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3 février 2010

Born again téléphage

Ah, ça, il faut le dire, j'ai été gâtée ces dernières semaines ! Noël et mon anniversaire étant séparés d'un mois tout juste, c'est en général le cas, mais là, je crois que j'ai battu des records... en partie parce que j'ai pris le parti de m'offrir des cadeaux de Noël et d'anniversaire moi-même (je vais quand même pas compter sur mes parents pour le faire !), en partie parce que mes amis m'ont vraiment choyée.
Et par mes amis, je veux dire vous. Là, vous. Oui vous. Voilà. Eh bah : merci. Je m'en remets pas ; vraiment.

Parce que du coup, il s'est passé un truc. Du moment où j'ai posé les coffrets dans ma Telephage-o-thèque, quelque chose s'est libéré en moi. En faisant l'acquisition, en deux mois, de la fin de Life, de la dernière saison disponible en DVD de Rescue Me... et d'une autre dont on va reparler très bientôt (oh que oui !), j'ai cessé d'attendre la suite de séries qui sont chères à mon cœur depuis un bout de temps. Puisque je les avais !

Vous le savez, 2009 a pour moi essentiellement été une année de deuil. Il a fallu laisser partir des séries auxquelles je n'étais prête à faire mes adieux, et c'était douloureux de faire une croix dessus. Ce sont les aléas de la téléphagie. Je ne suis d'ailleurs pas encore totalement remise, mais le fait d'avoir ces DVD a comme fait céder le barrage psychologique dans lequel je m'étais un peu enfermée. Je peux désormais aller de l'avant. Ces séries annulées trop prématurément à mon goût restent chères à mon coeur, sans aucun doute possible, mais un cap a été franchi, et plus rien ne me retient pour m'adonner avec passion à des séries qui, elles, sont bien en vie (pour l'instant...).

Et par voie de conséquence, j'ai commencé à penser aux séries que je compte acheter en DVD dés qu'elles seront disponibles en zone 2. Un signe qui ne trompe pas : je n'ai jamais cherché à graver les épisodes cagoulés. Mais là, c'est un pas supplémentaire, j'anticipe avec excitation leur sortie dans nos contrées (ou celles environnantes qui auraient la bonne idée de sortir les coffrets au plus vite). Je suis prête à commencer de nouvelles séries en DVD.

Voici donc les séries dont j'attends la sortie en zone 2 :

DVDzone2_UnitedStatesofTara   United States of Tara

Depuis la diffusion de la 1e saison, j'ai déjà regardé chaque épisode deux fois. Et je ne vous cache pas qu'un troisième round est plus qu'envisageable à l'approche de la saison 2 ! Je ne parviens pas à considérer la série comme une comédie. C'est plutôt un drame avec des situations rocambolesques, et ça me plait, ça met vraiment les personnages au défi. Or justement, malgré les rebondissements improbables (Kate et Brie qui s'offrent une balade impromptue, Charmaine et ses nichons de l'impossible, l'incendie de la cabane dans le jardin...), les personnages sont incroyablement réalistes et proches de nous. J'aime ce mélange.
DVDzone2_NurseJackie   Nurse Jackie

Avec Nurse Jackie, ce n'était pas gagné d'avance. Et pourtant, dés le pilote, la série su me faire oublier tout ce que je détestais chez Eddie Falco, pour n'en garder que le meilleur. Nurse Jackie est une série atypique, en cela qu'elle ne cherche pas à se trouver une narration efficace. On est quasiment dans la chronique de la vie quotidienne, il ne se passe pas forcément grand'chose de spécial, on laisse les personnages s'étirer et se mettre à l'aise, c'est extraordinairement apaisant comme rythme. Sans que jamais ce ne soit ennuyeux. Et puis, les contradictions de Jackie renvoient à quelque chose de tellement plus humain que la plupart des séries du moment...
DVDzone2_BetterOffTed   Better Off Ted

Pour quelqu'un qui a du mal avec les sitcoms, Better Off Ted apparait comme le phare dans la nuit des comédies du moment. Son sujet, son casting, ses dialogues, sa réalisation... tout est simplement impeccable. C'était un coup de coeur le premier jour, c'en est toujours un aujourd'hui. Le problème, c'est que dés que la série n'est plus devant mes yeux (comme très souvent dans le cadre de ce que je considère comme des comédies), je l'oublie. Un DVD me servirait de noeud à mon mouchoir...
DVDzone2_Glee   Glee

Ce n'est pas pour son scénario qu'on regarde Glee, mais pour son cast très sympathique et pour son ambiance pleine de bonne humeur. Je réserve naturellement mon jugement pour la seconde partie de la saison, mais la première partie ici présente m'apparait comme un must-have ! La force de cette série, ce n'est pas de flirter avec les cimes, mais de nous offrir un divertissement où chacun peut trouver son compte, et se régaler de musiques en tous genres. Pas la série la plus intellectuelle du lot, mais certainement celle que je suis sûre de rentabiliser une fois en DVD tant il est impossible de se lasser des numéros musicaux.
DVDzone2_Southland   Southland

Du drame, du vrai, qui fait mal. Avec Southland, je peux céder à mes penchants masochistes les plus sombres, j'ai l'impression que je ne serai jamais déçue. D'autant que vous le savez, j'ai toujours un faible pour les policiers en uniforme, les vrais perdants d'une décennie télévisuelle dédiée aux enquêtes mais pas aux policiers de terrain. La réalisation fait beaucoup en ce sens, pour donner une impression de proximité à la fois rassurante et angoissante. Et puis, en plus, cette première saison est vite regardée. On peut se faire ça en un weekend, c'est parfait pour un investissement en DVD.

Vous remarquerez que toutes ces séries n'ont actuellement qu'une saison, mais sont assurées d'une deuxième (Better Off Ted étant l'exception, puisqu'elle a déjà une seconde saison et n'est pas du tout assurée d'une troisième). Je suis prête à m'engager dans de nouvelles séries. C'est vraiment positif !

Je peux donc, en attendant que ces DVD sortent, profiter paisiblement de mes coffrets nouvellement acquis (merci merci merci !), et me réjouir devant ces séries que j'aime... mais en même temps, je ne suis plus en train de bloquer dessus.
2010, l'année de la résilience téléphagique ?

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1 février 2010

A mile in someone else's sofa

Lorsque je m'apprête à découvrir un pilote, ma technique est essentiellement la suivante : j'évite les trailers autant que possible (c'est de plus en plus souvent vrai), je ne lis aucune review avant d'avoir moi-même visionné l'épisode, je regarde le pilote, je me fais une opinion (c'est pendant cette phase que je rédige mon post s'il y a lieu), et ensuite, j'entame la phase de lecture.
Et plus la série me plaît, plus je lis. Dans le cas d'un Spartacus: Blood and Sand, mettons, au plus deux blogs suffisent (oh, maximum ; vraiment !). Dans le cas de United States of Tara, ce serait plutôt le contraire, il n'y a jamais assez d'opinions à confronter à la mienne.

Mathématiquement, il est donc logique que du coup, plus je lis d'opinions plus j'ai de chances de sortir de la sphère téléphagique dans mes lectures. Et c'est alors que j'épluche les avis des non-téléphages, ceux que j'appelle les télambdas, c'est-à-dire ceux qui ne sont pas trop passionnés, ni caricaturalement benêts, le type de la rue en fait ; comme vous et moi mais avec une vie en-dehors de son écran, quoi.

Parfois je tombe des nues. Parfois je trouve ça rassurant. Parfois je découvre des points de vue auxquels je n'aurais jamais pensé. Mais c'est toujours intéressant, en définitive, de voir ce que peuvent penser les gens qui ne baignent pas dans nos références et nos exigences d'habitués. Il faut juste prendre l'habitude de ne pas penser qu'on a raison, et essayer de s'ouvrir à la possibilité que tout le monde ne pense pas comme nous, même si devant certaines réactions qui nous semblent incongrues, c'est parfois une certaine forme de sport cérébral !

Prenons un exemple... tiens, Nurse Jackie ; j'étais hébétée de lire les réactions sur des blogs d'infirmières. La plupart étaient absolument outrée par le portrait que Jackie faisait de la profession. Jamais je n'avais lu, dans les commentaires, une suite aussi ininterrompue de retours négatifs sur la série, voire carrément agressifs.
Comme vous le savez probablement, j'adore Nurse Jackie, mais ce n'était pas vraiment le problème. Le problème, c'est que ces exclamations vexées me semblaient totalement à côté de la plaque. Précisément parce que les télambdas ne comprennent pas forcément l'intérêt d'une série télé : il ne s'agit pas d'un publi-reportage, on n'y fait pas la promo ou la critique d'un métier. Nurse Jackie, c'est le portrait d'une femme qui est infirmière, pas d'une infirmière qui les représente toutes, et si ça me semblait si évident, ça ne l'était pourtant pas pour ces infirmières elles-mêmes, qui se sont senties attaquées.

Dans ce genre de cas, la téléphagie, c'est aussi ça. C'est essayer de se mettre à la place d'un personnage, et puis aussi, une fois de temps en temps, de se mettre dans le sofa d'un autre spectateur, et imaginer son ressenti.
Les infirmières avaient vu quelque chose qui m'avait échappé : Jackie est un mauvais exemple d'infirmière. Et ça m'avait échappé parce que Jackie est, à mes yeux, un excellent exemple d'être humain.

Dans le cas de United States of Tara, que j'évoquais plus haut, j'ai lu bien des critiques (et si vous vous souvenez, le pilote m'avait laissée dubitative), mais celle qui m'a le plus frappée, c'est celle d'un blogueur anglophone qui à l'issue du second épisode constatait : "It's becoming clear that this show is going to use its extreme (and impossible!) premise as a parable illustrating that all families are crazy in their own way, not just ours". En d'autres termes : il devient clair que cette série va utiliser ses prémisses extrêmes (et impossibles !) comme une parabole illustrant que toutes les familles sont folles à leur façon, et pas juste la nôtre.
L'auteur s'appuyait pour cela sur le générique, et notamment les paroles "I know we'll be fine, if we learn to love the ride" (paroles que j'avais interprétées comme faisant référence au travail de Tara pour se trouver elle-même au milieu de toutes ces identités).
Devant une telle lecture, je suis restée sur ma chaise, les bras ballants et la mâchoire sur le clavier. Il ne m'a en fait jamais semblé que la série tournait autour des liens familiaux. Elle tourne avant tout autour de Tara, de ses problèmes, et ensuite de la façon dont ça rejaillit sur sa famille. Il ne s'agit pas de démontrer quoi que ce soit, mais de... profiter du voyage aux côtés de Tara. C'est fou que quelqu'un ait vu ça dans les mêmes images que j'ai regardées.

Ce genre de lectures a souvent pour effet premier de nous faire nous exclamer : "mais... on a regarder la même série ?!", quand, en fait, il faudrait simplement dire : "on a regardé la même série, mais avec des yeux différents". Et ça rend le visionnage, finalement, encore plus enrichissant, si l'on en fait l'effort.

TelephagicDID

30 octobre 2009

Souvent femme varie

En regardant un même pilote, je me dis souvent que mon opinion pourrait prendre deux directions : la positive et la négative. C'est surtout vrai pour les séries qui ne sont ni excellentes, ni pourries, un peu au milieu quoi ; et vous l'aurez remarqué, des séries comme ça, chaque rentrée télévisuelle nous en livre une imposante cargaison, quasi-majoritaire dans les grilles. C'est encore plus vrai pour la saison américaine 2009-2010, j'ai envie de dire. Et comme vous allez le voir, il n'y a pas de raison pour que ça ne s'applique pas à la rentrée nippone de cet automne.

Alors voilà un post sur le pilote de Gyne qui emploie deux points de vue : l'un comme si je m'étais levée fraîche comme la rosée, l'autre comme si je m'étais levée du pied gauche. Vous pouvez donc choisir de lire l'un, l'autre, ou les deux, selon votre propre humeur.

Gyne_banner

Un regard positif
Un regard négatif

Dans mon article de cette semaine sur les genres télévisuels au Japon, il y a certains thèmes que je n'ai pas abordés, et la série médicale en est un. Mais c'est normal, puisque les japonais ont des séries médicales ; seul le traitement change à la rigueur. Et Gyne semble avoir appris toutes les bonnes leçons qui étaient à retirer d'Urgences, pour ne citer que celle-là. Avec émotion, on retrouvera par exemple comme point d'entrée un jeune interne avec lequel on n'aura aucun mal à se lier. Pourtant, des pilotes de séries médicales, j'en ai vu, ces derniers mois, de Mental à Three Rivers, de Nurse Jackie à Mercy. Mais c'est résolument Gyne qui a su lui donner de l'âme et de la personnalité, tout en utilisant consciencieusement les codes du genre.
Certaines scènes atteignent parfaitement les objectifs qu'aurait fixé le cahier des charges d'Urgences : scènes tendres, scènes tristes, scènes choc, scènes d'action. On n'est pas dans le superficiel, tout en gardant à l'esprit qu'on est là pour faire de la fiction grand public. Un équilibre impeccable.
De même, l'épisode aborde des thèmes difficiles, et s'engage à chaque fois (et une fois de plus, comme dans 14 Sai no Haha, il est intéressant de constater combien la morale religieuse est absente du débat, permettant un angle nouveau ; l'idée directrice est d'être toujours en faveur du souhait du patient, de ce qui est pratique pour lui et de son confort, et la seule voix pro-life étant marginalisée de facto par le personnage qui l'incarne).
Le pilote de Gyne est aussi tout ce qu'on attend d'un pilote : introductions consciencieuse des personnages-clé, petites pichenettes pour piquer notre curiosité au sujet de leur background, et on s'arrête là. Le pitch promettait une mise à mort judiciaire de la protagoniste principale, mais ce sera vraisemblablement l'affaire de l'épisode suivant. Gyne prend son temps, s'installe, s'étire, se met à l'aise, et le spectateur appréciera cette absence de précipitation, de plus en plus absente des séries américaines, et qui est encore plus louable puisque pour Gyne, le temps est compté. On ne cherche pas à placer les sacro-saints enjeux, on se contente de distribuer les cartes, de vivre dans l'instant présent.
Peinture honnête, me semble-t-il, de l'univers médical, avec ses réunions de service où tout le monde a mieux à faire ailleurs, et où personne n'a rien à dire, son rythme éreintant, ses jalousies entre internes quant à celui qui a le formateur le plus pédagogue, etc... Gyne m'apparait comme une série bien plus en prise avec le réel que Code Blue qui reposait pourtant sur un principe très similaire.
La preuve qu'on peut faire quelque chose de conventionnel tout en le faisant bien.

S'il y a bien une chose que je déteste, c'est quand on me ment sur la marchandise juste dans le but de me faire regarder un pilote. Or (et vous le verrez en suivant les tags), tout portait à croire que le pitch de Gyne porterait plutôt sur le problème de l'erreur médicale ; normalement, la série devait suivre une obstétricienne qui avait fait un choix contestable et se trouvait trainée en Justice par la famille de sa patiente. Eh bien, ne retenez pas votre souffle, parce que dans le pilote, on n'aborde pas le sujet. Oh, si, bien-sûr, on nous introduit timidement l'avocate de l'hôpital, les réunions de service, la hiérarchie mollassonne, le médecin borderline et critiqué... mais ça s'arrête là.
D'ailleurs, ce médecin, il est épouvantablement cliché. Interprété par Norika Fujiwara (vue en meilleure forme dans Oishii Gohan) et ses joues de hamster inexpressif, ce médecin va rester muet, allez, disons 90% du temps. Et je suis gentille. Mal aimable, entêtée, asociale, elle a évidemment tous les travers, mais comme par hasard elle est très compétente, donc tout de suite ça excuse tout. Même de maltraiter son interne (un vibrante hommage à la relation Benton/Carter, d'ailleurs), ou les patients, au nom de ses idées personnelles sur l'avortement ou la pilule. Mais comme c'est l'héroïne, on lui pardonne de faire passer ses valeurs morales avant l'intérêt de ses patients ; on croit rêver.
Au programme du pilote de Gyne, on trouve aussi une bonne louche de bons sentiments, sur des refrains bien connus type "les bébés c'est beau", "les vieilles femmes qui meurent c'est triste", "il faut faire de ton mieux", etc...
Si la réalisation est propre (et je dis bien propre, pas réussie... ça vaut un Code Blue, au mieux), il manque dramatiquement les idées de génie qui permettraient à la série d'avoir son identité propre. C'est blanc, c'est bleu, sans déconner. Comparativement, Three Rivers, c'était de la folie pour les yeux, c'est dire. Quant au casting, il avait visiblement reçu des consignes pour rester dans l'ombre de l'amorphe Fujiwara, qui n'a même pas la bonne idée de cabotiner pour nous divertir ; le résultat est lassant, même si on appréciera au passage l'absence presque tout le long de toute forme d'hystérie. Mais à la limite ça devrait aller sans dire.
Une fois de plus, Gyne présente un univers médical stéréotypé, une série en hôpital de plus. Franchement, on en voit suffisamment pour ne pas avoir besoin d'une nouvelle série, fût-elle courte, pour jouer dans cette catégorie sans aucune forme d'imagination.

Voilà deux avis, à vous de vous faire le vôtre !

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche Gyne de SeriesLive.

27 septembre 2009

Ne vous inquiétez pas, nous sommes infirmières

Et c'est bien ce qui m'inquiète !

Mercy

Cette épidémie de blouse blanche n'est pas prête de s'arrêter mais il est encore plus terrifiant de voir à quel point des Mercy, Nurse Jackie et autres HawthoRNe présentent des univers très proches. Sérieusement, si on prenait des scènes se déroulant à l'hôpital dans chacune des trois séries, et qu'on les mélangeait, je ne suis même pas certaine que je saurais différencier quel passage provient de quelle série. Effrayant.

Fort heureusement, Nurse Jackie conserve la pôle position, grâce à sa très bonne écriture et son excellent personnage central.
Et pour le cas où vous tombiez par hasard sur un épisode avec plein d'infirmières dedans et que vous ne parveniez pas à distinguer où vous êtes, c'est assez simple : dans Nurse Jackie, le cast est excellent, dans HawthoRNe, le cast est indigent, et dans Mercy, le cast est nul à 95%. Je ne sais pas qui est le génie qui a donné le rôle principal à Taylor Schilling mais j'espère que ce type ne vit pas des castings qu'il organise, parce que sinon il doit manger des pâtes tous les soirs, le pauvre. Nan, mais sans rire, le charisme de cette nana est négatif, son jeu fade, sa voix épouvantablement monocorde, ses grands yeux vides... je continue ? C'est une horreur. Ce qui nous sauve vaguement de la débâcle, c'est Michelle Trachtenberg, qui bien qu'ayant hérité du rôle ingrat de l'oie blanche idéaliste qui va se manger la réalité en pleine face, parvient à accomplir quelques scènes à peu près convaincantes, ce qui dans le cadre de ce pilote équivaut à l'excellence.

Alors voilà le topo : dans le pilote de Mercy, il y a une scène drôle (Veronica et son frère se cuitant en douce), une scène qui donne quelques frissons (Sonia se faisant attaquer par un patient), deux scènes touchantes (Veronica discutant à cœur ouvert avec une patiente cancéreuse et surtout Chloe faisant son possible pour soulager la douleur de la mère d'un patient), et c'est tout ce qui mérite vaguement de l'attention (principalement par défaut) dans cet épisode. C'est vraiment peu, et très franchement, sachant que je voulais aujourd'hui regarder un grand nombre de pilotes de l'automne, j'ai l'impression que je n'aurais pas pu plus mal employer 43 minutes de ma journée.
Mais c'est vrai aussi que ce n'est que le deuxième pilote du jour, il ne faut jurer de rien...

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche Mercy de SeriesLive.

12 août 2009

Douleurs

Derrière les pitches les moins révolutionnaires se camouflent parfois des séries incroyables. Et quand on me dit que le personnage principal, en phase terminale, va aller retrouver sa famille avec laquelle il a perdu contact avant de mourir, bon d'une part je cagoule, normal ; et d'autre part je me dis vraiment qu'on va me faire pleurer à moindres frais.
Pourtant, Kaze no Garden est d'une sincérité déconcertante. Et si effectivement, il y a des chances pour que vous y alliez de votre petite larme ici ou là, le dorama n'a rien d'artificiel.

...Mais on va plutôt reprendre depuis le début. La famille Shiratori compte deux médecins : Teizou, qui vit dans la campagne de Hokkaido où il travaille à l'ancienne, se déplaçant à domicile chez des patients âgés, et Sadami, anesthésiste renommé qui a fait ses études aux Etats-Unis, qui maîtrise une technologie de pointe et travaille dans un immense hôpital tokyoite. Teizou est le père de Sadami, mais cela fait 7 ans qu'ils ne se sont pas parlés.
La rupture a eu lieu au moment du décès de la femme de Sadami, il y a donc 7 ans. Grand-père Teizou a pris sous sa garde les deux enfants, qui eux non plus, n'ont pas revu leur père Sadami depuis lors. Chacun poursuit sa vie de son côté, pensant souvent aux autres mais sans que cela n'aille aussi loin que des retrouvailles.

Kaze no Garden commence alors que chacun célèbre en silence le 7e anniversaire de la mort de l'épouse de Sadami ; la série commence aussi alors que Sadami semble vivre une certaine remise en question, principalement due à son état physique qu'il sent décliner, même s'il continue de maintenir les apparences. Et pendant que Sadami mène une vie professionnelle chargée mais épanouissante, la vie de l'autre partie de sa famille se déroule au calme, dans de magnifiques jardins que le grand-père et la fille entretiennent avec patience et amour.

Si vous pensez qu'un pilote se doit d'introduire une situation donnée pour mieux la déconstruire dans l'acte suivant (par exemple si le pilote de Nurse Jackie vous a semblé poussif), ne regardez pas Kaze no Garden, la structure de son épisode inaugural y sera trop atypique pour vous. Tout y est purement introductif, sans chercher à aller droit au but comme le font un grand nombre de pilote. En fait, si vous ne lisez pas le résumé de mon premier paragraphe (trop taaaard !), il est même possible que vous n'ayez pas la moindre idée que Sadami va retrouver sa famille. Si le pitch dessine l'histoire d'un retour aux sources ultime, on n'en voit rien dans cet épisode, qui marque une séparation nette entre les deux univers, sans chercher à les rapprocher précipitamment parce que, bon, c'est dans le scénario hein ; c'est comme si la série était consciente que des retrouvailles, après 7 ans de silence, ça ne se fait pas comme ça.

Mais c'est épisode, qu'on se le dise, n'est pas ennuyeux pour autant. Bien au contraire, il y a du génie dans cette composition : au lieu d'une simple présentation des parties en présence, on y trouve des portraits en relief des personnages. Il n'y a pas d'un côté le vilain papa carriériste et de l'autre le gentil grand-père bienfaiteur, mais deux hommes qui ont souffert, et qui font les choses au mieux. En fait, ce pilote pousse le génie jusqu'à montrer le contraste entre les deux hommes sans jamais les mettre en opposition, sans jugement de valeur.
Les enfants non plus ne manquent pas de substance, chacun a sa personnalité bien à lui, à l'instar de Rui, belle et douce, amoureuse de son jardin, danseuse dans une troupe traditionnelle, et maîtresse d'un homme marié. Qualités et défauts nous sont montrés sans jamais être pointés du doigt, comme avec bienveillance.

Kaze no Garden est aussi une série médicale, ou tout du moins, une série sur le traitement de la douleur. Quand le grand-père se rend de maison en maison pour soigner et surtout écouter ses patients, Sadami l'anesthésiste passe un temps infini à surveiller les douleurs des siens pour les soulager au mieux, et aider ses collègues à les guérir. Tous les deux sont profondément humains dans leur pratique, même s'ils ne pratiquent ni la même chose, ni de la même façon. J'ai été particulièrement touchée par les scènes à l'hôpital, qui relèvent d'une grande honnêteté intellectuelle, et qui sans mentir n'ont rien à envier aux meilleurs épisodes d'Urgences : rires, inquiétude, fatigue, erreurs, banalités administratives, relations avec les patients et les collègues sont d'un grand réalisme. Une fois, j'avais voulu regarder Code Blue, un dorama médical dont l'atmosphère artificielle basée uniquement sur l'adrénaline m'avait vite découragée ; sur les aspects médicaux, Kaze no Garden en est la brillante antithèse. Donc je confirme, les Japonais aussi peuvent faire de bonnes séries sur la médecine, et ce pilote le prouve.

En servant un premier épisode surprenant mais sans artifice, bien écrit et bien filmé, et bien interprété aussi d'ailleurs, la série Kaze no Garden prouve qu'elle peut réserver encore des surprises dans ses prochains épisodes, et toucher le spectateur sans verser dans un pathos exagéré que beaucoup de séries de ce type nous servent aisément. Ses portraits profondément humains, son regard à la fois réaliste et tendre sur la vie, donnent véritablement envie d'en savoir plus.

Sous un titre sans prétention ("le jardin du vent") se cache une série pleine d'élégances, où l'on parle des souffrances tant du corps que de l'âme. Ainsi cette phrase entendue dans le trailer de l'épisode 2 :
"C'est quoi un passé douloureux ?
- C'est quand on a fait ce qu'on devait faire."

Et pour ceux qui manquent douloureusement de culture : la fiche Kaze no Garden de SeriesLive.

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14 juillet 2009

Enjeux... feu !

L'un des rares reproches que j'ai vu adresser à Nurse Jackie, c'est que la série n'a pas d'enjeux. Il est vrai que son pilote atypique n'offrait pas la structure familière du "on vous présente la situation, et on la fait voler en éclats pour créer du suspense", qui est la formule traditionnelle pour une immense majorité d'épisode inauguraux. Ici, ce qui perturbe sans doute certains spectateurs, c'est qu'il n'y a pas d'élément perturbateur. Et bien que je conçoive que ça puisse être destabilisant, je ne parviens pas à comprendre que ce soit retenu contre la série.

Ce que Nurse Jackie n'a pas fait avec ses premiers épisodes, c'est créer un suspense. Ce qui à mon sens est très différent de l'absence d'enjeux dont on accuse la série. Jackie est une infirmière versatile, adultère et droguée. Il me semble que, rien qu'avec ça, les enjeux ne manquent pas. Mais on dirait qu'il en faudrait plus encore. Qu'explicitement, quelqu'un sache qu'elle trompe son mari, qu'elle travaille complètement shootée, etc... Si quelqu'un avait par exemple découvert les parties de jambes en l'air de Jackie, là, il y aurait de l'enjeu, il apparaitrait comme par magie. L'explicitation permet de rendre le suspense plus tangible. Mais je trouve au contraire qu'une telle manoeuvre relèverait de l'artifice scénaristique, et ôterait de la subtilité à la série.

Ce que Nurse Jackie ne fait pas, en s'arrangeant pour que seule Jackie ait conscience de ses péchés, c'est donner la facilité qu'offre le jugement d'un tiers. Je soupçonne que le jour où la série tombera dans ce piège, je l'apprécierai beaucoup moins, d'ailleurs (mais peut-être que je parle un peu vite, j'ai deux épisodes de retard à rattraper). Je trouverais dommage qu'on me mette le nez dans les cas de conscience de l'héroïne par le biais de ressorts éculés, alors qu'il suffit de la regarder se battre contre elle-même, et s'accepter elle-même, pour voir tout cela déjà. Les enjeux n'ont pas besoin qu'on les pointe du doigt pour exister à mes yeux, et surtout pas avec des retournements de situation artificiels.

Mais il est vrai que je ne suis pas impartiale dans cette affaire. Depuis toujours, je suis amatrice d'histoires où, techniquement, il ne se passe rien. Où l'on ne sacrifie pas au schéma "intro - acte 1 - élément perturbateur - acte 2 - retournement de situation - acte 3 - épilogue". Où l'on se contente de construire un enclos scénaristique où les personnages peuvent s'ébattre et se révéler à nous sans qu'on les trimbale de péripétie en péripétie. Je n'y peux rien, j'aime les portraits. Les portraits qui se transforment à vue d'oeil et d'eux-mêmes, comme pour Dorian Gray. Seul le temps fait avancer l'histoire, pas les gadgets scénaristiques usés jusqu'à la corde. Exactement comme dans la vie, il n'arrive pas un truc par semaine, mais ça ne nous empêche pas d'évoluer.
Il y a 10 ans, j'évrivais principalement des nouvelles, et une amie m'avait convaincue de faire lire à une critique litéraire de ses connaissances l'une des mes créations. Son verdict : "on ne voit pas où tu voulais en venir".
Nulle part. Tout ce que je cherchais à faire, c'était dérouler le fil de l'existence de mon personnage, le découper sur un petit segment et passer ce dernier à la loupe. En soi, il n'y avait ni début ni fin d'ailleurs. C'étaient juste plusieurs mois dans la vie de mon personnage.

Si je peux aujourd'hui imaginer que ce soit un peu étrange dans le cadre d'une nouvelle, où le format court appelle à plus de conventionnalisme structurel, j'avoue ne toujours pas comprendre que ça pose problème dans le cadre d'une série où, tout justement, on a tout loisir de regarder les personnages grandir et évoluer, sans se soucier d'avoir une date de péremption (ou si peu).

Parce que des enjeux, il y en a toujours, dés qu'un personnage est bien décrit. La seule chose qui varie, c'est si on va vous forcer à vous enquérir de ces fichus "enjeux" à l'aide du scénario. C'est un peu la solution de facilité, quand même. En ce qui me concerne, je n'ai pas besoin de ça devant Nurse Jackie, et j'apprécie que cette série soit suffisamment intelligente et subtile pour me l'épargner.

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche Nurse Jackie de SeriesLive.

24 juin 2009

Joue-la comme Cabrel

Il n'y a pas grand'chose qui m'énerve autant que les "c'était mieux avant". Ah, si, je sais : les "c'est mieux maintenant".
L'un comme l'autre sont profondément invalides à mes yeux. Et, comme je dis à mon chat lorsqu'il me harcèle alors qu'il reste des croquettes dans la gamelle : "argument non-recevable". C'est rien que des conneries, tout ça (pardon my French).

Il n'y a pas de raison qu'une décennie soit meilleure qu'une autre, la seule chose qui a changé, c'est l'attention portée aux fictions télé, en général comme en particulier (et encore, ça dépend des fictions de quel pays on parle). Vous aviez quel âge lorsque vous êtes réellement devenu téléphage ? C'est la condition de tout.

Ce n'était ni mieux ni pire, avant. Exactement comme aujourd'hui, il y avait de bonnes choses, et de moins bonnes. Je ne m'érige pas en experte, mais j'ai la chance d'être suffisamment curieuse pour comparer, au moins à mon échelle.

Depuis des mois et des mois, je vous parle de séries quasiment néanderthalienne, genre Three's company, Gilligan's Island ou The White Shadow. Je n'en ai pas parlé faute de temps mais j'ai aussi eu l'occasion de tester les pilotes de That Girl, Land of the Lost, ou encore I Dream of Jeannie. Du noir et blanc, du papier peint marronnasse, et tout ce qui s'ensuit. On a aussi effleuré d'autres séries anciennes via le jeu des génériques, dont j'ai tenté une bonne partie des pilotes, comme Police Woman, Logan's Run ou Honey West. J'en oublie forcément.

Et dans tout cela, il y avait du bon (je continue de suivre Three's company avec plaisir, lorsque mon emploi du temps téléphagique me le permet), du moins bon mais pas catastrophique (That Girl) et du déplorablement barbant (Quincy). de la même façon que cette saison passée nous aura apporté aussi bien Nurse Jackie, Better Off Ted... que Roommates. Du bon comme du mauvais. On pourrait aussi dire qu'il y en a pour tous les goûts, si on voulait faire dans le politiquement correct.

Alors pourquoi comparer des époques ? (fussent-elles séparées d'une seule décennie, parfois... car les plus passéistes d'entre nous ne sont pas forcément ceux qu'on croit)

C'est vrai que de décennie en décennie, et ça me semble difficile à nier, la télévision a évolué, sur la forme, le fond, l'industrie, les moyens, la promo, la reconnaissance publique, et tout le reste. Stylistiquement et esthétiquement, on peut au premier coup d'oeil reconnaître l'époque d'une série (bon, à l'année près, je ne peux pas, cela dit).
Mais scénaristiquement ?

L'histoire et le propos du Prisonnier n'ont pas vieilli (j'attends de voir le remake avant de m'avancer jusqu'à dire qu'il n'était pas nécessaire, cependant). L'humour de Three's a company fonctionne toujours. Le personnage de That Girl est aussi vif et charmant qu'à son apparition.
Sitôt qu'on fait abstraction de ce qui marque l'âge des séries, on s'aperçoit qu'un grand nombre d'entre elles sont intemporelles... Et elles n'ont pas besoin d'être aussi travaillées et/ou conceptuelles que Le Prisonnier pour toujours émouvoir ou interroger le spectateur qui leur donne leur chance.

Alors, bon. Si vous avez envie de dire que "c'était mieux avant" ou "c'est mieux maintenant", c'est votre droit le plus strict. On est sur internet, dans un pays libre (pour l'instant ?), vous faites comme vous voulez.
Mais pas ici.
Les plus bornés d'entre vous sont priés de prendre la porte... ou, s'ils consentent à un effort, à visiter les posts relatifs aux séries citées dans ce post, pour commencer.
Ah, la magie des tags...

9 juin 2009

[DL] Nurse Jackie

Qu'est-ce que j'attendais du générique de Nurse Jackie ? Au juste je ne sais plus trop. Je me rappelle avoir songé, lorsque le preair du pilote avait commencé, qu'on tenait quelque chose. Et puis j'ai dû me résoudre à accepter, quand Eddie Falco a commencé à parler, que ce ne serait pas ça, notre générique. Mais pendant quelques temps j'avais quand même bon espoir.
Et puis, le générique de Nurse Jackie est là à présent, et il lui manque tant pour être bon.

NurseJackie
Note : lien valable 30 jours minimum. Je reuploaderai si le lien est mort, mais seulement si vous postez un commentaire pour me prévenir !

Parce que, voyez-vous, une bonne série c'est bien, une série intelligente c'est bien, une série touchante c'est bien... mais sans un générique percutant et mémorable, ça reste juste bien. On loupe la perfection à un cheveu, et c'est triste.
Alors pour vous et rien que pour vous, les premières images du pilote, pour comparaison.

NurseJackie_justmyimagination

Vous voyez ce que je veux dire ? Bon, là évidemment, ça prend deux minutes parce que c'est pas fait pour être un générique. Si j'étais douée en montage, je vous montrerais tout ce qu'on peut faire comme générique, avec ce matériel, sans avoir à retourner un seul plan, juste les sirènes, la musique, le blanc, le bleu, et les cachets rouges. Je le vois, ça semble tellement évident, je le vois et c'est même pas mon métier à moi, mais comment en sont-ils arrivés au générique tel qu'on le voit dans le second épisode ? C'est juste du gâchis !

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche Nurse Jackie de SeriesLive.

27 mai 2009

Crazy dreams linger on, as I face an empty dawn...

Inévitablement, ce post consacré à Mental, la nouvelle série médicale de la FOX, va entrainer des comparaisons avec House, bien qu'il soit intéressant de souligner que beaucoup tendront, ironiquement, à opposer l'un et l'autre. C'est la dure loi qui régit l'accueil de nouveautés : elles ne peuvent jamais être prises hors-contexte. Se démarquer des séries préexistantes est à la fois leur objectif et leur pire cauchemar, et avec ce nouvel volet de la rubrique La preuve par trois, nous allons en avoir une nouvelle preuve. (Et je pressens que cette rubrique va être très active dans les semaines à venir...)

Mental___1
Dans cet hôpital présentant de curieuses similitudes architecturales avec le Seattle Grace de Grey's Anatomy (la série ne s'encombrant nullement d'un univers clairement identifiable, comme ce peut être le cas pour Nurse Jackie), les données de départ son les mêmes que pour House : un médecin (anglais...) peu conventionnel, une équipe complètement obtue qui va devoir se mettre à son pas, des patients aux cas étranges... Donc à la base, rien de très follichon. Le pilote s'ouvre justement sur une de ces scènes ultra-atypiques comme on n'en fait que dans ce cas-là, où tout le monde est dépassé par un patient violent (n'oubliez pas qu'on se limite aux maladies mentales dans cette série), et où tel un chevalier blanc en armure, ou plutôt sans armure, le nouveau médecin (qui lui au moins ne boite pas...) vient sauver la situation, et la santé de ses futurs collègues par la même occasion, en intervenant à sa manière. Tout est là : le médecin futé aux méthodes originales, le reste de l'équipe médicale pas du tout prêt à affronter les changements qu'il amène avec lui, et des situations abradacabrantesques histoire de surenchérir un peu.

Mental___2
A intervalles réguliers, Mental nous propose donc de vérifier à quel point ce charmeur de Dr Gallagher peut être à contre-courant : il impose des pratiques peu orthodoxes, fait ami-ami avec les patients, et en plus il n'hésite pas à se montrer enjôleur (ça change un peu des éternels râleurs...). Il va aussi faire irruption dans la vie privée de son patient afin de comprendre un peu mieux le cas auquel il a affaire (ce qui à la limite s'avère aussi cohérent que dans le cas des cambriolages médicaux de House, mais j'ai des réserves à ce sujet quand même... rendez-vous sous la 3e capture). Bref il a la panoplie intégrale, la seule chose qui lui manque, c'est d'être intéressant par lui-même, comme son compatriote Hugh Laurie a eu l'opportunité de le faire très vite. Évidemment il a droit à quelques petits flirts, à peine prévisibles, mais c'est pas grand'chose pour le moment. Le Dr Gallagher a un côté pile, celui du gentil médecin taquin qui parvient à ses fins parce qu'il ne suit pas les règles du jeu de trop près (et dans son domaine, c'est sans doute le mieux ; on notera qu'il a une fois de plus droit à une bonne conscience féminine pour le gronder lorsqu'il sort trop du droit chemin), mais il manque dramatiquement d'un côté face (enfin, si, mais il est balancé de façon précipitée au tout dernier moment). C'est d'ailleurs le cas de la série en général : elle a un aspect médical relativement intéressant à proposer, mais côté perspectives dramatiques, personnages secondaires et tout le toutim, c'est le désert du Gobi.

Mental___3
Sur la méthodologie, je reste cependant très sceptique, et c'est, en plus des problèmes déjà évoqués, mon plus gros bémol. Je ne suis pas au fait des techniques en matière de soins psychiatriques, mais il me semble que le plus important, c'est quand même ce qui se passe dans la tête des gens. A ce titre, chercher une "vérité" absolue sur le contexte dans lequel le patient vit, sur sa famille, et ses antécédents, n'a que peu de sens. Quand on parle de maladies de ce type, on se rend souvent compte que la maladie ne trouve qu'une source indirecte dans les faits, mais tient surtout de leur perception par le patient. C'est tout l'objet des thérapies psy : aider le patient à comprendre ce qui se passe dans sa tête pour parvenir à le gérer, le surmonter, que sais-je (que ce soit avec une aide médicamenteuse ou pas n'étant pas le problème à proprement parler). En cela, il aurait vraiment fallu s'affranchir de House, et pas juste la décliner dans un nouvel univers : la recherche du diagnostic ne suffit pas. En matière de maladies mentales, le traitement est bien plus compliqué que le diagnostic, il ne suffit pas de faire des examens pour trouver le bon médicament à administrer et qui, dés qu'il a fait effet, suffit à guérir le malade ; cela implique un suivi à long terme, et en l'occurrence, Mental ne se préoccupe à première vue pas tellement de suivi, et d'ailleurs dans cette scène que je vous ai capturée, la série nous annonce plus ou moins clairement que ce ne seront pas ses oignons. Ces enquêtes médicales trouvent leur conclusion avec la fin de l'épisode, et on passera vraisemblablement à autre chose, ce qui est extrêmement frustrant vu la particularité du thème choisi.

Voilà donc un divertissement médical, un de plus, qui a beaucoup de peine à passer derrière House dont il s'inspire tellement qu'il n'a pas réussi à couper le cordon. A ce stade, autant avouer très franchement qu'on était face à un spin-off, on en attendrait moins.
Trop nombreuses sont les similitudes, trop rares sont les tentatives de se trouver une personnalité propre... un comble quand on parle de psychiatrie.

Une dernière chose, à propos des petits écrans de transition dont la série se sert de façon trop redondante, mais qui ferait une bonne base (j'ai dit une base, pas l'intégralité) pour le générique. On me prolonge ça d'une quinzaine de secondes minimum, on me fait du beau boulot et on se trouve un thème musical qui a de la gueule, et au moins on tiendra déjà un générique original. Merci d'avance de ne pas rater ça aussi.

Mental___Bonus

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche Mental de SeriesLive.
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23 mai 2009

STOP ! In the name of love...

Ok, ok, ça suffit, arrêtez tout. Ça ne va pas aller, là. Je n'en peux plus. Depuis quelques jours et consécutivement aux upfronts, nous sommes noyés sous les trailers et autres extraits de tous poils ; et au bout d'un moment, trop c'est trop. C'est même l'invasion à ce stade.

Pour autant que j'adore découvrir le pilote d'une série, les trailers et autres extraits ne m'intéressent pourtant pas le moins du monde.
Regardez celui de Nurse Jackie : il m'avait totalement induite en erreur. J'ai regardé l'une des videos sorties pour V (New Gen), car ma curiosité était grande, mais j'avoue que je n'en ai pas pensé grand'chose, et, ayant peur de me laisser influencer par une ou deux minutes de montage, j'ai décidé de ne pas aller plus loin dans ma découverte prématurée de la série. Ce serait dommage, après des années passées à attendre que ce projet issu de V (j'en ai parlé à plusieurs reprises depuis l'ouverture de ce blog, suivez les tags pour plus de détails), de se laisser conditionner des mois à l'avance, soit dans un sens ("youpi chouette, enfin le projet dont on parle depuis des lunes"), soit dans l'autre ("de toutes façon c'est n'importe quoi, ce ne sera jamais aussi bien que la série d'origine"). Pour raison et foi garder, je pense qu'éviter à partir de maintenant les trailers peut s'avérer nécessaire voire même salvateur.
Mais bon, chacun voit midi à sa porte, évidemment, hein...

Que peut nous apprendre un trailer de toutes façons ?
Pour une série à vocation humoristique, ça peut valoir le coup, à la rigueur : on prend la mesure du type de gag, du style (une caméra ou plusieurs), mais il reste tout de même un certain nombre de choses qui, par essence, ne peuvent pas se savourer dés le pilote, et notamment ce qui est l'une des qualités fondamentales d'une série drôle, à savoir le rythme. Par ses multiples extraits et son jeu de montage, le trailer est proprement incapable de donner une idée précise de la question.
Côté série dramatique, si certes on cerne plus facilement les problématiques posées par le pitch d'origine, et du traitement choisi (un peu de second degré ou pas du tout ? visuellement travaillé ou pas tellement ?), sur la profondeur des intrigues, le trailer restera muet comme une carpe, ce n'est de toutes façons pas son rôle.
Quant aux séries policière ou d'action, alors là franchement, on restera dans quelque chose de si générique qu'il vaut mieux ne pas s'y fier du tout.

Certes, dés le trailer de Carpoolers ou de Cavemen, on savait que ces séries seraient du plus haut pitoyable. Mais pour la gamme inférieure des productions, ce n'est jamais difficile de déterminer qu'une série est abyssalement lamentable dés ses premières images, la médiocrité ayant ceci de particulier qu'elle ne jouit pas de l'intelligence suffisante pour se dissimuler à nos yeux.
C'est donc comme toujours facile de déterminer quand quelque chose est mauvais, mais les nuances entre le correct, le plutôt bien, le très bon et l'excellent demandent plus d'observation que ce qu'un trailer peut offrir (ou plusieurs, d'ailleurs).

Je fais donc, à compter d'aujourd'hui, la grève du trailer.
Remarquez bien que ça ne m'empêche évidemment pas de m'intéresser aux nouveautés de la saison ; vous me connaissez trop bien pour croire le contraire de toutes façons ! Mais c'est juste que la pilotovore que je suis ne supporte plus ce faux-buzz organisé dés le mois de mai alors qu'en définitive, le salut ne viendra que des épisodes eux-mêmes. D'ailleurs, aux salutaires articles synthétisant les upfronts (comme celui de SeriesLive), il manque des informations plus précises quant au câble, et c'est justement souvent là que se passe le nerf de la guerre. Donc le plus intéressant reste à venir de toutes façons, comme Camelot, la prochaine série du créateur de The Tudors, qui tombe à point nommé dans mon cas, mais dont je ne parviens pas à trouver la confirmation dans les grilles prochaines de Showtime.
Donc si à l'avenir, on ne sait pas, l'été sera long et il peut se passer plein de trucs, si donc je parle des séries de la rentrée avant d'en avoir vu le pilote, vous saurez que j'ai fait exprès de ne pas regarder les bandes annonce et autres promotion de tous poils. Les preairs, les photos et les articles, ça, par contre, on est d'accord que ça ne m'engage à rien.

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