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ladytelephagy
20 juin 2009

Assaisonné

Bonjour bonjour ! Quel temps fait-il par chez vous ? Ici il fait pas beau, c'est déprimant... Quand il fait gris comme ça, ça donne pas envie de sortir. Dire que l'été commence normalement demain, ça me flanque le bourdon. Faut que j'aille à la FNUC cet aprem, je pense que je vais devoir emmener mon pépin... Euh, bon, on va passer au vif du sujet.

A sa demande, j'ai essayé d'inculquer les bases de la jpopophilie à l'une de mes amies qui, après avoir entendu trois chansons sur mon portable, m'a invitée chez elle pour lui en faire découvrir plus. Encourager la curiosité ? C'est une mission pour superlady !!!
Comme on se doute, j'ai débarqué avec un "échantillon" de presque 2Go de chansons...

Je lui expliquai donc, au fur et à mesure que les premières chansons passaient, le contexte des chanson : "ça, c'est un titre estival qui est sorti l'an dernier", "ça c'était sa ballade de Noël en 2005". Après quelques sorties de ce type, elle a alors tourné ses grands yeux bleus innocents vers moi, façon Bambi, et m'a dit : "ah bon, ils ont des saisons pour les ballades ?". Hmmmmais non. Ya des ballades toute l'année. Elles n'ont juste pas le même style selon la saison. Des grelots en décembre, par exemple.
Ça l'a laissée de glace.

Pourtant ça me semblait tellement logique... J'ai longtemps ruminé la question. Avais-je passé trop de temps dans l'univers de la Jmusic pour me rendre compte de certaines incongruités qu'on y rencontre ? Je vous rassure, à un moment, je vais parler de séries.
Et puis l'idée ma percutée : et si je faisais la comparaison avec un univers sans rapport aucun avec l'industrie de la musique nippone ? Et, bizarrement, je comprends pas pourquoi, le sujet de la télévision s'est imposé à moi.

Pour commencer, l'emploi du terme "saison" ne peut pas être un hasard. Et puis, l'adéquation de nombreuses séries, au long de leur parcours, avec le calendrier (épisode de Thanksgiving, de Noël, de Saint-Valentin... tous de puissants marronniers) est une démonstration assez évidente que ce phénomène existe également dans le milieu des séries.

Mais il y a plus encore : les nouveautés se conforment également à la couleur du ciel. Un exemple récent ? Mais certainement : en témoigne récemment Royal Pains, dont le générique vous convaincra, et ce même si vous n'avez pas encore regardé la série en elle-même, de son opportunisme saisonnier. On parle d'ailleurs de "séries d'été", comme si elles bénéficiaient de plus de mansuétude que les séries de l'automne ou la midseason. Être une "série estivale" excuserait les faiblesses du scénario, ou l'abus de décors ensoleillés. "C'est l'été, on ne cherche pas la complication", s'exclament les défenseurs du cerveau éteint un trimestre par an (et bien qu'étant d'une mauvaise foi proverbiale, je ne dirai pas qu'ils éteignent leur cerveau le reste de l'année aussi).

Bien-sûr, la pratique n'est systématique ni en matière de séries, ni en matière de Jmusic. Des rebelles continuent de sortir en pleine canicule des Mad Men, d'autres nous sortent des Uragiri Gomen, bref se refusent à jouer le jeu, pour notre plus grand bonheur.
Est-ce que j'approuve ces pratiques ? C'est un autre débat. Mais le fait est qu'elles existent et que, quoi que nous fassions, nous sommes enchaînés au rythme des saisons... même quand, en dignes téléphages, nous n'avons pas mis le nez dehors depuis six mois. Mais le jour où les télés pousseront dans les arbres, on en reparlera.

Du coup c'est à se demander si les séries ne cherchent pas à imprimer un rythme en nous. Un rythme qui suivrait les saisons, mais aussi les rites sociaux qui les accompagnent... Faut-il avoir peur que notre rapport au temps soit conditionné par les séries ?

C'est le principe-même de la série de nous inculquer un rapport au temps : dans 45 minutes la fin de l'épisode, dans 1 semaine l'épisode suivant, dans 24 épisodes la fin de la saison, dans 4 mois la saison suivante, dans 2 ans la fin annoncée de la série, etc... Et ce rapport au temps est justement un élément propre au genre qui lui donne son intérêt, et crée de l'attachement. Mais ça, c'est parce que nous le voulons bien. Il y a après tout un tas de gens qui ne supportent pas de devoir revenir semaine après semaine et pour qui un bon film d'1h30 ou 2h suffit amplement, sans autre forme d'addiction (ces gens-là ont l'air de penser que commencer une série c'est forcément s'obliger à la suivre ad vitam aeternam, mais c'est un autre problème).

C'est vrai que si l'on s'en tient à une consommation strictement française de la télévision, nous ne connaissons pas le système de la saison tel qu'il a été conçu aux Etats-Unis. Dans le sens où nous savons qu'un bloc d'épisodes donné correspond à la 3e saison par exemple, mais que nous n'avons pas les repères nécessaires pour situer cette saison dans le temps. Une saison d'une série peut commencer en septembre, ou durant l'été, ou repasser en quotidienne pendant des mois (à la Urgences) et bouleverser en permanence le cycle de saisons. Les chaînes françaises se font d'ailleurs une spécialité de diffuser leurs séries de telle façon qu'au moins une fois, chaque série  connu son épisode de Noël diffusé en mars ou en juillet. Je pense que le CSA a dû faire passer une ordonnance pour ça, c'est pas possible autrement. Bref, la saison nous échappe quelque peu, à nous, en France.

C'est le contraire en pire au Japon où une saison correspond... à une saison ! Les séries font dans leur immense majorité 12 ou 13 épisodes, et très souvent une seule saison aussi. Une série sera donc encore plus soumise à l'état des arbres dans le jardin. On imagine par exemple très mal Ruri no Shima (on y reviendra) diffusée en décembre. Ainsi, si vous avez déjà eu la curiosité de cliquer dans la colonne de droite sur le lien pourtant incontournable du Tokyograph, vous vous rendrez compte que tous les trois mois arrivent de nouvelles séries amenées à remplacer celles du trimestre précédent, selon le modèle suivant :

SEASONS

Pourtant, que se passerait-il si... soyons fous... on décidait de regarder Royal Pains en plein hiver ? Y serions-nous forcément plus insensibles ? L'humour nous semblerait-il moindre ? Les personnages moins amusants et/ou attachants ? J'ose espérer que non mais ce serait une expérience à tenter.

Le temps qu'il fait et ses influences sur la pop culture...
Décidément, impossible d'échapper à ce lieu commun.

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Commentaires
N
Je suis les séries d'animations de loin, mais elles répondent aussi au critère des saisons (actuellement, le nombre d'épisode oscille entre 13 et 26 bien souvent) et je crois qu'il y a plus ou moins deux périodes (notamment avril pour les nouveautés et une autre vers octobre). Maintenant, j'ai aussi moins l'impression qu'elles soient touchées par un phénomène de circonstance de diffusion par rapport aux doramas (c'est-à-dire qu'il me semble moins que ces animés soient en rapport avec la saison de diffusion que leurs versions live).<br /> Pour ce qui est des séries fleuves, toujours en terme d'animation (moins nombreuses qu'avant j'ai l'impression), je pense qu'elles sont beaucoup moins concernées (même en terme de programmation. Je crois me souvenir que sur Sailormoon une saison pouvait se terminer et la semaine suivante la nouvelle saison commencer...)
J
Pas besoin de vivre aux USA ou au Japon pour être conditionné.<br /> Perso, j'ai l'impression que mon année débute le 1er septembre et s'achève le 30 juin...<br /> Outre la chaleur, les nuits courtes et les interminables vacances des gremlins, c'est aussi pour ça que je déteste l'été, car bonjour les rediffusions et l'actualité des séries tourne au ralenti.
L
Je ne suis pas (ou plutôt : plus depuis plus d'une décennie) les séries d'animation japonaises, mais effectivement, je me rappelle assez nettement de saisons pour Dragon Ball ou Sailor Moon (je n'arrive pas à me souvenir sans aller vérifier sur Wikipedia si Saint Seiya répondait à la même logique avec ses différents cycles). Mon champ de (relative) compétence actuel se cantonne aux séries "live" (et encore, hors-sentai)... navrée pour l'allusion qui va encore titiller tes allergies.<br /> Cela dit je n'ai rien contre les épisodes "saisonniers" en particulier (il y en a un grand nombre qu'au contraire j'affectionne pour leur côté souvent stand-alone rafraîchissant), mais je me demande si le fait que ces procédés soient répétés sur de si nombreuses séries ne finit pas par nous conditionner à un rythme qui sort du strict contexte de la série. C'était surtout ça l'objet de mon post.
J
Et puis, les séries estivales, ça aide à tenir entre 2 saisons... :)
J
Mais Lady, la saison ne s'applique pas à toutes les productions nipponnes, non ?<br /> J'entends par là la programmation des séries d'animation fleuves type ONE PIECE, DETECTIVE CONAN ou en son temps, la saga DRAGON BALL (DB, DB Z, DB GT) qui comptent plusieurs centaines d'épisodes à leur actif.<br /> De plus, à la grande époque des adaptations de qualité de romans par Nippon Animation (TOM SAWYER, REMI SANS FAMILLE, LES 4 FILLES DU DOCTEUR MARCH etc.), les japonais avaient droit à 1 série de cetype par an.<br /> Pour ce qui est des saisons, voir un X-MAS special en juillet ou un Halloween special en mars ne m'a jamais dérangé.<br /> Et quand bien même, la télévision française a toujours fait preuve d'un manque de respect flagrant pour la programmation des séries.<br /> Par contre, la diffusion désordonnée ou les doublages de piètre qualité (comment des arrivent-ils à apprécier des chefs-d'oeuvre comme DEXTER ou THE WEST WING avec leurs VF désastreuses ?)...
ladytelephagy
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