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ladytelephagy
21 octobre 2011

Le but et le moyen

"Bon bah c'est une série de Showtime, quoi".
C'est le genre de chose que j'ai la sensation d'entendre de plus en plus souvent. Avant, on faisait déjà des généralités sur une chaîne : CBS et ses séries policières sorties d'une chaîne de montage, la CW et ses merdes dédiées aux ados volontaires pour se faire trépaner, ABC et son goût pour les annulations absurdes...
Et ça donnait déjà des réflexions du genre "je ne voyais pas du tout cette série sur cette chaîne", alors que, bah écoutez les petits, justement, elle y est, c'est donc bien que si.

Mais j'ai l'impression que de plus en plus, on inverse cette façon de penser en décrétant qu'une chaîne ne peut jamais faire que la même chose.
Ainsi, pendant The SeriesLive Show, au cours de la saison passée, ai-je pu entendre régulièrement une petite phrase qui n'avait l'air de rien, mais qui sur le long terme m'a paru agaçante ; par exemple à l'occasion de laquelle l'un de mes camarades avançait que The Walking Dead n'avait rien d'une série de AMC. Ecoutez, si une série sur la survie (hautement improbable) en milieu zombie n'est pas à sa place sur AMC, je ne refuse pas qu'on me dise sur quelle chaîne et nulle part ailleurs elle s'imposait comme une évidence. Évidemment, HBO, FX et Spike (en supprimant le budget sport) auraient pu le faire en toute légitimité, mais je ne vois pas en quoi AMC est moins autorisée à passer ce genre de commande. Après tout la politique de fictions de la chaîne a l'âge de Mad Men (occultons Remember WENN et The Lot que, osons le dire, personne n'a vues), et on ne peut même pas dire que Le Prisonnier (New Gen) soit du même tonneau que Breaking Bad, ni Breaking Bad de Rubicon. Ajoutez à ça The Killing qui est, en plus, un remake de séries étrangère, et non une création originale (voyait-on AMC donner dans le remake ?), et vous avez tout compris. Rien ne fait spécialement sens. Il n'y a pas un ton unique. Il n'y a pas une volonté unique. L'idée est d'aller chercher la qualité sous toutes ses formes, qu'elle emprunte un ton grand public (The Walking Dead) ou s'adresse à une audience plus restreinte (Mad Men).
Et entre parenthèses, parfois ça marche, et ça donne une vraie série de qualité qui enthousiasme la critique, et parfois ça ne marche pas, dans le sens où la série laisse les observateurs circonspects et/ou reste trop confidentielle.

On pourrait le faire de beaucoup de chaînes, d'ailleurs. Car si sur HBO, le mot d'ordre est également censé être la qualité, rappelons qu'elle revêt des formes très variées (euphémisme), de Boardwalk Empire à True Blood en passant par Entourage, Bored to Death et East Bound and Down (notez bien que je n'entre même pas sur le terrain de mon avis personnel sur ces séries ; mais si vous y tenez, il y a les tags).

Bien-sûr, il y a des points communs, et je ne nierai pas que pour Showtime, il est facile de généraliser à partir du fait que les séries sont souvent centrées sur un personnage féminin (d'ailleurs SNL ne s'est pas gêné l'an dernier pour le signaler, oubliant de façon fort pratique ce bon Dexter dans sa démonstration), mais ça ne fait pas tout. Et le ton ? Et le sujet ? Bien que j'aime ces deux séries, jamais il ne me viendrait à l'idée de comparer Nurse Jackie à The Big C, par exemple. A contrario, il vient à l'idée de tout le monde comparer Enlightened à The Big C. Oups, pas la même chaîne.

Alors on étiquette. Showtime ne peut faire que des séries de gonzesses (oups Dexter), HBO ne peut faire que des séries de qualité (oups True Blood), CBS ne peut faire que des séries policières (oups The Good Wife)... "Ouais nan mais là lady, c'est facile, moi aussi je peux le faire et trouver une exception, n'empêche, c'est quand même vrai en général".

Eh bien non, pas en général, si on y réfléchit. Peut-être que dans le fond ça souligne surtout une chose : la perception que nous, nous avons de l'identité d'une chaîne.
Par exemple, j'en parlais dans les commentaires cet aprem avec Tony sur un autre post, mais pour moi, ABC est le network des annulations scarifiantes. Pourtant j'ai été peinée, il y a quelques mois encore, par des extinctions sur d'autres chaînes, à l'instar d'Outsourced sur NBC, mais il reste assez criant pour moi qu'ABC a annulé des séries comme Pushing Daisies (obviously), Samantha Who, Better Off Ted... Pour d'autres que moi, ces annulations seront passées plus en douceur, là où d'autres auront marqué, faisant d'une autre chaîne l'ennemi à abattre.
Alors du coup cette perception varie d'un spectateur à une autre.

HomelandisDashow
Et c'est pour ça que toujours un peu irritant quand j'entends l'un de mes comparses du SeriesLive Show attaquer Showtime au pied de biche de façon systématique, parce que j'ai l'impression que cette généralisation empêche d'aborder toute nouveauté avec un oeil neuf. Il n'y a pas que du bon sur Showtime, et je ne regarde certainement pas toutes les séries de Showtime, mais je trouve étrange qu'on veuille juger une série à l'aune de la chaîne sur laquelle elle est diffusée. Je n'ai même pas envie de défendre Showtime, ou ABC, ou NBC, ou CBS, ou AMC, ou que sais-je. Je ne vois pas plus l'intérêt de les "sauver" en bloc que des les dénigrer systématiquement.
Je trouverais simplement plus juste qu'on juge une série sur ce qui est diffusé, et non sur qui la diffuse.

Voilà, c'était le coup de gueule du jour, mais avouez : ça faisait longtemps.

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20 octobre 2011

Burnes noticed

ManUp

Bon, les garçons, c'est la troisième fois qu'on va avoir cette conversation cette saison, donc je pense qu'il est légitime que je m'inquiète sérieusement. Au début, j'ai traité vos préoccupations par le mépris et la moquerie, mais là je sens bien qu'on a quand même touché un point vital, sinon on n'y reviendrait pas une fois de plus.
Alors je vous écoute : qu'est-ce qui vous émascule donc tant ? Vraiment je suis curieuse. Vous avez froid aux pieds à force de marcher sur le plafond de verre ? C'est de ne plus sentir l'odeur des soutien-gorges brûlés qui vous donne l'impression d'avoir été vaincus ? Ou bien c'est parce qu'on vous appelle tous Monsieur sans se demander si vous avez été validés par une femme ? Non, ok, je le reconnais, je suis à nouveau moqueuse et je m'en excuse, mais sérieusement, quel est le problème ?
D'où vient ce réel besoin de régresser à une époque où le mâle se définissait par une série de codes immuables ?

Je m'interroge parce qu'outre le fait que Man Up! est la troisième série en moins de deux mois à mettre le sujet sur le tapis, j'ai cru comprendre que le phénomène ne s'arrêtait pas là.
Plus tôt cette saison, dans un post qui je l'avoue était partial (je confesse être une femme), je me suis surprise à apprécier les histoires relatives au féminisme dans The Playboy Club et surtout PanAm (enfin, essentiellement dans le pilote de cette dernière, il faut l'avouer). Mais ces séries ont été regardées, respectivement, par un maximum de 5 millions et quelques, et 11 millions de spectateurs. J'ai bien dit maximum. Et en comparaison, le pilote de Last Man Standing a été regardé par plus de 13 millions d'Américains. Alors on va être honnêtes, ce n'est pas qu'une question de sujet. Mais ça l'est aussi. Et je ne ferai pas mine d'ignorer de façon fort commode que How to be a Gentleman s'est vautrée. Mais il y a là quelque chose quand même.

Alors revenons à Man Up!. Parce que j'ai besoin de comprendre.
De quoi avez-vous peur ? A part grandir, je veux dire. Qu'est-ce qui vous menace tant dans l'existence-même des femmes qui vous entourent, que vous ayez un besoin de vous recroqueviller sur des valeurs qui non seulement sont obsolètes mais qui en plus, reconnaissons-le, ne vous rendent pas souvent service. Ce n'est pas un hasard si les hommes de Man Up!, How to be a Gentleman et Last Man Standing trouvent le moyen d'être à la fois les héros aux valeurs viriles portées en étendard, et des héros de comédies : vos valeurs ne fonctionnent pas, la plupart du temps.
Mais il n'empêche : il y a repli. Et je m'interroge sérieusement sur ses raisons parce qu'on peut dire énormément de choses de ces comédies (notamment qu'elles ne me font pas rire, enfin passons), mais certainement pas qu'elles sont innocentes. Parce qu'une série, on peut décider de la voir comme quelque chose d'innocent. Trois d'un coup en aussi peu de temps, ça dépasse le cadre de l'espionnage industriel. C'est un signe des temps.

Et le comble de l'ironie de cette situation, c'est que je commence moi-même à me sentir menacée ! Parce que je voudrais pas être paranoïaque, mais dans un monde télévisuel essentiellement porté par des personnages masculins encensés par la critique et la profession, dans un monde télévisuel essentiellement mené par des hommes, dans un monde téléphagique où les spectateurs qui s'expriment le plus ont tendance également à être des hommes, je me sens un peu en infériorité numérique et stratégique. J'aurais bien besoin d'une série où les femmes se regrouperaient pour dire qu'il faut se méfier des hommes et vivre d'après certains codes qui garantissent que nous restions bien des femmes.
Mais vous savez quoi ? Une telle série n'existe pas. Et je crois que je serais la première outrée, en réalité, si elle existait, parce que ce serait une version biaisée du monde : personne ne prétendrait que les femmes sont en passe de disparaitre.
Pourtant ça ne pose aucun problème à trois séries de prétendre que la réciproque est vraie, alors qu'à ma connaissance, aucun fait dans le monde n'a été rapporté sur les dangereuses armées de femmes castatrices hantant les rues munies de cisailles, aucun semblant de rumeur sur une loi qui vous ôterait votre droit absolu d'aimer la chasse, la pêche, les jeux videos et le club de gym (pour ces derniers c'est même devenu tendance et plus réservé à certaines catégories bien définies comme le geek ou l'homo), et aucun projet de loi n'est passé pour vous ôter le droit de vote dans quelque pays que ce soit. Nous ne subissons pas ces attaques (nous en subissons quelques autres plus subtiles, ce n'est pas la question), et vous non plus. Alors contre quelles attaques vous repliez-vous de la sorte ?

Vous vous sentez étouffés par votre condition d'homme et vous avez besoin d'en rire ? En quoi ce sentiment est-il lié à vos organes génitaux au juste ? TOUS LES PARENTS sont dépassés par les enfants, surtout les ados, TOUS LES DIVORCES sont dépassés (au moins un temps) par leur retour au célibat, TOUS LES CELIBATAIRES sont dépassés par la confrontation entre leur vision du monde et l'absurde réalisation que cette dernière n'est pas unanimement partagée. Qu'est-ce qui fait que vos terreurs sont différentes des nôtres sur ces points et quelques autres, vraiment ?

Et pourquoi établir cette cartographie de la virilité ? Vous êtes sûrs que ça vous rend service de vous fixer pareils objectifs ? Je veux dire : regardez où ça a mené les gonzesses de se donner des modèles quasiment immuables sur le plan social, familial et même physique, on ne peut pas dire que ça réussisse à la plupart d'entre nous de s'autoévaluer sur une grille aussi peu flexible. Si ça vous fait tant envie, le carcan social dont dépend votre reconnaissance, on vous l'offre, mais en réalité croyez-moi, vous n'en voulez pas.

On ne peut pas revenir au temps où on se retrouvait entre gens du même sexe pour simplement partager nos angoisses quotidiennes avec des répliques drôles ou à peu près ? Il faut déterrer la hache de guerre maintenant ?
Vraiment, je le pense : d'où ça sort ? Quelle mouche vous pique ?

Je m'inquièterais presque pour vous, si je ne commençais pas à m'inquiéter pour nous de voir tout cet étalage de virilité revendiquée sous couvert d'un humour simpliste.
Parce que... si encore c'était drôle.

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche Man Up! de SeriesLive.

19 octobre 2011

Une claque pour... Anouk

Suite de nos aventures australiennes avec ma seconde review de The Slap. Je vous accueille pas en vous claquant la bise, hein, je crois que vu les circonstances ce serait malvenu.

Cette semaine, nous avons rendez-vous avec une femme, Anouk, dont très franchement l'existence se trouve à mille lieues de celle de Hector que nous avions découverte la semaine précédente.
Femme célibataire, sans enfant, travaillant comme scénariste sur un soap dont elle se tape l'un des acteurs principaux, c'est une femme indépendante, affranchie, et de vous à moi, un peu le genre de vie qui ne semble pas déplaisant de prime abord. Et c'est là l'objet du délit, en fait.

TheSlap-Anouk

L'épisode se perd dans pas mal de choses que, de deux choses l'une, soit j'ai mal comprises, soit j'ai déjà oubliées alors que je les ai lues ya genre un mois, un mois et demi.
Le coup du cancer de sa mère, et de tout ce qu'il y a autour surtout... wow, d'où venait cette scène pendant laquelle sa mère se pisse dessus avant de supplier qu'on l'euthanasie si ça devient plus dur ? J'ai dormi sur cette page-là ou quoi ?

Moi qui avait tellement apprécié Anouk dans la version papier, je me suis retrouvée avec un personnage qui semblait beaucoup moins blasé et léger que dans le livre. C'est un personnage qui ne se prend, à la base, pas la tête, qui se contente de prendre de la distance avec tout, y compris avec l'homme qui partage sa vie et qui est de toute évidence fou d'elle, or ici Anouk, bien que fière, indépendante et tout, est quand même pas mal plombée par tout ce qui concerne sa vie familiale.
Son côté (étrangement) maternel vis-à-vis de Connie et Ritchie était assez nouveau également pour moi, mais cela renforçait l'impression d'interconnexion des personnages, ce qui était déjà ça. J'ai d'ailleurs bien aimé la scène de la fête, qui me laisse bon espoir pour le chapitre final de la série ; dans le livre, ce chapitre m'avait énormément émue, notamment une scène (par sa qualité d'écriture qui retranscrivait une très belle ambiance), et je crois que ce ne devrait pas être impossible d'espérer la trouver joliment (même si infidèlement) traduite en images.

L'intrigue qui pour moi était capitale dans son chapitre n'était pas là, mais elle ne s'explicitera que très tard dans l'épisode. Et là encore, j'ai dû trop peindre mes murs et inhaler des trucs pas nets, parce que j'ai carrément rêvé le fait qu'Anouk partage ça avec Rosie et Aish.
Sans compter que cette intrigue, bien plus que le cancer de sa mère, avait du sens au sein de l'affaire de la claque. Bien-sûr l'éclairage de l'état de dépendance de sa mère n'est pas totalement anodin, mais on ne ressent pas franchement les causes de l'énervement d'Anouk dans l'affaire.
Si dans les faits, Anouk ne change pas de décision dans la version filmée (il n'aurait plus manqué que ça), reste que la conclusion est vraiment différente et tourne au mélodrame. Ce qui ne cadre tellement pas avec l'idée que je me faisais d'Anouk...
De ce côté-là on pourra vraiment dire qu'elle comme moi nous sommes pris une méchante baffe.

Ah tiens, justement. Ce qui reste identique au roman, en revanche, c'est la position d'Anouk vis-à-vis de la fameuse claque (même si cette position s'explique très différemment). C'est certainement le personnage qui exprime le mieux ma façon de concevoir l'incident à la base, d'ailleurs. Elle est très dure vis-à-vis de Rosie et de sa façon d'élever Hugo avec laxisme, alors qu'elle et Aisha sont des amies d'enfance (comme l'explicitera la jolie scène finale) et qu'on pourrait s'attendre à ce qu'elle aussi prenne instinctivement le parti de son amie. Mais non, elle condamne sans retenue Rosie, Gary, et les poursuites entamés par eux contre Harry.

C'est d'ailleurs comme ça qu'on prend la mesure du dérapage.
Les choses ne se sont pas arrêtées avec cette maudite journée barbecue. De vous à moi, dans la vraie vie, je me dirais qu'une fois que tout le monde a pris le temps de réfléchir posément, il serait naturel que les choses se tassent (de ce côté-là, je suis limite de l'école Manolis, mais on aura l'occasion d'en reparler). Or pas du tout.
L'incident continue d'agiter encore les parents du petit Hugo, surtout Rosie dont le vocabulaire est assez parlant sur la violence qu'elle a ressentie à travers la claque et qui est en permanence aux bords des larmes ; on apprend donc qu'ils ont décidé de porter plainte contre Harry (et Sandi son épouse, du coup). Anouk s'oppose tellement à cette réaction disproportionnée qu'elle annonce à Rosie son intention de témoigner en faveur de Harry... bien qu'en réalité elle n'ait rien vu, comme en atteste le visionnage du pilote et comme le souligne Aisha, qui elle est visiblement du côté de Rosie.

On sent donc les premiers vrais clivages se faire, ce qui n'est pas innocent au sein de ce trio si soudé avant l'incident. Ce ne seront pas les derniers, mais ici ils ont le mérite de bien poser les deux camps.
Car à partir de là, ça va être quand même beaucoup ça : deux camps qui ne se comprennent pas. D'où le slogan : et vous, de quel côté êtes-vous ? A vous de me le dire. Votre opinion a d'autant plus d'intérêt que vous n'avez pas, justement, lu le livre.

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche The Slap de SeriesLive.

18 octobre 2011

Addiction à la nouveauté

TheBadTelephage

Même en essayant de reconstituer le fil des évènements, il m'est difficile de dire quand, et surtout comment, j'en suis arrivée là, mais ce sont les faits : j'ai arrêté de regarder The Good Wife quelque part pendant la 2e saison. Je suis pas fière, si ça peut vous rassurer.
Ce qui m'intrigue c'est que je n'ai aucun grief particulier contre cette série, bien au contraire ; en fait elle fait partie de ma courte liste des séries que j'aime passionnément et qui ont survécu à deux saisons tout en étant encore en cours de diffusion. Réflexion faite je ne suis pas convaincue qu'il y ait plus de 3 titres sur cette liste.

Alors comment cela s'est-il produit ?

L'accident con, comme souvent, je pense. Ne pas regarder un épisode par manque de temps, voir qu'un autre sort, décider de reporter au prochain weekend, aux prochaines vacances, au prochain trou dans l'emploi du temps téléphagique, découvrir pour la centième fois que le trou dans l'emploi du temps téléphagique est un mythe urbain.
Penser régulièrement à la série, fêter la moindre bonne nouvelle, se réjouir de ses récompenses, mais toujours reporter, encore.
Le fait n'a rien de nouveau chez moi : ça fait depuis l'été 2010 que je dis que je veux me refaire une intégrale Jack & Bobby. A côté de ça je regarde voire re-regarde des pilotes sans arrêt (une intégrale d'Action! en septembre, aussi), alors que je pourrais utiliser ce temps pour continuer The Good Wife.
Ca n'a simplement pas de sens, c'est le problème quand on marche à l'envie et au coup de coeur.

Mais voilà, c'est un système (ou plutôt, non-système) qui fait des victimes, crée des abandons, entame un cercle vicieux.
L'autre jour, je ne sais pas plus comment, sans doute en rangeant mes vieilles cagoules, je suis retombée sur l'épisode de la fin de la 1e saison, et ce cliffhanger était tellement magnifique ! C'est là que j'ai réalisé que The Good Wife avait repris depuis... que sa TROISIEME saison avait repris. Et que je n'avais aucune idée de la façon dont la saison 2 s'était terminée.
J'ai eu atrocement honte de moi. Alors j'ai repris la saison 2, parmi les mille autre choses que j'ai envie de tester, de voir, de revoir, ou de m'envoyer en intégrale. J'adore toujours autant cette série quand je la regarde ; mais la vérité c'est que, quand j'ai du temps devant moi, je suis obligée de me botter les fesses pour m'y mettre même si je passe un excellentissime moment ensuite.

C'est vraiment une facette de mon comportement téléphagique qui s'est aggravée depuis quelques saisons, et qui m'horripile. L'envie de découvertes est si forte qu'elle se fait parfois au détriment d'excellentes séries que je ne suis plus au rythme hebdomadaire alors que je les adore. La même chose est arrivée à Nurse Jackie, entre nous soit dit. J'arrive même pas à me rappeler quand ni comment non plus.
Parfois j'en viendrais à souhaiter que ces séries soient finies (mais avec dans leurs manches une petite demi-douzaine de saisons, mettons) et que je puisse me les enfiler plutôt en intégrale.

Et pendant ce temps je n'ai absolument aucun problème à cagouler chaque semaine, et regarder dans les 24h qui suivent, les épisodes de PanAm ou Death Valley, je ne me prends jamais à défaut sur celles-là. Des séries auxquelles en théorie je devrais être moins attachée, parce que je les regarde depuis moins longtemps et que le propre des séries, normalement, c'est de fonctionner sur l'attachement sur le long terme !
Qu'est-ce qui cloche chez moi ?

17 octobre 2011

Take the wheel

En ce moment tout le monde parle de Drive sur Twitter. Comme j'ai le cerveau limité en matière de références cinématographiques, chaque fois que quelqu'un mentionne ce film dans ma timeline, je dis bien chaque fois, je dois faire une petite gymnastique mentale de près de 10 minutes pour me rappeler qu'il s'agit d'un film et non de la série de la FOX.
Après le 712e tweet mentionnant ce titre, et avec en plus des circonstances aggravantes (je fouille dans mes cagoules depuis plusieurs jours pour déterrer des merveilles), j'ai fini par céder et revoir le pilote de Drive. La série.

Drive
Je m'aperçois en allant jeter un oeil à mon post de l'époque que je n'ai pas raffolé du pilote la première fois que je l'ai vu. La meilleure preuve c'est que c'est juste un post Médicament générique, et même pas une review complète.
C'est marrant parce que mon bilan après revisionnage du pilote ce soir est bon, et plus encore.

Effectivement, les scènes de course-poursuites en bagnole sont d'un intérêt TRES limité. Et quand je dis limité je veux dire que je me suis limé les ongles à ce moment-là. Ce genre d'adrénaline me passe complètement au-dessus de la tête, et à la deuxième j'avais envie de dire que les possibilités étaient en plus très limitées. Passer entre deux camions ou passer entre deux camions, cruel dilemme.
Fort heureusement il y a bien plus dans ce pilote à voir que ces idiotes de course-poursuites, et c'est peut-être ce qui m'avait un peu échappé à l'époque.

Déjà la réalisation est quand même parfois géniale. La scène où ils sortent tous de la conférence d'orientation et se précipitent hors de l'hôtel, c'est épatant. Deux plans séquence à la suite qui rendent très bien l'excitation, l'énervement, la frénésie de l'instant, et tous les personnages qui passent dans deux ballets consécutifs parfaitement orchestrés, ça vous scotche une lady. C'est là que je vous confesse une grande fascination pour les plans séquence, et plus il y a de monde plus j'adore. Là c'est juste mon idéal de plan séquence, en fait. Et deux à la suite. Impec', quoi.

Et puis au niveau des personnages, on tient quand même du bon drama, et j'irai même jusqu'à dire, du très bon drama. On a le temps d'explorer vraiment plein d'habitacles, avec des dynamiques différentes, des backgrounds différents, et si certains sont plus développés que d'autres, les concurrents de cette course incroyable sont tous très prenants tout de suite. Il n'y en a pas beaucoup dont on se contrefiche de savoir ce qui va leur arriver en cours de route (pun intended).
En la matière il y a deux genres de séries. Celles qui ont un héros autour duquel tourne la planète, et des seconds rôles qui ne sont là que parce qu'il fallait. La moitié du temps, je ne m'attache pas assez au héros pour avoir envie de savoir ce qu'il va lui arriver, et les personnages secondaires sont si secondaires, qu'il n'y a pas moyen non plus de reporter mon attention sur eux. Il y a donc l'autre genre de séries, qui même si elles ont un héros, parviennent à insuffler un peu d'âme dans d'autres personnages, et la moitié du temps, le héros ne me plaît pas forcément, mais je trouve mon content plus loin dans le fond. C'est exactement le cas ici où le tandem Nathan Fillion et Kristin Lehman m'indiffère quand même pas mal, mais où il y a de quoi faire avec, par exemple, la jeune maman, l'ex-taulard ou encore le tandem père/fille. Tous n'ont pas les mêmes faveurs des scénaristes mais ils prennent corps et ça fait du bien.
Du coup Drive fonctionne bien comme ensemble drama, même si de toute évidence il y a un héros qui va pas mal occuper de temps d'antenne.

La course est quand même une putain d'idée. Pardon pour le langage, mais merde, c'est original, c'est propice à un peu de mythologie, c'est un bon prétexte à donner des histoires passées et à venir aux compétiteurs... des jeux comme ça, il en faudrait plus dans les séries (là tout de suite, comme jeu s'étant sur plusieurs épisodes, je n'arrive à penser qu'à LIAR GAME). C'est en plus un concept qui aurait pu, qui aurait dû courir longtemps, parce qu'il y a tellement de compétiteurs que tu en élimines un, tu peux toujours en amener un autre sur le devant de la scène.

Je vais me risquer dans les comparaisons hasardeuses mais Drive aurait pu être un autre Lost. Comparaison à prendre comme venant de quelqu'un pour qui Lost n'est pas absolument une série qui a révolutionné la télévision, mais comme une série qui commençait avec du potentiel et de solides atouts, par contre (c'est déjà un compliment, juste pas aussi grand que si un fan de la série faisait le parallèle). Il y avait vraiment du potentiel.
Mais ce qui s'avère vite rédhibitoire, ce sont les effets spéciaux, très voyants et un peu trop nombreux dés qu'on prend la route (or c'est une série qui se passe quand même pas mal sur la route, tirez-en les conséquences...). Et je comprends que ça puisse refroidir. Je ne sais pas si c'est ça qui a motivé les audiences décevantes qui lui ont valu son annulation expéditive, je ne suis pas dans la tête des spectateurs américains, j'ignore ce qu'il y avait en face, je ne sais pas comment la série a été promue, rien. Tout ce que je sais, c'est que plus de 4 ans plus tard, c'est toujours autant du gâchis.

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche Drive de SeriesLive.

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16 octobre 2011

[DL] Jonny Zero

Comme en ce moment je me replonge dans mes vieilles cagoules à la recherche de comédies à revoir, je suis tombée sur le pilote de Jonny Zero. Et comme ce n'est pas une comédie, je me suis contentée d'en récupérer le générique, qui fait défaut à ma collection pour une raison qui m'échappe.
C'est là que j'ai réalisé que j'aimais ce générique lorsque la série est sortie, à la mid-season 2004-2005... et que maintenant je le trouve plus que passable, pour ne pas dire mauvais. C'est étrange parce que c'est assez rare que je revienne sur quelque chose que j'ai apprécié plusieurs années plus tard pour le trouver décevant.

JonnyZero
Note : lien valable 30 jours minimum. Je reuploaderai si le lien est mort, mais seulement si vous postez un commentaire pour me prévenir !

Musicalement, ça va, en fait. De ce côté-là je n'ai pas plus de soucis que je n'en avais il y a plusieurs années. C'est plutôt visuellement que la maladresse et la laideur de tout ça me choque. Ca fait épouvantablement "générique des années 90" et je ne m'en étais pas rendue compte à ce moment-là (on ne peut pourtant pas dire que j'étais novice il y a seulement 6 ans dans le domaine de séries américaines).
J'avoue que c'est assez intrigant d'être confrontée au souvenir que j'en avais, et à ce que je vois maintenant. Lorsque je suis tombée sur la cagoule de Jonny Zero, j'ai bondi en me disant "mais comment ça se fait que je n'ai jamais pensé à découper le générique ?!", et maintenant...

...Maintenant je sais pourquoi.
Inutile de préciser que du coup j'ai un peu peur de revoir le pilote que j'avais également apprécié au moment de sa première diffusion sur la FOX.

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche Jonny Zero de SeriesLive.

15 octobre 2011

Le blues du businessman

En ce moment, allez savoir ce que j'ai, j'ai envie de comédies. Pas d'incompréhension entre nous : j'aime bien avoir ma dose hebdomadaire de drama, et ne croyez pas que je ne me rue pas sur les épisodes de Homeland ou PanAm lorsqu'ils sortent, en fait j'ai même replongé dans The Good Wife, trop longtemps abandonnée, mais voilà, j'ai envie de comédies. Et les épisodes de Suburgatory ne sont pas diffusés en quotidienne, alors...

...Alors, j'ai ressorti mes vieilles cagoules. Et cet aprem, je me suis envoyé le pilote de According to Bex (j'avais même oublié que je l'avais, cette cagoule-là !), les deux premiers épisodes de Committed, dont je me suis rendue compte qu'elle me fait toujours autant rire (on pourrait qu'avec le temps et les comparaisons, je deviendrais blasée, mais non)... et le pilote de Jake in Progress.
On ne se connaissait pas à l'époque, et je n'ai encore jamais vraiment parlé de cette série, alors, tiens, vous savez quoi ? Pour changer des pilotes de toutes nouvelles séries en arrivage direct des USA, je vais vous causer de Jake in Progress. Et Boss ? Boss, une autre fois.

JakeinProgress
Mon souvenir de la série était, en toute honnêteté, assez flou. Ouais, en gros, je me souvenais de John Stamos, quoi.
Ce n'est pas difficile de s'en souvenir. En gros, John Stamos interprète John Stamos. Un rôle de composition, donc. Il doit avoir l'air charmant, charmeur, même, et... c'est à peu près tout. Mais on ne demande jamais plus à John Stamos, son sourire émail diamant et ses légères pattes d'oies suffisent. Il est ornemental, John Stamos, et dans le bon emploi (celui qui ne lui en demande pas trop), il ne fait pas honte à sa profession. On le met dans une série parce qu'il est agréable à regarder et qu'il ne joue pas mal ; normal, il ne joue pas. Mais au moins il n'est pas mauvais. Et il a ces yeux verts qui font craquer les femmes depuis pas loin de trois décennies, alors...

Donc non, Jake in Progress ne nous fait pas redécouvrir le génie comique méconnu qui se cache sous la peau hâlée de Stamos, c'est certain.

Pour autant le pilote n'en est pas moins agréable, et cela principalement en raison d'un acteur dont je ne comprends pas qu'il n'ait jamais eu son propre show, tant il éclaire systématiquement les scènes de chaque série dans laquelle il se pointe même temporairement : Rick Hoffman. Je me rappelle avoir détesté l'adorer dans The $treet il y a de cela 10 ans, et rien n'a changé depuis. Ce mec est énorme, et même s'il a de bonnes scènes à présent dans Suits, elles ne lui permettent jamais d'accéder à son plein potentiel. Le terme de "scene-stealer" a été inventé pour des gars comme lui, il n'arrête pas. Même quand il surjoue il est génial.
Lui aussi incarne souvent le même genre de personnages, mais il parvient à leur donner une énergie singulière qui fait que même quand ils ont comme point commun d'être des chieurs, on les apprécie à des degrés différents. On peut dire qu'il a une palette d'enfoiriture très subtile, en un sens. En tous cas ça fonctionne à tous les coups.

Hoffman est un peu la star du pilote : ce sont les scènes avec lui qui sont vraiment drôles, notamment quand il est dans sa cage.
Toute la première partie de l'épisode est de toute façon dénuée de toute forme d'humour, en particulier chaque fois qu'Ian Gomez (futur Cougar Town) ouvre la bouche.

Le concept de Jake in Progress, palpable dans cet épisode et perdu ensuite dans les méandres d'une jungle de post-its d'exécutifs, était à la base de montrer en temps quasi-réel le rendez-vous arrangé entre Jake, célibataire endurci, et Kylie, une romantique qui ne croit pas aux histoires d'un soir.
Et ce concept aurait pu marcher... avec un couple intéressant. C'est encore plus patent quand on regarde Committed le même jour : Marni et Nate ont une personnalité débordante (c'est le moins qu'on puisse dire), tandis que Jake et Kylie sont aussi plats que l'électroencéphalogramme d'un scénariste de Whitney (et, non, ceci n'est pas une vanne déguisée à l'encontre des oeufs au plat de Mädchen Amick). Ici, les deux personnages ont un passif (ils ont couché ensemble mais Jake, en bon baiseur en série qu'il est, ne s'en souvient pas), mais pour le reste, il n'y a pas de matière.
C'est sans doute parce qu'à la base, Jake in Progress n'ambitionnait pas d'être une comédie, mais plutôt une dramédie. N'empêche que ça laisse carrément froid de voir ces deux-là interagir.

Alors c'est pas plus mal, du coup, que le concept ait été abandonné ensuite. Ca ôte évidemment de l'originalité à la série qui se contente ensuite d'être "la série où John Stamos fait son John Stamos en attendant l'annulation" (et elle a mis plus de temps qu'attendu à arriver), permettant à l'acteur de faire ses yeux de cocker battu (non, pas n'importe quel chien battu, absolument un cocker) en nous chantant une version moderne du blues du businessman (trop d'argent, trop de top models...), mais au moins Jake in Progress n'est pas une suite de scènes sans intérêt interrompues ponctuellement par Hoffman pour éviter au spectateur de se pendre avec le câble de la télé. Il faut admettre que la série a échappé au pire pour aller se réfugier dans le passable de ce côté-là.

Mais c'est un pilote sympathique, cependant, parce que très rythmé, mais quand même un peu faible. Et puis comme je le disais, quand John Stamos fait son John Stamos, eh bah il bouge, il sourit, il minaude un peu, il fait je sais pas quoi, mais il occupe l'écran. Alors ça passe.
Wow, j'ai toute la première saison sur mes cagoules, dites-donc... Qu'est-ce que je fais, je me l'envoie quand même, ou...?

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche Jake in Progress de SeriesLive.

14 octobre 2011

Réflexe de survie

LastManStanding

Qu'est-ce qu'il y a, les garçons, vous vous sentez en danger ? C'est à cause de quoi ? Des héroïnes fortes qui dominaient le petit écran il y a 10 ans ? C'est ça qui conditionne cet espèce de réflexe d'auto-défense ? Nan parce qu'on peut pas dire qu'on vous agresse, non plus. C'est vous qui avez les séries les plus chouettes, hein. Alors faudrait voir à arrêter avec le sentiment de persécution.
Après How to be-... ah, non, on avait dit qu'on ne le mentionnait plus, ce pilote-là... voilà que c'est au tour d'ABC de sortir une comédie grosse tatanes sur ce que c'est que d'être un mec, et pire encore, ce que c'est que d'être un mec dans un monde de filles.

Et je plains jusqu'au dernier gars qui croit que Last Man Standing a quoi que ce soit d'actuel, dans quoi on puisse se reconnaître. Parce que, les mecs, laissez-moi vous dire : de tous temps, être un mec parmi des gonzesses, ça n'a JAMAIS été facile, surtout si on ne voulait pas s'en donner la peine. Le père de n'importe quelle famille constituée à majorité ou intégralité de filles pourra en attester ; le mien, par exemple, si je lui parlais encore, le confirmerait, et j'étais adolescente dans les années 90... Donc arrêtez de nous faire croire que c'est devenu horriblement difficile d'être en phase avec ses filles. Ça l'a toujours été... pourvu d'être intellectuellement limité. Et le personnage de Tim Allen répond prodigieusement bien à ce critère.
Contrairement à ce que cette série veut nous faire croire, les filles ne sont pas des créatures étranges à la psychologie impénétrable. Ce sont des êtres humains et, comme le souligne sa femme, pourvu d'écouter, on les comprend. Mais voilà, faut les écouter, or ce sont des filles (beuh, dégoûtant !). Ce serait la même chose avec des garçons, mais au nom de la différence de sexe, le père ne tente même pas d'être proche, il est bien trop occupé à les juger selon une grille biaisée, trop accroché qu'il est à son espèce de "culture Cromagnon".
Comme si aimer la pêche, la chasse et le plein air était incompatible avec un cerveau fonctionnel.

Last Man Standing me fait penser à la tentative d'un mec mal dans son slip de remettre chacun à sa place... parce qu'il n'en a jamais eu dans sa propre famille. Instaurons un ordre imaginaire entre ce que sont les hommes et ce que sont les femmes ! Ça rendra les choses plus faciles à appréhender pour les types complètement largués par leur propre existence.

Allez, spectateurs d'ABC, ne vous laissez pas avoir. Je sais que vous valez mieux que ça. Enfin, un peu, quoi.

Et pour ceux qui manquent cruellement de... oh, et puis à quoi bon, vous savez même pas vous servir d'internet, les gars... Si ? Bon, c'est bien parce que c'est la tradition : la fiche Last Man Standing de SeriesLive.

13 octobre 2011

Ça, pour être mort...

Pis personne ne me le rappellerait, hein. J'avais dit que je vous préparerais un post une fois le visionnage du pilote d'Un Homme mort passé, et...? Et j'ai oublié, et vous ne me l'avez pas rappelé. Je suis à deux doigts de penser qu'au fond de vous, vous n'aimez pas tant que ça Karine Vanasse de PanAm. Et du coup, vous descendez drôlement dans mon estime.
Mais je suis pas rancunière, alors voilà.

Comme prévu, Un Homme mort nous parle d'un type qui clamse. Bon là je vous spoile pas trop, mais dans les paragraphes suivants, si, alors décidez d'abord si vous voulez voir cette série avant de poursuivre votre lecture.
Sûr de sûr, hein ?
Ouais, prenez le temps de la réflexion, ça vaut mieux.
Bon, j'aime autant.

Parce que notre bonhomme, il ne meurt pas d'une crise cardiaque, il ne meurt même pas de coups de poignard répétés dans le dos (clin d'oeil, clin d'oeil), et de vous à moi, les armes à feu, c'est cliché. Non. Notre homme meurt pour finir comme ça :

PrenezSonPoulsAuCasOu
Et là vous sentez qu'Un Homme mort est quand même plus glauque que vous ne l'auriez cru. Mais je vous rassure, vous ne seriez pas le premier à penser d'emblée que les séries québécoises sont complètement inoffensives, j'ai remarqué cette propension chez plusieurs de mes interlocuteurs, bien que n'ayant pas encore totalement déterminé d'où elle provient.
En tous cas, comme le dit la blague : "c'est le suicide le plus atroce que j'aie jamais vu".

Mais le pilote ne se borne pas à l'enquête autour de la mort de ce type, retrouvé en trois morceaux dans un appartement à louer, son portefeuille permettant de l'identifier à côté de lui. En fait, loin de là.
Le pilote commence avec un homme qui apprend qu'il va mourir. Que son foie l'a lâché, c'est fini.
Le pilote continue avec une jeune femme qui est depuis 3 mois dans sa banque et qui stresse un peu d'être convoquée par le PDG.
Le pilote prend en fait un malin plaisir à ne pas beaucoup nous parler de cet homme mort.

Les premières dix minutes sont donc, naturellement, introductives, mais exposées à un rythme d'enfer, souligné par une réalisation qui cherche à tout prix à dynamiser les séquences, les dialogues, et les présentations des personnages. Parfois c'est un peu trop : effets sonores, passage au noir et blanc, plans monochromes rouges, avance rapide, image en pause, ralenti, split-screen, musique quasi-constante... la panoplie complète de tout ce qu'il est possible de faire à moindre frais pour que ça ait l'air de bouger non-stop.

Des "gentils", des "méchants", des "gens dont il faut se méfier", commencent à émerger lentement, et il ne faut probablement pas s'y fier. Pendant ce temps, l'homme qui apprend qu'il va mourir, qui est flic, enquête sur la mort pas vraiment accidentelle de notre défunt, et que notre jolie banquière apprend qu'elle a été nommée vice-présidente, mais très vite, elle commence à se demander où est passé Michel, l'un de ses amis, qui ne donne pas signe de vie et lui a au contraire fait parvenir un colis étrange. Or, les bouts de cadavre s'appellent précisément Michel...

Où va nous mener ce pilote rempli jusqu'à ras bord ? C'est une bonne question. Rien que dans le pilote, il y a déjà deux morts, au moins un suspect, une héroïne au profil d'oie blanche mais qui se comporte elle-même de façon suspecte (genre je planque des preuves, je prends la fuite quand je découvre un cadavre...), et en arrière-plan, des thèmes autour du comportement des banques, des entreprises vis-à-vis des banques, des connivences à tous les niveaux, etc...
On a un peu une impression de fouillis, que j'ai essayé de retranscrire au mieux dans ce post ; certaines scènes sont meilleures que d'autres (l'appel de notre héroïne à la police étant la seule totalement risible, le reste étant plutôt bien troussé en dépit de la surcharge d'effets mentionnée plus haut), mais on a l'impression de tenir un divertissement à la fois trépidant, dense, et adulte, sans pour autant vouloir taper dans l'élitiste et le "trop" haut de gamme.
A poursuivre, donc, pour voir comment l'affaire se poursuit.

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche Un Homme mort de SeriesLive.

13 octobre 2011

Bon boulot sur toute la ligne

Il y a des trucs que vous ne vous attendez pas à écrire dans une review, jamais ; "la nouvelle série de MTV est super", "j'adore l'humour de Damon Wayans", ou encore "il n'y a pas de comédie plus drôle que Whitney". Jusqu'au jour où l'une de ces choses devient vraies et remet en question tout l'ordre de l'univers.
C'est ainsi que je vous concocte un post sur la première saison d'Awkward. ! Si on m'avait dit.
En attendant, voilà une autre chose que je ne m'attendais pas à écrire dans une review : "j'ai envie de suivre un sitcom black".

Non que les sitcoms blacks ne soient pas drôles. Non, sincèrement, ce n'est pas ça ; c'est juste que la plupart d'entre nous (je suis et reste convaincue que les téléphages s'exprimant sont en majorité blancs) n'est pas dans la cible, et culturellement (à plus forte raison parce que les Afro-Américains sont une culture à part entière), et je soupçonne que si ces séries marchent bien, c'est parce qu'elles trouvent leur public. Ce public, ce n'est pas moi.
Et pourtant, je me suis sincèrement posé la question hier devant Reed between the Lines.

ReedBetweentheLines
Le titre était pourri. Les acteurs pas très intéressants. Le pitch tenait sur du papier à cigarettes. Regardez-moi ça, même la photo est bateau ! Tout indiquait que ce serait nul. Eh bien devinez quoi, pas du tout.

Le mérite en revient aux acteurs principaux et notamment Tracee Ellis Ross. Imbuvable dans le pilote de Girlfriends (que j'avais regardé l'été dernier, dans ma période "testons des séries blacks" consécutive au visionnage de Single Ladies), elle apparait comme sympathique dans Reed between the Lines. Son personnage n'est pas une bonne femme insupportable, ni bitchasse ni matrone, qui sont un peu les modèles qu'on trouve dans les comédies de ce genre. De son côté le personnage de Malcolm Jamal Warner n'est pas spécialement original mais, au moins, il a le mérite de n'être pas désagréable, le genre de mec distant qu'on n'apprécie pas souvent dans ces séries.

Et surtout, c'est fou, mais il se dégage une grande impression de naturel. La connivence entre le couple principal (les deux docteurs Reed) est palpable, et rend les diverses situations d'intimité totalement crédibles ; l'humour des situations et, plus souvent, des dialogues, ne s'en porte que mieux, on dirait que le couple rit ensemble, et non qu'ils veulent nous faire rire.
Plus épatant encore, les enfants s'en tirent bien, là où les rôles sont souvent attribués à des petites frimousses sans grand talent et ayant en général tendance à surjouer. La fille ainée, en particulier, parvient à être drôle sans jamais en rajouter, et c'est un immense soulagement. Le personnage le plus caricatural est celui de l'assistante de Carla, mais on le voit peu dans le pilote et ça ne gâche même pas la scène, dans laquelle Ross s'en sort si bien que ce n'est pas grave du tout. Les autres personnages secondaires sont très décents, par ailleurs, et notamment l'acupuncteur avec qui elle partage le cabinet, qui converse sur le même mode.
Et c'est certainement le plus important, en fait : les dialogues restent agréables même quand ils ne sont pas hilarants, parce que personne ne force, personne ne tente à tout prix d'avoir l'air drôle. Pour un peu, si elle était tournée dans d'autres conditions, Reed between the Lines pourrait tout-à-fait se passer des rires du public, mais ils sont relativement peu présents (volume sonore modéré, pas d'omniprésence fatigante) ce qui rend le problème quasiment anecdotique.
Au milieu de tout ça, l'intrigue, sans être très innovante, ne vire pas à la grosse farce insupportable, à l'exception d'une scène, vers la fin, un peu limite, mais fort heureusement vite écourtée.
L'épisode se clot sur une scène sympathique sans être touchante ni exagérément fleur bleue (Carla sort le grand jeu à Alex, un peu façon Whitney... et parvient à rendre la scène sympa, tendre et décontractée, sans en faire un truc aussi odieux et même limite sexiste que Whitney). La conclusion de l'épisode est bonne, disons les choses comme elles sont.

Le capital sympathie des personnages est tel que je me suis vraiment dit que ça me plairait bien de continuer l'aventure. Je vous avoue que c'est une première, en particulier après les expérience frustrantes, pour ne pas dire désastreuses, qu'ont pu être Are we there yet? et autres Meet the Browns.

Peut-être que Reed between the Lines n'est pas tant un sitcom black qu'un sitcom avec des blacks, et que les spécificités culturelles sont gommées. Mais en tous cas, c'est un sitcom sympathique, ça ne fait aucun doute. Personne ne vous braque un flingue sur la tempe pour rire, personne ne vous inflige une galerie de personnages insupportables et exagérés, personne n'a envie de gagner son salaire avec un scénario usé jusqu'à la corde (la façon dont on entre dans la vie professionnelle de Carla est sympathique, j'attends le tour d'Alex la semaine prochaine car sa pratique a l'air originale aussi), bref, c'est un sitcom, tout court. Loin des qualificatifs chromatiques et des sous-entendus qualitatifs qui s'y rattachent, Reed between the Lines est juste l'occasion de passer un bon moment avec des personnages qui ont tout compris à ce que le mot "naturel" veut dire.

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche Reed between the Lines de SeriesLive.

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