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ladytelephagy
battlestar galactica
28 juin 2007

Homme-garou

Depuis que je l'ai autorisé à remettre les DVD de Battlestar Galactica dans le lecteur adéquat, mon homme s'est soudain refermé à toutes les nouveautés que je pourrais lui présenter, et même au reste. La preuve : en quelques semaines TF1 va avoir montré plus d'épisodes de Heroes que je n'ai réussi à lui en faire voir (ce qui implique, ô horreur, que nous allons devoir regarder la VF avec une autre voix, c'est fatal, que celle qui originellement est celle d'Adrian Pasdar). Et pourtant il avait aimé.

Cela dit, hier, j'ai réussi à le mettre devant The Shield, série que moi-même je n'apprécie que modérément. J'avais vu le pilote lorsque, si mes souvenirs sont exacts, Jimmy l'avait diffusé, et bien que trouvant la série couillue je ne l'avais pas exactement vue comme une révélation.
Mon attachement de jadis pour Michael Chiklis était-il la cause de cette froideur ? C'est à voir. Pas impossible m'enfin en même temps, L'As de la Crime commence franchement à dater et je ne suis pas sentimentale à ce point. En plus il est vachement plus baisable dans The Shield, et de loin (pardon mon homme mais il fallait que ce fût dit).

Mais il n'est pas question de moi ici. Au contraire. Car finalement, blasée que je suis (surtout sitôt qu'il s'agit de séries policières), je trouvais The Shield, certes, je l'ai dit, juste au-dessus, couillue, mais pas absolument révolutionnaire. Même pas vraiment choquante. Et pourtant j'ai eu le temps de me désintoxiquer des excès de virilité d'Oz, depuis le temps !
Mon homme, quant à lui, a trouvé la série tout simplement surréaliste. Beaucoup de choses lui ont semblé être trop "grosses", notamment dans la façon très bourrine que notre Vic a de ne pas s'inquiéter vraiment des conséquences de ses actes. Bon alors, oui, ok, du soucis, il s'en fera probablement plus à mesure que la série avancera, reste que ce mec est une tête brûlée et qu'il est plutôt peinard dans sa branche, remettant sans problème son boss en place, ou rivant le clou du boss boss en lui mentant effrontément dans la même seconde.

Pour autant que mon homme, geek de nature et fan de J-C. Van Damme de sucroît (et croyez-moi cet aveu m'est bien difficile), soit amateur de tout ce qui est bourrin (après tout c'est le même homme qui a regardé le téléfilm catastrophe de M6 hier soir, avant The Shield, n'est-ce pas...), certaines choses lui ont tout de même semblé être beaucoup trop énormes pour passer ainsi à l'as. C'est à un tel point qu'il n'a pas tout de suite compris que Vic s'était débarrassé de Terry. Soit c'est allé trop vite, soit plus vraisemblablement ça lui a paru être carrément trop "pas possible".

La question qui se pose peut aussi être : mon homme est-il trop coutumier des gentils justiciers qu'on voit souvent dans les séries de flicaille ? On parle de quelqu'un qui n'a jamais vu un NYPD Blue en entier de sa vie (cela dit, les forces vitales me manquent pour m'en infliger moi-même), mais qui par contre s'enfile des Law & Order (toutes franchises confondues puisque j'encense SVU et qu'il aime la série originale) de façon quasiment obscène depuis plusieurs mois (j'en suis responsable pour beaucoup). Quelqu'un qui apprécie Monk, qui regarde sans trop de problèmes Les Experts, bref, qui est coutumier d'une image, bon, peut-être pas lisse, mais en tous cas relativement consensuelle de ce métier.
C'est une théorie qui se tient même si ça reste plutôt dommage.

Cela dit la série est tellement couillue, je l'ai dit, que la montée d'adré a fait son effet et qu'il m'a fait jurer qu'on regarderait la suite la semaine prochaine, je cite : "pour voir la suite de l'intrigue". Ce qui est sa façon de me dire que The Shield en a dans le pantalon, et qu'entre un Grey's Anatomy et deux Desperate Housewives, il a envie de ce genre d'univers de temps à autres où il serait un télespectateur homme regardant une série virile (c'est sans doute une question d'identification).
Note perso : lui acheter de la bière et l'autoriser gentillement à se gratter les couilles, c'est pour son bien.

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche The Shield de SeriesLive.

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15 juin 2007

[DL] Battlestar Galactica

Ce générique est une perle. Atypique, d'abord, de par le choix musical, évidemment. Mais aussi extrêmement intelligemment mené, puisqu'à travers cette série de tableaux, on a un résumé global de la situation. Tout ça en 37 secondes.

BattlestarGalactica_generique_580
Note : lien valable 30 jours minimum. Je reuploaderai si le lien est mort, mais seulement si vous postez un commentaire pour me prévenir !

Mais ma préférence va sans conteste à cette scène où Roslin prête serment. Elle provoque en moi une émotion intense parce qu'elle me ramène exactement à ce pour quoi j'ai adoré la série immédiatement : la confusion, l'impression de désastre et pourtant d'espoir, la situation de crise et la tentative de la gérer avec les moyens du bord... C'étaient des facteurs déterminants pour moi et, parfois, je regrette le temps où tout le monde vivait sur les dents pendant 33 minutes...

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture (vous étiez où, y a un post de ça ?) : la fiche Battlestar Galactica de SeriesLive.

15 juin 2007

Fin de l'embargo sur Galactica

Eh oui, mon homme a finalement eu raison de mes défenses. Il faut dire qu'il m'a eue à l'usure, à force de réclamer la fin de la 2e saison de Battlestar Galactica par ici, soupirer quand je propose de regarder autre chose par là... j'ai tenu plusieurs mois mais là, ça y est, je dépose les armes.

J'ai d'abord essayé de gagner du temps : "mais on a plein d'autres choses à voir, plein de séries pour lesquelles je dois t'attendre pour regarder la suite : Dexter, Heroes, Veronica Mars, Ugly Betty... ça peut bien attendre non ?" Bon bah, non. "Et sans compter que ya deux trois pilote que je voudrais bien te faire voir en ce moment, la fin de Profit que tu n'as jamais vue et, bon, c'est pas génial en ce moment mais Grey's Anatomy est toujours en cours, les épisodes de New York Unité Spéciale chaque samedi, suivi de tes deux épisodes de la série originale, et puis souvent, House le mercredi, ne parlons même pas de la saison 2 de Desperate Housewives que je n'ai toujours pas vue et qui arrive la semaine prochaine !!!" Toujours pas. Avouez que pourtant ce n'est pas les occasions de téléphager qui manquent par les temps qui courent sans qu'on ne finisse ce pauvre petit coffret de Battlestar Galactica qui ne demande rien à personne, si ce n'est rester dans les rayons de la telephage-o-thèque jusqu'à ce que son petit frère de la saison trois soit enfin là. J'ai même tenté les esquives plus sournoises : "On regarde aussi Babylon 5 en ce moment, tu veux qu'on se mélange dans les intrigues ou quoi ???". Ouais, c'est de la mauvaise foi, mais il fallait quand même que j'essaye, vous comprenez ?

Résultat après des semaines de lutte acharnée, j'ai déployé le drapeau blanc. Ok, ok, finissons-la cette saison deux, mais si par malheur la troisième n'atterrit pas dans mon lecteur DVD au moment-même où elle sort, je ne réponds plus de rien.
Pour gagner un peu de temps (j'angoisse qu'on finisse ce coffret comme au premier jour) on a quand même revu deux épisodes, histoire de bien faire trainer le plaisir... mais au fait, finalement, cette seconde partie de saison deux, elle vaut quoi ?

Est-ce le recul ? Sont-ce réellement deux-trois intrigues plus faiblardes ? Avons-nous un peu perdu la foi ? Certaines histoires semblent tirer parfois un peu les grosses ficelles, et notamment la prise d'otage sur Cloud9, et le troisième commandant du Pegasus qui meurt dans des circonstances pitoyables (cela dit la scène où il préfère faire du dépannage depuis le poste de commandement au lieu de... commander... valait son pesant de cacahuètes), du coup difficile d'adhérer aux dernières intrigues en date.

Nan en fait, j'ai ma théorie... On relâche un peu la tension : un triangle amoureux a été aboli avec la mort de... rha comment il s'appelle l'assistant de Roslin déjà ? Je suis prête à mettre ma main au feu qu'on le reverra pourtant ! Bref. D'autre part, les Adama père et fils sont de moins en moins en conflit, le vice-président complètement loco a l'air de fumer un peu moins de moquette ces derniers temps (j'ai pas dit que ça le rendait moins dangereux, juste moins saoûlant)... Sharon 2.0 va avoir son petit bébé sans plus trop faire de vagues. Bien, bien... Il va y avoir un cliffhanger à se fracasser le crâne contre les murs, hein, pas vrai ? Mais si allez, ça se sent... c'est pour ça que là, on a l'impression que c'est un peu mou du genou, c'est voulu...

Soyons honnête, en fait, que la fin de la saison deux soit à en tomber raide, je m'y attends de toutes façons vu la manière dont la première saison s'est achevée. Battlestar est une série à laquelle on n'a rien à apprendre sur ce terrain-là. Mais je dois dire que, si j'étais prise dans le tourbillon des diffusions hebdomadaires, ce stratagème conserverait deson effet, tandis qu'ici, il a un effet décourageant, de la même façon que se mutiler le cortex cérébral avec trois Grey's Anatomy à la suite dans une même soirée a des effets plus que nocifs (surtout vu le niveau de la saison... c'est bien simple, mardi soir, c'était plus amusant de s'engueuler que de regarder les deux derniers épisodes, c'est pour vous dire !).

Ca semble assez évident, mais laissez-moi appuyer dessus tout de même vu que j'en ai eu la réaffirmation poignante cette semaine : beaucoup de séries ne sont faites pour être regardées "à la carte", soit en DVD, soit en raison d'une diffusion... comment qualifier ce procédé ? Erratique ? Grotesque ? Humiliant ? A double-tranchant ? Ah, je sais : une diffusion à la française !
Si une série doit être vue, chaque semaine, régulièrement, un épisode à la suite, c'est qu'elle est construite pour cela ! 'Tain ça paraît tout con mais oui ! Un épisode à la fois. Un par semaine. Vouloir chercher plus, de par le recours au DVD, ou à cause d'une diffusion à la française, c'est faire du tort à sa construction, et courir le risque de tomber dans l'un ou l'autre de ces travers qui guettent le téléphage : l'overdose ou le désintérêt. Et puisqu'on la regarde, la série, ce n'est pas ce que l'on veut, n'est-ce pas ?

Pour être un téléphage raisonnable qui goûte avec délice chaque série comme il se doit, il faudrait... eh bien, être raisonnable. Bon, euh, pas facile-facile, ya pas d'option B ? Si, vivre aux States avec une diffusion (presque toujours) respectueuse du rythme naturel d'une série. Merde alors, il va falloir apprendre à être raisonnable si je veux profiter correctement de Battlestar Galactica... parce que déjà que cette série n'est pas diffusée sur du hertzien, mais si elle l'était ce serait de toutes façons un problème.

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche Battlestar Galactica de SeriesLive (profitez-en, les fiches des prequels sont en ligne depuis peu).

10 juin 2007

Dommage collatéral

 Sur le papier, Traveler semblait assez classique : deux étudiants sont pris en chasse par le FBI pour un attentat dont ils ne sont pas responsables, mais dans lequel leur meilleur ami les a impliqués avant de passer de vie à trépas. Vous connaissez certainement autant de références que moi sur le thème du présumé coupable jusqu'à preuve du contraire qui s'enfuit tout en essayant d'établir son innocence, alors je vous épargne la liste de lecture ! M'enfin, que ça ne vous empêche pas de vous cultivationner un peu, hein ?!

Pourtant à bien des égards, c'est très osé, dans une Amérique encore traumatisée par le 11 septembre (oui je vais ressortir le couplet sur les traumatismes du 11 septembre !), de traiter de terrorisme, et détail morbide, de terrorisme à New York. Et dans le traitement de ce thème, Traveler s'aventure là où pas un de ses nombreux prédecesseurs sur le sujet ne s'était risqué, en affirmant comme postulat de base, que le terrorisme fait d'autres victimes que celles auxquelles on érige des stelles : ceux qui en sont accusés à tort, et qui subissent le climat de peur ainsi que la paranoïa qui de nos jours, fait irrémédiablement suite aux évènements graves. Jay et Tyler sont, à ma connaissance, les premières victimes télévisées avérées du dommage collatéral exercé par le terrorisme.

Jusqu'ici, les terroristes, bouh c'était pas bien, et le FBI, c'étaient les gentils.
Ca c'était avant. Dans Traveler, ya pas de méchant. Bon alors disons plutôt : pas encore. Enfin si, d'accord, il y en a un dont on est plutôt sûrs qu'il soit pas un gentil, mais il est cramé, comme ça c'est réglé. Alors qui est-ce qui reste ? Chacun est intimement convaincu d'être dans son bon droit.
Et en fait techniquement, tout le monde l'est. Peut-on reprocher à Tyler de chercher à parlementer avec le FBI en espérant dénouer le problème ? Peut-on blâmer Jay de penser immédiatement à la fuite ? Peut-on en vouloir aux gars du FBI de chercher à être efficaces ? Peut-on même leur en vouloir de faire du zèle lorsqu'il s'agit de brutalité vis-à-vis de terroristes ? Peut-on imaginer que le père de Jay ne fasse pas son possible pour que son fils s'en sorte ? Mais non, rien de tout cela. Chacun des protagonistes de notre affaire a sa conscience pour lui, en fin de compte.

Il n'est pas rare qu'un téléphage, surtout ces dernières années, soit heurté par la tournure manichéenne que prennent vite les séries se frottant de près ou de loin à pareils thèmes, à plus forte raison lorsqu'elles sont américaines (et en la matière, elles le sont toujours de toutes façons, vu qu'en France, on n'a encore rien compris à l'intérêt de la fiction). La seule qui à ma connaissance s'en soit tirée dignement, c'était A la Maison Blanche dans leur épisode spécial 11 septembre, mais ce n'était jamais qu'un seul épisode et puis bon, c'était assez rhétorique. Le reste du temps, sitôt qu'il s'agit de sécurité nationale, tout est permis, et le télespectateur n'est pas encouragé à prendre du recul et réfléchir à la situation et ce qu'elle implique d'un autre point de vue. Après tout, il faut soutenir le héros, c'est-à-dire, invariablement, celui qui agit au nom des victimes du terrorisme.

Tenez, dans Battlestar Galactica, sous prétexte que c'est la guerre, les têtes pensantes de la flotte des survivants ont un peu tendance à confondre état d'alerte et prise de décision exagérée. Ca ne les dérange pas de torturer, d'exécuter, de manigancer sous couvert de l'intérêt général. Et, l'attachement aux personnages ainsi que la pulsion naturelle qui pousse le télespectateur à espérer que les colons survivent au massacre perpétré par les Cylons, font qu'il est ultra-rare de se lever et dire : "bah merde alors, qu'est-ce qui est pire, déplaire à un Cylon ou à Adama ?!". L'état d'urgence ? La loi martiale ? Certes nécessité fait loi, mais les droits de chacun devraient réussir à être respectés, et ce n'est pas toujours le cas. Ce qu'on observe dans Battlestar Galactica dans ces cas-là, et sans réelle dénonciation de la part des scénaristes mais plutôt une certaine application à poursuivre dans cette voie et y "encourager" les personnages, c'est qu'en cas de panique, certains verrous sautent et que, la société se sentant en danger, elle se sent autorisée à prendre certaines libertés avec les règles qui la régissent et font d'elle une civilisation évoluée et juste. En cas de panique, tout semble soudain permis, sans restriction, sans faire de quartiers, sans poser de questions, sans se remettre en question. Le coup d'état militaire en saison 2 était même plutôt traité de façon flatteuse, voire normalisante !!!

Alors voir Traveler nous dire, ou en tous cas poser les éléments et amorcer un discours allant dans le sens de montrer que la chasse au terroriste ne terrorise pas que les coupables, c'est osé, et c'est très bien. C'est un peu ce qui manquait dans le panorama télévisuel : une série pour dire aussi que la peur ne simplifie pas les problèmes, elle en crée injustement à ceux qui n'ont normalement rien à se reprocher, et elle ne fait que rassurer illusoirement ceux qui ne tombent pas sous les coups durs aléatoires qu'elle provoque quand un évènement se produit.

En plus d'avoir un énorme autre inconvénient. Parce que, pendant que Jay et Tyler s'enfuient, mobilisant tous les efforts des cellules anti-terroristes, eh bien le vrai poseur de bombe, lui, on n'est pas sur son dos. Qui a monté cette machination, puisqu'apparemment des personnes haut placées sont dans le coup ? Eh bien personne au FBI n'a le temps de se poser la question puisque les étudiants ont été décrétés coupables ! Et c'est aussi ça que se dit le télespectateur pendant ce temps, que tous ces efforts, cette diplomatie, cette efficacité de la part du FBI pour arriver à mettre la main sur nos deux fugitifs, c'est bien, mais ce n'est pas le coupable qu'on pourchasse comme une bête, et que la lutte contre le terrorisme, elle se tire dans le pied !

Evidemment, Traveler fait aussi la part belle à l'action, avec des courses-poursuites (ce qui est plutôt logique pour des fugitifs) dans les rues de New York (avec quelques plans urbains très sympathiques), quelques flashbacks dont ce n'est forcément que le début, un peu de théorie du complot et ce qu'il faut de mystère et de suspense (combien de fois on vous a dit de ne pas faire confiance à William Sadler, c'est un monde ça, il a toujours été hautement antipathique pourtant, ça ne met la puce à l'oreille de personne de voir le sheriff Valenti simplifier la vie de son petit monde ?)... Bref, Traveler n'est pas à proprement parler une série sur le terrorisme, elle ne propose pas de mise en garde, elle ne traite pas du sujet de façon abstraite ou militante, elle ne donne pas de leçons. Mais son plot est, à la base, conçu sur le mode de la contradiction en ce qui concerne nos certitudes habituelles sur la place de la justice dans un monde où le terrorisme fait parler de lui chaque jour. Non, la lutte contre le terrorisme ne justifie pas tout, et si son but est nécessairement louable (quel pays veut que ses musées explosent à tous bouts de champs ?) ses moyens sont eux souvent contestables.

Traveler est certainement de ces séries dont l'intérêt mythologique est moindre (qui tire les ficelles, l'homme à la cigarette ???) et dont les rebondissements, bien que pour le moment limités à une poignée d'épisodes, ne sont pas exactement novateurs (un inconnu aide nos fugitifs mais ne leur explique rien... Mr.X où êtes-vous ?) mais qui sur le fond, a au moins cet avantage de ne pas avoir cédé... à la terreur. Et pour une série traitant aussi de terrorisme, c'est quand même pas trop tôt.

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche Traveler de SeriesLive.

11 avril 2007

Fous ta cagoule !

Il n'est pas à prendre avec des pincettes, en ce moment, mon homme. L'embargo sur Battlestar n'est toujours pas levé, non plus que celui sur A la Maison Blanche. On avait commencé à progresser sur Babylon 5 mais je sais pas ce qui s'est passé, on a déterré un coffret des Experts et du coup on l'impression d'avoir délaissé Babylon 5 aussi, alors il regarde plutôt South Park et ça me désole, bref c'est un peu la panique.

Du coup ce week end pascal, alors que nous allions en courses (5 bons kilomètres de marche à pieds, puis retour, je peux vous jurer que c'étaient des courses qui se sont faites mériter), nous tombons en extase devant... la saison 1 de Oz avec la quelle je bassine tout le monde depuis que je sais sa sortie imminente. Moi, interdite, en pâmoison ; lui, confiant, qui me dit "je te l'offre". Or en ce moment personne n'a de sous, donc je me suis vue forcée...
...j'arrive toujours pas à croire que je l'aie fait...
J'ai donc refusé la proposition en question. Et là j'ai fait une des pires choses de ma vie de téléphage : j'ai dénigré la première saison de Oz. "Mais ya même pas dix épisodes, c'est cher pour pas grand'chose, on revient dans six mois ça sera à quinze euros même pas, en plus franchement elle est passée sur M6 cette saison, je l'ai en intégralité en VHS, comme si j'avais besoin de m'acheter ça maintenant tout de suite".

Si le Dieu de la télé est miséricordieux, il y aura peut-être une espoir de rédemption pour moi.

Lassé par mes arguments plus qu'il n'était convaincu (parce que lui n'a vu que le pilote et avait bien envie de voir la suite), il remet le coffret à sa place sur mes recommandations ("mais si vas-y repose-le avec l'autre, bouhouhou, là côté du coffret de Profit qui me fait de l'oeil, bouhouhou") et on repart comme si de rien n'était.
Mais une fois nos courses faites et notre marathon achevé, impossible de ne pas revenir sur l'incident. Il me demande avec insistance pourquoi, si on ne peut acheter ce DVD, on ne le cagoulerait pas purement et simplement. Après tout, c'est vrai, quelques posts plus tôt je faisais moi-même l'apologie d'une certaine consommation, comment dire ? à la carte... de la production téléphagique.

Il met le doigt sur quelque chose.

Ce n'est pas tant l'existence du DVD qui m'empêche de cagouler une série. Je ne me dis pas "puisque le DVD existe, j'ai qu'à économiser/vendre à rein/faire un prêt Cofidis pour me le procurer", en me flagellant à chaque cagoulage illégal. Ce ne sont pas des considérations de ce genre qui me préoccupent, mais simplement l'idée insoutenable de cagouler une série que j'aime profondément.
Je peux cagouler des séries complètement inédites en France, en "sortie d'usine" comme dirait un certain Miyo de ma connaissance, je peux cagouler aussi certaines qui ont été diffusées mais que j'ai ratées. Pas systématiquement mais je suis obligée de reconnaître que ça m'est arrivé.

Mais qu'il s'agisse d'Oz, Battlestar Galactica, A la Maison Blanche, NY SVU ou Une Nounou d'Enfer (QUI A RI ? Dénoncez-vous sur le champs), par exemple, bref, de séries que je juge d'exception, et là ça m'est physiquement impossible. J'insiste : physiquement.
Il existe un monde parallèle dans lequel il est plus simple de voir les séries que j'aime, du moins une partie d'entre elles, sans avoir à dépenser mes rares sous, ni attendre la Saint Glinglin que sorte la saison 3 (une saison par an, une p***** de s******** de m**** de saison par an ! un sitcom qui a plus de 10 ans !). Mais je n'ai pas envie de vivre dans un monde où je ne possède pas la série dans le format optimum, dans un coffret kitschissime ou au contraire sublissime, avec un livret ridicule que, si je ne sors pas de son package dés le premier jour, je vais irrémédiablement tordre et abimer avec les visionnages. C'est du pur sentimentalisme, peut-être un peu de matérialisme en sus, je ne doute pas un seul instant que personne ne compte sur mes 40 euros pour vivre et éventuellement produire sa série suivante, c'est juste parce que ces séries-là sont mes cultes à moi et qu'elles sont à ce titre intouchables.

Je me prive ainsi de certaines séries que j'aurais suivies avec plaisir si je n'avais pas dû m'en priver, et je suis consciente. Mais ce sont là les limites du cagoulage pour lady.

Cela vient peut-être aussi de l'affection toute particulière que j'ai pour les VHS (et dont je parlerai plus amplement dans un post qui est pour l'instant réduit à la triste condition de brouillon) et dont j'aime tant le côté tactile et chaleureux, que seul le coffret peut me rappeler (même si un froid DVD à l'éclat narquois n'a vraiment pas le même sens pour moi, le coffret, lui, prolonge un peu cette sensation).

Peut-être que quand les chasseurs de cagouleurs auront compris qu'en chacun de nous, il y a la limite sentimentale qui sépare ce qui n'est qu'usage courant, entretien de la machine à téléphager, en somme, et ce qui a vraiment de la valeur, alors peut-être aurons-nous une base solide sur laquelle établir les règles qui satisfassent, sinon tout le monde, au moins une large portion de chacune des parties. En attendant, c'est à chacun d'établir la ligne à ne pas croiser, et laissez-moi vous dire qu'on vit à une époque où hélas, on a plus de raison d'effacer les lignes que de les revoir au plus serré.

Et pendant ce temps, je me maudis d'avoir été raisonnable, et mon homme se rabat sur South Park. La vie est moche, voilà la vérité.

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13 février 2007

Il est grand, il est beau, il est fort !

Je ne regarde pas souvent New York: Section Criminelle. Déjà parce que toutes les sections sont criminelles (traduction de titre miteuse oblige, je boycotte), ensuite parce que j'ai toujours espoir que Shirley Bellinger revienne à la vie au lieu de la donner, et enfin parce que Goren, je ne le supporte pas. Dans cette excellente franchise faite d'ensemble shows plus brillants et subtils les uns que les autres, et se bonnifiant avec les années par-dessus le marché, c'est vraiment un mouton noir.
Mais dimanche soir, on avait envie de se faire une série (BSG et TWW étant indisponibles une fois de plus), on est tombés dessus, on a regardé. C'est parfois aussi simple que ça.

Ce qu'il est grand, Goren ! D'ailleurs dans le générique à un moment il se plie en deux pour regarder un suspect dans les yeux, ça trompe pas. Il est beau aussi... Son sourire charmeur quand il tourne autour de sa proie... Et puis surtout, ah oui surtout, qu'est-ce qu'il est fort !!! C'est bien simple, tout le monde est trop lent pour lui. Goren, s'il n'avait pas un cahier des charges imposé par la chaîne qui scrupuleusement a besoin d'occuper 45 mn de façon la plus formatée possible, il résoudrait non pas une, mais au moins deux voire trois affaires par épisode. Parce qu'il est comme ça : il sait tout avant tout le monde.

Première enquête hier soir : une jeune femme très influençable et à l'esprit particulièrement malléable qui aime qu'on prenne les décisions pour elle se fait embringuer dans une histoire qui la mène droit au casse-pipe.
Premier coup de génie : le duo Goren/Eames est sur la piste de Donnie, le poseur de lino (et accessoirement poseur de bombes sur ses complices), là ils apprennent qu'il prend des cours de danse, donc Goren entre sur la piste (Goren ne paie pas ses cours de danse, ce serait insultant) et hop ! Première femme entrant dans le champs, elle a son manteau dans la main : il fait trois pas, la drague, et à peine partie, il annonce à sa collègue qu'elle est la nouvelle complice de Donnie ! J'ai peut-être loupé un truc mais à quel moment a-t-on dit qu'il avait UNE nouvelle complice ? Et comment a-t-il su que c'était elle ? Il n'a même pas parlé aux autres ! Il ne s'est pas dit que sur deux cours de danse par semaine, Donnie pouvait avoir plein d'autres possibilités pour recruter un complice ? Mais non, je suis bête : c'est Goren ! Il est dans la confidence des Dieux (= scénaristes).
Après naturellement, on finit par perquisitionner la voiture de la pauvre femme et on trouve deux produits chimiques cachés dans le coffre. Et là, j'aimerais qu'on fasse une pause sur le regard de cocker d'Eames qui attend sagement que Goren l'irradie de la lumière divine de son intelligence pour lui lire les étiquettes et dire à quoi ça sert ! Eames a fait l'académie de police, mais Goren lui, il a pris des cours avec Paster et Einstein, on ne peut rien contre lui ! Eames doit vachement s'identifier à la femme qu'ils cherchent, dans cet épisode, je vous le dis...
Pour finir, naturellement, on a droit une fois de plus au show de Goren. Je ne sais pas si c'est l'acteur ou le rôle qui influent, mais qu'est-ce que ça peut être gonfflant de le voir faire son cirque à chaque épisode... La scène de la danse avec Donnie, c'était en plus le nec plus ultra du ridicule. Mais si c'est spectaculaire, c'est pour Goren ! Dans sa tête, il sait exactement quoi dire, et comment faire en sorte d'obtenir que la complice balance le criminel ! Les rouages de l'esprit humain sont des tobogans pour lui !
Et Eames, elle fait quoi pendant tout ce temps ? Bah, elle, elle assure la phrase de chaque fin de chapitre, la petite accroche un peu piquante. C'est contractuel. Et puis sinon elle pose des questions, pour que les télespectateurs qui n'ont pas le Q.I. à quatre chiffres de Goren puissent comprendre ce qui se passe.

Ce n'est hélas pas toujours facile de suivre. La preuve dans le second épisode (celui-là je suis certaine que c'est une rediff, je m'en souvenais très bien... mais je n'ose pas dire pourquoi à cause de I HATE BRENT SPINNER...). Là, mon homme était complètement largué. Déjà l'enchaînement dans le pré-générique était digne d'un marathon. A la suite de quoi notre héros se fait fort de résoudre toute l'enquête tout seul. Parce qu'il ne peut pas compter sur ses collègues, techniquement, ce serait comme si un cheval de course espérait qu'un petit poney rose à crinière fuschia l'aide à gagner sur l'hippodrome de Longchamps. Donc à partir d'une simple date de naissance, il arrive à conclure non seulement que la victime s'est rendue à la fête d'anniversaire de la psy, mais en plus il trouve le resto du premier coup ! Et là on est obligé d'être soufflé par tant de brio ! Ensuite sa façon de démasquer les actes manqués de la fille des suspects, en interprétant ses mots (pas étonnant qu'il obtienne toujours des aveux s'il interprète tout !) pour les tourner en dénonciation ou en tous cas, pour en faire un témoignage menant à des indices, est simplement bluffante. Mais bon, c'est Goren, à force, on admire en silence.

Vous voulez que je vous dise ? Une part de moi est vraiment ravie qu'il ait fallu ramener Big dans la franchise. Ca ne se dit pas, mais les problèmes de santé de Vincent d'Onofrio nous auront vraiment rendu service. Parce que, que cela vienne de l'acteur ou de l'écriture, au moins, on était certains que ça ne pouvait pas se reproduire dans la même série. C'est vrai, un flic qui résoud une affaire, seul, sans l'aide de personne, en interprétant les témoignages, en comprenant les preuves tout seul, en ne faisant presque jamais appel aux services médico-légaux, et en étant capable de toujours tout savoir sur tout... eh bah merde, c'est l'ennui mortel.

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche New York Section Criminelle de SeriesLive.

12 février 2007

Ta maladie, tu la gardes pour toi

Cette fois j'espère bien que c'est dans l'autre sens que ce n'est pas contagieux...

Mon homme a un vice, un pêché mignon, un guilty pleasure bien à lui : plus c'est nul, plus il a envie de regarder. C'est tout-à-fait le genre de mec qui serait capable de se taper une saison complète de Whoopie s'il en avait l'occasion, et vous obliger à l'accompagner. Le gars qui, si on ne le surveille pas, pourrait carrément regarder La Femme Nikita pour une autre raison que Peta Wilson, et apprendre les dialogues par coeur. Le danger public prêt à s'enfiler tous les épisodes des Feux de l'Amour qu'il pourrait voir, et à vous hurler dessus si jamais il vous arrivait de changer de chaîne.
L'une de ces phrases est du vécu, je n'ose vous dire laquelle...

Bref, je le savais depuis le début, la tâche était rude et yavait du boulot. Mais là... là !
C'est ma faute, aussi. Depuis que j'ai décrété qu'il y avait embargo sur les DVD de Battlestar Galactica et A la Maison Blanche, on sent que la famine fait rage dans les rangs. J'ai voulu tester sa volonté mais de toute évidence, le petit scarabée n'est pas encore prêt. Il s'est rabattu...
Nan, je peux pas le dire.

Il s'est rabattu sur Mutant X.
C'est la honte ! C'est comme un Jean-Claude Convenant avec un fils cultivé, c'est la fin de tout ! Tout est à refaire ! Je peux pas laisser faire ça, je peux pas le supporter !

Il a voulu regarder le pilote. C'est ma faute, j'ai pas été capable d'en dire du bien. J'ai tenté de retenir derrière mes dents ce que j'en pensais mais au dernier moment, j'ai laissé échapper "enfin, c'est n'importe quoi, en fait". Malheur à moi. Mais vous avez raison, je l'ai cherché. Et puis après tout, à bien y réfléchir, ç'aurait aussi bien pu lui servir de point de comparaison. Ce n'est pas qu'il ne sache pas reconnaître une excellente série lorsqu'il en voit une, mais une très bien, des fois, il a encore un peu de mal. C'était à des fins pédagogique.

Ca n'a pas raté. Dés les premières scènes de combat dans la ruelle sombre, les rires gras ont fusé, il s'est tapé sur les cuisses, et entre deux gloussements, j'ai distinctement entendu "oh non les pimpins, c'est pas vrai !". Et ça, c'est le signal, le signal que c'est foutu, que je suis foutue, que je n'ai qu'à appeler les secours, à me faire rappatrier, à sauter par la fenêtre (au 5e étage, oui-oui) pour échapper au pire. Mais j'étais faite comme un rat. Il en a regardé un second. C'était encore plus nul. Il a voulu regarder le 3e... Il s'est même tapé la visite du studio avec John Shea !

Le problème, c'est que cette série est plus tarte à chaque épisode, et qu'il le sait, en plus, l'animal. C'est bien pour ça qu'il continue. Et chaque seconde de plus qui s'affiche sur le compteur du lecteur DVD est comme un poignard, dans mon coeur. Il fait ça parce qu'il adore regarder des merdes, c'est sa nature, mais je ne peux pas m'empêcher de me dire que c'est juste pour me faire du tort.

Courage. Je n'ai que la première partie de la première saison. Il ne devrait plus y en avoir pour longtemps. Et après, j'enchaîne sur la mini-série de V, pour essayer de stopper ce neurocide. En espérant, dans l'intervalle, ne pas être atteinte...

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche Mutant X de SeriesLive.

12 février 2007

L'angoisse de la fin de saison

C'est horrible. Nan, ça ne peut pas se produire. Ah nan mais quelle horreur : plus que deux épisodes, et c'est la fin de la saison.

Je devrais être ravie, gourmande, curieuse, heureuse ! Mais la perspective que cette saison prenne fin (et que la suivante soit encore loin) me rend au contraire nerveuse. Tenir trois mois ? Vous n'y pensez pas !

Voilà plus d'un mois maintenant que mon homme, tombé comme moi amoureux de Battlestar Galactica, tente désespérément de voir la fin de la saison 2. Je suis étonnée qu'il n'ait pas vu le coup arriver. En effet, pour la saison 1, à peine achetée, à peine regardée ! Mais si la période de Noël n'avait pas été là, je pense que nous y serions encore, car la seule perspective d'atteindre le dernier DVD était terrifiante à mes yeux. Mais là, il n'y a pas (encore) de 3e saison ! Alors pas touche ! Je ne dis pas qu'on s'en garde pour plus tard, même pas, c'est bien simple : on regardera la fin de la 2e saison quand on sera sûrs d'avoir la 3e entre nos petites mimines. Avant, c'est même pas la peine d'y penser.

Je ne dis pas ça que parce que je pressens que, comme pour la première saison, le cliffhanger va être énorme. Non, parce que je vais vous dire : ça me fait exactement pareil pour la saison 5 d'A la Maison Blanche. Tant que j'ai pas le coffret de la saison 6, il est souhaitable pour tout le monde que le DVD reste où il est. Zoey pourrait être en danger de mort une nouvelle foi, le président Bartlet faire une attaque cardiaque doublée d'une aggravation de sa maladie, et Leo pourrait se mettre à sourire, que je ne changerais pas d'avis. N'y comptez pas. Et même si Josh devait embrasser Donn... enfin ça, on verra.

C'est psychologique. Quand on a comme moi le malheur de ne pas s'amouracher des séries les plus populaires (comme LOST), on se condamne à un rythme de sortie digne d'un scenario de soap opéra : l'an prochain on y est encore. Tenez, Une Nounou d'Enfer : près de 10 ans d'attente, tout ça pour quoi ? Une saison par an !!! Un malheureux sitcom déjà doublé et diffusé 100 fois, connu de tous ! Ils attendent quoi, que les tenues de Miss Fine aient vraiment l'air de dater de deux décennies ??? Autre exemple : vous avez vu combien de temps il a fallu attendre pour avoir Oz en DVD ? Hein ? Comment ne pas devenir parano dans ces conditions ?!

Alors oui, Grey's Anatomy, LOST... alors là d'accord, là ça y va, genre une demi-saison tous les quinze jours, là ok, on se lâche ! Mais les autres, hein, les autres ? Bah les autres rien, nada, nothing, pouet, peau d'balles ! Faut pas compter dessus. Et je ne compte même pas sur les diffusions télé, yaurait de quoi devenir chèvre. M6 a beau s'obstiner à rediffuser Une Nounou d'Enfer, apparemment la chaîne ne retrouve pas ses 3 dernières saisons, et même les trois premières c'est pas dit qu'elles soient montrées dans l'ordre. Et l'épisode de Noël en dessin animé, vous l'avez vu plus d'une fois, vous ? Voilà, exactement ce que je disais.

Alors ce DVD de Battlestar, plutôt mourir que le sortir de sa boîte avant la parution du suivant. C'est peut-être d'une logique bancale (parce que dans le fond, je suis bien consciente que je me prive de ma série pendant tout ce temps-là) mais je n'en démordrai pas.

Et il y a peut-être certaines séries qu'on peut se permettre de mordiller ça et là sans complexe, mais quand il s'agit tout de même de Battlestar Galactica, A la Maison Blanche, Oz et Une Nounou d'Enfer, non madame, non monsieur, chez moi on ne mange pas de ce pain-là. Bon d'accord, du coup on ne mange plus rien du tout, mais pourquoi on n'en profiterait pas pour regarder ce DVD de Mutant X qu'on snobe systématiquement chaque fois qu'on se demande ce qu'on pourrait regarder, hein ? C'est vrai ça, que fait cette bouse dans le fond de la téléphage-o-thèque, toute poussiéreuse et délaissée de tous...?

2 février 2007

He boldly goes where no man has gone before

Quand mon homme a prétendu apprécier la SF, je l'ai mis au défi ultime : regarder du Star Trek. Parce qu'on n'a pas vu de série de science-fiction tant qu'on a pas vu Star Trek, nan mais sans blague ! Comme il a maintenant pris l'habitude de ne pas avoir d'a priori avant d'attaquer une série, il s'est plié de bonne grâce à l'exercice.

Au menu : les pilotes de The Next Generation, Deep Space 9 et Voyager. Ce qui n'est pas si mal pour un début. J'aurais bien opté pour le pilote d'Enterprise dans la foulée mais cassette import achetée il y a un siècle ne marche pas sur mon dernier magnétoscope en date (fichus standards NTSC). Pour Voyager, j'étais avec lui, pour les deux autres, je n'étais là qu'au début. Il faut dire que j'ai bien moins regardé le premier que les deux suivants et, je me connais, connaissant le déroulement des choses, je l'aurais spoilé à mort. Je suis chiante dans ces cas-là
Bon d'accord, j'avoue : ayant la crève, il me faut aussi admettre que je me suis endormie en cours de route... Là, vous êtes contents ?

La conclusion de tout cela ? Le problème de Star Trek : ce serait bien si c'était pas du Star Trek.
Explication... Derrière des intrigues plutôt solides, se cache une réalisation souvent piteuse et risible. Même en considérant que jusqu'à deux décennies nous contemplent, c'est pas follichon...

C'est vrai que je le comprends. Tout monument de la télévision que soit la franchise Star Trek (ne serait-ce que pour son nombre incroyable de spin offs et donc d'épisodes, étendus sur une si grande période dans le temps...) de par son impact, les diverses séries qui la composent souffrent des mêmes symptômes : vocabulaire spécifique et pseudo-technique utilisé voir abusé en toutes circonstances, dialogues interminables avec cadrages très scolaires, acteurs frigides dans leur grande majorité... A côté, les aliens en pyjama de la première série, c'est moins un facteur de vieillissement. Ces défauts de réalisation rendent la forme assez indigeste. Normal, qui plus est, lorsqu'on est habitué aux productions modernes...

En même temps, difficile de faire du Star Trek sans s'accorder au minimum avec les traditions de la série d'origine ; j'imagine qu'un cahier des charges rigoureux impose certaines figures pour ne pas perdre l'esprit de la série (si vous voulez mon avis, Battlestar Galactica a prouvé depuis que ça n'était pas un problème ; espérons que la prochaine série Star Trek y puise un peu d'inspiration si elle voit le jour). Ca se comprend. On essaye de perdre seulement le minimum de fans (ceux qui, invariablement, penseront que c'était mieux avant) et si possible de créer quelques nouveaux Trekkies au passage.

Et pourtant, dans Star Trek, il y a une chose formidable qui ne vieillit pas : c'est le fond. Pour avoir vu très peu d'épisodes de la série originale (deux ? trois ?) je ne me permets pas de la juger, mais les dialogues de Picard et Data, les considérations politiques de DS9... certains thèmes récurrents... tout cela est extrêmement bon ! Seulement, voilà : il faut ne pas se laisser rebuter par la forme pour en arriver là. Et ya des fois, c'est très difficile (en témoigne le pilote de Voyager qui est sans nul doute le plus caricatural des trois sus-mentionnés) !!!

Pas étonnant que j'arrive au final avec un homme particulièrement mitigé. La part de lui qui aime la SF a sans doute retrouvé ce qui fait la beauté du genre : des allégories sur la condition humaine et certains de ses grands thèmes, des personnages forts et emblématiques, des idéaux et un univers qui fait rêver ! Hélas, il a aussi trouvé des moyens dignes du pire soap ! Eh oui, ça s'appelle un space opera, ya une raison...

Pour moi qui ai découvert la série via le format papier (un recueil de citations des 4 premières séries, puis l'encyclopédie générale et celle de DS9 ; chuis pas un Trekkie, je me documente, c'est tout !) je comprends totalement cette réaction partagée. J'ai toujours dit que Star Trek, c'était mieux d'en entendre parler que de regarder. L'enthousiasme des fans, des auteurs, des acteurs (la plupart disons), de l'ensemble de l'univers de la série, est palpable et on sent qu'il y a là des gens qui sont liés par une certaine vision du monde, de l'être humain, avec des idéaux et des espoirs sur la façon dont le monde devrait se développer, et une sorte de capacité à rêver sans désespérer que ces choses puissent se produire dans quelques siècles... Une telle communauté impressionne nécessairement. Mais quand on regarde l'objet de tant d'implication, les séries en elles-mêmes, on risque nécessairement la déception. D'une certaine façon, ça force un peu plus le respect, car finalement tout ce beau monde est en quelques sortes la crème du téléphage : leur lecture de la série, leur engagement, fait de Star Trek une oeuvre télévisuelle là où le télespectateur lambda, qui ne cherche qu'à être impressionné sans avoir à réfléchir, ne voit qu'une série laborieuse sans aucune qualité.

Finalement, de la même façon que je n'ai jamais réussi à ressentir complètement l'enthousiasme des Trekkies pour la série, mon homme non plus n'arrive pas à accrocher à ce point qu'il en redemande. Mais pour qu'il regarde, la même semaine, trois pilotes de chacun une heure et demie environ, de trois séries différentes de la même franchise... je crois qu'on peut dire que la mission est remplie ! J'ai réussi à faire regarder à quelqu'un plusieurs heures de Star Trek sans qu'il ne rechigne, ne se plaigne, ou ne tente d'y échapper, et sous un certain angle, ça lui a même plu.
Et le plus drôle, c'est que j'ai eu des retours moins encourageants sur Farscape... bizarre, non ?

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture  : les fiches Star Trek, Star Trek : The Next Generation, Star Trek : Deep Space 9, Star Trek : Voyager et Enterprise de SeriesLive. Prenez votre temps, ya rien qui presse...

26 janvier 2007

Un sorcier nommé Harry

Je n'étais pas plus enthousiasmée que ça par le pilote des Dresden Files, probablement parce que le sujet semblait à mi-chemin entre la ressucée de Charmed (sans les décolletés plongeants bien entendu) et les histoires pour effrayer les enfants. La première partie du series premiere n'a pas fait grand'chose pour me détromper, d'ailleurs.

Les premières minutes donnent l'impression de pénétrer dans monde fermé, réservé à ceux qui auraient déjà lu/écouté la série... La seule présence du fantôme est assez déstabilisante : certes, on nous explique deux ou trois trucs, mais globalement, la série commence comme une private joke. En comparaison, j'étais moins désorientée par les références de Battlestar Galactica, et il y avait toute une série derrière, pas juste quelques bouquins !

Mais au moment où il s'est avéré que nous n'avions pas juste droit à quelques flashbacks Dexteresques, mais bien à une réelle intrigue légèrement plus complexe que "sorcier rencontre enfant, enfant demande à être sauvé, sorcier sauve enfant, enfant content, maman heureuse", j'ai commencé à me dire que j'avais bien fait de passer outre cette imperméabilité du début. Laquelle, d'ailleurs, lorsqu'on regarde sous un autre angle (celui du reluquage de Paul Blackthorne, charismatique mais aussi plutôt, hum... décoratif...), ne passe pas si mal que ça. Ce n'est pas non plus comme si on s'ennuyait ferme !

Le pilote démarre donc très lentement (au point que j'aie vérifié plusieurs sources pour voir s'il ne s'agissait vraiment pas d'un season premiere, plutôt !) mais le moins qu'on puisse dire c'est que même si les choses ne prennent du sens que très progressivement, la série baigne dés le début dans une atmosphère bien à elle, esthétique, mais sans surcharge... Les éclairages à eux seuls tiennent du génie. Chaque fois que le surnaturel s'invite dans notre monde, il donne une impression de... naturel. On n'a qu'une seule fois le sentiment qu'on a voulu nous impressionner, au moment où la skinwalker (comment traduire cela élégamment ?) se fait envoyer ad patres. En-dehors de cette démonstration de puissance un peu extrême, tout est en finesse : le regard des corbeaux, les interactions du fantôme avec l'appartement de Harry, le sort de protection... Et ça fait plaisir de voir qu'on n'a pas tenté de nous en mettre plein la vue juste pour la beauté du geste. A vrai dire, cela rend les choses plus prenantes encore, et donne l'impression que ces choses sont possibles. Pour une série fantastique, ce n'est quand même pas monnaie courante. Espérons que la suite ne tombe pas plus dans la surenchère que ce premier épisode.

Maintenant, Harry va-t-il passer son temps à protéger l'enfant ? J'espère bien que non. La mauvaise nouvelle, c'est qu'apparemment, la fliquette aura besoin de lui à l'occasion pour résoudre quelques enquêtes. Je dois dire que, de ce côté-là, j'accroche moins... Avait-on vraiment besoin de mêler la Police à tout cela une fois de plus ? Voilà qui me renvoie à mon indigestion des séries dont la vocation est de résoudre des énigmes par des moyens divers : après les sourds, les aveugles, les scientifiques, les mediums (qu'ils soient vrais ou simulés), les psychopathes... maintenant les sorciers, la prochaine fois, quoi ? Un joueur de fléchettes manchot ???

On verra bien. Si je n'ai pas, avec The Dresden Files, trouvé la série qui m'aura le plus transportée cette année (vous me direz, on n'est qu'en janvier...), en tous cas j'ai bien envie de continuer à la surveiller du coin de l'oeil pour voir ce qu'elle donnera.

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche The Dresden Files de SeriesLive.

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