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ladytelephagy

3 février 2009

Miroirs obscurs, et pas qu'un peu

Je le pressentais déjà en voyant le pilote, je le devinais déjà en voyant le deuxième épisode il y a des années de ça, mais c'est devenu criant cet après-midi, au 7e épisode : Christopher Titus s'est servi de la série qui porte son nom pour revenir sur les blessures du passé. Eh, qui suis-je pour juger ? Je ne vais pas lui jeter la pierre pour se servir d'un média à des fins thérapeutiques...
Je crois que c'est ce que j'aime chez Titus, et ce que j'aime d'ailleurs aussi chez Rude Awakening : il ne s'agit pas juste de rire de ce qui n'est pas drôle en réalité, il s'agit de trouver la force de rire de ce qui a fait mal, et de s'en soigner. Quand une série prend une telle valeur, dépassant le stade de l'autobriographie pour entrer dans le domaine de la thérapie, c'est là qu'on commence à toucher à ce qui fait aussi que la télévision sait être un peu plus que du divertissement.

N'importe qui peut rire des coucheries d'une actrice ivrogne qui a raté sa carrière. Et puis un jour on comprend que ce n'est pas écrit par hasard, et que Claudia Lonow sait exactement de quoi elle parle. Elle sait en rire parce qu'elle a su en pleurer. En fait on n'a pas eu besoin de lire des tonnes d'articles et d'interviews pour le savoir, ça semblait évident rien qu'en regardant la série. Les lectures ultérieures ne feront que confirmer. A demi-mot... mais il n'y avait pas besoin de plus.
Quand Christopher Titus, l'acteur et auteur, écrit un épisode où la mère de Christopher Titus, le personnage, fait ses excuses à son fils pour tout le mal qu'elle lui a fait en raison de son instabilité mentale, il n'y a même pas besoin d'aller vérifier si effectivement la mère de l'acteur a passé du temps en hôpital psychiatrique, ça se sent, il émane une telle intensité et une telle sincérité de cette scène que nul n'est besoin d'aller vérifier. Mais si on le fait, on s'aperçoit qu'en effet, c'est vrai. Et on prend toute la mesure de ce qu'on voit épisode après épisode.

Certaines séries ont de la profondeur parce que par la fiction, elles évoquent quelque chose d'universel, et Oz, par exemple, est de celles-là. Et puis certaines séries ont de la profondeur parce que, par la fiction, elle évoquent quelque chose de personnel, et certes ça les rend peut-être moins accessibles au grand public, mais elles n'en sont pas moins extrêmement puissantes.

Quelque part, c'est trop facile d'utiliser des personnages entièrement fictifs pour explorer des réalités qui ne concernent personne en particulier. On regarde New York Unité Spéciale en sachant que les histoires sont plus ou moins adaptées de faits réels, mais on sait aussi que ceux qui écrivent ne sont pas ceux qui ont enduré ces choses atroces, que personne n'est réellement concerné dans le staff de la série, et ça permet certes de prendre du recul, mais ça distancie parfois aussi un peu trop... C'est aussi comme ça que certaines séries s'autorisent des dérapages hallucinants et des sauts de requins à ne plus savoir qu'en faire. Soudainement, Derek Morgan et son sourire adamantin vous sortent une histoire d'abus sexuel sur mineur et on n'y croit pas une seconde. Alors qu'une partie de ces choses sont vraies. Elles sont vraies quelque part, pour de vrai, malheureusement il y a vraiment des enfants à qui ça arrive, mais là on sait que ce n'est pas vrai, on le ressent au plus profond de soi et on se dit que Criminal Minds ne sait plus quoi inventer pour nous surprendre. N'a jamais su.

Mais quand on regarde ces fictions, on sent immédiatement ce qu'ils ont d'autobiographique, et une vraie connexion s'établit instantanément.

Billie Frank se regarde dans le miroir en se demandant ce qu'elle est devenue, et ce qu'elle va faire de sa vie. Elle voit le choix qui s'ouvre à elle, entre sombrer plus profond encore et donner un coup de talon pour remonter au moins un peu, et c'est vrai, il n'y a pas à en douter. Et même si les répliques sont drôles, on sent aussi ce qu'elles ont de réel. Et c'est là que la fiction est transcendée. On ne regarde pas juste une histoire. On vient de pénétrer l'intimité de quelqu'un. On regarde une confession. C'est romancé, mais c'est vrai.

Si j'aime autant qu'une série me parle de choses atroces, c'est bien pour qu'elle me renvoie à certaines choses qui me sont vraies. Alors je crois que c'est aussi pour ça que j'accroche sur des séries comme Titus ou Rude Awakening, parce que je sens qu'elles renvoient à la réalité de quelqu'un d'autre. Et qu'elles permettent de prendre ce fameux recul si nécessaire d'une part, mais qu'elles me plongent aussi le nez dedans, dans ce qui a été une épreuve, pour quelqu'un d'autre, à l'autre bout de la planète, et soudain on fait plus que regarder la télévision. Parce que quelqu'un, à l'autre bout, a bien voulu écrire plus que de la simple télévision.

C'est aussi pour ça que nous sommes plus que de simples spectateurs. Nous n'avons pas les yeux carrés devant l'écran parce qu'il n'y a rien d'autre à faire. Non, nous sommes téléphages parce que parfois, on nous donne cette opportunité d'aller plus loin. Notre passion prend du sens parce que parfois, on nous donne le droit de devenir des introspectateurs.

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1 février 2009

Ceci n'est pas un DVD de Pushing Daisies

IlsVeulentMaMort

La suite le 11 février...

1 février 2009

La vérité est à eux

Ca a déjà été dit, mais la quête de la vérité est au centre de bien des intrigues, à court ou à long terme. Nombreuses sont les séries qui se basent sur la recherche de la vérité pour leur pitch ou leurs intrigues, et quand on voit des séries comme Lie to Me apparaître, on se dit que c'est loin d'être fini... Et quand une série ne se préoccupe pas de découvrir une quelconque vérité, c'est au spectateur de la découvrir parce que le personnage principal cache des éléments de son passé. Et comme c'est l'enjeu, la vérité, la série finira par nous la donner. C'est comme ça que ça marche. Et si la série se pique de mettre des plombes à nous dévoiler la vérité en question, vous allez voir ce qu'elle va prendre !

Alors, quand une série ne cherche pas à nous donner la vérité, ça fait du bien, un bien fou.

Donc merci à New York Unité Spéciale, ce soir, on le connaît par cœur cet épisode, mais c'est pas grave parce que, pour les raisons que je viens d'énoncer, il n'y a pas de spoiler possible, merci donc pour cet épisode s'interrompant sur un cliffhanger frustrant mais salvateur.

C'est simplement magique quand les scénaristes, enfin, offrent à leur personnage le droit de garder leur vérité pour eux. Ou qu'ils nous l'offrent, ça dépend du point de vue.
Parce que comme chacun sait, l'important, c'est le chemin.

Quand les scénaristes nous laissent faire le chemin de notre côté, et n'y reviennent plus, il y a forcément matière à se réjouir. Ils nous tenaient la main comme à des enfants, ont fait quelques pas avec nous, nous montrant un peu le paysage et les pavés, et puis, ils se sont arrêtés et nous ont dit "vas-y, tu peux continuer tout seul maintenant", nous lâchent la main et nous regardent nous éloigner... et je crois que c'est le genre de choses qu'on n'a plus assez l'opportunité de vivre dans des séries télé. Combien vous en connaissez des scénaristes qui nous lâchent réellement la main ?

C'est ce que j'appelle une bonne soirée téléphagique !
Une bonne journée téléphagique, ce serait de m'offrir mon DVD tant attendu dans une douzaine d'heures...

ChrisMeloniCompletementGratuit

Et ça, c'est complètement gratuit, j'avoue.

31 janvier 2009

Les temps sont durs pour tout le monde

On nous dit et on nous répète que c'est la crise. Les acteurs tentent d'éviter la grève parce que ce n'est vraiment pas le moment. De nombreuses séries ne se sont pas relevées de la grève des scénaristes de l'an dernier.
Mais parfois, c'est à de petits indices qu'on prend la mesure de l'ampleur des dégâts.

C'est ainsi que la chanteuse Reba McEntire, des décennies de carrière, multi-récompensée, vendant des CD comme des petits pains, avec dans son CV un sitcom qui a fonctionné pendant presque 6 saisons... confie qu'elle a du mal à monter un nouveau projet.

C'est à ces détails qu'on comprend que, wow, Hollywood a bien morflé, quand même.

ReBack

31 janvier 2009

[DL] Rome

Quand il faut y aller, hein... Après tout ça fait des siècles (c'est le cas de le dire) que j'aurais dû m'y mettre. C'est sans doute qu'un mauvais moment à passer. D'ailleurs je sais pas pourquoi je pars avec autant d'a priori, ça se trouve ça va même me plaire.
Mais c'est vrai que pour le coup, quand je vois les posts de La Sorcière sur le sujet, ça fait partie des rares fois où en la lisant j'ai vraiment pas envie. Rha, non, pourquoi j'ai accepté sa cagoule, à l'autre ? J'ai pas envie. J'ai pas envie de pas envie.

Rome
Note : lien valable 30 jours minimum. Je reuploaderai si le lien est mort, mais seulement si vous postez un commentaire pour me prévenir !

Pis ce générique, vraiment, c'est tout ce qui m'énerve. On va passer des plombes à essayer de nous faire croire qu'on a réussi à recréer l'ambiance de l'époque, et ça m'énerve, c'est d'une présomption, putain ! Pis la musique, je vais vous dire : ça fait plus arabisant que romain.
J'ai pas enviiiiiiie...

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture (et pour une fois, je revendique) : la fiche Rome de SeriesLive.

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31 janvier 2009

Rome ne s'est pas regardée en un jour...

Quand deux téléphages qui ne se sont pas parlé depuis plusieurs mois se rencontrent, la conversation a 95% de chances de tourner autour des séries. Il n'y a pas de mal à ça, c'est humain. Ladite conversation prend alors souvent ce genre de tournure...

"Eh, alors, quoi de neuf ?
- Bah ça va, écoute ; ça va ! Et toi ?
- Bien ! Tu regardes quoi de beau en ce moment ?
- Eh bien en fait, c'était le temps des découvertes pour moi ces derniers temps. J'ai tenté 30 Rock, je m'essaye à la première saison de Big Love, et j'ai eu une révélation devant les premiers épisodes de Life.
- Ah bon, 30 Rock, tu t'y mets que maintenant ?
- Pis je suis pas loin d'arrêter aussi. J'ai vu 6 épisodes mais j'ai pas l'impression que ça va coller.
- Han bon ? Moi j'adore, bizarre...
- Peut-être que c'est à cause des gens comme toi qui n'arrêtent pas de me répéter ça.
- Peut-être aussi...
- Et toi alors, qu'est-ce qu'il y a au menu en ce moment ?
- Oh bah moi tu sais, la routine : House, Dexter... Fidèle au poste !
- C'est vrai que ton truc a toujours été les personnages mal aimables. Tiens, j'ai failli voir la fin de la première saison de Dexter, la semaine dernière.
- De la première saison ? ...Et qu'est-ce qui s'est passé ?
- Pas eu le courage. Pas de DVD de la saison 2.
- Eh oui, forcément, te connaissant.
- C'est marrant parce que plus j'aime une série, plus je suis incapable de faire ce genre de choses.
- A se demander si tu vas vraiment regarder ton DVD de Pushing Daisies.
- C'est pas la même chose : ce sera la première saison qu'on va m'offrir, et j'ai déjà vu une grande partie de la seconde.
- Si on te l'offre.
- Si on me l'offre.
- Donc là, tu expérimentes ?
- Ouais, voilà. Des nouvelles séries, beaucoup. J'ai bouffé du pilote ces derniers temps, tu n'imagines même pas. Pis parfois, je continue... par exemple, c'est pas que j'aime la série, mais on va dire que je me suis habituée à Big Love. Alors pour le moment je continue, je me dis qu'à un moment ça va vraiment me plaire.
- Donc là ça y est, tu as ton programme tout trouvé pour les semaines à venir ?
- Non, je continue de regarder des tas de trucs. J'ai déniché le pilote de Quoi de neuf docteur, ça m'a fait marrer. Plutôt à cause du coup de vieux qu'autre chose, d'ailleurs.
- Si tu cherches des idées, j'en ai !
- Je t'écoute...?
- Tu as déjà vu Rome ?
- Euh... attends, là... Ouhlà ! Rome, quoi.
- C'est ce qu'on dit avant d'avoir vu !!!
- Oui, bon, admettons, d'accord... Mais moi, tu sais... les séries qui se déroulent en des temps immémoriaux... Je veux bien regarder une série des années 70, mais moins une série sur les années 70, par exemple.
- Oui bah pour Rome, ça me semble difficile.
- Certes.
- Ecoute, regarde au moins le pilote, tu me diras, ok ?
- Mais, euh...
- Tiens, prends ma cagoule.
- C'est gentil mais je...
- Allez, tu me tiens au courant, faut que j'y aille. Je compte sur toi, hein ? Allez, bye !
- Mais, eeuuuuh !"

J'adore faire découvrir des séries à mon entourage téléphagique, y compris vous et d'ailleurs pour cela je vous fournis souvent en cagoules, qu'il vous appartient ou non d'enfiler ensuite. Mais qu'est-ce que ça peut être énervant quand un autre téléphage tente de vous faire regarder un truc de force...!
Et voilà, maintenant, on m'a filé des devoirs... Pfff... Et merde.

31 janvier 2009

[DL] Titus

Je ne suis pas absolument fan du générique de Titus, il faut le reconnaître. Il n'a rien de spécial... il est peut-être légèrement drôle, mais légèrement seulement. Le noir et blanc me bloque peut-être un peu aussi.

Titus
Note : lien valable 30 jours minimum. Je reuploaderai si le lien est mort, mais seulement si vous postez un commentaire pour me prévenir !

Mais bon, je l'avais sous la main, hein ! Qu'est-ce que ça me coûte de le proposer ?
Et puis, ya pas que mon nombril qui compte, ça se trouve, vous, il va vous plaire ! Qui peut prévoir ?

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture (ou de lunettes ?) : la fiche Titus de SeriesLive.

31 janvier 2009

La résilience par la télé

Essayons de résumer ce qui me rend le plus heureuse au monde. La Paix universelle et inconditionnelle ? Non. Le soleil qui se lève par un chantant matin en irradiant les vignes de ma Bourgogne natale ? Non plus. Un milkshake à la fraise avec un supplément de lait ? Ça pourrait, mais c'est pas ça... Une série à l'humour grinçant voire dérangeant ? Bingo !

Je vous en avais déjà parlé, mais voilà, je suis retombée dessus, alors on va causer un peu de Titus. En fait ce qui s'est passé, c'est que j'ai décidé que, ne voir que trois épisodes de cette série dans toute ma vie, ça avait assez duré, et que mon chez moi informatique présentait justement les opportunités nécessaires à combler cette lacune.
Encore une série méconnue dans nos contrées, hélaaas... D'ailleurs, je vais faire mieux que vous en parler : ceci est un nouveau post La preuve par trois !

Titus___1
Rectification : ce qui me chavire le plus au monde, c'est une famille dysfonctionnelle. Comment vous dire ? Je crois que la famille Titus bat définitivement les records en la matière. En l'occurence, le père s'est marié 5 fois (et il a divorcé 5 fois, aussi), c'est un alcoolique notoire (un portrait délicieux en est d'ailleurs fait dés le second épisode que j'ai déjà mentionné, cf. tags), il est foncièrement méchant, brutal... Comment ne pas comprendre que Christopher (alias Titus) et Dave, ses fils, n'aient pas... ah, comment le dire gentillement ? Quelques séquelles, disons.

Titus___2
Titus a toujours quelques faits très intéressants à partager pour donner un éclairage tout personnel sur le déroulement de l'épisode ; il ne parle pas précisément de ce qui se passe, mais il donne les raisons de son comportement. Le problème, c'est que ce n'est JAMAIS positif. Il profite de cette occasion pour parler de son enfance, ou, au mieux, son adolescence, qui comme on l'a vu ont été des périodes traumatisantes à bien des égards. Et le pire, c'est qu'à l'écouter parler, on arrive à trouver son comportement logique, limite normal. Alors que ce mec est complètement dérangé !

Titus___3
Bon, notez que j'ai attendu la 3e capture pour parler du rouquin de la série, je suis en progrès. Oh mon Dieu, Zack Ward, ce mec est génial. Comment se fait-il qu'il ne parvienne pas à être plus en avant, voire même à obtenir son propre sitcom ? C'est incompréhensible. Bon, cela étant posé, les personnages (à la notable exception de Tommy qui a sans doute besoin de plus d'épisodes que je n'en ai vu pour le moment pour être appréciable) sont tous épouvantablement drôles, et le cast est fantastique. On ne voit pas Stacey Keach longtemps dans ce pilote, mais il y fait déjà des miracles. Quand à Cynthia Watros, elle irradie (même quand elle surjoue)...

Je vous avoue que, comme j'avais découvert la série avec le second épisode, et que je l'avais en VHS, forcément je l'ai vu un peu plus souvent et je m'y suis attachée. Je pense cela dit qu'il aurait fait un excellent pilote...
Mais le vrai pilote de Titus est juste ce qu'on attend d'un pilote de sitcom : immédiatement drôle, impertinent, intelligent, rythmé... et pourtant, tout se passe dans une seule unité de lieu et de temps, mais ça fonctionne à fond ! Les flashbacks et les plans explicatifs du personnage principal servent aussi beaucoup cette impression de foisonnement, alors qu'en fait, l'action est extrêmement limitée. Mais les gags fusent, les répliques sont brillantes... C'est un vrai feu d'artifices !
Vous comprenez mieux pourquoi cette fois, c'est la bonne, je cagoule le reste de la série ?
Je vais vous dire, en fait, ce n'est sans doute même pas ça, la raison. Peut-être parce que les meilleures comédies (et mon éternelle passion pour Rude Awakening est là pour en témoigner) sont celles qui rient de ce qui n'est pas drôle...

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche Titus de SeriesLive.
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30 janvier 2009

[DL] Four Kings

Je pense que j'avais vu le pilote il y a un bout de temps, probablement même quand il est sorti, mais là je suis retombée dessus et je n'en avais pas le moindre souvenir, si ce n'est qu'on y trouvait Seth Green. J'avais même oublié qu'on y trouvait aussi Josh Cooke, bizarre non ?

FourKings
Note : lien valable 30 jours minimum. Je reuploaderai si le lien est mort, mais seulement si vous postez un commentaire pour me prévenir !

Le pilote avait quelques moments plutôt drôles, et globalement une intrigue un tantinet plus originale que ce que les pilotes de sitcoms ont le plus souvent à proposer. Mais il y avait aussi des clichés usants et des scènes pas du tout amusantes, en plus d'une chute très très mal amenée. Pas étonnant que je ne m'en souvenais pas outre mesure, et pas étonnant non plus que la série n'ait pas vécu bien vieille...

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche Four Kings de SeriesLive.

29 janvier 2009

One More Time, One More Chance

En préambule de ce post, je tiens à dire que, tout ça, c'est la faute de Nakayomi.
Oui, toi ! A cause de toi, j'ai replongé dans mes premières reviews de dorama, mes premières amours pourrait-on dire, et donc à cause de toi, j'ai revu le pilote de Kamisama, Mou Sukoshi Dake. Je ne te dis pas merci, parce que franchement on a connu plus joyeux...

Kamisama, Mou Sukoshi Dake, pour ceux qui parmi vous ne pratiquent pas le japonais (et j'en suis, à vrai dire), signifie grosso-modo : "Mon Dieu, donnez-moi un peu plus de temps". Tout de suite, ça donne le ton, non ?

Pour ceux qui sont habitués aux dorama bon enfant, aux gentilles comédies adolescentes et autres séries où l'enjeu est que le personnage A entame une nouvelle carrière dans un métier peu excitant tout en tombant amoureux du personnage B et finit par vaincre l'adversité... Kamisama, Mou Sukoshi Dake est là pour remettre les pendules à l'heure, et rappeler que parfois, le pitch d'un dorama peut avoir des couilles.
Et donc, à série exceptionnelle, post exceptionnel : je m'essaye aujourd'hui à la review factuelle d'un épisode.
Je suis comme vous : j'ignore ce que ça va donner. Mais on tente !

L'histoire est la suivante : d'une part, on a une adolescente, Masaki, dont la vie est extraordinairement quelconque et fade. Et d'autre part, on a Keigo, un talentueux producteur et auteur de chansons, à qui tout semble en apparence réussir. Deux personnages qui à la base, n'avaient rien en commun. Mais qui ont, étrangement, ceci de similaire : ils se sentent incroyablement vides.

Masaki tente de remplir sa vie comme elle le peut en sortant avec ses amis après les cours, chaque après-midi, mais la seule chose qui parvient à faire battre son coeur, ce sont les paroles des chansons de Keigo, qui la touchent véritablement. Nul doute que ces paroles touchent n'importe laquelle des milliers d'autres adolescentes en son genre qui sont elles aussi fans de Keigo, et dont la vie morne est rythmée par les sorties avec les copines après les cours, mais voilà, Masaki, elle, elle a conscience, en tous cas vaguement, du vide de son existence, et il lui pèse de plus en plus même si elle ne sait pas quoi faire pour le combler.
Keigo, lui, prépare le dernier concert au Japon de la chanteuse qui interprète ses chansons, avant de partir en tournée aux USA pour plusieurs mois, mais à vrai dire le coeur n'y est pas. Le coeur n'y est d'ailleurs plus depuis bien longtemps, et l'homme n'a pas été fichu d'écrire une seule nouvelle chanson depuis des lustres. Tout sonne creux pour lui. Il fait des accès de mégalomanie, il pique des colères, il est tyrannique... mais même ce genre de choses ne parvient pas à le tirer du silence sourd de son âme.

Ignorant complètement l'état dans lequel se trouve son idole, et ce pour des raisons assez évidentes, Masaki est toute à la joie d'avoir réussi à obtenir une place pour le tout dernier concert de cette année au Japon, et projette d'y aller avec une amie. Mais par un malheureux concours de circonstances, elle oublie son portefeuille dans une cabine téléphonique, et celui-ci contenait les entrées au fameux concert. Seule solution : acheter un billet sur le marché noir, à l'entrée du concert, mais évidemment, ça va coûter les yeux de la tête.
Masaki et son amie entreprennent donc de trouver un moyen rapide de se faire de l'argent. Une chose est sûre : elles ne vont pas coucher avec un vieux porc pour ça ! C'est peut-être ce que font pas mal de leurs copines pour mener la grande vie, mais ça, c'est hors de question. Or, les temps sont durs, et les vieux porcs n'acceptent plus de payer juste pour leur joli sourire... Et, si elles pensent trouver un pigeon à qui tenir compagnie au karaoke en échange de quelques billets, elles vont vite s'apercevoir que ledit pigeon a la ferme intention d'en avoir pour son argent : Masaki échappe de justesse à une tentative de viol. L'odieux personnage prend la fuite, sans oublier d'emporter avec lui le portefeuille de l'amie de Masaki. Cette dernière promet donc à sa camarade de trouver l'argent toute seule pour payer les deux billets de concert ; quand faut yaller...

On va s'arrêter un instant sur ce sujet, qui peut sembler incongru. Ce n'est pas le cas. Wikipedia nous apprend d'ailleurs qu'en 1996, soit à peine deux ans avant que ne naisse la série, une étude sur le sujet indiquait qu'un tiers des cas de prostitution impliquaient des adolescentes au Japon. Employer ce sujet dans le cadre de ce dorama n'est donc pas simplement un artifice scénaristique : il existe une vraie proportion de lycéennes qui monnayent leur temps libre, et parfois même tout simplement leurs faveurs. Se faire entretenir par un papy gâteau libidineux, c'est apparemment plus facile que de demander de l'argent de poche à maman... Donc quand Masaki et son amie entreprennent de se faire payer pour passer un peu de temps au karaoke avec un vieux cochon, mais en se jurant que là est leur limite, ce n'est pas spécialement surprenant.

Le problème, c'est qu'à la suite de ça, Masaki se retrouve face à un type qui est prêt à lui offrir une somme très rondelette pour passer un peu de temps dans un love hotel avec elle, et que ce concert, c'est la seule chose qui compte dans sa vie. Et puis en plus, il lui fait pitié, ce mec... Alors elle couche avec, elle en tire 5 billets, et elle peut s'acheter son ticket de concert, et finalement, c'est un peu humiliant, mais ça en valait la peine, parce que ce concert, c'est la seule chose d'à peu près excitant qui pouvait lui arriver.
Oui, le personnage de Masaki est un peu pathétique, mais le plus grave c'est sans doute que la jeune fille s'embourbe autant dans la plus banale des médiocrités, qu'il ne semble pas vraiment y avoir de moyen pour la sortir de là. La petite est désespérée, donc elle fait des choses désespérées, et le cycle continue encore et encore.

A la fin du concert, le taxi des deux filles croise la route, à un feu rouge, de celui de Keigo. Un Keigo blasé qui n'arrive même pas à être satisfait de ce concert. Et là, sans trop savoir pourquoi, Masaki sort du taxi, court sous la pluie après la voiture de Keigo, et dans un geste de désespoir un peu insensé, brandit la bannière à son nom qu'elle avait amenée pour le concert.

Cette scène est assez incroyable, d'ailleurs. Dans la voiture, Keigo regarde d'un air blasé cette petite jeune fille comme il y en a des centaines, et qui l'idolâtre vraisemblablement, et ça ne l'émeut pas plus que ça. Et Masaki, elle, on sent qu'elle a l'impression de jouer sa vie, qu'elle espère que quelque chose se passera sans savoir trop quoi, et puis... et puis rien. Il ne se passe rien. Elle rentre donc sous la pluie...
Et c'est là que Keigo, mû par on-ne-sait-quel étrange caprice, a décidé de l'intercepter. Et voyant qu'elle est trempée, il propose de la ramener chez lui, ah, nous y voilà, je me disais bien aussi.

C'est vrai que ce stade de l'histoire fait un peu... fantasme de Mary Sue. On a du mal à le croire, mais oui, la gamine quelconque va passer la nuit avec le producteur à succès. Et plus incroyable encore, en rentrant de sa tournée aux Etats-Unis, plusieurs mois après, il va la rappeler.
Sauf que Masaki, elle, elle apprend à ce moment qu'elle est séropositive...

La noirceur des personnages, leur côté dépressif, et ce thème qui se profile... je pense que maintenant vous comprenez pourquoi Kamisama, Mou Sukoshi Dake joue dans la cour des grands. Tout ce qu'il vous reste à faire, c'est donc aller découvrir cette série sur le champs.

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche Kamisama, Mou Sukoshi Dake de SeriesLive. Merci Eske pour ton aide !  

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