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ladytelephagy
will and grace
30 juin 2010

Prison ferme

Franchement, j'ai hésité. Avant de parler plus en avant de Capadocia, fallait-il attendre que j'en aie vu un peu plus ? Après tout, ça se fait, sur certains blogs téléphagiques.
Et puis, comme cette semaine, je vais plutôt finir la 3e saison de Will & Grace et la 5e des Craquantes (oui le temps passe vite, mais c'est parce que le cagoulage du Mary Tyler Moore Show a un peu ralenti alors, ça s'équilibre, quoi...), parce que je suis de particulièrement bonne humeur en ce moment (sauf quelques petites ratées çà et là), donc autant ne pas remettre ça aux calendes grecques, pas vrai ?

Ok, alors. Pour ceux qui n'ont pas cliqué la dernière fois, bien que manquant cruellement de culture, laissez-moi d'abord vous résumer grosso-modo ce dont parle le pilote de ma toute première série mexicaine. Voilà donc le pitch (tiens, comment on dit pitch en espagnol ?).

Imaginez une prison pour femmes. Murs délabrés, cellules surpeuplées, trafics de drogues, le bazar habituel... Imaginez maintenant que des groupes d'intérêt privés aient l'intention de faire du business grâce à cette manne de main d'œuvre corvéable à merci. Problème : tant que la prison existe sous sa forme actuelle, c'est-à-dire gérée par l'État, impossible de faire entrer l'argent dans les caisses, il faut donc que la prison telle qu'elle existe pour le moment soit fermée, au profit de l'établissement pénitentiaire/l'usine que lesdits groupes d'intérêt viennent de faire construire. La technique employée est effroyablement simple : provoquer une émeute qui prouvera inefficacité du système actuel. L'un des lobbyistes va donc, avec le concours d'une gardienne de la prison, mettre le feu aux poudres, à la suite de quoi, la nouvelle prison pourra ouvrir. Fermer. Enfin, vous saisissez l'idée.

Capadocia

Le pilote de Capadocia est l'épitome de l'épisode d'exposition. Au point que seules les 10 dernières secondes se passent dans la nouvelle prison expérimentale. Et pourtant, pas l'ombre d'une lenteur, pas le moindre temps mort. Une heure d'émotions fortes non-stop, en fait.

Si les comparaisons avec Oz semblent s'imposer d'elles-mêmes, à plus forte raison parce que Capadocia est une série HBO Latino, elles sont toutefois limitées, si on s'en tient au seul pilote. Capadocia parle autant de politique en-dehors de la prison que de ce qui se passe entre les murs, quand Oz était quand même bien claustro.

En fait, Capadocia dresse le portrait de deux univers de violence, alors que, dans un monde idéal, la violence devrait justement en être absente.

D'une part, l'extrême violence des femmes, qui s'exprime tout au long de l'épisode, mais avec plus de force, évidemment, pendant l'émeute. Dans la société mexicaine (comme dans beaucoup d'autres...), la femme est censée être l'épouse aimante, la mère attentive. Capadocia nous rappelle que la violence physique et la haine ne sont pas l'apanage des hommes. Il n'y a pas d'un côté la brute sanguinaire et de l'autre la docile bobonne. La brutalité, voire la bestialité, n'est pas réservée au monde masculin, et n'importe laquelle d'entre nous peut potentiellement basculer. Ce constat est terrible, mais il a aussi, quelque part, quelque chose de féministe : dans le fond, homme ou femme, nous n'en sommes tous pas moins humains, c'est-à-dire imparfaits et victimes de nos pulsions.

D'autre part, le seconde univers est dominé par la cupidité des hommes d'affaires. Un monde que l'on imagine, dans l'idéal du moins, raffiné, sophistiqué. En fait, sous les sourires, les politesses, les cocktails et les brunchs de travail, se cache une autre sorte d'ignominie. Capadocia oppose ces deux mondes de vice, et on se pose la question : qui est le vrai criminel, ici ? Celles qui sont victimes d'une société qui ne leur pardonne rien et les pousse dans leurs retranchements, ou ceux qui, sans jamais se salir les mains, sont prêts aux pires bassesses par pur intérêt ?

Des femmes cruelles entre elles dans un monde dominé par des hommes sans scrupules.
Triste constant que celui de Capadocia.

Seuls deux personnages, au vu du pilote, semblent faire exception à leurs mondes respectifs : l'avocate spécialisée dans les droits de l'Homme, idéaliste mais déterminée dans sa lutte, est profondément pacifiste. Elle veut régler les problèmes sans violence, et de l'intérieur du système. Et puis, il y a le gouverneur de Mexico, un homme politique intègre qui refuse les pots de vin, et souhaite, apparemment avec sincérité, que l'État soit plus juste dans sa gestion du problème pénitentiaire.
Incidemment, tous les deux ont été mariés l'un avec l'autre, et je ne serais pas surprise que ce lien qui semble aujourd'hui dissous (avec leur divorce) les rapproche à l'avenir, au moins sur un plan idéologique.

La violence de Capadocia n'est pas que visuelle, bien que l'horreur soit à son comble pendant l'émeute. Elle est essentiellement psychologique, et c'est celle de toute une société. Le constat pessimiste de ce pilote est sans appel, et on ne se fait aucune illusion sur ce que sera la vie de ces femmes dans la toute nouvelle prison.

Par-dessus le marché (parce que bon, pourquoi se contenter d'être bon quand on peut atteindre l'excellence ?), Capadocia propose aussi une galerie de portraits qu'on devine complexes, et dont le pilote donne une idée générale assez nette mais ouverte à l'évolution.

Pour moi, les deux personnages les plus marquants sont la Negra et Bambi.
Gardienne au regard sévère et pas forcément très franc, la Negra est l'allumette qui met le feu aux poudres. Un personnages dont on comprend qu'elle possède un don d'observation très aiguisé, et une excellente compréhension de ce qui se joue dans la tête de chacune de ses prisonnières. Ce n'est pas une brute, ce n'est pas une crapule, c'est juste, à sa façon, une autre victime du système. Sa réaction face à l'émeute est douloureuse et forte à la fois, pas étonnant que ce soit elle qui ouvre le pilote ; nul doute qu'entre culpabilité, sens du devoir et cupidité, son évolution aura quelque chose de complexe et d'authentique.
Mon autre sifflet d'admiration ira à Bambi, une petite carcasse frêle au regard fuyant, qui abrite l'esprit d'un démon. Pendant tout le pilote, ce personnage est impressionnant, principalement grâce à l'interprétation qui en est faite. Entre servilité et désir de revanche, intelligence aigüe et instinct animal, sang-froid glacial et panique découse, Bambi est un personnage superbe dont on ne demande qu'à voir l'évolution. Quelle facette de sa personnalité l'emportera ? Y a-t-il un espoir de rédemption pour elle, ou ne peut-elle que descendre plus profond vers la racine du mal ? Son œil est capable de capter la plus délicate des beautés, sa main de produire la plus terrifiante des horreurs. Elle veut s'en sortir, mais elle veut aussi posséder la Colombienne... Ce qui se joue avec Bambi, c'est un peu une allégorie de la condition féminine en prison.

Les personnages, l'intrigue, les thèmes... tous les ingrédients sont présents pour que Capadocia soit une série captivante. La réalisation est en plus parfaitement maîtrisée, de bout en bout.
J'ai déjà cagoulé la suite et, croyez-moi, je vais en user. Dussé-je aller ensuite en prison.

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche Capadocia de SeriesLive.
Oh, une série mexicaine sur SeriesLive, je me demande s'il va bientôt y en avoir d'autres...

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22 juin 2010

[DL] Will & Grace

J'avais oublié à quel point j'ai adoré Will & Grace. Encore une histoire d'amour qui aura été avortée par TFHein (pour une cha$ine conservatrice, je trouve que ça leur arrive un peu souvent...). Mais devant la première saison, que l'air de rien je suis en train de finir alors qu'au départ, j'ai lancé le pilote mercredi dernier juste pour le plaisir du revisionnage, les souvenirs refont surface et c'est un vrai plaisir. Alors, pour fêter ces retrouvailles, voici la toute dernière version du générique.

WillandGrace
Note : lien valable 30 jours minimum. Je reuploaderai si le lien est mort, mais seulement si vous postez un commentaire pour me prévenir !

Un générique pétillant et qui, dans cette version, propose des extraits loufoques et fugaces. Les génériques de la série ont souvent été décevants, en cela qu'ils ont figuré parmi les plus notables écrans de transition de moins de 10 secondes. C'était avant même que ce ne soit la mode. Et il y en a eu plusieurs comme ça, assez décevants, en général avec juste le logo, un fond noir, et le cast qui prend la pose d'un air malin... Je n'étais pas convaincue. Mais en cagoulant l'intégrale, j'ai découvert ce générique sur l'épisode final, et je dois dire qu'il me plait !

Un post plus complet viendra sur la série (probablement quand j'aurai fini au moins la première saison), en attendant, je vous rappelle qu'il y a eu un post La preuve par trois sur le pilote. Juste une suggestion.

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche Will & Grace de SeriesLive.

19 juin 2010

I know what you'll do next summer

Pour 100 points : quelles sont les séries dont j'engloutis avec gourmandise les épisodes par pack de 2 par jour, minimum ? Le système est bien rôdé : je cagoule les épisodes par couples, et pendant que deux séries arrivent, j'en regarde une troisième. C'est juste parfait...
Allez, un indice.

SitcomGalore_TheMaryTylerMooreShow SitcomGalore_LesCraquantes SitcomGalore_WillandGrace

Si vous êtes vraiment nuls aux devinettes, ne vous en faites pas, la réponse est dans les tags, au bas de ce post.

Regardez-moi ça si c'est pas magnifique : trois décennies de sitcom. Il m'en manque juste une pour la décennie 2000, et ce serait parfait. Mais là bizarrement, les coups de cœur sont rares (d'un autre côté est-ce que je cherche vraiment ? Non, cette trinité est uniquement due au hasard, quand on y pense).

Je crois qu'une fringale comme ça, de trois séries en parallèle, c'est quand même inédit en ce qui me concerne. Je dépasse toutes mes espérances... Les médecins pensaient que je ne guérirais jamais de la téléphagie, ils avaient oublié de préciser que mon état allait empirer ! Et j'aime que les trois séries soient d'époque différentes, de contextes différents... en fait elles me semblent magnifiquement diversifiées pour me garantir un menu téléphagique sain et équilibré. Et il n'y a franchement pas de risque de les mélanger.

Mais le plus étonnant ça reste encore que je regarde non seulement trois séries d'un coup, mais surtout trois séries qui s'avèrent être du sitcom pur jus. Je pensais être blasée côté sitcoms, eh bah comme quoi faut jamais jurer de rien.

Toutes les trois partagent un grand sens du rythme, et surtout une alchimie parfaite entre les personnages. Je suis épatée par le côté vivant de la première (même quand on a l'habitude de regarder des vieilleries, il s'en trouve encore quelques unes pour nous surprendre et nous rappeler que non, c'est pas parce qu'une série est plus vieille que nous qu'elle va nécessairement être guindée et prévisible), la chorale parfaite de la deuxième (pour en être à finir la 5e saison, je pense qu'on peut dire sans se tromper que j'accroche vraiment sur les personnages), et les dialogues pétillants de la troisième (j'avais oublié à quel point, j'ai eu bien fait revoir le pilote l'autre jour, ça m'a motivée pour une intégrale, je me sens bien partie pour 8 saison, là).

Donc si quelqu'un peut me conseiller une série ayant commencé dans les années 2000 qui ait autant de charme, de malice et d'intelligence, moi je suis toute ouïe. En attendant, souffrez que je m'éclipse pour m'envoyer la fin de la saison de...
...euh...
Toutes.

Je pense qu'au vu de cette triple fringale, mon été est tout tracé.

26 août 2009

Mieux vaut un petit chez soi...

Aujourd'hui, ce n'est pas la téléphage qui vous parle. C'est l'amoureuse des appartements. Eh oui dans ma vie j'ai une autre passion, c'est voir les logements des autres. On psychanalysera ça une autre fois.
Et je dois dire que ces deux dernières semaines notamment, j'ai été frappée par le charme fou des logements japonais tels que dépeints dans les séries. Alors hop, petite visite des lieux. Si Melrose Place peut le faire, pourquoi pas moi avec des dorama ?

Évidemment, il y a le truc auxquels on pense tous, gavés de stéréotypes que nous sommes, c'est la table au ras du sol auprès de laquelle on s'assied sur les genoux jusqu'à ce que mort du tibia s'en suive. Je ne conteste pas, ça existe.

Appart_Tradi1
1 Rittoru no Namida (avouez, vous avez tout de suite pensé à ça quand j'ai parlé de logement japonais)

Appart_Tradi2
Seigi no Mikata (et encore, il y a sur la gauche les meubles occidentaux de la grande sœur qui donnent déjà du cachet)

Mais ce n'est finalement pas le plus courant, et c'est, en fait, de là que vient parfois l'ennui. Il faut dire que beaucoup de décors d'intérieur dans les fictions japonaises sont atteints du syndrome du "parquet ciré", genre la jolie maison avec les canapés au carré et le sol impeccablement nu. Bon, c'est un style, hein ? Mais c'est triste comme un jour sans riz.

Appart_Cosy2
Aishiteru ~Kaiyou~ (il est pas ciré mon parquet ? Le Japon envisage de proclamer que son drapeau sera désormais bois-blanc-beige...)

Appart_Cosy3
14 Sai no Haha (le cliché de la chambre d'adolescente rangée méticuleusement est tout un poème à lui seul)

Appart_Cosy1
Katagoshi no Koibito (il ne s'agirait pas que les coussins soient en vrac, Dieu nous en préserve. Attention, du rose anticonformiste s'est glissé dans cette image)

Le genre d'endroit où mon père rêve de vivre, où on repère le moindre cheveu qui traine à 500km à la ronde.

Mais attendez, il y a pire... au syndrome du "parquet ciré" s'ajoute souvent la blanchite aiguë. Tout est blanc ! Plus blanc que blanc, même ! Du blanc où que le regard se porte !

Appart_Blanc2
At Home Dad (parce que le blanc, c'était pas assez, il faut aussi ajouter l'effet inox)

Appart_Blanc1
Seigi no Mikata (avec les incendies et les vampires, c'est le genre de truc qui me donne des sueurs froides la nuit)

Appart_Blanc3
Seigi no Mikata (le salut vient à grand'peine des rideaux ; oui, les Japonais se meublent tous chez Ikéa, pourquoi cette question ?)

Quand on vit dans ce genre d'endroit, on doit avoir l'impression de vivre dans un laboratoire ! Mon cauchemar... Ya quand même des fois où avoir une Valérie Damidot sous la main ne ferait pas de mal à tout ce beau monde. Chais pas, du bleu, du vert, du prune, de l'orange, n'importe quoi mais faut arrêter avec le blanc hôpital !

Mais l'espoir est venu des appartements de célibataires, en fait. Car les logements ci-dessus ont la curieuse caractéristique commune d'être dédiés à une famille ou, au mieux, un couple. Mais prenez une célibataire japonaise, et tout de suite, elle donne de la personnalité à son appartement.

Appart_Celib2
Kimi wa Pet (je vous l'accorde, c'est plutôt blanc, mais cette mezzanine c'est de l'or en barre !)

Appart_Celib1
Zettai Kareshi (j'adore l'impression de bordel girly qui en ressort... et l'agencement des pièces est sympa, aussi... 'me ferais bien ça en Sims)

Appart_Perfect1
Katagoshi no Koibito (alors là c'est juste le living de mes rêves, tout va bien ; ya juste la couleur du canapé à changer)

Je suis amoureuse, mais alors amoureuse de chez amoureuse, de la maison meublée quasi-uniquement avec du fer forgé de Katagoshi no Koibito. Allez, on en remet une couche.

Appart_Perfect3
L'entrée toute de vert vêtue, avec une impression de fraîcheur accueillante.

Appart_Perfect4
Une vue de la cuisine dont on jurerait qu'en fait c'est l'atelier d'un jardinier.

Appart_Perfect5
La terrasse rappelle (en plus fournie) celle de Will & Grace (appartement dont j'ai déjà chanté les louanges, suivez l'tag).

Appart_Perfect6
Mais non, c'est pas (que) pour la télé que j'ai pris la capture, zavez repéré la cheminée sur la droite ?

Appart_Perfect2
Vue depuis le lit de la salle de bains, agencée façon véranda. Priceless.

Appart_Perfect7
Allez, pour finir, une vue d'ensemble de la pièce principale ; on appréciera l'impression de luminosité pas agressive qui en ressort. Je n'ai pas la main verte mais je suis sûre que de toutes façons la plupart des plantes sont en plastique, donc ce serait jouable.

Voilà, c'était pas grand'chose, mais je voulais tout de même partager avec vous mes découvertes immobilières, même si certaines (notamment la dernière) sont très irréalistes au regard des surfaces habituellement en vigueur dans les métropoles nippones.
La prochaine fois, si vous voulez, on causera architecture, parce que j'ai aussi eu le temps de repérer deux/trois immeubles qui méritent le coup d'œil...

28 novembre 2008

Et un post sur Ned de plus, un !

Alors qu'il y a pas si longtemps, je vous parlais du pilote de Will & Grace, j'ai eu la surprise de tomber, en un haut lieu de cagoulage, sur celui de Ned & Stacey, lequel ne partage pas uniquement avec le premier un goût pour les titres de série simplistes, mais aussi la présence de Debra Messing. Et moi, vous savez bien, dés que je vois une chevelure rousse...
Du coup, ayant le mobile comme l'opportunité, je n'ai pas pu résister à la tentation de le cagouler pour vous l'offrir ! Là, comme ça, en cadeau, parfaitement, et ce n'est même pas encore Noël !
En plus, ce sera ça de moins à numériser à partir de mes VHS plus tard, et sans le logo d'AB1, en prime !

On est donc partis pour un nouveau post La preuve par trois, et je parie qu'il y a moins de monde qui connaît Ned & Stacey que Will & Grace, pas vrai ?

NedStacey___1
D'ordinaire, quand deux personnages se rencontrent, et font des étincelles, on est plutôt dans la logique du coup de foudre à la Dharma & Greg. Bon. Bah là, pas trop. Ce serait plutôt les foudres de guerre ! Dans le cas de Dharma et Greg, les différences sont tout de suite présentées comme étant ce qui attire les personnages l'un vers l'autre, mais pour Ned et Stacey, c'est absolument le contraire. C'est tellement violent qu'on voit mal comment ces deux-là vont tenir tout l'épisode sans s'étriper...

NedStacey___2
Même si on devine rapidement que l'objectif de la série sera de rapprocher deux personnages que tout oppose (un classique), on reste quand même bluffé par le cynisme qui domine cet épisode, et notamment ses dialogues. Mais aussi, d'une façon plus générale, la situation qui est en train de naître sous nos yeux, celle d'une cohabitation complètement intéressée, égoïste, et fondée sur des préoccupations tellement terre-à-terre, qu'on a du mal à se rappeler que Ned & Stacey est pensé comme une comédie romantique ! Ce mariage blanc, mariage d'intérêt, appelez-le comme vous voulez, est en fais profondément glauque !

NedStacey___3
Un petit air de déjà vu ? Eh oui, Debra Messing est encore en robe de mariée ! Bon, j'ai bien conscience que, chronologiquement, c'est l'inverse, mais bon... tiens, il faudrait que je revoie le pilote de Prey pour vérifier un truc...
C'est un coup classique : les deux personnages qui n'ont rien à faire ensemble mais qui finalement... Cela dit, on parvient à être surpris par cet échange, puisqu'en fait, ici, c'est Stacey l'idéaliste qui a contracté ce mariage avec le plus de cynisme... Ned ayant en effet une pointe de sentiments pour elle ! Double surprise, à vrai dire, puisqu'on aurait mal imaginé qu'il ait des sentiments tout court, pour commencer. Voilà qui donne lieu à un échange acerbe, mais d'un autre côté, il faut reconnaitre que la série a des dialogues très vifs de toutes façons, c'est d'ailleurs son atout majeur, avec Thomas Haden-Church.

Il y aurait très certainement un peu plus à dire de ce pilote, à commencer par la présence de Greg German, fishiste avant la lettre, mais bon, les règles sont les règles, trois captures, et pas une de plus !

Voilà, je suis sûre que ça vous fait du bien que je ne parle pas toujours d'un seul et même Ned, pas vrai ?

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche Ned & Stacey de SeriesLive.
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10 octobre 2008

Deux homards

Contrairement à bon nombre de filles déçues par la gent masculine, je n'ai jamais fantasmé sur le fait d'avoir un meilleur ami gay. Un ami est un ami, quelles que soient ses pratiques sexuelles (au début, j'avais pas prévu de le formuler comme ça, mais après j'ai commencé à concevoir que peut-être parmi vous se cachent des mineurs, et peut-être même des mineurs n'ayant pas encore une idée précise de leurs pratiques sexuelles à venir...).

Mais il faut quand même bien reconnaître que la perspective d'une relation à la Will & Grace est quand même drôlement alléchante. Et encore, peut-être est-elle encore trop ambiguë pour être parfaite.

Enfin bref, tout ça pour dire : attention, ya un second pilote en rubrique La preuve par trois aujourd'hui !!! Eh oui, trois captures, trois scènes, trois commentaires !

Will et Grace sont, définivement, ce que Phoebe Buffay appellerait des "homards" (on va voir ceux qui suivent).
C'est-à-dire deux êtres voués à passer leur vie à se tenir par la pince... c'est mignon, parfois trop fusionnel, mais définitivement le point fort principal de la série, le liant qui fait réellement la différence, qui, tout justement, a fait la différence pour Friends. La preuve en images, comme on dit.

WillandGrace_1
En guise de scène d'ouverture, ce dialogue téléphonique si intime qui nous plonge immédiatement dans la totalité de la relation entre les deux personnages principaux. C'est imparable, on a droit à tout : la tendresse, les blagues, les allusions sexuelles, et même deux répliques sur Urgences !!! ("Eriq LaSalle vient de sourire"/"Vraiment ?!"/"Non.") Parce qu'en plus ils sont téléphages ? Ce serait trop beau. Non, disons simplement que ces deux-là ont en plus des références popculture qui sont un véritable rafraîchissement, en plus de tout le reste. Bref cette introduction est d'une efficacité renversante, sans être artificielle, d'ailleurs dés le pilote, les deux interprètes sont d'un naturel assez incroyable dans leur relation, qui semble tout de suite très vraie. La scène où Will et Grace jouent avec leurs amis est évidemment éloquente à ce sujet.
PS : le coin télé chez Will est un paradis pour téléphage. Confortable, élégant, presque confidentiel, aussi... en un mot comme en cent, parfait. Comme je le disais récemment (en fait c'est ce qui m'a amenée à revoir le pilote), l'appart de Will est de toutes façons superbe.

WillandGrace_2
Will & Grace, c'est aussi... Karen. Si ces deux-là n'étaient pas le centre de toutes les attentions scénaristiques les plus intéressantes, définivitement, elle serait l'héroïne de la série. Quand j'ai vu le pilote pour la première fois, en VO, je suis aussi complètement mais complètement tombée amoureuse de sa voix. Ladite voix plus le look à la fois classique et sexy... tout-à-fait mon genre. J'aurais presqu'envie d'être lesbienne pour des nanas comme ça ! En plus, le personnage est excellent, exubérant et pince sans rire à la fois, tout en humour grainçant. Tout le monde trouve Jack hilarant, bah pas moi, moi c'est Karen et juste Karen. Jack lui sert juste à lancer des gags quand les deux homards font bande à part.

WillandGrace_3
Ya un truc quand même, qui m'agace prodigieusement, c'est quand les acteurs ont l'air de se marrer plus que nous. C'est exactement pour ça que je suis allergique à That 70s Show par exemple : je déteste voir les acteurs se marrer avant la fin de leur blague. Ce doit être super si on est sur le tournage, dans le public, d'avoir ce petit plus, cette connivence, mais quand on est devant l'écran, on n'a pas envie de ça. Or c'est un gros problème dans cette série, qui se produit très souvent notamment quand Debra Messing est dans le coin. Parfois c'est même un tue l'amour. Mais bon, on ne peut pas lui en vouloir de trouver la série drôle, juste lui en vouloir de ne pas nous laisser le découvrir en temps voulu.

Vous l'aurez compris, c'est un excellent pilote, même si Debra Messing est... disons, l'actrice qu'elle est, ça ne gâche pas le plaisir de voir ce couple hors du commun évoluer avec brio. On sent tout de suite très bien la relation entre nos deux héros, et Jack reste distrayant tandis qu'on se repait du charisme de Karen, bref un épisode idéal pour ouvrir la série, qui nous laisse complètement prendre la mesure de ce qui nous attend.
Ah vous auriez dû me voir, complètement en larmes, quand la série s'est finie. C'était pas joli à voir...

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture (et je sais qu'il y en a, mais je ne les forcerai pas à se dénoncer !) : la fiche Will & Grace de SeriesLive.
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15 octobre 2007

Ode to my VHS

Ca faisait un bout de temps que je n'avais pas eu l'occasion d'aller dans cette FNAC ; la plus grande que je connaisse, si ce n'est la plus grande tout court. C'est dans ce temple du produit culturel que je venais, il n'y a pas si longtemps, prendre mon fix régulièrement. Ca faisait en fait 3 ans. Le rayon DVD a déménagé au premier étage, mais à part cela, rien n'a changé dans le magasin. Je réprime un soupir mêlé de nostalgie et de contentement, et m'engage sur l'escalator.

Plus qu'un rayonnage obscur caché au milieu des imports, les séries ont désormais tout un espace qui leur est dédié. Sur les coffrets, les plastiques sont propres et bien tenus, l'étiquettage est soigné, coloré, bardé d'autocollants signalant des promotions... Bien en évidence, les séries du moment ont aussi droit à un panneau "à la TV", et tout cela est très proprement classé alphabétiquement.

Ce rayon, vous le connaissez tous à présent. Mais pour moi qui n'étais pas venue depuis 3 ans, c'est un peu comme une révélation ! Après des années à fouiller laborieusement, cherchant à deviner si mes séries favorites seraient cachées au beau milieu des comédies musicales (ne riez pas, c'est du vécu) ou parmi les films pour ado faisant la part belle à la videographie des soeurs Olsen ; après des années à ramener chez moi des coffrets déchirés à l'étiquette illisible (mais qui, c'est vrai, m'a permis d'obtenir un rabais inattendu par deux fois lorsque la pauvre préposée à la caisse devinait à grand'peine le prix à me demander) ; à lutter pour trouver les nouveautés... Cette époque de vaches maigres est derrière moi, elle est derrière nous tous, et n'a sans doute plus cours que dans les espaces culture des supermarchés de Province... Et encore.

Pourtant, je ne peux pas étouffer ma déception. Au milieu des dizaines, des centaines de coffrets DVD bien rangés, acheter un pilote ou une saison n'est plus aussi magique. La joie d'avoir déniché un titre sortant des classiques X-Files/Buffy/Ally McBeal (ouais ça marchait bien la Fox à l'époque), le bonheur de fouiller des heures pour déterrer le seul coffret Will & Grace disponible... Et puis, la sensation rugueuse de la cassette, aussi, une fois à la maison, devant le magnétoscope, le plastique tiède qu'on pouvait prendre à pleines mains pour la glisser dans l'appareil, le petit cliquetis des deux bobines dans le boîtier noir, les premiers centimètres de bande transparente, le petit carré à casser pour bloquer l'enregistrement (ou la petite glissière verte de BASF...) !

J'embarque mes rondelles dans leur coffret tout plat. Bien-sûr, l'essentiel, on est d'accord, c'est le contenu. Mais notre façon d'apprécier le contenu n'a-t-elle pas changé, du coup ?

Le regard las, la caissière me donne le prix exact, conforme à l'étiquette au centime près, et me glisse mon DVD dans un rachitique sac pour CD. Ce qui est rassurant, c'est que par contre c'est toujours aussi cher...

En sortant, mon sac light en plastique glissé dans mon sac à mains (ai-je mentionné combien je regrette les sacs monstrueux qui cognaient mon mollet ?), je passe devant le rayon des supports vierges. Pour trois étals de DVD, DVD-R et autres galettes satinées, on ne trouve plus qu'une pile de VHS de 180 mn, le strict minimum, et même plus de choix de marques. Quand je pense qu'à une époque, ils les vendaient par packs de 10 x 240 mn...

11 juin 2007

Desperate Staterwife

Certaines séries ont le défaut de tout de suite vous en évoquer une autre. Cette année, ce n'est pas étonnant outre mesure qu'on ait des relents de Desperate Housewives régulièrement, toutes les chaînes ont leur remake dans la grille. D'ailleurs je vous ai déjà parlé de Army Wives... eh bien voilà, tout le monde a sa variation sur le même thème. La bonne nouvelle, c'est que la ménagère de moins de 50 ans américaine va enfin se reconnaître dans les séries de cette saison, où le jeunisme prend un sacré uppercut.

C'est Debra Messing qui se commet dans The Starter Wife, objet du post d'aujourd'hui. Arrêtons-nous d'ailleurs sur ce choix de casting : Debra est une plutôt bonne comédienne, et surtout elle est bien bankable, du coup voilà un show taillé sur mesure pour elle. D'abord parce qu'il est léger : nous n'avons pas trop de scènes exagérément dramatiques, même quand elles seraient en droit de l'être, vu que Debra est plus douée dans l'humour (il suffit de voir sa prestation déplorable dans Prey) que dans la tragédie. Ensuite, pas de gags : le temps perdu à refaire inlassablement les prises d'une série qui n'est pas tournée en public est ainsi gagné, et ce, juste parce qu'elle fait partie de ces comédiennes incapables de dire une tirade drôle sans exploser de rire (c'était évident dans Will & Grace mais aussi dans Ned & Stacey). Que reste-t-il ? Un rôle doux-amer qui lui va comme un gant, donc, et qui lui permet d'être efficace.

D'ailleurs bien des choses sont efficaces dans The Starter Wife : le scénario, qui en dépit d'un pilote d'1h30, ne possède pas un temps mort, pas une petite digression ; les dialogues, dont on ne peut pas dire que la prod' ait fait son soucis majeur, du coup au lieu d'être excellents, ils sont efficaces... et enfin les acteurs, qui rentrent tous sagement dans leurs petites boîtes, sans chercher à nous épater, juste à servir l'histoire. Bref, une bonne machine bien huilée qui prouve que devant et derrière la caméra, tout le monde sait ce qu'il fait. C'est du travail bien brossé.

Inutile de vous faire une dessin : il manque donc un éclair de génie à cette série, le truc qui crée le coup de coeur, la seule raison pour laquelle vous allez accrocher à la série plutôt que de simplement la regarder si vous tombez dessus en zappant. The Starter Wife n'est pas une série qui vous fait tomber en pâmoison, c'est juste une bonne série, ce qui, certes, est déjà pas si mal. Elle ne possède pas un casting à tomber raide, juste un bon casting. Son générique n'est pas épatant, juste marrant. Sa bande son n'est pas amusante, elle est... ah bah non, là c'est pire, c'est la B.O. de Desperate Housewives. On oublie la musique.

Alors, pourquoi regarder The Starter Wife ? La réponse n'est pas une énorme affirmation enthousiaste, du genre de "oh mon Dieu c'est trop génial il faut absolument regarder c'est énorme", en fait c'est plus subtil que ça, et c'est la raison pour laquelle The Starter Wife n'aura sans doute pas le succès du DH dont elle s'est si visiblement inspiré.
Je pense que le charme classieux de Debra Messing (toujours sublimissime et altière, c'est le rôle qui le veut mais on a la classe ou on l'a pas), les décors hollywoodiens (cette maison sur la plage, je pourrais tuer pour y emménager vous savez ???), et les mille petites intrigues des uns et des autres (certaines commençant assez tardivement comme les problèmes d'argent du quota gay) ont leur intérêt, leur charme, et peuvent toucher une partie du public qui appréciera cette sobriété et cette sorte de subtilité. En plus, ces éléments peuvent gagner en impact à mesure que la série vieillira et larguera les amarres.

Et puis, quand bien même de nombreux éléments de la série sont très conventionnels, scolaires pourrions-nous dire éventuellement, on ne peut que se prendre d'affection pour le personnage de Molly : c'est un personnage extrêmement attachant, finement drôle (pour les raisons énoncées plus haut, elle ne fonctionne pas par tirades étincelantes mais par l'accumulation de petites attitudes charmantes et amusantes), bref plein de qualités que toutes les Desperate Housewives, non plus que beaucoup de leurs clônes, n'ont pas à ce point, optant plus souvent pour la comédie franche. Un équilibre très féminin, pas du tout caricatural, finalement assez naturel : voilà la force de ce personnage, et donc de la série.

Arriverai-je à me préoccuper des déboires de Molly pendant longtemps ? Déjà, 1h30, ça ne m'a pas semblé si long que ça, c'est déjà bon signe, surtout venant de quelqu'un qui est paramétré pour avoir envie de zapper au bout de 45mn. Certains personnages de second ou troisième rang ont piqué ma curiosité aussi, certaines interactions de Molly avec ces personnages sont intéressantes, le final est touchant sans jouer les violons, bref il y a finalement des raisons... comment dire ? Raisonnables ? De donner sa chance à The Starter Wife. Au moins une chance. Vous aviserez ensuite.

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche The Starter Wife de SeriesLive.

15 janvier 2007

A part Clown, c'est pas des clowns

Avant qu'elle ne soit bêtement renommée Marni et Nate, et plus encore bêtement diffusée dans le cadre de KD2A (une véritable aberration), il existait, à une époque, une délicieuse mais trop courte série intitulée Committed. Dans ce modeste sitcom nous présentant un duo d'amoureux au début de leur relation, la véritable force était que non pas l'un, mais bien les deux personnages principaux, étaient totalement barrés ! Ne cherchez pas, il n'y en avait vraiment aucun pour rattrapper l'autre.

Le pilote commence sur une présentation croisée de nos deux protagonistes racontant chacun, à travers leurs espérances pour le blind date qu'on leur a fixé, leurs derniers échecs amoureux : des flashbacks nous montrent Nate se comportant comme un véritable abruti, et Marni évoquant les attouchements de son oncle en riant. Mouais. Pas étonnant que le commun des mortels aie un peu de mal avec eux. Le soir du blind date arrive, et le courant passe à merveille entre ces deux allumés, chacun respectant les TOC ou bizarreries de l'autre (mais en eussions-nous douté ? De toutes façons les spectateurs français étaient avertis : leurs noms étaient au générique, ils ne pouvaient que s'entendre !). Je vous épargne les quelques retournements de situation qui nous attendent dans la suite du pilote et qui ne font que nous conforter dans l'idée que si c'est bizarre, alors ça va les rapprocher. Et qu'ils sont faits pour se mettre à la colle quoi qu'il arrive (parce qu'en plus, ensemble, ils sont mignons à mort).

Dés ce premier dîner, drôle et touchant à la fois, on peut sentir la magie de Committed opérer. Ce qui frappe, c'est qu'avant tout, le couple Marni/Nate ne fonctionne pas sur la structure comique habituelle Auguste/Clown blanc, si chère à de nombreux sitcoms du même genre. Citons les comparaisons les plus faciles : Dharma & Greg, Will & Grace, ou encore Dingue de Toi. Car dans ce couple, l'un ne sert pas de faire-valoir aux extravagances de l'autre. Non, les deux sont complètement azimutés, tenez-vous le pour dit. L'un a certes une personnalité plus expansive que l'autre (Marni ne tient pas en place, tandis que Nate semble terrifié par tout), mais, comme dans un épisode d'un Sex & the City taquin, ils ont simplement trouvé chez l'autre le monstre qui embrassera leurs trois têtes : ils se complètent sans qu'aucun personnage ne soit lésé.

En parlant de clowns, n'oublions pas de citer également les seconds rôles, et principalement Clown (interprété par l'excellent quoique peu bavard Tom Poston). Voilà encore des petits malins qui tirent admirablement bien leur épingle du jeu et qui, même si le personnage de Bowie est plus lisse que les autres, permet là encore de passer d'excellents moments. Mentionnons aussi (pour nous éviter tout problème) l'excellent Todd, irritant mais à dessein, et dont les airs pincés valent tout l'or du monde. Sa haine tenace envers Nate n'en est qu'à ses prémisses dans le pilote !

En dépit de son annulation, je reste fidèle à ce que j'en pensais lorsque j'ai goulûment regardé cette série pour la première fois...
Mahna mahna... Du du dudu du... Oh, à moins que vous ne vouliez faire les Mahna mahna, parce que je peux faire des Du du dudu du !

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche Committed de SeriesLive.

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