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ladytelephagy

2 décembre 2011

Séries créativement contrariées

Cet automne, je n'ai accroché ni sur Once Upon a Time, ni sur Grimm. Les deux m'ont paru manquer dramatiquement de profondeur : Once Upon a Time s'est contentée d'être une série de Robert Halmi prolongée sur toute l'année, et Grimm rajoute simplement du folklore à des intrigues policières dont la teneur ne me semble pas spécialement sortir des sentiers battus.
J'avais pourtant un véritable a priori positif vis-à-vis de ces séries, dans le sens où utiliser les contes de fée pour des séries modernes est, nécessairement, une bonne idée.
Mais j'ai sans doute trop regardé Pushing Daisies, qui reste le conte de fée morbide et merveilleux le plus abouti de la télévision à ce jour.

Ce soir, dans The SeriesLive Show, nous nous sommes attaqués aux séries de contes de fée, et j'ai même résisté à la tentation d'imposer un Into the Show sur Pushing Daisies. Que restait-il à évoquer ? Bien plus de séries que vous ne l'auriez sans doute imaginé au départ, car entre le lancement ce weekend de Neverland, et les vieilles séries inspirées par les contes et légendes, il y avait plus de choix qu'espéré.
En particulier, nous avons passé le Into the Show sur La Caverne de la Rose d'Or, qui à première vue n'est pas forcément une série de contes de fée stricto sensu mais qui en réalité a su incorporer de nombreux contes dans sa narration... Mais on vous en dit plus dans l'émission.

La Caverne de la Rose d'Or, hélas, fait partie de ces fictions qui, comme La Légende d'Aliséa (spéciale dédicace à ma frangine) et autres Desideria, m'ennuient profondément quand elles sont presque invariablement diffusées à Noël. Tout cela manque... de fantaisie. Les moyens financiers, le jeu des acteurs et les effets spéciaux sont moins en faute que l'obsession des scénarios à vouloir créer un conte de fée en copiant des recettes qui doivent une partie de leur charme aux siècles écoulés depuis leur écriture, et à leur pouvoir de métaphore et de paraphrase.
Alors, comment est-ce possible ? Comment suis-je incapable d'apprécier la plupart des fictions touchant de près ou de loin aux princes et princesses alors que le sujet, a priori, m'enchante ?

La réponse est simple. J'ai lu, il y a bien des années maintenant, des contes qui ont transformé à jamais mon regard sur ces récits, et plus rien ne sera jamais pareil. Je veux parler bien-sûr des contes de James Finn Garner, dans lesquels, avec un humour décapant, il remet "au goût du jour" des histoires qui manquaient dramatiquement de politiquement correct.

ContesPolitiquementCorrects
VOILA une série basée sur les contes de fée que je voudrais réellement voir adaptée à la télévision. Avec un vrai parti pris, du recul, le second degré qui manque dramatiquement aux deux séries de cet automne (en particulier Once Upon a Time qui, vu l'état de ses effets spéciaux, n'a pas, en réalité, le luxe de se prendre au sérieux comme elle le fait), du décalage, et énooooormément de créativité. Politiquement correct fait plus pour l'univers des contes de fée que Grimm et Once Upon a Time réunis... leur offrant à la fois une relecture drôle, mais aussi une véritable gourmandise, piochant dans les univers de ces contes énormément d'idées et de personnages, sans jamais oublier le côté terriblement sordide de certaines situations, ni déposséder les histoires de leur merveilleux.
J'ai même un peu envie d'envoyer un exemplaire de chaque recueil de nouvelles de Garner à Bryan Fuller (sait-on jamais, des fois qu'il s'ennuie).

Vous me trouvez cruelle avec Once Upon a Time (à laquelle j'ai pourtant donné une chance au-delà du pilote) et Grimm ? Si j'étais James Finn Garner, je ne dirais plus : "Once Upon a Time est une série sans la moindre once d'originalité, tout juste bonne à amuser les enfants pendant la soirée du réveillon, et les adultes s'ils ont abusé du champagne au point de ne pas saisir le ridicule de la situation"... Je dirais : "Once Upon a Time est une série créativement contrariée idéale pour des spectateurs étant d'une exigence intellectuelle modeste, et loin de nous l'idée de vouloir réfuter leur droit à l'être".
Mais je ne suis pas du tout James Finn Garner. Et je ne suis pas aussi complaisante qu'il peut l'être avec les sorcières à la "bonté défectueuse". Je regrette que ce soient ces deux séries qui aujourd'hui tentent de faire vivre les contes de fée à la télévision américaine avec aussi peu de panache et d'inventivité.

Fort heureusement, ce soir, nous vous parlerons aussi d'autres séries inspirées de contes et légendes, parmi lesquelles The Charmings qui, si un bon rire vaut un bon bifteck, vaut toutes les boucheries-charcuteries de France et de Navarre...

TheSeriesLiveShow-MEAThe SeriesLive Show - 2x03 : Rien que des histoires

Mais le conseil téléphagique du jour, finalement, c'est un peu de laisser tomber les séries, et de foncer lire les nouvelles de James Finn Garner...

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1 décembre 2011

A marquer d'une croix

Comme nombre d'entre nous, j'ai toujours adoré Noël. Les vitrine, les illuminations partout, les guirlandes dans tous les magasins, les marchés de Noël, le pain d'épices, le vin chaud... le mois de décembre est définitivement mon préféré, avec ce qu'il inclut de joie un peu plaquée, de consumérisme forcené et d'espoirs déçus, parce que Noël ne ressemble jamais au Noël dont on a rêvé.

Une chose, cependant, manque dramatiquement à Noël : de quoi combler la téléphage que je suis. Le mois de décembre est celui qui statistiquement voit le moins de séries démarrer de par le monde, notamment sur la dernière quinzaine. C'est dramatique. Des souvenirs agréables de la télévision pendant la période des fêtes de fin d'année (qui pour moi commencent avec la Saint Nicolas ; de l'avantage de venir d'une famille venant en partie de l'Est), je n'en ai pas vraiment. Le seul que j'ai, c'est quand ma soeur et moi avons eu la VHS de Cats pour tuer le temps chez mes grands-parents pendant les fêtes de fin d'année, et une VHS ne compte pas vraiment dans ce contexte (surtout qu'il ne s'agissait pas d'une série).

C'est une nouvelle raison pour laquelle, quand je serai grande, je serai Suédoise (et je me fiche totalement d'entre autres être d'origine italienne et d'en avoir l'air, je serai Suédoise, point).
Voilà pourquoi :

Julkalender
Julkalender, une tradition de Noël venue du froid

Si on récapitule : l'un des pays que j'ai le plus envie de découvrir physiquement, linguistiquement, culturellement et téléphagiquement, ma période préférée de l'année, et des séries à profusion ? On n'est pas loin de mon idéal de Noël, en réalité.
Et un jour plus tôt, par-dessus le marché.

J'espère que vous aurez vous aussi envie de vous aventurer en Suède en ce 1er Décembre (et par la même occasion, en apprendre plus sur le Danemark ou la Norvège), et que vous pourrez commencer à vous plonger, vous aussi, dans l'esprit de Noël...

30 novembre 2011

Parenthèse turquoise

Je vais être honnête avec vous : la crève que je me coltine depuis environ une semaine est certainement la meilleure chose qui me soit arrivée depuis quelques temps, en tous cas concernant mes activités sur internet. D'accord, je suis un peu à la ramasse, je dois me relire 10 fois pour écrire la moindre ligne et j'ai un peu l'impression d'écrire des phrases à rallonge (encore plus que d'ordinaire, je veux dire), mais globalement, être containte par le fait que ma tête n'y est pas à lever le pied me fait des vacances.

Comme j'ai décrété que, tant que je n'irai pas mieux, je ne reprendrai pas les news US tant que je n'aurai pas la tête claire (j'ai encore de la fièvre), ne consacrer mon temps qu'à la rédaction de Séries du Monde fait vraiment du bien. La seule chose que je reporte vraiment, ce sont les audiences asiatiques parce que j'arrive pas à percuter sur les chiffres en ce moment, mais sur le reste ça me fait un plaisir de dingue de ne pas chercher à faire des news US en plus du reste. Si j'étais au mieux de ma forme je pourrais même poster quotidiennement, une à deux news par jour, en plus des nouvelles fiches... ce serait parfait.
La vérité c'est que parfois, j'aimerais ne faire que ça sur SeriesLive, que Séries du Monde. N'est-ce pas ce pour quoi j'étais revenue à la base ?

World
Mais vous savez ce qui se passe quand je ne m'occupe que des news SdM sur SeriesLive ? Il n'y a que des news SdM sur SeriesLive.

Et les gens blâment les news SdM parce que ce n'est pas le focus principal du site, et s'en prennent aux news sur les séries non-américaines. Je ne peux pas m'empêcher d'être triste quand je vois ça. C'est sans doute un peu d'orgueil mal placé, ou de susceptibilité de ma part, mais j'aimerais que les gens ne me reprochent pas de faire ce qui est ma mission sur SeriesLive, simplement parce que d'autres ne remplissent pas leur part du contrat.

Je suis obligée d'admettre que depuis bientôt deux ans que je fais des news "étrangères" sur SeriesLive, c'est devenu 70% des raisons pour lesquelles je poste des news US sur le site : faire en sorte que les visiteurs n'aient pas l'impression que le site est devenu Séries du Monde. Ce n'est pas juste, parce que je devrais faire ce pour quoi je suis là, et ce qui me plait, c'est-à-dire m'occuper de Séries du Monde, et les autres rédacteurs, ceux qui travaillent sur les séries US, feraient leur partie du boulot et tout le monde serait content ; au lieu de ça, les visiteurs s'en prennent à moi pour faire ma part, et non aux autres pour ne pas faire la leur.

Malgré ma fièvre, j'ai finalisé ce soir un article que je prévoyais depuis deux/trois semaines en vue du 1er Décembre. Ce sera le 2e article pour Séries du Monde en l'espace de quinze jours environ. Là encore je vais être honnête : j'aime ça. Déjà, j'aime les articles, je trouve ça plus enrichissant pour le site comme pour moi de proposer ces dossiers.
Et puis surtout j'aimerais consacrer plus de temps à des articles "de fond", avec de la découverte, de la recherche, de la rédaction, au lieu de traduire des news qui pourraient aussi bien être reprises par d'autres qui n'ont pas SdM sous leur responsabilité. J'aimerais faire la série d'articles sur la télévision européenne que je voulais faire cet été, et que j'ai repoussée parce que cet été personne ou presque ne collaborait au site, que je voulais faire à la rentrée, et que j'ai repoussée parce que peu de monde a repris une activité sur le site à l'automne. Qu'à ce rythme je ne ferai jamais...

Je n'aurai pas l'excuse de la fièvre éternellement. Pour pouvoir faire ce que j'aime sans lire que "OSEF" et autres variantes charmantes des commentaires de gens qui, et c'est leur droit, ne s'intéressent pas aux séries de la planète, il faudra reprendre les news US, pour préserver un semblant d'équilibre en faveur des news US. Quand je me sentirai mieux. Peut-être dés la semaine prochaine. Ca me déprime un peu.
La solution précaire de cet été, prendre moi-même en charge l'actu US, ne pourra pas durer indéfiniment. Pas si je veux continuer à développer Séries du Monde dont j'ai déjà dû abandonner la mise à jour des audiences sur les fiches séries, ou la grille de programmes, ou les séries d'articles ambitieuses. Mais qui lirait tout ça sans les news US ?

Ce soir je m'autorise un peu à déprimer à ce sujet parce que j'ai l'excuse de ne pas être bien en point depuis environ une semaine. Ce weekend, ou lundi, il faudra refaire semblant de rien, retrouver le ton que je prends quand je parle de séries américaines, le plus objectif et positif possible, sans montrer que je voudrais que quelqu'un d'autre s'en charge, que quelqu'un d'autre prenne le temps, que quelqu'un d'autre respecte ses engagements ; des informations qui m'intéressent, une fois sur deux environ, des séries que j'aime, souvent, que je regarde ou vais regarder, certainement, mais qui dans le fond n'ont pas besoin de moi comme celles de Séries du Monde. Et vice versa.

...Ce sera notre secret, d'accord ?

29 novembre 2011

C'est comme ça qu'on sait que c'est du sérieux

Etant malade en ce moment, je m'attendais à faire ce que je fais téléphagiquement chaque fois que j'ai une bonne crève : regarder des merdes. Et, plus spécifiquement : regarder 30 Rock. Par un curieux hasard, chaque fois que j'ai été malade jusque là, je me suis envoyé une à plusieurs saisons de 30 Rock.

30ontheRocks
Mais non, rien. J'ai pourtant une bonne partie de la saison 5 en retard (depuis ma dernière crève, donc), mais rien à faire. Je n'en ai même pas envie. Si une série pas drôle ne peut même plus compter sur un état fievreux pour s'intercaler dans le planning d'un téléphage, mais où va-t-on ?!

Donc, comme j'ai un peu de mal à me débarrasser de ma rhino-pharyngite et que ça va encore me mettre KO quelques jours, si quelqu'un a une série pas trop conne, mais pas trop bonne non plus, à me suggérer en attendant que ça aille mieux, je suis preneuse.

28 novembre 2011

[DL] Charlie's Angels (2011)

L'un des trucs que vous ne me verrez pas faire en cette rentrée (moui euh, je me comprends hein), c'est m'acharner à écrire un post sur le pilote de Charlie's Angels. Alors d'accord, la chose est entendue, j'ai un deal avec Scarlatiine qui consiste à poster sur chaque pilote de la rentrée, ok. Mais hors de question de chercher à vous en faire un roman. Soyons honnêtes : si j'avais voulu écrire quelque chose sur Charlie's Angels, je l'aurais fait quand le pilote est sorti et que je l'ai regardé puis vomi.
Mais le temps a passé, et j'ai totalement oublié ce pilote. Occulté, pourrait-on même dire. Et je n'ai aucune intention de me replonger dedans juste pour pouvoir en dire du mal ; en plus, ce serait tirer sur l'ambulance, maintenant.
Donc, générique.

CharliesAngels2011
Note : lien valable 30 jours minimum. Je reuploaderai si le lien est mort, mais seulement si vous postez un commentaire pour me prévenir !

Reconnaissons quand même que sur le casting, ils ne s'étaient pas tellement trompés après tout : Minka Kelly est toujours aussi charmante et Rachael Taylor, je trouve, est pas mal non plus. La série originale avait typiquement ce genre d'atouts, et elle est quand même entrée dans l'histoire entre autres pour la jigglevision... Finalement Charlie's Angels était, hm, diablement fidèle à la série d'origine, sauf que la nostalgie ne fonctionne pas quand on regarde un remake où aucun personnage d'origine n'est présent. Si Charlie's Angels avait duré aussi longtemps que son illustre ancêtre, la prochaine génération de téléphages aurait regardé, émue, cette série comme une marque de son temps : latexisée, bimboisée, de la même façon que le brushing ou l'absence de soustale font partie de la légende pour nous. Mais Charlie's Angels me semble faire partie des rares séries à avoir suivi les enseignements de la série à laquelle elle devait son nom, en réalité. Et peu de remakes peuvent s'en vanter. Il faut dire qu'à la base l'original ne volait pas exceptionnellement haut. Vous l'aurez compris, je n'ai jamais été fan de la série (bien qu'ayant une certaine affection pour Cheryl Ladd et Jacklyn Smith dont les téléfilms ont rythmé pas mal de mes après-midi sur M6, et c'est déjà ça que Jane Seymour n'aura pas).
C'est un peu comme si on reprochait à un remake d'Alerte à Malibu d'être dénué de tout intérêt intellectuel... dans son cas c'est presqu'un compliment sur la fidélité de l'adaptation.

Manque de chance, ni moi, ni la plupart des spectateurs américains n'a eu l'envie de se coltiner une série reposant uniquement sur la plastique de ses actrices. Bizarre, ça ne nous a pas toujours arrêtés, ni moi ni les spectateurs américains... Du coup, si quelqu'un est en train de songer à ramener Agence Acapulco pour un remake, sait-on jamais, je conseillerais d'attendre un peu, ça m'a pas l'air d'être le bon moment. On dirait presque que le public a des... comment on dit ? Exigences de qualité. Je sais, à moi aussi ça parait inexact, comme analyse...

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche Charlie's Angels (2011) de SeriesLive.

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25 novembre 2011

Rire ensemble

Ce blog a été le témoin de nombreuses évolutions téléphagiques pour moi : la façon dont je me suis mise à suivre plus méthodiquement les séries de rentrée ; la façon dont je me suis autorisée, l'expression n'est pas exagérée, à ne pas me cantoner aux séries américaines ; les défis que je me suis lancés plus ou moins officiellement, enfin, comme regarder plus d'intégrales, me priver volontairement de cagoulage ou m'essayer aux longs-métrages.
Il en est peut-être un, moins conscient, qui n'a pas encore été vraiment mentionné, mais dont vous pouvez trouver la trace facilement en remontant les archives de ladytelephagy : ma tentative de m'ouvrir à la comédie.

Ce n'était pas du tout acquis. Pendant très longtemps je n'ai juré que par les séries dramatiques, et les comédies qui me plaisaient en plus étaient en général douées pour jouer sur les tons (Rude Awakening en est un bon exemple). Les comédies en single camera m'ont toujours plu un tantinet plus que les sitcoms traditionnels, bien que je ne les boude pas (ma fidélité envers Fran Drescher est à ce titre parlante). Mais c'était toujours avec l'idée sous-jacente qu'une comédie était un passe-temps, un divertissement au sens péjoratif du terme, quelque chose qui, enfin, soyons sérieux, n'est pas une fin téléphagique en soi. C'était un peu contradictoire en un sens avec le fait que parmi mes séries préférées, quand je suis vraiment contrainte à n'en choisir qu'une trentaine pour faire une sélection, je mentionne presque systématiquement Une Nounou d'Enfer ; mais c'était avec, toujours, la sensation pas forcément explicitée de faire un distingo entre une série qui compte pour des raisons affectives, et une série qui compte, tout court.

En cela je crois que j'ai bien progressé ces dernières années. Parmi les intégrales que je me suis envoyées, il y avait énormément de comédies, en général datées d'il y a quelques années ou quelques décennies. Derrière la joie de m'esclaffer devant des plaisanteries plus ou moins fines, il y avait aussi ce sentiment de découverte, l'envie de décortiquer un genre qui, même à fortes doses, m'est toujours un peu étranger.

Du coup, je me suis posé, aussi, énormément de questions sur l'humour, ses ressorts, ses mécanismes, ses rouages ; parmi ces questions : l'humour est-il intemporel ? Peut-on encore rire lorsqu'on nous a trop répété qu'une série est drôle ? Peut-on rire de quelque chose qu'on ne trouvait pas drôle avant ? Peut-on rire de ce qu'on ne trouve plus drôle ? La triste réalité gâche-t-elle le plaisir de rire ? Doit-on toujours rire devant une série comique ?
Sur ce blog, il est probable, en tous cas c'est ce qu'il me semble à vue de nez, que je me sois posée plus de questions sur le genre de la comédie que sur celui du drame. Le drame me semble évident. Le drame est naturel. Le drame se conçoit facilement. La comédie est pleine d'interrogations pour moi, c'est un territoire qui, même au bout de plusieurs centaines d'épisodes, m'est toujours inconnu. Je sais rire mais je ne comprends pas d'où cela vient. Douter, me poser des questions ou pleurer ne fait pas autant débat ; il semble qu'il soit plus facile pour toutes les facettes du drame de remonter à la source. Comme beaucoup de choses en téléphagie, plus que nous ne voulons l'admettre, ce que nous aimons et ce que nous regardons prend racine dans notre histoire personnelle. Et ma fascination grandissante pour les comédies est le reflet de cela, de l'évolution personnelle que j'ai connu pendant ces quelques années et de la façon dont ça s'est traduit dans mes expériences télévisuelles.

KakiaVstretilVashuMamu
Kak ia Vstretil Vashu Mamu

Aujourd'hui se rejoignent deux de mes évolutions, les séries "étrangères" et la comédie, alors que je suis tombée sur un remake allemand d'une comédie britannique (on aura l'occasion d'en reparler). Mon allemand n'étant pas si rouillé que je le pensais, en tous cas pas à l'oral (saloperies de déclinaisons), j'ai retrouvé peu ou prou tout ce qui rendait le pilote d'origine drôle, ou à peu près.
Et alors qu'on passe notre temps, notamment dans le cas des séries asiatiques, à souligner combien certaines choses ne passent pas bien d'un pays à l'autre, je suis frappée de voir que la version allemande (si l'on met de côté le fait que les rires sont enregistrés et les acteurs un peu flasques) est aussi drôle que la version originale.
Comment se fait-il que l'humour parvienne à passer d'un pays à l'autre, souvent d'un continent à l'autre, aussi, sans problème ?

Pourquoi la plupart des séries américaines adaptées à l'étranger sont-elles des comédies ?
Certes il y a aussi la question du budget. Ce n'est pas une donnée innocente, naturellement. Le savoir-faire est moins aléatoire, aussi, sans doute : réaliser une série qui copie Oz, The Practice ou Pushing Daisies n'est pas à la portée du premier venu, quand un sitcom, avec ses règles techniques claires et son contexte théatral, est un objectif plus facile à atteindre.

Mais concernant les scénarios eux-mêmes ? Comment se fait-il que pas une ligne ne soit changée, parfois ?
On est d'accord que le succès de ces remakes, et on en parlait à propos de Las Chicas de Oro, est aléatoire : parfois ça cartonne, parfois pas du tout (ces dernières années, c'est plutôt pas du tout d'après ce que je vois ; l'échec du Cheers espagnol en est le dernier exemple en date). Mais les producteurs locaux ont en tous cas dû penser à un moment que tout ça se traduirait facilement dans le pays d'arrivée, qu'il n'était pas nécessaire d'apporter des retouches.

On dit qu'on peut rire de tout, mais pas avec tout le monde. Il semblerait quand même un peu que si, car vu le nombre de comédies américaines qui sont adaptées un peu partout, alors que les dramas sont quand même repris avec plus de méfiance (ou alors avec des transformations, comme Grey's Anatomy qui est devenue la telenovela colombienne A Corazón Abierto), les séries américaines font rire toute la planète ou quasiment.
Finalement, si l'action de rire est universelle, peut-être que son déclencheur l'est tout autant ?

24 novembre 2011

Le refuge

Qu'on ouvre un journal, qu'on passe une semaine au boulot, ou simplement qu'on se retrouve en butte à l'un des mille problèmes bénins mais cumulatifs du quotidien, on a souvent l'impression que le monde nous éprouve sans cesse par une insupportable complexité. Les nouvelles sont mauvaises, les débats sont incendiaires, les préoccupations du quotidien vont gorger les rangs des multiples problèmes de société qui semblent s'entasser à l'infini. Le monde est tellement complexe. Il n'est ni noir ni blanc, mais il comporte tant et tant de niveaux de gris. Il s'y passe des choses douloureuses, ou incompréhensibles, ou simplement insolubles. Les gens s'opposent. Les valeurs sont inconciliables. Les idées s'ignorent mutuellement. Le monde est fichtrement gris et terne et désagréable.

Je ne connais pas de meilleur remède à ce genre de vague à l'âme qu'un bon épisode. Et aujourd'hui, je ne connais pas de meilleur remède que le pilote de The Café, qui a débuté hier à la télévision britannique. Ou quand un coup de coeur anglais remplace l'autre.

The Café est tout ce qu'on peut espérer de paisible, de serein, et de doux. Et de bleu.

TheCafe
Son personnage central, Sarah, passe le plus clair de l'épisode assise dans le café auquel le titre de la série fait bien évidemment référence, plus absorbée dans la contemplation de la jetée que dans ses écrits - mais c'est comme ça que ça marche. C'est là qu'elle regarde le temps et les gens passer. C'est là qu'elle échange quelques mots avec sa mère, qui tient l'endroit, et sa grand-mère, dont la fonction principale est de s'assurer que le fauteuil près de la baie vitrée ne parte pas avec la prochaine marée tout en tricotant Dieu sait quoi. C'est là qu'elle salue ses proches, les visages familiers de cette petite ville où elle est venue se ressourcer, dans une forme de complicité affectueuse mais simple qui la lie aux amis d'enfance, aux amis des parents, aux visages venus cent fois se faire fourguer un muffin un peu sec au fil des années.

The Café est le monde du connu. L'inconnu est loin ; les douleurs et les tristesses ont été refoulées hors du champs de vision ; les questions et les problèmes ont été boutés par-delà le point d'horizon. Le temps s'égrenne simplement, dans une sorte de naïveté méditative. On ne fait pas semblant de ne pas avoir de problème en jouant les insouciants ; on les a simplement éliminés du quotidien, du moins en grande partie parce que les affaires du café ne vont pas fort. Mais rien ne semble grave. Rien ne semble terrible. Rien ne semble réellement important si ce n'est ajouter filer des muffins un peu secs et regarder le vent fouetter la jetée en attendant que passe un visage connu, un visage aimé, souvent les deux.

Les trois protagonistes s'échangent quelques petites piques sans méchanceté, se taquinent, se questionnent, dans la rondeur de leur café en forme de bulle, seul sur la jetée, sans vraiment se soucier de rien.
Il n'y a pas plus zen que le pilote de The Café, avec ses personnages absorbés dans leur quotidien d'une perfection en apparence assez quelconque. On croirait presque que tout est simple, devant le pilote de The Café, que le bonheur est à un muffin un peu sec de là où nous nous trouvons. Que suivre des yeux le trajet du petit train touristique de la côte suffit à oublier tout ce qui pourrait nous rendre la vie un peu compliquée. Que le ressac va emmener avec lui toutes les petites mesquineries et les disputes. Qu'au prochain véhicule qui se stationnera de l'autre côté des baies vitrées, apparaitra forcément un visage avenant et bien intentionné.
The Café, avec ses scènes douces, tendres, légèrement amères ou drôles par moments, mais toujours caressantes, se pose comme un véritable refuge télévisuel pour tous ceux qui veulent échapper aux nuances de gris du monde. J'y ai déjà réservé une table.

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche The Café de SeriesLive.

23 novembre 2011

[DL] twentysomething

Ca fait des semaines que je veux vous parler de twentysomething, rapport au fait que je trouve que Threesome a des airs de famille avec cette série, au sens où l'amitié entre les personnages et le côté brouillon de leurs existences est assez similaire. Sur le reste, pas vraiment, parce que je n'ai regardé que le pilote de twentysomething lors de sa diffusion et n'ai jamais vraiment eu envie de me mettre au (seulement) 5 épisodes suivants. Il manque donc vraisemblablement quelque chose pour m'enchanter vraiment au sujet de cette série australienne.
Mais bon, comme ça va faire pas loin de trois mois que je zappe la rédaction du post en question, et que ma playlist de génériques est tombée dessus, je me saisis de cette opportunité tant que j'y pense, et si vous avez du bol et/ou si vous insistez, on verra à aller plus loin dans un véritable post sur le pilote. Avec un peu de bol, Scarlatiine ne lira pas ces quelques mots, et ne me rappellera pas notre challenge de la rentrée.

twentysomething
Note : lien valable 30 jours minimum. Je reuploaderai si le lien est mort, mais seulement si vous postez un commentaire pour me prévenir !

On sent bien l'immaturité des personnages dans ce générique. Prise à part, la chanson n'a pas grand'chose d'exceptionnel, mais avec ces images, ces couleurs, et ce grand tableau couvert de craie, il faut bien avouer que ça fait pub Petit Bateau, ce qui est quand même un peu le but recherché (enfin, je ne sais pas si Petit Bateau habille aussi les Australiens, mais vous saisissez l'idée).

Quand on y réfléchit, hein, c'est quand même pas compliqué de faire un générique.
En 30 secondes, on a une mise en situation finalement assez révélatrice de la personnalité des protagonistes, un truc sympa et qui donne une identité reconnaissable entre mille à la série (ce sont quand même les bases d'un générique, non ?), et ça n'a demandé qu'un peu de moquette imitation herbe, un tableau noir, une dizaine de bâtons de craie et vraisemblablement pas plus d'une après-midi de tournage. Et sans avoir besoin de venir sobre. Vraiment, c'est pas difficile de faire un générique, je ne comprendrai jamais qu'on se permette de s'en passer quand un peu d'ingéniosité, de système D et de bonne volonté suffisent, surtout dans le cas d'une comédie.

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche twentysomething de SeriesLive.

22 novembre 2011

ThreeAWEsome

Contrairement à Death Valley qui s'est achevée sur un véritable chantage au renouvellement (à croire que Tim Healy et sa bande ont potassé les interviews de la bande à Life Unexpected, souvenez-vous, c'était il y a un an), Threesome s'est éteinte hier dans la douceur de son foyer, entouré de ses êtres chers ; de sa belle mort, en somme.
C'est une jolie fin de saison, non seulement sur le fond, mais aussi sur la forme, avec l'élégance de ne pas forcer la main à qui que ce soit pour un renouvellement. Et donc de le mériter totalement.

ThreeAWEsome
Threesome a, en l'espace de 7 épisodes, gagné de belles lettres de noblesse, en se montrant à la fois tendre et pétillante avec ses personnages.

Sans grande surprise, la grossesse d'Alice a été menée à terme. Sans grande surprise, nos trois zouaves l'ont vécue ensemble. Le concept de Threesome n'est pas de nous emmener vers l'inédit, le révolutionnaire et le surprenant, mais de nous raconter un joli parcours, celui de trois jeunes qui deviennent adultes... mais pas trop quand même, oh. Et la série n'hésite pas à les remettre à leur place, notamment avec la fin accordée à la mère d'Alice (je ne vous en dis pas plus, mais j'ai apprécié l'ironie du second épisode rétrospectivement). Sans faire de ses personnages des clowns que rien n'atteint ni ne vient contredire, elle a su en faire des personnages faillibles mais tout de même hilarants, profondément humains mais toujours prêts à faire les pitres. Regardez bien autour de vous, ce ne sont pas des qualités que l'on trouve si facilement.
Les personnages évolulent sans changer : ils grandissent, mais restent fidèles à eux-mêmes, leur envie de s'amuser, de plaisanter, de faire la fête... Threesome ne nous montre pas des personnages à qui, comme on dit, le plomb entre dans le crâne, et qu'on trouve souvent dans des histoires mélangeant immaturité et grossesse. Mais ils évoluent un peu tout de même. Pour une comédie de seulement 7 épisodes, la performance mérite d'être applaudie.

Puisqu'on parle de performance, notons que nous tenons là 3 excellents comédiens. Ca me donnerait presque des regrets d'avoir gravé ce pilote de The Clinic sans y jeter un oeil car Amy Huberman est craquante au possible, une véritable pile ; les garçons ne déméritent pas, avec un Stephen Wight incroyablement attachant, parfait dans son rôle très oscillatoire (il a la plus grande amplitude et la gère impeccablement), et Emun Eliott joue de sa force tranquille pour de temps à autres incarner un petit garçon adorable.
Le trio a une dynamique impeccable, un feeling irréprochable, une énergie inépuisable. On pourrait les regarder des heures se renvoyer la balle tant ils le font avec une facilité déconcertante. Ils sont parfaitement à l'aise dans tout ce que ces personnages implique, dans toutes les situations plus ou moins étranges qu'ils rencontrent, dans toutes les réparties mordantes qu'ils doivent sortir l'air de ne pas y toucher. Le jeu entre ces trois-là est d'une telle souplesse que si c'était un sport, ce serait la gymnastique rythmique et sportive. C'est juste beau à regarder, cette aisance, ces contorsions faites sans sourciller.

Ils sont énormément aidés par une écriture parfaite, drôle, rythmée, légère, bourrée de références, souvent coquine mais jamais vulgaire.

Du coup, même quand certains épisodes m'ont moins plu (sans aller jusqu'à dire qu'ils n'étaient pas bons, mais en tous cas ils l'étaient moins) principalement en raison de l'intrigue, ce qui s'est produit pour les 5 et 6e épisodes, la symbiose fonctionne, les dialogues pétillent, l'énergie est palpable. On trouve peu de comédies capables d'aussi facilement faire pardonner ses temps faibles.
Probablement parce que, si les éléments de comédie sont nombreux et impossibles à rater, la réelle tendresse qui émane de la situation et des personnages fait que l'émotion a également la part belle. Sans être une dramédie, la série se ménage parfaitement des moments d'émotions qui n'oublient jamais d'être drôles, et parvient à une somme très humaine d'échanges.

Partagé entre le rire et l'affection, le spectateur décidera probablement de ne pas se compliquer la vie : il pleurera tout le long, décidant au fil du visionnage s'il s'agit de larmes de rire, de joie, ou d'émotion ; sachant que cela peut varier d'une seconde à l'autre. Une bien jolie expérience en vérité.

Et si j'ai eu l'air un peu fâchée envers Death Valley en début de post, ne vous en faites pas : je considère toujours que c'était l'une des séries les plus fun de cette rentrée. Je ne consacrerai probablement pas de post à sa première (et unique ?) saison parce que ce n'est pas systématique en ces lieux et que j'ai été très émue par le final de Threesome, l'un des plus réussis que j'aie vus ces derniers mois, mais le coeur y est.
J'espère un renouvellement pour toutes les deux.

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche Threesome de SeriesLive. Et on en a parlé dans le podcast de vendredi !

21 novembre 2011

On air

Tiens, voilà une comédie dont on aurait pu parler dans le SeriesLive Show de vendredi si j'avais seulement su que cette série existait !
Enfin, websérie devenue série, plus précisément (mais parle-t-on vraiment des autres ?), puisque Goodnight Burbank a ainsi démarré sa carrière, avant d'être rachetée par HDNet qui apparemment est une chaîne du câble, je découvre comme vous hein.
Et qu'est-ce que ça vaut ? Bah...

GoodnightBurbank

C'est assez chiant, en fait.
Le sujet est pourtant sympathique : il s'agit de s'intéresser à une petite émission d'information en soirée à destination de la zone de Burbank qui se tourne... dans un garage (bah ouais, le studio a brûlé). Ou comment trouver une super bonne excuse pour tourner dans les mêmes conditions que les personnages, c'est-à-dire avec pour simple décor une toile verte pour les scènes en intérieur, et un parking pour les extérieurs.

Les personnages en question sont plutôt sympas : il y a les deux présentateurs, elle, une républicaine dure tendance xénophobe ("Ann Coulter avait raison"/"Sur quoi ?"/"Tout.") mais un peu stupide, lui, un journaliste plus libéral qui espère surtout bouger de cette petite station pourrie et qui ne supporte pas sa collègue ; il y a le producteur, qui comme tous les producteurs ment comme un arracheur de dents et qui a les siennes qui rayent le parquet ; mais il y a aussi le chef de plateau baba cool, la maquilleuse, une musulmane qui porte le voile mais qu'il faut ptet voir à pas prendre pour une demeurée, la journaliste atteinte du syndrome d'Asperger qui ne peut pas regarder les gens qu'elle interviewe dans les yeux, la technicienne complètement maladroite et illuminée...

Alors qu'est-ce qui cloche ? Les dialogues. Le rythme. Le déroulement de l'épisode dans sa totalité. Tout ce qui compte quand même un peu dans une comédie.

Si certains passages sont décents, le reste est surtout très embarrassant parce que les gags ne sont pas nouveaux, et que les dialogues manquent de mordant. Avec des personnages aussi hauts en couleur, on était en droit d'espérer quelque chose de plus barré. Peut-être que le problème vient de l'héritage de l'improvisation, qu'on peut sentir dans certaines interprétations et qui signifie probablement que le script laisse une grande liberté aux interprètes ; or, l'impro, en tous cas de mon point de vue, fonctionne très mal dans une série. Pour une émission de divertissement, sans aucun doute : les sketches sont souvent courts, il y a un public, on garde les mêmes recettes que pour un spectacle de théâtre, bref ça fonctionne. Mais là, ça tombe à plat. Ce sont un peu les mêmes problèmes que ceux que je me souviens avoir cru déceler dans Big Lake, en fait.
D'autant que Goodnight Burbank est tournée en single camera.
Donc problème de rythme, donc problème de dialogues, tout ça tout ça, ce sont des conséquences assez logiques.

Reste que l'idée n'est pas mauvaise, que les personnages sont sympathiques, et que j'aimerais voir ce que donne Goodnight Burbank dans quelques mois, en lui donnant le temps de mûrir. D'ailleurs il parait que la série a ensuite été retravaillée, ça pourrait valoir le coup d'y jeter un oeil pour voir si les défauts d'origine ont été gommés.
Je crois que j'avais vraiment envie de rire devant Goodnight Burbank, probablement parce que les coulisses d'une émission de télévision, fut-elle toute pourrie, c'est le genre de sujets qui m'attire. Alors je lui redonnerai probablement une autre chance si je tombe sur les "nouveaux" épisodes.

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche... que j'ai pas encore faite.

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