[#Ozmarathon] 1x02, down and dirty
Cette fois, on est vraiment lancés !
Une fois qu'on regarde le deuxième épisode, on sait que le marathon commence vraiment. Mais ne vous en faites pas, il est encore temps de nous rejoindre, Whisper et moi, dans notre marathon Oz en simultané, et d'ailleurs je crois savoir que certains d'entre vous le feront dans les prochains jours. Alors n'hésitez pas à venir discuter de chaque épisode dans les commentaires, avec nous ! Plus on est de fous, hein...
Le plus surprenant avec cet épisode (que, je l'avoue, je connais moins bien que d'autres) est que finalement il a été plus dérangeant que le premier. On s'attendait évidemment à ce qu'il parle des conséquences de la mort d'Ortolani, et donc de vengeance et de deuil, mais viennent aussi s'y mêler de très nombreuses réflexions sur le sexe et l'amour. Un cocktail qui est cohérent, comme le prouvera l'épisode (avec notamment les interventions de Hill, plus nombreuses que dans le pilote), mais qui prend tout de même au dépourvu.
Une fois encore, l'épisode fait mine de s'intéresser à notre petit nouveau, Beecher, avant de le délaisser pour s'occuper d'autres personnages. Après avoir exploré l'emprise de Schillinger sur Beecher (qui est le seul dont on suggère la vie sexuelle au lieu de la montrer, aussi bien lorsqu'il s'agit de sous-entendre les viols de Schillinger que la visite conjugale avec son épouse), l'épisode passe donc à Augustus Hill, Jefferson Keane et Nino Schibetta. L'occasion d'ailleurs d'en apprendre plus non seulement sur leur vie maritale/sexuelle, mais aussi sur le motif de leur emprisonnement, élargissant ainsi progressivement notre connaissance des dynamiques d'Em City.
Hill et Keane tentent chacun de gérer une relation amoureuse avec une femme qui vit en-dehors de la prison, et n'ont pour ce faire que les visites conjugales... qui vont être supprimées sur décision du gouverneur. C'est, à l'instar des cigarettes dans le pilote, un affront supplémentaire à leur humanité, qui exacerbe les frustrations au sein de la prison.
Hill a ainsi l'occasion d'approfondir la question de son handicap, prenant figure humaine au lieu d'être simplement notre narrateur, et Keane, qui cherche désespérément à épouser sa copine, s'implique quant à lui dans la cuisine politique interne d'Em City en se tournant vers Kareem Saïd dont le pouvoir est, visiblement, bien grand. Mais ne l'avait-il pas prédit dés son arrivée ? Schibetta doit, quant à lui, faire face d'abord à la famille de Dino Ortolani, à laquelle il promet vengeance, puis au décès de sa propre épouse ; son intrigue est moins portée sur le sexe que les autres mais constitue l'une des facettes d'un même sujet, de toute évidence.
Accessoirement, la vie personnelle de plusieurs employés de la prison (McManus, la gardienne Wittlesey... et par déduction Sister Pete et le Père Mukasa) est également évoquée, offrant une conclusion glaciale : ce n'est pas mieux du côté de ceux qui sont libres.
Le gouverneur Devlin fait donc sa première apparition sur les écrans : ceux des télévisions du quartier d'Em City, alors qu'il annonce devant un parterre de journalistes la fin des "privilèges" que constituent les visite conjugales, sous prétexte d'économies. Je ne sais pas si c'est parce que j'ai déjà vu la première saison, mais on a l'impression d'assister à la mise en route de rouages que rien ne pourra arrêter, et qui mènent droit dans le mur. Mais tout le monde est trop pris à la gorge pour s'en apercevoir.
En environ deux heures de télévision, on peut être sûrs d'une chose à propos d'Oz : la série ne nous épargnera rien. C'est une certitude ) la fois excitante et glaciale. Son principe est, après tout, d'être "réaliste", ce qui passe par des images assez brutes. On le savait pour la violence, on va donc apprendre qu'il en est de même pour le sexe. Les termes sont crus, les corps sont nus, et rien ne sera enjolivé ni esthétisé, ou quand ce le sera, ce sera toujours avec une forme de contrepartie un peu dérangeante tout de même, comme la vision bleutée du corps nu, visiblement disloqué, d'Augustus Hill gisant à côté des voitures de police.
Du coup, on en vient à quelque chose de fondamental dans la série : les prestations des acteurs. Se montrer nu à l'écran n'a rien de nouveau, mais Oz demande plus que simplement dévoiler une fesse avec un joli éclairage ; la série exige de ses acteurs un abandon total de leurs limites, et cela transparait à l'écran pour servir au mieux l'expression de la sexualité des personnages, ici au coeur de l'épisode. Sans jamais ne serait-ce qu'effleurer la vulgarité, les scènes se proposent de montrer les choses "telles qu'elles sont", en tous cas telles qu'on imagine aisément qu'elles le sont, et l'implication totale des acteurs est visible. Il donnent l'impression d'avoir abandonné exactement ce que leur personnage a laissé derrière lui, comme le prouvent les humiliantes fouilles au corps qui jalonnent l'épisode.
L'impression de malaise ne vient pas tant du fait qu'on parle de sexe (ce n'est certainement pas la dernière fois dans la série, et d'ailleurs même pas la première puisque c'est ce qui a indirectement causé la perte d'Ortolani), ni qu'on mélange ce thème à celui de la mort, mais bien au fait que la nudité dépasse celle de la seule chair. Cela m'impressionne d'autant plus que les acteurs capables de délivrer autant sont rares, et qu'il y en a une concentration incroyable dans une seule et même série.
Je ne saurais pas faire fi de mes limites pour un rôle comme ils le font, mais j'ai clairement envie de m'abimer plus encore dans le suivi des épisodes, car ce qu'ils transmettent ainsi est précieux pour donner de la texture, j'allais dire du corps, à Oz.