutionne pas la face du monde, à plus forte raison parce que son cast n'est pas extraordinaire et sa réalisation n'accomplit aucun prodige, mais ce qu'elle fait, elle parvient à le mener à bien sans ennuyer puissamment le spectateur.
Une qualité bien nippone qui est forcément vitale quand on a quatre saisons par an, et qu'on ne peut quand même pas débarquer avec des concepts systématiquement originaux pour chacune des trente séries qui naissent chaque trimestre...

15 mai 2012

[DL] Tricky Business VS Bikie Wars

Cette semaine, ce sont donc deux séries australiennes qui ont débuté sur les écrans des antipodes : Tricky Business, qui a démarré hier, et Bikie Wars, dont le pilote a été diffusé voici quelques heures. Comme cette semaine est, en ce qui me concerne, placée sous le signe du chaos, je n'aurai probablement pas le temps de vous parler de ces pilotes avant, ouhlà ! Au moins vendredi. Ce qui comme chacun sait est une éternité en termes de review. Et encore, à ce moment-là, je n'aurai sans doute le temps que pour une seule de ces séries, la suivante devra attendre quelques jours.

Il faut donc prioriser. Et c'est vous qui allez le faire à ma place en votant pour le pilote qui vous intéresse le plus sur la base des génériques de ces deux séries. C'est un critère qui en vaut un autre, non ?

TrickyBusiness  BikieWars
Note : liens valables 30 jours minimum. Je reuploaderai si l'un des liens est mort, mais seulement si vous postez un commentaire pour me prévenir !

Deux séries à l'univers clairement différent, donc. Et c'est à vrai dire la raison pour laquelle il ne m'est pas facile de choisir : si encore ces séries concouraient dans la même catégorie, l'une aurait l'air plus intéressante, plus aboutie, plus originale. Mais ici, deux séries radicalement opposées démarrent à 24h d'intervalle ! Cornélien.

Et pourtant, ces deux génériques ont également leurs défauts. Tricky Business est peu bavard sur son sujet (une famille qui travaille dans le recouvrement de dettes) et peut-être un peu trop enlevé. En face, Bikie Wars souffre des comparaisons incontournables avec Sons of Anarchy, et se montre violent aussi bien d'un point de vue visuel, avec certaines images brèves mais très impactantes, et une musique qui ne caresse pas franchement l'oreille !

Les votes sont donc ouverts jusqu'à ce jeudi 17 mai à 23h59. Mon weekend dépend de vous. Votez en votre âme et conscience.
PS : vous aurez noté, j'en suis sûre, l'énorme incongruité du générique de Bikie Wars Je ne me l'explique pas.

14 mai 2012

Toutes les très bonnes choses...

"Je suis désolé. C'est fini...
- F-fini ? Si vite ?
- Je suis vraiment désolé. On n'a rien pu faire.
- Mais, je ne comprends pas... Comment est-ce possible ?
- Ce sont des choses qui arrivent, vous savez.
- Je... euh... Il n'y avait pas moyen de...?
- Non, on est arrivés trop tard, ça n'aurait rien changé.
- Mais elle avait encore tant d'histoires à raconter... Si tôt, si jeune... C'est tellement tragique !"

Eh oui, j'ai fini mon marathon Angela, 15 ans et je vous avoue que certains jours, ça fait un peu chier de regarder des bonnes séries.

Angela15ans

13 mai 2012

Désespoir sans frontière

La fin de Desperate Housewives est pour ce soir !
Oh pardon, j'ai l'air de me réjouir ? Ce n'était pas mon intention ; je considère qu'on ne devrait jamais se réjouir de l'annulation d'une série. Sauf s'il s'agit de Whitney... mais ce ne sera pas pour cette année. Il faut dire que Desperate Housewives est une série dont j'entends depuis, au bas mot, trois saisons, uniquement du mal. Ou, quand mon interlocuteur tente d'en dire du bien, c'est avec un petit air de s'excuser quand même, genre "je sais bien que ça a l'air un peu nul dit comme ça, mais promis je m'amuse devant cette série". Les fans de Desperate Housewives ont dépassé le stade du guilty pleasure pour conserver en priorité la honte, et se raccrocher au souvenir du plaisir. En tous cas c'est l'impression qu'ils donnent.
La fin de leur calvaire a donc sonné et on a l'impression que, à la peine de voir leur série disparaitre, totalement compréhensible, s'ajoute quand même un peu de soulagement.

C'est vrai que Desperate Housewives a en son temps été une série incontournable. Elle faisait partie, en 2004, de ces séries qui ont déchaîné les passions et permis à ABC de trouver une certaine popularité, avec Lost (déjà tombée au combat). Face à l'hégémonie policière de CBS, ABC organisait la résistance ! Et un temps, j'ai fait partie de ceux qui y ont cru. Lost avait un pilote épatant, et Desperate Housewives était dotée d'un charme un peu pervers. Ah, c'était le bon temps.
Aujourd'hui Desperate Housewives est donc sur la fin, ça ne nous rajeunit pas plus que quand Lost s'est arrêtée... C'est qu'on les a vu naître, conquérir le monde, puis s'éteindre, ces séries-là !

UmutsuzEvKadinlari

Et en parlant de conquérir le monde. Je vous ai déjà parlé d'Umutsuz Ev Kadinlari, la série turque adaptée de Desperate Housewives, et qui a commencé l'automne dernier sur Kanal D (sinon faites semblant de rien, et suivez discrètement les tags au bas de ce post). L'originalité de la série turque, c'est que contrairement aux adaptations sud-américaines de la série, il ne s'agit pas d'une telenovela ; à titre national, Umutsuz Ev Kadinlari a un statut particulier à un autre égard : c'est la seule série turque actuellement à l'antenne qui soit l'adaptation d'une série américaine (l'autre adaptation sur les écrans turcs en ce moment est 1 Erkek 1 Kadın, adaptée d'Un gars, une fille).
Je me suis dit que pour rendre hommage aux fameuses ménagères d'ABC, une toute dernière fois, en guise d'adieu, j'allais donc vous proposer un post sur le pilote de l'un de ses remakes : une façon de parler à la fois du passé et de l'avenir de la série de Marc Cherry... sans pour autant s'infliger la présence d'Eva Longoria ou, pire, de Teri Hatcher. Brrr.
Comme beaucoup d'adaptations de séries américaines, le pilote d'Umutsuz Ev Kadinlari se regarde facilement en l'absence de sous-titres, étant donné qu'on connait déjà 90% des scènes : le pilote de la version turque part en effet directement du script de la version américaine. La plus-value se situe donc dans les spécificités de la série turque.

Alors je vous propose de me suivre dans ce petit comparatif en cagoulant à votre tour le pilote d'Umutsuz Ev Kadinlari avant de lire la suite de ce post.

UmutsuzEvKadinlari-GülCikmazi

La première des surprises est évidemment celle du look du quartier ; comme vous pouvez le voir dans la capture ci-dessus, s'il est évident que l'endroit est cossu, la version turque ne propose pas de grandes villas mais bien des immeubles donnant tous sur un cul-de-sac plus étroit que Wisteria Lane, et qui renforce l'impression de proximité qu'on avait dans le voisinnage de Desperate Housewives. Ajoutons, parce que les fans de la série savent combien ce détail est important suite au suicide de Mary Alice, que les immeubles en question n'ont pas de piscine à l'arrière...

Et justement, le plus grand choc de ce pilote réside probablement dans la façon de montrer la mort de Handan (notre Mary Alice turque). Le mode opératoire est le même : une arme à feu. Et pourtant, quand Mary Alice avait appuyé sur la gâchette, elle était hors-champ, ce qui rendait les choses moins brutales. Ici, non seulement Handan est quasiment face caméra quand le coup part, mais du sang apparait rapidement sur la tempe opposée à celle sur laquelle elle a tiré, de sorte qu'on comprend immédiatement que la balle a traversé le crâne de part en part. Glauque.
Pour que le traumatisme soit complet, après que le corps soit découvert par la Martha Huber locale, on a droit à une scène pendant laquelle le fils de Handan arrive sur les lieux et voit le corps être emmené par les secours. Le ralenti dure une bonne minute... il n'est pas vraiment ridicule, mais il parait incongru étant donné le ton badin de l'épisode. Il est d'ailleurs à noter que la voix off fonctionne toujours aussi bien, et que les musiques, même si elles font un peu plus couleur locale, restent dans le même esprit que dans la série originale.

La personnalité des wives survivant à Handan est assez similaire à celle que nous connaissons aux Etats-Unis (bien que parfois moins surjouée, à l'instar de Yasemin/Susan ; ou de Nermin, beaucoup moins souriante que Bree), et elle est dévoilée de la même façon que dans la série d'origine, en utilisant de nombreuses petites seynettes ou flashbacks. La géographie des lieux permet d'ailleurs à la camera de glisser de façon plus fluide d'un logement à l'autre. L'une des rares différences lors des présentations de chacune sont que les plats préparés pour les funérailles sont sensiblement les mêmes que dans la version originale, mais on appuie moins sur la mauvaise cuisine de Susan, par exemple.

Par contre, la séquence pendant laquelle tout le voisinage vient soutenir la famille endeuillée de Handan va cependant s'enrichir d'une surprise, du genre qui fait tout le sel des adaptations étrangères : une courte prière partagée par les femmes du quartier.

Mais dans ce pilote, les différences ne proviennent pas uniquement des changements dans les scènes ou les décors, mais parfois juste dans l'émotion transmise. Et on a pu le voir d'entrée de jeu, par rapport à son modèle, Umutsuz Ev Kadinlari n'hésite pas à ajouter beaucoup d'émotion, justement.
Une autre preuve de cette tonalité plus dramatique se trouve dans la scène pendant laquelle Susan se remémore la façon dont Mary Alice l'avait consolée suite à sa séparation. Desperate Housewives montrait une Mary Alice qui tenait ses distances tout en soutenant Susan, quand Handan est extrêmement chaleureuse, ce qui accentue d'autant la douleur de Yasemin. Je confesse avoir eu le coeur serré (en dépit du léger surjeu de l'interprète de Yasemin).

Après les funérailles, les épouses reprennent donc leur petit train-train quotidien... mais là encore quelques changements ont lieu par rapport à la version originale, et non des moindres puisqu'il s'agit de changer toute l'intrigue de Gaby !
Ainsi ce n'est pas Zeliş qui a une aventure extra-conjugale (vous n'y pensez pas !) mais son mari ; l'ex-mannequin devient du coup une épouse suspicieuse et jalouse, ce qui la rend moins pétillante que son équivalent américain pourtant déjà un peu pimbêche sur les bords. Vous vous doutez bien que les intrigues s'en trouvent totalement modifiées : l'époux volage tente d'acheter son affection, notamment en lui achetant le dernier ordinateur à la mode, puis abandonne Zeliş pour aller rejoindre sa maîtresse. Il y a pourtant un petit air de parenté entre Gabrielle et Zeliş, car si celle-ci ne trompera pas son mari avec un jardinier, en revanche, elle flirtera vaguement avec le petit geek qui viendra lui installer ses programmes...

UmutsuzEvKadinlari-PurpleDesperate

Pour le reste de l'épisode, il y aura, en définitive, assez peu de variations, en tous cas certainement pas aussi importantes que celle-ci.
C'est en fait ça la plus grande surprise : l'épisode suit la structure du pilote américain (incendie inclus), s'achevant sur la fameuse lettre trouvée dans les affaires de la défunte, sauf que les épisodes d'Umutsuz Ev Kadinlari durent 90 minutes, là où même l'épisode inaugural de Desperate Housewives racontait les mêmes évènements en 45 minutes. Malgré tout, le pilote de la version turque n'a aucun problème de rythme, ce qui est tout à son honneur étant donné les circonstances.
D'ailleurs, il faut croire que la production turque vit dans un autre espace-temps, puisque la première saison de la série, diffusée de façon hebdomadaire, est toujours en cours ; on attend pour ce dimanche le 32e épisode de la saison...

Mais peut-être certaines différences vous ont-elles plus interpelé que moi ? A vous de me le dire...

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