Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
ladytelephagy
les experts
13 novembre 2008

C'est encore Halloween ?!

J'étais innocemment en train de me demander si je me regardais une petite cassette sur mon dernier magnétoscope survivant (celui qui ne fait plus que la lecture ; il faut vraiment que je m'achète le bidule qui permet de tout passer sur PC, avant qu'il ne me lâche, d'ailleurs) ou si j'allais regarder la télé. Des fois il s'y passe des trucs, après tout. A la télé, on est surpris.

C'est vrai qu'en fait, quand on regarde un DVD, ou qu'on cagoule, le résultat est entièrement maîtrisé. Vous regardez l'épisode que vous attendez, ou l'épisode que vous avez déjà vu, et quelque part vous savez à quoi vous attendre (à la notable exception d'un accès pilotovore, où là, c'est la roulette russe).
Mais quand vous allumez la télé, c'est la surprise. Inédit ou rediff ? Et si inédit, peut-être celui d'une série que de toutes façons je n'aurais pas pris la peine d'acheter en DVD ou de cagouler...

Combien de fois m'est-il arrivé d'allumer la télé et de me dire "tiens, c'est vendredi, c'est Sex & the City", et de tomber par hasard sur l'un de mes épisodes préférés et me laisser surprendre, une fois de plus, par son effet. Combien de fois me suis-je dit que j'allais zapper jusqu'à tomber sur une série, et prendre en cours de route l'épisode jusqu'à la fin, pour voir. Combien de fois, pendant des insomnies, suis-je tombée sur Dallas par exemple, et me suis-je dit que j'allais tenter l'expérience puisque j'étais là, sachant que je n'aurais sans doute pas l'idée de regarder la série en d'autres circonstances...

Et puis, au fil de l'eau, se prendre au jeu, se laisser émouvoir, se laisser surprendre, découvrir un bon épisode, rédécouvrir les détails imperceptibles d'un épisode qu'on pensait déjà connaître... se laisser surprendre, oui, c'est certainement ce que je fais devant ma télé. Le cagoulage et le DVD n'apportent pas ça, du moins pas autant.

Typiquement, des séries comme Les Experts Oulan Bator ou Cold Case se prêtent totalement à ça. C'est la série que jamais de la vie je ne regarderais pour le frisson téléphagique, mais que, comme ça, par hasard, pourquoi pas.

Bref je me demandais s'il y avait quelque chose par quoi me laisser surprendre.

Et dans mon programme télé, je suis tombée sur ça.
Jaipeur
Rassurez-moi, c'est la version Sims de Kathryn Morris, hein ? Ah ya pas à dire, les Sims 3, ils ont poussé le réalisme très loin. C'est pas encore parfait niveau proportions mais ça a quand même de la gueule...

Publicité
12 novembre 2008

J'ai un mot du médecin

Il fait noir. Oh mon Dieu, tout est noir ! J'ai ouvert les yeux et il fait toujours noir ! A l'aide ! Je suis aveugle !!!
En tant que téléphage (et de surcroît avec des oreilles aussi paresseuses que les ovaires de Miranda Hobbes... j'aurais pas dû faire ce test de BuddyTV), c'est mon pire cauchemar, évidemment.

Alors, lorsque mon amie l'ophtalmo m'a gentillement cloué les yeux avec de l'acide (elle dit que c'est pour faire un fond de l'oeil, mais je ne suis pas dupe !), me rendant aveugle pour quelques temps, la panique s'est forcément emparée de moi. "C'est temporaire", qu'elle disait ; et moi, inquiète, je répétais : "Temporaire comment ? Ok nan mais ça fait combien, en épisodes ? Bon, disons qu'on compte en comédies, combien ? Dites, combien ? Un épisode, deux ? Plus ? Combien ?" Elle m'a renvoyée chez moi avec une tape sur l'épaule (mais je suis aveugle, au nom du ciel, ne me relâchez pas dans la rue comme ça, j'ai tout un pâté de maison à contourner !) et un petit sourire... oh je ne l'ai pas vu, le sourire, mais il s'entendait et il était narquois. "Tout va bien aller...". Merci mais ça ne répond pas à ma question.
Ma vue a baissé. Je me rapproche du jour où je devrai me contenter de la radio, comme les vieux. Ah nan, pas ça, ils ne font plus de série à la radio... Si ? Non, je pense que ça n'existe plus. Faudra que je me renseigne, quand même. Pour plus tard. Ou moins tard que je ne le pense. Oh mon Dieu je deviens aveugle !

Je suis rentrée tant bien que mal chez moi, ait laissé mes chaussures dans l'entrée en trébuchant dessus, ait piétiné un chat ou deux (quelle est votre excuse à vous les matous, vous qui pouvez même voir la nuit ?!), me suis allongée toute habillée sur mon lit trouvé en tâtonnant, et les mains jointes sur le ventre, et j'ai attendu que le plafond retrouve sa couleur initiale, passant du noir au blanc. Ou disons qu'il devait l'être il y a 10 ans.
Et j'ai réfléchi.

Ce qui fait l'intérêt d'une série télé par rapport à un feuilleton radio, ce n'est pas simplement de voir, oh les jolis filtres des Experts du Siqueur, oh les décors qui arrachent la cornée de Hidden Palms, oh les formes affriolantes de Shemar Moore (bah, quoi ?). Non, ça va bien plus loin, évidemment.
C'est même au-delà du ravissement sans nom qu'est Pushing Daisies à chaque instant.
C'est bien plus que tout cela. Qui est pourtant déjà pas mal, je vous l'accorde.

C'est voir tout le langage non-verbal, ce qui à mon sens distingue l'acteur-fonctionnaire de l'acteur-artiste.
C'est voir les personnages grandir, vieillir, évoluer.
C'est voir un interprète apprivoiser son personnage. Un styliste en affiner l'apparence, la faire évoluer.

C'est voir la différence d'un demi-millimètre à peine qui réside dans l'oeil d'un acteur qui nuance sa peur en terreur, ou sa colère en rage, ou son amour en passion.

Perdre mes yeux, c'est perdre les yeux de ces centaines de gens qui ont affiné, peaufiné, chaque personnage, pour lui donner sa substance actuelle !

Passant progressivement du noir au gris, puis du gris au presque blanc, les doigts enlacés sur le ventre, je songeais à tout ce que je perdrais si j'étais aveugle. Quand la lumière est réapparue, j'ai foncé chez l'opticien avec ma belle ordonnance, et j'ai supplié pour qu'on me donne le nec plus ultra des lunettes ! Peu importe le prix, j'ai un rein dont je n'ai pas usage de toutes façons...
Je suis allée chercher ma nouvelle paire d'yeux quelques jours plus tard. Je suis rentrée chez moi, éblouie. J'ai allumé l'écran. J'ai retrouvé mes séries.

Ou bien ?
Subitement, j'ai remarqué une ride au coin du regard de Fran Drescher. Une dent légèrement sortie de l'axe, cachée derrière la lèvre inférieure taquine de Lee Pace. Un grain de beauté insoupçonné sur le visage de Christina Applegate. Vous voyez ? Mon regard a déjà changé.

Orgie d'images ! J'ai de nouveaux yeux et je compte bien m'en servir pour tout regarder à nouveau ! Vérifier ce que j'ai raté ! Les détails à côté desquels je suis passée ! Les nuances que je n'ai pas saisies au premier regard !
Et puis, mon ophtalmo me l'a bien dit : "Vous ne pouvez rien faire pour empêcher votre vue de baisser, c'est normal (ç'aurait même dû se produire au moment de l'adolescence). Alors profitez de vos yeux tant que vous les avez".

Eh, si ce sont les ordres du médecin...

1 novembre 2008

Sinaui euhura

Avant que nous ne soyons brutalement séparés par ma déconnexion, nous avions pu évoquer Invasion Planète Terre à l'occasion du jeu des génériques. Un timide (encore lui, toujours le même) m'a fait savoir qu'il était curieux de voir le pilote, et me voici donc de retour avec un post La preuve par trois pour... eh bien, faire ce que font les posts La preuve par trois, évidemment.

Mais d'abord, un peu d'histoire : lorsque j'ai découvert Invasion Planète Terre, j'ignorais qui était Gene Roddenberry, je ne savais rien de Star Trek, et j'étais peu encline à la science-fiction. Pour moi la SF, c'était SPACE 2063... bon, plus une série de guerre que de SF pure, donc. Tiens d'ailleurs, qui parmi vous n'a jamais vu SPACE 2063 ? Levez la main, je ferai peut-être quelque chose pour vous.
Bref tout était à faire, mais à ma décharge, j'avais quelque chose comme 17 ans.
Je suis tombée sur la fin d'un épisode, en clair le midi sur Canal+, et Invasion Planète Terre m'a alors frappée pour son côté... politique. Les manigances du Synode me fascinaient bien plus que les skrills et autres vaisseaux inter-dimensionnels. Mais c'est là que le germe de la téléphagie, probablement dormant depuis les années où je suivais chaque samedi les aventures de Mac Gyver (pour ma défense, là j'avais 10 ans), s'est réveillé... faisant de moi une sorte de Cylon de la télévision. J'ai commencé à tout enregistrer, à tout regarder, tout décortiquer, me repasser certaines scènes intéressantes et même à essayer de transcrire les épisodes. Dans les mois qui ont suivi, j'ai acheté le coffret de la première partie de la première saison (je n'avais pourtant pas d'argent de poche), je me suis abonnée au fanclub, j'ai entamé deux fanfictions (dont une parodique), bref, lâchage complet.

Alors Invasion Planète Terre, même si aujourd'hui, je ne la regarde plus de la même façon, ça reste un classique (on va pas dire culte, pas vrai ?). Je vous prie donc de prendre ce post avec le plus grand respect, ce sont les reliques de mon adolescence que je vous offre aujourd'hui. Ca ne fait jamais que 10 ans, dans le fond.

EFC___1
Je crois que ma passion pour le violet vient de cette époque-là. Tout dit, en permanence, "violet". Evidemment la série n'est pas ultra-lookée avec des filtres de couleur à la CSI, et on s'autorise lorsque nécessaire d'autres couleurs (notamment dans l'une de mes scènes préférées de ce pilote dont je parlerai plus bas), mais ça reste une série violette, quoi. Vous avez vu les intérieurs des Taelons ? Bon, quand même.
Cette parenthèse ayant été faite, il faut quand même dire que la différence entre VF et VO est ici très frappante. Da'an est interprété(e) par une femme, mais doublé(e) par un homme. Le travail sur la voix est donc très impressionnant en VO, moins ambigu en VF. Mais dans les deux cas, Da'an évoque la douceur, le calme, la sérénité... et j'avoue que moi-même, je suis tombée dans le panneau la première fois, et n'ai pas saisi à quel point Da'an était trop gentil pour être honnête. Plus tard dans la série, à l'arrivée de Zo'or, consacré vilain méchant officiel, Da'an gagnera encore plus en ambiguité, devenant le gentil Taelon avec des intentions incompréhensibles et des gestes parfois manipulateurs... un bon personnage, jusqu'à ce que tout foute le camps en saison 2,5/3. Quelque chose d'hélas récurrent dans cette série.

EFC___2
Une série avec un héros marié ? Nan mais ça va pas la tête, tu y as vraiment cru, ma jolie ? Eh bah bien fait !
Toute jalousie mise à part, la mort de Kate est un excellent élément dans ce pilote. Autour de lui, s'articulent tous les ingrédients qui feront de Boone un personnage tiraillé par les évènements. Rappelons d'abord que Boone a décliné l'offre d'emploi de Da'an au prétexte que lui et sa femme voulait fonder une famille... et pouf, a plus femme ! Ca tombe quand même drôlement bien. Donc Boone entreprend de bosser pour Da'an et donc la Résistance lui main le grappin dessus... et le sieur devient agent double, au prix de quelques souffrances physiques en prime ; voilà comment le sacrifice du doux agneau blond va conditionner les tribulations de Boone... Tout ça pour dire : les blondes ça n'attire vraiment que des emmerdes.

EFC___3
C'est pas violet, mais c'est résolument ma scène préférée de ce pilote. Touchante, et en même temps très révélatrice sur la personnalité de Boone. Qu'on peut aussi reluquer à loisir, comme le monde est bien fait, dans cette scène esthétique.
Après avoir rappelé à Marquette qu'il n'est dupe de rien, et que son travail d'agent double est avant tout un travail d'agent triple puisqu'il est bien décidé à discerner la vérité, sans servir totalement ceux qui pourraient lui mentir, qu'ils soient Taelons ou Résistants, Boone se recueille sur la tombe de son épouse... puis s'éloigne d'un air décidé et résigné. Boone, comment vous dire ? C'est ze héros. C'est donc normal qu'il reste, aux yeux de tous, le vrai personnage central de la série, même en n'ayant en fait été présent qu'un peu plus d'une saison.
Message personnel : si tu ressembles à Kevin Kilner et que tu es célibataire, tu m'intéresses.

Dans ce post nostalgique, je dois bien avouer que je n'ai pas réussi à prendre du recul. Je n'avais plus vu ce pilote depuis un ou deux ans, mais je l'avais regardé tant de fois avant, que je pense ne plus être capable de le considérer avec objectivité. Est-ce un bon épisode ? Pour la série, résolument. Dans l'absolu, c'est plus difficile à dire. La production est léchée, mais probablement imparfaite. Tous les acteurs n'ont pas le même niveau (on notera aussi l'absence tragique d'Augur dans ce pilote). Globalement tout n'a pas forcément bien vieilli.
Mais Invasion Planète Terre, ça reste Invasion Planète Terre. Forever.
Ce qui explique qu'il y ait plus d'endroits où cliquer que d'habitude, dans ce post...

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche Invasion Planète Terre de SeriesLive.
favicon

27 septembre 2008

Mais qu'est-ce qu'ils ont tous ?

Je pose juste la question : mais qu'est-ce qu'ils ont tous ?
Il m'arrive fréquemment de regarder des séries qui semblent remporter une quasi-unanimité, et de me dire que, sans déconner, mais qu'est-ce qu'ils leur trouvent, donc ?

Exemple : l'autre jour, je suis tombée sur CSI New York. Je suis arrivée dessus en zappant, sans préméditation, juste histoire de regarder quelque chose de potable. Et là, j'atterris sur un dialogue fulgurant, je vous le fais de mémoire :
- Apparemment, il gagne sa vie en cirant des chaussures...
- Je sais où le trouver... DANS LE QUARTIER DES CIREURS DE CHAUSSURES !
Wow. Je veux dire, nan, sérieux : wow ! Plus que ça même. Ca demande quand même un talent, d'écrire un truc comme ça, qui me dépasse ! C'est à se demander pourquoi je n'ai regardé que le pilote de ce truc.
Cet été j'avais déjà fait l'expérience d'un épisode de CSI Miami, et c'était au moins aussi bluffant. On sent la série qui est écrite avec un cahier des charges, en fait. Evidemment, il y a la traditionnelle petite phrase de pré-générique, mais comptons aussi toutes ces répliques faussement piquantes, genre suspense à trois balles avec une pointe d'humour raté... Le cahier des charges stipule donc qu'à la 12e minute, Horation Caine va lever un sourcil derrière ses lunettes, un, pas plus, et lancer une phrase éblouissante du genre de "il pourrait bien s'en mordre les doigts", mettons.
Que je sois sûre de comprendre : ça, ça fracasse l'audience ? Nan mais, je me renseigne, hein.

Mais ok, disons simplement que c'est un vieux fond de sentimentalisme pour la version Vegas, et disons simplement qu'en dépit de mon affection pour Gary Sinise remontant au collège, j'ai des a priori négatifs envers ces deux spin-off. Admettons.

Alors prenons un autre cas. NCIS. Vous avez vu un épisode, vous les avez tous vus. Là aussi vous pouvez être sûr que dans chaque épisode, DiNozzo va faire une blague à caractère sexuel, que le seul sourire que va décrocher Gibbs sera cynique, que le petit rondouillard va se faire mépriser en dépit de son efficacité, que Zyva va tenter d'à la fois castrer et allumer DiNozzo en une seule phrase, que le vieux papy va parler aux morts, et que la petite fée gothique dans son antre va avoir un verre de liquide fluo dans la main. Sublimissime. Evolution du personnage ? Connaît pas. Le popcorn à son apogée.
Et donc ça, ça dame le pion à la Star'Ac ? Je sais pas si je dois en rire ou en pleurer.

Vous dites ? Ce n'est pas mon genre de séries ? Vrai. Alors prenons le genre de série qui serait d'ordinnaire le mien : le drame. Ah ! Là on ne peut décemment pas m'accuser de partir du pied gauche, pas vrai ?
Alors qui m'explique le hype autour de Damages ? C'est complètement creux ! Superficiel, bourré d'effets de style, et au final pour quoi ? Pour construire un pseudo-suspense complètement prévisible, en espérant nous faire frissonner un peu sans s'en donner les moyens scénaristiques. Ah ils sont jolis les effets de filtres, les plans serrés, je dis pas le contraire. Mais on regarde quoi, au juste ? Un clip ? Nan, mais quand même, quoi. Et j'arrive pas à trouver une seule personne pour en dire du mal. Je ne comprends juste pas.

Eh, oh, ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit.
Je ne dis pas, par exemple, que c'est populaire et donc mauvais. Il y a un public pour tout. Comme je dis toujours, s'il y en a eu un pour près de 10 ans d'Alerte à Malibu, tout est possible. M'enfin de là à motiver autant les foules, ça m'épate. Faire des cartons d'audience avec ça...? Je ne comprends pas.
Ce que je ne dis pas non plus, c'est qu'on ne devrait regarder que des séries d'un certain genre, par exemple d'une exigeance hors du commun, hyper écrites, ou à l'univers à part. Elles ne sont pas faites pour tout le monde pour commencer. Une partie du public, par exemple, ne veut pas se prendre la tête, et c'est son droit le plus strict. Moi-même ces dernières semaines, je n'ai pas spécialement opté pour ce genre de séries, avec mes Reba dont vous ai rebattu les oreilles, pas vrai ?

Non, en fait ce qui me pose question, c'est que tout le monde regarde ces séries-là.
Parce que des séries de ce type, dans le fond, yen a des tonnes. Chaque saison, yen a des nouvelles. Certaines saisons plus que d'autres, d'ailleurs. Elles valent ce qu'elles valent, c'est comme ça.
Mais d'une série si moyenne à une autre série si moyenne, il y en a sur laquelle le public, américain comme français, fond comme un nuage d'éperviers, et puis il y en a, qui n'ont pas plus de mérite, et pas vraiment moins non plus, qui crèvent sur place.

On est fin septembre. Les premiers renouvellements ont déjà été annoncés. Les premières annulations suivront pas loin derrière le très pénible Do Not Disturb. On va, c'est fatal, voir disparaitre des séries qui ne sont ni meilleures ni pires que Les Experts Kuala Lumpur, NCIS ou Damages. Yaura peut-être, à la rigueur, moins d'argent investi dedans. Parfois même pas. La différence sera infime. Mais elles, elles crèveront, pendant que d'autres du même tonneau survivront.
Et ça me pose question, parce que je me dis : y a-t-il une sorte de phénomène grégaire qui pousse les gens à regarder les mêmes séries, même si à côté il y a strictement la même chose, et à sauver du naufrage des séries qui en soi n'ont rien d'extraordinaire, en leur offrant des audiences respectables voir exemplaires ?
A quel moment, du côté de la promo, du bouche à oreille, ou quoi que ce soit d'autre, y a-t-il quelque chose qui intervient et fait la différence ?
Je n'en suis même pas à me dire que certaines séries mériteraient plus ces chiffres, même pas. Je dis juste qu'entre deux productions similaires à bien des égards, certaines acquièrent une longévité et d'autres pas.
Et ça, vraiment, je comprends pas.

25 octobre 2007

L'aile ou la cuisse ?

C'est ce soir !
Qu'est-ce qu'on fait ce soir ? Ce que nous faisons un jeudi soir sur deux : tenter de décrypter le monde des séries !

Je vais pas vous refaire le menu, hein, évidemment, je sais que vous êtes assidus du blog du podcast SeriesLive On Air et que vous avez déjà pris toutes vos infos dessus, m'enfin permettez que je fasse un petit retour sur le sujet du débat : les séries policières.

J'aime pas le poulet à la télé. C'est viscéral, je crois que c'est dû à un contexte familial un peu particulier, en fait. Depuis que le monde est monde et que je suis téléphage, je passe mon temps à répondre à qui me demande mes genres favoris que j'adore les drames, et que j'exècre le genre policier.

Pourtant avec les années, j'ai bien été obligée de réviser ma position. L'offre en matière de séries policières s'est étoffée, comme vous le savez, ces dernières années. Au point qu'on ne sait plus trop où donner de la tête... Il y a la facilité : la dose de 500 heures d'Experts en intraveineuse chaque semaine grâce aux bons soins de TF1 (et si vous êtes en manque entre deux épisodes, il reste l'autre grande franchise, les L&O)... et puis, il y a le reste. Tooooooout le reste. Et finalement, même quelqu'un qui n'apprécie pas le genre peut trouver son compte !

Au final, cette "mode" de la série policière n'a eu qu'un aspect désolant : populariser une façon très "cerveau gauche" de concevoir l'enquête criminelle, en délaissant, majoritairement (mais heureusement pas unanimement), l'aspect plus humain de la question. Le prochain défi de la série policière, ce sera certainement de revenir à plus de chaleur humaine : plus de proximité avec le quotidien, plus de simplicité dans le traitement, plus d'humanité dans l'approche...

Mais pour entendre plus de points de vue sur la série policière, ce qu'il vous faut, c'est sûr, c'est passer trois quarts d'heures entre potes (cast).

Et pour ceux qui manquent cruellement de son : SeriesLiveOnAir_Purple_mini

Publicité
28 juin 2007

Homme-garou

Depuis que je l'ai autorisé à remettre les DVD de Battlestar Galactica dans le lecteur adéquat, mon homme s'est soudain refermé à toutes les nouveautés que je pourrais lui présenter, et même au reste. La preuve : en quelques semaines TF1 va avoir montré plus d'épisodes de Heroes que je n'ai réussi à lui en faire voir (ce qui implique, ô horreur, que nous allons devoir regarder la VF avec une autre voix, c'est fatal, que celle qui originellement est celle d'Adrian Pasdar). Et pourtant il avait aimé.

Cela dit, hier, j'ai réussi à le mettre devant The Shield, série que moi-même je n'apprécie que modérément. J'avais vu le pilote lorsque, si mes souvenirs sont exacts, Jimmy l'avait diffusé, et bien que trouvant la série couillue je ne l'avais pas exactement vue comme une révélation.
Mon attachement de jadis pour Michael Chiklis était-il la cause de cette froideur ? C'est à voir. Pas impossible m'enfin en même temps, L'As de la Crime commence franchement à dater et je ne suis pas sentimentale à ce point. En plus il est vachement plus baisable dans The Shield, et de loin (pardon mon homme mais il fallait que ce fût dit).

Mais il n'est pas question de moi ici. Au contraire. Car finalement, blasée que je suis (surtout sitôt qu'il s'agit de séries policières), je trouvais The Shield, certes, je l'ai dit, juste au-dessus, couillue, mais pas absolument révolutionnaire. Même pas vraiment choquante. Et pourtant j'ai eu le temps de me désintoxiquer des excès de virilité d'Oz, depuis le temps !
Mon homme, quant à lui, a trouvé la série tout simplement surréaliste. Beaucoup de choses lui ont semblé être trop "grosses", notamment dans la façon très bourrine que notre Vic a de ne pas s'inquiéter vraiment des conséquences de ses actes. Bon alors, oui, ok, du soucis, il s'en fera probablement plus à mesure que la série avancera, reste que ce mec est une tête brûlée et qu'il est plutôt peinard dans sa branche, remettant sans problème son boss en place, ou rivant le clou du boss boss en lui mentant effrontément dans la même seconde.

Pour autant que mon homme, geek de nature et fan de J-C. Van Damme de sucroît (et croyez-moi cet aveu m'est bien difficile), soit amateur de tout ce qui est bourrin (après tout c'est le même homme qui a regardé le téléfilm catastrophe de M6 hier soir, avant The Shield, n'est-ce pas...), certaines choses lui ont tout de même semblé être beaucoup trop énormes pour passer ainsi à l'as. C'est à un tel point qu'il n'a pas tout de suite compris que Vic s'était débarrassé de Terry. Soit c'est allé trop vite, soit plus vraisemblablement ça lui a paru être carrément trop "pas possible".

La question qui se pose peut aussi être : mon homme est-il trop coutumier des gentils justiciers qu'on voit souvent dans les séries de flicaille ? On parle de quelqu'un qui n'a jamais vu un NYPD Blue en entier de sa vie (cela dit, les forces vitales me manquent pour m'en infliger moi-même), mais qui par contre s'enfile des Law & Order (toutes franchises confondues puisque j'encense SVU et qu'il aime la série originale) de façon quasiment obscène depuis plusieurs mois (j'en suis responsable pour beaucoup). Quelqu'un qui apprécie Monk, qui regarde sans trop de problèmes Les Experts, bref, qui est coutumier d'une image, bon, peut-être pas lisse, mais en tous cas relativement consensuelle de ce métier.
C'est une théorie qui se tient même si ça reste plutôt dommage.

Cela dit la série est tellement couillue, je l'ai dit, que la montée d'adré a fait son effet et qu'il m'a fait jurer qu'on regarderait la suite la semaine prochaine, je cite : "pour voir la suite de l'intrigue". Ce qui est sa façon de me dire que The Shield en a dans le pantalon, et qu'entre un Grey's Anatomy et deux Desperate Housewives, il a envie de ce genre d'univers de temps à autres où il serait un télespectateur homme regardant une série virile (c'est sans doute une question d'identification).
Note perso : lui acheter de la bière et l'autoriser gentillement à se gratter les couilles, c'est pour son bien.

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche The Shield de SeriesLive.

22 juin 2007

Quota, toi, tu veux ma photo ???

C'est, sur un forum, une remarque a priori anodine (ou en tous cas certainement rédigée comme telle) qui m'a fait m'interroger : où se place, dans les séries, la limite entre la représentation de le diversité et le simple et pur quota politiquement correct ?
Parce qu'évidemment, sur le principe, avoir des quotas plus ou moins officiels, personne ne trouvera ça mauvais. A moins d'avoir des convictions racistes, évidemment, tout le monde est à fond pour le principe du quota. Sur l'air de "au moins tout le monde a sa place à la télé".
[insérez ici un hochement de tête désabusé]
Certainement, oui.

Pour moi, tout a commencé avec l'affaire Grey's Anatomy de cette année, que j'affuble personnellement du sobriquet : "la seule affaire à rebondissements de la saison", à savoir quand Isaiah Washington a laissé échapper un vilain mot hors du cercle privé, et que la presse s'est emparée de la chose, conduisant à une suite de comportements tous plus absurdes les uns que les autres de tous côtés, et étendant stérilement l'affaire sur plusieurs mois. Le cast de la série, je le confirme maintenant après avoir vu une bonne partie de la saison 3, n'avait effectivement rien de mieux à raconter sur ce qui se passe dans Grey's Anatomy cette année, alors en s'y mettant à plusieurs, ils ont fait en sorte que cette connerie revienne régulièrement sur le tapis. Formidable, merveilleux. La conclusion de cette affaire qui évidemment n'en a été qu'une que pour ceux qui n'avaient rien d'autre à penser, comme on s'y attendait, c'est que Washington a fini par se faire vir... hm, non, son contrat n'a pas été reconduit. Ahem.
Et à l'annonce de cette absence de réengagement, je lis sur un forum "j'espère qu'il sera remplacé par un autre personnage de couleur".
. . .
Attendez, là, quoi ? Un personnage de couleur ? Ah bon mais pourquoi ?
Et pourquoi ne pas plutôt le remplacer par un autre personnage intéressant ? Un autre personnage complexe ? Un autre personnage ayant des interactions avec le meilleur personnage/acteur de la série (à savoir Christina) ? Un autre personnage baisable ? Un autre personnage avec des failles ?
Non, je sais pas, c'est juste des idées, comme ça...

Quelle est cette préoccupation de vouloir avoir des quotas, et surtout à ce point ? Comment cela peut-il être un réflexe chez un télespectateur de penser d'abord à la couleur du personnage plutôt qu'à son background, son statut, son caractère ? Est-ce que l'un sous-tend les autres ?
...Et est-ce que je trouve cette réaction étrange parce que je suis blanche ? Parce que dés qu'on parle de couleur, plane très vite au-dessus de nos têtes le spectre du racisme, et qu'on en vient toujours plus ou moins à se poser la question...

Disons-le, c'est vrai que les quotas à la télévision américaine ont fait un travail épatant pour les minorités. On aurait beaucoup à apprendre des dernières décennies télévisuelles outre-Atlantique, en la matière. Intégrer des personnages de couleur, c'est comme intégrer des femmes, c'est nécessaire pour la diversité des personnages, la diversité de leurs possibilités, et puis pour l'identification, évidemment. Et d'ailleurs, pour la gent féminine, là aussi ya eu travail progressif pour en arriver là où nous en sommes aujourd'hui ; les nanas dans les séries, ça n'a pas toujours été des Veronica Mars ou des Carrie Bradshaw ! On a eu un bon paquet de faire-valoir pathétiques et même de séries exclusivement bourrées de testostérone... parfois à dessein, souvent par pur machisme. Bref, les quotas, ça a du bon, ça fait trois ou quatre décennies que ça fait avancer les choses, au moins à la télé et peut-être même parfois par-delà.

C'est devenu une règle et maintenant on est étonnés devant certains castings blancs comme neige... rappelez-vous lorsque Friends était accusé d'être trop blanc ! On entendait même des rumeurs selon lesquelles un septième larron serait adjoint à l'équipe pour rattraper la bévue ! Aujourd'hui, les minorités s'invitent, s'installent, et la plupart d'entre nous trouvent ça normal.
D'ailleurs le dernier quota à la mode, après les gonzesses, les blacks, les latinos... ce sont les gays. J'ai hâte de voir quel sera le prochain : le troisième âge ? C'est vrai, ils sont sous-représentés à la télé, et leur pouvoir d'achat grandit à eux aussi...

Sauf que le problème, de nos jours, ce ne sont pas les quotas, c'est l'utilisation qui en est faite. L'immense majorité des séries qui a un black... a un black. Il est noir il est là vous êtes contents ? Euh oui, enfin, je crois, mais... et après ?
Combien de saisons avant que le quota de couleur de Stargate SG-1 commence à prendre corps et aie quelque chose d'intéressant à apporter à la série ? Je veux dire, oui, si, bien-sûr, la montagne de muscles a été notre eye candy dans la série depuis le premier jour, mais c'est pas l'apprentissage du texte qui a tué Christopher Judge pendant longtemps !!! Le matin avant d'aller tourner, quelques exercices de flexion et d'extension du muscle au-dessus du sourcil, et hop, en piste ! Pas chiant la vie d'acteur !
Et la plupart des séries en sont encore là : les personnages de couleur sont là pour le vénéré quota, mais ils sont souvent plats. Ce ne sont que des alibis, en somme. Et c'est triste. Et on en vient à se demander si tout ça a réellement une raison d'être si c'est pour en arriver là. Au final, ces quotas... est-ce qu'ils servent vraiment à quelque chose ? Sont-ils vraiment satisfaisants ?

Et puis franchement, si dans Grey's Anatomy, Burke était remplacé par un personnage également de couleur, on la verrait venir, la suite, gros comme le nez au milieu du visage, ce serait courru d'avance. C'est le mariage de Miranda qui prendrait un coup dans l'aile. Nan parce que tout le monde aura remarqué que dans Grey's Anatomy comme dans un million de séries ayant plusieurs personnages de couleur : tout se fait entre eux !!! Il y avait deux persos de couleur célibataires dans Grey's Anatomy, pouf ! Ils finissent ensemble ! Obligé ! C'est quand même dingue ça, non ? Et tout le monde est logé à la même enseigne, quel que soit le contexte de la série, dans une immense majorité.
Dans les soaps, ils ne se fatiguent même pas à essayer de maquiller la chose ; tenez, prenons Les Feux de l'Amour (à propos desquels la mémoire m'est rafraîchie plus régulièrement du fait de mon homme qui est fan) : les persos blacks ont leurs scènes entre eux, se marient entre eux, font des bébés (blacks) entre eux, bref sont quasiment dans leur monde à eux. Donc yen a, mais pas à côté des blancs. Bravo le quota, bel effort ! Tout ça pour ça ?

Et puis à force, les quotas, ça fait chier, voilà. A force, les quotas, c'est tellement gros que les casts sont sans surprise, sans intérêt, sans saveur. Ce qui devrait retranscrire la diversité des populations, est devenu une simplification des personnages. Je suis tombée sur Criminal Minds hier soir, et comme les CSI, entre autres (qui font partie des castings les plus ennuyeux du monde), comme un grand nombre de séries reposant sur un cast nombreux : ya la nana, ya le perso de couleur, ya le mec mature plus expérimenté que les autres... C'est toujours pareil. Tout fonctionne par archétype, selon les archétypes de télespectateurs dont on aimerait bien qu'ils envisagent de regarder la série. C'est rasoir.

Pourtant, je suis une femme mais rien ne m'empêche d'encenser une série avec uniquement des mâles, et pas nécessairement parce que je vais les reluquer (même si ça aide, nécessairement) ! Prenez Oz, les nanas, bon d'accord yen a, m'enfin, faut les chercher quand même un peu, et ce ne sont pas elles qui occupent le gros du temps d'antenne ! Pourtant, vous me voyez me plaindre que cette série est trop virile ? Que nenni... Je regarde avec plaisir quelques séries japonaises, je ne suis pourtant pas asiatique (la fin d'un mythe ?). Vous m'entendez me plaindre qu'il n'y a pas de blanche dans ces séries ? Que nenni...

Est-ce qu'une série sans personnage de couleur dégoûte les télespectateurs de couleur ? N'y a-t-il que les blancs qui ont aimé Sex & the City ? Pas d'après ce que je sais...! Et je crois savoir (hélas) que pas mal de monde, pas nécessairement de couleur, apprécie l'humour de Ma famille d'abord, pourtant, là c'est l'inverse, ya que des blacks ! Le télespectateur est-il simplet au point de ne pas pouvoir éprouver de sympathie pour un personnage par lui-même, et d'avoir besoin absolument d'identification ?
Et je pose aussi la question dans l'autre sens : les personnes de couleur se retrouvent-elles réellement dans LE personnage de couleur de la série qu'ils regardent ? Imaginons que je sois un homme noir, je regarde Urgences, est-ce que je me sens automatiquement des affinités avec le Dr Pratt ? Etre un gay ne fait pas de moi quelqu'un qui a le même caractère que Will, je peux même complètement détester Grace et la trouver irritante et gamine, sans pour autant être aussi... flamboyant que Just Jack ! Où s'arrête ce raisonnement débile qui fait assimiler la couleur de peau à une personnalité permettant l'identification ?
Je suis une femme blanche, et pourtant, je ne me reconnais pas dans chaque personnage féminin interprété par une actrice blanche. La preuve avec Desperate Housewives... oui mais là on arguera que la couleur des cheveux influe !
Si je suis WASP, que j'ai la trentaine et que je vis à Miami, suis-je voué à m'identifier à Dexter...? C'est pas un peu dangereux comme système avec des séries pareilles ?

Mais en fait, les quotas, ils n'ont rien à avoir avec la diversité, ce ne sont que des facilités. Des stéréotypes prêts à l'emploi. Et puis comme ça, merde hein, la construction des personnages c'est quand même vachement simplifié. Pourquoi donner une personnalité à la blondinette de service puisqu'il n'y a qu'une blondinette de service au milieu du vétéran, de l'intello et de la caution de couleur de la série ? Etre blondinette de service, c'est déjà bien ! Voilà, ce sera ça de moins à concevoir au moment de créer la série ! Une bonne chose de faite...

Au final, est-ce qu'en tant que télespectatrice, j'ai envie d'une série qui véhicule cette valeur selon laquelle le paraître implique un être, et que l'un découle de l'autre comme une évidence ? Est-ce que j'ai envie d'adhérer à cette clameur reprise de toutes parts selon laquelle un environnement normal, ou peut-être devrais-je plutôt dire : normé, impliquerait d'avoir dans mon entourage : un vieux de la vieille, un intello, un black et une nana ? Est-ce que j'approuve cette tendance à vouloir compter autour de moi les têtes de pipes et les catégoriser si facilement ?
Et si, moi, à mon travail par exemple, j'ai trois collègues de couleur, dont deux nanas, dont une mère au foyer et une qui est la plus ancienne et sage du service, et que dans tout ça je ne suis pas blonde... ne court-on pas le risque que je ne me reconnaisse pas dans les séries qui me montreront d'autres schémas ?
Qui fera la série qui me ressemble ?

Y a-t-il un personnage qui me ressemble vraiment ?

7 avril 2007

Gil est de sauvetage

Matage récent, un peu par hasard, du pilote des Experts avec mon homme, qui ne l'avait point encore vu bien qu'ayant déjà fait l'expérience de la série. Il faut dire qu'avec la diffusion de TF1 (très téhèfesque), difficile de retrouver ses petits et savoir où on en est. Et puis, bon, même en ayant vu des épisodes, pas plus que ça, quoi.
De toutes façons, Les Experts, c'est bien connu (et c'est pour ça que TF1 l'a acheté), ça peut se regarder dans n'importe quel ordre... (je vais me faire frapper, là).

C'est marrant, ça m'a fait pareil. Lorsque la série est arrivée en France... [<< attention, la vieille téléphage va évoquer ses souvenirs de guerre] Aaahh, je me souviens, je trouvais ça vraiment percutant, efficace, sympa ! Bon bah comme tout le monde quoi. J'ai même fait l'effort (et vu mes moyens et la liste de ce que je veux avoir dans ma collection, c'est beaucoup en dire) d'acheter la première partie de la première saison (ce qui fait de moi l'heureuse propriétaire de... attendez que je calcule... un dixième de centième... non, un tiers de quart du vingtième... enfin une toute petite proportion d'épisodes, quoi). Preuve que j'étais pleine de bonne volonté.

Mais à un moment, TF1 m'a tuer. Je veux dire, pardon : TF1 m'a perdue. Ce sont sans doute les rediffusions mêlées aux inédits (qu'est-ce que je peux trouver ça absurdissime...), ou bien simplement l'overdose due aux 750 spin-off (CSI Miami, CSI NY, et puis quoi encore, c'est la seule façon d'apprendre la géographie américaine ou quoi ?!), ou tout simplement j'ai évolué vers autre chose. C'est vrai que je n'ai jamais été que modérément adepte des séries policières, après tout. Et que j'ai découvert d'autres merveilles qui ont fait battre mon coeur durablement... Oui, c'était sans doute une belle histoire, mais elle était, dans le fond, vouée à l'échec.
Mais bon, même si je ne suis plus tellement capable de suivre assidûment la série aujourd'hui, je lui reconnais des qualités. Je suis pas une ex revancharde, en fait. Pas amère pour un sou. Non, vraiment, pas le genre de la maison. Sur d'autres trucs, avec d'autres séries, peut-être, mais montrons-nous d'une honnêteté intellectuelle à peu près correcte : Les Experts ne sont pas une mauvaise série. Du rythme, des plans soignés, beaucoup d'efficacité et des dialogues souvent pertinents, au moins sur la partie que je peux vérifier du moins (côté scientifique, il paraît que la série prend beaucoup de libertés, j'ai pas les facultés pour vérifier mais à la limite qui s'en soucie à part les scienteux offusqués, hein ?).

Bref, je suis pas rancunière, la preuve, cette semaine, j'ai même regardé deux des trois épisodes qui précèdaient Dr. House. Mais, non, attendez, j'y reviendrai.

Bref nous regardons donc ce pilote, et ce qui est toujours bon avec un pilote qu'on n'a pas regardé depuis longtemps, c'est qu'on arrive parfois même à avoir l'impression de le redécouvrir. Ou alors on essaye de resituer les choses : oui, Nick n'a pas encore de service à rendre à la péripatéticienne, vu qu'il va la rencontrer dans le pilote. Euh, oui, Lindsay est minuscule, mais c'est normal, c'est le pilote. Ah oui ya aussi le mec aux mains en latex, hahaha, moi je sais moi je sais moi je sais ! Et oui, et aussi Sara est aux abonnés absents et ya une nouvelle qui... ah, oui. Je me souviens, maintenant. Pauvre Chandra West.

Et on s'aperçoit que cette série qu'on a appréciée pour son efficacité (à savoir la combinaison impeccablement tirée au cordeau de dialogues paramétrés au milimètre, d'intrigues parfaitement ficelées et et plans toujours irréprochables) eh bien, elle était quand même loin de ladite efficacité dont on se souvient. B'zarrement.

Certaines répliques sont désastreusement bancales. Certains personnages ne ressemblent pas à grand'chose ("je vais appeler le juge en pleine nuit juste parce que c'est Grissom qui me l'a demandé au lieu de Warrick ?!"). Même le contexte des enquêtes est à géométrie variable (ya quelqu'un d'autre qui fait les interrogatoires O_o; ).

Mais, au milieu de tout cela, il y a Gil Grissom.
[insérez la musique céleste ici]
Aaaah, Gil Grissom. Froid et émouvant. Attentif et ailleurs. Paternel et outsider. Il est le personnage le plus substanciel de ce show, dés les débuts, même avec ses imperfections.
C'est Gil qui fait toute la magie de ce pilote. C'est lui qui m'avait complètement fait oublier que la série avait eu besoin de s'affiner avec le temps.

Ce qui m'amène aux deux épisodes de mercredi.
Vous savez ce qui aurait été cent fois mieux que les spin off CSI Poughkeepsie et CSI Tacoma qu'on nous a fourgués ? Un bon spin-off : CSI Miss Heather. Sans déconner, cette bonne femme est géniale, elle serait une sorte de Mme Columbo, mais en mieux. Bieeen mieux. Elle a tout de suite compris que Grissom perdait l'ouïe, mais avec ses indices à elle. Avec sa façon de penser à elle. Et elle le dit avec sa façon à elle... J'imagine tout-à-fait un spin-off sur ce mode. Avec comme épisodes cross-over, des retrouvailles charnelles avec Gil... bon oui et puis surtout, une façon bien à elle d'envisager la recherche de preuve : en parfaite opposée de Grissom (c'est pour ça qu'il y a une telle alchimie), elle se baserait sur ses sens, sa connaissance d'une certaine facette de la nature humaine, de choses toutes aussi tangibles que les preuves de Grissom, mais vues autrement... Miss Heather est l'enquêtrice idéale pour Vegas ! Et puis, elle aurait quand même cette classe qui la caractérise.

Plutôt que de décliner indéfiniment le même pattern jusqu'à plus soif (d'ailleurs, on s'arrête à deux spin off ? où est mon CSI Portland ???) voilà qui serait une façon intéressante de partir d'un même principe (on fait des enquêtes en se basant avant tout sur les preuves) mais en changeant la façon de les aborder. Profondément. Avec un personnage réellement charismatique. Et bon, à la rigueur, elle aurait le droit d'utiliser une cravache en interrogatoire, si l'audience l'exige. D'autant que les réunions ou confrontations avec Gil Grissom seraient une mine d'or.

Bon, mais en-dehors de ces considérations utopiques (hélaaaaaas), Les Experts made in Vice City est une excellente série tout de même, il faut parfois le rappeler même si les audiences semblent parfois faire comme si ça tombait sous le sens. Et puis, elle a fait du chemin !
Les Experts Vegas, la vraie l'unique, la seule série digne d'intérêt. Ouais, chuis partisane, mais en même temps c'est un peu mon blog aussi.

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture (à ce point-là, je dois dire que ça fait peur) : la fiche Les Experts de SeriesLive.

25 mars 2007

Super naturel

Où est passée cette sacrée fichue recommandation du CSA demandant aux chaînes de télé de franciser le nom de ses séries étrangères ? Il y a deux ans environ, on ne parlait plus que de ça. Tout le monde frissonnait à l'idée d'un "Perdus", d'un "L'anatomie de Grey" (les Espagnols, par exemple, n'y ont pas coupé) ou d'un "Ménagères désespérées". Et on se disait tous "putain, ce truc, c'est vraiment débile, ils nous font chier avec des conneries alors que pendant ce temps certaines diffusions sont toujours aussi calamiteuses". Oui on était très vulgaires, mais il faut dire qu'on était fâchés.

Vous vous rendez compte ? D'après ce qui se disait à ce moment-là, seuls les noms propres et noms de lieux ne seraient pas touchés par la francisation des titres de séries. On était à deux doigts de subir l'affront fait aux séries d'animation japonaise. Certains d'entre nous en étaient déjà à imaginer des prénoms de personnages francisés également. C'était la panique.

Et puis en fait, en ce moment, je n'en finis pas de me laisser encore surprendre par la programmation en France de Desperate Housewives (dont la seule prononciation est l'une des rares justifications de la francisation des noms de séries), LOST (sous-titré Les Disparus mais personne ne l'appelle jamais comme ça, évidemment), Grey's Anatomy, Commander in Chief ou encore Supernatural, plus près de nous. Il me plaît à penser que ça énervait les chaînes autant que nous.

Il faut dire qu'à l'heure où les séries sont célèbres avant même d'arriver sur notre territoire national, sous des appellations anglophones faisant 15 fois le tour du net avant que les chaînes ne pensent à leur prêter attention, il est un bien meilleur calcul de préserver cette appellation d'origine (et trajectoire) contrôlée plutôt que de la rebaptiser et recommencer la promo à zéro.

Mais alors, quid de ladite recommandation ? A-t-elle été mise à la corbeille par le CSA ? Nenni, elle est toujours , mes amis, là et bien là, les chaînes télé doivent franciser leurs noms de programmes... mais l'alinéa IV de la chose nous explique simplement que "trois dérogations sont toutefois prévues par la loi : les titres d'émissions dont ces sociétés ont acquis les droits de diffusion et dont la conception leur échappe ; les titres constitués d'un terme étranger dont il n'existe aucun équivalent en français ; les titres qui ont été déposés à titre de marque avant le 7 août 1994". Concrètement. Ouais, donc en fait, on fait ce qu'on veut niveau séries. Et donc tout le monde a tremblé pour rien, TF1 a sous-titré le titre de LOST pour le plaisir ou quasiment, etc...

Mais en y réfléchissant, pourquoi sommes-nous si accrochés à ces titres, pour la plupart d'entre nous ? Qu'une chaîne tente de préserver le travail de communication déjà effectué outre-Atlantique (et ailleurs) autour de cette série, ça se comprend, mais quelles sont nos raisons, à nous téléphages, pour espérer que les titres seront traduits seulement si des vies doivent en dépendre ?

Est-ce parce que sur les sites, les forums et les blogs, nous parlons actuellement de Dirt, The Riches et autres Ugly Betty (et non pas d'Ordure, Les Richards et Betty la Laideron) et que nous n'avons pas envie de changer nos habitudes ? Ca se tient.
Est-ce parce que nous nous voulons puristes en appelant une série par son nom original ? Après tout, pourquoi traiter les séries différemment, par exemple, d'une "oeuvre" musicale ? Personne ne songerait à appeler la chanson de Nelly Furtado "Mangeuse d'homme", ni parler du premier album des ridicules Tokyo Hotel en le nommant "Crie (aussi fort que tu peux)". Ca se tient.
Est-ce par sentimentalisme, parce que nous nous sommes appropriés la série (et son univers) sous ce nom ? Ca se tient.

Par curiosité, pour la beauté de l'étude scientifique rigoureuse pourrait-on dire, j'ai fait une enquête sur 1 téléphage, et je me suis sondée pour savoir comment j'appelais les séries que je regarde. Et je penche pour la 3e possibilité (bien que je persiste à penser que les deux premières sont toutes aussi valables) :
- lorsque je découvre une série lors de sa diffusion française, je l'appelle par son titre local (ex : New York Unité Spéciale, Les Experts...). Même en apprenant rapidement le nom original, je ne change pas mes habitudes.
- exception à la règle ci-dessus : lorsque vraiment j'ai développé un certain niveau d'addiction et/ou d'affection (ex : Fran pour Une Nounou d'Enfer, Corky pour Corky, un enfant pas comme les autres
...).
- lorsque je découvre une série lors de sa diffusion américaine, je l'appelle par son titre original (ex : bah, il suffit de voir ce blog !). Même lorsque je finis par regarder la série en France (car il est rare que je m'en empêche) je ne m'adapte pas au nom choisi par la chaîne en France.
C'est ainsi que je finis par mélanger les titres originaux aux titres adoptés par le diffuseur français dans mes posts divers et variés, comme l'un d'entre vous ne s'est pas gêné pour me le faire remarquer. Comme vous, non ?

Les chaînes françaises (qui décidement sont meilleures en marketing qu'en diffusion) l'ont bien compris et ne suivent donc pas la directive, ou alors seulement si vraiment, elles ont un peu trop châtouillé le CSA ce mois-ci et que ce n'est pas le moment de s'attirer un blâme pour une connerie pareille, ma foi, si ça peut aider à faire passer les écarts sur d'autres sujets, on peut bien sacrifier un titre de série à l'occasion.

Du coup, même quand ce serait super facile de franciser un titre, on ne s'en donne plus la peine. Inutile de dire que la directive, le CSA peut s'en faire un sandwich et se la manger.

Où j'essaye d'en venir ?
Nulle part. C'était juste une petite réflexion, comme ça, le dimanche soir. Faut dire qu'il n'y a rien d'intéressant, côté séries, à cette heure-ci.

16 mars 2007

Ronnie à tout prix

Quelle est la dernière invention de la CW ? Renouveler des séries en changeant le contexte, le concept, les personnages... mais en gardant le nom ! Dans n'importe quel autre domaine, ce serait mal vu. Un yaourt aux fraises est un yaourt nature, si on enlève les fraises, les colorants et le sucre. Vendre le second sous le nom du premier serait considéré comme une tromperie du consommateur, ou en tous cas une sacrée pirouette. Mais pas en télévision.

On pourrait se dire que c'est une façon malhonnête de commander une nouvelle série en récupérant quand même les spectateurs de la série originale, ici Veronica Mars. On pourrait se dire que c'est une façon poussive de prolonger une série qui de toutes façons, ne survivra pas. On pourrait se dire que vraiment, c'est une des pires idées de la Terre !!!

Pourtant arrêtons-nous deux minutes pour réfléchir. Oui parce que, c'est vrai, les préjugés négatifs ne sont peut-être pas de mise. Ou alors seulement après y avoir mûrement réfléchi !

Déjà, n'importe qui souhaite qu'une bonne série (qu'on la regarde ou pas n'entrant même pas en ligne de compte) soit renouvelée. Parce qu'on sait toujours ce qu'on quitte, et jamais vers quoi on va. Une série lâche un créneau horaire qu'elle occupait intelligemment, et la saison suivante, le même créneau est occupé par une série plus idiote qu'une production Wayans. Ce sont des choses qui arrivent. Garder une série comme Veronica Mars à l'antenne ne mérite-t-il pas qu'on accepte quelques conditions ?
Bon ensuite, soyons sincères, tant qu'à avoir une nana qui fait des enquêtes, autant que ce soit son job et qu'elle puisse surfer sur la vague des enquêteurs à temps complet, et qu'on n'ait moins de teenageries (même de qualité) pour rameuter un peu du peuple qui regarde les autres blockbusters du genre. Vous avez aimé CSI mais Grissom n'est pas à votre goût ? La blonde Veronica se charge d'arranger ça ! Ah c'est sûr, visuellement ça vaut plus le coup !
Et puis... bah, merde, je crois que c'est tout. Mais le calcul n'est-il pas simpliste de la part de la chaîne ?

Ou alors voilà ce qu'on s'est dit chez la CW : "Veronica Mars on l'adore, mais on pourra pas passer plus de trois ans comme ça, avec des audiences pareilles. Alors voilà ce qu'on va faire : vous vouliez arriver à une certaine évolution de votre personnage ? On va la précipiter. Vous pourrez avoir la conclusion qui a toujours été prévue pour Veronica, mais sans les cinq ou six saisons qu'elle aurait mérité". C'est mieux que rien, non ?

C'est vrai qu'on a peine à croire que le public tombe massivement dans le panneau. Avec d'une part, "Oh, tiens, ça s'appelle pareil, ya la même minette au générique, mais maintenant je vais regarder parce que c'est super différent" ? Non, pas vraiment. Et d'autre part, "Oh, tiens, cette série que j'adore, même titre, même actrice, tout le reste a changé mais je vais quand même regarder" ? Non plus, non.

Bon, ça fera sans doute un season premiere à vous décrocher la mâchoire à tel point que vous aurez probablement des bleus sur les genoux, mais derrière ?

Qu'est-ce qui peut bien pousser une chaîne, à notre époque où pourtant les bonnes séries sortent à foison, que ce type de recyclage peut tout de même contenter des spectateurs plus exigeants (et amenés par la concurrence à mettre la barre plus haut) ?

En lisant cette news, je me suis rappelé avoir lu, dans je-ne-sais-plus quelle encyclopédie des séries, que la série Hill Street Blues avait été prolongée en dépit d'audience très moyennes, simplement parce que la série recevait une critique très positive et que cela améliorait l'image de marque de la chaîne NBC (ça se trouve je mélange avec autre chose, mais c'est ce à quoi j'ia pensé en tous cas). Ca serait pas possible, ça ? C'est sûr ? Ce serait tellement plus simple pour tout le monde...

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture (pourtant j'en ai déjà parlé, alors il va falloir y mettre un peu du vôtre, hm ?) : la fiche Veronica Mars de SeriesLive.

Publicité
<< < 1 2 3 4 5 6 7 > >>
ladytelephagy
Publicité
Archives
Publicité