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ladytelephagy
14 octobre 2007

Oui maîtreeeeesse !

Vous avez l'impression que la rentrée a été difficile ? Vos profs vous en font baver ? Consolez-vous, c'est bien pire pour Kazumi et ses camarades de classe, dont la dernière année à l'école élémentaire s'annonce comme un Enfer à temps complet.

Pourtant l'école primaire, la plupart d'entre nous en garde un charmant et nostalgique souvenir. Et c'était bien l'intention de Kazumi aussi, qui espérait se faire des amis, s'amuser et vivre des expériences positives avant d'entrer au collège. L'arrivée d'une nouvelle institutrice tue dans l'oeuf tous ses rêves : Mme Akutsu n'a pas du tout les mêmes objectifs pour sa classe. Pour eux, le principal est qu'ils aient de bonnes notes pour pouvoir être pris aux concours des collèges privés, et tant pis si ça doit être difficile pour ses jeunes élèves dans l'année à venir.

Parce qu'on commence à suivre Kazumi dés la première scène du pilote de Joou no Kyoushitsu, on se sent immédiatement une certaine affinité avec ce petit bout, adorable petite gamine plutôt normale, mais qui, on s'en rend vite compte, est vite effrayée et intimidée. On voudrait la cajoler et la choyer, parce qu'on sent bien qu'elle est à la torture pendant tout l'épisode, mais le discours de son professeur fait appel à une certaine conscience chez le téléspectateur qui remet un peu les choses en perspective.

Car, non, Maya Akutsu n'est pas une sadique dans l'âme. Si elle interdit à ses élèves d'aller aux toilettes pendant les heures de cours, si elle instaure immédiatement une hierarchie entre eux (basée sur les notes d'un examen qu'ils ont chaque lundi), et si elle transforme la responsabilité de délégué de classe en damnation humiliante et dévouée aux pires corvées, ce n'est pas pour brutaliser ses élèves. Non, s'ils sont traumatisées, c'est juste un bonus...!

Dés leur premier jour, plutôt que de leur souhaiter la bienvenue dans sa classe pour cette nouvelle année scolaire, elle préfère au contraire leur expliquer que la vie est dure, que seulement 6% de la population nippone, qui a beaucoup travaillé pour en arriver où elle est, peut jouir de privilèges dus à une excellente condition sociale. Les 94% restants mènent en revanche une vie laborieuse, où ils doivent travailler beaucoup pour un salaire relativement décent, et payer des impôts lourds.
Le constat social balancé à ces têtes blondes d'à peine 10 ans est déjà peu réjouissant, mais évidemment il est donné dans un but bien précis : faire prendre conscience aux élèves que la vie n'est pas facile, qu'il leur faudra travailler beaucoup et n'espérer aucune complaisance de sa part... Les forts en thème auront des privilèges, les autres vont en chier !

Un discours aussi pragmatique (déprimant, mais réaliste finalement) est un sacré ovni lorsqu'on est habitué aux séries japonaises habituelles, où on reste au maximum dans le politiquement correct, à plus forte raison sur le tissus social du pays. Et surtout le contexte dans lequel il apparait est pour le moins surprenant, puisque la plupart du temps, dans un dorama, un enfant est un être innocent vivant dans un univers protégé du monde adulte, et qu'on essaye de préserver. Là c'est même pas la peine d'espérer, c'est le contraire. Et à travers les reproches du professeur Akutsu à ses collègues, on sent bien que c'est là une autre critique de la société qui s'insinue : on ne prépare pas les enfants à ce que sera leur vie d'adulte. Qu'on soit d'accord ou non avec ce point de vue, force est de reconnaître que ce n'est pas un discours qu'on entend souvent.

Un petit bémol cependant : le jeu des acteurs de ce dorama manque dramatiquement (!) de nuances. La petite qui joue Kazumi n'est pas mauvaise évidemment, elle est plutôt mignonne et assez expressive (même si terrifiée en permanence par la simple vue de son institutrice), mais elle ne parvient pas à sortir d'un certain nombre de poncifs. C'est pire encore pour le clown de la classe, caricatural au possible. Quant à la prof, c'est bien simple, elle ne donne dans ce pilote aucune épaisseur à son personnage (au point qu'on lui conseillerait bien de se trouver un petit copain et décoincer tout ça vite fait, avant de nous courir sur le haricot).
Autre bémol, mais plus léger, la forme est parfois un peu lourde. Sur 57mn d'épisode, il ya bien, allez, disons 15mn consacrées à Mme Akutsu en train de marcher au ralenti dans les couloirs de l'école et faire frissonner de peur la petite Kazumi. Dans le couloir principal. Dans les escaliers. Dans le couloir à côté de la classe. Elle hante l'établissement pendant une moitié d'épisode et c'est assez pesant, surtout qu'en dehors d'une tenue vestimentaire austère, elle n'a franchement rien d'effrayant.

Résultat : si sur la forme, Joou no Kyoushitsu ne révolutionne pas le genre, sur le fond on trouve des idées assez étonnantes. Hélas la mise en pratique, sur le long terme, risque moins de se transformer en revendication politique qu'en déclinaison des divers "châtiments" imposés par le professeur pour apprendre la vie à ses élèves.
Une fois l'étonnement passé, que reste-t-il de Joou no Kyoushitsu ? Une série assez rigide qui ne s'est pas autorisé, ou du moins pas encore, un propos réellement impressionnant, mais qui a surtout un pitch sortant des sentiers battus.

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche Joou no Kyoushitsu de SeriesLive.

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6 juillet 2007

Poker menteur

Allez, je me soumets à mon Destin. On ne passe pas une décennie à se préoccuper de culture populaire japonaise sans en assumer les conséquences : voici donc le premier dorama de ce blog, et vraisemblablement, il y en aura d'autres.

Je n'ai pas regardé LIAR GAME au hasard : j'avais envie de changement. Par le passé, les quelques dorama que j'avais vus n'étaient pas vraiment des comédies, mais bien que s'attachant à décrire des histoires parfois tristes ou nostalgiques, ils me semblaient encore trop légers. Avec LIAR GAME, la promesse d'un thriller (comportant une intrigue, donc !) était donc idéale pour changer mes horizons.
Grosso-modo, l'idée c'est qu'une jeune femme assez naïve se retrouve embarquée dans un jeu de dupes : on vous donne 100 millions de Yen, et à vous de les garder pendant 30 jours. Le petit hic, c'est qu'un adversaire vous est désigné, qui a également 100 millions de Yen : à lui de tenter de vous prendre votre pactole, et réciproquement. Si vous perdez tout ou partie de ce butin, vos êtes redevable de la somme perdue à la société qui organise le jeu. A l'inverse, et là bien-sûr ça devient plus intéressant, vous gardez tout excédent à cette somme de départ, à savoir ce que vous pourriez dérober (par quelque moyen que ce soit) à votre adversaire... Et comme notre héroïne, Nao, est une charmante cruche qui croît tout ce qu'on lui dit, ce jeu est, nécessairement, une sacrée tuile. Tu m'étonnes.

Au niveau de la réalisation, la première partie du pilote est simplement impeccable : bande-son électrisante et efficace, effets de lumières et de couleurs, etc... Tout était là pour créer une ambiance soignée. Hélas la seconde partie est beaucoup plus banale, et les efforts, bien qu'encore présents notamment au niveau des couleurs, sont moins soutenus. C'est d'ailleurs assez étrange de voir la qualité de la réalisation baisser à mesure que l'intrigue s'intensifie... Mais qu'est-ce qu'une réalisation tape-à-l'oeil lorsqu'on a d'excellents personnages ?!

Ah, hm, oui, il y a ça aussi. LIAR GAME nous propose des personnages extrêmement faiblards. Leur consistance tient pour beaucoup du papier de cigarette. Nao, pour commencer, est vraiment la dernière des potiches ; c'est bien simple, être naïve et honnête à ce point ça s'appelle avoir un QI négatif. Son compère M. Akiyama est plutôt le genre de beau gosse frigide qu'on voit souvent dans les dorama, il a la mèche rebelle et le visage fermé, il est mystérieux et parle avec parcimonie, et potentiellement, c'est un love interest même si on voit mal comment ces deux-là pourraient finir ensemble (faut peut-être que j'arrête de regarder Les Feux de l'Amuuuur avec mon homme, ça ne me fait pas de bien, je vois des couples partout). Quant au premier opposant de Nao, c'est le stéréotype du pauvre gars, et il n'y a pas grand'chose à dire du jeu du comédien qui a écopé de ce rôle de toutes façons peu glorieux, où ce sont les glandes sudoripares qui font tout le boulot.

En dépit de cette faiblesse, j'ai apprécié LIAR GAME au point d'avoir vu le pilote dans sa totalité sans me demander si je n'avais pas mieux à faire, et même d'envisager sérieusement de regarder le second épisode. Ce qui venant de moi, est déjà un signal fort d'adhésion, beaucoup d'autres séries, dorama ou pas, ne peuvent pas se vanter d'avoir su tout de même attirer mon attention au-delà du pilote ! En fait, j'ai l'impression que la série va se découper un peu comme un jeu video, par "niveaux" : une fois le premier adversaire éliminé, le jeu va se poursuivre par un opposant un peu plus coriace, et ainsi de suite. Ce qui devrait donner de belles confrontations et autres petits jeux de nerfs sympathique, à l'image de la première tactique pour récupérer le pognon qu'on voit dans le pilote. En cela, ça peut être assez amusant.

Mais pour être honnête, pas un seul instant on n'a le sentiment que Nao est vraiment en danger d'une façon ou d'une autre. Il est évident que M. Akiyama va la tirer de là à maintes reprises avant, sans doute, de chercher à la mener en bateau elle-même ou que sais-je. Ou peut-être pas s'il est vraiment un love interest... peu importe, à la rigueur. Dans tous les cas, je n'ai aucun doute sur le fait qu'elle s'en tirera au bout du compte, pire que dans un épisode de 24 !!! Plus qu'un thriller, LIAR GAME est finalement plus une sorte de vaudeville vaguement inquiétant. Mais bon, c'est pas grave. J'ai regardé pire !

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture... Je me demande quelle est la politique officielle de SeriesLive sur les dorama ? Je sais qu'ils en ont quelques uns, mais dans quelle mesure peut-on leur en soumettre ? Je tâte le terrain et, si je peux, je leur fais une fiche, ok ?

EDIT : et pour ceux qui ont été très patients, la fiche LIAR GAME de SeriesLive.

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ladytelephagy
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