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ladytelephagy
une nounou d'enfer
28 décembre 2010

Small et vil

SmallEvil

Pour une raison étrange, toute personne qui cite Smallville est immédiatement suspectée d'avoir un QI équivalent au baromètre en ce mois de décembre frileux. C'est sûr que j'ai un sens des priorités téléphagiques bien à moi, et que nous avons tous en tête une hiérarchie qui varie selon nos préférences, mais quand même, ça m'intrigue.

Ça m'intrigue d'autant plus que cette série, que je n'hésiterai pas, bravant les commentaires outrés et/ou injurieux, à qualifier de honteuse sous-merde, en est quand même, si j'ai bien compris, à sa 10e saison. Face à ça, mes séries favorites font rarement le poids, du point de vue strict du nombre. C'est quand même bien qu'il doit y avoir une raison. Mais alors, laquelle...? Je veux dire, les amourettes, les super-héros à la douzaine, les personnages pas trop frileux (eux)... ça va bien une saison, deux, trois... plus la série avançait et plus elle semblait s'encanailler, mais jamais jusqu'au point d'arriver au niveau de gratuité et de fan service d'un True Blood. Un équilibre finalement intrigant, à bien y penser.

Le problème c'est peut-être tout simplement la façon dont je vois les séries en général. Je suis d'accord pour regarder des trucs pas forcément sérieux et intellectuels. Je rappelle que je suis quand même fan d'Une Nounou d'Enfer, si vous aviez un doute sur la véracité de mon propos. Je vous vante des Capitu et des The Circuit, mais bon, je ne regarde pas que des séries cérébrales et/ou poétiques. Mais je refuse tout net de regarder quelque chose "pour me vider la tête". Si je regarde Drop Dead Diva par exemple (je la cite parce qu'elle a été évoquée aujourd'hui via Formspring par un inconnu), c'est parce que j'apprécie certaines qualités... bon, pas le scénario. Mais je guette la représentation du personnage obèse ; idem pour Mike & Molly d'ailleurs (faudra que je vous en reparle de cette série d'ailleurs, je me suis surprise à la poursuivre). Je trouve l'expérience intéressante parce que c'est à la fois la copie et l'opposée d'Ally McBeal.
Mais se vider la tête, essayer absolument de ne pas du tout penser et se goinfrer d'intrigues ridiculement vides, ça, je peux pas.

Et c'est précisément ce que m'évoque Smallville. Quelque part, même NCIS est plus intellectuel (c'est dire).
Je vais pas me faire de nouveaux amis aujourd'hui, c'est clair. Mais je pense quand même qu'on peut exiger un peu plus que ça de notre télévision, non ?

Mais alors, quand un téléphage que j'estime pour ses goûts sûrs commence à RECOMMANDER Smallville, je vous avoue que je ne sais quand même pas trop quoi en penser.

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23 décembre 2010

Dreaming I was dreaming

Il y a des matins où on n'a pas envie de se réveiller. Des matins où on est si bien à rêver, qu'on veut ne plus se reconnecter avec le réel, plus jamais. Rester dans le monde bizarre et enivrant des rêves irréalisables mais pourtant tellement réalistes.
Ce matin était l'un de ces matins. J'aurais fait n'importe quoi pour rester dans mon rêve.

Cette nuit, j'ai rêvé que je regardais des épisodes de Doctor Who inédits.

Mais attention, pas n'importe quels épisodes inédits. Des inédits de la première saison. Un jour, quelqu'un postait une info sur Twitter selon laquelle des épisodes avaient été tournés mais jugés, pour une raison x ou y, inaptes à être diffusés. Et puis, de la même façon que je suis désormais capable de dénicher le pilote de Hatufim sur un forum israélien, j'avais réussi à mettre la main dessus, parce que j'ai depuis cet été +5 en compétence "cagoulage de l'impossible". Et quand mon téléphone a sonné, j'étais en train de paisiblement regarder ces épisodes inédits, un milkshake à la fraise à la main.

Ça ne vous le fait jamais, ça ? Espérer le cœur battant que vous allez dénicher des inédits... d'une saison depuis longtemps achevée ? Ou d'une série achevée ?
Vous avez beau savoir que ça n'arrivera pas, vous avez quand même cette sorte d'espoir qu'un jour, votre vœu sera exaucé. Vous n'en êtes même pas à essayer d'imaginer ce qui s'y passerait, ce n'est pas comme quand on commence à caresser le projet d'une fan fiction, non, c'est vraiment un trésor perdu qui soudain remonterait à la surface. Un vrai inédit, qui pourrait vous surprendre tout en ayant le confort de porter sur une saison/série pourtant achevée. Soudain, sur mon écran, des épisodes de Nine. Pas une 6e saison où on trouverait une excuse pour faire revenir le personnage (ce qui semble hautement improbable dans ce cas précis, mais éventuellement faisable pour d'autres séries), pas d'épisode à flashback, non, juste des inédits de l'ancienne saison. Puisqu'on doit faire avec Eleven, maintenant, bon bah admettons (même si je milite activement pour un passage à Twelve...), mais qu'on m'offre le luxe de n'avoir pas fait le tour de Nine.

Je crois que c'est pour cette raison, paradoxalement peut-être, que je n'ai jamais fini la 3e saison de Brothers & Sisters, étrangement. Je m'étais toujours dit que j'attendrais la fin 2010 et/ou le début 2011 pour me remettre à la série. Parce que quand je me suis enfilé 2 saisons et demies, à l'époque, j'étais tellement enchantée que je voulais que ce sentiment dure toujours, cette période où j'adorais la série. Je pressentais bien que si je continuais à la dévorer à ce rythme, je tomberais sur un os : diffusion interrompue (pour cause de hiatus), épisodes diffusés hebdomadairement (ce qui gênait ma consommation marathon en une semaine par saison), etc... Et là, je vois arriver 2011 et je commence déjà à me faire une joie. Oh, je vais pas reprendre la série où je l'ai laissée, bien-sûr, non, je vais me refaire les deux premières saisons, puis attaquer la troisième, et découvrir des inédits à la pelle, goulûment, comme s'ils avaient été cachés pendant tout ce temps et que je mettais enfin la main dessus. Et là, je suis partie pour une nouvelle orgie. L'idée me plaît, c'est vraiment séduisant de voir se rapprocher la date dans le calendrier et de savoir que je vais m'en envoyer des tonnes derrière la cravate. Ça va être un délice. Pas d'attente, pas de privation, juste le plaisir de me lâcher et de trouver des inédits bien que les choses aient avancé.
En tous cas je m'en fais une fête et j'aimerais pouvoir me dire que je vais dénicher de "vieux inédits" pour d'autres séries que celle-ci. Fêter des retrouvailles avec une série/saison dont je sais qu'elle n'a plus cours, mais qui est logée exactement où je le souhaite sur la courbe de croissance de mon histoire avec la série.

Il n'y a pas d'inédit de la première saison de Doctor Who. Il n'y a pas d'inédit de Pushing Daisies. Il n'y a pas d'inédit de Life. Il n'y a pas d'inédit d'Une Nounou d'Enfer (même pas de Living with Fran... et il est trop tôt pour Happily Divorced).
Il y a des matins où on n'a pas envie de se réveiller. Des matins où on est si bien à rêver, qu'on veut ne plus se reconnecter avec le réel, plus jamais.

ThePartingofWays

8 décembre 2010

Oy to the internet world

Avant de commencer la revue des pires requêtes ayant mené à ce blog depuis quelques semaines, je voudrais poser une question. Une question qui me semble d'une importance capitale, et qui, si vous y répondez, étendra ma compréhension de l'univers et me permettra de donner du sens à l'absurde. La pièce manquante du puzzle.

Oy

Pourquoi les gens font-ils des requêtes du genre de "skyblog une nounou d'enfer" ?
D'une, le concept même d'un blog sur une série qui s'est achevée voilà plus de 10 ans m'échappe totalement. De deux, la spécificité de la demande me laisse abasourdie : ya des gens qui ne veulent lire que sur un skyblog ? Pourquoi, qu'offre donc cette plateforme de si exceptionnel ? A priori, si la série vous plait, et que vous cherchez un blog, n'importe quelle plateforme devrait convenir. Mieux encore, j'irai jusqu'à dire que ce n'est pas spécialement sur Skyblog que j'irais spontanément chercher un blog à longévité exceptionnelle. Ça doit arriver mais ça n'est certainement pas la norme.
Et pour finir, sur un plan tout-à-fait personnel, je ne conçois pas qu'on cherche un blog sur UNE série. Un site de fan, passe encore, mais un blog ? "Aujourd'hui j'ai regardé le 3x14 pour la 712e fois, c'était bien marrant !". "Je réfléchissais l'autre jour à une relation entre Fran et Maxwell. Ils ne concluront jamais, c'est impossible, on a bien vu ce que ça a donné pour Tony et Angela, jamais la production d'Une Nounou d'Enfer ne ferait la même erreur". "Vous avez remarqué que Fran a refilé ses fringues à Maggie ?" Oui, on a remarqué. On a légèrement eu le temps.

Sérieusement, je veux bien une explication.
Bon allez, passons au nerf de la guerre.

petits pois et connotation sexuelle
Ah. Bon.

série télévisée sur M6 le samedi soir 00h00 3 ou 4 ans ça se passe au lycée et l'héroine a une amie morte qui apparait

C'est HYPER spécifique, quand même. Et sinon c'est Hex et c'est plutôt la came de Naka que la mienne.

episode des anges de la ville
Non seulement je n'étais pas sûre que quelqu'un l'ait vu, mais que quelqu'un s'en souvienne, alors là ça m'en bouche un coin.

corée chirurgie esthétique
Oh bah non, ça se saurait.

kathryn morris bouche / kathryn morris magersüchtig / kathryn morris anorexique
Je comprends pas toujours pas cette obsession. Surtout avec des critères de recherche qui ne renvoient pas l'impression d'une grande admiration...

top des conneries américaine
Non seulement faut les lister, mais faut les classer en plus ?!

teen font une partie de basket nue canalblog
Si c'est du foot, c'est pas la peine, ça m'intéresse pas.
Idem si c'est sur overblog (voir aussi : début de ce post)

WOW SEX ALERTE A MALIBU
Des scènes de sexe, je n'ai aucun souvenir. Mais des camel toe, il y en avait un paquet.

la série scandale à l'amirauté
C'est vraiment de pire en pire.

combien y a t il d applaudissement dans le generique de friend
J'en compte 5, ça veut dire qu'il y a un des Friends qui n'y a pas droit, c'est triste. Je mise sur LeBlanc.

Bon, je vous laisse... juste un dernier petit mot pour vous prévenir que vous n'avez plus qu'une semaine pour voter afin de remporter un cadeau de Noël. Je dis ça, je dis rien. Si en fait, ce que je veux dire, c'est que c'est pas drôle, le post qui pour l'instant est sur le point de gagner fait partie de mes unaired et j'ai rien à enregistrer du coup. Pis je suis pas du genre flemmarde moi, quand je propose de vous offrir un cadeau, c'est pas pour ressortir mes fonds de tiroir, quoi.

3 décembre 2010

Refaire / Défaire

On se plaint des remakes américains... mais, mes pauvres petits, c'est rien, ça. C'est une partie de plaisir, même ! Quand les Américains se piquent de refaire Skins, Being Human (brrrr...), ou commencent à lorgner vers Misfits... mais je dis allez-y. Mais c'est pas grave. Ya pire dans la vie !

Imaginez des Espagnols en train de lancer un remake des Craquantes, par exemple.
Ah, là ça rigole plus. Bah vous avez raison : il faudrait une loi pour interdire le remake de sitcom américain. Là, on est dans la criminalité internationale, là d'accord. Et je comprends mieux pourquoi ça faisait des semaines que j'avais cagoulé le pilote de Las Chicas de Oro sans y toucher. Ça s'appelle l'instinct de conservation. Mais puisque j'en étais à mettre la fiche à jour (j'ai pas fini mais ça commence à avoir de la gueule, si vous voulez y jeter un œil), je me suis dit que, bon, piske j'avais le pilote, hein ?

LasChicasdeOro

Le problème, c'est le "respect" de la série originale. Parce que justement, Las Chicas de Oro est un vrai remake, genre qui a récupéré les scripts des épisodes d'origine et fait un petit gloubiboulga avec les passages qui semblent les plus à propos, genre qui a casté puis relooké les actrices pour qu'elles soient la copie conforme de leurs aînées américaines (à l'exception de Doroti à qui il manque 20 bons centimètres, au bas mot), genre qui a reconstitué les décors presque fidèlement quitte à conserver le goût des années 80 pour les couleurs, genre qui place des rires enregistrés à intervalles réguliers parce que "ça fait sitcom américain". Tout y est, sauf... le cœur.
Je me rappelle mon effroi devant Maia Prekrasnaia Niania, il y a quelques mois. Je ne l'avais pas uniquement mis sur le compte de mon sentimentalisme et mon affection profonde vis-à-vis d'Une Nounou d'Enfer (ne riez pas, le Dieu de la Téléphagie seul sera mon juge !!!). Et étaient à blâmer exactement les mêmes travers.

Car dans le fond, remake ne veut pas dire copie carbone. Et si effectivement on retrouve tous les ingrédients des séries d'origine, le script, le look des personnages et tout... bah, le lien ne se crée pas. Alors je ne dis pas, ça divertit probablement sur le moment (surtout si on a la chance de comprendre l'intégralité des dialogues, je le conçois), et Maia Prekrasnaia Niania a été un beau succès de plusieurs saisons, et Las Chicas de Oro était regardée encore lundi soir dernier par 13,5% des spectateurs espagnols, ce n'est pas exactement un bide. Mais dans le fond, une fois ces séries achevées, ce qui restera dans les mémoires, c'est la série d'origine. Parce qu'elle est très exactement cela dans l'esprit des spectateurs, et surtout, de la production du remake : l'origine. Quoi que fassent les personnages à partir de là, ils ne sont jamais qu'une bouture repiquée.

Sérieusement, est-ce que les productions Russes ou Espagnoles (et je cite ces coupables uniquement parce que j'ai plus de place dans les tags, mais il y en a d'autres et parfois pas bien loin, n'est-ce pas Maguy ?) ne pourraient pas faire l'effort de créer leurs sitcoms pas drôles toutes seules, comme des grandes ? Bien-sûr que ça doit être plus simple à vendre à une chaîne, surtout quand le cahier des charges déjà prêt économise sur plein de choses, dont le travail de développement, mais sincèrement, c'est pas du boulot. C'est vraiment du produit de consommation pur, sans aucune ambition. L'émotion est totalement absente du résultat, même quand nos petites vieilles discutent de leurs expériences sur leur coin de canapé ; c'est déjà bien d'avoir gardé cette partie et pas juste les passages humoristiques, hein. Et on ne fait pas avancer la télévision de son pays en allant pomper celle des autres, pas de façon aussi littérale en tous cas.

Un remake pour défaire ce qui faisait le charme d'une série... c'est triste, franchement. Je suis sûre que par rapport, les remakes des séries dramatiques, même quand ils déçoivent, ne sont pas aussi révoltants.

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche Las Chicas de Oro de SeriesLive.

12 septembre 2010

Comment on dit "remake" en Russe ?

Vous n'avez pas flirté avec les abysses de la désolation tant que vous n'avez pas vu l'une de vos séries préférées être adaptée pour la télévision étrangère. C'est la conclusion de la semaine, vous pouvez rentrer chez vous, tout est dit.

Plus sérieusement, c'est aussi ça, ce tour du monde : voir qu'il y a des pays où la télévision n'est pas dans un meilleur état que ne l'est celle de la France ; des pays où l'on se cherche encore beaucoup, où l'on recycle ce qui fonctionne ailleurs par manque d'audace et/ou de moyens... De vous à moi, je ne pensais pas que la Russie serait ce pays. Oh, il y a du contenu inédit, mais il est en infime minorité parce que, quand on y pense, la télévision russe est encore jeune. C'est un peu ridicule comme idée, vu que les premières expérimentations ont eu lieu en 1931 dans ce pays, mais enfin, le contexte politique l'a si longtemps forcée à se cantonner à un certain modèle (et il ne devait pas y avoir grand monde pour avoir accès à ce qui se faisait ailleurs), que la télévision n'a commencé à se développer qu'il y a 20 ans.
Elle a un retard fou sur beaucoup de télévisions du monde, en fin de compte, la télé russe. Et quelque part, ça me la rend plus sympathique.

Russie_MatrioshkaTV
In Soviet Russia, TV watches you : la télévision russe pour les nuls

Mais revenons à ma complainte, parce que j'ai vécu l'expérience de l'intérieur : le remake russe, c'est bien... pour les autres. Mais voir le pilote de Maia Prekrasnaia Niania, c'est-à-dire la version russe d'Une Nounou d'Enfer, m'a tiré des larmes. On pense que voir la série doublée en allemand ou en italien est déjà difficile à surmonter... ah ah, à côté, ce n'était rien. Regarder ce remake était presque aussi douloureux que de regarder une série de la CW, pour vous donner une idée. Je l'ai fait par acquis de conscience, quasiment dans un but scientifique, pourrait-on dire... eh bien je suis dorénavant marquée à vie. Je ne souhaite ça à personne.
Le bon côté de l'expérience c'est que, même si mon russe est sacrément rouillé (j'ai des restes mais au bout de 10 ans sans pratiquer, ça vaut quand même pas grand'chose pour suivre une série !), j'ai pu comprendre les répliques en temps réel, sans décalage intellectuel du type "euh, qu'est-ce qu'elle a bien pu vouloir dire", parce qu'en l'occurrence, c'est une adaptation incroyablement littérale, et que c'est repris scène par scène. Le mauvais côté c'est qu'on n'en perçoit que de façon plus aiguë la moindre petite variation : Fran... pardon, Vicka... n'est plus juive mais ukrainienne, par exemple. Mais surtout, elle est tellement moins nuancée que Fran, tellement plus exubérante, tellement plus volubile, tellement moins... tellement pas Fran.
J'ai dit que je ne souhaitais cette expérience à personne ?
Accessoirement, j'ai jeté un œil aux versions argentines et chiliennes, c'est à peine mieux. Finalement, c'est plus douloureux encore de voir les libertés prises avec l'original... et quand il s'agit carrément de renier le générique, alors là, je vois rouge. Vous voulez voir le générique de Maia Prekrasnaia Niania ? Je peux, si vous voulez ; un mot de vous.

A l'inverse, Interny, comédie en single camera, reprend les ingrédients de Scrubs avec bien plus de subtilité, qu'on pourrait presque qualifier de touche personnelle. Il y a beaucoup moins de scènes complètement barrées, on est en plein dans un humour pince sans rire, quelque part typiquement russe... mais on reconnaît quand même bien la paternité, avec les internes empotés et leur superviseur mal-aimable.

La télévision russe partage donc nos problèmes, et sa façon de les résoudre semble être de choisir de les ignorer autant que possible. Avec la technique de l'autruche, Maia Prekrasnaia Niania est la série russe la plus regardée de tous les temps, alors forcément... Ça ne manquera pas de rappeler combien il est navrant de voir TFHein faire de bonnes audiences même avec des séries de piètre qualité (ne citons pas de nom, pour la paix des ménages, et parce que je peux pas me faire sauter à la gorge dans des commentaires tous les jours, non plus), et donc ne trouver aucune raison de changer une équipe qui gagne.

Alors après, on a l'autre côté du cercle chromatique, avec Shkola (pas franchement aussi bouleversant que ce que j'en avais lu, mais bon, si j'en crois les trailers débusqués sur le Mal, ça se corse énormément par la suite), série-réalité qui tente de capturer la réalité de l'adolescence d'aujourd'hui, et le fait avec une méthode originale sur la forme, au moins. Mais là, on est déjà plus dans l'expérience artistique (d'ailleurs la série est inspirée d'un film indépendant projeté en art house) que dans une réelle tendance, alors...

Bon. Quand même. Ya un truc qui me chiffonne. C'est juste que, quand même, nous, on n'a pas eu l'excuse d'un gouvernement soviétique ou d'une guerre froide pour expliquer notre retard en matière de télévision... Et puis, quand on voit toutes les télévisions qu'on a déjà abordées, et qui, avec une histoire pas forcément plus facile, ont quand même réussi à développer une identité télévisuelle décente voire impressionnante... non, non nous n'avons aucune excuse. Au fond, quand bien même, c'est pas parce que la télévision russe rame qu'on devrait se sentir autorisés à continuer de patauger.

Et sinon, ça se sent que cette semaine j'ai pas découvert de série épatante à vous recommander, ou bien...?

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7 septembre 2010

Télé éducative

Aujourd'hui, un post de pure science-fiction. Non, ce n'est pas la suite de mes interrogations lasses sur les pitches de SF (qui d'ailleurs ont largement été atténuées par la découverte de District 9 sur les recommandations éclairées de Livia), mais un post qui en lui-même, relève de l'imaginaire.

Il y a eu une naissance, récemment, dans mon entourage. Fait peu courant parce que, globalement, on est en froid avec la plupart des membres de notre famille, mais surtout parce que, même en cherchant bien parmi ceux à qui on ne cause plus, on doit être 5, à tout casser, à être dans la tranche d'âge où on pourrait faire des enfants. Dont ma sœur, moyennement motivée, et ma cousine, pas tellement plus convaincue mais bon, elle vient de se marier, on en reparlera dans quelques temps ; du côté des garçons j'ai pas de nouvelles mais apparemment ce n'est pas à l'ordre du jour. Quant à moi, j'ai clairement fait savoir qu'il valait mieux porter ses espoirs sur autre chose, qu'au mieux je veux bien produire quelques textes chaque semaine, mais que c'est tout ce qu'on fera sortir de moi (et à l'approche des trente ans, mes parents commencent à réaliser que je ne déconne pas et que les chances que je change d'avis s'amenuisent). Donc, la natalité, dans ma famille, c'est pas ça qu'est ça. Obligée de me tourner vers les proches en-dehors du cercle familial.

Cette naissance a donc déclenché quelques interrogations de ma part, dont le tout naturel : "et tu vas lui faire regarder quoi, à ton gosse ?". Ce qui, nous en conviendront tous, est une question des plus évidentes lorsque l'enfant paraît. Devant l'absence de réponse de mon interlocutrice (dévoilant par là que son projet éducatif n'est pas encore bien clair), je me suis donc mise à imaginer ce que moi, je ferais voir à mon gamin, si par le plus grand des malheurs il m'en venait un.
Malheur qui, si je puis me permettre, serait probablement réciproque chez ledit bambin : "maman c'est quand qu'on mange ?"/"chut, laisse-moi finir ma saison".

Baby

En tant que téléphage, la télévision fait partie intégrante de l'arsenal que je déploierais pour éduquer un gamin. C'est tellement évident que je ne devrais même pas avoir besoin de le préciser.

Je ne dis pas qu'il serait question pour moi de me servir de la télé comme d'une nourrice, au contraire. Je ne vois pas l'intérêt de mettre un chérubin qui ne sait pas encore parler devant une télé qui blablate à longueur de temps, pour commencer. On ne regarde pas la télévision parce que ça bouge et ça fait du bruit, on la regarde parce qu'elle raconte quelque chose, de réel ou de fictif (souvent un peu des deux), et pour cela il faut que la parole soit déjà présente, ça semble logique. Certes, je ne suis pas très au fait de ce que disent les spécialistes sur la capacité de compréhension d'un bébé avant et après qu'il possède le don (ou la malédiction, ça dépend du point de vue) de parole, ça se trouve un bébé est tout-à-fait capable de piger ce qui se dit dans un programme pour jeunes enfants, je n'en sais rien, je m'en fiche. Là, tout de suite, un expert débarquerait pour me dire qu'un enfant de 6 mois peut suivre sans problème un épisode d'A la Maison Blanche, c'est le même tarif. Si le gamin ne peut pas parler, je ne vois pas pourquoi il regarderait la télé.
Évidemment, je ne le parquerais pas dans son berceau pendant que je regarde moi-même la télé, il serait éventuellement envisageable que quand je la regarde, il soit dans les parages, donc il pourrait l'entr'apercevoir, mais je ne lui ferais pas spécialement regarder.
Ce serait plutôt une façon réaliste de lui faire comprendre que dans les décennies à venir, s'il me cherche, il sait où me trouver : cherche l'écran, tu trouveras maman.

Ainsi donc, être capable de communiquer avec le gamin semble, de façon instinctive, logique. S'il ne peut pas discuter de ce qu'il voit, ça n'a pas le moindre intérêt. Ensuite, effectivement, viendraient les années les plus horripilantes, quand le gamin peut parler mais n'a rien à dire et finit par faire du bruit. Je vous avoue que ces 3, 4, ou peut-être 5 années-là sont une des grandes raisons qui m'incitent à ne pas faire d'enfant (ça, et les 15 suivantes ; en gros, je suis tout-à-fait prête à avoir un enfant s'il m'est livré majeur, par exemple). Il y a probablement des choses à faire regarder à un enfant qui est en maternelle, mais pour ma part je n'en vois aucune actuellement.

En fait, je commence à avoir une idée précise des séries que je ferais regarder à un enfant vers l'âge de 6 ou 8 ans, mettons.
Instinctivement, j'ai envie de dire que beaucoup des séries que j'ai vues dans ma propre jeunesse lui seraient recommandées. Punky Brewster, par exemple, très bien. Ricky ou la Belle Vie, très bien aussi. Des séries mignonnes, tous publics (enfin, je me suis pas fait d'intégrale mais d'après mes souvenirs et les pilotes revus récemment, je pense quand même que je ne m'avance pas trop), mais pas abrutissantes. Je ne vais pas me donner la peine de donner naissance à un gamin si c'est uniquement pour qu'il aille grossir les flots de décérébrés qu'on trouve déjà en quantités un peu partout. Non, si je dois avoir un mioche, autant ne pas le trépaner. Car ces séries ont quand même le mérite de n'être pas totalement des séries de Bisounours : une orpheline qui vit dans la rue, un petit garçon qui n'a pas de maman... bon, on ne va pas se le cacher, ce que je vais donner à manger téléphagiquement à mon gamin imaginaire, c'est pas quelque chose d'idéalisé.
Hélas, je n'arrive pas à penser à un exemple de série récente qui s'inscrive dans cette démarche. Des idées ?

Mais surtout, c'est ensuite que les choses se jouent. Jusque là c'est facile : le mioche vit en circuit quasi-fermé, il n'a pas de raison de sortir du cadre scolaire ou familial sans encadrement, il est culturellement contrôlable. Mais vient l'âge honni de la pré-adolescence, et là, tout bascule. Les forces qui sont en jeu sont énormes. Il faut lutter contre la société toute entière.
Le défi ? Éloigner mon rejeton des tentations des séries Disney.

En garde, héritières hélas inévitables de Hannah Montana, remakes honteux de Phénomène Raven, surenchères de niaiseries chantées à la Sonny with a Chance ! Ce n'est pas parce que tout le monde les regarde qu'il faut que le fruit de mes entrailles en fasse autant. Et si tout le monde se jette du haut d'un pont, est-ce qu-... Hm. Passons. Non, c'est un combat à la vie à la mort pour le salut de l'âme de la Bête pré-adolescente qui vit dans la chambre dans laquelle je ne peux plus entrer. Oh, c'est sûr, je vais me faire haïr pour ça, mais de toute façon je vais me faire haïr, alors autant que ce soit pour la bonne cause.
Et avec les années, le défi va augmenter. Alors qu'inexorablement, je vais devoir laisser l'Animal sortir de la maison de plus en plus souvent, pour des motifs qui me sembleront ridicules tels qu'aller faire du lèche-vitrines, se retrouver pour jouer au foot, ou même, jusqu'où ira la débauche, des pyjama parties (et encore, Dieu nous préserve des goûters d'anniversaires, mais enfin tu l'as pas déjà fêté l'année dernière ?!), je vais perdre le peu de contrôle que j'avais sur la consommation téléphagique de la Bête, c'est sûr.

C'est pour ça qu'il faut prendre les devants avant même les 10 ans. C'est ce que préconisent tous les spécialistes de la téléphagie. Statistiquement, c'est à ce moment-là ou jamais. Il me faudra alors regarder le plus possible de bonnes séries avec mon gamin, des séries récentes, évidemment, on ne veut pas l'effrayer ce petit, mais des classiques, aussi : 10 ans, La Belle et la Bête. 11 ans, Une Nounou d'Enfer. 12 ans, V. 13 ans, Oishii Gohan.14 ans, Pushing Daisies. 15 ans, Angela, 15 ans. 16 ans, A la Maison Blanche, Boston Public, Mousou Shimai, Roseanne, Better Off Ted... Je n'aurai jamais assez de temps !
Et ne pas juste lui faire regarder, non, regarder avec lui, et discuter, discuter, discuter, et expliquer, expliquer, expliquer...

Ça m'épuise juste d'en parler.
C'était déjà tellement difficile de m'éduquer moi-même téléphagiquement ! Regardez : bientôt 30 ans, et j'en suis à peine à aborder l'Asie, l'Afrique, l'Amérique du Sud... Non, il y a trop de boulot. La tâche est énorme.
Rien que pour ça, papa, maman, désolée, mais je ne ferai jamais d'enfant.

24 août 2010

[Day 24] Dilemme

MemeDay_24

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : les fiches Une Nounou d'Enfer et Twin Peaks de SeriesLive.

15 août 2010

[Day 15] Oï

MemeDay_15

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche Une Nounou d'Enfer de SeriesLive.

3 juillet 2010

Tois-toi et mange

Être téléphage, c'est être consommateur. Consommer du programme télé (bien souvent importée), consommer de l'information (visiteurs réguliers de sites et blogs, abonnés aux magazines spécialisés, éplucheurs de programmes télé, fans de Morandini, vous m'avez comprise), consommer du DVD, etc... On est des consommateurs, dans notre genre, avec un certain pouvoir d'achat, et qui permettons de faire gonfler les revenus de ceux qui nous pourvoient. Mais alors, ce qu'on peut se foutre de notre gueule, c'est royal.

Si on traitait les consommateurs de, disons, au hasard, viande bovine, comme on nous traite, la vache folle serait aussi courante que la grippe. Ok je caricature. Mais à peine. Un téléphage français n'a aucune façon saine à sa disposition de consommer son produit. J'explique.

Aux États-Unis, à part dans des cas assez ponctuels de diffusion erratique (nombre insuffisant d'épisodes, audiences catastrophiques, et annulation, étant les plus gros problèmes), le téléphage local sait quand, et où, et comment, consommer sa série. Il sait qu'à partir du moment où une chaîne s'est engagée à diffuser une série, elle ira au bout dans la mesure du possible, à part bien-sûr en cas de problème évoqué plus haut. Que la série ne bougera pas de case horaire pour atterrir à une heure indue. Que cette même série ne se verra que rarement tronquée, tronçonnée, censurée au dernier moment.
Je ne dis pas que ces choses n'arrivent jamais, je dis simplement qu'elles restent dans la limite du raisonnable et sont des évènements qui ne tiennent pas de la pratique systématique. Le consommateur américain, je vous prie de le croire, lorsqu'il a un soucis, il râle auprès de la chaîne, et il arrive souvent que la chaîne s'adapte. Exemple : n'importe quelle série sauvée des eaux, à l'instar de Roswell. Et pourquoi la chaîne elle s'adapte ? Pourquoi elle essaye de satisfaire son consommateur ? Parce qu'elle est bien au courant qu'elle n'est pas seule au monde et qu'il ne tient qu'à un mouvement subreptice du pouce pour que le consommateur aille consommer ailleurs. La loi de la concurrence. Et comme la chaîne, elle a investi des sous et des moyens humains dans la production d'un show, elle est pas folle, elle surveille.

C'est pire encore en Asie où, grosso-modo, le spectateur est traité en prince. Au Japon, c'est bien simple, même si une série devait faire des audiences négatives, il est ultra-rare qu'elle soit annulée. En fait, une série connait toujours une fin au Japon. Voilà qui fait rêver ! Quant à la Corée du Sud, si elle a développé une plus grande tendance à raccourcir ou prolonger ses séries, c'est toujours en avertissant la production (qui bien souvent est une équipe de la chaîne) histoire d'adapter les épisodes en plus ou en moins. Le résultat de pareilles variations n'est pas idéal, mais en tous cas, il indique qu'il y a effort pour essayer de contenter le spectateur. Il faut dire que dans ces deux pays, quand une chaîne reçoit 200 réclamations, elle estime que toute la population est outrée au dernier degré, et la notion d'irréprochabilité est toute-puissante. Quand une chaîne fait le moindre petit faux-pas, elle se répand en excuses auprès de ses spectateurs. Avec auto-flagellation et toute la panoplie.

Prenons maintenant le cas qui nous préoccupe : le consommateur français. Au-delà de toute considération sur le respect de l'œuvre (les chaînes n'en ont cure de toutes façons), comment traite-t-on le téléspectateur français ? Comme un malpropre. C'est lui qui est à l'écoute de la chaîne et qui est sommé de s'adapter. Une chaîne achète des droits de diffusion pour une série ? Il faut parfois s'armer de plusieurs années de patience avant de la voir poindre son nez. Et quand elle arrive, c'est dans un créneau horaire incohérent, et c'est au téléspectateur de se rendre libre. Et lorsqu'une série a les honneurs du prime, elle est charcutée comme un jambon pour rester tous publics. Et même dans ce cas, il n'est pas dit que les épisodes passent dans l'ordre, pire, on assiste à des aberrations du genre "un inédit suivi d'une rediff" (spécialité made in TF1 que M6 s'est depuis approprié), dans des créneaux d'une durée double !

Certaines séries sont indifféremment diffusées de façon quotidienne, ou hebdomadaire, parfois une fois l'un une fois l'autre selon les trous qui sont à combler dans la grille. Lors des rediffusions, qui ne suivent aucun schéma prédéfini, on peut parfois ne jamais revoir certains épisodes (je pense à l'épisode de Noël animé d'Une Nounou d'Enfer, diffusé environ une fois sur dix), ou même certaines saisons ! Il n'est pas rare qu'une série soit purement et simplement déprogrammée, sans explication, parfois sans même prévenir à la fin du dernier épisode diffusé. C'est la surprise la semaine suivante. Ou le jour suivant. Parfois les deux (le final de la saison 3 de Grey's Anatomy ?). Les séries qui arrivent à maintenir une certaine régularité sont traites jusqu'à la dernière goutte, et le consommateur a alors droit à 3 épisodes en enfilade, dont il se goinfre goulûment parce qu'on ne sait jamais quand sera la prochaine fois. Les chaînes créent une confusion folle en mélangeant les inédits et les rediffs, en ne prévenant que rarement lorsqu'un épisode a déjà été diffusé tout en lui faisant occuper la case horaire d'un inédit... C'est n'importe quoi !

Mais ça, vous le savez déjà.

Alors quoi ? Alors, eh bien le consommateur français ne sait pas consommer sa série. C'est vrai, mettez-vous à la place du téléspectateur lambda, non-atteint de téléphagie j'entends, qui est confronté à cette situation. Comment peut-il décemment devenir un consommateur averti ? Il est complètement manipulé par la chaîne, subit complètement ses décisions et ses envies, en bref, il est infantilisé. Ça tiendrait presque du lavage de cerveau, pour un peu. Il regarde ce qu'on lui donne, bien content qu'on lui donne déjà quelque chose. Et tant pis si les rediffs de NCIS font plus d'audience que des inédits de Threshold (et je prends à dessein deux séries que je méprise pour qu'on ne puisse pas dire que c'est une revendication partisane, parce que je préfère l'une à l'autre !), on s'en fout ! Du moment qu'ils regardent ce qu'on leur donne !

Actuellement, chaque série se consomme différemment. Le téléspectateur français n'a pas d'habitude avec sa série, ce qui est le comble de la téléphagie. L'une sera diffusée chaque automne à raison de deux à trois épisodes (Urgences), l'autre sera diffusée chaque été à raison de deux épisodes (LOST) mais pas toujours à la même heure, certaines seront mitraillées à raison de deux saisons en quelques semaines voire même encore plus hâtées sur la fin (Grey's Anatomy), d'autres sont presque cachées à des heures ridicules alors que complètement tous publics (A la Maison Blanche) puis interrompues sans raison apparente (Six Feet Under), s'insèrent là-dedans des rediffusions qui, s'intercalant avec les inédits, créent des confusions dans la timeline (NCIS, Stargate...), certaines sont multi-rediffusées sans justification d'audience ni de popularité (Le Caméléon, The Sentinel), certaines ne le sont pour ainsi dire jamais (L'Enfer du Devoir, V...) ou alors uniquement sur une chaîne du câble ou de la TNT, certains sitcoms sont récitables par cœur comme du Prévert (Une Nounou d'Enfer), d'autres sont enterrés sans raison (Roseanne, Papa bricole), certaines séries très accessibles et bien écrites sont camouflées à des heures hallucinantes (Scrubs), certaines sont rediffusées inlassablement dans l'ignorance la plus totale (Le Justicier de l'ombre)... A chaque série sa façon d'être consommée. Et on ne sait jamais ce qui viendra après.
A chaque série ses façons d'être consommées, selon l'âge du vent et le sens du capitaine.

Mais vous le savez, ces programmes ne sont pas du tout conçus pour être diffusés de la sorte ! A la base, une série est hebdomadaire, tout frustrant que ça semble être ! Bombarder le télespectateur pendant quelques semaines, et ensuite le laisser en plan pendant les trois quarts de l'année, est une aberration ! C'est anti-commercial, mais comme en attendant, ledit téléspectateur n'a pas le recul qui lui permettrait de dire "bah je vais pas regarder autre chose juste parce qu'une autre série occupe le créneau habituel", alors c'est pas grave, ça continue. Aux States, la série est rediffusée en syndication si elle franchit la barre des 100 épisodes, en France, ça ne veut rien dire ! Young Americans s'est fait rediffuser plusieurs fois, et avec plusieurs années d'intervalle, mais pas Space 2063 qui n'a connu la rediffusion que dans les deux ans qui avaient suivi son statut d'inédit (une saison chacun pourtant). C'est aberrant ! On nous maintient éternellement en position d'attente, de soumission. Quoi que fasse la chaîne, on prend ce qui vient. Les séries se font et se défont, et les chaînes l'ont bien compris, qui désormais se contentent de faire de la pub et brandir le panneau de la réussite outre-Atlantique, pour nous faire regarder indifféremment tous les genres de programmes.

Nos cerveaux bouillonnent (le coca, peut-être ?) et reçoivent tout ce qu'on leur jette en pâture, sans avoir jamais le temps de l'analyser, de le remettre en question. La stratégie des chaînes consiste à créer le besoin, et nous sommes trop occupés à être submergés par ce besoin pour être des téléspectateurs avertis. C'est incroyable !

Que dirait-on de toute autre industrie se comportant de la sorte ? Que dirait-on d'une entreprise de yaourt qui déciderait de mettre des yaourts au citron sur le marché, puis de les retirer, mettre de la framboise dans certains magasins mais pas dans d'autres, puis remettre une palette de citron pour la retirer si ça ne se vend pas, faire subir plusieurs années de vanille pour finalement faire mettre dans le fond des rayons de la fraise ? Ne trouverait-on pas que le choix du consommateur serait bafoué ? Ne penserait-on pas que l'entreprise ne le respecte pas et le trait purement et simplement ? Mais qu'une chaîne fasse ça, et ça laisse tout le monde indifférent. Et voilà comment on fabrique des bœufs et non des téléspectateurs capables de faire monter les enchères, et inciter à se diversifier, et s'améliorer, et s'affiner. Quand une chaîne sans considération pour son consommateur fait presque la totalité des audiences record d'une année, comment faire fonctionner la loi du marché avec le rôle de la concurrence ? Que peut bien signifier la menace de ne pas regarder une chaine si elle ne se comporte pas correctement avec ses spectateurs ? Rien !

Taistoietmange

30 mai 2010

I knew I knew you !

On dit que le monde est petit. On n'a pas idée. Et la téléphagie est là pour le prouver, si jamais on venait à l'oublier.

J'avance dans la saison 3 de Rude Awakening (c'est d'un plaisir sans nom !) et je m'y retrouve en terrain familier ; à l'exception d'un ou deux épisodes, je m'aperçois que je l'avais vue en intégralité, même quand je n'ai pas réussi à en tirer une VHS puisqu'à l'époque je devais compter sur des proches qui avaient Jimmy pour me donner ma dose de Rude Awakening, et cela entrainait un grand turn-over de cassettes (sincèrement je ne suis pas sûre que le cagoulage d'aujourd'hui soit inférieur en termes de volume...), et je ne pouvais pas toujours tout garder. Mais c'était pas mon sujet d'origine, pardonnez-moi.

Donc, je me retrouve en terrain familier, avec des épisodes que je n'ai vus qu'une fois de toute ma vie mais que j'ai l'impression de déjà connaître sur le bout des doigts ou quasiment, c'est vous dire la forte impression que m'avait fait la série à l'époque. Si je pouvais craindre, avec presque 10 ans d'écart, que l'image que j'avais gardée de la série n'ait été un peu embellie par mon sentimentalisme, tout doute est à présent écarté : j'adore toujours autant (voire plus, cf. post d'hier matin).

Vient cet épisode que je me rappelle avoir aimé, et, soudain... soudain...

Mais je te connais, toi !

C'est la phrase qu'on a tous sortie des dizaines de fois (et quand je dis dizaines, je veux dire centaines). En tant que téléphage, on regarde tellement de choses qu'on finit par regarder beaucoup de gens. Et du coup, on mémorise une somme incroyable de visages et de noms ; à vrai dire, personnellement c'est un peu à géométrie variable avec les noms, mais globalement je retiens quand même très bien ce genre de trucs (par contre, ne me demandez pas ce que j'ai mangé hier). A force de regarder des dizaines de séries (et quand je dis dizaines, je veux dire centaines), chose que j'ai commencé à faire de façon quasi-industrielle peu après la période pendant laquelle j'ai découvert Rude Awakening, on garde en mémoire l'identité d'une foule d'acteurs et d'actrices, qu'ils aient tenu un rôle principal dans une série méconnue ou un téléfilm, ou qu'ils aient passé leur carrière à jouer les guests. Certaines séries se sont même fait une spécialité d'être des séries "à guest" (et Glee, dans sa fringale de noms à ajouter au générique, n'a certainement pas inventé ce concept), si bien qu'on finit par avoir un répertoire de "connaissances" assez incroyable. Alors, "mais je te connais, toi", on l'a tous crié sous le coup de la surprise devant un épisode ou un autre.

Mais ce qui m'est arrivé aujourd'hui tenait du paradoxe temporel, en quelque sorte. Car j'ai reconnu dans un petit rôle de l'épisode un acteur que j'ai découvert dans un film il y a maintenant deux ans et demi... Et le voilà dans un épisode d'une de mes séries préférées mais que je n'avais pas pu regarder depuis des lustres. Il faut le faire, quand même !!!

IKnewIKnewYou

Oui, il s'agit de Troy Garity, l'autre acteur épatant de Soldier's Girl, un film dont je vous ai parlé il y a quelques temps maintenant. D'ailleurs, si l'un de vous a vu ce film depuis que j'en ai parlé, que cette personne (fut-elle timide) n'hésite pas à s'exprimer dans le post que j'en avais fait quelques mois après l'avoir découvert...

Soldier's Girl est l'un des deux films qui ont servi de déclic pour que mon approche du monde des films change, alors inutile de vous dire que repérer ce visage en particulier dans un épisode que j'ai regardé il y a 10 ans ou presque m'a vraiment fait un drôle d'effet. Ce n'était pas juste le fait de reconnaitre quelqu'un, mais en particulier, de reconnaitre quelqu'un qui est apparu dans deux fictions qui comptent à mes yeux. Qui ont eu de l'influence sur moi.

C'était comme si, tout d'un coup, j'avais réduit mon Bacon number avec moi-même. C'était du hasard, on est d'accord, mais ce ne pouvait pas être une coïncidence. Je me suis dit que quelque part, je devais être destinée à aimer Soldier's Girl. Je sais que ça semble un peu ridicule à dire, mais je me suis fait la réflexion que, quand même, c'est dingue.
De la même façon que j'ai toujours trouvé agréable l'idée que Jonathan Penner ait joué dans Rude Awakening ET Une Nounou d'Enfer, j'aime jouer avec l'idée qu'on retrouve toujours, si on cherche bien, un point commun entre deux fictions qu'on aime. Les années qui ont séparé la découverte de Rude Awakening et celle de Soldier's Girl renforcent encore plus cette impression, parce que je me dis que même sans y penser, j'ai finalement été constante, d'une certaine façon, dans l'univers que j'ai abordé. D'autant que, même si je n'ai vu Troy Garity que dans ces deux circonstances (pour autant que je le sache ; mais après cette amusante découverte, comment en être sûre ?) et qu'en fait c'est peut-être juste l'acteur qui n'est pas très original, j'ai été étonnée de constater qu'en plus les deux personnages interprétés en ces deux occasions différentes m'ont semblé avoir quelque chose en commun. Quelque chose dans les yeux... Un grain de folie et de désespoir...

En tous cas la lady d'il y a presque 10 ans a été impressionnée par le même acteur que la lady d'il y a deux ans, sans le savoir, et je trouve cette idée à la fois attendrissante et intéressante. Est-ce que mon subconscient s'était rappelé de Troy Garity tout de même quand j'ai abordé Soldier's Girl ?
Et si je fouille dans la filmographie de tous les acteurs qui ont figuré dans des fictions qui me sont chères, est-ce que je vais m'apercevoir d'autres manifestations de ce phénomène ?

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