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ladytelephagy

1 avril 2012

Nonchalance

Ce que Mad Men nous a appris (voilà, la comparaison est lâchée, comme ça c'est fait), c'est qu'il fût un temps où boire, fumer, et arpenter des pièces parfaitement décorées était un véritable mode de vie. Loin de l'état perpétuel d'excitation voire de stress dans lequel nous vivons à présent, le calme, c'était supra chic. On ne déballait pas ses névroses, comme ça, à tout le monde et n'importe qui, et moins encore à son entourage. Non, on s'en grillait une petite et on vidait son verre cul-sec, on affichait un air faussement blasé, et c'était déjà oublié. Tout ça dans un costard ou une robe sublimissime, par-dessus le marché.
C'était ça, avoir la classe. Pas étonnant que dans notre monde survolté, nous ayons tellement envie que la télévision nous rappelle cette magnifique époque d'intériorisation cruelle mais pleine à l'allure impeccable. Magic City a complètement retenu la leçon.

MagicCity

En définitive, que raconte le pilote de Magic City ? Que le patron d'un grand hôtel de Miami tente par tous les moyens d'éviter une grève qui, à quelques heures du début de l'année 1959, pourrait bien lui coûter son affaire. Et pour être tout-à-fait honnête, cette partie-là du pilote dure, toutes scènes comprises, environ quinze minutes.

Que se passe-t-il le reste du temps ? Eh bien, Jeffrey Dean Morgan déambule dans sa suite, dans son hôtel, dans une villa, à la plage ; le cigare au bec et le regard placide en permanence. De temps en temps, sa voix de basse murmure quelque platitude, voire même une menace monocorde, mais son travail s'arrête bien là. Steven Strait se contente quant à lui de passer de scène en scène à la fois en roulant des mécaniques et en brûlant de désir pour une mystérieuse inconnue, habitée par Jessica Marais dont on a à peine le temps de vérifier ce qu'elle a fait de son accent australien tant elle parle peu et s'exhibe beaucoup. Quelques autres femmes jalonnent l'épisode, ce sont toujours des créatures convoitables mais dépourvues d'épaisseur, y compris celle qu'incarne Olga Kurylenko, qui pour être sublime et sympathique dans un même mouvement n'en est pas moins creuse.

C'est à peu près tout. Et pourtant ça marche.

Pilote basé sur l'ambiance, Magic City ne repose pas sur l'efficacité de ses histoires, de ses dialogues ou de sa réalisation. La sobriété prime en tout.

Et en fin de compte, cette nonchalance est tellement contagieuse qu'on n'a pas envie de se plaindre, mais plutôt d'envoyer deux olives faire quelques brasses dans un martini glacé, et d'attendre que les minutes s'égrènent. Tant que la compagnie est bonne et que la musique est sensationelle, que peut-on vouloir de plus, n'est-ce pas ?

Eh bien, le problème c'est qu'à l'issue des 55 minutes que dure le pilote, la question se pose quand même. L'inconvénient c'est que, voyez-vous, si cette recette prend sur moi pendant un pilote, c'est tout-à-fait autre chose sur le long terme. L'expérience Mad Men l'a prouvé : passé le moment du coup de coeur pour l'ambiance, quand commence à se profiler la perspective de se mettre chaque semaine au rendez-vous, eh bien les priorités basculent et j'oublie la série ; il me faut alors des trésors de volonté pour me remettre devant.
L'ambiance c'est bien, mais ça n'est pas assez addictif, et les histoires doivent sembler solides, le fil conducteur doit s'étirer vers l'horizon, les personnages doivent donner l'impression qu'ils ont quelque chose à dire ; or justement, sur le long terme, Magic City n'est capable d'aucune promesse. Et c'est la raison pour laquelle, malgré tout le bien que j'ai pensé de ce voluptueux pilote, je crains de ne pas être capable d'avoir le réflexe, chaque semaine, de me rappeler qu'un nouvel épisode m'attend, tout simplement parce que je n'attends rien d'un nouvel épisode.

Une carte postale n'est pas faite pour s'étirer sur dix épisodes. Et en nous envoyant avec un tel flegme ses bons baisers de 1958, ce pilote de Magic City ne donne pas envie de continuer la promenade en 1959. Pas en l'état. C'est tragique, mais c'est comme ça. Mais, si j'ai bien appris ma leçon, alors sitôt que j'aurai vidé mon verre, je m'y serai déjà faite.

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1 avril 2012

In good faith

GCB

Imaginez un monde où on retrouve des accents du Sud de l'Amérique, de la musique country et une actrice de Pushing Daisies. Ca fait beaucoup d'arguments en faveur de GCB !
Pour autant, il ne faut pas croire que j'étais d'emblée acquise à la série. Le thème soapesque proche de Desperate Housewives, avec toutes ces femmes riches, belles sous condition d'avoir le bon éclairage, et ayant bien trop de temps libre pour rester honnêtes bien longtemps, avait tout pour me repousser. J'ai d'ailleurs lâché Desperate Housewives assez vite, parce que je trouvais ça stérile et que j'étais proprement incapable de m'intéresser longtemps aux retournements de situation factices. Sans parler des personnages légèrement hystériques.

Après tout, on trouve des accents du Sud en bien d'autres endroits y compris dans des séries (mon préféré est et reste celui de Reba, le plus prononcé que j'aie jamais entendu à la télévision), j'ai de la musique country à ma disposition sans m'infliger une mauvaise fiction, et quant à l'actrice de Pushing Daisies eh bien, comme le prouve mon Piemarathon, je peux la retrouver dans Pushing Daisies quand je veux.
Ok GCB, il va donc falloir faire mieux que ça.

Hélas les choses se sont bien mal engagées lorsque Leslie Bibb a commencé à... je ne sais pas trop ce qu'elle faisait, mais je n'oserais pas appeler ça jouer la comédie. Donc juste pour être sûre, euh, petite vérification : confirmez-moi un truc, elle est actrice, pas vrai ? Elle était mauvaise comme ça, dans Urgences ? Dans Popular ? Chais pas, c'est la doubleuse qui lui sauvait la mise ou bien ? En tous cas ça pose question.
Et c'est d'autant plus embarrassant qu'elle est supposée être l'héroïne de la série et qu'elle occupe l'écran une grande, très grande partie du temps. Vraiment j'en étais gênée pour elle.

GCBiches

Heureusement, pour compenser la vacuité de la prestation de Bibb, elle a face à elle des gens qui font tout le charme de la série. C'est par cette panoplie de personnages d'importance variable, mais toujours savoureux, que GCB remplit son contrat de divertissement qui fonctionne plutôt que de punition collective.
Évidemment, Kristin Chenoweth est en grande forme. Elle l'est toujours plus ou moins mais la place qu'on lui laisse pour s'épanouir est variable (dans Glee par exemple, elle pouvait chanter mais pas vraiment donner le meilleur d'elle-même dans d'autres domaines). Ici elle est en TRES grande forme, et elle est, en réalité, la force motrice de ce pilote. Carlene me rappelle un peu Dallas, dans Suburgatory, mais en version peste patentée... et pourtant diablement attachante, parce que même insupportable, la Cheno est une crème, c'est dans son ADN.

Le mérite ne lui en revient pas exclusivement, pourtant. Très vite, la venimeuse Cricket, l'embarrassante Sharon (interprétée par dont j'admire déjà l'accent depuis Rodney ; ce qui admettons-le est certainement la seule chose à admirer dans cette comédie pathétique) et Heather la fausse-peste, vont prouver qu'elle sont plus que des faire-valoir pour Carlene, et vont apporter chacune des scènes très sympathiques à ce pilote, même si elles sont moins en verve. Mais au-delà de ça, même les petits rôles fonctionnent pour le moment très bien : Blake le mari qui mène une double-vie, Ripp, celui qui forme un fantastique tandem avec Carlene, ou encore, dans une moindre mesure certes, la mère d'Amanda (j'avoue que je m'attendais à ce qu'elle soit plus haute en couleur, mais ce n'est que le pilote).
On a la vraie sensation de découvrir toute une société, un microcosme gangrené par les apparences, et c'était nécessaire ; il faut vraiment que ça continue comme ça. Comme Suburgatory a essayé d'en décortiquer les mécanismes, il est d'ailleurs très futé de la part de GCB de ne pas trop chercher à expliciter de côté-là des choses et de nous laisser l'observer sans appuyer dessus ; la réalisation et les stylistes se chargent de ce boulot sans que le scénario ne s'apesantisse sur la démonstration de force, et c'est bien joué, cela évite l'impression de déjà vu.

D'ailleurs, plutôt que de parler uniquement de riches oisifs comme peuvent le faire Desperate Housewives et Suburgatory, GCB a l'excellente idée, bien qu'évidemment elle lui ait causé pas mal de tort aux États-Unis (c'est d'ailleurs surprenant d'apprendre que la Pologne, pays chrétien s'il en est, fait par exemple partie des premiers pays à en avoir acheté les droits ; la série y est diffusée depuis la mi-mars !), d'orienter sa critique vers la contradiction entre les valeurs chrétiennes et leur non-application par les horribles pestes de la clique de Carlene.
Le sujet est abordé au travers de tout un champs lexical très efficace, et de nombreuses références bibliques utilisées avec malice parsèment l'épisode. Je n'ai pas eu l'impression que c'était très offensant, mais c'est vrai que d'une part, je suis athée, et que d'autre part, le simple fait de montrer des teignes en indiquant clairement quelle est leur religion peut, je le comprends, défriser ceux qui voudraient renvoyer une image immaculée de leur communauté. Ce ne sera pas pour cette fois, mais je crois que les égratignures sont suffisamment superficielles pour que cela ne porte pas préjudice à la série sur le long terme, on se rend vite compte que c'est fait en toute bonne foi, sans méchanceté, mais quand même pour souligner une certaine hypocrisie qui existe, il faut l'admettre. Et puis, le personnage le plus explicite quant à cette thématique, Carlene, est interprété par une Chenoweth que je crois foncièrement incapable de blasphème. A l'instar de Suburgatory qui veut rire sans cruauté, je pense que GCB a su trouver le ton qu'il fallait pour servir son propos sans tomber dans la caricature agressive.

GCBack

Plusieurs scènes de cet épisode inaugural sont plutôt sympathiques, surtout à mesure qu'Amanda commence à se rebiffer (du coup sur la fin, même si son jeu n'est pas franchement génial, au moins elle a de la répartie), ce qui laisse augurer du meilleur pour la suite.
Là où GCB pèche encore un peu, c'est sur ses dialogues, qui manquent encore un peu de mordant sur la longueur, se concentrant sur quelques passages-clés (en général en présence de Kristin Chenoweth mais pas uniquement). Il faudra vraiment que la série accentue la causticité de ses répliques, et pousse son concept le plus loin possible. Il s'agit de mettre tout en oeuvre pour montrer des personnages aussi malveillants que possible : c'est sa planche de salut. Sans cela, la série aura l'air de faire dans la provoc en toc.

Car vous l'aurez compris, je me suis quand même bien amusée devant le pilote de GCB, avec, en bonus, des accents géniaux (pour une native de Chicago, Marisol Nichols se débrouille d'ailleurs plutôt bien !), de la musique country en pagaille, et une actrice de Pushing Daisies.
C'est bizarre, parce que c'est pas du tout mon anniversaire.

31 mars 2012

[#Piemarathon] 2x04, lonely

BlackMarch
Comme toujours, le Piemarathon est l'occasion de constater la versatilité de Pushing Daisies. On passe d'un épisode d'austérité visuelle totale mais très drôle, à un épisode de surenchère visuelle permanente et particulièrement dramatique. Je sais pas comment c'est possible, mais j'arrive encore à me faire surprendre, même quand cet épisode compte parmi mes préférés justement parce que ce sont des ingrédients que j'adore dans la série. Mais à ce stade vous aurez compris qu'en fait, il n'y en a pas beaucoup qui me déplaise.
Ah, Pushing Daisies, cette histoire d'amour sans cesse renouvelée... c'est vraiment quelque chose, ce que j'ai avec cette série. Et je suis bien obligée d'admettre que, si ça peut paraitre répétitif de me voir faire des déclarations d'amour à la série depuis que je me suis lancée dans ce marathon, je suis quant à moi une téléphage comblée. Je retombe sous le charme de la série comme au premier jour, chaque revisionnage apportant son lot de sourires béats devant mon écran. C'est comme ça qu'on sait qu'on n'emploie pas le terme "culte" au hasard, voyez-vous. Enfin bon, retour à l'épisode.

L'heure est venue au retour à la normale au Piehole, alors que toute la petite bande est réunie ; enfin, plus ou moins, et c'est bien le problème. Selon le bon vieux proverbe qui dit que tout change et rien ne change, le retour d'Olive et le fait qu'il n'existe plus le moindre mystère autour de l'identité de la mère de Chuck n'empêchent pas qu'il faille s'ajuster à la situation. Par exemple, Olive et Chuck se mettent à cohabiter... et Ned se retrouve donc seul.

Piemarathon_2x04_Title

Et c'est, paradoxalement, un excellent épisode pour Ned. Pas comme le précédent, qui lui permettait de se montrer drôle et loufoque, mais plutôt parce que le personnage continue sur sa lancée et poursuit son évolution. Pendant toute la première saison, Ned s'est montré sous le jour d'un solitaire meurtri qui, lorsque sa dulcinée est revenue dans sa vie, a tenté par tous les moyens de lui faire la plus grande place possible, de prendre sur lui et de céder à toutes ses demandes. Même quand il a pris à Chuck des velléités d'indépendance, le Piemaker a une fois de plus pris sur lui en souriant bêtement et en attendant que ça passe.
Pas cette fois. Après avoir fait sa face de cocker pendant une saine période de temps en regardant les filles s'installer ensemble dans la joie et l'allégresse (fut-elle un peu plaquée), Ned affronte sa solitude et s'interroge à son sujet, d'abord grâce au mystère du jour (qui implique une société d'amis à louer), et surtout grâce à une rencontre, Randy, un type un peu comme lui, un peu bizarre, et qui est plus lucide vis-à-vis de sa solitude. Cela va être l'occasion pour Ned de dire, probablement pour la toute première fois, "non" à Chuck lorsque celle-ci décidera de revenir vivre avec lui. Pour notre Piemaker, c'est un exploit que de s'affirmer de la sorte dans son couple. On sent qu'il est sur la bonne voie !

D'ailleurs Chuck ta oujours cette façon d'imposer sa volonté sans même demander ce que Ned en pense ! Si on suppose que Charlotte Charles est supposée être une petite amie de contes de fée, alors ça ne m'étonne pas que peu de garçons accrochent aux contes de fées, elle est INSUPPORTABLE par moments. Je veux dire, d'accord, elle a plein de charme, elle est pétillante et jolie comme un coeur et c'est une femme incroyablement positive... mais elle obtient tout en forçant la volonté des gens au pied de biche, quand on va au fond des choses. Et justement Olive va la mettre devant ses petits travers, alors que la cohabitation entre les deux gnomettes ne se passe pas aussi bien qu'elles se l'étaient imaginé. Cependant la relation entre les deux amies va finalement s'en trouver grandie, et on sent bien comment les choses évoluent de ce côté-là depuis la saison 1, depuis qu'elles ont commencé à sympathiser alors que c'était totalement improbable en raison des sentiments d'Olive pour Ned. Et finalement nous y voilà, les deux comparses, qui ont il faut le dire une dynamique excellente depuis bien longtemps, sont sous le même toit, et finissent par gérer leur amitié maladroite avec un certain succès, si on occulte les disputes qui peuvent avoir lieu dans des casiers.

Piemarathon_2x04

Mais le point fort de l'épisode, c'est bel et bien Emerson. Forts de l'expérience de l'épisode précédent, qui nous avait invités dans l'enfance d'Olive, cette fois c'est celle d'Emerson que nous avons la possibilité d'explorer. Et quelle enfance en effet. D'ailleurs je ne sais pas où ils ont été chercher "Emerson junior", mais il est aussi excellent que le modèle adulte.
Tout dans l'enfance d'Emerson surprend ; d'abord, d'un point de vue superficiel, le fait que sa maman soit blanche comme neige, d'abord, et qu'à aucun moment personne n'ait l'air de s'en étonner ou de l'expliquer. On ne peut que le remarquer et pourtant nul n'en pipe mot ; c'est une idée à la fois destabilisante et qui donne envie de soupirer gentillement en se disant que c'est très cohérent avec l'univers de Pushing Daisies, à bien y penser. Et puis surtout, pour un homme aussi grincheux, sarcastique et peu enclin aux rapports humain, Emerson a eu une enfance relativement chouette ; qui aurait imaginé qu'il soit si proche de sa mère ? Alors bien-sûr, les choses ne sont pas parfaites et l'épisode s'ingénie à nous expliquer d'une part qu'Emerson a mis le ver dans la pomme en décidant de cacher tout un pan de sa vie à sa mère, et que d'autre part celle-ci se comporte plus comme une amie et associée que comme une maman en général, mais clairement, on a avec les Cod la famille la plus soudée de la série.
Et puis quel brio dans ces scènes en commun entre Cod & Cod ! La façon dont il la reconnait à l'odeur, l'interrogatoire bien-sûr, et leurs conversations... même quand ils essayent de s'étranger mutuellement, on a l'impression d'une alchimie parfaite de bout en bout. En fait, c'est difficile de ne pas souhaiter que Maman Cod reste dans la série à temps complet vu la dynamique géniale que ces deux-là ont, et qui fait qu'Emerson se montre sous un jour différent aux Pieholers.

Mais cela permet, et c'est sans doute le plus important, de continuer à aborder la question de la fille d'Emerson. Au lieu de nous jeter bêtement des indices ou des petites infos pour avancer dans la recherche de la petite, la série évite complètement de traiter cette question comme un mystère, une intrigue porteuse de suspense. Je crois me rappeler que la première fois que j'avais vu ces épisodes, je n'avais même pas la curiosité de me dire "alors, va-t'il la retrouver ou pas ?", tant ça n'avait pas l'air d'être le but. C'est essentiellement un prétexte pour approfondir le personnage d'Emerson, ses souffrances, et surtout sa créativité. Les Cod sont des gens TRES créatifs ! Entre Calista qui lui tricote un holster et lui qui a quand même réussi à écrire tout un pop-up book du premier coup, l'épisode le souligne bien, sans parler évidemment des combines de Calista pour filer son propre fils.

Et du coup, prenant pour prétexte un décor ultra-coloré (les locaux de My Best Friend, Inc. sont un vrai festival acidulé) et une panoplie incroyable de bizarreries (vous imaginez le boulot que ça a représenté de mettre en scène la pièce secrète de Randy juste pour moins d'une à l'antenne ?), cet épisode est l'occasion de continuer d'approfondir ces personnages que nous aimons et de les voir évoluer. Un mélange qui, vous n'êtes pas sans le savoir, tient quasiment du sur-mesure. Encore !!!
Eh, psst, devinez quoi ? Le suivant... c'est mon préféré.

31 mars 2012

[#Piemarathon] 2x03, divin

BlackMarch
Le Piemarathon est de retour ! Ne vous laissez pas abuser par ses quelques jours d'absence, mais j'avais vraiment hâte d'avoir un peu de temps à y consacrer. D'autant que parmi tous mes épisodes préférés de la série (on l'a établi, ce chiffre est actuellement porté à 21 épisodes), celui-ci est probablement mon encore plus préféré, ex-aequo avec les autres. Je me comprends.

Pour tous ceux, et parfois j'en suis dans mes mauvais jours, qui pensent que Pushing Daisies m'a charmée uniquement en m'abusant avec ses jolies couleurs et qu'en réalité la série n'est rien d'autre qu'une romance (pouah !) teintée de procedural (horreur et ulcération), voilà exactement le genre d'épisode qui me rappelle que cela va bien au-delà. On ne va pas se mentir, cet épisode est probablement l'un des plus austères : pas vraiment de costumes géniaux (une fois qu'on a pouffé à l'idée de voir Emerson en soutane, tout est dit), des décors maussades (avec une réutilisation ostensible des décors du couvent, bien-sûr, mais aussi les égoûts "magicien d'Oz", par exemple), pas du tout de scène se rapportant à l'enfance de Ned (et celle d'Olive est très courte même si très instructive aussi) ; bref, l'excentricité visuelle est loin d'être le mot d'ordre. Et c'est du coup l'occasion de se rappeler tout ce qui fait le charme de la série à part ça.

Piemarathon_2x03_Title

Après nous avoir filé la frousse de notre vie en allant s'isoler au calme, devenant un personnage secondaire de ce début de saison, Olive revient donc en grande forme dans cet épisode où c'est elle qui ramène Emerson (et involontairement, Ned et Chuck) au couvent pour enquêter sur le suicide d'une nonne avec laquelle elle avait sympathisé. Même si en définitive notre petite blonde préférée nous fait assez peu son show, il faut quand même admettre qu'on est déjà, pour commencer, super contents de la retrouver, et qu'elle est quand même en bonne forme. Donc déja, d'une, retrouver Olive avec la petite bande du Piehole, c'est un plaisir.

L'autre grand avantage de cet épisode, c'est qu'il est quand même hilarant. En fait, il me rappelle que l'une des choses que j'aime le plus dans cette série (même si c'est plus facile d'emporter avec soi le souvenir des images et des bizarreries quand on ne peut décemment pas se mettre devant le DVD tous les mois), ce sont les dialogues. Mais le mérite ne leur revient pas complètement, puisqu'Emerson est une fois de plus au top : son fou-rire en découvrant Olive en habits (c'est très communicatif, du coup à chaque fois je dois mettre l'épisode en pause, puis je remets la lecture, Emerson se remet à rire, je remets en pause le temps de me calmer... ça peut prendre beaucoup de temps parce qu'après je remets la scène au début et c'est reparti pour un tour), son aplomb génial devant les autorités du couvent, et comme toujours, sa façon de s'adresser au Piemaker pour qu'il cesse son introspection au pire moment qui soit de l'enquête (ce qui est sa grande spécialité, reconnaissons-le).
Pourtant, une fois n'est pas coutume, c'est Ned lui-même qui va être au coeur de très bons moments d'humour ; d'ailleurs dés le début, la jalousie visible et irrationnelle de Ned est un bon exemple, mais au-delà de ça, il y a des scènes entières de l'épisode qui touchent au génie. Je suis par exemple systématiquement pliée en quatre lorsqu'ils rendent visite au cuistot et que Ned s'empiffre pendant qu'Emerson tente de cuisiner le témoin. Le genre de scène que je me découperais bien tant chaque expression du pâtissier est l'incarnation du terme "priceless". Et puis naturellement, il y a la séquence-clé de l'épisode, et probablement de la saison aussi, lorsqu'Olive lui dévoile finalement le secret de Lily Charles. Un passage que j'aime tant, que je suis capable de le réciter comme un psaume...

Piemarathon_2x03

C'est précisément le genre de moments, pourtant, qui donnent énormement d'émotion à cet épisode. Les origines de Chuck lui sont enfin révélées, et on sait combien cela a pu être difficile pour Olive de cracher le morceau, et pour Ned de s'en faire le messager (c'est d'ailleurs une façon à la fois terrible et finaude d'impliquer un maximum de monde dans la découverte de cette vérité, plutôt que de faire passer l'info directement d'Olive à Chuck). Tout le parcours de la fille morte, pendant l'épisode, est de toute façon très émouvant, et c'est rare venant de Chuck. Sa conversation avec Ned, qui en filigrane repose quand même en grande partie sur le fait qu'elle flirte avec l'idée de suicide (potentiellement assisté), est éminemment dramatique, et le Piemaker se prend d'ailleurs une fois de plus un méchant coup au coeur devant la révélation des idées de noires de sa bien-aimée.
Quant au pâtissier lui-même, il semblerait que la quête de Chuck pour ses origines finisse par lui donner enfin des idées. On sait depuis fort longtemps les problèmes émotionnels que son père a provoqués chez Ned, l'épisode de Halloween de la première saison était très parlant à ce sujet, mais Ned refusait justement d'explorer la question autant que possible. Cette fois, il aborde le sujet frontalement (dans une excellente scène de confessionnal qui se clot d'ailleurs de la plus hilarante des façons ; toujours cette balance admirable entre drame et comédie, Pushing Daisies, il se pourrait bien que je t'adore autant essentiellement pour cette raison), et admet qu'il devrait sans doute y consacrer plus d'énergie. C'est admirable (et ça ouvre la porte à un de mes épisodes préférés...) et c'est un sacré progrès de son côté.
Du coup, non seulement l'intrigue de Chuck a fait un bond, mais le character development avance donc également à grand pas dans cet épisode.

En plus de ces ingrédients et de la très, très sympathique intrigue autour de la mort de la chère soeur (qui n'en est pas une), on trouve encore le temps de nous faire une petite piqûre de rappel quant à l'intrigue d'Emerson. C'est vraiment génial la façon dont elle ne progresse pas mais est explicitée à intervalles suffisamment réguliers pour qu'on ait l'illusion d'une progression.

Avec un épisode... truffé d'aussi bons moments, pas étonnant qu'on tienne ici une merveille. Qui ouvre en plus plein de perspectives pour la suite de la saison. Aaaaaaah, mais c'est que je vous ai pas dit : le suivant, c'est mon préféré.

30 mars 2012

To be continued... Game of Thrones

BlackMarch
Voyez-vous, en général, je suis quelqu'un de relativement calme. Relativement. Assise devant mon ordinateur, avec mes petites lunettes, mes longs cheveux, mon sourire gentillet, tout ça, vraiment, on me donnerait le bon Dieu sans confession. Je compte bien là-dessus, pensez. Mais là, depuis quelques jours, j'ai ce petit compte à rebours dans la tête, et il ne me rend pas vraiment calme. Pas du tout, en fait. Car la fin du Black March coïncide, et c'est une sacrée fichue chance, avec le retour de Game of Thrones, et alors pardon, mais Game of Thrones... c'était quand même une des séries comptant parmi mes 50 préférées de l'année passée (sur 712 environ, quand même, donc c'est significatif).
Du coup, au lieu de ça, depuis quelques jours, je ressemble plutôt à la gamine échevelée qui sautille sur place en hurlant "Game of Thrones est de retour ! Moi je vais regarder Game of Thrones ! Game of Thrones revient ! Ouais, de nouveaux épisodes de Game of Thrones !!!". Je n'en sors pas grandie mais enfin, il faut dire ce qui est.

Je crois que ce que j'essaye de vous dire, c'est que Game of Thrones est une série à voir. Et justement, les posts To be continued... sont là pour ça, pour nous permettre de nous remettre dans le bain après quasiment une année de séparation, mais aussi, afin de permettre à ceux qui n'y connaissent rien de prendre le train en marche. Tout ça sur le concept 1 épisode = 1 capture = 1 phrase.

Donc on y va : voilà ce qui s'est passé dans la saison 1 de Game of Thrones.

GameofThrones___1x01
1x01 - Complots, désirs de vengeance, sexe et violence sont le quotidien de deux continents paisibles, jusqu'à ce qu'un gamin trop curieux vienne tout gâcher...

GameofThrones___1x02
1x02 - VOILA comment on devient reine.

GameofThrones___1x03
1x03 - Retour sur les lieux du crime.

GameofThrones___1x05
1x04 - Même dans un univers où la force brute domine, certaines lectures peuvent s'avérer d'importance vitale...

GameofThrones___1x05
1x05 - Got milk ?

GameofThrones___1x06
1x06 - On aurait peut-être du le prévenir que le silence est d'or.

GameofThrones___1x07
1x07 - Loin des passes d'armes de la capitale, Jon découvre les joies de la vie en plein air.

GameofThrones___1x08
1x08 - Il y a un nouveau roi en ville.

GameofThrones___1x09
1x09 - You win or...

GameofThrones___1x10
1x10 - Vous vous rendez compte que ça fait un an qu'ils nous ont laissés sur ça ?!

Ca y est, on est bientôt arrivés à la saison 2 ? Ah. Et maintenant ? Bon. Et maintenant ?
OK, j'attends jusqu'à lundi matin. Mais je vous préviens : pas plus.

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30 mars 2012

Au Nord, il y a du nouveau

BlackMarch

Il y a encore deux ans, j'ignorais tout de la télévision scandinave. Et aujourd'hui, regardez-moi, à piaffer d'impatience depuis une semaine en attendant les nominations aux Gullruten. La vie d'un téléphage n'est-elle pas une chose formidable ?

Alors ça y est, la cérémonie télévisuelle de l'année en Norvège est bel et bien sur les rails, puisque les nominations ont été annoncées. L'occasion en général pour moi, comme c'est le cas avec la plupart des prix internationaux dont j'ai appris l'existence ainsi que des divers programmes de festival, de faire mon marché parmi les séries qui ont échappé à ma vigilance, et de sélectionner les fictions sur lesquelles je vais porter mon attention.

Gullruten

Voici donc la liste des nominations relatives aux séries, sachant que dans ma grande bonté je vous épargne les émissions de télé-réalité, les documentaires et autres joyeusetés.

- Meilleur drama :

BuzzAldrin    Buzz Aldrin – Hvor ble du av i alt mylderet ?
(NRK)
Cette mini-série en 4 épisodes adaptée du roman éponyme a été diffusée à la toute fin de l'année 2011, et met en scène un trentenaire dont le héros est le deuxième homme à avoir marché sur la Lune, Buzz Aldrin ; il estime qu'on n'a pas forcément envie d'être premier en tout. Cela va le mener dans les îles Færoe, dans un décor quasi-lunaire où il va rencontrer d'autres gens comme lui.
DAG    DAG (saison 2)
(TV2)
Les déboires d'un psy qui aide les gens à régler leurs problèmes mais qui pense que la seule façon d'être heureux dans la vie, c'est de vivre seul. A noter que c'est la deuxième année de nomination consécutive.
Lilyhammer    Lilyhammer
(NRK/Netflix)
Est-ce que je vous fais l'affront de vous présenter Lilyhammer ? La série a achevé sa diffusion en Norvège il y a à peine une quinzaine de jours, mais concourt déjà dans la catégorie principale du meilleur drama. Ca n'étonnera pas grand'monde...
Taxi-NO    Taxi
(NRK)
Dans ce thriller diffusé fin 2011, un avocat d'origine pakistanaise mène une vie personnelle compliquée (il cache notamment à sa famille qu'il vit avec une Suédoise) et se retrouve en plus impliqué dans les magouilles d'une compagnie de taxi qui va bientôt se mettre après sa peau...

- Meilleur programme humoristique :

Dans cette catégorie, les Gullruten mélangent aussi bien les émissions de divertissement que les séries. Ainsi, le talk show Brille (NRK), le journal parodique Nytt på Nytt (déjà nommée l'an dernier) l'émission de sketches Nårje (TV2) et la comédie Helt Perfekt (TV Norge), qui fonctionne un peu sur le principe de Curb your Enthusiasm.

Autre fait intéressant, les Gullruten ne font pas de distinction entre le drame et la comédie dans les catégories des acteurs.

- Meilleure actrice :

* Agnes Kittelsen (DAG - saison 2)
* Ine Jansen (Helt Perfekt)
* Kaia Varjord (Taxi)
* Tuva Novotny (DAG - saison 2)

- Meilleur acteur :

* Adil Khan (Taxi)
* Anders Baasmo Christiansen (DAG - saison 2)
* Fridtjov Såheim (Lilyhammer)
* Pål Sverre Valheim Hagen (Buzz Aldrin)

Et je tiens à dire : faut arrêter avec DAG ! Chaque année la moitié du cast est nommée, c'est insupportable.
Alors d'accord, j'adore Anders Baasmo Christiansen parce que, bah, Koselig Med Peis voyez-vous (l'an dernier il était d'ailleurs nommé pour les DEUX rôles), et un jour je finirai bien par voir 183 Dagar et où Tuva Novotny tient le rôle principal (c'est pas pour son petit rôle dans Possession que je peux vraiment juger de son talent...), mais en attendant c'est vraiment la série la moins attirante au monde. J'ai l'impression que c'est la seule comédie norvégienne dont j'arrive à entendre parler, alors qu'elle a l'air antipathique au possible. Ca me tente tellement peu que j'ai même jamais essayé de la regarder en VOSTM ; et de toute façon les DVD n'ont pas l'air d'avoir de sous-titres (mais c'est vraiment pas le genre de série pour laquelle je vais payer d'abord et tester ensuite !). Vraiment c'est assez insupportable l'omniprésence de cette série alors qu'elle n'a pas grand'chose pour elle ; peut-être qu'au contraire je devrais voir ma curiosité amplifiée ("ça alors, ça a l'air pourri et les Norvégiens en raffolent ?"), mais pas du tout.

Ces nominations ne sont toutefois pas complètement mauvaises, puisque je vous avoue que j'avais zappé l'existence de Buzz Aldrin et que maintenant, je sais ce que je vais faire dimanche à 00h01, à l'issue du Black March, voyez-vous. Le concept a beaucoup de potentiel et j'aime l'idée de ce type qui veut être le second plutôt que le premier. En plus la série est courte.

Oh et, j'en profite pour souligner que le DVD de Lilyhammer est sorti en Norvège ce mercredi, et qu'il contient les sous-titres anglais. A la base je pensais vous faire un bilan de saison mais je me suis arrêtée au bout de trois épisodes et n'ai jamais eu envie de reprendre, donc bon, vu que je ne mentionnerai sans doute plus beaucoup Lilyhammer à partir de là (sauf renouvellement ou truc de ce genre), autant vous le mentionner maintenant.
Mais si ça vous a plu, le DVD est commandable sur NordicDVD (le Blu-Ray aussi d'ailleurs) c'est là que j'ai acheté Koselig Med Peis et ça s'est bien passé ; par contre, carte bancaire impérative, pas de possibilité d'utiliser PayPal. C'est un petit site à taille humaine, mais le SAV est très réactif (j'avais des questions sur la commande, les échanges ont été très sympas et n'ont pas trainé). J'avais des doutes au début parce qu'on a tendance à être plus rassurés par des grosses machines, mais vraiment, n'ayez pas peur, ça fonctionne bien, les délais annoncés sont suivis d'effets, le coffret est arrivé bien emballé, vraiment, rien à redire.

Les résultats des Gullruten seront annoncés pendant la cérémonie du 12 mai prochain, donc on reparlera probablement très vite des récompenses ; d'ici-là, j'espère que j'aurai vu Buzz Aldrin... D'ailleurs je vois que NordicDVD l'a dans son catalogue avec des sous-titres anglais. Hm, intéressant...

29 mars 2012

In mixed company

BlackMarch

La presse française vous l'aura sans doute dit bien avant moi, mais notre gloire nationale cinématographique du moment, Les Intouchables (car The Artist est complètement has been maintenant que les Américains l'ont récompensé...), connait un succès fulgurant en Europe (entre autres : il fonctionne aussi très bien en Corée du Sud). Cavalant en tête du box-office en Espagne, en Italie ou encore en Allemagne, le film continue de faire des recettes pas dégueulasses sur les écrans étrangers, à l'heure où le coffret DVD est en train de sortir chez nous. Comme on n'est pas sur un blog dédié au cinéma, ici (j'ai une réputation à tenir quand même), je vous invite tout simplement à aller lire les résultats des box-offices étrangers que reprend Variety sur sa page internationale. C'est d'ailleurs une petite gymnastique sympathique à faire de façon générale, une fois de temps en temps.
Vous y découvrirez ainsi que rien que sur le sol allemand, Les Intouchables a récolté l'équivalent de 65 millions de dollars de recettes...

Le 15 mars dernier, les Allemands ont pu aller découvrir au cinéma Türkisch für Anfänger, autrement dit "le Turc pour les débutants". Son succès est tel que ce film a réussi à faire descendre Les Intouchables à la troisième place du box-office allemand, et à prendre sa place en seconde position (dans la liste du box-office de Variety pour l'Allemagne, le film apparait sous l'appellation "No English Title Available" parce que Variety fait partie de ces endroits détestables où on traduit systématiquement les titres de fictions ; ça m'énerve au plus haut point, mais ce sera le combat d'un autre post). Jolie performance, donc.

Pourquoi je vous parle de Türkisch für Anfänger ? Parce que c'est le film qui fait suite à la série allemande Türkisch für Anfänger, diffusée de 2006 à 2008 par Das Erste, et que jusque là je ne m'étais jamais penchée sur son cas ; comme pour hélas beaucoup de séries allemandes, le pilote avait été cagoulé, mis en réserve, et finalement jamais regardé.
C'est hélas récurrent dans ma relation avec la fiction germanique, qui n'est jamais dans mes priorités ; je remets toujours à plus tard les découvertes de pilotes, me mettre devant un épisode me demande un effort proche de celui que je consacre à regarder une série française, et c'est un tort, je n'ai même pas de raison valable à offrir pour expliquer ce comportement, je ne peux même pas dire que j'aie été traumatisée par des séries allemandes par le passé (j'avais tenté Danni Lowinski, par exemple, et n'avais pas eu à le regretter). Alors c'est absurde, voilà, d'avoir attendu que le film cartonne sur les écrans allemands pour m'y mettre, d'autant que ça me ferait pratiquer un peu cette langue que j'ai quand même pratiquée pendant de longues et douloureuses années...

TurkishfurAnfanger-Movie
Türkisch für Anfänger
, le film

Afin de réparer cette erreur, je n'ai donc pas regardé le film, mais bien le pilote de la série. Et d'ailleurs, en faisant mes petites recherches, j'ai appris que la série avait été diffusée à plusieurs reprises en France, mais sous le titre de Family Mix (quelle idée). Comme je crois fermement qu'un titre traduit mérite la peine de mort (sauf dans le cas où on a pratiqué le titre traduit pendant sa tendre enfance, auquel cas la nostalgie prime ; toujours), je continuerai donc à ignorer ce titre "français", sachez simplement qu'il existe, pour culture perso.

Tant que j'en suis à essayer de parler culture perso, il est peut-être temps de s'intéresser à ce dont parle Türkisch für Anfänger. La série utilise le point de vue de Lena, une jeune adolescente, pour nous raconter comment elle et son frère doivent changer de vie lorsque leur mère leur annonce qu'elle est veut s'installer... avec un homme d'origine turque ; lequel a en plus deux enfants. Vont donc se cumuler deux handicaps pour ce nouveau départ : d'un côté, le fait qu'il n'est jamais facile, moins encore pour une ado, de se coltiner une famille recomposée, et de l'autre, le choc des cultures, d'autant plus intéressant que la communauté turque vivant en Allemagne est conséquente.

Pour Lena, la vie va donc totalement changer. Jusque là, la cellule familiale, c'était elle, son jeune frère Nils et leur mère Doris, une famille très banale quoi. Mais ce qui est intéressant, c'est que la famille Öztürk est constituée de trois personnages très différents qui évitent à des degrés différents la caricature.
Le père, Metin, est très bien "intégré", c'est en fait un homme comme un autre, un type même un peu coulant qui a limite l'air de s'excuser d'être amoureux de sa femme et d'être ravi de ce qu'elle est : une femme occidentale moderne (qui élevait jusque là deux enfants toute seule, et donc plutôt indépendante). Il y a le fils, Cem ; alors lui c'est une autre histoire, il roule un peu des mécaniques et est d'une sensibilité plus conservatrice vis-à-vis de la place de la femme. Il estime par exemple qu'une femme doit être au service de sa maisonnée, et est outré d'apprendre que sa belle-mère ne lui sert même pas le petit-déjeuner à table le matin (il ne va pas être déçu quand il va tester les talents culinaires de ladite belle-mère, d'ailleurs). Un cran encore différent est atteint avec Yagmur, la fille, qui est une Musulmane pratiquante, très fervente, mais aussi éminemment psycho-rigide ; la problématique de son personnage est autant dans sa rigueur froide que dans la pratique de sa religion, jusque là inconnue pour Lena.
Evidemment, il y a des clichés dans cette description de la famille Öztürk. J'ignore si Türkish für Anfänger est consciente de chacun ; parfois cela semble voulu, parfois moins.
Mais en tous cas, on a une palette de personnages qui évitent d'entrer dans un monde exagérément caricatural, disons, et on peut aussi attribuer une partie des défauts caricaturaux aux traits de caractère des personnages, plus qu'à leur culture ou religion. L'avantage, c'est donc qu'on a des Turcs allemands très différents, et qu'en plus ils ne se posent pas en symboles de toute une communauté. Ainsi, quand Yagmur prend la serveuse du resto chinois de haut et lui intime sèchement qu'en raison de sa religion, elle ne mangera pas dans une assiette qui ait été touchée par de la viande de porc (même dans une autre vie), on attribue son attitude hautaine bien plus à son caractère antipathique qu'à la religion musulmane en général (et puis, ça aide aussi qu'elle soit la seule de sa famille à être aussi inflexible sur le sujet). Bref l'équilibre est relativement trouvé, ce qui n'était pas gagné vu le sujet choisi, forcément un peu sensible.

TurkishfurAnfanger-SerieTürkisch für Anfänger, la série

Après ces considérations, que vaut donc le pilote de Türkisch für Anfänger d'un point de vue strictement téléphagique ? Eh bien... je m'attendais en toute honnêteté à un truc genre Ma vie à moi, je ne sais pas trop si vous vous en souvenez, France 2 diffusait ça dans KD2A il me semble, c'était sympathique mais pas non plus inoubliable. Eh bien je m'attendais à ça. Et j'ai été agréablement surprise, parce que déjà, dans Türkisch für Anfänger, Lena n'intervient presque pas en voix-off, et dans ces cas-là, c'est uniquement pour expliciter ce qu'elle pense et pas pour commenter l'action (comme ça peut être le cas dans Suburgatory ou Awkward., disons), ce qui en plus permet à tous les personnages d'avoir de bonnes répliques, et pas juste l'héroïne. La technique narrative choisie, c'est-à-dire Lena qui enregistre une video pour sa meilleure amie partie vivre aux USA, est très classique, mais pas lourdement employée, ce qui permet de reposer plus sur les échanges que les monologues. Et ces échanges étaient TRES drôles.
C'est vraiment le point fort de ce pilote : les dialogues sont vraiment bons. Les acteurs, pas toujours, et c'est dommage ; certaines répliques tombent parfois à plat parce qu'elles ne sont pas dites avec autant de finesse qu'il le faudrait, par exemple. Mais vraiment j'ai trouvé les dialogues pétillants, un vrai bon point. Fort heureusement, l'héroïne est plutôt bien incarnée, et je pense que les petits défauts d'interprétation face à elle ont de grandes chances de s'améliorer avec le temps.

Du coup, Türkisch für Anfänger apparait comme une petite comédie familiale assez sympathique. Je me suis un peu spoilée en faisant mes recherches sur la série, donc je ne jugerai pas de la façon dont l'intrigue évolue, mais globalement je trouve l'idée de départ comme sa réalisation louables.
Malheureusement, Türkisch für Anfänger s'est ramassé des critiques assez sévères, comme c'est le cas de beaucoup de films faisant suite à des séries. Apparemment, la fraîcheur des personnages et des échanges s'est perdue en route...

En tous cas, je dois dire quant à moi que j'ai toujours un faible pour les séries qui mélangent ainsi deux univers culturels ; ça rejoint un peu ce que j'aime autant chez Outsourced. Je trouve toujours profondément joyeux et positif de trouver le moyen de rire dans une ambiance bonne enfant de nos différences culturelles, de la façon dont elles se rencontrent, se mélangent et parfois, ne se mélangent pas, et que ces séries explorent tous les cas de figures.
Il y a des chances pour que ces séries aient tendance, c'est certain, à stéréotyper certaines choses ; je comprends les réactions parfois énervées des gens qui trouvent alors que la série perpétue un cliché (d'ailleurs les premiers épisodes sont disponibles avec des sous-titres anglais sur Youtuve et les commentaires sont plus outrés qu'autre chose, ce qui est intéressant parce que la série a quand même eu énormément de succès en son temps). Mais à terme il me semble que les effets sont plus bénéfiques qu'autre chose, si une série se pique de mélanger les gens à des fins humoristiques ou dramédiques.
C'est en tous cas pour moi toujours quelque chose de plaisant parce qu'au bout du compte, je me retrouve en train de regarder une série allemande qui parle aussi de culture turque, ou une série américaine parlant de culture indienne, ou Dieu sait quoi d'autre, et au final, cette invitation au voyage culturel via un autre voyage culturel ouvre des tonnes de portes et de possibilités.

Türkisch für Anfänger n'a pas forcément inventé l'eau chaude, mais en tous cas, elle a ce mérite, et son pilote m'a bien donné envie d'aller plus loin si jamais j'ai du temps à perdre. On est d'accord que ça n'arrivera pas, je n'ai jamais assez de temps pour tout ce qui tombe dans cette catégorie des séries que je regarderais une fois le reste fini, mais c'est l'intention qui compte !

29 mars 2012

Practice makes perfect

BlackMarch
Au cours de ma carrière de téléphage, j'ai assisté à des performances terriblement mauvaises. Plein. On a tous vu notre lot d'horreurs. Il y a, au contraire, des performances qui m'ont parfois coupé le sifflet, et même si assez souvent je me demande où commence le mérite de l'acteur et où finit le brio du scénario, il y en a eu pas mal, reconnaissons-le. Et dans ces cas-là je vous l'ai fait savoir d'ailleurs, par exemple quand j'ai consacré un post au talent de Lee Pace, qui m'a impressionnée (et pas que moi à en croire ses nominations et récompenses) dans Soldier's Girl, puis The Fall, entre autres.

Lee Pace, qui a démarré sa carrière à la télévision il y a très exactement 10 ans aujourd'hui, en mars 2002 donc, alors que l'épisode Guilt de New York Unité Spéciale dans lequel il tenait un petit rôle était diffusé par NBC.
C'est un acteur qui m'a plusieurs fois épatée, je l'ai dit, et le répèterai souvent encore, mais quand j'ai découvert, il y a quelques temps, cet épisode, je vous avoue que les bras m'en sont tombés.

Il est simplement MAUVAIS.
Nan vraiment. On peut chercher des qualificatifs pour cette prestation, mais ils seront toujours synonymes de MAUVAIS. C'est risible. Personnellement je regarde cette video de temps à autres pour me mettre de bonne humeur, parce qu'elle me fait toujours marrer. Ca ne prête pas à conséquence puisque je sais de quoi l'acteur a été capable ensuite, ça ne diminue en rien l'opinion que j'ai de lui, mais enfin, c'est MAUVAIS, quoi. Alors j'ai voulu partager cet extrait avec vous pour célébrer, ensemble, les vertus du travail, de l'acharnement, et sans doute aussi, du temps. Certains acteurs deviennent meilleurs avec le temps. Comme le bon vin. Et certains fromages. Et les hommes. Je me comprends.
Comme c'est encore le Black March, nous allons opter exceptionnellement pour le streaming mais, dans un peu plus de 48h, je corrigerai cette infamie.

Mon Dieu, je commence par quoi ? On sent le mec qui jusque là n'a jamais joué que sur une scène de théâtre, déjà. Le phrasé est atroce et anti-naturel au possible ; mais il serait parfait dans la plupart des fictions françaises que j'ai vues. Il est supposé être un pédophile qui a autrefois été lui-même violé, et on a l'impression qu'il récite sa liste de course, quand même... D'ailleurs on constate combien il a changé sa diction depuis (quel coach de génie lui a d'ailleurs fait remarquer qu'il irait loin en parlant légèrement sur le côté comme il l'a adopté ensuite ?). Le jeu avec les mains met lui aussi totalement à côté ; c'est un tic récurrent chez Lee Pace (et c'est toujours la main droite, d'ailleurs) mais je ne l'avais jamais vu aussi prononcé ; tant mieux, j'ai envie de dire. Même le plus petit haussement d'épaule sonne faux. Ne parlons même pas du fait qu'il a le regard tellement mort que même le Piemaker ne pourrait le ressuciter (et pas le plus petit haussement de sourcils : il n'avait pas encore trouvé "son truc" de toute évidence). On n'y croit pas un seul instant. Ca s'améliore vaguement sur la fin mais ça reste MAUVAIS.

Face au jeu de ce qui restera comme le meilleur trio de l'histoire de la série (Meloni-Hargitay-March), parfaitement dans la bonne tonalité, il est totalement à côté de la plaque, pas du tout sur le même registre. Obligé, les mecs en face ne sont pas simplement impassibles du fait du témoignage de mauvaise foi du personnage (le langage corporel des acteurs en début de scène est parlant), ils sont en train de se demander quel abruti a fait passer les castings, et se disent "euh, il a couché avec qui pour avoir le rôle, ce petit ? Tu veux pas retourner servir des cafés au Starbucks du coin plutôt ?", et je ne saurais le leur reprocher (fact : Lee Pace n'a jamais eu à servir de cafés, mais ça m'étonnerait que Stephanie March l'ait su). Un instant on croit que ça vient du personnage qui jouerait la comédie, mais pas du tout. Quand on pense qu'il joue dans cette scène face notamment à Christopher Meloni, qui vient d'Oz où il a balancé quelques unes de ses plus magistrales prestations, on se dit que ce petit ne fait pas le poids.

C'est la seule scène de l'épisode dans laquelle on verra Lee Pace. Dieu merci.
Son rôle suivant sur un écran, éblouissant, sera en 2003 dans Soldier's Girl. Au cours de ma carrière de téléphage, j'ai assisté à quelques miracles. Celui-là en est un.

Joyeux anniversaire de carrière audiovisuelle, Lee. C'est une magnifique leçon de persistance... On se donne donc rendez-vous dans 10 ans pour noter la progression.
Je te préviens, je retire des points d'office à cause de Twilight, et j'ai pas l'intention d'aller vérifier si c'est injuste ou non.

28 mars 2012

lady's world tour - Escale n°6

BlackMarch

Il vous avait manqué, le world tour ? Je m'en doutais un peu.
Le revoici après une dizaine de jours d'absence, et il y a du lourd. On ne va pas se mentir, le world tour du jour va faire une longue escale en Australie et au Canada ; il s'y est passé plein de trucs ces derniers jours ! Fort heureusement, ce ne sera pas tout, et je vous réserve aussi des destinations autrement plus exotiques... D'ailleurs, vous savez quoi ? On va commencer par des soaps, ça nous fera du changement.

BadeAchheLagteHain

- INDE : sex sells (NOT)
Les critiques indiens commençaient à s'affoler, alors que plusieurs séries commençaient à montrer de plus en plus de scènes "chaudes". Alors bon, pour mémoire, rappelons qu'un simple baiser est déjà bien souvent le temps fort d'une série indienne, le moment où les spectatrices ont soudainement des bouffées de chaleur, où les forums s'affolent, où les spectateurs innocents détournent les yeux. Je caricature, mais à peine, vraiment. Dans la culture télévisuelle indienne, le terme liplock est un véritable déclencheur de fantasmes, tout simplement parce que la société indienne est encore très conservatrice (insérez ici une référence narquoise au Kama Sutra). Alors, vous pensez, des scènes au lit ? Les critiques n'en pouvaient plus et glosaient déjà abondamment, interviews d'experts à l'appui, sur les dérives de la télévision... C'est là qu'intervient Bade Achhe Lagte Hain, un soap qui a démarré au printemps de l'année dernière et qui raconte, en gros, le mariage d'un homme ayant la quarantaine bien sonnée à une femme ayant une toute petite trentaine, qui tombent amoureux après avoir contracté un mariage de raison. Quand le couple s'est retrouvé dans une scène au lit la semaine dernière, sous l'impulsion des scénaristes qui espéraient bien faire un gros coup d'audiences... eh bien les audiences ont méchamment dérapé, pour la première fois dans l'histoire de la série, et la tentative d'attirer le public avec un peu de sensationnalisme a lamentablement échoué. Tiens, est-ce que Game of Thrones passe en Inde ? Je me demande bien comment la série est reçue, si c'est le cas.

- AFRIQUE DU SUD : retour sur investissement
Décidément c'est la série noire chez les soaps. Vous vous souvenez peut-être d'Inkaba, la toute première telenovela sud-africaine lancée par la chaîne Mzansi Magic plus tôt ce mois-ci. Eh bien, les nouvelles ne sont pas très bonnes, car les audiences ne sont pas du tout au rendez-vous ; pire encore, la critique n'est pas extatique non plus, beaucoup trouvant que les intrigues font plutôt "vieux soapie des années 90". Pour une série supposée innover, c'est quand même ballot. A côté de ça, Inkaba est quand même partie pour 208 épisodes sur Mzansi Magic (un an tout pile de diffusion, en fait), donc il va falloir faire quelque chose à un moment... Pour le moment, la chaîne n'a en tous cas rien décidé, mais comme les épisodes ne sont pas tournés très longtemps à l'avance, on va peut-être assister à des changements rapidement, à l'instar du soapie Isidingo qui avait exécuté la moitié de ses personnages au bout de 2 mois d'antenne afin de repartir du bon pied (et plus de 3000 épisodes plus tard, l'Afrique du Sud n'imagine plus de télévision sans Isidingo, pari réussi donc). Surtout que Mzansi Magic, une chaîne toute jeune (elle est apparue en 2010) a dépensé l'équivalent d'1,77 millions d'euros dans la production de contenus originaux, plutôt que de se contenter de remplir les grilles avec des séries importées. C'est bien, ça doit lui faire plaisir de voir les résultats.

- ALLEMAGNE : ZDF revient sur ses pas
Je n'en parle pas souvent dans ces colonnes et c'est un tort (juste une fois avec Majka, je crois ?), mais la telenovela, ça marche aussi relativement bien à l'Est de nos frontières (mieux qu'en Afrique du Sud en tous cas...!). Disons qu'il y a des hauts et des bas, mais clairement, le format s'est fait une place dans les grilles. ZDF, par exemple, propose ce genre de séries l'après-midi ; et même si malheureusement, les séries Lena, Liebe meines Lebens et Herzflimmern n'ont pas du tout eu le succès escompté ces derniers temps, ce qui est un euphémisme pour dire que c'étaient des flops, la chaîne ne se décourage pas. Elle a annoncé que Wege zum Glück - Spuren im Sand ("le chemin du bonheur - empreintes dans le sable") arriverait dans ses programmes à compter sur 7 mai prochain, à 16h15. C'est un total de 240 épisodes qui a été commandé, et vous allez voir que le titre de cette nouvelle série n'est pas anodin du tout. En effet, en 2004, ZDF avait lancé la toute première telenovela allemande, Bianca, Wege zum Glück ("Bianca, le chemin du bonheur"), qui avait donné lieu à un spin-off de 2005 à 2009, Wege zum Glück. ZDF l'avait donc transformé en soap classique, puis avait fini par l'annuler au terme de 4 saisons quand les audiences avaient décliné. Avec cette nouvelle série, où les protagonistes principaux seront des amis qui se connaissent depuis l'enfance, mais qu'une tragédie a séparés, ZDF revient donc aux fondamentaux... L'occasion de vérifier si une franchise aimée par le public peut sauver la case de l'après-midi de la chaîne.

PaperGiants
- AUSTRALIE : divorce consommé
Allez, chose promise chose due, on passe par l'Australie, où l'actrice Asher Keddie a confirmé sa non-participation à Howzat!, la mini-série qui avait été lancée suite au succès de Paper Giants au printemps dernier. En soi, la nouvelle n'a rien d'incroyablement surprenant, car le personnage interprété Keddie, j'ai nommé Ita Buttrose, était essentiellement lié à l'aventure du magazine CLEO et pas tellement aux tentatives de Kerry Packer de s'aventurer dans le domaine sportif, mais cela prouve bien que la production de Howzat! sera radicalement différente de celle de Paper Giants. On rappellera à toutes fins utiles (on a déjà pu en discuter dans le SeriesLive Show) que le personnage de Kerry Packer lui-même sera interprété par un acteur différent dans Howzat! ; du coup le divorce est bel et bien consommé, et cela montre bien que miser sur le succès de Paper Giants pour lancer Howzat! en coupant cependant les ponts avec la mini-série d'origine est une tâche ardue. On verra bien comment Howzat! finira par s'en sortir, mais il est certain qu'en ne reprenant aucun des deux acteurs qui ont fait le succès de la mini-série de départ, la production prend un parti-pris à la fois compréhensible et décevant. Autant dire que rien n'est joué pour cette production, et que ce sera un peu quitte ou double.

- AUSTRALIE : ABC1 mise sur la famille
On poursuit nos folles aventures australiennes avec deux séries qui sont entrées en production ces derniers jours pour ABC1 : la comédie New Christmas, et la dramédie Please Like Me. Ce que j'adore c'est que ya quelques semaines, les chaînes ont fait part de leur plans pour 2012, et résultat le mois suivant on annonce d'autres nouveautés ; on peut vraiment compter sur personne. J'vous jure, hein... Alors faisons les présentations : prévue pour 6 épisodes, New Christmas s'intéresse à la famille Moody, une famille dysfonctionnelle, comme on dit, où les liens ne sont pas très forts. L'idée est de voir comment cette famille qui n'a pas trop l'esprit de famille célèbre la fête la plus familiale de toutes : Noël, vous l'aurez compris. Le personnage principal, Dan, revient donc tous les ans à Noël dans cette famille alors qu'il voudrait être à peu près n'importe où ailleurs ; apparemment le concept est de montrer 6 Noël différents dans la vie de Dan Moody. Ambiance pourrie, cadeaux ratés, secrets familiaux dévoilés au plus mauvais moment, en gros New Christmas promet de montrer tout ce qu'il faut faire pour rater ses fêtes de fin d'année. Alors du coup devinez quoi, la série sera diffusée pour Noël, évidemment ! Quant à Please Like Me, qui comptera elle aussi 6 épisodes prévus pour le courant de l'année 2012, elle s'inspirera du spectacle de stand-up du comédien Josh Thomas (qui y tiendra également le rôle principal), dans lequel il partageait ses réflexions sur le fait de grandir, de réaliser que les parents ne sont pas des héros mais des gens ordinaires voire même parfois décevants, et de se lancer dans la vie sans savoir vraiment qui on est ni ce qu'on veut. Et alors pardon, mais ce qui fait la différence, c'est que ce sera réalisé par Matthew Saville, qui a signé des épisodes de The Slap (les épisodes de Harry et Connie) ainsi que Cloudstreet ...vous la sentez monter l'excitation téléphagique ?! Voilà qui fait de cette série un must-see immédiat à mes yeux. Rendez-vous plus tard cette année, donc.

- AUSTRALIE / CANADA : prouve que tu existes
Prêts pour une petite dernière ? Hélas, c'est une mauvaise nouvelle pure et dure, celle-ci. La série de science-fiction pour la jeunesse intitulée Resistance, commandée par ABC3, et co-produite par Persistence Productions avec la boîte canadienne Shaftsebury Films, connait un retard à l'allumage. La série a été commandée pour 26 épisodes à la fin de l'année 2011, et son tournage devait commencer rapidement ; à l'origine, 23 semaines de tournage devaient commencer dés la fin octobre/début novembre. Le budget était alors très impressionnant : l'équivalent de 10 millions d'euros ! Finalement on apprenait en décembre que la commande était passée à 13 épisodes seulement, et que le tournage avait été repoussé à février. Maintenant, SyFy US a décidé de lever l'option qu'elle avait posée sur l'achat de la série en vue d'une diffusion, et les choses empirent encore un peu. La production se cherche de nouveaux financements pour au moins se lancer dans le tournage... ABC3 jure ses grands dieux que la série n'est pas abandonnée pour si peu, mais c'est quand même pas très bon signe. Resistance se présentait comme une série très ambitieuse, mélange auto-proclamé d'Alias et de Buffy, dans un univers où notre survie ne repose plus qu'un groupe de résistants adolescents, aidés par un millionnaire qui leur a dédié sa fortune afin d'améliorer leur équipement et leurs armes. Ces jeunes sont notre dernier espoir face à l'invasion extraterrestre... Et l'espoir, aussi, des 450 personnes impliquées dans la production de cette série ; la South Australian Film Corporation a injecté de l'argent dans la production afin d'essayer de sauver ces emplois en attendant de voir si la production parvient à soulever les fonds nécessaires.

Claude Legault, parce que l'esthétisme sur un blog, c'est important <3

- CANADA : BFF
Vous n'aimez pas ça, vous, quand on parle de séries québécoises ? Moi, si. Ah, qu'il me tarde que le Black March s'achève pour qu'on réaborde la question d'Apparences ! Et du pilote de Vertiges, qui a commencé il y a peu sur Séries+. Et justement, Séries+ vient d'annoncer la mise en chantier de son projet pour 2013 : Mon meilleur ami. On y retrouvera Claude Legault (miam, souvenez-vous de Minuit, le soir et plus récemment 19-2) et David La Haye (l'enflure dans Mirador) qui seront des amis pour la vie... jusqu'à ce qu'une séance d'escalade laisse l'un des deux paralysé. Mais quand le meilleur ami commence à se rapprocher juste un peu trop de la femme du paralysé, ce dernier décide de se venger... Eh oui, encore un thriller, mais quand c'est bon, on ne se lasse pas, et en l'occurrence, c'est le réalisateur d'Apparences qui s'y colle, avec la même société de production que Minuit, le soir, on ne va donc pas faire les difficiles. Par contre, on ne s'excite pas : Séries+, c'est une série originale par an en moyenne (souvenez-vous, l'an dernier c'était Malenfant), donc Mon meilleur ami est prévu pour l'hiver 2013...

- CANADA : ils sont de retour... Nin ? Si !!!
Vous en avez rêvé, Télé-Québec l'a fait : l'incroyable duo qui vous a donné mal aux côtes à force de rire devant Le coeur a ses raisons, j'ai nommé Marc Labrèche et Anne Dorval, va se réunir une nouvelle fois à la télévision ! Ils seront en effet cet automne au générique de la série Les Bobos, une comédie fonctionnant sur le principe d'une série à sketches comme Un gars, une fille, passant au vitriol plusieurs bourgeois bohème. D'autres comédiens devraient se joindre à eux dans l'aventure, mais leurs noms sont inconnus à l'heure actuelle. Un bonheur n'arrivant jamais seul, Marc Brunet, créateur et scénariste du Coeur a ses raisons, sera également de la partie ; c'est la nouvelle directrice des programmes qui, à peine arrivée dans ses fonctions en janvier, s'était promis de ramener tout ce petit monde sur sa chaîne. On comprend aisément pourquoi !

Lynch_promo

- AMERIQUE DU SUD : la mort lui va très bien
Vous vous souvenez de Lynch ? Mais si ! Lynch, la série sud-américaine qui me tentait énormément ! Eh bien on dirait que je n'étais pas la seule. Pour un coup d'essai, c'était un coup de maître : la première production 100% originale de Moviecity (la chaîne s'était inspirée du modèle de sa co-production avec FOX, Kdabra, qui avait fait ses preuves) a battu tous les records. Un peu avant la diffusion à la télé, elle avait commencé par mettre le pilote en ligne sur son site de VOD Moviecity Play, et le nombre de vues avait explosé : 40% de connexions en plus par rapport à la semaine précédente ! Deux jours plus tard, le pilote de Lynch diffusé sur Moviecity avait, selon le communiqué de la chaîne, dépassé les performances de la diffusion de Spartacus, sa meilleure audience pour une fiction à ce jour. La chaîne est donc excessivement satisfaite de son aventure. Hélas pour Moviecity, pour le moment, seulement 13 épisodes de Lynch sont prévus, mais la chaîne a annoncé avoir plusieurs projets en vue, ce qui veut probablement dire que Moviecity vient de devenir une chaîne à surveiller pour les téléphages hispanophones, d'un coup d'un seul. Et notez au passage que le matériel promotionnel est un peu plus alléchant à mesure que le temps passe. Elle est pas super cool, cette photo, sérieux ? Et cette video de promo, elle fait pas envie, des fois ? Bon, rendez-vous est pris post-Black March pour se mettre en quête du pilote de Lynch, je crois qu'on est tous d'accord.

- ESPAGNE : deux projets et demi pour Telecinco
On en profite pour rester dans les fictions de langue hispanique, avec deux projets de Telecinco qui n'ont rien de commun. A part Telecinco, donc. La chaîne s'aventurera d'abord dans le registre de la comédie (tiens, tiens...) avec Familia, qui se concentrera sur 3 soeurs, Carlota, Malena et Natalia, qui à l'approche des 30 ans vont tenter d'aborder cette nouvelle phase de leur vie et les changements qui vont avec. Problèmes familiaux avec leur père, leur boulot ou bien-sûr les hommes, tout devrait y passer, mais uniquement sous l'angle de la comédie ; on y retrouvera entre autres l'actrice Alexandra Jiménez (issue de la comédie Los Serrano mais également la version espagnole de Cheers, qui a tourné court). Clairement, la chaîne vise ici un public plutôt féminin, et la production s'annonce comme relativement onéreuse. Il s'agit du second projet le plus risqué de la chaîne, et l'autre est également destiné plus spécifiquement aux femmes : Telecinco a également en projet depuis la toute fin 2011 l'adaptation de la série Ghost Whisperer, sous le titre de El Don de Alba. Mais Telecinco n'a pas l'intention de se la jouer Téva, et elle a annoncé cette semaine un autre projet, bien différent : El Principe sera un thriller situé dans un quartier de Ceuta en proie à la délinquance, l'échec scolaire, et au trafic de drogue. Mêlant le quotidien difficile d'un policier des stups et affaires de coeur, la série est en projet depuis l'automne 2011 et a subi de nombreux changements ces derniers mois, y compris au niveau des personnes attachées au projet ; il semblerait par exemple que l'acteur José Coronado soit de la partie pour le moment. Actuellement, Telecinco la décrit comme la digne héritière de Sin Tetas No Hay Paraíso, une adaptation espagnole qu'elle avait diffusée sous la forme de série hebdomadaire en transformant la telenovela colombienne du même nom, en 2008. On verra bien ce que ça donne pour El Principe maintenant qu'elle lui a donné le feu vert... normalement les choses devraient être plus claires à mesure que le projet se concrétise.

- EGYPTE : préparatifs du Ramadan
On commence à voir apparaitre quelques nouvelles concernant les séries du prochain Ramadan, et c'est tant mieux ! En fait, des nouvelles, il y en a un peu toute l'année, mais généralement dans des langues que je ne parle pas, voyez-vous. Du coup quand j'en trouve une qui me soit compréhensible, même si elle est succincte, je lui saute dessus, parce que pour changer, quand on parle d'un projet, on ne parle pas d'un mini-scandale à des fins essentiellements politiques. C'est de la vraie information téléphagique, au moins. Apprenez-donc que le réalisateur Wael Fahmi Abdel Hamid prépare actuellement une série en collaboration avec l'auteur Tark Badawi. Le projet, intitulé Nousa, proposera aux spectateurs d'aborder les problèmes que rencontrent les habitants d'un quartier très populaire, à travers les yeux d'une jeune fille qui y réside. On devrait également voir des interactions entre les habitants dudits quartier et des hommes d'affaires, une idée intéressante dont j'attends de voir si je trouve plus d'infos à son sujet, mais qui a du potentiel pour sortir de la simple chronique et porter, comme ça a l'air d'être souvent le cas avec les séries du Ramadan, un regard sur la société dans son ensemble. Pendant que le scénariste et le réalisateur mettent les derniers détails au point, le tournage devrait commencer courant avril. Je suis impressionnée par la rapidité de ce projet, quand je lis d'autre part qu'un chanteur vient de refuser son premier rôle à la télévision, en déclinant l'offre de Youssef Maati qui lui proposait de tenir le rôle principal d'une série qu'il prépare pour... le Ramadan 2013. Il y a encore tant à apprendre...

- SCANDINAVIE : prêt à réserver votre billet d'Eurostar ?
Pour le grand final, je vous ai gardé le meilleur... Attention les yeux : le distributeur britannique Nordic Noir, que vous avez peut-être remarqué pour les sorties DVD nombreuses qu'il fournit alors qu'il n'a que quelques mois d'existence, a décidé d'organiser le tout premier festival dédié à la fiction scandinave (film et télévision confondus). Carrément. Il n'y a pas encore de date mais ce devrait avoir lieu cet automne ; vous pensez bien que je guette toute information plus précise dés qu'il s'en profile une ! Je soupçonne une invasion de téléphages amateurs de fiction scandinave en Grande-Bretagne ce jour-là... pas vous ?

Bon, et puis je crois que tout le monde est au courant pour la saison 2 de The L.A. Complex, mais juste un mot pour dire : yaaaay ! Sérieusement, en voilà une nouvelle qu'elle est bonne, non ?

On arrête là ? Non ? Vous en voulez une dernière pour la fin ? Attention ya du scoop : M6 aurait acheté les droits de la série espagnole Gran Hotel en vue d'une adaptation. Je n'ai trouvé que des sources espagnoles à ce sujet, cependant, et pour tout vous dire l'attachée de presse de M6 ne peut ni me le confirmer... ni même l'infirmer. Bon. On en saura sans doute plus avec le MIP TV début avril, où plein de choses vont être plus facilement officialisées ; en tous cas je l'espère. En tous cas, comme le veut l'expression consacrée : vous l'avez lu ici en premier ! :P

Non, non, n'en réclamez pas plus, c'est tout pour aujourd'hui ! Et puis après tout, j'ai consacré un long post hier à la prochaine saison japonaise, donc si vous êtes en mal d'infos de la planète, eh bien vous avez plein d'idées de découvertes pour le mois prochain à votre disposition...

PS : j'en profite pour saluer l'arrivée du nouveau-né de Whisper ! Félicitations, c'est un blog !

27 mars 2012

Délicieux anachronisme

BlackMarch

Comme le temps passe vite ! Figurez-vous un peu qu'au début du mois, Miss Fisher's Murder Mysteries était une série que je me mettais de côté pour avoir des pilotes à regarder pendant le Black March. De toute façon, ça ne servait à rien de se précipiter pour le regarder puisqu'aucun autre épisode n'allait être diffusé avant le début dudit Black March, alors, bon...
Et voilà qu'au final, je n'y ai pas touché depuis plus d'une vingtaine de jours ! Il était grand temps d'y remédier, ne serait-ce que pour décider du sort de la série dans mon "planning" d'avril. C'est que, héhé, dans quelques jours, on revient aux affaires ! Alors, Miss Fisher's Murder Mysteries, on garde, ou bien ?

Phryne

Laissez-moi couper court au suspense : OUI. Mais uniquement parce qu'on n'en attend pas non plus une révolution. Aussi badine que peut l'être son héroïne, Miss Fisher's Murder Mysteries est une série qui dégage le même parfum rétro qu'un vieux roman d'Agatha Christie paru chez les éditions du Masque : c'est un peu usé, certes, mais à ce stade de raffinement, on peut aussi bien appeler ça un classique.

La série ne fait preuve d'aucune sorte d'originalité et donnera même pendant le pilote d'authentiques envies de rouler des yeux en soupirant "eeet bien-sûr". Mais ce n'est pas grave ! Le charme de Phryne fait son effet, et rares sont les séries de nos jours à bien vouloir nous offrir ce genre de délicieuses investigations enlevées. Des générations de téléphages ont grandi avec les Arabesque et les Columbo, jusqu'à ce que débarquent Les Experts pour (paradoxalement) saloper le travail et lui ôter toute sympathie et bonne humeur, imposant à la place la froideur, la rigueur et la précision scientifique dans les enquêtes. Miss Fisher's Murder Mysteries ne mange pas de ce pain-là, et se regarde avec énormément d'amusement parce que, diable, déjà que le crime augmente à Melbourne, si en plus il faut le prendre au tragique !
Certes, Phryne Fisher bénéficie de l'aide d'un cerveau plus rationnel, en la personne de son amie, le Dr Mac, mais elle ne se base pas sur son travail pour avancer, c'est plutôt une complice au quotidien, qui lui file un coup de main très occasionnel dans le cadre de ses aventures. Par son entremise, l'épisode est paramétré pour répondre aux attentes des spectateurs devenues incontournables en termes de preuves scientifiques dûment examinées, tout comme le recours à de vrais policiers sera nécessaire à un moment, ou à des gros bras bien utiles quand il commence à y avoir un peu d'action. Le pilote concède donc, par petites touches, qu'il y a certaines choses dont on ne saurait plus se passer dans une série d'enquêtes. Mais la présence renversante d'Essie Davis illumine tant et si bien l'écran en permanence qu'on prête à peine attention à ces personnages qui ne sont que des accessoires de plus dans sa scintillante garde-robe.

Ainsi donc, oscillant nonchalamment entre les poncifs du genre et les impératifs télévisuels modernes, le déroulement de cette première enquête est très convenu et ne surprend guère. Ce n'est pas le but, pour tout dire, et en vérité on s'en accommode fort bien. Qu'il s'agisse d'assister aux manifestations du charme têtu de l'héroïne, ou de la voir s'inviter dans une enquête où, concrètement, personne ne lui a demandé son avis, eh bien on suit gentillement, sans protester, en riant soit de l'audace de Madame, soit des petites sceynettes hilarantes qui jalonnent l'épisode (j'ai notamment une affection toute particulière pour l'adorable petite bonne Dot), à l'instar de celle-ci, courte mais désopilante, qui peut cependant présenter un vague aspect spoilerisant :


Black March, tout ça, donc : streaming. Courage, c'est presque fini. Consolez-vous, ça fait partie de ma collection d'extraits sous-titrés.

Il ne faut pourtant pas en conclure hâtivement que Miss Fisher's Murder Mysteries se regarde comme une comédie policière. Un axe peu mis en avant, mais non moins marquant, nous promet un fil rouge plus tragique, en rapport avec la disparition de la soeur de Phryne voilà une décennie. Explicitée le moins souvent possible, cette intrigue est légèrement feuilletonnante visiblement, et, si l'on n'en attend pas grand'chose dans le pilote, elle peut donner une histoire bien troussée sur le long terme. Et surtout, elle apporte des notes plus sévères, voire tragiques, dans cet épisode par ailleurs aussi léger que des bulles de champagne.
Dans un autre registre, il faut quand même bien avouer que Phryne Fisher est une femme en avance sur son temps, et que les dialogues comme les situations soulignent occasionnellement ce fait. Il y a dans son comportement quelque chose de libéré et donc de libérateur, qui a le don de rappeler que certains acquis n'ont pas même un siècle. L'intrigue elle-même, sans vouloir vous en dévoiler les détours (et ce, bien que cela ait fait partie des passages les plus prévisibles), attestera que la condition féminine était il y a encore peu bien précaire...
Un propos subtilement féministe dans une série policière ? On aura tout vu.

A une époque où les séries policières se doivent d'être ci ou ça, et surtout pas autre chose, pour coller au maximum au cahier des charges en vigueur, Miss Fisher's Murder Mysteries propose ainsi une galerie d'anachronismes savoureux à bien des égards tout en faisant preuve, pardon pour le jeu de mot, de remarquables qualités d'adaptation. La série ne manquera, au long de sa course, sans doute pas de charme (cela ne fait en tous cas certainement pas défaut à son interprète principale), mais il ne faut pas en espérer plus que du divertissement de qualité.

Comme les bonbons à la violette de votre grand'mère, les enquêtes de Miss Phryne Fisher ne rassasient pas, mais ont ce petit goût de revenez-y.
Eh bien soit, revenons. Rendez-vous est donc pris pour le mois d'avril.

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