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ladytelephagy

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5 mai 2012

Beta go !

Outland-Final

Dans cette affaire de Black March, je vous avoue que ma plus grosse frustration, ça a été en réalité le mois d'avril. Il fallait "rattraper" tout un tas de séries, sauf qu'entre mes besoins de pilotovore, mes préparations de podcast pour le SeriesLive Show, ma nature toujours un peu volage, et la saison qui ne se mettait pas en pause pour me laisser le temps de retomber sur mes pieds, ça m'a demandé un effort insoupçonné. Résultat, j'ai fait preuve pas mal de rigueur et d'organisation, et surtout, je me suis forcée à établir des priorités. Tout un tas de qualités par lesquelles je ne brille pas spécialement d'ordinaire.
Lentement mais sûrement, j'ai remonté ma liste de séries à rattraper, et à chaque fois que j'en cochais une et abordais la suivante, je me maudissais de l'avoir laissée en plan. C'est vraiment pas une sensation que je souhaite à quelqu'un d'autre, cette impression que tout devrait être prioritaire et que ça ne l'a pas été.

Alors ça y est, j'ai rattrapé Outland, une série australienne gay et geek dont vous vous rappelez peut-être que je vous ai parlé du pilote. Si ma review était alors mitigée, je suis obligée de reconnaître qu'en 6 épisodes, la série m'est devenue très sympathique, et que je me suis mise à vraiment apprécier la compagnie des personnages.

Et c'est son plus grand défaut, en réalité. Car la première (et, au vu des audiences, vraisemblablement dernière) saison d'Outland n'est pas tant fondée sur la comédie que sur l'exposition de ses personnages, qu'on apprend à apprécier juste à temps pour en être séparés. Si Outland ne me paraissait pas hilarante dans le pilote, c'est parce qu'elle n'est, en réalité, pas vraiment destinée à vous faire rire à intervalles réguliers, mais simplement à développer ses personnages dans une situation parfois un peu extravagante, mais jamais à proprement parler comique. C'est vraiment son principe de base, et il se matérialise sous la forme d'une formule à la fois simple et intelligente : à chaque épisode, le club de geeks se retrouve dans l'appartement d'un de ses membres. On ne les voit jamais vraiment profiter de leur activité (qui consiste en général à regarder un DVD ensemble), mais uniquement arriver dans l'univers de ce membre, et faire plus ample connaissance avec lui à travers le milieu dans lequel il vit. Vous le voyez, c'est donc bel et bien l'approfondissement du personnage qui prime sur les intrigues et les gags.
En fait Outland est probablement mal vendue si on dit d'elle qu'elle est une comédie. Dramédie serait probablement plus juste, et encore.

Chez Max Chez Rae Chez Andy Chez Fab Chez Toby

Mais cette façon de mettre en avant les personnages et de les exposer pendant chacun un épisode de la série est, une fois qu'on a compris que c'était le principe, parfaitement réussie. Cela se traduit d'ailleurs par un effort appréciable de travailler énormément sur les décors choisis (je crois que tout le budget de la série est passé dedans), et le résultat, vous le voyez dans les captures ci-dessus, donne un travail très abouti où chaque personnage a un univers bien à lui. Plus qu'une volonté de décorer à la perfection les décors changeants (ce qui, comme vous le savez, aurait pu suffire à me ravir), cela met en valeur les personnalités des protagonistes de la série, et les mini-intrigues de l'épisode n'en deviennent que plus appréciables. Chaque épisode de découverte de l'univers du personnage du jour devient une rencontre, toujours un peu fantasque de par les évènements, mais vraiment touchante, dans le fond.

Cependant, le vrai atout d'Outland (et la série le saisit assez bien de par l'intrigue en fil rouge de ses trois derniers épisodes), c'est le personnage de Toby. Je le trouvais attachant dans le pilote, mais je n'avais rien vu. C'est certainement le personnage le plus adorrrable de l'histoire de la télévision. Constamment émouvant, Toby est une véritable force vive de la série, et du groupe aussi même s'ils ne s'en rendent pas compte ; pour toutes ces raisons, son épisode (l'avant-dernier de la série) est le plus réussi. Je vous mets au défi de ne pas craquer totalement pour son personnages qui tient à la fois du chaton duveteux et de la licorne.

Mais ? Au fait ? S'il n'y a que 5 personnages, et un épisode par personnage, que se passe-t-il dans le 6e épisode ? Eh bien c'est là qu'Outland prend son envol et en finit avec l'exposition. Nous montrant à la fois une conclusion solide de ce que la série a très bien construit, jalon après jalon, et ouvrant la porte à ce qui devrait en réalité être le début des intrigues à proprement parler, cet épisode aurait été le parfait lancement d'une seconde saison plus feuilletonnante. Hélas, il n'y aura probablement pas de seconde saison.
Comme je vous le disais, c'est quand on commence à vraiment aimer les personnages, individuellement et semble, qu'Outland tire sa révérence. Mais si ça ne vous fait rien de prendre méchamment les protagonistes en sympathie pour mieux leur faire vos adieux, alors je recommande cette série qui, jusqu'au bout, n'aura vraiment pas été comme les autres.

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5 mai 2012

Rase campagne

Pour les âmes sensibles qui trainent dans le coin, je préfère prévenir d'entrée de jeu : je vais dire du bien d'une série française. La lecture de ce post n'est donc pas recommandée aux personnes cardiaques.

HenautCandidat

Hénaut Président met en scène Pierre Hénaut, (petit) candidat aux Présidentielles de 2007. Pour autant, il ne s'agit pas vraiment d'une série politique, mais d'une série sur la communication politique, et donc les spin doctors : oui, leur profession s'applique en particulier au milieu politique, mais très sincèrement, ils vendraient du gel douche, ce serait la même chose. D'ailleurs, le film éponyme, sorti en mars dernier, a pour slogan : "la politique est un produit comme un autre", ce contre quoi Pierre Hénaut pourrait protester que lui, il est humain. C'est d'ailleurs bien le problème de son équipe.

La série, constituée d'environ 70 épisodes de moins de 5 minutes, va en effet uniquement s'intéresser à la façon dont l'équipe de Hénaut essaye de formater sa campagne. La structure des épisodes met systématiquement en opposition le candidat, animé par une volonté un peu idéaliste de mener sa campagne au nom de ses idées, et son équipe, une bande de communicants qui n'a aucun intérêt pour la politique, et à vrai dire aucun intérêt pour le candidat.
La mission essentielle de l'équipe de campagne, menée par le directeur Thierry (qui est supposé être un ami de Hénaut), est donc de convaincre le candidat de faire quelque chose supposé aider sa campagne, et de trouver les arguments pour que leur marionnette cède à leur caprice de médiatisation. Hénaut n'est d'ailleurs pas toujours un homme de principe : parfois, sous la pression de ses conseillers ou simplement parce qu'il n'est pas moins humain qu'un autre, il lui arrivera de se ranger à leur avis, et de quand même tenter certaines de leurs idées un peu puantes. Face à ça, l'équipe elle-même peut parfois changer d'avis en cours de route, s'adaptant à une situation catastrophique en décidant de la considérer comme positive, ou parfois juste parce qu'ils sont obséquieux.

Ce qui est intéressant dans Hénaut Président, c'est donc cette déconstruction indirecte des images de campagne. Indirecte parce qu'on n'assiste jamais vraiment aux dites images elles-mêmes : lorsque Hénaut s'exprime à un meeting, est l'invité d'une émission de télévision ou est entouré par la caméras lors d'un déplacement, il est systématiquement au second plan. Les vrais héros de la série sont clairement ces communicants, qui ne croient pas un seul instant dans leur produit et, parce qu'ils sont systématiquement hors champs pour les journalistes, et loin des micros, se laissent souvent aller à des propos extrêmement négatifs envers leur candidat. C'est ça que nous, nous voyons au premier plan. Eux peuvent se permettre de dire ce qu'ils pensent, contrairement à leur candidat qu'ils ne laissent jamais s'exprimer.

Si vous avez déjà été en présence de personnes travaillant dans la communication (et même pas forcément politique), vous ne pouvez que reconnaître que Thierry et son équipe parlent exactemement ce langage-là. Le verbiage pompeux n'est là que pour justifier une lubie de communication : une cravate, un photoshoot, n'importe quoi. Il faut convaincre le candidat et comme on n'a pas d'argument solide, vu que ces histoires de campagne reposent sur des conneries, on le noie sous les termes techniques, les arguments d'autorité, ou quand il ne reste rien d'autre, la flatterie.
La campagne politique devient donc un jeu de dupes : on découvre dans Hénaut Président que les images que l'on voit en tant qu'électeurs ne représentent ni le candidat, ni les idées, mais simplement les envies de ces communicants qui font la pluie et le beau temps juste parce qu'ils réagissent aux sondages et intentions de vote.

L'image est tout et pourtant, clairement, elle ne signifie rien tant elle semble malléable.
L'équipe de campagne déploie une énergie folle à expliquer à Hénaut pourquoi telle orientation est la bonne qu'au final les images deviennent vides. "La vérité est là ! Même si c'est pas vrai", lance par exemple un de ses collaborateurs à Hénaut, en désignant un journal qui affiche en une la photo du candidat prenant une prostituée en stop. "Mais je l'ai pas fait...", gémit le piteux bonhomme, accablé. Cinglant, Thierry tranche : "Mais ça on s'en fout... ça, après, ça te regarde, c'est ton truc à toi". Tout ce qui compte c'est la façon dont on va donner un sens nouveau à l'image, et faire décréter à Hénaut publiquement que, non seulement il s'est tapé la prostituée, mais en plus il va aux putes régulièrement, et que ça devienne un axe de sa campagne. Juste pour que la même image ait une signification différente.

Vous savez le plus fou ? Début avril, à la fin du Black March, j'ai couru (presque litéralement) m'acheter le coffret DVD de Game of Thrones ; ce n'est qu'en passant près des caisses de ma FNUC que j'ai décidé de fouiner dans le bac des petits DVD en promo, et que j'en ai excavé celui de Hénaut Président pour la modique somme de 3€. Pour pareille somme, je me suis dit que je pouvais bien tenter le coup et acheter l'intégrale d'une série française que je n'avais jamais vue !
Eh bien après avoir regardé ledit DVD, je suis en mesure de vous affirmer que c'est le meilleur rapport qualité/prix que j'ai jamais vu de ma vie. Si vous avez une FNUC près de chez vous, je recommande donc d'essayer de dénicher un bac similaire où, peut-être, vous pourrez faire la même affaire. Tiens, cet après-midi par exemple, une veille de scrutin, c'est pas forcément une mauvaise idée.

Et pour que moi, je recommande chaudement une série française, c'est vraiment que...

4 mai 2012

[DL] Rang 1

Ce soir, dans le SeriesLive Show, nous parlons de chance, de hasard, et donc de jeu. Comme toujours chaque fois que nous choisissons un thème et que nous lançons les premières idées de sujet, l'équipe essaye d'établir une liste de séries dont on pourrait parler se rapportant aux sujets déjà sélectionnés. Ces séries viennent ainsi enrichir les rubriques telles que le In & Out, ou donnent lieu à des tractations pour le pilote.
L'une des séries dont vous n'entendrez pas parler ce soir, mais qui aurait pu figurer dans notre sommaire, est Rang 1. Diffusée entre octobre dernier et janvier, cette série flamande parle de gagnants au Loto. La grande différence avec The Syndicate ou Winners & Losers, c'est que les personnes qui jouent font toutes partie de la même famille. C'est-à-dire qu'au lieu de se déchirer autour de l'argent ainsi gagné, les protagonistes vont ici avoir une excuse pour changer de vie tout en conservant, peu ou prou, des relations stables avec leur entourage familial. Il faut admettre que l'angle choisi est original.

Rang1
Note : lien valable 30 jours minimum. Je reuploaderai si le lien est mort, mais seulement si vous postez un commentaire pour me prévenir !

Et puis ce générique, je l'aime bien. Il me rappelle un peu celui de Dubbelleven (plus jeune d'un an, mais diffusée sur la même chaîne : éen), avec une musique simple mais qui ne donne pas envie de rire, et un visuel aux couleurs très simples, mais renvoyant une image de fluidité, de mouvement, de transition. Le concept est simple mais efficace. D'ailleurs je m'aperçois que je ne vous ai jamais mis le générique de Dubbelleven, si ça vous intéresse, il faut vous manifester dans les commentaires ci-dessous.

Alors, pourquoi donc ne parlerons-nous pas de Rang 1 ce soir dans le SeriesLive Show ? Vous allez voir c'est tout bête : personne dans l'équipe ne parle le néerlandais, et il n'existe pas de sous-titres. Mais si vous connaissez quelqu'un qui pratique cette langue et qui ait envie de sous-titrer 13 épisodes, ma foi, envoyez-le moi, ce serait dommage de le décourager !

3 mai 2012

Adieu Guignols

Admettez-le, vous manquez de lectures abordant la question des présidentielles, en ce moment, pas vrai ? Et pourtant c'est bien et bien ce qui vous attend aujourd'hui dans ces colonnes. Mais bien-sûr il va avant tout y être question de télévision, alors attendez un peu avant de me haïr.

Guignols2012

Alors qu'hier était diffusé le débat entre les deux candidats du second tour, et que je l'ai copieusement ignoré, j'ai réalisé que c'était la première campagne des présidentielles pendant laquelle je ne regardais pas Les Guignols de l'Info. La dernière fois que ça s'est produit, c'était en 1995.

Sauf qu'à l'époque les choses étaient bien différentes : je vivais chez mes parents, lesquels, à 20h pile, étaient devant le 20h de TFHein et certainement pas devant Canal+ que de toute façon on ne regardait JAMAIS. Le journal de 20h était pour mes parents ce que la messe de minuit est pour les Catholiques pratiquants à Noël, à la seule différence qu'ils n'y trainent leur marmaille de force qu'une fois l'an. Moi j'y ai eu droit quotidiennemen jusqu'à 15/16 ans. Ironiquement c'est quand j'ai été capable de prendre du recul avec les images que j'ai réussi à obtenir de ne plus regarder ce satané journal ; par contre la guerre du Golfe, j'avais 9 ans et j'étais aux premières loges tous les soirs, ça pas de problème.

L'un de mes actes de transgression suprême a été, une fois au lycée, de regarder Invasion Planète Terre le midi, en cachette, pour tout vous dire. Ce n'est pas que la chaîne était interdite, c'est qu'elle avait été rayée de notre conscient aussi sûrement que si mes parents avaient été équipés comme les Men In Black. C'était totalement inconcevable de regarder cette chaîne et mes parents ont fait, en gros, comme si on ne le recevait pas, même pas en clair. C'est vous dire à quel point le fameux "esprit Canal", pendant longtemps, m'était totalement étranger. Et quand j'ai eu pour la première fois une télé dans ma chambre, ma soeur et moi échappions au 20h mais pour aller nous mettre... devant le sitcom de 20h de M6. Je crois que quelques mois avant que je ne me tire de là, on avait commencé à vaguement tenter les Guignols, mais si leur show trainait en longueur, on zappait parce que l'épisode d'Une Nounou d'Enfer gardait la priorité. Vous ne vous rendez pas compte de ce que c'était : l'année où j'ai passé mon bac, les épisodes d'Une Nounou d'Enfer étaient inédits ; je sais, c'est un concept difficile à saisir de nos jours.

Ce n'est que quand j'ai déclaré mon indépendance, pendant l'automne 2000, et que j'ai emménagé dans mon royal studio de 7m² avec ma propre télé, que j'ai découvert Canal+ et notamment Les Guignols de l'Info. J'étais donc totalement habituée à leur présence dans mon "salon" quand sont arrivées les historiques élections présidentielles de 2002, un an et demi plus tard. Les Guignols étaient à peu près mon seul contact régulier avec le monde politique pour lequel j'avais conservé une certaine aversion depuis la fameuse histoire du 20h obligatoire, puisque je ne lisais aucun journal, n'en regardait certainement pas à la télé non plus, et pour finir je n'avais dans mon entourage aucun ami politisé qui mette ce sujet sur le tapis ne serait-ce qu'une fois de temps en temps.
Outre les évènements du 21 avril eux-mêmes, les Guignols ont donc participé à l'éveil de ma conscience politique et sociale. Je n'étais pas toujours d'accord avec eux, mais j'appréciais leur irrévérence qui changeait tellement des autres façons de couvrir la politique.

Entre 2002 et 2007, s'est opérée une balance dans ma consommation de l'information politique à la télévision, comme si j'avais pris mon élan et que j'avais quitté le nid. Je regardais encore cycliquement les Guignols quand je le pouvais, mais j'ai aussi commencé à regarder le journal (plutôt de France 2) mais surtout des débats télévisés, l'après-midi ou le soir, parce que les Guignols ne suffisaient tout simplement plus à me faire un avis. C'est la période pendant laquelle j'étais au chômage et où mes disponibilités étaient beaucoup plus larges. J'avais souvent des débats en fond sonore pendant que je travaillais sur SeriesLive ou Teruki Paradise, pas forcément sur la politique à proprement parler mais sur différentes problématiques sociales, et C dans l'air était devenue la seule émission que je regardais absolument chaque jour lorsque je n'avais pas un CDD. C'était le moment de la journée où je me demandais ce que je pensais du sujet du jour et, même quand ce n'était pas la première fois que je me faisais un avis dessus, c'était bien souvent la première fois que je lui accordais autant de réflexion.

En 2007, mon homme de l'époque et moi étions tous les deux rivés devant chacun des débats et émissions consacrés aux présidentielles. Cela incluait, naturellement, Les Guignols de l'Info. Si on avait eu plus d'argent on se serait certainement déplacés à des meetings, mais comme ça n'était pas le cas, on se nourrissait de tout ce que la télé voulait bien nous distiller sur "notre" candidat, et d'ailleurs sur les autres aussi. Notre opinion était faite mais on était dans une voracité qui, je crois, témoignait assez bien du choc que nous avions connu lorsqu'en 2002, pour les toutes premières présidentielles pendant lesquelles nous avions voté, on avait assisté aux premières loges à un véritable séisme ; le "traumatisme" était certainement le plus présent parmi ceux de notre âge qui avaient voté sans grande conscience politique en 2002, parce que c'était "la première fois" et pas par conviction, avant de réaliser qu'il fallait peut-être prendre la politique plus au sérieux. Les Guignols, encore une fois, faisaient partie du kit de base des élections.

Mais pas cette fois. Et le plus ironique dans l'histoire, c'est que jamais je n'ai été aussi concernée par la politique dans tant d'aspects de ma vie, à commencer par le volet professionnel. La presse écrite est passée par là (je lis la presse papier en moyenne un jour sur deux). Et évidemment, internet s'est imposé : désormais je surveille les titres de quatre journaux en ligne français, minimum deux fois par jour, tous les jours, faisant de surcroît mon marché dans la corne d'abondance qu'est Twitter (rien ne remplacera jamais la richesse de ce réseau social à mes yeux), et avec quelques blogs comme celui de Maitre Eolas en complément.

Les Guignols de l'Info
? Ce n'est même plus concevable. Et d'ailleurs je n'ai même plus la télé ! J'ai juste adsltv, sur laquelle Canal+, même en clair, semble indisponible.

Je me rappelle des nombreux débats autour des Guignols : étaient-ils prescripteurs ? Influençaient-ils négativement l'image des politiciens auprès du grand public ? Etaient-ils partisans ?
Ces questions se posent-elles encore aujourd'hui, alors que le public-cible de nos marionnettes préférées colle parfaitement au profil des internautes les plus susceptibles d'avoir eux aussi fait la transition, pour tout ou partie, vers l'information [politique] via internet ? Je ne suis pas experte, ni en médias ni en politique, mais si mon parcours est partagé, alors les Guignols seront totalement obsolètes aux prochaines présidentielles, à ce rythme.

Cette année, je n'ai donc pas regardé une fois Les Guignols de l'Info. Leur regard acerbe sur le monde de la politique m'aurait peut-être parfois fait plus de bien que je ne le crois, mais les faits sont là.

Ah, si. Il y a quelques semaines, via Twitter, j'ai vu passer un lien pour l'une de leurs videos se rapportant à la campagne. Elle ne m'a fait ni chaud ni froid. Elle n'était pas mauvaise. Mais elle ne m'a fait réfléchir à rien, et elle n'était même pas hilarante.

Veuillez installer Flash Player pour lire la vidéo

Je crois que je suis devenue une grande personne...

2 mai 2012

lady's world tour - Escale n°10

Voilà alors on s'absente deux minutes, DEUX MINUTES, et ya des news en pagaille qui tombent d'un peu partout. Ca me met dans une position épouvantable où je vous fais des world tours espacés de moins de dix jours, c'est inconvenant.
Bon, eh bien, comme je sais qu'en plus vous avez horreur de ça, plus vite c'est fait, plus vite on est débarrassés, hein.

RainieYang

- TAIWAN : corpus rainie
Regardez attentivement la photo ci-dessus. Mignonne, hein ? Le sourire plein de bonne humeur, les yeux qui pétillent, la frange où chaque cheveu est parfaitement à sa place... typique d'une idole asiatique, on est d'accord. Vous venez de faire connaissance avec Rainie Yang (un nom de scène anglicisé à destination du public international), chanteuse, présentatrice, comédienne, et je pense qu'elle fait aussi les frites, qui depuis maintenant environ 12 ans officie dans les médias taïwannais, soit depuis l'âge de 15 ans. Admettons-le, Rainie a tout de la petite amie idéale et c'est bien pour ça qu'on l'aime tant (parait-il). Récipiendaire de nombreuses récompenses dans les tout aussi nombreux domaines où elle travaille (dont encore l'an dernier un titre de meilleure actrice pour son rôle dans le drama Hai Pai Tian Xin), c'est un peu l'enfant chérie locale. Aussi commencez-vous à imaginer la stupeur lorsque Rainie a décidé de se mettre à oilp ! Et pas n'importe où, mais dans le pilote d'une nouvelle mini-série forcément très attendue (voir aussi : meilleure actrice pour son rôle dans Hai Pai Tian Xin), intitulée Zai Yi Ci Xin Tiao et diffusée sur le très populaire site Tudou, qui investit énormément dans les séries originales ces dernières années, et avec l'appui de l'office du tourisme australien puisque la série est supposée se passer là-bas (et si possible piquer la curiosité des touristes chinois). Bien-sûr, nous avons les images, parce que, vous le savez, le world tour est avant tout une mission de service public (vous voulez avancer jusqu'à 9mn11 pour voir l'objet du délit). Vous le comprendrez au vu de ces images très crues, il n'est pas étonnant que la réaction ait été épidermique et que l'actrice soit désormais en pleine tourmente médiatique...

- AFRIQUE DU SUD : flic, un gai métier d'avenir
Et puisqu'on parle de service public et que j'ai votre attention. Mardi prochain, les Sud-Africains vont pouvoir découvrir sur la chaîne publique SABC2 une nouvelle série policière, répondant au nom de Streets of Mangaung ; comme son appellation l'indique, elle se déroule à Mangaung, une agglomération au centre du pays d'environ 750 000 âmes. L'angle choisi est semi-policier, semi-dramatique, puisqu'il s'agira autant de suivre les 5 protagonistes de ce cop drama dans leurs interventions, que de comprendre les conséquences de celles-ci sur la population. En dépit de son sujet, la série devrait être regardable par toute la famille, et d'ailleurs l'attaché de presse de SABC2 prévient : "Nous voulons souligner que le travail de policier ou policière n'est pas forcément déprimant ou ennuyeux" (après tout, on est sur une chaîne publique). Les séries policières ne sont pas une chose nouvelle en Afrique du Sud, mais cela n'a jamais atteint les proportions que l'on peut connaître aux Etats-Unis ou dans certains pays d'Europe ; toutefois les choses pourraient bien changer si le projet Law & Order Cape Town se concrétise enfin. Annoncé au cours de l'été 2011 par la ville de Cape Town alors fière comme un pape, pour une durée supposée de 12 épisodes, le projet de déclinaison locale de la fameuse franchise était censé entrer en production ce mois-ci, mais les fonds manquent pour ce projet d'envergure qui du coup reste au point mort. Il faudra essayer de vendre la série à une chaîne, aussi, si possible... Bref, on n'y est donc pas encore et, en attendant, il faudra se contenter de productions policières "feelgood" comme Streets of Mangaung.

- ESPAGNE : Madrid, on a un problème
Est-ce qu'on a mentionné que la télévision espagnole était un peu ric-rac, en ce moment ? Ah, oui. Eh bien il n'y a pas que sur la chaîne publique qu'on compte les centimes. Antena3 a publié son rapport trimestriel et c'est vraiment pas bon. Et ne croyez pas que j'en rajoute à des fins dramatiques : les bénéfices de la chaîne ont reculé de 63,8% par rapport à la même période l'année dernière ! N'en concluez pas cependant que la chaîne pâtisse de ses mauvaises performances : certes, elle a connu des revers de fortune, mais la cause principale en serait la crise (eh oui, encore ce vilain mot). Le marché publicitaire espagnol serait, comme tant d'autres, en nette décélération, puisque depuis l'année dernière, les dépenses publicitaires ont baissé de 15%, et pire encore, la publicité rapporté 39% de moins (soit 56 millions d'euros qui ne sont pas entrés dans les caisses). Bon je suis pas très forte en maths, mais même moi j'arrive à voir que tous ces chiffres ne sont pas très sympathiques... C'est peut-être pas le moment de mentionner que les audiences de Luna, el misterio de Calenda continuent de baisser, pas vrai ?

- POLOGNE : pas d'objection
Mais que se passe-t-il donc en Pologne ? Je sais que vous vous posiez la question. Eh bien la semaine prochaine, par exemple, la série Prawo Agaty entame le tournage de sa deuxième saison. Lancée sur TVN pas plus tard que le 4 mars dernier, la série légale met en scène Agata Przybysz (merci à l'inventeur du pomme-V), une juriste qui travaille pour une compagnie d'assurances jusqu'à ce qu'elle perde son emploi. Comme elle est mère célibataire, il lui faut retrouver du travail rapidement et elle décide donc de monter son propre cabinet avec l'une de ses amies de fac, sauf qu'elle n'a jamais pratiqué le droit civil jusque là. Les 15 premiers épisodes sont encore en cours de diffusion, mais dés le mois dernier, la chaîne privée TVN s'est dépêchée de renouveler Prawo Agaty, vu que la série atteint environ 20% de parts de marché chaque dimanche soir. Difficile de le lui reprocher.

Blackstone-cast

- CANADA : three little indians
Si vous fouillez ardemment votre mémoire (ou les tags de ce post, au choix, je suis pas chiante), peut-être vous souvenez-vous de la série Blackstone, un drama se déroulant dans une réserve indienne et mettant en relief les problèmes sociaux et politiques propres à une communauté native. La première saison avait été diffusée à la fois par APTN, la chaîne destinée au public aborigène canadien, et Showcase, mais la seconde saison, diffusée au tout début de l'année 2012, n'avait pas eu la chance de captiver Showcase et, de fait, avait été regardée par un public extrêmement ciblé. Pourtant, ça n'arrête pas APTN, qui tient là un vrai succès d'estime à défaut de pouvoir toucher un public large ; la série est d'ailleurs nommée de multiples fois pour des récompenses locales tels que les Leo Awards (destinés aux fictions tournées dans l'ouest du Canada) ou les Alberta Film & Television Awards. La chaîne a donc commandé une troisième saison pour cette série pas comme les autres, qui en toute logique devrait revenir début 2013 sur les écrans canadiens. Du coup, Showcase a décidé de rediffuser la saison 1... Intéressé ? Bah cherchez pas à acheter le DVD de la première saison, il est entièrement écoulé. Du coup maintenant vous avez vraiment envie de trouver les épisodes, pas vrai ?

- CANADA on ne s'en lasse pas : stop ou encore
Il n'y a pas que sur APTN qu'il se passe des choses, vous vous en doutez, et on va donc parler de séries plus grand public. Si Twitter s'est relativement fait l'écho de l'annulation de Flashpoint, dont la 5e saison de 13 épisodes sera la dernière, et du renouvellement de Call Me Fitz, en route pour une quatrième cuvée, en revanche peut-être ignorez-vous que la série Todd and the Book of Pure Evil ne connaitra pas de troisième saison. C'est la cruelle vérité, d'autant plus cruelle que vous ne connaissez pas nécessairement cette comédie horrifique, rencontre improbable des monstres de la première saison de Buffy et de l'humour de Code Lisa, avec une pointe supplémentaire de gore si l'on en croit le pilote (oui j'avais les miquettes, non j'ai pas regardé la suite). Tiens puis tant qu'on en est à parler de séries canadiennes, la nouvelle saison de The Listener revient le 30 mai prochain. On se souviendra qu'au départ, la série était diffusée par CTV puis, le lendemain, par NBC qui pensait reproduire le résultat obtenu par CBS avec Flashpoint. Après avoir trimbalé The Listener dans sa grille en quête de résultats probants, la chaîne américaine n'avait pas souhaité poursuivre l'aventure au-delà de la deuxième saison, et à la surprise générale, plutôt que d'annuler la série, CTV en avait commandé une troisième. Eh bien nous y voilà. L'air de rien elle l'a échappée belle, cette série. Profitez-en.

- CANADA pis après on arrête : Golden, eh
Si vous aimez les Golden Globes, cette news va vous plaire. Jusque là, le Canada avait deux récompenses majeures : les Genies pour le cinéma, et les Geminis pour la télévision. La grande décision annoncée hier, c'est que ces deux évènements vont être fusionnés en 2013 pour devenir une cérémonie unique inspirée par les Golden Globes. Seront concernés les films aussi bien anglophones que francophones, et les émissions de télévision anglophones. Il semblerait que les Prix Gémeaux ne disparaissent donc pas puisque la date de leur remise en 2012, c'est-à-dire le 16 septembre, est maintenue. La nouvelle grande célébration de la fiction canadienne n'a pas encore de nom, mais on sait déjà qu'on a rendez-vous avec cette soirée d'un nouveau genre le 3 mars 2013 sur CBC. Marquez vos agendas.

Inkognito

- SUEDE : les projets de TV4
Allez on change de continent, et on va fouiller un peu dans les séries qui se préparent pour la chaîne TV4 ! Outre la nouvelle saison de Solsidan qui se tourne actuellement (pas de surprise, vu que la série avait été renouvelée pour 3 saisons d'un coup l'été dernier), des projets plus ou moins originaux entrent en production en ce moment. Ainsi, Maria Lang, une série en 6 épisodes de 90 minutes, sera une série d'enquêtes située dans les années 50, basée sur des romans de l'auteur Dagmar Lange (Maria Lang étant son nom de plume). Les deux saisons de Morden i Sandhamn commencent également à être tournés cette semaine, tandis que la comédie Inkognito (c'est la ptite photo ci-dessus) devrait voir le jour avec une première saison de 3 épisodes dans laquelle un procureur qui en a marre de ne pas réussir à mettre plus de criminels riches derrière les barreaux, monte une équipe qui s'assure qu'aucun crime ne reste impuni. La série est produite par Tre Vänner qui est déjà en charge des Fjällbackamorden. Cet été, c'est le tournage d'une nouvelle salve d'épisodes de Wallander qui est également prévue, avec 6 nouveaux épisodes. Pour finir, probablement inspirée par le succès de Lilyhammer, TV4 envisage un partenariat avec les studios FOX pour créer une série qui serait filmée à la fois en suédois et anglais. On n'en sait guère plus actuellement, mais cette mode scandinave commence à prendre des proportions épiques...

- NORVEGE : vous reprendrez bien un peu d'humour norvégien ?
Quelqu'un a parlé de Lilyhammer ? Comme par hasard ça me fait une transition ! Anne Bjørnstad, qui a créé la série de NRK et Netflix, planche déjà sur son projet suivant. Vekterne, c'est son titre, sera produite pour TV2 ; ses 12 épisodes, tournés sous la forme d'un mockumentary, suivront une équipe de gardes de sécurité (c'est la traduction du titre) dans un centre commercial, une belle brochette de bras cassés conduite par un vétéran de la guerre en Afghanistan. Ca ne va pas être triste ! La série s'est vue remettre une aide de 4 millions de couronnes norvégiennes (sur les 18 millions de son budget total ; soit 2,3 millions d'euros) de la part du Norwegian Film Institute, et le tournage commencera l'hiver prochain.

- EUROPE : joli tableau
Si vous me lisiez à l'époque de SeriesLive, vous vous rappelez peut-être que j'ai parlé de The Artists, une coproduction entre les chaînes Canvas en Belgique, TV3 au Danemark, YLE en Finlande, NRK en Norvège, Vara aux Pays-Bas, et SVT en Suède. Pour des raisons qui devraient vous apparaitre comme évidentes, la série a été depuis rebaptisée The Spiral, mais elle conserve son cast international. On y trouvera donc Viktoria Winge (Koselig Med Peis) pour la Norvège, Tuva Novotny (183 Dagar) et Donald Högberg pour la Suède, Tommi Korpela et Elmer Bäck pour la Finlande, Thure Lindhardt (Blekingegade) et Paw Henriksen pour le Danemark, Teun Luijkx pour les Pays-Bas, et enfin, Thomas Ryckewaert, Johan Van Assche, Johan Leysen et Lien Van De Kelder pour la Belgique. L'acteur Jean-Marc Favorin a également rejoint la distribution initiale. La série porte sur une bande de voleurs qui dérobent des tableaux dans plusieurs villes d'Europe et est fondée sur un principe d'interactivité : les spectateurs seront mis au défi de retrouver les oeuvres d'art en suivant la piste de ces cambriolages. C'est Arte qui diffusera la série en France (et en Allemagne) exactement en même temps que les autres diffuseurs européens.

Svaty
Svaty, vous l'aviez pas vue venir, celle-là. (moi non plus)

Un petit mot pour revenir sur les Nymphes d'Or. Rappelez-vous, lorsque les nominations ont été annoncées début avril, il nous manquait une catégorie : celle des séries ayant la meilleure audience internationale. Prêt pour le choc de votre vie ? Dans la catégorie dramatique, ce sont Les Experts, Les Experts Miami et Les Experts Manhattan qui sont nommées. Je sais, c'est à peine croyable, qui eût cru ? Beaucoup plus intéressant, au rayon comédies, les trois séries nommées sont Desperate Housewives, The Big Bang Theory... et la comédie ukrainienne Svaty ! Pour finir, en matière de soaps et telenovelas, les séries Amour, Gloire et Beauté, La Reina del Sur et Eva Luna sont en lice.

Comment ? Quoi ? Rien sur l'Australie ? En fait c'est pas pour vous allumer, mais je vous prépare un post d'importance sur ce pays, alors croyez-moi, l'attente en vaut le coup... Bon mais alors, Australie mise à part, qu'est-ce qui vous a intéressé aujourd'hui ?
Je crois que j'ai ma petite idée mais, chut, je ne dis rien, je vous laisse me le confirmer...

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1 mai 2012

Qu'est-ce qui fait si peur à HBO ?

Dans mon lycée, comme dans le vôtre je présume, et comme dans absolument tous les lycées de fiction, il y avait les gens cool et les gens pas cool. Les gens cool portaient ça sur eux avec une nonchalance agaçante, l'air de n'avoir même jamais essayé d'être cool, tandis qu'on reconnaissait les gens pas cool au fait qu'ils essayaient désespérément de paraître cool. Sauf qu'ils n'étaient pas cool justement parce qu'on pouvait sentir sur eux la peur de ne pas être cool.
Quand j'étais au collège à la toute fin des années 90, on utilisait énormément le mot "cool", que voulez-vous.

Incidemment, à la toute fin des années 90, HBO était l'un des élèves cool du lycée très prisé qu'était la télévision américaine. Et si vous demandez aujourd'hui à la plupart des téléphages de vous citer une chaîne câblée américaine de cette époque, il y a de fortes chances pour que ce soit le nom de l'élève HBO qui revienne le plus souvent. Plus cool que HBO ? Il n'y avait pas, et une large littérature à ce sujet vous attend dans quasiment chaque publication, papier ou numérique, traitant des séries américaines, pour attester que HBO a révolutionné ci, ça, et deux-trois autres choses, tout cela assorti d'une litanie de faits d'armes brillants, inoubliables et incontournables, et gare à vous si vous n'avez pas vu Six Feet Under, Les Soprano et The Wire qui ont changé la face de la télévision, faisant de HBO la chaîne la plus cool de l'univers et au-delà.

Le problème c'est qu'aujourd'hui, HBO m'a l'air d'une chaîne pas cool du tout. En tous cas elle a cette odeur de peur sur elle.

HBOFear

Depuis quelques années, la chaîne câblée donne l'impression de courir après quelque chose.
Alors que, bien qu'il semble difficile de nier qu'elle a ouvert la voie à sa propre concurrence, et inspiré d'autres chaînes câblées à essayer d'innover aussi en termes de séries, elle n'a pas à rougir de son succès actuel. HBO à la fin des années 90/début des années 2000, et HBO aujourd'hui, ne sont pas deux chaînes à la gloire radicalement différentes, comme on pourrait le dire de NBC au même moment. HBO fonctionne encore très bien, commande des séries qui lui amènent succès critique, succès public, et encore quelques statuettes chaque année.
Pourquoi j'ai le sentiment que HBO est en train de se comporter en élève pas cool du tout ? Parce qu'elle se donne tellement de mal, et fait preuve de tellement d'empressement, qu'au final ça a l'air louche.

Il y a deux ans déjà, HBO avait lentement commencé à modifier sa politique de commandes : l'argument d'autorité était devenu la règle. Tout le monde a envie d'attirer des gens qui aient une notoriété attirante, évidemment, mais dans les limites du raisonnable, et en laissant toujours une part d'opportunité à des relatifs inconnus de trouver l'innovation qui manquait. HBO, au contraire, avait commencé à commander des gens et plus vraiment des projets.
Scorcese pouvait débarquer avec à peu près n'importe quelle idée, HBO aurait dit banco, non ? C'est un peu l'impression qui ressort des énumérations constantes de noms supposés en jeter méchamment, et attirer le chaland. Je n'arrive plus à lire une news sur HBO qui ne commence pas par afficher clairement que la chaîne a su attirer telle personne dont la carrière épatante est auréolée de gloire, fortune et réussites au box office. Ou les charts. Ou les deux, dans le cas de la série en préparation par Scorcese et Jagger.

Mais récemment, ce phénomène s'est accompagné d'un autre : désormais dés qu'une série a un tantinet de succès, pouf, elle est renouvelée après seulement une ou deux semaines de diffusion. HBO n'est pas la seule à le faire : Showtime a donné là-dedans assez rapidement avec plusieurs de ses dramédies il y a quelques années (Nurse Jackie, notamment, le lendemain de la diffusion du pilote) ; mais Showtime était justement en train de se bâtir sa réputation, et avait des choses à prouver. C'est encore plus éloquent quand c'est Starz qui renouvelle Boss avant même sa diffusion, c'est parce que Starz, une chaîne qui fait les audiences qu'elle fait avec ses succès, mais qui n'a pas encore acquis le statut de cool, et qui court après, elle en a besoin.
Pas HBO. Pourtant la voilà en train de suer sang et eau pour banquer immédiatement sur le moindre petit succès comme si elle en avait cruellement besoin.

Et c'est comme ça qu'on en arrive à des décisions magnifiques comme celle de renouveler Luck avant de s'apercevoir que la série est une mine d'emmerdes et de devoir l'annuler ensuite quand le crottin de cheval atteint le ventilateur.

Renouveler Veep après seulement deux épisodes diffusés ? Girls après seulement trois ? A part la peur, qu'est-ce qui peut bien motiver pareil empressement ? C'est vraiment l'effet que ça me fait.

OK, HBO, respire un bon coup. D'accord, ya plus d'élèves cool maintenant que quand tu as commencé à avoir la côte au lycée. Mais c'est pas une raison pour paniquer. T'es toujours cool, t'en fais pas ! Et même si AMC a tendance à monopoliser un peu les Emmys en ce moment, tout va bien : t'as toujours de bonnes séries, les DVD de Game of Thrones se vendent comme des petits pains et tous les sites et blogs féministes font le buzz de Girls à ta place ! Essaye un peu moins d'en faire des tonnes, tu te débrouilles très bien.
Parce que, vraiment, ça commence à vraiment sembler louche, ces gesticulations.

30 avril 2012

[DL] Cop Rock

Il y a peu, j'ai décidé de cagouler les épisodes de Cop Rock histoire de me mettre l'intégrale de côté, rapport au fait que je suis infoutue de tirer une image potable des propres VHS. Ca a été l'occasion de revoir les deux premiers épisodes vite fait en faisant autre chose (l'idée de départ était à la base de vérifier en avance rapide leur intégrité technique), ce qui a donné lieu à une cruelle déception : la chanson dont je me souvenais comme de ma préférée s'est avérée extrêmement décevante. Bon.
Mais le générique, lui, est tout simplement inoubliable, et je ne me suis pas privée de le mettre de côté puisque tel était mon but depuis un bout de temps.

CopRock
Note : lien valable 30 jours minimum. Je reuploaderai si le lien est mort, mais seulement si vous postez un commentaire pour me prévenir !

Visuellement, c'est hyper sobre, on est d'accord. Et ça a quand même trouvé le moyen de vieillir. Je sais, et je m'en fiche.
D'ailleurs en regardant le générique, vous n'apprendrez strictement rien sur la série car la forme du générique de Cop Rock est des plus audacieuse : les acteurs sont là, et ils sont eux-mêmes, complètement hors-personnage, simplement à profiter de l'enregistrement de la chanson du générique par MONSIEUR Randy Newman.

Par contre la chanson est toujours aussi géniale, pour cette même raison. En fait la place qui est faite à Newman dans ce générique est soulignée par le dénuement du reste. C'est lui la star. Lui, et sa chanson. Que voici. C'est cadeau. Je ne m'en lasse pas.

29 avril 2012

Zone de compression

Ces derniers temps j'écoute pas mal ma playlist de génériques. Il faut dire qu'avec pas moins de 500 titres rien que pour le format video (et bien plus au format audio mais comme vous le savez, je préfère joindre l'agréable à l'agréable), avec mon adoration pour les lectures aléatoires, ça peut durer très longtemps avant que je ne me lasse.
Ces génériques, s'il m'arrive très souvent de les découper moi-même, ont aussi été accumulés parce que j'ai tendance à faire mon marché dés qu'il y a une video qui traine. C'est comme ça que j'ai des génériques de séries que je n'ai même jamais vues, genre Brooklyn Bridge (que je n'ai par contre qu'au format audio, l'appel est lancé).

Personal Affairs était de celle-là. Une intro intrigante, un générique sympa, et, après visite de la page Wikipedia, plein de bonnes raisons d'y jeter un oeil. Voire même deux, étant donné la présence Archie Panjabi (juste avant The Good Wife) et Ruth Negga (avant son arrivée dans Misfits et bien avant Love/Hate).
...Ah, je vois que j'ai toute votre attention. Vous comprenez mieux que cette série ait eu la mienne.
Hélas les quelques avis que j'avais glanés sur la série n'étaient pas très brillants, mais c'est quand la dernière fois que ça m'a empêchée de regarder un pilote ? Hein ? Voilà, c'est ce que je disais.

PersonaAffairs

Alors certes, bon, d'accord : c'est pas la série du siècle. Mais soyons honnêtes, il y a plein de bonnes idées dans Personal Affairs. C'est même son plus gros problème.
En une heure dix, ce qui me semble être une durée pas banale pour un épisode britannique (mais je ne suis pas une experte en séries britanniques, vous n'êtes pas sans le savoir), on aura en effet droit non seulement à l'exposition [très] détaillée des nombreux protagonistes et de leurs dynamiques, mais aussi à des histoires amoureuses, conjugales et/ou sexuelles en pagaille, au moins un mystère, une compétition pour de l'avancement, une tentative de meurtre, une grossesse, et j'ai l'impression de déjà en oublier. Tout ça en faisant la part belle à la comédie, qui s'exprime essentiellement à travers les dialogues entre les 4 assistantes se partageant le bureau ; cependant, quelques effets rappellent, au choix et selon votre humeur, soit le grain de folie d'Ally McBeal, soit les comédies nippones les moins délicates (ces manifestations sont très présentes au début de l'épisode, rassurez-vous, ça se calme ensuite).

Pour quiconque travaille dans un bureau (et plus encore comme assistante), nul doute que le sujet de départ a du potentiel ; les rapports entre lesdites assistantes et leurs patrons, ou les patrons des copines, sont d'ailleurs assez bien vus, même s'ils sont montrés sous un angle exagéré à des fins comiques. Sans travailler dans le même milieu, j'ai reconnu certaines choses qui, bien qu'outrancières, avaient un fond de vérité.

Mais ce n'était pas assez, même pour un simple épisode d'exposition, visiblement. Et il faut dire que l'horloge tourne : seuls 6 épisodes avaient été commandés, et de toute évidence, le scénario avait des ambitions qui méritaient plutôt une dizaine, voire une douzaine d'épisodes.
Pire encore, le fameux mystère, pourtant introduit avant même l'arrivée du générique, traine énorméménent la patte, précisément parce que plein d'autres choses sont abordées et le relèguent régulièrement au second plan (ce qui tue un peu le concept de suspense si vous voulez mon avis). Il faudra attendre qu'une demi-heure soit passée pour que le "coup d'envoi" de cette intrigue soit officiellement donné après avoir semé plusieurs indices, et malgré cela, à la fin de l'épisode une autre demi-heure plus tard, on n'en aura pas appris une miette, en dépit du fait que les héroïnes passent à plusieurs reprises dans la pièce-même où s'est déroulé le passage-clé, et où il semble si évident qu'un énorme indice les attend. Mais que voulez-vous, intrigues amoureuses, professionnelles, conjugales, que sais-je, il y a plein d'autres choses à aborder.

Avec juste un peu plus de temps (et sans nécessairement sacrifier sur sa forme ni son rythme), le pilote de Personal Affairs aurait pu donner une série délicieusement et démesurément farfelue, un peu comme le fait GCB sur un sujet différent. Mais GCB a justement reçu une commande de 10 épisodes.C'est un privilège dont Personal Affairs ne jouissait pas, et qui l'a poussée à compresser toutes ses idées un peu de la même façon que je fais mes valises avant de partir en vacances : avec toutes les chances pour que la valoche, remplie jusqu'à la gueule, explose en plein vol.
Ironie du sort, finalement BBC Three n'aura diffusé que 5 épisodes de Personal Affairs en procédant à un montage express des deux derniers épisodes pour les faire tenir dans une diffusion unique de 50 minutes. Rarement une série aura donc aussi bien témoigné de l'ambiance de stress de la vie moderne que Personal Affairs, du coup.

28 avril 2012

Want to see some more ?

Comme il est difficile d'aborder une série qui a très bonne presse auprès de la communauté téléphage !
Vous connaissez ça par coeur alors je vous résume la problématique très vite : critiques dithyrambiques, hashtags et slogans en pagaille, et quand les fans commencent à se donner un surnom, n'en parlons même pas ; c'est là que l'enthousiasme général commence soit à vous agacer, soit à vous donner une idée démesurée de la qualité de la série. Voilà comment on se destine à l'échec téléphagique. Si seulement on en entendait un peu de mal, tiens ! ce serait bon signe !

Circonstances aggravantes pour Sherlock en ce qui me concerne : trois épisodes par saison, c'est juste pas possible. J'attends d'une série un minimum d'accoutumance, et trois épisodes, c'est en gros ce qu'il faut pour démarrer une addiction et vous laisser immédiatement ressentir les symptômes de manque pour toute une année. C'est un truc bien British, ça, tiens, les saisons super courtes espacées d'un an ou plus. Insupportable, je crois que je ne m'y ferai jamais.

Ce n'est donc qu'après avoir bien mesuré mon saut dans le vide que je me suis lancée ce weekend : six épisodes, c'est un peu plus raisonnable déjà, et très franchement, la pression téléphagique commençait à nécessiter une résolution dans un sens ou dans l'autre.
Soit la série m'avait été survendue et au terme de ce pilote, on n'en parlerait plus jamais, soit la série méritait son succès critique, et je m'apprêtais à signer pour 6 épisodes, avec une attente de seulement 7/8 mois d'ici la suite (si on part du principe d'une diffusion en janvier). Bon, on commence à être dans un rythme téléphagique dont je peux m'accomoder. Il n'y avait rien à perdre, donc. C'était le bon moment ; ne restait plus qu'à regarder l'épisode et en tirer les conclusions, dans un sens ou dans l'autre.

Iwanttobelieve

Bon bah je vais être honnête avec vous, Sherlock, ça déchire.

J'avoue que j'ai trouvé l'épisode un peu long, notamment certaines parties qui semblaient délayées interminablement au cours de l'enquête ; paradoxalement, le face-à-face de conclusion a duré longtemps mais ne m'a pas donné cette sensation d'étirement artificiel.
Après le saisissant portrait qui est fait du personnage, comment peut-on croire un seul instant que le spectateur puisse comprendre certaines choses avant Sherlock Holmes ?! It's so out of character. Mais c'est à vrai dire le seul défaut de cet épisode inaugural.

Et puis, ces longueurs ne sont heureusement pas trop handicapantes, d'autant qu'elles sont en général meublées par des dialogues formidables. Pour la défense de cet épisode, il n'y a pas que ces scènes un peu longuettes qui sont pourvues de pareil atout : TOUTES les scènes ont des dialogues formidables. C'est pétillant, sarcastique, et constamment intelligent... et c'est véritablement ça, la force de la série, de toute évidence.

Mais il s'agit d'une intelligence qui n'a rien à avoir avec celle dont on peut se repaître dans la plupart des autres séries, vous savez, comme l'intelligence du Président Bartlet dont on se gorge comme de jus d'orange pulpé (non ? que moi ?), mettons, une intelligence saine et agréable, qui vous réchauffe le cerveau et vous donne l'impression de vous enrichir intérieurement.
Non mon Dieu mais quelle horreur.
Ici, au contraire, les personnages sont aussi dérangés l'un que l'autre (Holmes n'a juste pas envie de le cacher ; paradoxalement c'est probablement celui qui apparaît comme le moins malsain des deux), c'est précisément pour cela qu'on les aime, et surtout c'est ce qui les autorise à dire absolument tout ce qui leur passe par la tête sans s'offenser l'un l'autre, bien que cela énerve passablement les plus communs des mortels. En somme, les merveilleux dialogues peuvent exister parce que la personnalité des protagonistes les encourage à être prononcés, mais grâce à ces dialogues si fins, précisément, se construit une excellente dynamique entre les personnages qui entretient la fascination.
Une fascination qui n'a rien de positif ni d'enrichissant, et qui ne fait pas vraiment appel aux meilleures facettes de votre personnalité. Et quel bonheur, justement.

Regarder Sherlock, c'est avoir l'impression pendant 90 minutes d'être plongé dans le grand bain acide de l'intelligence aiguë de ses personnages, et se prendre au jeu. L'illusion fonctionne ; vous avez l'impression d'être leur égal, de partager un peu leur mépris pour les esprits lents qui peuplent l'arrière-plan, de posséder la même acuité, de célébrer morbidement avec ces héros pervers la joie de découvrir la clé d'un mystère macabre.

De fait, tout est un jeu, et rien n'est sérieux, avec Holmes et Watson. On prend un pied monstrueux, au sens propre du terme, en essayant de se mettre à la place de ceux qui commettent des monstruosités. On s'attend au pire et on s'en délecte ; et quelle déception, aussi, quand les gens ne sont pas aussi diaboliques qu'on se l'imaginait, preuve en sera faite à la fin de l'épisode.
En faisant appel à ce que notre cerveau a de meilleur (l'esprit de déduction) et de pire (chaque avancée est forcément doublée de Schadenfreude), Sherlock nous offre une parenthèse pendant laquelle nous pouvons nous permettre d'être tout ce que nous nous efforçons d'éviter de paraître le reste du temps.
Tout ça avec un sens de l'image et du montage irréprochables, et un cast au sommet de son art, histoire de vraiment se régaler à tous les niveaux.

Sherlock, c'est vraiment la série qui est méchamment intelligente, et qui ne vous en veut pas si vous avez l'impression pendant une heure et demie de l'être aussi.
Six épisodes ? Mouais. Ca va à peine me faire le weekend, ça.

27 avril 2012

La reine Elizabeth

Ma dernière acquisition en date est un couple de DVD que j'ai trouvé à un prix dérisoire sur Amazon.fr. En dépit de ces éléments pourtant a priori attirants, j'ai un peu hésité avant de les acheter : le coffret ne contient ni pilote ni intégrale. Pour autant que je sache, les épisodes n'ont même pas de nom. Pour moi qui me fais une règle de ne jamais acheter le coffret de la 3e saison avant d'avoir acheté la 2e, c'était un peu perturbant, je suis psychorigide comme ça.

Mais il fallait bien faire une exception pour Life with Elizabeth, puisque cette série ne semble avoir aucun guide d'épisodes complet. Difficile donc de savoir si les 16 épisodes, répartis en deux DVD, sur lesquels j'ai fait main basse à peu de frais, se suivent, ou même appartiennent à la même saison. C'est assez criant quand on se promène dans le guide d'épisodes d'IMDb, par exemple.

Je viens donc d'acheter un DVD pour une série qui n'a, en pratique, pas de pilote. En tous cas, pas qui nous soit parvenu.
En fait, vous imaginez bien que c'est ce dernier argument a été le déclencheur de mon achat. Une série sans pilote, pensez.

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Lancée en 1953, Life with Elizabeth était, selon Betty White, tournée en direct. Sauf qu'à l'époque, le "sitcom" n'existait pas encore avec ses codes techniques ou sa structure narrative actuels ; certes I Love Lucy était à l'antenne depuis 2 ans, mais ça n'était apparemment pas devenu le modèle de toutes les comédies. Sans être un sitcom à proprement parler, Life with Elizabeth est pourtant bel et bien une comédie de 20mn, mais elle est filmée avec une seule caméra, dans un théâtre, et en direct donc.
Comme le fait remarquer White pendant le monologue de son épisode de Saturday Night Live : "à l'époque, on ne voulait pas le faire en direct ; on ne savait simplement pas comment enregistrer les choses".

L'idée d'enregistrer les épisodes devant un public venu dans un théâtre et non un studio de télévision a quelque chose de délicieusement désuet, non ? C'est samedi soir, on est dans les années 50, et à New York, on s'habille pour aller dans un théâtre assister à l'enregistrement d'un épisode de Life with Elizabeth... Vous pouvez essayer de vous imaginer ce que c'était, ou bien écouter Betty White en parler pour essayer de vous remettre dans le contexte.

Mais revenons à l'épisode lui-même. C'est certainement la structure de l'épisode qui est la plus fascinante.
Au lieu d'être formé d'une seule histoire, éventuellement décomposée en trois axes, ce qui est sensiblement la norme aujourd'hui, l'épisode est divisé en trois "incidents" totalement indépendants. Chacun est introduit et conclu par un narrateur qui est présent devant la caméra ou en voix-off, et qui force Elizabeth, le personnage de Betty White, à briser le quatrième mur à plusieurs reprises. On est loin de la formule qui deviendra celle des sitcoms, qui prétendent justement ignorer le public pourtant présent lors de l'enregistrement ; cela ne manque pas d'ironie.
C'était une époque d'expérimentations, quoi. Dit-elle avec une pointe d'admiration nostalgique dans la voix.

Dans cette comédie dont le thème est assez classique pour l'époque, puisqu'Elizabeth est une épouse qui tient plutôt de la femme-enfant : elle est gaffeuse, elle aime les plaisanteries... mais elle aime aussi son gentil mari, on note cependant qu'en dépit d'histoires simplistes et de gags parfois un peu caricaturaux (parfois seulement), le jeu des deux acteurs, Betty White et Del Moore, est d'une étonnante sobriété, bien loin des frasques de Lucille Ball et Desi Arnaz qui sont pourtant leurs contemporains.
Il y a quelque chose de très spontané dans les échanges de ce couple ; le comique des échanges s'en trouve renforcé par l'impression qu'on ne cherche pas à nous abrutir, même si on nous amuse avec un scénario moyennement original. D'ailleurs on en oublie rapidement les rires du public car Life with Elizabeth a toute la retenue requise pour une bonne comédie en single camera. Et en parlant de retenue, aucun gag n'est appuyé, ce qui est en partie dû à la quasi-absence de musique (celle-ci n'étant fournie que par une harpiste, pas vraiment de la musique de comédie grosses tatannes, donc).
Il s'avère que devant ce premier épisode, que je ne peux décemment pas qualifier de pilote, j'ai ri à plusieurs reprises, certains passages étant tout bonnement intemporels dans leur façon de présenter les personnages et leur rapport de force. Mais aussi, tout simplement parce qu'il y a de vrais bons gags.

Le fait que cette série ait presque 60 ans n'est qu'un détail, à la limite, tant elle fonctionne bien encore aujourd'hui. Vous savez quoi ? Une fois de temps en temps, je vais m'en regarder un ptit, tiens.

Et voilà. Je pensais acquérir un morceau d'histoire télévisuelle, un classique, un DVD à bas prix pour mes archives... et je me retrouve avec une série sympa. Comme quoi.

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