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ladytelephagy

28 septembre 2012

To be continued... Threesome

Devinez qui revient lundi soir ? Ouiiiiiiii ! Eux !!!
J'ai énormément de mal à dissimuler ma joie de retrouver l'un de mes coups de coeur britanniques de l'an dernier. Threesome revient donc lundi, et le problème, c'est que ça fait plusieurs mois qu'on n'a pas vu la série. Enfin, théoriquement parce que de mon côté je l'ai rematée trois fois.
Evidemment, ce post To be continued... aurait pu porter sur Homeland, qui revient dimanche, mais avec la victoire aux Emmys, tout le monde va vous parler de Homeland, il est impossible d'oublier Homeland. En revanche, je parie qu'on sera tous bien contents d'avoir une petite séance de rattrapage sur Threesome.

Pour ceux qui n'ont pas le temps de se refaire une intégrale (quoique, la série reprend dimanche soir, techniquement c'est faisable, mais bon), voici donc un post To be continued.... Pour rappel, il s'agit d'une sorte de récapitulatif épisode par épisode, garanti sans spoiler, reposant sur le concept suivant : 1 épisode = 1 capture = 1 phrase. Pas plus.
Mais si vous manquez cruellement de lecture et que vous l'avez loupé à l'époque de sa publication, vous pouvez aussi lire mon bilan de la première saison.

Threesome - 1x01
1x01 - Les trois meilleurs amis du monde, sur le point de passer une nuit qu'ils n'oublieront jamais...

Threesome - 1x02
1x02 - L'alcool et la drogue, c'est juré, ils arrêtent !

Threesome - 1x03
1x03 -
Les cours de préparation à la vie de parent ne sont pas accueillis avec enthousiasme par tout le monde.

Threesome - 1x04
1x04 -
Mitch va-t-il enfin prendre ses finances en main ?

Threesome - 1x05
1x05 - Au tour de Richie de rejoindre le club des trentenaires !

Threesome - 1x06
1x06 - A l'aide, Alice se transforme... EN FILLE !

Threesome - 1x07
1x07 - ...Et de quatre.

Bon, pour être sincère avec vous, j'ai très envie de me refaire une intégrale d'ici lundi quand même ! Ah, Threesome est de retour, chic chic chic !!!

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28 septembre 2012

Murder, she texted

Girl vs. Boy, je ne connaissais pas il y a encore 24h. Mais à quoi servent les world tours, si ce n'est faire des découvertes ? Il ne sera pas dit dans les parages que les cordonniers sont les plus mal chaussés...
Le pitch de Girl vs. Boy a piqué ma curiosité lorsque je suis tombée dessus hier, et j'ai donc décidé de faire des recherches pour tester cette fiction qui s'autoproclamait "premier whodunit romantique de Nouvelle-Zélande". De quoi ? Premier whodunit romantique ? Jamais entendu ce terme avant. Et ça implique qu'il y en a eu ailleurs...? Que cache ce terme étrange ? Oh, ça sent l'arnaque...

22 minutes plus tard, je suis en mesure de vous confirmer, pouces levés, que cette série néo-zélandaise pour la jeunesse change réellement de l'ordinaire. C'est le genre de série qui ne vous fait pas regretter un instant de tenter des séries hors de votre groupe démographique. J'ai le double de la cible et j'ai trouvé l'idée fraîche, amusante et très divertissante ! Bon, d'accord, j'ai regardé le pilote à 6h du matin, mais quand même.

Attendez, on rembobine ; je suis allée trop vite. Expliquons un peu de quoi parle Girl vs. Boy, et voyons ensuite si l'appellation de "whodunit romantique" se justifie...

GirlvsBoy-Cap

Diffusée cette été par TV2, Girl vs. Boy est une tentative que l'on doit à KHF, déjà à l'origine de la webserie Reservoir Hill, une initiative interactive récompensée par un International Digital Emmy Award en 2010.

Tout commence à The Bay, une petite bourgade fictive de Nouvelle-Zélande, élue 3e banlieue la plus agréable à vivre du pays. The Bay est un petit coin de paradis typique des séries inoffensives : il y a la mer, la campagne, des rangées de maisons, et des gens adorables partout. Eh oui, à The Bay, comme nous l'explique l'héroïne d'entrée de jeu, tout le monde se connait, se salue en se croisant, et les enfants des voisins grandissent côte-à-côte, se marient et continuent de faire prospérer cette charmante petite ville. Très franchement, ça ressemble presque à l'univers des Stepford Wives, la mer en plus.
Et pourtant, à cause de Maxine, l'héroïne, tout cela va être mis en danger.
Lors d'une fête célébrant les fiançailles d'un des jeunes couples de la ville, tout va basculer. Maxine est en effet supposée porter un toast aux fiancés, mais au dernier moment, elle égare ses notes et doit improviser. Son discours maladroit va finir par causer une rupture terrible : Hailey et Tim, les amoureux les plus populaires de The Bay, présents à la fête, se séparent avec toute la ville comme témoin.

Comment ? Pourquoi ? C'est ce que va tenter de découvrir Maxine qui, avec sa queue de cheval rousse et ses grands yeux innocents, n'en est pas moins une Jessica Fletcher pleine d'énergie et d'entêtement. Elle va tenter de comprendre comment une parole malheureuse de sa part a déclenché une réaction en chaîne aussi dramatique. C'est que, progressivement, toute la ville prend partie dans cette rupture, les filles contre les garçons, et The Bay, autrefois troisième banlieue la plus agréable à vivre du pays, devient un véritable champs de bataille...

Alors, qu'est-ce qui fait que Girl vs. Boy change résolument de l'ordinaire ? Déjà parce qu'il n'y est absolument pas question de reprendre les clichés de la série pour ado/préado avec une héroïne qui chante ou qui a des pouvoirs, et ça c'est le bien. Ensuite parce que, quand bien même il y est question d'une histoire d'amour qui tourne mal, l'intrigue ne tourne absolument pas au soap dissimulé sous un artifice quelconque, comme on aurait pu le craindre (et comme Pretty Little Liars, dont Girl vs. Boy a été le lead-in cet été sur TV2, le fait). Enfin, et surtout, parce que le ton de Girl vs. Boy est réellement une comédie déjantée, tirant partie de ses dialogues, ses gags et ses situations rocambolesques pour emmener ses jeunes spectateurs dans une enquête pas comme les autres, avec comme décor une ville un peu toquée derrière ses apparences proprettes.
La série est, de surcroît, menée par un personnage principal à la fois gauche et naturel, incarné avec beaucoup d'énergie par une jeune comédie absolument charmante, avec laquelle il est très facilement possible de se laisser emporter dans le tourbillon des évènements. C'est d'autant plus important que, comme un nombre grandissant de  séries, Girl vs. Boy est encadrée par une voix-off quasi-permanente, alors autant faire le chemin avec une héroïne sympathique.

Toutefois, revenons sur cette histoire de "romantic whodunit", voulez-vous ? Le propre d'un whodunit est que l'on n'est pas supposés connaître l'auteur du crime initial. Dans le cas présent, ce "crime" est la rupture de Hailey et Tim... et la criminelle s'autoidentifie dés le début de l'épisode : c'est la narratrice, Maxine ! Bon, vous le voyez, l'étiquette que se colle Girl vs. Boy est légèrement à côté de la plaque, mais tellement moins que je le craignais en lançant l'épisode...

Ça fait vraiment du bien de voir qu'il y a encore des idées originales en matière de séries pour la jeunesse. Je suis affreusement blasée, sans doute (et avoir la trentaine n'arrange sûrement rien à l'affaire), mais j'ai toujours la crainte que ces séries soient en première ligne vers l'uniformisation ; c'est la faute de Disney, évidemment, qui nous inonde de produits bien souvent (pas toujours) copiés les uns sur les autres.
A l'heure où les pays passent leur temps à se refiler des formats, comme on l'évoquait il y a quelques mois, il y a encore de la place pour l'innovation, et ça c'est bien chouette. Parce que les remakes et les adaptations et les copies officieuses, bon... c'est génial à regarder de loin, parce que c'est fascinant de voir comment les marchés sont perméables les uns aux autres en dépit des distances géographiques ou culturelles, mais à regarder, de façon concrète, ça donne quand même rarement des séries épatantes. Dans le cas présent (et ça ne m'arrive pas souvent) j'ai été amusée (gentillement amusée, hein, c'est pas la révélation de l'année évidemment) par une série qui ne m'était pas destinée, et je me suis dit qu'elle était regardable par tout le monde. Typiquement le genre de série que KD2A diffusait volontiers au bon vieux temps, et que je recommanderais aujourd'hui sans problème à la jeune génération, sans craindre de la voir s'abrutir ou, pire, de se mettre des idées tordues en tête.

En tout, la première saison de Girl vs. Boy ne compte que 8 épisodes d'une vingtaine de minutes chacun. C'est peu, mais ça permet de ne pas étirer l'enquête de Maxine en longueur, je suppose. A l'heure actuelle, je n'ai trouvé aucune trace d'un renouvellement.
Mais si j'avais un message à faire passer à TV2, ce serait, pour le bien de tous les jeunes téléphages en herbe abrutis depuis des années par les Hannah Montana et autres cavaliers chantants de l'apocalypse, de renouveler cette petite série pleine d'énergie. Allez, quoi, elle est nommée pour les New Zealand Television Awards, ça doit bien vouloir dire quelque chose !

Allez, histoire de finir sur une note positive, je vous propose la bande-annonce de la série, comme ça vous vous ferez une idée par vous-mêmes...

27 septembre 2012

lady's world tour - Escale n°16

-- World Tour --

Alors, qui est prêt pour un tour du monde en ce jeudi maussade ? Il faut avouer que ça met toujours du baume au coeur de prendre le pouls des télévisions du monde... enfin, en tous cas, ça marche sur moi. Vous me direz si ça a des effets similaires chez vous.
Et alors, en plus, aujourd'hui, je vous avoue qu'il y a plein de séries sur le point de débuter aux quatre coins de la planète qui font furieusement envie. En Argentine, en Belgique, au Chili, au Pays-bas... plein de choses alléchantes ! Mais jugez plutôt.

Babylon

- ARGENTINE :

* Sur Canal9, c'est officiellement la rentrée : deux séries hebdomadaires s'apprêtent à débuter sur la chaîne. La première, prévue pour demain, s'appelle 23 Pares et, à l'instar de Perfidia ou El Donante, elle a remporté le désormais fameux (en tous cas dans ces colonnes) Concurso Series de Ficción Federales. Basée sur un roman de Viviana Bernath, cette nocturna (le lancement se fera à 23h30) montrera le quotidien d'une famille travaillant dans un laboratoire d'analyses génétiques. Deux jours plus tard, soit le dimanche 30 septembre, ce sera Babylon qui débutera, cette fois en primetime, mais vous allez voir que le concept est bien plus original. Babylon est en effet une dramédie policière et politique en 13 épisodes, dont l'originalité tiendra entre autres dans ses scènes presque totalement en noir et blanc, à l'exception de quelques unes aux couleurs saturées lorsque les évènements se dérouleront dans la mystérieuse ville de Babylon. Inspirée par le film noir, Babylon aura pour héros un étrange flic que la malchance poursuit, et qui se retrouve notamment impliqué avec un étrange cabaret ; bien qu'une enquête occupe chaque épisode, un fil rouge se dénouera également pendant la saison, couvrant une vaste période dans la vie des personnages : de 1973 à nos jours ! Tout ça ne nous donne qu'une vague idée de ce que sera Babylon, mais ça donne méchamment envie...

PubertyBlues-Friendship

- AUSTRALIE :

* Quand on est l'adaptation d'un bouquin qui fait une centaine de pages à tout péter, obtenir une saison de 8 épisodes semble déjà inespéré en termes de durée. Mais Puberty Blues semble avoir conquis son public à un tel point que la série pourrait bien être renouvelée pour une deuxième saison ! Celle-là alors, je l'avais pas venue venir ! Surtout que les audiences ne sont pas éblouissantes, même si la série parvient à doubler les scores de son lead-in, ça reste décent, sans plus. Bon, on se calme, on respire, ce n'est pas encore fait, mais la production semble visiblement confiante, et commence à penser aux histoires que cette nouvelle saison pourrait raconter (en même temps, jusqu'à présent, s'éloigner du matériau d'origine ne leur a jamais fait peur).
* Un autre renouvellement, celui-là bien officiel : House Husbands, qui a commencé le mois dernier. C'est la première fois qu'une nouveauté du network Nine gagne une seconde saison depuis... pfiulala, depuis Rescue: Special Ops, en 2010. C'était un peu la crise, quand même ! Mais avec un lancement suivi par 1,24 million de spectateurs, et des audiences consistantes depuis lors, House Husbands est une réussite incontestable pour la chaîne... pour ce qui est de la qualité, je vous donne rendez-vous dans ma review du pilote (...je me rends compte à l'écriture de ces news que j'ai énormément négligé les pilotes australiens dans le cadre de mon défi avec whisperintherain, ce sera vite corrigé).
* Au rayon des nouveautés, c'est la dernière série en date de la franchise Underbelly qui se prépare, puisque le tournage a commencé cette semaine en vue d'une diffusion courant 2013. Underbelly: Squizzy (après "Badness", ça fait un peu petit joueur quand même...) s'étendra de 1915 à 1927 et s'intéressera au gangster Squizzy Taylor.

PaulKempAllesKeinProblem

- AUTRICHE :

* Oh, regardez-moi ça ! Un petit nouveau dans la grande famille du world tour ! Eh bien oui, on se ballade aujourd'hui en Autriche aussi, où la chaîne publique ORF2 se prépare à accueillir dans sa programmation Paul Kemp - Alles kein Problem, une dramédie en 13 épisodes qui raconte les affaires de Paul Kemp, un médiateur chargé de résoudre les divers problèmes de ses clients : mariages en crise, familles brisées, et autres cas divers et variés l'attendent, alors que le pauvre Paul doit également gérer sa vie de famille. En effet, sa femme l'a trompé et on ignore s'il est le père du bébé que porte son épouse... Produite avec l'aide de l'allemande ARD, Paul Kemp - Alles kein Problem a été tournée en deux temps, d'abord à l'automne 2011 pour les 6 premiers épisodes, puis entre mai et juillet dernier. La série devrait apparaitre dans les grilles de la chaîne autrichienne début 2013.

CrimiClowns

- BELGIQUE :

* Sur la chaîne 2BE, une nouvelle dramédie s'apprête à débuter lundi : Crimi Clowns. Il s'agit d'une co-production avec les Pays-Bas (c'est la chaîne Veronica qui diffusera la série là-bas, plus tard pendant l'automne) écrite par Luk Wyns, qu'on connait en France pour son travail sur Matrioshki. Derrière les costumes colorés se cache donc, vous l'imaginez, un peu plus que des clowneries. Crimi Clowns suit en effet Ronny Tersago, un homme qui s'est fait connaître avec son personnage du clown Norry, mais qui un jour voit l'un de ses faux-pas publié dans les tabloids, grillant ainsi sa carrière. Pour ne pas tout perdre, il décide, avec quelques uns de ses proches, de se recycler dans les cambriolages et les braquages (en costume, donc) ; leur premier "coup" les emmène dans un magasin de hi-fi et videos, où Norry a l'idée de voler une camera afin de filmer leurs exploits criminels, mais aussi leur quotidien perturbant... Et pour répondre à votre question, oui, il y a un trailer, et avec sous-titres anglais par-dessus le marché. Pardonnez mon langage, mais putain, ça donne méchamment envie !

SessaodeTerapia

- BRESIL :

* J'ai découvert il y a quelques jours qu'une adaptation de BeTipul (encore une !) démarre cet automne. Cette fois, c'est donc au Brésil que ça se passe, sur la chaîne du câble et satellite GNT. Sessão de Terapia, puisque c'est son nom, démarre le 1er octobre, et je ne vous pitche pas la série, ce serait insultant.
* De son côté, Rede Record a décidé d'adapter Patito Feo, la telenovela pour ados venue d'Argentine qui a suscité un enthousiasme dans de nombreux pays (en France, rappelons qu'elle a été diffusée par Gulli sous le titre De tout mon coeur), décrochant un International Emmy Awards en 2008. La série a déjà été adaptée quatre fois, dont au Mexique, et c'est à partir de cette version que la scénariste Ecila Pedroso prépare le script de la version brésilienne... La série devrait prendre la relève, en 2013, de la telenovela Rebelde (elle-même un remake d'une telenovela mexicaine, Rebelde, elle-même adaptée de la telenovela argentine Rebelde Way... notice a pattern here ?) qui va s'achever au bout de deux années de diffusion.
* Et puisqu'aujourd'hui, on ne va apparemment pas trouver de preuve de l'originalité de la télévision brésilienne, SBT aussi a commandé un remake d'une telenovela argentine. Nan mais, faut le dire, c'est sympa l'ambiance entre chaînes de télévision en Amérique du Sud, on s'emprunte des formats à qui mieux-mieux, on se fait des tresses et on commande des pizzas... Mais je m'égare, pardon (c'est la douleur). Cette fois c'est une série des années 90, Chiquititas, qui est concernée, une série musicale à destination des préados ; la version brésilienne de la série remplacera ainsi Carossel en mai 2013. L'original avait tenu huit saisons, ce qui évidemment suscite l'envie...

Motive

 - CANADA anglophone :

* Après The Killing, Kristin Lehman retombe sur ses pieds et décroche le rôle principal de Motive, un procedural de CTV dont le tournage a commencé le 17 septembre dernier, en vue d'une diffusion en janvier prochain. L'enquêtrice de Motive, Angie Flynn, est capable d'entrer dans la tête des tueurs et de comprendre comment ils réfléchissent... sauf qu'il ne s'agira pas pour les spectateurs d'essayer de deviner qui a perpétré les crimes sur lesquelles elle travaillera, puisque la victime comme le criminel seront connus dés les premières minutes de l'épisode. Le retour du whodunit, c'est maintenant ! Lehman sera rejointe par Louis Ferreira, Brendan Penny et Lauren Holly dans cette nouvelle série.

Unite9

- CANADA francophone :

* Maintenant que je pense avoir chanté les louanges d'Unité 9 sur tous les tons, je pense qu'il est temps qu'on parle de la série de façon plus objective... pour célébrer ses audiences ! Les deux premier épisodes avaient en effet totalisé de beaux scores, mais le téléroman O' revenant lui faire concurrence cette semaine sur TVA, rien n'était joué. Eh bien résultat, le season premiere de O' a attiré 926 000 spectateurs... contre 1,2 million pour le troisième épisode d'Unité 9, qui reste donc leader du primetime le mardi soir. Qu'est-ce que je fais, j'en remets une couche, ou vous avez compris qu'il FAUT regarder Unité 9 ?

SolitaCamino

- CHILI :

* Accrochez-vous, les enfants, parce que la nouveauté de la chaîne Mega n'est pas là pour rigoler, au contraire. Solita Camino, qui commence le 1er octobre, est en effet une série qui parle... d'inceste. La série raconte en effet l'histoire de Manuela, une jeune fille de 14 ans qui a été abusée par son beau-père, mais dont l'histoire n'a pas fini de se compliquer. Vous pouvez découvrir les neuf premières minutes de la série dans cette preview.

IRIS

- COREE DU SUD :

* Peut-être vous souvenez-vous du succès incroyable de la série d'espionnage IRIS, diffusée à l'automne 2009 par KBS. A l'époque, la production se faisait une joie de clamer à qui voulait l'entendre (c'est-à-dire beaucoup de monde vu le succès de la série, qui a quasiment atteint les 40% de parts d'audience sur la fin de sa saison) qu'IRIS aurait un spin-off ET une seconde saison. Or, les deux phénomènes sont extrêmement rares en Corée du Sud, à plus forte raison pour une série de primetime aussi coûteuse. Le spin-off, on l'avait eu : il s'appelait Athena, et il avait été lancé fin 2011 sur la chaîne concurrente SBS, avec des audiences, eeeh, ma foi, pas mauvaises au début, mais en nette dégringolade au fur et à mesure de la diffusion. De la seconde saison d'IRIS, on avait craint de ne plus trop entendre parler, et pourtant, depuis cet été, les choses s'agitent ; on apprenait par exemple que Byung Hun Lee, héros de la première saison, ne reviendrait pas, étant trop occupé par sa carrière aux USA. Les choses sont désormais plus que concrètes encore, puisque plusieurs acteurs viennent officiellement de rejoindre la série : Da Hae Lee (qui n'a pas connu de grand succès à la télévision coréenne depuis Chuno), et Hyuk Jang (récemment vu dans Ppurigipeun Namu), incarneront les deux rôles principaux de la saison. Seung Woo Kim et Min Jong Kim reprennent quant à eux du service et, comme dans la première saison d'IRIS et dans Athena, ils incarneront des agents nord-coréens. Le tournage de IRIS 2 devrait commencer dés octobre, avec pour objectif une diffusion en février 2013.

MuhtesemYuzyil-Orage

- EGYPTE :

* Vous savez, le Ramadan, c'était il y a deux mois ? Bon, eh bien à la télévision égyptienne, on prépare déjà le prochain. L'acteur Ahmed Adam vient en effet de signer pour le rôle du scientifique Mostafa Mahmoud dans un biopic écrit par Waleed Youssef. Médecin, philosophe, journaliste et écrivain, Mahmoud a écrit plus de 100 ouvrages. Une idée de topic intéressante, du genre à donner des regrets que les séries égyptiennes ne connaissent généralement qu'une diffusion assez limitée géographiquement.
* Ce n'était qu'une question de temps avant que la série turque Muhtesem Yüzyil soit adaptée (ce qui explique la photo ci-dessus). Quand on tient un succès pareil, on ne le laisse pas s'échapper ! C'est le cas de l'Egypte, où le réalisateur Enas El Deghedi, coutumier du cinéma, a annoncé son premier projet pour la télévision, avec Mustafa Muharam au scénario. On peut se demander comment un biopic d'une figure historique turque aussi importante peut être adaptée par un autre pays, il faudra donc s'armer de patience pour avoir (peut-être) une chance de voir ce que ce projet donnera.

Isabel

- ESPAGNE :

* Canal+ Espagne se motive sur la fiction nationale. Après avoir commandé quelques projets originaux. En 2011, la chaîne avait commandé deux séries : un drama, Crematorio, et une comédie/dramédie, Qué fue de Jorge Sanz (qu'on avait évoqués sur SeriesLive, si vous m'y lisiez à l'époque). Les deux séries étaient clairement inspirées par les formats américains : Crematorio avait par exemple des épisodes de 45mn, alors que le 70mn est la norme sur les chaînes espagnoles. Mais depuis ? Depuis pas grand'chose, en-dehors de la diffusion de séries américaines telles que Boss, Girls, True Blood, The Newsroom (depuis ce mois-ci), ou encore Boardwalk Empire (la 3e saison démarre en Espagne ce samedi). Mais la chaîne n'a pas dit son dernier mot en matière de fiction espagnole, et commande cette fois une série documentaire similaire à celle de PBS, America in Primetime (diffusée par Canal+ Espagne en janvier dernier). España en serie, ce sera le nom de cette émission, sera composée de 4 rendez-vous de 50mn revenant sur l'histoire de la télévision espagnole, avec des images d'archive et des entretiens avec des réalisateurs et acteurs espagnols. Ca sera intéressant à regarder, si jamais les videos nous parviennent (et encore plus si on trouve le moyen d'avoir des sous-titres). En ce qui concerne les projets de fictions originales, Canal+ Espagne n'est d'ailleurs pas totalement en reste, car elle a bouclé au printemps le tournage de Falcón à Séville, en co-production avec ZDF en Allemagne et Sky Atlantic au Royaume-Uni.
* Bon et puis, ça y est, c'est officiel : Antena3 a annoncé hier que cette fois, la fusion avec laSexta, c'était sûr et certain ! Tellement sûr et certain que la fusion sera effective le 1er octobre... La chaîne a donc accepté les conditions qui lui ont été soumises cet été par le Gouvernement espagnol (pour un résumé des épisodes précédents, direction l'un des précédents world tours). C'est la seconde grande fusion de ce genre en Espagne, après qu'en décembre 2010, Cuatre ait fusionné avec Telecinco, du groupe Mediaset. Outre les chaînes publiques, le panorama espagnol sera donc, à partir de lundi, dominé par deux grands groupes de télévision : le groupe A3 d'une part (incluant Antena3 et maintenant laSexta) et Mediaset de l'autre. A eux deux, ces groupes représenteront 85,5% du marché...
* Puisqu'on parle de Telecinco, mauvaise nouvelle pour Familia, la comédie qu'elle préparait. Le tournage a été interrompu afin de procéder à une réorientation, la chaîne n'étant pas du tout satisfaite des épisodes tournés jusqu'à présent. Pour ne rien arranger, la comédie La que se avecina, qui doit entamer sa 6e saison lundi, a causé quelques soucis à la chaîne alors que le premier épisode a leaké sur internet. Voilà donc Telecinco en guerre contre le piratage, la chaîne ayant annoncé qu'elle avait tracé le site d'origine du fichier sur internet ("un site qui propose déjà des programmes de plusieurs chaînes"), et que les choses n'allaient pas en rester là. Reste que pour le moment, la grande inconnue c'est : comment ce site a réussi à se procurer une copie de l'épisode en avant-première... il se dit que l'épisode, mis sur les serveurs du service de VOD Mitele, aurait tout simplement été récupéré par un petit malin.
* Du côté du public, place à notre désormais habituelle constatation des dégâts. Déjà, les choses vont très, très mal pour TVE en ce qui concerne sa comédie Stamos Okupa2. Le sitcom familial a démarré le 14 septembre avec des audiences lamentables (8,8% de parts de marché),suivie d'un deuxième épisode encore plus bas (5,4% de parts de marché). Alors, cette semaine, la comédie bascule dans la case du vendredi soir à 00h45, parce que ça va bien, hein. Je ne voudrais pas m'avancer mais je crois que Stamos Okupa2 n'aura pas de saison 2. D'autant que la série est vraiment affublée de tous les maux : l'un des responsables de Canal9, Toni Beltrán, prétend que c'est lui qui a pitché la série à TVE en 2009, et que l'idée avait été alors refusée par la chaîne, avant de finalement lancer le projet Stamos Okupa2 sans lui. A vrai dire, vu les résultats, il n'y a pas de quoi se vanter, mais maintenant l'affaire va aller en justice. C'est un peu ce qui s'est passé pour Toledo. Vous vous souvenez de Toledo ? Les spectateurs espagnols non plus. Stamos Okupa2 est le premier projet de comédie produit en in-house par la chaîne publique depuis Paco y Veva, en 2004.
* La chaîne publique a dû faire une croix sur la telenovela Amar en tiempos revueltos. On se souvient que TVE rencontre d'énormes difficultés financières, et ne peut payer les droits de diffusion de nombreuses séries qu'elle a pourtant commandées. La série, dont le tournage s'était mis en stase, va finalement atterrir en janvier 2013 sur Antena3. Les ennuis de TVE sont loin d'être finis, puisque la chaîne pourrait subir l'an prochain une coup de 50 millions dans son budget.
* Allez, une bonne nouvelle quand même : sur la chaîne publique, il y a aussi des succès ! En témoigne Isabel (en photo ci-dessus), la fameuse série historique qui a failli croupir à jamais dans un tiroir de la chaîne et qui, finalement voit ses audiences rester stables... voire même augmenter : après un premier épisode à 20,1% de parts de marché (3,52 millions de spectateurs), et un deuxième à 20,2% (3,73 millions), le troisième épisode de la série, diffusé lundi, a totalisé 20,3% des parts de marché (3,88 millions). Avec ce genre de scores, la série s'impose comme le leader de la soirée. Alors, ça valait pas le coup de la diffuser, cette fiction ? A ce stade, la chaîne publique doit même se mordre les doigts d'avoir loupé le coche pour une deuxième saison.
*  Un petit mot, enfin, sur Polseres Vermelles, la série catalane qui a fait l'évènement cet été sur Antena3, s'est achevée avec 11,7% de parts de marché (2 millions de spectateurs) pour son 13e et dernier épisode. Certes les audiences de la série ont baissé au cours de l'été (la série avait démarré avec 17,8% de parts de marché, soit devant 3 millions de curieux), mais elle reste tout de même l'un des gros succès du hors-saison en Espagne, prenant à vrai dire tout le monde par surprise, y compris chez Antena3 où on pensait simplement diffuser un petit truc vite fait pendant l'été. En-dehors de ses deux derniers épisodes, la série catalane (la première diffusée à l'échelon national) avait été le leader de sa case horaire cet été. L'aventure de Polseres Vermelles ne s'arrête pas là : outre une deuxième saison en préparation, située deux ans après la première (Albert Espinosa, le créateur de la série, a évoqué son objectif d'avoir en tout 5 saisons, chacune séparée de 2 ans), la série catalane sera également diffusée aux USA par le network hispanophone V-me. Les droits auraient également été vendus à des chaînes au Mexique, en Finlande et en Corée du Sud ! Et alors, ce projet d'adaptation Red Band Society, ça avance, Martha Kauffman ?

DekhBhaiDekh

- INDE :

* Pas tous les jours facile de produire une campagne pour expliquer le passage au numérique au plus grand nombre ? Challenge accepted. En Inde, les chaînes ont toutes diffusé 2mn de noir complet pendant trois jours, ce mois-ci, à 19h58, 20h58 et 21h58, avant de montrer un message d'information "Go digital or go blank" (et son équivalent en hindi). Problem solved.
* En 1993 apparaissait Dekh Bhai Dekh, une série diffusée par la chaîne publique Doordashan. Rien que de très classique : un sitcom familial montrant les tribulations de la famille Diwan, une maisonnée multigénérationnelle. La chaîne publique envisage de produire un remake dans les 6 prochains mois, et est actuellement en pourparlers pour ressuciter l'une des comédies les plus populaires de son temps avec le producteur d'origine, Anand Mahendru. En 2009, une sorte de film spin-off avait connu une sortie en salles.

PRICELESS

- JAPON :

* Si au Japon, il n'est plus rare qu'une série fasse son comeback sur les petits écrans après quelques années d'absence, cette fois-ci, on a échappé à une nouvelle saison d'un succès passé. Mais de justesse. La série d'enquêtes Galileo va en effet revenir début 2013... mais au cinéma. Rappelons que Galileo est l'adaptation de romans de Keigo Higashino (le même dont les écrits ont servi de support à l'anthologie Higashino Keigo Mysteries sur Fuji TV cet été), et a donné, outre une série en 2007, un téléfilm (ou "SP") en 2008, et enfin un film sur grand écran en 2008 également. L'acteur et chanteur Masaharu Fukuyama reprend une fois de plus son personnage de Manabu Yukawa, un professeur d'université au don d'observation hors du commun, même si évidemment il est insupportable au quotidien. Rappelons encore qu'au Japon, quand une série a du succès, elle devient un film, et si le film a du succès, il redevient série. Prudence, donc...
* Juste un petit mot pour vous prévenir que je prépare comme d'habitude mon traditionnel récap de la saison nippone, et qu'on verra les détails des séries qui s'apprêtent à débuter sur les écrans japonais. D'après mes estimations et sachant que je ne suis pas dispo samedi (mon post quotidien sera d'ailleurs programmé à l'avance, j'en profite pour le glisser l'air de rien), ce récap devrait être en ligne dimanche. On y parlera entre autres de la nouvelle série de Takuya Kimura, PRICELESS (en photo ci-dessus) qui a déjà été évoquée précédemment dans ces colonnes.

LaTeniente

- MEXIQUE :

* Les chaînes hispanophones investissent le créneau de la websérie. Televisa (au Mexique) et Univision (aux USA) vont en effet lancer le 29 octobre prochain la toute première webnovela, intitulée Te Presento a Valentín. Pourtant, en dépit de son appellation rappelant la formule des telenovelas, cette nouvelle série aura un format assez classique pour le support web, avec 15 épisodes de 6 minutes chacun, mis en ligne en parallèle sur les sites d'UVideos et Televisa.
* Tournée l'été dernier, la série La Teniente (en photo ci-dessus) débarque le 1er octobre sur la chaîne TV Azteca. La série raconte l'histoire d'une femme lieutenant (si-si !) travaillant dans la Marine mexicaine, avec María Fernanda Yepez (Rosario Tijeras...) dans le rôle principal. Les 24 épisodes de la série ont été conçus pour s'appuyer sur des histoires vraies, comme c'est le cas pour Paramedicos, qui a démarré sur Once TV le mois dernier, et comme ça l'a été pour El Equipo. A la différence de ces séries, TV Azteca n'a eu recours à aucun financement de l'Etat, et notamment de la part de la Marine (je sais pas si c'était clair dans ma news...). Bon alors, faut pas pousser, l'armée mexicaine a tout de même prêté des équipements (des bateaux, des avions, ce genre de petites choses) et des lieux de tournages pour faciliter la production de la série. Diffusée sur la même chaîne dans le cadre du projet Azteca Series, La Teniente est considérée comme un spin-off officieux de la série Drenaje Profundo, diffusée en octobre 2010 au Mexique, et à l'automne de l'année dernière par France O.
* Enfin, HBO Latino commence à parler de sa série mexicaine Señor Avila, une série en 13 épisodes sur laquelle elle communiquait assez peu jusqu'à présent. Ecrite par les frères Walter et Marcelo Slavich (déjà auteurs d'Epitafios), la série raconte l'histoire d'un père de famille qui exerce la profession d'agent en assurances... ainsi que celle, en parallèle, de tueur à gages. La date du 13 janvier prochain commencerait à être évoquée pour le lancement de la série sur les écrans d'Amérique du Sud.

NewZealandTelevisionAwards

- NOUVELLE-ZELANDE :

* Les New Zealand Television Awards, au nom plutôt transparent, seront remis le 3 novembre prochain à Auckland. L'occasion de parler des nominations, qui concernent un total de 46 catégories. Evidemment, on ne va s'intéresser qu'à la fiction... Attention, en Nouvelle-Zélande, les nominations sont courtes, avec en général 3 compétiteurs maximum dans chaque catégorie (bah oui, sinon il faut nommer tout le monde !). Dans la catégorie Meilleure comédie ou série de comédies (les programmes de non-fiction, y compris les évènements unitaires, entrent en effet dans cette catégorie), on trouve la compétition humoristique 7 Days, le spectacle Wilson Dixon: The New Zealand Tour et, hourra, Hounds. Du côté du prix du Meilleur programme pour enfants/la jeunesse, ce sont Girl vs Boys (une dramédie qui s'autoproclame "romantic whodunit" dans laquelle une adolescente enquête sur la raison pour laquelle le couple le plus populaire de la ville s'est séparé), le programme Let’s Get Inventin’, etThe Erin Simpson Show (une compétition sportive entre 30 écoles du pays) qui se disputent le titre. Pour la Meilleure série dramatique, enfin, on trouve la première saison de Nothing Trivial, la saison 4 de Go Girls, et Underbelly: Land of the Long Green Cloud.

MoederikwilbijdeRevue

- PAYS-BAS :

* Rendez-vous le 8 octobre prochain sur Ned1, pour découvrir la série Moeder Ik Wil Bij de Revue, une fiction historique se déroulant pendant les années 50. A la fin de la guerre, Bob, un ancien soldat, revient dans sa famille, constituée par son père Jacob et ses quatre soeurs. Si de son côté, le pays connait un boom de la consommation, il n'en est rien pour la petite famille, qui est toujours sans le sou. Mais lorsque le cousin de Bob l'invite à assister au spectacle de musichall qu'il dirige, notre ex-militaire a soudain une épiphanie : il va rejoindre la revue ! ...Et c'est pour qui la bande-annonce ?

TaGordin

- USA qui fait faire ses devoirs par les copains :

* Dans le world tour du jours, les adaptations de séries étrangères en cours de développement aux Etats-Unis comptent : le thriller israélien Ta Gordin (on l'a dit), le drama mexicain Terminales, la série britannique Pulling, et j'en oublie probablement.
* Hulu a décidé d'acquérir les droits de la série australienne The Straits ; rappelons qu'en France, c'est Sundance Channel qui a acquis les droits de la série.

GameofThrones

- EVENEMENT :

* Si vous êtes en Irlande (ou que vous pouvez y aller) les 5 et 6 octobre prochains, le Galway Film Centre organise pour la deuxième année consécutive "Talking TV Drama", sur l'écriture de séries dramatiques (sans rire). Y sont prévus différentes rencontres, sur l'état de la fiction en Irlande mais aussi sur la fiction scandinave, et la série à l'honneur est Game of Thrones (...tournée en partie en Irlande, ceci expliquant cela).
Voici une liste (non-exhaustive) des scénaristes qui y seront présents : Hans Rosenfeldt (Bron/Broen), Richard Cottan (Wallander UK), Tom Farrelly (Raw), James Moran (Torchwood), Declan Croghan (Waking the Dead), Bryan Cogman (Game of Thrones)... Plus d'infos sur le site du Galway Film Centre.

SON

- DIVERS :

On finit sur une info qui donne à réfléchir... Le groupe suédois SVT a décidé de faire l'acquisition de sa toute première série turque, SON, l'histoire d'une femme à qui on apprend que son mari est mort dans un accident d'avion, mais qui se demande s'il n'a pas en réalité disparu, étant donné qu'on refuse de lui restituer le corps et que rien n'indique qu'il soit monté à bord de l'appareil. Ce thriller est la première fiction turque à être diffusée en Europe occidentale ; les épisodes seront diffusés en primetime à partir de janvier par SVT (soit un an après son lancement sur la chaîne turque ATV, comme en atteste le Pilot Watch puisque SON était l'une des séries turques que j'ai guettées la saison dernière).
Pour ma part, je suis impressionnée (et c'est ce qui explique que, même si je parle rarement des acquisitions d'un pays à l'autre, j'évoque celle-ci). Imaginez : en pleine Scandiwave, SVT pourrait très bien se reposer sur la proportion fiction anglophone/fiction locale de sa grille ! Mais non, elle décide d'aller chercher des séries en Turquie (effectivement en plein boom elle aussi depuis quelques années). J'admire le fait que SVT ne se repose pas sur ses lauriers et tente quelque chose de ce genre, à plus forte raison avec un thriller et en primetime (il aurait été tellement facile d'opter pour un soap, comme cela se passe souvent pour les telenovelas, alors reléguées dans une case secondaire). Il faudra vraiment surveiller les audiences de cette expérimentation... je me demande si ça va prendre dans d'autres pays européens ?
Accessoirement je suis étonnée de n'avoir jamais lu qu'une chaîne allemande faisait ce genre de tentative ; vu la taille de la communauté turque en Allemagne, ç'aurait pourtant du sens. Personnellement je n'avais pas trop été bluffée SON (moins qu'avec Uçurum, à laquelle j'avais dédié une review de pilote), mais bon, ça ne diminue en rien le mérite de cette acquisition. Il est cependant bon de noter qu'à l'origine, la série est constituée de 25 épisodes de 90 minutes, mais que SVT2 (puisque c'est cette chaîne du groupe qui en a fait l'acquisition) optera pour un format de 50 épisodes d'une demi-heure, en quotidienne. 50 épisodes sur les bras, c'est un sacré défi ! (mais si je sais encore compter, ça implique de sacrées coupes, non ?)
Des nouvelles de ce genre, on pourrait bien en entendre d'autres dans les prochains jours, à mesure que le MIPCOM se rapprochera. Le grand rendez-vous de la fiction internationale se tiendra en effet entre le 8 et le 11 octobre à Cannes.

Ah, si, encore une chose, pour ceux qui ne l'ont pas lu quand j'ai RT l'info sur Twitter : Äkta Människor va sortir en DVD au Royaume-Uni ! Merci qui ? Merci Nordic Noir !

Voilà, promis cette fois, c'est fini !
Alors, la traditionnelle question : quelles sont les infos qui ont le plus piqué votre intérêt/curiosité aujourd'hui ? Ah je vous avais prévenus, il y a de bonnes choses...

26 septembre 2012

Love at second sight

Avec la rentrée, certaines séries ont repris. New Girl, par exemple ; j'avais rattrapé la saison vite fait cet été, je me demandais si j'allais suivre la saison 2 de façon régulière, eh bien pour le moment je n'ai trouvé aucune raison de le faire. Up All Night, aussi, puisque j'ai fini la saison 1 et embrayé sur la seconde ; la série est égale à elle-même (en dépit des changements) mais il n'y a pas de quoi en faire son coup de coeur de l'année ou même de la semaine.
Et du côté des pilotes, c'est pire : je redoute le moment où, parce que je n'aime pas laisser un défi inachevé, je vais devoir m'atteler à la review de Vegas. C'est atroce, j'ai à peine tenu une vingtaine de minutes. La dernière chose dont je me souviens avant d'avoir stoppé la lecture de l'épisode, c'est que j'en étais arrivée au point où j'essayais de trouver une formule à succès qui ne soit pas rempompée dans Vegas... un autre genre de challenge, en quelque sorte.

Unite9-ByNight

Alors, après cette soirée pas franchement concluante téléphagiquement, j'ai décidé de lancer le deuxième épisode d'Unité 9, et là, ouf, enfin, j'ai passé 45 vraies bonnes minutes de télévision. Il n'est pas dans mes habitudes d'écrire un post pour chaque épisode que je regarde pour une série donnée, mais il faut quand même que je vous dise : Unité 9, c'est vraiment de la qualité.

La première journée de Marie en prison (l'épisode reprend en effet quelques secondes après la fin du pilote) est de nature à faire pleurer le plus endurci des vikings comme une fillette. Sérieusement, l'atmosphère est incroyable, les silences sont terribles, et le regard de Guylaine Tremblay.. nom d'un chien, j'en tremble encore. A un moment, l'ambiance était tellement saturée de frustration, de colère et d'humiliation que j'avais envie de hurler. C'est très puissant et c'est sans aucune surenchère, c'est incroyable.
Que certaines scènes du pilote de Capadocia (qu'il faut vraiment que je reprenne un jour quand j'aurai le temps) me reviennent encore, et me vrillent les nerfs, bon, normal. Comment rester de marbre quand on voit ce qui se passe pendant l'émeute ? C'est violent, extrême, animal, c'est la démonstration de ce qu'il y a de pire en l'être humain, on ne peut pas rester insensible à ça, c'est même fait pour heurter le spectateur. Mais le deuxième épisode d'Unité 9 ne fait appel à rien d'extrême. Elle est là, la violence, dans le fait que c'est la procédure, tout ce qu'il y a de plus normal, tout ce qu'il y a de plus habituel... Shandy n'est pas révoltée, elle a vu ça on ne sait combien de fois. Mais on se met dans la peau de Marie, ce personnage pourtant si difficile à comprendre (on ne sait pas vraiment ce qu'elle a fait, encore moins pourquoi ; en plus elle parle très peu), et on vit cette arrivée en prison avec elle, et il est absolument impossible de ne pas ressentir la même claque au visage qu'elle.
Et ça fonctionne en fait d'autant mieux que rien n'est fait pour être choquant. Au contraire, la camera s'attarde sur le regard des surveillantes, et on n'y lit aucune haine, ou volonté d'humilier. Peut-être éventuellement du mépris, et encore, en interprétant déjà un peu. Ce que fait Unité 9, c'est attraper quelque chose de puissamment réaliste et de l'utiliser à des fins de dramatisation, et ça fonctionne incroyablement bien.
Sans compter qu'il y a des personnages qui commencent vraiment à devenir intéressants. Outre Marie, avec laquelle on apprend à se mettre au diapason, il y a Elise, vraiment touchante sur la fin de cet épisode ; Jeanne, qui a vraiment une énergie incroyable et qui en plus a une crisse d'alchimie avec Shandy ; Suzanne, qui est vraiment un personnage émouvant... On apprend aussi à connaître un peu mieux les surveillantes, dont Caroline, et ça fonctionne vraiment très bien d'introduire cet équilibre.

Quand je vois une série québécoise comme celle-là (et il y en a eu d'autres avant : Mirador, Malenfant, Apparences... pour ne citer que quelques unes parmi les meilleures), j'essaye de comprendre pourquoi je suis proprement incapable de trouver des séries françaises qui m'inspirent autant, qui me donnent à penser autant.
Je discutais la semaine dernière avec quelqu'un à qui j'expliquais que, oui, j'avais bien aimé les premiers épisodes d'Ainsi Soient-Ils, aussi choquant que ça puisse paraitre quand on me connait ne serait-ce qu'un peu. Mon plus gros problème en matière de fiction française, et cela inclut Ainsi Soient-Ils (j'en parlais au moment du pilote), c'est le phrasé des acteurs, rigide, incroyablement peu naturel. Ce n'est pas le seul problème que j'ai avec les séries françaises, mais c'est le plus difficile à surmonter parce que c'est, par essence, omniprésent pendant la quasi-totalité des dialogues (bien que ce soit plus prononcé, si vous me passez l'expression, chez certains acteurs que d'autres). Mon interlocuteur de dire alors : "ah, mais ça c'est à force d'écouter de l'anglais, moi je regarde tellement de séries françaises, j'ai l'habitude". Eh bien non, pourtant... J'en écoute aussi, des séries québécoises (mon Dieu, ne me dites pas que c'est au point où maintenant je pense "écouter une série"...), il y a du Français dans mes séries, j'en entends régulièrement. Et je me rappelle pourtant avec la plus nette des précisions combien les dialogues d'Apparences sonnaient juste, par exemple ; le mérite en revenait, c'est sûr, en partie, au scénariste Serge Boucher, mais aussi aux acteurs qui étaient capables de rendre les conversations naturelles. Ca, je suis désolée, mais j'ai énormément de mal à le retrouver dans des séries françaises.

Bon, non. Même en mettant de côté le travail que je fais sur moi-même en matière de séries françaises depuis quelques mois, Unité 9 est vraiment le genre de séries que j'aimerais suivre plus souvent, toutes nationalités confondues. Ce n'est même pas une question de drapeau : la série est bonne.
Tout simplement parce que c'est une série dramatique pure ! C'est pas du soap à la Revenge, c'est pas un procedural qui mange à tous les râteliers genre Vegas, c'est pas un gros concept qui camoufle de grosses lacunes comme Revolution. C'est 45mn de série dramatique, et rien que ça. Et j'adore la perspective d'avoir en tout 25 épisodes devant moi avec ce genre de promesses.

Vous l'aurez compris, je ne vais pas tarder avant de m'envoyer l'épisode suivant d'Unité 9 (le troisième ayant été diffusé hier soir).
A chaque rentrée, il y a des pilotes que j'aime bien, mais dont les épisodes suivants se dégonflent comme des baudruches. Je lis parfois que le pilote, c'est le plus difficile ; je ne conteste pas que l'exercice soit compliqué, mais de mon point de vue, la difficulté est plus grande encore pour le deuxième épisode. C'est tellement facile de bluffer le spectateur d'entrée de jeu... mais le tenir, lui faire sentir qu'il a envie de s'engager, qu'il est là pour le long terme ? Ce n'est pas à la portée de toutes les séries.
Il y a des tas de séries que je commence sans problème en début de saison pour lâcher quelque part au milieu de l'année. Je vous parie tout ce que vous voulez qu'à la fin de la saison d'Unité 9, je serai encore là. Une série comme ça, on ne la lâche pas.

25 septembre 2012

The sitcom that time forgot

Bon, je sais que je dis ça toutes les semaines ou presque, mais là, ça y est, le coup d'envoi de la rentrée américaine est donné. On va crouler sous les pilotes, on va se vautrer dans les season premieres, ça va être une orgie téléphagique de toute beauté. Toujours dans l'esprit du défi que whisperintherain et moi-même nous sommes lancé, je continue donc à reviewer chaque pilote de la saison. 
Aujourd'hui, c'est au tour de Partners, dont les critiques assassines m'avaient fait redouter le pire...

Partners

Ne perdons pas de vue ce que signifie réellement le terme : "mauvais". Ce terme est synonyme de Brothers, ou de Work It. A contrario, le terme "mauvais" n'est pas synonyme de "peu original", ou de "déjà vu cent fois notamment dans une série précédemment créée par la même équipe".
Quand les gens (généralement les journalistes donnant leur avis à l'issue du TCA press tour) commencent à dire qu'une série est mauvaise, je forme toutes sortes d'images dans ma tête, histoire de me préparer au pire (voilà pourquoi, ladies and gentlemen, il faut éviter le buzz du printemps sur les séries de l'automne, entre parenthèses). Mais ce que je commence à imaginer n'a rien à voir avec ce qu'est au final le pilote de Partners. Rien du tout.

Alors oui, la situation de Partners, on l'a déjà vue quelque part, et pour cause : c'est celle esquissée dans Will & Grace chaque fois que les deux protagonistes éponymes étaient en couple au même moment. Une relation totalement platonique qui rivalise involontairement avec deux autres qui ne le sont pas. Et ce n'est pas surprenant d'avoir affaire à cette histoire ; ça fait des années, mais littéralement des années et des années, que Kohan et Mutchnick tentent de la vendre à une chaîne... parce que c'est la leur !
Vous attendez de ces mecs-là de l'originalité ? Vous allez être déçus : ils font partie de ceux qui appliquent à la lettre l'adage "write about what you know". C'est comme tenter une série de Fran Drescher et espérer qu'elle n'y déverse pas 80% de contenu autobiographique et 20% de gags visuels ! Pour autant, est-ce que c'est mauvais ? Non. C'est juste totalement prévisible. Il y a une nuance.

Mais qui a besoin d'imprévisibilité dans toutes les séries qu'il regarde ? Il y a des séries qui nous surprennent, des séries qui nous émeuvent, des séries qui nous réchauffent simplement le coeur... un bon menu téléphagique annuel est toujours varié ! On ne regarde pas toutes nos séries pour la même raison. Sans quoi personne ne serait capable de regarder à la fois Portlandia et The Good Wife. Non ? Que moi ? Ah.
En fait j'aurais même envie de dire qu'en matière de sitcoms, il n'est pire ennemi que l'originalité du pitch. Regardez ce qui se passe quand on essaye de changer des formules famille/groupe d'amis/boulot : c'est presque invariablement un aller simple pour l'Enfer. Les pitches les plus originaux en matière de sitcom donnent de véritable cauchemars : Cavemen, par exemple, ça c'est un pitch original, hein ? CQFD. Tiens, Work It, qu'on mentionnait plus haut, c'était plutôt original, aussi, comme idée. Et vous voulez qu'on parie sur The Neighbors ? Pour une comédie en single camera, peut-être que la prise de risque est moins grande, mais pour une multi-camera, il vaut mieux rester dans les clous, et enrichir non pas la situation mais les personnages et leurs réactions. C'est ça, l'intérêt d'un sitcom !

Mais le plus important, pour un sitcom, c'est d'être drôle, je crois qu'on sera tous d'accord là-dessus. Et si on enlève la question de la situation prévisible, qui n'est pas un critère d'humour, il faut admettre qu'il y a de bonnes répliques dans Partners. Elles sont efficacement écrites, même si elles sont parfois délivrées de façon exagérée (notamment par Urie). J'ai ri plusieurs fois, à voix haute, du genre à faire trembler les murs de l'immeuble. Dieu sait que ça m'arrive très sporadiquement avec un sitcom.
Alors oui, ayant englouti une intégrale de Will & Grace il y a deux ans à peine (en moins de deux mois), je suis forcément bon public pour la formule, et ça joue probablement. Je suis très contente de retrouver la recette d'un sitcom qui avait su me faire rire : c'est suffisamment rare pour que je sois prête à renouveler l'expérience quand l'occasion s'en présente.

Et puis, il s'avère que je les trouve aussi attendrissant que les héros de Will & Grace, ces deux gars. J'aime bien leur dynamique, quand bien même elle n'apporte rien de nouveau au paysage télévisuel... elle fonctionne ! L'énergie personnelle des créateurs de Partners transparait à travers les scènes, et quand un pilote renvoie une impression de sincérité et d'authenticité, on ne peut pas réellement lui en vouloir de ne pas sortir des chantiers battus. Moi, en tous cas, je ne le peux pas.

Alors le pilote de Partners, au moins en ce qui me concerne, il n'a rien à se reprocher. Un peu de surjeu ça et là, sans doute. Bon. It comes with the territory. Je ne suis pas encore très convaincue par l'un des personnages (Wyatt, dont je n'avais même pas retenu le nom tant il est sous-employé et sans intérêt dans ce premier épisode, et qui mériterait peut-être qu'on insiste sur son côté un peu simplet), mais pour le reste, allez hop ! On est repartis comme en 1998 !

Challenge20122013

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24 septembre 2012

Ex-bad girls

Eh bah je sais pas pour vous mais avoir inclu la rentrée québécoise dans notre défi, je trouve que c'est une incroyable bouffée d'air frais. Déjà parce que ça fait du bien de voir de bonnes séries francophones (je suis sûre que ça m'aide, pour me mettre aux séries françaises, l'air de rien), et ensuite parce que c'est l'occasion de suivre des formats plus longs que les mini-séries comme Malenfant ou Apparences. whisperintherain devrait bientôt me rejoindre, et vous trouverez alors, comme il se doit, des liens vers ses reviews, mais dans l'intervalle, je vous propose de parler d'un téléroman : Unité 9.

Unite9

"Ce qu'on est, ça a rien à voir avec ce qu'on a fait"
(Shandy - Unité 9 - 1x01)

En Australie, le développement de la série Wentworth (spin-off de Prisoner) avance lentement mais sûrement. Au Mexique, depuis hier, la saison 3 de Capadocia a commencé à être diffusée. Alors il semble dans l'air du temps que Radio-Canada diffuse, elle aussi, une série sur le monde carcéral féminin, Unité 9.
Pourtant, derrière les apparences, Unité 9 est une série bien différente de ce qu'on se figure être l'ordinaire d'une série sur les femmes en prison.

L'épisode commence de façon un peu brumeuse, alors qu'une femme du nom de Marie Lamontagne comparait devant le juge pour entendre sa sentence. Le procès a déjà eu lieu et le spectateur n'en a qu'une vague connaissance. On affronte, en fait, une grande partie de ce passage devant la cour, du point de vue des proches de Marie : sa fille Léa, 18 ans et, on l'imagine, fortement ébranlée par tout cela ; Lucie, la soeur de l'accusée et qui tient une brasserie ; et Adrien, le grand-père paternel de Léa et Sébastien. Qui est Sébastien ? Le grand absent de cette épreuve, qui n'a pas souhaité se présenter à l'audience pour voir sa mère recevoir sa condamnation ; on apprendra à le connaître, vraisemblablement, dans de prochains épisodes. Léa, Lucie et Adrien tentent comme ils peuvent d'affronter le verdict qui attend Marie, chacun gérant son impuissance comme il le peut.
Au milieu de tout ça, difficile de savoir de quoi est accusée Marie. Lentement, l'épisode dévoilera une partie de l'affaire : elle a tenté de tuer son père, pour l'heure toujours aux soins intensifs. Comment ? Pourquoi ? L'épisode nous laissera sur notre faim de ce côté-là.

L'impuissance n'est pas l'apanage de la famille de Marie : l'accusée elle-même se voit plongée dans un système dont elle ignore tout. Cette femme à la quarantaine bien avancée (à moins que ce soit le poids des évènements qui lui ajoute des années) semble inoffensive, et pourtant, la voilà. Complètement abattue, et visiblement rongée par le remords autant que par la peur, elle a la chance de se trouver en cellule, en attendant son verdict, avec une dénommée Shandy, une femme autrement plus habituée qu'elle aux rouages de la Justice, et qui lui donne de précieux conseils pour tenir le coup. Shandy, prostituée de son état, n'est pas vraiment contrite (mais elle sait faire semblant devant le juge... enfin, du moins le suppose-t-on), mais ce n'est pas non plus une femme d'une dureté excessive. Elle sent bien ce qui agite Marie et a décidé de l'épauler, à sa façon. Lorsque Marie apprend qu'elle a écopé de 7 années de prison ferme (une "chance" vu les circonstances), Shandy et elle sont transférées dans la même prison : Lietteville.

Cette prison, depuis le début de l'épisode, ne nous est pas inconnue. Le pilote, avec talent, nous a rapidement plongés dans l'ambiance en s'attardant sur le sort d'Elise, une femme qui a passé près d'un quart de siècle en prison, et qui est sur le point de fêter son anniversaire. Avec un peu de chance, si elle passe l'épreuve de la commission de libération sous caution, ce sera le dernier qu'elle passera à Lietteville. D'autres détenues préparent donc son anniversaire, dans la joie, la bonne humeur, et le vol de cierges. C'est ce dernier point (l'ambiance entre détenues, pas les cierges) qui fait toute la différence dans Unité 9.

Finies, les geôles crades et surpeuplées, où la violence règne en maître. Dans Unité 9, on se penche vers un quartier spécifique de la prison fictive de Lietteville, où les détenues vivent dans un petit bâtiment en préfabriqué, avec des chambres séparées et un lieu de vie commun, et où il faut vivre en groupe. Ca a ses bons et ses mauvais côtés. Mais ce qui est sûr, c'est qu'on n'est pas là pour s'attaquer physiquement comme des bêtes. Balayes tout ce que Bad Girls ou Capadocia vous disent de la terrifiante nature des femmes livrées à elles-mêmes en prison : à Lietteville, on est vraiment là pour la réhabilitation, pas juste pour la privation de liberté et encore moins pour la punition.
Le contexte d'Unité 9 est en cela très fort qu'il parle d'une véritable prison du XXIe siècle. Les espaces sont propres, les gardiennes restent humaines, on ne traite pas les prisonnières comme du bétail. Cela ne veut pas dire que c'est le club Med : la surveillance (rappelée par les caméras omniprésentes), les fouilles régulières, les règles rigoureuses, sont toujours en vigueur. Mais on tente de ne pas fabriquer des récidivistes, de toute évidence. Et c'est quelque chose que je n'avais encore jamais vu dans une série télévisée carcérale, finalement, cette volonté de montrer que même dans un monde imparfait, où aucune prisonnière n'est parfaite, aucune surveillante n'est parfaite, aucun administrateur n'est parfait... on n'est pas là pour entrer dans la caricature.

Unité 9 fait un formidable travail de réalisme, finalement, grâce à ces éléments. Il ne s'agit pas de fouiller la noirceur de l'âme humaine, on n'est pas à Em City ; la série s'ingénie à montrer ce que l'expérience de la prison est, en réalité, pour différents profils, dont celui de Marie, qui nous réserve quelques surprises en fin d'épisode. Dans la construction du lien entre Shandy et Marie, dans la façon de montrer une vie commune dans l'unité 9 (où l'on fait mine de ne pas savoir que Marie va atterrir, puisque l'épisode inaugural ne l'explicitera pas), dans la volonté de montrer la prison comme un système et non comme une métaphore, le pilote d'Unité 9 apporte énormément à un genre qu'on aurait pu estimer connaître sur le bout des doigts. Pas d'angélisme, mais la volonté de ne pas se reposer sur les clichés. C'est d'autant plus vrai que la scénariste d'Unité 9, Danielle Trottier (scénariste du téléroman La promesse qui s'est fini pendant la saison passée) a passé plusieurs années à recueillir des témoignages de prisonnières, afin de comprendre quelle était leur expérience de la prison.
Ce que veut saisir Unité 9, c'est une transition, pas l'habituelle histoire de la pauvre femme jetée (si possible injustement) derrière les barreaux et qui va devoir apprendre à se défendre contre les pires horreurs. D'ailleurs, dans l'unité 9, il n'y en a même pas, des barreaux ! La promesse, si vous m'excusez ce jeu de mot, d'Unité 9, c'est une fiction sur ce que pourrait apporter la prison, et pas juste sur ce qu'elle stimule de pire chez les différentes parties concernées. Sans perdre de vue les répercussions sur l'entourage resté hors des murs...

A la fois intéressant et émouvant, ce pilote sait éviter énormément de stéréotypes. Le mérite en revient également à la distribution, qui sait trouver le ton juste (je pense notamment aux interprètes de Shandy, d'Elise ou encore de Jeanne) pour rendre cette expérience humaine. Du coup, me voilà à commencer mon premier téléroman québécois ! Bon, il va falloir que je me bouge, la série a commencé le 11 septembre dernier, donc j'ai quelques épisodes à rattraper...

Challenge20122013

23 septembre 2012

Nuit blanches

Outre les pilotes, certaines séries commencent à reprendre (à partir de la semaine prochaine, je vais commencer à me sentir concernée, mais pour le moment ça va). Et cette semaine, j'ai vu quelques tweets passer au sujet d'Up All Night.
Autant, il y a des séries que j'abandonne sur le côté de la route sans même me retourner, on peut m'inonder de tweets sans que ça ne me fasse même ciller, autant parfois... Eh bien, c'était l'une de ces fois. Et j'ai essayé de me souvenir pourquoi j'avais arrêté de regarder Up All Night.

Allez lady, sans tricher ! Sans regarder sur le blog, sans aller fouiller dans les tags, juste de mémoire, sérieusement : es-tu capable de te rappeler pourquoi tu as arrêté Up All Night au bout de quelques épisodes à peine ?
Eh bien la réponse est non. J'avais clairement le souvenir d'avoir apprécié le pilote, pourtant. Peut-être un peu moins le deuxième épisode. Le troisième n'est qu'un gros flou dans ma tête... Alors j'ai décidé de tout simplement revoir le pilote, et d'aviser.

UpAllNight-Promo

Quatorze épisodes plus tard, ça y est, je suis en mesure de mettre le doigt dessus. C'est Maya Rudolph. Vraiment, faut passer au déca.
Alors la bonne nouvelle c'est que justement, au fur et à mesure que la saison avance, elle se calme. J'ai presque envie d'envoyer un texto à mon moi d'il y a environ un an et de lui dire : "it gets better". Mais je craindrais qu'elle ne l'interprète pas correctement. Bon, je n'ai pas encore fini la saison, mais, clairement, ça s'arrange, et même quand Rudolph en fait des caisses comme c'est son habitude, il y a encore moyen d'apprécier les moments de tendresse authentiques de cette excellente dramédie.

Parce que, outre les excellentes performances d'Applegate et Arnett (qui entre parenthèses sont incroyablement bien assortis), il faut quand même dire que le charme d'Up All Night, il est dans le délicat et fragile équilibre entre comédie classique et grâcieuse chronique de la vie de parent. Et moi qui ne suis pas parent, qui n'ai même pas envie, mais alors, pas l'embryon de l'ombre d'une envie de l'être, je trouve ça prodigieusement facile de me glisser dans la peau de ces parents et de vivre avec eux les premiers mois de la vie de leur fille.
En fait, si je devais avoir un enfant, le mieux serait qu'il soit constamment dans un écran et que je puisse le mettre sur off, exactement comme un épisode d'Up All Night. Vraiment c'est le compromis parfait pour me faire accepter la présence d'enfants dans mon salon.

Ce qu'Up All Night accomplit, c'est de traduire quelque chose de très trivial, l'essence-même du quotidien et des tracas de la vie de couple. Et pourtant, la série parvient à traduire des sentiments universels, telle que l'espoir de ne pas abandonner ce que l'on aime chez soi-même, ce qu'on aime chez l'autre, et ce que l'on aime dans son couple. C'est une façon adorable de chercher le compromis, mais en voulant en lâcher le moins possible. C'est exactement ce que je voudrais que le pilote de The New Normal transmette au moins une fois, quelque chose de plus accessible. S'adresser aux spectateurs en tant qu'humains, pas en tant qu'électeurs. C'est tellement plus facile de se mettre du côté des parents d'Amy lorsque ceux-ci nous paraissent touchants.
Il parait d'ailleurs que les épisodes suivants de The New Normal sont plus émouvants mais... quand quelqu'un qui a vu le pilote n'est pas parti en courant, je me méfie de son avis pour la suite.

Du coup, encore un ou deux jours à ce rythme, et j'ai fini la saison d'Up All Night, et je pourrai embrayer sur la suivante. Ce qui est génial parce que comme ça je reprends le rythme de diffusion de la série, ni vu ni connu...!

Et maintenant je vous laisse, parce que c'est juste la plus importante soirée de toute l'année ! Emmy Awards, me voilà ! D'ailleurs si vous hésitiez encore, n'hésitez pas à me rejoindre sur Twitter où je commenterai la soirée en direct...

22 septembre 2012

[DL] Ta Gordin

Israël semble avoir le vent en poupe aux USA. Jusque là, peu de projets de remakes US avaient réussi à faire séduire un large public (In Treatment est resté assez confidentiel, The Ex-List et Traffic Light ont été de cuisants échecs...), mais grâce à Homeland, et son buzz retentissant, les lignes sont en train de bouger. D'abord c'est Hatufim qui en a profité, obtenant même une commercialisation en DVD puis une diffusion en Grande-Bretagne ; désormais les vannes sont ouvertes pour plein d'adaptations.

Les Américains choisissent peut-être un peu mieux les projets à adapter, aussi : sont dans les tuyaux des versions américaines pour Asfur, Timrot Ashan (ça fait un bout de temps, mais pendant un moment on n'en entendait plus trop parler) et maintenant Ta Gordin. J'en oublie probablement. Je suppose aussi que Clyde Phillips va déterrer son projet d'adaptation de HaEmet HaEroma dans la foulée, enfouie dans un tiroir de HBO. C'est Ben Silverman qui doit être content, lui qui depuis trois ans fait son marché dans les formats locaux unscripted et parfois scripted...
J'ai l'impression que, de la même façon que les Américains adaptent uniquement des polars scandinaves, ils ont découvert un filon avec Hatufim, celui du thriller, et désormais ils vont s'ingénier à épuiser le filon comme si la télévision israélienne n'avait rien d'autre à proposer. Hey, je ne me plains pas : ça va apporter un éclairage sur la fiction israélienne, peut-être faciliter l'accès à certaines séries du catalogue, et je dis tant mieux. De la même façon que la fiction scandinave est devenue juste un chouilla plus accessible maintenant que les chaînes achètent des séries... même si ce sont quand même souvent les mêmes genres qui reviennent. L'essentiel c'est d'entrouvrir la porte, après tout.

Et puis, pour fréquenter ce blog et m'avoir vue me répandre sur certaines horreurs commises par des remakes, vous le savez : une adaptation, ça se choisit avec précaution, on ne peut pas tout adapter. Et quand bien même, encore faut-il savoir comment l'adapter.
Pour le moment, les comédies ou dramédies israéliennes n'ont pas fait leurs preuves, ce qui tend à indiquer qu'Asfur ou Zanzuri ne sont pas des succès assurés, et peut-être même que ces projets ne verront jamais le jour (dans le cas de Zanzuri, c'est même à espérer parce que nom d'un chien que c'est mauvais). J'ignore où en est le développement du remake de Hahaim Ze Lo Hakol pour CBS, mais l'absence de news depuis plusieurs mois est à mon avis également de cet ordre.
Il y a aussi des séries israéliennes qui sont vraiment incroyables, avec des pitches réellement originaux, mais qui sont impossibles à adapter hors de leurs frontières. On a parlé récemment de Srugim ou de Kathmandu, et ce sont de parfaits exemples de ce problème, avec Yehefim dont il faut que je vous cause à l'occasion ; une grande part de ce qui fait leur intérêt (la question religieuse) est justement ce qui fait que ces séries sont difficilement exportables en tant que formats. En revanche, il y a des dramas qui pourraient très bien faire la transition, comme Nevelot (d'ailleurs on avait vu le générique ici, si vous voulez) ou Blue Natali (c'était en projet à un moment ou j'ai rêvé ça la nuit ?) qui sont les premières à me venir à l'esprit. Peut-être même qu'à la place de Dani Hollywood, la CW devrait essayer d'adapter HaNephilim, aussi.
Cependant, si Timrot Ashan (dont la qualité de l'original est indiscutable) et/ou Ta Gordin réussissent leur implantation aux USA, on pourra considérer que l'essai est transformé, et d'autres s'engouffreront alors peut-être dans la brèche...

Du coup, pour célébrer cette perspective réjouissante, aujourd'hui je vous propose le générique de Ta Gordin, un bon petit thriller d'espionnage où, encore une fois, se pose la question du patriotisme : entre trahir ou servir la Nation, il faudra choisir. Comme je vous le disais, les projets US jouent la carte de la sécurité après Homeland...

Je me demande comment la version américaine (apparemment baptisée M.I.C.E.) va gérer le problème de la langue russe dans les épisodes ; dans la série originale, les dialogues en russe sont fréquents, assez longs, et les spectateurs israéliens peuvent les suivre avec des sous-titres (cela étant, je n'ai encore jamais vu un épisode de série israélienne diffusé sans sous-titres, donc les spectateurs sont habitués...), mais j'imagine mal ça dans une série américaine, pourtant il semble difficile, vu le pitch, d'y couper.
Cela dépendra peut-être de la chaîne qui achètera le projet puisque pour le moment cette information m'a échappée ou est tout simplement inconnue ; une chaîne du câble pourra envisager une série réellement bilingue, un network, ça semble très difficile. Mais de toute façon, le pilote de la série est bien trop bavard pour un network.

Bon, je vois que je m'étends sur le sujet, faut m'excuser, c'est l'enthousiasme... mais on avait dit qu'on parlait du générique de Ta Gordin, hein ! Alors on y va.

TaGordin
Note : lien valable 30 jours minimum. Je reuploaderai si le lien est mort, mais seulement si vous postez un commentaire pour me prévenir !


Très sincèrement, ce n'est pas le générique préféré de ma collection. Essentiellement parce qu'il est assez opaque sur l'esprit de la série. On peut y piocher quelques indices sur ce qui se dit dans Ta Gordin, en matière d'espionnage, mais très franchement, ça reste très difficile d'accès tant le générique couvre des choses très variées et parfois même contradictoires en apparence.

En revanche j'aime beaucoup la musique. C'est le genre de titre un peu hybride qui reste en tête, qui est un peu électronique, un peu mystique, et qui fonctionne incroyablement bien. Ca reste bien en tête (mais c'est impossible à fredonner), aussi. Je trouve ça efficace en diable. D'ailleurs ça me rappelle un peu, dans un style musical différent, ce qui est accompli à première vue par le générique de Homeland (si l'on omet le fait que le générique de Homeland a aussi pour fonction de nous faire entrer dans la tête de Carrie), assez brouillon mais entêtant quand même.

Alors, de la même façon que Ta Gordin pourrait prochainement être repris sur les écrans américains parce que, tout d'un coup, d'autres ont envie de dupliquer le modèle qui a réussi pour Homeland, on n'est pas vraiment dans la surprise avec ce générique, pas plus qu'on ne l'est, à vrai dire, avec la série elle-même. Pour autant, puisque les USA se sont décidés à piocher dans le catalogue israélien pendant quelques temps (ça durera le temps de la période de grâce de Homeland, je présume), c'est quand même bien sympa d'entendre un peu parler des originaux.

D'ailleurs je me suis souvenue cette semaine que j'avais promis à Livia de mettre le premier épisode de Mesudarim (avec sous-titres) à sa disposition... Et dés que j'ai fini Srugim, je fais un sort à mon DVD d'Avoda Aravit, aussi. Alors, vous le voyez, on n'a pas fini de parler de séries israéliennes dans le coin !

22 septembre 2012

I drink to that

Pourquoi n'avais-je pas regardé plus d'une saison de Cheers, déjà ? Je ne me souviens absolument pas de ce qui m'avait arrêtée. Mais cet été, quand j'ai émergé après avoir été privée de connexion à internet pendant près d'un mois, j'ai eu une sorte de mini coup de coeur pour Sullivan & Son.

Le pilote de la série était incroyablement chaleureux, et ses personnages étaient formidablement bien exposés. Il y avait des trésors dedans, comme si la série tentait d'ajouter de bonnes idées à son pitch de départ pour éviter, justement, la comparaison avec Cheers. Et ça fonctionnait incroyablement bien : le héros avocat qui change de vie pour aller reprendre le bar de son père à Pittsburgh, le couple mixte formé par son irlandais de père et sa coréenne de mère, la petite romance avec son béguin de toujours... Plein d'idées qui permettaient d'aller plus loin que la vie au pub, en somme, même si les personnages hauts en couleur qui le fréquentent peuvent, sur le papier, suffire.
Alors, Sullivan & Son, en dépit du fait que ce soit diffusé une série de TBS et que rien n'est, d'ordinaire, very funny sur TBS, est devenu mon sitcom de l'été. Entre autres parce qu'il n'y a pas beaucoup de sitcoms l'été.

SullivanandSon-Spitting

Car il faut bien l'admettre : tout cela ne vole pas bien haut. Le principe est celui d'avoir une bande de personnages et de les retrouver faire les zouaves chaque semaine, accoundés au bar, et pas vraiment d'avoir de l'humour de haut vol. Comme je l'ai dit, c'est une série de TBS, et à l'impossible nul n'est tenu. Mais ça fonctionne quand on s'attache aux personnages, et c'est le cas ici.

Mais reprenons depuis le début : Sullivan & Son commence alors que Steve, un avocat d'affaires travaillant à Wall Street, revient à Pittsburgh fêter l'anniversaire de son père, Jack, un Irlandais typique. Ce dernier tient, avec son épouse coréenne, un pub traditionnel très apprécié dans le coin, qui bien-sûr regorge d'habitués qu'on connait depuis toujours.
Parmi eux, Hank, un vieux ronchon raciste mais pas mauvais bougre dans le fond (on va y revenir), Carol, une mère célibataire dans la cinquantaine et connue pour être une vraie croqueuse d'hommes, Owen, le fils de Carol, le benêt du coin, Melanie, un beau brin de fille aujourd'hui devenue ambulancière, et quelques autres plus mineurs, comme Ahmed et Roy, des amis d'enfance de Steve. Notre héros a également une petite soeur, Susan, qui le jalouse depuis toujours et n'est pas franchement enchantée de le voir.
Steve réalise, en voyant à quel point son père est aimé par ceux qui fréquentent le bar, que sa vie techniquement réussie à New York ne le satisfait pas. Alors, quand pendant la soirée, son père annonce qu'il veut vendre le bar pour prendre sa retraite, Steve décide de le lui racheter, mettant au désespoir sa mère qui était si fière de sa carrière d'avocat.

L'épisode avait donc tout pour plaire, puisque cette fête d'anniversaire était idéale pour montrer l'ambiance dans le pub, et souligner les rapports chaleureux des personnages entre eux. Qui plus est, le passage pendant lequel plusieurs personnages portent un toast en l'honneur de Jack permettait d'en mettre plusieurs en lumière, comme Hank ou Carol. Ces personnages, s'ils ne sortent pas vraiment des sentiers battus et restent parfaitement dans leur cliché, n'en sont pas moins efficaces.

Le pilote était donc bon. Hélas, toutes ses promesses n'ont pas été tenues.
Par exemple, l'un des arguments avancés pour que Steve reprenne le bar de son père, c'est qu'il pouvait continuer à être un avocat en se mettant au service des habitués. Ce ne sera pas un outil très utilisé dans les épisodes suivants, où Steve n'interviendra que de façon mineure, ou, quand ce sera un axe important d'un épisode, ce sera traité de façon pas drôle du tout, comme dans l'épisode où il représente Steve. Donc déjà, voilà un angle qui sera vite oublié. De la même façon, la romance avec Melanie va être presque totalement éclipsée. C'est pas que je courre après les romances, comprenons-nous, mais c'est quand même dommage de laisser tomber cet aspect.
En fait, alors que Steve était au centre du pilote, avec son changement de vie et toute cette sorte de choses, il devient un personnage secondaire, et même si j'en apprécie plusieurs, et si certaines dynamiques qui en ressortent sont assez sympa, ça reste très regrettable que le héros d'une série (et le comédien de stand-up qui a inspiré son pitch, soit dit en passant) soit ainsi relégué en arrière-plan, ponctuant certaines scènes et étant simple témoin de la plupart des autres (avec un personnage très "clown blanc" qui, cela étant, fonctionne plutôt bien au milieu des autres gugusses).

Une grande partie de l'humour de Sullivan & Son repose sur des stéréotypes raciaux ; Steve, qui a du sang irlandais et du sang coréen, donc, va ainsi souvent être renvoyé à son appartenance à l'un ou à l'autre ("Mom, all my life I've been a perfect Korean kid. What if I'm really just... Irish ?"). De la même façon, sa mère est une Coréenne froide, sévère et exigeante, composant ainsi le portrait d'une Tiger Mom assez classique ; à l'inverse, Jack est le type le plus jovial et facile à vivre du monde.
Le fait que le personnage de Hank soit un raciste est, dans ce contexte, plutôt amusant : il fréquente un bar tenu par un couple mixte, il y retrouve chaque jour des personnages d'éthnies variées (Roy est black, Ahmed est... je vous fais pas un dessin), et pourtant, pour "les autres", les étrangers qu'il ne connait pas, il a des termes très cassants et caricaturaux à l'extrême.
Ce n'est probablement pas très politiquement correct, mais ça m'a fait rire de voir tous ces clichés être tournés en ridicule dans le pilote (et les épisodes suivant) par les premiers concernés. De la même façon que son statut de femme facile est totalement assumé par Carol, les personnages ne s'excusent pas d'être ce qu'ils sont, et personne ne sermonne vraiment Hank pour ses sorties racistes (son toast du pilote est truffé de propos de ce genre, mais tout le monde en rigole). Peu importe, dans le fond : sa façon de penser ne l'empêche pas d'être un type sympa au quotidien. Alors il peut bien penser ce qu'il veut, personne n'est blessé et, au contraire, on le prend comme une sorte d'attraction, "aha, notre Hank va encore sortir un truc sur les Mexicains". J'ai beau jeu de ne pas me choquer, puisque je suis blanche (comme le dirait Hank, "technically, Italians are white people too"), mais je trouve que cela permet de relativiser, de se dire qu'un propos raciste, s'il n'est pas pris au sérieux, ne fait de mal à personne, que ce sont les actes qui comptent. C'est d'ailleurs un peu ce qui ressortira du procès de Hank.

SullivanandSon

Mais parmi les vraies réussites de Sullivan & Son, il y a deux éléments qui ne déçoivent jamais.
D'abord, le couple Carol/Owen. Autant Christine Ebersole ne fait que confirmer qu'elle est géniale, autant pour moi, Owen Benjamin est un petit nouveau totalement inconnu ; mais ensemble ils font des étincelles. Ils sont aussi hilarants qu'ils peuvent être attendrissants. C'est un tandem qui fonctionne très bien, et qui apporte très souvent de vrais passages drôles, du genre à me faire m'esclaffer tant il peut être absurde que le fils encourage sa mère à avoir des aventures d'un soir ou que tous les deux forment un duo musical ambigu. C'est là encore parfois de mauvais goût, mais ça fonctionne.
Et puis, l'autre grande réussite, c'est justement le rôle de la mère de Steve, Ok Cha, qui capitalise à elle seule 80% des meilleures répliques de la série. Non seulement l'actrice, Jodi Long, est absolument parfaite (et incarne son personnage avec suffisamment de doigté pour ne pas le rendre totalement prévisible), mais en plus le personnage est systématiquement hilarant. C'est l'avantage des personnages sarcastiques, ils ont souvent le beau rôle, comme Niles le maître d'hôtel l'a appris à une génération de téléphages. Encore faut-il qu'ils soient bien écrits, et c'est ici le cas, sans conteste. Impossible de ne pas jubiler devant certaines de ses répliques.

Pour finir, cette première saison de Sullivan & Son aura vu défiler pas mal de guests venus de l'univers des sitcoms, comme Billy Gardell (Mike & Molly), John Michael Higgins (Happily Divorced), Ted McGinley (Mariés, Deux Enfants), ou encore Chris d'Elia (Whitney), sûrement le plus tordant de tous les guests... voire peut-être de tous les épisodes. Et il s'avère que, dans un sitcom, les guests, eh bah... j'aime ça, voilà. Ca fonctionne et ils sont ici toujours très bien utilisés (à l'exception peut-être de Gardell... qui de toute façon n'est pas un grand génie de l'humour), et ne sont pas juste là pour montrer leur tête et faire un peu de promo (parce que soyons honnêtes, ça pourrait y ressembler) mais bien pour enrichir l'épisode et participer à l'ambiance de la série. On n'est pas dans le pur name-dropping, en somme, même s'il est certain qu'à un moment je m'attendais à ce que quelqu'un de The Big Bang Theory finisse par passer une tête.

Alors, même si Sullivan & Son n'est pas la plus grande série de tout l'univers, ou même de l'année, ou de l'été d'ailleurs, elle est quand même la plus sympathique de la chaîne (certes, la compétition n'est pas féroce...), et elle a ses bons moments. Même si la première saison était un peu inégale, et si Steve Byrne s'efface un peu trop souvent au profit du reste du cast. La deuxième saison, prévue pour le courant de l'année 2013, devrait lui  donner une opportunité de corriger tout ça.
Et même si elle ne le fait pas, après tout, vous savez quoi ? Je m'en fiche. J'aime bien cette petite bande, et à raison de 10 épisodes par saison, c'est un engagement qui ne mange pas de pain.

21 septembre 2012

Incitation au célibat

Pendant que whisperintherain fourbit ses armes sur le pilote de Ben & Kate, je poursuis mon exploration de la rentrée québécoise, un peu aidée par le fait que le deuxième épisode de Tu m'aimes-tu ? est un véritable ravissement, au même titre que le premier. Outre Les Bobos, une autre comédie dont on avait déjà eu l'occasion de parler, cet automne, est Adam et Eve, une série au pitch original...

AdametEve

Je crois que le but de Claude Meunier, scénariste d'Adam et Eve, c'est de réduire le nombre de divorces chaque année.
En diminuant le nombre de mariages.

Si vous venez de vous mettre en couple, il n'y a pas plus affreux que regarder qu'Adam et Eve ; c'est un coup à se séparer tout de suite. A quoi bon ? La façon dont est écrite le couple mis en scène dans cette comédie a de quoi vous écoeurer à vie des relations amoureuses : au début, c'est la passion, ensuite, l'envie de se séparer, et puis finalement on reste ensemble sans trop savoir pourquoi, probablement pour ne pas vivre ses vieux jours tout seul. Voilà, les 50 prochaines années de votre vie sont écrites, vous pouvez rentrer chez vous, il n'y a plus rien à voir.
Bon moi je m'en fiche, ce premier épisode n'a rien dit que je ne soupçonnais déjà, mais franchement, pour ceux qui croient encore que la vie à deux peut être une belle aventure, ça doit être déprimant.

Pour rappel, Adam et Eve, c'est l'histoire d'un même couple à différents âges de la vie : lors de leur recontre, alors qu'ils ont 25 ans ; alors qu'ils sont mariés depuis un bon moment, à 45 ans ; et puis, quand ils sont âgés, à 80 ans. On suit donc, à travers de petites seynettes, différentes anecdotes sur leur vie, à la nuance près que, par commodité scénaristique (entre autres), elle se déroule toujours en 2012. Ca évite d'avoir à remettre les choses dans un contexte historique ou social, et de vraiment se focaliser sur ce couple, et juste lui. Qui plus est, le couple est incarné, à ces trois âges, par les mêmes acteurs, Pierre-François Legendre et Sophie Cadieux, qui vont donc se grimer pour paraitre un peu plus jeunes ou beaucoup plus vieux.
En fait, c'est en apprenant ce dernier point que j'aurais dû commencer à me méfier. Quand des acteurs se font passer pour vieux, à plus forte raison dans une comédie, le résultat est rarement probant. Et ça ne loupe pas ici, où le 3e âge est caricaturé à l'extrême et, du coup, ressemble à un mauvais sketch des Vamps. Les Vamps ! C'est vous dire si on a un problème. Mais même quand ils sont plus jeunes, les personnages sonnent terriblement faux, tout simplement parce que les acteurs (et en particulier Sophie Cadieux) surjouent énormément. Impossible, du coup, d'essayer d'apprécier le contenu des dialogues, quand ils sont récités avec pareils tics.

Mais même quand on se penche dessus, le résultat n'est pas brillant. Non que les textes d'Adam et Eve soient mauvais, mais ils semblent n'avoir qu'un objectif, faire de la relation amoureuse entre Adam et Eve une sorte de bombe à retardement, dont le tic tac nous rappelle que l'échec n'est pas loin. Non seulement des scènes de la vie de tous les jours le soulignent, mais l'épisode en remet encore une couche avec le recours à une thérapie de couple, consultée par les héros à au moins deux époques de leur vie, et qui nous rappelle combien tout est voué à se faner.
Le fait que les personnages aient décidé (on ne sait pas encore comment, ce sera probablement l'affaire des épisodes suivants) de ne finalement pas se séparer alors qu'ils sont en pleine crise à 45 ans, reste incrompréhensible pour le spectateur, tant on peut voir les personnages peu attachés l'un à l'autre une fois vieux. On ne ressent pas vraiment de tendresse, ce qui aurait été le minimum. L'impression d'assister à une déconfiture inéluctable est vraiment constante. A ce tarif-là, c'est même moins déprimant de regarder Fred de Tu m'aimes-tu ? pleurer pendant tout un épisode, que de voir le couple d'Adam et Eve rester ensemble.
Si vous préférez conserver un minimum de foi en ce qui concerne votre futur amoureux, épargnez-vous tout simplement le visionnage d'Adam et Eve. Surtout que, par le choix-même de leurs noms, les personnages s'imposent comme des absolus de la vie de couple ; ils sont là pour montrer que c'est la règle, pas pour se poser en exceptions ou, au moins, en héros dont le destin va légèrement varier de cette courbe prévisible.

Du coup, l'humour de ce premier épisode est bien mis à mal par une intention qui ne se réalise pas : suivre ce couple à trois âges différents est, évidemment, une façon d'opérer des comparaisons (c'est la raison pour laquelle la série rappelle tant Scènes de ménage), mais ce que ces comparaisons disent de la vie de couple empêche de vraiment sourire. Ca, et le fait que l'interprétation n'est pas top.

Mais au juste, je ne sais pas trop ce que le pitch d'Adam et Eve aurait pu accomplir, en fait. Comme c'est une comédie, c'était finalement assez inévitable de se trouver face à un couple dont la relation amoureuse s'érode avec le temps, car c'est là-dessus que repose le ressort comique. Evidemment ça aurait été moins cliché que cette érosion ne se produise pas, mais dans ce cas, que dire ? Pour un drama, ça aurait pu fonctionner, il y aurait eu un côté chronique, attachant, pour comparer la vie de ces deux personnes à plusieurs années d'intervalle. Mais pour une comédie, il n'y avait pas 712 possibilités.
Le problème vient aussi du fait que ce premier épisode choisit justement "la passion" comme sujet. Peut-être qu'en ayant choisi un autre angle, la série semblerait moins défaitiste. L'éducation des enfants, par exemple, aurait été un axe moins défaitiste. Mais il semble que la série ait réellement pour objet de regarder ce couple se détricoter, et tenter d'en rire. Je ne vois pas comment ça peut marcher, mais admettons.

Peut-être aussi que je suis trop cynique pour apprécier la tentative d'humour d'Adam & Eve. La série a 13 épisodes au total pour prouver qu'elle a quelque chose à dire. Mais ce quelque chose sera-t-il drôle, original ou attendrissant ? De mon point de vue, il y a peu de chances, mais rien n'est impossible. Pour ma part, au rayon comédies québécoises, cette saison, je me contenterai probablement des Bobos.

La bonne nouvelle en revanche, c'est qu'à l'instar d'Un Gars, Une Fille, le format est facilement franchisable. Tout n'est donc pas perdu pour Claude Meunier...

Challenge20122013

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