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ladytelephagy
5 décembre 2011

Vous souvient-il ?

Tous les téléphages ont expérimenté une forme ou une autre de nostalgie.
Parfois, cela prend la forme d'une série devenue, au gré des années puis des décennies, fondatrice de tout le rapport que le spectateur a aux fictions télé dans leur ensemble. Ou bien, moins glorieux, parfois cette nostalgie se transforme en une forme de passéisme qui incite à dire, souvent à tort, que les séries, c'était mieux avant. Parfois c'est tout simplement se souvenir du détergent au citron quand votre mère passait la serpillère le dimanche soir, et que vous leviez les pieds d'un air absorbé, tout en regardant le Disney Channel. Parfois c'est le souvenir encore vif d'un épisode qui vous a ému sincèrement, et vous pouvez presque décrire la densité de l'air autour de vous au moment précis où vous l'avez regardé. Parfois c'est un souvenir doux, d'autres fois plus amer.
La nostalgie, quel que soit le degré de facilité avec lequel nous lui cédons, est une part de notre parcours à tous.

Je regardais un calendrier cet après-midi, et j'ai ressenti une bouffée soudaine, presque violente, étouffante, de nostalgie. J'ai regardé ce calendrier et réalisé que le mois de novembre s'était échappé si vite, et que j'avais essentiellement passé ce mois de novembre à avoir le coeur qui bat pour une série britannique, Threesome, à laquelle il faut une solide dose de volonté pour échapper si on lit ce blog de façon régulière. Une autre a d'ailleurs pris la relève, The Café, qui vraisemblablement sera mon coup de coeur du mois de décembre, sauf surprise (et après tout, il y a TOUJOURS des surprises dans mon quotidien téléphagique). C'est alors que j'ai eu un petit pincement au coeur à l'idée que, l'an dernier, mon mois de novembre avait également été très britannique.
Novembre 2010. Le mois où j'ai découvert, puis dévoré, puis délaissé, les 5 "premières" saisons de Doctor Who.

C'était il y a à peine un an.
Et cela fait une éternité.

Depuis que j'ai découvert la série, mon Docteur est parti, un autre a pris sa relève avant de disparaitre à son tour et céder la place à un nouveau. J'ai regardé, depuis, la 6e saison au même rythme que le reste des Whovians, avec ses deux parties, et ses épisodes parfois éprouvants en termes d'action surboostée ou d'émotions décuplées.

Et pourtant, tout-à-l'heure, devant mon calendrier, en repensant au mois de novembre 2010 et à ce mois de découverte, avec ce que cela inclut de hauts et de bas, de bons souvenirs et d'autres moins bons, bref, de sentiments mêlés comme on n'en vit qu'avec des intégrales auxquelles on se lie, devant mon calendrier, cet après-midi, je me suis surprise à murmurer...

"Ah, tiens, mais au fait, qu'est-ce qu'elle devient cette série ?"

Comme si ce n'était pas elle que j'avais suivie au printemps et à l'automne. Comme si j'attendais son retour depuis près d'un an. Comme si soudain je réalisais que je l'ai délaissée et que les épisodes sont sans doute quelque part, n'attendant qu'un clic de ma part pour corriger cet égarement.

Soudain tous les souvenirs remontent. Fichue nostalgie.
Le Docteur danse, le Docteur faire une promesse qui se perd dans le crépitement d'un feu de cheminée, le Docteur enregistre un message fragmentaire, le Docteur s'extasie devant la fin du monde, le Docteur court dans la bibliothèque silencieuse, le Docteur hurle de rage envers les Daleks, le Docteur s'illumine à l'idée que tout le monde a survécu, le Docteur va applaudir Shakespeare, le Docteur dit adieu sur une plage... Les grands moments, les petits moments, les petites joies, les grandes peines, tout me revient, comme appartenant à une autre époque, une autre ère, et le Docteur me manque, sous presque toutes ses formes, il me manque terriblement, et je ne sais plus vraiment ce qu'il est advenu de sa série.
J'ai une envie terrible d'aller revoir ces épisodes, ou mieux encore, d'en découvrir de nouveaux...

...Avant de me raviser et réaliser que je les ai vus, les nouveaux épisodes. Je les ai vus. Et ce n'est plus vraiment la même chose. Je n'ai pas de nostalgie. Je n'ai pas de lien affectif. C'est une série que je regarde mais c'en est une autre. Il y a des bons moments, évidemment, quelques uns. Mais ce n'est pas la même série, non, on parle d'une autre, moi je parle de Doctor Who vous comprenez ?

J'ai senti mes doigts se crisper sur le calendrier, et mon coeur se serrer brièvement comme quand j'apprends l'annulation d'une série qui me plaisait bien et avec laquelle je pensais vivre encore quelques aventures.

"Ah, tiens, mais au fait, qu'est-ce qu'elle devient cette série ?"

Quelle misère.

VousSouvientIl

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4 décembre 2011

Full glitz drama

Il m'arrive, une fois de temps en temps, de tester des épisodes de reality shows, et j'ai pu vous parler, avec peu d'enthousiasme cependant, de Jersey Shore ou LisaRaye: The Real McCoy par le passé (les tags vous aideront à trouver ces posts si vous y tenez vraiment, mais réfléchissez bien, il faut parfois se méfier des souhaits). Je me sais très fermée à ce genre de programmes, que je ne me cache pas de ne pas porter dans mon coeur. Généralement ils me mettent mal à l'aise, mais assez souvent ils me mettent aussi en colère, ce qui donne un bon cocktail de mépris au final ; la bonne nouvelle c'est que, ne regardant plus du tout la télévision française, je ne risque jamais de tomber dessus par hasard. Et je sais donc qui blâmer quand j'en regarde...
Mais vu que je suis tellement malade depuis plus d'une semaine, en fait presque deux mais qui compte les jours, n'est-ce pas, plutôt que de regarder Homeland comme je l'espérais (surtout que j'ai deux épisodes de retard), je n'ai rien regardé de spécial ce weekend (dommage, je m'étais cagoulé le pilote de The Royle Family), et du coup, je vais vous proposer une "semi-rediff" en vous parlant d'une émission que j'ai découverte il y a plusieurs jours, dont j'ai brièvement parlé sur Twitter, mais qui depuis me hante plus que je ne l'aurais cru. Mon nouveau cauchemar s'appelle donc Toddlers & Tiaras.

Tiaras

Cette fois-ci, n'ayant pas envie de me taper 3h de recherche pour un malheureux épisode, ce n'est pas le pilote que j'ai testé. Vu la structure de l'émission, j'ai l'impression que ça n'a pas grande importance : autant Jersey Shore peut sembler "feuilletonant" (qui attrapera des micoses en premier, Snookie ou TheSituation ? Suspense !), autant Toddlers & Tiaras relève du "formula show". L'idée est simplement de suivre une compétition de type concours de beauté, mais pour des enfants.
A ce stade, l'idée-même qu'il existe des concours de beauté pour les enfants a des chances de vous faire grincer des dents. Dites-vous que vous n'avez pas idée. Bienvenue dans un monde qui donne au terme "horreur" une nouvelle signification.

Ces concours sont, si on en croit les parties le plus montées de l'émission, ouvertes aux petites filles... dés leur naissance. D'après mes lectures complémentaires, une gamine de 11 semaines a participé à au moins un des épisodes. Et, oui, j'ai bien dit "semaines". Ces parties un peu plus montées permettent de voir défiler certaines des gamines qui ne sont pas au coeur de l'épisode ; on y découvre donc des bébés, portés sur scène par leur mère, mais aussi des adolescentes qui, étrangement, ne sont pas présentes plus de 7 secondes sur tout l'épisode ; elles sont dans la salle, mais jamais ou presque à l'écran. Pas assez vendeur.

Non, ce qui intéresse la camera, ce sont les gamines de 5 ou 6 ans, 8 ans si vraiment on fait dans le grabataire, et l'émission va en suivre trois ou quatre, du stade des préparatifs à celui de la compétition et, enfin, la remise des trophées (puisque tout le monde repart avec au moins une couronne, même la honte de la jungle). Vu que la remise de prix a lieu à la fin de l'épisode, je suppose donc que Toddlers and Tiaras est du type formulaic, avec une nouvelle compétition à chaque épisode, et des compétitrices différentes à chaque fois. D'ailleurs la chaîne TLC, qui diffuse l'émission, explique que quel que soit le weekend, il y a quelque part aux Etats-Unis une compétition de ce type (d'après mes observations, seulement dans le Sud, cependant). Ca alimente l'émission, forcément, pour des saisons et des saisons.

La première partie de l'épisode consiste à vous donner envie de vous énucléer avec vos propres doigts pendant que les gamines se font épiler les sourcils, poser des ongles en acrylique ou encore asperger d'autobronzant, parce qu'il faut y aller "full glitz" (ce que je traduirai par "plein pot sur le mauvais goût", mais ce n'est pas nécessairement une traduction litérale). Cela inclut d'ailleurs les compétitrices rousses, ce qui ne laisse pas de me faire arrondir les yeux avec horreur (ils sortiront peut-être plus rapidement de leur orbite de cette façon, et je me raccroche à cette consolation).
Afin de parvenir au résultat final, y passeront également : plusieurs tonnes de strass et paillettes, des rajouts capillaires équivalents à trois Cousin Machin par gamine, de la laque à vous percer un deuxième trou dans la couche d'ozone, des dentiers pour avoir un parfait sourire chevalin, et ne me lancez même pas sur les faux-cils et le maquillage à la truelle. De quoi vous donner des regrets de ne pas être Amish.
Apparemment l'humiliation n'est pas complète sans un cours de maintien/danse/whatever, au cours duquel la petite est soit coachée par la maman elle-même (les mamans ! ARGH, LES MAMANS ! Ne me lancez pas sur les mamans !), soit, attendez ça devient encore meilleur (ou pire), formée par un coach professionnel, promis je ne me fous pas de vous.
Au final, les petites ressemblent à un croisement improbable entre un Petit Poney et une prostituée bon marché tout droit débarqué des années 80. Pourtant, j'ai grandi dans les années 80 : j'ai par définition une meilleure résistance à ces horreurs.

Ensuite vient la compétition avec les moments d'angoisse, de faux suspense et bien-sûr, ce qu'il faut de joie et de déception pour que se nourrisse toute émission de télé-réalité de style "faux-documentaire" (une catégorie qui manque à ma tentative de mettre de l'ordre dans le chaos que représente la télé réalité pour moi). Bon, classique, hein. Je suppose.

Alors sur le coup, on regarde l'épisode, on essaye désespérément de s'immoler par le feu en s'aspergeant d'auto-bronzant, on hurle sur les multiples exemples de mères méritant, si ce n'est une enquête des services sociaux, au moins un internement en institut psychiatrique, on plaint les gamines traitées comme des divas et abusant de leur pouvoir sur leur entourage... jusque là, contrairement aux apparences, TOUT VA BIEN.

C'est après que le vrai carnage commence. Quand vous commencez, certes fièvre aidant, à voir ces petits monstres ripolinés dans vos rêves. L'une d'entre elles m'est apparue, une nuit, mangeant tout le maquillage que j'avais pourtant soigneusement planqué dans MA salle de bains. J'ose même pas demander des explications sur la signification de pareil cauchemar à un professionnel, pour tout vous dire.

Mais blague à part, ce qui me hante au sujet de Toddlers and Tiaras, c'est non seulement les évidents sévices physiques, mais surtout les séquelles psychologiques.
Je m'étonne souvent, pour quelqu'un qui ne veut pas d'enfants, que des émissions dans ce genre (tout comme a pu le faire l'épisode, ou peut-être deux épisodes, de Super Nanny que je me rappelle avoir vus avec l'un de mes ex aux goûts téléphagiques douteux) soient capables de me suivre ensuite pendant longtemps. Je devrais n'en avoir rien à carrer, concrètement, surtout que je ne risque pas d'infliger la même chose aux mômes que je ne veux pas avoir, mais je me pose systématiquement des centaines de questions après les avoir vues.
En l'occurrence, Toddlers and Tiaras a choqué des spectateurs bien avant moi concernant la folie de ces mères ; et l'excès de ces femmes ne me fera rien dire que, avec quelques clics et trois-quatre recherches dans Google, vous ne lirez pas ailleurs (indubitablement en mieux). Il n'empêche que la pensée de ces gamines qui, chaque weekend ou presque, sont confrontées à ces voyages au bout de l'horreur, a de quoi choquer les plus blasés dont pourtant je pensais faire partie.

Une chose qu'on observe quand même quand on regarde Toddlers and Tiaras, c'est que les salles ne sont quand même pas bondées ; la plupart du temps on peut voir quinze ou vingt chaises vides derrières les parents et/ou passé le premier rang, ce qui tend à laisser penser que ces évènements ne sont pas si courrus que ça. Mais il est certain que même avec une vingtaine de candidates par weekend, et des tarifs d'inscription exorbitants, plus les robes, le maquillage et tout le bordel, on parle d'un business qui même minoritaire doit brasser des sommes d'argent folles.
Ce que je remarque aussi, c'est que ces gamines viennent d'un certain type de milieu, quand même (bien que ce soit généralement le cas dans à peu près toutes les émissions de télé réalité que j'ai vues jusqu'à présent, où pas une maison n'a moins de 5 pièces). Elles ont des noms à la Eden, Alaska, Alessondra, Taralyn, Elexis, Kayleigh, Saryniti... Je suis étonnée de ne pas trouver de Nevaeh dans la liste. De la matière pour STFUParents, à n'en pas douter, avec toutes ces mères qui se sont indubitablement creusées pour trouver un nom "unique" et "original" pour leur petite princesse vraisemblablement conçue uniquement pour servir de poupée à maman. En tous cas pas d'Emma, Lily, Anna, Emily ou Lucy, des prénoms qui, bien que figurant parmi les plus populaires aux USA ces dernières années, sont trop humbles, trop discrets, et ne prédisent pas un destin de star du circuit "full glitz".

Toddlers

Au-delà de ça, ça me rend malade que des gamines ayant pas loin du quart de mon âge endurent des traitements de "beauté" que je n'ai même jamais expérimentés en 30 ans (mais il est vrai que je suis parfaitement satisfaite d'avoir le teint pâle et n'ai jamais compris l'obsession de beaucoup pour le bronzage même léger), aient des garde-robes se chiffrant en milliers de dollars (là encore, je mets mon pognon dans des DVD et pas des fringues de marque et c'est mon choix), se soumettent à des tortures que je n'envisagerais pour rien au monde (notamment dans le domaine orthodontique), bref sont dressées dés leur plus jeune âge pour consacrer une somme incroyable de leur temps libre et de leur futur argent (pour l'instant c'est celui de leur mère indigne) à améliorer leur apparence. Moi qui trouve ahurissant de dépenser de l'argent dans des baumes et des après-shampoings (alors que j'ai près d'un mètre de cheveux et qu'ils ne sont pas en trop mauvais état) et de passer son samedi après-midi à se faire des masques et des trucs et des machins, je vois ces gamines et je me dis que plus tard, quand les concours de beauté seront finis (c'est tout le mal que je leur souhaite), ces filles continueront de perdre du temps et de l'argent pour essayer de ressembler à un idéal impossible à atteindre. Une vraie usine à fabriquer des filles obsédées par leur apparence.

Sans parler du fait que les critères de beauté des petites poupées "full glitz" (il existe, on le comprend au détour d'un dialogue, des concours "naturels") sont absolument irréalistes, comme le prouvent les célèbres portaits retouchés de ce type de compétitrices. A travers la quantité de maquillage, de cheveux, de couleurs, et les robes froufroutantes, on comprend c'est une image de la petite fille qui n'a plus rien de réaliste depuis bien longtemps qui est ainsi portée aux nues. On est dans un monde parallèle étrange où les enfants doivent avoir l'air d'enfants parfaits (les chaussettes et chaussures blanches qui accompagnent presque systématiquement les robes en sont un bon exemple), et où en même temps on les maquille et on les habille comme si elles étaient grandes.
On en oublierait presque parfois l'âge des candidates, surtout vu le tempérament garce, diva ou parfois, simplement "mature", de certaines ; et le flou est totalement entretenu par certains déguisements ou certaines chorégraphies. Je ne suis pas d'accord pour dire que c'est une forme de pornographie enfantine, comme j'ai pu parfois le lire ; clairement on parle de mères (de mombies) qui ne voient pas leur enfant comme un objet sexuel, et qui ne voient d'ailleurs que leur enfant et n'ont aucun intérêt à regarder ceux des autres si ce n'est par esprit exacerbé de compétition et/ou de jalousie. Mais clairement les limites sont gommées entre les âges. Les gamines deviennent des poupées qu'on habille pour avoir le look ci ou ça, à en oublier qu'il y a une créature de 5 ou 6 ans derrière. C'est juste un ravissant petit jouet qu'on peut costumer en racing queen sans sourciller.
On est un peu dans la dimension Michael Jackson où on ne discerne plus ce qui est approprié ou non sans pour autant avoir de mauvaises intentions, juste une perte totale de repères.

Mais le plus terrible, ce qui me poursuit vraiment, c'est que je me demande ce que deviendront ces gamines avec l'âge.
Comment se construiront-elles ? Il n'existe pas d'enfance "normale" (pour la simple et bonne raison qu'il n'existe pas de normalité), mais il existe définitivement des enfances "anormales" ; les enfants-stars sont une chose, mais ce sont des gamins avec une véritable carrière, même quand ils ne sont pas Dakota Fanning, ils peuvent se vanter de publicités, de photos professionnelles, quelque chose. Les petites Bratz de Toddlers and Tiaras gagnent des couronnes de strass qu'on distribue comme des petits pains à toutes les compétitrices juste pour que les mamans continuent de dépenser de l'argent dans le circuit, et dont il ne restera rien ensuite. Certaines seront poussées pour faire carrière dans le show business et découvriront amèrement que garder un sourire plaqué en se trimbalant sur une scène dans une robe à plusieurs centaines de dollars n'a rien à voir avec l'industrie du divertissement. La plupart retomberont dans l'anonymat qu'elles n'auront en réalité jamais quitté, mais je me demande avec quel résultat. Je ne m'inquiète pas tant pour ces filles que je ne me demande comment on fait pour avoir une tête à peu près bien faite dans un tel contexte. Si quelqu'un sait où je peux trouver des références sur le sujets (autobiographies, essais divers...), ça m'intéresse vraiment que de comprendre comment psychiatriquement ces gamines survivent à ces étapes fondatrices de leur existence de façon à peu près saine.

Vous savez quoi ? A choisir, en matière de télé réalité, je préférais encore Jersey Shore. C'est vous dire.

29 novembre 2011

C'est comme ça qu'on sait que c'est du sérieux

Etant malade en ce moment, je m'attendais à faire ce que je fais téléphagiquement chaque fois que j'ai une bonne crève : regarder des merdes. Et, plus spécifiquement : regarder 30 Rock. Par un curieux hasard, chaque fois que j'ai été malade jusque là, je me suis envoyé une à plusieurs saisons de 30 Rock.

30ontheRocks
Mais non, rien. J'ai pourtant une bonne partie de la saison 5 en retard (depuis ma dernière crève, donc), mais rien à faire. Je n'en ai même pas envie. Si une série pas drôle ne peut même plus compter sur un état fievreux pour s'intercaler dans le planning d'un téléphage, mais où va-t-on ?!

Donc, comme j'ai un peu de mal à me débarrasser de ma rhino-pharyngite et que ça va encore me mettre KO quelques jours, si quelqu'un a une série pas trop conne, mais pas trop bonne non plus, à me suggérer en attendant que ça aille mieux, je suis preneuse.

15 novembre 2011

The token comedy

Il y a des comédies qui sont drôles, et qu'on regarde avec plaisir. Il y a celles qui ne sont pas drôles, mais alors pas du tout, si bien que passé le pilote on n'y revient jamais. Et il y a les autres comédies.
Celles qu'on ne trouve pas drôles, mais dont on n'irait pas jusqu'à dire qu'elles sont mauvaises. D'après mon expérience, on en regarde une par saison, parfois deux ; plus si vraiment on aime bien se faire lobotomiser en se réfugiant derrière l'excuse qu'on a eu une dure journée. Ah oui, la journée de la gentillesse c'était dimanche, les hostilités ont repris depuis !

L'an dernier, ma comédie "je ris pas mais c'est pas comme si ça me dérangeait", c'était Mike & Molly. Mais après avoir passé la saison à me demander pourquoi je cagoulais l'épisode chaque semaine, trouvant en général une réponse dans deux répliques de Katy Mixon, j'ai pris la résolution de ne plus me trépaner volontairement devant cette série qui même sur le plan de la tendresse, avait de sérieuse lacunes. De grosses lacunes, dirais-je si j'étais mauvaise langue. Bon vous avez raison, c'est pas la peine de cacher ma nature profonde, oui, c'étaient de GROSSES lacunes.
Cette année, cette série, c'est 2 Broke Girls.

Broke
Je regarde chaque nouvel épisode en me demandant ce que je fais là. Les blagues sont outrancièrement pas drôles. Kat Dennings en fait des tonnes (ça fait deux-trois semaines que pendant l'épisode, je me mets à fantasmer sur une façon que pourrait trouver le scenario pour la plonger dans un coma profond et nous faire des vacances). Beth Behrs est effrayante (c'est FORCEMENT une perruque !). Les scénarios donnent bonne réputation aux fanfictions écrites par les gamines de 12 ans. Les seconds rôles donnent réellement envie qu'on leur file un couteau pour se faire harakiri. Et pas de Katy Mixon en vue.
Mais que voulez-vous, en début de semaine il y a tellement de dramas qu'un peu d'humour, ça fait un bien fou après un Homeland.

Ce n'est pas drôle. Mais c'est un peu moins pas drôle que d'autres séries que je supporterais encore moins en début de semaine.
Plus tard, les choses s'arrangeront avec Raising Hope ou Suburgatory. Mais le lundi, c'est le jour où je ne rigole pas. Et il faudra bien s'y faire puisque mes débuts de semaine vont bientôt être dépourvus de Death Valley ou de Threesome pour réellement s'amuser (incidémment, ces deux séries ont connu cette semaines un certain relâchement, certes relatif, mais tant mieux, le season finale de ces deux séries n'en sera que meilleur).
Chaque semaine je me dis que je vais arrêter. Et chaque semaine je cagoule l'épisode en me disant que j'ai trop besoin de me marrer, même devant quelque chose de pas drôle.

Mais bon, ce n'est pas grave d'avoir une série comme ça dans mon menu. Quand il y en a une, ça va. C'est quand il y en a beaucoup qu'il y a des problèmes.

13 novembre 2011

Souriez, vous êtes gentils

Comme aujourd'hui, en France, il parait que c'est la journée de la gentillesse (eh bah si ça a les mêmes effets que la journée de la femme, on n'est pas encore rendus), il est de mon devoir patriotique de me plier à la lubie du jour et de ne pas me montrer désagréable.

Vous le savez, il m'arrive, quand une série m'a donné l'impression d'être vraiment pathétiquement merdique, de ne pas hésiter à le dire sur ce blog, en des termes plus ou moins crus, selon mon humeur, et en maintenant un semblant d'équilibre entre le besoin impérieux de vous mettre en garde et l'envie de mettre la série en charpille avec humour.
Mais tout cela n'est pas très gentil, n'est-ce pas ? Aujourd'hui ne sera donc pas l'une de ces journées.

En conséquence, voici une liste de séries sur lesquelles je ne vais pas écrire aujourd'hui, afin de pouvoir rester gentille.
Bones
Frasier
Gossip Girl
Legend of the Seeker
Life's too short
NCIS

The L Word
Tout le monde aime Raymond
Whitn-... Question 2 Hop-hop-hop ! Je sens qu'on dérape, là. Si je dois être gentille, le simple fait d'établir cette liste n'est pas très très gentil, et limite, même, méchant, on peut le dire. Si, on peut. Donc non, pas de liste.
Je vais essayer d'être gentille pour de vrai. Donc je vais trouver des choses gentilles à dire sur l'une de ces séries. Tiens, en voilà une bonne idée.

Ce que j'apprécie dans Gossip Girl, c'est la profondeur des intrigues et le fait que les personnages renvoient aux adolescents qui les regardent une image intelligente et constructive de cette période de leur vie.
Oui enfin c'est pas la journée du mensonge, non plus. Attendez, donnez-moi encore une chance, je suis sûre que je peux y arriver.
Ce que je trouve de bien dans Tout le monde aime Raymond, c'est que la série s'est arrêt-... nan vous avez raison, je sais pas le faire.

Bon bah écoutez, je suis désolée. Pour la journée de la gentillesse, ici, on est fermés.
On se retrouve demain.

SorryWereClosed

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11 novembre 2011

Est-ce que tu t'entends parler ?

Il m'arrive, totalement par accident, de recommander des séries aux téléphages les plus curieux. Vous me connaissez, je ne le fais pas exprès.

Mais parfois, je m'aperçois de la façon que j'ai de présenter les choses, notamment sur Twitter où les caractères sont limités. Et il faut quand même avouer que ce qui semble un pitch intéressant, original ou un peu fou au premier abord... eh bien, peut parfois un peu faire peur.

Ainsi, pour Death Valley, j'ai tenu un discours assez incompréhensible du genre de "il y a des vampires, des zombies et des loup-garous, ça me fait peur mais c'est cool !", et sur Threesome, un pitch qui peut faire peur, "trois amis couchent ensemble et la fille tombe enceinte". Imaginez un peu l'effet sur quelqu'un qui ne s'y attend pas...

DeathValley-cast
Alors forcément, ça fait réfléchir. Quand l'un de mes collègues, le lundi matin, me demande ce que j'ai regardé et que je lui dis, en quelques mots pendant que je diffuse la revue de presse, que c'était "une série norvégienne sur un mec qui revient dans son patelin natal" ou que je me suis envoyé l'intégrale d'une série "où la femme d'un politicien est trompée par lui et reprend son métier d'avocate", ça fait pas envie, forcément. (Reconnaitrez-vous les séries en question ?) Peut-être que je suis nulle pour résumer une série ; peut-être aussi que l'exercice de recommandation demande un peu plus qu'un simple résumé du pitch et qu'on ne peut pas faire ça en quelques mots.

Mais du coup je me demande si ce n'est pas aussi ça, parfois, qui fait que j'échoue à vous donner envie de regarder certaines séries que j'ai appréciées. Evidemment, on ne peut pas dire que je me limite dans le nombre de caractères sur ce blog, et d'ailleurs, dans le podcast de SeriesLive non plus on ne peut pas dire que je sois silencieuse, mais peut-être que c'est la façon de tourner les choses qui ne facilite pas la contagion.
Peut-être aussi qu'il faudrait que je résume plus. Je me suis aperçue à travers mes reviews de The Slap que je résume en fait assez peu les intrigues et que, pour une fois que je faisais des reviews épisode par épisode, je décrivais des passages entiers et ça m'était en fait très peu familier, comme procédure. J'ai plutôt tendance à parler de mes impressions que de ce qui se passe ; c'est bien dans le sens où ça vous évite les spoilers, mais d'un autre côté, peut-être qu'en réalité les posts vous sont un peu imperméables parce qu'ils ne prennent du sens qu'une fois qu'on a vu l'épisode aussi, or pourquoi regarderiez-vous un épisode sur la base seule de mes impressions quand son résumé vous est si opaque ?

Pas facile de trouver un équilibre, et c'est pour ça que les fiches de SeriesLive sont d'un grand soutien. Parce que dans ce contexte purement objectif, je suis obligée de me poser pour essayer de résumer l'histoire le plus clairement possible au lieu de la mêler à mes impressions vis-à-vis de la série.
Depuis la création de ce blog, j'ai toujours lié mes posts aux fiches de SeriesLive, principalement parce que je fréquente et contribue "activement" à ce site depuis... fin 2004, ça ne nous rajeunit pas. Ces derniers temps, je voyais les news comme un moyen d'attirer votre attention sur les séries, en dépit du fait (et ça se confirme quand je fais des bourdes comme ce soir) que je ne suis pas une newsmakeuse dans l'âme. Ptet que finalement, c'est sûr les fiches que je devrais reporter le gros de mon attention...

9 novembre 2011

Nauseated

Pas de méprise. J'apprécie toujours autant Enlightened. Le trajet d'Amy est long, fastidieux, et je l'apprécie justement pour ça, ainsi que pour la contradiction entre ce qu'Amy voudrait accomplir, le discours qu'elle tient, et les résultats concrets. C'est une quête intérieure qui ne se résoud pas comme par miracle et j'apprécie de voir ça.

Ce qui me dérange juste un peu, au bout de 5 épisodes soit à mi-parcours, c'est l'habitude qu'ont pris les épisodes de montrer au moins une fois Amy se faire humilier, quel qu'en soit son degré de conscience. Ca arrive à chaque épisode. Et ça me plonge à chaque fois dans un énorme inconfort.
Cette sensation de malaise n'est pas sans me rappeler ce que j'ai pu ressentir devant The Comeback, une "comédie" de triste mémoire en ces lieux. Outre le fait que la forme du mockumentary ne me fait quasiment jamais rire, je me rappelle très nettement m'être sentie nauséeuse après que chaque, absolument chaque épisode nous plonge Valerie dans une situation non seulement embarrassante, mais humiliante, le mockumentary accentuant la sensation désagréable de voyeurisme. J'ai pourtant donné sa chance à cette série en regardant sept ou peut-être huit épisodes (ça commence à dater), ce qui pour moi est un absolu record du nombre de "secondes chances" que je puisse donner à une série qui dés le pilote m'avait plongée dans l'embarras. J'ai essayé de m'intéresser à Valerie, j'avais envie de pouvoir penser qu'une série avec Lisa Kudrow me plairait, j'étais contente de retrouver ce bon vieux Damian Young que j'aimerai jusqu'à la fin de ma vie uniquement pour son rôle dans The War Next Door, mais pas une fois je n'ai réussi à trouver The Comeback drôle. Quand j'ai finalement lâché la série, écoeurée au dernier degré, je ressentais physiquement un malaise devant l'obstination maladive du personnage à se lancer tête baissée dans une situation qui allait forcément l'humilier.
C'est, l'air de rien et sans exagérer, l'une de mes pires expériences de téléphagies et l'un de mes plus mauvais souvenirs devant une série (et pourtant j'ai regardé le pilote du Siqueur).

Et plus jamais je n'ai réussi à trouver Kudrow drôle, c'était fini ; j'ai commencé à voir Valerie Cherish systématiquement à sa place.

Si je développe autant sur The Comeback, et mon mini-traumatisme sur cette série, c'est avant tout pour vous expliquer combien l'humiliation d'un personnage, à plus forte raison si elle est répétée d'un épisode à l'autre, m'indispose terriblement. Ca me plonge dans un dégoût à la fois du personnage, de la série, et de moi-même, pour accepter de regarder ne serait-ce qu'une seconde de plus. C'est certainement la raison pour laquelle je n'arrive pas à regarder de la télé réalité en le prenant comme un guilty pleasure scripté, je vois l'humiliation avant tout et ça me dégoûte instantanément.
Et du coup, voir le personnage d'Amy dans Enlightened passer par des situations similaires, c'est une expérience affreuse.

Fort heureusement, si The Comeback reposait essentiellement sur ces situations d'humiliation, Enlightened n'en fait pas une fin en soi. C'est ce qui me permet de continuer d'apprécier la série, même quand je sens arriver la scène où inexorablement mon estomac va se retourner et où je vais avoir furieusement envie de tout arrêter. On sent que ça fait partie du parcours d'Amy, quand ces scènes ETAIENT le parcours de Valerie. Je suis contente de la nuance, elle me convient.

Humiliating
Car bien-sûr, la rédemption que cherche Amy ne peut pas se faire facilement. Elle est obligée d'apprendre "the hard way", et ce ne sont pas des leçons qu'on apprend vite. Cette partie-là est sensée et je m'y accroche.
Mais je pense que les douleurs pourraient s'exprimer autrement. Plutôt que de s'engueuler avec son ex devant un public médusé, Amy pourrait se prendre la même claque en privé, et revenir sur terre quant à sa relation avec Levi tout aussi durement. Mais systématiquement, la scène revient, et vraiment c'est peu dire que de qualifier d'inconfortable l'état dans lequel je me trouve quand je vois qu'encore une fois, le sourire de Laura Dern va se faner en un rictus ignoble sous le coup de la surprise et la mortification.
Je pourrais littéralement supplier Mike White de ne plus me faire des coups comme ça à chaque fois.

On n'apprend pas ses leçons uniquement par l'humiliation, mais aussi par la souffrance, la colère et l'abandon. Des choses qu'on trouve dans Enlightened, en plus, c'est le plus fou. Mais certains spectateurs parmi nous, même si je suis consciente que nous sommes probablement moins nombreux qu'il y a une décennie, ne veut pas voir son personnage se faire humilier chaque semaine.

Maintenant si vous le permettez, il faut vraiment que j'aille m'allonger, parce que ça y est, j'ai l'estomac qui se retourne.

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche Enlightened de SeriesLive.

4 novembre 2011

Time and again

S'il est communément admis, bien qu'avec plus ou moins de mal selon les interlocuteurs parfois bornés, que tout le monde ne perçoit pas une même série de la même façon (ce qui rend instantanément l'usage des commentaires d'un blog plus passionnant), on sous-estime un peu d'autres sensations à géométrie variable en téléphagie.
La perception du temps en est une. Pas simplement parce que nous nous nourrissons uniquement d'images qui sont la photographie d'instants appartenant forcément au passé, mais simplement parce que, de par notre passion, nous modifions juste un peu la façon dont nous pensons notre rapport au temps.

AlaRecherche


Le degré de distortion temporelle que nous expérimentons tous, c'est celui qui apparait quand on découvre un épisode pour la première fois (mais vous pouvez l'avoir ressenti avec un film, un clip ou une publicité, également).
Lorsqu'on découvre les images pour la première fois, on a tendance à avoir l'impression que la video est plus longue, alors que si on la regarde une seconde fois peu de temps après, on trouve qu'elle passe plus vite. Mais il est vrai que je n'ai jamais fait le test avec un épisode de Derrick... Il y a probablement un phénomène cognitif derrière tout cela, d'ailleurs, venant du fait, je présume, que nous analysons avec plus d'intérêt une scène que nous découvrons pour la première fois, alors que si nous la connaissons déjà, notre cerveau s'économise sûrement la peine de l'étudier en détail (c'est probablement la même raison que celle qui fait que lorsque vous relisez une dissertation ou un post pour la 10e fois, vous ne voyez plus les fautes d'oretographe).
Cette perception faussée du temps n'a toutefois pas de conséquence grave, au contraire, c'est un petit arrangement avec le réel pour mieux profiter d'une intrigue donnée.

Cependant, il y a plus vicieux : la façon dont nous concevons le temps à cause des diffusions. Et c'est là que notre cerveau finit par nous jouer des tours.
Déjà, rien que les minutes précédant la diffusion d'un épisodes semblent tordues : elles sont à la fois plus lentes en raison de la publicité qui nous fait attendre, et en même temps, rien n'est jamais prêt : on n'est pas encore en face de l'écran, le téléphone a sonné ou on nous a appelé dans une autre pièce, on a oublié le jus d'orange pulpé à la cuisine, on a froid aux pieds et le plaid est au lavage, le chien réclame ses croquettes, enfin ya toujours quelque chose, quoi, et du coup c'est la précipitation de peur de manquer l'épisode, comme si le temps s'était accéléré juste pour nous narguer.
Outre l'effet de ralentissement du temps évoqué ci-dessus, on rappellera également que pendant l'épisode, le monde est supposé se mettre en pause, et ne reprendre la marche de son (à peu près) bon fonctionnement que 45 minutes plus tard.

Mais le plus fou, c'est que notre perception de la semaine dans sa totalité peut se trouver affectée par les diffusions. Même quand on ne les suit pas à la télé, d'ailleurs, on n'est pas totalement affranchis de l'emprise du temps : le simple fait de suivre la diffusion US nous asservit tout de même au calendrier, puisque vous n'avez pas le choix et êtes obligés d'attendre que l'épisode suivant soit diffusé. Mais ce calendrier est détendu comme un pull trop porté : aux coudes, par exemple, il est plus lâche ; et ainsi on se retrouve dans la situation absurde où la semaine revêt un caractère totalement déformé.
A titre personnel, par exemple, ma semaine commence très fort avec l'attente des séries du dimanche (PanAm, Homeland, The Walking Dead parce que ça va pas bien dans ma tête, The Good Wife que j'ai reprise, peut-être bientôt Hell on Wheels ?), suivie d'un lundi tout aussi fort en émotions (avec Enlightened, Threesome même s'il n'y en a plus pour long, Death Valley, et 2 Broke Girls). Ces deux jours sont des jours où les épisodes semblent se précipiter, où il n'y a jamais assez de temps pour rien. Et puis, vient la suite de la semaine. Un vaste désert d'ennui où les seules oasis sont Suburgatory, Reed between the Lines (avec, Dieu merci, DEUX épisodes), et maintenant Boss. Ces 5 jours-là, les jours ne passent pas, c'est interminable, je me rabats sur des vieux pilotes, des intégrales, du rattrapage, et le temps passe incroyablement plus lentement, c'en est désespérant. Pour le weekend, je me réserve en général également The Slap, histoire de meubler. Et la semaine suivante, ça recommence (enfin presque, tenant compte des fins de saisons et des hiatus, d'ailleurs Threesome va incroyablement me manquer).

Mais là où la distortion est flagrante, et où on sent bien toute la subjectivité de la chose, c'est que ma semaine ne ressemble qu'à ma semaine, selon la sélection de séries que je regarde. Un téléphage ne regardant que des comédies verrait probablement la semaine avec un regard totalement différent. En fait, personne n'a la même sensation de la semaine qui passe, car personne n'a exactement le même programme hebdomadaire que moi. Nous passons le même temps à respirer pendant ces 7 jours, et pourtant, aucun de nous ne vit la durée de cette semaine de la même façon.

Et ainsi, chaque téléphage forge lui-même son temps sur mesure, souvent sans même y penser. Tout cela... simplement parce que nous regardons des séries. N'y a-t-il pas là quelque chose de prodigieux ?

Alors j'avais juste envie, curieuse comme je suis, de vous demander : à quoi ressemble votre semaine téléphagique ?

23 octobre 2011

The Good Téléphage

TheBadWife

Ah, si seulement il était toujours aussi facile de tenir ses bonnes résolutions ! Si seulement il suffisait toujours de décréter qu'on va se bloquer quelques heures pour rattraper une série qu'on a bêtement laissée tomber !
...D'ailleurs, quelqu'un sait pourquoi ce n'est pas si facile ?

Parce qu'après la brutale réalisation que j'avais trop longtemps délaissé The Good Wife, il y a quelques jours, j'ai résolu de ne pas laisser ça passer. Pas cette fois. Il y a eu trop de cas où j'ai abandonné des séries pour de bêtes questions de timing, d'épisode jamais regardé, de disponibilité jamais employée dans le bon sens. Il y a eu trop de fois où je me suis répété que, promis, je reprendrais plus tard. Dexter, Big Love, Nurse Jackie... Pas cette fois.

Alors ces derniers jours, je les ai dédiés à rattraper mon retard. Et une fois qu'on reprend une série d'une telle qualité, on se demande comment on a eu le culot de l'abandonner ne serait-ce qu'une semaine. J'ai revu l'intégralité de la 2e saison (découvrant que je m'étais en réalité arrêtée au bout de 4 épisodes ce qui tend à indiquer que j'ai abandonné la série à cause du Téléphsage Experiment), embrayé sur la 3e, et ça y est, je suis à jour.
Voilà qui pose une nouvelle question.

Et maintenant ?

Vais-je reprendre la série sous la forme d'un visionnage hebdomadaire ? J'aurais envie de croire que la leçon a été apprise, mais pas vraiment. Car qui dit reprendre le rythme de diffusion hebdomadaire de la série, dit effet de manque entre deux épisodes. Songez que j'ai regardé en moins d'une semaine pas loin d'une trentaine d'épisodes de la série (ça en dit long sur ma vie sociale cette semaine, d'ailleurs, mais passons), épisode récapitulatif spécial de début de saison 3 inclus, et que franchement, maintenant, la désintoxication va être brutale.

Mais The Good Wife est une série tellement bonne, tellement intelligente, tellement formidablement interprétée, et qui est capable d'évoluer avec tant de souplesse et de finesse (un exemple dont Harry's Law pourrait s'inspirer...), que ça me ferait mal de la remettre de côté.

Il va me falloir une nouvelle obsession monomaniaque. Chais pas, découvrir quelque chose, me trouver un pilote enthousiasmant, me lancer dans une nouvelle intégrale. Prendre de la distance avec The Good Wife pour tolérer le rythme hebdomadaire que je n'ai plus suivi depuis un an, et chercher une autre série qui fasse battre mon coeur.
Et vous savez combien j'ai horreur de ça...

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche The Good Wife de SeriesLive.

18 octobre 2011

Addiction à la nouveauté

TheBadTelephage

Même en essayant de reconstituer le fil des évènements, il m'est difficile de dire quand, et surtout comment, j'en suis arrivée là, mais ce sont les faits : j'ai arrêté de regarder The Good Wife quelque part pendant la 2e saison. Je suis pas fière, si ça peut vous rassurer.
Ce qui m'intrigue c'est que je n'ai aucun grief particulier contre cette série, bien au contraire ; en fait elle fait partie de ma courte liste des séries que j'aime passionnément et qui ont survécu à deux saisons tout en étant encore en cours de diffusion. Réflexion faite je ne suis pas convaincue qu'il y ait plus de 3 titres sur cette liste.

Alors comment cela s'est-il produit ?

L'accident con, comme souvent, je pense. Ne pas regarder un épisode par manque de temps, voir qu'un autre sort, décider de reporter au prochain weekend, aux prochaines vacances, au prochain trou dans l'emploi du temps téléphagique, découvrir pour la centième fois que le trou dans l'emploi du temps téléphagique est un mythe urbain.
Penser régulièrement à la série, fêter la moindre bonne nouvelle, se réjouir de ses récompenses, mais toujours reporter, encore.
Le fait n'a rien de nouveau chez moi : ça fait depuis l'été 2010 que je dis que je veux me refaire une intégrale Jack & Bobby. A côté de ça je regarde voire re-regarde des pilotes sans arrêt (une intégrale d'Action! en septembre, aussi), alors que je pourrais utiliser ce temps pour continuer The Good Wife.
Ca n'a simplement pas de sens, c'est le problème quand on marche à l'envie et au coup de coeur.

Mais voilà, c'est un système (ou plutôt, non-système) qui fait des victimes, crée des abandons, entame un cercle vicieux.
L'autre jour, je ne sais pas plus comment, sans doute en rangeant mes vieilles cagoules, je suis retombée sur l'épisode de la fin de la 1e saison, et ce cliffhanger était tellement magnifique ! C'est là que j'ai réalisé que The Good Wife avait repris depuis... que sa TROISIEME saison avait repris. Et que je n'avais aucune idée de la façon dont la saison 2 s'était terminée.
J'ai eu atrocement honte de moi. Alors j'ai repris la saison 2, parmi les mille autre choses que j'ai envie de tester, de voir, de revoir, ou de m'envoyer en intégrale. J'adore toujours autant cette série quand je la regarde ; mais la vérité c'est que, quand j'ai du temps devant moi, je suis obligée de me botter les fesses pour m'y mettre même si je passe un excellentissime moment ensuite.

C'est vraiment une facette de mon comportement téléphagique qui s'est aggravée depuis quelques saisons, et qui m'horripile. L'envie de découvertes est si forte qu'elle se fait parfois au détriment d'excellentes séries que je ne suis plus au rythme hebdomadaire alors que je les adore. La même chose est arrivée à Nurse Jackie, entre nous soit dit. J'arrive même pas à me rappeler quand ni comment non plus.
Parfois j'en viendrais à souhaiter que ces séries soient finies (mais avec dans leurs manches une petite demi-douzaine de saisons, mettons) et que je puisse me les enfiler plutôt en intégrale.

Et pendant ce temps je n'ai absolument aucun problème à cagouler chaque semaine, et regarder dans les 24h qui suivent, les épisodes de PanAm ou Death Valley, je ne me prends jamais à défaut sur celles-là. Des séries auxquelles en théorie je devrais être moins attachée, parce que je les regarde depuis moins longtemps et que le propre des séries, normalement, c'est de fonctionner sur l'attachement sur le long terme !
Qu'est-ce qui cloche chez moi ?

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