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ladytelephagy
21 juillet 2009

De l'eau bénite dans son vin de messe

Comme je ne suis, finalement, qu'une proportion très limitée des séries que je teste, je dois avouer qu'il y a plein de choses que j'ignore sur un grand nombre d'entre elles une fois que je les laisse vivre leur vie sans m'y attarder. Il y a celles dont, inévitablement, on entend parler, dont on sait quel rebondissement ou quelle nouveauté elles ont prévu d'apporter à leur ligne directrice, parce qu'un flot quasi-constant de sites, blogs, et magazines, s'en fait l'écho. Et puis il y a les autres.

Ce matin, sous la douche, un exemple. Les cheveux moussant dans le shampooing, je me suis demandé : "mais au fait, qu'est-ce qu'ils peuvent bien faire dans la saison 2 de The Secret Life of the American Teenager ?". Parce que dans la collection concept à la con qu'on ne voit pas durer plus d'une saison, ça se pose là. Il y a aussi ceux qui disent qu'on voit mal la série durer plus d'un épisode, mais je me refuse à entrer dans ce débat une fois de plus, tous mes arguments sont dans mes posts précédents sur le sujet.

Donc voilà, le pitch, c'était qu'une ado de 16 ans tombe enceinte et qu'il lui faudra gérer. Je crois qu'au bout d'une saison, on a déjà bien dû faire le tour des problèmes de la grossesse, quand même, non ? J'irai même jusqu'à avancer qu'à un moment, si on veut un tant soit peu de réalisme, il faut passer à l'étape suivante tôt ou tard. Donc question : combien de temps peut durer une série avec un pitch caduc en moins d'une saison . D'après mon expérience, plusieurs saisons, les exemples ont le malheur d'être multiple.

Je me doute bien qu'après une saine dose de "ouhlala, c'est pas bien, elle est enceinte à son âge", on va tomber dans le "ouhlala, c'est pas bien, elle a un enfant à son âge", ça semble en tous cas plutôt logique à moins d'un retournement de situation énormissime. Cette progression que j'imagine donc être inéluctable doit certainement s'accompagner de déchirants dilemmes sur le mode "dois-je voir mes amis ou rester à la maison pour torcher bébé ?", "comment avancer dans mon cursus scolaire avec un chiard à la maison ?" ou encore "les garçons, c'est hors de question, jamais plus jamais". J'imagine, hein.

Mais ce qui pique ma curiosité, c'est combien de temps une série avec un certain point de vue (et là encore, je me borne à constater qu'il y en a un, pas à le juger), avec une analyse conservatrice de la situation, peut durer. Combien de temps la petite ado va-t-elle être mise scénaristiquement dans la panade ? Il y a un moment où elle saura forcément gérer tout ça, où il faudra bien arrêter de chercher à en dire quelque chose. De toutes façons et pour commencer, la petite ado ne sera pas une ado éternellement. Elle quittera le lycée, se lancera dans la vie, et plus personne n'aura rien à carrer de l'âge auquel elle a eu son gosse.
D'ailleurs si ma boulimie de Reba, l'été dernier, m'a bien appris quelque chose, c'est que justement, on peut faire confiance à la vie pour transformer une fille-mère bien entourée en mère tout court. On ne peut pas trainer le boulet indéfiniment.

Donc, les doigts massant mon cuir chevelu sous la mousse, je me suis dit ce matin : peut-être que The Secret Life of the American Teenager va bientôt devoir réhabiliter son propre personnage principal, et montrer qu'à un moment, ce n'est plus crédible de mettre certains personnages dans la position du tort perpétuel. Passées les premières hésitations et le sentiment de catastrophe imminente, en fait, ce n'est pas si grave d'avoir un enfant tôt.
C'est vrai aussi que j'ai longtemps eu la croyance intime et profonde que le principe à long terme de 7 à la Maison, c'était que les Camden se rendraient compte tôt ou tard qu'ils avaient une vision tronquée du monde, donc bon... je suis sans doute une incurable optimiste sitôt qu'on parle de ces fictions qui n'appartiennent pas à mon mode de pensée. Je me dis qu'on ne peut pas persister dans la caricature indéfiniement et c'est sans doute faux.

Mais comme je ne regarde pas du tout The Secret Life of the American Teenager, je garde espoir. Oui, je pense toujours qu'avec le pitch qu'elle a choisi, cette série ne peut que succomber au principe de réalité.

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche The Secret Life of the American Teenager de SeriesLive.

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20 juillet 2009

[DL] Movie Stars

Une fois que vous l'aurez vu, vous me demanderez pourquoi je vous propose le générique de Movie Stars. C'est une très bonne question, et je vous remercie de ne pas l'avoir encore posée. C'est vrai que Movie Stars est une série qui n'a rien pour elle : méconnue, complètement nulle (pour une fois, les deux allant de paire à raison), et en plus, en-dehors d'un acteur, on n'y connait personne (ou plus personne, pour être exacte).
Par contre je trouve amusant d'y voir Harry Hamlin y interpréter un acteur, avant d'interpréter un... acteur dans Veronica Mars. C'est amusant parce qu'à l'écran il a été plein de fois acteur, et dans la vie, jamais.

MovieStars
Note : lien valable 30 jours minimum. Je reuploaderai si le lien est mort, mais seulement si vous postez un commentaire pour me prévenir !

Quant au générique lui-même, il n'est même pas intéressant non plus. Un générique de sitcom des années 90 très typique, sans saveur ni style bien à lui. C'était quoi déjà la question ? Ah, j'y suis : pourquoi. Bah, c'est l'attrait de l'inédit, principalement. Vous pourrez à l'avenir briller dans les conversations téléphagiques et dire que vous connaissez Movie Stars. Et ce, sans avoir eu à vous farcir ne serait-ce que l'ombre d'un épisode. Merci qui ?

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture... bah restez comme ça, ça vaut mieux.
Boooooon, je vais voir ce que je peux faire.

19 juillet 2009

Trois paires d'yeux sur les tiens, bleus

Ce dimanche, nous serons cette fois trois à commenter un pilote sur Twitter. Et pas n'importe lequel : Dark Blue. Je ne sais pas ce qu'on en pensera mais je sais déjà qu'on sera trois à baver devant Dylan McDermott !
Donc freescully, Scarlatiine et moi-même vous donnons rendez-vous à 14h aujourd'hui sur Twitter pour reviewer le pilote en direct et en synchronisé, ça risque de ne pas être triste !

lady_2009_bigger           Logo_bigger           Scarlatiine   

Jusqu'à présent, lors de ces sessions estivales de pilot-bashing en direct et à plusieurs mains, nous avions tenté le drama médical (HawthoRNe), la teenagerie sportive (Make it or Break it), la comédie pour teenagers (10 things I hate about you), et seul le drama Hung a eu l'heur de nous plaire. Inutile de dire que Dark Blue a un sacré défi à relever !
Évidemment il n'est point besoin d'avoir un compte sur Twitter pour suivre nos élucubrations, mais ça devient quand même sacrément pratique quand on devient trois ! Si vous-même, vous avez un compte sur Twitter, n'hésitez pas non plus à nous rejoindre et commenter le pilote en même temps que nous (il vous reste 4h pour le cagouler, en plus), de toutes façons on donnera le compte à rebours pour que tout le monde lance l'épisode en même temps !

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche Dark Blue de SeriesLive.

18 juillet 2009

Les networks doivent-ils arrêter de diffuser des séries dramatiques ?

Mais nan, je ne pose pas la question sérieusement !
C'est juste une façon de parler... quoique ? Nan ! Ou bien ? Ah bah, tout d'un coup, j'hésite.

Et si j'hésite c'est parce que cette semaine, en survolant les nominations aux Emmys (je préfère la cérémonie elle-même à ce qui la précède), quelque chose m'a frappée : l'Emmy de la meilleure série dramatique a 5 chances sur 7 d'être décerné à une série du câble. Et tout-à-fait entre nous, j'ai aussi envie de dire qu'entre Mad Men et Lost, quelque part on ne joue pas vraiment dans la même catégorie. Toutes les deux dramatiques, bon, certes, mais l'excellence penche plus d'un côté de la balance que de l'autre.
Plus troublant encore, c'est quasiment l'opposé qui se produit côté comédies : l'Emmy de la meilleure série comique a 3 chances sur 7 seulement d'être remis à une série du câble.

C'est un peu logique, je trouve : il est plus facile de faire rire plein de monde avec la même blague (surtout quand, comme dans 30 Rock, on n'est pas allés la chercher bien loin), que d'émouvoir ou intriguer tout le monde avec une même intrigue. L'un et l'autre n'ont pas le même pouvoir universel. Donc pour un network dont le principal soucis, surtout en ce moment, est de fédérer du monde sans trop se compliquer la vie, la comédie reste la solution la moins casse-tête.

Du coup, je me suis surprise à rêver, imaginant ce que serait un monde où l'on rirait sur les networks, et pleurerait sur le câble...

Les networks tenteraient d'une part de réanimer le genre moribond du sitcom, en réinvestissant la prise de vue en multi-caméra, d'ailleurs moins chère. On les verrait lancer de plus en plus de dramédies, aussi ; d'abord alignées sur un format de 20 minutes comme Jake in Progress, puis même sur un format de 45 minutes, amené à occuper les cases prime time dédiés à des formats plus longs, un peu dans le genre de Desperate Housewives.
En face, les chaînes du câble, rarement capables de produire des séries comiques réellement efficaces d'ailleurs, opteraient pour la procédure inverse, apportant ainsi le plus grand soin à la niche dans laquelle ils se positionnent, et créant à l'intérieur-même de cette niche une autre niche pour chaque série dramatique. En s'adressant à une part bien précise de leur audience déjà spécialisée, ils seraient certains de mettre dans le mille et de ne pas décevoir leur public outre mesure, et donc de pérenniser leurs shows sur la base d'audiences correctes. Ils n'hésiteraient pas à progressivement emprunter des formats moins traditionnels, habituellement propres aux networks, tels le daytime ou le format de 20 minutes, mais en l'appliquant aux séries dramatiques, comme, disons, on imagine hein... In Treatment.

Hmmmm...
Bah je vais vous dire : on n'en est pas si loin.

Est-ce que pour sauver leur peau, les networks vont complètement abandonner les séries dramatiques ? Vu le niveau général, j'ai envie de leur souffler que oui. Mais bon, les networks sont encore les meilleurs pourvoyeurs de séries policières, et celles-ci ne sont pas (encore ?) passées à un format plus court. Quoique ce serait peut-être à tenter, quand on voit l'épaisseur d'une intrigue dans Les Experts Bangui...
Mais, si je ne nous prédis pas la disparition de la série dramatique des networks, force est quand même de constater que cette répartition des genres a quand même de fortes chances de s'accentuer avec de telles nominations aux Emmys.

Et puis, quand bien même, pourquoi pas ? Qu'aurait à craindre le spectateur d'un tel phénomène ? Si HBO, Showtime et AMC s'occupaient uniquement de séries dramatiques, moi ça me conviendrait tout-à-fait. Autant laisser ça à ceux qui savent.

JonHammTinaFey

17 juillet 2009

Madonne moderne

Ah, des posts La preuve par trois, vous n'avez pas fini d'en voir ! Et heureusement, j'ai envie de dire, parce que je sens que certains d'entre vous ont grand besoin de cours de rattrapage, et que je fais partie de ceux bien disposés à en dispenser. Combien de fois ai-je lu des "cette série ne me dit rien"/"ah, je ne connaissais pas" en commentaire ? Je me rappelle l'avoir lu à propos d'Une Maman Formidable, aussi je me permets de vous offrir une leçon avec le pilote. Voilà, comme ça, vous n'avez plus d'excuse.
Le plus dur, ça va être de ne choisir que trois extraits à commenter. Mais qui est l'imbécile qui a pondu le concept de "trois captures, pas plus" ?! Hm ? Ah. Bon. Bref. Ahem. Passons.
Ah et, je tiens d'avance à m'excuser pour les quelques secondes qui manquent au tout début dont je vous avais parlé dans un post antérieur (qui parviendra à dire ce qu'il y avait sur la cassette 253, juste avant ce pilote ?), c'est mon magnéto de l'époque qui était un peu lent au démarrage... Pour le reste, c'est vraiment la VHS telle quelle.

UneMamanFormidable___1
Après une introduction dont je vous ai déjà parlé (voilà qui m'économise déjà un dilemme sur les captures), on met en place les principaux protagonistes et l'ambiance de la série. C'est bien simple : arrivée à son générique (dont vous aurez remarqué que France3 n'a pas hésité pour de sombres questions de droits musicaux à placer dés le pilote le générique d'une saison plus avancée... surtout que dans le pilote, c'est un autre petit garçon qui joue Quentin, ça la fout mal), la série ne s'encombrera plus de présentations pour ses personnages, et on va entrer dans la partie "histoire" de la chose. Alors suivez bien ! Cette scène en voiture est donc très claire sur la personnalité de Grace, et surtout elle est hilarante. John Goodman y apparait en flic complètement dépassé par le charisme de notre blonde... Un départ sur les chapeaux de roues, et ça va être tout le long comme ça. En fait, on va vite s'apercevoir que Grace a tendance à souvent user voire abuser de son cynisme dans les situations critiques. C'est ce qui fait son charme, mais comme tous les hommes qu'elle croise n'ont pas nécessairement son intelligence aigue, on se dit qu'elle est aussi un tantinet manipulatrice... et très franchement, je trouve que ça lui donne encore plus de substance. Il y a quelque chose de très féministe dans cette série, de toutes façons.

UneMamanFormidable___2
Et puis il y a aussi d'autres choses que j'aime. Comme toujours dans une comédie, je recherche le petit détail qui va aussi me briser le cœur, afin de compatir avec le personnage. Il n'y a pas à chercher longtemps dans ce pilote, Grace annonce la couleur à plusieurs reprises. Mais la scène la plus touchante est celle qui correspond à cette capture. Quentin #1 s'est battu à l'école et Grace doit quitter son job à la raffinerie (où pourtant elle n'a même pas encore commencé à travailler) pour venir le chercher. Alors qu'elle le sermone, il lui explique que quand il est en colère, il ne se contrôle pas.
"Le jour où t'es en colère contre moi, tu vas me taper dessus ?
- Non, j'suis pas comme mon père."
Ouh putain. Je regarde ce pilote pour, allez, la dizième fois, au moins. Et chaque fois je me prends cette réplique dans la tête. Le dialogue qui suit est tuant de franchise. Les répliques drôles fusent dans cet épisode, mais Une Maman Formidable parvient aussi à instaurer un cadre très dur, celui de Grace, l'ex-alcoolique, ex-femme battue, mère célibataire... il n'y a aucune concession sur ces angles-là. On discute très franchement du divorce, du passé, des blessures, des déceptions. On se dit souvent en regardant la série (et donc ce pilote aussi) que s'il n'y avait pas les enfants, Grace s'obligerait peut-être un peu moins à rire des choses pas drôles, et là ce serait sinistre. Mais l'équilibre est là : c'est drôle alors que souvent ça ne l'est pas. Pour moi ça tient du miracle.

UneMamanFormidable___3
Allez, on finit avec le sourire : la rencontre de Grace et Russell. Elle intervient plus tôt dans l'épisode et est déjà très drôle, mais j'ai droit qu'à trois captures. Cela dit, le premier dîner en amoureux (puisque Nadine, amie et voisine de Grace, a joué les entremetteuses) est savoureux au-delà de toute description. Au lieu de se courtiser l'un l'autre, ils finissent par ressortir leurs vieux dossiers respectifs et se plaignent de leurs ex-conjoints respectifs. On sent que de part et d'autre, on tient deux excellents comédiens, et le dialogue est en plus écrit avec la plus grande intelligence. C'est donc un festival, et les deux amis (puisqu'il est évident qu'ils resteront amis et que ça n'ira pas plus loin) finissent par faire un concours pour savoir lequel a l'ex le plus pénible. Je vous laisse découvrir qui gagne...

Ah, il y aurait encore tant de choses à dire ! Tous les dialogues de cet épisode sont bons ! Les dialogues entre Nadine et Grace, Quentin et sa mitraillette, et puis la Suffragette à la raffinerie, enfin bon, pour bien faire, il faudrait que vous regardiez l'épisode et que vous me donniez à votre tour trois passages qui vous semblent particulièrement marquants.
Mais je sais pas comment on pourrait faire ça, rha, zut de zut...

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche Une Maman Formidable de SeriesLive.
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16 juillet 2009

2009, année stéréotypique

Depuis quelques jours, je cherchais un moment pour tranquillement regarder Drop Dead Diva, et, ne nous voilons pas la face, ma motivation principale était d'y trouver Margaret Cho.

Mais devant le pilote, l'évidence s'est imposée à moi : encore une série pleine de stéréotypes. Plus grave encore, j'ai réalisé que pour 90% des séries que je n'avais pas appréciées cette année, c'était l'abus de stéréotypes qui était à blâmer.
Cette frilosité s'explique sans doute par la grève des scénaristes, qui a laissé des séquelles. Et à mon avis, on va encore en chier quelques années, autant voir les choses en face. Mais même quand on comprend d'où ça vient, on n'en est pas moins frustré par le manque d'originalité qui en ressort. Le principe est donc, pour être sûr de s'en tenir à une prise de risques minimale, de prendre un stéréotype, et de s'y conformer ensuite au plus près, sans chercher à "casser" le moule. Mais surtout pas, malheureux ! Cela pourrait mettre en danger l'équilibre cosmique !
Ce mardi, avec freescully, nous avons testé 10 things I hate about you, et bien que les dialogues se soient montrés drôles, en revanche les situations et personnages étaient une fois de plus dans la caricature. C'est sérieusement fatigant, à force. Au moins, avec Glee, deux des personnages (le prof et le quaterback) tentent un peu de sortir de leur condition stéréotypée et de s'épaissir. Mais dans leur majorité, la plupart des personnages de ces derniers mois se conforment parfaitement à ce qu'on attend d'eux, ou plutôt, à ce que les scénaristes pensent que nous attendons d'eux.

Pour revenir à Drop Dead Diva, mon problème est le suivant : pourquoi mettre en opposition systématiquement la blonde jolie mais avec de l'eau entre les oreilles, et la brune XXL et intelligente mais complètement asociale ? L'une est superficielle, l'autre se contrefiche de son apparence, on passe d'un extrême à l'autre sans demi-mesure.
N'étant moi-même pas blonde (sauf en informatique), je me suis posé la question : est-ce que toutes les blondes seraient comme ça ? Sans doute que non, puisque toutes les brunes ne sont pas comme ça.

Pour ajouter du piquant à Drop Dead Diva, on aurait pu imaginer au contraire les personnages suivants : d'une part, la blonde bien foutue qui veut réssir dans le show business et qui s'y emploie avec ambition et intelligence (peut-être plutôt une sorte d'intelligence qu'on pourrait imaginer être basée sur le sens du contact et l'instinct), et d'autre part, une brune certes replette et compétente (mais éventuellement d'une intelligence plus scolaire et cartésienne), mais capable d'avoir une vie perso et la capacité de se vêtir dignement.
Mais là, non. Blonde = conne. Brune = négligée.
Je désespère.

C'est pire encore sitôt qu'on aborde le rapport à la nourriture : la blonde n'ingère rien passé une certaine heure, la brune est prise de fringales de chocolat à toute heure. Bravo pour le message envoyé à toutes les futures anorexiques et boulimiques de la planète ! Lifetime a beau être une chaîne de femmes, elle persiste à refuser obstinément d'être une chaîne féministe. Une fois de temps en temps, à doses homéopathiques, ça ne la tuerait pourtant pas.

Sur le reste, on ne fait guère plus défaut à la règle : la blonde a un petit ami beau et riche ainsi qu'une amie aussi bimbo qu'elle, la brune n'a que son assistante pour seule amie (Margaret Cho, dans un rôle très en-dessous de mes espérances). Les personnages qui les entourent se conforment eux aussi à leur stéréotypes sans broncher.
Du coup, une fois de plus, cette avalanche de clichés donne une pénible impression de déjà vu, d'autant plus persistante qu'en soi, le pitch n'a déjà rien de bien révolutionnaire. L'une va mourir et être réincarnée dans le corps de l'autre. Et évidemment, ce mélange va donner naissance à une créature hybride type "best of both worlds", avec intelligence et carrière florissante d'une part, et fascination pour le paraitre et âge mentale de 16 ans d'autre part. C'est idéal dans l'esprit des scénaristes, en tous cas.

Il faudra affronter bien des obstacles pour aller au bout de cet épisode : la mort d'un personnage principal (il aurait tout aussi bien été possible de réincarner également Jane dans le corps de la bimbo...), les habituels glapissements d'un ange (interprété par le fils de Scott Baio ?) qui veut qu'on ne dise rien à personne, ce qui n'a que peu de chances de se produire déjà sur 1h30 de téléfilm (où on a déjà vu ce pitch cent fois), alors sur toute une saison n'en parlons même pas, le copain de la bimbi qui va travailler dans la même boîte que Jane, et qui va lui être ravi sous ses yeux par une autre collègue. A ce stade, c'était même pas la peine de tourner de nouvelles scènes, il suffisait de faire un montage avec un tas de téléfilms et séries existants, le dernier élément ayant par exemple une curieuse ressemblance avec le pilote d'Ally McBeal.

Mais le courage que vous saurez réunir ne sera pas récompensé : le ton de l'épisode ne sauve pas les meubles et, en fait, il n'y a pas de ton propre à la série. Humour ? Strict minimum. Emotion ? On se borne à voir Jane fondre en larmes ou faire une crise d'hystérie à intervalles réguliers. C'est ni fait ni à faire. Un exemple tout bête : l'arrivée au "Paradis". Il aurait fallu creuser cet univers, lui apporter du cachet, en jouer, quoi, mince ! Mais rien du tout. Et tout va être comme ça : survolé, impersonnel... Stéréotypé ?
Une comédie peut très bien choisir de jouer sur la personnalité de ses personnages, ou sur le ton employé, ou sur la finesse des dialogues. Quand elle choisit de ne rien faire de tout ça, cela signifie qu'elle choisit de ne pas être drôle. Sauf que ce genre de choix s'assume également. Mais par son défilé de clichés, son survol des personnages, et son pitch impossible à prendre au sérieux, Drop Dead Diva s'interdit d'être une série dramatique.
Quand l'annonce de l'annulation tombera, je n'enverrai ni fleurs ni couronne.

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche Drop Dead Diva de SeriesLive.

15 juillet 2009

Au vert

Roulements de tambour... attention, attention, voici l'un des premiers épisodes que je vais vous offrir en inédit total. Et croyez-moi j'ai cherché.

Pendant longtemps, j'ai cru que l'épisode que je vais vous présenter était un pilote. Il s'est avéré plus tard, documentation à l'appui, que ce n'était pas le cas, mais n'ayant pas ledit pilote sous la main, et ne l'ayant en fait jamais eu, je me suis dit que s'il avait été assez bon pour faire illusion sur moi quelques années, il n'y avait pas de raison qu'il ne soit pas assez bon pour vous au moins le temps d'un post.
Voici donc, en qualité chancelante (désolée pour les petits accrocs, j'en suis encore au stade expérimental et je n'ai pas encore trouvé comment éviter ça), mais en intégralité, un épisode de La Famille Green en rubrique La preuve par trois. J'ai toujours rêvé d'écrire ça.
Et comme en plus, ça vient de ma VHS enregistrée sur France 2, inutile de vous dire que c'est de la VF et donc qu'il n'y a pas la moindre excuse...

LaFamilleGreen___1
L'épisode Obsession est en fin de compte idéal pour découvrir les protagonistes : Elisabeth, la grand'mère maternelle, Mitch et Mary, les parents, Meghan, Cameron et Kenny les trois adolescents. On comprend d'ailleurs assez bien la façon dont les choses se sont huilées pour que ces trois générations vivent sous le même toit : le mari d'Elisabeth est décédé (et c'est encore assez frais), les parents se sont mariés jeunes et l'aînée Meghan est arrivée quasi-simultanément ; enfin, les trois enfants ont une amplitude de deux ans d'écart entre le premier et le dernier, ce qui est assez différent de la plupart des séries où on essaye d'avoir un peu de tout histoire de faire mine de varier les intrigues. Ici, c'est le tempérament de chacun des enfants qui va conditionner ces dernières, et non le fait que l'un a tel âge ou tel autre. Et cela permet aussi des scènes d'une grande spontanéité entre les enfants, mais je compte bien y revenir.
Le principe de l'aparté ne plaira pas nécessairement à tout le monde et je peux le comprendre. Mais il me semble difficile de nier qu'au moins, l'idée a vraiment été portée jusqu'au bout, au lieu de n'être qu'un accessoire narratif comme dans beaucoup d'autres séries où on cantonne l'aparté à une phrase ou deux par-ci par-là. Si les différents points de vue n'ont pas tous droit au même temps d'antenne, on peut au moins saluer l'effort qui consiste à laisser chacun exprimer son ressenti, et s'apercevoir ainsi des vraies dynamiques de la famille.

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Devant la plupart des séries qui se passent en famille, j'ai l'impression d'assister en général à une communication très verticale : des parents vers les enfants, ou des enfants vers les parents. Il est très rare que les enfants communiquent réellement entre eux. En général, quand ils le font, ça se limite souvent soit à des vannes, soit à des banalités. Je ne compte pas le nombre de fois où j'ai eu l'impression devant 7 à la Maison de voir les enfants se croiser sans jamais se parler plus de deux secondes (ou alors c'était pour faire des choses dans le dos des parents), feignant une complicité à laquelle on ne croit pas une seconde. Ici, il ne s'agit pas pour Meghan, Cam et Kenny de se faire des câlinous à n'en plus finir, non plus que l'extrême inverse. Ils parviennent, dans une même séquence, à se parler sincèrement et se prendre la tête ; en gros, ils cohabitent du mieux qu'ils peuvent. C'est une dynamique assez typique des adolescents, et je trouve que le fait qu'ils soient assez proches en âge aide à cela. Chacun a les travers de cette tranche d'âge, mais ils sont aussi liés, sans laisser tomber leur individualité... ce phénomène est plutôt bien dépeint dans cet épisode.

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La Famille Green, c'est aussi beaucoup d'humour, et la joie d'assister à une série qui ne se prive pas de mettre en scène des instants plus originaux, tel le rêve de Meghan au tout début et à la toute fin de l'épisode (pour moi, ils auraient mérité qu'on y passe même un peu plus de temps), ou l'intermède au violoncelle (ah, le violoncelle...) où Kenny tombe amoureux de la jolie Rebecca, interprétée par Taryn Manning, et où en parallèle Cam s'amuse à jouer avec l'autorité de son prof. On a aussi de nombreux dialogues pétillants qui permettent de sourire et ainsi désamorcer certaines situations qui sans cela auraient pu paraitre tendues. Comme dans une vraie famille, il y a des moments plus légers, mais pas forcément où tout le monde se fait de grandes embrassades ravies, et des moments de frictions, où on n'en est pas non plus à se déclarer la guerre. La présence de cet humour fait qu'on garde les pieds sur terre, et c'est particulièrement appréciable.

En fait, La Famille Green est un peu différente d'une grande majorité des séries familiales, en cela qu'elle s'intéresse aux préoccupations de 6 personnages, étalés sur 3 générations. Lesdites préoccupations sont relativement courantes, mais pas traitées de façon artificielle. Ce n'est pas une "gentille famille", ou une "famille peu politiquement correcte", on ne parle ni des Camden ni des Bundy, ils sont juste normaux. Je trouve que c'est sans doute l'une des séries qui a su le mieux parler de la famille, sans doute parce qu'elle ne prend jamais position pour un personnage plutôt qu'un autre. Personne n'est tourné en dérision, personne n'est diminué (on n'est pas dans Ma Famille d'Abord), personne n'a raison, personne n'est parfait. Et c'est drôlement appréciable...
Contrairement à Angela, 15 ans qui, en dépit de ses qualités, donnait l'impression de tout prendre au tragique, La Famille Green parvient à donner une impression de réalisme que de nombreuses séries peuvent lui envier. Sans compter que c'est sans moralisation qu'elle opère son charme : de futurs épisodes traiteront de la sexualité, la mort, et tout un tas de choses sur le fait aussi bien de grandir que de vieillir, et où les parents, bon, agissent en parents, mais se montrent suffisamment ouverts sur pas mal de choses, et en premier lieu au dialogue. Chacun a sa place dans la famille, son mot à dire, sa personnalité à laisser s'épanouir. C'est très reposant d'éviter le mieux possible la caricature sans pour autant tomber dans l'abus de violons !
Ca donnerait presqu'envie de retourner à l'époque de l'adolescence ! J'ai dit "presque".

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche La Famille Green de SeriesLive.
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14 juillet 2009

Enjeux... feu !

L'un des rares reproches que j'ai vu adresser à Nurse Jackie, c'est que la série n'a pas d'enjeux. Il est vrai que son pilote atypique n'offrait pas la structure familière du "on vous présente la situation, et on la fait voler en éclats pour créer du suspense", qui est la formule traditionnelle pour une immense majorité d'épisode inauguraux. Ici, ce qui perturbe sans doute certains spectateurs, c'est qu'il n'y a pas d'élément perturbateur. Et bien que je conçoive que ça puisse être destabilisant, je ne parviens pas à comprendre que ce soit retenu contre la série.

Ce que Nurse Jackie n'a pas fait avec ses premiers épisodes, c'est créer un suspense. Ce qui à mon sens est très différent de l'absence d'enjeux dont on accuse la série. Jackie est une infirmière versatile, adultère et droguée. Il me semble que, rien qu'avec ça, les enjeux ne manquent pas. Mais on dirait qu'il en faudrait plus encore. Qu'explicitement, quelqu'un sache qu'elle trompe son mari, qu'elle travaille complètement shootée, etc... Si quelqu'un avait par exemple découvert les parties de jambes en l'air de Jackie, là, il y aurait de l'enjeu, il apparaitrait comme par magie. L'explicitation permet de rendre le suspense plus tangible. Mais je trouve au contraire qu'une telle manoeuvre relèverait de l'artifice scénaristique, et ôterait de la subtilité à la série.

Ce que Nurse Jackie ne fait pas, en s'arrangeant pour que seule Jackie ait conscience de ses péchés, c'est donner la facilité qu'offre le jugement d'un tiers. Je soupçonne que le jour où la série tombera dans ce piège, je l'apprécierai beaucoup moins, d'ailleurs (mais peut-être que je parle un peu vite, j'ai deux épisodes de retard à rattraper). Je trouverais dommage qu'on me mette le nez dans les cas de conscience de l'héroïne par le biais de ressorts éculés, alors qu'il suffit de la regarder se battre contre elle-même, et s'accepter elle-même, pour voir tout cela déjà. Les enjeux n'ont pas besoin qu'on les pointe du doigt pour exister à mes yeux, et surtout pas avec des retournements de situation artificiels.

Mais il est vrai que je ne suis pas impartiale dans cette affaire. Depuis toujours, je suis amatrice d'histoires où, techniquement, il ne se passe rien. Où l'on ne sacrifie pas au schéma "intro - acte 1 - élément perturbateur - acte 2 - retournement de situation - acte 3 - épilogue". Où l'on se contente de construire un enclos scénaristique où les personnages peuvent s'ébattre et se révéler à nous sans qu'on les trimbale de péripétie en péripétie. Je n'y peux rien, j'aime les portraits. Les portraits qui se transforment à vue d'oeil et d'eux-mêmes, comme pour Dorian Gray. Seul le temps fait avancer l'histoire, pas les gadgets scénaristiques usés jusqu'à la corde. Exactement comme dans la vie, il n'arrive pas un truc par semaine, mais ça ne nous empêche pas d'évoluer.
Il y a 10 ans, j'évrivais principalement des nouvelles, et une amie m'avait convaincue de faire lire à une critique litéraire de ses connaissances l'une des mes créations. Son verdict : "on ne voit pas où tu voulais en venir".
Nulle part. Tout ce que je cherchais à faire, c'était dérouler le fil de l'existence de mon personnage, le découper sur un petit segment et passer ce dernier à la loupe. En soi, il n'y avait ni début ni fin d'ailleurs. C'étaient juste plusieurs mois dans la vie de mon personnage.

Si je peux aujourd'hui imaginer que ce soit un peu étrange dans le cadre d'une nouvelle, où le format court appelle à plus de conventionnalisme structurel, j'avoue ne toujours pas comprendre que ça pose problème dans le cadre d'une série où, tout justement, on a tout loisir de regarder les personnages grandir et évoluer, sans se soucier d'avoir une date de péremption (ou si peu).

Parce que des enjeux, il y en a toujours, dés qu'un personnage est bien décrit. La seule chose qui varie, c'est si on va vous forcer à vous enquérir de ces fichus "enjeux" à l'aide du scénario. C'est un peu la solution de facilité, quand même. En ce qui me concerne, je n'ai pas besoin de ça devant Nurse Jackie, et j'apprécie que cette série soit suffisamment intelligente et subtile pour me l'épargner.

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche Nurse Jackie de SeriesLive.

14 juillet 2009

10 things I may hate about you

Pour la quatrième fois, aujourd'hui à 14h, freescully et moi-même allons regarder en simultané un pilot de série, et en faire la review sur Twitter. La semaine dernière, avec Hung, nous avons été un peu déçues : le pilote était bon ! Mais pour cette nouvelle session, on ne nous y reprendra pas puisque nous avons opté pour 10 things I hate about you, qui a l'air puissamment pénible. Donc drôle à lapider !

lady_2009_bigger           Logo_bigger   

Comme toujours, il n'est pas obligatoire d'avoir un compte sur Twitter pour profiter de nos acerbes remarques, même si c'est plus pratique ! Et si vous avez déjà un compte Twitter, n'hésitez pas à nous rejoindre, nous donnerons le compte à rebours pour que vous puissiez commencer en même temps que nous.
A tout-à-l'heure !

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche 10 things I hate about you de SeriesLive.

13 juillet 2009

Réclamation amicale

Cher Rédacteur d'Esquire,

Je sais ce que c'est. Quand on n'est ni juilletiste, ni aoutien, c'est très, très compliqué de travailler par grande chaleur. Déjà que faire tourner un magazine papier, de nos jours, c'est très compliqué, et financièrement risqué... Et puis, il y a tout un tas de choses à gérer alors qu'on a parfois la tête ailleurs.
C'est pourquoi je me permets de t'écrire, en toute amitié, pour te faire remarquer que tu t'es trompé dans le choix de la photo de couverture du nouveau numéro d'Esquire : "the sexiest pie maker alive"... c'est pas lui. Car de toutes façons, il n'y en a qu'un.

Erratum

Merci de rectifier. Béotien.
Allez, je suis pas une mauvaise bête : pour t'aider, j'ai commencé pour toi.

Rectification

Et oui, j'ai vu les fesses de Mary-Louise, mais je fais mine de les ignorer, c'est tout.

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