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ladytelephagy
21 juin 2008

Sookie contre le vampire

Tout contre. Vraiment tout contre...
Car attention, ce soir, c'est du lourd. Hier je vous ai un peu négligés pour mon post habituel du vendredi mais, ça va, je reprends du poil de la bête, et je renchéris avec un retour sur True Blood, la série que tu sais pas comment la catégoriser tellement que tu ris et que tu pleures en même temps.
Sitcom ? Soap ? Parodie ? Série fantastique ? Vraiment, chais pas, j'hésite.

Si un rire vaut un bon bifteck, dites-vous qu'il y a tout un Hippopotamus rempli à craquer de viande (saignante, s'entend) dans cet épisode. Voilà donc les points forts de la série, ceux qui, de toute évidence, vont vous convaincre de vous lancer dans l'aventure !
Mais alors attention, quelques spoilers inside... C'est normal, c'est pour appâter le chaland.

1 - Le sublissime jeu d'actrice d'Anna Paquin : en voilà une coquine ! A mon humble avis, cette petite joue à "actionne mon oeuf vibrant pendant que je tourne dans True Blood" avec son petit ami. Je ne vois pas d'autre explication à son jeu de pucelle qui se liquéfie dans sa culotte chaque fois que quelque chose de vaguement masculin entre dans son champs de vision. Et bien-sûr, quand le mâle susmentionné approche, voire, pire, la touche, là c'est quasiment l'orgasme : les yeux roulent, la respiration s'accélère (d'où ce sifflement entre les dents), le short mini-mini devient éponge.

2 - Après la grève des scénaristes, on avait oublié ce que c'était quand une fringante équipe d'auteurs se réunissait pour écrire un épisode. Eh bien ici ça sent bon le travail d'équipe, et ça fait plaisir à voir : chacun est venu avec ses idées... et les a incorporées au pilote, quoi qu'il en coûte ! L'idée est merveilleuse parce que d'une scène à l'autre on n'a pas l'impression de regarder la même série : parfois c'est sirupeux, parfois c'est du cul bien gras, et à un moment il y a même un effet spécial (si-si, au singulier). Mais pourtant si, c'est bien la même série, la preuve : Anna Paquin mouille toujours dans son short.

3 - Le pilote de True Blood qui a leaké est tellement bien écrit et réalisé, que lorsqu'il y a des scènes manquantes, on a l'impression que c'est fait exprès tellement c'est dans l'esprit de la série. On voit les panneaux "scene missing" et ça s'intègre complètement à l'univers de la série. Nan, franchement les gars, ne changez rien.

4 -  Les personnages secondaires sont d'une profondeur inouïe et formidablement interprétés, avec beaucoup de subtilité. L'interprète de Tara est sûre d'une nomination aux Emmys cette année. Ce sera bien mérité et croyez-bien que je l'en féliciterai en temps voulu. Mais c'est vrai qu'avec un rôle pareil, qui peut rivaliser ? Souvenez-vous de ce que je vous dis au moment de la cérémonie !!!

5 - La plupart du temps, une série partant du postulat que les vampires vivent ouvertement parmi nous, dans un Etat pas spécialement ouvert à la différence raciale, auraient essayé de développer l'univers dans lequel se passe la série, voire même de s'en servir pour faire une analogie sociale. Mais le véritable talent de True Blood, c'est de ne pas s'attarder à ce genre de poncifs, et tout de suite partir dans des intrigues amoureuses, quelques coucheries et un mystère ou deux pour corser le tout ! Ca tient du génie ! Moi j'ai toujours dit qu'on n'avait pas besoin d'avoir quelque chose à dire pour faire une bonne série, en voici la preuve.

Vous l'aurez compris, True Blood est une série brillante, finement écrite, sous l'égide, c'est évident, d'un génie, Alan Ball s'y est surpassé, et de toute évidence chaque membre du cast a donné le meilleur. Ah, on est loin de ces séries alimentaires reprenant à leur compte quelques éléments à succès pour tenter de se les approprier sans se mouiller (enfin, sauf Anna) ! L'originalité, la subtilité, l'intelligence, le bon goût sont tous de la partie.

Que la fête commence ! En septembre, ça va être très difficile d'échapper à la vague True Blood qui nous attend. Le monde peut se prosterner tout de suite, ce seront trois mois de gagnés sur une évidence : on tient notre succès de l'année.

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche True Blood de SeriesLive.

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20 juin 2008

Ne pas déranger

Qui est à la fois le titre de la série que j'ai découverte cette semaine, et la raison pour laquelle ce post sera infiniment court.

Je crois qu'on n'a pas prévenu Jerry O'Connell et toute sa fine équipe de Do Not Disturb qu'on n'était plus dans les années 90. Si même moi je le sais, le staff de cette comédie devrait également être au courant, non ?

Bon, au moins le personnage de Rhonda était sympa, mais dans l'ensemble, tout cela est très téléphoné. Je pense qu'il faut faire plus que ça pour qu'une série de ce type soit drôle, de nos jours. Et pour commencer, passer en single camera de façon urgente. Mais là je crois que c'est trop tard, donc qu'ils ne s'inquiètent pas, je ne reviendrai pas les déranger.

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche Do Not Disturb de SeriesLive.
Désolée, j'ai pas pu faire mieux pour ce soir, pour cause de mauvaise nouvelle.

13 juin 2008

[DL] Alien Nation

Vous le savez si vous fréquentez ce blog régulièrement, et notamment si vous avez visité la page de ma bafouille : je suis désespérément en quête d'un certain nombre de génériques au format video. Ce sont des génériques qu'il est littéralement impossible de dégoter, et j'ai beau lancer des fouilles tous les 6 mois environ, rien n'y fait. Je dirais même que mes chances diminuent à mesure que le temps passe.

Mais un miracle s'est produit, et, bien évidemment, je veux vous en faire profiter. Et c'est de bon cœur, croyez-moi !

Alors, mes amis, ce soir est un grand soir, j'ai mis la main sur le générique d'Alien Nation !!! Ah cette musique ! Et... surtout la musique. On faisait quand même des génériques géniaux dans les années 90, mais pas tellement au niveau de l'image.

AlienNation_580
Note : lien valable 30 jours minimum. Je reuploaderai si le lien est mort, mais seulement si vous postez un commentaire pour me prévenir !

En plus j'adore ce passage, il m'éclatait il y a des années et il me fait toujours rire maintenant. Le seul truc, c'est que j'ai complètement oublié ce qu'il signifiait dans le contexte. Mais on s'en fout, hein. Mais si, puisque c'est Alien Nation. Cela dit, je ne demande qu'à me rafraîchir la mémoire...

Bon alors, euh, ya juste un truc que je voudrais dire, c'est qu'il reste encore plein de génériques sur ma liste... à vot'bon cœur !

Et pour tous ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche Alien Nation de SeriesLive.

9 juin 2008

I knew then, as I know now, he would change my life... forever

Il y a encore 48h, j'ignorais que j'aurais la chance de voir le pilote de La Belle et la Bête, qui, d'après ma mère, est l'une des premières séries que j'ai vues. J'ai un peu de mal avec la chronologie de mes découvertes téléphagiques dans les années 80 (j'ai toujours pensé que j'avais été déflorée par L'Enfer du Devoir, d'ailleurs) mais je la crois, hein, quelle raison aurait-elle de me mentir ? Je n'en avais pas moins gardé un souvenir très tendre de la série, la meilleure preuve étant que dans les jours qui ont suivi l'ouverture de ce blog, je vous proposais déjà le générique. Tiens, j'y parlais déjà de ma mère ! Comme quoi...

Ce qui est toujours frappant quand on redécouvre une série qu'on aimait il y a pas loin de deux décennies, c'est déjà que ça ne nous rajeunit pas, mais surtout qu'on a été marqué plus qu'on ne le pensait par ce qu'on a vu. Le temps a passé, on a regardé bien d'autres séries depuis, mais quelque chose s'est gravé à jamais, et il en reste toujours une trace.

En l'occurence, j'étais une fillette complètement fascinée, voire amoureuse (pour autant que j'aie pu l'être à l'époque), de Vincent... Ce qui est absolument incroyable, c'est de voir que le mec sur lequel j'ai des vues en ce moment répond à pas mal de ses caractéristiques !
On dit que les modèles masculins d'une petite fille forment la femme qu'elle sera plus tard. Est-ce que Vincent compte au nombre des mes modèles masculins ? (bah mon pauvre Vincent, fais la queue, comme tout le monde ; ça se passe là-bas derrière MacGyver et Stringfellow Hawke)
Ahem ! Voilà, c'était le moment de nostalgie humiliante du jour...

Bon, donc à part ça, il me faut quand même vous dire à quel point La Belle et la Bête vibre d'une étrange douceur et d'une poésie amère... Il s'y passe des choses épouvantablement violentes (rappelons pour les étourdis et ceux qui seraient nés trop tard, que Catherine est défigurée dans le pilote) mais on se sent immédiatement guéri par le ton de la série, et ses deux personnages principaux, à la fois tout en humilité et en charisme. Le monde semble un peu moins dur à affronter quand on a l'un de ces deux-là, et surtout les deux ensemble, dans son champs de vision...
Evidemment, la série fait son âge par moments, mais son propos et, surtout, le sentiment d'apaisement qu'elle dégage, est parfaitement intemporel.

Je pourrais continuer à chercher des qualificatifs, je pourrais être longue et très élogieuse, mais le mieux, c'est que vous essayiez de voir ça par vous-même si ce n'était pas encore fait. D'une certaine façon, tout ça ne se décrit pas. Et je suis curieuse d'avoir l'avis de personnes qui découvriraient la série avec un regard neuf !

Et pour tous ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche La Belle et la Bête de SeriesLive.

7 juin 2008

Open bed

Allez, je suis de bonne humeur, je vous offre donc un nouveau post La preuve par trois, si vous êtes malin vous saurez en profiter ! Au menu : un peu de libération sous caution sexuelle. Voir aussi dans le post précédent !

Swingtown_1
Voilà le genre de personnage féminin que j'aime voir à la télé. Je ne suis pas spécialement fan de Lana Parilla en temps normal, jusque là elle me laissait même carrément froide, mais il faut reconnaître qu'elle a su m'impressionner, avec une présence féline mais aussi un regard très dense, et une façon de donner à son personnage (dont d'autres actrices n'auraient fait que de simple trainées) à la fois de la classe, du sex appeal et un certain désenchantement. Trina sait s'amuser, elle semble à l'aise sur pas mal de choses, mais cela signifie-t-il pour autant qu'elle est totalement satisfaite de sa vie ? Je n'en suis pas convaincue. Ajoutons aussi qu'elle a une très belle garde-robe (même si le bikini, faut oublier, Lana, sérieux). Des personnages féminins comme ça, ça me donne envie d'aller à des key parties...

Swingtown_2
L'autre atout majeur, c'est Molly Parker. Et pas simplement parce que je fais une fixation sur les cheveux roux ! Tant de grâce, de douceur et de subtilité en un seul personnage, c'est rare. Grâce à sa présence angélique et son sourire, elle irradie chacune de ses scènes, et on a vite fait de s'attacher à ce personnage dont il ressort aussi une grande frustration. De quoi vient-elle ? Je ne suis pas certaine de l'avoir saisi, mais le personnage de Susan est certainement le seul qui donnerait éventuellement envie de suivre la série. J'ai dit éventuellement, faut pas pousser.

Swingtown_3
Bienvenue dans la caverne aux merveilles ! Il aura fallu attendre une bonne partie du pilote pour qu'enfin l'initiation des Miller commence. Gros bémol, le personnage de Janet, au lieu de simplement apporter un angle de vue différent sur cette époque, une vision de femme conservatrice, mais femme quand même, s'apprête à démontrer qu'on va tomber dans la pire des caricatures, avec gloussements épouvantés et tout le toutim. Autant vous le dire, ce qui aurait dû être l'apogée de cet épisode, en faisant se rencontrer deux univers (l'un déjà ouvert, l'autre sur le pallier) tombe à l'eau. Mais je vous l'avais dit, il y avait trop de personnages pour que tous soient bien traités...

Comme chacun sait, je n'ai droit qu'à trois captures, c'est la règle, donc je ne parlerai pas du regard d'animal blessé de la blonde Samantha, ni de ce pauvre Josh Hopkins dont le rôle se résume à hausser les épaules et sourire gentillement, ni même du pauvre gag de la scène d'ouverture qui franchement, faisait pitié. Vous voyez, j'ai rien dit !

Et pour tous ceux qui manquent cruellement de culture (dites, vous suivez, ou bien ?) : la fiche Swingtown de SeriesLive.
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7 juin 2008

Embrassez qui vous voudrez

Vous savez ce que c'est que l'ironie ? C'est quand, dans une rubrique nommée Review vers le futur, je vous parle d'une série qui se déroule dans les années 70...

Evidemment, on ne regarde pas Swingtown sans quelques idées préconçues : si ce n'est sur le postulat de départ de la série, au moins est-ce sur l'époque à laquelle la série se déroule.
Comme je pense vous l'avoir dit récemment à propos de Three's company, les séries se déroulant à une autre période que celle où elles ont été tournées ont un inconvénient à mes yeux, c'est que ce même passé est travesti, car idéalisé, et nécessairement traité avec du recul. C'est encore pire avec les 70s qui sont certainement l'une des périodes déchaînant le plus de fantasmes dans la conscience collective. Parfois il y a des séries qui s'en sortent bien, mais en général, simuler le passé ne me convainc pas.
Du coup, quand on me parle de révolution sexuelle, de libération de la femme et tout ça, je ne peux que soulever un sourcil dubitatif.

Et pourtant, Swingtown, en dépit de ses nombreuses lenteurs (très nombreuses, très, très nombreuses...) a su éveiller ma curiosité. Les chemises odieuses, les papiers peints maronnasses (tiens !) et les coiffures masculines ridicules sont là et bien là, mais il ne s'agit pas simplement de montrer qu'on a su donner le look seventies, et c'est quand même rassurant que la série ait su dépasser ce stade, car la tentation est forte !

En fait de libération effreinée, la série est largement plus réservée, et nous offre une lecture un peu moins caricaturale qu'attendue de ladite période. Les personnages sont là où on les attend dans leur immense majorité, tout le monde est bien à sa place afin de conserver l'équilibre le plus parfait entre les différents points de vue... mais chacun semble aussi un peu hésitant et tâtonnant, et ça, ça fait du bien. Autant de nuances qu'on ne doit pas tant aux dialogues qu'aux acteurs, qui évitent dans leur grande majorité (chacun à l'aune de son talent, sans doute... Grant Show étant par exemple plutôt bidimensionnel, quand la sublimissime Lana Parilla apporte immédiatement de la densité à son personnage) de tomber dans le stéréotype.

Libération sexuelle de la femme ? Ha, je rigole doucement ! Les deux personnages féminins principaux sont plus dans l'exploration que dans la libération. Elles semblent plutôt se chercher, et chercher un équilibre, qu'autre chose. Et pas uniquement sexuel, notez bien. Chaque fois que la camera s'attarde un peu sur elles, et que les dialogues leurs sont épargnés... on voit dans un regard, dans un silence, dans une larme, qu'en réalité leurs frustrations sont autres. La libération sexuelle serait... un moyen ? Un moyen d'essayer d'atteindre autre chose ? Les expérimentations trépidantes de la génération des 70s aurait-elle été, finalement, comme nous, à essayer de chercher le bonheur comme elle pouvait ?

Si Swingtown a quelques qualités (plein de personnages, plein d'intrigues secondaires...), la seule qui compte vraiment, et dont on se souvient une fois parvenu à la fin du pilote, c'est bel et bien que la liberté, ce n'est pas si simple de l'acquérir... et ce n'est pas si simple de s'en contenter. C'est que, voyez-vous, les femmes c'est très compliqué. Et que ça ne devait probablement pas être plus simple à une époque où ladite "libération sexuelle" ouvrait des portes qu'on ne savait pas forcément comment explorer. C'est cette amertume que j'ai appréciée dans cette série.

Cependant, voilà vraiment une série dont je sens que la plupart des intrigues vont puissamment m'ennuyer : oui, il y a plusieurs intrigues secondaires, mais pour l'instant elles semblent passablement banales et on ne voit pas bien en quoi elles sont spécifiques à la période en question. Oui, il y a plusieurs personnages, mais peut-être trop pour qu'on puisse vraiment s'attarder sur les tribulations de chacun. Et surtout, je ne sais pas vraiment comment une série peut montrer sur toute une saison, et sans être rébarbative, les doutes, frustrations et ajustements de femmes qui se cherchent, sans finir par être cruellement ennuyeuse. D'autant que mes amis, j'ai oublié de vous le signaler, mais c'est pas du Californication, hein, vous ne verrez pas un bout de fesse, rien, j'espère bien que vous ne comptiez pas là-dessus.

En fait, Swingtown n'est pas une mauvaise série, simplement ç'aurait été mieux en téléfilm.

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche Swingtown de SeriesLive.

6 juin 2008

La mort vous va-t-elle bien ?

Parfois, je me dis que moi aussi, je manque cruellement de culture... De culture téléphagique, s'entend. Je fouille et fouille ma mémoire, encore et encore, mais rien à faire, je ne parviens pas à me souvenir qu'il y ait eu, par le passé, une telle effervescence autour de la mort. Oh, je ne dis pas, il y a toujours eu des séries pour en parler... mais pas autant que depuis, disons, une dizaine d'années, quoi.
Mais ça me ferait plaisir que vous me contredisiez, cela dit.

Y a-t-il une mode ? La mort, c'est in ?
Ou avons-nous au contraire, en réaction à un certain nombre d'évènements réels ([insérez ici encore une référence au 11 septembre]), besoin de nous interroger plus encore à son sujet ?
Je ne saurais vous dire, mais je sens comme une sorte de morbidité ambiante ces dernières années...
Et un fort taux de mortalité télévisuel.

Dead Like Me, Six Feet Under, Ghost Whisperer, Dead Last... dans combien de séries flirtait-on autant avec la mort, il y a par exemple 20 ans ? Et encore, je ne cite que des séries où il faut gérer la mort. J'aurais pu ajouter Tru Calling où l'on tente de l'éviter. Tiens, voilà une bonne occas' de parler de Mop Girl ! (mais non)
Enfin, bon, ce que je voulais dire, c'est que ça fait autour d'une décennie qu'on nage dans les histoires mortelles. Ah désolée, mais j'étais obligée de la faire, celle-là !

Pourtant, je ne sais pas pour vous, mais je n'ai pas spécialement l'impression que la société aborde la mort avec plus d'aisance qu'avant. Allez, essayez donc de parler d'euthanasie, pour voir ! Alors en quoi est-ce plus facile d'aborder le sujet à la télévision ? Comment se fait-il que le sujet ne... refroidisse plus autant les créateurs et/ou les directeurs de programmes ? D'où vient que les spectateurs ne boudent pas ces séries (à défaut de faire systématiquement des succès d'audience, la plupart ont souvent un joli succès d'estime) ? Quel peut bien avoir été le processus intellectuel des scénaristes de tous poils pour réussir à apprivoiser ce thème ? Je serais vraiment curieuse de le savoir.
Quand on voit à quel point une série comme Pushing Daisies a su apporter du merveilleux à la mort, on ne peut que constater, épaté, le chemin parcouru.

Cela étant, on ne va pas se mentir, hein, d'ailleurs si je mens je vais en... moui euh, restons prudent. Donc, ne nous voilons pas la face, disais-je : la mort, dans un nombre incalculable de séries n'en ayant pas fait l'un des éléments centraux de leur pitch, leur mythologie ou leur propos, c'est encore un gros trucs lourd et glauque, mal utilisé.
La faute à qui ? A tous ces experts qui y vont chacun de leur rationalisation, leur déshumanisation, leur désincarnation de la mort. Ces dernières années, la mort, ça n'a été pour tous ces types qu'un évènement à analyser, pas une expérience à éprouver. Tous ces spécialistes de la frigidité émotionnelle ont cherché le comment. Pas le pourquoi. Pas le quoi. Pas le où... En se bornant au factuel, au déductif et au logique, ces encéphales sur pattes nous ont éloignés de ce qu'est réellement la mort. Il n'y avait presque plus de place pour l'émotion.

Non, je dis "presque", parce que bon, de temps en temps, on versait une petite larmouchette, quand même ; on n'est pas des bêtes ! Tenez : si la victime était un enfant, par exemple. Ah, ça marche bien, ça, les enfants, au niveau pathos. On peut toujours compter sur un frêle enfant crevé dans des circonstances abjectes pour faire pleurer dans les chaumières !
Bon, mais en-dehors de ça...

Par là-dessus, il y a encore toutes les séries qui se servent scénaristiquement de la mort comme d'un vulgaire gadget narratif. Une telle n'a pas su renégocier son contrat ? Schlack ! On tue son personnage à la rentrée. Que faire de ce personnage devenu complètement inutile ? Rien, on va juste l'éliminer par voie naturelle (ou si on a un tout petit peu d'imagination, le faire s'élever dans un autre plan dimensionnel). Et sans compter tous ces guests qui signent pour trois ou quatre épisodes, histoire de jouer la maman retrouvée ou des conneries de ce genre, et qui, pour faire du drame facile, meurent foudroyés ou terrassés par une maladie incurable... comme tout cela est pratique.
Voilà des ficelles qu'on retrouve dans divers soaps, mais hélas ces procédés ne leur sont pas réservés.

Oh, eh, attendez, hein, je ne fais pas de généralités à la louche ! Je reconnais bien volontiers qu'il y a d'excellents exemples de morts habilement dépeintes et traitées !
Oui ? Qu'entends-je ? Là, dans le fond ? Qui a dit "Joyce Summers" ? Mais absolument, excellent exemple. Un traitement de la mort comme on voudrait en voir partout. Euh, non, je ne prèche pas pour une hécatombe de personnages télévisés ; je voulais dire : "un traitement de la mort de la qualité duquel on souhaiterait en voir plus souvent". C'est mieux.
Mais reste qu'une grande majorité de morts sont académiques, sans intérêt, et passablement mal abordées.

Par une belle écriture sur le difficile sujet de la mort, de quoi je parle, en fait ? Eh bien, autre exemple, de la saison 3 de 8 Simple Rules.
Le contexte en était certes particulier, mais il a permis que la série parle de la mort avec sensibilité, tout en ayant le recours de l'humour pour éviter la sensiblerie. Tout bon. Une saison d'anthologie. Quel dommage que nous ayions dû perdre John Ritter pour en arriver là ! [soupir] Je ne m'en remettrai jamais...

En tous cas, pour revenir à nos cadavres de moutons, j'ai le sentiment que la mort est un sujet fort de la dernière décennie télévisuelle. Mais... mais alors ? Les détracteurs de la fiction télévisée auraient-ils raison ? Les séries banalisent-elles la mort ?
Ah, si seulement. D'une certaine façon, je trouverais ça rassurant ; nous aurions ainsi la possibilité d'apprivoiser cette période que j'oserai qualifier de sombre (je ne recule devant aucune plaisanterie facile, aujourd'hui !).

Mais vous et moi, ami téléphage, savons que ce n'est pas le cas. Et qu'il reste encore beaucoup à faire pour donner ne serait-ce que l'impression d'avoir fait le tour du sujet (et notez bien que ce ne serait jamais qu'une impression, de par l'essence-même du sujet).
D'une certaine façon, nous en parlons plus, mais en parlons-nous forcément mieux ? Nous n'avons pas encore la possibilité d'explorer pleinement cet aspect des choses, émotionnellement parlant. En tant que téléphage, il m'est arrivé très souvent de ressentir de l'empathie pour une histoire triste, de me réjouir par procuration d'une jolie relation amoureuse, ou de ressentir de la colère. C'est même à mon sens tout l'intérêt de regarder des séries : la variété d'émotions qu'on peut se prendre en plein visage tient du plus haut impressionnant. Mais rares, très rares, sont les séries qui savent, finalement, faire écho à ce qu'on ressent face à la mort. Rares sont les séries où l'on ressent réellement la mort d'un personnage comme une tragédie, une perte, un manque cruel. Il y a certains acteurs que je pleure sans les avoir jamais rencontrés, mais aucun personnage n'a su vraiment aller jusque là (pourtant je vois plus souvent les personnages que les acteurs, allez comprendre).
C'est peut-être le prochain défi de la fiction télévisée ? Parvenir à nous toucher à ce point ?

Alors, que manque-t-il ? Au moins deux choses, je dirais. Et de l'une d'entre elles je n'ai jamais parlé. Donc je commencerai bien évidemment par l'autre afin de faire perdurer le suspense...

Première chose, il nous manque une série qui relèverait le défi de suivre une mort inexorable, une vraie. Celle où la maladie guette, tapie dans l'ombre, sans permettre de dealer des produits prohibés, ce serait trop facile d'avoir ce ressort scénaristique pour cacher le drame qui se déroule, non, je vous parle d'une bonne maladie qui rongerait le corps, l'âme et l'entourage, comme de l'acide. Quelle série saura nous parler vraiment d'une maladie mortelle ? Depuis que Corky nous a parlé du SIDA, et ça date (mais c'était fait avec une telle grâce...), je n'en ai plus vu aux Etats-Unis (pour le Japon, mentionnons vaguement 1 Rittoru no Namida même si son propos bien-pensant a tout gâché). Envoyez les références en commentaire, s'il le faut.
Pourtant l'intensité dramatique est là, pleinement potentielle, inutile de la noyer sous d'autres rebondissements. Ne me dites pas que c'est impossible ! Avant Six Feet Under, je suis sûre que tout le monde pensait qu'une série sur les croque-morts était impossible ! On n'y aurait même pas songé, tellement c'était impossible. Il a fallu attendre Alan Ball. Alors pas de ça avec moi, on peut, et peut-être même qu'on doit par les temps qui courent, oser une série qui nous parle réellement d'une maladie dont l'issue serait courrue d'avance.
Comme chacun sait, ce n'est pas la destination... Suivre quelqu'un qui sait qu'il va mourir, sa façon de gérer la fin de sa vie, ses sursauts d'envie de vivre et son épuisement, ses proches qui doivent admettre le fait qu'il va partir mais est encore là, etc. Franchement, vous imaginez ce qu'on peut transmettre comme foule de messages, comme ça ? Ce qu'on peut partager comme émotions, avec une telle série ?

La seconde... et tendez bien la souris parce que c'est de l'inédit total, là...
Il y a environ 7 ans, j'ai commencé à imaginer une série qui dépeindrait la vie de quatre octogénaires. Chacun y combattait l'approche de la mort à sa façon. Ils vivaient dans trois petites maisons aux jardins mitoyens, et comme dans tous les quartiers de vieux, ils se croisaient souvent pendant leurs longues journées polycopiées sur les précédentes, et savaient la mort proche. Mais chacun avait sa façon de la combattre ou de l'attendre (il y avait aussi, dans mon schéma, deux autres personnages plus jeunes pour permettre d'insuffler un peu de vie et de contraste à la structure de la série).
Ah, ça, je ne le nie pas, c'était un concept très particulier. Mais, tout justement... Je n'ai encore jamais rien vu qui offre les mêmes possibilités narratives !

Car ce dont je vous parle à travers ces deux exemples, c'est de séries qui attendraient la mort. Comment mieux en parler que lorsqu'on est bien obligé de l'apprivoiser ? D'ailleurs, ne vivons-nous pas dans un monde où nous existons comme si tout était toujours éternel, y compris nous-mêmes ? Et c'est trop facile de faire mourir un personnage et d'ensuite rendre ses proches tous tristes pendant deux ou trois épisodes ! C'est trop facile de ne jamais parler de la mort qu'une fois qu'elle est survenue, quand il faut "tourner la page", "aller de l'avant", et toutes ces conneries qu'on entend aussi bien dans la vie que dans les séries, sitôt qu'on a perdu quelqu'un.

Scénaristes, préparez-nous au pire (ou au moins, essayez) ! Avec de tels concepts, les possibilités dramatiques sont infinies ! Ou plutôt, devrais-je dire... éternelles.

6 juin 2008

Je sais ce que je vais regarder cet été, moi !

Miam.

Un sujet fort, de grandes possibilités dramatiques, un trailer qui donne envie même si à mon avis faut peaufiner un peu côté qualité sonore (et pourtant Dieu sait que je ne suis pas regardante), et... Grace Paaaaaark ! Hiiii !!!

Ahem. Pardon. Je... je sais pas si vous aviez remarqué, mais j'l'aime bien, Grace Park. Et là elle m'a l'air carrément en beauté... ce qui est bon signe parce que quand on voit le joli brin de fille que c'est !

Bon, bah plus qu'un large mois à attendre. Je me sens comme un lion en cage, subitement...

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche The Cleaner de SeriesLive.

2 juin 2008

V'nez frapper à notre porte !

Chose promise, chose due : la tant attendue (au moins par mon chat... pensez, ça faisait plus d'un an que j'en avais parlé) critique de Three's company.
Bon, rappel des faits : j'étais émue à l'idée de penser que cette série était antérieure à ma naissance, qu'on y trouvait Suzanne Somers avant sa période aérobic, John Ritter avant la période où il n'était plus, et plein d'autres bonnes choses encore. Choses qu'on ne soupçonne pas nous autres, téléphages français, qui sommes passés à côté de cette série pour une raison tout-à-fait floue en ce qui me concerne, si une chaîne arrive à trouver une justification qui tienne la route, je veux volontiers l'entendre.

Bon, mais hormi ce doux sentimentalisme, qu'est donc Three's company ? Encore une histoire de triangle amoureux ? Une vulgaire comédie sur les rapports de bons voisinages ? Une ode au papier peint maronnasse ?

Vous n'y êtes pas du tout. Three's company est avant tout une série sur la libération des moeurs. Eeeeeh ouais !

Tout part dans le pilote d'une beuverie au cours de laquelle Eleanor, l'une des trois co-locataires du délicieux logement où se déroule l'intrigue (cf. papier peint maronnasse) enterre sa vie de jeune fille alors qu'elle est enceinte jusqu'aux yeux. Du moins l'apprend-on dans l'épisode car la série commence sur le lendemain de la fête. L'alcool n'a pas été parcimonieusement versé, les maux de crânes sont légion, et il y a un homme qui dort dans la baignoire. Nos délurées co-locataires restantes vont donc apprivoiser le bonhomme, qui, miracle, sait cuisiner (pas elles) et semble être un remplaçant parfait à Eleanor.

Ah oui ya quand même un hic, et il n'est pas juste dû aux lendemains de fête, c'est que le propriétaire des filles est un peu de la vieille école, alors l'emménagement d'un garçon ne serait pas super bien vu. Qu'à cela ne tienne, elles vont le faire passer pour gay ! Elles ont juste oublié de le prévenir. Ce qui ne l'arrange pas, vu qu'il craque volontiers pour l'une d'entre elles...

Ce qui est bon, dans Three's company, bon déjà ça ne risque pas d'être la déco (glurps), mais c'est qu'on est dans les années 70, et qu'on y est vraiment. Ce n'est pas une série qui essaye de revenir à l'époque des pattes d'eph artificiellement (voir aussi That 70s show), en essayant de recréer dans un tube à essai audiovisuel l'atmosphère d'une époque et de ses moeurs, non Three's company est une série qui a débuté en 1977 et qui est tout simplement de son temps ! Et là c'est intéressant !

C'est intéressant de voir des filles célibataires tentant de vivre ce qu'on qualifierait aujourd'hui de "normalement". De voir une autre femme, Mme Roper, qui en dépit des apparences, est également plus libérée qu'il n'y paraît de prime abord lorsqu'on voit la vie qu'elle mène, et qui affiche une liberté de ton assez incroyable. Il y a aussi, bien-sûr, Jack, qui se retrouve dans la situation compliquée de devoir se faire passer pour gay en permanence auprès de M. Roper, et qui...

Oui, ça c'était puissant aussi. Pour paraître gay, Jack... ne fait rien. Il ne fait pas le maniéré. Il n'en rajoute pas dans les stéréotypes (ou très rarement). Il ne change rien, en fait, à celui qu'il est. Et, ce qui est dingue, c'est que la plupart du temps, le proprio n'en conclut rien ! Il essaye au contraire de respecter Jack pour ce qu'il est (enfin, ce qu'il n'est pas, quoi), et même s'il a vraisemblablement une opinion bien à lui sur l'homosexualité (parce que de la génération précédente), M. Roper n'hésite pas à le traiter d'égal à égal, sans trouver étrange que sa propre nièce embrasse goulûment Jack un soir dans son salon ! C'est sans aucun doute lui la pauvre victime... Ca vous fait pas du bien, à vous, de vous dire que dés les années 70, on pouvait être un homosexuel de télévision (même si là, c'était à temps partiel pour le personnage de Jack) sans en faire des tonnes et être spécialement flamboyant ?

Eh bah moi j'ai trouvé que ç'avait ajouté au plaisir de mon visionnage de la série. Sincèrement, ça a donné du corps à ce petit sitcom... qui autrement était quand même bien troussé, avec des dialogues souvent très finement écrits, ce qui ne gâche rien. Avec des comédiens très sympathiques, en plus ! Vraiment tout bon !

Bref, Three's company, c'est bon, mangez-en, allez-y de ma part... même si pour ça il faudra peut-être enfiler votre cagoule.

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche Three's company de SeriesLive.

2 juin 2008

[DL] Gilligan's Island

Comme vous l'avez peut-être remarqué si vous avez épluché suffisamment de posts de ce blog (et je dois dire que ça m'impressionnerait drôlement), je tente, lorsque j'en ai l'occasion, de découvrir des séries ayant précédé ma naissance. Pour ma culture G.

Du coup aujourd'hui, je vous offre le comble du kitsch : le générique de Gilligan's Island.

GilligansIsland_580
Note : lien valable 30 jours minimum. Je reuploaderai si le lien est mort, mais seulement si vous postez un commentaire pour me prévenir !

Si vous parvenez à passer outre l'accent ignoble (et drôle ; non ce n'est pas incompatible), vous aurez en plus droit à une délicieuse introduction à la série, ce qui est autant d'économisé si vous n'avez pas l'intention de regarder une série en noir et blanc...

Et pour tous ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche Gilligan's Island de SeriesLive (laquelle est vraisemblablement en travaux).

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