Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité

ladytelephagy

16 août 2009

[DL] 14 Sai no Haha

Mon marathon 14 Sai no Haha s'est terminé hier soir, entre deux réinstallations des Sims (ou disons plutôt 4 en fait, mais passons). Un marathon qui en fait n'en était pas un puisqu'il n'avait rien de prémédité, et que je ne pensais sincèrement pas finir la série aussi vite. En fait, à ma grande surprise, ce dorama a complètement pris le pas sur le suivi d'autres séries que je me décidais à regarder en intégralité au début de la semaine (Aishiteru ~Kaiyou~ où l'on retrouve l'une des actrices, et Kaze no Garden), avant que dans un sprint final, 14 Sai no Haha ne coiffe tout le monde au poteau...

Alors je me suis dit que je n'allais pas couper les ponts et comme ça... c'est d'ailleurs le plus difficile avec les dorama, les adieux... et que j'allais finir la semaine  avec un petit générique, parce que personnellement je trouve qu'il est réussi, et pourtant. Non, c'est vraiment ça le qualificatif : "réussi, et pourtant".

14SainoHaha
Note : lien valable 30 jours minimum. Je reuploaderai si le lien est mort, mais seulement si vous postez un commentaire pour me prévenir !

Parce que de vous à moi, côté réalisation, on ne s'est pas beaucoup foulé. Mais ça marche à fond. Je me rappelle avoir entr'aperçu un extrait de ce générique il y a des lustres lorsque Shirushi (la chanson-titre) est sortie en single, dans une émission japonaise, je vous passe les détails vous n'êtes pas venus pour ça (sinon je vous lirais aussi commenter sur TP). Déjà à l'époque je m'étais dit "oh dites donc, ça vous attrape le cœur comme un rien, cette video", mais la déception était venue du pénible clip censé promouvoir la sortie du CD. La chanson n'étant même pas marquante (a contrario de celle de Last Friends, avec qui je trouve, ce générique partage son univers à mon sens), j'ai mis un mouchoir dessus et puis c'est tout ; le même groupe avait d'ailleurs produit un titre bien plus attrayant (quoiqu'à peine plus joyeux, et avec une video pas tellement plus ébouriffante) pour Orange Days, du nom de Sign (si le cœur vous en dit).

Mais voir aujourd'hui la version longue de ce générique, franchement, me rappelle à quel point mon cœur est captif de ces images. Je suis abasourdie par l'élégance qui s'en dégage, la façon dont tous les personnages sont représentés et mis sur un pied d'égalité (et tous terriblement beaux). Nan franchement, heureusement qu'ils raccourcissent le générique à mesure que la série progresse, sinon j'en serais encore au pilote.

Rappelons que le générique de début d'une série japonaise est coupé par l'annonce des sponsors, et que ça casse toujours un peu le générique, hélas. Mais cette annonce du sponsor a aussi lieu en cours d'épisode, et c'est ainsi que vers la fin de la série, on trouve ce très rapide encart... bah voilà c'est cadeau.

14SainoHaha_interlude
Note : lien valable 30 jours minimum. Je reuploaderai si le lien est mort, mais seulement si vous postez un commentaire pour me prévenir !

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche 14 Sai no Haha de SeriesLive.

Publicité
15 août 2009

Il faut sauver le soldat Chasteté

Quand il est sorti, je ne l'ai pas regardé. C'est en fait une bonne chose car je ne lui aurais probablement pas accordé plus d'attention que ça. Mais aujourd'hui, après avoir vu le pilote de The Secret Life of the American Teenager, j'ai trouvé dans le dorama 14 Sai no Haha un intérêt tout particulier.

L'histoire est en fait assez classique : une petite jeune fille de 14 ans, dont les parents n'imaginent pas un seul instant qu'elle puisse être sexuellement active, tombe enceinte. Mais au-delà de ce pitch, la réalisation est bien sentie et surtout on se garde bien de tomber dans un excès ou un autre. Miki se prépare-t-elle des complications dans la vie ? Assurément. Mais il n'y aura pas de mise en accusation par la série elle-même, bien que le fait ne soit pas forcément accepté avec la même vigueur par tous les personnages. Miki n'est pas une vilaine méchante, que ce soit clair.

C'est là que je suis contente de faire la comparaison avec The Secret Life gnagnagna. Alors on y va !

- Dans 14 Sai no Haha, la première fois de Miki (également relation sexuelle fatidique) est montrée avec tendresse ; dans le pilote de The Secret Life, on ne la montre même pas, sous-entendu on parle juste du fait que ça s'est passé, et pas de ce que ça représentait dans l'instant.

- Dans 14 Sai no Haha, tout un épisode tourne autour de l'avortement ; dans The Secret Life, au moins 12 centièmes de secondes y sont consacrées. Il est bon de noter que l'entourage de Miki VEUT qu'elle avorte. Ses parents l'emmènent eux-mêmes à la clinique.

- Dans 14 Sai no Haha, le corps médical est représenté par l'un de ses membres les plus impressionnants ; dans The Secret Life, il est tout juste représenté dans le pilote. Le médecin de Miki (qui l'a aussi mise au monde) est une femme, ça joue peut-être dans les nuances qu'elle est capable d'apporter.

- Dans 14 Sai no Haha, plus on parle de la grossesse de Miki, plus on parle de Miki quand elle était petite ; dans The Secret Life, on essaye de taire les deux au maximum. Notons que c'est la façon que ses parents ont de lui rappeler les circonstances de sa naissance qui vont mettre le bébé à venir au centre du discours, au lieu d'en faire un élément perturbateur.

- Dans 14 Sai no Haha, la grossesse de Miki est peut-être un évènement surprenant et, on peut le dire, terrifiant pour chacun des concernés, mais en tous cas, ce n'est pas la fin du monde. Miki est très entourée (ça va l'aider à faire un certain tri, dirons-nous).

Rappelons que si la société japonaise n'est pas imprégnée de culture chrétienne comme celle, évidemment, des États-Unis, dans l'absolu elle a tendance à préférer ses ados vierges aussi, et la réaction de l'entourage de Miki (notamment à l'école) montre bien que c'est quand même assez mal perçu. Mais la grosse différence, c'est la notion de péché. Ce que Miki a mis en danger, c'est son innocence d'enfant insouciante, et son avenir scolaire donc professionnel. Pas son âme. Le poids religieux n'empêche pas un questionnement moral, mais en tous cas il n'y a pas de réponse absolue. Sous-entendu : si Miki se comporte bien, si elle travaille dur, alors sa vie n'est pas forcément foutue et elle sera même réhabilitée aux yeux de sa société.
J'imagine que ce doit être l'un des avantages lorsqu'on vit dans une société réellement laïque.

Je reviens sur l'entourage de Miki, et notamment des grandes figures féminines qu'elle "rencontre" dans son épreuve : sa mère, son médecin, sa prof. Il y a du génie dans leurs échanges. J'ai donc choisi de traduire pour vous un passage où Miki consulte pour la première fois la gynéco qui l'a vue naître. Pour tout vous dire, quand je vois un dorama d'une telle honnêteté intellectuelle, je reste comme deux ronds de flan...

14SainoHaha
Bon, on a perdu un peu de qualité video avec les superpositions de réencodages, mais c'est pas grave ; merci aux sous-titres anglais de Massuki Fansub sans qui je ne serais qu'une âme errante.

Méditons, méditons, ces paroles pleines de sagesse :
"Si une jeune fille 14 ans a un bébé... est-ce que c'est un péché ?
- Non. Donner naissance à un enfant, quel que soit l'âge, n'est jamais un péché. Mais si une femme donne naissance à un enfant mais sans pouvoir l'éduquer, ne serait-ce pas un péché ?"

Cela dit, le message qu'envoient ces deux séries (pour ce que j'ai vu de The Secret Life, soit le pilote, et de 14 Sai no Haha, soit 5 épisodes), c'est quand même que la sexualité des adolescents, on peut faire ce qu'on veut, mais on n'arrive pas à l'empêcher, et ce quel que soit l'héritage social et/ou religieux. Parents, faites-vous une raison.

Soldat Chasteté ? Tombé au combat !

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture trans-Pacifique : la fiche 14 Sai no Haha de SeriesLive.

14 août 2009

Brûler son soustale, un dorama à la fois

Des histoires de guerre des sexes, encore. Finalement, au Japon comme (presque) partout ailleurs, l'évolution de la société passe aussi par la télé. Aujourd'hui, post du vendredi oblige, je vous propose cependant une présentation un peu différente de ce que j'ai fait le reste de la semaine, puisque c'est de deux pilotes que je vais vous parler ici. Mais bien-sûr, ce ne sont pas les pilotes de deux séries prises au hasard : At Home Dad et Oniyome Nikki ne sont pas étrangères l'une à l'autre ; pour tout vous dire, la seconde est le spin-off de la première.

At Hone Dad et Oniyome Nikki ont plusieurs éléments en commun, et le plus évident est leur contexte : toutes les deux se déroulent dans un quartier résidentiel à l'occidentale, flambant neuf, et relativement huppé. Une sorte de Wysteria Lane vaguement adapté à la société japonaise. On y trouve de larges avenues, des maisons de style moderne, etc... L'autre point commun est un couple de résidents de ce quartier, mais dont je reparlerai plus loin.

At Home Dad commence alors qu'emménage la famille Yamamura, composée de Kazuyuki, un papa qui travaille, de Miki, une maman qui a arrêté de travailler, et de Rie, une petite fille. Et ça par contre, pas de doute, c'est bien japonais. Sauf que le papa se retrouve sans travail, et par la force des choses, son épouse accepte une offre d'emploi et déserte les tâches ménagères (hou, la vilaine). Pour le mâle nippon lambda, qui fait montre d'une parenté insoupçonnée avec le macho méridional bien de chez nous, c'est évidemment très dur à accepter, étant entendu qu'un homme ne peut mettre si facilement sa virilité au rebut (woh l'autre, eh) pour s'occuper de la maison, et remplir les attributions normalement dévolues aux femmes... Des tomates et des œufs pourris sont à votre disposition à côté de ce post, n'hésitez pas, balancez-les lui.

Comme un coup de karma ne vient jamais seul, notre Macho Man nippon a bien pris soin de se moquer ouvertement de son nouveau voisin, Yuusuke Sugio, qui est père au foyer depuis trois ans (autant dire qu'il a perdu tous ses attributs virils). Donc évidemment, il va avoir beaucoup à apprendre à son nouvellement émasculé Macho Man de voisin, et on sera bien vengées, ah, ah, ah ! Girl Power ! Brûlons nous soutien-gorges ! (sauf le violet, j'ai eu du mal à le trouver à ma taille)
Notre Kazuyuki est également sur le point d'apprendre l'importance sociale de la mère au foyer, qui doit faire, en quelque sorte, de la politique à l'échelon très local : entretenir de bonnes relations avec les voisins, plaire à la bitch du quartier qui est aussi présidente de l'association des parents d'élève, être en bons termes avec les intervenants majeurs de la vie du quartier (institutrice par exemple), etc... et la diplomatie, ce n'est peut-être pas son fort à la base, mais il faudra apprendre, c'est non négociable !

At Home Dad est donc une série où hommes et femmes réenvisagent leur place dans la hiérarchie familiale et au-dehors, et ce qui l'illustre très bien, ce sont les échanges entre deux tourtereaux qui commencent à envisager la vie commune. Partage des tâches, égalité et autres réjouissances attendent les jeunes également, puisque se pose la question du poids des traditions et de l'envie de modernité.

Oniyome Nikki reprend le même contexte (banlieue aisée, place des époux dans la maison et donc ailleurs) et va plus loin encore : ce qui compte, ce n'est pas qui travaille comme un forçat et qui glande à la maison (hou ! qu'on l'abatte), mais qui porte la culotte, point barre. Le personnage principal y est en effet tyrannisé par sa femme. Il work hard for the money, et elle dépense tout en égoïste. Il doit obéir à ses caprices, elle ne fait que ce qui lui chante. Il fait tout le travail à la maison, elle récolte les louanges. Ah, de dehors elle est charmante, c'est sûr. Mais quand on vit avec...
Le petit couple de la série At Home Dad fait la liaison : aujourd'hui mariés, ils continuent d'évaluer la place de chacun notamment à la maison, déchirés entre l'envie de bien s'entendre et l'envie d'appliquer le modèle qui les arrange.

La bataille des sexes a donc bel et bien eu lieu au Japon télévisé. Ça fait même quelques années. Mais en regardant aussi bien Kimi wa Pet, At Home Dad qu'Oniyome Nikki, on voit bien que la société japonaise a encore des comptes à régler avec elle-même quand à l'égalité des sexes.

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche At Home Dad et la fiche Oniyome Nikki de SeriesLive.

13 août 2009

Celui qui promène son chien est au bout de la laisse

Êtes-vous plutôt chien, ou plutôt chat ?
Bon, personnellement, plutôt chat. J'en ai deux, j'en catsitte actuellement 5 autres, oui, on peut dire plutôt chat. D'une façon générale je trouve les chiens trop simples, et pas assez indépendants, ils sont incapables de vivre leur vie, ce qui les rend dénués de personnalité à mes yeux. Toujours collés à vos basques, il quémandent de l'attention en permanence et ça m'irrite. Les petits chiens, en particulier, m'insupportent. J'ai envie de m'en faire des chaussons. Les plus gros, hm, faut voir. Par exemple, un bon gros bouvier bernois de la taille d'un veau, c'est jouable ; j'imagine qu'une bête aussi robuste doit apprécier d'avoir son espace. Je n'aimerais pas qu'une grosse bestiole comme ça soit sans arrêt dans mon ombre, à ne vivre que par moi.

Évidemment, si je parle de nos amis à quatre pattes, ce n'est pas juste pour vous faire la conversation mais parce qu'aujourd'hui, la série dont je vais vous parler parle aussi d'animal domestique. J'en avais pas mal entendu parler jusqu'à présent, et à la faveur d'une fringale de dorama qui ne vous aura pas échappé, j'ai finalement résolu de lui donner sa chance : Kimi wa Pet.

Son héroïne Sumire est un personnage assez atypique dans les fictions nippones : elle n'est pas vraiment douce et attentionnée, se montre aussi aimable qu'une porte de prison (et les prisons japonaises...), est carriériste, fortement indépendante, et assez froide d'une façon générale. C'est une chance qu'elle soit belle... enfin, même pas, parce que du coup on le lui reproche. J'y reviendrai.
Sumire vient de se séparer avec celui qui était son petit ami depuis deux ans et demi, car celui-ci, se sentant inférieur, avait fini par la tromper avec une jeune fille illustrant plus classiquement le fantasme de la charmante petite amie japonaise. Qu'il a mise en cloques, en plus. Et si en amour, ça ne va pas fort, au travail ce n'est pas la panacée non plus, son tempérament y suscitant la jalousie et/ou la méfiance.

Pourtant, Sumire fait la rencontre impromptue d'un étrange jeune homme qu'elle secourt. Celui-ci s'avère être tout son contraire : très souriant, exagérément chaleureux, attentionné et avide d'attention. Comme il refuse de partir de chez elle depuis qu'elle l'a aidé, elle accepte qu'il reste un peu, à la condition qu'il devienne son animal de compagnie. En effet, la dernière fois qu'elle a pleuré, c'était à la mort de son chien Momo quand elle était plus jeune, et celui-ci n'a cessé de lui manquer.
Un pacte bien étrange, on est d'accord.

Et pourtant il accepte. Devenu Momo, le jeune homme devient donc son animal de compagnie. Mais alors, vraiment : il se fait gratter derrière les oreilles, il demande à être promené...

Derrière le pitch en apparence potache se trouve une série étrange. Le jeu de rôle prend étonnamment bien entre les deux personnages, à un tel point que de notre côté de l'écran, on a tendance à trouver ça un peu malsain. Elle doit lui préparer sa gamelle, il lui fait la fête quand elle rentre... ce qui aurait pu être un jeu innocent se met à ressembler à un jeu de rôles sexuel, une sorte de relation dominant/dominé (mais Lady Heather dirait que le dominé n'est pas celui qu'on croit), et si elle lui achète une laisse dans le prochain épisode, on aura officiellement basculé dans le SM.

Au-delà de cet échange plus que singulier, ce que Kimi wa Pet offre aussi, c'est le portrait d'un personnage sortant très largement des sentiers battus. A travers le tempérament de Sumire, c'est un côté pas très reluisant de la société japonaise qu'on (re)découvre : belle, intelligente, compétente, indépendante, et ne s'embarrassant pas des codes de la soumission qui sont d'usage pour les femmes d'ordinaire, Sumire est méprisée sur son lieu de travail. Si d'un point de vue occidental au moins, on a tendance à considérer qu'elle devrait inspirer de l'admiration à ses collègues féminines, ce sont au contraire elles qui admettent le moins facilement qu'elle sacrifie si peu à ce que l'on attend d'une femme. Côté hommes, ce n'est pas forcément mieux (mais plus variable), son patron l'ayant rétrogradée parce qu'elle ne s'est pas laissée faire lorsqu'il a voulu la tripoter, et son nouveau chef n'ayant que mépris pour les femmes trop compétentes qui ont l'audace de lui répondre avec trop d'intelligence. Personne ne supporte son tempérament indépendant et assuré... Et comme ces mêmes traits de caractère l'empêchent de faire perdurer ses relations, et donc de se marier, c'est quasiment une circonstance aggravante.
Ce portrait de la société japonaise (qu'on aime parfois à imaginer strictement similaire à la nôtre simplement parce qu'on vit dans le même monde technologique) est un rappel intéressant des batailles qui attendent encore les femmes, et d'ailleurs pas forcément qu'au Japon, le plafond de verre étant encore une réalité dans de nombreux pays. S'il est vrai que son apparence insensible la rend peu avenante, il est pourtant évident que Sumire a bon fond, elle s'est juste blindée et on aurait envie de dire que c'est son droit, et que si elle réussit sa carrière sans se laisser marcher sur les pieds, c'est tout à son honneur. Eh bien non. Femme, courbe la tête.

Kimi wa Pet offre donc, en plus d'une comédie légère, un vrai questionnement sur ce que peuvent être, de nos jours, la soumission et la domination. Hélas, au vu des éléments que le spectateur a en main à la fin du pilote, le propos risque de n'être pas spécialement révolutionnaire : il semble assez évident (mais j'aimerais me tromper) que l'objectif de la présence de Momo aux côtés de Sumire soit de la rendre à nouveau joviale et "vivante", pour qu'elle puisse tomber amoureuse de la bonne personne, enfin. La morale que je vois au bout de cette histoire ne me rassure pas tellement, je dois dire. Mais enfin, Kimi wa Pet a le mérite, et c'est déjà ça, de poser les questions qui fâchent, quitte à y répondre en fâchant aussi.

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche Kimi wa Pet de SeriesLive.

12 août 2009

Douleurs

Derrière les pitches les moins révolutionnaires se camouflent parfois des séries incroyables. Et quand on me dit que le personnage principal, en phase terminale, va aller retrouver sa famille avec laquelle il a perdu contact avant de mourir, bon d'une part je cagoule, normal ; et d'autre part je me dis vraiment qu'on va me faire pleurer à moindres frais.
Pourtant, Kaze no Garden est d'une sincérité déconcertante. Et si effectivement, il y a des chances pour que vous y alliez de votre petite larme ici ou là, le dorama n'a rien d'artificiel.

...Mais on va plutôt reprendre depuis le début. La famille Shiratori compte deux médecins : Teizou, qui vit dans la campagne de Hokkaido où il travaille à l'ancienne, se déplaçant à domicile chez des patients âgés, et Sadami, anesthésiste renommé qui a fait ses études aux Etats-Unis, qui maîtrise une technologie de pointe et travaille dans un immense hôpital tokyoite. Teizou est le père de Sadami, mais cela fait 7 ans qu'ils ne se sont pas parlés.
La rupture a eu lieu au moment du décès de la femme de Sadami, il y a donc 7 ans. Grand-père Teizou a pris sous sa garde les deux enfants, qui eux non plus, n'ont pas revu leur père Sadami depuis lors. Chacun poursuit sa vie de son côté, pensant souvent aux autres mais sans que cela n'aille aussi loin que des retrouvailles.

Kaze no Garden commence alors que chacun célèbre en silence le 7e anniversaire de la mort de l'épouse de Sadami ; la série commence aussi alors que Sadami semble vivre une certaine remise en question, principalement due à son état physique qu'il sent décliner, même s'il continue de maintenir les apparences. Et pendant que Sadami mène une vie professionnelle chargée mais épanouissante, la vie de l'autre partie de sa famille se déroule au calme, dans de magnifiques jardins que le grand-père et la fille entretiennent avec patience et amour.

Si vous pensez qu'un pilote se doit d'introduire une situation donnée pour mieux la déconstruire dans l'acte suivant (par exemple si le pilote de Nurse Jackie vous a semblé poussif), ne regardez pas Kaze no Garden, la structure de son épisode inaugural y sera trop atypique pour vous. Tout y est purement introductif, sans chercher à aller droit au but comme le font un grand nombre de pilote. En fait, si vous ne lisez pas le résumé de mon premier paragraphe (trop taaaard !), il est même possible que vous n'ayez pas la moindre idée que Sadami va retrouver sa famille. Si le pitch dessine l'histoire d'un retour aux sources ultime, on n'en voit rien dans cet épisode, qui marque une séparation nette entre les deux univers, sans chercher à les rapprocher précipitamment parce que, bon, c'est dans le scénario hein ; c'est comme si la série était consciente que des retrouvailles, après 7 ans de silence, ça ne se fait pas comme ça.

Mais c'est épisode, qu'on se le dise, n'est pas ennuyeux pour autant. Bien au contraire, il y a du génie dans cette composition : au lieu d'une simple présentation des parties en présence, on y trouve des portraits en relief des personnages. Il n'y a pas d'un côté le vilain papa carriériste et de l'autre le gentil grand-père bienfaiteur, mais deux hommes qui ont souffert, et qui font les choses au mieux. En fait, ce pilote pousse le génie jusqu'à montrer le contraste entre les deux hommes sans jamais les mettre en opposition, sans jugement de valeur.
Les enfants non plus ne manquent pas de substance, chacun a sa personnalité bien à lui, à l'instar de Rui, belle et douce, amoureuse de son jardin, danseuse dans une troupe traditionnelle, et maîtresse d'un homme marié. Qualités et défauts nous sont montrés sans jamais être pointés du doigt, comme avec bienveillance.

Kaze no Garden est aussi une série médicale, ou tout du moins, une série sur le traitement de la douleur. Quand le grand-père se rend de maison en maison pour soigner et surtout écouter ses patients, Sadami l'anesthésiste passe un temps infini à surveiller les douleurs des siens pour les soulager au mieux, et aider ses collègues à les guérir. Tous les deux sont profondément humains dans leur pratique, même s'ils ne pratiquent ni la même chose, ni de la même façon. J'ai été particulièrement touchée par les scènes à l'hôpital, qui relèvent d'une grande honnêteté intellectuelle, et qui sans mentir n'ont rien à envier aux meilleurs épisodes d'Urgences : rires, inquiétude, fatigue, erreurs, banalités administratives, relations avec les patients et les collègues sont d'un grand réalisme. Une fois, j'avais voulu regarder Code Blue, un dorama médical dont l'atmosphère artificielle basée uniquement sur l'adrénaline m'avait vite découragée ; sur les aspects médicaux, Kaze no Garden en est la brillante antithèse. Donc je confirme, les Japonais aussi peuvent faire de bonnes séries sur la médecine, et ce pilote le prouve.

En servant un premier épisode surprenant mais sans artifice, bien écrit et bien filmé, et bien interprété aussi d'ailleurs, la série Kaze no Garden prouve qu'elle peut réserver encore des surprises dans ses prochains épisodes, et toucher le spectateur sans verser dans un pathos exagéré que beaucoup de séries de ce type nous servent aisément. Ses portraits profondément humains, son regard à la fois réaliste et tendre sur la vie, donnent véritablement envie d'en savoir plus.

Sous un titre sans prétention ("le jardin du vent") se cache une série pleine d'élégances, où l'on parle des souffrances tant du corps que de l'âme. Ainsi cette phrase entendue dans le trailer de l'épisode 2 :
"C'est quoi un passé douloureux ?
- C'est quand on a fait ce qu'on devait faire."

Et pour ceux qui manquent douloureusement de culture : la fiche Kaze no Garden de SeriesLive.

Publicité
11 août 2009

Mademoiselle est servie

Dans quelques semaines se tiendront mes réjouissances télévisuelles préférées, les Emmys. Qui dit Emmys, dit d'une part qu'on est en septembre et donc que les pilotes pleuvent, et d'autre part qu'une nouvelle cérémonie va se dérouler, et comme vous le savez j'en suis friande.
Il n'aura pas échappé à la sagacité des plus attentifs d'entre vous qu'actuellement, nous sommes en août. Et qui dit août dit peu de pilotes, et pas de cérémonie de remise de prix. La déprime totale, quoi. Mais heureusement, avec un peu de curiosité, on arrive à tout dans la vie, et me voilà donc à éplucher la liste des Television Drama Academy Awards, l'équivalent des Emmys au Japon.

Je dis "équivalent", mais ce n'est pas tout-à-fait vrai. Les Emmys sont la grand-messe annuelle de la télévision américaine, tandis que les TDAA sont remis... quatre fois par an. Vous avez bien lu. En même temps c'est logique, parce que si vous vous en souvenez, je vous ai déjà expliqué qu'il y a quatre saisons télévisuelles par an au Japon, les séries n'excédant pas la douzaine d'épisodes, et ne se prolongeant presque jamais au-delà d'une saison, on arrive à... je vois que ça mouline, je vais vous épargner des calculs : trois mois de diffusion par série. Il y a donc les séries d'été, d'automne, d'hiver et de printemps. Donc vu l'afflux de séries à chaque saison, la cérémonie annuelle, ça ne le faisait pas trop, et puis finalement, c'est cohérent d'organiser une remise de récompenses par saison, non ? Les Television Drama Academy Awards sont donc organisés quatre fois l'an, ce qui fait qu'en 15 ans d'existence, il y a déjà eu 61 cérémonies. Quand un téléphage s'ennuie, il peut toujours se pencher sur les résultats de ces awards, ça l'occupe ! C'est précisément ce que j'ai fait ce weekend, en fait : j'ai consulté la liste des cérémonies passées. Et de la même façon que, quand viennent les Emmys, on se dit "ah bon, eux ils ont eu 712 récompenses ? Je vais ptet jeter un œil, quand même", eh bien j'ai été faire mon marché.

Que l'été dernier, Last Friends ait rafflé à son tour 712 récompenses, comme une espèce de A la Maison Blanche nippon ("et l'awards de la série qui a tous les awards pour la 5e année consécutive est..."), je ne suis pas surprise, et si vous n'avez pas encore vu Last Friends, ne lambinez pas sur ce post, vous avez une dérogation pour en arrêter la lecture et filer vous cultiver. Qu'au printemps, ce soit Mei-chan no Shitsuji, ça m'a laissée un peu plus perplexe. Mais bon, tant qu'on a pas vu, on n'a pas le droit de râler. Pour m'assurer que je pouvais continuer à râler, j'ai donc vu.
J'en ai d'ailleurs encore la rétine irritée.

Mei-chan no Shitsuji (le majordome de Mei), c'est l'histoire d'une ado qui se découvre subitement un héritage incroyable et qui se voit envoyée en pension complète dans la plus prestigieuse des écoles pour filles blindées de thune du Japon. Dans cet internat, chaque étudiante a un majordome intégralement à son service, qui lui sert aussi d'homme de compagnie, de garde du corps, et plus si affinités, et Mei ne fait pas exception à la règle, elle a effectivement un majordome, qui n'a pas oublié d'être hyper charmant, toujours poli, et puis relativement mignon du moins pour les critères en vigueur sur l'Archipel. Ce serait bête de gâcher.
Sauf que comme Mei a été éduquée dans un milieu qu'on pourrait qualifier de modeste (je vous épargne les détails), elle n'est pas trop dans son élément et les autres étudiantes ne vont pas se priver pour le lui faire sentir.

Et tout ça avec des effets visuels à couper le souffle. Principalement parce que vous mourir étouffé semble être un doux apaisement.

MeichannoShitsuji_1 MeichannoShitsuji_2 MeichannoShitsuji_3 MeichannoShitsuji_4

Lumières, roses dans tous les sens, et cet horrible effet de halo qui fait saigner des yeux. L'abomination est totale. Si après avoir regardé des saisons des Experts Funafuti, vous n'êtes pas encore aveugle, ça ne devrait plus trop tarder.

A l'époque où je m'intéressais un peu au monde de l'animation, je lisais pas mal de choses sur Utena, et je dois dire que Mei-chan no Shitsuji présente des similarités confondantes avec cette série sur le papier : pensionnat de jeunes filles ultra-riches, pseudo-complots ourdis dans l'ombre, fleurs dans tous les coins, et love story impossible... Je n'ai jamais vu Utena mais j'ai l'impression que c'est tout comme à présent.

Je réprime donc à grand'peine un soupir, et tourne vite fait la page Mei-chan no Shitsuji. Inutile de s'attarder.
Donc au prochain épisode, on se demandera combien ça coûte d'acheter l'award de meilleure série...

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche Mei-chan no Shitsuji de SeriesLive.

10 août 2009

Des mots sur l'indicible

Avec un peu d'obstination, quelques outils techniques et beaucoup de patience, j'ai fini par voir Aishiteru ~Kaiyou~, une série dont le pitch m'obsédait depuis des semaines, et plus important encore, voir le pilote avec une traduction. En général, quand un pitch est aussi appétissant, la série aussi difficile à trouver, et l'effort long et douloureux, on finit par s'apercevoir que ça n'en valait pas du tout la peine. Aishiteru ~Kaiyou~ est l'exception qui confirme la règle.

Je rappelle pour ceux qui ont la flemme de cliquer sur les tags (mais à leur place je ne m'en vanterais pas) que ce dorama, sorti ce printemps au Japon, suit la vie de deux familles qui doivent surmonter une terrible épreuve : le petit garçon de l'une a tué le petit garçon de l'autre. Inutile de vous dire qu'une histoire comme cella-là ne laisse aucune place à l'échec. Et il n'y en aura justement pas, autant tout de suite annoncer la couleur.

Si l'introduction du pilote, une fois de plus, sacrifie à un certain conventionnalisme dans la présentation des faits (c'est dommage, mais éphémère), le reste se montre d'une incroyable justesse. En toute honnêteté, je recommande tout simplement de zapper cette intro, elle n'apporte rien à personne. Je sais que normalement ça ne se fait pas, et d'ailleurs je ne dis pas ça souvent, mais ce serait certainement salvateur (un peu comme pour celle de The Quiz Show - il y aurait de toutes façons long à dire du pénible effet de flashback qu'utilisent de nombreuses séries de part et d'autre du Pacifique), vu que l'effet des passages suivants s'en trouve un peu amoindrit. Mais enfin bref, que vous commenciez par le prologue ou non, ce à quoi vous allez être confronté, c'est à deux vies épouvantablement normales.

On se lève, on fait partir les enfants à l'école, les parents partagent la lourde tâche d'éduquer et subvenir aux besoins du foyer, ont leurs amis, leur famille... tout est normal. Tout se passe comme n'importe où ailleurs. Les enfants sont adorables mais causent du soucis, les mamans sont gentilles et un peu possessives, les papas sont stoïques et un peu en retrait... Ce n'est pas parfait, c'est juste normal.

Et puis l'horrible se produit. L'un des petits garçons disparait. Et le pire c'est qu'il disparait de façon atrocement anodine. La maman s'inquiète. Les parents s'inquiètent. La famille s'inquiète. Et puis à un moment la police s'inquiète. Jusqu'à ce qu'on retrouve le petit corps plein de sang. C'est atroce, mais ça arrive. Le drame est entré dans l'une des familles et n'en ressortira plus. La soeur fait une crise de nerfs. La mère se sent coupable. Le père tente de tenir bon. La police est désemparée devant la douleur de la famille. Que voulez-vous dire ? Que voulez-vous faire ? De toutes façons, sans un mot, la mère a tout compris.

Les adultes s'inquiètent. On cherche le meurtrier d'un petit garçon. On emmène soi-même les enfants à l'école, on les incite à plus de prudence, on a le coeur serré lorsqu'ils sortent de la maison. Vous avez entendu parler du meurtre ? Il y a un monstre dehors, vous vous rendez compte ? Il faut trouver l'auteur d'un crime aussi odieux, pensez donc, un petit gosse de 7 ans... Heureusement qu'on a encore nos enfants, nous.
Et puis il s'avère, mais personne n'ose y croire, que le dernier à avoir vu la victime, c'est un autre petit garçon, qui n'a aucun mal à avouer ni à donner, résigné mais étonnamment lucide, l'emplacement des preuves qui peuvent l'incriminer. Il ne fait aucun doute que ce petit garçon est le tueur. Mais personne n'arrive à l'accepter.

La police semble hésiter à vraiment enclencher la procédure (l'interrogatoire est reporté sans problème). Les parents du petit tueur de 10 ans sont démunis. Ce ne peut pas être lui, dit la mère, c'est un bon garçon, ce n'est pas possible. C'est de ta faute, tu ne l'as pas assez surveillé, dit le père, on aurait mieux fait de ne pas l'avoir. C'est juste inconcevable pour les adultes. Un petit garçon vient de saboter toutes leurs certitudes.
Pourquoi a-t-il tué ce petit garçon ? La question n'est même pas là. Tous ces adultes habitués à voir les enfants comme l'innocence-même, à envisager que tout l'univers peut se ranger dans des petites boîtes bien propres, ne parviennent même pas à réfléchir aussi loin.

Chacune de ces scènes pleines de silences, de sous-entendus, de larmes, est d'une perfection assez incroyable. Tout le monde est désorienté à propos de ce meurtre, pour ce qu'il représente de totalement inconcevable. Le principe de réalité a pourtant bel et bien rattrapé la proprette petite société japonaise qui se plaît à vivre dans des maisons aux parquets cirés en pensant que ça les protège de l'indicible.
Sauf que ne pas mettre de mots sur le mal ne l'empêche pas de se produire.

Vous l'avez compris, je suis tombée sous le charme terrible de Aishiteru ~Kaiyou~, et j'ai hâte de voir la suite de cette autre exploration de l'inconnu. A côté, les astronautes de la semaine dernière, c'étaient des rigolos.

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche Aishiteru ~Kaiyou~ de SeriesLive.

9 août 2009

ありがとう, Eske-さん

Et d'ailleurs en parlant de dorama japonais, plusieurs de mes fiches ont été postées aujourd'hui par Eske (puisse ses séries favorites être renouvelées à l'infini), donc si ce n'était encore fait, n'hésitez pas à aller voir les fiches de ces séries dont je vous ai déjà parlé :

- Lunch no Joou (fiche SL)
- Yakou no Kaidan (fiche SL)
- Innocent Love (fiche SL)
- The Quiz Show (fiche SL)
- Futatsu no Spica (fiche SL)

Merci à lui pour participer à l'éducation des téléphages français, et rendez-vous avec de prochaines fiches très bientôt !

9 août 2009

Comedy done right

Il y a plusieurs raisons qui m'ont fait tester Seigi no Mikata. La première, c'est que je souhaitais savoir à quoi ressemblait récemment le jeu de Mirai Shida, qui y tient le rôle principal, puisqu'à la rentrée elle jouera dans Shoukoujo Seira, c'est-à-dire Princesse Sarah, où elle tiendra le rôle-titre. Et puis du coup, en faisant mes recherches sur son parcours, je suis tombée sur la photo promotionnelle de Seigi no Mikata, et alors là, franchement, je l'ai trouvée géniale.

SeiginoMikata_promo

Le problème, c'est qu'une bonne photo de promo, ça ne fait pas tout. Aussi, c'est avec un sens aiguisé du sacrifice que je me suis lancée dans le pilote. Et franchement, en dépit de mes appréhensions (principalement dues à des séquelles de mon visionnage de Joou no Kyoushitsu), j'ai bien ri.

Certes, Seigi no Mikata est assez typique des comédies japonaises, mais au lieu de se contenter de sortir des gags qui ne font plus rire personne tant ils sont codifiés, elle a vraiment mis du cœur à l'ouvrage, et ne se prive d'aucune excentricité. En choisissant de ne pas se limiter à de la comédie gentillette, en allant au bout de son concept, en ne lésinant pas sur ses effets (musique, montage...), Seigi no Mikata atteint son objectif : nous faire rire sans retenue sans pour autant nous prendre pour des spectateurs au Q.I. négatif.

Et pourtant ce n'était pas garanti : l'histoire de cette petite adolescente malmenée par sa sœur à qui tout réussit, ça sentait quand même bien le réchauffé. D'ailleurs au début, entre l'adolescente encore mal dégrossie et l'altière grande sœur d'une perfection sans nom, on fronce un peu les sourcils. Mais fort heureusement, les stéréotypes ne dureront pas. C'est ça qui fait que Seigi no Mikata marche si bien : le personnage de Makiko, la grande sœur, est en fait truffé de vices, et le pilote va s'acharner à les montrer un par un.

On nous présente Makiko comme une personne que tout le monde trouve parfaite, mais en fait son entourage se rend bien compte que la rose a des piquants. Simplement elle inspire bien trop la crainte pour que qui que ce soit le lui fasse remarquer : le père qu'elle appelle par son prénom et dont elle dépense la paie dans de grands restaurants, le patron qu'elle envoie bouler comme le dernier des moins que rien, bref, tous ceux qu'elle juge inférieurs à elle. Et yen a un paquet. Colérique, méprisante, gloutonne, en fait elle n'a rien du tout de la princesse que tout le monde fait mine de voir en elle. Makiko n'a que sa beauté pour la servir. Une beauté qui lui permet de mener tout le monde par le bout du nez, mais qui ne laisse personne durablement dupe.

C'est ce tempérament qui fait du pilote de Seigi no Mikata un régal : la petite sœur Youko n'est pas du tout la seule à voir tout ça, seulement elle est aux premières loges dés qu'il s'agit d'en faire les frais, et s'en plaint plus ouvertement que les autres. En fait, même ses autres victimes n'admettent pas facilement que Makiko a sale caractère, comme s'ils craignaient d'abimer son image. Lors d'une scène où ils se sont réfugiés hors de la maison pour manger une glace, Youko et son père reconnaissent implicitement que la vie à la maison est rendue difficile par la jeune femme ("ça va, tu n'as pas été repérée ?"), mais rien à faire, personne n'agit.

Le pire des travers de Makiko, c'est son égoïsme patent. Chaque scène où elle se sert d'un de ses atouts (beauté, force de caractère, ou tout simplement sa popularité auprès de son entourage), pour qu'on exécute le moindre de ses caprices, est un délice. Par exemple, quand elle a le béguin pour quelqu'un, elle se sert de sa petite sœur Youko comme appât à garçons en lui imposant de se perdre dans la foule, de s'inscrire à des clubs sportifs, ou même... de se fracturer un os (ça, c'était pour le chirurgien orthopédique). Vous voyez le truc ?

Appat

Le plus drôle, et c'est quelque part terrible, c'est de suivre toutes les tortures que Makiko impose à son entourage en général, et sa petite sœur en particulier. On aimerait bien prendre la petite en pitié mais c'est vraiment trop drôle de la voir malmenée en permanence ! Elle pourrait être simplement égoïste, elle est aussi profondément malfaisante, ouais, juste pour le plaisir, elle fait de mauvais coups ou des vengeances mesquines.

L'enjeu principal, c'est de voir si Makiko finira par avoir un retour de karma à un moment où un autre, si le monde va arrêter de la mettre sur ce piédestal, et si enfin elle va apprendre à se regarder un peu moins le nombril. La manipulation aura forcément ses limites... d'un côté ce serait dommage pour le spectateur, mais de l'autre, on ne peut décemment pas laisser ce personnage en liberté à la fin de la série, ce serait contre les lois de la nature.

Voilà qui promet en tous cas 10 épisodes de réjouissance parfaitement rythmée, orchestrée, écrite, et interprétée (Yu Yamada m'a toujours été antipathique, mais là au moins je sais pourquoi), bref, de la comédie bien faite.

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche Seigi no Mikata de SeriesLive.

8 août 2009

Attention Mesdames et Messieurs, dans quelques microtes, ça va commencer

Mesdemoiselles, et quelques Messieurs parmi vous, je suis sûre que vous vous pensez que nous avons laissé de côté l'un des astronautes les plus sexys de la télévision. On ne panique pas, après tout la semaine thématique n'est pas encore finie !
En plus, il parait qu'il reste encore des gens pour n'avoir jamais vu Farscape...

Farscape___1
Tout commence de façon assez classique par la préparation d'un vol spatial, qu'on pourrait qualifier de classique, bien que la chose ne soit pas exactement courante. John Crichton est un peu nerveux, mais bon, il fait son boulot. C'est un monde très familier qu'on nous montre, propre, simple, rationnel, tangible. Ce n'est que pour mieux donner des regrets au personnage par la suite, mais qu'importe. Ainsi, John est l'un des deux scientifiques à l'origine d'une théorie qu'il va illustrer par l'expérience. Son meilleur ami et partenaire de travail l'épaule, et son père, lui-même ex-astronaute (décidément) lui adresse ses encouragements. Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil.

Farscape___2
Ce qui est rendu avec beaucoup d'intelligence, c'est le trouble de notre humain lorsqu'il se retrouve plongé dans une civilisation qui n'a rien à voir avec ce qu'il connait. Langue, évènements, contexte... il n'a vraiment aucune idée de ce qui lui arrive et, chose plus inédite encore, il va lui falloir un temps d'adaptation ; alors d'accord, il est beau, musclé, intelligent (enfin vu qu'il est chercheur, on le présume), mais il est complètement largué et ne va pas tout de suite réussir à entrer dans l'action. C'est quelque chose d'assez rare, la plupart des séries où un personnage arrive dans un univers inconnu permettent comme par hasard à ce personnage de très vite devenir partie prenante de l'intrigue, au lieu de lui laisser un temps de flou et d'incompréhension qui sont complètement humains. Tâchant de comprendre où il arrive, ce qui lui arrive, et comment il peut repartir de là. Il est mal barré, mais c'est pour cet équilibre entre valeureux héros et péquin moyen qui lui donne tout son intérêt. Plus les deux yeux bleus, évidemment.

Farscape___3
La mise en place est lente, tâtonnante, confuse. Je pense sincèrement que c'est voulu pour mieux rendre la complexité de la situation, mais je comprends que ça puisse sembler être destabilisant pour qui est habitué à des séries allant plus rapidement droit au but. Mais ces hésitations successives, de la part de personnages tous mis au pied du mur mais pas vraiment en mesure de gérer les évènements, donnent aussi l'opportunité de tout de suite sympathiser avec les personnages. Cette atmosphère de panique permanente rend finalement assez bien ce qu'on ressent devant un bon pilote : l'impression d'être plongé dans un monde nouveau mais qui ne va pas s'arrêter le temps qu'on le comprenne. Tout le monde a embarqué dans la même galère : les personnages et le spectateur sont liés par cette expérience en territoire inconnu.

Parce que c'est ça, l'espace : l'inconnu. Ce n'est pas à la portée du premier venu. Et surtout, c'est pas le truc auquel on peut facilement s'adapter avant la première coupure pub.

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche Farscape de SeriesLive.
favicon

Publicité
ladytelephagy
Publicité
Archives
Publicité