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ladytelephagy
23 septembre 2010

It's textbook

Il est 1h34 du matin. L'angoisse. L'angoisse de la page blanche. En fait, la page est aussi blanche que mes idées sont noires.  Je n'y arriverai jamais. Je crois que j'ai surestimé mes forces. C'est comme si on attendait de moi que je réinvente la roue à chaque nouvelle ligne. C'est impossible. La tâche est simplement impossible.

Quelle idée j'ai eue, aussi ? Pourquoi aller pitcher une série policière ? Bien-sûr qu'elle allait se vendre, c'est si facile de vendre une série sur des flics de nos jours, mais encore faut-il l'écrire ! Je voulais gagner ma vie, je voulais faire de la télé, c'est là que ça se passe, là qu'il y a du fric à se faire, là qu'il faut être... mais tout d'un coup je me demande ce que je vais bien pouvoir faire de ce pilote.

Des flics. Ça, c'est clair dans ma tête. Mais après ? Bon, un commissariat. Avec plein de flics différents qui se croisent sur des enquêtes... un endroit paumé, oublié de Dieu, où la police est le dernier bastion de la civilisation, dans un bâtiment délabré, presque sinistré. L'impression de lutter contre un système en pleine décadence, avec des personnages ambivalents et dépassés, mais consciencieux...
Mais comment le dire une nouvelle fois ?

Il est 2h18 du matin. J'aurais dû écouter mon père et reprendre sa putain d'épicerie. Pourquoi je me suis embarqué là-dedans ? Je regarde sa photo sur mon bureau, à côté de mon écran désespérément vide. S'il me voyait maintenant à ramer pour écrire quelques lignes...

Et c'est là que je les ai vus. Mes DVD. Je les ai avec moi depuis des années maintenant. Ils m'ont suivi de déménagement en déménagement. Celui-là, je l'ai acheté alors que je n'étais encore qu'étudiant.

Je les ai lancés. Un à un. Saison après saison. En avance rapide mais l'œil aux aguets, pour ne rien rater. Je cherchais un guide et il est là, sous mes yeux. Tout y est. Ça semble si simple. Non, en fait c'est simple. Le gimmick du tableau, c'est bon ça, je vais garder. Un commissaire black, comment je n'y ai pas pensé ? Non, une femme, tiens, ce sera encore mieux. Seigneur, tout est là, c'est si simple ! Je n'ai qu'à regarder et apprendre. Le thème du documentaire... je n'ai même pas besoin de dire que c'en est un, je laisse le réalisateur s'en charger : avec quelques didascalies, je lui refile le bébé. Un personnage antipathique, un autre trop gentil... tout se met en place lentement, je commence à avoir le schéma en tête.

Il est 5h23, et je me suis remis à écrire. Je me sens soudain inspiré. J'ai bien fait de revoir mes vieux épisodes de NYPD Blue et Homicide. Dans quelques heures ce sera bouclé, et puis j'irai soumettre le script final dans l'après-midi. Je sais déjà comment ça va s'appeler : Detroit 187.

Detroit187

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche Detroit 187 de SeriesLive.

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22 septembre 2010

Fat guy, not skinny wife

Le sitcom. L'art de prendre une idée la plus simple possible et d'en rire le plus longtemps possible. Surtout un sitcom de Chuck Lorre...

J'ai de moins en moins d'atomes crochus avec le sitcom. La comédie en single camera lui a ravi mon cœur voilà longtemps. Il y a quelques mois, j'ai pourtant eu une petite fringale (intégrale de Lucky Louie, Will & Grace et des Craquantes, première saison du Mary Tyler Moore Show...), dont on aurait pu penser qu'elle me réconcilierait avec le sitcom. Eh bien du tout.
Ou peut-être que je suis surtout fâchée avec Chuck Lorre, depuis qu'il nous a flanqué The Big Bang Theory dans les pattes.

Pourtant, Mike & Molly s'annonce comme une petite comédie bien différente de l'humour "masculin" de Lorre dans lequel j'ai du mal à me retrouver (moi qui aime l'univers viril de Men of a Certain Age, pourtant... non, visiblement mon contentieux est avec Lorre). Peut-être ce qu'il y a de plus proche, au stade du pilote, de la comédie romantique à l'asiatique, cette nouvelle série nous montre comment un couple a priori peu destiné au romantisme télévisuel va lentement se former.

C'est d'ailleurs tout l'enjeu : Mike comme Molly ne sont pas des personnages qui d'ordinaire auraient fait l'objet d'une comédie romantique. N'importe où ailleurs (et les emplois précédents des acteurs en attestent), ils seraient les faire-valoir, les bons gros copains qui servent de caution humoristique. Tu es gros, ton histoire d'amour ne peut être complexe, elle doit forcément toucher à l'absurde niaiserie qui sied à ton rang d'obèse.

Ce qui unit Mike et Molly, c'est que tous deux souffrent de blessures d'amour-propre, mais sont dotés d'un sens de l'humour qui appelle la tendresse, et qui y réagit, également. C'est très touchant de les voir tous les deux faire leur monologue devant le groupe des OA, avec à la fois un regard lucide sur leurs souffrances, et en même temps une façon de se mettre en scène visant à dédramatiser leur surpoids. C'était touchant et c'est ce qui les a touchés l'un chez l'autre, en fait. On sent immédiatement dans les yeux de Molly combien elle est charmée que ce mélange d'humour et de tristesse soit si franc dans le discours de Mike. Il faudra attendre plus tard dans l'épisode pur qu'elle ait l'opportunité de lui en faire une démonstration similaire (bien que le charme de Melissa McCarthy fasse son oeuvre bien en amont de façon à nous la rendre instantanément sympathique).
Et très franchement, j'étais tout autant charmée. Car cet humour est le mien. Je ne l'emploie peut-être pas sur mon poids, mais sur mes (autres) fêlures et mes (nombreux) problèmes existentiels, si ; et en cela, les deux personnages de Mike & Molly respirent la sincérité. Ils ne sont pas juste gros, ils dépassent vite leur carrure pour installer deux personnalités pétillantes et remuantes. La mise en place de ces deux personnages est bonne, là-dessus, ya pas à dire.

Mais comment faire, maintenant ? Comment raconter cette romance sans épuiser les clichés sur les gros-qui-au-fond-sont-comme-tout-le-monde ? Le problème de Mike & Molly, c'est, sans jeu de mot, son format (et Chuck Lorre), car de la même façon que les blagues éculées sur les geeks de The Big Bang Theory sont usantes alors que le concept pourrait être marrant, l'histoire d'amour entre nos deux rondouillards pourrait être touchante quand elle semble vouée à la répétition à l'envi de plaisanteries sans avenir.

Mike & Molly en dramédie ? Quand vous voulez. Je trouve les personnages principaux suffisamment attachants pour ça (et ce serait facile de transformer les irritants personnages secondaires pour en faire de meilleurs atouts, notamment dans la famille de Molly). Mais en sitcom, non, je passe mon chemin. Surtout avec Chuck Lorre aux commandes.
Mais si j'en crois la Vanity Card de ce premier épisode, lui-même ne parie pas un pet de lapin sur la longévité de sa série. C'est pas plus mal : après avoir vu Melissa à l'oeuvre dans le film The Nines, je suis en mesure de dire qu'il ne la mérite pas.

MikeMolly

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche Mike & Molly de SeriesLive.

21 septembre 2010

Allez, hue, quoi !

Quand une série qui se déroule dans le Sud semble frileuse, c'est qu'on a un problème. Lone Star, c'est triste à dire, aurait pu démarrer avec plus de panache, mais il faudra attendre près de 25 minutes pour qu'enfin on prenne la mesure de ce qui nous attend. Les scènes d'installations étaient peut-être nécessaires, mais elles n'avaient pas forcément besoin d'être aussi longues, et la série perd beaucoup dans cette mise en place poussive.

LoneStar

C'est d'autant plus dommage que Lone Star a tout d'une grande. Un personnage central au sourire un peu trop parfait (une version boy next door de Don Draper, assurément) mais fondamentalement torturé, des intrigues financières, une vraie problématique père/fils et une fin d'épisode laissant augurer de choix relativement courageux... Lone Star pourrait, avec un style plus affirmé, un peu plus de rythme, et un casting plus charismatique, se mettre à faire des étincelles avec ses beaux éperons flambant neufs. A moins qu'elle n'ait tout cela et que le problème soit encore ailleurs, je ne sais pas.
Mais Lone Star est lente, molle, et manque définitivement d'envergure, alors qu'elle a de l'ambition. C'est du gâchis. Je ne comprends pas comment la série a pu louper la première moitié de son épisode à ce point avec de telles cartes en main.

Bien-sûr, elle n'est pas parfaite, même pas dans sa seconde moitié : son personnage masculin au sourire émail diamant manque encore un peu de relief, les personnages qui l'entourent sont également assez bidimensionnels, et on craint un peu pour la solidité des intrigues quand les choix qu'il fait pour lui-même sont, comme par hasard, également des choix louables pour une certaine communauté, du genre à vous donner de grandes leçons sur la façon dont on peut faire le bien même quand on se conduit mal. Mais les efforts qu'il fait, les deux vies qu'il décide de mener, et l'ambiance de la vie professionnelle, laissent bon espoir sur le devenir de la série.

Ça rejoint ce que j'ai toujours dit : je n'ai jamais exigé qu'un pilote soit parfait, juste qu'il me convainque d'avoir du potentiel pour que je revienne la semaine suivante. C'est exactement ça, Lone Star a du potentiel, mais elle met un temps fou à le dévoiler.  On a certainement besoin de scène d'exposition, mais a-t-on besoin qu'il y en ait autant ? La scène de la visite du puits de pétrole, par exemple, est superflue, on a compris suffisamment de choses pour pouvoir s'en passer. La conversation entre les deux beaux-frères est longuette aussi, d'autant que l'un des deux frères ne cache pas du tout son animosité le reste du temps et que le patriarche lui-même annonce clairement la couleur sur le devenir d'un membre de la famille qui se laisserait aller à tenter de la jouer en solo. Il aurait certainement fallu appuyer plus tôt sur la douleur que représente la pression qu'exerce son père sur Bob, plutôt qu'attendre la très, très bonne scène dans le supermarché ou l'échange devant les pancakes froids. Que de maladresses qui nous font perdre un temps précieux avant de réalisé que Lone Star est bourrée d'enjeux intéressants !

Et d'après ce que je lis sur les audiences, il est peut-être déjà trop tard pour redresser la barre. C'est la rentrée et les nouvelles séries ne manquent pas cette semaine, alors il faut assurer, voilà tout ! La lenteur c'est bien, quand on a le luxe de pouvoir être lent. Mais Lone Star a mal choisi son moment. Cet été, peut-être, les choses auraient été différentes. Mais en cette rentrée, il faut envoyer du lourd tout de suite. Avoir de bonnes idées c'est bien, mais il faut les montrer, dévoiler son jeu rapidement, dire au spectateur pourquoi c'est Lone Star qu'il faut regarder plutôt que Mike & Molly. Mike & Molly, au nom du ciel ! J'ai souri devant Mike & Molly, et on y reviendra, mais laisser cette série totaliser presque le triple des audiences de Lone Star, c'est la preuve d'un gros problème.

Pour une fois, c'est moi, la téléphage exigeante qui attend beaucoup de ses pilotes, qui ai tenu jusqu'au bout, alors que le public semble n'avoir pas eu la patience. C'est dommage parce que c'est dans ce genre de cas qu'attendre vaut le coup. Mais il ne faut pas abuser des bonnes choses : je te préviens, Kyle Killen (j'ai retenu le nom du créateur pour des raisons qui semblent assez évidentes...), si le 2e épisode ne me convainc pas, j'arrête les frais ! Enfin, si la chaîne ne m'a pas devancée, naturellement.
Non mais, c'est vraiment trop bête.

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche Lone Star de SeriesLive.

15 septembre 2010

Est-ce que ce monde est sérieux ?

Nouvelle saison, nouvelle série, nouveau monde... Blah blah blah. Vous savez tout ça. Vous savez comment ça se passe quand une série commence et que son pilote doit nous donner un aperçu de l'univers qui nous attend.

Et on s'attendrait à ce que des mecs comme Jimmy Smits connaissent ça par cœur aussi, qu'ils connaissent les enjeux, qu'ils sachent ce qui les attend. Je suis peut-être une pilotovore extrême dans mes façons d'aborder un pilote. Peut-être que c'est sévère d'exiger qu'une série me plaise dés son premier épisode (encore une fois, je ne lui demande pas d'être parfaite, juste de me donner des raisons de revenir), mais une chose est sûre : je ne suis pas la seule à attendre d'un pilote qu'il soit convaincant. Les audiences dépendent du sérieux avec lequel ce premier épisode est écrit, réalisé, interprété. Et avec des gens qui travaillent dans cette industrie depuis une ou deux décennies, on a tendance à attendre un certain résultat.
Mais quand même des vieux routiers de la télévision commencent à ne plus prendre leur gagne-pain au sérieux, on commence à douter d'avoir des raisons de le faire soi-même en tant que spectateur.

Cas d'école : Outlaw. Est-il seulement possible que Jimmy Smits se concentre deux minutes sur ce qu'il fait ? Parce que, de notre côté de l'écran, celui où on pourrait, vous savez ? Zapper. De notre côté de l'écran, on a l'impression qu'il n'en a rien à foutre. Je sais pas si c'est parce qu'il ne croit pas à la série, ou parce qu'il prend le public pour une bande d'ânes qui regarderait n'importe quoi, je ne sais pas quel est son problème, mais j'aurais bien aimé que pendant, je sais pas, une scène, il ait l'air de réellement s'intéresser à son jeu, plutôt qu'à faire de la présence.

D'un autre côté, vous savez quoi ? Je ne le blâme pas complètement. Je serais Jimmy Smits, je me dirais que ce show est tellement pourri qu'il vaut mieux se remplir les poches avec le temps qu'il dure, et il sera toujours temps d'appeler mon agent une fois de retour dans mon trailer. Parce que franchement, le scénario est une vaste blague. C'est écrit au kilomètre, c'est automatique, fade, convenu, bref, tout ce qui est détestable dans n'importe quelle série, et mille fois plus condamnable dans un pilote.

Je suis désolée : vous voulez qu'on la regarde votre série, ou pas ? En fait ? Sérieusement ? Non je me demande parce que quand je vois le niveau des dialogues, l'enchaînement des scènes (et je choisis de faire comme si je n'avais pas vu que certaines sortent de nulle part et retournent dans le néant aussi sec, non, je me concentre uniquement sur celles qui ont réellement un sens dans le contexte de l'histoire de l'épisode), la réalisation... Les scènes semblent montées n'importe comment, on dirait que quelqu'un a voulu s'en débarrasser...
...Mais tout le pilote est comme ça, à tous les niveaux ! Qu'est-ce qu'il y a Conan, tu es rancunier, tu tiens à produire une série qui va niquer les audiences de NBC en cette rentrée ? Parce que vraiment je peux pas m'empêcher de le penser, à ce stade.

Le terme "foutage de gueule" me vient à l'esprit et sonne comme un doux euphémisme.

Alors je le demanderai juste une fois, juste une : est-ce que le monde d'Outlaw est sérieux ? Est-ce qu'on est censés sérieusement s'intéresser aux affaires étudiées, ou aux personnages qui s'en servent pour parader et échanger deux ou trois répliques ? Est-ce qu'il y a une caméra cachée quelque part pour se moquer de la réaction éberluée du spectateur qui a l'impression qu'on lui a sorti un truc bricolé en quatrième vitesse parce qu'on savait pas quoi d'autre mettre dans la grille ? Est-ce que sérieusement on s'attend à ce que les spectateurs n'aient pas d'autres exigences en matière de série judiciaire, à deux semaines de la reprise de The Good Wife ?

J'ai une violente envie de prendre un billet d'avion pour Los Angeles et aller balancer des cailloux sur tout ce petit monde, c'est honteux ! C'est pas du boulot, c'est... vous pouvez pas être sérieux !? Je comprends même pas qu'il n'y ait plus un seul type chez NBC capable de voir qu'Outlaw est une immense blague !
Et encore, c'est pas tout-à-fait juste, puisque même les passages censés être comiques ne sont pas drôles.

Sérieusement ? Marcel Beliveau va revenir d'entre les morts et sortir de sous mon sofa pour me montrer où sont les caméras, hein, dites ?

Outlaw

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche Outlaw de SeriesLive.

11 septembre 2010

Nous interrompons votre programme

The CW veut ma mort. Je savais qu'elle voulait ma mort cérébrale, mais là ça dépasse tout. C'est vraiment pas possible. Chaque nouveauté de la chaîne est une nouvelle épreuve. Nan, mais en fait je sais ce qui cloche. Je ne suis pas dans la cible. Je l'ai toujours su mais là, bon, il faut employer les grands moyens.

Je vous présente donc Franck.
Salut !
Franck est mon alter ego masculin. Il aime les grosses voitures, le foot, la bière entre potes, et les belles pépés.
Pas forcément dans cet ordre.
Deux secondes, je termine les présentations. Franck, donc, est tout mon contraire, ce qui signifie qu'il a aimé le pilote de Nikita, dont j'allais vous parler jusqu'à ce que je réalise que ce serait encore un post sanglant.
Catfight ! Catfight !
Ta gueule. Donc, aux fins de dire du bien d'au moins une nouveauté de la CW cette saison, je vais le laisser raconter sa version du visionnage de Nikita. Vas-y mon gars, c'est à toi. Et tâche de ne pas m'embarrasser.

Ouais, alors, d'abord, il faut dire que Maggie Q est une super belle nana. Elle a un petit cul, mais c'est mignon comme tout, tout ça.
J'aurais jamais cru que tu utiliserais le mot mignon dans un post sur Nikita. Mais pardon, continue.
Donc sérieux, c'est un canon. Le petit bikini rouge ? Il ne laissait aucune place à l'imagination, une pure merveille. Sans déconner moi, des séries comme ça, j'en regarderais toute l'année.
Hélas, il semble qu'on soit partis pour que ce soit le cas.
Permets ? Donc, Maggie Q : carrément mon genre. Toute fine, des jambes de folie, presque pas de nichons mais tu t'en fous parce que tout est dans les yeux. Tu sens que c'est une chaude. Et elle fait genre elle est une dure, tu vois, mais en fait tu sens bien qu'elle est fragile au fond. Parce que tu vois, même bien roulée comme elle est... nan sans déconner, le bikini rouge, il faut le voir pour le croire, avec le petit truc à l'arrière pour faire genre ça lui rentre un peu dans l-...
On peut espérer que tu parles de l'histoire ?
Ok, ok ! ...Jalouse ou quoi ? Bref, je voulais dire qu'elle est bien roulée mais qu'elle a bon cœur, comme nana. Tu sens la fille qu'elle est traumatisée parce que son mec il est mort.
Ta grammaire aussi. Continue quand même.
Nan mais ça c'est parce que pour pleinement profiter de cet épisode, faut pas hésiter à se boire une petite bière ou deux. Bien-sûr ça c'est parce qu'on a regardé ensemble, mais si j'avais été tout seul tu peux être sûre que j'aurais voulu avoir mes deux mains de libres parce que put-... Ça va, me regarde pas comme ça ; l'histoire, je sais ! Alors en fait, avant, elle était une tueuse. Et du coup le gouvernement a fait d'elle une tueuse. Mais elle se rebelle et du coup elle tue des gens. Ça te va comme histoire ?
J'aurais pas dit mieux.
Ça m'a un peu rappelé Dollhouse mais sans l'ambiguïté sexuelle, tu vois, elles se contentent de mettre des fringues qui-... oh bordel, on peut leur mettre une capture du bikini rouge ?
Nan.
Oh, pas commode, la taulière, hein... Même pas une petite avec le pantalon super moulant qui-
Nan.
Et la robe à la fin ? Même pas la robe de la fin ?
Tu crois que je t'ai fait venir pour mettre des captures ?
Ok, ok. Bon, donc elle s'est échappée et elle tue plein de mecs. Elle est super forte mais en fait on apprend que c'est normal, ils l'ont entrainée pour ça. Tu le vois parce que ya des scènes pendant le camps d'entrainement de... ah oui, j'ai oublié de dire qu'il y a une autre nana, qui est plus jeune, qui est accusée d'un crime et qui est recrutée. Mais elle est vachement moins chaude. Mais c'est vrai qu'on la voit pas en bik-...
Finis cette phase, et tu n'auras plus jamais besoin de tes deux mains.
...Donc ya un mec qui la recrute, le genre bien sous tout rapport sauf que c'est un enfoiré mais pas trop tu vois, parce qu'il aime bien la bombasse quand même. Et ils essayent tous de la traquer -la bombasse, Maggie Q- et en même temps ils continuent de faire tuer des gens par leurs autres recrues, mais franchement on s'en branle, et puis le rouquin il est nul, il se fait latter en deux secondes, d'ailleurs il était gentil dés le début ça se voyait qu'il avait pas les couilles pour le faire.
Impressionnée par le tour que prend ta review, je décide de fermer les yeux sur la remarque sur le rouquin.
Donc en fait elles sont deux, mais yen a une dehors et une dedans, comme ça tu vois les deux visages de l'organisation, le gouvernement quoi, mais franchement c'est la bombasse qui a le plus d-...
Sérieux ?
...D'intérêt, parce qu'elle parle de son passé et tout, d'ailleurs en fait les 10 ou 15 premières minutes c'est juste ça, elle cause, elle cause, elle raconte sa vie. Des fois en voix off, des fois à un mec dont on laisse entendre qu'il l'a touchée quand elle était ado. Bon en gros, comme les mecs ils voulaient pas nous endormir en nous racontant l'histoire avec des images et tout, bah elle raconte tout elle-même.
C'est une façon de voir...
Et donc après, bon je spoile un peu mais elle tue des mecs, les autres mecs essayent de la tuer mais ils peuvent pas, elle sauve un mec, et on apprend qu'elle a une taupe dans l'organisation. Et que le mec qui recrute les nanas en fait il la niquait avant.
Tiens, j'ai pas vu le même passage ?
Nan mais ils le disent pas comme ça mais tu comprends bien, quoi. Qui voudrait pas se la taper, en plus ?
Hin hin.
Donc euh, bah voilà, qu'est-ce que tu veux que je leur dise de plus, à tes lecteurs ? Une belle nana, de la baston, un peu de mystère... Franchement je vais regarder la suite !
Bizarrement, je n'en doute pas. Tu sais quoi ? Allez, tu l'as bien méritée ta photo pour te rincer l'œil. Ah par contre, Franck, pitié : prends l'ordinateur portable et va t'isoler dans les chiottes ; j'ai mangé. On remercie bien fort Franck pour sa coopération, sans laquelle il n'y aurait pas eu de review sur Nikita. Merci Fr-...
Ah bah, il est déjà parti.

Nikita

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche Nikita de SeriesLive.

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9 septembre 2010

Ô rage, ô désespoir, ô jeunesse ennemie

La seule raison pour laquelle The CW s'est mise à lancer ses séries avant tout le monde (ou presque), j'en suis convaincue, c'est pour nous plonger dans le plus profond désespoir. La saison commence, on est euphoriques parce que tout semble possible, et vlam ! Nos espoirs sont réduits en bouillie comme s'ils étaient de la cervelle de spectateur de TFHein. Comment voulez-vous ne pas sombrer dans la dépression après ça ? Comment garder encore espoir en la télévision moderne ? Comment ne pas être convaincu qu'il n'y a plus rien à espérer et que l'horizon téléphagique se couvre de noirs nuages qui obscurcissent le ciel à jamais ?
Hm. C'est trop ?

Nan mais comprenez-moi : j'ai littéralement pleuré devant Hellcats. Littéralement.
Il y a deux scènes devant lesquelles j'ai même eu l'impression de pleurer des larmes de sang tant c'était douloureux. C'est tellement nul qu'on se dit que c'est forcément du second degré. Et il y a eu, subrepticement, quelques secondes pendant lesquelles je me suis dit : "ah non, mais ça va, ils n'y croient pas vraiment". J'avais besoin de le croire, vous comprenez ?
Mais au final, tout est tellement stupide, tellement facile, tellement décérébré, tellement... oh mon Dieu, tellement The CW. En pire.

Hellcats

Vous savez, avec Life Unexpected, je m'étais dit que peut-être, juste peut-être, la chaîne avait compris qu'elle n'était pas obligée de faire dans l'affligeante nullité en permanence. Que montrer des jeunes filles bien roulées en train de se trémousser et de faire des effets de chevelure, ça avait fait son temps. Que franchement, les personnages inconsistants (elle se moque des cheerleaders mais elle va donner le meilleur d'elle-même dans la seconde qui suit, elle se fritte avec la petite capitaine et ensuite devient sa meilleure amie...), les acteurs au talent abyssal (mais Gail O'Grady a stocké le sien dans ses nouvelles pommettes alors tout va bien), les scénarios remplis d'excuses (ça alors je suis nue dans les douches mixtes, bien-sûr la méchante a entendu quel était mon point faible...), les scènes interminables de remuage de popotins (sans échauffement, sans entrainement, plus miraculeux que quand les petits de Glee chantent juste sans jamais répéter)... que tout ça, franchement, on en avait fait le tour.
Sérieusement, j'ai honte pour les adolescents à qui on fait regarder ces conneries. Ça provoque la même réaction d'indignation et de colère que l'an dernier devant The Beautiful Life, voire même, pire, parce qu'à côté, The Beautiful Life n'était pas aussi gratuite, c'était presque du Walt Disney à côté des plans sur les fesses qui remuent !

Je ne sais pas. Je ne sais plus. Je... J'arrive plus à penser. Je viens de me taper le pilote de Hellcats, au nom du ciel !
Le salut de ma journée dépendra de Terriers. C'est dire si parfois, téléphagiquement, la vie tient à peu de choses.

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche Hellcats de SeriesLive.

29 août 2010

There's no way out, only a way through

Key

Je refuse de dire que j'ai vu le dernier épisode de Persons Unknown ; j'ai vu le dernier épisode de la première saison, voilà tout. Non, on ne me fera pas dire que c'était la fin. N'y comptez pas. Je sais que les choses ne sont pas forcément bien engagées pour la série, mais j'ai l'intention de vivre dans le déni encore quelques temps. Après tout c'est la spécialité d'ABC de me laisser tomber, pas de NBC...

Le parcours de Persons Unknown a été compliqué depuis son démarrage en juin, et moi-même je n'ai pas toujours été des plus convaincue. Pourtant, les éléments intéressants que j'avais perçus m'ont persuadée de rester, et je trouve que j'ai bien fait. C'est sur le long terme que Persons Unknown joue sa plus grande carte. La série est pensée sur du long terme. Et avec du recul, c'était finalement évident depuis le début.

Il y a eu, naturellement, des maladresses, et je suis la première à le reconnaître, à plus forte raison que j'en ai moi-même soupiré une fois ou deux. Mentionnons entre autres, mais certainement pas à des fins d'exhaustivité, les tests de personnalité du début, qui disparaissent sans raison, l'enquête des journalistes qui semble n'avancer que par à-coup, le langage conspirationniste employé par plusieurs personnages destiné à en dire le moins possible... Ces choses-là m'ont énervée comme vous !

Mais ces maladresses ne changent rien au fait que le concept de la série, son fil conducteur, ses personnages, ses thèmes, et sa réalisation, sont épatants.

Et surtout, un certain nombre d'éléments décousus trouvent une raison d'être à la fin. Cet épisode un peu étrange où Joe se fait épingler comme un papillon sur une table ? Bah oui mais si. Ce passage où on a voulu nous faire croire qu'on allait éliminer les participants parce que ça a dégénéré ? Bah oui mais si. Toutes ces fois où on nous a répété l'importance de Janet alors qu'il n'y a pas plus transparent qu'elle ? Bah oui mais si.
En fait, tout a un sens, une raison d'être, ça n'a peut-être pas été bien dit, ça a pu sembler lourd, ça a pu mettre des plombes à sortir, mais en dépit de tout ça, ce n'était pas juste pour nous balader. Il y avait quelque chose au bout.

Du coup, ce qui n'a pas encore été expliqué, je peux commencer à m'en faire une idée. Il n'y a pas toutes les réponses à la fin de la saison, mais il y en a suffisamment pour que je n'aie pas l'impression qu'on m'a bourré le mou, arrivée au terme de ces 13 épisodes, je suis sûre et certaine qu'il y a une idée directrice et que les choses qu'on voudra m'expliquer, on me les expliquera en temps voulu.
Si le Dieu de la Téléphagie nous en laisse le temps à tous, naturellement.

Certaines scènes semblent destinées uniquement à dégager une atmosphère particulière, et c'est ce qui donne l'impression de longueur, voire, quand on est de mauvaise humeur, de remplissage. Je suis passée par là ! Par ces soupirs et ces fois où j'ai levé les yeux au ciel ! Au final, cette atmosphère, c'est que j'aime le plus. Entre envie de faire confiance et suspicion. Entre envie de sortir et envie de tout déballer. Entre espoir et désespoir.

Je ne cherche pas à dire que Persons Unknown est une série parfaite. Mais elle est meilleure que ce qu'on pourrait penser, et elle devrait avoir le droit à un peu de temps pour accomplir ce qu'elle semble avoir en tête. La saison 2, si elle devait se faire, devrait exister sous conditions (probablement qu'avoir un horizon fixe allègerait les doutes des scénaristes sur ce qu'on peut faire trainer ou non, par exemple), et je serais NBC, j'exigerais en échange du précieux sésame vers une nouvelle saison qu'il y ait un effort de régularité et de consistance. Mais ce serait aussi incroyablement dommage de jeter le bébé avec l'eau du bain, car Persons Unknown relève de toute évidence d'un projet qu'il faut voir avec une vue d'ensemble. Et puis, Christopher McQuarrie n'est pas coutumier de la télévision, non plus, et je pense que ça joue, même s'il s'est bien entouré.

Du temps. C'est tout ce que je demande.
Je suis prête à négocier.

Shot

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche Persons Unknown de SeriesLive.

27 août 2010

C'est de saison

L'idée est incroyablement bonne. Prévoir une saison de The Big C pour chaque saison du calendrier, c'est une idée en or.
Déjà parce qu'il est rare qu'une série de ce genre s'essaye au conceptuel. D'ordinaire, la série "à concept" est une série d'action, un thriller, ou si on a de la chance, une comédie. Le drame se prête a priori peu à ce genre d'expérimentations, sans doute parce qu'on part du principe que le character development doit prendre le pas sur le reste, et n'être pas gêné par des tournures de style.

Sincèrement, je n'attends pas d'une série sur le cancer, dont l'enjeu principal est que le temps est compté, qu'elle dure plusieurs années. Mais d'un autre côté, c'est intéressant de prendre le temps de développer certaines questions, et d'avoir plusieurs saisons pour le faire. The Big C a trouvé avec cette formule un parfait équilibre.

Du coup, lorsqu'apparait le générique, dans le second épisode, il est difficile de ne pas exulter à l'idée que celui-ci pourra, et même devra, être décliné de bien des façons dans les prochaines saisons. Même musique ? Éventuellement. Nouveau thème visuel ? Assurément. A chaque saison son ambiance, son générique, et peut-être aussi ses personnages.
Fantasme ultime du fan de génériques : que se passera-t-il en 5e saison ?

TheBigSeason

Et puis, à chaque saison, une nouvelle phase pour Cathy. Ce que promet The Big C, avec ce concept, c'est d'arriver au bout, d'aller jusqu'à la fin, d'accompagner son personnages dans son deuil d'elle-même. Je n'ai jamais ce sentiment avec Breaking Bad, parce que Walter me semble toujours tout faire pour ne pas affronter son cancer, et au contraire l'ignore effrontément. J'essaye de penser aux fictions dont je me souviens, et qui traitent du cancer à un moment ou à un autre, et la rémission semble de rigueur. Qui a vraiment cru que Lynette Scavo pouvait mourir ? Parler du cancer, mais laisser penser qu'il y a toujours une porte de sortie... ce n'est pourtant pas forcément aussi simple dans la vraie vie, et j'apprécie que The Big C donne cette impression de compte à rebours (prétendre le contraire me semble une vague tentative de faire perdurer un semblant de suspense, qui à ce stade est contredit par les dialogues).

Le sujet n'en est que plus courageux. Regarder une série en gardant à l'esprit qu'elle finira vraisemblablement par la mort de son personnages principal, c'est prendre le risque de perdre des spectateurs en chemin, mais c'est éviter de faire insulte à ceux qui restent.

Pour ceux qui, comme moi, ne reculent jamais devant une bonne dose de masochisme téléphagique, tout cela est plein de promesses...
J'aime The Big C.

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche The Big C de SeriesLive.

26 août 2010

Who says romance is dead ?

Spirited

C'est toujours difficile de traduire une émotion ressentie devant une série, un épisode, une scène, avec quelques mots pour un post de blog. On a l'impression de ne pas pouvoir complètement partager ce ressenti, d'en modifier la teneur, de souligner certaines choses plus que d'autres, de soudain trouver les mots pour sublimer un passage ou un personnage, mais de retomber à plat la minute suivante.
Dans le cas de la fiction australienne, je crois que si je devais essayer de résumer ce que je ressens à chaque fois, vraiment à chaque fois, que je regarde une série du crû, si j'essayais de synthétiser mes émotions pour vous faire comprendre avec quelle impression je ressors de mes visionnages, je pense que je me tournerais vers une comparaison et que je vous dirais que pour moi, la fiction australienne est rugueuse. Comme un tissu souple entre les doigts, mais pas complètement agréable, un peu résistant à l'envie de douceur et de confort, pas totalement accueillant, mais définitivement intéressant, avec des aspérités et un grain original. La fiction australienne m'est, définitivement, rugueuse. Quoi que je regarde, j'en reviens toujours là. A cette impression de ne jamais vraiment être complètement à l'aise, et en même temps d'y trouver une forme d'authenticité.

Spirited, ça faisait plusieurs semaines que j'y pensais, et je vous en avais aussi rapidement parlé, et j'attendais de voir, parce que quelque part, une romance au pays de la rugosité, je demande à voir, j'étais convaincue que ce serait une expérience unique. Les comédies romantiques, vous le savez, je goûte assez peu : en général, déjà, ya pas de pure comédie romantique aux USA (ce qui me vient de plus approchant serait Drop Dead Diva mais qui tient plus de la comédie que d'autre chose), et en Asie je suis souvent atterrée par les inévitables clichés qui y pullulent (un jour, un jour peut-être, je finirai le post sur les clichés en matière de romance dans les séries du monde que j'ai vues à ce jour, mais en tous cas ce jour ne sera certainement pas aujourd'hui). Mais les Australiens me semblent s'être donné pour règle de ne pas trop donner dans le niais, en tous cas pour le moment, ce cliché n'a pas trouvé de contradiction, alors je voulais voir ce que c'est, une romance qui garde les pieds sur terre.

Enfin, oui et non, parce que j'avais aussi très bien compris qu'un peu de fantastique se serait glissé dans notre affaire, et finalement, je pense que ça fait quelques temps que je n'ai pas regardé de fantastique non plus, ce qui a joué aussi.

Comme chaque fois qu'on arrive devant une série avec une idée préconçue, j'ai été un brin déçue. Le générique, avec lequel l'épisode s'ouvre, est le contraire de ce que j'attendais, tant niveau musique qu'esthétique. Il n'est cependant pas forcément à côté de la plaque, et c'est comme ça que j'ai compris qu'en me recalibrant juste un peu, j'allais être réceptive à ce que Spirited avait à offrir.

Car Spirited, comme attendu, est une série rugueuse.

Comme si j'étais condamnée à ne jamais trouver de zone de confort avec la fiction australienne, et qu'elle joue toujours sur ce registre d'attirance et rejet dans le même mouvement. Comme toutes les séries australiennes que j'ai vues, Spirited semble dire que c'est à prendre ou à laisser, qu'elle va n'en faire qu'à sa tête et que je m'adapte, ou je sors, mais que si je sors, je vais le regretter.
Et en fin de compte, n'était-ce pas ce que j'étais venue chercher ?

Son personnage principal est par exemple glacial, voire antipathique. Difficile de s'attacher à Suzy Darling mais, d'un autre côté, elle ne nous le demande pas. Lorsqu'elle décide de quitter son mari, ce n'est pas parce qu'il l'a trompée (il l'a fait mais elle est quand même restée), ce n'est pas parce qu'il devient violent (au contraire, c'est un mec souriant et plein d'humour), c'est juste parce qu'elle ne se voit pas rester. Elle met les gamins dans la voiture sans rien dire, et s'en va s'installer dans l'appartement qu'elle a acheté au préalable (une chance que personne ne l'accuse de kidnapping, d'ailleurs). Le côté à la fois soudain et prémédité nous empêche de nous dire "oh, pauvre Suzy, elle mérite tellement mieux", mais à la réflexion, ne pas avoir de complaisance envers elle correspond à mes attentes en matière de romance terre à terre, le personnage est réaliste, pas sublimé. Suzy est coincée et rigide, et alors ? Est-on obligé d'être une personne adorable pour vivre une jolie histoire, dans une série ? Suzy est Australienne, et ça me va.

D'ailleurs, si on sent immédiatement que le courant passe avec notre fantôme de Henry, on ne nous sort pas les violons. Au contraire, la petite scène autour du médaillon a quelque chose de franchement repoussant et terrifiant. Mais tous les deux sont dans une mauvaise passe (elle divorce, il est mort...) et finalement c'est normal qu'ils soient amenés à se rapprocher à travers les épreuves qu'ils vivent côte à côte, même s'ils ne l'ont pas choisi.

J'ajoute, et c'est sans doute tout aussi important, qu'il n'est pas question que de romance. Une mythologie se met lentement en place sur l'identité de fantôme de Henry, sur ses limites et, peut-être, juste peut-être, sa raison d'être (enfin, de ne pas être). Le médaillon, l'arbre, le brouillard... des éléments distillés avec prudence mais réellement intéressants.

Personnages tout en nuances, Suzy et Henry s'asticotent vaguement, mais surtout se soudent instinctivement, sans virer pour si peu dans le sirupeux, se questionnent l'un l'autre, commencent à bâtir une saine connivence... seul le mari se trimbale avec sa tête de pauvre mec trop parfait pour être honnête et semble unidimensionnel. On s'en fiche, il est déjà hors-jeu.

Spirited ? Je crois bien que je suis amoureuse. Mais pas trop. Juste de façon... comment dire ? Rugueuse.

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche Spirited de SeriesLive.

25 août 2010

Flaque d'eau

Étonnés que j'aie regardé le pilote d'une série co-créée par Will Ferrell (ex-SNL) et interprétée notamment par un rouquin ainsi que Horatio Sanz (ex-SNL) et Chris Parnell (ex-SNL) ? Non, vraiment ? Mais vous vous attendiez à quoi, au juste ?

BigLake

Comment ne pas remarquer la parenté, d'ailleurs ? On a tout bonnement l'impression d'assister à des petits sketches. Tout y est, on s'y croirait. Quelque chose dans le cadrage et dans le montage rappelle également cette origine.

Hélas. Car l'intérêt de SNL (et ce qui fait pardonner les éventuels accrocs), c'est le live. Si Big Lake était en live, ce serait tout-à-fait pardonnable. Mais il y a là un double handicap : d'une part, ce n'est pas en public, et d'autre part c'est enregistré. Et comme chaque fois que des acteurs rodés à l'impro s'essayent à une série scriptée et/ou enregistrée, on perd énormément en énergie et en intérêt. Big Lake pourrait très bien être un sitcom original en live, mais sans ce choix, le reste semble dénué de sens. L'impro, ça ne marche qu'en live, point barre. C'est pas la peine d'essayer, ça ne marche pas.

Oh, Sanz et Parnell s'en tirent relativement bien, mais ça reste tout relatif.

Et surtout ils sont odieusement sous-employés, au profit d'un benêt de service, Chris Gethard, dont on n'arrive pas à être certains qu'il s'agit là d'un rôle de composition. Le problème de rythme semble donc décuplé par l'extrême manque de panache de son personnage principal et son interprète à peine plus vif. Qui a engagé ce mec ? Sérieusement ? Sans lui la série serait drôle, mais là on a l'impression que tout le monde l'attend ("tu vas la dire ta réplique, ducon ?") et que personne ne sait quoi en faire. Fallait-il vraiment, d'ailleurs, ce personnage débile ? Horatio Sanz aurait aussi bien pu driver la série en endossant à la fois le rôle de l'olibrius étrange et de fils penaud revenant à la maison. Surtout que Horatio est tellement lead material maintenant qu'il est baisable. Si-si. Les autres personnages de la famille, d'ailleurs, sont tellement hauts en couleur que c'en est encore plus douloureux.

Pas sûr que Big Lake ait le temps de se reprendre avant son inévitable annulation (le contraire serait surprenant), mais pourtant j'aurais envie de lui laisser le bénéfice du doute.
Mais pas au point de regarder la suite, essentiellement à cause de la question du rythme.

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche Big Lake de... tiens, je sais ce que je fais ce soir, moi.

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