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ladytelephagy
25 juin 2007

Sang qu'tu as ri !

Les webisodes et autres webséries, on va en voir de plus en plus, c'est évident. Alors lançons-nous dés maintenant, comme ça c'est fait, on pourra pas dire qu'on a été à la traine (personnellement ça me fera du changement, vu que j'ai toujours trois trains de retard sur ce qui se passe). Du coup, Sanctuary, c'est le truc hype du moment qu'il faut aller voir, puisque ça se passe sur Internet.
Ah, Internet, ça change tout !!!

Ah oui euh nan, en fait, ça change quoi ? Eh bien ça change un pilote, déjà.
Les scènes d'exposition ? Ca appartient au passé ! Bon d'accord, on a droit à une intro de 5 minutes qui n'explique strictement rien, présente à peine les personnages, le contexte, bref ça va un peu dans tous les sens, mais comme c'est très esthétique, que l'action donne quelques picotements (pas encore tout-à-fait des frissons, faut pas pousser) dans le dos et que, bon, c'est Amanda Tapping, on est contents. Mais post-générique, c'est toujours aussi bordélique, et on brasse un peu de tout : cauchemar, interrogatoire musclé, petite confession qui fait peur, autopsie dans le noir, scène mystérieuse sous la pluie... Oui, ça va très vite, et c'est normal quand on a un pilote de 17 mn !!!

Bon, je suis de mauvaise foi. Le site de la sére proclame que le pilote fait 2 heures, et donc, il a été scindé en plusieurs webisodes plus courts. Mais avouez que se mater 17mn d'une série "dramatique" de science-fiction, sans avoir un réel fil conducteur, une structure complètement dérangée (au lieu de trois actes on en a en fait un seul), et même pas vraiment de présentation des personnages ou du contexte, ça laisse tout de même un goût amer dans la bouche, en attendant la suite !

Alors, du coup, oui, regarder une websérie, ça change la façon de regarder les séries. Pourquoi ? Parce qu'à la télévision, on tombe sur un épisode, ou bien on programme sa soirée pour en regarder un, mais dans les deux cas, on a une démarche attentiste. Vous pouvez, évidemment, avoir lu un résumé dans votre programme télé, ou bien encore vous être fait spoiler à mort sur un forum ou dans un magazine spécialisé. Mais dans tous les cas, vous êtes passif. Même dans le cas de figure où vous auriez cagoulé une série créée pour la télévision sur Internet, vous êtes tout de même dans la position de la dépendance.

Le simple fait que la série soit diffusée uniquement sur Internet change cela, parce que vous avez été sur le site officiel pour télécharger/acheter la série. Et sur le site officiel, on ne vous donne pas la video toute crue, non, il y a une ambiance, au minimum, et puis un résumé si vous savez vous servir d'une souris et vous le savez, puisque vous êtes arrivés là. Et puis comment y êtes-vous arrivé, sur ce site officiel, d'ailleurs ? Parce que vous avez lu un article dessus, non ? Une news, quelque chose ?
Bref, le contenu de la série vous a forcément été dévoilé AVANT que vous ne posiez les yeux sur la série en question. Même partiellement. Vous vous retrouvez avec un contexte qui fait que vous en savez déjà un peu sur la série au moment où vous commencez à la regarder. A vrai dire, lorsqu'on lit le résumé du site officiel (les non-anglophones seront ravis de savoir qu'une adaptation est dispo sur SeriesLive), on en sait plus qu'en regardant ce pilote de 17 minutes, parfaitement, j'insiste.

Est-ce là une aventure réellement interactive ? Pas vraiment, bien-sûr. Pas sur ce point.
Mais c'est tout de même suffisamment proche du parti-pris artistique pour piquer ma curiosité. C'est intéressant de parier sur la curiosité et le parcours du webctateur, pour s'autoriser des ellipses, en fait, et parvenir à ficeler un pilote de 17 minutes, plutôt propre, plutôt soigné, plutôt intéressant... Mais évidemment, le gros défaut de ce même parti-pris, comme je le sous-entendais plus haut, c'est qu'il y aussi une impression de brusquerie, de mélange de recettes, d'absence de profondeur. Evidemment, mis bout-à-bout, les petits tronçons du pilote formeront probablement un ensemble compréhensible. Je ne le sais pas encore à l'heure où je vous parle. Mais l'expérience a de quoi rendre perplexe tout de même.

Sanctuary serait donc une série qui ne fonctionnerait que dans son contexte ? Après tout, vous ne pouvez pas la regarder "par hasard", sinon vous ne pigeriez rien. Vous ne pouvez pas la regarder sans avoir déjà googlé un peu sur elle, lu les pages du site officiel, sinon vous seriez à la ramasse. C'est une série dont on achète les épisodes mais qui pourtant n'est pas juste un produit qui se consomme : elle exige de vous de la curiosité, de l'intérêt...

Reste à savoir si c'est réellement un parti-pris artistique, ou une solution de facilité.
Reste à savoir aussi si une série contextuelle, bien qu'était un concept novateur (et en admettant que ce soit ici le cas), a de l'intérêt pour le spectateur, si ça n'est pas trop contraignant d'être obligé de se plonger dans le contexte plutôt que de le faire par plaisir, après avoir été séduit par les premières images.

Dans l'ensemble, ces 17 malheureuses minutes (oui, j'enfonce le clou) ne sont pas mauvaises, évidemment. Esthétiquement, c'est léché (et encore heureux puisqu'apparemment pas un décor n'existe, tout a été tourné sur fond vert... ce qui explique le nombre de scènes dans le noir ou la pénombre, ça simplifie sans doute la vie des mecs des effets spéciaux) et plutôt agréable. Amanda Tapping est toujours aussi jolie, même avec des cheveux noirs dont on jurerait qu'elle a scalpé Claudia Black pour les avoir. Le petit monstre qu'on nous présente rapidement (très !) dans le pilote a l'air d'être bien fun. Le petit médecin tout mignon tout intelligent tout largué est, c'est obligé, sympathique (et tête-à-claques mais l'un n'empêche pas l'autre, limite au contraire). Mais dans l'ensemble, ça manque quand même de substance. Et surtout, l'ensemble a un ton assez emprunté (c'est dû, sans doute, à la présence d'accents anglais, mais pas seulement)...

Sanctuary, finalement, a une énorme marge de progression. C'est ce qu'il faut se dire au vu de ce pilote très superficiel.

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche Sanctuary de SeriesLive.

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11 juin 2007

Desperate Staterwife

Certaines séries ont le défaut de tout de suite vous en évoquer une autre. Cette année, ce n'est pas étonnant outre mesure qu'on ait des relents de Desperate Housewives régulièrement, toutes les chaînes ont leur remake dans la grille. D'ailleurs je vous ai déjà parlé de Army Wives... eh bien voilà, tout le monde a sa variation sur le même thème. La bonne nouvelle, c'est que la ménagère de moins de 50 ans américaine va enfin se reconnaître dans les séries de cette saison, où le jeunisme prend un sacré uppercut.

C'est Debra Messing qui se commet dans The Starter Wife, objet du post d'aujourd'hui. Arrêtons-nous d'ailleurs sur ce choix de casting : Debra est une plutôt bonne comédienne, et surtout elle est bien bankable, du coup voilà un show taillé sur mesure pour elle. D'abord parce qu'il est léger : nous n'avons pas trop de scènes exagérément dramatiques, même quand elles seraient en droit de l'être, vu que Debra est plus douée dans l'humour (il suffit de voir sa prestation déplorable dans Prey) que dans la tragédie. Ensuite, pas de gags : le temps perdu à refaire inlassablement les prises d'une série qui n'est pas tournée en public est ainsi gagné, et ce, juste parce qu'elle fait partie de ces comédiennes incapables de dire une tirade drôle sans exploser de rire (c'était évident dans Will & Grace mais aussi dans Ned & Stacey). Que reste-t-il ? Un rôle doux-amer qui lui va comme un gant, donc, et qui lui permet d'être efficace.

D'ailleurs bien des choses sont efficaces dans The Starter Wife : le scénario, qui en dépit d'un pilote d'1h30, ne possède pas un temps mort, pas une petite digression ; les dialogues, dont on ne peut pas dire que la prod' ait fait son soucis majeur, du coup au lieu d'être excellents, ils sont efficaces... et enfin les acteurs, qui rentrent tous sagement dans leurs petites boîtes, sans chercher à nous épater, juste à servir l'histoire. Bref, une bonne machine bien huilée qui prouve que devant et derrière la caméra, tout le monde sait ce qu'il fait. C'est du travail bien brossé.

Inutile de vous faire une dessin : il manque donc un éclair de génie à cette série, le truc qui crée le coup de coeur, la seule raison pour laquelle vous allez accrocher à la série plutôt que de simplement la regarder si vous tombez dessus en zappant. The Starter Wife n'est pas une série qui vous fait tomber en pâmoison, c'est juste une bonne série, ce qui, certes, est déjà pas si mal. Elle ne possède pas un casting à tomber raide, juste un bon casting. Son générique n'est pas épatant, juste marrant. Sa bande son n'est pas amusante, elle est... ah bah non, là c'est pire, c'est la B.O. de Desperate Housewives. On oublie la musique.

Alors, pourquoi regarder The Starter Wife ? La réponse n'est pas une énorme affirmation enthousiaste, du genre de "oh mon Dieu c'est trop génial il faut absolument regarder c'est énorme", en fait c'est plus subtil que ça, et c'est la raison pour laquelle The Starter Wife n'aura sans doute pas le succès du DH dont elle s'est si visiblement inspiré.
Je pense que le charme classieux de Debra Messing (toujours sublimissime et altière, c'est le rôle qui le veut mais on a la classe ou on l'a pas), les décors hollywoodiens (cette maison sur la plage, je pourrais tuer pour y emménager vous savez ???), et les mille petites intrigues des uns et des autres (certaines commençant assez tardivement comme les problèmes d'argent du quota gay) ont leur intérêt, leur charme, et peuvent toucher une partie du public qui appréciera cette sobriété et cette sorte de subtilité. En plus, ces éléments peuvent gagner en impact à mesure que la série vieillira et larguera les amarres.

Et puis, quand bien même de nombreux éléments de la série sont très conventionnels, scolaires pourrions-nous dire éventuellement, on ne peut que se prendre d'affection pour le personnage de Molly : c'est un personnage extrêmement attachant, finement drôle (pour les raisons énoncées plus haut, elle ne fonctionne pas par tirades étincelantes mais par l'accumulation de petites attitudes charmantes et amusantes), bref plein de qualités que toutes les Desperate Housewives, non plus que beaucoup de leurs clônes, n'ont pas à ce point, optant plus souvent pour la comédie franche. Un équilibre très féminin, pas du tout caricatural, finalement assez naturel : voilà la force de ce personnage, et donc de la série.

Arriverai-je à me préoccuper des déboires de Molly pendant longtemps ? Déjà, 1h30, ça ne m'a pas semblé si long que ça, c'est déjà bon signe, surtout venant de quelqu'un qui est paramétré pour avoir envie de zapper au bout de 45mn. Certains personnages de second ou troisième rang ont piqué ma curiosité aussi, certaines interactions de Molly avec ces personnages sont intéressantes, le final est touchant sans jouer les violons, bref il y a finalement des raisons... comment dire ? Raisonnables ? De donner sa chance à The Starter Wife. Au moins une chance. Vous aviserez ensuite.

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche The Starter Wife de SeriesLive.

10 juin 2007

Dommage collatéral

 Sur le papier, Traveler semblait assez classique : deux étudiants sont pris en chasse par le FBI pour un attentat dont ils ne sont pas responsables, mais dans lequel leur meilleur ami les a impliqués avant de passer de vie à trépas. Vous connaissez certainement autant de références que moi sur le thème du présumé coupable jusqu'à preuve du contraire qui s'enfuit tout en essayant d'établir son innocence, alors je vous épargne la liste de lecture ! M'enfin, que ça ne vous empêche pas de vous cultivationner un peu, hein ?!

Pourtant à bien des égards, c'est très osé, dans une Amérique encore traumatisée par le 11 septembre (oui je vais ressortir le couplet sur les traumatismes du 11 septembre !), de traiter de terrorisme, et détail morbide, de terrorisme à New York. Et dans le traitement de ce thème, Traveler s'aventure là où pas un de ses nombreux prédecesseurs sur le sujet ne s'était risqué, en affirmant comme postulat de base, que le terrorisme fait d'autres victimes que celles auxquelles on érige des stelles : ceux qui en sont accusés à tort, et qui subissent le climat de peur ainsi que la paranoïa qui de nos jours, fait irrémédiablement suite aux évènements graves. Jay et Tyler sont, à ma connaissance, les premières victimes télévisées avérées du dommage collatéral exercé par le terrorisme.

Jusqu'ici, les terroristes, bouh c'était pas bien, et le FBI, c'étaient les gentils.
Ca c'était avant. Dans Traveler, ya pas de méchant. Bon alors disons plutôt : pas encore. Enfin si, d'accord, il y en a un dont on est plutôt sûrs qu'il soit pas un gentil, mais il est cramé, comme ça c'est réglé. Alors qui est-ce qui reste ? Chacun est intimement convaincu d'être dans son bon droit.
Et en fait techniquement, tout le monde l'est. Peut-on reprocher à Tyler de chercher à parlementer avec le FBI en espérant dénouer le problème ? Peut-on blâmer Jay de penser immédiatement à la fuite ? Peut-on en vouloir aux gars du FBI de chercher à être efficaces ? Peut-on même leur en vouloir de faire du zèle lorsqu'il s'agit de brutalité vis-à-vis de terroristes ? Peut-on imaginer que le père de Jay ne fasse pas son possible pour que son fils s'en sorte ? Mais non, rien de tout cela. Chacun des protagonistes de notre affaire a sa conscience pour lui, en fin de compte.

Il n'est pas rare qu'un téléphage, surtout ces dernières années, soit heurté par la tournure manichéenne que prennent vite les séries se frottant de près ou de loin à pareils thèmes, à plus forte raison lorsqu'elles sont américaines (et en la matière, elles le sont toujours de toutes façons, vu qu'en France, on n'a encore rien compris à l'intérêt de la fiction). La seule qui à ma connaissance s'en soit tirée dignement, c'était A la Maison Blanche dans leur épisode spécial 11 septembre, mais ce n'était jamais qu'un seul épisode et puis bon, c'était assez rhétorique. Le reste du temps, sitôt qu'il s'agit de sécurité nationale, tout est permis, et le télespectateur n'est pas encouragé à prendre du recul et réfléchir à la situation et ce qu'elle implique d'un autre point de vue. Après tout, il faut soutenir le héros, c'est-à-dire, invariablement, celui qui agit au nom des victimes du terrorisme.

Tenez, dans Battlestar Galactica, sous prétexte que c'est la guerre, les têtes pensantes de la flotte des survivants ont un peu tendance à confondre état d'alerte et prise de décision exagérée. Ca ne les dérange pas de torturer, d'exécuter, de manigancer sous couvert de l'intérêt général. Et, l'attachement aux personnages ainsi que la pulsion naturelle qui pousse le télespectateur à espérer que les colons survivent au massacre perpétré par les Cylons, font qu'il est ultra-rare de se lever et dire : "bah merde alors, qu'est-ce qui est pire, déplaire à un Cylon ou à Adama ?!". L'état d'urgence ? La loi martiale ? Certes nécessité fait loi, mais les droits de chacun devraient réussir à être respectés, et ce n'est pas toujours le cas. Ce qu'on observe dans Battlestar Galactica dans ces cas-là, et sans réelle dénonciation de la part des scénaristes mais plutôt une certaine application à poursuivre dans cette voie et y "encourager" les personnages, c'est qu'en cas de panique, certains verrous sautent et que, la société se sentant en danger, elle se sent autorisée à prendre certaines libertés avec les règles qui la régissent et font d'elle une civilisation évoluée et juste. En cas de panique, tout semble soudain permis, sans restriction, sans faire de quartiers, sans poser de questions, sans se remettre en question. Le coup d'état militaire en saison 2 était même plutôt traité de façon flatteuse, voire normalisante !!!

Alors voir Traveler nous dire, ou en tous cas poser les éléments et amorcer un discours allant dans le sens de montrer que la chasse au terroriste ne terrorise pas que les coupables, c'est osé, et c'est très bien. C'est un peu ce qui manquait dans le panorama télévisuel : une série pour dire aussi que la peur ne simplifie pas les problèmes, elle en crée injustement à ceux qui n'ont normalement rien à se reprocher, et elle ne fait que rassurer illusoirement ceux qui ne tombent pas sous les coups durs aléatoires qu'elle provoque quand un évènement se produit.

En plus d'avoir un énorme autre inconvénient. Parce que, pendant que Jay et Tyler s'enfuient, mobilisant tous les efforts des cellules anti-terroristes, eh bien le vrai poseur de bombe, lui, on n'est pas sur son dos. Qui a monté cette machination, puisqu'apparemment des personnes haut placées sont dans le coup ? Eh bien personne au FBI n'a le temps de se poser la question puisque les étudiants ont été décrétés coupables ! Et c'est aussi ça que se dit le télespectateur pendant ce temps, que tous ces efforts, cette diplomatie, cette efficacité de la part du FBI pour arriver à mettre la main sur nos deux fugitifs, c'est bien, mais ce n'est pas le coupable qu'on pourchasse comme une bête, et que la lutte contre le terrorisme, elle se tire dans le pied !

Evidemment, Traveler fait aussi la part belle à l'action, avec des courses-poursuites (ce qui est plutôt logique pour des fugitifs) dans les rues de New York (avec quelques plans urbains très sympathiques), quelques flashbacks dont ce n'est forcément que le début, un peu de théorie du complot et ce qu'il faut de mystère et de suspense (combien de fois on vous a dit de ne pas faire confiance à William Sadler, c'est un monde ça, il a toujours été hautement antipathique pourtant, ça ne met la puce à l'oreille de personne de voir le sheriff Valenti simplifier la vie de son petit monde ?)... Bref, Traveler n'est pas à proprement parler une série sur le terrorisme, elle ne propose pas de mise en garde, elle ne traite pas du sujet de façon abstraite ou militante, elle ne donne pas de leçons. Mais son plot est, à la base, conçu sur le mode de la contradiction en ce qui concerne nos certitudes habituelles sur la place de la justice dans un monde où le terrorisme fait parler de lui chaque jour. Non, la lutte contre le terrorisme ne justifie pas tout, et si son but est nécessairement louable (quel pays veut que ses musées explosent à tous bouts de champs ?) ses moyens sont eux souvent contestables.

Traveler est certainement de ces séries dont l'intérêt mythologique est moindre (qui tire les ficelles, l'homme à la cigarette ???) et dont les rebondissements, bien que pour le moment limités à une poignée d'épisodes, ne sont pas exactement novateurs (un inconnu aide nos fugitifs mais ne leur explique rien... Mr.X où êtes-vous ?) mais qui sur le fond, a au moins cet avantage de ne pas avoir cédé... à la terreur. Et pour une série traitant aussi de terrorisme, c'est quand même pas trop tôt.

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche Traveler de SeriesLive.

8 juin 2007

Judging Army

Les pilotes de l'année prochaine commencent à être parachutés çà et là et c'est une bonne occasion pour faire un raid dans ce qui nous tombe sous la main, et ainsi se faire un avis. Histoire de se préparer un planning de rentrée en rang serré...

Army Wives est mon sitcom coup de coeur du jour. Les gars qui en ont eu l'idée n'ont rien inventé mais ont su repêcher les meilleurs concepts des séries drôles du moment ; on y retrouve une idée que je pensais voir se développer avec The Unit mais que l'abus de testostérone n'a jamais vraiment permis de voir se développer : la vie de ces femmes qui restent à la maison pendant que leurs maris se battent au loin. Ici on n'a pas l'air d'accorder de réelle attention à ce qui se passe dans ce fameux "au loin", en tous cas seulement par propos rapportés : pas de bravache, pas d'actions d'éclat. Nous vivons donc à temps complet sur la base avec toutes ces épouses (et un époux) de fringuants militaires.

Chaque femme de soldat apporte son lot de grosses rigolades, avec évidemment en star Roxy, la nana tirée du caniveau par son militaire de jeune mari, et qui débarque sur la base comme un chien dans un jeu de quilles. Elle n'était pas bien partie pour se faire des amies ; il faut dire que se ballader en string dans les toilettes d'une réception cossue dés son premier soir, ou travailler comme barmaid, ça donnait bien le ton et ce n'était pas exactement faire couleur locale. Mais Roxy ne s'embarrasse pas tellement de convenances. Ca vaut mieux pour elle.

On trouve aussi Denise, femme d'un officier extrêmement sévère et qui présente de curieuses marques de violence... Mais évidemment ce n'est pas son mari qui la bat, ç'eut été trop facile. Au lieu de ça on aborde un autre tabou : celui des ados qui battent leur mère. Si on ne riait pas aux éclats devant les ventouses usées de Catherine Bell, on pourrait éventuellement prendre au sérieux ce sujet mais il n'en est rien, car son jeu d'actrice confine au pathétique ce qui devrait être poignant et douloureux. Cela dit elle est vite reléguée au second rôle par son amie Claudia Joy.

Claudia Joy qui se révèle être une grande dame du monde, habituée à recevoir, sauf qu'elle a un gros défaut : elle est terriblement ambitieuse et arrogante. Ce qui pour l'instant, ne lui amène pas trop de soucis, mais ça ne saurait tarder puisqu'elle s'en prend frontalement à une femme très importante qui ne le lui envoie pas dire. Gags à venir dans cette direction également.

N'oublions pas le double quota de service : Roland, qui n'est pas militaire mais époux de militaire, sa femme venant juste de rentrer de mission. Il est psy ? Ca va servir ! Sa femme a justement du mal à vivre le retour au pays, et pire encore, à assumer ses actes en terre étrangère. C'est également une bonne pâte toujours gentil avec tout le monde et serviable. Bah oui, quand t'es black et que c'est ta femme qui porte la culotte, tu la ramènes pas quoi...

Et enfin, last but not least puisqu'interprétée par la plus ravissante des comédiennes méconnues (ou disons, dans mon Top10), la jeune Pamela remporte la palme du personnage inventé en salle de rédaction un jour de beuverie. Tenez-vous bien : une ex-flic qui a arrêté de travailler pour suivre son mari sur la base, et qui pour ramener de l'argent à la maison, devient mère porteuse ! Jackpot !

Ce qui manque à Army Wives ? Une cure de désintox. Car beaucoup d'idées dans ce drama sont très culottées et tiennent, en environ 40mn, de la surenchère la plus basurde, se concluant, désolée de vous spoiler, sur un accouchement exécuté en toute hâte sur un billard -le jeu, pas la table médicale. C'est sur cette scène proprement surréaliste (avec quelques détails dont, tout de même, je vous laisse découvrir tout le croustillant) que se clôt ce pilote tiré par les cheveux.

Ah, au moins, Army Wives n'est pas de ces séries aseptisées prêtes à redorer plus que nécessaire le blason proprement lustré de l'armée américaine. Mais c'en devient presque dommage, car les rares histoires dramatiques sont complètement survolées (la femme battue par son fils, la militaire qui a du mal avec la teneur de son job...) pour s'apesantir sur le côté complètement loufoque des intrigues à la mords-moi le noeud qui vous font vous tordre de rire.

A l'heure actuelle, je ne suis pas certaine qu'Army Wives fasse exprès de faire rire à ce point : on dirait plutôt qu'il y a eu volonté de sortir d'un certain nombre de poncifs, mais sans réussir à tous les éviter, et de proposer des personnages un peu nouveaux, dans des intrigues un peu nouvelles. Le résultat tient, je le répète, de la surenchère, et confine au ridicule par moments. Reste à voir si Army Wives, et c'est finalement un joli défi, parviendra à mieux concilier expérimentations scénaristiques et réelle dramaturgie, comme certaines séries dont elle pourrait se réclamer l'héritière, Desperate Housewives par exemple.

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche Army Wives de SeriesLive.

27 mars 2007

Les feuilles mortes se ramassent à la pelle...

Commençons la semaine d'un bon pied, avec un pilote ! C'est ce que je me disais hier soir lorsque j'ai lancé October Road. Résultat je n'en ai vu que 20 minutes, et je n'ai regardé la fin que cet après-midi. Manque d'intérêt, tout simplement.

Pas de méprise, je reconnais à October Road plusieurs qualités, la première et plus importante à mes yeux étant son charme esthétique et ses jolies couleurs rousses. Bon, d'accord, avoir de la gueule ça ne fait pas tout, mais quand on n'a pas été capable d'innover beaucoup sur d'autres choses, c'est toujours bon à prendre. Il y a fort à parier que si, dans une sorte de réalité parallèle, je décidais de suivre cette série plusieurs épisodes encore (on n'est jamais à l'abri d'un imprévu après tout), cette qualité tomberait de la série comme les feuilles dorées des arbres, et que le manteau de neige ou l'éclat ensoleillé que prendraient les décors finiraient de me décevoir, car on ne peut pas éternellement préserver cette belle ambiance d'automne qui me plaît tant.
Bon, donc dommage, ma principale raison pour avoir quand même fini le pilote ne tient pas. Me faut-il en trouver une seconde ?

Si tel était le cas, il ne s'agirait pas de la présence de Laura Prepon, dont la façon de jouer est toujours aussi grossière que dans That 70's Show, ce qui ne poserait pas tellement de soucis à la base, sauf que, problème : October Road n'est pas un sitcom potache. Merdouille. Et ce ne serait pas non plus l'extrêmement sous-employé Tom Berenger qui pourrait non plus m'attirer dans les filets de ce show pour plus d'un épisode.

Alors, quoi ? Les intrigues initiées dans ce pilote ? Qui est l'enfant de qui, qui a trompé son mari avec qui, etc... oui mais non. Personnellement, ayant à domicile un adepte des Feux de l'Amûûûr, je sais où trouver toutes ces petites storylines mesquines sans faire l'effort de cagouler une série qui n'est pas encore diffusée en France. Faut pas pousser, quoi.

Que reste-t-il... eh bien, pour ceux que ça intéresse, il reste toujours cette thématique décidément si récurrente du "retour aux sources". Une thématique déjà empruntée, pour ne citer que ces exemples, par Providence, ou plus près de nous, Men in Trees : la vérité est hors des grandes villes ! La vérité que nous cherchons, le sens que nous cherchons à donner à notre vie, les leçons que nous avons besoin d'apprendre, la Paix intérieure que nous sollicitons de tout notre être, se trouve dans une petite ville où tout le monde est plus terre-à-terre que dans les métropoles, plus simple, plus franc... Elle est là où on l'a laissée.

Je dois dire que cette façon de voir les choses, développée si régulièrement dans diverses séries, ne me satisfait pas. Elle rassure sans doute une partie du public qui habite dans ce genre d'endroits et qui aimerait penser qu'aller de l'avant et retourner en arrière tendent vers le même objectif, mais je ne pense pas que cette espèce de retour aux sources soit plus porteuse que lorsque les personnages font l'effort d'aller vers l'inconnu, de prendre le risque de changer leur vie plutôt que d'avoir ce réflexe de se lover dans ce qui leur est déjà connu et tenter de s'y refaire une place. Il y a quelque chose d'oedipien dans cette notion, et je n'ai jamais vu aucune série reposant sur ce postulat qui parvienne jamais à me satisfaire. Peut-être simplement à cause des valeurs que ces séries véhiculent, et qui ne sont pas tellement les miennes. Mais aussi parce que ça me semble contraire à ce qu'une bonne série peut proposer : que le scenario se mette au service de l'évolution intérieure des personnages. Quel genre d'évolution peut se permettre un personnage qui tente de retrouver le monde qu'il a quitté il y a 10 ans et qui espère s'y glisser à nouveau ?

October Road semble compter sur notre souhait à tous de rester dans une sorte de confort sécuritaire, comme si la réponse à ce qui nous préoccupe et ce qui nous blesse était dans une sorte de compromis entre la stase et le retour en enfance. October Road semble s'intéresser à ceux d'entre nous qui auraient voulu ne pas bouger de leur salon depuis ces dernières années. October Road relève d'un certain désir de se refermer sur ce qui est connu plutôt que d'admettre que ce qui a changé doit nous pousser à aller de l'avant. October Road serait-il arrivé sur nos écrans quelques 5 ans trop tard ?

Idéologiquement et scénaristiquement, October Road est aussi stérile que ses belles feuilles d'or.

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche October Road de SeriesLive.

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23 mars 2007

Riche à l'intérieur

Ca fait une semaine que je n'ai pas posté, c'est normal, j'étais en convalescence : crise de foie de séries. Pour ceux qui ne connaissent pas, c'est comme pour le chocolat : sur le coup on se goinffre comme pas permis, et après, on a l'estomac barbouillé et on peut plus rien avaler (le jeûne, ce sera certainement pour ce week end). La semaine a donc été riche de mon côté ; j'ai rattrappé un peu de retard çà et là, et en prime, j'ai essayé de me tenir au goût du jour sur les nouveautés. C'est là qu'on comprend pourquoi téléphagie et insomnie vont si bien ensemble.

Mais rien ne pouvait améliorer ma semaine (pas très reluisante par ailleurs) comme le pilote de The Riches, nouvelle série que FX, dans son immense bonté, a bien voulu commander. Autant vous avertir : je n'étais pas motivée outre mesure pour ce pilote, à l'origine. La news de SeriesLive au sujet du series premiere ne m'avait même pas donné envie d'en savoir plus sur la série, et même pas d'en lire la fiche ! Je m'attendais à une série dans l'esprit de Desperate Housewives, pour être honnête, une sorte de dramédie dans une jolie banlieue avec des personnages grossiers qui tentent de s'y intégrer...

Alors, découvrir que plus de la moitié de l'épisode est consacrée à montrer la vie de cette famille de gens du voyage, inutile de vous dire que ça m'a surprise. Mais dans le bon sens. En dépit de ce que je savais du synopsis, je me suis même surprise à tout de même espérer que cette famille reste dans cet univers. Car c'est si bon d'avoir un regard sur cette "autre Amérique" qu'on nousdépeint si peu souvent à la télévision, ou seulement si on est très attentifs, au détour d'un épisode. Cette Amérique qui vit dans des caravanes (pas forcément itinérantes, d'ailleurs), celle qui a fait le choix de vivre différemment. Celle qui incarne aussi une partie du rêve américain, finalement, d'être pleinement libre, marginal s'il le faut, mais libre. Cette Amérique. Le style de vie de cette famille n'est évidemment pas un modèle à suivre : violence, arnaques, pauvreté... prison ! Et encore je ne vous dis pas tout. Mais elle a aussi sa propre poésie, son propre charme. C'est un mode d'existence dont il fait bon avoir des nouvelles à la télévision. Les personnages sont attachants, aussi cradingues et malhonnêtes qu'ils soient.

Le personnage le plus marquant, c'est le père, Wayne, magistral, tout en creux et en bosses, mais à vrai dire, toute la famille est écrite de façon véritablement brillante, et interprétée avec le même brio. La seule exception serait éventuellement le fils aîné, mais quelque chose, dans la fin du pilote, laisse présager que ce qui se prépare va lui permettre de se révéler.

Evidemment, en dépit de mes prières, nos gaillards finissent (dans des conditions bien moins vaudevillesques que je ne l'anticipais) par prendre la place d'une famille riche dans une banlieue aisée. Et là encore, on ne tombe pas dans les gags faciles et autres situations convenues. Les surprises ne viendront certainement pas seulement de nos Malloy, et d'intrigues visant à préserver leur secret, mais aussi certainement des voisins parfois hauts en couleur, et puis, naturellement, de la lente progression vers une vie "normale" qui, pour une grande partie de la famille, est une véritable découverte. Retour à la civilisation ? On pourrait presque le dire, tant cette famille est brisée sans le savoir, et tant son mode de vie est différent de celui qu'elle s'essaye à adopter. Personne ne se doute des crises qui semblent couver, et même les parents (et c'est plutôt normal lorsqu'on a passé deux ans sans se voir) n'ont pas idée du ressenti l'un de l'autre. Une famille de bombes à retardements !

La fin du pilote de The Riches est pourtant pleine d'espoir. Elle donne véritablement envie de suivre la série, de suivre les personnages, et donc de subir (mais je suis préparée à la possibilité d'être agréablement surprise sur ce terrain) les inévitables intrigues autour de l'identité volée de notre belle famille. Comptez-moi parmi les téléphages fidèles de cette série dés à présent : vu les qualités qu'elle présente, je ne vois pas comment elle pourrait me décevoir.

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche The Riches de SeriesLive.

11 février 2007

BETTY BEAUTY

Au risque de passer une fois de plus pour aussi sectaire que je le suis : j'aurais dû m'en douter, la version allemande est bien au-dessous de la version américaine. Mais naturellement !!! Ca allait sans dire !

Cette semaine, en tombant sur un épisode (en fait un et demi) du Destin de Lisa sur TF1, je me suis soudain décidée à regarder le pilote d'Ugly Betty. Comprenez-moi bien : c'est pas que j'aie des a priori d'aucune sorte que ce soit (moi, du moment que c'est américain, je suis pleine de bonne volonté...) mais c'était une des séries de la rentrée que je ne me résignais pas à tester. Peut-être parce que je savais que c'était adapté d'une série brésilienne à l'origine, ou peut-être parce que voir tout le foin qu'on en faisait m'a découragée... ou peut-être parce que les prémisses de la série me faisaient un peu trop penser au livre/film Le Diable s'habille en Prada. Allez savoir. C'était simplement au-dessus de mes forces.
Oui donc, ok, j'avoue : j'avais de multiples a priori. Et alors, ça vous arrive jamais, à vous, peut-être ???

Effectivement, pendant un bon tiers du pilote, on retrouve les éléments du livre/film sus-nommé, c'est un peu pesant mais les décors somptueux du magazine MODE aident grandement à faire passer la pillule. Le harcèlement dont Betty se trouve ensuite être la victime désignée donne un ton tout autre à la série : au lieu de faire passer notre miss pour la dernière des gourdes (prends ça, Lisa !) elle acquiert un côté très touchant, et se révèle juste être quelqu'un de simple (au sens le moins péjoratif possible du terme) dans un monde puant. Ne pas simplifier à l'exagération les choses est exactement ce dont on a besoin pour accrocher sur Ugly Betty tout en étant capable de prendre certaines choses à la légère comme il se doit.

La relation patron/employée qui se tisse est également un grand moment de cet épisode ; plus que la base sur laquelle repose la série allemande (pour ce que j'en ai vu), elle donne réellement envie de voir comment les choses vont tourner ensuite, comment le boss complètement nul et incapable, et infichu de bosser, va, sous l'impulsion de notre Betty, commencer à faire quelque chose de sa vie, et donc de son magazine... et donc de Betty ! Du moins est-ce l'une des ouvertures de ce pilote. Ca, et bien-sûr les multiples jalousies que leurs deux postes suscitent, chacun à leur niveau.

Voilà donc une bonne surprise, et même, elle est double, puisque d'une part je ne m'attendais vraiment pas à une série de cette qualité (surtout après avoir vu cette fiche version allemande), et d'autre part, même en profitant de la comparaison, avec ces éléments, le résultat n'était quand même pas garanti. En prime, petit cadeau pour la fan de Gina Gershon qui se cache en moi (bien cachée, mais pas suffisamment pour m'empêcher de regarder inlassablement Showgirls), la présence de celle-ci, en caricature physique d'elle-même, et avec un accent pourri hilarant. Merci pour le bonus !

Et merde, encore une série sur laquelle il me faudra tenter de rattrapper mon retard... Fais chier tiens. Au moins, Le Destin de Lisa ne me laisse aucune sorte de cas de conscience.

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche Ugly Betty de SeriesLive.

11 février 2007

C'est pas le Valedictorian de la saison...

Un bon petit pilote, ça ne peut pas faire de mal. Un pilote de sitcom, encore moins. Pourtant le pilote de In Case of Emergency n'était pas exactement ce que le médecin pouvait me prescrire de mieux.

Une fois de plus, on a droit à une bande de losers et leurs petits bobos... Oh, ça va, ne me faites pas pleurer ! Comment accrocher aux pauvres malheurs de tout ce petit monde (et, du coup, comment en rire ensuite) ? Entre le bouffeur compulsif (qui n'arrive pas à la cheville, pour ses problèmes de bouffe, du cast de Starved), le père divorcé, l'ex reine du lycée qui devient masseuse... et l'autre que j'ai déjà oublié mais qu'importe... on n'a pas une seule seconde envie de les prendre en sympathique. Les gags sont là, c'est sûr, certains sont même drôles, parfois, mais contrairement à ce qui fait à mon sens la force d'un bon sitcom, on ne s'attache pas aux personnages d'éternels perdants. Et on est loin de s'identifier à eux non : qu'est-ce qu'il reste ?

Vous voulez que je vous dise ? Le vrai loser, c'est Greg German qui n'est pas resté dans Eureka. Quoi qu'il en coûte, on ne laisse pas filer un rôle pareil. C'était presque du sur-mesure ; ici, il ne joue qu'un avatar de Richard Fish...

Sur le papier, l'idée que ces personnages avaient besoin de se reposer sur quelqu'un en cas de problème, en dépit de situations où ils semblaient être seuls, évoquait pourtant une sorte de tendresse touchante. D'ailleurs tous ceux qui ont ressenti la solitude se sont posé ce type de questions, il y avait matière à tisser de l'humour autour d'un canevas de réelle affection. Mais quelque part entre la tentative de suicide ratée et la décapitation d'une peluche, il ne restait plus beaucoup de tendresse pour ce concept pourtant intéressant.

Et c'est bien là que serait né le rire ! Si ces personnages avaient réellement donné l'impression de tenir à leurs liens les uns entre les autres ! Mais tout semble n'être dans ce pilote qu'une enfilade de concours de circonstances et de ressorts comiques usés. Rien ne lie vraiment les protagonistes dans les faits, et du coup, l'idée de départ n'a aucune prise.

Bien-sûr, je ne dis pas que toutes les histoires d'amitié, à plus forte raison sur des formats courts, devraient ressembler à Friends, surtout pas. Mais la forme d'amitié de nos 6 comparses avait quelque chose de moins artificielle, et plus palpable, que ce que le pilote de In Case of Emergency essaye d'instaurer, y compris dans ses premiers épisodes. Le plus dingue c'est que la relation qui se rapproche le plus de la complicité, c'est celle qui lie le héros à Kelly, alors que ce sont des personnages qui sont sensés ne pas s'être vus pendant des années, et s'être à peine fréquentés alors ! Le reste n'est que conventions scénaristiques pour avoir un noyau de personnages pas tous étrangers les uns aux autres... Quel gâchis. En ce qui me concerne, cette série peut aussi bien finir cette saison.

Et pour tous ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche In Case of Emergency de SeriesLive.

26 janvier 2007

Un sorcier nommé Harry

Je n'étais pas plus enthousiasmée que ça par le pilote des Dresden Files, probablement parce que le sujet semblait à mi-chemin entre la ressucée de Charmed (sans les décolletés plongeants bien entendu) et les histoires pour effrayer les enfants. La première partie du series premiere n'a pas fait grand'chose pour me détromper, d'ailleurs.

Les premières minutes donnent l'impression de pénétrer dans monde fermé, réservé à ceux qui auraient déjà lu/écouté la série... La seule présence du fantôme est assez déstabilisante : certes, on nous explique deux ou trois trucs, mais globalement, la série commence comme une private joke. En comparaison, j'étais moins désorientée par les références de Battlestar Galactica, et il y avait toute une série derrière, pas juste quelques bouquins !

Mais au moment où il s'est avéré que nous n'avions pas juste droit à quelques flashbacks Dexteresques, mais bien à une réelle intrigue légèrement plus complexe que "sorcier rencontre enfant, enfant demande à être sauvé, sorcier sauve enfant, enfant content, maman heureuse", j'ai commencé à me dire que j'avais bien fait de passer outre cette imperméabilité du début. Laquelle, d'ailleurs, lorsqu'on regarde sous un autre angle (celui du reluquage de Paul Blackthorne, charismatique mais aussi plutôt, hum... décoratif...), ne passe pas si mal que ça. Ce n'est pas non plus comme si on s'ennuyait ferme !

Le pilote démarre donc très lentement (au point que j'aie vérifié plusieurs sources pour voir s'il ne s'agissait vraiment pas d'un season premiere, plutôt !) mais le moins qu'on puisse dire c'est que même si les choses ne prennent du sens que très progressivement, la série baigne dés le début dans une atmosphère bien à elle, esthétique, mais sans surcharge... Les éclairages à eux seuls tiennent du génie. Chaque fois que le surnaturel s'invite dans notre monde, il donne une impression de... naturel. On n'a qu'une seule fois le sentiment qu'on a voulu nous impressionner, au moment où la skinwalker (comment traduire cela élégamment ?) se fait envoyer ad patres. En-dehors de cette démonstration de puissance un peu extrême, tout est en finesse : le regard des corbeaux, les interactions du fantôme avec l'appartement de Harry, le sort de protection... Et ça fait plaisir de voir qu'on n'a pas tenté de nous en mettre plein la vue juste pour la beauté du geste. A vrai dire, cela rend les choses plus prenantes encore, et donne l'impression que ces choses sont possibles. Pour une série fantastique, ce n'est quand même pas monnaie courante. Espérons que la suite ne tombe pas plus dans la surenchère que ce premier épisode.

Maintenant, Harry va-t-il passer son temps à protéger l'enfant ? J'espère bien que non. La mauvaise nouvelle, c'est qu'apparemment, la fliquette aura besoin de lui à l'occasion pour résoudre quelques enquêtes. Je dois dire que, de ce côté-là, j'accroche moins... Avait-on vraiment besoin de mêler la Police à tout cela une fois de plus ? Voilà qui me renvoie à mon indigestion des séries dont la vocation est de résoudre des énigmes par des moyens divers : après les sourds, les aveugles, les scientifiques, les mediums (qu'ils soient vrais ou simulés), les psychopathes... maintenant les sorciers, la prochaine fois, quoi ? Un joueur de fléchettes manchot ???

On verra bien. Si je n'ai pas, avec The Dresden Files, trouvé la série qui m'aura le plus transportée cette année (vous me direz, on n'est qu'en janvier...), en tous cas j'ai bien envie de continuer à la surveiller du coin de l'oeil pour voir ce qu'elle donnera.

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche The Dresden Files de SeriesLive.

23 janvier 2007

Caisse spéciale moins de 10 rires

TBS s'autoproclame chaîne très drôle.
Moi je veux bien, cela dit ce n'est pas tout de le dire, il faut le prouver aussi. Espérons que la série que j'ai testée aujourd'hui ne soit pas le fer de lance de la chaîne (qui, il est vrai, n'a cette saison que deux séries originales dans sa grille, le reste reposant sur des rediffusions de formats courts des autres chaînes : Tout le monde aime Raymond, Sex & the City, ou encore le roi de la rediff Friends...)

Au départ, la sitcom 10 items or less a une foule de qualités : pas d'acteur très connu au compteur (donc personne qui ne soit là pour faire son show et voler la vedette à tout le monde ; j'y ai par contre retrouvé un acteur de Lincoln Heights), un cadre un peu inhabituel (et s'il y a une seule chose à retenir de Malcolm in the Middle, c'est que les magasins, c'est plein à craquer de ressorts comiques potentiels), un sens de l'humour un peu absurde, et un personnage central nullissime, et tout-à-fait prêt à l'assumer. Bref je partais du bon pied.

Eh oui, mais. Car il y a un "mais"... (eh oui, si je me plaignais pas ce ne serait pas un blog)

La plupart des acteurs n'y croient pas une seule seconde ! Seuls deux ou peut-être trois d'entre eux sont vraiment à fond dedans, les autres sont là pour pouvoir manger, mais n'ont pas la moindre conviction. Je comprends bien qu'une série comique de TBS, c'est pas la même chose qu'un drama en primetime sur un network, mais quand même ! Mettez-y du coeur, quoi !
Mention spéciale à l'interprète d'Amy, qui non seulement a de quoi se faire détester pour son rôle de garce, mais en plus est vraiment là en touriste ! Comment une comédienne a pu passer la barrière des castings, je pose la question ?! Elle a couché avec qui, au juste ?

Moi qui me demande souvent comment on distingue le mauvais acteur du personnage mal écrit, je crois que j'ai trouvé en 10 items or less ma référence en la matière. Ce qui est dommage, en fait, car il y aurait eu de quoi rire à pleins poumons s'il n'y a avait pas eu de quoi bâiller aux corneilles.

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche 10 Items or Less de SeriesLive.

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