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ladytelephagy
28 février 2012

Absence makes the heart grow fonder

Quand j'ai réalisé hier que Showtime s'était contentée de rediffuser les épisodes de House of Lies à ce jour sans terminer son marathon par un inédit, je vous avoue que j'ai sérieusement perdu le sourire.

HouseofTruth
C'est comme ça que j'ai réalisé que House of Lies était devenue en quelques semaines l'une de mes séries préférées de ce début d'année (déjà fort riche en découvertes et en émotions) : en découvrant que je me faisais unbe véritable joie de finir mon lundi avec un épisode de la série. C'était devenu, un peu sans que je m'en rende compte, l'un de mes rituels, histoire de commencer la semaine du meilleur pied possible tout en prenant le mien.

Oh j'avais bien remarqué que je me marrais comme une petite folle pendant les épisodes, notamment grâce aux échanges rythmés et un peu corsés de l'équipe de Kaan, entre deux vols à l'aéroport, ou en salle de réunion au lieu de bosser, et oui, d'accord, j'avais compris depuis plusieurs semaines que plusieurs des personnages me plaisaient énormément, notamment Clyde, Monica, April dont j'étais ravie de constater la persistance dans la série après un rôle dans le pilote que tout condamnait à l'éphémère, Marty lui-même, Doug, et peut-être même un peu Greg et Jeannie. Nan mais en fait, tout le monde quoi. Mais il y a une différence entre s'amuser énormément devant une série et l'adorer. Et c'est sans doute la raison pour laquelle House of Lies ne me venait pas spontanément à l'esprit quand il s'agissait de chanter les louanges de ce début d'année, et de dresser une liste des merveilles qui font actuellement battre mon coeur.

Et là, paf ! Grosse sensation de manque.
Alors je me suis moi aussi envoyé une intégrale. Ya pas de raison. Et il n'y a pas à dire, j'adore cette série, surtout quand je mets les épisodes bout à bout pendant 24h. Le seul épisode que j'aime moins que les autres est le troisième, trop vulgaire à mon goût (oui, même quand on aime House of Lies il peut y avoir des limites au bon goût), mais pour le reste je me suis méchamment marrée.

C'est tragique qu'il m'ait fallu attendre ce marathon inopiné pour m'en rendre compte, franchement, mais oui, House of Lies est à ajouter à la longue, très longue liste des excellentes séries que je découvre en cette mid-season, avec Smash, Äkta Människor, 30° i Februari, Touch, Apparences ou encore Woodley.
Liste non-exhaustive, du coup ; les coups de coeur ont été nombreux en janvier et février.

Ca va me faire tout drôle quand la diffusion va s'interrompre, même si une deuxième saison est d'ores et déjà prévue ! Mais en même temps, vu la gueule de ce début d'année, j'ai plutôt confiance en ce cru 2012 et je me dis que même en avril, je ne devrais pas avoir trop de mal à me régaler.
Je vous ai déjà dit que je trouvais qu'on avait une p*tain d'année ?! C'est vraiment l'éclate en ce moment !

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27 février 2012

Tonight will be a memory too

Memories

Ce weekend, alors que je préparais le prochain SeriesLive Show (ouais ça a pas l'air comme ça, mais c'est du boulot, faut regarder des trucs et des machins, et parfois même les reregarder pour être sûr), j'ai revu un pilote que je n'avais pas vu depuis, disons, trois ans, quelque chose comme, la routine quoi.
Mais surtout c'est une série j'ai découverte il y a 10 ans, alors que ma téléphagie n'en était qu'à ses débuts.

C'était, je suppose, l'une de ces séries auxquelles on ne s'attache pas plus que ça, au sens où, quand à l'époque j'avais vu le pilote, je l'avais énormément apprécié mais la personne qui me l'avait enregistré sur VHS ne pouvait pas m'enregistrer la suite (je ne lui à vrai dire pas demandé mais comme elle m'alimentait essentiellement en pilotes sans regarder au kilomètre de film, ç'aurait été incorrect d'en réclamer encore plus), j'avais assez vite fait mon deuil de la chose. Je crois que, bien qu'ayant beaucoup adhéré au pilote, je le trouvais autosuffisant. J'en gardais un excellent souvenir, le regardais de temps à autres, comme ça, pour voir, et puis ça m'allait très bien. C'est d'ailleurs assez rare qu'un pilote me fasse bonne impression et ne me donne pas envie (même ensuite quand internet est entré dans ma vie) d'aller plus loin ; ça ne se produirait sans doute plus de nos jours ; ça s'est d'ailleurs, je pense, assez rarement produit pour d'autres séries même à l'époque.
Mais enfin on en était là.

Et pourtant, quelle sensation incroyable de retrouver chaque personnage, chaque image, chaque musique, chaque séquence ! Sans connaître nécessairement le pilote par coeur (les espacements entre les visionnages aidant), il était incroyablement familier tout en conservant cette sorte unique d'excitation qu'on ressent devant un épisode qui parvient à surprendre et émouvoir par lui-même, et pas uniquement de par sa valeur nostalgique.
Est-ce qu'à mes yeux cet épisode est... culte ? C'est presque devenu un gros mot que l'on n'ose plus employer.

Je me suis liée avec des dizaines de séries, avec les années. Des histoires de quelques semaines aux romances couvrant pas loin de deux décennies, j'ai tout fait, je pense. Ce blog le reflète bien, mes "relations" avec les séries sont variées : il y a celles dont le tag enfle à mesure que passe le temps alors que leur diffusion est arrêtée depuis longtemps, et il y a celles dont je parle tous les jours pendant quelques semaines, pour sembler les oublier dés la fin de leur diffusion ou même avant. Mais que, il n'empêche, généralement je retrouverai avec plaisir plusieurs mois plus tard, à la faveur d'un coup de tête, du hasard, d'une rediff, d'un DVD.
Paradoxalement, plus il y a de séries dans ma vie, plus il y en a qui y tiennent une place, voire même, plus chacune semble avoir une place bien définie. Je ne peux pas les employer de façon interchangeable dans un post à des fins d'illustration de mon propos, par exemple.

Ca amène plein de questions, surtout pour moi qui suis convaincue d'avoir une piètre mémoire.
Après tout, l'une des raisons pour lesquelles je préfère écrire, dans la mesure du possible, au quotidien dans ces colonnes, c'est tout simplement parce que je ne fais pas confiance à ma mémoire et que je préfère coucher mes émotions suite à un épisode par écrit immédiatement, ou jamais, ou alors en repassant par la case visionnage comme je vais le faire pour vous parler des épisodes de Black Mirror que je n'ai pas évoqués ici (et encore, ce sera alors une émotion de seconde main). Ironiquement, la mémoire est au coeur du troisième épisode de Black Mirror et on aura donc l'occasion d'en reparler (je me suis fixé le mois de mars pour faire un max de revisionnages, rapport au Black March).

Alors comment parviens-je à me souvenir non seulement de l'épisode lui-même, mais en plus de ma "relation" à la série ? Comment suis-je capable de retracer la façon dont j'ai découvert telle ou telle série ? Comment suis-je capable de me souvenir avec précision dans quelles circonstances exactes j'ai regardé tel ou tel pilote ? Il y a 10 ans déjà, du fait de la personne qui m'enregistrait tant de pilotes mentionnée plus haut, je les découvrais avec une certaine voracité. Que dire de maintenant ?
Et pourtant je peux vous dire très exactement comment j'ai regardé le premier épisode de Pushing Daisies, par exemple, presque vous décrire la densité de l'air ce jour-là, vous dire comment j'ai réagi ensuite, émue et divertie au plus haut point. Je peux vous le dire pour une majorité de pilotes que j'ai vus, en fait, l'exemple est en fait trop évident.

Comment mémorisons-nous toutes ces choses ? Et comment y parvenons-nous avec chaque série que nous regardons ou presque?

Comment se fait-il que lorsque l'un de mes collègues, qui a décidé d'employer à son avantage ma téléphagie, me pose à intervalles réguliers une question pleine de curiosité : "tu connais [insérer le nom d'une série qui a piqué son intérêt] ?", je sois immédiatement capable de dire si je l'ai vue, et ce que j'en ai pensé ? Jusque là c'est toujours tombé sur des séries que j'avais vues.
Il y a quelques exceptions, des trucs tellement nuls que je les ai rayés de ma mémoire, pour lesquels je triche et je fouille dans mes tags histoire de relire ce que j'ai pu en dire si à l'époque j'avais déjà le blog... mais globalement, je suis sidérée par notre capacité à nous souvenir.

Nous nous souvenons de ce qui se passe dans chaque épisode vu précédemment, quand un nouveau commence. Nous nous souvenons des articles lus, des promos vues, des spoilers sur lesquels on est tombés, aussi. Nous nous souvenons de l'achat du coffret DVD, de celui qu'on nous a offert, du magazine dans lequel on en a entendu parler pour la première fois, qu'importe. Nous n'enregistrons pas chaque seconde, chaque détail. C'est impossible. Personne ne le peut. Pour autant nous continuons d'accumuler les souvenirs.
Nous nous souvenons de ce qui est dans la série, mais aussi de ce qui est autour, et de la façon dont nous avons tissé toutes ces informations ensemble, dont nous les avons cousues avec notre propre ressenti, entrelacées avec notre envie de continuer la série... ou au contraire de la virer d'un coup de talon désabusé.

Et d'empiler les souvenirs avec les saisons, et quand les saisons ont passé et que la diffusion est terminée, d'empiler encore.
Pour une série. Pour dix. Pour cent.

Comment notre cerveau arrive-t-il à faire cela ? Y a-t-il une part d'entraînement, de gymnastique ? Il y a la nature-même de la série, sa capacité à répéter tout en avançant, à présenter des personnages réguliers ou récurrents tout en ajoutant de nouveaux, à faire avancer les intrigues sans perdre le fil de ce qui a déjà été dit. La mémoire est nécessaire au téléphage par essence.
Probablement que nous entretenons cette capacité à mémoriser les choses, aussi, parce que nous sommes passionnés ; il suffit de faire le test auprès de ces spectateurs occasionnels qui écoutent NCIS en fond sonore le soir, gardant un oeil distrait sur l'écran toutes les 5 minutes pour se tenir au courant, mais incapables de restituer l'histoire de l'épisode et moins encore de le contextualiser (c'est bien pour ça que les séries procédurales sont si faciles à consommer).

Pourtant on pourrait imaginer qu'au bout d'un moment, le cerveau procède à un nettoyage. Qu'au bout de 10 séries scandinaves, disons, le cerveau bazarde quelques souvenirs se rapportant à une vieille série britannique dont on n'a jamais vu que le pilote. Au moins le superflu ! Pas du tout.

Et c'est pire encore : désormais, quand je vais parler de cette série, en plus de tout le reste, je vais aussi me rappeler que c'est elle qui m'a inspiré quelques questions autour de la mémoire en matière de téléphagie. Ca ne s'arrête jamais !
Que nous le voulions ou pas, ce que nous avons regardé fait partie de nous. Et pour être honnête, c'est aussi réconfortant que flippant.

22 février 2012

La bibliothèque violette

Suite à la demande de linoachan sur Twitter qui me demandait des titres d'ouvrages sur les séries, je me suis dit que le mieux était probablement, vu l'ampleur de la tache qui consiste à synthétiser ce que j'ai pu lire à ce sujet pendant ma courte vie de téléphage, d'en faire un long post et donc, d'en faire profiter tout le monde. Dont acte.

Notons avant de nous lancer dans une bibliographie que j'ai précédemment pu vous parler de guides se rapportant à une seule série (c'était là) et que je vais cette fois me tourner vers des ouvrages relativement généralistes.

Pour commencer, et notamment parce qu'entre nous soit dit, ça me permet de mettre mon préféré en première position, je vais commencer par ceux en français :

Livres_GuideTotemdesSeriesT_l_   

Le Guide Totem des Séries Télé - 1999 (Martin Winckler / Christophe Petit)
Type : encyclopédique / Langue : française
Egalement connu dans ces colonnes comme étant "la Bible". Certes l'ouvrage commence légèrement à dater mais ne vous y trompez pas, cela reste une excellente base de départ pour quiconque veut aller plus loin que les trois séries découvertes sur TFHein. Les grandes vocations commençant rarement par le visionnage de chef d'oeuvres, le Guide Totem se lit comme une référence qui permet de sélectionner par où commencer pour étoffer sa culture série. Mériterait une version remise à jour couvrant les 12 années "manquantes". Un must-have.

     
Livres_LesMiroirsdelaVie   Les miroirs de la vie - 2005 (Martin Winckler)
Type : théorique et historique / Langue : française
De tous les ouvrages aujourd'hui disponibles sur l'apparemment éternel thème des séries-qui-méritent-d'être-réhabilitées, c'est de mon point de vue le plus essentiel. Probablement parce qu'il fait à la fois partie des plus complets et des premiers. L'ouvrage aborde à la fois ce qui est typiquement attendu de lui par le lecteur moderne, à savoir un mix plus qu'honnête d'histoire télévisuelle, d'analyse des grandes séries et découpage des différents genres, mais exprime aussi, et c'est un plus indéniable qui termine de lui donner toute sa valeur, l'ancrage de la fiction dans la société américaine, sans jamais perdre le ton de celui qui aime parler de ce dont il parle bien. Faudrait que je me le relise, d'ailleurs, ça fait deux ou trois ans.
     
Livres_LesSeriesTeleviseesLAvenirduCinema   

Les séries télévisées : l'avenir du cinéma ? - 2010 (Jean-Pierre Esquenazi)
Type : théorique / Langue : française
Essayant pour la 712e fois de nous informer que les séries ne sont pas un sous-produit de basse qualité (il y a de fortes chances pour que vous pensiez déjà quelque chose de ce genre si vous faites l'acquisition du livre), voici un grand plaidoyer en faveur des séries et de leurs qualités. Outre le propos qui manque un peu d'originalité, et enfonçant quelques portes ouvertes en particulier étant donné son âge (paru en 2010), les exemples pris afin d'illustrer la qualité du medium sont toujours les mêmes. On est loin d'un ouvrage sans intérêt mais force est de constater qu'il n'apprendra rien à ceux parmi vous qui connaissent déjà un peu le monde des séries.

     
Livres_DeQuoiLesSeriesAmericainesSontEllesleSymptome    De quoi les séries américaines sont-elles le symptôme ? - 2011 (François Jost)
Type : théorique / Langue : française
On a l'impression qu'à un moment, il faut des livres sur les séries télé qui arrêtent de répéter que les séries sont dignes d'intérêt pour convaincre on ne sait trop qui. Ce petit livre (tant par sa longueur que son prix) a décrété que le débat était classé et cela lui permet d'explorer le rapport que les spectateurs entretiennent aux séries américaines. On en partage l'analyse ou pas, et il faut excuser les menues erreurs factuelles (mais dans un ouvrage court ça se remarque plus vite), mais on ne peut qu'en apprécier la pensée sur le fond. Il en faudrait plus, des comme ça.
     
Livres_LArtdesSeriesT_l_    L'art des séries télé - 2010 (Vincent Colonna)
Type : théorique et historique / Langue : française
Un titre à mon sens légèrement grandiloquent (il y sera, en réalité, peu question d'art à proprement parler) mais qui s'avère être une excellente synthèse des choses à savoir sur la télévision américaine, son histoire, le fonctionnement de son industrie, mais aussi ses modes de fabrication. Personnellement je ne vois pas ce livre comme un guide pour les Français souhaitant surpasser les Américains l'idée même confine au ridicule à mes yeux tant les USA ne devraient pas être la référence absolue), et je pense que le titre est plus vendeur que révélateur sur le contenu du livre. En outre, si vous faites partie de la génération qui n'a que peu ou pas connu des séries comme NYPD Blue, le livre comporte nombre d'anecdotes intéressantes sur la façon dont cette série et quelques autres ont pu voir le jour, survivre, puis exister, dans un climat différent de celui, post-grève des scénaristes, qu'on connait à présent.
     
Livres_ReceptionTelevisuelleetAffectivite    Réception télévisuelle et affectivité - 1999 (Stéphane Calbo)
Type : théorique / Langue : française
Bien qu'aujourd'hui un peu datée (et ça se sent aux références), voilà une étude que je recommande chaudement de par son approche sociologique de la "réception télévisuelle", qui est à peu de choses près ce que moi j'appelle téléphagie. L'étude est basée sur une observation très concrète, ainsi que des entretiens, avec des sujets regardant différents programmes dont ils sont coutumiers, et s'emploie ensuite à décortiquer à la fois ce qu'ils en disent, et ce qui est observé pendant le visionnage. Ca n'a l'air de rien mais on apprend là énormément sur la façon dont nous nous lions aux programmes que nous regardons (j'emploie le terme "programmes" car il n'y a pas que des séries qui sont ainsi étudiées mais aussi Les Guignols de l'Info), comment fonctionnent les processus d'attachement et d'affectivité sur le long terme, et la relation que nous entretenons, parfois sans même chercher à en créer, avec nos émissions. C'est un peu verbeux, mais cela relève d'une démarche bien différente de toutes les précédentes. Personnellement je considère que c'est l'un des ouvrages fondateurs de la façon dont j'analyse ma façon de regarder des séries aujourd'hui.
     
Livres_LaTelevisiondesRealisateurs    La télévision des réalisateurs - 1984 (Jacqueline Beaulieu)
Type : historique / Langue : française
La notion de "fiction française" (comprendre : en déroute) n'est pas neuve. Je viens de relire la préface de Claude Santelli et c'est vraiment édifiant combien certaines questions ne semblent pas avoir été résolues en 30 ans, sans jamais cesser d'être posées. Mais il ne s'agit pas ici de dresser un bilan catastrophique de la télévision française. Une fois n'est pas coutume, cet ouvrage vous invite à revivre l'histoire de la télévision... française. On dirait qu'il n'y a plus grand monde pour y penser et pourtant. Et surtout, ce livre est basé sur des rencontres et interviews réalisées avec un peu moins d'une trentaine de professionnels (essentiellement réalisateurs) de la télévision française de l'époque, racontant leur rapport au média, leurs ambitions pour ce moyen d'expression, leurs expériences, leurs souvenirs, leurs anecdotes. C'est hyper riche. C'est surtout une bonne façon de réhabiliter... eh bien, les séries françaises, pour changer. On y sent un certain chauvinisme, mais il y est même question (brièvement) d'Europe, ce qui fait que ça va être intéressant pour moi de le lire maintenant.

En matière d'ouvrages en langue anglaise, ne nous voilons pas la face, je ne me pose pas comme une référence : ironiquement, mieux je lis l'anglais et plus mon budget livres est serré (la faute au budget DVD, évidemment). De ce fait, la liste sera plus réduite mais n'allez surtout pas croire qu'il n'existe pas de quoi s'en mettre plen les yeux.
En fait, j'aurais tendance à recommander de faire votre marché dans les bibliographies des ouvrages francophones ci-dessus, tous très friands de références documentaires palpitantes qui vont à coup sûr vous faire saliver. Personnellement je les évite maintenant, sinon je me fais du mal...!

Voici en tous cas quelques un de ceux que j'ai lus et dont je peux juger :

Livres_TheDoramaEncyclopedia   

The Dorama Encyclopedia - 2003 (Jonathan Clements / Motoko Tamamuro)
Type : encyclopédique / Langue : anglaise
Comment vous dire ? Impossible d'en faire jamais le tour. La richesse de cet ouvrage est immense. C'est d'abord et avant tout une base de données inégalée y compris sur le web (et vu que de nos jours, un grand nombre d'ouvrages encyclopédiques perdent les 3/4 de leur valeur après publication du fait du web, la présicion est d'importance), et surtout une mine de renseignements, comportant des précisions brèves mais vitales sur le fonctionnement de l'industrie télévisuelle japonaise, avec ses particularités. Je me le suis payé comme récompense après mon tour du monde, et j'y reviens encore, c'est une sorte de nouvelle Bible. Sauf qu'il n'a pas la valeur critique de la "vraie" Bible présentée plus haut et que c'est au lecteur de faire le tri. Mais c'est un indispensable pour tous ceux qui s'intéressent à la fiction nippone.

     
Livres_TheSciFiChannelEncyclopediaofTVSCienceFiction   The Sci-Fi Channel Encyclopedia of TV Science Fiction - 1998 (Roger Fulton / John Betancourt)
Type : encyclopédique / Langue : anglaise
Ce fut l'une de mes premières encyclopédies et malgré les années et internet (voir paragraphe ci-dessus), je m'y replonge toujours avec plaisir, car la quasi-exhaustivité de l'ouvrage, au moins pour son temps, en fait une référence absolue dans son domaine. Domaine qui par ailleurs s'étend également au fantastique et même à l'horreur ! Impossible de tourner les pages d'un air blasé en prétendant tout connaître comme on pourrait le faire de certains ouvrages s'éverturant à psalmodier les dates de naissance des séries connues de tous, ici on a une mine de renseignements sur des séries bien souvent méconnues, à plus forte raison pour le spectateur français qui n'aura pas eu accès à la moitié (et je dis ça pour être gentille).
     
Livres_WorldTelevisionFromGlobaltoLocal   

World Television: From Global to Local - 2007 (Joseph D. Straubhaar)
Type : théorique / Langue : anglaise
Ce n'est clairement pas le plus facile d'accès de cette liste. Mais c'est l'un des plus intéressants de par sa valeur à la fois industrielle et sociologique, expliquant quelque chose qui me semble fondamental de comprendre aujourd'hui : la façon dont les différentes industries télévisuelles du monde sont perméables les unes aux autres, notamment de par la notion de marché (vente de formats, adaptations, etc...). Sans se focaliser uniquement sur la façon dont les "flux" de contenus télévisuels voyagent, l'ouvrage s'intéresse à la façon dont le public reçoit un programme selon le prisme de sa propre culture, et se l'approprie (ou non). L'auteur, qui explique en guise d'intro son looooong parcours notamment universitaire et géographique, est un spécialiste du Brésil, et les références à l'industrie télévisuelle de ce pays sont évidemment nombreuses (mais bien d'autres pays entrent évidemment dans le champs de ce travail).

Naturellement cette liste est loin d'être exhaustive, mais souffrez que je ne parle que des livres que je me souviens avoir lus (eh oui j'avoue tout, six mois après mon déménagement mes livres sont encore dans leurs cartons... je n'ai pas assez de place sur mes étagères). Peut-être que j'en ai lus d'autres, mais je ne m'en souviens pas ce soir. Et sans aucun doute, il y en a plein que je n'ai pas lus mais qui existent, et rien que sur Amazon on en trouve facilement à partir de ceux dont j'ai pu vous parler ici.

Reste qu'il s'agit là d'une bonne base de départ pour tous ceux qui veulent sortir concilier lecture et téléphagie, et ainsi aller plus loin dans ce domaine.

20 février 2012

Dis donc toi, tu serais pas un peu raciste ?

Dispense

Si. Mais j'ai un mot du médecin.

Ces derniers jours, j'ai essayé par cinq fois de commencer le pilote de Mafiosa. Et j'y arrive pas. Je peux être dispensée de séries françaises pour quelques temps encore ?

16 février 2012

En français dans le texte

En général, je suis quelqu'un de plutôt ouvert. En quelques années, je me suis totalement débarrassée de ce réflexe (inné ou acquis ?) d'avoir un mouvement de recul à l'idée de commencer une série non-américaine, et plus encore, disons, une série polonaise. La plupart de mes préjugés sont tombés ou, quand j'en ai, ils sont même devenus positifs ! Chouette, me dis-je, une série russe, je n'ai pas souvent l'occasion d'en trouver. A cela s'ajoute une curiosité débordante à l'égard de pays pour lesquels je ne demande rien de mieux que de trouver un pilote ou deux, enfin ! Afin de me faire une idée du niveau de production.
Et pourtant.

Je le dis souvent, ma prochaine grande aventure téléphagique, ce sera de donner sa chance à la fiction française.
Permettez que je digresse mais avez-vous remarqué combien le terme "fiction française" est lourdement connoté ? Fiction turque, fiction japonaise ou fiction canadienne ne renvoient pas la même impression de défi tant pour l'industrie elle-même que pour le spectateur. Ou bien ce n'est que moi.

Ponctuellement je le fais, d'ailleurs. Je me lance dans un pilote, je ne me ferme pas à l'idée d'en regarder un de temps à autres. Et quand, à l'instar du Visiteur du Futur, j'y prends du plaisir, une partie de ce plaisir, reconnaissons-le, vient du fait que c'est une petite victoire sur mes idées reçues et mon instinctive méfiance à l'égard des séries françaises. Mais ça reste un effort. Une tâche à laquelle m'employer quand je serai d'humeur. Un challenge loin d'être gagné d'avance ; ce qui est toujours mieux que s'il était perdu d'avance, mais tout de même.

C'est, à vrai dire, désagréable même pour moi.
Lancer un pilote de série française n'est pas excitant. C'est toujours un moment pendant lequel, instinctivement, je me répète d'essayer d'être ouverte : ne te braque pas contre le jeu des acteurs et leur diction terne, ignore les dialogues sans saveur et concentre-toi sur l'intrigue qui, nan mais on sait pas, commence pas, ça se trouve, sera bonne, et pas du tout bateau, pourquoi ce serait bateau juste parce que c'est français, c'est vraiment stupide comme idée, tu as pourtant testé des séries philippines sans a priori (par contre a posteriori...), pourquoi t'es infichue de partir du principe que, ouais, c'est possible de passer un bon moment, c'est chouette un pilote, comment tu peux ne pas te réjouir de lancer un pilote ?! Mais t'es une grosse raciste en fait, hein ?
Et au final je suis dans un tel état de crispation, non pas vis-à-vis de la série mais vis-à-vis de moi-même parce que justement je ne voudrais pas être crispée, que les pilotes de séries françaises ont moins de chances que les autres de me séduire, c'est clair.

Ce soir, j'ai lancé trois fois le pilote d'une série française en essayant de me motiver. A chaque fois, il se passe un truc. Un mail qui arrive et qu'il faut que je lise maintenant, ou, ah oui euh, je vais juste jeter un oeil à ma timeline sur Twitter et, nan mais tu sais quoi, je vais me faire un thé d'abord, tiens, ça va me détendre.
Je n'ai absolument rien contre cette série. J'ai juste 25 000 trucs que je préfèrerais voir à la place. Il y aura toujours 25 000 choses que je préfèrerais regarder qu'une série française, en réalité, et ça me rend triste parce que je suis certaine que ça me fait passer à côté de bonnes choses.
Et c'est comme ça que je lance le pilote de la série Des soucis et des hommes, ce qui signifie que pour la quatrième fois je me suis interrompue dans ce que je voulais regarder ce soir, et je me dis... nan mais vraiment, ya rien à faire, quel que soit le bout par lequel je le prends, dés que c'est français, j'ai l'impression de subir invariablement le même jeu d'acteur, la même diction morne, les mêmes dialogues sans panache, les mêmes intrigues prévisibles. Ca me met très en colère contre moi-même. Ou contre la fiction française. Ou les deux.

Enfrancaisdansletexte

Tiens pis merde, je laisse tomber pour ce soir, je vais regarder la suite d'Apparences.
C'est pas ma guerre, faut croire.

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15 février 2012

Anticipation

Anticipation_SVT Anticipation_Showtime Anticipation_HBO

Lorsqu'on aborde un épisode, c'est toujours avec des attentes, souvent positives (sinon pourquoi se mettre devant), parfois négatives (ça m'arrive plus particulièrement avec certains pilotes, par exemple, dont je n'attends pas grand'chose de brillant et/ou dont je n'ai rien entendu d'appétissant). A mesure qu'on progresse dans le visionnage d'une série, cette anticipation est supposée grandir. C'est normal de ressentir cette gourmandise de découvrir de nouvelles aventures de nos personnages préférés, de les voir sortir des répliques qu'on va applaudir et mémoriser.

J'ai réalisé que ces dernières années, je pouvais déterminer quelles étaient mes attentes à partir d'un élément très clair : quand je vois le jingle de la chaîne s'afficher. C'est un instrument de mesure extrêmement précis, pour peu qu'on prête attention à l'état dans lequel il nous met.

En réalité cet indicateur ne date pas d'aujourd'hui. Pour moi, voir s'afficher le logo de HBO avait une symbolique forte, quand j'ai commencé à découvrir des séries de la chaîne, il y a environ 10 ans. Pendant longtemps, ce son et ce visuel, liés dans mon esprit à Oz ou Sex & the City, devaient impérativement être suivis de l'un ou l'autre de ces génériques. Au point que, parfois, lorsque ce jingle s'est affiché et que d'autres génériques ont pris le relai, j'ai éprouvé une certaine déception.
Mais ce que ce phénomène indiquait alors, c'était : "j'ai hâte de retrouver mon épisode de Sex & the City, ou mon épisode de Oz, après le jingle".

Avec le temps ce signal a évolué. Désormais, voir le jingle s'afficher signifie essentiellement : "j'ai hâte de voir l'épisode d'une série de qualité commencer après le jingle".

Je ne regarde certainement pas toutes les fictions d'une chaîne donnée. Mais le jingle me met instinctivement en confiance, et dans de bonnes dispositions.
Et il est, surtout, devenu cet bref instant de quelques secondes pendant lequel l'épisode a été lancé, mais n'a pas encore commencé. Et où toutes mes attentes se concrétisent en des gestes extrêmement parlants : m'enfoncer dans mon fauteuil, pousser un soupir de contentement, rire ou battre des mains, même !

Hasard ou coïncidence, les séries de network n'ont pas de jingle au début de l'épisode. Et j'en regarde moins. C'est comme les génériques, je ne saurais trop dire si le fait qu'il n'y en est pas est l'un des facteurs qui fait que j'ai plus de mal à m'attacher à une série, ou si c'est simplement une preuve parmi tant d'autres que la série n'a pas fourni assez d'efforts. Mais c'est définitivement un point de repère.

Toute l'anticipation que j'éprouve à l'idée de lancer un épisode (comme ce soir, Äkta Människor, épisode 4) se matérialise pendant cette fraction de seconde pendant laquelle mon cerveau commence à émettre ses premières endorphines.
Le bonheur se loge vraiment dans les petits plaisirs de la vie, n'est-ce pas ?

12 février 2012

Audition (Time 2 Rock)

Permettez que je revienne un peu sur notre SeriesLive Show de vendredi consacré aux séries qui parlent de célébrité, parce que c'est un thème qui revêt énormément d'intérêt à mes yeux.

C'est l'une de mes marottes, depuis quelques années, que de lire des autobiographies de personnes célèbres ; quand je réussis à avoir un peu de budget hors-achats DVD, je suis toujours contente de m'en offrir une, et à vrai dire s'il n'y avait pas la question des finances, je ne serais même pas vraiment regardante sur son auteur (genre je serais même capable d'acheter celle de Sela Ward qui a l'air plus niaise qu'un épisode de 7 à la Maison) (et j'ai regardé 5 saisons de 7 à la Maison).

Si je veux être honnête, je me dois de préciser que les biographies m'importent peu, je les vois plus comme des fictions et je n'aime pas (plus) lire de fiction ; ce que je recherche entre autres dans l'autobiographie, c'est la façon dont la personne va se dépeindre, souvent involontairement, et prendre du recul (ou pas) sur son parcours. La façon dont la personne se dépeint est alors aussi importante que ce qu'elle cherche à exprimer, on est dans un magnifique mariage entre l'être et le paraitre ; il me semble avoir lu le terme de "personal storytelling" pour désigner ce phénomène, si je ne m'abuse.
En prime, j'éprouve une vraie fascination pour un certain nombre de thèmes qui sont alors soulevés, dont notamment la façon dont les gens se construisent hors et dans la célébrité.
Mais comme mon adoration pour A Chorus Line a pu aussi le démontrer, je ne dédaigne pas non plus les chroniques un peu misérabilistes d'années de vaches maigres, et les sempiternelles errances professionnelles quand on commence au bas de l'échelle. Ca fait partie du package que de lire Brett Butler nous raconter comment elle vivait sans argent en passant de comedy club en comedy club, car même si on trouve rarement dans ces passages des observations originales, ils permettent de mieux saisir la réalité des choses.

Du coup, on était vraiment dans un thème qui a toute mon attention, cette semaine ; on nous permet d'explorer plein de choses et qu'avec The L.A. Complex et Smash, on a deux séries en ce moment qui se chargent plutôt bien de nous parler d'un certain nombre de sujets relatifs à ces trajectoires.

AuditionTime2Rock

Dans ce contexte, jusque là, j'avais tenu mes distances avec les blogs de personnes travaillant dans le show business. Principalement parce que, ignorance is bliss, j'en connaissais assez peu (en gros je garde un oeil sur celui de Sherilyn Fenn et ça s'arrête là) mais je n'avais jamais spécialement fait la démarche d'en chercher même si j'ai évidemment eu vent du Masked Scheduler (suite à l'annulation de Lone Star) et que j'avais lu un post d'un showrunner de The Sarah Connor Chronicles qui se rapportait à la fameuse "bulle". Mais disons que spontanément, voilà quoi.
Même sur Twitter, je suis finalement assez peu de célébrités, les parquant en général dans une liste que je consulte une fois l'an.

Mais quelque part entre le hasard de mes préparations de l'émission et des recherches dans le cadre d'un world tour à venir, je suis tombée sur quelques blogs qui ont piqué mon intérêt, et qui cristallisent tout ce qui m'intéresse dans les autobiographies.

Si vous vous intéressez aux VRAIES coulisses de la célébrité, et pas juste aux gossips, je vous recommande notamment The Working Actress. Une fois qu'on a dépassé l'envie de décrypter qui elle est (elle a un rôle secondaire dans un show qui est un hit cette saison), on découvre une chronique globalement honnête, l'anonymat aidant, du quotidien d'une actrice pas super connue, mais qui commence à se défendre.
Plus gaie sur la forme mais incroyablement plus triste sur le fond, il y a The Actor's Diet, où le quotidien d'une actrice américano-asiatique qui ne travaille pas beaucoup et qui explique chaque jour tout ce qu'elle mange, ça vire à l'obsession, même quand elle interview d'autres acteurs (genre Keiko Agena, Daniel Dae Kim...) il y est question de bouffe, de régime... Mais je crois que ça dit quelque chose de très important aussi, tout en évitant le ton de tragédie grecque qu'on pourrait imaginer dans pareil cas.
Un peu plus artificiel (parce que tenu à plusieurs mains, notamment) mais pas moins intéressant : Backtage Unscripted est écrit par des acteurs pour des acteurs et a ses vertus.
Voilà pour mes découvertes récentes.

Cependant, parmi les blogs plus connus, je voudrais attirer votre attention sur ce post de Ken Levine, qui dit aussi quelque chose qu'on a sans doute besoin de savoir sur la pilot season, même si le post lui-même date un tantinet.

C'est sûr, il n'y a pas encore de série qui dise ces choses-là, mais on s'en approche quand même plus avec The L.A. Complex et Smash qu'avec les Hannah Montana et consorts, qui ont fait croire à toute une génération de préados que la célébrité, ce n'était que de l'amusement.

Et si vous avez des recommandations, n'hésitez pas.

5 février 2012

VOSTM (version originale sous-titrée mentalement)

Eh oui, j'avais prévu autre chose aujourd'hui, mais c'est un cas de force majeure : je ne résiste pas à l'envie de vous signaler que le pilote d'Äkta Människor a été sous-titré en anglais, une nouvelle d'importance vu que c'est, d'une part, très rare pour une série suédoise, et d'autre part, absolument génial vu que le pilote faisait quand même très envie.

Vous n'avez donc plus aucune excuse pour passer à côté de ce pilote, et j'attends avec impatience vos impressions en commentaires !

Cliquez sur l'image ci-dessous pour accéder aux sous-titres, et surtout, parlez-en autour de vous : le subber, j'ai nommé skorpan666 (grâces lui en soient rendues), continuera à sous-titrer la série s'il voit que ses sous-titres suscitent de l'engouement. Alors franchement, faites passer, chaque téléchargement compte !

AktaManniskor-MimiLeo

Quant à moi je dois dire que comme chaque fois que j'en fais l'expérience, la comparaison "sans/avec" sous-titres me fascinera toujours.
La compréhension de l'épisode n'était pas impossible "sans", mais clairement, mon cerveau avait interprété certaines choses afin de combler les trous, et c'est assez incroyable de voir combien l'absence de compréhension des dialogues, si elle ne mène pas forcément sur une fausse piste, peut faire appel à l'imaginaire et l'émotionnel pour rendre le visionnage de l'épisode cohérent.

Je me rappelle combien cette même expérience, devant le pilote de Koselig Med Peis, m'avait conduite à une interprétation toute autre et pourtant très souvent valide, d'un grand nombre d'angles du pilote (d'ailleurs, je me suis refait une intégrale en décembre dernier, si je vois que ça vous intéresse via les commentaires, je vous en ferai un bilan de saison, en plus ça fait longtemps que j'ai pas fait de bilan de saison, donc n'hésitez pas à me le dire si ça vous intéresse).
Là, avec Äkta Människor, j'ai assisté au même phénomène et je ne regrette pas d'avoir tenté l'épisode "sans" au préalable.

Alors, ne me faites pas dire ce que je n'ai certainement pas dit, le pilote d'Äkta Människor est bon "avec", et je le recommande cent fois, parce que vraiment, la série est solide et ses différents axes sont intéressants. J'ai en définitive très peu de choses que je voudrais corriger par rapport à ce que j'en ai dit la première fois, et je trouve toujours ce pilote aussi intéressant (d'où mon espoir que la suite soit sous-titrée).
Mais en fait, ce n'est pas du tout l'objet du post ici présent que de vous parler de cet épisode inaugural plus que je ne l'ai déjà fait... si ce n'est en vous incitant à tenter le coup, et à répercuter l'info autant que possible pour que la bonne volonté de skorpan666 soit encouragée et ne s'arrête pas là.

Ce dont je voulais parler, c'est un truc qu'à mon sens on ne tente pas assez souvent : regarder un pilote sans en comprendre les dialogues.
Parce que je dois quand même admettre que je ne suis pas mécontente de l'avoir regardé "sans" une première fois, c'est vraiment une expérience téléphagique stimulante de voir comment le cerveau réagit quand des données sont manquantes dans un pilote ; d'ailleurs je ne pense pas que l'expérience serait la même avec un épisode ultérieur (puisque le pilote donne les clés essentielles de compréhension), et en tant que pilotovore, ça me fascine d'autant plus. Et je ne pense pas non plus que je pourrais le faire avec une série anglophone, parce que j'ai une trop bonne compréhension de la langue pour explorer les possibilités de cette expérience.

C'est là qu'on découvre la part de fantasme qu'il y a quand on aborde un pilote, quel qu'il soit : ici l'absence de compréhension leur donne plus de liberté pour s'exprimer. Ce qu'on attend du pilote prend plus de place, parce que ce qu'on l'en perçoit est partiel. Du coup il y a un côté plus émotionnel quand on regarde "sans", et c'est une jolie expérience à faire.
Cependant, la compréhension est tout autant vecteur d'émotions, et dans le pilote d'Äkta Människor, les scènes avec Odi sont incroyablement plus touchantes "avec" que "sans", par exemple. J'avais adoré la scène au SAV la première fois, mais la regarder ensuite en comprenant mieux le lien entre Odi et son possesseur l'a rendue plus intense encore.

Pour autant, quiconque fait l'expérience, de temps à autres, de regarder des pilotes dans des langues qu'il ne comprend pas ou seulement par bribes (et ça m'est arrivé plus d'une fois dans diverses langues : en norvégien, en portugais, en turc, en espagnol...) réalise vite qu'il y a quelque chose qu'on sous-estime beaucoup : la compréhension des dialogues n'est pas centrale. Elle fait partie de l'intérêt d'une série, mais la beauté de la chose, même si ça parait quelque part trivial de le dire, c'est qu'un épisode est normalement conçu pour être compréhensible par le biais de tout un tas d'autres facteurs. Dans notre quête du sous-titre, je crois qu'on sous-estime aussi ce facteur important : une série n'est pas que ses dialogues. EVIDEMMENT que sans eux, on perd énormément. Mais je suis toujours aussi agréablement surprise de constater que, en me plongeant dans un pilote, avec de la concentration et en faisait bien attention à tout (pas le truc qu'on fait entre deux portes, donc, ça implique de tester le pilote en question au calme), je peux globalement profiter de la trame et des personnages sans trop de gêne. Je perds énormément en subtilité, et je suis à peu près convaincue que ça ne marche pas du tout avec des comédies (je me rappelle mon ennui profond devant Hem Till Midgård... mais il y a peut-être aussi le facteur culturel à prendre en compte), mais globalement, je n'ai jamais eu à réviser mon jugement entre la version "sans" et la version "avec" : si un pilote m'a plu "sans", il me plait "avec" (et inversement), si tant est que les sous-titres viennent à sortir.
Ajoutons d'ailleurs qu'on se fait une idée quand même assez claire de la qualité d'un pilote, au niveau de la qualité du jeu des acteurs, de la réalisation ou des moyens mis en oeuvre. Et l'air de rien, même si on voudrait se dire que seule la qualité de l'histoire compte, ça importe aussi.

Ce n'est pas forcément très politiquement correct de le dire, mais regarder une série "sans" sous-titres ne me gène pas le moins du monde, et vu les découvertes que ça me permet de faire, je n'ai pas l'intention d'arrêter là.

Reste que je suis quand même suprêmement ravie que des sous-titres existent pour le pilote d'Äkta Människor et que j'espère que ça ne finira pas comme pour Naznaczony, série polonaise pour laquelle seul le pilote avait été sous-titré. Mais je le recommande quand même, en passant.

Allez, filez regarder le pilote d'Äkta Människor, et avec un peu de chance, on pourra même reparler de l'épisode suivant. Version "avec".

1 février 2012

Love Actuality

Depuis plusieurs semaines, et à plus forte raison depuis l'arrêt officiel de mes attributions sur SeriesLive, il faut bien avouer qu'il me manque un endroit où parler d'actu des télévisions du monde.
Vous l'avez vu la semaine dernière, il y a pourtant beaucoup à dire, et des choses sympathiques à évoquer, mais voilà, je n'ai actuellement plus de maison pour le faire ; et c'est la raison pour laquelle une nouvelle rubrique, orientée vers l'actualité, voit aujourd'hui le jour, sous le nom de Love Actuality, regardez, elle est dans le menu, cliquez, pouf, on y trouve déjà des trucs, c'est magique (d'accord, j'ai triché, j'avoue tout, c'est parce que je l'ai fusionnée avec la rubrique CuriosityLive).

Pour ceux qui ne seraient pas chauds à cette idée vu que ce blog est essentiellement... bah... un blog, donc à caractère subjectif, je vous rassure, les posts de cette rubrique seront avant tout des "suppléments". Ils ne remplaceront pas les publications habituelles que vous connaissez déjà, bourrés à craquer d'opinions subjectives sur les séries que je regarde (ou pas, d'ailleurs) et de mauvaise foi.

A l'heure actuelle, je ne me fixe aucun rythme de publication en particulier (après tout je suis maintenant mon propre patron !), mais je vous encourage vivement, si les séries de la planète vous intéressent, à le manifester via vos commentaires.

Le calcul est simple, vous allez voir : plus vous commenterez, plus j'en écrirai. Si cela ne vous intéresse pas, et le manque de commentaires a tendance à me laisser penser qu'un post ne vous intéresse pas, je ne continuerai pas, c'est mécanique et logique. Et j'avoue que j'ai énormément de mal à comprendre quand un post est TRES lu, répercuté sur Twitter et/ou Facebook (genre celui-là)... et que personne ne réagit. S'il vous a intéressé, c'est déjà que vous avez quelque chose à en dire, pour moi. Le silence s'explique mal pour la pauvre rédactrice que je suis.

L'idée pour moi c'est de vous faire découvrir des séries, de vous ouvrir des perspectives, de lancer des débats, de discuter de projets, de séries, de pratiques différentes (ou parfois pas tant que ça). Pas de soliloquer sur internet. Les choses que je lis, bah... je sais déjà ce que j'en pense, hein ! Alors soyez pas timides, je n'ai jamais mordu jusque là et je ne pense pas que ça commence maintenant, si ça peut vous rassurer.
Qui plus est, quand vous réagissez, eh bien je peux aussi mieux calibrer mes interventions : est-ce que vous préférez que je parle de projets, ou plutôt d'audiences ? Est-ce qu'il y a des pays dont vous voudriez que je parle un peu plus, ou beaucoup plus... ou moins ? Je peux aller dans à peu près n'importe quelle direction, il y a des choses à découvrir dans tous les cas, alors autant vous parler des sujets qui vous intéressent aussi.
De la même façon, le Pilot Watch aussi évoluera dans ce sens ; il a déjà commencé. Donc voilà, histoire que vous et moi on soit sur la même longueur d'ondes, vos retours sont essentiels.
Aucune intervention n'est idiote, inutile, inintéressante, ou même trop courte. Du moment que vous le pensez... vous pouvez aussi bien le dire ! Je sais, ça fait un peu "lache t coms".

Merci pour votre bienveillante compréhension. Alea jacta est.

30 janvier 2012

La réputation

Il y a maintenant 5 mois, j'ai emménagé dans un nouvel immeuble. Pourtant, je n'ai pas encore rencontré tous mes voisins.
Aussi imaginez ma surprise quand, il y a quelques jours, j'ai croisé dans le hall de l'immeuble la petite mémé qui habite en face de chez moi, et que j'ai eu la discussion suivante...
Dans cette reconstitution, le rôle de ma voisine sera tenu par Betty White ; après tout c'est la loi de mettre Betty White dés qu'on en a l'occasion...

Voisine-1

Voisine-2

Voisine-3

Voisine-4
Mais bien-sûr, mon hall d'immeuble ressemble à ça, mais si, mais bien-sûr ! Je prends très mal vos sous-entendus.

Voilà alors, euh, bon, deux commentaires :
- d'une part je préfère être réputée pour ça dans l'immeuble que pour autre chose ;
- et d'autre part, c'est pas à moi qu'il faut venir dire que House of Lies, ça fait pas rire. J'ai des témoins, hein.

D'ailleurs ce soir, au terme de deux épisodes supplémentaires (eh oui, deux, je suis comme vous, je découvre), je pense que la voisine a dû avoir plus qu'une petite pensée pour moi.

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