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ladytelephagy
17 janvier 2011

Retraite anticipée

La recette de TV Land semble consister à récupérer des stars de sitcoms depuis longtemps oubliés du grand public (si possible de Voilà!, d'ailleurs à quand David Spade ?) et les recycler dans des comédies indigentes comme seuls peuvent les aimer les... eh bien, les spectateurs de TV Land, je présume.
Rarement une chaîne aura su si bien donner à son public ce qu'il est venu précisément y chercher.

Après Hot in Cleveland, dont les observateurs ébahis assistent à la réussite nationale et internationale, voici donc Retired at 35. Contrairement à son prédécesseur, ce sitcom ne donne pourtant pas satisfaction, non, même en ayant considérablement baissé le niveau de ses attentes.

Retiredat35

Déjà, et attention au spoiler, son titre et le peu que je savais de son pitch étaient menteurs : son personnage principal n'est pas un retraité de 35 ans, mais tout simplement un chômeur. Au cours du pilote, notre héros va en effet profiter du soleil de Miami, où il est en visite chez ses parents, pour plaquer son job (certes bien payé) à New York et changer de vie. Là-dessus, sa mère inspirée par son geste décide de plaquer son mari séance tenante ; le tandem qui en résulte rappelle un peu la configuration de Sh*t my Dad says, à la différence de l'entourage du jeune homme qui semble un peu plus fourni dans la nouveauté de TV Land, et surtout, sachant que la maman a son nom en haut de l'affiche, on se doute un peu qu'on ne va pas tarder à la revoir.

En-dehors de ça, les variations sont très subtiles, pour autant que le mot "subtil" puisse trouver sa place dans un post sur Retired at 35. C'est d'ailleurs fou le don qu'on certaines séries d'être nouvelles, sans apporter une once de nouveauté. C'est même fascinant.
Mais pas au point de regarder bien longtemps.

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche Retired at 35 de... de... eh bah mince alors.

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13 janvier 2011

Carte du (pas) tendre

OfftheMap

Comme j'ai décidé de vous pourrir tout de suite la vie, il n'y aura pas de suspense : oui, comme on pouvait le craindre, Off the Map est un Grey's Anatomy dans la jungle. Voilà, donc ça c'est fait, on peut plier les gaules et rentrer chacun chez soi. Non ? Faut que je détaille ? Vraiment ? Bon, c'est bien parce que c'est vous.

Tout commence déjà avec le casting : les deux personnages principaux (interprétés par Caroline "Wonderfalls" Dhavernas et Martin Henderson) nous font absolument la totale : les grands yeux clairs candides face à la crinière brune qui boucle parfaitement sur la barbe de trois jours, c'est devenu quasiment une marque de fabrique de la série médicale made in Seattle, et de ce côté-là, on n'est pas dépaysés, ce qui est un comble. Et les œillades que se lancent les deux futurs tourtereaux (ainsi que la présence d'une jolie rouquine aux côtés du mâle médecin émérite) ne font que confirmer que la parenté est non seulement décomplexée mais aussi totalement assumée : "oui, oui, on aurait pu innover et faire semblant de changer deux ou trois trucs, genre l'héroïne aurait été blonde au lieu de brune, mais bon, tant qu'à faire une copie autant y aller carrément". C'est visiblement le processus intellectuel qui a présidé à la plupart des choix dans la série. On retrouve d'ailleurs une Izzie, un Karev (mais pas de George ni de Christina ?) dans cette série franchement peu imaginative.

Et puis, il semble aussi qu'on signe avec Off the Map pour une série qui ne va pas plus se donner la peine que Grey's Anatomy de chercher à nous épater sur le plan médical, mais juste sur le plan du spectaculaire. Là où des classiques médicaux comme St. Elsewhere et Urgences ont su trouver l'équilibre entre "merde, ça pisse le sang !", et "ça c'est du cas médical qui a quelque chose à dire", Grey's Anatomy avait choisi en ne s'intéressant qu'à l'aspect superficiel et spectaculaire des choses (j'ai encore en mémoire les épisodes sur les deux personnes empalées par la même barre de fer, et bien-sûr le naufrage du ferry), eh bien Off the Map, c'est la même. Beaucoup de sang et pas beaucoup de fond.

Alors au final, pourquoi regarder Off the Map plutôt que Grey's Anatomy ? Parce que c'est quand même bel et bien ce que je vais vous conseiller. D'abord parce que Off the Map a l'attrait de la nouveauté, et que tant qu'à regarder un primetime soap médical, autant regarder le plus récent des deux, celui qui ne donne pas encore l'impression d'avoir épuisé ses trames scénaristiques, même s'il épuise celles des autres. Pardon pour mon cynisme mais si on veut être honnêtes, il faut quand même bien admettre qu'une nouvelle série chasse l'autre sans forcément faire mieux, ça arrive quasiment à chaque saison. Donc voilà, Grey's Anatomy est mort, longue vie à Off the Map... jusqu'à la prochaine filouterie d'ABC et Shonda. Et puis, l'illusion de nouveauté est maintenue par les cas rencontrés dans la jungle, entre les touristes qui chopent des trucs pas possibles et les locaux qui crèvent de trucs qu'on peut soigner facilement dans le Nord, au moins on a l'impression, fut-elle faussée, d'assister à des cas médicaux uniques. Mais surtout Off the Map décide de nous faire voyager un peu et franchement, on en a marre du climat pluvieux de Seattle. Regardez-moi toute cette verdure, ces espaces colorés, et cette clinique au cœur de la jungle ? On a l'impression de voyager même en restant bloqués sur les mêmes recettes !

Alors évidemment, ça va être dur pour ceux qui se sont attachés à Grey's Anatomy. Mais enfin, soyons sérieux un instant, vous n'imaginez quand même pas que votre série sera éternelle, n'est-ce pas ? Commencez à penser au plan B. Et puis, pour les autres... bah, si déjà vous n'aimiez pas Grey's Anatomy, vous pouvez certainement vous éviter la peine de vous engager sur Off the Map.

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche Off the Map de SeriesLive.

12 janvier 2011

Can't cash this

LightsOut

Plus on parle de crise, plus on voit émerger un sous-genre de la série dramatique qui se rapporte, à mes yeux, à une sorte d'apologie de la prostitution. Sûr que Hung en est l'exemple le plus explicite, mais pour moi, les héros de Weeds, Breaking Bad, et maintenant Lights Out n'en sont pas bien loin. Pour eux aussi, la question est : qu'êtes-vous prêt à sacrifier pour maintenir votre niveau de vie ?
Votre santé mentale et votre intégrité physique ? Deal.

Il n'y a pas grand'chose dans Lights Out qu'on n'ait déjà vu ailleurs : un cocktail détonnant de détresse financière exagérée au nom de la fierté (merde, commencez par déménager dans une maison plus petite, pour commencer), de déchéance physique et d'échéance médicale (histoire de faire mine de n'avoir plus rien à perdre), de pathos familial (papa ne m'écoute pas, ma petite femme semble aveugle aux réalités de la vie, je dois protéger ma progéniture de toute forme de vérité), et même un peu de médicaments, parce que vous savez quoi, on est sur le câble, nos personnages ont forcément un pilulier. Mais ça, ce n'est pas grave. Ce n'est pas ce qui m'ennuie le plus dans Lights Out.
Derrière son côté viril et ses muscles au kilo, derrière le regard bovin de son personnage central et la carrure de titan qu'il traine péniblement de scène en scène, il n'y a rien d'autre que cette seule question : qu'êtes-vous prêt à sacrifier pour donner le change ?

Dans la mascarade sociale de ces séries, c'est l'apparence qui prime. Garder sa maison gigantesque et continuer de donner l'impression qu'on a assuré, mais bouffer ses dents et passer des soirées en miettes sur le canapé pour paradoxalement pouvoir préserver une illusion de dignité. Ce qui n'est pas beau à voir, ce n'est pas le visage boursoufflé par les coups, c'est tout simplement ce qu'un homme est prêt à piétiner pour qu'on ne puisse pas le prendre en défaut. Laisser tomber la cuirasse est hors de question, c'est tellement plus facile de s'en prendre plein la gueule mentalement et physiquement.
Tout ça pourquoi ? Parce qu'il faut avoir son propre manoir pour montrer qu'on a réussi ?
Ces séries disent qu'on vit dans une société consumériste en crise, mais que c'est pas grave, on va continuer à faire illusion. Plutôt crever qu'admettre qu'on a fait fausse route.

Mais justement, vous comprenez, les spectateurs adorent ça ! Ils adorent voir ce grand type s'en prendre plein la tronche pour payer l'école privée de ses filles ! Ils adorent parce que c'est métaphoriquement ce qu'ils font quand ils ont deux boulots, alors ça leur permet de relâcher la pression et se trouver un boxeur de fiction pour personnifier tout ça une heure par semaine. C'est tellement impossible de ne pas plaindre ce grand gaillard plein de muscles, cette espèce de bête à qui son propre cerveau fait des tours et tord même l'espace-temps, comme les spectateurs quand ils ont encore oublié d'acheter du lait avant de rentrer ! Patrick prend les coups pour eux, et ils sont délestés d'un peu de fatigue de devoir faire des sacrifices aussi.

Mais vous savez ce qui serait encore mieux ? Qu'on arrête d'attendre que nos personnages de fiction se prennent nos coups métaphoriques dans la gueule à notre place. Qu'on arrête de plaindre les personnages qui font des choix irrationnels au nom de la fierté. Qu'on arrête de cautionner quand un personnage préfère crever qu'avouer qu'il a mal géré les choses. Qu'on arrête, surtout, bordel, de se dire que c'est noble de préférer se faire détruire au nom d'un apparent confort de vie, quand il suffirait de faire des sacrifices un peu moins couteux mais forcément moins spectaculaires pour garder son intégrité physique et mentale, et, peut-être, rebondir plus tard.

Je suis désolée, je ne peux pas regarder Lights Out sans trouver scandaleux cette justification du tout et n'importe quoi financier.
Si tu penses réellement que te payer une maison immense avec salle de gym perso vaut la peine de te faire exploser la tronche, si tu crois sincèrement qu'envoyer tes filles en école privée justifie de les priver potentiellement de père plus tôt que prévu, si tu estimes que payer les études de ta femme compense le fait de te la mettre à dos, alors tu sais quoi, je ne veux pas pleurer sur ton sort. On ne peut pas s'endetter bêtement et ensuite venir faire la pauvre bête en se plaçant face à la caméra avec un air piteux pour m'attendrir, ça n'est juste pas possible.
Tu sais ce qui serait franchement super courageux de ta part, Patrick ? Que tu déballes tout à ta femme, que vous fassiez les comptes posément, et que vous recommenciez tout à zéro, plus petit, plus humble. Ça c'est une aventure que je veux bien suivre. Mais te voir me dire, en filigrane, que même si tu dois te déglinguer, tu continueras de pourvoir aux besoins extravagants que la société t'a dicté d'avoir ? Non, ce n'est pas héroïque, et non, ça ne me tire pas une larme. Tu n'as que ce que tu mérites, Patrick. Tu as bien gagné ton Enfer perso.

C'est le fardeau de ceux qui ont tout voulu, tout de suite, que tu portes là. Et très franchement, c'est pas ta faute, mais t'es le loser doré de trop dans ma télévision.

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche Lights Out de SeriesLive.

10 janvier 2011

L'amour du risque

Pourquoi faire un remake aux USA d'une série tournée en anglais ? La question est récurrente et je ne vous cache pas que dans le prochain SeriesLive Show, à paraitre à une date indéterminée pour cause de problèmes techniques, on s'est demandé pourquoi refaire une série comme Shameless (UK).
Les craintes sont en général les suivantes : l'esprit de la série d'origine va-t-il être dénaturé ?

SansGene

Ah bah rassurez-vous tout de suite, bonnes gens, c'est pas avec Shameless (US) que ça va arriver, c'est bien simple, c'est une copie carbone. Non seulement les acteurs ont en grande partie été castés pour leur ressemblance frappante avec le cast britannique d'origine, mais même les dialogues suivent, quasiment mot pour mot, ceux du pilote d'origine.

Tiens, les voilà, les râleurs. Ceux qui trouvent que dans ce cas yavait pas de raison de tout refaire.
Mais mettez vous à ma place : cette fois, je comprends ce qu'ils disent.

Le remake de Shameless, je suis donc pour. Et comme j'ai découvert le pilote de la série originale il y a quelques semaines (dommage, j'aurais dû écrire mon post à ce moment-là, mais le fin mot de l'histoire c'est que j'ai adoré), le gag, ça va être de regarder les deux séries en parallèle. Je sens que je me prépare une grosse impression de déjà vu, mais aussi une étude comparative intéressante !

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche Shameless (US) de SeriesLive.

7 janvier 2011

Le Canada a peur

InSecurity

Au juste je ne saurais pas vraiment dire ce que cette série me rappelle. Je sais juste que devant le pilote d'InSecurity, j'ai eu une grosse bouffée de nostalgie amusée, comme si j'avais regardé ce genre de séries quand j'étais plus jeune. C'est sans doute le cas dans le fond même si assez peu d'exemples me viennent à l'esprit (en fait là tout de suite, je bloque sur The war Next Door et Voleurs de Charme, mais il y en a nécessairement eu d'autres).

Le principe d'InSecurity n'est pas de faire de l'humour en soulignant qu'on fait de l'humour. Mais ce n'est pas non plus d'être extrêmement subtil non plus. Du coup ça fonctionne bien parce qu'on n'a pas l'impression de se faire prendre pour un bœufs, sans pour autant être trop sollicité intellectuellement. C'est sans doute la recette que devraient appliquer la plupart des comédies, ce serait déjà un bon objectif pour pas mal d'entre elles. Mais ça fonctionne essentiellement parce qu'on est en single camera, il faut l'admettre.

On se retrouve donc avec une équipe de bras cassés qui a tous les symptômes de l'équipe de bras cassés, avec quelques fulgurances par-ci par-là mais surtout de gros cas, et pas mal de scènes où l'on enfonce un peu le clou mais sans aller jusqu'à l'overdose. Non, InSecurity ne s'amuse pas à faire de la haute voltige, l'humour n'est ni fin ni original, mais en tous cas, les objectifs que la série s'est fixée, elle les tient. C'est drôle, un peu parodique, et très franchement les personnages sont sympas, même s'ils gagneront vraisemblablement, avec le temps, à s'étoffer de quelques frivolités les rendant plus attachants et barrés qu'ils ne le sont. On attend des dialogues un peu plus mordants, un personnage de méchant franchement charismatique, des bourdes énormes... oui, ce qui plait dans le pilote d'InSecurity ne plait que parce que c'est un pilote, pour la suite il faudra faire mieux, mais on pardonne parce que ce n'est que le coup d'envoi et qu'il faut réussir le difficile exercice de présenter un univers dans lequel, pour la première fois depuis longtemps, les enquêteurs sont totalement nuls. On n'avait plus vraiment vu ça depuis une décennie !

Au final, je mets plus volontiers InSecurity sur ma liste des comédies à suivre hebdomadairement qu'un pénible The Big Bang Theory. Ca ne mange pas de pain, ce sera parfait dans le train, et ça change un peu. Au-delà de ça...

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche InSecurity de SeriesLive.

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22 décembre 2010

Sonnez hautbois, résonnez musettes

Comme c'est Noël et toute cette sorte de choses, enfin à deux crises de foie près (mais je m'entraine en allant manger dans des restaurants depuis dimanche...), il est de circonstance de regarder un truc qui fasse référence, au choix, au Père Noël, aux lutins qui fabriquent des jouets, ou de façon moins païenne, à l'histoire biblique de la naissance de Jésus. Comme j'ai cassé ma prise antenne et que je ne peux donc plus regarder les téléfilms sirupeux de TFHein ou Hem6, me voilà donc devant The Nativity, une mini-série britannique (oui-oui) diffusée actuellement sur la BBC.
A mon avis il est là le miracle de Noël.

Ce qui permet à l'athée que je suis de se mettre devant le pilote de cette mini-série, c'est avant tout sa durée : 30 minutes, juste ce qu'il faut pour raconter quelque chose sans avoir l'impression qu'on va bouffer de l'histoire religieuse pendant des heures. Rien ne me fait plus suer, osons le dire (mais poliment), que me voir enchaînée à une télé qui énumère pendant tout un après-midi le nombre de miracles accomplis, les tourments affrontés la tête haute et les indispensables sacrifices personnels d'un quelconque personnage biblique. Je préfère encore regarder des séries avec des vampires, c'est vous dire. C'est une torture. Et je crois que je m'exprime au nom de tous en disant qu'en plus, quand les fictions de ce genre nous ont été infligées sous la contrainte par des proches considérant que pour une fois on allait regarder quelque chose d'intelligent à la télé, ça n'arrange rien.
Alors 30 minutes, et après on peut s'enfuir et faire ce qu'on veut, c'est parfait. Limite, c'est plus incitatif à revenir, en ce qui me concerne. A l'heure où je vous parle, je n'ai d'ailleurs pas encore tout-à-fait réglé la question, et le simple fait que le doute subsiste est un excellent signe, finalement.

Mais fort heureusement, il n'y a pas que sa durée qui fasse de The Nativity une mini-série regardable.
Merci, donc, à Andrew Buchan, qui, en endossant le rôle de Joseph, joue les Docteurs avant même que quelqu'un n'ait eu la bonne idée de le lui proposer (Twelve ! Twelve ! Twelve ! Bah oui, Damian Lewis vient de signer pour le remake de Hatufim, donc je l'embête pas avant d'avoir besoin d'un Thirteen), passant en une semaine, dans mon univers téléphagique personnel, du rôle de lobbyiste à celui de personnage biblique, et alors que le pilote de Garrow's Law cagoule gentillement depuis deux jours (ya rien qui presse, j'ai prévu de me lancer en 2011). Voyage dans le temps et l'espace, copain, continue, ça te va bien.
J'ajoute qu'à ses côtés, la pétillante et adorrrable Tatiana Maslany donne un charme frais à l'épisode.

Ce duo charmant permet d'aller jusqu'au bout de l'épisode sans même y penser. Ils servent d'ailleurs une intrigue qui, sans omettre, ça va de soi, le déroulement "factuel" de l'histoire, se penche quand même plutôt sur leur relation, que sur la questions religieuse. Tandis que le pilote s'intéresse plutôt à leur rencontre et la façon dont lentement mais sûrement, ils deviennent mari et femme, à l'aide de flashbacks touchants, de rares scènes nous rappellent que Marie est enceinte jusqu'aux yeux et que Joseph a un peu de mal à avaler la pilule. L'une des rares répliques de Marie-enceinte : "Joseph, please don't hate me", résume assez bien l'angle par lequel on va explorer l'histoire pourtant ultra-rabâchée de la nativité.

Au bout du compte, c'est plus le drame d'un couple (dans lequel le Saint-Esprit vient semer le trouble, finalement, ce qui ne manque pas d'ironie) que la naissance d'un Messie que semble raconter The Nativity au stade du pilote. Et ça rend les choses beaucoup, beaucoup plus regardables pour quelqu'un qui comme moi ira brûler dans les feux de l'Enfer.

Nativity
SPOILER ALERT : Marie accouchera dans une étable.

Et pour ceux qui... Hm. Ouais, mais pendant la trêve des confiseurs, je fais une pause, donc tant pis.

25 novembre 2010

Braindead

En fait ya deux options qui pourraient rendre le visionnage de The Walking Dead intéressant. Parce que pour le moment, osons le dire, l'électroencéphalogramme est plutôt plat.
Va yavoir du spoiler dans ce post, les enfants. Et des zombies, en plus ; c'est dire si c'est pas tous publics.

Soit on décide qu'on est intéressés par la cause : savoir comment les gens sont devenus des zombies à la base. D'après ma très petite expérience en matière de zombie (et je ne tiens pas tellement à l'approfondir), c'est un angle dans lequel peu de fictions de zombies s'aventurent, l'une des raisons en étant souvent leur durée (j'y reviendrai) : le zombie EST, et puis c'est tout, on cherche pas plus loin et c'est pas comme s'il y avait une solution, si ? Non, yen a pas. Et c'est ça le problème : si on étudie le pourquoi, comme dans "pourquoi c'est arrivé ?", on est obligés de se demander comment : "comment ça peut s'annuler ?". Il y a derrière la question de la cause une association d'idée sous-jacente de solution, de guérison. Et ça je suis pas sûre qu'une série sur les zombies ait vraiment envie de s'y intéresser ; dans le fond qu'est-ce que ça donnerait ? On aurait une maladie à guérir ? Nan mais vous les voyez avec un petit vaccin, mettre les walkers en rang discipliné pour leur faire leur piquouse chacun son tour ? Sans compter que personne actuellement dans l'équipe n'est médecin, et moins encore chercheur, pour pouvoir élaborer le remède-miracle.
Mais enfin, ce serait quand même intéressant de se poser la question, par principe, et parce qu'on a besoin d'une mythologie, ce serait pertinent de se poser la question de savoir d'où ça vient. On peut imaginer que des thèses conspirationnistes pourraient s'en mêler et là ça serait un brin décevant, trop convenu, mais quelque part... si c'est bien fait, pourquoi pas ?

Soit on veut savoir ce qui s'est passé, quand ça s'est passé : alors ok, admettons qu'on ne veut/peut pas savoir comment le premier zombie est apparu, puisqu'il faut bien qu'il y en ait un premier. Mais imaginons que ce moment, quand le premier zombie a débarqué, est l'instant T. Eh bien pourquoi ne pas s'intéresser à l'instant T+10mn ? L'instant où les zombies ont commencé leurs ravages, ça peut être intéressant : c'est générateur de beaucoup, beaucoup d'adrénaline (et ça, The Walking Dead compte bien dessus), c'est générateur de scènes d'action (ça aussi c'est pile dans le domaine de The Walking Dead d'ailleurs), c'est générateur de scènes dramatiques aussi... les gens qui réalisent ce qui est en train de se passer, qui comprennent petit-à-petit les règles du jeu... Parce que les zombies étaient pas livrés avec un kit pour les débutants, yavait pas de notice explicative : "bonjour, ceci est ce qu'on appelle un zombie, également connu sous le terme de walker ou geek. S'il vous mord, vous deviendrez comme lui après être mort dans d'atroces souffrances, et il n'est pas dit que vous ne serez pas en partie démembré avant que la mort ne vous délivre. A la suite de quoi vous errerez à votre tour à la recherche d'humain à dévorer, qui à leur tour deviendront comme vous, et ainsi de suite. Sachez que si quelqu'un vous explose la tête, vous êtes définitivement mort, mais sinon c'est bon, vous pouvez continuer à déambuler de façon morbide dans les rues et les campagnes. Note : ah oui, et si vous êtes encore vivant à la fin de cette notice, sachez qu'exploser la tête du zombie ici présent devrait, au moins temporairement, vous éviter ce funeste destin. Merci d'avoir confiance en nos produits et bonne journée".
Je déconne, mais tout ça fait l'air de rien beaucoup de potentiel dramatique quand on y pense : les premières personnes à avoir vu les membres de leur famille se décomposer (littéralement), les tentatives désespérées de survivre dans le chaos incompréhensible, la panique dans les villes, l'isolement dans les campagnes...
En plus, ya vraiment pas mal de choses qu'on ignore sur les règles du jeu : au bout de combien de temps un humain boustifaillé devient-il zombie ? Si on l'enterre avant transformation, le zombie peut-il sortir de sa tombe ? Quelle est la puissance de l'odorat d'un zombie ? (à quelle distance peut-on marcher tranquillement dans son voisinage, quoi) Et la zombie apocalypse, c'est vraiment l'occasion en or de découvrir ça avec les personnages. Des règles élémentaires pour "calculer" sa survie.

Qu'on s'intéresse à l'instant T ou à l'instant T+10mn, c'est quand même quelque chose que The Walking Dead devra explorer à un moment ou à un autre, non ?
Parce que le problème, c'est que jusqu'encore récemment, et à la notable exception de Dead Set, les fictions de zombies, c'est quand même essentiellement du one shot, et des films (même avec suite) n'ont pas à se préoccuper autant de mythologie. On ne le leur demande pas, déjà, et puis quand bien même ils n'auraient pas le temps de faire de miracle. Mais là, c'est une série et le spectateur attend un peu plus que ça.

Si la série ne le fait pas, elle se met même en danger, parce qu'en quatre épisodes le concept montre déjà ses limites : on a une poignée de personnages qui tentent de survivre, et il est assez évident que tout le monde n'y parviendra pas (redshirt syndrome oblige, on devine assez bien qui a le plus de chances de s'en tirer), et puis c'est tout.
Mais à un moment il faudra bien évoquer quelque chose pour tenir l'attention des spectateurs sur le long terme. On l'a dit pendant le podcast : les zombies sont en large supériorité numérique, par la force des choses l'horizon est un peu bouché pour les protagonistes, il faut donc étudier une porte de sortie avant la fin de la saison, pas pour lui trouver une conclusion, évidemment, mais pour justifier au contraire la présence d'une seconde saison, pour ne pas tourner en rond dans ce schéma narratif. Ça peut, certes, passer par des épisodes s'intéressant à d'autres groupes de survivants, mais ça reste une parade temporaire. Il faut donc non pas voyager géographiquement mais voyager dans le temps ; le flashforward serait une solution de facilité scénaristique mais ne fonctionnerait pas alors qu'une deuxième saison est en vue, reste donc le retour dans le passé, comme un passage obligé, pour vraiment fouiller le thème de la zombie apocalypse dont on nous a privés.

Alors bon, je ne dis pas que The Walking Dead est fondé uniquement sur la conception bourrine de la survie en milieu zombie, il y a naturellement, en 4 épisodes, quelques axes qui ont commencé à se dégager : le triangle amoureux, les deux frères séparés, les différents personnages plus ou moins recommandables de la petite communauté... ça occupe, c'est sûr, mais seulement pour quelques épisodes. L'autre, avec sa frangine qui vient de se faire boulotter, en même temps j'avais prévenu qu'il y aurait du spoiler, bon, on en a encore pour un épisode, deux si vraiment on est en déveine, à en entendre parler (faudra bien disposer intelligemment du corps, hm ?). Ça ne nous mènera cependant pas loin, surtout qu'a priori la plupart des personnages sont déjà passés par là. Dans ce cas pourquoi nous faire assister à cette version tardive de la zombie apocalypse ? Si c'est parce qu'on cherche juste à nous faire patienter en attendant un final énorme, bon, mais sinon ?
Et à la limite, le flic, pardon mais on s'en branle. Je sais que c'est notre personnage principal mais on s'en tamponne vigoureusement le coquillard. Il est d'une transparence ! C'était bien pour nous servir d'introduction, ça faisait son petit effet de trouver le monde désertique à son réveil et de le découvrir avec ses yeux, mais là qu'on s'en débarrasse, il n'apporte rien le cowboy. Ce qui est intéressant c'est explorer ce qu'ont vécu les autres, qui sont passés par la zombie apocalypse. C'est là que ça se passe, au niveau adrénaline, action et drame. C'est vrai que le 4e épisode faisait un peu moins de cas de ce gars mais faut complètement le lâcher, il ne mène nulle part, ce perso. D'une façon générale, le triangle amoureux, on s'en débarrasserait, vous ne me verriez pas me plaindre (ya une façon très simple de concilier ces deux demandes d'ailleurs). Si on voulait un numéro sur "je croyais que t'étais mort alors j'ai couché avec un autre mais t'étais pas mort", on aurait l'embarras du choix dans plein d'autres fictions, ya des romans, des films, des téléfilms et des machins sur le sujet, franchement plus attentifs au développement du dilemme d'ailleurs, mais là, dans The Walking Dead, cette intrigue c'est un... poids mort.

D'un autre côté, même en admettant qu'on ne s'intéresse pas à l'origine ou au déroulement de l'arrivée des zombies, on pourrait essayer d'imaginer que la série servirait à dépeindre l'âme humaine dans ses heures les plus sombres (le personnage raciste, le redneck qui bat sa femme et est suspecté de toucher sa fille, etc... sont des pistes dans ce sens), mais même quand la série en a eu l'occasion jusque là, elle a refusé de s'engager dans cette voie. Le gang, par exemple, qui s'avère officier dans un gentil petit hospice pour vieux (moi j'aurais préféré protéger les crèches, mais bon, c'est mon sens pratique je suppose), c'est pas franchement une exploration de travers de l'âme humaine. J'ai trouvé ça gros et dans ce cas, je comprends pas pourquoi le groupe vient pas s'installer avec eux plutôt que diviser les armes en deux et repartir en direction du camps. Autre exemple, le redneck qui est le premier à se faire bouffer dans le 4e épisode, c'est une forme de manque de courage de la part des scénaristes, ça se saurait si c'étaient toujours les enfoirés qui meurent en premier (même quand ils sont cons comme la lune). Donc je ne sais pas trop si la série s'aventurera dans cet aspect-là des choses, qui relève plus du post-apocalyptique que du zombie à proprement parler, c'est vrai.

Walkers

Mais à un moment ou à un autre, de mon point de vue, il va falloir prendre une décision, opérer un virage, quelque chose.
Alors après c'est vrai que j'ai pas lu le comics (je ne suis pas zélée à ce point), et que si le comics a duré longtemps c'est qu'a priori il doit se passer des trucs. Je l'espère en tous cas. Mais pour le moment, moi, je ne sais toujours pas pourquoi je suis encore devant, d'autant que ces saloperies de zombies ont des dents bordel, pas pointues, mais des dents quand même, et je pense que ça doit être de la curiosité malsaine de ma part de regarder la série, vu qu'après j'en ai pour plusieurs jours avec des cauchemars. C'est pas tenable. Il doit absolument se passer quelque chose dans The Walking Dead. Sinon moi je démissionne.
C'est un peu comme Boardwalk Empire : on sent bien qu'on a une série de qualité mais de là dire que c'est une excellente série, il s'en faut. C'est comme si c'était le haut du panier, mais que le niveau avait quand même bien baissé...

D'un autre côté ça me fait réfléchir à plein de choses saugrenues, cette série.
Comme l'autre jour, à mon nouveau boulot, où j'ai découvert que pour accéder à mon bureau il fallait passer une porte blindée avec en plus un code, et je me suis dit que, quand même, ça va, a priori, si les zombies attaquent je suis tranquille. Enfin tout dépend si les zombies arrivent par la rue, ou si ce sont mes collègues qui se transforment en zombies...
Vous voyez, vraiment, on a un besoin vital d'en savoir plus sur cette zombie apocalypse.
L'appel est lancé.

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche The Walking Dead de SeriesLive.
Lentement mais sûrement, je me remets aux posts plus longs, mais activité au ralenti à prévoir encore pour quelques jours.

13 novembre 2010

C'est Luiz que j'aime

Ce n'est pas sans émotion que je poste le tout premier post de la rubrique Review vers le futur consacré à une série brésilienne. Suivre une série de ce pays dans les heures suivant sa diffusion, c'est une première pour moi et donc pour ce blog. Et le fait de ne pas parler un traitre mot de portugais joue son rôle, je ne vous le cache pas.
Mais que ne ferait-on pas au nom de Luiz ? Et au nom de Michel...
Bon, attendez, je vous explique.

Il y a quelques mois, vous vous souvenez sans doute que mon cœur battait la chamade pour Capitu, l'une de ces découvertes inespérées que je n'aurais jamais faites sans les articles hebdomadaires sur les séries du monde, qui ont occupé mon été. Rien qu'à cause de ça, ça valait vraiment le coup : tout un tas de séries dont je n'aurais jamais eu vent de la simple existence, et qui soudain ont été là, à portée de cagoule. Une merveille. Et Capitu était, ça ne se discute même pas, l'une des perles parmi les perles.
Comme j'en ai juste un peu parlé à l'époque, la charmante amy a eu vent de ma découverte, qu'elle avait faite bien avoir moi (la cachottière), et il nous est arrivé une fois ou deux de parler de séries brésiliennes, ce qui relève très franchement du miracle : sérieusement, quelles étaient les chances ? Voici quelques jours, amy attire mon attention sur la diffusion d'une nouvelle série brésilienne. J'avoue que des news, j'en trouve pour la majeure partie de l'Amérique du Sud... mais pour le Brésil, que dalle (si vous connaissez de bons sites, je prends, cela dit), et que je n'étais pas du tout au courant que Luiz Fernando Carvalho, le réalisateur de Capitu avait un nouveau projet.
En temps normal, le réalisateur d'un épisode, je m'en fous comme de l'an quarante ou disons, ça reste une donnée assez vague pour moi. Mais dans le cas de Capitu, c'était une nouvelle énorme, car ce qui est bluffant dans Capitu, c'est la claque monumentale qu'on se prend quand on regarde la série, truffée de beautés et de merveilles et de trouvailles. Pour vous donner une idée (au cas où, malgré mon insistance, vous n'ayez toujours pas regardé le moindre épisode de la série depuis que je vous ai tannés avec), imaginez la série la plus bluffante visuellement que vous ayez jamais vue... triplez puis doublez puis mettez au carré. Voilà, eh bien dites-vous que c'est ce à quoi ressemble Capitu dans un mauvais jour.

Le nouveau projet n'avait pas spécialement une histoire tentante, mais, bon, limite on s'en fout, car n'importe quelle histoire peut devenir une merveille entre des mains expertes. Et justement, c'est là que j'en viens à Michel, l'incroyable interprète du personnage principal de Capitu, et co-auteur (ainsi qu'interprète) de cette nouvelle série intitulée Afinal, o Que Querem as Mulheres?, qui semble accepter de se faire traduire par "finalement, que veulent les femmes ?" (j'ai mentionné que le sujet ne m'intéressait pas des masses ?). Second argument de poids, donc. Mais évidemment il ne s'est pas agi pour moi de me contenter de fondre intérieurement en larmes devant la bande-annonce de la série. Le lendemain, ni une ni deux, je fonce chercher une cagoule, je remonte la piste du moindre fil qui traine, je tricote à en perdre haleine, et me voilà, triomphalement, avec une cagoule de Afinal, o Que Querem as Mulheres? entre les mains.

Ça c'était la genèse. Car qu'en est-il au final de ce pilote dont je n'ai pas compris le traitre mot (du moins, pas au sens où l'on entend le mot "comprendre" au premier abord). Eh bien, désolée de couper court à toute forme de suspense, mais...
PUTAIN. C'EST BEAU. Question 7
Il fallait que ce soit dit et vu que le vocabulaire a tendance à manquer dans ce genre de circonstances, j'aime autant vous dire que vous n'aurez guère mieux, mais j'en suis sûre, vous me le pardonnerez en voyant les quelques captures que je vous ai mis de côté, nan vraiment c'est cadeau, ça fait plaisir. Et dites-vous que ce n'est rien comparé au résultat final.

Mulheres_1 Mulheres_2 Mulheres_3 Mulheres_4 Mulheres_5
La 3e me fait penser à Don't Look Back...

On sent, c'est vraiment fou, la patte du réalisateur derrière cette nouvelle série. Je ne le connais que de Capitu mais tout sonne comme une évidence quand on regarde les plans, les couleurs, l'utilisation de la musique, du mouvement, des angles, de l'imaginaire, des techniques, des couleurs je l'ai déjà dit mais c'est suprêmement important, des cadres, du montage, de la musique, pareil je me répète mais il le faut, bref, je le reconnais, c'est Luiz, et Luiz je l'aime, c'est mon héros.

Là où Capitu était un hommage puissant à l'opéra, au théâtre, et à tous les arts vivants en général, Afinal, o Que Querem as Mulheres?, dans sa grande générosité, pioche plutôt dans des arts plus calmes comme la littérature et la peinture (surtout la peinture) pour trouver son univers. Les couleurs sont, du coup, vraiment primordiales, et les tons pastels et/ou fluos sont là pour nous emmener dans un univers pop et pourtant onirique, un monde fait de couleurs acidulées, de vêtements extravagants, et de traits de peinture fulgurants. Vous pensez que Mad Men est un travail stylistique superbe ? Alors venez voir Afinal, o Que Querem as Mulheres?, vous allez aimer. Si vous yeux ne demandent qu'à se régaler, offrez-leur un festin qu'ils n'oublieront pas.

A côté de l'exercice de style absolument fou, il y a évidemment l'histoire. Et elle est beaucoup moins linéaire que le pitch ne le laissait présager, jonglant avec la courbe du temps, et se saisissant de toutes les occasions pour montrer des images à la fois poétiques et sexy. Car Afinal, o Que Querem as Mulheres?, ce n'est pas la série que vous allez regarder avec les enfants, il s'en dégage une sensualité qui ponctuellement se concrétise, là, comme ça, sans prévenir, avec des jeux de regards, des couleurs qui caressent la peau et une caméra qui s'étourdit de l'ivresse des jeux de l'amour. J'ai mentionné que c'était sublime ? Je sais plus.

Bref, à ce stade, je compte sur vous pour lancer votre moteur de recherche favori (sérieusement, ça n'a pas été si difficile et vous devriez le trouver en moins de 10 clics, le défi est lancé) pour aller chercher confirmation que votre univers était gris et triste avant de découvrir le monde de Luiz. Je vais être honnête avec vous : si vous ne le faites pas, je ne vous considèrerai pas comme des téléphages dignes de mon estime. Si moi, qui n'ai jamais parlé le moindre mot de portugais, ou d'espagnol, ou même d'italien ou n'importe quelle langue du sud, j'ai regardé l'épisode, sérieusement, vous pouvez le faire aussi. On capte l'essentiel grâce à une foule de mots transparents et, en toute sincérité, quand on ne saisit pas les détails, on s'en fout, parce que l'expérience est quand même sidérante de beauté.

Allez voir Luiz. Vous verrez, on ne lui résiste pas.
J'attends vos réactions.

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche Afinal, o Que Querem as Mulheres? de SeriesLive.

2 novembre 2010

Je dois certainement me détester

Ça doit être ça. Je pense que je me déteste. Nan, vraiment, je ne vois que cette explication pour m'être envoyé le pilote de Dead Set suivi de celui de The Walking Dead. De toute façon c'est soit de la haine, soit du masochisme, alors...
Jusque là, je savais que je n'avais aucun atome crochu avec les vampires. Je pense qu'instinctivement je devais me douter que les zombies ne me plairaient pas tellement plus, car je n'avais jamais vu le moindre film avec eux. Mais voilà : je suis bonne élève, je fais mes devoirs, je prépare le podcast avec application et donc, j'ai regardé du zombie. Ah ça, j'aime autant vous dire qu'on est pas prêts d'avoir un autre podcast dédié aux zombies sur SeriesLive. Moi vivante, on n'en repassera pas par là de si tôt...!

Pour l'occasion, au lieu de vous faire un post sur chaque pilote, j'ai décidé de mélanger les deux pilotes dans un même post, en les croisant plutôt qu'en postant à la suite. D'façon j'ai jamais été encline à vous faire de la review pur jus, alors bon, personne ne sera déboussolé, hein...

DeadSet

La britannique Dead Set est essentiellement tournée vers l'horreur pure et dure. Moi qui assimilais plutôt le zombie à la bestiole qu'on poutre sévèrement, genre jeu video, je découvre la situation qui, d'après mes lectures, est en fait la plus courante : l'humain est une victime. Le pilote ressemble à une hécatombe et l'idée, c'est de n'avoir presque plus de survivants au bout des 4 chapitres qui le constituent. A se demander de quoi le reste de la série pourrait bien être fait s'il ne reste déjà plus grand monde debout au terme du pilote. Ne comptez pas sur moi pour aller le vérifier, cependant.

L'américaine The Walking Dead est moins tournée vers l'orgie de zombie. On joue plus sur la terreur et la vulnérabilité face au phénomène, mais sans pour autant occulter le côté incroyablement effrayant que peut avoir un zombie qui a faim (et un zombie, par définition, a faim), notamment vers la fin du pilote. L'idée qui se développera vraisemblablement dans les épisodes ultérieurs, ce sera de savoir comment survivent les quelques humains pas spécialement mordus de zombies dans cette apocalypse.

TheWalkingDead

Mais quelque chose me gène dans ces deux épisodes : la soudaineté du phénomène des zombies. Ce sont une fois de plus mes lectures qui semblent indiquer que le principe n'est pas vraiment nouveau, voire même qu'il fait partie des canons du genre. Le zombie se justifie par sa propre existence. L'effet de surprise fait partie du concept : les zombies débarquent, on ne sait pas d'où ils viennent, on ne sait pas ce qui les a créés, mais maintenant il faut faire avec. Un point c'est tout. Cette absence de mythologie n'aide pas vraiment quelqu'un comme moi à les apprécier, il faut bien le dire.

Mais surtout, j'ai découvert que je détestais les zombies presqu'autant que j'abhorre les vampires. Pour une raison toute simple : ces saloperies mordent (et ne dédaignent pas de s'attaquer au cou de leur victime, ce qui n'aide pas vraiment à éviter les comparaisons). Et moi, vous savez bien que dés qu'il y a des dents...

Je n'aime pas spécialement me faire peur avec des monstres atroces, ça n'a jamais été ma came et je préfère cent fois l'horreur ordinaire à un monstre tout en dents. Ça me file bien plus les chocottes à la base. Pourtant, les faits sont là : j'ai réprimé des cris atterrés plusieurs fois. Les dents, bien-sûr. Mais aussi l'effet de surprise. Et l'impression que les personnages humains sont franchement couillons (je sais que les Américains sont généralement contre mais je rappelle qu'un cheval ÇA SE MANGE, ducon). D'ailleurs, ils ne vivent pas dans notre univers puisqu'ils ne savent pas ce qu'est un zombie (ou alors ils ont la même culture ciné que moi...). Bref, ces conneries de zombie, alors même que je me croyais insensible, ça marche.
Et la question c'est pourquoi ? Pourquoi un zombie me file-t-il une violente envie de hurler pendant plusieurs minutes pour évacuer l'angoisse ? Qu'est-ce que cela peut bien toucher d'instinctif ? Une peur atavique que je ne saisirais pas mais à laquelle je ne pourrais pas échapper... quelque chose qui serait universel, qui dormirait en chacun d'entre nous.

Peut-être que ce qui m'angoisse, c'est l'idée qu'un humain puisse se vider de tout son intellect. Pourtant l'exemple de Dead Set prouve bien qu'on n'a pas attendu les zombies pour ça. Je ne sais sincèrement pas ce qui fait que je chie dans mon froc à la seule idée de regarder le 2e épisode de The Walking Dead un jour prochain.
Mais quelque chose me dit qu'il y a assez peu de chances que je creuse la question.

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche Dead Set et la fiche The Walking Dead de SeriesLive.

27 octobre 2010

Chienne perdue sans collier

Aujourd'hui, c'est jeudi, et jeudi, c'est Canada. Ah zut ça rime pas. Bon tant mieux, vu que je n'avais pas l'intention d'en faire absolument un rendez-vous rigide (n'ayant pas la rigueur de Livia, par exemple), ça m'arrange, dans le fond. Mais pour le moment ça ne va pas m'empêcher de vous parler de Lost Girl, la série dont le pitch ne m'attirait pas, le casting non plus, et que je ne me suis pas précipitée pour regarder. Bah figurez-vous qu'il y en a qui bossent, ici !

Lost Girl, c'est donc l'histoire d'une succube (oï, ça commence mal) qui peut donc aspirer l'énergie des gens par le toucher, et qui ne s'en prive pas jusqu'à ce qu'elle réalise qu'il existe toute une communauté d'autres créatures dotées de pouvoirs (ouhloulou mais qu'est-ce que je fais là, moi ?), divisée en deux clans, celui du bien et celui du mal, apprenant alors qu'elle va devoir choisir (où j'ai mis mon paracétamol, déjà ?).
De fait, dans la collection "je regardes des séries dont le pitch tient sur du papier à cigarettes", ça se posait là. Et vu l'ambiance vaguement fantastique, après une semaine Merlin, ce n'était pas vraiment le plein dépaysement.

LostGirl

En fait, Lost Girl serait plutôt à rapprocher de Mutant X de par son utilisation perverse du scénario : yen a un parce qu'il le faut, mais on n'a pas prévu de s'en servir. L'idée c'est surtout de faire en sorte que le pilote pivote autour de deux axes : d'une part le fait que Bo, l'héroïne, est capable de faire ce qu'elle veut des gens qu'elle touche (et le potentiel d'intrigues et scènes pseudo-sexy qui en découle), et d'autre part, de l'action. Tout ça avec un peu de magie parce que c'est toujours plus facile de faire passer la médiocrité avec de la magie depuis que Charmed a ouvert la voie.

Forte de cette ascendance particulièrement pauvre intellectuellement, mais sur laquelle il n'y a pas le moindre doute quant à son attrait sur les spectateurs les plus influençables (ceux-là mêmes que je tente désespérément de protéger de la faillite intellectuelle dés que je le peux), Lost Girl s'aventure donc là où toutes les séries de la fin des années 90 et du début des années 2000 sont allées, et en fait des tonnes en plus, à grand renfort de phrases se voulant mordantes et drôles, et démontrant surtout qu'il y a définitivement des gens qui regardent trop Les Experts Miami.

Au milieu de tout ça, difficile d'avoir de l'intérêt pour l'univers des fae, d'autant qu'on nous plonge dedans sans vraiment chercher à nous y intéresser. Ça fait un peu "ce sont des gens qui ont des pouvoirs, ça va quoi, on va pas y passer la nuit !", alors que construire un peu la mythologie permettrait de conserver l'illusion qu'il y a un enjeu dans cette lutte du bien contre le mal. Mais l'idée n'est pas, rappelons-le, de ne surtout pas trop insister sur le côte "histoire", mais seulement sur le résultat final, c'est-à-dire un divertissement sans intérêt mais qui bouge et qui fait du bruit.

Vous voulez vous abrutir ? Très bien, à votre guise, une fois de temps en temps ça ne fait pas de mal. Regardez donc Lost Girl ! Mais avec toutes les bonnes séries qu'il y a là-dehors, faites-moi au moins le plaisir de compenser avec, je sais pas moi, mettons, un épisode de Atami no Sousakan, par exemple.

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche Lost Girl de SeriesLive.

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