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ladytelephagy

21 septembre 2012

Choices, choices

On continue le défi que whisperintherain et moi-même nous nous sommes fixés, et cette fois, retour aux USA, avec The Mob Doctor, diffusée en début de semaine sur FOX, pendant ce que j'oserai appeler une période "creuse" de la rentrée.
Comme toujours, si vous ou l'un de vos agents... pardon, je voulais dire : comme toujours, la critique de whisper sera mise en lien au bas de ce post sitôt qu'elle sera rédigée. Sera-t-il plus clément, ou au contraire plus intransigeant que moi à son sujet ? Mystère, suspense...

TheMobDoctor

Il est temps d'établir une fois pour toute la différence entre une mauvaise série et une série qui n'est pas bonne. La mauvaise série, c'est celle qui, quand vous en découvrez le pilote, vous donne des remontées acides, l'envie de brûler votre disque dur et de changer de hobby pour vous mettre à la fabrication artisanale de faisselle à base de lait de brebis. On a tous en tête des exemples de mauvaise série, à un point même que chacun développe son expression fétiche sur le sujet, incluant les termes de "sombre navet", "grosse merde" ou "odieuse bouse", et toutes les variantes colorées auxquelles vous pouvez penser. Quand une série est vraiment mauvaise, elle révolte le téléphage ; elle l'écoeure, lui donne envie de vomir le plus de venin possible à son propos dés que l'occasion s'en présente. Quand vous dites qu'une série est mauvaise, c'est avec autant de passion que vous clamez qu'une série est excellente, il n'y a pas de place pour la tiédeur.
La série qui n'est pas bonne ne vous met pas dans tous vos états. La série qui n'est pas bonne vous donne un petit hoquet embarrassé, parce que vous n'avez pas la possibilité de l'écorcher vive dans une review, mais que d'un autre côté, lui trouver des excuses ne vous satisfait pas vraiment non plus. Son seul vrai problème, c'est de n'avoir pas même su effleurer l'excellence, d'avoir fait son job sans grand entrain et avec encore moins d'imagination, et de ne pas avoir su vous emporter dans un tourbillon d'enthousiasme... mais elle ne vous a pas soulevé le coeur, non plus.

Le problème c'est que l'exercice imposé par la rentrée (c'est-à-dire un arrivage quasi-constant de pilotes) nous conduit parfois à adopter un comportement un peu binaire. Si le premier épisode d'une série n'est pas excellent et enthousiasmant et fascinant et tout ce que vous voulez, alors ce premier épisode est mauvais. Il faut bien trouver un moyen de déterminer ce qu'on va regarder pendant l'année ! Et les journées ne sont pas extensibles. Alors c'est plus pratique de disposer les pilotes dans deux cases : "bon", ou "mauvais". Alors "pas bon" se traduit systématiquement en mauvais.
Nous avons chacun nos critères, chacun nos besoins vitaux qui ont besoin d'être satisfaits. Certains auront une boîte "bon" plus grande, où fourrer plus de pilotes en attendant de se faire un avis plus informé, au bout de quelques épisodes ou même toute une saison, se réservant le droit de transférer une série dans la boîte "mauvais" à tout moment. D'autres sont plus sélectifs et, s'ils n'ont pas été convaincus d'entrée de jeu par le pilote d'une série "pas bonne", vont directement le jeter dans la boîte "mauvais". A chacun son système pour déterminer à quoi ressemblera le planning du reste de la saison.

Au vu des retours que je lisais sur Twitter, je m'étais mentalement un peu préparée, je dois l'admettre, à flanquer The Mob Doctor directement dans la boîte "pas bon". Il faut dire qu'à la base, son pitch n'était pas d'une originalité foudroyante, et je ne ressentais qu'un enthousiasme très modéré vis-à-vis de ce que j'avais cru comprendre de son cast. Comme d'habitude je n'avais pas poussé la curiosité très loin, par principe, et puis très franchement, on n'a pas été beaucoup châtouillés par la promotion faite autour de la série en prévision de son lancement. Quand j'ai lancé le pilote, je me suis dit que j'allais découvrir une nouvelle série et probablement la ranger directement dans la boîte "pas bon", et ne plus en reparler.

Les choses ne sont pas si simples, parce que, si The Mob Doctor n'est, conformément à l'idée que je m'en faisais sans l'avoir vue, pas franchement une bonne série, elle n'est pas non plus mauvaise. Elle ne tient pas du ratage honteux dont on se demande comme un network a pu la commander, comme ça arrive pour certaines séries (le titre d'Animal Practice me vient instinctivement à l'esprit en cette rentrée).
Le premier épisode de The Mob Doctor a ses défauts, de toute évidence. Un univers hospitalier mal défini par exemple (où on consulte les dossiers des patients tantôt sur iPad, tantôt dans un classeur de plusieurs centaines de feuillets), assez froid et impersonnel, pas vraiment un Cook County où la médecine est plus importante que le reste, mais pas non plus un Seattle Grace où les histoires privées sont au premier rang, juste un hôpital parmi tant d'autres, sans substance. Le monde mafieux n'est pas non plus sorti de la caricature dans ce premier épisode (l'interprétation toujours épouvantable de Michael Rappaport n'aidant pas ; les gens qui recrutent Michael Rappaport, qui sont-ils, quels sont leurs réseaux ?), et il faudra attendre la toute fin de l'épisode pour ressentir une lueur d'espoir à ce sujet.

Mais le dilemme dans lequel le personnage central est plongé est intéressant, et puisqu'il a été soulevé dés le pilote, je me demande quelels autres questions elle pourra bien se poser dans le cadre de ses fonctions un peu particulières. Peut-être que j'aurais préféré que sa vie à l'hôpital, ses rapports avec la hiérarchie, ou encore son idylle avec un autre médecin, prennent moins de place, mais c'est un épisode d'exposition et c'est, quelque part, nécessaire d'en passer par là.

On aimerait avoir, tous les jours, un coup de coeur de l'envergure de Tu m'aimes-tu ?, mais ce n'est pas possible. Et après tout, peut-être que nous ne sommes pas en mesure de supporter des coups de coeur quasi-quotidiens en période de rentrée.
Pour autant, tout n'est pas à jeter dans les séries qui, sans atteindre l'excellence, s'en tirent avec un résultat honorable pour leur première heure. Discerner un peu de potentiel, en ce début de saison, n'est pas toujours facile ; pour certaines séries, c'est tout bonnement impossible. Pour The Mob Doctor, je dois admettre que sans être surprise, ou émue, ou captivée, j'ai plusieurs fois trouvé que l'épisode menait bien sa barque. Et pourtant j'attends d'une série qu'elle me surprenne, m'émeuve ou me captive. Allez comprendre.
En tous cas, cette fois, ce que j'ai vu a suffit pour que j'aie envie de lui donner sa chance. Ca ne passera peut-être pas pour le prochain pilote qui, sans être mauvais, ne sera pas bon, mais c'est passé cette fois. Il y a certains facteurs sur lesquels il est difficile de mettre le doigt... peut-être tout simplement le nombre de retours négatifs que j'avais lus, et qui me faisaient envisager le pire ? The Mob Doctor est plus, ici, dans la situation de la série A Gifted Man l'an dernier : un drama pour lequel il vaut peut-être mieux ne pas se faire une opinion définitive avant quelques épisodes tant les lignes peuvent encore bouger.

Mais en tous cas, je vais suivre les aventures de Jordana Spiro pour quelques épisodes encore, et j'aviserai dans quelques semaines. Parce que l'épisode n'était pas aussi mauvais qu'on me l'avait dit. Et parce que parfois, le besoin de faire le tri à la rentrée ne doit pas nous faire oublier que tout n'a pas à se décider maintenant. On a un choix qui s'offre à nous, et un choix à faire, mais il n'est pas nécessaire de le faire maintenant. Un précepte que, je le sais bien, je n'applique pas toujours...
Et si je retiens ça du pilote de The Mob Doctor, c'est déjà pas si mal, comme leçon.

Challenge20122013

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20 septembre 2012

Vrai de vrai

Cet été, la chaîne sud-africaine SABC a décidé de rediffuser l'une des séries sud-africaines les plus emblématiques de sa génération : Yizo Yizo.

Le problème c'est que vous, moi, et à vue de nez 95% de la planète, n'avons pas la possibilité de regarder un traître épisode de ce qui se passe en Afrique du Sud, alors vous pensez bien qu'en histoire de la fiction sud-africaine, on est complètement à la masse. Du coup, aujourd'hui, si vous êtes curieux (et si je vous ai à la bonne, c'est justement parce que je sais que vous l'êtes), je vous propose qu'on se penche tous ensemble sur l'histoire de Yizo Yizo, une série pour la jeunesse vraiment pas comme les autres. Avec juste un peu de chance, on s'en tirera avec quelques points de QI supplémentaire.

YizoYizo-Promo1

Lancée le 3 février 1999, Yizo Yizo (dont le titre argotique signifie "c'est comme ça" ou "c'est la réalité") est une série diffusée par la chaîne publique SABC1 avec l'aide d'autorités gouvernementales dont le ministère de l'Education, à des fins pédagogiques, et créée par Teboho Mahlatsi, Peter Esterhuysen, Harriet Perlman, Mtutuzeli Matshoba et Angus Gibson.

Son principe : montrer la vie dans un township de la façon la plus réaliste possible, du point de vue des habitants, et principalement des adolescents. En quête de réalisme alors que les séries les plus regardées du pays sont les premiers soapies (Generations a démarré en 1994, et Isidingo en 1998), grandement inspirés par les soaps américains clinquants, la chaîne espère toucher un public différent, avec des histoires réalistes sur le quotidien des populations les plus défavorisées. Le but : s'adresser directement aux millions de Sud-africains de couleur de moins de 20 ans, auxquels la télévision ne s'intéresse jamais, mais aussi ouvrir la discussion avec leurs parents.
Yizo Yizo a donc pour contexte le lycée d'un quartier pauvre de Johannesburg, où la totalité des habitants sont noirs, et parlent des langues africaines dont le zoulou. Elle apparaît en pleine période post-Apartheid, lequel n'a été officiellement aboli qu'en 1991, après 43 ans d'application ségrégationniste soigneusement appliquée jusque dans les médias sud-africains. Ça n'a donc jamais été fait, et ce sont précisément ces éléments qui vont faire de Yizo Yizo un véritable phénomène de société.

Dans Yizo Yizo, pour la première fois à la télévision sud-africaine, on parle de vrais problèmes. Au programme, la vie dans le lycée fictif de Supatsela High School ; son principal, Mr. Mthembu, est un homme intransigeant, et même violent puisqu'il n'hésite pas à battre les élèves qui lui déplaisent. Les problèmes financiers conduisent à la suppression de postes d'enseignants, ou à l'embauche, à moindre coût, de personnel peu qualifié. On peut aussi y suivre une prof qui vient d'un milieu plus clément et n'arrive pas à se faire à la différence culturelle entre ses élèves et elle... Ces sujets sont inédits dans une fiction télévisée en Afrique du Sud.
Les épisodes montrent un lycée dominé par la violence ; lorsque, suite à un abus, Mr. Mthembu est renvoyé, un autre principal, Ken Mokwena, prend sa place, mais il faible et corrompu, et laissera les gangs faire la loi dans l'établissement. C'est le début d'une escalade de violence.

La discussion qui nait de la diffusion de Yizo Yizo tourne essentiellement autour d'une problématique : le caractère explicite, en termes de sexe ou de violence, de la série. L'habituel débat sur la violence à la télévision (qui pour l'instant n'a jamais vraiment eu lieu en Afrique du Sud) tourne autour de la crainte que certains jeunes ne soient tentés de reproduire ces comportements montrés en primetime. Cette violence télévisée a-t-elle des effets négatifs sur la jeunesse (l'influence-t-elle ?), ou au contraire positifs (ouvre-t-elle le dialogue ?). Njabulo Ndebele notera au sujet de Yizo Yizo que "si nous partons du principe que la dramatisation de la violence est faite dans le but de provoquer une réaction sociale contre celle-ci, alors on se doit d'accepter que des conséquences négatives puissent en découler"...

Outre les sujets très actuels abordés dans les épisodes, il est aussi question, en filigrane, des conséquences de l'Apartheid.
Par exemple, l'un des personnages, Thulani, y fait plusieurs fois des allusions dans les premiers épisodes (notamment via des dessins représentant un bébé mort ou des enfants armés). Ce n'est qu'après la tournure dramatique de certains évènements au sein du lycée, dont une prise d'otages par l'un des élèves, que Thulani va raconter son histoire, celle d'un jeune garçon enrôlé dans les SDU ("self defense unit" des townships pendant l'Apartheid), et qui, à sa façon, a fait la guerre, exécutant même des "traîtres". L'un des autres personnages, Gunman, a perdu son frère lorsque celui-ci a été exécuté par la milice des SDU pour avoir été soupçonné de traîtrise.
En refusant toute idée de quota (il n'y a pas de blanc dans Yizo Yizo, de la même façon que dans beaucoup de séries sud-africaines, il n'y avait pendant longtemps pas de noirs), en liant les personnages à l'histoire de l'Apartheid et en insistant sur certains traumatismes, la série s'aventure dans un domaine où la fiction télévisée du pays ne s'était jamais vraiment risquée.

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Dans Yizo Yizo, même si on choque, on parle de sujets qui ont besoin d'être abordés. Consommation de drogue, prostitution, crime plus ou moins organisé, SIDA... la série ne craint d'affronter aucun tabou. Si bien qu'au terme de ses 13 premiers épisodes, cette fiction pas comme les autres est déjà devenue incontournable. Chaque semaine, ils sont plus de 2 millions à regarder la série, alors pas question de mettre de l'eau dans son vin ; aucune tentative de censure n'aura lieu, d'ailleurs, autour de la série.

Cependant, Yizo Yizo ne se nourrit pas seulement de polémique. Elle crée aussi de véritables débats ; ainsi, la thèse-même de la série va faire l'objet de grandes discussions dans les médias : en prétendant que la violence seule est responsable des problèmes qui agitent Suptsela High School, les scénaristes ne sont-ils pas en train d'écarter les questions économiques, politiques et sociales ?

En février 2001, une deuxième saison voit le jour, avec cette fois des épisodes d'une heure au lieu d'une demi-heure ; mais The Bomb Shelter, la société qui produit Yizo Yizo pour SABC1 (et qui est le produit de la fusion entre deux petites compagnies jusque là mineures dans le panorama audiovisuel sud-africain), ne s'est pas reposée sur ses lauriers. Au lieu de continuer avec la même recette, la série va être orientée dans une nouvelle direction, qui, vous allez le voir, va directement adresser les questions soulevées à l'occasion de la saison précédente.
Cette décision découle également d'une véritable étude sociologique, commandée par SABC, pendant le second trimestre 1999, afin de déterminer l'impact qu'a eu la première saison sur les débats de société en Afrique du Sud et, notamment, auprès des jeunes des townships. Les conclusions sont édifiantes : oui, les jeunes discutent plus des sujets abordés, mais... entre eux. Il faut donc essayer de favoriser le dialogue avec les autres générations.

A la fin de la saison 1, l'ordre a été rétabli dans le lycée (cela a même occasionné une baisse des audiences...), depuis que le poste de principal a été confié à une femme à poigne, Grace Letsatsi. Mais malheureusement, faire sortir la violence de l'établissement ne suffit pas à permettre à chacun d'étudier sereinement, et c'est tout l'objet de cette deuxième saison, qui compte à nouveau 13 épisodes.
Cette fois, les personnages fréquentant Supatsela High School vont permettre d'aborder la question de l'éducation : il ne s'agit pas seulement de passer des examens, mais bien d'acquérir des connaissances. Or, quand tant de problèmes continuent d'exister en-dehors des portes du lycée, ce n'est pas forcément une évidence. Drogue, violence, mais aussi faim et violences familiales, vont être au coeur de cette nouvelle saison, dans laquelle Mrs. Letsatsi tente de trouver de l'aide, notamment parmi son équipe éducative, pour accompagner les lycéens. Une fois encore, Yizo Yizo parle vrai. Mais différemment.
L'une des grandes forces de Yizo Yizo est d'ailleurs, dés le début, d'avoir mis en place des personnages adolescents qui ne sont pas innocents, naïfs ou influençables, mais capables de prendre des décisions (parfois mauvaises, certes), et donc à même d'en discuter ensuite. Il n'apparait donc pas surprenant que la deuxième saison favorise le dialogue avec les adultes, non pas d'une façon paternaliste, mais d'égal à égal.

La série ne s'est pourtant pas assagie. L'un de ses personnages est une jeune victime de viol qui ne se remet pas de son agression ; ses violeurs sont, quant à eux, en prison, en attendant l'heure de leur procès. C'est ce dernier angle qui va susciter les débats les plus enflammés autour de la saison. Chester, l'un des personnages accusés de viol, va en effet avoir une relation homosexuelle avec un co-détenu, un chef de gang qui à cette seule condition le protégera des violences en prison. Non seulement l'idée-même est d'une grande violence psychologique, mais elle constitue aussi la première scène montrant explicitement des relations homosexuelles à l'écran en Afrique du Sud. La levée de boucliers est énorme, au point que la série fait l'objet d'un débat au Parlement sud-africain.

La deuxième saison de Yizo Yizo, contrairement à ce que laissait présager la baisse d'audience à la fin du season finale de 1999, attire chaque semaine plus de 3 millions de spectateurs devant les écrans. Cela représente la bagatelle de 57% de parts de marché pour SABC1 !

Il se passe un peu plus de temps avant que la troisième saison de Yizo Yizo ne débarque en avril 2004 sur SABC1, avec une nouvelle salve de 13 épisodes. Les personnages lycéens ont fini leur année de terminale, et, cette fois, ils doivent plonger dans le grand bain. Toujours soucieuse d'aborder des problématiques réalistes, la série les suit donc alors qu'ils tentent de trouver leur place dans la vie active ou qu'ils poursuivent leurs études, certains intégrant l'université, d'autres des cursus plus techniques. Quittant le domicile familial, et partant pour le centre-ville, ils vont avoir affaire à des réalités qui ne sont pas plus simples : affirmation de leur identité, vie sexuelle, mais aussi xénophobie, dans des milieux plus mixtes, mais certainement pas plus ouverts.
En acceptant de grandir avec les personnages et d'élargir ses questionnements sans jamais trahir son parti-pris, Yizo Yizo s'attache, une dernière fois, l'affection de son public, et obtient ses lettres de noblesse.

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Si la série est, en elle-même, un phénomène social, Yizo Yizo ne vaut pas que par ses qualités intrinsèques. Ce qui est mis en branle autour de la série dépasse simplement les caractéristiques d'une bonne fiction. On peut même dire que Yizo Yizo a été pionnière en matière de communication autour d'une série en Afrique du Sud.

Outre son propos, ou ses scènes sans concession, Yizo Yizo se taille aussi une énorme place dans le panorama sud-africain pour sa capacité à intégrer des éléments de popculture dans ses épisodes. Ainsi, la bande-son de la série est presque exclusivement composée de musique kwaito (vous pouvez écouter ici la toute première chanson à succès de kwaito, datant de 1995), un genre associé en grande partie aux couches populaires et aux gangsters. Ce sera l'une des premières fois, si ce n'est la première, qu'un CD est commercialisé avec le soundtrack d'une série sud-africaine. De par le succès de ce genre musical, jusque là considéré comme underground, dans une série de cette envergure, le soundtrack de la série a d'ailleurs permis au kwaito de connaître un succès commercial grandissant dans les années suivantes.

Yizo Yizo a aussi été l'objet d'une campagne "multi-médias" de la part de SABC1 à un niveau encore jamais égalé. La chaîne distribue ainsi Yizo Yizo Magazine, une publication à destination des adolescents et jeunes adultes. Dans ses pages, les acteurs de la série (dans la première saison, ils sont presque tous de purs inconnus) sont interrogés sur des sujets soulevés dans les épisodes. Ils s'expriment aussi, chaque semaine, dans une émission de radio diffusée dés la fin de l'épisode sur SABC1, sur Metro FM.

Yizo Yizo a aussi permis d'ouvrir la porte au financement de nouveaux programmes locaux pendant cette période. Ainsi, pendant la saison 2, SABC a acheté une pleine page dans les publications économiques du pays, s'adressant aux annonceurs potentiels, et en s'appuyant sur la popularité de la série : si une fiction peut avoir ce succès, et toucher autant de monde (notamment parmi les jeunes de couleur), alors un nouveau marché vient peut-être de s'ouvrir... Jusque là, les industries locales n'avaient encore pas vraiment trouvé de raison de s'adresser à ce public, c'est chose faite. Une opportunité sans pareille pour SABC qui fait partie des chaînes publiques reposant plus sur la vente d'espace publicitaires que sur les subventions publiques.

YizoYizo-Rediff

Aujourd'hui, la rediffusion de Yizo Yizo est doublement symbolique. D'abord parce que c'est l'une des séries marquantes de la télévision sud-africaine, on l'a dit, et qu'une nouvelle génération d'adolescents peut ainsi la découvrir, tous les jeudis soirs à 22h sur SABC1. Et puis aussi, voire surtout, parce que c'est l'occasion pour les observateurs de la fiction sud-africaine de mesurer le chemin accompli depuis la série... et que le bilan n'est pas toujours positif.
Rares sont les séries capables de lancer de tels débats, et d'avoir la qualité des textes de Yizo Yizo ; sa plus digne héritière aujourd'hui est Intersexions, une série anthologique qu'on a déjà évoquée dans ces colonnes, et qui prépare actuellement sa deuxième saison. Mais de par son sujet plus restreint (la question du SIDA dans les relations amoureuses), elle touche un public légèrement plus âgé (et vraisemblablement, le public adolescent qui était autrefois concerné par Yizo Yizo).

Pour finir, la série a été couverte de récompenses ; d'abord, dans son pays, puisqu'elle a régné en maître sur les Avanti Awards en 1999 et 2001. Cette cérémonie de récompenses, organisée par la National TV & Video Association, célébrait le meilleur de la télévision sud-africaine ; au bout de 22 ans, en 2001, elle a disparu, pour être remplacée plus tard par les SAFTAs en 2006, ce qui explique que la troisième saison de Yizo Yizo n'ait pas obtenu de prix national. Mais la série a également été distinguée à l'échelon international, puisqu'elle a reçu un Japan Prize à Tokyo, en 1999, ainsi que le prix de la Meilleure série internationale dans le cadre du Festival Tous Ecrans en 2001.

SABC1 continue la rediffusion de Yizo Yizo, et entame la deuxième saison ce soir. Si on vous le demande, maintenant, vous savez de quoi il s'agit... et vous êtes même incollables sur la série.

19 septembre 2012

Gémeaux sans jumeau

Bon, tant qu'à visiter le Québec aujourd'hui, je me permets une petite parenthèse sur les Prix Gémeaux, qui, comme je vous l'annonçais dans le dernier world en date, se sont déroulés dimanche soir.

Pour rappel, si vous vous souvenez, les prix célébrant l'audiovisuel canadien ont un peu changé ces derniers temps. Désormais, le cinéma anglophone et le cinéma francophone seront célébrés lors d'une récompense unique, les Canadian Screen Awards, incluant également la télévision anglophone (les prix Gemini ont donc disparu pour se fondre dans cette grande cérémonie)... mais la télévision canadienne francophone a conservé ses Prix Gémeaux.
Avec seulement deux rendez-vous canadiens par an (surtout que les Canadian Screen Awards sont prévus pour le mois de mars), nous aurons un peu moins d'occasions de parler de récompenses canadiennes, alors ne laissons pas filer celle-ci !

PrixGemeaux

Commençons d'abord avec les prix d'interprétation, si vous le voulez bien. L'avantage des Gémeaux, c'est qu'ils sont très détaillés !
Ci-dessous, la liste des nommés, avec un joli * pour les gagnants.

Meilleur premier rôle masculin dans une série dramatique
- Alexis Martin dans Apparences *
- Daniel Parent dans Apparences
- David Boutin dans Le Gentleman
- Roy Dupuis dans Les Rescapés
- Émile Proulx-Cloutier dans Toute la vérité

Meilleur premier rôle féminin dans une série dramatique
- Myriam LeBlanc dans Apparences *
- Anne Casabonne dans La Galère
- Guylaine Tremblay dans Les Rescapés
- Nathalie Coupal dans Mirador
- Fanny Mallette dans Vertige

Meilleur premier rôle masculin dans un téléroman
- Sébastien Delorme dans La promesse
- Stéphane Demers dans O’
- Guy Nadon dans O’ *
- Denis Bernard dans Yamaska
- Michel Dumont dans Yamaska

Meilleur premier rôle féminin dans un téléroman
- Isabelle Brouillette dans Destinées
- Évelyne Brochu dans La promesse *
- Marie Tifo dans O’
- Maxim Roy dans O’
- Elise Guilbault dans Yamaska

Meilleur premier rôle masculin dans une comédie
- Michel Charrette dans Les Boys
- Rémy Girard dans Les Boys
- Daniel Brière dans Les Parent
- Rémi-Pierre Paquin dans Mauvais karma
- Éric Bernier dans Tout sur moi *

Meilleur premier rôle féminin dans une comédie
- Anne Dorval dans Les Parent *
- Julie Le Breton dans Mauvais karma
- Anick Lemay dans Mauvais karma
- Valérie Blais dans Tout sur moi
- Macha Limonchik dans Tout sur moi

...Et puis, il y a les prix plus techniques, aussi...

Meilleure réalisation pour une série dramatique
- Francis Leclerc pour Apparences
- Alexis Durant-Brault pour La Galère
- Louis Choquette pour Le Gentleman
- Brigitte Couture pour Toute la vérité
- Patrice Sauvé pour Vertige *

...Et pour finir, les prix ultimes, ceux célébrant la qualité d'une fiction dans son ensemble.

Meilleur téléroman
- Destinées
- La promesse
- O’
- Providence *
- Yamaska

Providence-QC

Meilleure comédie
- Les Parent *
- Mauvais karma
- Tout sur moi

LesParent

Meilleure série dramatique
- Apparences *
- La Galère
- Le Gentleman
- Mirador
- Vertige

Apparences-Title

Voilà, vous l'aurez compris : champagne pour tout le monde ! Reconnaître Apparences pour son incroyable complexité, et, autant le dire, sa perfection, ne me fait pas qu'un peu plaisir. Les Prix Gémeaux ont résolument su trouver Manon !

D'ailleurs, si vous n'avez d'ailleurs pas encore jeté un oeil à la série (en dépit de mes multiples posts sur le sujet au début de l'année...), vous pouvez retrouver le post que j'avais rédigé à l'occasion du pilote, et profitez-en, c'est garanti sans spoiler !

Hm, laissez-moi réfléchir, il y a d'autres récompenses prochainement dont on pourrait parler...?

19 septembre 2012

L'âme en peine

Puisque le Québec a fait sa grande rentrée ces derniers jours, attendez-vous à ce que whisperintherain et moi-même vous parlions de plusieurs pilotes proposés à nos cousins francophones d'outre-Atlantique. Après la comédie à sketches Les Bobos, voici venue l'heure d'un pilote à l'opposé : Tu m'aimes-tu?

TuMaimesTu-promo

Et je suis en mesure de vous annoncer que Tu m'aimes-tu ? est mon premier véritable coup de coeur de la saison. Voilà, comme ça vous savez à quoi vous en tenir. J'ai été émue par Go On, mais là, on est dans la gamme au-dessus, et de loin. C'est sans commune mesure.

Un soir, alors qu'ils se baladent dans une rue, Fred et son ami Dave découvrent avec horreur que la belle Valérie est tranquillement assise dans un restaurant en train de déguster une soupe de langues avec un type. Sauf que Valérie, c'est la copine de Fred... ou disons l'ex-copine, parce qu'en réalité, voilà deux mois qu'elle l'a plaqué et qu'elle a quitté leur appartement, simplement Fred n'en avait pas soufflé un mot à son entourage. Pendant que Fred tente de se remettre de sa rupture, Dave partage sa surprise avec sa propre compagne, Judith, laquelle commence à se demander si l'essoufflement de son propre couple n'augure pas également d'une rupture. Et puis, il y a la nouvelle voisine de Fred, Mélanie, celle qui passe ses nuits avec des inconnus auxquels elle refuse de se lier, mais qui a pris Fred en affection...

Ce qui fait la force de Tu m'aimes-tu ?, ce n'est pas du tout son pitch, vous l'aurez compris. D'ailleurs, la première fois qu'on l'a évoquée, il y a quelques mois, cette histoire n'avait pas spécialement agité les foules. Ce n'était pas le but, car c'est dans son traitement que résidait la beauté de Tu m'aimes-tu ?, dans sa sensibilité, dans sa façon d'aborder le sujet en berçant ses personnages, en les cueillant comme des fruits fragiles. Il y a une délicatesse extrême dans ce pilote, une volonté d'user de la plus grande douceur pour ne rien brusquer.

Et pourtant ce premier épisode est efficace en diable, parce que la réalisation de Tu m'aimes-tu ?, très exigeante, n'accepte aucun temps mort, aucun relâchement. Maintenant une émotion constante et à fleur de peau, l'épisode va essentiellement accompagner Fred dans sa rupture, ne nous épargnant rien de ses crises de larmes, par exemple. Mais au-delà de la simple victimisation de son héros, l'épisode s'attache à nous renvoyer à nos propres larmes passées.
Impossible de ne pas revivre une vieille rupture devant ce magistral épisode inaugural, tant il saisit avec grâce et exactitude la notion de perte qui correspond à ce genre de situations. Si vous avez déjà eu le coeur brisé, alors vous avez été Fred, et c'est en partie la raison pour laquelle ces scènes fonctionnent si bien.

Mais plus encore, Tu m'aimes-tu ? est d'une infinie justesse dans sa mise en images de l'inconscient et du souvenir. Des éléments forcément essentiels dans une période aussi sensible et émouvante que la rupture de Fred, mais qui s'intègrent incroyablement bien à son histoire personnelle. Le problème, c'est que c'est probablement la partie la plus difficile à décrire dans cette review...
Ainsi, abandonné dans un vaste appartement que son ex a déserté, Fred, qui est photographe quand il arrive à fonctionner normalement (c'est-à-dire certainement pas en ce moment), est entouré de photos. Quand il pense à un souvenir commun avec Valérie, c'est l'une de ces photos qui lui apparait. Mais quand il l'imagine, elle, avec lui, le nouveau copain, il se représente également leurs corps enlacés sous la forme d'instantanés. Ou encore, l'écran de son appareil photo numérique offre au spectateur la vision du héros en train de pleurer douloureusement, tandis que Fred tente comme il peut de se reprendre "dans la vraie vie", offrant ainsi un superbe rappel de l'émotion qui domine le personnage même quand il tente de faire bonne figure. Le jeu avec les images est parfait, et fonctionne comme une magnifique palette supplémentaire pour enrichir l'émotion des scènes.

Si Fred est, résolument, le personnage central de ce premier épisode, de par la crise qu'il traverse, son ami Dave n'est pas en reste. Visiblement atteint par la nouvelle, et choqué parce que Fred vit sa rupture depuis deux mois sans oser se confier à lui, il s'inquiète énormément pour lui... mais en oublierai presque qu'il a lui-même une femme à laquelle donner de l'attention. C'est elle qui va justement se poser la question : comment faire pour qu'il leur arrive la même chose qu'à Fred et Valérie ?

Et puis, je dois dire que j'apprécie énormément le personnage féminin, Mélanie. Il est dans un premier temps assez difficile de l'appréhender, parce qu'elle apparait assez tard dans l'épisode et ne semble pas, en apparence, liée au "drame" qui se joue dans le coeur brisé de Fred. Lorsqu'on fait sa connaissance, Mélanie est la voisine du dessus de Fred, qui s'envoie bruyamment en l'air, ce qui a pour effet, évidemment, de ne pas vraiment arranger les choses pour notre pauvre photographe. Insensible au premier abord (elle est assez sèche avec son compagnon d'une nuit), elle finit par se montrer très émouvante lorsqu'elle entend des pleurs venir de chez Fred, et qu'elle se déplace au beau milieu de la nuit pour aller voir si elle peut le consoler. Mais dans sa vision de l'amour très pragmatique, Mélanie s'avère, en fin d'épisode, elle-même touchante... Je vous laisse découvrir pourquoi.

Outre l'incroyable réalisation toute en finesse, et les personnages tendres et attachants, Tu m'aimes-tu ? nous offre aussi de très jolies performances. Ainsi, Steve Laplante (découvert pour ma part dans Mirador), qui est également co-auteur, nous propose un Dave en proie au doute, mais au doute pour autrui ; il est par contre, dans ce premier épisode, assez aveugle en ce qui concerne ses propres questionnements sur l'amour. Mélanie, incarnée par une Magalie Lépine-Blondeau pleine de fraîcheur, n'est pas une simple voisine décomplexée, comme le pitch l'aurait laissé penser ; elle apparait rapidement être capable d'une grande empathie. Mais la véritable révélation, pour moi, de cet épisode, est Sébastien Huberdeau, que je ne pense pas avoir déjà vu quelque part (hélas !), et qui est simplement superbe ; son air perdu, qui m'a un peu rappelé celui de Michael C. Hall dans ses habits de David Fisher, est absolument magnifique. Il incarne à la perfection, sans le moindre excès mais sans retenue pudique, cet homme brisé par une rupture qui passe ses journées les yeux rougis.

Les prochains épisodes, nous promet-on, parleront de l'amour sous diverses formes, de ce que cela représente pour ces trois protagonistes qui en sont à un stade différent de leur vie. A ce stade, je suis obligée d'admettre que Tu m'aimes-tu ? m'a tellement conquise que je suis prête à suivre les yeux fermés ses 13 épisodes.

Il est difficile d'expliquer, je m'en rends bien compte, combien Tu m'aimes-tu ? est une réussite. Si je vous parle de la musique quasi-permanente à la guitare, ou des jeux de lumière, vous n'allez pas vraiment saisir pourquoi ce premier épisode est une merveille touchante et émouvante. Je crains même un peu, de vous à moi, que vous dire que l'épisode est si bon ne vous donne des espoirs surdimensionnés.
Mais voilà, il faut quand même que je vous le dise : je suis sous le charme de cette dramédie (car il y a des moments plus légers, l'air de rien) parce que je la trouve très humaine, très touchante, très juste. Il y a quelque chose que cet épisode a su saisir qui est magnifique, et impossible à vraiment retranscrire, mais qui est parfaitement efficace, même pour quelqu'un qui n'a plus eu le coeur brisé depuis des années.

Du coup, je ne sais pas quoi vous dire. Il va sans doute vous falloir regarder ce pilote vous-mêmes, désolée. Mais si vous optez pour cette solution, soyez prévenus, ça risque de vous filer un petit coup au moral. Mais c'est pour la bonne cause : vous allez regarder de la vraie bonne télévision. Pardon pour le jeu de mots, mais... ça en vaut bien la peine.

Challenge20122013

18 septembre 2012

Still haven't found what I'm looking for

Pas facile, ce défi, hein ? Ouais, je trouve aussi. Des pilotes, plus on en reviewe, plus il en vient. Notez bien que je ne me plains pas mais, bon, faut tenir le rythme ! Ca se calmera sans doute quelque part en novembre... enfin, je l'espère ! Et encore, dites-vous que vous ne faites que les lire, whisperintherain et moi devons les écrire ! C'est de l'organisation, et quand les intégrales et les coups de coeur s'en mêlent, c'est un peu compliqué, forcément.
Aujourd'hui, direction l'Irlande et le Royaume-Uni avec Moone Boy, une étrange série dont, je préfère autant vous prévenir, je ne sais pas trop quoi penser... En espérant que la review de whisper soit plus claire que la mienne !

MooneBoy

Alors, de quoi parle Moone Boy ?
Bonne question. Je ne suis pas très convaincue de savoir y répondre. Difficile d'en déterminer le héros, par exemple, tant ce premier épisode semble partir dans plusieurs directions.

A première vue, j'aurais dit que le personnage principal de cette étrange dramédie est Martin, un garçon sur le point de fêter ses 12 ans, et pour qui l'école n'est pas un lieu de tout repos. Mais en réalité, vu que Chris O'Dowd est au générique de la série et qu'il incarne l'ami imaginaire de Martin, on pourrait penser que c'est lui, le personnage central de la série. Sauf que non, parce que l'épisode s'attarde tellement sur le père de Martin, que le petit garçon en deviendrait presque anecdotique. Et finalement le petit monde de Moone Boy semble dépourvu d'un héros clair et défini ; pour beaucoup de séries, on pourrait penser que ce n'est pas une mauvaise chose, qu'il s'agit d'un ensemble show, mais ça ne s'applique pas vraiment au cas présent ; j'ai ressenti cette absence de focus comme un échec pour m'attraper.

L'idée de l'ami imaginaire me plaisait pourtant beaucoup. Quand j'ai entendu parler de la série pour la première fois, j'ai trouvé le concept poétique et émouvant. Dans les faits, la présence de Sean, le meilleur ami invisible de Martin, est si sporadique et si peu significative qu'on pourrait presque, si ce n'était pas ironique, la qualifier d'inexistante. Moone Boy n'est donc ni Wilfred dans les années 80/90, ni Calvin & Hobbes. Et c'est tout le problème ! Comment apprécier une série qui ne se donne aucun mal pour, dans le pilote, nous faire ressentir le genre de lien qui unit un enfant à son ami imaginaire ? C'est injuste, mais c'est comme ça : d'autres sont passés avant, sur un thème similaire, et Moone Boy ne parvient pas à rivaliser.
Je pensais que dans ce cas, d'une façon plus générale, ce serait l'imaginaire de Martin qui prévaudrait ; l'utilisation de ses dessins en début d'épisode me l'avait en tous cas laissé espérer. Mais là encore, ce point de vue est largement délaissé, et les séquences pendant lesquelles le jeune garçon imagine des choses vont être reléguées au rang des gadgets transitoires d'un acte à l'autre de l'épisode.
Pour un peu, les déboires de Martin, martyrisé par deux affreux à l'école, pourraient en réalité servir de pont afin de nous mener doucement vers l'intrigue du père. Mais ce n'est pas le cas, puisque les séquences dédiées à celui-ci seront entrecoupées de scènes totalement anodines concernant Martin et l'une de ses soeurs. Ce qui est dommage car j'aimais énormément l'idée d'un club entre pères désespérés, mais l'idée n'est pas allée très loin non plus pendant l'épisode, du fait du temps d'antenne réduit.

Le problème de Moone Boy, évidemment, c'est que j'en attendais quelque chose de précis, trop précis peut-être. Pas sur le plan du ton, où je me retrouve bien dans le côté dramédie pas trop outrancière mais ponctuellement drôle, mais plutôt du point de vue de l'histoire et des personnages. C'est comme si la série avait dû choisir une direction mais qu'elle s'y était refusée : à trop vouloir en dire, on finit par ne plus rien dire du tout. Pour ce pilote, j'attendais de toute évidence des choix plus marqués, plus radicaux, dans le point de vue de l'enfant ou de son ami imaginaire. Mais en-dehors de quelques petites remarques sarcastiques ou affectueuses, Sean n'apporte rien au cours des évènements.
...Mais peut-on réellement reprocher à une série de n'être pas celle que l'on voulait ?

A mon goût en tous cas, Moone Boy manque de fantaisie, ou de nostalgie, ou de tendresse. Le pilote avait le choix des armes mais n'en a dégainé aucune. Le plus effrayant, c'est que rien n'indique au vu de cet épisode que Moone Boy ne sera pas constitué de 6 épisodes totalement indépendants, ce qui, grosso-modo, en fait une sorte de Malcolm tiède et vaguement rétro. Un deuxième épisode a été diffusé à la suite du pilote vendredi, mais toute envie de m'y atteler m'a abandonnée à l'issue du visionnage du pilote.

Est-ce que j'aurais mieux donné sa chance à Moone Boy si je n'avais pas lu son pitch ? Probablement que j'aurais été plus ouverte en lançant l'épisode, et que j'aurais placé mes espoirs un peu moins haut pour le personnage de l'ami imaginaire, par exemple. D'autres points, par contre, m'auraient probablement déçue, comme la place très restreinte des dessins de Martin, mettons. On ne saura évidemment jamais ce que j'en aurais pensé si j'étais venue à Moone Boy vierge de toute idée préconçue...
L'expérience de ce pilote n'aura donc pas été concluante, mais me conforte dans ma volonté de vouloir éviter au maximum de me renseigner sur une série avant de la découvrir. J'aurais donc retenu au moins une chose de ce pilote...

Challenge20122013

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18 septembre 2012

Haute infidélité

Aujourd'hui, pour changer, je vous propose de parler non pas de pilotes récents ou prochains, mais d'une série légèrement plus ancienne, plus précisément diffusée à la rentrée 2011 aux Pays-Bas. Cette série, c'est Overspel ("trahison"), qu'on a eu l'occasion de brièvement évoquer dans le cadre du Festival de la Fiction TV de La Rochelle, et dont j'avais découvert l'existence à cette occasion. J'avais au départ prévu une review du pilote en VOSTM, mais Livia a attiré mon attention sur la présence de sous-titres anglais sur le DVD et... bon, bah, vous devinez la suite.
Au passage, je suis extrêmement déçue que les séries néerlandaises dont je connaissais l'existence (comme vous le savez, je suis pas encore très au point sur le sujet) et qui m'intéressaient, parmi lesquelles Feuten, Dubbelleven, Lijn 32 (qui d'ailleurs semble nommée pour le Prix Europa) ou encore Penoza que je n'ai vue qu'en VOSTM, ne comportent pas de sous-titres.
L'accès aux séries néerlandaises pour les non-néerlandophones est donc pour le moment un peu compliqué, mais le succès de Penoza (via notamment son adaptation Red Widow) et d'Overspel vont peut-être donner un coup de pied dans la fourmilière...

Mais je m'égare : revenons donc à notre pilote d'Overspel, premier épisode sur douze d'une série oscillant entre le thriller et... la romance. Et, oui, pour répondre par anticipation à votre question, j'ai quand même tenu tout le long de l'épisode. Installez-vous, que je vous explique.

Overspel-promo

Overspel s'ouvre, comme beaucoup de thrillers, avec une scène mystérieuse correspondant visiblement à la surveillance, via tables d'écoute, d'appels téléphoniques, par le bureau du procureur (non, "openbaar ministerie" ne signifie absolument pas ministère en open bar). Et là-dessus, sans avoir entendu une seule parole clairement, ni sur l'enregistrement, ni de la part de l'enquêteur qui n'ouvrira pas la bouche pendant cette scène, débute le générique (ne me lancez pas sur le générique, je l'abhorre). Voilà qui a de quoi laisser le spectateur sur sa faim.
Oh, il a des soupçons, évidemment : quel genre d'enquête peut bien nécessiter des tables d'écoutes ? Il n'y a pas 712 possibilités, en réalité : la mafia ou des cols blancs sont au centre de l'enquête du bureau du procureur. Mais si le spectateur veut se piquer d'intérêt pour cet angle de la série, il sera pendant le pilote abandonné à ses propres conjectures. L'épisode mettra pas mal de temps, en fait, avant de simplement concrétiser cette partie de son intrigue : la série ne veut pas poser un grand scandale puis noyer son héroïne dedans, mais en fait procéder dans l'autre sens, à savoir nous présenter d'abord l'héroïne, et ensuite seulement approfondir la question du scandale. Une idée qui en vaut un autre, et qui permet en tous cas d'éviter les clichés. Toujours est-il que pour l'exposition de ce scandale, il faudra être patient, alors ne parlons même pas encore de faire avancer cette trame : le pilote ne s'en chargera pas.

Notre héroïne, donc, est une jeune femme du nom d'Iris, jolie, mariée, un enfant, photographe dont la carrière décolle, bref tout pour plaire. Mais très vite, on découvre que si sur le papier, la vie d'Iris est parfaite, en revanche, dans les faits, on a affaire à une femme très mal assurée ; en fait, Iris semble au bord de la crise de nerfs.
Là encore c'est quelque chose qu'Overspel ne va pas tout de suite définir clairement, bien qu'on ressente la sensation de nervosité dés la première apparition d'Iris à l'écran. A ce moment-là, elle est en train de prendre une douche avec son mari pendant que leur fils attend l'arrivée de la nounou qui doit le garder pendant que ses parents seront sortis, et déjà, on sent qu'Iris n'est pas à son aise ; mais est-ce parce que justement son fils est dans la pièce d'à côté pendant que son mari la prend sous la douche ? Est-ce parce que la relation sexuelle avec son époux ne la satisfait pas ? Est-ce parce qu'elle anticipe l'évènement de la soirée ? Ce sera laissé à votre appréciation. Ca se trouve, toutes les réponses sont exactes. Iris passera le reste de la soirée dans un état de tension intense, alors que c'est "sa" soirée : ses photos sont exposées, et elle est couverte de louanges. Mais visiblement il y a quelque chose qui ne passe pas.
A première vue, sachant qu'on va avoir affaire à un thriller, ce personnage névrosé, qui semble tout vivre comme une aggression, pourrait vriller les nerfs au spectateurs, à plus forte raison parce que l'intrigue n'a pas encore réellement commencé. Mais l'exposition d'Overspel est si bien articulée qu'au lieu d'être déjà sous tension "pour rien", comme on pourrait le craindre, en nous mettant au diapason avec l'héroïne, l'épisode nous invite plutôt à découvrir un personnage dont la fébrilité est un trait de caractère. La vie d'Iris est pour l'instant très simple, mais on sait déjà une chose sur elle : elle ne gère pas très bien un certain nombre de choses, sur un plan émotionnel. C'est finalement très important, et cela évite l'impression de suivre encore et toujours la même histoire dans laquelle une femme à la vie parfaite voit un jour son monde se troubler parce qu'elle est plongée dans une affaire louche. La vie d'Iris n'est pas parfaite. Non parce que quelque chose manque, en apparence, à son bonheur, mais parce tout simplement, le personnage est un peu névrosé, et cela rejaillira, finalement, sur tout ce qu'elle fera par la suite.
Dans une excellente scène plus tard, bien plus tard dans l'épisode, Iris finira par poser des mots sur ce qui la trouble, et ces mots disent tout simplement qu'elle l'ignore. Elle sait qu'elle est nerveuse, elle devine qu'elle est agoraphobe, mais quel est, dans le fond, son problème ? Elle l'ignore. Je suis d'ailleurs assez contente d'avoir vu cette scène, entre autres, avec des sous-titres, car sans connaissance du néerlandais, elle m'était apparue comme un peu brumeuse la première fois que je l'avais vue ; j'ai eu la sensation de mieux saisir le personnage, et j'ai apprécié qu'on nous délivre ainsi une héroïne qui, sans avoir un grand drame dans sa vie, n'est pas lisse. Bien joué de ce côté-là pour Overspel.

Mais bien-sûr, les choses vont encore se corser quand Iris rencontre un avocat à l'occasion de ce vernissage ; Willem, c'est son nom, est séduisant, a une présence calme et rassurante, et surtout il la dévore des yeux. Accessoirement, il est lui aussi marié (nous le savons, mais Iris l'ignore pour le moment), et même si elle se sent vraisemblablement attirée par lui, elle semble prendre très rapidement conscience du problème que cela va poser. En mettant à plat, très rapidement, les problématiques sur la liaison potentielle entre Iris et Willem, Overspel fait là encore preuve de beaucoup de tact. En fait, ce sera l'objet principal de ce premier épisode : la rencontre, bien-sûr, je l'ai dit, mais aussi l'attente, sont au coeur du pilote. On a l'impression de sentir Iris se consummer dés que son téléphone sonne, parce qu'elle sait que cet homme qui l'attire tant a son numéro ; on peut la voir être rongée par l'hésitation et le remords, et quand même attendre avec impatience qu'il l'appelle. C'est très fort, ce que nous communique Iris, et c'est totalement intégré dans son personnage nerveux et anxieux, ce qui là encore, est brillant.
Iris et Willem concrétiseront-ils ? J'aimerais faire durer le suspense, mais le titre-même de la série vous a déjà spoilés, et en fait c'est son pitch-même : oui, Iris va se laisser séduire, et même si l'épisode ne les verra pas conclure, on sent bien que le point de non-retour a été atteint par Iris du moment où elle a accepté que son numéro de téléphone soit transmis à cet homme.

Le problème, c'est donc que Willem est, outre marié, un peu avocat. Et que, oh oui, petit détail, le mari d'Iris travaille au bureau du procureur sur une grosse affaire.
Ce qui nous conduit donc à notre fameux scandale. Car dans le pilote d'Overspel, nous faisons aussi la connaissance de personnages qui, techniquement, ne sont pas liés à Iris ou Willem, mais dont on sent bien que leurs problèmes sont en lien direct avec ce qui se trame. Ces personnages sont Huub Couwenberg, un industriel puissant, son fils Björn, un peu servile, et Louis Karelse, un partenaire de longue date de Huub qui vient de rouler ce dernier dans la farine, à hauteur de 1,5 million d'euros, excusez du peu, en créant une société-fantôme qui a facturé à Huub des services purement imaginaires. Furieux de le découvrir, Huub décide de confronter Louis à la vérité, mais celui-ci s'obstine à lui mentir, ce qui humilie Huub. Son fils Björn décide donc d'aller parler entre quatre z'yeux à Louis...
Pendant ce temps, le bureau du procureur, on a eu vent d'écoutes téléphoniques laissant penser que, dans le cadre d'une affaire en cours, une société-fantôme aurait facuté des services purement imaginaires... mais on n'en sait guère plus. Par contre on en sait suffisamment pour sentir que les choses vont vraiment devenir compliquées, tant sur le plan légal qu'émotionnel. Bon mais alors, au fait, en quoi ça la regarde, la petite Iris ? Eh bien, une petite allusion dans l'épisode nous permet de comprendre que l'épouse de son cher Willem... est la fille de Huub.

Au milieu des questions sur la trahison ("vais-je coucher avec Willem ?"... oui, Iris se pose des questions idiotes, mais elle ne sait pas, elle, que la série s'appelle Overspel !), se trame donc une affaire financière et juridique qui va exploser à la tronche de ses protagonistes, mêlant leur vie privée et leur vie publique, de toute évidence.
C'est le pari d'Overspel, mais c'est un pari que la série, au terme de ce pilote, semble en mesure de remporter avec finesse et élégance, parce qu'elle a su éviter plusieurs clichés, et qu'elle a décidé de s'intéresser presque totalement aux répercussions de cette affaire sur la psyché de ses personnages, et notamment de son héroïne. Le but du jeu n'est pas de suivre un thriller sur les affaires financières douteuses des puissants, ou de s'intéresser à l'enquête du bureau du procureur, mais d'utiliser au contraire ces éléments pour aboutir à un drama sur une femme dans la tourmente, prise dans quelque chose qui lui échappe parce qu'elle a cédé à une pulsion, un désir. Et de voir ensuite comment elle va réagir sur un plan moral, quand elle va découvrir que non seulement son infidélité est un problème en soi, mais qu'elle a de graves répercussions sur la vie professionnelle de son mari...
On est donc un pied dans le thriller, deux pieds dans le drama (oui, j'ai téléphagiquement trois pieds), et la proportion a le mérite d'une certaine originalité. On verra bien où le concept nous mènera...

Overspel

L'aventure d'Overspel n'est d'ailleurs pas finie. Outre la possibilité d'un remake aux USA, la série a apparemment un sequel en préparation, comptant cette fois 10 épisodes, qui a été tourné au printemps dernier ; j'ai trouvé peu de détails pour le moment sur l'intrigue à proprement parler : s'agira-t-il d'une seconde saison à part entière, ou d'un projet plus indépendant ? L'avenir le dira.
En attendant, la première saison d'Overspel s'annonce passionnante...

Finissons sur la traditionnelle "review de fournisseur" que je vous propose quand j'ai acheté un DVD dans un pays étranger.
C'est Livia qui m'avait recommandé bol, et je ne regrette rien. Déjà, il faut noter qu'actuellement, la première saison d'Overspel est en promotion : 16,99€ au lieu de 29,99€ ; vu que ça représente une économie de 43%, ce n'est pas négligeable. Donc si vous voulez faire l'acquisition de la série, c'est plutôt le bon moment. En comptant les frais de port, l'envoi de ce DVD m'a coûté au total 31,34€ ce qui, d'après mes critères, est une excellente opération. Et puis, il y a les délais, et ce n'est pas négligeable ; j'ai commandé mon DVD le dimanche 9 au soir, le 10 j'avais un message m'indiquant qu'il était dans l'avion, résultat, samedi 15 septembre, le paquet était dans ma boîte aux lettres. Vous allez dire que je suis médisante, mais même Amazon ne me garantit pas forcément ce genre de délais ! Livia vous le confirmera, puisqu'elle a effectué sa commande à quelques minutes d'intervalle avec la mienne : ça a pris juste un peu plus de temps pour elle (paquet arrivé hier, si je ne m'abuse), mais l'envoi a tout de même été très rapide et on reste quand même dans de très bons délais.
Deux avertissements cependant : d'une part, les adresses. Au moment du remplissage, bol impose que l'adresse soit rédigée à la néerlandaise (soit "rue principale 25" au lieu de "25, rue principale") ce qui peut être un peu déstabilisant pour votre facteur ; si vous avez une adresse un peu compliquée (genre avec un lieu-dit, mettons) et que le QI de votre facteur habituel vous inquiète, je recommande par mesure de sécurité de vous le faire envoyer ailleurs, ça vous évitera de vous ronger les sangs. Et puis la seconde chose c'est que, même si le paquet m'est arrivé en bon état, l'emballage m'a semblé vraiment minimal : une enveloppe en carton, sans bulles, de format A4 donc trop grande, bref, j'ai trouvé que j'avais eu du... bol qu'il n'y ait pas eu de dégâts.
Reste que pour ce prix-là, l'acquisition de la première saison d'Overspel sur le site de bol a été une expérience positive, que je vous recommande donc si le coeur vous en dit... Après, évidemment, vous en faites ce que vous voulez, mais au moins, vous savez comment procéder !
17 septembre 2012

Curés à la bonne

Que mon frère whisperintherain me pardonne : j'ai énormément de mal à contenir mon enthousiasme sur la série de ce soir. Au point que je publie mon post bien que sachant pertinemment qu'il n'en fera pas de même avant quelques semaines, dans le cadre de notre petit défi de la saison.
C'est pas très classe, je vous l'accorde, mais vous me connaissez : quand un pilote me plaît, j'ai du mal à me mettre en pause, il faut que je vous en parle. Mais dés qu'il le fera, promis, le lien au bas de ce post vous conduira directement à sa critique de l'épisode. En attendant, je vais vous choquer, mais le pilote dont je brûle de vous parler est... français. Je sais, à moi aussi ça fait un choc.

AinsiSoientsIls-Promoarte

Il est assez rare que j'éprouve de l'anticipation pour une série française. J'ai beau essayer de me réconcilier avec notre bonne vieille fiction nationale, c'est encore assez difficile pour moi de m'enflammer pour une nouveauté, la notion de réconciliation primant en général sur le reste. Et puis en toute franchise, assez peu d'idées me semblent originales (ajoutez à cela mon allergie au poulet et vous avez tout compris).
Il y a donc encore beaucoup à faire avant que je ne cesse d'avoir un a priori négatif sur les séries françaises...

Avec Ainsi Soient-Ils, pour la première fois, il en est autrement. Déjà parce que je trouve l'histoire foncièrement différente de celles qu'on nous propose en général, et que le souci qui semble avoir occupé ses scénaristes n'a pas semblé déterminé par la facilité ; au contraire, il semble qu'ils aient été inspirés par l'envie de créer une vraie série dramatique originale, en trouvant un contexte riche et plein de potentiel. Et puis, à cette première sensation, s'est ajouté évidemment le buzz autour de la série (critiques élogieuses, récompense, renouvellement...), qui m'a plutôt conforté dans l'idée qu'on tenait peut-être là une vraie bonne série pour laquelle on ne regretterait pas de s'être enthousiasmés.
Pour finir, il faut évidemment admettre que j'ai passé une bonne partie du mois de septembre à réfléchir aux questions de religion, grâce à Srugim, par un hasard du calendrier, et que je suis donc dans la période idéale pour regarder des séries touchant de près ou de loin à la spiritualité, mais ne doutez pas qu'on va bientôt en reparler.
Du coup, je peux le dire : j'étais impatiente de voir le pilote d'Ainsi Soient-Ils. Voeu exaucé grâce à la machine promotionnelle d'arte qui n'a jamais semblé si bien huilée.

Bon, après tout ça, encore fallait-il qu'Ainsi Soient-Ils ne soit pas une magistrale déception. Avouez que ça l'aurait foutu mal !
Eh bien pas du tout. Bien qu'un peu longuet et doté d'un cast maladroit (surtout niveau diction, mais j'ai toujours un soucis avec 90% des acteurs français à ce niveau-là, alors c'est sans doute moi), ce premier épisode nous offre très exactement l'exposition qu'on était en droit d'attendre d'une série dramatique solide.

Ainsi, quatre jeunes gens sont reçus au séminaire des Capucins, apparemment la crème de la crème catholique, afin de faire leurs classes pour accéder à la prêtrise. Un cinquième, au parcours plus chaotique, tente également de rejoindre le séminaire. Comme c'est son boulot, le pilote s'attache à nous montrer les différentes personnalités de ces jeunes hommes qui s'engagent dans une voie qui, les avertit-on, n'est pas encore certaine d'être la leur : on prendra la mesure de leur engagement pendant cet apprentissage, justement.
Le discours prononcé à l'occasion de leur arrivée, en ouverture du pilote, est, je l'espère, représentatif de ce que nous pourrons attendre de la série : il s'agira pour chacun d'éprouver sa foi, d'en tester les ressources, et de s'interroger sur sa vocation. Le séminaire équivaut à une longue signature du contrat avec Dieu, et les jeunes protagonistes sont ici pour prendre le temps de lire les clauses en petits caractères, et de bien vérifier s'ils sont prêts à faire certains sacrifices.

Tous nos jeunes héros, justement, ne sont pas égaux devant le scénario.
Yann, le Breton pieu de la tête aux pieds, a droit à un meilleur développement, de par les moqueries dont il lui arrive de faire l'objet, ou tout simplement parce que la camera prend le temps de s'isoler avec lui. Ce sera moins le cas de ses trois compagnons Emmanuel, Guillaume et Raphaël, lesquels, bien qu'ayant droit à un rapide passage en revue de leur background, n'ont pas encore la chance de nous sembler très émouvants. C'est différent pour José qui, de par son cas un peu particulier (il sort de prison et rejoindre le séminaire est pour lui l'opération de la dernière chance), a droit également à une exposition plus détaillée. Ca s'arrangera sûrement par la suite pour les autres laissés pour compte, ce serait étonnant que certaines pistes aient été lancées sans qu'on ait l'opportunité de les exploiter ensuite.

C'est d'ailleurs assez caractéristique de cet épisode inaugural ; le premier épisode pose des bases de façon assez classique, je dirais même de façon superficielle si je voulais être sévère. Lorsqu'on aborde ce premier épisode, Ainsi Soient-Ils apparaît comme un peu manichéenne pour son autre intrigue : le gentil directeur du séminaire pauvre comme Job face à l'arriviste et revanchard président des évêques dépensant des fortunes pour sa communication, c'est un peu gros, il faut l'admettre. Pour relativiser, je me dis que cette vision un peu binaire des choses va probablement se complexifier à mesure que la série progressera ; de par son poste de supervision des séminaristes, le père Fromenger, en particulier, aura peut-être l'occasion de nous montrer un visage plus sombre. Peut-être.
Pour être honnête, ce n'est certainement pas l'intrigue qui me captive le plus dans Ainsi Soient-Ils, je crains qu'elle ne polarise un peu les positions des personnages (et/ou des critiques...), au détriment de ce qui fait la richesse de l'idée d'origine.

En revanche, dés ce pilote, on sent bien le poids des traditions, ce qui me semble essentiel quand on parle d'une série sur la religion, on l'a vu avec Srugim. Pour le moment la religion dans Ainsi Soient-Ils semble être plutôt quelque chose qui se vit en commun, de par des cérémonies au sein du séminaire, ou d'une hiérarchie à une plus grande échelle. En tant qu'athée, j'ai hâte que les personnages nous invitent aussi, à titre plus individuel, à partager leur foi autant que leurs doutes (en fait c'est à celle seule condition que je comprendrai la valeur de leurs doutes, justement). Il ne faudrait pas que les personnages vivent leur foi comme une évidence ou une habitude, ce serait contradictoire avec la problématique de leur engagement. C'est vraiment ce qui m'importe le plus dans la série, pour être honnête.

En espérant que les bonnes résolutions du pilote allaient tenir, j'ai lancé le suivant... Bon, il y a quelques défauts, c'est net, et on en reparlera à l'occasion du bilan de saison. Mais jamais je n'avais eu l'impression de ressentir ce genre de potentiel pour une série française. Quoi que je pense à l'avenir de la série, on ne pourra jamais m'enlever ça, cette satisfaction de regarder un pilote français plaisant...

Challenge20122013

17 septembre 2012

First world problems

Pour le défi de la saison que whisperintherain et moi avons décidé de relever, direction cette fois le Québec ! Parmi tous les pilotes que nous allons regarder et reviewer cette année, on compte en effet Les Bobos, lancée vendredi soir...
Comme d'habitude, sitôt que whisper aura rédigé sa critique, vous trouverez au bas de ce post un lien qui vous y conduira. Mais depuis qu'on a commencé ce challenge, j'ose espérer que vous connaissez le chemin, quand même !

LesBobos

Peut-on regarder une série écrite par Marc Brunet, avec Marc Labrèche et Anne Dorval dans les rôles principaux, sans que le spectre de Le Coeur a ses raisons ne plane au-dessus de nos écrans ? Hélas non. Et quand cette fine équipe a annoncé son nouveau projet, au printemps dernier, ça nous semblait alors être une bonne nouvelle, à plus forte raison parce qu'on sentait un potentiel parodique proche du Coeur a ses raisons, et qu'on espérait secrètement avoir affaire à une spin-off qui ne dirait pas son nom.
Aujourd'hui il est temps de regarder la vérité en face : quiconque espère trouver ici une copie-carbone de la fameuse comédie québécoise court au-devant d'une grave déception. Les Bobos, c'est le savoir-faire d'un trio qui nous a déjà comblés, mais c'est un projet bien à part qu'il faut savoir prendre comme une série nouvelle, sans nostalgie. Or, une série qu'on attend avec impatience est, par définition, difficile à appréhender de façon objective. Tâchons de faire de notre mieux avec Les Bobos, malgré tout.

Car Les Bobos, bien que n'ayant pas la flamboyance du Coeur a ses raisons, est tout de même solide.
D'abord parce que si on aime les deux comédiens, c'est qu'il y a une bonne raison. Déjà, Labrèche est toujours aussi génial. Il faut le dire, ce mec est un Dieu : sens du timing parfait, expressions toujours justes, c'est un génie. Impossible de ne pas trouver excellent son personnage, son interprétation, ou en fait, les deux. Dorval, comme c'est son habitude, est quant à elle un peu plus en retrait, plus sobre, mais c'est aussi la raison pour laquelle leur tandem a toujours bien marché, après tout. Ils se connaissent sur le bout des doigts, ont une excellente alchimie, se complètent parfaitement : bref, une équipe Labrèche/Dorval, ça fonctionne quoi qu'il arrive. Ici, au lieu de compter sur de l'humour visuel ou même les dialogues comme c'était le cas dans Le Coeur a ses raisons, la série fonctionne essentiellement sur leur diction de mitraillette. Ca fonctionne en diable ! Beaucoup mieux que les passages les plus hystériques, à vrai dire ("ciao, Mario !").

Sur le plan des scénarios c'est un peu différent. Déjà parce qu'ici on est dans une sorte de mockumentary, et que vous savez combien j'ai du mal avec ce genre. Ensuite parce que, pour un premier épisode, le concept des Bobos n'est pas très clair : Etienne et Sandrine Maxou semblent présenter une émission, ou parfois être pris sur le vif, on n'est jamais trop sûrs. Les Maxou ont une sorte de chronique, ils introduisent également certains passages de l'épisode, et à certains moments, ils sont supposés être filmés presque à leur insu... et vraiment c'est assez perturbant qu'il n'y ait pas eu un choix plus net du style à donner à l'épisode. En fait cela fausse même le propos : s'ils animent une émission "culturelle", comme certains passages le laissent penser, il est moins étonnant qu'ils se mettent un peu en scène. Et du coup la critique tombe à l'eau.
Car vous l'aurez deviné au ton péjoratif de son titre, Les Bobos est une comédie qui a décidé d'égratigner les fameux "bourgeois bohème" pompeux qui pensent être proches du peuple et qui font en fait partie d'une pseudo-élite intellectuelle ridicule, aux goûts de luxe et aux préoccupations superficielles.
L'autre souci des Bobos, c'est que ce premier épisode n'est pas franchement révolutionnaire dans son choix de situations. Il y a une sorte de "gag suivi" sur le fait que nos deux bobos ont un don hors du commun pour donner des indications totalement inutiles pour se reprérer dans les rues du Plateau-Mont-Royal ; c'est très cliché et on s'attendrait presque à entendre les rires enregistrés de Juste pour rire. Certains passages ont aussi de bonnes idées, mais leur réalisation est lourde, à l'instar de la visite de l'épicerie italienne.

La série parvient à éviter l'écueil de la redite avec Portlandia, qu'on aurait pu craindre. Le fait que les personnages soient toujours les mêmes aide, déjà. Et ensuite, contrairement à Portlandia qui décrit une ville entière de hipsters, les Maxou ont un peu l'air d'être les seuls bobos de la série, passant d'autant plus pour des extraterrestres ridicules.
L'une de mes séquences préférée est celle qui accueille un guest de choix : Xavier Dolan. Etienne et Sandrine se réjouissent en effet de pouvoir se vanter à voix haute de recevoir Xavier Dolan à dîner ; ils s'appellent les uns les autres pendant de longues minutes, se laissant des messages contradictoires en permanence tout en abusant du name-dropping, et ça marche très bien. De la même façon, le passage sur le café est très efficace, et absolument hilarant. Dans ces séquences-là, aucune rupture de rythme, mais surtout, le propos n'est jamais perdu de vu, écorchant en permanence les personnages et leur ego hypertrophié, et soulignant leur forme si particulière de bêtise. C'est quand même ça qu'on cherche !

Ce premier épisode n'est clairement pas parfait ; cependant, il comporte des ingrédients délicieux qui font que je place de grands espoirs dans la série. J'ai ri à plusieurs reprises, après tout, je suis toujours aussi admirative de l'évidente symbiose entre Marc Labrèche et Anne Dorval, et j'avoue que j'ai très envie de voir la suite, malgré les petits loupés de ce premier épisode. Clairement, l'intention est là, les idées aussi, il faut peut-être un peu de temps pour que tout se mette en place correctement pour Les Bobos. Je serai au rendez-vous pour le vérifier. Après tout, on a 26 épisodes devant nous...
Oh et avant que j'oublie, faites-moi penser à vous parler du générique !

Challenge20122013

16 septembre 2012

lady's world tour - Escale n°15

-- World Tour --

Le rythme des world tours a toujours été variable. C'est que, ça demande du temps tout ça. Le problème c'est qu'il suffit de tourner le dos quelques jours et pouf ! Il y a 25 news de plus. Et donc ça demande plus de temps. Et le temps de les écrire... eh bien certaines dates que j'avais évoquées sont passées, ou d'autres évènements sont survenus, et il faut réécrire. Vous saisissez le cercle vicieux. Evidemment si j'avais une interface à travers laquelle je pouvais poster les brèves au jour le jour, ce serait plus simple, mais bon, ce n'est pas le cas.
Ce que j'essaye de vous dire, c'est que le world tour du jour va être un long parce que, eh bien, il s'est passé plein de trucs depuis le world tour précédent, et aussi parce que c'est la rentrée et que par définition il y a forcément pas mal d'activité aux quatre coins de la planète. Considérez-vous prévenus, vous allez avoir de la lecture !

Mais avant... vous vous rendez compte ?
C'est déjà notre 15e escale depuis que les world tours sont apparus, en février dernier ! Le temps passe vite quand on s'amuse. Je me souviens encore quand... non bon, ok, on commence sans plus attendre parce que je n'aime pas vous torturer.

Isidingo

- AFRIQUE DU SUD :

* Coup dur pour le soapie Isidingo. Un peu plus tôt cet été, les studios Henley Studios, appartenant à la chaîne SABC3, ont pris feu, lequel a dévoré entre autres une bonne partie des décors de la série. Difficile de tourner un soap à flux tendu dans ces conditions. La chaîne et la société de production Endemol ont donc décidé de transformer l'une des séries les plus anciennes d'Afrique du Sud encore à l'antenne(et à vrai dire, du monde) en "mini-série". Alors, bon, une précision : ce qu'on qualifie de mini-série en Afrique du Sud, ça couvre tout ce qui n'est pas un soap. C'est-à-dire que cela peut aussi bien vouloir dire que désormais Isidingo pourrait avoir des saisons d'une vingtaine d'épisodes diffusés de façon hebdomadaire, et renouvelables ! SABC se refuse pour l'instant à donner des chiffres précis quant à l'ampleur des dégâts (il se murmure qu'on pourrait avoisiner les 100 millions de rands, soit environ 9,5 millions d'euros), et on attend encore des précisions sur le changement de format. Pour autant, c'est quand même un coup dur pour cette institution, même si ce n'est pas la première fois qu'elle change de durée ou de rythme. Sauf que les deux dernières fois, c'était fait exprès (pendant les fêtes de fin d'année, deux années de suite, SABC avait diffusé des épisodes complémentaires de façon hebdomadaire), et que cette fois, il n'y a pas vraiment le choix. A l'heure actuelle, rien n'est encore définitif, si ce n'est que le changement de format s'accompagnera d'une autre nouveauté : SABC et Endemol cherchent actuellement un décor où ils pourraient tourner on location les prochains épisodes. La série doit fêter ses 14 années d'existence à la fin de l'année, mais au vu des circonstances, l'enthousiasme est un peu entamé...
* De son côté, la chaîne satellite kykNET (branche du groupe M-NET), dont les programmes sont uniquement en Afrikaans, a décidé de lancer la production d'une nouvelle série, Thomas@. Peu de détails sont connus à ce jour sur son histoire, mais on sait déjà qu'il s'agira d'une série d'une demi-heure destinée à la jeunesse (comme l'@ aurait pu nous le laisser présager...). Ce sont 26 épisodes qui ont été commandés, et qui devraient être visibles sur la chaîne au début de l'année 2013. Le tournage commence en septembre.
* Pour ce qui est de la rentrée (même si, dans l'hémisphère sud, c'est la rentrée du printemps, pas de l'automne...), SABC3 fera débuter le 27 septembre prochain une nouvelle série, Those who can't. Située dans une salle de profs, cette comédie suit la vie secrète des enseignants d'une école privée, sauf que ces adultes auraient tendance à se comporter exactement comme les élèves auxquels ils sont supposés enseigner. Seulement 6 épisodes sont prévus pour cette première saison, créée par l'éditorialiste Tom Eaton et le comique Alan Committie, et tournée intégralement dans un véritable établissement scolaire. Jeudi, c'est une mini-série du nom de Forced Love qui a débuté sur SABC1. Il s'agit en réalité de l'adaptation de la pièce de Shakespeare La mégère apprivoisée, mais transposée dans le présent et à Cape Town.

AddaFriend

- ALLEMAGNE :

* La série Add a Friend, première fiction originale de la chaîne à péage TNT Serie (et accessoirement première fiction originale d'une chaîne à péage en Allemagne), débute mercredi 19 septembre. Elle a pourtant déjà été renouvelée pour une seconde saison ! Alors que les 10 premiers épisodes seront diffusés cet automne, la production va donc reprendre le chemin des studios de façon à ce que la seconde saison puisse être diffusée dés le printemps 2013. Dixit le producteur de la série, Quirin Berg : "Add a Friend n'est pas seulement un grand pas en avant pour nous, mais pour tout le marché de la télévision payante, et c'est ce qui nous a donné envie de travailler avec TNT Serie. C'est l'opportunité d'essayer quelque chose de nouveau, d'établir les lois de la fiction de la télévision payante. Ici on a beaucoup plus de liberté en termes de character development et d'histoires que sur la télévision non-payante". Un nouveau secteur est donc sur le point de se développer en Allemagne, alors que Sky Deutschland prépare également sa première fiction originale pour l'horizon 2014.
* The New Adventures of Old Christine va poser ses valises sur RTL. La chaîne allemande a en effet commandé un remake de la comédie avec Julia Louis-Dreyfus (mais sans Julia Louis-Dreyfus, du coup). Les 8 premiers épisodes devraient être diffusés en 2013, et plus si affinités.

TiemposCompulsivos

- ARGENTINE :

* C'est le 29 août dernier qu'a commencé sur El Trece la nouvelle série Tiempos Compulsivos, une dramédie qui se déroule dans un établissement accueillant des patients atteints par divers comportement addictifs, et placés sous la responsabilité d'un psychiatre : un workaholic hyperactif, une syllogomaniaque également atteinte de TOC et de troubles alimentaires, une femme qui, parce qu'elle s'automutilait, est devenue accro aux anti-douleurs, un mythomane, ou encore une schizophrène dont les différentes personnalités se détestent. La série suit leurs sessions quotidiennes, avec l'aide de deux autres médecins, dont l'un cache également une phobie. Tiempos Compulsivos est ce qu'on appelle un unitario, c'est-à-dire une mini-série qui n'est pas appelée à être reconduite.
* Cette semaine c'était l'adaptation d'une dramédie péruvienne, Mi Problema Con Las Mujeres ("mon problème avec les femmes"), qui démarrait sur Telefe. Cet unitario (une mini-série, par opposition aux telenovelas, donc) raconte comment Jose, un célibataire attirant mais incapable d'avoir des relations sur le long terme avec les femmes, décide de commencer une thérapie avec un psy du nom de Sylvio qui l'aide à comprendre ce qui cloche chez lui. C'est d'autant plus pressé qu'il commence à développer une relation avec l'une de ses collègues, Veronica... Le premier épisode, diffusé lundi soir à 22h30, a été leader sur la tranche horaire avec 21,1% de parts de marché, battant ainsi l'émission de télé réalité Bailando sur El Trece.
* Pour finir, je vais vous donner le chiffre du jour : 3. C'est le nombre d'heures que, selon une étude récente du Latin American Multichannel Advertising Council (LAMAC), les Argentins ayant entre 4 et 12 ans passent devant une chaîne du câble. PAR. JOUR. Qui dit mieux ?

Howzat-War

- AUSTRALIE :

* Revenons sur les deux volets de la mini-série Howzat!, diffusés pendant la seconde quinzaine d'août. Ils ont fait un carton ! En tout, ce sont 2,09 millions de spectateurs qui étaient rassemblés devant le second épisode le 26. A quelques milliers près, ce sont les mêmes chiffres que le premier épisode diffusé le dimanche précédent, soit le 19 août, sur Nine. Inutile de dire que l'objectif est largement atteint pour le network, qui espérait réitérer le succès de la mini-série Paper Giants: The Birth of Cleo, diffusée au printemps 2011 sur la chaîne publique ABC, et qui avait capitalisé d'excellentes audiences. Rappelons que Howzat! - Kerry Packer's War était un spin-off officieux, avec une production et une distribution totalement différente. De son côté, ABC n'a pas dit son dernier mot, et comme elle l'avait annoncé en 2011, elle a lancé fin août le tournage de Paper Giants: Magazine Wars, un "vrai" spin-off de la fameuse mini-série de l'an dernier, avec Rachel Griffiths dans l'un des deux rôles principaux. This means war !
* En janvier dernier, ABC avait évoqué la commande d'un spin-off pour la série légale Crownies. Non que Crownies soit un succès, voyez-vous, mais ce n'était pas non plus un tonitruant échec, et de nombreux arrangements avaient visiblement besoin d'être faits. Plutôt que de transformer la série originale au point de la rendre méconnaissable, la chaîne publique avait donc décidé d'opter pour un spin-off. Les choses avancent plutôt lentement de ce côté, mais la chaîne a au moins confirmé quelques éléments. D'abord, ce spin-off (qui n'a pour le moment pas encore de titre) devrait être diffusé courant 2013, il faudra donc s'activer à un moment. Et puis, l'actrice Marta Dusseldorp devrait être de retour dans le rôle de la procureur Janet King ; le personnage sera même central dans cette nouvelle série, puisque, de retour d'un congès maternité, elle aura affaire à de nombreux dilemmes dans le cadre d'une affaire compliquée. Exit, donc, a priori, les jeunes loups et leurs intrigues sexy, le spin-off de Crownies a de fortes chances d'être plus sombre que la série originale ; il sera également plus court, car seuls 8 épisodes ont été commandés. Cependant, on n'y est pas encore, puisque Dusseldorp sera d'abord au générique de la série A Place to Call Home, supposée apparaitre dans les grilles du network Seven avant la fin de l'année, et dont on murmure qu'elle pourrait bien prendre la relève du succès Packed to the Rafters, dans le cas où la 6e saison de la série serait la dernière.
* On continue toujours avec ABC, décidément résolue à offrir le fleuron de la fiction australienne ces derniers temps. La chaîne a en effet décidé de co-produire une nouvelle série avec HBO Asia (no less) du nom de Serangoon Road. Dans cette série historique, le héros sera Sam Callaghan, un Australien qui a grandi pendant la Seconde Guerre mondiale dans un camps d'internement japonais (et incarné par Don Hany, East West 101 et prochainement Jack Irish aux côtés de Guy Pearce). La série sera un detective drama suivant cet homme brisé qui, devenu adulte dans les années 60, vit à Singapour, se voit un jour demander par sa voisine (la belle Joan Chen, inoubliable beauté de Twin Peaks) de reprendre l'agence de détective de son défunt mari. A noter qu'il s'agit de la première fiction originale (co)produite par HBO Asia, et en l'occurrence, de la filiale de Singapour. Le tournage a commencé début septembre.
* Dernière news tournage en Australie et après je ne vous embête plus : la comédie d'ABC intitulée Upper Middle Bogan (écrite par Robyn Butler et Wayne Hope, à qui l'on doit par exemple The Librarians) a donné ses premiers tours de manivelle au début du mois. Dans cette série en 8 épisodes, le Dr Bess Denyar, dont la vie est parfaite (elle a de l'argent, un beau mari architecte, de beaux enfants...), découvre que ses parents l'ont en réalité adoptée, et que sa vraie famille, les Wheelers, est... eh bien, écoutez, une espèce de famille Groseille (d'où le terme "bogan"). Tournage marathon pour Upper Middle Bogan, d'ailleurs, puisque seulement 7 semaines de tournage sont prévues, et que la série devrait être diffusée courant 2013. A ce rythme, je veux bien croire qu'elle sera même diffusée début 2013 !
* Bon et alors vraiment, il faudra que quelqu'un m'explique le succès de Housos. Non seulement il y a apparemment des gens pour aller voir le film, sorti ce mois-ci, mais en plus, une seconde saison a été commandée par SBS ! Ne prenez pas cela pour une incitation à aller tester la série, cependant, ou alors je décline toute responsabilité.
* Pour finir, Rake, revenue ce mois-ci sur ABC1, ne devrait pas dépasser les trois saisons. La dramédie légale n'a pourtant pas encore reçu de commande officielle d'une troisième saison mais vu le succès de la série, cela ne semble pas faire beaucoup de doute. Richard Roxburgh, qui incarne le héros de la série, a simplement précisé qu'il n'irait pas au-delà de trois saisons.

Clan

- BELGIQUE :

* La chaîne vtm Belgium a lancé le 3 septembre une nouvelle série, Clan, l'histoire de cinq soeurs très soudées. Peut-être même un peu trop. Car, depuis que la cinquième s'est mariée à un homme insupportable, elles ne la voient plus. Elles décident donc... bah, qu'est-ce que vous feriez à leur place ? De comploter pour tuer le mari en question, bien-sûr. Logique. La bande-annonce est à la disposition de ceux qui cliqueront, parce que j'ai pas réussi à l'intégrer (ça arrive, désolée). Au programme de Clan : 10 épisodes de 70 minutes de rebondissements, car il y a des conséquences qu'elles n'avaient pas prévues !
* Toujours sur vtm, une autre série se prépare à entamer son tournage à la fin du mois. Zuidflank, c'est son nom, se déroulera autour d'un vignoble produisant un vin d'excellente qualité, et autour duquel deux familles se déchirent depuis près d'un siècle afin d'en déterminer la propriété. Mais les héritiers des deux familles, Rob et Mark, décident de mettre un point final à cette dispute et, contre l'avis de leur entourage respectif, tentent de trouver le moyen de faire une trève. C'est la même société de production que Deadline 14/10 (qui vient de commencer sur vtm également) qui se charge de produire les 13 épisodes de la série.

Suburbia-1stLook

- BRESIL :

* Ah, au temps pour moi, voilà une news qui m'avait échappé plus tôt cet été... La branche sud-américaine de HBO a annoncé la mise en chantier d'une nouvelle série (encore une !), intitulée O Negócio, et créée par Luca Paiva Mello et Rodrigo Castillo. Il s'agira d'une série sur la prostitution haut de gamme à Sao Paulo (où selon la production, 60% des millionnaires brésiliens résident), et le budget devrait être à l'avenant avec, d'après les estimations, environ 15 millions de reals dans cette fiction (5 millions d'euros) pour 13 épisodes. Avec ce projet, le Brésil continue donc d'être le pays qui offre le plus de séries à la chaîne internationale ; au total, ce sont 73 millions de reals que la chaîne a injecté depuis 2002 rien que dans les productions brésiliennes, pour ensuite les diffuser sur tout le continent dans une version hispanophone. Outre FDP qui a commencé voilà quelques semaines, une autre série brésilienne est également en préparation, intitulée Destino SP, qui suivra des immigrants latinos, chinois, nigérians, israélites, coréens et boliviens débarquant à Sao Paulo, avec leurs rêves et leurs espoirs de vie meilleure. Je sais pas pour vous mais j'adore le concept...
* De son côté, Globo prépare une nouvelle série hebdomadaire, qu'elle a confiée à Aguinaldo Silva. Le scénariste, qui a une longue histoire avec la chaîne depuis les années 80 (il a plusieurs telenovelas mais aussi des mini-séries à son actif), planche actuellement sur le scénario de ce projet intitulé Doctor Pri, s'intéressant à la vie privée et professionnelle de ce praticien, et qui devrait être diffusé courant 2013. La chaîne affirme que Doctor Pri sera inspirée par les séries américaines (mais pas policières) ; 16 épisodes ont été commandés.
* Mais la meilleure nouvelle du moment, c'est à Luiz Fernando Carvalho qu'on la doit ! Le réalisateur des bijoux A Pedra do Reino, Capitu et plus récemment Afinal, o Que Querem as Mulheres?, tourne actuellement une nouvelle mini-série pour pour Rede Globo, intitulée Suburbia. C'est Paulo Lins, auteur de La cité de Dieu (le film qui a donné La cité des Hommes) qui en signe le scénario, celui d'une jeune femme noire venue au monde très pauvre, mais également très belle, ce qui lui apporte autant de bonheur que de malheur ; l'histoire de cette femme est inspirée par une proche du réalisateur, décédée récemment. Carvalho a fait appel à de nombreux artistes méconnus afin d'essayer de faire une série ancrée dans la culture contemporaine, et son intention est apparemment de renier son propre style afin de saisir l'air du temps et des classes défavorisées. Huit épisodes au total sont prévus pour cette série qui sera diffusée par Globo en novembre, et, oui, l'image ci-dessus est l'une des premières de la série.

Continuum-Promo

- CANADA anglophone :

* Vous n'ignorez sans doute que Showcase a renouvelé la série de science-fiction Continuum pour une deuxième saison de 13 épisodes ; dans le doute, souffrez que je le répète, parce que les séries de science-fiction qui trouvent le moyen d'avoir un peu de longévité, ça court quand même pas les rues. Ce que vous ignorez peut-être, c'est que Blackstone a officiellement été renouvelée par APTN pour une troisième saison, confirmant officiellement ce qui couvait depuis plusieurs mois déjà.
* Jeudi, pour le final de sa première saison, Saving Hope a ressemblé 1,54 million de spectateurs devant CTV. Le final de The Listener, diffusé le même soir, n'en a attiré que 1,07 million.

Yamaska

- CANADA francophone :

* Phénomène connu aux USA, le crossover est rarissime au Canada, et notamment au Québec. Pourtant, les héros du téléroman Yamaska vont s'inviter prochainement dans une autre série, Toute la vérité, une série judiciaire, à l'occasion de leur procès. Une idée sypathique qui s'est tout de même déjà produite par le passé : le couple central d'Un gars, Une fille était apparu dans le téléroman L'ombre de l'épervier, mais sous un angle plutôt comique. En tous cas, l'apparition des personnages de Yamaska devrait tirer pleinement partie du contexte de Toute la vérité, faisant de ce rare crossover une véritable expérience de télé, et non un simple prétexte. Cette initiative se double d'une autre puisque Yamaska a également depuis cette semaine un spin-off sur le net : YAM, une websérie s'adressant au public adolescent.
* La série Mauvais Karma, qui met en scène des amies d'enfance qui se retrouvent après 18 ans de séparation, s'arrêtera au terme de sa troisième saison, qui a commencé le 11 septembre. C'est la scénariste de la série elle-même, Isabelle Langlois, qui en a pris la décision, précisant qu'elle apporterait une conclusion convenable à toutes les intrigues entamées. Pour cette troisième saison sentant légèrement le sapin, il faut préciser que des modifications ont été apportées au format puisque les épisodes durent à présent une heure, et non plus une demi-heure. L'ultime épisode de la série sera diffusé pendant le mois de novembre.
* Lancé cette semaine, le teleroman Unité 9 a rassemblé pour son premier épisode pas moins de 1,2 million de spectateurs vers Radio-Canada. Les critiques ont l'air bonnes, mais je réserve mon jugement, puisque je vous parlerai de ce premier épisode dans un prochain post.
* Et puis alors je vous avoue que je suis un peu surprise de découvrir que le Québec aussi a son adaptation de BeTipul à présent, et je n'en savais rien du tout ! La série s'appelle (assez naturellement) En thérapie, et suit le thérapeute Philippe Jacob (incarné par François Papineau) du lundi au vendredi à 22h sur TV5 (pas TV5 monde, hein, j'ai bien dit TV5). La première séance de thérapie a eu lieu lundi, et les épisodes, qui suivent la même structure que l'original (4 séances auprès de patients, 1 séance du Dr Jacob avec sa propre thérapeute), durent une demi-heure.

Lynch_Saison2

- COLOMBIE :

* C'est confirmé, la série de MovieCity, produite par Fox Telecolombia, Lynch, reviendra pour une seconde saison ! Cette fois ce seront 17 épisodes (contre 13 pour la première saison) qui seront produits pour suivre les étranges aventures d'un directeur de pompes funèbres qui aide les gens à se faire passer pour morts. Plusieurs fois évoquée dans ces colonnes, la série a rassemblé 2 millions de spectateurs sur la chaîne premium Moviecity, et a pu être vue plus encore sur le service de VOD de la chaîne qui a pour ainsi dire explosé les records. Alors, ce n'est pas vraiment une surprise, non, mais il faut quand même préciser qu'à la base, Lynch n'était supposée durer qu'une saison. Le showrunner Fernando Altschul a donc repris le chemin de la production au mois d'août.
* De son côté, RCN a décidé de commander une deuxième saison pour Corazones Blindados, une série policière dont la première saison compte déjà 80 épisodes, qui n'a pourtant débuté que le 3 septembre dernier. Mais la série s'octroie déjà la part du lion dans les grilles : elle est dans le top5 des fictions les plus regardées du pays, et rassemble déjà 46% de parts de marché chaque jour. Diffusée à la façon d'une telenovela, mais lorgnant plutôt vers la série d'action et d'intervention, Corazones Blindados rejoint donc la famille des séries du genre qui sont nées ces dernières années au Mexique, El Equipo et plus récemment Paramedicos. De là à dire qu'une tendance est en train d'émerger, c'est peut-être un peu tôt, mais il est certain que ces séries ne sont pas des telenovelas au sens traditionnel du terme...

ArvenEfterVeronika-Tournage

- DANEMARK

* TV2 Zulu a lancé une nouvelle comédie intitulée Sjit happens (...oho, I see what you did there !), dont le premier épisode a été diffusé le dimanche 9 septembre en deuxième partie de soirée. Il s'agit des tribulations de 5 célibataires dans la vingtaine, partageant un appartement à Copenhague. Jusque là rien de très excitant, on pourrait pour un peu croire à un remake de Friends, mais Sjit happens a deux particularités : d'une part elle est beaucoup plus explicite en matière de sexe et de consommation d'alcool, mais surtout, parce que le concept de la comédie est d'être "interactive". En effet, chaque soir de diffusion, les spectateurs sont invités à soumettre leurs propres anecdotes sur leurs déboires passés, et ils peuvent être adaptés dans l'épisode suivants. Je n'arrive pas trop à trouver les détails mais ce serait intéressant de savoir comment la prod se débrouille pour tenir le délai...
* Au printemps, DR avait annoncé la mise en chantier d'une nouvelle série dont à ce moment-là je ne trouvais que le titre international, The Heritage after Veronika. Les choses ont depuis progressé puisque le tournage d'Arven Efter Veronika se prépare à débuter à la mi-septembre (ci-dessus, la photo du cast de la série). L'histoire sera celle des 4 enfants de Veronika Grønnegårds, une artiste renommée qui les a élevés dans une maison située dans une communauté hippie, dans les années 70. A la mort de leur mère, les 4 enfants, aujourd'hui adultes et plus vraiment liés les uns aux autres, se retrouvent dans la maison et vont devoir se répartir ses possessions terrestres, mais aussi être confrontés à ce qu'elle leur a laissé de façon plus spirituelle... L'occasion aussi de ressortir certaines vérités qui n'ont pas été exprimées ces dernières années... C'est un sacré pitch que nous promet donc Arven Efter Veronika, réellement différent. On ne s'excite pas, toutefois : la diffusion n'est pas prévue avant 2014. Désolée.

GranHotel-DowntonHotel

- ESPAGNE :

* La société de production à l'origine du western Tierra de Lobos (dont la 3e saison ne devrait d'ailleurs plus trop tarder) a acheté les droits du livre Ahogada en llamas, écrit par le journaliste et écrivain Jesús Ruiz Mantilla. Ce roman retrace l'histoire d'une famille pendant plus de 50 ans, utilisant deux évènements dramatiques comme points de départ et d'arrivée : la catastrophe du port de Santander, en 1893, et l'incendie de cette même ville en 1941. La mini-série qui en résultera, dont le titre de projet est pour l'instant également Ahogada en llamas ("noyé dans les flammes"), comportera 6 épisodes.
* Bonne nouvelle pour la série historique Isabel ! Après l'avoir abandonnée dans un fond de tiroir pendant près de 8 mois, la chaîne publique TVE a finalement décidé de diffuser la première saison de la série. Comme depuis le temps, on ne se souvient plus trop de quoi il s'agit, rappelons qu'Isabel est un biopic sur Isabelle de Castille, après son mariage avec Ferdinand d'Aragon. Malheureusement, si cette saison plait aux spectateurs espagnols, il n'y en aura pas d'autre, puisque comme on le disait précédemment, les décors ont été détruits cet été. Mais au moins, les 13 épisodes d'Isabel seront diffusés, et c'est déjà ça. En attendant de fixer une date de lancement, la chaîne a diffusé cette semaine le premier épisode de sa comédie Stamos Okupa2, et ce fut un retentissant échec. La chaîne publique a en tous cas annoncé qu'elle diffuserait progressivement ses commandes de séries, dont son succès Aguila Roja, mais aussi Gran Reserva ou Los misterios de Laura.
* Après son succès retentissant sur Antena3, Gran Hotel devait revenir pour une deuxième saison, et on dirait bien que celle-ci se rapproche. Le tournage s'est achevé le 15 août dernier, et les videos de promo commencent à tourner sur la chaîne espagnole. Il faut dire qu'avec 3,39 millions de spectateurs en moyenne pour les 9 premiers épisodes, on n'a pas envie de les laisser perdre ; une date de diffusion devrait être annoncée prochainement pour cette saison, qui comptera cette fois 16 épisodes ; un épisode de Noël spécial est également prévu. On murmure déjà que le créateur de la série, Ramón Campos, travaille déjà sur une saison 3. Pour patienter, plusieurs photos de la saison 2 sont consultables du côté de FormulaTV, mais il y a forcément du spoiler dedans...
* En cette rentrée, Telecinco fait revenir le sitcom Aida, qui avait brutalement été interrompu en mai afin de faire de la place aux retransmissions de l'Euro 2012. En l'absence de match, Telecinco avait aussi rediffusé d'anciens épisodes de la comédie, histoire de ne pas totalement faire oublier la série. Bref, le grand boxon... La série a repris ce dimanche 2 septembre comme si de rien n'était.
* Et puis, l'un des évènements de cette rentrée, c'est aussi l'arrivée d'Imperium, le spin-off de la série historique Hispania. Imperium, vous pouvez le voir dans la bande-annonce ci-dessous (qui au passage est plutôt réussie), se déroule à Rome, où revient un général romain après sa campagne espagnole... En dépit de la video de promo ci-dessous, plutôt alléchante, la série s'est pourtant lamentablement vautrée lors de son lancement, le 5 septembre : 1,8 million de spectateurs, soit 10,9% de parts de marché. Une belle déculottée qui s'est confirmée cette semaine avec le second épisode, qui n'a attiré que 1,5 million de spectateurs (et totalisé 10,2% de parts de marché). La série Hispania n'avait jamais fait d'aussi mauvaises audiences que ça, même lorsque ses audiences se cassaient la figure ! Allez Antena3, sois bonne joueuse, il est temps de l'enterrer, ta franchise...

 

- IRLANDE :

* Ah, vous allez être contents ! Ceux d'entre vous qui sont intéressés par les news irlandaises vont se régaler, car pour une fois, nous n'allons pas parler de Mrs. Brown's Boys mais du programme de TV3, une chaîne qui a décidé en cette rentrée de commander ses deux premières séries originales : un drama, et une comédie. On the Couch (c'est la comédie) est créée mais aussi interprétée par Barbara Bergin et Gary Crooke, et suit trois couples qui entament une thérapie ensemble au cours de 6 épisodes. Quant à Deception (c'est donc le drama), il s'agira d'une série se déroulant dans le contexte de l'après-Celtic Tiger. Tournée cet été à Galway, la série comptera 6 épisodes, chacun écrit par un scénariste différent. On y retrouvera entre autres Jim Norton (Father Ted), Leigh Arnold (The Clinic), Nora-Jane Noone (The Day of the Triffids). Pas de date annoncée pour le lancement de l'une ou de l'autre, mais la diffusion devrait avoir lieu en tous cas dans le courant de l'automne.

SquadraAntimafia

- ITALIE :

* Fin août, Sky Italia a commandé une mini-série répondant au nom d'I delitti del Barlume, produite par la même société qu'Il Commissario Montalbano. Les enquêtes de cette série policière seront adaptées des romans de Marco Malvaldi, et devrait être diffusée au cours de l'année 2013.
* Plusieurs séries ont fait leur retour sur les écrans italiens en cette rentrée, dont L'onore e il rispetto, une série se déroulant à la fin des années 50, ici dans sa 3e saison, et surtout Squadra Antimafia (photo ci-dessus), une série policière qui a démarré ainsi sa 4e saison. Le season premiere de cette dernière a en effet été vu par la bagatelle de 5 millions de spectateurs.
* La chaîne publique Rai Uno a un grand projet de mini-série historique en développement. La chaîne diffusera également à compter de ce soir la mini-série en deux parties Cesare Mori: Il prefetto di ferro, avec Vincent Perez dans le rôle-titre. Ce biopic s'intéresse à l'une des figures les plus emblématiques de la lutte contre la mafia au début du 20e siècle ; en voici la bande-annonce :

InyanShelZman

- ISRAEL :

* Annoncé en 2010, le retour de la série Inyan Shel Zman s'est enfin concrétisé cet été. Cette série pour adolescents, diffusée par Reshet entre 1992 et 1996, était un drama racontant les problèmes d'un groupe de lycéens, au ton très réaliste. Le petit plus, c'est que ce retour sur les écrans israéliens ne consiste pas en un reboot : les personnages sont de retour, même s'ils ont aujourd'hui la quarantaine. Ils doivent à présent gérer leurs propres enfants, mais, surtout, ils sont mis face au temps qui passe : leur est-il encore possible de retrouver un peu de leur innocence d'adolescent ? Je ne m'en suis aperçue que fin août, mais la diffusion a repris sur Reshet en juillet.

ErikaToda

- JAPON :

* Après avoir occupé la case du mardi soir pendant la saison estivale, la version 2012 de GTO s'est achevée cette semaine sur des scores plutôt positifs (14,3% de parts de marché). Cela lui vaudra de revenir pour un SP dans la soirée du 2 octobre. Le même destin avait attendu la série GTO originale en 1998, à la différence que les audiences relevaient à l'époque du double.
* Tokyo Zenryoku Girl est l'une des nombreuses séries qui débarqueront cet automne sur les écrans nippons. On y retrouvera Emi Takei (W no Higeki, et cet été dans Iki mo Dekinai Natsu...), une jeune femme qui découvre que contrairement à ce qu'on lui a toujours dit, son père n'est pas du tout décédé ! Elle décide donc de prendre le premier bus nocturne pour Tokyo et de se mettre sur sa trace. Tokyo Zenryoku Girl est aussi une comédie romantique puisque, sans vouloir vous spoiler, quand elle l'aura trouvé, elle tentera de dénicher pour son père une petite amie... Cette série difficile à prendre au sérieux pour le moment devrait démarrer le mercredi 10 octobre à 22h sur NTV. Cela étant, ne doutez pas un seul instant que le traditionnel récapitulatif des nouveautés de la saison apparaitra très prochainement dans ces colonnes...
* De son côté, la chaîne publique NHK a enrôlé Erika Toda (ci-dessus en photo) pour incarner le rôle principal de la nouvelle série Shotenin Michiru no Minoue Banashi, une série prévue pour la saison hivernale qui débutera en janvier 2013. Il s'afit de l'adaptation d'un roman de 2009 dans lequel une jeune libraire sans histoire gagne au loto une somme totalement indécente, alors qu'elle ne voulait même jouer : elle avait acheté le ticket pour quelqu'un, mais réalisant qu'il est gagnant, elle décide de garder la somme pour elle. Sa vie devient progressivement un cauchemar alors que cet argent la plonge dans une spirale de mensonges, de trahisons et même de meurtres... La série débutera le 8 janvier, et sera dédiée à la case nocturne du mardi à 22h55.

AmoresVerdaderos

- MEXIQUE :

* TV Azteca a décidé de lancer le remake d'une telenovela brésilienne datant de 1985, intitulée Un Angel Caido. Les choses devraient aller assez vite une fois que l'héroïne aura été choisie, puisque pour le moment 5 actrices sont en lice pour le rôle principal ; le protagonistes masculin, lui, a déjà été casté en la personne d'Eduardo Capetillo, un acteur à la carrière longue comme le bras mais promis à une carrière internationale depuis son rôle dans la telenovela Soy tu dueña, diffusée par la chaîne américaine Univision.
* En attendant, c'est la telenovela Amores Verdaderos, lancée le 3 septembre dernier, qui cartonne sur Canal de las Estrellas. Soufflant tout sur son passage, la série s'arroge 57% de parts de marché, là où la telenovela concurrente, Los Rey, sur TV Azteca, ne parvient à en décrocher péniblement que 10%.

TheAlmightJohnsons-promo

- NOUVELLE-ZELANDE :

* Une mini-série intitulée Hope & Wire vient d'obtenir un financement ; ce drame en 6 épisodes, commandé par TV3, se penchera sur le tremblement de terre de Christchurch en 2011. Créée par Dave Armstrong et Gaylene Preston (laquelle sera également productrice et réalisatrice de la série), Hope & Wire devrait être plus qu'une série-catastrophe puisque, réalisée avec le concours de nombreuses instances locales, elle s'attachera à montrer comment Christchurch a été brisée par les évènements, à travers les yeux de plusieurs de ses habitants.
* Mauvaise nouvelle pour The Almighty Johnsons (dont vous pouvez voir l'excellente photo de promo ci-dessus), qui ont peu de chance de décrocher une troisième saison. Les acteurs et la production se montrent très pessismistes, à l'instar de l'acteur Emmett Skilton qui, sur Twitter, confiait que l'aventure de son personnage Odin touchait à sa fin. Quant au créateur de la série, il aurait tenté de soumettre l'idée d'un téléfilm à TV3, permettant ainsi de boucler le cliffhanger de fin de saison 2, mais la chaîne aurait refusé l'idée. Cependant, la chaîne se refuse pour le moment à évoquer une annulation officielle.

GoldenGirls-NL

- PAYS-BAS :

* Après Iedereen Is Gek Op Jack (adaptation de Tout le monde aime Raymond), après Golden Girls (souvenez-vous, je vous ai éblouis avec le générique de ce remake des Craquantes il y a peu), RTL4 se lance dans un nouveau projet de remake du sitcom américain Roseanne. On n'arrête pas le, euh, progrès. Il faut dire que la chaîne se dit plutôt satisfaites des résultats obtenus par Golden Girls, d'où la magnifique photo ci-dessus, petits veinards. RTL4 prévoit déjà de diffuser la série le samedi courant 2013 ; mais la chaîne fait aussi face à pas mal de critiques qui lui reprochent de ne pas donner leur chance aux auteurs de comédies néerlandais. C'est la comédienne Annet Malherbe, déjà vue dans Gooische Vrouwen, qui devrait incarner le rôle principal de ce sitcom.

RTP2

- PORTUGAL :

* Bienvenue au Portugal dans notre world tour, puisqu'il n'y était encore jamais apparu. Il va en effet être question de plusieurs projets aujourd'hui. D'abord du côté de TVI, où la telenovela à succès Doce Tentação va avoir un spin-off... sous la forme d'un sitcom ! Les choses devraient d'ailleurs allez assez vite puisque la chaîne a déjà annoncé le nom de plusieurs des acteurs prêts à être au générique de la série, et que celle-ci devrait apparaitre sur les écrans portugais avant la fin de l'année. Plus officieux, un projet de série similaire à Glee serait dans les tuyaux ; l'information n'a pas été confirmée par TV1 mais les choses seraient déjà bien avancées : on murmure même que la case du dimanche soir a déjà été réservée à ce nouveau projet.
* De son côté, RTP1 prépare la comédie Hotel Cinco Estrelas. Comme son nom l'indique, la série se déroulera dans un hôtel de grand standing gérée par un dénommé Julio. Mais quand l'hôtel perd deux de ses précieuses étoiles, la femme de Julia le quitte, et il se retrouve seul pour remettre l'hôtel à flot et, l'espère-t-il, convaincre son épouse de lui revenur. En tout ce sont 20 épisodes qui sont prévus, et dont le tournage a commencé en août.
* Enfin, le Gouvernement portugais semble décidé à fermer la chaîne publique RTP2 ; ce ne serait que le premier pas vers une démarche plus globale consistant à progressivement rivatiser l'ensemble des chaînes publiques dans les 15 à 25 prochaines années. Il faut dire que l'audiovisuel public portugais nécessite chaque année 240 millions d'euros en investissements, ce qui par les temps qui courent ne représente pas une économie négligeable...

Veda

- TURQUIE :

* C'est la rentrée aussi en Turquie, et Kanal D en profite pour lancer une nouvelle série historique, Veda ("l'adieu"). Il s'agit de l'adaptation du roman éponyme écrit en 2007 par Ayse Kulin, qui raconte la fin de l'Empire ottoman du point de vue du dernier ministre des Finances, Mehmet Reşat, et de sa famille, qui vivent dans une maison d'Istambul cette période de transition. Pour l'instant, les bande-annonces de Kanal D annoncent simplement la série pour septembre, sans date plus précise quant au début de sa diffusion, mais bon, il ne reste plus que quinze jours !
* Et puis, cette semaine déjà, les festivités reprenaient pour les téléphages turcs, alors que 3 nouvelles séries étaient lancées : sur Star TV, c'était Dila Hanım, l'adaptation d'un film éponyme de 1977 ; Kanal D lançait quant à elle Kayıp Şehir, un drama très sombre se déroulant dans un quartier pauvre et suivant une famille d'immigrés ; enfin, TRT1 diffusait Şubat, une romance entre un mystérieux SDF et une femme de la haute société d'Istambul (mais la série a apparemment aussi des éléments fantastiques). Les trois séries se sont affrontées vendredi soir, que la meilleure gagne !
* Le drama Uçurum revient pour une deuxième saison le 22 septembre sur ATV... mais apparemment avec un cast presque entièrement différent, comportant pas moins de 9 nouveaux personnages. La chaîne a également plusieurs nouveautés dans sa manche, comme Karadayi, une mystérieuse série dramatique dont les teasers tombent au compte-goutte depuis quelques semaines ; Son Yaz Balkanlar, une série historique démarrant juste avant le début de la guerre des Balkans ; Alev Alev, l'adaptation d'un film des années 80 dans lequel une jeune fille tombe amoureuse d'un capitaine de marine et, une fois celui-ci au large, s'aperçoit qu'elle en est tombée enceinte, et est donc forcée d'épouser le premier bon parti venu ; Huzur Sokağı, une romance impossible ; et Benim İçin Üzülme, une chronique de la vie amoureuse de jeunes adultes.

TNTRussia

- RUSSIE :

* Satisfaite par le pilote tourné cet été, TNT a commandé Tchernobyl, une série d'un total de 17 épisodes, réalisée par le Suédois Anders Banke. Si pour l'instant le pitch de cette série reste assez mystérieux, on sait déjà qu'il s'agira d'une comédie d'humour noir un peu horrifique. Vu le nom de la série et les photos du répérage des lieux du tournage, on s'en serait un peu doutés...
* Ah et une petite note intéressante sur laquelle je suis tombée totalement par hasard : désormais, les audiences des programmes russes prendront en compte... le visionnage sur les portables ! Cela requiert l'installation d'une application spécifique, proposée à un échantillon de 300 moscovites. Jusque là, TNS Gallup, leader en mesure d'audiences en Russie, se contentait comme un peu tout le monde de suivre un échantillon de télespectateurs "classiques", en regroupant les informations collectées par 3600 foyers disposés dans 72 villes différentes du pays.

Réttur-logo

- USA qui lit le world tour...

* Parmi les séries dont un projet de remake US a été annoncé, comptons entre autres l'islandaise Réttur, la néerlandaise Overspel, et la britannique Blake's 7.

SeoulInternationalDramaAwards

- MONDE :

Un petit coup d'oeil du côté des récompenses internationales, voulez-vous ?
D'abord, comme j'ai pas été très réactive fin août, les Seoul International Drama Awards, dont voici le palmarès puisque les résultats ont été donnés à l'occasion de la cérémonie qui s'est tenue le 30 août :
- Grand prix : Ppurigipeun Namu (Corée du Sud)
- Prix d'excellence pour une série coréenne : Oktabbang Wangseja (Corée du Sud)
- Meilleure mini-série :  Great Expectations (Royaume-Uni)
- Prix d'excellence pour une mini-série : Sherlock saison 2 (Royaume-Uni)
- "Golden Bird" pour une série : Gongjooeui Namja (Corée du Sud)
- "Silver Bird" pour une série : The Firm (USA/Canada)
- Meilleur acteur : Jonas Nay pour Homevideo (téléfilm - Allemagne)
- Meilleure actrice : Christine Neubauer pour Hanna’s Decision (téléfilm - Allemagne)
- Meilleur scénariste : Sarah Phelps pour Great Expectations (Royaume-Uni)
- Meilleur réalisateur : Brian Kirk pour Great Expectations (Royaume-Uni)
- Prix spécial pour un épisode : Maalaala Mo Kaya (Philippines), Ballada o Bombere (Ukraine), Ezel (Turquie)

FestivalFictionTVLaRochelle

Et puis hier étaient également remis les prix du Festival de la Fiction TV de La Rochelle, dont voici le palmarès :
- Prix de la meilleure Série : Tiger Lily
- Prix du meilleur Programme court : Les Lascars
- Prix de la meilleure Fiction européenne et internationale : Hit & Miss (Royaume-Uni)
- Coup de coeur du jury européen : Lykke (Danemark)
Dommage pour Overspel, entre autres, mais n'ayez crainte, on va très, très vite reparler de cette série dans ces colonnes, puisque j'ai reçu mon DVD hier !

Parmi nos prochaines échéances en matière de récompenses, on trouvera le prix Gémeaux, dont la cérémonie finale se tiendra ce soir au Québec. L'autre grand rendez-vous sera le Prix Europa ; plusieurs séries annoncent progressivement avoir été nommées (The Spiral, en dépit de ses audiences tièdes en Suède et aux Pays-Bas, en fait partie), mais la liste complète des nominations sera officiellement dévoilée le 15 octobre. La suite dans un prochain épisode, donc !

Capadocia

Un petit point encore sur quelques séries qui font leur retour en cet automne de par le monde : la troisième saison de Capadocia et la troisième saison de Forbrydelsen débarquent toutes deux le 23 septembre dans leurs pays respectifs. Ce devrait être pour elles la dernière saison. Et puis, un grand merci à LL qui nous a tous appris que la deuxième saison de Threesome débarquerait sur les écrans britanniques le 1er octobre, soit plus tôt qu'initialement prévu ! Par un curieux hasard, la série est diffusée en Espagne depuis vendredi soir, et vous pouvez d'ailleurs trouver une interview d'Emun Elliott chez FormulaTV. Oui, bon, en espagnol, qu'est-ce que vous croyez ?
Attendez-vous aussi à prochainement connaître la date de lancement de la série norvégienne Hellfjord (celle qui se compare à Twin Peaks, rien de moins), puisqu'elle devrait débuter courant novembre.

Et puis je vais finir ce world tour par une news "carnet rose", afin de vous annoncer la naissance de DAR TV, une chaîne en espagnol diffusée en Argentine, Bolivie, Canada, Chili, Colombie, Costa Rica, Equateur, Guatemala, Honduras, Mexique, Nicaragua, Panama, Perou, Salvador, Uruguay, USA et Venezuela (ouf !), et qui diffuse depuis ce début de mois de septembre plusieurs séries d'origine espagnole, à commencer par la série historique Aguila Roja, la série policière Desaparecida, et la comédie Los Serranos. Quand elle sera plus grande, elle veut aussi diffuser des telenovelas espagnoles. DAR TV a trois maisons : Madrid (où l'on gère la programmation), Miami (où est gérée la diffusion) et Guatemala (où se trouve l'exécutif de la chaîne), et démarre dans la vie avec un capital de 10 millions de dollars américains. Félicitations aux heureux parents...

Voilà, cette fois j'ai terminé... je crois. Enfin en tous cas c'est déjà pas mal, niveau lecture !
Alors dites-moi, qu'est-ce qui vous a intéressé aujourd'hui ?

15 septembre 2012

[#Ozmarathon] 5x07, tout feu tout flamme

Cela faisait très longtemps qu'un épisode du Ozmarathon ne m'avait pas enflammée de la sorte ! C'était vraiment trop court et j'ai même eu le sentiment, à plusieurs reprises, de retrouver l'esprit Oz des débuts de la série. Ce genre d'impression a toujours une part d'illusoire (deux saisons ne se ressemblent jamais vraiment, et heureusement !), mais cela souligne bien l'effet positif de cet épisode réussi.

Ozmarathon-5x07

Pourtant cet épisode n'est pas réussi de bout en bout, vous allez le voir. Alors justement débarrassons-nous de ces objections négatives tout de suite.

L'intrigue de Bob Rebadow par exemple est bourrée de maladresses, de répétitions, et de mauvaises idées. Le pathos commence également à peser très lourd et à faire passer Rebadow pour une pauvre chose pathétique, au lieu de nous le rendre adorable. Ce qui, concernant Rebadow, est quand même une prouesse ! Quand McManus l'a laissé en tête-à-tête avec un autre prisonnier (pour le supplier), il était par exemple évident que Rebadow se mangerait une mandale. Il y a écrit "victime" sur son front et les scénaristes ne tentent même pas d'y changer quoi que ce soit ! Il était bien le loin le temps où ce vieillard se rebiffait, voire tuait des mecs en prison, aujourd'hui, il n'est qu'un gigantesque punching bag. Ca n'a pas grand intérêt parce qu'on a déjà vécu tout ça plusieurs fois.
De la même façon, la mini-enquête de Burr et McManus pour savoir qui a vendu de la drogue à Hill, la belle affaire ! Tout le monde s'en bat royalement l'oeil. Fort heureusement, cet angle sera abordé de façon très courte ; mais il n'a toujours pas trouvé de conclusion. Il faudrait pourtant, parfois, arrêter de jouer à l'Aaron Spelling, et clore certaines intrigues aussi stériles que celle-ci, non ?
Fort heureusement, les mauvaises nouvelles s'arrêtent à peu près là.

L'intrigue canine d'Alvarez, par exemple, trouve la plus élégante des conclusions. D'abord parce que c'est foncièrement touchant que voir qu'il est le seul à avoir été au bout de sa mission d'entraînement sans jamais faillir, mais ensuite, voire surtout, parce que l'histoire fait une jolie référence aux craintes initiales sur le programme canin. Alvarez qui dit qu'il a dressé "spécialement" la chienne July pour Rivera, ça a de quoi glacer le sang de n'importe qui, ou au moins de laisser planer le doute une bonne seconde : il a simplement appris l'Espagnol à la chienne. Rentrez chez vous et dormez tranquilles, bonnes gens, Alvarez est toujours un poussin au fond de son coeur. Et puis, une fois de temps en temps, une fin positive, ça met quand même du baume au coeur, surtout après ce que ce personnage a traversé ("I had a kid once", rappellera-t-il en cours d'épisode). Il reste encore toute une saison pour lui infliger quelque sévice.

En contrepartie, j'ai adoré, mais alors, adoré, la suite des déboires de Robson. Quand un p*tain de nazi s'en prend littéralement plein la gueule comme ici, on est forcément tenté d'applaudir. Il faut dire qu'outre l'humiliation infligée dans l'épisode précédent, outre le fait qu'un pauvre dentiste lui retourne la tronche avec un malheureux combiné téléphonique dans les gencives, Robson va être désavoué par la communauté nazie de la prison, et ça, je crois que c'est le meilleur de tout. Hésitant au début, Vern Schillinger finit par donner les instructions nécessaires à l'éviction de Robson. Tout ça parce qu'il a de la peau de gencives de black...
Il sera intéressant de surveiller la descente aux Enfers de ce petit empaffé dans les épisodes suivants. S'il y survit. Ce qui est sûr c'est qu'il est à présent une cible parfaite, et que plus personne à Oswald ne va se priver de se rappeler à quel point il a causé du tort à tout le monde.

Par association d'idées, c'est enfin l'heure de serrer la vis à Leo Glynn. Après avoir une fois de plus abusé de son autorité, celui-ci se fait vertement remonter les bretelles par Sister Peter Marie (très en forme pendant l'épisode) qui lui rappelle que sa fermeté est de plus en plus arbitraire. Qu'est devenu son sens de la Justice ? Aujourd'hui il n'a même plus l'excuse d'être sous l'influence de Devlin, en plus ! Impossible de ne pas applaudir Sister Pete dans son petit laïus furieux. On vous aime, Sister P, ne changez rien.

Le cas du petit rouquin dont j'ai encore oublié le nom est également scellé, et même si cette intrigue est moins intéressante d'un point de vue émotionnel ou intellectuel, ça fait énormément plaisir d'assister à une intrigue correctement bouclée, sans surenchère ou prolongations inutiles. Leo Glynn récitant la Bible au moment de coffrer ce petit enfoiré était d'ailleurs un passage bien trouvé, et nous rappelait un peu le Glynn des débuts, celui droit dans ses bottes.
On n'est cependant pas totalement débarrassé de ce personnage, puisqu'il est désormais dans le couloir de la mort. Un endroit d'Oswald qui nous a donné de bonnes scènes par le passé, et n'oublions pas que quand Keller aura récupéré, c'est là qu'on devrait le retrouver...

En parlant de Keller... Beecher est à nouveau rongé par la culpabilité. Quelle surprise ! Comme si Beecher pouvait jamais faire quelque chose sans en regretter amèrement les conséquences, et en fait, la culpabilité est au coeur de sa personnalité, à croire qu'il y est accro. Conseiller un brin partial, Kareem Saïd lui recommande, en guise de pénitence pour sa trahison dans l'épisode précédent, de renoncer totalement à Keller. Renoncer à Keller, mais bien-sûr. Saïd, dans son homophobie larvée, n'a toujours rien compris, on dirait. Il dit ça à Beecher. BEECHER ! Le mec qui s'est littéralement fait broyer par amour pour Chris Keller ! Renoncer à ce mec ? Mais entre Beecher et lui, c'est la flamme et le papillon depuis des saisons !
Evidemment, dans un premier temps, rongé par sa culpabilité, Beecher va essayer de ne plus voir Keller, mais même à son corps défendant, il finit par le croiser. Et on n'a aucun doute sur l'issue de cette question quand on sent que son coeur s'arrête à la simple vue de Keller dans une autre pièce...
Cela est cependant l'occasion pour nous d'assister aux suites du viol en réunion qui a eu lieu dans l'épisode précédent (je trouve vraiment qu'on a des sujets de conversation hilarants, dans ces reviews, non ?), puisque la culpabilité de Beecher, la loyauté de Saïd, et évidemment l'instinct de conservation de Schillinger, font que les autorités ne sauront jamais ce qui s'est passé. A plus forte raison parce que Schillinger s'arrange pour se débarrasser de la victime.
J'ai d'ailleurs trouvé que c'était un joli rappel, finalement, que de faire se croiser indirectement cette intrigue avec celle du viol de Peter Schibetta. Je n'ai pas toujours vu l'intérêt de ramener ce dernier dans la série après sa longue absence, mais cela rappelait avec intelligence les deux options qui se présentent quand un viol en réunion a lieu en prison : dénoncer ou ne pas dénoncer, finalement, ne mène pas à grand'chose dans la pratique, mais on peut un peu mieux survivre à l'un qu'à l'autre tout de même.

L'épisode aura, et c'est sa plus grande réussite, été rythmé tout au long de ces intrigues finalement assez peu liées entre elles, par quelques uns des meilleurs monologues de Hill depuis bien longtemps. Certes, c'est déprimant : il y est question de notre société et de la façon dont nos efforts pour nous préserver causent finalement plus de mal que de bien. Cela ne renvoie vraiment aux intrigues qu'avec énormément d'imagination (ou de drogues dures), mais les textes étaient vraiment parfaits, et Augustus lui-même était en grande forme dans sa boîte. Ca fait plaisir de le retrouver.

Cet épisode décousu offre donc de très bons moments. On sent bien que cette fin de saison n'aura rien de grandiose : il n'y a eu absolument aucun fil rouge pendant la saison 5, aucun enjeu capital, et même pas de grand bouleversement à proprement parler, puisque les personnages suivent chacun une trajectoire qui ne révolutionne aucunement leur destin. Mais cet avant-dernier épisode de la saison est tout de même la preuve que ça n'empêche nullement de produire des épisodes de qualité, globalement intéressants. Même si parfois je regrette l'enthousiasme ressenti au début de ce marathon, et que je suis triste de découvrir que les épisodes que j'avais ratés ne sont pas toujours à la hauteur de mes espérances, cela a au moins le mérite de me prouver que... la flamme ne s'est pas éteinte.

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