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ladytelephagy
x-files
20 septembre 2008

[DL] Fringe

Bon, tant que j'y pense puisque j'ai le nez dans mon dossier de génériques, je vous offre aussi le générique du pilote de Fringe, puisque je vous avais sorti celui du preair il y a quelques temps. Sincèrement, celui-ci est plus léché graphiquement, mais pas absolument meilleur pour autant. C'est un peu trop facile, d'une certaine façon...

Fringe
Note : lien valable 30 jours minimum. Je reuploaderai si le lien est mort, mais seulement si vous postez un commentaire pour me prévenir !

Je sais pas pour vous, mais cette main, là, comme ça, qui s'éloigne, ça me rappelle quelque chose... mais quoi ? Un générique que nous aurions tous vu au moins une fois, et même souvent, plutôt cent fois ? Genre, je sais pas, un truc un peu paranormal ?

Fringe_prints    X_Files_prints

Fringe                                          X-Files

Comment, quand on est déjà tellement comparé à une série aussi connue que X-Files (à tort ou à raison), on peut faire une référence aussi évidente que celle-là ? Je veux dire, c'est le seul truc qu'ils pouvaient mettre dans leur générique, Abrams et compagnie ? Moi je dis : ça ne peut pas être une coïncidence.

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche Fringe de SeriesLive.

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18 août 2008

Silence... Moteur...

Parce qu'en ce moment ma vie est pleine de bouleversements (tenez, par exemple maintenant je regarde mes séries sur un écran LCD !), je me suis lancée dans des fouilles archéologiques, il y a quelques jours, et je suis retombée sur mon cahier vert.
Ah, je ne vous ai pas encore parlé de mon cahier vert, et pourtant cette brave bête me suit depuis 2001, et c'est mon petit trésor à moi.
Mon cahier vert, je l'ai commencé quelque part pendant le premier semestre 2001, et de déménagement en déménagement, il m'a accompagnée, m'a fait rire, m'a un peu émue aussi, et puis très souvent, il m'a donné envie de revoir de bons vieux épisodes que j'avais un peu laissés de côté, ce qui, vous êtes d'accord, est plutôt bête lorsqu'on a une copieuse téléphage-o-thèque comme la mienne qui ne demande qu'à être vue, revue, et rerevue. Et rererevue.
Je crois qu'il n'y a pas une personne de mon entourage, parmi les non-téléphages, qui n'ait pas eu droit à mon cahier vert lors d'une conversation. Quand je sors mon cahier vert, c'est que la contagion a déjà commencé, mais vous ne le savez pas encore ; ça fait longtemps d'ailleurs, que j'ai pas eu à contaminer quelqu'un... c'en est presque triste de m'entourer de toujours plus de téléphages.

Bref, mon cahier vert, c'est mon cahier à citations de séries télé.
Il y a des citations courtes. Celles-là, permettez que je les garde dans ma manche, si ça ne vous fait rien, je pense que nombre d'entre elles trouveront leur utilité... quelque part. Nan, j'ai pas envie d'en dire plus pour le moment !
Et puis il y a les citations longues... et il faut bien le dire, en ce qui me concerne, il en va dans les citations de séries télé comme du sexe : plus c'est long plus c'est bon (c'est vrai des éclairs au chocolat, également).

Bon, tous les téléphages en ont un, donc je ne vous fais pas un dessin.
...
Hein ?! Vous n'en avez pas ? Mes pauvres amis, je ne sais plus que faire de vous. Je veux bien essayer de vous éduquer mais on part de loin, quand même.
Bon, ça tombe bien, aujourd'hui j'ai décidé de vous inculquer les mauvaises manières à propos d'une série qui me tient à cœur depuis un peu moins de 10 ans maintenant. Pour tout dire, je n'aurais jamais osé rêver qu'elle pourrait sortir un jour en DVD, ni en France ni ailleurs, et pourtant c'est bel et bien le cas.

Donc comme vous m'êtes sympathiques, que j'ai passé deux bonnes heures à rigoler nostalgiquement dans mon coin (en attendant le mec des urgences vétérinaires... mais je sens que ça vous intéresse pas, hein) et que j'aime bien partager (si mes diverses activités sur le net ne l'avaient pas encore démontré), j'ai décidé de choisir UNE citation de cette série, et de vous l'offrir pour le plaisir des yeux.
Mais rien qu'une, parce que je sais pas si vous en avez mérité plus. Avec la participation déclinante à la Pitchenette, laquelle ne passera pas le cap de la rentrée comme c'est parti, je ne suis pas vraiment convaincue de votre enthousiasme... Hm ? Vous me suivez ?

La citation que j'ai choisie est idéale, parce qu'elle peut se prendre tout-à-fait hors contexte, mais qu'elle donne envie de s'intéresser à la série quand même. Enfin c'est mon opinion biaisée mais elle n'est pas moins valable qu'une autre, après tout.

Et puis ça me donne, ENFIN, l'occasion de parler d'une série que je cherche à aborder depuis plusieurs semaines (en l'espace d'environ deux mois, je me suis tapé l'unique saison deux fois...), et que, comme je n'arrivais pas à venir à bout du DVD (qui a un petit bug) pour vous offrir l'épisode en section La preuve par trois (et pourtant mes collègues de Teruki Paradise qui m'ont aidée sur l'aspect technique des choses m'en sont témoins, j'ai vraiment essayé), je vais quand même pouvoir partager ma séquence préférée de toute la série... j'ai nommée : Action!.

Nan parce que, Action!, comment vous dire ? C'est un peu la série que si tu lui dis de faire un truc, elle va forcément le prendre par le bout auquel tu ne pensais pas (un peu comme le génie dans l'épisode Je souhaite de X-Files).
Exemple : tu lui dis qu'il faut que ça se passe à Hollywood, alors du coup, la série se lance dans un portrait au vitriol de l'industrie du film. Tu lui dis qu'un des personnages principaux doit être une pute, alors du coup ça devient le personnage le plus intelligent de la série. Tu lui dis de rester légère, alors du coup ça frise la satire politique par moments...
Une seule constante rassurante : l'humour trash.
Parce que le bon goût, on laisse ça aux autres, vous comprenez ? Non monsieur, nous ne mangeons pas de ce pain-là !

Donc avec des persos ni aimables ni détestables, des intrigues à la mords-moi-le-nœud, des répliques au hachoir et une bonne louche de mauvais esprit par-dessus, je ne peux qu'être fan, forcément.
Oh, et ai-je mentionné Jay Mohr ? (qui depuis, et c'est l'un des drames de ma vie, s'est commis à se marier avec ça ; les sacs en papier sont sous vos sièges... et comme si Ghost Whisperer n'était pas une série suffisamment navrante où aller compromettre son don, il a fallu qu'il y ramène son épouse pour que le musée de horreurs soit à son comble... mais passons vite sur cette page sombre, une de plus, de l'histoire de la télévision)
Sans Jay Mohr, ce serait déjà drôle, mais avec Jay Mohr et son sourire de requin, la série vaut cent sous de plus. Je crois que peu d'acteurs parviennent à dégager la même dose équilibrée d'antipathique sympathie. Et cela en sachant parfaitement se montrer d'un cynisme ravageur, tout en ayant l'air tellement pitoyable qu'on n'a qu'une envie, c'est entretenir une relation d'amour-haine avec ce type. Si je devais le rencontrer un jour dans la rue, je ne sais pas encore si je commencerais par me pendre à son cou ou par le gifler. Espérons que si un jour ça arrive, je serai suffisamment habile pour faire les deux à la fois, et résoudre ainsi mon dilemme !

Ah, je pourrais aussi mentionner les seconds couteaux, les guests, et tout et tout, mais franchement non, je suis de ceux qui trouvent que ça fait partie des petits plaisirs de la vie que de reconnaître tel acteur (avec des cheveux !) ou telle actrice (avec trois répliques !).
Mais comme personne d'autre ne vous le dira, et que vu votre cas, vous ne le verrez pas vous-même, je vais quand même vous confier qu'on y retrouve Jack Plotnick, dans un rôle assez proche de celui qu'il tenait dans Rude Awakening... en pire, évidemment, puisque tout est pire dans Action!.

Le dialogue que je vais vous livrer, évidemment, ne s'apprécie pleinement que devant la série.
On sait tous ici que sans l'intonation, le jeu des acteurs, et bien-sûr les compétences techniques du staff de la série (cadrage, éclairage, montage, photographiage... plein de mots en -age, quoi), on n'a que la moitié de l'intérêt d'un dialogue... mais comme ce fichu DVD ne me permet pas de vous offrir l'épisode en vrai, hein, faudra faire avec ce que je peux vous donner.
Bon, dernier point de détail, en 2001, j'avais pris le dialogue directement à partir des sous-titres de la VO sous-titrée, mais j'ai pas le courage d'aller vous rechercher les dialogues en VO pour essayer de voir si je peux faire une traduction plus meilleure... pas pousser non plus.

[Intérieur jour. Le producteur Peter Dragon, ainsi que ses deux assistants Wendy et Stuart, sont convoqués par une commission du Sénat pour s'expliquer quant à la teneur des films des productions Dragon, devant un parterre de journalistes.]
Peter Dragon (finissant son témoignage) : Je dirai pour conclure, Monsieur le Sénateur, qu'en montrant la violence brute, Hollywood espère promouvoir la tolérance. On peut ne pas aimer mes films, mais leur droit d'exister fait la grandeur de cette nation.
Le Sénateur : Beau ramassis d'âneries, Monsieur Dragon. Vous osez, dans un costume à 3000$, affirmer devant ce comité que la violence n'y est pas excessive ?
Dragon : Mes films ne font que refléter la culture dominante... Je n'incite pas à la violence, je ne fais que décrire la réalité quotidienne de ce pays.
Le Sénateur : Oh, vraiment ? Dans votre film intitulé "Mère de sang", vous présentez l'histoire d'une jeune femme qui couche avec ses domestiques, avant de les assassiner et de les dévorer ! Est-ce le genre de choses que les Américains vivent à longueur de journée ?
Dragon : Chez mon ex-femme, oui... Héhé !
Le Sénateur : . . .
Dragon : Un peu d'humour ! Les journalistes se marr- ah non, pardon.
Le Sénateur : Vous ne devriez pas prendre ça à la légère ! Votre industrie toute entière est également accusée de discrimination raciale.
Dragon : Hollywood est très sensible à ce problème. Stuart ! [Stuart lui tend un document en tremblant] Relax ! ...Ecoutez-moi ces chiffres : en 1987, Monsieur le Sénateur, 95% des tueurs maniaques à l'écran étaient des hommes blancs, et déjà l'an dernier, 50% de ces mêmes tueurs étaient des Noirs, des femmes ou des Porto-Ricains. C'est un progrès dont je me réjouis !
Le Sénateur : Vous êtes papa d'une petite fille, non ?
Dragon : Ça n'a rien à voir.
Le Sénateur : Elle s'appelle Georgia. Elle a 10 ans, je crois...?
Dragon (entre ses dents) : Ne faites pas ça.
Le Sénateur : A-t-elle vu votre film intitulé "S.O.S. Paras" ?
Dragon : Il est interdit aux enfants !
Le Sénateur : Il contient 357 actes violents, 175 mots grossiers et 4 scènes d'amour entre lesbiennes. Est-elle fière de son papa ?
Wendy (à l'oreille de Dragon) : On ferait mieux de partir...
Le Sénateur : Comment pouvez-vous la regarder en face ?!
Dragon : Je m'arrange. Je ne subventionne pas la culture du tabac au détriment du Fonds contre la Faim. Je ne suis pas pro-armes. Toutes les miennes sont fausses, Sénateur ! Je ne défends pas le pétrole koweïtien tout en ignorant le génocide en Afrique dont se foutent les groupes pétroliers qui me financent. Les voilà vos productions ! A vous tous !
Le Sénateur : Vous frisez dangereusement l'outrage !
Dragon : Moi, je suis outragé par vous, vieilles putes hypocrites ! Moi, je contente le public !
Le Sénateur : Et que croyez-vous qu'il veuille, exactement ?!
Dragon : Je vais vous dire ce qu'il veut. Il veut des poursuites, des carambolages, des nichons et des latinos sexys. Des cow-boys virils et muets, des flics qui contournent la loi, des happy ends, des extraterrestres zigouillés, sauf s'ils sont mignons, des héros qui gagnent, des méchants pulvérisés dans une explosion, et surtout, Sénateur, ils veulent aller au cinéma pendant une heure et demie pour oublier le bordel que vous foutez.

Laissez-moi prendre un instant pour terminer de jouir, voulez-vous ? La première fois que j'ai vu cette scène, j'ai eu un orgasme téléphagique.
Les cinquante fois suivantes, aussi.

Donc maintenant, la seule chose que je peux ajouter, c'est : Action!, l'unique saison en DVD, 20€ bien dépensés, dans toutes les bonnes crèmeries.

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche Action! de SeriesLive.   

1 août 2008

Bah reste caché, merci

Quand on va voir la fiche de SeriesLive pour Hidden Palms (oui, aujourd'hui je commence par le lien, j'avais envie ; ça doit être parce qu'aujourd'hui je fais mon post de bon matin je suppose), on peut voir plusieurs commentaires enthousiastes (premier sursaut du sourcil droit) clamant que la série est à la croisée des chemins entre The OC et Desperate Housewives (second tic nerveux).
Hé bah ! Heureusement que je n'ai pas eu la mauvaise idée de lire ces commentaires avant de voir le pilote, parce que j'aurais été mise de bien méchante humeur !

The OC, ah, la référence... Il y a 10 ans, tout ce qui relevait de près ou de loin du domaine fantastique avait droit à une comparaison avec, allez, au choix, Buffy ou X-Files. On parlait d'ados et c'était Dawson le modèle (ou pas). Aujourd'hui, sitôt qu'on parle d'ados riches au-delà de toute décence, paf ! On fait un rapprochement avec The OC. Signe des temps, quoi... C'est si pratique, les raccourcis, pourquoi s'en priver ? Quand en plus votre interlocuteur connaît le nom de pas plus de 10 séries, maximum, au moins on est sûr d'avoir des références en commun. Quant à l'analogie avec Desperate Housewives, pour ma part je cherche encore les similitudes ! Une chose est sûre, ce n'est pas au niveau du ton second degré que ça se passe, vu que tout dans Hidden Palms indique que la série se prend le plus possible au sérieux, sans humour ni volontaire (pas bon), ni involontaire (pire !).
Nan mais, à mon avis, ya un mec qui, une fois, a fait bêtement la comparaison (sans avoir vu l'une ou l'autre des séries mentionnées, voire même aucune), et depuis tous les kikoolol reprennent connement les noms qu'on leur a donnés. Je ne vois que ça.

Car oui, je peux dire que regarder le pilote de Hidden Palms, samedi, relevait du pur masochisme. A vrai dire, je m'en doutais un peu ; lorsque j'ai eu la possibilité de cagouler la chose par le passé, j'avais décidé de faire l'impasse dessus, donnant la priorité à d'autres, et je me savais bien inspirée sur ce coup, instinctivement. Et on a beau dire, c'est une bien belle chose que l'instinct ! Ahlala, je n'avais pas perdu autant de temps que devant une série depuis East Bound and Down. Mouais, c'est pas si vieux, je sais, mais justement, ça m'énerve de gâcher mon été devant pareilles conneries.
Mais notez bien qu'on n'est pas du tout dans le même registre, cela dit.

Stylistiquement, graphiquement, scénaristiquement, Hidden Palms est une merde laaaaaargement plus aboutie, je me dois de le reconnaître. M'enfin ça reste une merde, on est bien d'accord.

Le truc qui me frappe le plus dans le pilote (et le petit bout que j'ai regardé de l'épisode suivant ; eh, franchement, qui osera dire que j'ai pas donné sa chance à cet étron ?), c'est la structure de ses scènes. La prod a bien compris que son public d'ados avait la capacité d'attention d'un poisson rouge, parce que pas une scène n'excède une minute ! Il y a le temps pour, en moyenne, trois répliques, quatre au maximum, et ZOU ! Scène suivante.
Je ne dis pas : ça pourrait être une bonne idée... à la condition que ces scènes soient un tant soit peu connectées. Mais il y a systématiquement, entre chacune, des ellipses temporelles plutôt perturbantes, car quasiment jamais expliquées, ou alors, très mal. Exemple : le personnage principal échange trois piques avec sa mère, et la scène d'après, il fait du gringue à sa (future) copine près d'une piscine, et là on coupe sur une fête où se trouvent parents et fiston, sauf que c'est pas du tout le gala de charité dont on a parlé quelques scènes plus tôt, non, ce serait trop facile, et là-dessus on file dans le laboratoire de Gil Grissom chez la petite voisine faire-valoir qui a eu une introduction de 15 secondes de temps d'antenne ya 20mn de ça, et qu'on avait pas revue depuis. Bon, je vous dis ça de mémoire, hein, c'est pas forcément ces scènes-là dans cet ordre, mais c'est en tous cas comme ça que ça se passe. Donc tout ça, avec une moyenne d'une minute par scène, je vous rappelle !
Ce pourrait être un parti-pris artistique, mais non, à regarder, ça donne juste une impression bordélique de superficialité constante. Ou une impression superficielle de bordel constant. Ou... enfin, vous saisissez l'idée. Imaginez une série où, d'une minute à l'autre, le cadre, l'action, et le ressenti des personnage peut changer du tout au tout sans transition ni logique, et vous obtenez Hidden Palms.

Partez pas, j'ai pas fini la lapidation, il me reste quelques cailloux...

On pourrait décider, là, ici, maintenant, qu'après tout cet effet de style raté n'est qu'un défaut mineur qui ne devrait pas nous empêcher de profiter de l'intrigue.
Ha, ya donc une intrigue !!!
En tant que téléphage, je m'attends à ce qu'une série en ait une, voire même plusieurs, donc j'ai donné le bénéfice du doute à Hidden Palms. Le premier quart d'heure, on se dit "bon, ça ce sont les scènes d'exposition, patience". Le quart d'heure suivant, on est plus sceptique : "à un moment ils vont bien être obligés de nous dire ce qu'on fait là, non ?". Et puis là, interviennent de façon magique un suicide étrange et... ha bah non. Rien d'autre. Apparemment on n'aura droit à rien de plus que la possibilité éventuelle et pour le moment fantasmée qu'un meurtre a eu lieu dans la chambre du personnage principal.
Et. C'est. Tout.

Mais en même temps, comment offrir plus quand on est déjà dans un autre type de défi : montrer un maximum de décors différents pour bien montrer que a) on est chez les riches, b) on a loué des super décors qui déchirent. Payer un scénariste en plus, ç'aurait été signer l'arrêt de mort du chef comptable (et un suicide de plus aurait été un suicide de trop, vous en conviendrez). Occupée à nous montrer que, hein, t'as vu, dis, t'as vu, je peux filmer 10 scènes dans la maison d'un personnage sans qu'on reconnaisse que c'est le même endroit, la prod de Hidden Palms a totalement oublié de nous intéresser à cette histoire de suicide/meurtre. Au point que lorsqu'il y a des révélations, elles tournent autour des coucheries et rien d'autre, par manque d'imagination certainement. Normal, on est au soleil, là où les gens ne pensent qu'à baiser (puisque d'après les réactions récurrentes des personnages, tout ça c'est la faute du soleil, bon admettons, qu'est-ce que j'y connais au soleil, j'habite Paris).

Vous pensez que j'ai déversé tout mon fiel ?
Allons, vous ne me connaissez pas mieux que ça ?

Il reste encore le plus important : les personnages. Enfin, importants en général, pas dans ce cas précis.
Quand j'étais petite, ma grand-mère récupérait les sacs plastiques pour s'en servir comme de poubelles (elle avait connu la guerre, feue ma chère grand'mère, alors elle avait le sens pratique). Et les sacs qui étaient destinés à devenir poubelle était fourrés dans une sorte de besace en tissu que ma grand'mère appelait le "sac à sacs" (l'idée lui a honteusement été piquée ensuite). Eh bien, Hidden Palms, c'est un peu ça : un grand fourre-tout de contenants à merde.
Comme les scènes n'ont aucun lien direct entre elles, les personnages, forcément, sont d'une folle inconsistance, et inconstance aussi du coup. Un moment le héros déprime, la seconde d'après il rencontre une voisin intrigant, la seconde encore après il batifole sous les arroseurs automatiques avec une inconnue (certainement la scène et les répliques les plus ridicules de tout le pilote). Je rappelle que le mec sort de désintox et que son père s'est flingué, hein...
Il n'y a pas vraiment de personnages, en fait, il y a... des gens. Des gens qu'on pose dans une scène, puis dans une autre, et encore une autre, un peu comme si on faisait jouer des poupées de cire dans une vitrine, et ce ne sont en fait que des prétextes pour que la prod se la pète grave avec ses décors. Vous savez, quand vous étiez ado et que vous vous faisiez des films, peu importait que les choses aient l'air plausibles, l'essentiel c'était qu'à la fin le mec de vos rêves vous invite au bal de promo (et franchement, que les bals de promo n'existent pas en France, c'était un détail mineur), ou que la fille qui vous faisait triper enfile un bikini rachitique (et si pour ça fallait inventer une menace bactériologique dont le virus ne vise que les vêtements en coton, et bah vaille que vaille, c'était pas grave). Eh bah là c'est pareil : on veut une scène où une fille joue seule à un concours de tshirt mouillé sur un practice de golf ? Eh bah on fait ça. Ça n'a pas de sens mais on s'en fout. Ça fait bien. Ça fait de l'action.
Ce devait être l'horreur à jouer. En même temps, Dieu merci, les acteurs sont tous plus navrants les uns que les autres, ça nous évite d'être déçus par leur potentiel gâché.
On pourrait aussi arguer qu'il y a des personnages sensés être importants qu'on ne voit quasiment pas, comme la petite voisine qui vit dans le laboratoire de Gil Grissom. Le héros la croise deux secondes le temps de lui demander son nom au tout début du pilote, ensuite on ne la revoit plus (en plus elle a la mauvaise idée de pas avoir un physique qui se retient et d'être blonde comme la pétasse principale), et tout d'un coup, on l'avait complètement oubliée, mais le héros débarque chez elle. J'ai même pas compris, sur le coup, qu'on n'était pas chez la nana qu'il cherchait à choper. Mais en tous cas comme rôle de merde, ça se pose là !

Bon, je crois que j'en ai fait le tour. C'est pas certain mais ai-je vraiment envie d'y réfléchir plus en avant ? Hidden Palms est pire qu'une série popcorn : c'est une série maïs transgénique. C'est génétiquement modifié pour plaire aux plus cons ados, mais il vaut mieux pas en manger si vous voulez être tranquille. D'façons ya strictement rien à grailler là-dedans, tous les acteurs sont moches. Comme pas trop laide, ya ptet, à la rigueur, la pauvre Gail O'Grady qui s'est commise là-dedans, mais elle n'est plus de première fraîcheur.
Franchement, vous avez mieux à faire, non ? Moi en tous cas, je sais ce que je ne ferai pas samedi !

Et pour ceux qui... oh bof, vous avez déjà un lien là-haut, c'est bien nécessaire ? Bon, c'est bien parce que c'est la tradition. Pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche Hidden Palms de SeriesLive.

1 juillet 2008

Depuis deux jours, le monde est un endroit plus gris

Pour mal commencer une journée, je ne connais rien de pire que d'apprendre un décès.

Toi qui me lis, observe avec moi une minute de silence, la télécommande au garde à vous, au nom de Don S. Davis, l'homme qui commencé à hanter la télévision de rôle en rôle l'année où je suis née, et qui a pointé son regard bleu dans la plupart des séries qui comptent.

La première fois que j'ai vu Don S. Davis (en me souvenant de lui, devrais-je dire, car longtemps il a été pour moi l'un de ces visages qui passent encore et encore sans qu'on les voie), c'était alors qu'il interprétait le père de Dana Scully dans X-Files, que cette dernière voyait en rêve... juste après son décès. C'est cette image que j'avais toujours gardée de lui, par identification à Dana sans doute : un homme droit dans ses bottes et un peu distant, mais dans le fond, qu'on ne peut qu'aimer et respecter.

Aujourd'hui, la barque s'éloigne vraiment de la rive. Au revoir Monsieur Davis, et merci pour toutes ces fois où vous nous avez permis de vous croiser. Trop fugacement, hélas...

AdieuM

22 juin 2008

Machine à popcorn

La question qui m'étreint après avoir vu le pilote de Fringe (puisqu'apparemment il fallait en passer par là), c'est : à quoi sert Joshua Jackson ? J'aimerais bien avoir la réponse. A part à rameuter les ex-fans de Dawson qui ont aujourd'hui grandi (et sont donc pile dans la tranche d'âge pour regarder la série), je ne vois absolument pas ce qu'il vient faire là.

En fait c'est bien simple, on nous a présenté Fringe comme une série tournant autour de ce petit génie, mais la vérité c'est que c'est la (très) belle Anna Torv qui mène le jeu, aussi bien sur le plan scénaristique puisque le show entier dépend de son personnage, qu'au niveau du jeu puisqu'il n'y a pas une scène où son regard vert ne détourne notre attention de ses partenaires. Ya même eu un moment où je ne me suis pas réjouie de la présence de Kirk Acevedo (mais ça n'a pas duré, je vous rassure).
Complètement anecdotique (plus l'épisode avance et plus on se dit qu'il est juste l'enjeu masculin obligatoire de toute série dont le personnage central est une femme), son rôle ne prend un petit peu d'intérêt que vers la fin quand il a une idée pour compléter celles de son génie de père, et faire guérir John. Le reste du temps, il n'est qu'un passeport vers son patriarche, lequel est un personnage déjà suffisamment riche, et n'avait pas besoin d'être mis en retrait par la présence du petit grassouillet (je suis la seule à avoir ri ?).

En-dehors de cette interrogation qui, je dois le dire, me tord le cerveau en tous sens, il n'y a pas grand'chose à dire de Fringe. La qualité première de ce pilote, c'est son efficacité. Non, pas vraiment, puisque cet épisode fait en 1h20 ce que je suis sûre qu'on aurait pu faire en 1h, voire peut-être même encore moins, avec juste un peu plus de rythme, et moins de plans sur la lingerie noire d'Anna Torv (les Anna sont en chaleur en ce moment !).
Ce qui est rassurant, c'est qu'au moins, cette première rencontre avec Fringe affiche clairement la couleur : quand on voit qu'il faudra attendre très exactement 58 minutes pour qu'enfin on mette en place les éléments de la mythologie à venir, on sait qu'on a affaire à un nouveau X-Files qui fera hurler les impatients et délectera ceux qui aiment regarder un épisode qui ne leur en apprendrait pas plus que le précédent.

Donc, la qualité première de ce pilote, ce serait... sa propreté. Je ne trouve pas d'autre terme. Ah ça, c'est pas du travail de cochon : esthétiquement c'est pas mal foutu, les dialogues fonctionnent à tout moment (même si la langue de bois typique aux séries à complot fait rapidement son entrée dans le vocabulaire des protagonistes), ya de l'action à rythme régulier et tout et tout. On sent que celui qui est derrière cette série (et son simple nom suffit à intéresser les foules, la preuve par l'exemple : JJ Abrams... hop vous voyez, tout de suite, vous êtes déjà plus attentif à ce que je dis !) maîtrise son art, simplement en l'occurence, comme un peu souvent ces derniers temps, la série manque dramatiquement d'âme. Tout cela est bien propre, mais ça l'est trop.

A un moment, quand même, on a l'impression de patauger dans une grosse flaque de n'importe quoi : précisément lorsqu'entre en scène la vilaine méchante firme suspecte dont on aimerait bien connaître les secrets, mais on peut pas, puisque c'est le pilote. On se retrouve tout d'un coup dans un univers futuriste, là, comme ça, on a pas compris ce qui nous arrivait, et personne ne semble s'en émouvoir. Mais si du coup, Fringe est une série d'anticipation, comment se fait-il qu'on ne nous l'ait pas dit plus tôt ? Tout d'un coup, on se retrouve dans un univers où la technologie est super avancée, et on n'en savait rien ? N'y a-t-il que pour moi que ç'ait été déconcertant ?

Ouais, alors, bien-sûr, vous allez me dire que je suis encore en train de dire du mal d'une série. Mais pas du tout. Je ne dis pas que Fringe est mauvais. Je dis que Fringe est... popcorn.
Vous regardez ça pour vous donner une saine dose d'adrénaline, sans avoir à trop réfléchir ni trop vous mettre à l'épreuve, le genre de truc qu'on peut mater une semaine sur deux sans problème puisque de toute façon l'intrigue n'avancera pas d'un iota dans l'intervalle, c'est bien, voilà une série qui n'exigera rien de vous, mais il n'y a pas de quoi être absolument fan, ni sentir son univers bouleversé par ce qu'on vient de voir.
Ya des gens qui aiment bien ça, remarquez, regarder une série pour le divertissement pur, par exemple le soir en rentrant du boulot, pour s'abrutir gaiement. Et il n'y a rien de mal à ça. Mais chacun sa came, et moi c'est pas la mienne. J'attends un peu de stimulation de la part de ce que je regarde, fût-elle intellectuelle ou émotionnelle. Mais côté émotion on ne se prend pas au jeu ne serait-ce qu'un court instant, puisqu'il est visible comme le nez au milieu du visage qu'il n'y a aucun enjeu.

Si parmi vous, il y a des fans de popcorn, je vous laisse ma part, c'est de bon cœur. Toutefois attention, on a vite fait de passer au coca après... et le cerveau perd l'habitude d'être sollicité.

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche Fringe de SeriesLive.

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15 octobre 2007

Ode to my VHS

Ca faisait un bout de temps que je n'avais pas eu l'occasion d'aller dans cette FNAC ; la plus grande que je connaisse, si ce n'est la plus grande tout court. C'est dans ce temple du produit culturel que je venais, il n'y a pas si longtemps, prendre mon fix régulièrement. Ca faisait en fait 3 ans. Le rayon DVD a déménagé au premier étage, mais à part cela, rien n'a changé dans le magasin. Je réprime un soupir mêlé de nostalgie et de contentement, et m'engage sur l'escalator.

Plus qu'un rayonnage obscur caché au milieu des imports, les séries ont désormais tout un espace qui leur est dédié. Sur les coffrets, les plastiques sont propres et bien tenus, l'étiquettage est soigné, coloré, bardé d'autocollants signalant des promotions... Bien en évidence, les séries du moment ont aussi droit à un panneau "à la TV", et tout cela est très proprement classé alphabétiquement.

Ce rayon, vous le connaissez tous à présent. Mais pour moi qui n'étais pas venue depuis 3 ans, c'est un peu comme une révélation ! Après des années à fouiller laborieusement, cherchant à deviner si mes séries favorites seraient cachées au beau milieu des comédies musicales (ne riez pas, c'est du vécu) ou parmi les films pour ado faisant la part belle à la videographie des soeurs Olsen ; après des années à ramener chez moi des coffrets déchirés à l'étiquette illisible (mais qui, c'est vrai, m'a permis d'obtenir un rabais inattendu par deux fois lorsque la pauvre préposée à la caisse devinait à grand'peine le prix à me demander) ; à lutter pour trouver les nouveautés... Cette époque de vaches maigres est derrière moi, elle est derrière nous tous, et n'a sans doute plus cours que dans les espaces culture des supermarchés de Province... Et encore.

Pourtant, je ne peux pas étouffer ma déception. Au milieu des dizaines, des centaines de coffrets DVD bien rangés, acheter un pilote ou une saison n'est plus aussi magique. La joie d'avoir déniché un titre sortant des classiques X-Files/Buffy/Ally McBeal (ouais ça marchait bien la Fox à l'époque), le bonheur de fouiller des heures pour déterrer le seul coffret Will & Grace disponible... Et puis, la sensation rugueuse de la cassette, aussi, une fois à la maison, devant le magnétoscope, le plastique tiède qu'on pouvait prendre à pleines mains pour la glisser dans l'appareil, le petit cliquetis des deux bobines dans le boîtier noir, les premiers centimètres de bande transparente, le petit carré à casser pour bloquer l'enregistrement (ou la petite glissière verte de BASF...) !

J'embarque mes rondelles dans leur coffret tout plat. Bien-sûr, l'essentiel, on est d'accord, c'est le contenu. Mais notre façon d'apprécier le contenu n'a-t-elle pas changé, du coup ?

Le regard las, la caissière me donne le prix exact, conforme à l'étiquette au centime près, et me glisse mon DVD dans un rachitique sac pour CD. Ce qui est rassurant, c'est que par contre c'est toujours aussi cher...

En sortant, mon sac light en plastique glissé dans mon sac à mains (ai-je mentionné combien je regrette les sacs monstrueux qui cognaient mon mollet ?), je passe devant le rayon des supports vierges. Pour trois étals de DVD, DVD-R et autres galettes satinées, on ne trouve plus qu'une pile de VHS de 180 mn, le strict minimum, et même plus de choix de marques. Quand je pense qu'à une époque, ils les vendaient par packs de 10 x 240 mn...

13 juillet 2007

Ca va se savoir

Susan en pleurs au beau milieu de la route, Izzie planquée dans un angle mort avec l'estomac noué... ces héroïnes et bien d'autres font les frais d'un retour de boomerang de leur secret.
Pourtant, elles devraient savoir que tout se sait !

Car oui, dans les séries américaines, tout se sait. Dans un pays qui met la vérité au-dessus de tout, quitte à créer des crises institutionnelles majeures (on préfère se demander si on destitue le POTUS que de laisser passer un mensonge sur sa vie privée...), ce n'est d'ailleurs pas très étonnant... Ainsi, on reprochera plus facilement d'avoir caché une vérité, même déshonnorante ou amorale, que la vérité déshonnorante ou amorale en elle-même !
Il est assez rare, d'ailleurs, que le mensonge soit "pieux", comme on dit chez nous, les séries américaines partant du principe qu'il n'existe pas de "bon" mensonge, et quand bien même un mensonge est prononcé dans l'intérêt d'un tiers, alors cette bonne action ne reste pas impunie et tôt ou tard, la vérité finit par se savoir et ça se retourne contre le menteur. Bref, que des ennuis pour nous conduire à la conclusion que c'est toujours la vérité qui doit triompher.

D'ailleurs, combien de séries nous disent-elles que la vérité prime ? Ah bah alors là, ne vous lancez pas dans des calculs, vous y perdriez le sommeil !!!
Evidemment, X-Files a été de celles qui nous ont réclamé la vérité quoi qu'elle coûte, mais le nombre abracadabrant de séries policières ou pseudo-policières qui s'accumulent depuis quelques saisons est aussi là pour alourdir le bilan. Car chaque fois que Gil Grissom, Jordan Cavannaugh, Gregory House ou Jack McCoy se défoncent pour leur boulot, c'est au nom de la vérité. Il faut que la vérité soit établie - c'est pour eux la seule façon d'accomplir correctement leur tâche, c'est aussi la seule valeur qui prime par conviction personnelle. La vérité à tout prix.
Et puis il y a toutes ces séries où c'est le spectateur qui tente de connaître la vérité, comme dans LOST ou plus récemment The Nine, même si les personnages, eux, ont d'autres soucis au quotidien que de connaître cette fameuse vérité.

Evidemment, la plupart des séries dramatiques (et les soaps) reposent sur les vérités personnelles de chacun : il y a toujours quelqu'un pour avoir un secret qui lui revient dans les dents tôt ou tard, il y a toujours quelqu'un qui a un fait peu glorieux et/ou enfoui dans son passé et qui immanquanblement ressurgit au moment le moins opportun...
D'ailleurs, un soap sans secret, ce n'est pas un soap ! A un tel point que quand il n'y en a plus, on en invente de nouveaux (et c'est ainsi qu'un personnage comme Jill Abbott découvre du haut de ses 60 50  40 ans l'identité de son véritable père...), c'est la loi du genre !

La vérité, c'est donc la valeur suprême !!!
Sauf que, en vérité... est-ce que nous voulons vraiment toujours tout savoir ? Est-ce que nous ne préférerions pas, parfois, rester dans une certaine ignorance ? Avons-nous vraiment envie de connaître les petits secrets de tout le monde ? Et surtout, voulons-nous que les nôtres soient voués à être connus un jour ou l'autre ?
Quelque chose me dérange dans cette quête à tout prix de la vérité, parce qu'elle laisse de moins en moins de place à la vie privée, parce que, aussi, elle attise en nous un côté légèrement voyeur...

Et puis après tout, ai-je réellement envie de savoir pourquoi tout ce petit monde est bloqué sur une île ? Est-ce que ce qui compte, ce n'est pas les personnes qu'ils sont à ce moment-là, leur nature profonde qui se révèle dans les évènements tragiques ou inquiétants ? Est-ce que ça m'importe de savoir pourquoi Zack n'est pas revenu à Wysteria Lane -et est-ce que ça lui permet de revenir pour autant si je le sais ? En vérité, que le coupable soit l'amant ou la maîtresse, ça n'a pas vraiment d'importance... mon épouse est morte et il faudra vivre avec (ou plutôt sans...). Oui, le Président a menti sur sa sclérose en plaques : n'est-il pas pour autant quelqu'un de très intelligent, compatissant et juste ? Qui est le père de cet enfant ? Je crois que le plus important, c'est de trouver comment il pourra être heureux en dépit de ces adultes qui se battent pour lui, non ?
J'ai envie de me demander si ces secrets, énormes ou anodins, ces petits mensonges ou ces grandes conspirations, n'ont pas aussi leur raison d'être, et si on a vraiment besoin de tout savoir et sur tout le monde ? J'ai envie de me demander si parfois, le mensonge ne s'apparente pas à une certaine magie de la vie, si parfois, ne pas savoir la vérité, ne nous fait pas plus avancer que de la connaître, si être confronté à certaines zones d'ombres inexplicables ne fait pas aussi des nous des êtres un peu plus humains... parce que ça, par contre, c'est la réalité : on ne sait pas toujours la vérité, et il faut bien continuer à faire sans !

Ce que les séries nous laissent croire, toutes ces fois où le mensonge, le secret, le passé mystérieux reviennent à la surface, c'est que la vérité finit toujours par se savoir. Et ça, c'est un gros mensonge.

14 juin 2007

Croyances

Ce soir, TF1 nous infligeait, comme chaque mercredi, sa soirée thématique sur le thème de la rationnalisation à l'extrême, et ce pendant 5 épisodes pour les plus courageux d'entre nous (ou, possibilité alternative, pour ceux qui sont trop crevés de leur journée pour lever leurs grosses fesses de leur canapé après s'y être crashés en rentrant du boulot). Qu'ils enquêtent au nom de la Justice ou de la médecine, les enquêteurs du mercredi soir font en effet partie de la même caste : ils sont de ceux qui se basent avant tout sur le factuel pour faire avancer leurs intrigues/enquêtes/épisodes. Certes, il arrive que le facteur humain influe. Mais toujours néfastement, et c'est un crédo infaillible : le coupable ment, le patient ment. Le facteur humain complique les choses, ne les facilite jamais. Et puis il y a tous ces sentiments, bouh, pas bien.

Pourtant ce soir, une autre thématique était aussi au programme : la confrontation de cet univers très cerveau gauche, rationnel, scientifique, cartésien, avec le surnaturel ou le divin. Et dans les deux cas, le surnaturel se prend une vilaine claque : ça n'est pas possible, et les personnages principaux des deux séries ont également ceci en commun qu'ils n'y ont pas cru un seul instant. Les seconds rôles qui servent de faire-valoir, eux, ont eu un doute, dû à leurs convictions. Les idiots.

C'est amusant car c'est à la mode depuis quelques années. En fait, depuis que le fantastique a perdu le plus gros de sa cohorte d'émissaires pour ne plus conserver qu'un petit bastion (avec, certes, Heroes comme porte-drapeau cette saison, c'est déjà pas si mal), contre l'attaque du tout-rationnel qui a déferlé ces derniers temps, notamment à cause du succès de la franchise CSI qui a créé bien des vocations (largement trop mais n'y revenons pas, je ne me rappelle plus où mais je sais que j'ai déjà évoqué le problème. Cherchez.)

Il y a quelques années, le règne du fantastique et notamment X-Files, avait fait de la confrontation entre le tangible et l'intangible, le scientifique et l'irrationnel, un véritable débat. C'était même le sel de la plupart des épisodes de la série que je viens de mentionner : presqu'à chaque fois qu'un cas étrange se présentait, et il s'en présentait quasiment toutes les semaines, c'était contractuel, Scully levait un sourcil (deux si vraiment c'était très louche), avec un regard froid et les lèvres légèrement pincées, et Mulder chaleureusement, la chemise froissée et la cravate lâche, prêchait pour sa paroisse, parce que mais si, c'est possible, on ne peut pas tout expliquer de façon rationnelle !!! Le télespectateur n'était pas pris en otage : il lui était complètement possible d'être plutôt sceptique, comme Dana, et de décréter que tout ça ne tenait pas debout. D'ailleurs, plutôt que de croire au surnaturel, le sceptique fan de X-files était meilleur public sur les phases conspirationnistes de la série : ça c'est du tangible, ça c'est du (presque) concret, là d'accord. Et ceux qui n'avaient pas envie d'être trop sérieux, et ils furent tout aussi nombreux, eh bien ils se laissaient aller à imaginer qu'il y avait vraiment un fantôme de petite fille, et vraiment une ville de vampires, et c'était très bien comme ça.

D'ailleurs, lorsqu'une série (et en raison du succès du fantastique à l'époque, elles furent nombreuse) se frottait plus ou moins exceptionnellement au surnaturel, on préservait le doute : oui, il y a eu une explication, une résolution, une fin plausible et explicable... mais le dernier plan de l'épisode permettait de voir une ombre étrange, ou un léger mouvement de rideau, enfin n'importe quoi qui nous fasse tout de même penser que la question restait ouverte et qu'après tout, peut-être qu'un même évènement peut s'expliquer rationnellement et surnaturellement. Et là encore c'était très bien comme ça.

Aujourd'hui, c'est bien simple : on ne se pose même plus la question. A quel moment ça a dépassé le cadre de l'interrogation philosophique pour devenir une donnée sûre et indiscutable que le surnaturel n'est que croyance, au mieux naïve, sur le monde ? Le surnaturel n'a plus sa place que dans quelques séries qui, d'ailleurs, elles non plus, ne le soumettent à aucun examen, le prennent pour acquis au lieu de le questionner. C'est surnaturel, point barre de la même façon que tout est rationnel, n'y revenons pas.

Et vu que les séries s'appuyant sur la médecine, la science, sont de plus en plus nombreuses (et elles se reproduisent plus vite que des lapins), et qu'elles occupent donc une part très importante des grilles, j'ai l'impression de vivre dans un climat télévisuel qui devient très intellectuellement rigide. Ainsi donc, fini les questions ouvertes, fini les interprétations du télespectateur : bienvenue dans l'ère de la livraison clé en main du prêt-à-penser télévisuel, où deux écoles de pensée, ou deux écoles de croyances, c'est selon, ne peuvent plus coexister dans une même série...

15 janvier 2007

Scénaristes perdus sur une série déserte recherchent bouée de sauvetage

On apprend aujourd'hui via SeriesLive que les créateurs de Lost faisaient leur réunion de brainstorming annuelle et se sont donc, inquiétés de la tournure de leur série. "Citant en exemple la série The X-Files,  les producteurs ont dit que c'était ce qu'ils ne voulaient pas faire : une bonne série qui a duré deux saisons de trop et qui est partie dans tous les sens."

C'est bien triste qu'ils y songent pas loin de trois ans trop tard. Car dés le début de la seconde saison, limite dés la fin de la première, on sentait pourtant bien que justement, c'était déjà le problème. Mais voilà : J.J. Abrams, comme beaucoup de créateurs productifs, ne tient plus en place, et les choses se sont tellement activées pour lui ces dernières années au ciné comme à la télé, on ne peut pas vraiment lui reprocher d'avoir délégué un maximum. Gros soucis : il n'a rien appris de l'expérience de ses aînés.

Tiens : David E. Kelley, par exemple. Un homme très doué, avec un univers véritable, un style bien à lui et quasiment, si ce n'est l'invention, au moins à lui tout seul le développement d'un genre entier... mais hélas, un gars avec des clous sur sa chaises qui n'est pas capable de se consacrer à une série correctement et durablement. Combien de ses shows en ont pâti ? On va dire : quasiment tous. Le problème lorsqu'on a les yeux plus gros que le ventre, c'est que pour raffler la mise, que ce soit financièrement, ou juste côté gloire, c'est qu'il faut déléguer non pas l'écriture courante des scénarios, ça fait bien longtemps qu'on travaille par pool d'auteurs maintenant sur la plupart des séries de toutes façons, mais surtout on n'est plus là pour donner des directions à l'intrigue, quand on se fatigue encore à donner un fil rouge à une saison ou une série. Alors on délègue sur le plus important.
Dés lors plus rien ne distingue le créateur de la série du gars qui s'est contenté de dire "ah ouais on dirait qu'il y aurait des mecs qui seraient perdus sur une île déserte, ça ferait une super série !"

C'est exactement le problème auquel se heurte aujourd'hui Abrams, à son tour. Des bonnes idées, il en a plein, mais il en a trop. Et il faut croire que Damon Lindelof et ses autres comparses n'ont pas son talent... On a donc ici avec Lost un show tristement intéressant mais qui s'embourbe dans sa propre mélasse depuis bien plus que 6 épisodes, et qui fait qu'on atteint vite un stade d'écoeurement (moi, en tous cas, ça a été vite vu).

Je me demande également si tous les créateurs qui ont une idée bien précise de ce qu'ils veulent faire de leur série ont dû consulter leur chaîne pour savoir quand arrêter, adaptant leur intrigue selon les décisions de la chaîne. Quand je pense par exemple à J. Michael Straczynski, qui a toujours écrit sa série Babylon 5 pour s'étendre sur précisément 5 saisons... je me dis que s'il avait dû demander à sa chaîne l'autorisation de faire à sa guise, le show n'aurait pas eu la consistance qu'il semble avoir eue (puisque pour le moment je n'en suis qu'à la saison 1, il me faut croire les tonnes de lectures que je me suis envoyées sur la série). Pour moi c'est un preuve supplémentaire que la bande de Lost a surtout très envie de concilier l'utile et l'agréable : ils se doutent bien que la chaîne, tenant un gros poisson, va tenter de négocier au plus haut. Une jolie façon de faire monter les enchères, en somme...

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche Lost de SeriesLive.

15 janvier 2007

L'homme qui murmurait à l'oreille des snowboards

Je ne me ferai sans doute jamais à l'idée que Nicolas Lea (ou Nick Lea, comme il veut se faire appeler au générique de cette nouvelle série) puisse jouer le rôle d'un père. Mon Dieu, je sais bien, il ne sera jamais le jeune loup Krycek des X-Files, mais c'est un des acteurs qui ne semble pas vieillir en dépit de la quinzaine d'années (pratiquement) qui nous sépare de ses débuts dans la série de Chris Carter. Voilà qui n'a cessé de me turlupiner tandis que je m'essayais au pilote de Whistler, que je n'aurais jamais songer à tester sans le post récent du blog de SeriesLive, qui, à défaut de me donner envie, a au moins piqué ma curiosité. Car sans doute fallait-il déjà avoir jeté un oeil sur Whistler pour s'attacher à cette note qui, en prime, contient quelques légers spoilers. Mais rien d'alarmant car dans le fond, elle aura, du moins pour moi, rempli son office de faire découvrir une série peu connue.

Mais fort heureusement, je ne me suis pas braquée sur le visage anachronique de Nick Lea ! Car visuellement, il y avait de quoi se réjouir l'oeil même sans sa présence. Whistler est en effet une série particulièrement soignée esthétiquement parlant. Les éclairages rendent parfaitement la luminosité de la neige et l'atmosphère froide et ténébruse de haute montagne, où en plein hiver il ne fait jamais tout-à-fait jour. Hormi un plan ou deux, toute la série baigne dans cette espèce de non-lumière, qui possède un véritable effet d'ambiance. Les réalisateurs qui se croient futés en créant des faux extérieurs-nuits récemment (c'est la mode de tourner des scènes de jour et ensuite les faire passer pour des scènes de nuit, soit-disant que ça créée une ambiance différente... ça fait surtout cheap !) auraient beaucoup à apprendre du travail effectué autour de Whistler !
Les couleurs y sont également pour beaucoup, avec une dominante bleue et grise, ponctuellement coupée de tentatives de couleurs plus chaudes qui semblent toujours comme étrangères à la série et confèrent systématiquement aux scènes concernées une ambiance de malaise. Bref, rien à faire, dés les premières minutes la série se crée son univers, et aide à accrocher d'autant plus vite.

Surtout qu'au rayon intrigue, ça commence moyen-moyen : des teenageries sont le plus gros du menu ! Certes, je n'ai rien contre les teenageries en soi, j'ai moi-même été une teenager dans mon jeune âge d'ailleurs... mais trop souvent, teenagers = intrigues à la con. On passe plusieurs fois au bord du ravin mais on s'en sort chaque fois avec l'impression que tout prendra son sens ultérieurement.

Et pourquoi on a cette impression ? Parce que le pilote de Whistler a la bonne idée de ne pas partir du principe qu'il va nous surprendre avec la mort de Beck. La série évite avec grâce la lourdeur d'une mort en fin de premier épisode, vous savez, le truc qu'on fait dans les pilotes parce que, ouh lala, il est mort, mais que va-t-il se passer, si c'est comme ça je reviens à l'épisode suivant ! Ecueil joliment évité en l'occurence, de commencer par la découverte du corps de Beck pour ensuite opérer un retour en arrière et revenir aux circonstances de la mort. Pour d'ailleurs ne même pas y répondre : c'est ça qui fait qu'on aura envie de revenir. Du coup notre attention se focalise sur ce qui peut sinon causer, au moins servir de prélude à la mort de Beck, et notre cerveau zappe inconsciemment toutes ces mesquines petites intrigues, histoires de coeur et guerres fratricides, pour nous faire garder à l'esprit que tout tourne autour de Beck.

On se doute bien, naturellement, que Beck aura beau être mort dans des circonstances tragiques et étranges (bref tout ce qu'il faut pour piquer au moins notre curiosité, si ce n'est celle de plusieurs personnages ; ici pour le moment c'est le frérot qui s'y colle), le monde ne va pas tourner autour de lui, et que ces mesquines petites intrigues, histoires de coeur et guerres fratricides, constitueront une bonne partie de l'action à venir. Mais qu'importe, car dans le fond, Whistler est un pilote plein de promesses, qu'il sache les tenir ou non il a au moins cette qualité.

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche Whistler de SeriesLive.

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