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desperate housewives
14 juin 2007

Série de valeurs

La téléphage que je suis aime les séries à un tel point, que je vous propose maintenant une série de posts ! Dingue non ? Bah ouais, chuis en forme en ce moment. Et on est même pas encore vendredi ! Mais où s'arrêtera-t-elle ?!

L'idée conductrice derrière "Série de valeurs" (qui se voit par la même occasion attribuer une catégorie à elle seule) c'est une envie de décrypter un certain nombre de valeurs véhiculées par les séries américaines. Et quand, comme moi, on a beaucoup de mal à consommer des séries d'autres nationalités (par snobisme ET par conviction, j'assume), c'est un sujet d'autant plus important qu'il ne touche pas seulement mon plaisir de téléphage mais, disons-le carrément, d'autres notions, plus abstraites, liées à mon quotidien, ma culture générale, et même mes propres valeurs.

Car les séries télé ont cette force, parce qu'elles sont un rendez-vous régulier, de s'inviter dans votre existence et d'y parsemer des petits éclats, comme des épines de verre, l'air de rien. On les sent à peine, jusqu'à ce qu'un jour...
Vous vous souvenez des répliques marquantes, ou d'un générique, mais le reste s'impreigne aussi en vous qui êtes téléphage et donc exposé régulièrement ; et c'est ça qui m'a posé question : quelles valeurs traversent l'Atlantique en passagères clandestines ?

Les premières questions sur ces thèmes, je ne sais pas quand j'ai commencé à me les poser. Mais je sais quand j'ai commencer à m'interroger plus en avant à leur sujet au lieu de simplement poser la question en l'air, sans chercher ne serait-ce qu'une piste de réponse. C'est devant le pilote de Desperate Houswives, lorsque dans un flashback, Bree a décrété (hélas il y a très peu de chances que vous le sachiez si vous vous êtes contenté de la VF) s'être inscrite à la NRA afin que son mari sache qu'elle sait se servir d'une arme et qu'elle n'hésitera pas à en faire usage s'il vient à la tromper. La VF a en effet édulcoré la question : Bree a simplement fait l'acquisition d'une arme. Pourtant, la différence est grande, car la NRA a une signification autre que "j'ai acheté une arme", ça signifie beaucoup sur les convictions politiques de Bree (qui d'ailleurs plus tard évoquera avec un sourire nostalgique la romantique première soirée qu'elle a passée avec son homme en discutant immigration...). C'est un peu comme si en France, quelqu'un lâchait dans une conversation qu'il a sa carte au parti communiste : c'est un trait de caractère, voire le background du personnage, et non juste un fait anecdotique qui se décrit ici.
Et en entendant cela, je me suis dit : "mais au fait, j'adore le personnage de Bree" (ah oui, je l'ai su dés le pilote que je l'adorerais) "et dans cette conversation portant principalement sur les déboires de Susan, ça paraît accessoire, mais ce n'est pas rien, et ce n'est d'autant pas rien que moi, la NRA, ça ne me fait pas chaud au cœur et que je ne raffole pas du second amendement et de ses dérives..."

Peut-on aimer un personnage de télé malgré ça ? Peut-on adhérer à une série en dépit de certaines valeurs qu'elle véhicule ? Peut-on séparer d'un côté l'intérêt de l'intrigue, et de l'autre les convictions qui nous sont données à voir pendant ce temps ? Y a-t-il des valeurs en hausse, d'autres qui tendent à disparaître, et est-ce que ça indique quelque chose ? Faut-il parfois tirer la sonnette d'alarme ?

Voilà quelques questions que je me pose, et maintenant, je vous les pose aussi, de temps à autres...

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11 juin 2007

Desperate Staterwife

Certaines séries ont le défaut de tout de suite vous en évoquer une autre. Cette année, ce n'est pas étonnant outre mesure qu'on ait des relents de Desperate Housewives régulièrement, toutes les chaînes ont leur remake dans la grille. D'ailleurs je vous ai déjà parlé de Army Wives... eh bien voilà, tout le monde a sa variation sur le même thème. La bonne nouvelle, c'est que la ménagère de moins de 50 ans américaine va enfin se reconnaître dans les séries de cette saison, où le jeunisme prend un sacré uppercut.

C'est Debra Messing qui se commet dans The Starter Wife, objet du post d'aujourd'hui. Arrêtons-nous d'ailleurs sur ce choix de casting : Debra est une plutôt bonne comédienne, et surtout elle est bien bankable, du coup voilà un show taillé sur mesure pour elle. D'abord parce qu'il est léger : nous n'avons pas trop de scènes exagérément dramatiques, même quand elles seraient en droit de l'être, vu que Debra est plus douée dans l'humour (il suffit de voir sa prestation déplorable dans Prey) que dans la tragédie. Ensuite, pas de gags : le temps perdu à refaire inlassablement les prises d'une série qui n'est pas tournée en public est ainsi gagné, et ce, juste parce qu'elle fait partie de ces comédiennes incapables de dire une tirade drôle sans exploser de rire (c'était évident dans Will & Grace mais aussi dans Ned & Stacey). Que reste-t-il ? Un rôle doux-amer qui lui va comme un gant, donc, et qui lui permet d'être efficace.

D'ailleurs bien des choses sont efficaces dans The Starter Wife : le scénario, qui en dépit d'un pilote d'1h30, ne possède pas un temps mort, pas une petite digression ; les dialogues, dont on ne peut pas dire que la prod' ait fait son soucis majeur, du coup au lieu d'être excellents, ils sont efficaces... et enfin les acteurs, qui rentrent tous sagement dans leurs petites boîtes, sans chercher à nous épater, juste à servir l'histoire. Bref, une bonne machine bien huilée qui prouve que devant et derrière la caméra, tout le monde sait ce qu'il fait. C'est du travail bien brossé.

Inutile de vous faire une dessin : il manque donc un éclair de génie à cette série, le truc qui crée le coup de coeur, la seule raison pour laquelle vous allez accrocher à la série plutôt que de simplement la regarder si vous tombez dessus en zappant. The Starter Wife n'est pas une série qui vous fait tomber en pâmoison, c'est juste une bonne série, ce qui, certes, est déjà pas si mal. Elle ne possède pas un casting à tomber raide, juste un bon casting. Son générique n'est pas épatant, juste marrant. Sa bande son n'est pas amusante, elle est... ah bah non, là c'est pire, c'est la B.O. de Desperate Housewives. On oublie la musique.

Alors, pourquoi regarder The Starter Wife ? La réponse n'est pas une énorme affirmation enthousiaste, du genre de "oh mon Dieu c'est trop génial il faut absolument regarder c'est énorme", en fait c'est plus subtil que ça, et c'est la raison pour laquelle The Starter Wife n'aura sans doute pas le succès du DH dont elle s'est si visiblement inspiré.
Je pense que le charme classieux de Debra Messing (toujours sublimissime et altière, c'est le rôle qui le veut mais on a la classe ou on l'a pas), les décors hollywoodiens (cette maison sur la plage, je pourrais tuer pour y emménager vous savez ???), et les mille petites intrigues des uns et des autres (certaines commençant assez tardivement comme les problèmes d'argent du quota gay) ont leur intérêt, leur charme, et peuvent toucher une partie du public qui appréciera cette sobriété et cette sorte de subtilité. En plus, ces éléments peuvent gagner en impact à mesure que la série vieillira et larguera les amarres.

Et puis, quand bien même de nombreux éléments de la série sont très conventionnels, scolaires pourrions-nous dire éventuellement, on ne peut que se prendre d'affection pour le personnage de Molly : c'est un personnage extrêmement attachant, finement drôle (pour les raisons énoncées plus haut, elle ne fonctionne pas par tirades étincelantes mais par l'accumulation de petites attitudes charmantes et amusantes), bref plein de qualités que toutes les Desperate Housewives, non plus que beaucoup de leurs clônes, n'ont pas à ce point, optant plus souvent pour la comédie franche. Un équilibre très féminin, pas du tout caricatural, finalement assez naturel : voilà la force de ce personnage, et donc de la série.

Arriverai-je à me préoccuper des déboires de Molly pendant longtemps ? Déjà, 1h30, ça ne m'a pas semblé si long que ça, c'est déjà bon signe, surtout venant de quelqu'un qui est paramétré pour avoir envie de zapper au bout de 45mn. Certains personnages de second ou troisième rang ont piqué ma curiosité aussi, certaines interactions de Molly avec ces personnages sont intéressantes, le final est touchant sans jouer les violons, bref il y a finalement des raisons... comment dire ? Raisonnables ? De donner sa chance à The Starter Wife. Au moins une chance. Vous aviserez ensuite.

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche The Starter Wife de SeriesLive.

8 juin 2007

Judging Army

Les pilotes de l'année prochaine commencent à être parachutés çà et là et c'est une bonne occasion pour faire un raid dans ce qui nous tombe sous la main, et ainsi se faire un avis. Histoire de se préparer un planning de rentrée en rang serré...

Army Wives est mon sitcom coup de coeur du jour. Les gars qui en ont eu l'idée n'ont rien inventé mais ont su repêcher les meilleurs concepts des séries drôles du moment ; on y retrouve une idée que je pensais voir se développer avec The Unit mais que l'abus de testostérone n'a jamais vraiment permis de voir se développer : la vie de ces femmes qui restent à la maison pendant que leurs maris se battent au loin. Ici on n'a pas l'air d'accorder de réelle attention à ce qui se passe dans ce fameux "au loin", en tous cas seulement par propos rapportés : pas de bravache, pas d'actions d'éclat. Nous vivons donc à temps complet sur la base avec toutes ces épouses (et un époux) de fringuants militaires.

Chaque femme de soldat apporte son lot de grosses rigolades, avec évidemment en star Roxy, la nana tirée du caniveau par son militaire de jeune mari, et qui débarque sur la base comme un chien dans un jeu de quilles. Elle n'était pas bien partie pour se faire des amies ; il faut dire que se ballader en string dans les toilettes d'une réception cossue dés son premier soir, ou travailler comme barmaid, ça donnait bien le ton et ce n'était pas exactement faire couleur locale. Mais Roxy ne s'embarrasse pas tellement de convenances. Ca vaut mieux pour elle.

On trouve aussi Denise, femme d'un officier extrêmement sévère et qui présente de curieuses marques de violence... Mais évidemment ce n'est pas son mari qui la bat, ç'eut été trop facile. Au lieu de ça on aborde un autre tabou : celui des ados qui battent leur mère. Si on ne riait pas aux éclats devant les ventouses usées de Catherine Bell, on pourrait éventuellement prendre au sérieux ce sujet mais il n'en est rien, car son jeu d'actrice confine au pathétique ce qui devrait être poignant et douloureux. Cela dit elle est vite reléguée au second rôle par son amie Claudia Joy.

Claudia Joy qui se révèle être une grande dame du monde, habituée à recevoir, sauf qu'elle a un gros défaut : elle est terriblement ambitieuse et arrogante. Ce qui pour l'instant, ne lui amène pas trop de soucis, mais ça ne saurait tarder puisqu'elle s'en prend frontalement à une femme très importante qui ne le lui envoie pas dire. Gags à venir dans cette direction également.

N'oublions pas le double quota de service : Roland, qui n'est pas militaire mais époux de militaire, sa femme venant juste de rentrer de mission. Il est psy ? Ca va servir ! Sa femme a justement du mal à vivre le retour au pays, et pire encore, à assumer ses actes en terre étrangère. C'est également une bonne pâte toujours gentil avec tout le monde et serviable. Bah oui, quand t'es black et que c'est ta femme qui porte la culotte, tu la ramènes pas quoi...

Et enfin, last but not least puisqu'interprétée par la plus ravissante des comédiennes méconnues (ou disons, dans mon Top10), la jeune Pamela remporte la palme du personnage inventé en salle de rédaction un jour de beuverie. Tenez-vous bien : une ex-flic qui a arrêté de travailler pour suivre son mari sur la base, et qui pour ramener de l'argent à la maison, devient mère porteuse ! Jackpot !

Ce qui manque à Army Wives ? Une cure de désintox. Car beaucoup d'idées dans ce drama sont très culottées et tiennent, en environ 40mn, de la surenchère la plus basurde, se concluant, désolée de vous spoiler, sur un accouchement exécuté en toute hâte sur un billard -le jeu, pas la table médicale. C'est sur cette scène proprement surréaliste (avec quelques détails dont, tout de même, je vous laisse découvrir tout le croustillant) que se clôt ce pilote tiré par les cheveux.

Ah, au moins, Army Wives n'est pas de ces séries aseptisées prêtes à redorer plus que nécessaire le blason proprement lustré de l'armée américaine. Mais c'en devient presque dommage, car les rares histoires dramatiques sont complètement survolées (la femme battue par son fils, la militaire qui a du mal avec la teneur de son job...) pour s'apesantir sur le côté complètement loufoque des intrigues à la mords-moi le noeud qui vous font vous tordre de rire.

A l'heure actuelle, je ne suis pas certaine qu'Army Wives fasse exprès de faire rire à ce point : on dirait plutôt qu'il y a eu volonté de sortir d'un certain nombre de poncifs, mais sans réussir à tous les éviter, et de proposer des personnages un peu nouveaux, dans des intrigues un peu nouvelles. Le résultat tient, je le répète, de la surenchère, et confine au ridicule par moments. Reste à voir si Army Wives, et c'est finalement un joli défi, parviendra à mieux concilier expérimentations scénaristiques et réelle dramaturgie, comme certaines séries dont elle pourrait se réclamer l'héritière, Desperate Housewives par exemple.

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche Army Wives de SeriesLive.

25 mars 2007

Super naturel

Où est passée cette sacrée fichue recommandation du CSA demandant aux chaînes de télé de franciser le nom de ses séries étrangères ? Il y a deux ans environ, on ne parlait plus que de ça. Tout le monde frissonnait à l'idée d'un "Perdus", d'un "L'anatomie de Grey" (les Espagnols, par exemple, n'y ont pas coupé) ou d'un "Ménagères désespérées". Et on se disait tous "putain, ce truc, c'est vraiment débile, ils nous font chier avec des conneries alors que pendant ce temps certaines diffusions sont toujours aussi calamiteuses". Oui on était très vulgaires, mais il faut dire qu'on était fâchés.

Vous vous rendez compte ? D'après ce qui se disait à ce moment-là, seuls les noms propres et noms de lieux ne seraient pas touchés par la francisation des titres de séries. On était à deux doigts de subir l'affront fait aux séries d'animation japonaise. Certains d'entre nous en étaient déjà à imaginer des prénoms de personnages francisés également. C'était la panique.

Et puis en fait, en ce moment, je n'en finis pas de me laisser encore surprendre par la programmation en France de Desperate Housewives (dont la seule prononciation est l'une des rares justifications de la francisation des noms de séries), LOST (sous-titré Les Disparus mais personne ne l'appelle jamais comme ça, évidemment), Grey's Anatomy, Commander in Chief ou encore Supernatural, plus près de nous. Il me plaît à penser que ça énervait les chaînes autant que nous.

Il faut dire qu'à l'heure où les séries sont célèbres avant même d'arriver sur notre territoire national, sous des appellations anglophones faisant 15 fois le tour du net avant que les chaînes ne pensent à leur prêter attention, il est un bien meilleur calcul de préserver cette appellation d'origine (et trajectoire) contrôlée plutôt que de la rebaptiser et recommencer la promo à zéro.

Mais alors, quid de ladite recommandation ? A-t-elle été mise à la corbeille par le CSA ? Nenni, elle est toujours , mes amis, là et bien là, les chaînes télé doivent franciser leurs noms de programmes... mais l'alinéa IV de la chose nous explique simplement que "trois dérogations sont toutefois prévues par la loi : les titres d'émissions dont ces sociétés ont acquis les droits de diffusion et dont la conception leur échappe ; les titres constitués d'un terme étranger dont il n'existe aucun équivalent en français ; les titres qui ont été déposés à titre de marque avant le 7 août 1994". Concrètement. Ouais, donc en fait, on fait ce qu'on veut niveau séries. Et donc tout le monde a tremblé pour rien, TF1 a sous-titré le titre de LOST pour le plaisir ou quasiment, etc...

Mais en y réfléchissant, pourquoi sommes-nous si accrochés à ces titres, pour la plupart d'entre nous ? Qu'une chaîne tente de préserver le travail de communication déjà effectué outre-Atlantique (et ailleurs) autour de cette série, ça se comprend, mais quelles sont nos raisons, à nous téléphages, pour espérer que les titres seront traduits seulement si des vies doivent en dépendre ?

Est-ce parce que sur les sites, les forums et les blogs, nous parlons actuellement de Dirt, The Riches et autres Ugly Betty (et non pas d'Ordure, Les Richards et Betty la Laideron) et que nous n'avons pas envie de changer nos habitudes ? Ca se tient.
Est-ce parce que nous nous voulons puristes en appelant une série par son nom original ? Après tout, pourquoi traiter les séries différemment, par exemple, d'une "oeuvre" musicale ? Personne ne songerait à appeler la chanson de Nelly Furtado "Mangeuse d'homme", ni parler du premier album des ridicules Tokyo Hotel en le nommant "Crie (aussi fort que tu peux)". Ca se tient.
Est-ce par sentimentalisme, parce que nous nous sommes appropriés la série (et son univers) sous ce nom ? Ca se tient.

Par curiosité, pour la beauté de l'étude scientifique rigoureuse pourrait-on dire, j'ai fait une enquête sur 1 téléphage, et je me suis sondée pour savoir comment j'appelais les séries que je regarde. Et je penche pour la 3e possibilité (bien que je persiste à penser que les deux premières sont toutes aussi valables) :
- lorsque je découvre une série lors de sa diffusion française, je l'appelle par son titre local (ex : New York Unité Spéciale, Les Experts...). Même en apprenant rapidement le nom original, je ne change pas mes habitudes.
- exception à la règle ci-dessus : lorsque vraiment j'ai développé un certain niveau d'addiction et/ou d'affection (ex : Fran pour Une Nounou d'Enfer, Corky pour Corky, un enfant pas comme les autres
...).
- lorsque je découvre une série lors de sa diffusion américaine, je l'appelle par son titre original (ex : bah, il suffit de voir ce blog !). Même lorsque je finis par regarder la série en France (car il est rare que je m'en empêche) je ne m'adapte pas au nom choisi par la chaîne en France.
C'est ainsi que je finis par mélanger les titres originaux aux titres adoptés par le diffuseur français dans mes posts divers et variés, comme l'un d'entre vous ne s'est pas gêné pour me le faire remarquer. Comme vous, non ?

Les chaînes françaises (qui décidement sont meilleures en marketing qu'en diffusion) l'ont bien compris et ne suivent donc pas la directive, ou alors seulement si vraiment, elles ont un peu trop châtouillé le CSA ce mois-ci et que ce n'est pas le moment de s'attirer un blâme pour une connerie pareille, ma foi, si ça peut aider à faire passer les écarts sur d'autres sujets, on peut bien sacrifier un titre de série à l'occasion.

Du coup, même quand ce serait super facile de franciser un titre, on ne s'en donne plus la peine. Inutile de dire que la directive, le CSA peut s'en faire un sandwich et se la manger.

Où j'essaye d'en venir ?
Nulle part. C'était juste une petite réflexion, comme ça, le dimanche soir. Faut dire qu'il n'y a rien d'intéressant, côté séries, à cette heure-ci.

23 mars 2007

Riche à l'intérieur

Ca fait une semaine que je n'ai pas posté, c'est normal, j'étais en convalescence : crise de foie de séries. Pour ceux qui ne connaissent pas, c'est comme pour le chocolat : sur le coup on se goinffre comme pas permis, et après, on a l'estomac barbouillé et on peut plus rien avaler (le jeûne, ce sera certainement pour ce week end). La semaine a donc été riche de mon côté ; j'ai rattrappé un peu de retard çà et là, et en prime, j'ai essayé de me tenir au goût du jour sur les nouveautés. C'est là qu'on comprend pourquoi téléphagie et insomnie vont si bien ensemble.

Mais rien ne pouvait améliorer ma semaine (pas très reluisante par ailleurs) comme le pilote de The Riches, nouvelle série que FX, dans son immense bonté, a bien voulu commander. Autant vous avertir : je n'étais pas motivée outre mesure pour ce pilote, à l'origine. La news de SeriesLive au sujet du series premiere ne m'avait même pas donné envie d'en savoir plus sur la série, et même pas d'en lire la fiche ! Je m'attendais à une série dans l'esprit de Desperate Housewives, pour être honnête, une sorte de dramédie dans une jolie banlieue avec des personnages grossiers qui tentent de s'y intégrer...

Alors, découvrir que plus de la moitié de l'épisode est consacrée à montrer la vie de cette famille de gens du voyage, inutile de vous dire que ça m'a surprise. Mais dans le bon sens. En dépit de ce que je savais du synopsis, je me suis même surprise à tout de même espérer que cette famille reste dans cet univers. Car c'est si bon d'avoir un regard sur cette "autre Amérique" qu'on nousdépeint si peu souvent à la télévision, ou seulement si on est très attentifs, au détour d'un épisode. Cette Amérique qui vit dans des caravanes (pas forcément itinérantes, d'ailleurs), celle qui a fait le choix de vivre différemment. Celle qui incarne aussi une partie du rêve américain, finalement, d'être pleinement libre, marginal s'il le faut, mais libre. Cette Amérique. Le style de vie de cette famille n'est évidemment pas un modèle à suivre : violence, arnaques, pauvreté... prison ! Et encore je ne vous dis pas tout. Mais elle a aussi sa propre poésie, son propre charme. C'est un mode d'existence dont il fait bon avoir des nouvelles à la télévision. Les personnages sont attachants, aussi cradingues et malhonnêtes qu'ils soient.

Le personnage le plus marquant, c'est le père, Wayne, magistral, tout en creux et en bosses, mais à vrai dire, toute la famille est écrite de façon véritablement brillante, et interprétée avec le même brio. La seule exception serait éventuellement le fils aîné, mais quelque chose, dans la fin du pilote, laisse présager que ce qui se prépare va lui permettre de se révéler.

Evidemment, en dépit de mes prières, nos gaillards finissent (dans des conditions bien moins vaudevillesques que je ne l'anticipais) par prendre la place d'une famille riche dans une banlieue aisée. Et là encore, on ne tombe pas dans les gags faciles et autres situations convenues. Les surprises ne viendront certainement pas seulement de nos Malloy, et d'intrigues visant à préserver leur secret, mais aussi certainement des voisins parfois hauts en couleur, et puis, naturellement, de la lente progression vers une vie "normale" qui, pour une grande partie de la famille, est une véritable découverte. Retour à la civilisation ? On pourrait presque le dire, tant cette famille est brisée sans le savoir, et tant son mode de vie est différent de celui qu'elle s'essaye à adopter. Personne ne se doute des crises qui semblent couver, et même les parents (et c'est plutôt normal lorsqu'on a passé deux ans sans se voir) n'ont pas idée du ressenti l'un de l'autre. Une famille de bombes à retardements !

La fin du pilote de The Riches est pourtant pleine d'espoir. Elle donne véritablement envie de suivre la série, de suivre les personnages, et donc de subir (mais je suis préparée à la possibilité d'être agréablement surprise sur ce terrain) les inévitables intrigues autour de l'identité volée de notre belle famille. Comptez-moi parmi les téléphages fidèles de cette série dés à présent : vu les qualités qu'elle présente, je ne vois pas comment elle pourrait me décevoir.

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche The Riches de SeriesLive.

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