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ladytelephagy
16 novembre 2009

Mauvaise nouvelle

"lady, tu peux me trouver le compte-rendu du... bah, pourquoi tu fais cette tête ? Tu es blême tout d'un coup, ça va pas ?
- C'est Edward Woodward... Critictoo vient de m'apprendre qu'il était mort."
Oui, lady, inconsolable, a très envie de rentrer chez elle en invoquant le congés pour évènement familial. Edward Woodward, c'est le grand père que je n'ai jamais eu. Celui qui avait l'œil sévère le midi, quand nous regardions Equalizer sur M6.

Alors je ne résiste pas à l'envie de vous remettre le générique de la série, qui, avec Les Rues de San Francisco, est un peu le symbole de mes années de téléphagie sous embargo, lorsque nous regardions M6 avec une assiette de coquillettes froides sur les genoux en espérant que papa ne rentre pas avant le générique de fin.

Equalizer

Vivement que 2009 finisse. Encore une dernière hécatombe sur décembre, comme d'habitude, et on pourra peut-être enfin un peu respirer.

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18 août 2009

Where no pitch has gone before

C'est marrant quand même. Autant il y a des pitches qu'on a l'impression de voir en 150 exemplaires à chaque livraison ("c'est un flic pas tout-à-fait conventionnel qui..."), autant il y en a, on a l'impression de n'en voir jamais la couleur.
Vous ne vous êtes jamais dit qu'il y avait de la place pour une histoire qui n'a jamais été racontée ?

Exemple : j'adorerais voir une série à propos d'une secte. Je persiste à dire que si un jour, il y a un spin-off Dharma Project, je serai la première à le regarder (alors que, si vous voulez, LOST, bon, euh...). Voir comment une secte se crée, embrigade ses premiers adeptes, organise sa hiérarchie, étend sa zone d'influence, soigne sa communication auprès des médias et des personnalités politiques... Ou bien le contraire : les dernières heures d'une secte. On peut même imaginer une mini-série sur une secte ayant réellement existé, comme Waco ou Jonestown... Vous imaginez ?

Autre exemple, une série où les personnages principaux seraient des gens du voyage... et qui voyagent, pas comme The Riches. Une histoire de gitans, de forains, ou que sais-je. Ce serait incroyable d'entrer dans cette culture du nomadisme que nous connaissons si mal, et qui est si loin de notre sédentarité. Voyager, se sentir libre d'un grand nombre de contraintes, retrouver l'esprit de clan parce que la cellule familiale ne fonctionne pas en circuit fermé... Vous imaginez ?

Tiens, encore un exemple : une série qui se déroulerait dans le jardin d'Eden. Ce serait d'autant plus fort que j'imagine très bien ça en comédie. Comment vivait le Premier Homme ? Quels étaient ses ennuis avec Eve ? Ca ressemble à quoi une vie absolument parfaite ? D'accord, j'ai peut-être un peu trop lu "Eve, le Brontosaure et le Diplodocus" quand j'étais petite, mais enfin admettez que ce serait sacrément sympa de porter un oeil neuf sur ce thème... Vous imaginez ?

Bah en fait, c'est ça le problème : vous imaginez. Vous n'avez guère d'autre choix. Moi, en lisant un énième pitch de projet quelconque ("c'est un flic pas tout-à-fait conventionnel qui me plong dans un sommeil profond"), j'ai comme une envie de diversité.
Qu'on laisse tomber les idées du passé de peur de paraître has been ou peu original, admettons, mais les idées qui n'ont pas abouti (puisqu'il parait qu'une idée inédite, ça n'existe pas), quand même, ça devrait être possible, non ?

Ah d'ailleurs, avis aux téléphages cultivés : s'il y a effectivement une série comme l'une de celles que je viens de citer, merci d'en laisser le titre en commentaire pour mes recherches ultérieures.
Allez, à vous : quelle histoire à votre connaissance totalement inédite rêvez-vous de voir à la télé un jour ? Vous imaginez...

7 août 2009

Le drama, ça suffit pas

Ça commençait à faire quelques temps que je n'avais pas râlé. Tout le monde s'inquiétait. Rassurez-vous, bonnes gens, ma mauvaise humeur se trouve ravivée par une pseudo-affaire qui m'a bien mis les nerfs en pelote.

Accusé, levez-vous ; sur le banc de la défense, The CW s'apprête à plaider la légitime défense. L'accusation porte sur la niaise Mischa Barton, asperge devenue concombre de son état. Les faits ? Mlle Barton cherche tellement à échapper au papparazzi qu'elle stimule leur intérêt en s'en cachant. Le verdict : peut-on rétablir la peine de mort, s'il-vous-plait ?

Il y a des précédents à cette exposition médiatique : le crêpage de chignon en coulisses de Grey's Anatomy, l'addiction de David Duchovny dans Californication, bref, que des choses passionnantes.

Dans le temps, une série se suffisait d'elle-même pour captiver le public. Du moins, j'aime à le croire. Aujourd'hui, lorsque le scénario fait défaut, on ajoute une pointe de drama en-dehors du drama... cherchez l'erreur. Serez-vous étonnés d'apprendre, chers membres du jury, que les séries concernées par ces pseudo-scandales sont le plus souvent des séries dont le scénario pêche par indigence, et qu'on pourrait en conclure que moins l'intrigue est passionnante, plus les ficelles pour y intéresser les spectateurs artificiellement sont grosses et grasses. La rixte sur Grey's Anatomy a commencé à l'automne 2007 et ce n'est qu'avec le départ de TR Knight il y a quelques semaines qu'on y a enfin trouvé une conclusion, c'est vous dire à quel point on pataugeait dans le n'importe quoi.

Pour la saison 2009-2010, il faudra donc s'y résoudre : The Beautiful Life n'aura pas de scénario mais plein de rebondissements !

13 juillet 2009

Réclamation amicale

Cher Rédacteur d'Esquire,

Je sais ce que c'est. Quand on n'est ni juilletiste, ni aoutien, c'est très, très compliqué de travailler par grande chaleur. Déjà que faire tourner un magazine papier, de nos jours, c'est très compliqué, et financièrement risqué... Et puis, il y a tout un tas de choses à gérer alors qu'on a parfois la tête ailleurs.
C'est pourquoi je me permets de t'écrire, en toute amitié, pour te faire remarquer que tu t'es trompé dans le choix de la photo de couverture du nouveau numéro d'Esquire : "the sexiest pie maker alive"... c'est pas lui. Car de toutes façons, il n'y en a qu'un.

Erratum

Merci de rectifier. Béotien.
Allez, je suis pas une mauvaise bête : pour t'aider, j'ai commencé pour toi.

Rectification

Et oui, j'ai vu les fesses de Mary-Louise, mais je fais mine de les ignorer, c'est tout.

1 juillet 2009

Le vrai deuil

Ces derniers jours, la planète people chouine dans tous les coins. C'est pénibles, tous ces rayons de librairies dédiés à Michael Jackson (qui lui-même a éclipsé Farah Fawcett... la version morbide du cycle de la vie ?). J'ai rien contre le chanteur (rien spécialement pour non plus, il est vrai), mais j'ai un sentiment de "beaucoup de bruit pour rien".
Alors que Karl Malden...

KarlMalden

Karl Malden, désolée d'être inculte, mais c'est la télé en cachette de mon père devant Les Rues de San Francisco... Il a sans doute fait des tas d'autres choses, et je suis désolée de n'y avoir pas vraimen prêté attention, j'ai conscience que c'est réducteur...
Mais c'est quand même lui qui a été mon premier flic de télévision.

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18 juin 2009

La philosophie est-elle compatible avec la téléphagie ?

Ah, alors. La philosophie par la série. Je perçois le sujet "foutage de gueule" à l'approche.
Comme tout le monde, je pense (puisque ça fait le tour du web téléphagique depuis au moins ce matin), j'ai lu cet article sur Thibaut de Saint Maurice, qui parle de philosophie à travers les séries. Et non pas dans les séries, nuance. L'auteur, un prof de philo, semble découvrir que d'une part les séries télé sont populaires (le choc !) auprès des jeunes (attaque cardiaque !), mais qu'en plus, il s'y dit des trucs. C'est pas juste du temps de cerveau disponible, c'est... c'est presque pas bête, ce qu'il se dit.
Encore un qui a inventé l'eau chaude. Mais bon, à la rigueur, une révélation même tardive reste une révélation.

Je manque par contre de m'étrangler lorsque je lis quelques uns des exemples employés : 24, Desperate Housewives, Prison Break... et pourquoi pas NCIS aussi ? Si c'est pour faire le malin sur ces séries-là, autant ne rien dire du tout. Cela dit je conçois tout-à-fait que quand on parle du plus petit dénominateur commun, on attire l'attention. Et accessoirement c'est plus vendeur, aussi.

Le vrai téléphage, celui qui ne s'arrête pas aux titres les plus populaires, aura bien entendu flairé la supercherie d'instinct, relevant qu'on n'aura pas attendu "les séries télé, nouvelle forme artistique populaire" (dixit l'article de Slate... sic) pour trouver de la philosophie dans les séries, encore fallait-il y regarder d'un peu plus près.
Le premier titre qui me vient à l'esprit est Oz, pour des raisons assez évidentes je pense. Voilà bien une série qui est pour ainsi dire un vivant traité de philosophie, bien plus profond et intéressant à étudier à mon sens. On y trouve pèle-mêle et entre autres : des questionnements sur la vie, le temps, la nature humaine, etc... D'ailleurs dans la foulée, Oz est aussi une thèse sociologique et un manifeste politique (faut pas gâcher). Et cela en parvenant à être une série très accessible sans jamais se compromettre dans la facilité, en plus. Faites regarder du Oz à vos élèves, Monsieur de Saint Maurice, tout le monde y gagnera, la philosophie comme la téléphagie (pourquoi serait-ce unilatéral ?).
Evidemment, le concept derrière ce bouquin, c'est d'essayer de capter l'attention des jeunes en faisant des parallèles avec des concepts philosophiques, et c'est relativement louable dans l'ensemble, sauf que ça ne tire personne vers le haut !

Qui plus est, on peut trouver de la philosophie n'importe où, j'ai envie de dire, et à plus forte raison si l'on est professeur de philosophie. Avec un peu de réflexion, je suis sûre qu'on peut même trouver une pensée profonde derrière, mettons, Son of the Beach. Si, en y passant quelques heures et en n'ayant rien d'autre à faire, ça doit être possible... C'est toujours facile de poser le regard sur quelque chose pour ensuite l'étiqueter selon un courant de pensée défini. Sauf que ces propos sont bien souvent involontaires, ce qui invalide d'autant la démarche philosophique qui consiste à se questionner sur de l'abstrait et non simplement à résoudre des enquêtes selon un cahier des charges dûment respecté (j'ai NCIS en sourdine à côté de moi en attendant Canterbury's Law, et croyez-moi, bien malin celui qui attribuera aux scénaristes un quelconque degré de réflexion).
J'associe un peu cette démarche aux psys qui, mis face à n'importe quel être humain, trouveront toujours des névroses insoupçonnées ou des pathologies retorses à attribuer à leur congénère (ça doit être une chose intéressante à analyser, d'ailleurs). En gros, quand on cherche un sens à quelque chose, je suppose qu'on en trouve.

Mais à première vue, l'auteur de Philosophie en séries (sic !) s'est surtout contenté de surfer sur la vague de la facilité, ce qui me semble être un comble pour un philosophe. Je ne peux pas vraiment l'en blâmer tout-à-fait : il a simplement fait preuve de pragmatisme vis-à-vis de ses élèves peu inspirés par sa matière, et en plus, sortir un livre lui permet de traire la vache à lait. Une vache à lait rhétorique, ça va de soi.

Cela étant, si ce cher monsieur veut m'expliquer un peu mieux sa démarche, je lui ouvrirai volontiers mes colonnes pour un droit de réponse. Le dialogue contradictoire était au centre de la démarche de Socrate, d'ailleurs.

16 juin 2009

Ethique téléphagique

"La série est beaucoup trop complexe à suivre pour le téléspectateur lambda (sans insulte aucune puisque j'ai moi-même décroché : impossible de la regarder en faisant autre chose)."

Wow, wow, wow. Quoi ? Je... j'ai bien lu, là ? Je veux dire... attendez, j'ai dû louper quelque chose. Et en plus, ça vient d'Eske. Alors là, je suis mortellement déçue. Arrêtez tout, on recommence.
Comme ma mission sur Terre, si je l'accepte (et je l'ai acceptée un soir de janvier), est de propager la bonne parole téléphagique de par le monde, je me dois d'intervenir. C'est même urgent, à ce stade. Car on vient d'atteindre un point de non-retour, je dirais. Quand un téléphage que je tiens en haute estime commence à dire des choses comme ça, on sait qu'il est expressément temps d'agir.

Premièrement, au nom de tous les télambdas du monde, je tiens à m'insurger : c'est pas parce qu'on n'est pas un passionné de séries qu'on n'est pas capable de se bloquer 45mn devant un épisode. Quand je dis "se bloquer", je dis bien : regarder la télévision de façon exclusive, quitte à sortir la vaisselle de la machine plus tard, ou à empêcher fiston de jouer avec les prises électriques un autre jour. On n'a pas besoin d'être passionné pour regarder un épisode en évitant d'en profiter pour se vernir les ongles d'une main, mettre la table de l'autre et changer la couche de la petite dernière avec les doigts de pieds (vous pensez qu'on ne peut pas changer une couche avec les pieds, si-si, c'est possible). Je ne suis pas télambda moi-même, mais j'en ai connu beaucoup (mon travail de contagion est en cours, cela dit). Et ils étaient capables de tenir 45mn devant une série en se concentrant sur ce qui s'y passait. D'ailleurs, chose merveilleuse, is sont capables de le faire pendant 1h30 devant un film, ce qui est une plutôt bonne nouvelle, du moins dans le cas qui nous préoccupe. Donc, non, je suis désolée, mais ce n'est pas parce qu'on n'est pas téléphage qu'on n'est pas capable d'accorder à un épisode l'attention qui convient. Le succès sur TFHein de séries policières peu feuilletonantes en est à mon avis la preuve flagrante.

Et surtout, deuxièmement, je tiens à rappeler l'une des règles de base de la téléphagie : si vous voulez pouvoir vous targuer d'aimer les séries télé, regardez-les. Ne les écoutez pas. A des fins purement éducatives, je pense qu'il faut reprendre par les bases.

CeciEstUneTV   CeciEstUneRadio
Télévision   Radio

On entrera dans les subtilités pendant une prochaine leçon, mais disons tout simplement pour résumer que la télé a un écran, et la radio n'en a pas. Avec un peu d'observations et de pratique, vous vous en apercevrez. Notez bien que je n'ai rien contre la radio. Mais de la même façon qu'il est absurde de rester assis à fixer une radio, il est absurde de se contenter d'écouter la télévision. On pourrait dire que c'est en quelque sorte la règle d'or de la téléphagie. C'est tout simplement pas fait pour, quoi.

Donc voilà, à partir de maintenant, considérez-vous éduqués. Le prochain qui me dit qu'il a regardé une série sans la regarder en continu, c'est simple, je bannis son IP et je fais un mot aux parents.
La prochaine fois qu'une série vous aura semé en route, vous trouverez une meilleure excuse que ça, j'espère !

Vous avez de la chance, c'est l'heure de la récré. Quand vous aurez bien assimilé tout ça, on passera à la leçon suivante et on apprendra comment changer de chaîne pour éviter de voir Les Experts Djibouti pour la 100e fois.

7 juin 2009

Premières victimes des abandons de l'été...

Les odeurs de barbecue planent. On commence à s'apostropher dans bureaux, "et tu pars quand alors ?". Les publicités pour la "silhouette bikini" s'affichent en couverture de tous les magazines de merde féminins. C'est officiel, l'été a commencé. Oh, si, quasiment.
Et avec l'été, rendons-nous à l'évidence, arrivent les premiers abandons. Je confesse être de ceux qui laissent leur animal de compagnie seul au bord d'une autoroute cette année. Ma victime ? Rome.

J'ai bien réfléchi et, non, ce soir, je ne pourrai pas suivre la série. Faut croire que je deviens vieille et donc raisonnable, mais c'est juste pas possible à cette heure-là et ce jour-là (je pourrais faire un effort si c'était diffusé le samedi, après ou ptet même pendant New York Unité Spéciale, mais là juste pas).
Et effectivement il y aurait des alternatives, mais elles sont elles aussi hors de question.

Il y a des séries qu'on peut cagouler, des séries qu'on veut cagouler, et celles dont on attend la diffusion dans nos contrées parce qu'il n'y a qu'un nombre limité d'octets dans une vie. Je veux bien que la FNUC propose en ce moment des réductions terribles du genre "pour deux coffrets achetés (dont par exemple les deux saisons de Rome à 30 euros pièce), le troisième est offert", mais on ne peut pas tout cagouler non plus. Sur ma liste d'attente de cagoulage, il y a déjà des séries qui ne sont pas du tout diffusées, et pour lesquelles j'attends déjà d'avoir fait de la place ! Donc quand une série de cette liste est diffusée, je suis peut-être de la vieille école mais je trouve normal de vouloir la regarder à la télévision. Je suis sans doute une vieille grincheuse à la mentalité datée, mais j'ai tendance à considérer que si j'ai une télé, c'est pour la regarder.

La théorie selon laquelle le DVD et la cagoule sont des alternatives imparables aux diffusions merdiques est erronée pour des raisons assez simples : on n'a pas toujours l'argent, ou la laine, nécessaire à tout regarder de cette façon. Acheter les DVD de Rome sur la base de mon appréciation de deux épisodes, c'est peu. Et je suis désolée de vous le dire, mais en un temps où il y a un pilote par semaine cet été, une rentrée à préparer et un goût prononcé pour les vieilleries en sus, le cagoulage n'est pas non plus une option à mes yeux.

Je n'ai jamais prétendu attendre uniquement les diffusions sous nos latitudes, bien au contraire ; mais à un moment, il faut se rappeler qu'une diffusion devrait quand même servir à être regardée. Depuis une semaine que j'y réfléchis, rien à faire, je ne vois pas d'autre solution que reporter le visionnage de la série aux calendes grecques. Euh, romaines, du coup.

Ainsi, ce n'est pas sans un pincement au cœur que j'ai attaché Rome à un tronc d'arbre en bord de plage, avant de reprendre la voiture et rentrer chez moi, la larme à l'œil mais convaincue de mon bon droit.

C'était Lucius Vorenus ou Charlie Crews, ce mois-ci. Le mois prochain, les promotions de la FNUC seront finies, et on commencera à préparer la rentrée, donc je ne sais pas quand je pourrai réellement donner une chance à Rome ; encore un coup de glaive dans l'eau pour M6, donc. Sans compter que le mois dernier, j'ai quand même mis de la bonne volonté autour de The Tudors, on peut pas être partout.

QuestCeQueTuFaisPourLesVacances

2 juin 2009

C'est mathématique

J'ai fait des calculs de probabilités. J'ai invoqué de puissants esprits. J'ai lu dans le marc de café. J'ai lancé des osselets dans le sable. Eh oui, tremblez, jeunes gens, car voici venir mes prévisions de la saison 2009-2010.

Voici donc mes prédictions. On se donne donc rendez-vous dans quelques mois pour se moquer de ma tronche.

- Les séries pour lesquelles je vais avoir un coup de coeur...
... seront annulées au bout de deux saisons. Exemples : Pushing Daisies, Life, Samantha Who?.

- Les séries que j'aimerai plutôt bien et auxquelles je déciderai qu'il me faut du temps pour les adorer...
... seront annulées en moins d'une saison. Exemple : Privileged.

- Les séries super originales mais qu'on sait qu'on regardera seulement avec une boîte de paracétamol :
... n'iront même pas jusqu'au bout de leur saison. Exemples : Kings.

- Les séries dont je n'ai rien absolument rien à battre limite au contraire...
... seront honteusement renouvelées. Exemples : Hannah Montana, The New Adventures of Old Christine, 30 Rock.

Voilà, circulez, ya rien à voir, les jeux sont faits, rien ne va plus, inutile d'éplucher les projets de la rentrée, on sait déjà tout, il n'y a plus le moindre suspense. Rentrez chez vous, messieurs-dames.

Je crois que la chaleur me rend blasée.

29 mai 2009

Privé de télé

Ce midi, pour une fois, j'étais devant ma télé. C'est cool d'être en vacances, me disais-je. Et puis je suis tombée sur ce sujet de L'Edition Spéciale de Canal+, un petit sujet de quelques minutes, trois fois rien, avec une chroniqueuse qui lit sa fiche et deux interviews de trois phrases (en tout, pas chacune) sur un sujet... "de plus en plus d'enfants de 10 ans ou moins regardent des séries télé pour adultes".
Ah, ce bon vieux troll, ça faisait longtemps !

Et la journaliste de commencer par des chiffres de Médiamétrie (et comme ici, on est pas des trolls, on va pas entrer dans le débat de la pertinence des chiffres Médiamétrie... c'est juste que, filez-moi un appareil à audimat, et vous allez voir comme je vais vous les torcher moi, les audiences) :
- pour une quelconque soirée NCIS, on avait enregistré sur 3 millions de spectateurs que 100 000 étaient des enfants de moins de 10 ans (il s'agissait apparemment d'un braquage du service de médecine légale qui poussait le vieux pépé à déballer les intestins d'un mort pour en sortir de la cocaïne)
- pour une autre quelconque soirée Les Experts, sur 8,5 millions de spectateurs, 314 000 étaient des enfants de moins de 10 ans et, au 2e épisode, ils étaient 266 000 à aller jusqu'au bout de la soirée, sachant que ça finit à 22h20 et qu'en plus ya de rediffs le dimanche après-midi.
Moi je fais que citer, hein. D'ailleurs elle aussi, jusque là. Certes, on passait deux photos des scènes de NCIS en question (je sais pas si c'est représentatif, j'ai pas regardé l'épisode, mais il y avait d'une part un mec qui brandissait un flingue, et de l'autre un truc vaguement rouge et gluant pour montrer les entrailles), mais ça se cantonnait à ça, et je me suis dit que, jusque là, bon, on restait intellectuellement honnêtes, dans l'ensemble. J'ai même entendu la phrase "à 22h20 les enfants devraient être couchés", ce qui avait quelque chose de sensé.

C'est alors que le mot a été lâché. "Accro". Les enfants sont "accros" à ces séries. Alors là, j'ai su qu'on n'allait pas être copines, la journaliste et moi. Parce qu'être accro, pardon, mais je sais ce que c'est. C'est d'ailleurs ce qui occupe largement les 3/4 de ces colonnes : parler de mon addiction et ses manifestations. Ça a toujours été mon crédo, si vous vous souvenez de mon premier post. Alors être accro aux séries américaines, on ne me fera pas la leçon dessus.
Et donc là je m'insurge, ou du moins je commence à m'échauffer. Si on veut partir du principe qu'on fait du journalisme, déjà, il y a un problème de méthode : le fait qu'un mouflet de moins de 10 ans regarde un épisode, ou deux, jusqu'à la fin, ce n'est pas de l'addiction. Rien dans les chiffres donnés ne permettait d'employer ce terme, donc. Une partie importante, certes, de la population des moins de 10 ans, certes, regarde ces séries qui ne leur sont pas adressées, certes. Jusque là on est d'accord. Mais parler d'addiction ? Ça me fait mal au derrière, ou alors faut étayer un peu.

Arrive l'argument d'autorité, le psy. Ah, les psys. Je les aime de tout mon coeur (ne vous ai-je pas fait l'apologie de Huff à plusieurs reprises ?), hein, mais les psys dans les sujets de ce type, on les connait. Première chose : les propos rapportés : apparemment, les conséquences sur les enfants sont que, d'une part, ils sont de plus en plus nombreux à vouloir entrer dans la police scientifique (ce qui comme chacun sait est absolument terrifiant, un enfant qui veut entrer dans la police, c'est complètement à contre-courant de notre bonne culture française, ça !!!) (PS : quand je vois Grissom j'ai plutôt envie que ce soit la police qui entre... j'ai dit ça à voix haute ?!), et plus inquiétant encore, les enfants sont de plus en plus "angoissés" et ont "peur d'être assassinés ou enlevés". Sans compter qu'en plus ils deviennent violents (oh le beau troll, c'est quoi ça, le point Godwin de la télévision non ?).
Voilà ensuite un pédopsychiatre qui se pique de redire la même chose en une phrase, histoire d'apporter du crédit à cette connerie, si, j'ai dit un gros mot, et j'assume. D'un autre côté je serais étonnée qu'un enfant de 10 ans soit arrivé aussi loin dans ce texte, si jamais l'un d'entre eux, hautement imprudent, se risquait sur ce blog quasiment sans image.

A ce stade mes cheveux se sont dressés sur mon crâne un à un, et je suis prise d'une violente crise d'urticaire. Oui parce que, vous savez, quand ils regardent le journal avec les parents, ils n'entendent pas du tout parler de Marc Dutroux (la mode est un peu passée, il est vrai) ou de la disparition de Maddie ; ils ne voient jamais les alarmes Alerte Enlèvement avec leur sirènes pas du tout effrayantes, et les parents, c'est bien connu, eux non plus ne réagissent pas à tout ça, et ne les incitent pas à plus de prudence. C'est forcément la faute des séries et uniquement elles.

Au moment où je commençais à me rendre sur des sites de vente en ligne pour acheter un fusil à pompe à l'étranger et en occas' (et pourtant je ne regarde ni NCIS ni Les Experts Khartoum, allez comprendre), une parole plus sage s'est faite entendre : c'est parce que ces séries sont binaires. Il y a le gentil, le méchant, et à la fin on sait bien qui c'est qui gagne.
Et là je tiens à remercier la journaliste pour avoir dit exactement ce que j'en pense, c'est juste qu'il aurait fallu aller jusqu'au bout du raisonnement : ces séries-là sont de la fumisterie ! C'est du divertissement de bas étage, c'est bien gaulé, à la rigueur (je parle des Experts, évidemment ; on ne me fera jamais admettre une chose pareille quant à NCIS, même sous la menace d'une arme). Eh oui, ces séries-là, c'est de la merde ! Bon non, pas de la merde, mais elles sont cons. Ya des séries pour adultes qu'un enfant de moins de 10 ans peut regarder, et limite c'est peut-être même une chose qu'il faut encourager, mais celles-là, devinez quoi : elles ne passent pas en prime time !
En fait il y avait erreur dans la formulation du sujet, puisque ces séries ne sont pas pour adultes mais pour ados et très jeunes adultes, et ça fait une grosse différence ! Toutes ces séries popcorn ne sont PAS des séries pour adultes (ou seulement s'ils ont encore l'âge mental d'un ado de 17 ans).

Je passe sur un autre détail qui m'a chauffé les oreilles, quand les propositions de solution incluaient, tenez-vous bien, qu'on fassez des séries pour adultes qui n'intéressent pas les enfants, et les découragent des séries pour adultes. On leur dit qu'elles existent mais que la plupart des chaînes décident de ne pas les diffuser ? On leur dit que c'est pas ça qui les découragera vu que des enfants regardent aussi Nip/Tuck ?

Par contre je vais m'arrêter sur une autre intervention, celle du journaliste du Monde, Hervé Kempf, qui a une proposition très intelligente : que l'écoloe propose des stages sans télé ! Qu'on explique aux gens que quand on éteint la télé, on peut "discuter, jouer, et même ne rien faire", et que c'est bien. Bon, évidemment c'est bien aussi d'éteindre la télé (sinon quand est-ce qu'on va sur internet ?), mais ce n'est évidemment pas la solution !
Mais faut être le roi des cons, quand même, là... On vit dans un monde de médias. Il ne faut pas en priver les enfants en espérant qu'ils s'en détourneront ou, plus irréaliste encore, que comme par magie, ils vont prendre du recul par rapport à elle. C'est même tout le contraire : il faut les éduquer aux milliers d'informations médiatiques que les enfants reçoivent (et reçoivent de plus en plus, qui plus est), leur donner les outils pour apprendre à gérer leur consommation médiatique.

J'ai toujours dit que la télé, c'était le royaume du libre arbitre. Avec une télécommande en main, on a le moyen d'expliciter ses décisions : si telle chose ne me plaît pas, je zappe, si telle chose ne me correspond pas, je zappe, si telle chose ne répond pas à mon besoin, je zappe. La télécommande, c'est une forme de pouvoir. Rien ne vous oblige à vous abrutir devant un programme débile, parce que vous avez une télécommande (et un bouton ON/OFF, aussi). Ceux qui usent de ce type d'argument font des proies faciles à la connerie télévisuelle, ils subissent. Une télécommande, c'est tout le contraire.
Donc quand on a une télécommande, on apprend à s'en servir. On a des parents pour ça, d'ailleurs. Et des éducateurs si on leur donnait les moyens de prendre le temps de décortiquer les médias avec leurs élèves (mais ils manquent déjà de moyens pour tout le reste, alors bon). Ce n'est pas en privant un gamin de télé pendant 10 jours qu'on lui apprend à avoir de meilleures exigences télévisuelle (et si ya bien un truc que je sais d'expérience, c'est que priver un gosse de télé ne fait que l'en rapprocher), c'est en lui expliquant qu'il a ce pouvoir suprême. Le problème commence par le fait que beaucoup d'adultes ne se servent même pas eux-mêmes de ce pouvoir.

Là, évidemment, obligée, je brandis mon expérience personnelle comme un étendard et je m'insurge : la première série que je me souvienne avoir regardée, c'était L'Enfer du Devoir. A la rigueur, ex aequo avec V, La Belle et la Bête et MacGyver, si on veut chipoter. Pas des séries absolument réjouissantes sur le papier. En suivant les tags sous ce post, vous vous apercevrez par exemple que dés le pilote de La Belle et la Bête, l'héroïne se fait défigurer. Et les plus anciens d'entre vous se souviendront des polémiques autour de MacGyver, qui était super dangereux et subversif parce que les jeunes essayaient de l'imiter et de créer des bombes artisanales, et que tout le monde était ultra-choqué. Quant aux deux autres, rappelons que c'étaient chacune à leur façon des séries de guerre.

Je regardais tout ça, et il ne m'en est resté aucune séquelle. Euh, bref. Non, je veux simplement dire que je ne suis pas plus endommagée par ces séries-là que je ne l'ai été par mon expérience de la vie. Pas de traumatisme, en tous cas. Et j'avais entre 10 et 12 ans, confirmation apportée par ma matriarche à l'instant par téléphone, oui je vérifie mes sources, moa. Est-ce que je suis hantée par l'idée de sauter dans une explosion, terrifiée à l'idée de me faire charcuter dans une rue sombre, ou encore angoissée par la perspective de tirer sur le fil d'une mine planquée dans la végétation ? Non.

Et pourquoi ? C'est là que c'est intéressant, c'est là tout l'objet de mon post : parce que ma mère était là. Elle regardait avec moi, et elle m'expliquait. Elle analysait avec moi le contexte historique de L'Enfer du Devoir, elle me donnait les références qui me manquaient pour comprendre les parallèles avec la résistance devant V, elle m'apprenait aussi, et c'est au moins aussi important, la différence entre fiction et réalité, pourquoi avec un chewing gum, du liquide vaisselle et un trombone, je n'aurais pas pu faire de bombe, et que de toutes façons ça ne servait à rien d'essayer. J'ai peut-être pas eu l'éducation dont je rêvais sur d'autres aspects de ma vie, mais télévisuellement, ma mère, elle a assuré. Elle ne m'a pas dit que ce n'était pas de mon âge (ça aurait pourtant suffit vu qu'il n'y avait qu'une seule télé à la maison et qu'elle était dûment gardée), elle m'a ouverte sur le monde et sur le monde télévisuel, m'a appris à faire relativement la part des choses, m'a donné du recul.
Tous ces gens qui se gargarisent de "les chaînes pour enfants/bébés, c'est odieux, on laisse la télé servir de nourrice", ils me cassent les pieds, voilà. Déjà parce qu'il faudrait se décider : soit les programmes pour les enfants c'est pas bien, soit les programmes pour adultes qu'on laisse les enfants regarder c'est pas bien. A un moment il faut choisir. Et surtout, ce n'est pas parce qu'on met les enfants devant la télé qu'il faut les y laisser seuls. Il faut les accompagner.

Je revendique que la télévision m'a éduquée sur de nombreux aspects, m'a ouverte au monde (tout ironique que ça puisse paraître), m'a permis de sortir de chez moi plus qu'on ne pouvait l'imaginer, m'a permis de voir à quoi ressemblait la vie ailleurs, et ce par le biais plus accessible de la fiction notamment. Je revendique avoir moi aussi grandi dans une boîte en carton découpée de façon à regarder la télé quand mon père n'était pas là. Je revendique mon addiction aux séries. Rien de tout cela n'est antithétique et rien de tout cela n'est honteux. A condition qu'on ait la bonne éducation pour ça.

Mon conseil : quand vous regardez L'Emission Spéciale de Canal+ avec vos enfants, expliquez-leur ça.
Et ensuite mettez-leur un bon DVD de Pushing Daisies, comme ça tout le monde tombe d'accord.

PS : je vois que SeriesLive en a également fait un article, tiens.

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