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ladytelephagy
11 avril 2009

La récréation est terminée

Il faut sans doute apprécier The Office pour apprécier Parks & Recreation, mais le problème, d'une part, c'est que je n'aime pas The Office (je me souviens vaguement avoir bâillé devant le pilote, il y a des siècles... pas spécialement envie de m'en souvenir, donc je n'en ferai pas l'effort), et d'autre part, je n'aime pas du tout Amy Poehler.
C'est comme ça. Elle a un visage mal aimable. Elle n'est pas drôle. C'est une bonne comédienne, j'imagine, mais elle n'est pas drôle. Et elle est blonde. Donc ça passe pas.

Non, le problème, c'est quand même beaucoup la forme, et donc le rapport avec The Office. C'est, au choix, de la comédie de bas étage, ou une bâtardisation entre la fiction et la real tv... J'imagine que tout a déjà été dit à propos de la formule de The Office, cela dit. Je n'y ai prêté qu'une oreille très peu attentive, de toutes façons.

Je vois très difficilement comment on peut construire une série entière sur un tel concept. Toute une série sur le fait que les personnages sont autres que tels qu'ils aiment à se décrire face à la caméra... la belle affaire, je vois assez mal ce que peut promettre ce genre de principe. Une fois qu'on a compris que la blondinette a les dents longues mais n'a pas les moyens de ses ambitions, on a fait le tour de la question, point barre. Partant de là les surprises sont minimes : combien de fois va-t-on se farcir ce genre de choses ? Humiliation, démonstration simultanée et répétée tant d'impuissance que d'orgueil... The Comeback, The Office, de nombreuses séries sont déjà passées par là, et je n'ai pas tenu devant bien longtemps. Alors c'est pas pour signer pour une nouvelle session...

Je ne serai pas de ceux qui s'étonneront des audiences, du coup. Mais je ne serai pas non plus de ceux qui compareront Poehler à Tina Fey, simplement parce que toutes deux sont des anciennes de Saturday Night Live (Damon Wayans a hélas prouvé que c'était pas un problème pour réussir à vendre sa série, par exemple). Je pense que ça n'a rien à voir avec Poehler (à part dans mon cas), mais avec l'effet de redite, voilà tout.

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche Parks & Recreation de SeriesLive.

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7 avril 2009

Guide de survie à l'usage de gens sans soucis

On a établi récemment que les gens sans problème qui passent un épisode à se faire plaindre, ça commence à me casser les c*uilles (ce qui est d'autant plus douloureux que physiologiquement je n'en ai pas, il faut donc m'en faire poser au préalable, c'est toute une histoire, ya les suites opératoires, bref).
Je me souviens alors, en substance, avoir dit que voir des nanas sans problème donner l'impression qu'elle est trop dure la vie, ça ne mériterait que mépris et rage de ma part (oui je peux faire les deux en même temps). Ça date du pilote de In the Motherhood, donc d'il n'y a pas si longtemps, on était en droit d'espérer que personne ne se ferait prendre à refaire les mêmes conneries tout de suite.
Eh bien, c'est pas d'chance, mais voilà Surviving Suburbia pour entretenir ma rage et mon mépris (je peux même le faire dans l'autre sens, voyez !).

A ce gros inconvénient du "j'ai pas de problème dans la vie mais je vais quand même bougonner pour faire rire les gens comme moi de l'autre côté de l'écran" s'ajoute un gros air de déjà vu : cette saison, le rôle du mâle bourru qui se plaint d'un rien était déjà tenu par Gary Unmarried ! La redite n'aide vraiment pas à faire passer la pillule.
Pire encore, pas une seule fois on ne trouve la moindre once d'originalité : Gary avait le mérite d'être divorcé et d'essayer de refaire sa vie, mais les Pattersons sont vraiment plus passe-partout que passe-partout. Ils n'ont rien pour eux. Et la mère n'essaye même pas de faire de la guitare comme dans Rita Rocks (tiens, autre exemple de comédie sur la vie en banlieue de cette saison ; quel festival).
Bon, si. Il y a juste un point sur lequel je rejoins freescully, c'est que la gamine est adorable. Mais le rôle est tellement bateau que même son charme ne parvient pas à nous arracher un sourire.

Donc d'un geste ample, leste, vif, mais surtout rageur et méprisant, je retourne deux paires de baffes à Bob Saget et on n'en parle plus.
Ça, c'est fait. Suivaaaant !

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche Surviving Surbubia de SeriesLive.

6 avril 2009

Morceaux choisis

Cher Journal,

Ça fait neuf minutes que je regarde Castle. Je ne sais pas encore ce que j'en pense, c'est un peu tôt pour avoir une opinion arrêtée sur le sujet, mais je dois quand même avouer ça n'a pas l'air extrêmement positif pour le moment.
Les personnages ne m'énervent pas trop, mais ils auraient du mal parce que pour cela, il leur faudrait me surprendre dans un sens ou dans l'autre, or ils sont si peu originaux que ça me fatigue puissamment. Les premières minutes sont censées nous présenter l'intrigue et les personnages, et c'est bien ce qui s'est passé, comme prévu, mais justement tout me semble prévisible au plus haut point, et ça me décourage un peu. Rien qu'un peu. Je tiens bon, même si les minutes s'écoulent, et si rien ne vient provoquer chez moi le moindre soubresaut de sourcil.
Evidemment le personnage principal est un arrogant bon à baffer mais au charme ravageur, avec un don qui peut servir à résoudre des enquêtes (le pitch nous avait prévenus mais on avait droit à encore un peu d'espoir, non ?), évidemment l'enquêtrice qui va devoir collaborer avec lui est revêche mais seulement en apparence, évidemment le personnage principal est entouré dans sa vie privée de caractères bien trempés pour réussir à lui donner la réplique mais sans jamais l'éclipser, comme sa mère (qui rappelle Mona de Madame est Servie), sa fille (la sempiternelle ado trop intelligente pour son âge), son ex-femme (à laquelle comme par hasard il est toujours contraint d'être mis en contact et donc avec laquelle il y a échange de piques), etc...

Cher Journal,

Nous en sommes à la vingtième minute de Castle, et rien à faire, je n'ai toujours pas été surprise une seule fois. Je commence à atteindre un stade de désespoir assez affligeant qui, me dit mon entourage, se lit sur mon visage, et ce n'est pas bon signe.
Evidemment, arrivés à la moitié de ce pilote, on a un suspect pour les meurtres, mais de toute évidence, ça ne convient pas au personnage principal, et comme les scénaristes sont dans son camps, et que bien-sûr il reste encore une moitié d'épisode devant nous, on sait qu'il a raison et que les doutes qu'il a émis vont comme par hasard être justifiés. Ce qui poussera probablement la fliquette à devoir faire amende honorable à un moment ou un autre avant le générique de fin. On a tous hâte de la voir faire ses excuses à ce prétentieux plein de muscles, parce que, tant qu'à être prévisible, autant faire le grand Schelem.

Cher Journal,

C'est la vingt-deuxième minute et je constate que j'ai pas eu la berlue, j'ai bien vu le nom de Stephen J. Cannell dans les crédits, en effet il est là, juste devant moi, en train de taper la discut' avec Nathan "take that f*cking shirt off" Fillon. Je crois bien que c'est la première bonne nouvelle de ce pilote.
Sur le fond, on se contente d'expliciter ce que les spectateurs les moins habitués au genre (et pourtant on a tous été bien entrainés ces dernières années, vu le nombre de séries policières qui ont précédé et dans les pas des quelles Castle marche avec une prudence de Sioux) n'auront pas encore compris : non, l'enquête ne s'arrêtera pas là. Nathan n'a toujours pas tombé la chemise (il rajoute même une veste dans la scène suivante), on ne voit plus Cannell, et les choses continuent d'être prévisibles. Dommage, l'espace d'un instant j'ai presque failli être intéressée par ce que je voyais...

Cher Journal,

La trente-troisième minute de Castle est révolue et, comme par hasard, on a un nouveau suspect, avec un nouveau mobile, etc... ainsi que le personnage principal l'avait prédit, mais d'un autre côté que pouvions-nous espérer d'autre vu que la série porte son nom ?
Ce qui semble logique puisqu'on est entrés dans les dix dernières minutes de l'épisode, pendant lesquelles le personnage principal et sa partenaire improvisée continuent de se fritter gentillement alors qu'il est évident à ce stade qu'ils sont compatibles professionnellement... et sur d'autres plans qu'on va prendre le temps d'explorer, à n'en pas douter, dans les épisodes à venir, on a déjà tout ce qu'il faut comme prémisses à ce sujet et c'est pas le tout, maintenant on a une enquête à boucler. Quand elle devra admettre qu'il n'a pas été complètement mauvais sur cette enquête, de toutes façons, on aura les violons, alors bof...

Cher Journal,

C'est exactement au moment où on a passé la trente-huitième minute que j'ai su que c'était mon premier et mon dernier épisode de Castle. Un personnage prévisible, des enquêtes prévisibles, des actions prévisibles, des dialogues prévisibles, rien à faire c'est irrécupérable.
Par un incroyable concours de circonstances qu'on n'avait pas vu venir, parce qu'on vit dans une grotte et qu'on n'a jamais vu une série de CBS (et quand ABC se met à copier CBS, on sait qu'on est vraiment dans le pétrin jusqu'au bout), le personnage principal a retrouvé l'inspiration dont on avait explicité qu'elle lui manquait récemment, et que cette inspiration ne va pas sans un partenariat entre la fliquette et l'écrivain. Permets que je n'exulte pas de joie, hein.

Cher Journal,

L'épisode est fini, Nathan Fillon n'a pas eu une seule fois la bonne idée de retirer sa chemise, ou même simplement se mettre en valeur dans un tissu moulant, on n'a plus jamais revu Stephen J. Cannell et je n'ai pas été surprise une seule fois.
Tu comprendras donc qu'il n'y aura pas d'autre message à propos de Castle dans ces pages.

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche Castle de SeriesLive.

3 avril 2009

Dans les parties

Ça vous arrive, à vous, d'être bavard à un tel point que quand vous finissez une phrase, c'est sur un thème à mille lieues de là où vous l'aviez commencé ? Eh bien moi je suis comme ça. Et quand la semaine dernière, je vous ai dit que j'avais plein de choses à vous raconter, dans l'intervalle je vous ai parlé de plein de trucs, mais j'ai dévié sur All in the Family et Maude (les votes sont ouverts jusqu'à mercredi, on va dire, pour les retardataires), entre autres.

Bon, à la base, je voulais aussi vous parler de Party Down, même si évidemment ce n'était clairement pas la nouveauté la plus attendue de la mi-saison, mais bon. C'est vrai aussi que les nouveautés attendues, bon bah elles étaient tellement attendues qu'elles ne nous ont rien apporté de très extraordinaire, et par exemple Dollhouse dont on nous rebattait les oreilles à volonté a des audiences qui sentent bien le moisi. Et même les séries dont on n'attendait, en définitive, pas grand'chose, nous ont offert bien moins que ça, j'en veux pour preuve The Listener, dont on retiendra les yeux bleus et... les yeux bleus. Bon.

Mais finalement autour de quoi se fabrique cette attente que nous avons des séries qui arrivent par vagues plus ou moins régulières ? Evidemment ça se fabrique, la demande, la télé c'est un business et la promo très prématurée de certaines séries fait que plus on entretient notre curiosité à son sujet, plus on a l'impression que la série est "attendue", mais je me demande si ça leur rend tellement service au bout du compte. Avec Dollhouse, tout le monde attendait le retour de Joss Whedon et finalement, hein ? Eh bien Joss Whedon n'est pas toujours capable de bluffer tout le monde, apparemment. Je parlais aujourd'hui avec un ami qui a été, mais alors, vous n'imaginez pas, mordu de Buffy comme c'était pas permis. Et avec qui on a englouti du Angel à qui mieux-mieux. Et qui ne pouvait que regarder Dollhouse. Et puis il m'a finalement confié qu'il lui a fallu bien quatre épisodes pour commencer à apprécier la série. Ce qui prouve bien que ça ne veut rien dire !
Alors quand une série est soi-disant attendue, finalement, ça ne présage de rien du tout.

On peut donc conclure sans trop s'aventurer que la réciproque est vraie. Quand une série n'a pas eu de battage médiatique exagéré des mois avant ses débuts, qu'elle se contente d'un peu de promo et surtout de ses qualités propres, eh bah tout de suite, ça va mieux.

Mais d'un autre côté il y a des séries sans promo tapageuse, et sans qualité extraordinaire pour autant, bref qui n'ont ni de grandes promesses à nous offrir, ni de surprise extravagante à nous faire. Et finalement, ces séries-là sont sans doute les plus nombreuses.
Ces séries sont-elles forcément vouées à l'annulation ? C'est pas dit. Il y a des séries dont on ne saurait expliquer pourquoi, mais qui parviennent à survivre malgré ces inconvénients. On ne sait pas trop comment ni pourquoi, mais ces trucs survivent, et personne ne saurait l'expliquer ni par les audiences, ni par l'écriture, ni par le casting, rien. Ca arrive, n'est-ce pas ? Et on n'a aucune idée de pourquoi. Après le pilote vient un autre épisode, puis un autre, et c'est comme ça, même si on ne parvient pas à se l'expliquer, la série est là. Dollhouse n'est pas encore annulée par exemple. Espérons que Better Off Ted en soit loin, en contrepartie. C'est comme ça. Finalement tout ne s'explique pas forcément par une sorte de mécanique prévisible conditionnée par une promo faite à l'avance ou par justement l'effet de surprise.

Eh bah voilà, ça recommence, zut de zut. Avec tout ça, j'ai de nouveau oublié de parler de Party Down.
Ou bien ?

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche Party Down de SeriesLive.

29 mars 2009

Pirates ! Ils ont volé mon titre !

Je vous l'accorde, si je ne suis pas partie d'un très bon pied avec Roommates, c'est d'abord et avant tout parce que ce titre, c'était le mien. Je l'avais choisi pour une série que j'écris depuis quelques temps, et bon, c'est vrai, j'avais rien bloqué officiellement, mais tout le monde à Hollywood savait qu'il était à moi, ce nom de série. Donc voilà, c'est un affront qu'il faudra laver, Robin, et je sais que c'est toi, t'as toujours été jalouse du super titre que j'avais trouvé et qui d'ailleurs est beaucoup plus original dans le contexte de ma série que de la tienne. Bah tu vas l'avoir dans l'os parce que ton petit show, il va se faire annuler vite fait bien fait, et ya aucune loi qui interdit que je reprenne le même titre ensuite, et je le prouve : The Closer / The Closer. Aha !

Bon, c'est vrai que je vous continuerais volontiers ma petite blague sur le titre (anecdote vraie, en plus ; enfin, à part pour le menu détail qui fait qu'à part moi personne ne connaît l'existence de cette série que j'écris, mais sinon c'est entièrement vrai), mais le soucis c'est qu'à un moment, je vais devoir parler de la série.
Si ; si je le sais bien, il faudra. C'est la loi du genre. J'ai commencé le post, je vais devoir le finir... c'était un peu comme creuser ma tombe, mais bon.

C'est là que commencent les choses douloureuses, en fait. Parce que sur le papier, Roommates est une comédie... mais en vrai c'est pas drôle. Pas du tout. Sur une échelle personnelle de 1 à 10, 1 étant East Bound and Down, et 10 étant, bouh ya du choix mais je vais dire, mettons, Une Nounou d'Enfer (au pif), Roommates se situe, et j'arrondis au point supérieur hein... environ à -30. Pour vous situer.

C'est, comment vous décrire ça, une sorte de sous-The Big Bang Theory, mais sans théorie ; et certainement sans big bang. Et les filles ne sont même pas aussi jolies que la bille de clown de Kaley Cuoco, vous voyez le truc (et vous savez ce que je pense de la bouille de cafard bouilli de Kaley Cuoco). Genre si vous bandiez devant Sister, Sister, là peut-être qu'il y a un espoir pour vous, sinon ya rien à voir (encore qu'il y aurait motif à inquiétude, du coup, pour votre cas, mais on va pas aborder la psychiatrie un dimanche, hein).

Les personnages sont évidemment très stéréotypés. La blonde, conne, mais conne, une vraie blonde ça ya pas de doute, qui ne comprend rien, rien de rien, une vraie blonde quoi, tout pareil, qui couche avec un connard juste parce qu'il a un pénis et elle un vagin, et dans tout ça ya le pauvre maigrichon genre Rusty de GREEK, qui essaye de se caser avec la blonde mais qui de toute évidence ne joue pas dans la bonne catégorie ; notons que notre geek (ça devient le nouveau quota ou quoi ?) a aussi un copain timbré, mais pas timbré aha, ce mec il faut trop l'inviter à notre prochaine fête, non, plutôt timbré pimpompin... Et puis il y a la copine de la blonde, qui sait toujours ce qu'il faut pour tout le monde et ouvre sans arrêt sa grande gueule pour le dire, mais qui vient de rater sa vie. Et il y a un autre coloc qu'on voit à peine mais on s'en fout, il a une belle gueule, enfin disons que j'ai arrêté de vomir quand je l'ai vu, quoi. Voilà, les personnages c'est ça.

Vous voulez que je je vous présente l'histoire ? Bah, pff... non je peux pas qualifier ça d'histoire, disons qu'il y a un vague pitch de départ mais... de là à dire que c'est une histoire, non, décemment je peux pas, c'est au-dessus de mes forces. Donc le petit geek (enfin, même pas un vrai geek en fait, juste un mec né sans burnes) il aime la blonde depuis le lycée, et il devrait se repaître de la joie qu'elle se rappelle qui il est après tout ce temps, mais non, il profite qu'une place s'est libérée dans la colocation pour essayer de vivre avec elle et se placer. Et on sait tous à quoi ce genre de pseudo-intrigue va aboutir : soit rien, soit n'importe quoi. Je suis pas encore sûre de ce qui est pire, à ce stade.

Et les gags. Il faut vraiment qu'on aborde les gags ? Non, vraiment ? Si vous insistez... Bon, alors... pour vous donner une idée du truc, ya un moment où ya de lourds sous-entendus sur la masturbation. Oui ça vole haut, pourquoi cette question ? Et le truc c'est qu'en plus, ce passage-là... il est leur plus drôle. Je crois. C'est difficile à dire, dans le fond, parce que c'était pénible et laborieux de bout en bout, et que toutes les scènes étaient aussi prévisibles les unes que les autres. Mais avec cet incroyable point en commun : c'était jamais drôle.

Je vous en écrirais bien un peu plus sur cette série consternante mais j'ai un gros soucis logistique, c'est que je ne peux pas en même temps taper sur mon clavier, et me tenir la tête entre les mains pour faire une ravissante imitation du Cri de Munch. Mais sachez que le coeur y est.
Gâcher mon titre pour une série pareille, nan mais j'vous jure, hein...

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche Roommates de SeriesLive.

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29 mars 2009

Sois mère et tais-toi

Une série avec Megan Mullaly ? Je dis yes
Une série où les mamans ne sont pas parfaites ? Je dis yes
Une nouvelle comédie sur ABC ? Je dis... mouais, faut voir. C'est pas parce qu'ils m'ont eue avec Better Off Ted que je suis à nouveau bien disposée à leur égard. La méfiance persiste.
Cela dit, une nouvelle comédie, vu la morosité ambiante et tout, je dis quand même yes

Sauf que. Oui, ça va être un post avec un "sauf que" dedans. Et pas des moindres.
Sauf que ce serait mieux si Megan Mullaly était plus à son avantage, si les mamans étaient encore moins parfaites, et si cette comédie n'était pas sur ABC.
Ouais, en fait, ça va vraiment péter, là, parce que j'en peux plus. Et encore, je n'ai vu que le pilote, imaginez si je me farcissais la suite.

Déjà rien que de voir le mode de vie des mamans en question, j'ai envie de me dire : mais qu'est-ce qu'on fait là ? On n'en a pas déjà assez bouffé, de la femme pétée de thunes désespérée ? Nan, franchement, une mère qui serait vraiment dans la mouise, ce serait... tiens, je sais : Grace Kelly, d'Une Maman Formidable ! Alors elle, elle est dans le motherhood, et jusqu'au cou. Là d'accord, là je veux bien. Même Reba elle n'avait pas le droit de se plaindre. Et elle avait Barbara Jean comme voisine. Alors zut, hein.

Parce que nos trois primprenelles, là, non, c'est une grosse blague. Mais pas dans le sens où vous le pensiez au début !
La divorcée ? Elle a un super job qui lui permet de se payer un homme de maison et d'avoir une vie sans trop de contraintes. La vieille ? On ne la voit même pas avec son fils dans le pilote, c'est dire si sa vie lui donne du fil à retordre dans ce domaine (est-ce qu'il existe seulement, ce fils, j'aimerais bien qu'on me le prouve). Quant à la gentille et jeune maman parfaite, son mari (je t'ai reconnu !!! Tu étais dans Committed !) est docteur, ils ont une maison du feu de Dieu, et pour autant que je sache son seul soucis dans la vie c'est de s'envoyer en l'air avec son mari et cuisiner.

Alors merde, elles vont nous lâcher la grappe, les Parques, ça va bien, maintenant. Alors ya la jeune, ya la middle-aged, et ya la vieille bientôt frippée, et elles sont des mamans, et ouhlala c'est très dur à supporter, mais je rappelle que des gamins, personne ne les a forcées à en faire (ni à s'en imaginer, d'ailleurs). Vous me voyez pas me plaindre des miens, eh bien ya une bonne raison, c'est que j'en ai pas faits. Et si je les avais faits et que je vivais dans les mêmes conditions que les trois connasses, là, je la bouclerais et je profiterais au max. C'est pas possible de voir ça, mais c'est honteux, bordel ! Mais enfin, mais regardez The Corner et revenez vous plaindre ensuite si vous l'osez, seulement !

Donc je décrète que je prends en grippe, à compter d'aujourd'hui, là, paf, maintenant, top chrono ça commence, toutes les séries, et je pressens qu'on en a encore devant nous hélas, qui voudront nous faire croire que des nanas qui n'ont pas un seul soucis dans la vie ont vraiment des malheurs pas possibles. Ca ira de la première qui osera se plaindre d'une couche pleine, à celle qui se tartinera le visage avec des anti-rides, et tout ce qui est entre les deux.

Donc exit Desperate Housewives (évacuées par la bonde il y a quelques saisons en ce qui me concerne de toutes façons... même si les bandes-annonces de Canal donnent presque envie), exit Lipstick Jungle (normalement on peut s'estimer sortis du pétrin avec cette saloperie, je crois, non ?), et exit surtout In the Motherhood qui ne va rien nous apprendre que nous ne sachions déjà : être pleine aux as, avoir un job épatant et une famille, tout ça pour babiller au téléphone avec les copines toutes les dix minutes, c'est trop dur la vie.

A quand une série sur les vrais malheurs d'une femme qui n'aura pas tout ça pour elle ? Suis-je bête, ça a déjà existé, c'était Rude Awakening, vous arrivez trop tard.
Bon alors ça c'est fait ; suivant.

Et pour ceux qui manquent cruellement de culcul-ture : la fiche In the Motherhood de SeriesLive.

28 mars 2009

Want Ted

Vous savez ce qui est bien quand arrive la période des pilotes ?
Les pilotes.

Vous savez ce qui est bien quand commence à passer la période des pilotes ?
Les épisodes suivants.
Deux épisodes de Better Off Ted en moins de 72h ? Je peux me tromper, mais je sens qu'il se passe quelque chose. Pas entre Ted et moi (Jay est pas du tout mon genre, mais on peut essayer d'en reparler dans quelques années s'il insiste) mais entre la série et moi, c'est un fait indéniable.

C'est pourtant vrai qu'on pourrait imaginer que des gens (on ne sait pas qui, juste des gens) n'en penseraient pas que du bien.
Il y aura les gens qui penseront que Portia de Rossi est trop Nelle dans ce nouveau rôle de Veronica. Alors là, je m'en bats l'oeil comme c'est pas permis, et comme c'est rarement arrivé. A peu près autant que de savoir avec qui Paris Hilton couche ne ce moment, pour vous donner une échelle. Le rôle est génial, elle y est géniale, moi je vois pas ce qu'on pourrait demander de plus. Qui mieux que Nelle Subzero Porter pouvait interpréter ce rôle de patronne glaciale et sans humour, mais définitivement drôle, franchement, pas la peine de faire le tour de Hollywood pendant des heures en espérant tomber sur la perle, ça semblait carrément évident. Il y a les acteurs-caméléon, et les acteurs-Lassie chien fidèle, c'est un fait établi, et il faut savoir utiliser l'un ou l'autre selon les circonstances, et ici je vois mal qui d'autre on aurait pu choisir pour ce rôle.
Il y aura des gens qui penseront que le personnage de Ted est, a contrario, très basique, et peut-être même qu'il manque un tantinet de charisme, qu'il est trop lisse et propre sur lui. Mais n'avions-nous pas justement besoin d'un type de ce genre pour réussir à entrer dans le monde timbré de Veridian Dynamics ? Le faire par ses yeux blasés, mais pas complètement aveugles, est un équilibre idéal entre la position radicale de Veronica, la patronne qui a un job à faire mais pas une once de sens éthique, et Linda, la jolie petite employée en révolte permanente mais silencieuse contre la société, une autre position radicale si on y pense. D'ailleurs, pour être bien certains que Ted ait de la consistance, on lui a rajouté un ange d'épaule en la personne de sa fille (qui manque un peu dans le second épisode, mais juste un peu, tout va bien).
Il y aura aussi des gens qui s'attendront à se taper sur les cuisses alors que, merci de l'avoir noté, Better Off Ted est une série drôle, mais pas un sitcom. Ce n'est pas pour rien que certains ont fait le choix de la single camera ! Il ne s'agit pas d'applaudir à chaque réplique écrite pour être drôle, il faut aussi savoir se réjouir des silences, des regards, des effets de montages, de la voix off qui fonctionne bien (fait suffisamment rare ces dernières années, où le procédé a été über-utilisé, pour être souligné), etc... Oui, ça demande un peu de gymnastique intellectuelle de ne pas attendre qu'on vous brandisse le panneau "RIEZ MAINTENANT" pour profiter pleinement de la série, mais c'est un coup à prendre et on finit par s'habituer à ces subtilités.

Bon, vous voyez, quoi que les gens pensent de mauvais sur Ted et son équipe, ils ont tort, de toute évidence.
En plus, il y a plein d'autres petits détails qui font que Better Off Ted est un pur délice. La fausse pub d'entrée, par exemple... et ce même si c'est en échange du sacrifice de ce qui aurait certainement été un générique intéressant... c'est simplement sans prix, ce sublime hommage à Working ! (mes tags m'informent que je ne vous ai jamais parlé de Working, ça me désole au plus haut point ; sitôt ce post fini je fonce fouiller ma telephage-o-thèque pour ressortir un épisode à vous présenter... les fouilles peuvent prendre quelques jours, rapport au classeur noir, alors ne retenez pas votre souffle)
Et plus qu'une série simplement drôle, Better Off Ted est aussi une série qui ne se contente pas d'aligner les gags, mais bien de suivre ses intrigues : la cryogénisation d'un de leurs employés (oui mais juste un... pour le moment) en est l'exemple, eh bien, criant (j'étais obligée de la faire, celle-là).

Veridian

Non, vraiment, il faudrait être bien pinailleur pour ne pas apprécier cette série, jonglant avec talent entre légèreté et critique soc-... non, je ne vous fais pas l'affront de faire mine de psychanalyser Better Off Ted, franchement on a tous compris le message, mais qu'il soit décliné semaine après semaine en de multiples petites mesquineries cyniques est un plaisir dont on ne peut que se repaître à l'avance.
Fini les comédies gentillettes, on dirait, entre le summum du désabusé avec Trust Me, et le zénith de l'immoralité avec Better Off Ted, 2009 sera sans illusion sur le monde de l'entreprise, et le monde tout court, ou ne sera pas. C'est ça, être dans l'air du temps !

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche Better Off Ted de SeriesLive.
Mais bien-sûr, The Inside, c'est là que j'ai rencontré Jay !!! Je me disais bien qu'il m'était familier...

29 janvier 2009

Nurse Jackie soigne-t-elle les insomnies ?

Je ne m'étais pas spécialement intéressée à Nurse Jackie jusqu'ici. Contrairement aux séries dont on nous rebat les oreilles à la moindre promo sur tous les sites et blogs, il ne faut pas compter sur le petit peuple d'internet pour se prendre de passion pour ce projet, apparemment.
Depuis je me suis aperçue que Critictoo en a parlé, cela dit, et ya un bout de temps apparemment. Mais les autres (moi y compris, hein) ne se sont pas bousculés. SeriesLive n'a même pas encore percuté que le projet était signé, il n'y a pas de fiche, leur seule news est antédiluvienne, et, chose encore plus étonnante venant d'eux, pas de trace de video alors que cette facette du site est en plein boom ces derniers temps.

C'est en effet en me promenant sur le site de Showtime pendant une insomnie, cette nuit, que je me suis aperçue qu'il existait une video de promo. Mais sans plus en dire, je vais parler deux secondes du site de Showtime avant de parler du trailer, cela dit...

Parce que Showtime, c'est des pourris. Nan, je tiens à le dire. Il y a encore quelques années, c'était impossible pour un petit Frenchie de mettre le pied sur leur site : il était interdit aux non-amerloques. Paaaartout. Même la page d'accueil. Ne parlons même pas des sites officiels de leurs séries. Or c'était précisément l'époque où on manquait de sources, et où les sites officiels, c'est à peu près tout ce qu'on avait, à plus forte raison pour le matériel promotionnel. Oui, tout-à-fait, je parle de Rude Awakening, la rage au ventre et le coeur plein d'amertume, et avouez que ça faisait longtemps que je ne m'étais pas plainte à ce sujet... Pour trouver le moindre truc sur cette série, il faut se lever tôt, croyez-moi ! Et donc, maintenant que, il faut le dire, ça ne sert plus à rien d'aller mendier des gadgets sur les sites officiels parce que ces trucs-là se propagent de partout sans se fouler, paf ! Showtime se réveille... Mais franchement, quand on voit la gueule de Toni Collette, on se demande qui voudrait un fond d'écran à son effigie, quand même. Sherilyn Fenn, c'était autre chose ! Eh bah non, Showtime a un train de retard ! Ou plutôt 10 ans...
Mais non je suis pas rancunière. Pourquoi vous dites ça ?

Donc, revenons à notre sujet, à savoir Nurse Jackie.
Un casting de rêve, cette série. Disons : pour n'importe qui d'autre que moi. Edie Falco, ouais, super. Jamais pu l'encadrer cette nana. Peter Facinelli, mais oui bien-sûr, si mes souvenirs de Fastlane sont justes, il a autant de nuances dans son jeu qu'Ice-T... et puis Anna Deavere Smith, c'est la nana qui a fait toutes les séries de son époque, mais ne s'est rendue inoubliable dans aucune. Laura Harris ? Allez, merde, cette nana a le charisme de mon ongle d'orteil. J'ai l'ongle d'orteil charismatique, mais ça reste relatif, quand même... Je continue ? Joli générique, je vois ça d'ici.
Donc effectivement, l'enthousiasme me manque un peu.

Mais je suis bien contente de découvrir cette video parce que, l'un dans l'autre, même si ce n'est pas le trailer du siècle, ça donne quand même un peu envie et, oh tiens dis donc, mais qu'est-ce que c'est que ça ? Pendant quelques secondes, je n'ai pas détesté Edie Falco.
On est en progrès !
Ya plus qu'à.

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture (comme moi ya quelques heures) : la fiche-projet de Nurse Jackie.
EDIT : et hop, la fiche Nurse Jackie de SeriesLive !

19 janvier 2009

Not the time of my life

On va tenter une petite expérience : voici mes impressions en temps réel devant le glorieux pilote de The Beast, la série dont tout le monde parle parce que son acteur est en sursis. Ça avait bien marché pour promouvoir The Dark Knight, donc...

Bref, on verra bien ce qu'il en ressortira, je le fais sans tricher, je n'ai vraiment rien vu avant d'écrire ceci, et je n'ai rien corrigé après coup. Ce qui serait marrant, ce serait que, si vous regardez le pilote, vous fassiez la même chose en commentaire (ou sur votre propre blog, et en mettant un lien vers votre post en commentaire). Pas forcément aussi détaillé mais, qu'on voie quelles sont les différentes réactions à un moment donné, quoi.

1mn 05 : ouhlà, ça fait à peine une minute, et ya des déjà des flingues partout... je sens que ça va être très subtil, cette série ! Ca sent les mecs qui ont voulu devenir The Shield à la place de The Shield, non ?
2mn 20 : évidemment la bleusaille se fait engueuler par le vieux de la vieille, c'est bien, c'est pas du tout cliché.
3mn 09 : suite du remontage de bretelle avec test à l'appui. C'est d'un ennui puissant, pour le moment.
5mn 45 : c'est vraiment rien que de l'esbroufe, le jeu de Swayze. Les grands gestes caricaturaux, le regard qui tue... Il avait vraiment besoin de faire partir la voiture en dérapage contrôlé ? N'importe quoi.
5mn 50 : dommage qu'il soit si court, ce générique, il était bien parti.
7mn 27 : oh, tiens. Un love interest. Sans intérêt, ça va de soi.
8mn 51 : j'ai compté, c'est mon 92e soupir depuis le début de cet épisode.
9mn 24 : je crois qu'on était censés rire.
11mn 04 : oh, on dirait que j'ai eu une absence !
12mn 08 : elle a dû vraiment leur coûter cher, cette bagnole, pour qu'elle soit sur la moitié des plans.
13mn 10 : vous savez ce qu'on dit des mecs qui aiment les grosses bagnoles et les flingues de malade ?
14mn 25 : ah si, ils ont quand même un dialoguiste. Il a dû apprendre le métier en rédigeant les petites phrases pour Les Experts Bogota...
16mn 07 : c'est marrant, ces micro-sommeils, ça me faisait pas ça, avant...
16mn 46 : ils ont trouvé un chouette décor, là !
17mn 03 : pfff... comme par hasard...
18mn 11 : elle nous fait quoi, la caméra, là ?
18mn 51 : kaboom dans 5... 4... 3...
19mn 03 : ah, presque !
20mn 03 : j'adore son T-shirt, à ce mec.
22mn 10 : ohalala c'est affreux il a franchi la ligne...
23mn 00 : ça sert à quoi, tout ça, au juste ? C'est ma faute, j'ai pas suivi. Je suis tellement partie du mauvais pied que j'ai à peine écouté. C'est mal barré pour que j'aille au bout, maintenant.
23mn 02 : oh, j'en suis quasiment à la moitié, je peux bien faire un effort...
24mn 51 : ça intéresse qui les histoires de gonzesses ? Maintenant on va avoir droit au premier rendez-vous ? Et puis quoi après, tout le monde va au Bar pour chanter avec Vonda Shepard ?
26mn 41 : c'est dans ces cas-là qu'on se dit que les scénaristes essayent de faire de l'humour, ou quelque chose qui y ressemblerait, mais... ça prend pas à cause de tout le reste... c'est d'un popcorn, tout ça...
27mn 51 : oh, deux voitures, quel budget...
28mn 24 : Patrick n'est pas content... ça nous fait au moins une chose en commun.
32mn 02 : je sens que la voiture ma morfler...
32mn 12 : ...ça n'a pas raté.
33mn 34 : j'ai ronflé ou pas ? Oh, joli pont ! Sans rire, ils ont tourné ça où, ya plein de coins chouettes...
36mn 31 : ce que j'aime bien dans cette série c'est qu'on passe de scènes de n'importe quoi à des scènes cliché, c'est vraiment sublime...
37mn 11 : oh, j'ai encore de beaux restes de russe, j'avais compris sans les sous-titres !
39mn 21 : la course-poursuite, normal.
40mn 34 : c'est le moment pour les violons, je crois. Allez, c'est presque fini. Plus que le cliffhanger.
41mn 36 : métro quasi-vide = pas bon. Il a vraiment aucun réflexe, ce petit...
43mn 36 : ya vraiment rien d'imprévisible dans ce pilote ? Rien de rien ?
46mn 37 : bon, bah, il n'y a vraiment rien à faire, ça ne passe pas. C'est téléphoné de bout en bout, ya des effets pour ne rien dire et les rares fois où on pourrait essayer de dire un ou deux trucs, c'est complètement noyé sous les shots d'adré artificielle.

Bon, bah, l'expérimentation était intéressante. On refera ça avec une série qui a quelque chose à raconter, la prochaine fois.
Allez, à votre tour !

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche Beast de SeriesLive.

16 janvier 2009

La vérité, ou le bonheur...

Très petite, et pour des raisons sur lesquelles ni vous ni moi n'avons envie que je m'étende, j'ai pris l'habitude de mentir à tout un tas de gens, et mes meilleurs clients étaient bien évidemment mes parents. C'est ma mère qui me l'a appris, en m'y encourageant, et c'est mon père qui m'y a perfectionnée, en me tombant dessus chaque fois qu'il pressentait que je mentais. C'est comme ça qu'on devient plutôt bon, et qu'on apprend à "bien" mentir.
C'est un peu triste mais c'est une histoire vraie (ou ptet pas, vous ne saurez jamais).

Aussi la découverte des premières minutes de Lie to Me m'ont-elles donné une étrange sensation de déjà vu, mais pas tout-à-fait la sensation de déjà-vu qu'on a quand on découvre le pilote des Experts Reykjavik, 792e spin-off très original où un vieux, un plus jeune, une nana et un geek mènent des enquêtes scientifiques. Non, on ne se dit pas en voyant Lie to Me : "quoi, encore ?!". L'impression de déjà-vu, c'était surtout parce que j'étais en milieu connu.

Vous voyez, premier mensonge (ou second, vous ne saurez jamais) : en fait Lie to Me est la riposte de la Fox envers The Mentalist. C'est bien simple, tout y est.
Mais en plus agréable, j'ai envie de dire.
Le personnage qui a la clé pour déchiffrer les gens et comprendre la vérité (et Simon Baker est moins subtil que Cal Lightman à ce petit jeu), la petite nana bien roulée (et qui osera soutenir que l'actrice Kelli Williams n'est pas suprêment plus jolie que Robin Tunney ?), les rapports entre collègues (et franchement, l'équipe de chez Lightman est beaucoup plus fun, même si en échange il faut apprendre à se passer du très ornemental Owain Yeoman), et puis évidemment les enquêtes (dans le pilote, il y en a deux : une criminelle et l'autre non), vraiment, tout y est.

Le gros tort de Lie to Me, c'est surtout de manquer de finesse dans sa démonstration. Le concept, je le rappelle, c'est que Cal Lightman décèle un mensonge grâce au langage non-verbal de son interlocuteur, et ça, pourquoi pas. On se rappellera qu'Angela's Eyes s'y est cassé les dents il y a pas si longtemps, mais pourquoi pas.
Sauf que chaque fois qu'un personnage ment, ce n'est pas avec un petit clignement d'oeil, ou un vague tressautement des lèvres, non, c'est avec une mimique à effrayer les petits enfants. On pourrait penser que c'est un problème qui vient du choix des acteurs, et c'est peut-être en partie vrai, mais c'est aussi une question de réalisation, parce que sincèrement, a-t-on besoin que la caméra se colle au type qui passe à l'interrogatoire, je réponds que non. Ce manque de subtilité énerve parce que, finalement, Lie to Me avait deux options : soit se la jouer série intelligente qui ne prend pas son public pour un troupeau de gnous, soit se la jouer plus-petit-dénominateur-commun. Ce problème dans la réalisation est ce qui empêche de pleinement profiter de ce pilote qui, sur le reste, s'avère très convaincant.

Et je ne parle pas que du personnage principal, auquel il était assez prévisible qu'un certain soin soit apporté.
Par exemple, la relation entre Lightman et Foster équilibrée : elle ne lui sert pas de faire-valoir et le spectateur n'a pas l'impression d'assister, impuissant, à un remake des premières saisons de New York Section Criminelle, où un équivalent pénible de Goren aurait été le seul à avoir un cerveau fonctionnel. Et elle ne passe pas non plus son temps à gober les mouches en soupirant et roulant béatement des yeux, comme le fait l'agent Lisbon de The Mentalist (enfin, comme elle le faisait la dernière fois que j'ai regardé, en tous cas). C'est un personnage solide, qui a de la répartie, et j'ai beaucoup apprécié son apport tant à l'ambiance de la série qu'aux intrigues.

De la même façon, les seconds couteaux ont aussi quelque chose à apporter : le petit Will Loker, qui passe son temps à dire la vérité telle qu'elle est et même si ça ne se fait pas, est un ajout intéressant et rafraîchissant. C'est probablement grâce à ses façons qu'il a eu le poste, et on a l'impression que Lightman le trouve très reposant, quelque part. Et puis la petite nouvelle (il en faut une !), miss Torres, qui joue les dures mais qui a un don, semble également prometteuse.
Ca fait toujours du bien quand on entoure le vieux de la vieille d'une plus jeune, d'une femme et d'un geek intéressants. Ca change des castings habituels.

Ah, vous m'avez découverte, nouveau mensonge : je ne pense en effet pas que le casting soit original. Mais je maintiens que les personnages le sont quand même.

La question qu'un esprit désaxé comme le mien se pose est : les affirmations sur le langage non-verbal lancées à plusieurs occasions dans l'épisode sont-elles scientifiquement vraies ? Par exemple, j'ai toujours entendu dire que le regard sur la gauche était une façon d'aller chercher le mensonge, et non de faire appel à la mémoire. Mais si Lie to Me dit la vérité à ce sujet, je pourrais bien décider de m'éduquer hebdomadairement à son contact. Sinon, en toute sincérité, il n'y a pas beaucoup plus de raisons de la suivre que pour toute autre déclinaison de la série d'enquêtes qu'on nous sert depuis plusieurs saisons, et dont on attend avec impatience que la mode se tasse.

Quant à savoir à quel moment j'ai menti dans ce post... à vous de deviner.

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche Lie to Me de SeriesLive.

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