Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
ladytelephagy
19 février 2010

New high or new low ?

Les opinions restent partagées au sujet de Life Unexpected. Tantôt c'est l'ennui blasé qui domine ("ça n'a pas déjà été dit à l'épisode précédent, ça ?"), tantôt c'est l'attendrissement bon enfant ("oh, Baze est vraiment trop puéril..."). Quand je lis des reviews, la série ne réunit que sur un point : c'est pas révolutionnaire.
Mais sur le reste, c'est plus flou.

Un reproche que je lis souvent est qu'on nous sort systématiquement les violons avec l'enfance pas jouasse de Lux. Et il faut reconnaître qu'il ne se passe pas un épisode sans qu'on nous rappelle que sa vie était trop dure avant, un coup de "tu t'rends pas compte c'est la première fois que j'ai des parents", une louche de "je veux juste essayer d'être normale pour changer", etc... Je conçois totalement que ce soit un peu usant alors que ça ne fait que 5 épisodes que la série sévit. Et pourtant, je m'inscris en faux.

En suivant les tags, vous verrez que j'étais relativement tiède au moment du pilote. Mais, de la même façon qu'on se contente d'un The Deep End par les temps qui courent, j'ai continué à regarder Life Unexpected. Et vous savez pourquoi ? Justement pour ça. Parce que Lux en a bavé et qu'à chaque épisode, il y est fait mention.

Pour moi c'est justement une force : ne pas avoir fait des 16 premières années un prétexte cantonné au pilote, mais d'en parler encore et encore, parce qu'il y a un réel traumatisme chez l'adolescente, et que c'est ce qui préside à toutes ses actions. Si dans le prochain épisode, il n'y est pas fait mention, là je commence à m'inquiéter. Parce qu'on est dans une série de la CW et que je me dirais qu'on a basculé dans quelque chose de trop gentillet, d'irréparablement niais. Tant qu'on parle, même brièvement, de l'enfance en foyers de Lux, je considère que la série fait son travail de garder les pieds sur terre. C'est ce qu'on attend d'elle, que Life Unexpected propose quelque chose de plus en prise avec le réel que la plupart des autres séries de la chaîne. Du jour où elle arrête, elle perd sa seule spécificité.

En fait, ça pose la question de ce qu'on attend d'un drama comme celui-là.
Dans une série peu feuilletonnante comme le sont la plupart des dramas policiers et pseudo-policiers du moment (au fait, prenons quelques secondes pour nous réjouir de l'annulation de Past Life !), évidemment, le problème ne se pose pas. Dans des séries avec des orientations définies, comme en ce moment Lost ou Dexter, avec des résolutions d'intrigues à l'horizon, il n'y a pas cette préoccupation non plus, les objectifs sont ciblés, on y arrive un épisode à la fois.
Mais un drama comme celui-ci ? Concrètement, qu'espère-t-on ? Depuis le début, il ne s'agit pas de poser les bases d'une intrigue qui va se démêler progressivement, mais juste de donner les éléments d'une situation dans laquelle on va voir évoluer les personnages. On attend donc des personnages qu'ils soient explorés en long, en large et en travers, et on teste leurs réactions à diverses situations, au fil des épisodes, essentiellement dans ce but. En cela, Life Unexpected se rapproche plutôt de la dynamique d'un dorama, où on se contrefiche pas mal de l'histoire et où il s'agit surtout de dresser des portraits humains auxquels le public s'identifie et/ou s'attache.

Mais voilà, les spectateurs n'adhèrent pas forcément à ce genre de séries. On a probablement un peu oublié ce que c'était que ces séries-chroniques, il faut le dire franchement. Les séries dont Life Unexpected est considérée comme l'héritière proposaient déjà pas mal ce genre de choses, mais on l'a dit, elles avaient quasiment disparu des écrans, on pensait leur race totalement éteinte et Life Unexpected, avouons-le, n'est pas toujours aussi convaincante, mais elle se place dans la même logique.

Or, il y a les spectateurs qui adhèrent au concept du "lâchons les personnages dans une situation donnée et faisons un bout de chemin avec eux" (concept qui implique nécessairement qu'on passe et repasse sur les actes fondateurs de leur personnalité, comme ici les expériences en foyer malheureuses de Lux)... et ceux qui préfèrent savoir où on va, et pas la peine d'approfondir trois ans le personnage pourvu que l'intrigue avance. Mais je ne suis pas du tout convaincue qu'il faille attendre de Life Unexpected ait une intrigue. Et je trouve que dans son genre, elle s'en passe plutôt bien.

BazeUnexpected

Il suffit de voir à quel point le personnage le plus réussi de la série à ce jour, celui de Baze, en fonctionnant sur le même principe que celui de Lux, en remet une couche à chaque épisode sur son vécu, et s'est ainsi enrichi incroyablement avec les épisodes. On passe, on repasse, et on rerepasse sur son côté immature, et on réalise que le personnage est un peu plus dense à chaque fois. Comparativement, c'est justement ce qui manque à Cate (enfermée dans un rôle prédéfini et qu'on se garde bien de regarder de trop près), et c'est ce qui en fait le personnage le plus chiant du trio principal.

Donc voilà, concrètement, le nœud du problème de Life Unexpected. Problème qui donc à mes yeux n'en est pas un : tout le principe de la série, c'est de détailler ses personnages épisode après épisode. Et la découverte de détails passe par l'exploration des éléments de départ de ces personnages.
Mais ça ne plaira pas à tout le monde, de la même façon que Life Unexpected, avec sa manie de clôturer ses épisodes de façon un peu sirupeuse (au point de préférer nous laisser sans nouvelle de Bug à la fin de l'épisode 5, plutôt que de ne pas finir sur un happy end), n'est pas destinée aux cœurs les plus endurcis et aux obsédés de l'intrigue à rebondissements.
Il faut juste savoir dans quoi on s'embarque !

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche Life Unexpected de SeriesLive.

Publicité
18 février 2010

Le théorème de "pas encore ?!"

Parenthood

Ça fait des semaines, voire des mois, que tout le monde anticipe l'arrivée de Parenthood... eh bien moi, ça ne commence à prendre que maintenant. Et encore : très lentement. Peut-être que j'ai arrêté d'avoir hâte que telle ou telle série commence. Peut-être que ne plus suivre de très près l'actualité des projets fait que je ne suis plus dans cette boucle où la première news crée une attente qui est entretenue par les suivantes. Peut-être tout simplement que je n'ai plus la moindre confiance dans les pitches.
Toujours est-il que Parenthood, c'est une nouvelle série comme une autre, un pilote que je pourrai bientôt découvrir, comme je le ferais de toutes façons.

Mais déjà, quand Nick a publié les affiches de promo, j'ai commencé à me dire : "tiens mais au fait, c'est que ce serait presque alléchant, c't'affaire !". Drôles, tendres, bien pensées (bien qu'assez éloignées de mes préférences en la matière) ces affiches ont titillé un peu ma curiosité, je suis bien obligée de le reconnaître. Ce qui tombe bien, c'est leur objectif.
M'enfin bon, l'échéance paraissait encore lointaine.

Et puis, quand j'ai ajouté la date du series premiere dans mon petit "Pilot Watch" (z'avez ptet remarqué ce ptit truc récemment ajouté dans la colonne de droite et qui permet de garder un oeil sur les prochains pilotes que je vais dévorer), j'avoue que ça m'a quand même fait un petit quelque chose. Tout d'un coup, le pilote semblait approcher à grands pas. Et j'ai commencé à me dire que cette échéance qui se rapprochait, c'était quand même drôlement chouette.
En d'autres termes, j'ai commencé à anticiper l'arrivée de Parenthood.

Ce n'est pas non plus comme si j'avais eu une révélation quant à l'existence de ce projet. J'ai beau ne pas me frotter à l'actualité de trop près, j'étais au courant de l'arrivée de cette série, j'étais au courant des soucis autour de la santé de Maura Tierney, j'étais au courant de son remplacement par Lauren Graham... Mais je pense que ce qui a participé à l'effet de surprise, quelque part, c'est de voir tous ces visages connus sur les affiches de promo.

Lauren Graham, Peter Krause, Monica Potter, Craig T. Nelson, Bonnie Bedelia, Erika Christensen, Mae Whitman... plein de visages connus (certains plus que d'autres, certes).

Il s'avère que j'ai un théorème personnel sur les acteurs qu'on connait bien et qui se retrouvent en nombre dans une série. Ce n'est pas un théorème infaillible, loin de là, mais enfin, régulièrement elle me donne des preuves de sa justesse, et bien qu'il arrive que le contraire aussi se produise, je garde la conviction que mon théorème est juste. Ledit théorème est donc le suivant :
Quand une nouvelle série est lancée, plus il y a d'acteurs qui ont précédemment connu la gloire dans des séries, plus il y a des chances que la série se plante.

Un casting prestigieux ne me semble jamais être un gage de réussite. Je veux dire : un acteur de renom, bien. Deux, bon, passe encore. Mais les 3/4 du générique, c'est mauvais signe d'office.
Ma conviction, c'est qu'à toutes autres caractéristiques égales par ailleurs, entre deux séries, celle qui a le plus de chances de tenir bon, c'est celle qui a un casting majoritairement peuplé d'inconnus.

Alors après, quand je dis inconnus, je ne veux pas forcément dire que les acteurs sont des débutants qu'on n'a jamais vu ailleurs. Mais il faut que la majorité d'entre eux n'ait pas eu de rôle marquant jusque là. Les rôles précédents étaient des seconds rôles, ou des guests ; et plus le CV est chargé de premiers rôles antérieurs dans des séries ayant marqué les esprits, plus c'est mauvais signe.
J'ai l'impression persistante (mais là encore ce n'est peut-être qu'une impression ; reste que je ne peux m'en défaire) qu'un casting composé de personnes ayant marqué les esprits est une sévère entrave à la réussite d'une nouvelle série. Une nouvelle série doit révéler des talents inconnus de la majeure partie du public. C'est à la fois sa vocation et sa meilleure chance de survie.

Alors quand je vois Peter Krause et son omniprésence à la télé ces dix dernières années (Six Feet Under, The Lost Room, Dirty Sexy Money), Lauren Graham et son front estampillé Gilmore Girls (d'ailleurs dés qu'on lit un article sur Parenthood, c'est terrible, le nom de Lorelai Gilmore revient instantanément quelque part dans le texte), Monica Potter qu'on a vue absolument partout (Boston Justice, Trust Me...), je réprime un frisson.

Parce que, facteur aggravant s'il en est, mon petit théorème se complète d'un axiome complémentaire : plus l'acteur a été vu récemment à la télévision, plus c'est dangereux.
Quand on est un acteur de télévision, il faut savoir faire profil bas pendant une saine période de temps, se faire oublier, et ensuite revenir dans la course. C'est aussi pour ça que Dieu a inventé le cinéma, le théâtre, les apparitions en guest et les économies à la banque : pour laisser passer un peu de temps. C'est la seule option qui permette encore de sauver les meubles : adopter la technique dite "Richard Dean Anderson", et laisser passer quelques années ou une décennie (idéalement deux) sans se faire remarquer avant de reprendre un rôle principal. Et entre MacGyver et Stargate SG-1, la magie de l'axiome complémentaire avait opéré, et personne n'avait l'impression persistante de voir Angus franchir la porte des étoiles en treillis (et c'était, du coup, pas du tout choquant de le voir se servir d'une arme).

Et c'est ça le secret.
Parce qu'autant au cinéma, c'est fatiguant de voir toujours les mêmes, mais pas dangereux pour le succès d'un film, autant repointer le bout de son nez dans un rôle important à la télévision dés qu'on a quitté le précédent, c'est mission suicide pour les audiences.

Il ne faut pas oublier que la caractéristique principale de la télévision, c'est le long terme ; du moins est-ce la règle générale, mettons de côté les annulations intempestives pour les besoins de la démonstration.
Donc, on s'invite non pas 1 fois 1h30, mais 15 ou 20 fois 1h00 dans la vie du spectateur chaque année. Dans l'esprit de celui-ci, il n'y a plus du tout de différence entre le personnage et l'acteur. L'un est nécessairement identifié à l'autre (d'où les acteurs qui se font appeler dans la rue par le nom de leur personnage, ou les cris d'orfraie des spectateurs quand un même personnage est recasté pour remplacer son premier interprète, à raison d'ailleurs). Indissociables pendant plusieurs années !

Puis, la série s'arrête. Le spectateur en regarde d'autres. On ne lui rafraîchit plus la mémoire toutes les semaines à la même heure. Petit-à-petit, les personnages ont le droit à l'oubli. L'acteur a le droit de prendre une seconde peau. Lentement, très lentement. Surtout ne rien brusquer ! Attendre encore. Faire autre chose. Ne pas raviver le souvenir. Tout changer, ou tout faire ailleurs.
Et là, seulement là : revenir.

C'est à ce seul prix qu'une série avec le casting de la trempe de Brothers & Sisters (que Parenthood, dans la configuration de cast, me rappelle beaucoup) peut réussir à ne pas éveiller chez le spectateur un lourd sentiment de "ah non, pas encore ?!". Avec la technique "Richard Dean Anderson", et une saine dose de visages inconnus (ingrédient que Parenthood ne me donne même pas l'impression d'avoir).

J'ai un mauvais pressentiment sur cette série, et je ne souhaite que de me tromper.
Mais je suis désolée, pour Lauren Graham, et pire encore, pour Peter Krause, il n'y pas encore prescription.

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche Parenthood de SeriesLive.

17 février 2010

Anatomy of Despair

"Maman, où on va après qu'on est mort ?
- On va au ciel mon chéri.
- C'est là où mamie est allée ?
- Exactement, c'est là où mamie est allée.
- Et où est-ce que Mistigri il ira quand il sera mort ?
- Eh bien, il ira au ciel aussi.
- ...Maman ?
- Oui ?
- Et les pilotes, ils vont où après leur mort ?"
On n'a pas toujours toutes les cartes en main, dans la vie, pour répondre aux interrogations les plus importantes, mais les mamans répondent à beaucoup de ces questions, avec patience, il faut le dire.
Mais il faudrait avoir une maman qui travaille à Hollywood, je suppose, pour obtenir la réponse à cette question précise.

AnatomyofDespair

Il y a environ une dizaine d'années, quand ma téléphagie s'est déclarée et que tous les médecins ont admis qu'on ne pourrait rien faire pour m'en guérir, j'ai commencé à me prendre de passion pour les pilotes. Je voulais avoir vu, autant que possible, au moins un épisode de chaque série. Et si cet épisode pouvait être le pilote, c'était encore mieux. C'est comme ça que j'ai commencé, avec mes magnétoscopes de l'époque, à enregistrer tous les pilotes que je pouvais. Ce n'était jamais assez. J'ai mis à contribution le magnétoscope de mes parents, celui de mes amis. Ce n'était pas assez. Il y avait toujours des pilotes qu'on loupait et des chaînes qu'on n'avait pas. L'abomination absolue. Louper un pilote. Alors que c'est pourtant pas compliqué de programmer un putain de magnétoscope et que si tu m'avais laissé venir le programmer ce matin à 5h00 avant d'aller en cours, on n'en serait pas là.

Alors il a fallu apprendre à admettre que, non, je ne verrai jamais le pilote de toutes les séries du monde (et songez qu'à l'époque, je ne savais même pas qu'il existait des dorama !).
Ce qui ne devait pas être une raison pour ne pas voracement me jeter sur les Screenings (à une époque où les Screenings de SerieClub proposaient des pilotes que je n'avais pas eu trois fois le temps de cagouler déjà, et à supposer que quelqu'un dans mon entourage ait SerieClub).

Mais c'est quelque chose que j'ai appris à gérer ; plus ou moins.
Et quand je ne le peux pas, je lance Google et je cherche assidûment un pilote que je n'ai jamais pu voir et qui me fait envie, et parfois je tombe dessus, et souvent non, je me dis que je réessayerai dans quelques mois. Mais globalement, cette façon d'accepter qu'on ne peut pas tout regarder est le fruit d'un long travail sur moi ainsi que de la fréquentation assidue des AA (les Appeurs Anonymes), où j'ai appris la prière du Téléphage dont j'ai déjà parlé et que, j'en suis sûre, vous connaissez tous par cœur.

La seule chose que j'ai encore du mal à admettre, ce sont des pilotes comme ceux de Pretty Handsome ou Faceless qui m'y ont conduite : il existe, là-dehors, des pilotes qui existent sans qu'il n'y ait jamais eu de second épisode.

Maintenant, soyons clairs. Ce qui me pose question, ce n'est pas vraiment de savoir pourquoi ces pilotes n'ont pas réussi à aboutir sur une série. Je me doute qu'il y a des raisons à cela, d'ordre économique principalement, et même si elles sont regrettables, je les admets, je trouve cette force.
Ma question est d'un autre ordre, mais je dois dire que cycliquement, ça me torture franchement.
Je n'ai jamais rien lu à ce sujet. Pas la moindre ligne. Je suis peut-être passée au travers, cela dit, mais reste que, sur toutes les choses qu'on sait sur l'industrie télévisuelle, celle-là reste une grande et douloureuse énigme.

Où vont les pilotes après leur mort ?

Revoyons l'action au ralenti : un mec écrit un script pour un pilote (plus vraisemblablement plusieurs mecs). Une chaîne donne le feu vert pour tourner un pilote à partir de ce script. On procède à un casting. On construit des décors. On fait signer des contrats. On embauche du personnel technique. On tourne une scène, puis une autre, et encore une autre. Et au final on aboutit à un épisode complet.
Complètement complet, j'insiste.
Le pilote est regardé par plusieurs intervenants : le showrunner, des représentants de la chaîne, et peut-être aussi un panel de test ? Toujours est-il que ce pilote existe. Et que ce n'est qu'après l'avoir vu qu'il est décidé de ne pas poursuivre l'aventure.

Alors, où va ce pilote après sa mort ? Quelques hypothèses :
Est-ce qu'il y a une sorte d'INA qui récupère le corps, l'embaume et le conserve dans une urne quelque part ?
Est-ce que chaque mec qui a participé à l'écriture du script a droit à sa petite copie post mortem, pour se rappeler pourquoi il a bossé pendant plusieurs mois pour peau de balles ?
Est-ce que la chaîne récupère le cadavre et planque l'enregistrement là où personne ne viendra copier la bonne idée qui se cache peut-être là-dedans ?
Est-ce que ça se revend ? Est-ce qu'il y a des collectionneurs de pilotes morts et empaillés ?

Chaque saison, 1% des pilotes écrits sont tournés. Et parmi les pilotes qui sont réellement filmés, une poignée à peine trouve le chemin de nos écrans. Vous vous rendez compte du nombre de pilotes qui se baladent dans la nature ?!

Parfois, au milieu de la nuit, je me réveille en sueur, à l'idée que quelque part, il existe un enregistrement du pilote d'Anatomy of Hope. Et je reste là, haletante dans le noir, les yeux arrondis par l'horreur, incapable de trouver le sommeil. Il y a un putain de pilote pour Anatomy of Hope ! Là, dehors ! Et pour des dizaines d'autres séries ! Et impossible de mettre la main dessus ! On ne saura jamais ce que ça vaut ! On n'en verra jamais la moindre image ! JAMAIS !!!

J'ai demandé à ma maman. Elle ne sait pas où vont les pilotes après leur mort.
Mais moi, je n'en dors pas.
Quelqu'un a une maman mieux informée que la mienne ?

16 février 2010

It's less than you imagined. It's HBO.

Ou comment un tweet innocent peut gravement nuire à votre soirée. Livia, rédactrice de My Tele is Rich, que tout le monde doit connaître (absolument tout le monde) commençait en effet la journée avec une review du pilote de How to Make it in America. Je cite :

"How to make it in America : un Entourage made in New York ?"

Fidèle à mon habitude de ne jamais lire une review AVANT d'avoir regardé l'épisode concerné, j'ai pris cette information et tenté d'en prendre toute la mesure sans me spoiler. Mais il faut dire que cette seule affirmation avait de quoi piquer ma curiosité.

Car, vous le savez, Entourage, c'est la série que je n'arrive pas à découvrir, puisque chaque fois que j'ai une opportunité de voir le pilote (ou que je vais chercher une opportunité), ça finit par rater quand même. Je cagoule le pilote, et pouf, je perds le disque dur ! Pouf, je prête le CD et on ne me le rend jamais ! Sans arrêt. A croire que c'est fait exprès, une sorte de message divin : "Entourage tu ne découvriras point".
Ah d'ailleurs je ne vous ai pas raconté la dernière ? Le mois dernier, les soldes sur CDiscount permettaient de s'offrir le coffret des deux premières saisons pour une dizaine d'euros. Je me suis dit que là, quand même, c'était trop bête. Que j'allais employer la technique Deadwood, et acheter la DVD pour ne plus pouvoir échapper au pilote. Nan mais. Mais comme je venais de passer ma toute première commande sur ce site, j'ai voulu attendre de la recevoir pour aviser, au cas où il y ait un problème. Eh bien quand j'ai reçu mon envoi et que j'ai foncé ventre à terre pour passer ma commande des deux premières saisons d'Entourage en solde... tous les coffrets étaient écoulés. J'aurais dû la voir venir, celle-là ! Donc voilà, Entourage : encore raté.

Du coup forcément, à part m'entendre dire qu'Entourage c'est ci ou ça, je ne sais rien d'Entourage, à part le générique je n'en ai jamais vu la moindre seconde. Alors j'ai essayé de comprendre si "un Entourage made in New York", c'était une bonne chose ou pas.
Oh et puis zut : une fois rentrée, ce soir, j'ai lancé le pilote.

HowtoNOTmakeit

GRAVE ERREUR.

Alors franchement, si Entourage c'est le même à Los Angeles et avec le show business, je sais pas pourquoi je me mets la rate au court-bouillon pour n'avoir jamais regardé cette série. Nan mais attendez, ça peut pas être comme ça, Entourage, ça ne peut pas être une vulgaire photographie de personnages creux. Ou si c'est le cas il faut urgemment qu'on m'explique la renommée d'Entourage, sa durée, ses récompenses... Je refuse de croire que How to Make it in America ait quoi que ce soit de commun avec une série qui a autant fait parler d'elle qu'Entourage.
Bon alors évidemment, après j'ai lu la critique de Livia, et c'est plus une comparaison sur la forme que sur le fond. Mais quand même. Même si c'est uniquement le style similaire qui est pointé du doigt, Entourage a l'air bien moins intéressant que je ne me l'étais imaginé.

Du pitch de How to Make it in America, je m'attendais à tout. Il pouvait en sortir de bonnes choses, et de moins bonnes. J'avais un peu de mal à envisager que ce serait une comédie (mais vu que je n'ai pas souri une seule fois de tout le pilote, ça tend à confirmer qu'il ne s'agit pas d'une comédie), mais dans tous les cas je trouvais que le pitch pouvait permettre des explorations assez lucides sur le "rêve américain" aujourd'hui.
J'aime les histoires de gens qui avaient de grandes ambitions et se sont heurtés au principe de réalité. J'aime l'idée qu'il y ait des gens qui veulent réellement réussir dans un domaine donné (affaires, célébrité, etc...) et qu'il y ait des sacrifices, des efforts et des choix à faire (j'ai dans mes propres cartons des choses à ce sujet, c'est dire si ce dernier me fascine). Mais on ne ressent rien de tout ça non plus à travers ce pilote.

How to Make it in America n'est qu'une capture d'instants plus ou moins intéressants (souvent moins que plus) dans la vie de deux gaillards qui ont raté leur vie mais espèrent encore en faire quelque chose. Mais les personnages sont affectivement inabordables, on n'a aucune empathie à mettre à leur service, on s'en fout un peu de ce qu'il leur arrive.
On ne croit pas du tout en eux.

On n'y croit pas du tout, à cette série.
J'ai passé le pilote à presque regretter de n'avoir pas préféré regarder la suite de Massugu na Otoko, par exemple. J'sais pas si vous vous rendez compte.

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche How to Make it in America de SeriesLive.

15 février 2010

Secret Diary of a Cinephile

Ça fait quelques semaines maintenant que je m'observe. Et j'ai bien repéré mon petit manège ! Je regarde un film, puis un autre, puis un autre...
Je vous avais déjà expliqué que je m'étais mise à regarder des films. C'est très récent que j'en voie autant, et, hasard du calendrier, c'est à peu près depuis le début de l'année (disons, depuis le 29 ou 30 décembre, peut-être, mais allez, arrondissons). Et le plus incroyable c'est que ma téléphagie semble n'en pas pâtir du tout.

A force de regarder tant de films, j'ai commencé à me dire qu'il serait intéressant de garder une trace de tout ça.
Parce que, quand même, jusqu'alors, je n'ai jamais été vraiment cinéphile. Je regardais un film ou deux à l'occasion, principalement par hasard, et ça s'arrêtait là. En 2009, je suis allée 4 fois au cinéma : deux fois pour Miss Pettygrew Lives for a Day (une fois j'y ai trainé une amie, une autre j'y suis retournée seule ; merci à mon cinéma local qui a bien voulu le passer rien que pour moi ce jour-là d'ailleurs), une fois pour Gran Turino (ma mère voulait le voir, elle n'osait pas y aller seule), et une quatrième fois, Bambou, où l'un de vous m'a trainée quasiment de force, et s'il y a un Dieu quelque part, tout ça se payera en Enfer. Voilà mon tableau de chasse. C'est franchement pas la gloire. Et je n'ai rien fait pour que ça change.
Jusqu'à ce que, donc, me prenne cette fringale de films.

Alors j'ai bien réfléchi, et j'ai décidé d'en faire un petit défi personnel.
Dans la colonne de droite, un petit icône est apparu, qui vous permet d'accéder à la rubrique "Secret Diary of a Cinephile", où je vais dorénavant répertorier tous les films que je vois, avec l'affiche, la date à laquelle je les ai vus, et mon appréciation générale, complètement sincère (c'est-à-dire que si j'ai vu une grosse merde mais que j'ai adoré, je vous le dirai quand même). Parfois je vous mettrai aussi un lien si j'ai développé le film dans un post Comme au cinéma. Et ça arrivera encore, ne vous inquiétez pas, c'est juste que je ne peux décemment pas le faire pour chaque film vu.

__Cinema__

L'idée c'est d'essayer, en un an, de voir un maximum de films. Et si possible, qu'une majorité d'entre eux me plaisent (ce qui ne signifie pas forcément qu'ils seront tous bons...).

Les films que j'entrerais dans cette rubrique devront impérativement répondre aux critères suivants :
- j'ai regardé le film en intégralité (là par exemple j'ai tenté Some Kind of Wonderful, bon pas tout ce qui est fait par John Hugues n'est pas forcément génial, en fait...
- j'ai découvert le film en 2010 (je suis plus très sûre de la date exacte de Garden State et Up, mais comme c'est avec ces films que ça a commencé, je les garde quand même... mais vous n'y trouverez pas Dune, dont pourtant on m'a offert le DVD récemment mais que j'ai déjà vu souvent)
- je n'ai jamais vu le film auparavant, du coup (donc quand je rerererererevois The Fall pour la 20e fois, il n'a pas droit à sa petite page... sinon je compte A Chorus Line, Dune, etc... non c'est trop facile)
- j'ai fait la démarche personnelle de voir ce film (je ne suis pas tombée dessus par hasard à la télé, ce n'est pas quelqu'un qui m'a fait le regarder, et il ne passe pas au ciné ; c'est moi qui ait cherché à le voir en DVD ou en cagoule)
Pas de limite de date (si c'est sorti dans les années 70 ou 80, je regarde, c'est pas obligé que le film soit récent), pas de limite de genre (dans les 26 films déjà fichés, il y a un peu de tout je pense), pas de limite autre que celles ci-dessus pour ce défi.

Et alors dans l'histoire, qu'est-ce que ça peut vous faire, à vous ? En vérité, ce petit challenge cinématographique, c'est un peu grâce à vous que j'y suis venue. Vous avez réagi à (quasiment) tous mes posts Comme au cinéma, c'était enrichissant, ça m'a donné envie de continuer, et puis parfois, vous, vous m'avez suggéré des films et ça c'est avéré être de bonnes expériences.

Donc maintenant que vous avez un aperçu des films auxquels je réponds plus ou moins positivement, je compte sur vous pour me faire des suggestions parmi lesquelles piocher, pour que je fasse mon éducation cinématographique, parce que même si j'ai quand même vu des films avant que n'arrive 2010, il faut l'avouer, je suis franchement pas au courant de la moitié des bons films qui sont là-dehors. J'ai quand même plus plus de 20 ans à voir The Breakfast Club, quoi.

Aussi ce post restera-t-il bien en évidence, accessible en permanence depuis le Secret Diary of a Cinephile, et vous pouvez poster dans les commentaires soit vos réactions aux avis que je donne sur les films (Canalblog ne donnant pas la possibilité de répondre sous chaque film...), soit afin de me donner vos suggestions.

Et à la fin 2010, on verra si on relance ce petit challenge d'un an, et je ferai un bilan de mes découvertes !

Publicité
14 février 2010

Tu sais où tu peux te la carrer, ta rectitude ?

Plus vite c'est fait, plus vite c'est fini, après tout. J'espère que vous êtes assis parce que ça va donc aller très vite : je vais parler de Massugu na Otoko encore une fois, et une seule, la dernière, et après on n'y reviendra plus. Parce que, bon, comme c'était un des premiers pilotes de la saison nippone à s'être montré disponible ET avec des sous-titres, il me semble difficile de faire comme si je n'avais rien vu, donc par acquis de conscience, je vais faire un post dessus, mais ensuite ce sera tout. Si vous voulez en parler vous-mêmes, ce sera dans les commentaires ci-dessous, et à partir de là on partira tous du principe qu'on n'a jamais entendu parler de la série et il n'y sera plus fait mention ; tout est le monde est d'accord ?
Fort bien.

Non parce que, autant la saison dernière, j'ai l'impression qu'on n'avait pas trop eu de comédies romantiques vidées de toute substance, autant cet hiver semble marquer le retour de ce genre pénible au possible. Surtout pour moi qui y suis allergique (j'ai un mot du médecin).
Gnagnagna, ils n'ont rien en commun, mais ils vont quand même finir ensemble mais seulement au terme d'une dizaine d'épisodes à s'opposer et/ou à se prendre la tête avec des tiers pour former des triangles amoureux à n'en plus finir... Zut à la fin. Zut, oui, parfaitement ; et je suis polie.

MassugunaOtoko

Massugu na Otoko, c'est donc l'histoire d'un mec droit dans ses mocassins, aux valeurs inébranlables sur l'honnêteté et la droiture, le profil type du "bon Japonais" toujours poli, gentil, travailleur et soucieux de bien faire, la télévision japonaise n'hésitant pas à populariser les stéréotypes nippons à l'intérieur-même des frontières de l'Archipel, le lavage de cerveau à son apogée, le pendant masculin de la jeune femme impossible à marier mais qui va tomber sur le bon gars qui va la faire changer.
A ce seul paragraphe vous avez probablement deviné l'objet de mon ire.
Eh bien, tenez-vous à vos télécommandes les enfants, mais une nana impossible à marier mais qui va tomber sur le bon gars qui va la faire changer, on en trouve une aussi dans ce pilote.
C'est dire si je suis furax.

Avec tous ces éléments, on aura compris que Massugu na Otoko ne joue pas vraiment dans la catégorie "et si je racontais une histoire que tout le monde ne connait pas déjà par cœur ?", probablement parce que c'est l'hiver et que les scénaristes ont trop froid aux doigts pour écrire, alors ils ressortent un vieux script qui trainait par là et changent les noms.

Je le concède : c'est vrai que Masao, dans le rôle-titre du massugu na otoko ("le type droit"... faut le présenter à la nana de Magerarenai Onna, "la fille qui ne plie pas" ?), se montre un personnage un peu plus nuancé que l'abruti moyen dans sa situation. Je pense notamment à l'illuminé de Ii Hito qui vivait également au pays de Candy, mais ne se rendait même pas compte qu'il était le seul. Au moins ici, le gars a vaguement conscience que parfois les gens peuvent être "méchants", et ça n'a l'air de rien mais la prise de conscience est énorme, quelque part. Cela dit, en-dehors de ça, il n'y a rien à voir.
Masao fait la rencontre d'une bonne à rien, glandeuse, squattant le canapé de sa meilleure amie (en lui vidant son frigo), et qui resquille, embrouille, ment et vole. De toutes façons on voit qu'elle est pas fréquentable parce qu'elle a une coiffure asymétrique avec des mèches décolorées, et que ses fringues sont voyantes. Vilaine, vilaine dévergondée qui porte trois boucles d'oreille !!!

J'ai partagé mon temps devant le pilote entre lever les yeux au ciel, et froncer les sourcils avec mauvaise humeur. Car naturellement, ils ne s'entendent pas, ils n'ont rien en commun, mais leurs destins sont liés, comme l'indique la bande-annonce sur le site officiel de la série, où, attention au spoiler après la virgule, on voit la fille de mauvaise vie avec un test de grossesse dans la main, ou bien on l'aperçoit en peignoir dans ce qui semble être le salon de notre gars tout droit. Bah bien-sûr.

Et moi je dis : stop. Un bon poncif est un poncif mort !
Bon, des questions ? Sinon je passe à la suite, et on fait comme on a dit.

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche Massugu na Otoko de SeriesLive.

13 février 2010

Lights, camera, action !

Approchez, Mesdames et Messieurs ! Sous le chapiteau ladytelephagy, plus effrayant que l'homme à deux têtes, plus bizarre que la femme à barbe, plus incroyable que l'homme serpent... venez voir nos monstres légendaires ! Éloignez les âmes sensibles et écartez les enfants !

Car voici... la femme indépendante !WorldsWithin_1
[exclamations choquées de la foule]

...Mais aussi : l'homme mal aimable ! WorldsWithin_2
[murmures écoeurés, une femme sort précipitamment de la tente pour vomir]

Et maintenant, le clou du spectacle : le couple impossible !WorldsWithin_3
[protestations outrées du public, scandalisé]

Oui, Mesdames et Messieurs, aujourd'hui au cirque ladytelephagy, on va parler d'une comédie romantique coréenne, et seuls ceux qui ont la téléphagie bien accrochée liront ce post jusqu'au bout, car je sais combien les attractions asiatiques de notre petit chapiteau virtuel peuvent vous effrayer. Pauvres choses.

Au programme, donc, Geudeuri Saneun Sesang que pour des raisons pratiques (et surtout par pitié pour vous) je qualifierai aussi par son titre anglais, Worlds Within. Ceux d'entre vous qui ne pratiquent ni l'un ni l'autre peuvent aussi bien me faire plaisir et utiliser le titre coréen, les autres, c'est déjà bien de rester.

Alors, dans Worlds Within, il faut bien le dire, les poncifs récurrents de la comédie romantique sont omniprésents. Et, je sais bien, ô combien : de prime abord ça peut sembler révoltant.
Ce qui fait toute la différence, c'est que Geudeuri Saneun Sesang n'est pas une comédie, mais une série dramatique. Et ce simple détail dans la classification suffit à tout changer.

Si au départ, j'avais entrepris d'aborder cette série, ce n'était pourtant pas du tout pour ça, mais parce que la série avait pour contexte... les coulisses d'une série. Coréenne, donc. C'est à peu de choses près tout ce que je savais avant de m'attaquer au pilote, et je considérais que c'était suffisant pour me lancer. J'allais bien découvrir le reste progressivement !
Sur ce point, Geudeuri Saneun Sesang ne déçoit pas. Pas beaucoup. Le pilote s'ouvre sur une très excitante accélération : d'abord une petite scène, une autre, et la pression monte, et soudain c'est la panique, il faut tourner à nouveau une scène de l'épisode qui doit être diffusé dans quelques heures. Cette adrénaline a un côté à la fois excitant et, je dois dire, assez documentaire en même temps. En effet, c'est par le biais de cette folle cavalcade que le spectateur occidental apprendra que les séries coréennes sont en grande majorité produite par des équipes appartenant à la chaîne qui diffuse elle-même, plutôt que de sous-traiter à une société de production, ou tout simplement de lui acheter des épisodes, comme c'est le cas plus à l'ouest. En fait, cette séquence, en plus de nous plonger dans l'univers de la série, a pour effet de donner l'impression qu'un monde nouveau, plein de petites anecdotes sur le monde de la télé, vient de nous ouvrir ses portes.

Et c'est comme ça que, sans même sans y prendre garde, on entre à pieds joints dans la vie de Gio et Junyeong, avec leur relation en dents de scie.

Worlds Within
a en effet pour principale préoccupation les affres amoureuses de ses deux protagonistes, respectivement producteur et réalisateur d'une série sur laquelle ils travaillent ensemble. Ils sont donc amenés à se fréquenter régulièrement, par la force des choses, alors qu'ils se sont séparés il y a un certain temps (un peu plus d'un an si j'ai tout compris), et que leur vie sentimentale avec de nouveaux partenaires ne brille pas par sa réussite. Gio fréquente une femme mariée qui n'a pas l'air décidée à quitter son époux, tandis que Jungeong passe son temps à se séparer puis se réconcilier avec son petit ami chirurgien.

On s'en doute, leur passé commun ne rend pas la collaboration professionnelle très aisée. Au regard du pilote, on a l'impression persistante que la rupture n'est pas bien digérée de part et d'autre. De là à dire qu'ils vont se remettre ensemble, ce n'est pas garanti. Mais en tous cas il y a quelque chose à résoudre avant d'avancer dans un sens ou dans l'autre.

Mélange à la fois de scènes sur les coulisses de l'industrie télévisuelle, et surtout, chronique attachante d'un couple défait qui a du mal à faire table rase du passé, Geudeuri Saneun Sesang a pas mal de charme. Les personnages sont attachants, parce que faillibles (Gio est un type abrupt et peu liant, Jungeong est une tête de mule un peu nombriliste). L'atout principal de ce pilote tient à sa sincérité : pas de surjeu côté acteurs, pas de situations rocambolesques côté scénario, réalisation sobre mais propre...

Le côté débonnaire de ce pilote, qui se refuse à indiquer dans quelle direction va s'orienter l'intrigue, peut aussi laisser perplexe. Worlds Within a du potentiel et semble savoir l'exploiter, mais ce pilote est avant tout un tour de chauffe.
Rendez-vous pour un second épisode, en ce qui me concerne.

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche Geudeuri Saneun Sesang de SeriesLive.
Les deux premiers épisodes sont disponibles gratuitement sur Drama Passion.

12 février 2010

Métempsycose

Oh dites donc, vous tombez à pic. J'étais justement sur le point de parler de la nouvelle série de CBS, Past Life.

PastLife

Comment ça, "ça ne passe pas sur CBS" ? Mais si. Ah mais j'insiste. Vous voulez des preuves ? OK, passons donc en revue les critères pour qu'une série de 45mn soit diffusée sur CBS :

Intrigues policières  
Check
Postulat étayé de façon plus ou moins scientifique  
Check
Équipe d'enquêteurs avec le quota de jeune, vieux, belle blonde...
Check
Absence de scénario au profit d'un pitch déclinable à l'envi  
Check

Après ça, ceux qui insisteront pour dire que Past Life est une série de la FOX seront de mauvaise foi.
Quoique, je vous le concède, avec ses Bones, ses Fringe et ses Lie to Me, on a bien compris que la FOX, à l'exception de Glee, n'est capable que de diffuser des ersatz de CBS.

Il faut le reconnaître, Past Life est d'une banalité navrante dans le contexte actuel. Inutile d'espérer. La série se conforme à tous les codes du genre policier en vogue en ce moment : les deux personnages antagonistes comme partenaires, le truc qui fait qu'ils ne résolvent pas les enquêtes comme tout le monde (pour certains c'est un don d'observation, pour d'autres la capacité à déceler le mensonge... bah eux, c'est la réincarnation), les flashbacks (très important les flashbacks, surtout à l'ère de Lost, c'est devenu un passage obligé), etc.
Il y a 10 ans, Past Life aurait peut-être eu une chance de plaire, mais aujourd'hui on n'en a plus rien à carrer d'une telle série ; on vomit le pitch, on régurgite les personnages, on gerbe la dynamique générale.

Alors parlons-en, de réincarnation, parce que c'est vraiment de ça dont il est question ici.
C'est comme si aujourd'hui, les séries n'étaient achetées par les chaînes que lorsqu'elles parviennent à mélanger le plus possible d'éléments familiers au spectateur : alors, on revisiterait des évènements du passé, comme dans Cold Case, il y aurait deux enquêteurs principaux qui n'ont pas du tout le même avis sur la réincarnation, comme dans X-Files, et ils enquêteraient, comme dans toutes les autres séries qu'on sort depuis 10 ans, merci encore Les Experts, merci beaucoup.
C'est plus un pitch, c'est une recette de cuisine.
Et comme toute recette de cuisine, même en suivant à la lettre, le résultat n'est pas garanti. Ni sur le plan qualitatif, où le manque d'âme se ressent cruellement (ironique dans le cas d'une série sur la réincarnation...), ni sur le plan quantitatif, puisque les audiences, d'après ce que je vois, ont été désastreuses. Eh bah c'est bien fait. Continuez à nous sortir de séries de ce genre, et je continuerai de militer pour la déculottée. C'est du foutage de gueule et rien d'autre.

J'ai failli m'étrangler quand le personnage sceptique (bah oui, qui d'autre ?) commence à envisager que la réincarnation ne soit pas pure foutaise (mais que reste-t-il pour les autres épisodes ?), et sort cette phrase : "It's like you spend your whole life playing this game and suddenly someone changes the rules" (merci à LiveDash qui fournit d'ailleurs des transcripts, ça m'a évité de devoir regarder à nouveau l'épisode pour écrire cette phrase moi-même). Prise dans le contexte de la télévision, cette sortie fait rire jaune.
Il serait temps que quelqu'un change les règles du jeu, au contraire.

On en a marre. Moi en tous cas j'en ai marre, pas vous ? C'est juste honteux de continuer à ressuciter les scripts et nous fourguer ça quand des perles ne voient jamais le jour, ou se font annuler. Hein, Faceless, hein ? Où est passée la commande de Faceless pendant ce temps, par exemple ?

Alors une fois, juste une fois, est-ce qu'on peut arrêter d'invoquer les esprits des pitches complètement morts, et essayer de faire quelque chose d'un peu nouveau ? Pas étonnant que finalement, je me contente en ce moment de séries comme The Deep End. Toute étincelle de vie scénaristique, la plus petite soit-elle, est bonne à prendre en comparaison de ces pâles zombies de séries policières.

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche Past Life de SeriesLive.

11 février 2010

127 millions de consommateurs

Ah, l'idéalisme des jeunes gens qui entrent dans la profession juridique...!
Hein ? Quoi ? Non. Non-non rassurez-vous. Ceci ne sera pas un deuxième post sur The Deep End cette semaine. J'ai pitié de vous. Non, à la place, je vais vous parler de série nippone.
Ah, tiens, étrange, il ne reste plus qu'un lecteur...?
Nan mais arrêtez, les gars. J'ai pas encore parlé de série asiatique en Février, quoi, zut à la fin ! Revenez et cultivez-vous, c'est un ordre !

Je m'apprête en plus à vous parler d'une série qui a commencé en janvier au Japon, Tokujou Kabachi!!, dont si vous vous souvenez, j'avais déjà un peu causé. Tokujou Kabachi!! occupe la case horaire délaissée par JIN et, je vous prie de le croire, c'est un sacré défi. Et pour s'éviter des problèmes, la série a simplement décidé de ne rien avoir en commun avec son prédécesseur. Rien.

TokujouKabachi

Tokujou Kabachi!! se propose donc de suivre les déboires d'un notaire-conseil, le genre qui remplit la paperasse juridique pour vous quand vous avez eu un petit litige de rien du tout. Mitsuhiro, c'est son nom, est l'un d'entre eux, et son intervention permet à ses clients d'éviter de bien fâcheuses expériences, tout en ne passant pas par la case tribunal. Un rôle idéal pour ce défenseur du faible, ce chevalier en armure prêt à secourir la veuve et l'orphelin.

En toute logique, cet idéalisme forcené s'apprête à être salement malmené au cours de la série, et les réjouissances commencent dés le pilote, où l'on s'assure que notre petit gars va bien retenir la leçon : un bon notaire est un notaire vicelard. Au menu : d'abord, Mitsuhiro va se faire dépecer vivant par son opposante dans une affaire, ensuite, son mentor lui-même va lui asséner une claque magistrale (au propre comme au figuré). Sous la pluie, pour ne rien arranger.

Contrairement à The Deep End ou Hokaben, oeuvrant dans le même créneau, il ne s'agit pas ici de partager le douloureux parcours initiatique du héros, mais d'en rire voire carrément de s'en réjouir. D'ailleurs dans l'histoire, Mitsuhiro a plus l'air d'un abruti fini que d'un notaire à qui je confierais mon dossier, il faut le dire. Abruti ascendant Bisounours, même.

Au contraire, son adversaire, la glaciale Misuzu, nous tire quelques sifflets admiratifs. Afin de prendre la mesure de son talent (qui n'a visiblement d'égal que son absence de scrupules), le pilote nous propose de faire sa connaissance de façon ludique, avec une première affaire n'ayant rien à voir avec Mitsuhiro, histoire de se faire plaisir. Misuzu s'y montre à la fois brillante et redoutable. C'est impressionnant et l'objectif est atteint, le personnage parfaitement brossé.
A la suite de quoi, les scénaristes reprennent leur Mitsuhiro et le jettent en pâture à la cynique notaire, et là, on se marre un peu moins parce que franchement, elle a beau jeu de la lui faire à l'envers, rapport au fait que le gars, je l'ai dit, est quand même un abruti fini.

Le mérite de Tokujou Kabachi!!, c'est avant tout de ne pas prendre son sujet au sérieux. Procédé également connu sous le nom de "c'est n'iiiiimporte quoi !". Musique loufoque omniprésente, effets un peu grossiers, couleurs dans tous les sens, acteurs surjouant constamment (à l'exception de Maki Horikita qui campe une Misuzu toute en nuances), rythme effréné... Le pilote e Tokujou Kabachi!! assume totalement son ton de comédie, c'est un festival. Une façon assez futée de ne pas avoir besoin d'être trop pointu sur les subtilités juridiques, en passant, mais au moins le divertissement marche à plein régime pour qui apprécie la comédie grosses tatanes.

La vraie bonne idée de ce pilote, c'est de ne pas avoir cherché à boucler l'affaire qui oppose Mitsuhiro et Mizusu à la fin du temps règlementaire. Mitsuhiro perd un premier round, soit. C'est prévisible mais totalement cohérent vu le profil des deux combattants. Mais les choses ne s'arrêtent pas là et ça fait un peu plaisir, quand même, de voir se développer ce fil rouge fait de revanches et de retours à l'envoyeur.

Globalement, il n'y a pas grand-chose de plus à retirer de ce premier épisode.
Éventuellement, très éventuellement, on pourra picorer çà et là quelques petits détails sur le système juridique nippon, rien de fascinant pour le spectateur occidental, mais pourquoi pas. Après tout, Tokujou Kabachi!! ne va aborder des points de droit que très anecdotiques au regard des grandes problématiques abordées dans la plupart des séries se déroulant dans un tel univers, comme les compensations et dédommagements divers, le remboursement de dettes, les possibilités de rétractation pour un achat...
Initiative amusante à ce sujet : des questions (vraisemblablement tirées d'un quelconque quizz édité par 60 Millions de Consommateurs) sont posées à plusieurs reprises ; l'idée, c'est que les téléspectateurs y répondent par téléphone, et que le gagnant est appelé une fois le pilote fini, par les deux acteurs principaux, en direct ! Il a alors le privilège de les avoir directement en ligne, et de gagner quelques menus cadeaux. Une façon sympathique de la part de TBS d'essayer d'augmenter les audiences, décourageant ainsi les fans des acteurs (extrêmement bankable par ailleurs) d'enregistrer leur épisode pour le regarder plus tard... ou pire, de le télécharger. 'Zont le mérite d'essayer, ces Japonais.

Bilan, Tokujou Kabachi!! n'est franchement pas une série incontournable. On est loin de JIN, comme vous le voyez. Mais si vous cherchez un divertissement presque totalement décérébré sur un thème d'ordinaire pris très au sérieux, la Justice, alors la série est probablement faite pour vous.
Moi, j'ai regardé le pilote entre midi au boulot, ça m'a vidé la tête complètement, c'était finalement pas si mal. Et c'est après tout une qualité qui en vaut une autre !

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche Tokujou Kabachi!! de SeriesLive.

10 février 2010

Profond, profond... n'exagérons rien

Vous connaissez ma blague préférée sur les avocats ? J'ai déjà dû vous la citer mais qu'importe, elle est vraiment de circonstance quand on sait que ce post va parler de The Deep End.
Un bateau coule avec 100 avocats à son bord, que reste-t-il ? ...Un immense espoir.

TheDeepEnd

Les avocats et moi, c'est une longue histoire d'amour, et je ne saurais dire exactement quand et comment elle a commencé. Mais pour sûr, ça fait plus d'une décennie que c'est la lune de miel. Ah, les heures passées devant Ally McBeal, The Practice ou encore L.A.Law ! S'il n'était pas si laid et si instable, David E. Kelley serait probablement mon héros. Autant les flics, ça me gave, autant des avocats, il n'y en a jamais assez dans ma télé. Pis si je continue à cagouler activement comme je le fais, un jour j'en rencontrerai peut-être un en vrai ? Ahem.

Alors oui, bon, d'accord. Toutes les séries avec des morceaux d'avocat dedans ne me font pas forcément de l'effet. On se souviendra par exemple du désastre Raising the Bar, j'ai eu du mal à aller au bout du pilote et parfois j'en fais encore des cauchemars.

The Deep End ne part pas d'un pied particulièrement original, looooooin de là : il s'agit de montrer les premiers pas dans le métier de quelques jeunes avocaillons à peine sortis de l'université, intégrant un prestigieux cabinet. Bon ça va, on les connait, hein. Il va naturellement y avoir l'idéaliste, celui qui a les dents qui rayent le parquet (ici, c'est une jolie blonde riche), la petite chose discrète... A un moment, couleurs de cheveux à part, j'avais l'impression d'assister à un mélange entre Code Blue (pour la brochette de newbies stéréotypés) et Hokaben (pour le contexte, et encore plus le cas pro bono).
C'est une nipponohile convaincue qui vous le dit, en toute amitié et le plus cordialement du monde : quand on compare une série japonaise avec une série américaine, c'est bien ; l'inverse est par contre mauvais signe. Très mauvais signe. Un corbeau mort sur le pas de votre porte est un meilleur présage, en gros.
Donc le pilote commence et je me dis : "aïe, c'est mal barré".

Les poncifs s'accumulent, mais chose curieuse, l'ennui ne plane pas. Raison numero uno : le cast. Très bon cast. Billy Zane, qui fait son Billy Zane. Clancy Brown, qui a vieillit mais tient encore bien la distance. Matt Long, faut le nourrir ce petit, il a bien mérité son steak. Etc, etc, etc. Raison numero duo : un excellent rythme. C'est un peu surfait en apparence, mais en tous cas il n'y a pas la moindre scène pour meubler. Ça va vite, ça va très vite, on va pas passer la nuit sur la présentation des personnages mais on va pas zapper la question non plus, alors mettez votre ceinture et accrochez-vous parce que dans 45mn, vous maîtrisez la question et attention, yaura une interro sur table la semaine prochaine.
En quelques minutes, celui qui passait pour l'ange de la petite bande démontre qu'il peut mentir sans ciller à une veuve, le petit con qui fout son pénis partout fait preuve d'une honnêteté quasiment à toute épreuve, la bitchasse blonde a un gros problème œdipien et, ô merveille, la petite chose toute timide démontre dés le premier épisode qu'elle en a dans le pantalon. Bref ça bouge, les personnages ne sont pas totalement unidimensionnels, c'est bien foutu.

Alors évidemment, The Deep End, ce n'est pas The Practice. Les dilemmes moraux et les interrogations des petit loupiots ne vont pas vous fendre le cœur ou remettre quoi que ce soit en question. On n'est pas dans ce type d'exigence. Non, concrètement, The Deep End sera un bon divertissement, voire éventuellement un très bon avec de la chance (mais il lui manque peut-être un petit quelque chose pour le moment, un truc qui dit "hé, j'ai une personnalité bien à moi" comme les hallus d'Ally McBeal ont pu le faire), et ça ne va pas plus loin en ce qui concerne le pilote. Mais enfin, c'est pas pour autant qu'il faut bouder son plaisir. Même si la fin de l'épisode fait redouter que les coucheries prennent plus d'importance qu'il ne faudrait (attention à l'épidémie de grezanatomisme !), ce premier épisode est prometteur. Ce qu'il promet ? Une détente qui ne soit pas abrutissante. C'est bien, déjà !

Pour tout vous dire, arrivée à cette période de l'année où la plupart des nouveautés de la saison sont déjà sorties (pas toutes heureusement), j'ai jugé qu'il était salvateur de revoir mes standards à la baisse. C'est pas franchement la meilleure raison de regarder une série, mais actuellement, en trouver une tout court relève parfois de l'exploit...

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche The Deep End de SeriesLive.

Publicité
<< < 1 2 3 > >>
ladytelephagy
Publicité
Archives
Publicité