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ladytelephagy
30 rock
25 mai 2010

Who was the boss ?

Pendant que tout le monde est occupé à s'époumoner à propos du renouvellement de Glee pour une troisième saison (annonce qui pourrait faire l'objet d'un post Point Upleasant à elle seule...), je voulais rendre hommage à quelqu'un que nous avons tous connu, surtout les téléphages de ma génération, et qui pourtant est un grand inconnu parce qu'il ne travaillait pas devant les caméras.

MartinCohan

Il s'agit de Martin Cohan, plus connu comme étant la moitié de Hunter-Cohan, un tandem à qui on doit, excusez du peu, Ricky ou la Belle Vie ou Madame est Servie. Et si personne ne semble avoir pensé nécessaire de le mentionner, je trouve quand même dommage que personne n'ait un petit mot pour quelqu'un qui a participé à la télévision des années 80 de cette façon, une télévision dont pourtant beaucoup sont nostalgiques.

HunterCohan

C'était une autre époque, semble-t-il. Une époque où il existait des sitcoms familiaux. Des séries drôles que tout le monde pouvait regarder.
On en fait encore, des sitcoms de ce genre ? Je n'ai pas l'impression. La plupart des sitcoms s'adressent aujourd'hui uniquement à des jeunes adultes ou des parents. Qui prendrait ses gamins de 10 ans sous le bras pour regarder How I met your mother ? Qui déciderait de dîner avec toute la petite famille le soir devant un épisode de 30 Rock ? Je ne regarde pas Two and a Half Men mais je ne parierais pas ma chemise dessus non plus. Quant aux séries à destination de la "jeunesse", genre la tripotée de petites idoles éphémères made in Disney ou Nickelodeon, comme Hannah Montana ou plus récemment Victorious, elles sont au contraire intolérables de niaiserie pour les parents.

Martin Cohan était de ceux qui croient à une télévision intergénérationnelle, sans forcément se résoudre à s'adresser au plus petit dénominateur commun (car ces séries abordaient aussi des thèmes plus matures, et Madame est Servie ne se privait pas de second degré un peu plus coquin). L'esprit bon enfant typique des années 80, mais sans brader la qualité.

Et c'était un nom qui a accompagné des années et des années de téléphagie pour beaucoup d'entre nous, alors, bon, la moindre des choses, c'était de dire au revoir.

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24 mai 2010

Give it some time

Expérience vécue par de nombreux téléphages, et plus particulièrement par les pilotovores : après avoir vu un pilote, dites devant le fan de n'importe quelle série que vous ne l'avez pas aimé, et vous avez une chance sur deux d'entendre en retour que, je cite, "ça s'améliore ensuite". Par ensuite, ce même fan peut aussi bien entendre un épisode de plus... que toute une saison : "ça s'améliore ensuite... pendant la saison 4 !" est en fait souvent le sous-entendu.
Il y a évidemment un certain prosélytisme dans cette réponse, mais pas seulement.

Que quelque chose soit bien clair : c'est absolument contre mes principes de regarder une série en espérant qu'à un moment, ça va bien finir par s'améliorer. Je sais que ça en fait hurler certains, mais ça se passe pendant le pilote, les enfants, c'est là qu'il faut être bon, pas dans deux mois, et encore moins dans quatre ans, d'accord ? Dés le pilote.

Je ne dis pas que le pilote doit être absolument parfait, parce que d'une part, la perfection n'est pas de ce monde, et d'autre part si le pilote était parfait on n'aurait pas envie de revenir la semaine suivante puisque tout aurait été dit dés le pilote, mais il faut que le premier épisode soit suffisamment convaincant. Qu'il inspire une certaine confiance et qu'on se dise que, bon, ok, ya peut-être encore ci ou ça à travailler, mais dans l'ensemble c'était bon et j'ai aimé. Je cherche dans un pilote la même chose que je cherche chez un homme : c'est peut-être pas parfait dans l'absolu, mais l'essentiel c'est que ça me plaise (et qu'au minimum, ça dure plus de 20 minutes). L'idée c'est que je sente du potentiel, pas que ce soit un chef d'œuvre dés le départ. Je suis une téléphage raisonnable, dans ma folie.
Mais enfin, quoi, si je ne suis pas convaincue au premier épisode que j'ai une raison de rester, je ne vois pas pourquoi je me forcerais à regarder en espérant que ça s'arrange ! J'ai autre chose à faire ! D'autres pilotes à découvrir !

C'est donc très rare quand je regarde une série qui ne m'a pas convaincue au-delà de son pilote. Dans ces cas-là, c'est parce que je suis mitigée, ou que vraiment je me demande si j'ai pas loupé un truc. C'est un peu comme mes retentatives téléphagiques, quand je regarde un pilote une seconde fois quelques années après l'avoir découvert, en me disant qu'étant dans un autre état d'esprit, je verrai peut-être quelque chose qui m'a échappé la première fois et que d'autres semblent voir. Eh, ça a marché pour quelques unes, après tout... une minorité, mais quand même.

Une fois arrivée au bout de la saison 4 de 30 Rock cette nuit (je m'inquiète maintenant de ce sur quoi je vais réussir à faire une obsession alors que je dois à présent me désintoxiquer ET de Saturday Night Live, ET de 30 Rock...), je me suis dit que ce cas de figure était quand même super rare. De carrément allergique, je suis devenue (certes à la faveur d'un état de santé médiocre) plutôt enthousiaste vis-à-vis de la série (mot-clé : plutôt). Mais il faut dire que pour 30 Rock, j'ai carrément persisté.

Peut-on aimer n'importe quelle série si on lui donne du temps ?

Je crois que c'est justement la raison pour laquelle je refuse de donner trop de temps à une série pour me plaire. C'est la raison pour laquelle c'est quitte ou double avec moi (ça, et le fait que si on me donne le choix entre un pilote dont j'ignore tout, et le deuxième épisode d'une série qui ne m'a pas tout de suite convaincue de son potentiel, je préfèrerai toujours l'inconnu...).
Au cinéma, on ne se lie pas sur le long terme, mais à la télévision c'est tout le principe et, bien consciente de cette particularité de ma chère passion, je pense que je me méfie spontanément des gens qui veulent laisser du temps à une série pour qu'elle plaise à un spectateur qu'au départ elle a laissé froid. C'est comme un piège. J'ai l'impression qu'on cherche à m'habituer aux personnages, peut-être même à me les faire aimer, et une fois que j'en serai arrivée là je ne pourrai plus dire du mal de la réalisation, du scénario ou quoi que ce soit d'autre ; je trouverai des excuses à la série parce que l'affectif prendra le dessus. Alors, instinctivement, j'ai envie de répondre que oui, on peut aimer n'importe quelle série si on lui donne du temps.

Est-ce que l'étrange expérience 30 Rock vérifie cette crainte, ou la nuance ? Est-ce que le fait d'insister, encore et encore, au prétexte que je ressens une certaine pression extérieure par exemple, ou parce que je vomis tripes et boyaux depuis plusieurs jours, a joué dans le fait que plus je regardais d'épisodes, plus je voulais en voir ?

Je plaisante souvent sur le fait que la téléphagie est une forme d'addiction (et si je le nie, je dois reprendre le programme depuis le début, alors...), mais c'est quand même un peu ça, non ? Si on laisse du temps à une série... on est sûr de s'y accoutumer. C'est pour ainsi dire inévitable.

Pourtant il y a des séries que je n'aime vraiment pas ! Mais je me demande parfois si je leur ai laissé une vraie chance.
Si j'avais regardé tous les épisodes de Ma Famille d'abord dans l'ordre... euh, non, mauvais exemple. J'ai dû voir les deux premières saisons comme ça. Et je déteste la série. Mais je revenais. Mais c'était l'heure qui s'y prêtait. Mais je ne changeais pas de chaîne. Mais je n'aime pas regarder le journal télévisé. Mais j'aurais pu mettre une VHS. Euh, j'en étais où ?!
Oui, voilà : existe-t-il une série que j'aie regardé sur le long terme et que je n'ai pas aimée ? Est-ce que c'est possible ?
Bah, non, puisque j'arrête quand je ne suis pas convaincue ! Et il n'est pas né celui qui me fera regarder un deuxième épisode de Gossip Girl ou de True Blood, ah ça non, même pas la peine d'y penser ! Je ne vais certainement pas m'infliger ça !

Ça me semble un comportement assez effrayant que de dire "tiens, regardons plusieurs épisodes en espérant que ça s'arrange". Je déteste faire ça. Je me méfie de pareil comportement. Si on n'accroche pas, on n'accroche pas, inutile d'insister. D'un autre côté la télévision est justement conçue pour fonctionner sur le long terme. Mais si on n'en a pas envie, pourquoi se forcer ?
Voilà que je recommence à me contredire moi-même !

Non, vraiment c'est un dilemme.

Peut-être que dans le cas de 30 Rock, comme, peut-être, dans le cas d'autres séries que j'ai appris à aimer sur le long terme (il y a eu le cas Big Love, aussi, l'an dernier, et ça a encore mieux marché parce que là j'ai même acheté les DVD !), il y avait un autre facteur au moment du pilote. Un truc du genre auto-persuasion. Peut-être que la première fois, j'ai décidé à mon insu de ne retenir que le négatif. Je croyais ne pas aimer Tina Fey et je me retrouve à regarder 4 saisons d'une série dont elle ne quitte quasiment pas l'écran, ça remet des choses en perspective !

Nan mais, en fait, ça s'améliore ensuite.
...

Giveitsometime

23 mai 2010

Rituels

C'est tellement ridicule que j'hésite à en faire un post ; mais je me demandais si j'étais la seule à avoir une sorte de rituels devant certains génériques ?

L'une des raisons pour lesquelles on aime qu'une série qu'on regarde ait un générique (ou un truc équivalent qui fasse illusion pendant une dizaine de secondes), c'est parce que c'est en quelque sorte le comble du comble téléphagique : regarder une série, de par sa récurrence semaine après semaine sur nos écrans, crée un lien affectif, et retrouver un générique semaine après semaine renforce ce lien affectif. C'est encore plus familier que les personnages, parce que les personnages ne font pas la même chose d'un épisode à un autre, alors que le générique est le même (sauf cas particulier comme Weeds).

Le moment du générique, c'est le moment où l'on est certain d'être là où on devrait être, le cérémonial de retrouvailles par excellence. Ça et, quand on a de la chance, de la musique sympa et de jolies images. Le générique d'une série, c'est cet instant de communion avec l'univers que vous êtes venu chercher, le moment où la téléphagie s'exprime pleinement, le sentiment à la fois de confort (c'est ma série !) et d'excitation (que réserve ce nouvel épisode ?) à son maximum.

Et donc, personnellement, devant certains d'entre eux, j'ai tendance à développer des petits rituels, que j'aime la série ou non, c'est plutôt la force de l'habitude couplée avec un thème musical qui s'y prête plus ou moins. Par exemple :
- applaudir pendant le générique de Friends
- taper des mains pendant le générique de Fraggle Rock ou Green Acres
- lancer "bang" à la fin du générique de The Big Bang Theory
- scander "come on, come on" pendant le générique de Rescue Me
- et, depuis quelques jours, claquer des doigts à la fin du générique de 30 Rock
Ce qui en soi n'est pas dramatique pour beaucoup vu que la série est finie, sauf que j'ai une playlist de génériques que je joue régulièrement...

Il ne s'agit pas de chanter le générique en chœur (comme je le fais par exemple pour Une Nounou d'Enfer ; il faut quelques années de pratique pour parvenir à ce résultat, ne le faites pas sans la présence d'un adulte pour vous superviser), y compris quand il n'a pas de paroles (je ne vous raconte pas le nombre de fois où j'ai fait des vocalises plus ou moins tolérables devant Invasion Planète Terre, Battlestar Galactica ou The Tudors...) mais d'avoir un petit signal que je fais sans même m'en rendre compte, épisode après épisode, toujours au même moment et sans raison apparente.

Plus généralement, il m'est arrivé très souvent de m'apercevoir que, pendant que défile le générique que, pour des raisons évidentes, jamais je n'aurais l'idée de regarder en avance rapide, je fais la même moue qu'un personnage, ou le même geste, de façon synchronisée. Je faisais ça déjà quand je regardais MacGyver étant gamine, alors ça ne pouvait pas s'arranger...

C'est que le générique est tellement devenu un rituel qu'on connait sur le bout des doigts, et la playlist n'aide pas évidemment, qu'on finit par se l'approprier totalement. Et que, d'une certaine façon, ces petites habitudes ridicules (que je ne fais presque pas lorsque je ne regarde pas les séries concernées en compagnie d'autres spectateurs... hélas pour ma dignité, j'ai dit "presque") nous permettent de reconnecter les liens qui s'étaient légèrement distendus entre deux épisodes.
Le générique, c'est vraiment un cérémonial à part entière, et pas juste une video qui permet à la série de tout de suite donner le ton sur son univers, ou une carte de visite. C'est l'équivalent téléphagique de "eh, comment tu vas, je suis trop content(e) de te retrouver !".

Alors, juste pour savoir si je dois me faire enfermer, je suis la seule à avoir ces petits rituels, ou pas ?

RituelsPaiens
Je viens de réaliser que je n'ai jamais posté ce générique. Stupeur.

22 mai 2010

Unrock the vote

Puisque j'en étais à regarder des comédies, je me suis dit que j'étais bien partie et qu'il ne fallait pas laisser perdre tout ce bel enthousiasme. Et, suivant mes propres conseils, je me suis éloignée des nationalités habituelles des séries qui peuplent mon écran à l'ordinaire pour m'intéresser à un pays un peu différent. J'ai dit un peu.En attendant de pouvoir jeter un œil, qui sait, à une série biélorusse ou uruguayenne dans un avenir que j'espère pas trop lointain, mon initiative s'est bornée au Canada. Eh, j'ai quand même le mérite de tenter autre chose que les States, le Japon ou la Corée du Sud, c'est déjà ça !

Résultat : pendant que je cagoulais la 3e saison de 30 Rock (si on m'avait dit qu'un jour je cagoulerais avidement la 3e saison de 30 Rock...), je me suis tournée vers Dan For Mayor, principalement parce que j'avais regardé les premiers épisodes de Corner Gas en leur temps et que, voyant que quelques noms en commun, j'ai décidé de tenter ma chance.

DanForMayor

J'aimais bien l'idée de départ : un loser patenté s'engage dans une course électorale locale. Peut-on rêver situation plus idéale pour écorcher le monde de la politique ? Surtout si on opère dans une comédie ; parce que j'ai vu le pilote unaired de Body Politic, et c'était décevant de ce point de vue (en fait c'était décevant de beaucoup de points de vue, notamment parce que j'ai déjà vu le pilote de D.C. dans ma jeunesse...), donc j'en avais conclu que si on attend un minimum de regard critique sur le monde politique, il vaut mieux parier sur une modeste comédie canadienne que sur une série pour teenagers de la CW (duh).
Toujours est-il qu'en amont, ça semblait être une bonne idée.

Malheureusement, si c'est ce qui vous amène devant Dan For Mayor, vous allez être déçu. Car cet angle n'est finalement pas au cœur de l'histoire du pilote. J'ose toutefois espérer que ça se développe quand même un peu par la suite, mais je pense que je vais privilégier la saison 3 de 30 Rock, et ne pas le vérifier.

Car ce premier épisode s'ingénie à dépeindre au contraire son personnage principal en long, en large et en travers, et pourtant sans s'attarder, c'est un peu antithétique mais c'est comme ça que je l'ai ressenti. On nous sert plein de scènes avec Dan et finalement on n'accroche pas, il manque quelque chose pour avoir envie de l'accompagner, probablement parce que lui-même a l'air un peu détaché de tout ça. La présentation reste superficielle en dépit de tous ces efforts.
Il faut dire que notre loser, au lieu de faire partie de ces illuminés qui ignorent leur sort et foncent tête baissée vers les galères et les situations rocambolesques (donc hilarantes), est parfaitement conscient de se lancer dans cette course électorale uniquement parce qu'il n'a pas eu de meilleure idée. Comment, dés lors, l'y encourager depuis notre côté de l'écran ? Dan n'y croit pas lui-même, et son entourage est pire encore. Ça commence sur un coup de tête et on ne sent pas le moindre enthousiasme. Ça n'aide pas. Si même les personnages ne sont pas motivés...

Quant à la critique de la vie politique et/ou du système électoral, elle ne se met pas vraiment en place ici, ce qui est normal d'un certain côté puisqu'on en est à un stage encore bégayant de la campagne de Dan. Le problème c'est que le ton de l'épisode manque quand même un peu de mordant sur ce sujet. Tout juste a-t-on droit à une scène pendant laquelle le maire actuel (et seul candidat en course pour le moment) vient frapper à la porte de Dan et montre, de façon un tantinet trop évidente, mais un peu drôle quand même, combien il est imbu de sa personne et combien cette élection lui semble acquise.
C'est tout ce qu'on tirera de Dan For Mayor sur le sujet.

Des personnages de pauvres mecs qui n'ont jamais réussi à se lancer dans la vie et n'ont jamais rien réussi, la télévision nous en pond 712 par saison, ce n'est pas ça qui manque. Pour être vraiment enthousiasmant, ce pilote aurait dû, pour me séduire, faire un peu plus que camper son personnage immature, et s'aventurer plus vers son sujet, mais ce n'est pas le cas. Pire encore, les doutes un peu trop visibles de son ex (à cause de laquelle il s'est lancé dans ce projet) donnent une idée un peu trop précise de ce à quoi on peut s'attendre sur la suite des évènements.
Du coup, pardon, mais je m'abstiens.

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche Dan For Mayor de SeriesLive.

21 mai 2010

Bad reputation

Alors que j'ai entamé la deuxième saison de 30 Rock (moitié parce que je suis malade comme un chien, moitié parce qu'il ne faut pas tuer la curiosité même quand elle se présente à soi pour de mauvaises raisons), et quand je dis que je l'ai entamée, je veux dire que je suis presque à la fin et que j'envisage de m'attaquer à la saison 3 (parfois je me surprends moi-même), j'ai essayé de me souvenir de ce qu'on disait de la série. De sa réputation.

TinaRocks

Parce que 30 Rock était précédée, quand j'ai accepté de m'y atteler 712 ans après tout le monde, d'une détonante réputation, réputation qui, je vous l'accorde, n'aurait pas été un problème si je l'avais regardée dés que le pilote a été diffusé, mais que voulez-vous, les comédies n'ont pas souvent la priorité quand les nouveautés pleuvent au début d'une saison donnée. Mais passons. Mais les faits sont là, j'avais attendu, et plus j'attendais plus il y avait de monde pour en parler, et au final, ça m'a découragée.
Il y a ceux sur qui le buzz fonctionne, et ceux sur qui il fait l'effet d'un répulsif. Je suis de la seconde catégorie.

Donc tout le monde semblait en dire du bien, et finalement quand je m'y suis mise, j'en attendais beaucoup et j'ai été étonnée de n'y trouver qu'une comédie correcte, sans plus. Et bien qu'ayant persisté 6 épisodes (ce qui est contraire à mes principes), j'avais fini par jeter l'éponge. Juste avant l'épisode avec Conan O'Brien, c'est dire si j'étais découragée.

Bref donc me voilà aujourd'hui, malade, certes (ce qui semble être la condition sine qua none pour que je regarde la série apparemment), mais quand même mieux disposée à l'égard de la série, et c'est à se demander si ça ne vient pas du fait qu'il y a moins de monde pour essayer de me vendre la série comme une super comédie hilarante qu'il faut absolument avoir vue.

Mais j'en reviens à cette histoire de réputation. Je peux vous dire que j'avais l'impression qu'on parlait beaucoup de 30 Rock à un moment ; en revanche, je ne peux pas vous dire ce qu'on en disait. Et d'ailleurs qui était ce "on" ? Pourquoi j'ai écouté ce "on" ?
"On" a fait de 30 Rock une série qui, dans mon imaginaire, semblait incroyablement incontournable. Eh bien devinez quoi, elle ne l'est pas. Et du jour où j'ai réussi à oublier que ce fichu "on" en parlait, je crois que c'est là que, finalement, j'ai commencé à lui donner vraiment sa chance.

Mais sérieusement, c'est qui, ce "on" ?
Les blogs qu'on lit ? Pourquoi un blog a-t-il tant d'influence sur ce qu'on pense d'une série avant de l'avoir vue ? Pourtant c'est bien le cas. Quelqu'un parle d'une série ou d'un épisode avant que je ne l'ai vu, et ça modèle l'idée que je me fais de la série ou de l'épisode en question. C'est d'ailleurs aussi pour ça que j'écris toujours mes posts portant sur un pilote avant d'aller lire ce que d'autres blogueurs téléphages en pensent. Et s'il n'y avait que les blogs ; les forums, les news... tout est prétexte à connaître l'avis des autres sur ce qu'on ne connait pas encore. Parfois ça peut donner envie, comme lorsque je tente de présenter un dorama qu'on doit être une poignée à avoir vu ou que je parle d'une vieille série à laquelle plus personne ne pense. Mais parfois ça peut avoir des effets désastreux sur l'idée qu'on se fait d'une série.
Il est caché là, le "on" sans forme ni visage qui m'avait fait croire que 30 Rock était une série épatante.
Là, et dans quelques Emmy Awards, disons.

Le tout cumulé m'avait donné une image déformée de ce qu'est vraiment 30 Rock. Et plus j'avance dans la série plus j'arrive à m'en défaire et à apprécier le voyage. Ya même des moments où l'omniprésence de Tina Fey ne me dérange presque plus !

Pourtant je n'arrive pas à m'ôter de l'esprit que ce maudit "on" m'avait aussi laissé entendre que la saison 2 était moins bonne que la première. Et ça me chiffonne un peu parce que, bah, pourquoi moi je ne participe pas au "on" ? Pourquoi je ne vois pas ce que le "on" a vu, ni au départ quand tout le monde semblait dire du bien de la série, ni ensuite quand on en disait moins de bien, ni maintenant quand j'ai l'impression que presque plus personne n'en parle ?

Parfois, ça avait du bon de vivre en autarcie téléphagique et de ne connaître personne qui puisse me dire ce qu'il a pensé de ci ou ça. Je ne voudrais pas revenir près de 15 ans en arrière quand ma téléphagie s'est déclarée, parce qu'aujourd'hui c'est super d'être une téléphage et d'avoir la possibilité de faire tant de découvertes, mais enfin, il y a une part de moi qui aimerait bien que le "on" ne bourdonne plus dans mes oreilles en permanence.

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture (ce qui doit vouloir dire que vous n'avez pas non plus lu le post d'hier...?) : la fiche 30 Rock de SeriesLive.

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20 mai 2010

Not live from New York

Ça fait depuis samedi soir que la saison de Saturday Night Live s'est finie. Wow, c'est moi où ça manque sérieusement d'air autour de ce blog ? Je sais pas, je me sens comme oppressée... non ? Que moi ? Bon bah je continue. J'en étais où ? Oui : SNL ne reviendra pas avant septembre. Ouh et puis, il fait lourd aussi, non ? Quelqu'un peut ouvrir la fenêtre ? Je le ferais bien mais je pense que si je bouge, je vomis. Ah non je me sens pas bien là. Punaise, je sais pas si c'est la grippe carabinée que j'ai réussi à choper hors-saison ou quoi, mais la vache, je déguste. On disait quoi ? Ah, j'y suis, pas de SNL avant l'automne. Oh écoutez j'ai des bouffées de chaleur et des frissons en même temps, je vais pas pouvoir continuer...

En attendant que j'aie fini de cagouler quelques vieux épisodes qui mettent trois plombes à cagouler parce qu'ils n'intéressent que moi (les joies du c2c, cagoule to cagoule), me voilà donc en pleine crise de manque parce que SNL, a pu. C'est emmerdant parce que je suis en pleine période monomaniaque. J'avais réussi à m'en sortir après avoir passé le mois de mars à faire une autre fixette monomaniaque (qui avait eu pour résultat une semaine spéciale remplie de sketches), et je pensais que je m'étais calmée. Le problème c'est que plus je vois de vieux épisodes, pire c'est. Et là, comme je vais manquer d'inédits ET de vieux épisodes parce que je commence à avoir fait le tour de toutes les cagoules disponibles, on va commencer à entrer dans la phase de désintoxication forcée.
Je déteste cette phase.

La désintoxication est d'autant plus difficile que rien ne la justifie. La monomaniaquerie SNL ne met pas ma santé en danger, et presque pas ma santé mentale. C'est vrai que j'ai cité SNL 712 fois ces derniers jours, sur ce blog comme à mon entourage (celui qui s'est montré résistant à mes microbes, du moins), mais à part ça, quel est le problème, hein ? J'ai ramené une clé USB remplie d'extraits et de sketches à une amie l'autre jour et on a passé au moins 3 heures devant, c'est vrai, mais je l'ai pas forcée, et elle pouvait arrêter quand elle voulait ! C'est simplement pas juste d'essayer de me faire arrêter !

Et surtout, la désintoxication téléphagique a une particularité : au lieu d'un sevrage complet, c'est le sevrage d'une seule émission qu'il faut opérer, et il faut trouver par quoi on la remplacera. Et c'est toujours là que ça coince. Parce que si on aime tel programme ou tel autre en ce moment, c'est, d'une part, parce qu'il répond à un besoin (après avoir passé un mois absolument pourri de chez pourri, avec au programme de ma vie des décès, des cancers et d'autres joyeusetés du même acabit, pour changer j'ai envie de me marrer), et c'est, d'autre part, parce qu'on pense qu'il n'a pas son égal. Si on pensait qu'il a son égal, on regarderait déjà l'égal, et on ferait une obsession dessus aussi.

Donc tout le défi est de réussir à remplacer une addiction par une autre en attendant qu'arrive la rentrée.
Vu que nous sommes en mai, à chaque série qui finit sa saison, je sais que nous sommes plus nombreux dans ce cas... et ça ne me réconforte pas le moins du monde. Cet état de fringale insatiable avant des mois et des mois est un état que je ne souhaite à personne. Même pas à des gens qui aiment les vampires. Même si ce serait pas mal qu'ils arrêtent de nous casser les cou*lles avec leur promo à coups de gourdin pour la saison 3.

Inutile de dire que dans l'état de monomaniaquerie où je suis rendue (je me trimbale avec une clé USB de sketches de SNL, je pense que tout est dit...), bien des barrières mentales sont tombées.

A l'heure où je vous parle, j'ai regardé en moins de 24 heures toute la première saison de 30 Rock, et j'envisage sérieusement de me lancer dans la deuxième. C'est marrant parce que je regarde 30 Rock uniquement quand je suis malade... hasard ou coïncidence ? Hm, je ne crois pas aux coïncidences...

Vu ma piètre opinion sur Tina Fey comme sur ma première expérience de la série (à qui j'avais pourtant donné, dans ma bonté, 6 épisodes pour me convaincre la première fois, donc j'avais quand même persisté avant de conclure que je n'aimais), je ne vous en voudrai pas si vous prévenez les services psychiatriques.
Et pourtant, eh oui, 21 épisodes en 24 heures. Heureusement que c'est une comédie de 20mn et que je suis alitée, quand même, sinon ce serait effrayant.
Il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis ou qui, du moins, ne sont pas capables de le nuancer.

Pis si j'ai fini les 4 premières saisons pour la rentrée de l'automne, ya des chances que tout ça finisse même avec un post To be continued..., par-dessus le marché. D'façons il est pas exclu que j'attrape un rhume quelconque quand le temps va se rafraîchir alors, euh, bon.

Il y a encore beaucoup de choses qui me chiffonnent dans 30 Rock, la moindre n'étant vraiment pas l'omniprésence de Tina Fey. Elle a ses bons moments, mais elle en a aussi beaucoup où elle est très irritante, parfois juste parce qu'elle est là, parfois parce que franchement elle se la pète un peu, la petite mère. En général, dans un épisode, les passages que où je me détends le plus sont ceux tournant autour de ses collègues (à la notable exception de Tracy qui m'énerve encore plus qu'elle), ce qui est quand même assez symptomatique. Le problème ne tient même pas dans le personnage lui-même mais dans la façon de tout ramener à lui en permanence.

Alors que pardon, mais j'avais espéré que 30 Rock parlerait de télévision. Or, dans un nombre incalculable de fois, on parle relativement peu du show. Et je crois qu'en fait c'est de là que vient ma déception d'origine avec la série, et qui reste un vrai casus belli : j'attends plus de cet univers. Du vitriol, de la caricature, de la dénonciation, plus de références... et plus de pédagogie, aussi. Comment Tina Liz monte-t-elle son show hebdomadaire ? Quelles sont les choses qui lui font obstacle ? Comment se déroule la semaine, l'émission, l'après-émission ? Au final on n'a qu'assez peu d'éléments là-dessus. Comme on passe un temps énorme à se préoccuper des soucis de célibataire de cette pauvre Liz (qui, soit dit en passant, a par contre très bon goût en matière d'hommes, je tiens à le préciser parce que c'est pas souvent dans les séries que je peux dire ça), ainsi qu'à nous faire comprendre à quel point son boulot est hyper stressant et l'empêche de s'épanouir dans sa vie personnelle (j'adore les tirades régulières sur l'amitié qu'elle nous sort, c'est d'une hypocrisie quand on voit qu'elle ne pense qu'à ses petits tracas), l'émission passe systématiquement au second plan. Passé un tiers de la saison environ, les coulisses deviennent carrément un gadget et plus du tout le moteur de la série. Le moteur, c'est Tina/Liz. Take it or leave it.

J'ai lu que 30 Rock, avant de parvenir à l'antenne, était passée par plusieurs stades de recalibrage et de réorientation avant de voir le jour. Ce qui est finalement assez révélateur des faiblesses de la série, finalement.
D'un pitch qui n'avait rien à voir avec une émission de divertissement (ce devait être au départ un journal télévisé), on est passé à un très évident SNL-like, sauf qu'on refuse de se mouiller pour parler vraiment de SNL ou du système des émissions du même type. Par la même occasion, j'ai aussi appris qu'il existait quelque part un pilote avec Rachel Dratch dans le rôle de Jenna, je paierais cher pour voir ça. Bref.
Parmi ces différentes étapes, apparemment, il y en a une qui était plus orientée vers le show (et où il était même envisagé de mettre à disposition de vrais sketches du TGS sur le site de NBC), et ça c'était exactement ce qui m'aurait plu, pour le coup. Avoir un équilibre entre la semaine folle des personnages, et le résultat final. Or là, plus la saison avance, moins on en voit.

Mais oui mais si on prend un thème, j'aime autant qu'on l'exploite !
Au-dessus de Tina Fey, il doit y avoir un network executive bien plus doué encore que le fictif Jack Donaghy, parce qu'à chaque fois qu'on tient un sujet sur les coulisses du show, Tina le laisse s'échapper et transforme sa série potentiellement piquante sur le milieu qu'elle cherche à dépeindre en Ally McBeal du monde télévisé. C'est très décevant de voir qu'à chaque fois qu'on pourrait faire quelque chose de couillu, on en revient toujours aux états d'âme de Liz qui a quand même, il faut le noter, le bon goût de ne pas rentrer chez elle à pied dans les rues de New York avec du Vonda Shepard en fond sonore. C'est déjà ça. Mais sinon, tout le reste est similaire : personnages déjantés mais vraiment pas productifs, univers dont on ne cherche pas à tirer quoi que ce soit mais juste à utiliser comme prétexte, discordes internes et affaires de cœur...C'est très agaçant.

Je sais bien que dans les grandes lignes (Saturday Night Live) comme dans les petites (l'épisode impliquant le late Late Show de Conan O'Brien), on implique des émissions de la même chaîne, et qu'on n'a pas envie de se tirer dans le pied, mais si c'est pour rester dans un registre de lèche-bottes, c'est pas la peine. Dans ce cas je ne vois pas l'intérêt de prendre le milieu de la télévision pour sujet si c'est pour que Liz fasse trois épisodes sur un mec qui est... comptable ! Pour réemployer ses termes : ça ne marche que dans Ugly Betty, ça ! (et encore, ça ne marche plus)

Parmi les éléments qui m'ont fait rester devant l'écran, outre mon état de santé qui m'y a littéralement clouée, il y a quand même quelques bonnes nouvelles et c'est, en fait, ce que je n'avais pas vu la première fois que j'ai regardé les 6 premiers épisodes de la série (qui pourtant, du point de vue de l'exploitation du contexte télévisuel, sont les plus aboutis).

Le principal atout de 30 Rock, c'est la présence d'Alex Baldwin. Mais à bien y penser, ce qu'on aime chez son personnage de Jack Donaghy, c'est d'avoir l'impression d'y retrouver un Baldwin à la fois fidèle à lui-même, et en même temps complètement caricatural. Et on s'aperçoit alors que c'est le cas de la plupart des autres personnages qu'on connaissait : Tina/Liz, Jane/Jenna, et bien évidemment Tracy/Tracy. En fait, la première saison de 30 Rock exploite ses personnages aussi bien qu'elle aurait dû exploiter son contexte ; on sent un parallèle solide avec la réalité, et en même temps outrancier, qui rend grand service à chaque personnage. Et certainement simplifie la vie de ses interprètes, mais qu'importe.

J'attendais de 30 Rock un peu plus de piquant, il est vrai, mais ce que les dialogues n'apportent pas de ce côté-là, on le retrouve sans aucun doute dans le rythme, parfaitement maîtrisé. Sur 21 épisodes, pas un ne présente de longueur, de dialogue un peu superflu, de moment où on a le temps de se demander où sont passés les mouchoirs. C'est l'un des atouts de la série sur sa forme. On ne se rend même pas compte qu'il ne se passe rien, on est trop occupés à rebondir d'une rapide scène à une autre rapide scène, ce qui accentue l'impression de se faire servir des dialogues futés, ce qu'ils ne sont pas toujours. Mais quand ils ne le sont pas, le rythme entretient l'illusion.

Du coup, quand on réussit à passer la barrière psychologique que représente l'omniprésence de Tina Fey, on réalise donc qu'on tient une série correcte, voire un peu plus. Je n'y vois toujours pas le phénomène que beaucoup de ses fans cherchent à dépeindre, mais je comprends quand même que ça soit divertissant.

Évidemment, il aurait été naïf de croire que j'allais retrouver avec 30 Rock ce qui me manque quand je ne regarde pas SNL. D'autant qu'il est évident que pendant tout phénomène de désintoxication téléphagique, on est dans l'impossibilité totale d'avoir un coup de cœur équivalent à celui qu'on vient de quitter sous la contrainte. Je savais que je n'aimerais pas autant 30 Rock que Saturday Night Live, déjà parce que j'avais vu 6 épisodes de la série l'an dernier et que je savais quand même à peu près à quoi m'en tenir, et aussi parce que le contexte ne s'y prête pas du fait de la désintoxication. Pourtant, si je me suis tournée cette semaine vers 30 Rock pour de mauvaises raisons, je pense que la comparaison lui a aussi profité dans le sens où son sujet proche (bien que sous-exploité) m'a permis de lui donner une vraie chance. Quand on se désintoxique téléphagiquement, c'est rare de trouver des circonstances de ce genre pour le faire en douceur.

Je n'ai donc pas changé d'avis sur 30 Rock, il s'est juste un petit peu adouci, et c'est déjà pas mal.
Maintenant, la grande question, c'est : est-ce que je tente la même chose avec Parks & Recreation ? L'obstacle est ici différent parce que le lien avec SNL est seulement Amy Poehler (yikes !), et qu'en plus il s'agit d'un mockumentary. Mais tant qu'à donner une seconde chance à des séries, autant profiter de l'appel d'air créé par le vide que laisse SNL...?
Rha punaise, 'va falloir tenir jusqu'en septembre. Si je survis à ma grippe, en revanche je ne suis pas convaincue de survivre à ça.

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche 30 Rock de SeriesLive.

18 juillet 2009

Les networks doivent-ils arrêter de diffuser des séries dramatiques ?

Mais nan, je ne pose pas la question sérieusement !
C'est juste une façon de parler... quoique ? Nan ! Ou bien ? Ah bah, tout d'un coup, j'hésite.

Et si j'hésite c'est parce que cette semaine, en survolant les nominations aux Emmys (je préfère la cérémonie elle-même à ce qui la précède), quelque chose m'a frappée : l'Emmy de la meilleure série dramatique a 5 chances sur 7 d'être décerné à une série du câble. Et tout-à-fait entre nous, j'ai aussi envie de dire qu'entre Mad Men et Lost, quelque part on ne joue pas vraiment dans la même catégorie. Toutes les deux dramatiques, bon, certes, mais l'excellence penche plus d'un côté de la balance que de l'autre.
Plus troublant encore, c'est quasiment l'opposé qui se produit côté comédies : l'Emmy de la meilleure série comique a 3 chances sur 7 seulement d'être remis à une série du câble.

C'est un peu logique, je trouve : il est plus facile de faire rire plein de monde avec la même blague (surtout quand, comme dans 30 Rock, on n'est pas allés la chercher bien loin), que d'émouvoir ou intriguer tout le monde avec une même intrigue. L'un et l'autre n'ont pas le même pouvoir universel. Donc pour un network dont le principal soucis, surtout en ce moment, est de fédérer du monde sans trop se compliquer la vie, la comédie reste la solution la moins casse-tête.

Du coup, je me suis surprise à rêver, imaginant ce que serait un monde où l'on rirait sur les networks, et pleurerait sur le câble...

Les networks tenteraient d'une part de réanimer le genre moribond du sitcom, en réinvestissant la prise de vue en multi-caméra, d'ailleurs moins chère. On les verrait lancer de plus en plus de dramédies, aussi ; d'abord alignées sur un format de 20 minutes comme Jake in Progress, puis même sur un format de 45 minutes, amené à occuper les cases prime time dédiés à des formats plus longs, un peu dans le genre de Desperate Housewives.
En face, les chaînes du câble, rarement capables de produire des séries comiques réellement efficaces d'ailleurs, opteraient pour la procédure inverse, apportant ainsi le plus grand soin à la niche dans laquelle ils se positionnent, et créant à l'intérieur-même de cette niche une autre niche pour chaque série dramatique. En s'adressant à une part bien précise de leur audience déjà spécialisée, ils seraient certains de mettre dans le mille et de ne pas décevoir leur public outre mesure, et donc de pérenniser leurs shows sur la base d'audiences correctes. Ils n'hésiteraient pas à progressivement emprunter des formats moins traditionnels, habituellement propres aux networks, tels le daytime ou le format de 20 minutes, mais en l'appliquant aux séries dramatiques, comme, disons, on imagine hein... In Treatment.

Hmmmm...
Bah je vais vous dire : on n'en est pas si loin.

Est-ce que pour sauver leur peau, les networks vont complètement abandonner les séries dramatiques ? Vu le niveau général, j'ai envie de leur souffler que oui. Mais bon, les networks sont encore les meilleurs pourvoyeurs de séries policières, et celles-ci ne sont pas (encore ?) passées à un format plus court. Quoique ce serait peut-être à tenter, quand on voit l'épaisseur d'une intrigue dans Les Experts Bangui...
Mais, si je ne nous prédis pas la disparition de la série dramatique des networks, force est quand même de constater que cette répartition des genres a quand même de fortes chances de s'accentuer avec de telles nominations aux Emmys.

Et puis, quand bien même, pourquoi pas ? Qu'aurait à craindre le spectateur d'un tel phénomène ? Si HBO, Showtime et AMC s'occupaient uniquement de séries dramatiques, moi ça me conviendrait tout-à-fait. Autant laisser ça à ceux qui savent.

JonHammTinaFey

14 juin 2009

Give credit where credit is due

Je vous propose souvent des génériques, certains de qualité, d'autres moins, certains recherchés, certains bêtes à manger du foin, bref. Aujourd'hui, je suis tombée complètement par hasard (ou plutôt par le genre de hasard qui fait qu'on clique sur un sujet et qu'on se met à lire tout ce qui traine) sur le site de DIGITAL KITCHEN. Un nom qui ne parle pas nécessairement au premier abord mais dés que je vais vous expliquer de quoi il retourne, la lumière va jaillir, vous allez voir.
DIGITAL KITCHEN est une agence qui s'occupe de développer des génériques.

J'ai toujours pensé instinctivement que ce n'était pas la production d'une série qui s'occupait du générique. Principalement dans le cas des bons génériques qui vont avec de mauvaises séries, et vice versa. Tenez, prenez Point Pleasant : très bon générique, mais rien à voir avec la qualité de la série. C'est donc bien que son concepteur ne travaillait pas sur le show. Cela semblait donc évident pour certaines séries, mais je ne m'étais jamais piquée de le vérifier. Et puis là, par hasard vous disais-je, je suis tombée sur le site de DIGITAL KITCHEN qui effectivement produit (entre autres) des génériques. Et leur palmarès a de quoi faire baver n'importe quel téléphage, jugez plutôt quelques uns de leurs accomplissements :

Dexter_generique_580   GhostWhisperer   TrueBlood_580   SixFeetUnder

Eh ouais, quand même. Sans compter aussi The Company (comment n'ai-je pas pensé à proposer ce générique plus tôt), Rescue Me, Nip/Tuck ou encore House. Que du bon, quoi.
Alors, devinez quoi ? Se donner du mal pour un générique, c'est payant : à l'exception de Rescue Me et True Blood (mais pour ce dernier, dans un mois on aura les nominations des Emmys et ce sera la 1e année d'elligibilité de la série, attendons de voir), tous ces génériques ont reçu au moins une nomination aux Emmy Awards, et plusieurs ont été récompensées d'un trophée.
Comme quoi, avec tous leurs génériques de 10 secondes, un grand nombre de séries du moment n'ont rien compris aux multiples bienfaits d'une mise en bouche digne de ce nom ; on ne fabrique pas simplement une jolie video, on ne se crée pas juste une identité : on marque les esprits.

C'est peut-être l'influence de Teruki Paradise sur mon esprit malade, avec ses videos en format court à la pelle, mais je trouve qu'il serait intéressant qu'on puisse trouver sur un site quelconque (au hasard... SeriesLive ?) une indication plus systématique quant à ceux qui sont derrière nos génériques préférés. C'est quand même drôlement intéressant de constater qu'il y a des gens qui ont autant d'excellence dans ce domaine que le studio DIGITAL KITCHEN, non ? Et puis, pourquoi pas, ça vaudrait aussi bien pour l'aspect video qu'audio, d'ailleurs. Tenez, vous saviez par exemple que le compositeur du générique de 30 Rock était le mari de Tina Fey ?

Merde alors, on dirait presqu'un post éducatif. Vite, vite, une video pour compenser... Ah, je sais : oh, le joli making-of ! Ouf, l'espace d'un instant, j'ai failli être sérieuse.

2 juin 2009

C'est mathématique

J'ai fait des calculs de probabilités. J'ai invoqué de puissants esprits. J'ai lu dans le marc de café. J'ai lancé des osselets dans le sable. Eh oui, tremblez, jeunes gens, car voici venir mes prévisions de la saison 2009-2010.

Voici donc mes prédictions. On se donne donc rendez-vous dans quelques mois pour se moquer de ma tronche.

- Les séries pour lesquelles je vais avoir un coup de coeur...
... seront annulées au bout de deux saisons. Exemples : Pushing Daisies, Life, Samantha Who?.

- Les séries que j'aimerai plutôt bien et auxquelles je déciderai qu'il me faut du temps pour les adorer...
... seront annulées en moins d'une saison. Exemple : Privileged.

- Les séries super originales mais qu'on sait qu'on regardera seulement avec une boîte de paracétamol :
... n'iront même pas jusqu'au bout de leur saison. Exemples : Kings.

- Les séries dont je n'ai rien absolument rien à battre limite au contraire...
... seront honteusement renouvelées. Exemples : Hannah Montana, The New Adventures of Old Christine, 30 Rock.

Voilà, circulez, ya rien à voir, les jeux sont faits, rien ne va plus, inutile d'éplucher les projets de la rentrée, on sait déjà tout, il n'y a plus le moindre suspense. Rentrez chez vous, messieurs-dames.

Je crois que la chaleur me rend blasée.

30 mai 2009

C'est dans les vieilles marmites... ah, non, tiens.

J'ai décidé d'engager un mage vaudou. Il devrait pouvoir me mettre en contact avec les forces occultes qui sont à l'origine du renouvellement inexplicable de certaines séries. On a déjà évoqué le cas Gary Unmarried, eh bien sitôt qu'on sait que c'est l'œuvre perverse du Malin, tout de suite, on comprend mieux.

Après une semaine passée sous les auspices de The Tudors et A la Maison Blanche, j'avais envie d'un peu d'humour, ça arrive même aux meilleurs d'entre nous après tout. J'ai voulu prendre conseil auprès d'une personne que je pensais bien intentionnée à mon égard...
"Hey, lady, tu sais, cette série qui dure depuis plusieurs saisons et que tu n'as toujours pas regardée...?
- Uh oh.
- Eh bien elle a été renouvelée !
- Humph.
- Tu devrais y jeter un œil, franchement.
- Hm...
- C'est super drôle, franchement. Tout le monde adore. Ça marche bien aux USA, en plus..."

Je me suis faite avoir avec The Big Bang Theory, je me suis faite avoir avec 30 Rock, on aurait pu penser que je ne me laisserais plus prendre à pareilles tactiques. Rien du tout, je me suis faite avoir comme un bleu. Ou : pourquoi une fois de temps en temps, je devrais croire mon instinct. D'accord, c'était une bonne initiative de donner une seconde chance à Rome et The Tudors, mais c'est pas une raison pour en faire une généralité. Certes, jamais deux sans trois, mais je pense que ça ne vaut que pour les séries dramatiques.
The New Adventures of Old Christine, par contre, c'était la pire idée téléphagique de la semaine.

Est-ce que les DVD de cette série sont vendus avec une plume incluse, pour pouvoir se chatouiller sous les bras, et ainsi esquisser un vague sourire ?

Ce genre de sitcoms pseudo-familiaux au rabais, et ça englobe Gary Unmarried, Surviving Suburbia et donc The New Adventures of Old Christine, yen a un peu marre quand même. C'est toujours la même chose. C'est encore une fois des gens sans problème dans la vie qui essayent de nous faire rire avec des situations au-delà du banal. Je rappelle que pourtant, sitcom vient de situation comedy, la situation devrait être drôle, non ? Qu'est-ce que ces gens ont tous, à se plaindre d'avoir un toit, un travail, des enfants...? On en n'a pas assez soupé pendant la décennie précédente, avec les Tout le monde aime Raymond et autres cochonneries du même acabit ?
Rires en boîte, situations convenues, humour prévisible, jeu sans subitilité : tels sont les ingrédients qui m'attendaient, et qui m'ont confortée dans l'idée que, The New Adventures of Old Christine, c'est finalement comme Seinfeld : on est ravis pour les autres que ça leur plaise, mais on n'en comprendra jamais l'intérêt tant c'est d'une facilité désoeuvrante. Et la solution de facilité, c'est pas un peu... facile ?!

Je sais pas, vu qu'elle s'est débarrassé de son ex-mari, que son petit est entré dans la grande école et que son frère habite chez elle, Christine, elle pourrait en profiter pour faire plein de choses ! Pour changer de vie ! Pour se lancer dans un projet abracadabrantesque à faire hurler de rire même les ménagères constipées ! Non, il faut qu'elle sacrifie à son tour à tous les poncifs du genre, qu'elle se remette sur le marché du coeur, qu'elle angoisse comme une malade pour sa marmaille, qu'elle cherche à exister socialement auprès des autres parents d'élèves, etc... MAIS C'EST NUL !!! Et entre parenthèses, c'est d'un rétrograde...!

Non, vraiment, ça passera pas. The New Adventures of Old Christine a tout de vieux et rien de nouveau, ne croyez surtout pas le titre.
Ça, c'est fait. Suivaaaant !

Mon mage vaudou m'a recommandé de lui apporter un poulet blanc lors de ma prochaine visite, afin de m'exorciser. Je pourrai peut-être ainsi oublier que cette série-là a été renouvelée, a contrario de Samantha Who?, qui sait ? Ou bien si je lui fais sacrifier un bouc, il nous aidera, Christina et moi, à rétablir la justice en ce vil monde télévisuel ? Un autographe, merci !

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche The New Adventures of Old Christine de SeriesLive.

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