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ladytelephagy
20 décembre 2012

The end is nigh

Ok, que tout le monde respire un grand coup : pour le moment, tout va bien !
Les internautes néo-zélandais et australiens sont toujours actifs, le monde n'est donc pas encore plongé dans l'Apocalypse.

Bon, je vous accorde que ça se trouve, l'Apocalypse ne tombera que le 21 décembre à minuit, heure guatémaltèque, hein ; mais disons qu'on peut commencer à se dire que tout ça est une affaire à peu près classée. Je vais quand même garder ma hache près de mon lit, mais en me disant que les zombies ne débarqueront pas forcément cette nuit.
Bien.
Donc ça, c'est fait.

Cependant la question de l'Apocalypse est intéressante, même si elle ne tombe pas un 21 décembre, parce que, eh bien, il y a des tas de personnages de fiction dont on se demande s'ils en mourraient.
Eh non, ce n'est pas nécessairement une évidence !

Highlander

Prenez Duncan McLeod, par exemple. On ne pense plus à ce bon vieux Duncan McLeod, alors que Highlander a quand même égayé les fins d'après-midi de M6 pendant de nombreuses années. Et pourtant, eh bien, pour Duncan McLeod, le deal c'est qu'il est immortel, sauf si on lui coupe la tête. C'est comme ça. Si l'Apocalypse consiste en un nouveau Déluge, par exemple, il est plutôt peinard. Vous allez me dire : ça ne marche pas, Duncan McLeod est devenu mortel dans Highlander: The Source. Soit. Mais la question vaut pour tous les immortels... dont L'Immortelle, Amanda, dont, pour autant qu'on sache, l'immortalité est toujours bel et bien valide.
Mais plus drôle encore, rappelons que les immortels ne se révèlent l'être que si la personne meurt une première fois. C'est-à-dire que quelque soit la façon dont l'Apocalypse s'abat sur le monde... certains d'entre nous vont y survivre et découvrir qu'ils sont immortels. Et à partir de là, non seulement le monde sera probablement détruit voire même invivable (genre si c'est une boule de feu qui s'abat sur notre monde ou qu'une guerre nucléaire explose dans les prochaines heures), ce qui en soi n'est déjà pas marrant à supporter, mais en plus, les autres survivants voudront leur trancher la tête pour déclencher un Quickening ; que du bonheur en perspective, donc.
Dans un registre proche, je pense aux vampires de Buffy et donc Angel. Théoriquement, il faut impérativement leur planter un pieu dans le coeur pour les tuer (ou décapiter, pour ne pas changer, d'après ce que je lis), ce qui explique la fascination des vampires pour les Apocalypses quasi-annuelles de Sunnydale : ils ne risquent rien. A plus forte raison si l'atmosphère de la planète devient irrespirable, puisque les vampires du Whedonverse ne respirent pas (bon, ils fument, mais ils ne respirent pas). Ce qui veut dire que pendant que nous périrons dans d'atroces souffrances, des créatures comme Spike auront droit à la vie éternelle (qu'elles partageront donc avec les immortels, ce qui veut dire que les arts martiaux ne s'éteindront pas avec notre civilisation).

La question se pose d'ailleurs de façon similaire pour les loup-garous puisque, comme chacun sait, seule une balle en argent tirée dans le coeur vient à bout de ces effroyables bestioles. Bon, je ne suis pas très versée en mythologie Teen Wolf (seulement en mythologie Le loup-garou du campus, ce qui d'ailleurs me fait me sentir très vieille), mais a priori ça signifie que plein de lycéens nous survivront. Là encore la perspective est terrifiante, vous en conviendrez !

En revanche, certains autres personnages de télévision ont assez peu de chances d'en réchapper, si jamais l'heure venait à sonner.
Ainsi, comptons parmi les victimes : les sorcières de Charmed et Ma Sorcière Bien-Aimée, les personnages de conte de fée de Once Upon a Time, les mutants de Heroes (dans le cas de Claire Bennet, tout dépend de la façon dont la fin du monde se manifeste, puisque les scénaristes ont déclaré qu'elle pourrait être incinérée ou décapitée) ou de Mutant X, les X-5 de Dark Angel, et bien d'autres.

Quant aux personnages humains, que vous soyez amateur de comédie, de drama, de thrillers conspirationnistes ou dramédie politique, de séries policières, juridiques ou musicales... ils sont tous morts, n'espérez même pas, et inutile d'entrer dans le détail. Quel que soit votre personnage préféré du moment, il y passe, point barre.

Enfin, quelques inconnues subsistent.
D'abord, les personnes touchées par Ned dans Pushing Daisies sont-elles immortelles ? On peut supposer que oui, au sens où elles ne vieillissent pas : on sait que Digby n'a pas pris une ride depuis que Young Ned l'a ressucité ; cependant, rien ne dit qu'une maladie, un accident ou une mort violente n'auraient pas de tragique conséquences. Le cas n'a jamais clairement été abordé. Qui peut être certain que, par exemple, Chuck ne serait pas frappée par une épidémie foudroyante ? Elle reste humaine.
Dans un autre domaine, quid des humains "améliorés" ? Super Jamie, L'homme qui valait trois milliards, et Michael Wiseman de Now & Again, par exemple, sont tellement tunés qu'il est tout-à-fait possible qu'une de leurs options leur permettre de survivre ; dans le cas d'une zombie apocalypse, mettons. D'ailleurs Michael Wiseman est un cerveau greffé dans un corps bionique, ça se trouve même une attaque de zombie ne peut rien sur lui (si, comme l'explique The Walking Dead, les zombies sont en fait des victimes d'une maladie contagieuse provoquant la dégénérescence du cerveau), il y a sans doute toutes sortes de protections pour que le cerveau ne soit absolument pas atteint en cas de morsure.
Enfin, un petit tour par nos amis les extra-terrestres, de l'ado de KYLE XY à Alf en passant par les visiteurs de V et les voisins de The Neighbors : nous n'avons que trop peu d'éléments sur la biologie de ces créatures pour pouvoir avancer ; même dans le cas des héros de Roswell, nous n'avons aucune donnée concluante (le seul cas de décès est celui d'un personnage hybride/alien).
Bon, j'ai arrêté 666 Park Avenue en cours de route (d'autant que, hein), mais on se situe où, avec les Doran, dans la mythologie de cette série-là ? Mortels ou pas ?
Une dernière interrogation pour finir : qu'adviendra-t-il des glisseurs de Sliders ? Si c'est l'Apocalypse, est-ce que ça signifie que c'est l'Apocalypse dans tous les mondes parallèles, ou existe-t-il une dimension dans laquelle l'Apocalypse va se produire ? Si tel est le cas, ils ont peut-être une chance... à condition de se trouver dans le bon monde au bon moment.
Il y en a sans doute d'autres, je vous laisse lever ces lièvres en commentaire.

De toute façon, je sais pas pourquoi on s'inquiète, le Docteur va venir empêcher l'Apocalypse, comme d'habitude, ça se trouve il est même déjà à l'oeuvre pendant qu'on plaisante.
Bon, circulez, demain, vous le voyez, yaura vraiment rien à voir.

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2 décembre 2012

Soapesque (adj.)

Nashvillesoap

Bon alors c'est peut-être du fait de mon état de santé qui n'est pas génial, je ne sais pas ; mais je me suis rendue compte d'une chose : je ne sais plus quelle est la différence entre une série dramatique et un soap.

Ah, ne riez pas dans le fond : il n'y a pas que moi. ABC a de gros problèmes avec le concept également.
A vrai dire, ce sont justement ses séries qui ont suscité une interrogation chez moi, lorsque j'ai essayé de décrire Nashville à un tiers. Puis 666 Park Avenue. Puis Revenge. Puis... Et à chaque fois, l'adjectif "soapesque" revenait dans mon explication, suivi d'un "mais c'est pas un soap comme Les Feux de l'Amour, hein, non : c'est plutôt... comme un primetime soap". Ouhlà, attendez ! Mais en fait, toutes les séries d'une heure d'ABC sont soapesques, non ?
Non, et Dieu soit loué pour Last Resort. Mais quand même.

Il faut dire que la définition de soap opera est assez élastique par les temps qui courent, de toute façon.
Il y a encore quelques années, pour moi, un soap se définissait très clairement : c'était une série diffusée en quotidienne, aux intrigues extrêmement lentes et aux techniques narratives paresseuses, dotées de retournements de situation exagérés à intervalles réguliers (un jumeau maléfique, des personnages qu'on croyait morts qui réapparaissent, des bébés volés/échangés, etc.). Et ce, sur des années et des années et des années, jusqu'à ce que mort s'en suive.
Mais voilà : entretemps, la telenovela est entrée dans mon univers. en tous cas au moins sur le papier ; rapport au fait que je n'ai pas encore eu la possibilité de suivre une telenovela dont le sujet pique ma curiosité. Et une telenovela, eh bien, c'est une série en CDD, et ça, ça heurte un peu la vision que nous avons du soap, que ce soit aux USA ou en Europe.
Le problème de la telenovela, c'est son succès. En soi c'est bien, hein, tant mieux que des formats de fictions trouvent un souffle qui incitent les télévisions de la planète à adopter de nouveaux standards de durée ou de périodicité, je suis la première convaincue que la télévision, c'est quand même mieux quand on regarde ce qui se fait ailleurs ! Mais des séries comme Desperate Housewives, par exemple, sont typiquement des séries dramatiques qui lorgnent méchamment sur la copie des voisins, et relèvent en fait plus du soap sur pas mal d'aspect. En-dehors de la diffusion hebdomadaire, et sans doute aussi du budget, tout y est : c'est du primetime soap, clairement. Une fois par semaine, avec le savoir-faire des séries dramatiques américaines, un soap quand même.

Evidemment, la télévision américaine n'a pas attendu Desperate Housewives pour connaître le primetime soap. Des séries comme Dallas, Beverly Hills ou encore Melrose Place, pour n'en citer qu'une poignée, ont été qualifiées de primetime soap en leur temps sans que cela ne choque qui que ce soit. Pas même moi. Et s'en sont tirées avec un succès public incontestable, et, dans une certaine mesure, un certain succès critique, au sens où ces séries ont marqué leur époque, chacune à sa façon.

Cependant le terme de primetime soap semble toujours très négativement connoté. L'utiliser, c'est comme caractériser une série de qualificatifs pas franchement recommandables, sauf qu'en disant primetime soap, on peut le dire à mots couverts.
Par exemple j'attendais pas mal de choses de Desperate Housewives quand elle a commencé ; j'avais regardé la première saison de façon très régulière, en espérant que sa corrosivité irait croissant ; c'est l'inverse qui s'est passé et c'est la raison pour laquelle la série est devenue un primetime soap plus qu'une série dramatique. Un qualificatif assumé de façon très variée par les spectateurs qui ont poursuivi la série bien longtemps après que je me sois arrêtée. L'an dernier, j'ai décidé de regarder l'épisode final de la série, et il était clair pour moi qu'elle n'en méritait pourtant nul autre. Desperate Housewives n'était pas une série dramatique : c'était un soap hebdomadaire, diffusé en primetime (jusque là j'ai bon) dont le caractère over the top des situations n'avait plus rien d'impertinent.

Mais désormais, la définition semble encore élargie. Ce n'est pas simplement l'absence de second degré qui semble permette d'appeler une série un primetime soap. Certes, Revenge est extrêmement dépourvue d'humour, mais ce n'est clairement pas à ce défaut qu'elle doit sa parenté avec les soaps, mais plutôt à sa thématique de la vengeance, à son héroïne féminine, et à sa claire inspiration de formules venues des telenovelas. Peut-être aussi au jeu des acteurs, ou au moins à leur direction.

Voyons ailleurs ce qui se passe. Par exemple, Grey's Anatomy, en se concentrant tant sur les amours de ses personnages que son caractère médical semble passer totalement inaperçu, est clairement un primetime soap, non ? Et pourtant, objectivement, Urgences aussi était truffé d'intrigues personnelles : quelle est la nuance qui empêche de qualifier Urgences de primetime soap ? Et si, dans certains articles ou ouvrages, un auteur/analyste/vendeur de barbapapa quelconque décide d'utiliser ce terme, pourquoi cela me choque-t-il un peu, au point de quasiment le voir comme une insulte ?
Plus flou que celui de Grey's Anatomy est le statut de Nashville. De par la qualité du jeu de nombreux acteurs (je me repasse de temps à autres la scène pendant laquelle Rayna est interrogée en vue de la campagne de son mari, c'était d'une force incroyable), de par l'écriture qui n'a pas grand'chose à voir avec des intrigues à rallonge de mon point de vue, et de par l'impression de consistance et de sérieux qui émane, il me semble, de la façon dont son monde est construit, Nashville n'est pas vraiment un primetime soap selon ce qui me semble être la définition du "genre". Pourtant, difficile de ne pas parler de tournure soapesque dans les amours de l'une des stars ou les liens familiaux et financiers de l'autre ; mais n'est-ce pas un glissement de sens ?
A ce tarif-là, des séries comme Brothers & Sisters puis Parenthood sont-elles des primetime soaps ? Il m'est arrivé de le lire. Je trouve pourtant la chose plus difficile à admettre encore que pour Nashville. Le fait que les personnages forment une famille en proie à un certain nombre de retournements de situation (notamment la thématique de la demi-soeur cachée qui a lancé la première saison de Brothers & Sisters, et effectué plusieurs rebonds ensuite ; d'ailleurs j'ai jamais vu la fin de cette série, mais bon, pas le moment de se mettre des idées d'intégrale en tête).
Mais plus intrigant encore : pourquoi m'acharner à utiliser l'adjectif "soapesque" et/ou d'appeler primetime soap une série comme 666 Park Avenue ? C'est clairement une série fantastique ! Le simple fait que son héroïne (outre le fait d'être une jolie femme) vive dans un univers un peu plus luxueux que la moyenne et que des "méchants riches" occupent des rôles importants suffit-il à décrocher ce qualificatif ? Est-ce parce qu'on effleure la vie de plusieurs autres résidents de l'immeuble ? Ca semble un peu réducteur ! Et pourtant, j'aurais tellement de mal à dire que c'est simplement une série fantastique (et pas juste parce que je pourrais faire un jeu de mots sur "fantastique").

Au final, il me semble de plus en plus difficile d'établir clairement où est la ligne de démarcation entre une série dramatique et un primetime soap, à plus forte raison sur les networks où les intrigues dramatiques ont tendance à n'être pas aussi incroyablement sombres que sur le câble (qui irait dire que Breaking Bad est un primetime soap ? quoique, je me demande s'il est déjà arrivé à quelqu'un de parler de soap pour Mad Men ou Game of Thrones, à ce tarif-là).
Et surtout, accepter ce qualificatif est-il une façon de d'admettre que la série est inférieure à une série dramatique normale ? Sinon, comment surmonter ce réflexe ?
L'existence du primetime soap me semble difficile à nier, et pourtant, elle est aussi difficile à expliquer. La lecture de la définition de Wikipedia, en préambule de ma réflexion pour ce post, ne m'a par exemple pas du tout aidée, alors qu'on imagine qu'a priori, elle fait consensus...

Sans la fascination actuelle d'ABC pour tout ce qui ressemble à 1) un format facile à exporter en telenovela 2) une telenovela facile à adapter pour le primetime américain, peut-être que mes repères ne seraient pas autant brouillés. Peut-être que je serais capable de reconnaître un primetime soap aussi sûrement que je suis capable de faire la différence entre une comédie et un drama, ou entre un western et une série policière... Mais ce n'est qu'une supposition.

D'ailleurs, le primetime soap est-il un genre, au sens du contenu, ou une structure ? Son nom semble essentiellement indiquer une case de diffusion, et pas vraiment expliciter le reste de sa condition. La fusion des genres, oui... Mais un genre bâtard issu du néant, non. Plus j'essaye de définir ce qu'est un primetime soap, plus j'ai l'impression qu'il s'agit d'une étiquette qu'on peut coller et décoller selon l'image que renvoie une série, mais qui n'a en réalité que peu à voir avec ses sujets ou sa formule. C'est une grande valise fourre-tout qui sert peut-être surtout à décrédibiliser une série qu'on ne peut/veut pas décrire comme suffisamment "sérieuse"...
Quand j'ai utilisé l'adjectif soapesque pour Nashville, je l'ai tout de suite regretté, parce que ça ne donnait pas une image attrayante de la série à mon interlocuteur qui ne la connaissait pas. La question que j'aurais dû me poser, c'est : pour quelle autre raison l'utiliser ? Qu'est-ce que le terme "primetime soap" décrit d'autre, finalement ?

Il y a probablement une part de fierté personnelle à dire qu'on ne regarde pas de primetime soap quand on est un téléphage un rien exigeant, ni à en recommander spontanément. Mais d'un autre côté j'avoue sans un soupçon de honte regarder des séries comme Happily Divorced, alors...
Le cas du primetime soap me laisse décidément perplexe... Je prends tous les points de vue que vous voudrez bien me livrer sur le sujet.

1 décembre 2012

Comme un disque rayé

En ce moment, je me fais une intégrale de Scrubs. Prenez un air étonné comme si je n'en avais pas déjà parlé plusieurs fois cette semaine. En ce moment j'ai aussi une bronchite si insupportable qu'elle semble écrite par un scénariste de 2 Broke Girls. Et accessoirement j'ai de la fièvre depuis une semaine. Voilà, c'est dit. Et ça explique pourquoi chaque fois que j'écris un post depuis une semaine, je post celui sur lequel je bosse depuis trois jours à 23h59 pendant que l'autre continue d'être raturé et charcuté jusqu'à sembler à peu près cohérent, ou au moins faire illusion. C'était la minute making off.

On pourrait croire qu'il n'y a rien de plus simple que de se faire une intégrale d'une série dont on vient d'acheter tous les DVD. C'est pas comme si les épisodes étaient sur un coin de disque dur et que, ça se trouve, ils ne sont pas tous parfaitement nommés, non, absolument pas, c'est un cas de marathon comme celui de Gilmore Girls cet été, j'ai commencé par revoir ce que j'avais en DVD et j'ai complété la collection en achetant les saisons que je n'avais jamais possédées (et souvent jamais vues ; c'est moi ou M6 a diffusé les saisons 1 à 3 en boucle, en fait ?). En plus c'est pas franchement mon premier marathon de série, hein, donc l'erreur est impossible.

You'd think.

Scrubs-Squelettes

Cet après-midi, alors que je finissais la saison 5 dans un état assez proche de flottement spatial (le simple flottement comateux était en saison 4, c'est pour ça), je suis arrivée au cliffhanger de fin et... j'ai réfléchi et la saison 5 m'a semblé drôlement courte.
Et aussi, un peu avant la fin, Turk a dit un truc bizarre à JD en mentionnant son "deck", et je me suis dit, c'est bizarre, depuis quand il l'a, ce deck ?

Alors par sécurité, j'ai décidé de refaire la saison en accéléré pour voir à quel moment j'ai dû perdre connaissance pendant le passage qui explique comment JD est devenu propriétaire d'un terrain sur lequel il a fait construire son deck. D'ailleurs cette histoire de deck, il me semblait bien en avoir entendu parler avant donc peut-être que finalement M6 a quand même diffusé quelques épisodes de la saison 5 et que j'ai dû tomber dessus, mais ça n'a jamais été un créneau très pratique pour moi.

Bon alors, évidemment, comme Scrubs, c'est sympa et que ça tolère facilement un revisionnage, comme je l'ai découvert aujourd'hui, finalement je l'ai pas fait en accéléré. Voici comment j'ai procédé : j'ai regardé le disque 1, et une fois tous les épisodes du disque 1 vus, j'ai compris que, le disque 1, j'avais tout vu. Et ensuite j'ai revu le disque 3, et une fois tous les épisodes du disque 3 vus, j'ai compris que, le disque 3, j'avais tout vu. Et puis j'ai regardé le disque 4, et au moment où j'allais finir le disque 4 j'ai enfin compris que j'avais totalement oublié de mettre le disque 2. Deux fois dans la même journée, donc.
Pour ma défense, dans le boîtier, le disque 2 est vraiment pas à l'emplacement où il devrait être : en haut à droite, mais au-dessus du disque 1 ; du coup quand je remets le disque 1 à sa place, j'ai l'impression d'avoir en fait rangé le disque 2 et je passe au disque 3. Non ? Ca n'a aucun sens. Oui mais j'ai de la fièvre.

Comme quoi décidémment rien ne relève de l'évidence en matière de téléphagie, même au bout de 712 millions d'heures de vol derrière soi.
Si vous avez besoin d'idées pour perdre une journée, demandez-moi, j'en ai plein d'autres des comme ça.

Ca m'apprendra : je devrais savoir que quand je suis malade, je dois arrêter toutes mes intégrales en cours, ne garder à la limite que le pilotes, et surtout me relancer dans 30 Rock. C'est bien simple : 30 Rock, c'est comme la soupe de poulet.
Promis, je retourne voir mon médecin lundi.

26 novembre 2012

Heureux le grain de sable

En tant que téléphages ayant roulé notre bosse, on a tous l'impression, je pense, cycliquement, d'avoir atteint un degré d' "expertise" qui nous permette de prédire avec exactitude quelle série va trouver le succès, et surtout, quelle série est vouée à disparaitre dans les limbes, quelques semaines après le début de sa diffusion, sans laisser de trace... Et ce, bien souvent, avant même que les choses ne commencent factuellement à sentir le roussi.
A chacun ses outils pour le faire : certains analysent les grilles des chaînes, d'autres se réfèrent aux personnes impliquées devant ou derrière la camera, d'autres encore jugent sur pièce une fois qu'ils ont vu le pilote. Quelle que soit votre méthode... vous êtes surs de ne jamais avoir un taux de 100% d'exactitude.

Il n'y a jamais d'évidence en la matière. La qualité d'une série ne présume ni de sa réussite, ni de son échec, et inversement. Il n'y a même pas de séries pour lesquelles c'est tellement évident que c'est tout vu, parce que certaines merdes se ramassent quand d'autres continuent de brasser des fortunes 400 vanity cards plus tard. Parce que certaines réussites sombrent dans le néant, et d'autres parviennent à trouver leur public (trop fréquemment injustement taxé d'incapacité à regarder de "bonnes" séries).
Il n'y a que des cas particuliers.

Même lorsqu'on a son système et qu'on le pense infaillible (parce que plus le téléphage est expérimenté, plus il fait l'erreur de croire qu'il maîtrise son sujet), on se retrouve toujours comme deux ronds de flan à assister à l'annulation d'une série que rien ne prédestinait à être boudée par le public. C'est parfois à un tel point qu'on croirait que le sort s'acharne juste pour nous prouver qu'on s'était crus incollables sur l'industrie de la télévision !
Et le pire, c'est que pareil contexte est similaire quel que soit le pays ! (pourvu que ce pays pratique l'annulation, ce qui n'est par exemple pas le cas du Japon, exceptions mises à part, par définition)
Quand bien même une série a toutes les cartes en main pour fonctionner... parfois, elle ne fonctionne simplement pas.

Veda

C'est par exemple le cas de la série turque Veda, annulée la semaine dernière.
Ce weekend, me demandant ce qui avait pu ne pas coller, je me suis mise en quête du pilote... Je n'ai trouvé que les premières minutes (tous les fichiers sur lesquels je suis tombée s'obstinaient à être corrompus, mais je n'ai pas encore dit mon dernier mot et j'insisterai le weekend prochain), mais Veda a toutes les apparences d'une série qui aurait pu, qui aurait dû trouver son public.

Dans un contexte télévisuel où les séries historiques tiennent le haut du pavé (vais-je mentionner une fois de plus Muhtesem Yüzyil ?), à plus forte raison parce qu'il parle d'un passé dont les spectateurs turcs sont supposés tirer une grande fierté (l'empire Ottoman ; voir aussi : Muhtesem Yüzyil), et montrant des bouleversements du plus haut romanesque (j'ai pas les chiffres sous la main, mais avec le nombre de soaps que la Turquie a produits et même exportés ces dernières années, on peut s'autoriser à penser que les spectatrices aiment ça), c'était gagné d'avance. Pire encore, Veda était l'adaptation d'un roman à succès... bien-sûr à succès, comme si on adaptait souvent les autres pour du primetime !

Vous allez me dire : "ok, sur le papier, d'accord. Sur le papier, Last Resort était génialissime, après tout. Mais une fois qu'on voit ce que ça donne, on obtient quoi ?"... Eh bien un résultat drôlement décent, figurez-vous !
Une intrigue pas trop mal fichue (après tout, il y a un bouquin derrière), pour commencer, ce qui n'est pas négligeable. Niveau thématiques, on retrouve des questions de classes (limite Downton Abbey par moments), une romance impossible (rapport aux questions de classes), et de grands changements sociaux et politiques auxquels s'identifier. Ajoutez à cela des acteurs plutôt solides dans l'ensemble, les brebis égarées n'étant pas à un niveau qui pousse au suicide ; une réalisation réussie et aussi soignée que les plus gros hits du moment ; et surtout une reconstitution filmée de façon superbe (décors, costumes, la totale : les années 20 à Istambul, on s'y croirait), et très franchement tout est là. Tout ça, plus de très jolies filles dans de jolis vêtements avec de jolis bijoux. Bon, la musique est légèrement too much, mais c'est le cas de Muhtesem Yüzyil aussi. Non mais vraiment, qu'est-ce qui fait que la série n'a pas fonctionné ? Et quand la production a reçu l'ordre de Kanal D de faire des ajustements pour essayer d'attirer un peu plus le public, ça n'a pas plus marché non plus, pourquoi ?
Alors à qui la faute ? Aux grilles ? Peut-être ; je suis pas encore experte en grilles des chaînes turques après tout, mais si c'est le cas, clairement, une production aussi réussie (et probablement coûteuse) méritait d'être déplacée pour être sauvée.
Dans tous les cas, le petit bug, le minuscule incident, le grain de sable dans une horlogerie si bien huilée, a causé son annulation...

Mais il ne s'agit pas ici, pas vraiment, de parler spécifiquement de Veda. C'est sans doute plus facile de parler de l'annulation d'une série à laquelle je n'ai jamais eu l'occasion de m'attacher, aussi.
Simplement, ce genre d'aventure me rappelle combien le sort d'une série n'est jamais joué d'avance. Intellectuellement, je crois que nous le savons tous ; les chaînes et networks eux-mêmes le savent bien, qui parfois semblent commander des séries en dépit du bon sens, juste pour faire un pari sur l'avenir, de jouer leur case horaire à pile ou face.
Parfois, ce pari est perdu. Mais personne ne peut s'enorgueillir de toujours savoir de quel côté la pièce retombera.
Je trouve l'aventure de Veda, comme tant d'autres, nous fait faire l'expérience d'une forme d'humilité, à nous qui passons peut-être juste un peu trop de temps à essayer de comprendre comment cette industrie fonctionne. Peut-être qu'à un moment, une fois de temps en temps, il faut se souvenir que personne n'en maîtrise réellement les rouages ; que tous les livres, les sites, les news, soigneusement potassés et/ou mémorisés, ne changeront rien au caractère ponctuellement imprévisible de cette industrie.

Et quelque part, même si je trouve ça triste pour ces bonnes séries qui sont annulées (et triste pour toutes ces mauvaises séries qui survivent, quand même, un peu, dans le fond), j'ai l'impression que cette imprévisibilité me ramène à quelque chose d'appréciable dans ma façon d'appréhender l'industrie des séries, au sens où l'effet de surprise ne disparait jamais vraiment. Au sens où parfois, j'arrive à trouver ce court moment pendant lequel je me dis que je ne peux être blasée, jamais, du fonctionnement du milieu télévisuel. Et au sens où, l'espace d'une seconde, j'arrive à me retrouver dans la peau de la lady d'il y a 15 ans, qui avait l'impression de ne rien savoir et d'avoir un océan de choses à apprendre et à comprendre sur l'univers de la télévision.
C'était, paradoxalement, très appréciable, d'être cette spectatrice ; je ne rendrais tous mes bouquins spécialisés et ma collection de favoris sur internet pour rien au monde, mais je suis contente de la retrouver de temps en temps, cette spectatrice, et de ressentir avec elle l'émerveillement d'une vaste mécanique dont on ne connaîtra jamais le secret de chaque rouage.

24 novembre 2012

Ah, si j'avais les tripes...

Halloween, c'était il y a près d'un mois. A ce moment-là, il était fort opportun de parler de bestioles dégueulasses un peu partout ; pour ma part, j'ai sorti ma carabine et tiré au gros sel sur plusieurs d'entre eux depuis mon balcon (eh, pas de jugement, chacun s'amuse comme il peut ce soir-là), c'était de saison. Hélas pour moi, certains monstres occupent ma vie même le reste de l'année.

Lorsque The Walking Dead a débuté, c'était à l'occasion de Halloween (on avait fait un SeriesLive Show spécial sur les horreurs diverses et variées, zombies, vampires, CW, etc., je m'en souviens comme si c'était hier, ce genre de traumatisme ne s'oublie pas), et quand vient Halloween, depuis, il m'est impossible de ne pas penser au moins une fois à cette série. Peut-être avec une bonne thérapie et un hypnotiseur de talent, je pourrais me débarrasser de ce réflexe, mais en attendant, ça fait deux années de suite que ça me le fait. Je lis également les réactions des uns sur Twitter, quelques articles çà et là, enfin grosso-modo, il m'est très difficile d'oublier que The Walking Dead existe.
Au bout d'un moment, à force de lire des retours, d'entendre dire que des fois il se passe même des trucs pas trop mal (apparemment, le personnage de Carl a l'air d'avoir de bons moments par exemple, ce qui me surprend vu le souvenir que j'en ai), alors je me dis : tant qu'à y penser, ce qui semble de toute façon incontournable, autant regarder. Ca se trouve, on sait pas, cette terreur stupide des zombies pourrait me passer.

Pourtant je devrais savoir que non.
J'ai quand même regardé une saison entière de The Walking Dead, et même le season premiere de la saison 2, et je sais bien, de par le nombre d'heures que j'ai passé dans mon lit, les yeux sur la porte, à guêter le moindre bruissement dans le couloir, aux nombre de fois où je suis passée devant la porte d'entrée et où je me suis demandé si un zombie m'entendrait passer s'il était de l'autre côté, au nombre de fois où j'ai essayé de calculer combien de temps je tiendrais si j'étais enfermée dans mon appart et que je devais vivre uniquement avec mes réserves ; à ces détails et mille autres, je sais bien que non, non regarder The Walking Dead ne crève absolument pas l'abcès : ça entretient ma peur ridicule et infondée des semi-humains qui mangent d'autres humains. Mon Dieu, rien que de l'écrire...

Sijavaisdestripes

Pourtant parfois, je me dis que j'aimerais bien regarder une série comme celle-là, ça me changerait de ce que j'ai d'ordinaire dans mon programme téléphagique, qui actuellement n'est composé que de comédies et de dramas.
Et puis ça doit être cool d'avoir dans son programme plusieurs séries qui durent plus de deux saisons. Là, j'ai pas trop l'habitude, en-dehors de The Good Wife et Raising Hope. D'ordinaire mes séries préférées se font annuler bien avant ça. C'est d'ailleurs une malédiction qui fait un peu peur aussi, mais différemment.
Sans parler du fait qu'il y a des gens qui regardent la série dans ma timeline et que ça serait sympa d'avoir un nouveau sujet de conversation avec eux. Je regarde quand même très peu de séries à vocation "sociale", et le fantastique et la SF restent les genres qui s'y prêtent le mieux, faut pas se leurrer. Ou alors il faut m'indiquer où se trouvent les comptes Twitter où l'on peut disserter à n'en plus finir des épisodes de Nashville !
Et puis peut-être aussi que je me dis que, si d'autres arrivent regarder cette série sans passer le reste de la nuit avec les yeux écarquillés dans le noir, bah j'aimerais bien aussi en faire l'expérience, à mon tour, de ce concept de se faire peur devant une fiction POUR SE MARRER (les gens sont fous). Moi... je me marre jamais quand je vois ces abominations-là ! Je voudrais bien voir ce que ça fait.
Ah, si je n'étais pas une chochotte...

Bon allez, c'est pas grave. En matière de morts vivants, je pourrai toujours me tourner vers Les Revenants. Et puis là, pas sûr qu'ils boustiffaillent des humains, en prime.

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22 novembre 2012

X-posé

Il est extrêmement rare que je parle des livres que je lis ou des films que je regarde, et, quand je le fais, il est encore plus rare que je fasse un follow-up. Mais après avoir parlé de la franchise cinématographique X-Men (pour ceux qui l'auraient loupé, ce post est ici), j'ai acheté le seul ouvrage que j'avais trouvé sur le sujet, et je voulais vous en toucher deux mots.

Ce livre, c'est "X-Men and Philosophy : astonishing insight and uncanny argument in the mutant X-verse" (I see what you did there...), et c'était ma lecture de la semaine.

Et meeerde, on est jeudi soir, qu'est-ce que je vais lire demain, ça va fausser toute ma belle organisation de lecture hebdomadaire ?!

XMenandPhilosophy

Vu que mes interrogations au début du mois portaient sur l'absence de littérature permettant au néophyte d'entrer dans le monde très touffu de l'univers X-Men, où un glouton ne retrouverait pas ses petits. Quand on n'a pas la chance de lire les comics depuis les années 60 et qu'on veut aller plus loin que les films, comment procéder, sachant que tout le monde n'a pas le temps (ni le budget) de s'envoyer plus de 500 tomes de comic books ? Voyons cela en quelques questions.

- A quoi ressemble ce bouquin ?
A un recueil d'essais. Comme apparemment tous les ouvrages de la collection "...and Philosophy", (oyez, oyez téléphages, il y en a sur Lost, Mad Men, 30 Rock, Dr House ou encore Arrested Development apparemment ; pour ma part je pense m'envoyer celui sur Battlestar Galactica dans un avenir proche), ces ouvrages sont avant tout une compilation de réflexions par des auteurs variés, chacun sur un sujet différent (les sujets sont regroupés par chapitres thématiques plus globaux), et avec un ton qui lui est propre. L'avantage c'est que ce ne sont pas 230 pages de monologue philosophique pompeux, mais que, chacun se sachant limité en espace, et les thèmes étant très diversifiés, on peut sans peine lire un texte, puis un autre un chapitre plus loin, revenir en arrière, etc... Aucune chronologie ni interdépendance entre les essais (tout au plus quelques rares renvois pour creuser une question rapidement soulevée pendant un paragraphe), entre 10 à 15 pages pour chaque texte, sont des ingrédients qui permettent potentiellement une grande liberté de lecture. Je l'ai pris dans l'ordre sans chercher à pinailler, mais je pense que c'est bon de savoir qu'il existe une autre option.

- Est-il malin de lire X-Men and Philosophy quand justement on ne connaît pas grand'chose de l'univers ?
C'est une question que je me suis posée avant l'achat. Le fait qu'il y ait plusieurs textes, de plusieurs auteurs, sur différents thèmes, répond à la question à la normande : parfois oui, parfois non. Mais en-dehors d'un auteur qui se croit suffisamment malin pour fanfaronner, en substance,"et si vous ne connaissez pas cette intrigue, eh bah allez la lire et revenez me voir", tous font preuve d'assez de pédagogie pour nous donner les éléments nécessaires à la compréhension de leur texte, quand bien même des références sur le support d'origine serait manquantes au lecture.

- Les auteurs ont-ils lu les comics ou juste vu les films ?
Là encore ça dépend des auteurs. Certains touchent vraisemblablement leur bille, et maîtrisent les tenants et aboutissants d'intrigues uniquement éditées au format papier pour le moment (je dis pour le moment car Bryan Singer bosse sur une adaptation de Days of the Future Past, d'ailleurs j'ai encore plus envie de voir ce film de la franchise maintenant !), d'autres se sont visiblement contentés de regarder les films, voire, parfois, je le suspecte, juste un ou deux, et pour autant cela fonctionne très bien. Selon votre degré de connaissance de l'univers X-Men, vous vous sentirez probablement plus d'affinités avec certains auteurs que d'autres. C'est tout-à-fait normal, mais avec les autres, l'intérêt de votre lecture n'en sera pas diminué, rapport à l'aspect pédagogique évoqué plus haut notamment.

- Cet ouvrage a-t-il pour objectif de disséquer la philosophie évoquée dans la franchise, ou prend-il le prétexte de parler d'un phénomène de popculture pour en réalité fournir un ouvrage à vocation uniquement philosophique ?
On se rappelle qu'effectivement c'est extrêmement rédhibitoire pour moi que de prendre un support pour prétexte juste pour pouvoir justifier de vendre un ouvrage sur la philosophie. Eh bien, là encore, devinez quoi : ça dépend. Un nombre très restreint d'essais montrent, de par le faible niveau d'implication de l'auteur dans la franchise, les rares références à de vrais éléments (par opposition à un simple name-dropping), et même, une fois, le ton du texte, prouvent que les auteurs sont là pour parler de concepts philosophiques et certainement pas de X-Men. Mais en règle générale, même si c'est à un degré variable, les auteurs se donnent quand même du mal pour tirer leurs questionnements de l'univers, au lieu de simplement utiliser l'univers comme exemple pour leur cheminement de pensée. Et dans ce cas-là, c'est intéressant, mais c'est pas du tout ce que je viens chercher, je l'admet.

- Et euh, je veux pas avoir l'air tout-à-fait intellectuellement paresseux mais... c'est chiant à lire à quel point ?
Ouais, je sais bien ; moi non plus les cours magistraux de philo, c'était pas ma tasse de thé. Et j'ai fait L, alors on en avait pour 8h par semaine à tirer. Je comprends. Bon, je vous rassure, globalement c'est un bouquin fascinant. Alors après, je vais vous refaire une réponse à la normande : parfois, notamment quand les auteurs ne font que semblant de s'intéresser aux X-Men (je donnerai pas de noms, mais yen a un qui vraiment n'y met pas du sien), et qu'il s'agit juste d'écrire un essai prise de tête et complexe sans même faire totalement l'effort de vulgariser les concepts, eh bien, bon, parfois, c'est un peu chaud.
Mais en grande et large majorité, les textes sont intéressants, bien écrits, et pour certains, même, truffés d'humour (il y a deux-trois auteurs qui peuvent légitimement se reconvertir dans le stand-up), rendant la lecture très sympathique. Qui plus est, la variété des auteurs apporte aussi quelque chose de plus inattendu : le sujet choisi. L'un d'entre eux choisit de parler de la façon dont Deadpool a conscience de sa propre existence en tant que héros de comics, et au final, non seulement on a droit à une explication de texte extensive des BD, mais en plus, on a tout simplement un cours sur la narration en matière de bande-dessinée ! Pour un autre, on aura droit à un suivi très linéaire des deux intrigues principales de Layla Miller, avec en fait une explication de texte poussée. Pour un troisième, c'est un renvoi constant entre les problématiques posées par Mister Sinister et ses expérimentations génétiques qui permettra de dresser une sorte d'inventaire des problématiques dans ce domaine. Une autre auteur picorera au contraire des dizaines d'exemples pour parler de la condition féminine dans X-Men. Et ainsi de suite. Chacun son sujet, son angle, son point de vue. Ca donne une lecture toujours pleine de surprise, où la routine ne s'installe jamais, et qui dépasse, surtout, le simple principe de parler de philosophie.
Mais pour ce qui est des concepts eux-mêmes, tels qu'abordés dans le bouquin, bon, c'est sûr que ça change de la lecture de Voici/Voilà/Voilou dans le métro, hein, on va pas se mentir. Pourtant, c'est tellement souvent bien troussé qu'on se laisse facilement embarquer dans des sujets parfois complexes et denses. Certains essais méritent, je vous le dis tout net, de préférer lire un paragraphe ou deux au calme. Mais globalement, je lisais dans le métro et ma compréhension des idées avancées et disséquées n'en était pas altérée (pourtant j'ai la capacité de concentration d'un enfant de 2 ans quand je suis dans le métro, j'entends même les gens mâcher du chewing gum de l'autre côté du wagon).
Et puis, allez, on est entre nous, hein : si un chapitre vous donne mal au crâne, je suppose que vous pouvez le zapper (enfin, euh : y revenir plus tard, bien-sûr, héhé), personne ne le saura ! Pour ma part je n'en ai eu envie qu'une fois, et quand j'ai décidé de ne pas le faire, je ne m'en suis pas portée plus mal.

- Bon mais alors, surtout : peut-on apprendre des choses sur l'univers X-Men en lisant X-Men and Philosophy ?
Oui. Oui, oui, oui et oui. J'ai appris plein de choses sur certaines storylines, comme House of M qui me fascine, ou Days of the Future Past justement. Bon, ça n'a pas l'air non plus d'être les intrigues les plus obscures de l'univers X-Men, mais n'empêche, c'est déjà ça. Ponctuellement, les chapitres les plus ambitieux sur cet angle sont aussi capables d'aborder des personnages absents, ou au mieux totalement secondaires, dans les films, tels qu'Apocalypse, Madrox, Layla Miller, Kitty Pryde, Angel, ou encore Deadpool (bon, pas forcément sur l'angle qui me fascinait le plus, mais c'est pas une raison). Toutefois, ce n'est pas la vocation de ce livre que de vous permettre de parfaire votre connaissance du sujet, c'est plus à prendre comme un copieux bonus non-négligeable.

Alors évidemment, il manque toujours un immense ouvrage qui ne ferait que de l'explication de texte, par exemple. Qui synthétise la timeline des intrigues principales de la série. Qui décide de tout simplement proposer une intrigue inédite sous forme de roman (apparemment ça a été le cas dans les années 90 mais d'une part, c'était une période si faste pour la franchise que je doute qu'un néophyte puisse commencer par là, et puis d'autre part, bonne chance pour mettre la main dessus, ça doit être méchamment collector). Je n'ai pas encore trouvé l'encyclopédie qui me permettrait de feuilleter quelques pages de temps à autres pour m'impregner de l'univers, ou le recueil de citations qui me servirait à prendre la mesure de certaines profondeurs atteintes au détour d'un comics, comme j'ai pu le faire pour Star Trek (ma façon de découvrir cette franchise reste mon idéal pour appréhender un univers popculturel complexe, je dois dire).

Mais pour autant, si le monde des X-Men vous intéresse, et que vous aimez bien une lecture intelligente en prime, je recommande cet ouvrage. Testé et approuvé.

Voilà et maintenant j'ai rien à lire pour demain, je vais être d'une humeur de chien. Je pourrais le prendre avec philosophie... mais bizarrement, non.

20 novembre 2012

Foule sentimentale

La journée a été longue et dure. Ce n'est pas vraiment comme ça que j'aime mes journées de travail (d'autres choses, oui, sans doute), mais c'est une réalité. A la fin d'une journée telle que celle-là, qui peut avoir inclus un certain nombre de mauvaises nouvelles et peut-être éventuellement plus d'heures travaillées que d'heures de veille, j'aime bien me détendre. Comme la plupart d'entre nous, je crois.

Je rêve... d'un endroit confortable. Mon canapé, par exemple. Et puis d'un endroit téléphagiquement confortable. Les défis téléphagiques seront pour plus tar ; dans une heure, ou demain : on verra, il sera temps d'aviser, et je ne fais pas de plan à l'avance. Pour l'instant je veux juste trouver cette sensation (qui sera toujours inconnue aux cinéphiles, ah ah ah, les rustres) de se rouler en boule, lové dans une intrigue qu'on connaît bien, calé bien au chaud entre quelques personnages qu'on aime et qu'on a l'impression d'avoir toujours eus dans notre vie.

Parce qu'on peut dire ce qu'on veut sur la télévision, on peut bien clamer que ce n'est pas "toujours la même chose", qu'il est faux que "quand tu en as vu un épisode, tu les as tous vus", et toute cette sorte de choses, mais parfois, il y a certaines séries pour lesquelles c'est vrai, et une fois de temps en temps, on aime bien se regarder un épisode prévisible, mais tellement chaleureux et tellement rassurant, que ça met du baume au coeur et ça permet de se lancer à l'assaut d'autre chose, un pilote un peu difficile d'accès genre Luck, mettons, ou carrément un Anapurna téléphagique, comme le pilote de la série norvégienne Schmokk avec un bandeau sur les yeux, sans filet, sans les mains, et avec sous-titres suédois. On a tous besoin d'un petit remontant parfois.

Aussi, en ce mardi d'épuisement, alors que j'avais besoin de recharger mes batteries, je me suis tournée vers la solution de confort, de facilité et de chaleur qui m'est venue naturellement à l'esprit...

Partners-Park

On ne dira jamais assez les ravages que font certaines annulations sur la santé mentale d'un téléphage. Oh Partners, même si je suis l'une des dix personnes sur Terre à te regretter, ce soir je ne te regrette pas qu'à moitié !
Allez, pas grave, je vais regarder Last Resort à la place, ça au moins, ça n'a pas été an-...
...
QUOI ?!

Pardon pour cet instant sentimental (surtout sur une série que la plupart d'entre vous ne tient pas en haute estime), mais ça me fiche beaucoup plus le bourdon que je ne l'aurais pensé, tout ça. Ca fait des années que je suis téléphages, et les annulations, je crois que je ne m'y fais toujours pas, en fait.

14 novembre 2012

Un accident est si vite arrivé

Depuis que je jongle entre deux boulots et que je me suis fait la promesse solennelle de continuer à tenir ce blog, regarder des séries est devenu... une nouvelle aventure, paradoxalement.

Permettez que je raconte ma vie téléphagique deux minutes (mais eh, c'est un peu à ça que sert cette rubrique !) : en gros, outre les heures toujours aussi longues à effectuer dans l'ancien job, parfois même plus (une joie de chaque instant chroniquée du côté de ladymnistration), j'ai une "revue téléphagique" hebdomadaire à tenir pour mon nouveau boulot qui consiste à regarder plein de séries, et notamment de pilotes, pour dresser un panorama télévisuel à peu près réaliste des télévisions de la planète, plus quelques missions ponctuelles plus thématiques que je vous épargne (et qui pour le moment ne constituent qu'une part minime du boulot). Bon. Là-dessus il faut ajouter le suivi de l'actualité télé du monde que je faisais déjà, quelques autres petits projets, et ce truc, là, le... mais si, vous savez ? Vie privée, voilà. Notamment parce qu'en ce moment j'ai quelqu'un qui squatte mon canapé. Et je vous épargne mon bouquin hebdomadaire (généralement sur la télévision), la lecture de la presse, etc... J'ai l'impression de me résumer à mon cerveau en ce moment (mais un cerveau qui boit de la Suze pink à 2h du mat avec mon colocataire du moment en matant Ted).

Avec tout ça, il a fallu que je m'impose une certaine rigueur en matière de visionnages. Et on va être clairs, la rigueur téléphagique n'a jamais été mon genre.
Mon genre, c'est regarder tout ce qui me passe par la tête quand j'en ai envie. Si j'ai tout d'un coup envie de m'enfiler 7 saisons de Gilmore Girls comme cet été, je le fais, par exemple. Que j'aie déjà 712 séries en cours n'entre pas une seconde en ligne de compte, même si je les adore. Une fois mon marathon fini, je reprends certaines de ces séries, d'autres attendent encore, et/ou un nouveau coup de coeur intervient parce que je continue de mater des pilotes. Si tout d'un coup je décide que je n'ai vu la première saison de House of Lies que trois fois cette année, et que ça me semble peu, eh bah vogue la galère, on est repartis pour un tour. Deux jours plus tard, à un épisode du final de la saison de House of Lies si ça se trouve, je vais me rappeler que Homeland reprend bientôt et me piquer d'en faire un post To be continued... qui va me pousser, en faisant les captures, à en fait revoir la première saison de la série. Mais patatras, en plein milieu de l'intégrale de Homeland, je me redécouvre une frigale de pilotes et ne vais jamais au bout de mon revisionnage de la saison 1, enchaînant les pilotes de la rentrée US. Là-dessus, la rentrée nippone débarque et ça continue niveau pilotes ; j'en viens même à mettre en pause le suivi de séries comme The Good Wife par exemple. Mais quelques semaines plus tard, en un aprem, c'est rattrapé, alors c'est pas grave. Et ainsi de suite. C'est mon fonctionnement habituel. Ca, c'est bien mon genre.
Et, qu'on soit, mais alors, absolument limpides sur le sujet : je suis tout-à-fait décomplexée vis-à-vis de ça. Même pas honte. Me laisser porter par mes envies, mes humeurs et le sens du vent, ça fait même partie de mon plaisir. Chaque fois que j'ai essayé de me forcer à regarder un truc parce que "bah j'ai commencé c'est trop con" ou "j'ai du retard sur la diffusion US" voire même "c'est pas la quatrième fois que je me fais une intégrale cette année ? j'ai pas mieux à faire de mon temps ?!", je dis bien à chaque fois, ça tourne mal. Soit parce que je finis par en vomir la série, soit tout simplement parce que je la regarde du coin de l'oeil alors que mon cerveau chante en boucle : "99 séries plus intéressantes à regarder, j'en regarderais une à la place de ça, ça ferait 98 séries plus intéressantes à regarder !", un peu comme Patrick Swayze dans Ghost.

Le problème c'est que quand on a quelqu'un qui vous paye pour regarder des pilotes/séries et vous faire un compte-rendu, vous ne pouvez pas prendre votre plus beau clavier et écrire un mail au boss : "cette semaine... rien. J'ai eu envie de revoir le pilote de Threesome et je suis tombée dans une intégrale de la série. L'accident con. Du coup, j'ai rien vu de neuf. Rendez-vous la semaine prochaine pour une revue des pilotes turkmènes du moment. (Peut-être). PJ : mon RIB pour le salaire de la semaine".
J'ai donc fait preuve de sérieux, d'organisation, et de persistance. Je me bloque tel jour de la semaine pour voir x pilotes. Tel autre pour m'enfiler toute une saison d'une série dont je sais que la thématique entre dans les attentes de mon patron en ce moment. Le lendemain c'est une lecture soutenue des dernières news (très contente pour le renouvellement de Redfern Now par exemple, d'ailleurs on parle du pilote très vite). Certains jours je vais jusqu'à manger et dormir. Et ainsi de suite.

Là-dedans, j'ajoute la rédaction des posts pour ce blog. Parce que j'y tiens.
Parce que d'une part, si je ne le fais pas, ça me manque ; déjà. C'est trivial mais c'est comme ça. Ensuite parce que j'aime bien avoir un retour sur les séries que je vois, et croiser les points de vue et les ressentis (oui alors en ce moment les commentaires ne se bousculent pas, certes, mais bon, on va faire comme si, pour les besoins de la démonstration).
J'avais envisagé de réduire la cadence et ne plus poster en quotidienne. Je l'avais envisagé environ pendant dix secondes : la vérité c'est que si j'écris au quotidien, c'est aussi parce que si je ne le fais pas, il y a plein de choses que je n'ai pas le temps d'aborder (en fait, déjà en écrivant tous les jours, je n'ai pas le temps de tout aborder, alors imaginez un peu ; tiens, il faudrait que je vous parle de In Deriva à un moment, la version roumaine de BeTipul et In Treatment, j'ai maté le pilote, c'était une expérience intéressante, d'ailleurs assez destabilisante dés la première séquence). Et ce que je n'ai pas le temps d'aborder eh bien, ce n'est pas documenté dans ces colonnes, ce qui veut dire que c'est assez rarement documenté ailleurs mais si un autre blogueur veut parler du pilote de Suburbia, faut pas qu'il se prive, au contraire ce serait dommage de passer à côté. Et puis, d'une façon générale, ce blog est parfois, aussi littéralement que possible, un blog, au sens où je le traite aussi comme un journal de visionnages, et que dans six mois, un an, je ne pourrai pas lire mes impressions sur un pilote si je ne les écris pas sur le moment. Or ça peut être intéressant de comparer par la suite ; c'est le cas pour The Good Wife, par exemple. Aujourd'hui je ne vois plus ce pilote du tout de la même façon, et j'ai envie de dire que c'est normal, mais me relire est intéressant quand j'aborde un épisode ou un arc de la série dans un post ultérieur.

Alors avec tout ça, le problème c'est que même quand on veut jouer à la professionnelle sérieuse, sous les lunettes et le tailleur violets, il y a encore un coeur de téléphage qui bat.

Scrubs

La semaine dernière, je ne sais plus pourquoi, j'ai soudain repensé à Scrubs. J'ai eu envie de voir le pilote : je me suis dit que ça me détendrait et que j'en avais bien besoin.
Donc j'ai regardé toute la première saison, fidèle à moi-même.
Du coup, j'ai dû batailler encore plus avec mon emploi du temps pour quand même faire mon travail n°1, mon travail n°2, et suivre les séries qui me tiennent à coeur dans la mesure du possible (je suis un peu en retard sur Tu m'aimes-tu?, par exemple), tout en adressant au moins une fois par jour la parole à la personne qui est à la maison en ce moment.
Et du coup j'avais encore plus besoin de me détendre. Et du coup j'ai entamé la saison 2 hier.

C'est un truc qu'on ne vous dit pas forcément, quand vous commencez à être payé à faire ce que vous aimez : les limites entre l'agréable et le désagréable se brouillent un peu. Juste un peu. Pas au point que ce qui est agréable devienne désagréable (au contraire, les jours où on est motivé pour rien, ça aide drôlement à se trouver un truc sympa à regarder malgré tout), pas du tout, je vous rassure.
Il y a un équilibre à trouver, c'est clair, et ce n'est pas en deux semaines qu'il va m'apparaitre comme par magie. Mais je voulais partager ça avec vous quand même. Déjà parce que je pense que ça fait partie de l'expérience : on en a tous rêvé, de réussir à recevoir un (petit) chèque pour regarder des séries, eh bien voilà à quoi ça ressemble aussi, même si d'un autre côté je m'éclate, et je n'arrêterrais de mener cette vie en ce moment pour rien au monde. Et puis aussi parce que j'aime bien partager avec vous, tout simplement. Et ça non plus, je n'arrêterais pour rien au monde, quand bien même en ce moment j'ai très peu de temps pour Twitter où je sais pouvoir retrouver la plupart d'entre vous...

30 octobre 2012

En route pour l'aventure !

telephagiclifeQui est capable d'identifier de quelle série l'image vient ? On va voir ceux qui suivent.

En général, j'écris peu d'articles autocongratulateurs.
Enfin, je crois... ça se trouve je m'adonne au personal branling plus régulièrement que je ne le pense. J'ai soudain comme un gros doute. Mais par exemple je n'écris jamais de post pour vous parler du nombre d'articles écrits, de l'explosion ponctuelle de mes stats, ou autre. Sur Twitter, je ne célèbre pas non plus mon nombre de tweets ou de followers. Pas par principe, mais parce que je n'y pense même pas.
Parfois je vois d'autres blogueurs parler de leur blog-anniversaire (c'était le cas de Livia récemment), et je me dis : ah oui, moi aussi je pourrais fêter le mien... mais je l'ai pas fait les autres années, alors à quoi bon ? Bon, allez, juste pour les chiffres ronds. Ah zut, j'ai laissé passer l'anniversaire des 5 ans. Et ainsi de suite.
Peut-être que je considère depuis que j'ai ouvert ce blog (vérification faite, ça fera 6 ans en janvier) qu'il est avant tout là pour parler de séries, pas parler du blog, et encore moins de moi, mon quota Andy Warhol, mes quinze pixels de gloire. Quand je parle de quelque chose que j'ai écrit ailleurs (ça s'est produit pour mes articles sur SeriesLive par exemple), c'était parce que c'était de la matière à faire des découvertes, pas pour me faire mousser. Je ne dis pas que fêter son blog-anniversaire, c'est se faire mousser, évidemment. Je dis que je ne fais rien de tout ça, et qu'au moins je suis certaine de ne jamais franchir la ligne, d'une certaine manière.

Parfois je parle de moi, toutefois. De mes doutes sur ce que je fais, ou des changements que j'opère. Ca arrive. Et aujourd'hui est l'un de ces posts parce que je voulais partager ça avec vous.

Après des années à écrire sur les séries, je vais participer, à ma façon, à leur création.
Depuis aujourd'hui (j'attendais d'avoir signé mon contrat), je travaille officiellement avec une société de production, pour laquelle je fais de la veille, de la documentation, et j'interviens aussi ponctuellement à titre consultatif dans le cadre de développement de projets.

En gros, une grande partie de ce que je ferai pour cette société de production, c'est ce que je fais ici ; le produteur qui m'a contactée lisait ladytelephagy et m'a tout simplement demandé si j'aimerais être payée pour faire ce que je fais sur ce blog.
Pour le reste, m'assurer que je regarde au maximum ce qui se fait aux quatre coins de la planète, que sur un projet donné je suis capable de trouver d'autres séries ayant emprunté un thème similaire ou une formule approchante pour comparaison, que les droits d'une fiction étrangère donnée valent la peine qu'on investisse, ou être capable d'aider à la documentation ou la réflexion des scénaristes qui planchent sur la série que nous regarderons peut-être demain : c'est ça, ce que je vais faire dorénavant. Vous imaginez bien que j'ai hésité à accepter...

Ainsi, à mes attributions sur ce blog, à mes autres projets (parfois aux côtés de certains d'entre vous), à mes diverses lubies (bon j'avoue j'ai un peu ralenti sur l'apprentissage du Suédois avec tout ça), vient donc s'ajouter cette nouvelle fonction.

De toutes les choses que je voulais faire dans le monde de la télévision, j'avoue que la perspective de faire du consulting ne m'avait jamais effleurée (même si je sais que certains le font, je pense par exemple à Carrazé), et c'est un évènement qui m'a eue par surprise !
Je suis ravie de cette nouvelle aventure et je suis sûre que ce sera fascinant ; ça me donnera, après tout, la possibilité de pénétrer l'envers du décor, et de m'intéresser à la façon dont on fait une série française... ce qui est, je dois le dire, encore un certain mystère pour moi ! (alors que le Japon, par exemple, ça va...)

J'espère dans tous les cas que cette nouvelle fonction me donnera plein d'excuses pour vous parler de plein de séries venues de plein de pays !

Car oui, n'ayez aucune crainte, je continuerai mes posts, mes reviews, mes world tours, surtout que vous êtes toujours plus nombreux à les lire (hop, personal branling), et les premiers des changements que j'évoquais au début de l'année devraient d'ailleurs se voir de votre côté dans quelques semaines. Voilà, comme ça, c'est dit. On peut plus reculer maintenant. Sauf que maintenant, quelqu'un me paie pour faire tout ça à un rythme plus soutenu qu'ici.

...HA ! Et mon père qui disait que je perdais mon temps à regarder la télé. Pfft.

26 octobre 2012

Post-partum

L'arrivée d'un nouveau livre dans une bibliothèque téléphagique est un peu comme l'arrivée d'un nouveau né dans une famille : cela signifie à la fois la joie... et la frustration. Surtout si vous tentez de donner le sein à votre livre et de tourner les pages de votre bébé, la frustration devient alors sentiment d'échec et signalement aux services sociaux.
Il est rare que je parle des livres que je lis sur la télévision, principalement parce que j'ai déjà du mal à trouver le temps de parler de tous les épisodes et/ou toutes les séries que je regarde, alors si en plus je me mets à ouvrir une rubrique consacrée au format papier, je crois qu'il faut que je quitte mon travail et que je me consacre intégralement à ce blog. Attendez, j'ai perdu le fil : c'était quoi le problème avec cette suggestion ? Ah oui, ne plus avoir le budget pour acheter les DVD de la moitié des dites séries. Phew, on est passés à ça de la catastrophe !

Mais ce soir je voulais vous parler de mon livre de cette semaine, The Practice: la justice à la barre, paru aux Presses Universitaires de la Cité ya trois siècles et demi, mais vu que je balance mon budget bouquin une fois que j'ai acheté mes DVD, il est rare que je lise un livre sur les séries dés sa publication (à l'exception du dernier Martin Winckler, et du livre co-signé par Clity Swood, hasard ou coïncidence).

La lecture de ce bouquin m'a fait réfléchir, justement, à mon rapport aux ouvrages à vocation téléphagique, et plus que du contenu lui-même du livre (vous n'avez qu'à le lire vous-mêmes, et toc !), c'est de cela dont il va être question ce soir.
En 5 points, parce que j'aime les listes et je suis sûre que vous aussi.

ThePractice

5 raisons pour lesquelles je ne suis que frustration
après la lecture d'un ouvrage d'analyse sur The Practice

N'appelez pas les services sociaux...

1 - Le manque de références

La plupart des livres que j'avais achetés ces dernières années traitaient de plusieurs séries en même temps, ou de télévision dans son ensemble. Il faut remonter à, disons, une bonne et copieuse décennie en arrière pour retrouver dans mes achats des livres portant sur une série, et une seule. Je crois que ce n'était pas innocent, à défaut d'être volontaire ; c'était la suite logique de l'évolution de mon comportement téléphagique, puisque ma consommation elle-même tend à élargir au maximum le champ des séries que je regarde ou auxquelles plus généralement je m'intéresse. Je soupçonne d'ailleurs que beaucoup de téléphages passent du stade où une seule série, ou à la rigueur, une poignée de séries, attire(nt) leur attention, avant de finalement s'intéresser à des thèmes plus larges et dépassant le simple domaine de l'affectif. Mais dans mon cas, on ne peut pas dire que les ouvrages sur SPACE 2063 ou Invasion Planète Terre aient été légion sous nos latitudes (j'ai un roman de Peter Telep sur SPACE 2063, reprenant l'intrigue du pilote je crois, dans les faits je n'ai jamais dépassés les 10 pages, pourquoi opter pour la méthadone quand on a la coke à portée de main ?), et j'avais donc effectué des achats de pis-aller, genre un bouquin sur Ally McBeal et sur Friends, faute de mieux accessible dans le commerce au centre commercial du coin.
Mais quelle que soit la raison de mon évolution vers des ouvrages sans doute plus théoriques, mais surtout plus généralistes, le fait de me retrouver, pendant ce livre, à n'entendre parler que de The Practice (au début, la carrière de David E. Kelley est mentionnée, donc la plupart de ses succès aussi ; curieusement des séries de sa création qui n'ont pas fonctionné sont mises de côté, à l'instar de Snoops, Girls Club ou The Brotherhood of Poland, ce serait pourtant intéressant de les inclure, ses échecs ayant sûrement aussi quelque chose à dire sur les techniques d'un scénariste) était trop limité. Bon, j'exagère car une rapide référence à Oz, par exemple, est faite vers la fin. Mais globalement ce n'était pas assez transversal à mon goût.

2 - L'impression de déjà vu

Plusieurs fois au cours de ma lecture, et plusieurs fois en 5 jours c'est beaucoup, j'ai pensé : "ouais, euh, et sinon, on apprend quoi ?". Cette impression est biaisée, bien-sûr. Oui, il se dit des choses très intéressantes dans ce livre sur le propos de The Practice, ses thèmes récurrents les plus forts et la façon dont la néo-série (on reconnait un sujet sérieux au fait que l'auteur sort des néologismes que lui seul utilise) les exploite, etc. Mais ces choses ne vous rivent pas à votre siège, les épaules pliées sous le poids des révélations. Cette impression est même injuste : si c'était si évident pour moi, moi-même j'aurais sans doute écrit l'équivalent à l'occasion d'un post sur la série (je me suis refait l'intégrale des deux premières saisons il y a quelques temps, après tout, j'aurais pu). Mais ce n'est pas le cas et ça prouve un peu quand même que, si ça va sans dire, ça va quand même mieux en le disant.
Le problème, c'est qu'en fait, ce ressenti découle de l'impression qu'on a acheté un livre d'analyse, mais que l'analyse ne va pas très loin, au sens où quiconque a regardé la série a senti, faute de mettre les mots dessus, ce qui est explicité au long des pages.
Clairement, c'est à ce stade que j'aurais dû comprendre que je n'étais pas venue à cet ouvrage avec la bonne démarche, surtout au regard de mon premier point. Certainement que j'aurais aimé qu'on me parle un peu plus du fonctionnement de David E. Kelley, par exemple, de la façon dont il use sa rhétorique ou comment il lui arrive d'utiliser des gadgets narratifs pour parvenir à ses fins ; en cela, il aurait été intéressant de croiser beaucoup plus (on y revient) les comparaisons avec d'autres séries. Ce qui est fascinant aussi, dans The Practice, ce n'est pas simplement le propos, c'est aussi que Kelley bossait sur deux séries en parallèle pendant plusieurs années, et que cette autre série était Ally McBeal. L'exercice de style mérite qu'on s'y attarde, non ? Comparer la face cachée de la lune avec sa face ensoleillée aurait eu une valeur immense pour décrypter certains propos, certaines scènes. En fait, je l'ai compris en progressant dans ce livre, il me faudrait une étude de l'oeuvre de Kelley : pas de l'une de ses oeuvres, nuance. Surtout que Kelley pour moi est comme Whedon pour beaucoup. Donc clairement, j'étais là pour les mauvaises raisons, d'où mon ennui à plusieurs reprises.

3 - Les chapitres qui tournent en rond

Corollaire du point précédent. Tout un chapitre pour parler de la position de The Practice vis-à-vis des dérives sécuritaires, par exemple, c'est long, et je me suis demandé si c'était forcément justifié. On a l'impression que l'auteur a énuméré tous les exemples qui viennent soutenir son analyse, et c'est tant mieux, cela souligne le sérieux avec lequel l'ouvrage a été pensé et écrit. De toute évidence, Perreur connaît son sujet, possède une vue d'ensemble sur la série (qui entre parenthèses me manque, full disclosure). Rien de pire qu'une analyse tirée d'un chapeau, la partialité accomplissant ponctuellement son oeuvre (et je le sais pour en pondre moi-même quelques unes de temps à autres, on ne va pas se leurrer). Ici on a affaire à quelqu'un qui très clairement aime la série, mais qui est décidée à expliquer par le menu pourquoi celle-ci est intéressante. Ce que je ne nie pas. En fait, les axes retenus sont justement si clairvoyants qu'ils en deviennent évidents. Car une fois que la démonstration est faite, il importe finalement assez peu qu'une demi-douzaine d'autres occurrences pendant la série viennent soutenir la thèse de l'auteur, on aimerait que le chapitre aille plus loin. C'est le cas sur la peine de mort (le chapitre à mon sens le plus satisfaisant), qui vient se compléter de nombreuses informations statistiques et historiques sur la peine de mort, permettant de comprendre dans quel contexte The Practice tient son propos si clair d'abolitionniste. Et ça, ça m'a fascinée, cette remise en contexte de la série dans la société américaine, où, faut-il le préciser, est pleinement sa place, plus que pour 80% des séries ! Même au sein du genre des legal dramas, la position et l'argumentation de The Practice, sans être totalement uniques, sont marginales (j'adore The Good Wife mais les procès n'y revêtent pas du tout la même fonction, par exemple), et c'étaient certainement les passages du livre les plus proches de ce que j'attends d'une analyse sur une seule série.
Hélas, trop souvent, la plupart des chapitres se content de citations (parfois longues, même) et de très brefs rappels au contexte dans lequel l'épisode, l'arc, ou le thème récurrent, font leur apparition.

4 - Les limites de l'analyse de fond

Il est des genres et/ou des auteurs dont on peut dire avec certitude que, s'il n'y avait pas de fond, il n'y aurait rien, la forme étant laborieuse ou épouvantablement générique. Même par curiosité, je n'irais pas acheter un livre sur Desperate Housewives, mais voilà un bel exemple de série dans laquelle il semble difficile de disserter en longueur sur la forme que revêt la série, tant ses dialogues sont, je ne vais pas dire pauvres, mais à tout le moins, pas riches. Il aurait été fantastique d'aller plus loin que la thèse de The Practice sur les sujets sélectionnés (effectivement les plus importants, c'est incontestable) et de s'aventurer sur le chemin des outils narratifs eux-mêmes, peut-être : on a ici un scénariste qui est un ancien avocat, et dont le talent pour retourner les idées et jouer sur les mots est encore moins anodin qu'ailleurs. Ne pas parler, ou presque pas, de la façon dont sont construits les dialogues et plus particulièrement les interventions devant le tribunal est quasi-criminel, et laisse de côté une énorme partie de la richesse de la série. De la même façon, s'intéresser si peu (mais un peu quand même je vous rassure : en passant) au fait que le créateur et showrunner de la série soit un ex-avocat, avec ce que cela dit sur le système juridique avant même que les personnages eux-mêmes n'ouvrent la bouche, est dommage. Pas dramatique, mais dommage. Combien d'autres ouvrages Perreur pense-t-elle pouvoir écrire sur The Practice ?
Mais là encore, la faute me revient de façon pleine et entière. Ce n'est pas l'intention qui a présidé à l'écriture de cette analyse, et on ne saurait tenir l'auteur responsable des attentes du lecteur...

5 - L'envie de revoir la série

Ne riez pas, c'est un problème très sérieux. On parle d'une série dont la sortie en DVD est des plus piètres ; c'est d'ailleurs pourquoi l'ouvrage fait figure d'exeption dans la mini-collection de PUF, avec à côté des séries intégralement éditées et/ou facilement accessibles : Les Experts, Desperate Housewives, Six Feet Under. Mais c'est aussi, à dire vrai, ce qui fait l'intérêt de ce livre, pour une fois que sort une analyse sur une série légèrement plus obscure que la moyenne, ça fait quand même bien plaisir que les spécialistes soient autorisés à changer de disque.
Mais à force de mentionner des lignes de dialogue entières, à force de parler très précisément d'un épisode (L'Esprit de l'Amérique faisant en plus partie de mes absolus préférés) décrit par le menu, et à force, bah, de bien parler d'une bonne série, tout simplement, j'avais finalement plutôt le sentiment que, surtout les 5 points étant cumulés, j'aurais plutôt dû mettre mon temps de lecture au profit d'une intégrale. Chose que mon emploi du temps téléphagique ne peut pas me permettre, pas DU TOUT !


Ces cinq points, j'espère avoir su le dire, ne sont donc pas vraiment des reproches que j'adresse à The Practice: la justice à la barre, que d'ailleurs je vous recommande, surtout si vous faites partie de ceux qui ne connaissent pas la série.
C'est, à vrai dire, à mon avis, la véritable cible de cet ouvrage : les téléphages qui ont loupé le coche de la série ; vous aimez les fictions [américaines], mais vous savez que vous n'aurez jamais les DVD ni assez de place sur votre disque dur pour rattraper le temps perdu ? Vous allez trouver dans ce livre un parfait kit de secours vous permettant de posséder les bases pour élargir votre culture téléphagique sur The Practice ; les grands thèmes sont parfaitement présentés, les diverses problématiques des personnages sont toutes mentionnées au moins une fois, et en gros, Perreur a vu la série pour vous parce qu'elle sait que c'est compliqué (et probablement parce que The Practice compte parmi ses séries préférées, et c'est facile de parler longuement de ce qu'on aime, vous le savez pour lire ce blog !). C'est formidable si vous avez besoin d'un livre pour vous parler d'une série que vous ne pourrez sans doute jamais voir par vos propres moyens... ou que vous n'auriez pas nécessairement eu l'idée de rattraper sans y être fortement incité par un livre qui attire votre attention sur les qualités et le propos de cette série.
En somme, le complet néophyte sera perdu à la lecture, le téléphage qui connait déjà bien la série (à défaut de forcément l'avoir vue en intégralité) se retrouvera avec un ou plusieurs des points que je viens d'évoquer, qui lui diminueront son plaisir, donc le public qui appréciera pleinement cet ouvrage se situe quelque part entre les deux.

Je ne suis donc que frustration parce que, en somme, j'ai lu un livre qui ne m'était pas forcément destiné, que j'en attendais autre chose, et que grosso-modo, il faut sans doute que j'arrête totalement de lire des ouvrages s'intéressant à une seule série, parce que ce n'est pas/plus ma came.
La semaine prochaine, j'entame Créatures!. Normalement, d'après mes prévisions, la frustration devrait laisser place à l'insomnie.
Toujours se méfier des souhaits.

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