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ladytelephagy
new york unite speciale
17 mai 2009

Guacamole, nouvelle recette

Je n'avais pas vraiment fait attention au fait que TF1 diffusait une saison récente de Law & Order en 712e partie de soirée le samedi. J'en étais restée à Affaires non classées, et comme vous le savez, moi, les séries britanniques... même avec une excellente musique de générique... Alors j'avais pris l'habitude d'éteindre après ma dose hebdomadaire de New York Unité Spéciale.
Grand bien m'a pris ce soir de terminer ce que j'étais en train de faire avant de faire taire ma télévision ce soir.

Comme toutes les séries de la franchise, à la notable exception de SVU que j'adore (même si je me réjouis plus facilement des rediffs que des inédits depuis quelques saisons), la série originale ne fait pas partie de mes priorités. Je n'en suis pas l'actu, ni même les diffusions, et reste assez distante affectivement. Et même si j'apprends quelque chose, ça me rentre par une oreille et ressort par l'autre. Cela ne m'empêche pas de beaucoup aimer son intelligence aiguisée, et notamment le charismatique McCoy, mais sortie de là, je ne suis pas à proprement parler une fan.

D'autant qu'entre elles, les séries de la franchise ont des différences notables : une majorité des épisodes de Law & Order que j'ai vus semblaient faire la part belle plus souvent au côté tribunal, tandis que dans Criminal Intent, c'est complètement l'inverse et d'ailleurs je ne suis même pas certaine qu'ils aient encore un procureur à temps complet dans cette série, non ? Quant à Trial by Jury, je crois le titre suffisamment évocateur pour indique clairement de quel côté penchait la balance. SVU, plus équilibrée ou disons, oscillant plus facilement entre l'un et l'autre de ces aspects entre deux épisodes, m'a toujours paru mieux proportionnée.

Mais ces nouveaux épisodes, de par le départ de M. le Président d'Arthur Branch, donnent tout de même un souffle très différent. McCoy est aujourd'hui devenu District Attorney. Voilà qui le relègue à un rôle plus administratif, de supervision, qui d'ailleurs est extrêmement bienvenu car on en avait marre du toujours obtu Branch, ce carriériste aux idées parfois exagérément réactionnaires. Une fois sur deux, McCoy et Branch avaient pris l'habitude de se prendre le bec sur les questions de fond, parce que leurs valeurs étaient diamétralement opposée, et c'était certes très intéressant, mais au bout d'un moment on avait compris la dynamique. On arrivait à la caricature d'un McCoy toujours droit dans ses bottes et moralement irréprochable, face au vilain patron qui ne pensait qu'aux coups de fil du maire et à faire des exemples à tous bouts de champs, ce qui portaient quand même un sérieux coup à ladite intelligence de la série. Heureusement, les intrigues étaient toujours intéressantes, donc ça n'était pas décourageant pour le spectateur, mais lassant, ça c'est clair.

Voilà donc McCoy promu patron, et comme du coup il faut un nouveau procureur pour profiter du droit de cuissage sur les diverses procureur adjointes, il est remplacé par le procureur Michael Cutter. Lequel apporte donc de nouvelles nuances bienvenues : cette fois, il a relativement les mêmes positions politiques que McCoy, ce qui lui évite d'être systématiquement en opposition avec McCoy sur le fond (et on verra sur le long terme si cela est dommageable à l'échange d'idées qui avait lieu jusqu'alors). Mais ce qui est excellent, c'est qu'il a une interprétation toute personnelle des procédures. Ca renouvelle quand même très largement la dynamique de la série de le voir transgresser le code pour arriver à ses fins, qui finissent par être les mêmes que McCoy puisqu'ils ont, pour ce que j'en vois ce soir, les mêmes opinions.

Voilà qui permet de nouveaux questionnements, aussi. Auparavant, quand McCoy transgressait ces règles, c'était pour passer outre les ordres du vilain méchant Branch, dans l'espoir de ne pas laisser la politique politicienne gagner au détriment de la Justice. Ca faisait un peu chevalier en armure mais bon. A présent, on sent que Cutter va vouloir faire au mieux sans s'encombrer des procédures, juste parce que c'est dans l'intérêt du dossier, mais que ces boulettes vont inévitablement lui poser des cas de conscience, notamment lorsqu'il fait foirer une enquête pour avoir été trop tête brûlée. Et cela met aussi McCoy dans un rôle moins caricatural de patron qui n'est pas foncièrement opposé à ce qu'il veut faire, mais juste à la façon dont il veut le faire.

De nouvelles nuances dans la façon de rendre la justice, ou au moins d'essayer, même quand le système est complexe, même quand le système est mal foutu, même quand des détails techniques peuvent tout gâcher, voilà la promesse de Law & Order depuis ce rafraîchissement de casting. Donc : merci.

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche Law & Order de SeriesLive.

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22 février 2009

Putain, 10 ans !

Aujourd'hui, c'est l'anniversaire de quelqu'un : Kyle MacLachlan a 50 ans.

Mon Dieu, déjà !
Il y a dix ans de ça, il était tout-à-fait ma pointure.

Je crois que ma génération de téléphages féminines a plutôt fantasmé sur des gars comme Jason Priestley, puis James Van Der Beek j'imagine. Je sais pas, j'essaye de me souvenir de ce qui faisait mouiller mes copines, je dois dire qu'en général ça ne m'intéressait pas d'ailleurs ; la plupart avaient des physiques de minettes... le visage fin, souvent imberbe, la mèche rebelle et souvent claire. De gentils garçons dont on aurait dit que la période de croissance n'était pas tout-à-fait finie, genre encore un peu hybride, tendance "mon ami gay avec lequel je risque rien mais sur lequel je fantasme quand même". L'archétype, c'était ce satané Leonardo Di Caprio. D'accord, il n'y a qu'un rapport limité avec la télé dans son cas, mais c'était lui le canon de beauté quand j'étais ado. Oh oui, j'ai vécu mon adolescence en des temps troublés...

Au lieu de ça, mon type, c'était... nan, vous allez vous moquer.
Moi, tout ça, ça n'a jamais été mon genre. Tant qu'à baver devant un mec qu'on ne rencontrera jamais, autant que c'en soit un vrai. Je comprenais bien : en tant qu'adolescente, il était plus facile de pencher pour des minets qui ne semblaient pas trop virils, donc pas trop dangeureux, parce que toute ado en effervescence qu'on soit, on n'a pas encore vu le loup et on balise un peu, et on espère quand même un peu en une sorte de romantisme tiède de seconde zone, genre Harlequin. Mais à la télé, on risque rien, alors autant cibler du vrai mâle, du mâle qui sent la mousse à raser, la transpiration et qui a le regard un peu dur.

Pour me fanservir, il suffisait de prendre un acteur à la mâchoire taillée à la serpe, au nez un peu cassé, et dans les 40 ans. Kyle MacLachlan ? Complètement mon genre. Jon Tenney ? Je me serais damnée pour lui (et grâce à Brooklyn South et Au-delà du réel, de délicieuses images sont gravées dans mon cortex à jamais). Kevin Kilner ? Il a été mon premier. Je vous épargne la liste exhaustive... Personne dans mon entourage ne les connaissait il y a dix ans quand j'ai découvert leur existence, un à un, et aujourd'hui encore, même si un grand nombre est encore en activité, parfois dans des séries connues, leur nom éveille rarement l'intérêt du grand public. Kyle a eu la chance de cumuler Sex & the City et Desperate Housewives, mais les autres, c'est déjà moins garanti. Et pourtant Jon est dans The Closer. Et Kevin, eh bien, il est parti se rhabiller, le pauvre.

Pourtant la voilà, la vérité. Ça fait dix ans que Kyle et moi, on est comme ça. C'est juste qu'il ne le sait pas.
Dix ans.

Il y a dix ans, la quarantaine, c'était loin. Ce n'était pas vraiment grabataire, mais c'était loin quand même. Aujourd'hui je réalise que quarante ans, c'est 13 ans de plus que moi. Mais que de toutes façons ces acteurs que je trouvais tellement à mon goût, eh bien ils en ont cinquante maintenant, fini de rigoler. J'ai franchi un seuil psychologique, si vous voulez...

Je ne dis pas qu'il ne m'arrive pas, encore maintenant, de me réjouir les mirettes devant un acteur qui ne fasse pas partie de l'équipe "historique". En général c'est d'ailleurs pour m'apercevoir qu'il approche de la quarantaine aussi, d'ailleurs.
Mais ce que ça veut surtout dire, c'est que ça fait 10 années de ma vie que j'ai passé devant la télé, à regarder certains acteurs en me disant yummy, et que je suis toujours là. Je n'ai pas juste 10 ans de téléphagie à mon actif, j'ai 10 ans de téléphagie tout en étant sexuellement active ou à peu près. Ca me donne un coup de vieux comme vous n'imaginez même pas.

Ah, si mes ex pouvaient parler, ils vous en diraient des choses sur Kyle ! Qu'est-ce que je les ai fait chier avec lui. "Kyle est guest dans cet épisode de NY SVU" par-ci, "Kyle a joué dans un téléfilm de merde où pour la première fois il ne se teint pas les cheveux" par-là... ah ils en ont bouffé, du Kyle. Parce qu'il n'était pas question de louper une seule de ses apparitions. Ils ont tous eu droit à Showgirls, même, c'est pour vous dire. Et yen a un, je crois, même, il y a eu droit plusieurs fois.
On a tous nos fétiches, c'est juste que, jusqu'à aujourd'hui, j'étais restée discrète à leur propos sur ce blog, ne me regardez pas comme ça.

Mais voilà, vieux frère, ça fait dix ans que je te mate suis ta carrière, le temps a passé, t'as eu le culot de te marier, t'as poursuivi ta carrière d'acteur, j'ai poursuivi ma carrière de téléphage, et aujourd'hui, dix ans après, où en sommes-nous ? Bah, les choses n'ont pas si mal tourné, c'est sûr. Mais merde mon vieux, dix ans, quoi.
Dix ans de téléphagie acharnée pour moi. Dix ans de jobs plus ou moins d'acteur pour toi.

Espèce de vieux con, t'as osé me faire vieillir en même temps que toi !

. . .

On dit qu'on repart pour dix ans, et on regarde où ça nous mène ?

Et pour tous ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche de Kyle MacLachlan de SeriesLive. Qui m'avait poussée à m'enrôler chez eux à l'époque... (et puis celle de Tracy Middendorf aussi, mais rien à voir avec la choucroute, puisque vous le savez, j'aime pas les blondes)

3 février 2009

Miroirs obscurs, et pas qu'un peu

Je le pressentais déjà en voyant le pilote, je le devinais déjà en voyant le deuxième épisode il y a des années de ça, mais c'est devenu criant cet après-midi, au 7e épisode : Christopher Titus s'est servi de la série qui porte son nom pour revenir sur les blessures du passé. Eh, qui suis-je pour juger ? Je ne vais pas lui jeter la pierre pour se servir d'un média à des fins thérapeutiques...
Je crois que c'est ce que j'aime chez Titus, et ce que j'aime d'ailleurs aussi chez Rude Awakening : il ne s'agit pas juste de rire de ce qui n'est pas drôle en réalité, il s'agit de trouver la force de rire de ce qui a fait mal, et de s'en soigner. Quand une série prend une telle valeur, dépassant le stade de l'autobriographie pour entrer dans le domaine de la thérapie, c'est là qu'on commence à toucher à ce qui fait aussi que la télévision sait être un peu plus que du divertissement.

N'importe qui peut rire des coucheries d'une actrice ivrogne qui a raté sa carrière. Et puis un jour on comprend que ce n'est pas écrit par hasard, et que Claudia Lonow sait exactement de quoi elle parle. Elle sait en rire parce qu'elle a su en pleurer. En fait on n'a pas eu besoin de lire des tonnes d'articles et d'interviews pour le savoir, ça semblait évident rien qu'en regardant la série. Les lectures ultérieures ne feront que confirmer. A demi-mot... mais il n'y avait pas besoin de plus.
Quand Christopher Titus, l'acteur et auteur, écrit un épisode où la mère de Christopher Titus, le personnage, fait ses excuses à son fils pour tout le mal qu'elle lui a fait en raison de son instabilité mentale, il n'y a même pas besoin d'aller vérifier si effectivement la mère de l'acteur a passé du temps en hôpital psychiatrique, ça se sent, il émane une telle intensité et une telle sincérité de cette scène que nul n'est besoin d'aller vérifier. Mais si on le fait, on s'aperçoit qu'en effet, c'est vrai. Et on prend toute la mesure de ce qu'on voit épisode après épisode.

Certaines séries ont de la profondeur parce que par la fiction, elles évoquent quelque chose d'universel, et Oz, par exemple, est de celles-là. Et puis certaines séries ont de la profondeur parce que, par la fiction, elle évoquent quelque chose de personnel, et certes ça les rend peut-être moins accessibles au grand public, mais elles n'en sont pas moins extrêmement puissantes.

Quelque part, c'est trop facile d'utiliser des personnages entièrement fictifs pour explorer des réalités qui ne concernent personne en particulier. On regarde New York Unité Spéciale en sachant que les histoires sont plus ou moins adaptées de faits réels, mais on sait aussi que ceux qui écrivent ne sont pas ceux qui ont enduré ces choses atroces, que personne n'est réellement concerné dans le staff de la série, et ça permet certes de prendre du recul, mais ça distancie parfois aussi un peu trop... C'est aussi comme ça que certaines séries s'autorisent des dérapages hallucinants et des sauts de requins à ne plus savoir qu'en faire. Soudainement, Derek Morgan et son sourire adamantin vous sortent une histoire d'abus sexuel sur mineur et on n'y croit pas une seconde. Alors qu'une partie de ces choses sont vraies. Elles sont vraies quelque part, pour de vrai, malheureusement il y a vraiment des enfants à qui ça arrive, mais là on sait que ce n'est pas vrai, on le ressent au plus profond de soi et on se dit que Criminal Minds ne sait plus quoi inventer pour nous surprendre. N'a jamais su.

Mais quand on regarde ces fictions, on sent immédiatement ce qu'ils ont d'autobiographique, et une vraie connexion s'établit instantanément.

Billie Frank se regarde dans le miroir en se demandant ce qu'elle est devenue, et ce qu'elle va faire de sa vie. Elle voit le choix qui s'ouvre à elle, entre sombrer plus profond encore et donner un coup de talon pour remonter au moins un peu, et c'est vrai, il n'y a pas à en douter. Et même si les répliques sont drôles, on sent aussi ce qu'elles ont de réel. Et c'est là que la fiction est transcendée. On ne regarde pas juste une histoire. On vient de pénétrer l'intimité de quelqu'un. On regarde une confession. C'est romancé, mais c'est vrai.

Si j'aime autant qu'une série me parle de choses atroces, c'est bien pour qu'elle me renvoie à certaines choses qui me sont vraies. Alors je crois que c'est aussi pour ça que j'accroche sur des séries comme Titus ou Rude Awakening, parce que je sens qu'elles renvoient à la réalité de quelqu'un d'autre. Et qu'elles permettent de prendre ce fameux recul si nécessaire d'une part, mais qu'elles me plongent aussi le nez dedans, dans ce qui a été une épreuve, pour quelqu'un d'autre, à l'autre bout de la planète, et soudain on fait plus que regarder la télévision. Parce que quelqu'un, à l'autre bout, a bien voulu écrire plus que de la simple télévision.

C'est aussi pour ça que nous sommes plus que de simples spectateurs. Nous n'avons pas les yeux carrés devant l'écran parce qu'il n'y a rien d'autre à faire. Non, nous sommes téléphages parce que parfois, on nous donne cette opportunité d'aller plus loin. Notre passion prend du sens parce que parfois, on nous donne le droit de devenir des introspectateurs.

1 février 2009

La vérité est à eux

Ca a déjà été dit, mais la quête de la vérité est au centre de bien des intrigues, à court ou à long terme. Nombreuses sont les séries qui se basent sur la recherche de la vérité pour leur pitch ou leurs intrigues, et quand on voit des séries comme Lie to Me apparaître, on se dit que c'est loin d'être fini... Et quand une série ne se préoccupe pas de découvrir une quelconque vérité, c'est au spectateur de la découvrir parce que le personnage principal cache des éléments de son passé. Et comme c'est l'enjeu, la vérité, la série finira par nous la donner. C'est comme ça que ça marche. Et si la série se pique de mettre des plombes à nous dévoiler la vérité en question, vous allez voir ce qu'elle va prendre !

Alors, quand une série ne cherche pas à nous donner la vérité, ça fait du bien, un bien fou.

Donc merci à New York Unité Spéciale, ce soir, on le connaît par cœur cet épisode, mais c'est pas grave parce que, pour les raisons que je viens d'énoncer, il n'y a pas de spoiler possible, merci donc pour cet épisode s'interrompant sur un cliffhanger frustrant mais salvateur.

C'est simplement magique quand les scénaristes, enfin, offrent à leur personnage le droit de garder leur vérité pour eux. Ou qu'ils nous l'offrent, ça dépend du point de vue.
Parce que comme chacun sait, l'important, c'est le chemin.

Quand les scénaristes nous laissent faire le chemin de notre côté, et n'y reviennent plus, il y a forcément matière à se réjouir. Ils nous tenaient la main comme à des enfants, ont fait quelques pas avec nous, nous montrant un peu le paysage et les pavés, et puis, ils se sont arrêtés et nous ont dit "vas-y, tu peux continuer tout seul maintenant", nous lâchent la main et nous regardent nous éloigner... et je crois que c'est le genre de choses qu'on n'a plus assez l'opportunité de vivre dans des séries télé. Combien vous en connaissez des scénaristes qui nous lâchent réellement la main ?

C'est ce que j'appelle une bonne soirée téléphagique !
Une bonne journée téléphagique, ce serait de m'offrir mon DVD tant attendu dans une douzaine d'heures...

ChrisMeloniCompletementGratuit

Et ça, c'est complètement gratuit, j'avoue.

16 janvier 2009

Des séries dans le rétroviseur

Être pilotovore, ça a des avantages : je découvre plein de séries en permanence, sans chercher à savoir au préalable quel âge elles ont, qui y joue et quel a été leur succès. C'est l'un des bons côtés de cet état de fringale téléphagique permanent. Mais, hélas, être pilotovore a aussi des inconvénients : comme on ne peut décemment pas regarder toutes les séries qu'on a commencé à découvrir via le pilote, on développe un certain sens critique qui fait que, si le pilote n'a pas convaincu, il y a un maigre espoir qu'on donne sa chance ne serait-ce qu'au second épisode.
C'est un inconvénient dont je vous ai déjà entretenus, je pense, et que je n'ai eu à regretter que pour Boston Justice et Side Order of Life. Le pourcentage de ratées de cette technique est donc infime.

Mais aujourd'hui, je me suis remise en question... c'est pourtant tout bête. J'ai vu le générique de Friday Night Lights et je me suis dit : "une série avec un aussi bon générique ne peut pas être tout-à-fait mauvaise". Ce qui est faux, on le sait, mais le fait est que j'ai douté.

Alors du coup je me suis demandé : quelles sont les séries que j'ai bazardées vite fait de ma liste, genre après le pilote ou, pire, pendant, et auxquelles je devrais peut-être donner une seconde chance ?

Il y aurait probablement Friday Night Lights. C'est une série dont les plus anciens d'entre vous se souviendront peut-être que j'en ai parlé au tout début de ce blog, et qui ne m'avait pas convaincue. Principalement parce que c'était une série de sport, qu'en plus ça sentait la teenagerie à des kilomètres, et que ça me semblait surfait. En soi, la réalisation nerveuse n'était pas tellement ce qui m'avait découragée, mais c'était sans âme. Cependant, quand on voit le générique, on a peine à croire qu'il n'y ait pas d'âme dans Friday Night Lights. Et puis, quand on lit aussi un certain nombre de choses, on se dit qu'on a peut-être jugé trop vite. Que peut-être que Friday Night Lights n'est pas juste une teenagerie sportive. Vraiment, ça m'a mis le doute. Je sais que je devrais avoir foi en mon jugement mais, enfin, parfois, il faut peut-être quand même se dire qu'il y a anguille sous roche.

Il y aurait aussi, vraisemblablement, 30 Rock, dans cette liste. C'est même encore pire pour cette série que pour Friday Night Lights : je ne peux même pas dire que je n'ai pas aimé, je n'ai jamais regardé ! Quand elle est sortie, mon planning débordait de nouveautés, j'ai reporté à plus tard, et plus je reportais, plus tout le monde en parlait, ça m'a gavée, j'ai laissé tomber. J'adore Alec Baldwin mais là, c'est au-dessus de mes forces. C'est le même genre de raisons qui font que j'ai pris Ugly Betty sur le tard et que, même si la série me fait rire, spontanément, je ne pense jamais ni à la cagouler ni à la suivre sur TF1, ce qui fait que tout ça va finir en DVD un jour ou l'autre. Avouez que c'est idiot. Tout le monde en dit tellement de bien, et Tina Fey est vraiment une charmante créature (quand je la vois chez Conan, elle m'amuse bien, c'est même pas comme si je ne pouvais pas la blairer en plus), mais rien à faire, plus tout le monde en parle, plus j'ai une overdose par avance. J'ai regardé les 2 premières minutes, même pas, et à chaque fois j'ai une telle impression de déjà vu (parce que tout le monde en cause partout), que du coup je laisse tomber. C'est terrible. Je me sens mal, vraiment. Je suis sûre de passer à côté de quelque chose. Je le sens.

Il y aurait peut-être même Supernatural. Et pourtant je me suis infligé les deux premiers épisodes de Supernatural quand M6 les a diffusés dans la Trilo, donc en toute logique je sais de quoi je parle, mais là, et c'est le contraire de 30 Rock en somme, chaque fois que je lis les reviews de la Sorcière, je me dis que j'ai dû louper un truc. C'est obligé. Quand je la lis, j'ai ce même sentiment que quand je lis un Trekkophile qui parle de Star Trek : j'ai l'impression de n'avoir pas vu quelque chose qui lui crevait les yeux. Et pas juste sur la plastique de Jensen Ackles (trop jeune pour mes goûts persos), mais vraiment, elle a l'air de s'éclater et je ne comprends pas pourquoi moi, j'ai eu envie de me pendre avec mon intestin grêle quand j'ai testé le début de la première saison. Ca dépasse tellement l'entendement que des fois je me dis que je vais revoir le pilote. Ouais, ça va aussi loin que ça. Flippant, hein ?

La vraie question pour ces séries et quelques autres, c'est : est-ce que j'ai jugé ces séries trop vite, ou est-ce que plus simplement ce sont des séries sur lesquelles on va juste être d'accord pour dire que je ne suis pas d'accord avec le reste de la planète ?
Parce qu'il y en a, des séries pour lesquelles j'assume de ne pas être d'accord avec le reste de la planète, et je ne vais pas jusqu'à me les refarcir, je ne l'envisage même pas un instant. Quand on me parle de Doctor Who, je prends un air très poli, je hoche la tête, et je ne me mets pas la rate au court-bouillon pour si peu. Idem quand tout le monde se lève pour Chuck : on va être clairs, dés fois je tombe dessus sur TF1 quand j'allume trop tôt pour voir New York SVU, bah je m'en formalise pas : je coupe le son et je guette le générique de fin, sans autre forme de scrupule. Et vous croyez que je me flagelle quand on me vante les mérites de How I met your mother ? Eh, j'suis pas obligée d'avoir aimé, et je vais pas m'en rendre malade.

Mais ya deux/trois séries comme ça, vraiment, je ne peux pas juste hausser les épaules et lancer un nouvel épisode de Roseanne en sifflotant, parce que, tout simplement, je n'en ai pas le coeur net.
Ca vous est déjà arrivé, à vous, ce pressentiment d'être passé à côté d'une série laissée au bord de la route ?

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4 janvier 2009

lady, fille de pub

"L'ADN de-" *-ding ding ding, jingle !*

Vous savez, je ne suis pas du genre à me réjouir de la disparition de la publicité à compter de demain sur la télévision publique. Je trouve que la publicité fait partie de l'industrie de la télé et que l'en évincer c'est s'exposer à rouler sur trois roues au lieux de quatre : sans compter le bruit d'essieu désagréable, la machine est forcément déséquilibrée.

Mais quand je vois comment les chaînes privées sont toujours incapables, après des années, de faire une coupure pub sans charcuter un épisode (comme, ce soir encore, avec New York Unité Spéciale), j'ai quand même un peu envie de sauter de joie sur place à l'idée qu'au moins, ça n'aura plus aucune chance de se produire dans le public. D'un autre côté, ça faisait déjà plusieurs années qu'on n'y découpait plus les fictions pour y intercaler de la pub, alors...

Nan, sans rire, si moi je peux enregistrer mes épisodes parfaitement, en coupant le magnéto pile avant le jingle de début de pub, et pile après celui de fin, pourquoi les mecs de TF1 et M6 n'y arrivent pas à intervalles réguliers ?

17 décembre 2008

Stephanie's Baby

J'avais deux possibilités, aujourd'hui. Soit me plaindre de la disparition de ma pelote de laine avec toutes les séries du monde (moins les DVD dont j'ai déjà parlé ya pas une semaine), soit vous parler d'un film que j'ai vu ces derniers jours (oui, les films, je les regarde en deux fois 45mn, j'ai encore cette faiblesse). Et comme bah, justement, côté nouvelles séries à vous présenter, je suis un peu en galère...
Parce que, oui, en fait, des films, j'en vois 'achement plus souvent maintenant que je me suis lancée dans les posts A vendre, joli, pas cher, et quelque part je pense que c'est une sorte de petite hygiène mensuelle qui me rafraîchit la cervelle, qui fait du bien, limite qui m'est nécessaire. Je n'ai jamais autant regardé de films que depuis cet automne (je veux dire : 26 ans et demi de ma vie d'une part, et les trois derniers mois d'autre part), mais finalement c'est pas si mal. En fait, ça m'offre aussi un regard complètement différent sur les séries que je regarde et que je pensais connaître sur le bout des doigts, pour être honnête.

Comme aujourd'hui, tiens. Juste quand je commence à me dire "Oh, tiens, j'ai loupé un des épisodes de New York Unité Spéciale, ce weekend... et ça me rend même pas un peu triste", je tombe sur un film dont je ne savais rien (j'aime bien faire ça : lancer un film pour une raison obscure, en ignorant jusqu'au pitch...), et je suis bluffée, et je me dis que finalement, non, j'ai ptet pas fait le tour de tout ça, de ce genre de sujets. Et que j'imagine très bien B.D. Wong conduire un interrogatoire de ce genre pendant un épisode à huis clos, par exemple (enfin, sitôt que B.D. Wong pourra tomber enceinte... mais il est gay, pas transsexuel, on ne peut pas être partout).

C'est quoi le nom du film ? Stephanie Daley
C'est plutôt quel genre ? Drame dramatique
Qui on connaît là-dedans ? Amber Tamblyn, vue dans Joan of Arcadia et prochainement The Unusuals, et Tilda Swinton, vue partout sauf à la télé donc c'est déjà bien gentil de ma part d'avoir retenu son nom
Ça date de quand ? Le film date de 2006, mais il a été distribué de façon très limitée... je ne sais même pas s'il est sorti en France !
En résumé, de quoi ça parle ? D'une jeune fille qui, dans le cadre de son procès, est amenée à voir régulièrement une psy. La psy est enceinte, et la jeune fille est accusée d'avoir tué son bébé à la naissance.

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En moins résumé, de quoi ça parle ? On dit que 16 ans, c'est le bel âge, mais pour Stephanie Daley il s'avère bien plus sombre, lorsqu'elle est découverte, dans la neige, une trainée de sang derrière elle ; dans les WC de la station de ski où on l'a trouvée, le corps sans vie d'un nouveau-né... Dans le cadre de son procès, Stephanie est amenée à recontrer une psychologue qui doit évaluer son cas pour les services du procureur, et pour ce faire, elles se rencontrent à plusieurs reprises dans son bureau. Autant d'occasions pour Stephanie de raconter comment tout cela s'est déroulé, ou plutôt comment elle suppose que ça s'est déroulé puisqu'elle prétend ne pas avoir su qu'elle attendait un enfant, sous les yeux horrifiés de la psy qui est enceinte et a ses propres questionnements vis-à-vis de la grossesse à gérer... notamment parce que sa grossesse précédente n'a pas été menée à terme.
Et ça finit comment ? Dans les larmes (des deux côtés de l'écran). Mais pouvait-il en être autrement ?!

Pourquoi c'est bien ? Parce que c'est un de ces films empreints d'une infinie délicatesse, ne cherchant pas à faire de la démonstration de moyens techniques, ou même de démonstration sociale de quelque ordre que ce soit. Aussi aberrant que ce puisse sembler être pour un sujet aussi sensible, le film ne juge pas, ne juge rien, pas un seul instant. Le milieu très religieux, le côté mère imparfaite de la psy, la façon dont Stephanie est tombée enceinte, rien, on ne vous livre pas une pensée en kit, faites votre cuisine de votre côté, tirez les conclusions que vous voulez. De même, les rencontres entre Stephanie et la psy donnent lieu à plein de flashbacks, mais sans effet de flashback inutiles, juste un sens aiguisé de la photographie, qui fait son oeuvre tout au long du film. C'est juste beau, et si on ne fait pas attention, ça peut ressembler à n'importe quelle chronique de la vie ordinaire, avec des instants de flottement, des moments de rires ou de larmes, mais en fait on ne cherche pas à nous impacter et c'est pour ça que ça marche. On ne joue pas non plus sur la corde sensible avec de la musique tristoune partout. En fait, tout est d'un suprême doigté...
Pourquoi c'est pas bien ? Bah, du coup, vous comprendrez bien que c'est un tantinet bavard, quand même. Il y a des passages... walou ! C'est long. Mais c'est bon. Mais c'est long. Mais c'est bon...

Ah, les joies du cinéma ! Jamais aucune actrice n'aura offert une aussi impressionnante performance dans des toilettes qu'Amber Tamblyn (à part Pamela Anderson lors de ses castings).
La réplique qui tue : Toute la question qui se pose pour la psy, c'est de savoir si Stephanie savait qu'elle était enceinte. Pour son travail (et pour elle aussi, mais elle ne se l'avouera pas), c'est la seule question qui compte : les autres interrogations trouveront alors leur réponse à partir de là. Lors d'une séance, la psy insiste pour savoir si Stephanie s'était posé la question de la grossesse, et n'obtenant pas de réponse convaincante, elle aboutit au dialogue suivant :
"You could have found out.
- I thought I was being punished.
- Last year I lost a little girl, at 23 weeks. They found out her heart had stopped beating, they induced labour, it took 6 hour and a half to deliver her, she came out looking like her father... What was I being punished for ?
- You tell me."
La scène qui tue : Au début du film, j'étais impressionnée par le premier flashback, doux-amer à souhait et d'un calme à la fois réconfortant, et très éprouvant vu ce qu'on nous laissait comprendre sur l'histoire du film (autant dire : le strict minimum). Cette scène m'a beaucoup touchée, et c'est pour cela que je vais vous la livrer, mais avant, je veux vous  parler un peu plus de l'autre scène, la vraie scène, celle qui marque vraiment, mais que ne vous montrerai pas, il faudra voit le film, et c'est évidemment la scène de l'accouchement. Je vais en faire des cauchemars pendant des années de cette scène. J'ai eu envie de hurler de douleur, non par empathie mais parce que c'est là où le drame se joue, évidemment, et que ça donne la solution à la seule question qui avait de la valeur : Stephanie a-t-elle tué le bébé ? Atroce. Énorme. Déroutant, renversant, brutal, et en même temps, plein de tact... J'en suis retournée pour longtemps.
Mais bon, pour le moment, prenez celle-ci, fameuse scène de la première consultation chez la psy, et du premier flashback... elle vous donnera une bonne idée de l'ambiance du film, c'est déjà ça. A partir de là, vous aviserez.

StephanieDaley___Extrait

Une note ? CagoulesCagoulesCagoulesCagoules
Une fois de plus j'ai hésité à mettre une demi-cagoule supplémentaire mais, vous savez quoi ? En fait non, 4 cagoules, c'est bien. C'était très éprouvant et, non, je ne regarderais pas ce film pour le fun, même moi. C'est vous dire.

Bilan : Stephanie Daley, ce n'est vraiment pas le film que vous allez regarder entre amis, un soir où vous vous faites un fond de popcorn. Ça, déjà, c'est clair. Mais si vous vous y risquez, il y a une récompense à la clé. Ce qui est impressionnant avec ce film, c'est que d'une part, il ne cherche pas à se présenter sous la forme d'un thriller (si par exemple, il s'était montré sous la forme d'un procès, on aurait établir clairement que le propos était de définir si oui ou non Stephanie avait tué le bébé, là c'est plus un questionnement tacite qu'autre chose, et pourtant la réponse tarde énormément à venir, et on n'est pas sûrs, pendant tout le film, de ce qui s'est vraiment passé), et d'autre part, il parvient à brosser le portrait de deux femmes, Stephanie et sa psy, avec une donnée essentielle : la place des certitudes dans leur vie. Les certitudes qui s'effondrent, ou qu'on cherche à garder au contraire, ou celles qu'on ne remet pas un seul instant en question... c'est un film qui parle avant tout de certitudes, et pas de la mort d'un nouveau-né. J'ai trouvé ça très fort. Et les deux femmes se renvoient des certitudes l'une à l'autre et c'est ça qui fait la force de Stephanie Daley. Bref, c'est très fort, mais c'est vraiment, vraiment pas marrant.

Je ne me fais pas d'illusion : peu de monde aura vu Stephanie Daley, et je ne m'attends pas à des dizaines de commentaires de votre part commençant par "moi aussi j'ai vu ce film". Mais les plus curieux (et anglophones, hélas) d'entre vous, j'en suis sûre, sauront en faire l'expérience.
Parce que, en fait, après ces premiers posts dans la rubrique Comme au cinéma, il semblerait que je sois mal, très mal partie pour vous parler du Disney de l'hiver, ou du prochain film de Shia LaBeouf qui fait comme si on ne se souvenait pas qu'il était dans le calamiteux La Guerre des Stevens, en fait non, ya peut de chances que je vous parle de tous ces films-là, que tout le monde attend, que tout le monde ira voir. Déjà parce que je ne vais pas les voir au cinéma, pour commencer, et la démarche, du coup, change la donne. Et aussi parce que je suis tellement inculte en ciné, qu'il m'a fallu faire des recherches pour savoir qu'un film avec Shia LaBeouf sortait le 24 décembre : je n'y connais rien de rien, je vous l'ai dit. Je ne sais pas, avant d'avoir lu les critiques de tout le monde, quels sont les films attendus ou non, et je ne les regarde même pas de toutes façons même une fois que j'ai lu les 200 blogs qui parlent tous de tel ou tel film.
Je choisis mes films sur d'autres critères et ça me fera certainement en évoquer plein qui n'éveilleront que de très vagues souvenirs, dans le meilleurs des cas, pour la plupart d'entre vous. Je suis désolée, je pense qu'il faudra vous y faire : je ne parle pas tellement des séries les plus populaires ; ça ne risque pas d'être très différent pour les films, finalement. J'espère que vous serez suffisamment curieux pour me suivre dans ces découvertes-là aussi, malgré tout...? La survie de cette rubrique dépendra de vos réactions.

17 décembre 2008

[GAME] A la demande générale

Non, amis téléphages, hélas, je n'ai pas de jeu de génériques à vous proposer avant quelques temps. Alors, bon, j'essaye de surcompenser, si vous voulez. Un peu comme les mecs qui s'achètent une grosse bagnole. Je vous présente donc un nouveau jeu d'illustres inconnus ! Je vous sens joueurs cette semaine... ça doit être l'excitation à l'approche de Noël, je sais pas.
Bref, voilà déjà une seconde édition de notre jeu, pour vous faire patienter en attendant le post du vendredi.

Je rappelle rapidement les règles du jeu : retrouvez les noms de chacun de ces trois acteurs, ainsi qu'une série dans lequel on a pu le voir, et celui qui a le plus de bonnes réponses remporte un cookie ! Allez, sans plus attendre, voilà pour vous : trois visages que vous avez forcément déjà vus, trois noms que vous avez forcément déjà lus, mais voilà : qui et où ? La parole est à vous !

Round2_1 Round2_2 Round2_3
Erika Christensen
(Six Degrees / L&O SVU)
Zack Ward
(Terminator / Titus)
Alicia Witt
(L&O CI / Ally McBeal)

J'ai pas fait exprès, mais le thème du jour, c'est : miam, j'en ferais bien mon quatre heures.

Et, chose promise, chose due : un cookie au gagnant de la session précédente... Jo, nouvelle arrivée (dans les commentaires, en tous cas), qui a décroché deux points d'un coup ! Prenez-en de la graine, et méfiez-vous : on dirait qu'il y a une sérieuse compétition dans les parages...

cookie_Jo

25 novembre 2008

Trop de morts

On ne pourrait pas trouver le moyen d'enquêter autour d'autre chose ? La mort, toujours la mort... exception notable : les disparitions dans FBI Portés Disparus, et les viols dans New York Unité Spéciale (l'un n'exclut cependant pas du tout l'autre, du coup on en revient au point de départ). Mais tous les autres : des morts. Des meurtres, des accidents, des maladies... des morts, sans arrêt. Au mieux, dans le cas de Dr House, on essaye d'enquêter pour empêcher la mort.

Maintenant qu'on a fait le tour de la question (une centaine de fois, au moins), pourrait-on envisager d'enquêter sur autre chose ? Je sais pas, je ne pars pas avec une idée préconçue ou un exemple tout fait, je voudrais simplement être surprise. Juste une fois, une enquête sur quelque chose d'autre. Mettre à profit tous ces cop shows dans un contexte nouveau.

Bon en fait oui, j'ai des exemples en tête, j'ai toujours des exemples en tête. Tiens, pourquoi pas des enquêteurs spécialisés dans les enquêtes de paternité ? Ce serait génial, yaurait des papas qui apprendraient qu'ils sont pères, ou d'ailleurs qu'ils ne le sont pas, on verrait des marmots à chaque épisode, ce serait mignon comme tout, on aborderait plein de sujets un peu différents de l'ordinaire... on pourrait faire des analyses en labo tout pareil, poser des questions à plein de monde tout pareil, essayer d'inclure des flashbacks tout pareil. Tout pareil, mais différent, quoi, pour une fois.

Avec tous les enquêteurs de tous poils qu'on a eus ces dernières années, je me sens gavée, là. Je saturais déjà avant, mais là j'ai les dents du fond qui baignent. Si vous y tenez vraiment, continuez à nous fourguer des enquêteurs, mais apportez-nous du changement, au moins !

Je vous ai dit que j'avais arrêté de regarder The Mentalist ?

4 novembre 2008

Merci

Criminal Minds est une série avec des tonnes de défauts. Tiens, pour commencer, cette série n'a vu le jour sur CBS que par pur opportunisme. Et puis, tout dans sa construction crie son conformisme, du cast au scénario, en passant par son univers visuel et sonore.
Mais cette série a une qualité : elle n'hésite pas à parler de la perversité humaine. Et ceux qui me connaissent savent à quel point cet aspect est sans prix à mes yeux.

Il y a quelques semaines (et j'ai un témoin), je suis tombée par hasard sur un épisode carrément glacial. Deux hommes avaient été, dans leur enfance, maltraités dans leur famille d'accueil, et commettaient des atrocités ensemble depuis lors. Vers la fin de l'épisode, l'un d'entre eux prenait en otage un adolescent vivant encore dans la famille d'accueil qui les avait traumatisés, mais étonnamment, il le laissait partir sans problème quelques instants plus tard. Il lui avait en fait procuré une arme et comptait sur l'ado pour devenir lui aussi violent, et pour le venger de sa mère d'accueil. Mais le gamin n'avait pas tiré sur la mère d'accueil, juste sur les photos, dans le salon, qui donnaient l'illusion que les enfants étaient heureux ("les photos mentent")... L'ado n'était pas devenu un monstre à son tour ; mais ce n'était qu'un des enfants de la maison. Et les autres ?
L'épisode m'a beaucoup plu, mais je n'ai pas cherché à suivre la série pour autant. Je sais depuis un bout de temps maintenant que sa qualité ne compensera jamais pour tous ses défauts et que je ne peux vraiment pas m'y accrocher. Je le sais depuis le pilote, et ce n'est pas parce qu'une fois de temps en temps, un épisode est bon, que je tombe dans le panneau.

Hier j'avais prévu de me coucher tôt. Mais j'avais les idées noires et, finalement, après m'être tournée et retournée dans mon lit, pleuré un peu aussi, je me suis résolue à faire ce que je finis toujours par faire dans ces cas-là : allumer la télé, m'investir dans une autre histoire que la mienne, prendre 45mn de pause avec moi-même. Je suis tombée précisément au moment du pré-générique de Criminal Minds, alors que l'équipe venait de découvrir un DVD tourné par un sadique tandis qu'il violait une victime, et comprenait qu'un complice filmait la scène.
Je me suis laissée faire, sans me débattre, et j'ai accepté de suivre l'enquête. C'est tout ce que je voulais : quelque chose de pas trop gentillet. Surtout pas.

Mais plus l'épisode avançait, et plus je me suis aperçue que j'allais obtenir bien plus que ce que je n'étais venue chercher, et l'histoire a trouvé une résonnance imprévue en moi. Ce qui m'a plu, c'est que j'ai tout de suite su que le dominant était derrière, et non devant la caméra. Ce qui m'a plu, c'est qu'en la voyant, j'ai tout de suite su que c'était l'épouse la plus perverse. Ce qui m'a plu, c'est que je me suis sentie en terrain connu.
Et finalement Criminal Minds m'a donné ce que je n'étais pas venue chercher, mais dont j'avais bel et bien besoin hier soir : un moyen d'écluser ma peine et ma rancoeur sans avoir à les occulter. De faire l'expérience, de façon extrême et fictive, certes, mais émotionnellement vraie, de ce qui me hante, et de ressentir de l'apaisement.

C'est ça que j'attends de la télévision. Que sa main sorte de l'écran, vienne fouiller mes entrailles, attrape mon coeur palpitant, me l'arrache d'un coup sec et n'y laisse que le calme. Qu'elle me renvoie en moi-même par la fiction, et qu'elle apaise mon trouble en usant d'hyperboles et de métaphores.

C'est ce que je venais chercher en SPACE 2063 il y a 10 ans, ce que je suis venue chercher auprès d'Oz ensuite, ce que je viens chercher chez New York Unité Spéciale chaque semaine : une dose d'horreur véritable, la folie humaine à l'état pur, un moment où l'on regarde les protagonistes avec un haut-le-coeur épouvanté parce qu'on sait qu'ils ont quelque chose de profondément réel, un instant où l'on souffre jusqu'à la moëlle de ce que l'on voit, où l'on prend la mesure de ce que sont les hommes.
Et puis où ça s'arrête.
On s'est fait peur, on s'est fait mal, on a remué la mélasse tout au fond de soi, et puis on sort de là, à la fois meurtri et guéri. De petites scarifications pour l'âme...

Je regarde pas mal de comédies en ce moment, vous le savez, mais cette dimension tragique reste mon shoot de téléphagie favori. Celui qui s'adresse vraiment et profondément à moi. Ce pour quoi j'ai signé. Celui que je n'ai pas oublié, et qui dit que je n'ai pas oublié, non plus. C'est ma façon à moi de vivre ma téléphagie, intimement.

Une fois l'épisode fini, je n'ai plus eu qu'à éteindre l'écran, me retrouver dans le silence et dans le noir, fermer les yeux et m'endormir, libérée.

Merci.

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