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ladytelephagy
7 août 2009

Le drama, ça suffit pas

Ça commençait à faire quelques temps que je n'avais pas râlé. Tout le monde s'inquiétait. Rassurez-vous, bonnes gens, ma mauvaise humeur se trouve ravivée par une pseudo-affaire qui m'a bien mis les nerfs en pelote.

Accusé, levez-vous ; sur le banc de la défense, The CW s'apprête à plaider la légitime défense. L'accusation porte sur la niaise Mischa Barton, asperge devenue concombre de son état. Les faits ? Mlle Barton cherche tellement à échapper au papparazzi qu'elle stimule leur intérêt en s'en cachant. Le verdict : peut-on rétablir la peine de mort, s'il-vous-plait ?

Il y a des précédents à cette exposition médiatique : le crêpage de chignon en coulisses de Grey's Anatomy, l'addiction de David Duchovny dans Californication, bref, que des choses passionnantes.

Dans le temps, une série se suffisait d'elle-même pour captiver le public. Du moins, j'aime à le croire. Aujourd'hui, lorsque le scénario fait défaut, on ajoute une pointe de drama en-dehors du drama... cherchez l'erreur. Serez-vous étonnés d'apprendre, chers membres du jury, que les séries concernées par ces pseudo-scandales sont le plus souvent des séries dont le scénario pêche par indigence, et qu'on pourrait en conclure que moins l'intrigue est passionnante, plus les ficelles pour y intéresser les spectateurs artificiellement sont grosses et grasses. La rixte sur Grey's Anatomy a commencé à l'automne 2007 et ce n'est qu'avec le départ de TR Knight il y a quelques semaines qu'on y a enfin trouvé une conclusion, c'est vous dire à quel point on pataugeait dans le n'importe quoi.

Pour la saison 2009-2010, il faudra donc s'y résoudre : The Beautiful Life n'aura pas de scénario mais plein de rebondissements !

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6 août 2009

Houston, dame desu

Hm ? Plaît-il ? On me dit que Futatsu no Spica n'est pas la version live action de l'anime Gunbuster. Au temps pour moi, mais pour ma défense, il fallait vraiment le savoir. Le principe est en effet le même : une jeune fille dont le père était astronaute, décide de devenir astronaute elle-même. Par contre c'est vrai que les tenues sont un peu plus sexys dans Gunbuster...
Alors, comment devient-on astronaute ? Pour une fois, la parole est au Japon dans ce nouveau post La preuve par trois.

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Tout commence il y a 9 ans avec, je vous le donne en mille, un décollage qui tourne mal (j'étais étonnée de ne pas en voir dans Defying Gravity, d'ailleurs). Eh oui, l'espace, c'est dangereux. Et ce n'est pas facile d'y aller. A l'école qu'intègre Asumi, on ne se gène pas pour le faire remarquer. Alors qu'ils ne sont que lycéens, les personnages principaux sont soumis à une éducation quasi-militaire qu'il est bon de voir. Comme dans beaucoup de dorama "professionnels", il y est question d'effort, mais, une fois n'est pas coutume, d'effort pas toujours couronné de succès. De compétition et d'élimination. Devenir astronaute, ce n'est pas si simple (même si tenir le rôle principal aide, évidemment). Et l'être non plus.

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Si quelques scènes (a contrario de Defying Gravity, elles sont ultra-minoritaires et secondaires à souhait) nous rappellent qu'on va une fois de plus avoir droit au sempiternel love interest (et tout aussi sempiternel triangle amoureux), ainsi qu'aux problèmes liés à l'âge des personnages (et notamment la réaction des parents de chacun d'entre eux), on a tout de même plus souvent droit à des scènes plutôt dure sur l'entrainement qui attend tout ce beau monde, même si pour l'instant ils se plaignent mais sont relativement pépères. Le corps professoral est d'ailleurs captivant, car il représente assez bien la dureté du métier (en fait, le prof le plus cool n'est pas pris un seul instant au sérieux par le spectateur qui le trouvera instantanément trop idéaliste). La question des connexions de cet univers relativement fermé va également être intégrée à l'histoire progressivement et avec brio, montrant à quel point la conquête spatiale est, une fois de plus, un environnement des plus hostiles à l'homme, et pas juste parce que ce dernier n'est pas fait pour respirer à pleins poumons dans le néant, si vous voyez ce que je veux dire...

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Si vous avez lu Ender's Game (à défaut de pouvoir le voir un jour au cinéma), vous ressentirez probablement le même intérêt que moi pour cette longue phase du pilote, qui en casse un peu le rythme mais lui donne aussi un caractère insoupçonné, lorsque 5 des étudiants doivent faire face à un teste, et que ce n'est pas leur réussite au test qui compte mais la façon de le réussir. Atmosphère étouffante, stress de l'horloge qui défile, esprits qui s'échauffent, le huis clos est à son comble, et diablement efficace. S'il ne fait pas grand doute sur l'issue de ce test d'aptitude (qui gère avant tout l'aptitude au travail en équipe), au moins le passage se montre particulièrement intéressant. D'ailleurs, en réagissant d'abord comme des enfants, à se disputer, puis en essayant de devenir rationnels, nos cinq cobayes vont faire la démonstration de ce qui va certainement leur être le plus difficile à surmonter : leur immaturité. Ca fait d'ailleurs un peu mal au coeur de voir ça...

Sans être révolutionnaire (notamment dans sa réalisation), Futatsu no Spica nous offre un point de vue peu abordé. Il faudra une somme d'efforts, de travail, de connaissances... et aussi de compétences humaines, pour que son héroïne ait une chance de partir dans l'espace comme elle le souhaite. Et j'ai bien dit une chance. D'ordinaire, on t'envoie tout ça sans sourciller dans l'espace et au-delà, trois petits essais en vol, et c'est fait, mais ici on ne prend pas le premier des as du forage pour aller dans l'espace, on crée bel et bien une élite qui va devoir faire un nombre inquantifiable de sacrifices (à commencer par leur propre jeunesse) pour accomplir ce but.
Si Futatsu no Spica ne délivre pas un message particulièrement différent de nombreuses autres séries se déroulant dans une profession donnée, je trouve quand même que c'est l'une des rares fois où on nous montre qu'être astronaute n'est pas une partie de plaisir, et pas à la portée du premier venu. Et personnellement, je trouve qu'il fallait quand même le dire, à un moment.

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche Futatsu no Spica de SeriesLive.
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5 août 2009

Sunshine

On a vu avec I Dream of Jeannie qu'être astronaute permettait de faire craquer les filles (pour résumer), mais Defying Gravity voit les choses avec un tant soit peu moins d'optimisme. Retour aux affaires pour notre semaine spéciale astronautes, et un nouveau post La preuve par trois pour comprendre un peu plus ce qu'est l'essence de la conquête de l'espace...

Depuis quelques jours, les impressions que je lis sur Defying Gravity sont plus que tièdes. Et il y a de nombreux points sur lesquels je suis d'accord. Le plus évident, ce sont les amourettes entre les personnages. Qu'ils en aient, bon, ça semble inévitable surtout sur une série qui espère décrire une mission de 6 ans (à ce que j'ai entendu dire, 6 semaines ce serait déjà un miracle au vu des audiences), mais leur incorporation au scénario est épouvantablement cosmétique. Love interest, couple maudit, tout y est. Le ton général est lui aussi assez superficiel, preuve qu'il ne suffit pas d'un scénario relativement réussi pour accomplir le miracle d'un pilote impeccable. Et enfin, certains acteurs laissent fortement à désirer (et hélas, le personnage principal interprété par un toujours plus inexpressif Ron Livingston, en est le pire exemple).

Mais je vous propose de dépasser ces inconvénients, dont je ne nie pas l'existence ni le fait qu'ils nous gâchent un peu la nôtre, pour approfondir un peu ce que le pilote a à offrir sur notre thème de la semaine.

DefyingGravity___1
Le pêché originel.
Il en faut un. En fait on en aura vraisemblablement deux, mais le second ne nous est pas dévoilé immédiatement ni frontalement. Ainsi donc, notre Donner a abandonné l'amour de sa vie sur Mars, contraint et forcé, et ne s'en est jamais remis. On a tout loisir de goûter sa déchéance : c'est une homme plus bas que terre (mais son père, avec qui il vit, creuse encore), il est au bout de sa carrière, il est désabusé, sortez les violons. Il en faut un comme ça dans toutes les séries du genre (voir aussi Armaggeddon, oui, le film, des fois je vois des films), des losers au grand coeur, le mec qui a tout raté et qui porte son fardeau. Car la conquête spatiale, c'est avant tout une industrie, et même de la politique comme on le voit assez vite : les astronautes ne vont pas simplement toucher les étoiles, ils ont des comptes à rendre sur Terre en premier lieu, et ceux qui restent les pieds cloués au sol n'hésitent pas à les briser si cela sert leurs intérêts. Inutile de dire que la beauté de l'espace, elle passe largement au second plan quand on s'est fait rompre comme une alumette. Oui, ce que nous rappelle Defying Gravity, c'est qu'un astronaute reste un homme soumis à son humanité.

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Le paradis perdu.
Le sort s'acharne contre l'équipage d'Antares et c'est normal, puisque chacun défie sa nature, et certains ont même défié les lois de la nature (et croyez-moi, ya un bébé qui n'est pas né et qui n'est pas prêt à se laisser oublier si facilement). Quand pour le personnel de l'expédition, tout cela était l'accomplissement d'un rêve, l'aboutissement d'un engagement énorme, la récompense de sacrifices immenses, la mission va en forcer plus d'un sinon tous à déchanter progressivement. En dépit de toutes les comparaisons qui ont été faites avec Grey's Anatomy, on est bien obligés d'admettre que la situation même de cette expédition spatiale rend le contexte plus complexe et plus sombre, la catrastrophe plus imminente pour les protagonistes eux-mêmes. Ils ne risquent pas des vies, ils risquent leurs vies, et on sent bien que c'est à tout les niveaux que les choses sont fragiles : la santé, le mental, probablement aussi l'équipement. Rien n'est acquis. Tout peut virer au cauchemar.

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La rédemption.
S'il n'y est pas question de religion chrétienne, la religion et les croyances ne sont pas moins présentes de ce pilote. Une opposition entre ces convictions et la raison (Ajay était censé être le plus solide mentalement de tous, et c'est lui qui pête un câble) soulève un point essentielle de la conquête de l'espace : dans l'absolu, le projet est un idéal de l'humanité, mais en pratique, seuls les cerveaux les plus cartésiens peuvent réaliser ce rêve. Les autres sont voués au rebut. Et pourtant au final, notre héros damné finit par rempiler pour une nouvelle mission et est envoyé sur Antares en renfort. Le final de l'épisode est empli de spiritualité, d'espoir, de foi, et les contigences venues de la Terre s'envolent ; le voyage vers Venus peut enfin commencer. Et comme dans toute série de science-fiction, si on ne part dans l'espace, ce n'est que pour parler mieux d'humanité.

Je suis donc infiniment moins pessimiste vis-à-vis de cette nouvelle série que beaucoup que j'ai lus avec attention. Sur beaucoup de choses, je le répète, ils n'ont pas tort. Mais les défauts qu'ils attribuent à Defying Gravity ne me semblent pas venir de son scénario lui-même, mais plus de sa réalisation. Il me semble que dans les axes abordés lors de ce pilote, on trouve un grand potentiel, et une capacité à entrer dans l'abstrait qui est toute louable. Mais désormais, plus que la gravité, c'est la superficialité que la série va devoir défier, en évitant les écueils qu'une diffusion sur un network rend plus difficiles à éviter encore. Defying Gravity parvient en tous cas à laisser espérer un peu plus qu'un Grey's Anatomy dans l'espace, avec une mythologie du complot qui se met vaguement en place et surtout un sens de l'introspection dépassant largement les monologues creux d'un médecin névrosé. Je n'ai pas grand espoir de voir la série réaliser son potentiel, mais elle en a parce qu'elle a su capturer la substance de son sujet.

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche Defying Gravity de SeriesLive.
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4 août 2009

[DL] Defying Gravity

J'avais aujourd'hui prévu un post La preuve par trois pour Defying Gravity mais il y a des choses que parfois on ne peut pas prévoir ; ce n'est que partie remise, la semaine n'est pas finie. Du coup je vous laisse avec le générique, ou ce qui tient lieu de générique à l'heure actuelle, et je redoute qu'il ne reste comme ça... C'est pas très grave, il y est quand même question d'astronautes, on n'est pas hors-sujet...

DefyingGravity
Note : lien valable 30 jours minimum. Je reuploaderai si le lien est mort, mais seulement si vous postez un commentaire pour me prévenir !

Mais finalement, vous savez quoi ? Je le trouve révélateur, ce générique. La musique illustre assez bien le parallèle fait par de nombreux spectateurs (et la promo elle-même) avec Grey's Anatomy. Et est-ce que par hasard c'est un soutien-gorge astral, ce truc ? Bref, il n'est pas si innocent qu'il y parait, je trouve...
Par contre il est trop court et trop vide, et ça on est bien d'accord.

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche Defying Gravity de SeriesLive.

3 août 2009

Je Souhaite

Hasard du calendrier ? Je ne crois pas. Toujours est-il que Defying Gravity commence alors que nous venons de célébrer l'anniversaire du premier pas sur la lune. Et malgré tout ce que j'en entends depuis quelques jours, j'ai bien l'intention de me faire le pilote (comme si la question se posait !). Mais assez curieusement, est-ce là aussi le fruit du hasard ? Cet été a commencé au Japon la série Futatsu no Spica, qui parle, elle aussi, de conquête de l'espace.
Vous vous doutez bien qu'en de telles circonstances, je n'ai pas le choix. Je remets donc au goût du jour la semaine thématique ! Et pendant que ce soir je me délecte de Defying Gravity, je vous offre une première série où le personnage principal est un astronaute, dans un post La preuve par trois dédié à I Dream of Jeannie, plus connue chez nous (oh, à peine plus) comme Jinny de mes rêves.

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Au long de ce pilote, vous penserez plusieurs fois à Ma Sorcière Bien-Aimée ; il est vrai qu'à plusieurs reprises, et c'est assez normal, l'une est la réponse au succès de l'autre (c'est un peu, comment vous dire ? Comme si une chaîne remportait du succès avec des cop shows et que toutes les autres chaînes se mettent à faire des cop shows aussi... on est d'accord que ça reste purement théorique). Et à plusieurs reprises, les circonstances ne se cacheront pas d'être similaires : un homme sérieux et bien sous tous rapports fait la rencontre d'une jeune femme étrange, détenant de curieux pouvoirs, difficiles à expliquer aux simples mortels qui peuplent l'entourage dudit personnage masculin... La chose est entendue, ça va vous rappeler quelque chose. Mais plusieurs différences permettent à la série de développer sa propre identité, notamment de par la personnalité des deux héroïnes : Samantha Stevens est intelligente, pragmatique, et un brin têtue, alors que Jeannie a, si, si, il faut le dire, de l'eau entre les oreilles et le mental d'un enfant de 5 ans, ne se souciant pas des conséquences de ses actes.

IDreamofJeannie___2
Mais dans son genre, notre pauvre humain ne se défend pas si mal. S'il partage avec Jean-Piètre Stevens un talent indéniable pour la panique dés lors que le surnaturel se pointe, il se montre aussi plus affirmatif. Une autre différence est que le monsieur a une fiancée, laquelle ne fera cependant pas long feu face à un génie omnipotent et amoureux. Bien que techniquement, Tony ne soit que son maître, Jeannie se montre incroyablement entreprenante, et beaucoup moins coincée que Samantha Stevens, d'ailleurs. Elle est beaucoup moins politiquement correcte que son aînée, et n'en fait qu'à sa tête. D'ailleurs autant Samantha Stevens cherchait à rendre service à son petit mari en camouflant autant que possible les manifestations de magie dans la maison, autant Jeannie n'a rien, mais alors rien à faire des apparences, et représente elle-même un "danger", alors que c'était plutôt l'entourage de Samantha qui mettait la famille Stevens dans le pétrin. Une dynamique peut-être plus intéressante, finalement.

IDreamofJeannie___3
A l'instar de ce bon vieux Alfred, Tony ne manque pas d'avoir un supérieur hiérarchique, sauf que celui-ci exerce des fonctions, excusez-du peu, auprès de la NASA. C'est sans doute le point le plus contrasté entre I Dream of Jeannie et Ma Sorcière Bien-Aimée, d'ailleurs : si la fantaisie de la famille Stevens passait relativement inaperçue dans l'univers de la publicité (car oui, Jean-Pierre Stevens était un Mad Men !!!), en revanche, les choses vont être plus difficiles à expliquer dans l'univers cartésien de la conquête spatiale. Il est vrai qu'il semble assez étrange que Tony soit astronaute, mais qu'il rencontre Jeannie sur Terre (il aurait été assez cohérent qu'elle soit extra-terrestre, mais dans les années 60, les extraterrestres, c'était Star Trek, alors on n'a pas forcément loupé grand'chose). Beaucoup d'intrigues se dérouleront à la NASA, exploitant la profession originale de Tony, on y trouvera notamment un collègue qui, apprenant l'existence de Jeannie, voudra en devenir le maître, un psychiatre convaincu que Tony a soit pété un câble, soit caché quelque chose à la NASA, bref, on tire bien mieux partie du cadre initial que prévu, quand Jean-Pierre Stevens se contente de vendre des boîtes de soupe.

Deux notes pour finir :
- oui, c'est bien JR
- s'il doit y avoir un revival de I Dream of Jeannie un jour, Christina Applegate doit absolument reprendre le rôle de Jeannie

Finalement, si sur le papier et ailleurs, les deux séries se ressemblent beaucoup, on a vraiment passé le réalisme par pertes et profits, le personnage masculin exerce une profession rarissime, le génie de 2000 ans tombé fou amoureux de son maître est complètement azimuté, bref, on est dans la fantaisie la plus totale, là où les Stevens passaient leur temps à essayer d'avoir l'air de bons vieux banlieusards. Et au bout du compte, je trouve que c'est plus sympa d'avoir la tête dans les étoiles !
D'ailleurs c'est bien pour ça que je commence ma semaine avec une comédie, parce qu'hélas, être astronaute, ça n'est pas toujours aussi marrant, mais ça, ce sera au prochain post La preuve par trois qu'on le verra.

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche I Dream of Jeannie de SeriesLive.
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2 août 2009

Ecran au-dessus

Il y a quelques semaines de ça, j'ai écrit un petit article sur l'impact qu'a l'usage d'internet sur la vie d'un amateur de Jmusic. Sur sa passion. Étrangement, pas tellement sur sa consommation, sans doute parce que je reconnais que sans internet, on ne peut vraiment écouter de la Jmusic dans des proportions correctes. Mais du coup, ça m'a poussée à réfléchir à nouveau à l'impact de ce média sur notre condition de téléphage, et il est assez évident à mes yeux, à tort ou à raison d'ailleurs, qu'internet n'est QUE positif pour le téléphage, quand pour le Jfan son apport me semble plus ambigu.

Déjà, internet encourage le téléphage à la curiosité. C'est un point qui, comme vous le savez, m'est cher. Et je pense que c'est l'atout majeur d'internet en téléphagie : on y ouvre des portes sur un couloir de possibilités quasi-infini. Plus on peut y trouver de choses, plus on en regarde. On s'extrait du carcan imposé par les diffuseurs ou les distributeurs, et on navigue à son gré. Pourvu d'être habile et dynamique, on peut trouver quasiment tout, à commencer par des informations, et à partir de ces informations, si on le souhaite, on peut trouver les séries elles-mêmes. Séries dont on a tout lieu d'ignorer l'existence mais qu'importe, puisque des sites nous donnent les clés pour y remédier. On clique, on clique, et on clique encore, et en 5 à 10mn, vous avez une nouvelle découverte qui vous tend les bras. Et comme on s'habitue très vite à tous ces outils, on ne conçoit plus de faire autrement : cliquer pour faire une nouvelle rencontre télévisuelle.

Internet encourage aussi le téléphage à sortir de la passivité... s'il s'y est jamais trouvé. Le téléphage connecté à internet est au couch potato ce que l'homme de l'âge de fer est à l'homme de l'âge de pierre. On a évolué (mais on n'a pas de plan...). On va à la recherche des news, des spoilers, des résumés, des discussions, ou des blogs... On va à la rencontre de la nouveauté. Rappelez-vous à quoi ressemblait l'arrivée d'une nouvelle saison télévisuelle quand vous n'aviez pas encore internet : vous attendiez que ça arrive de notre côté de l'Atlantique, et en fait, la plupart du temps, vous n'aviez aucun moyen de surveiller ce qui allait arriver ou non. Vous subissiez l'actualité. A présent, on a le choix d'aller au-devant de la nouveauté, ou non. On peut même faire bien mieux que ça puisqu'en amont, on a la possibilité de lire les news sur l'achat d'un projet, la constitution de son casting, la création des grilles de rentrée, les trailers qui sont distillés avant qu'elle ne commence... Sans compter tous les téléphages qui s'investissent dans un site, un blog, un podcast, qu'importe, toute autre initiative, et qui vivent leur passion sans la subir. Magique.

Et puis, internet encourage le téléphage à l'analyse, la réflexion. Parce que, la conséquence des deux premiers points, c'est que devant l'afflux d'informations entrantes et sortantes, le téléphage doit bien faire le tri. Quelles séries va-t-il (plus ou moins) décider d'écarter de sa consommation ? Le temps fait défaut et, il faut se rendre à l'évidence, on ne pourra jamais TOUT voir. Quelles informations choisit-il de ne pas lire, selon ses préférences envers les annonces de castings, les spoilers, les reviews épisode par épisode...? Quelles informations, à son bout de la chaîne, va-t-il répercuter à son propre lectorat téléphagique ? Le média, par sa nature, oblige à sortir un message, et donc à réfléchir. Qu'ai-je pensé de tel épisode ? Quelle série n'ai-je pas choisi de regarder et pourquoi ? On ne peut décemment pas être partout, il faut donc hiérarchiser les priorités.

Le téléphage qui prend possession d'internet se fait aussi éduquer par lui. Internet fait évoluer le téléphage, et entame pour les mieux disposés une mutation de la consommation, de la réceptivité et de la capacité d'analyse.

Lors de la préparation d'un autre post (qui en est à sa 4e réécriture, c'est vous dire les chances que vous avez de le lire dans un avenir proche !), je me suis aperçue que je ne vivais ma téléphagie avec satisfaction que depuis que j'avais deux écrans pour l'arpenter en long, en large et en travers. Seulement l'un, ou seulement l'autre, ça ne fonctionnerait pas, ou plus, en tous cas pas aussi bien. "Mais comment je faisais avant ?!" est une remarque que je me fais de façon récurrente. Certes, avec internet en ma possession (et non pas juste en ma connexion, nuance), je vis aujourd'hui dans un monde d'immédiateté, où il me faut tout, tout de suite, pare que je sais que dans 90% des cas, c'est possible à condition d'utiliser le bon enchaînement de recherche, d'exploration et de surveillance de mon réseau personnel. Et cela ne manque pas de se montrer frustrant dans le cas des 10% restants ! Mais de loin en loin, avoir pour seul outil téléphagique ma télévision m'apparait comme un défi désormais impossible à relever.

Cependant, plusieurs raisons font que la télévision (l'objet) reste encore un impératif de mon équipement. Et vu ce que ça coûte aujourd'hui, ça fait un peu mal quand je m'assieds.
D'abord, sur le plan de la téléphagie en elle-même : si je ne parle ici quasiment que de séries (bien qu'en quelques occasions je m'autorise des parenthèses sur les films, les téléfilms, ou les émissions de divertissement), il n'en reste pas moins que le terme de téléphage a sciemment été choisi par votre serviteur. C'est bien la télé dans son ensemble que j'avale goulument ! Il ne me viendrait pas à l'idée de me priver de documentaires, de débats, ou encore de publicités. J'ai besoin de cette pluralité, et je sais qu'elle ne serait pas la même si je devais systématiquement passer par le cagoulage pour l'intégralité de ma consommation télévisuelle.
Il y a l'effet de surprise, aussi, intimement imbriqué dans ma téléphagie. Cet épisode qu'on n'aurait pas fait la démarche de regarder s'il n'avait été diffusé ce soir-là, ou cette rediffusion que vous avez tout de même tenté alors qu'elle se situe au beau milieu d'une saison, mais parce que l'épisode s'avère bon...
Et puis évidemment, l'une des raisons pour lesquelles je garde ma télé, c'est l'affect. Quoi qu'on dise, ce n'est jamais innocent de regarder la télé sur la télé, cela participe d'une démarche. C'est ma télévision, quand je l'allume, c'est un moment que je prends, que je passe avec moi-même et l'émission concernée. Et puis, la consommation téléphagique sur internet donne une indépendance certaine, mais justement, elle fait aussi vivre hors du temps. Je regarde ce que je veux quand je veux, mais je le regarde toute seule (comme par exemple quand je regarde le pilote d'une vieille série et/ou d'une série méconnue). Dans l'acte de regarder la télévision et pas juste son contenu, il y a une sorte de communion sociale : je regarde en même temps que X milliers, ou millions, de téléspectateurs, qu'une partie se trouve dans mon salon ou pas. J'ai en effet toujours trouvé qu'il était d'ailleurs plus difficile de regarder du contenu téléphagique avec des proches sur un ordinateur, on perd en convivialité.
Tout ironique que ça puisse paraître, quand je regarde la télé, je sors aussi du monde. A force de pratiquer internet pour mes centres d'intérêt et mes passions, j'ai développé un certains nombre de réflexes. Souvent, je les trouve bien utiles, mais parfois je me dis qu'ils ont transformé ma consommation eux aussi. Par exemple, au beau milieu d'un épisode, quelque chose me chagrine et j'ouvre un onglet de mon navigateur pour avoir le cœur net (syndrome du "mais où je l'ai vu, lui ?!"). Quand un mail apparait dans le coin de mon écran, je fais un raid sur ma boîte mail pendant un temps mort de l'intrigue. Regarder la télé, c'est justement se couper d'internet, me consacrer à ce que je regarde, prendre le temps, prendre du recul. Sortir du royaume de l'immédiat.

Le téléphage d'aujourd'hui ne peut vraiment s'épanouir sans internet.
L'un ne va plus sans l'autre : contre qui râler si on ne subit plus les diffusions télé ? Et où râler à propos des dites diffusions si on n'a pas internet ?

Sortes de yin et de yang téléphagiques, ces deux écrans se complètent, se reflètent mutuellement, forment un tout, assurent un équilibre. Et encombrent votre salon, mais on n'a rien sans rien...

1 août 2009

Pilot Bashing - you're doing it well actually

La Twittereview n'est pas morte ! La voici de retour après une brève absence (la dernière fois on s'était arrêtés à Dark Blue...), et nous serons trois amazones de l'impossible ("trois nanas qui n'ont rien prévu samedi après-midi" ça le faisait moins) à nous attaquer à Ruby & the Rockits, dont je pressens, ayant vu le générique, que ça va pas être triste en matière de pilot bashing.
A savoir freescully, Scarlatiine, et votre serviteur dont les comptes Twitter sont accessibles ci-dessous :

lady_2009_bigger           Logo_bigger           Scarlatiine   

Si vous voulez vous joindre à nous, pas de problème ! Plus on est de fous, etc... Le compte à rebours commencera à 14h30 tapantes. Presque. Enfin par là, quoi.
La Twittereview, l'essayer c'est l'adopter !

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture (comme nous pour le moment) : la fiche Ruby & the Rockits de SeriesLive.

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