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ladytelephagy
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3 juin 2012

At least it's not Russia

Avec mes tentatives pour me réconcilier avec les séries bien de chez nous (je vous prépare d'ailleurs un bilan de saison pour dans quelques jours), j'ai eu l'occasion de vous dire combien le misérabilisme au sujet de la "fiction française" me semblait tout aussi dommageable pour l'enthousiasme du public que l'état de ladite fiction : à force de comparer avec ce qui se fait chez les voisins, on finit par perdre de vue l'essentiel.
Mais puisqu'on en est encore à se comparer, alors dites-vous qu'au moins, on n'est pas en Russie.

Ah, la télévision russe. VOILA une fiction en crise. Là d'accord. Imaginez ce que c'est que d'avoir une cérémonie de récompenses dans laquelle la plupart des séries récompensées soient des remakes de séries étrangères ou, dans le moins pire des cas, des adaptations de films russes sortis précédemment au cinéma ? Ca fait pas un peu mal, ça ?
Bienvenue dans le monde des TEFI, parce que c'est exactement ce qui se passe pour cette 17e édition.

TEFI-2011

Remis par l'Académie de Télévision Russe, les TEFI 2011 (qui concernaient les émissions et séries diffusées entre le 1er juin 2010 et le 31 août 2011) ont donné suite à deux belles cérémonies. D'abord, le 25 mai dernier, une première soirée consacrée à un volet "professionnel" qu'on peut considérer comme l'équivalent des récompenses techniques des Emmy Awards (bien que moins spécialisé) ; puis une autre soirée de gala ce mardi 29 mai, logées dans un opéra moscovite, centrée sur les personnalités, et qui a été retransmise par la première chaîne, Perviy Kanal.
Ah c'est sûr, ça en jette. Mais regardons ce que ça a donné dans les faits...

D'abord, passons rapidement sur les acteurs, que je vous soupçonne de ne pas connaître plus que moi, récompensés pendant la seconde cérémonie : Boris Klyuiev pour le sitcom Voroniny, et Ekaterina Poroubel pour la mini-série dramatique et historique Serafina Prekrasnaia.

Concernant les séries elles-mêmes, c'est la comédie Svetofor qui a été récompensée en qualité de meilleure série comique.
Là comme ça, ça ne vous choque pas, sauf qu'un "svetofor", c'est en réalité un feu tricolore... eh oui, vous l'aurez deviné, il s'agit d'une adaptation de la comédie israélienne Ramzor ; elle-même adaptée rapidement par les Américains sous le nom de Traffic Light. Contrairement à la version étasunienne qui n'a duré que le temps d'une demi-saison, Svetofor est actuellement dans sa 4e saison en Russie sur STS... sachant qu'elle a été lancée en mars 2011. Il est intéressant de noter que cette récompense intervient alors que STS, qui avait jusque là commandé des saisons de 20 épisodes, a mis en pause la diffusion de la 4e saison au bout d'à peine 8 épisodes diffusés. Cependant, ce qui a certainement valu à Svetofor cette victoire, c'est qu'elle est la première comédie de la chaîne à n'être couverte par aucun rire. Pour avoir vu plus de pilotes de sitcoms russes qu'à mon tour, je ne peux que comprendre que cette mini-innovation se pose comme un soulagement.

Comme il n'existe pas de prix spécifique pour les séries dramatiques, les mini-séries concourent dans la même catégorie que les films ; or cette année, c'est un film qui a remporté le prix de meilleur film ou mini-série, Podsadnoi, réalisé par Alexandr Kott.
Pire encore, le prix de la meilleure réalisation a été attribuée à Alexandr Kott, encore lui, pour Krepost. La mini-série en 4 épisodes, diffusée l'été dernier par Perviy Kanal, reprend les images du film de guerre Brestkaia Krepost sorti l'année précédente, dans une version pour la télévision, à l'occasion de laquelle de nombreuses scènes ont été ajoutées ; grâce à cette astuce, le succès du film a ainsi pu rassembler les spectateurs devant les petits écrans à moindre frais. Rappelons que Krepost est également en lice dans la catégorie des mini-séries pour le festival de Monte-Carlo.

Ce n'est pas fini du côté des remakes à proprement parler, puisque l'équipe récompensée pour le titre de meilleurs producteurs est celle de Zakrytaia Shkola. Là encore, ce n'est pas aux Etats-Unis qu'il faut aller chercher l'inspiration, puisque cette série fantastique adolescente se passant dans un pensionnat est l'adaptation de la série espagnole El Internado. Diffusée par STS depuis le 11 avril 2011, la série opère un changement de format vis-à-vis de l'original puisque les épisodes sont passés à moins de 50mn, au lieu de 70mn pour la version originale espagnole, et sont diffusés du lundi au jeudi à 21h ; cela n'empêche pas l'adaptation de suivre grosso-modo le fil de l'intrigue originale, bien que plusieurs épisodes de la série reposent sur des scénarios totalement inédits. Du coup, à ce jour, ce sont 4 saisons, soit plus de 130 épisodes, qui ont été diffusées.

Enfin, UNE fiction totalement originale a réussi à obtenir un prix : il s'agit du soap Obroutchalnoie Kolcho, diffusée sur Rossiya 2... sauf que l'épisode final de cet série a été diffusé le 16 mai dernier en Russie ; du coup, en fait de créations originales russes, en voilà une qui a déjà disparu des écrans. Enfin bon, je dis "déjà", mais cette telenovela a quand même connu une belle longévité : si l'histoire de la série ne bénéficie pas d'un pitch ébouriffant (son titre se traduit par "bague de fiançailles"), il est intéressant de noter cependant que la série a survécu, et de loin, à sa commande initiale de 200 épisodes (ce qui était déjà pas mal pour une telenovela), pour atteindre un total de 809 épisodes !

Krepost Svetofor Zakrytaia Shkola Obroutchalnoie Kolcho

Pas étonnant, vu ces résultats, que la statuette remise à l'occasion des TEFI représente un Orphée tordu de douleur... On le serait à moins.

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3 juin 2012

[#Ozmarathon] 5x02, réapparitions

Wow. Un post Ozmarathon. Je suis même pas sûre de savoir encore comment on fait ! Eh oui, après des semaines d'absence, la petite bande du marathon a trouvé le moyen de se réunir, et nous voilà donc en train de replonger dans les ténèbres d'Em City.
Ce retour est donc une raison de se réjouir, et en même temps, a un côté doux-amer, car les défauts des épisodes vus "récemment" n'ont hélas pas disparu pour autant.

Ozmarathon-5x02

Tout commence avec une intrigue tirée par les cheveux (ce ne sera hélas pas la première) au cours de laquelle Alvarez, après avoir énervé Guerra qui réitère ses menaces de mort, décide de pactiser avec lui : il lui offre la possibilité de le poignarder à l'épaule pour se faire les nerfs. Sa seule condition : le faire devant témoins, ce qui devrait servir d'assurance-vie à Alvarez.
Soyons sincères : ce deal est pourri. Vous iriez proposer à votre ennemi de toujours, un type à l'honnêteté contrariée, dirons-nous, de vous faire un petit bobo sans contrepartie ? Moi non plus. Et d'ailleurs Guerra compte bien en profiter pour en finir avec notre Latino préféré. Il faudra l'intervention surréaliste de Morales pour qu'Alvarez survive. Il n'y a pas de grande logique dans tout ça, si ce n'est qu'on illustre une fois de plus combien Alvarez est perdu ; une énième exploration de sa personnalité dont se chargeait très bien son entretien avec Rebadow, bien plus effectif. Mais enfin.
Allez, avec un peu de chance, cette fois Guerra est satisfait et Alvarez n'a plus à se soucier de rien. Ouais, moi aussi j'ai du mal à le croire.

Une intrigue autrement plus touchante est justement celle de Rebadow qui, découvrant que le pronostic vital de son petit-fils est engagé, fait son possible pour trouver un remède contre le cancer. Personne ne lui fait remarquer que si c'était si facile (il se contente de lire des publications scientifiques et d'aller sur internet), le cancer serait déjà de l'histoire ancienne, mais difficile de ne pas voir arriver de loin la grosse déception qui l'attend. On en est tous tristes par avance... mais ce ne sera en tous cas pas pour cet épisode qui se contente de poser la question de l'argent nécessaire.

Outre ces intrigues qui hélas n'apportent pas grand'chose de neuf (après tout, si Rebadow a besoin d'argent, pourquoi ne pas organiser une quête comme la dernière fois ?), deux autres vont être remises sur le tapis : d'une part, celle de Brass, le CO dont la carrière dans le basket avait été écourtée par un "accident", et d'autre part, le petit Peter Schibetta, fils de l'ex-parrain d'Em City, et victime du défunt Adebisi.
Dans le cas de Brass, il s'agit plutôt d'un prétexte. Certes cela nous donne l'occasion de voir McManus pris par les regrets et la culpabilité (mais n'est-ce pas son état normal ?), mais surtout cela nous permet de faire plus ample connaissance avec un personnage qui, lui, est totalement nouveau : son ex-femme, qui vient d'être nommée comme agent de liaison entre la prison et le cabinet du gouverneur. Preuve que la série a non seulement de la mémoire, mais aussi du recul, c'est l'occasion d'une boutade bien sentie de la part de Murphy qui est convaincu que McManus va se la faire (il ignore qu'ils ont déjà été mariés). Mais surtout c'est une excellente façon de les pousser à interagir, car en dépit de leur divorce, il s'avère qu'ils sont toujours sur la même longueur d'ondes professionnellement. La façon dont McManus manipule Brass pour qu'il aille la voir et que finalement il obtienne (un peu malgré lui) une solution parfaite est assez amusante et donne les bases d'une dynamique intéressante... à condition que McManus ne se pique pas de la sauter quand même. Hélas, qui croit vraiment que juste une fois il ne va pas penser avec son pénis ? C'est ce qu'il me semblait aussi.
Dans le cas de Schibetta, on est par contre dans l'inutilité la plus totale. Ce que ce pauvre hère peut bien avoir à apporter me dépasse, étant donné qu'Adebisi est mort de longue date et qu'après son internement, il n'impressionne plus personne. D'ailleurs le pauvre diable n'essaye même plus, ce qui confirme l'étrangeté de ce retour.

Le fantôme d'Adebisi, en revanche, continue de hanter Saïd qui heureusement trouve en McManus une aide précieuse. Voilà un bout de temps maintenant que McManus a le prisonnier Omar sur le dos, un stalker perdu mais dangereux dont on n'a jamais trop su quoi faire. Eh bien Timmy a enfin trouvé la solution parfaite : demander à Adebisi de devenir son sponsor. Je dois avouer que même si l'idée parait séduisante, et même assez poétique en un sens, il est évident qu'elle va tourner à l'échec. Omar est foutu, d'ailleurs lui-même le sait. Mais avec un peu de bol, cela permettra à Kareem Saïd de trouver la rédemption. On n'en demande pas plus, même si le Saïd ombrageux que nous avons découvert depuis la mort d'Adebisi st un des plus intéressants character developments de la série.

Avant de finir, un mot sur les monologues d'Augustus Hill : ils sont dans cet épisode très bons. L'énumération des lois débiles de certains Etats fonctionne, déjà parce que ces lois absurdes nous font rire depuis des années (surtout depuis qu'internet propose des listes pour notre divertissement), et surtout parce que leur conclusion était très intelligente et fine, opérant un excellent parallèle avec l'intrigue du Révérend Cloutier.
Ce dernier, un grand brûlé, semble avoir développé la capacité d'apparaître à ses victimes. Un angle paranormal qu'on n'imagine pas du tout dans une série telle qu'Oz, et qui à mon sens ne fonctionnerait que si un seul prisonnier était touché (de la même façon que Rebadow prétendant que Dieu lui parlait avait de l'effet dans les premières saisons), mais qui là semble totalement déconnecté de l'identité de la série. Cependant, avec l'éclairage du monologue de Hill, il faut admettre que cela fonctionne. Espérons seulement que ces projections astrales ne soient pas qu'un artifice et aboutissent à une intrigue solide, sans quoi ça pourrait aussi bien être un saut de requin céleste...

Je passe sur la question du meurtre de Hank Schillinger, qui conduit une fois de plus à réveiller le démon qui se loge dans l'âme noircie du nazillon de service, poignardant Pancamo pour obtenir vengeance, parce que très franchement ça n'a été qu'un prétexte pour pouvoir ramener le seul personnage qui nécessite d'être ramené dans la série.
Heureusement, dans les petits moments de flottement de la série, l'aspect communautaire de ce visionnage permet de conserver sa bonne humeur, et de garder de l'entrain pour le prochain épisode... qui, il faut le dire, devrait cependant comporter une excellente nouvelle, puisque plus rien n'empêche Keller de rentrer au bercail !

2 juin 2012

Pansement

BuzzAldrin-Pansement

Il est des séries qui ont un effet sur nous, et sur nos émotions. On peut en général espérer que cet effet soit positif, mais c'est évidemment très variable. Certaines nous rappellent des souvenirs, par exemple, d'autres nous incitent à réfléchir sur nous mêmes. Simplement regarder une série qui a une bonne histoire ou de bons dialogues, ou même qui peut nous imprimer temporairement un sentiment, sont des façons d'apprécier une fiction parfaitement dignes. Mais atteindre le moment où la série fait encore plus pour vous est un rare cadeau, à apprécier à sa juste valeur.
Il est simplement des séries capables d'atteindre notre âme et de lui imprimer un mouvement, même subtil.

Alors que 3 semaines s'étaient écoulées depuis mon visionnage du 3e épisode de Buzz Aldrin, hvor ble du av i alt mylderet ?, j'ai enfin pu voir le dernier épisode, que j'avais été proprement incapable de trouver avec des sous-titres ; mais de vous à moi, de toute façon, après avoir vu le pilote je n'ai plus beaucoup cherché tant il était certain que j'allais me commander le DVD. Quelques euros et plusieurs jours de patience plus tard, le coffret de Buzz Aldrin est effectivement arrivé dans ma boîte aux lettres et, je ne regrette rien de rien, l'investissement valait mille fois le coup (mais ne le dites pas au vendeur de NordicDVD).

Après le résumé des épisodes précédents, il a suffit de moins d'une minute pour que je pousse un soupir et que je détende mes épaules.
C'était comme se sentir soudainement délestée de tout. Tout comme Mattias venait trouver la sérénité dans les îles Færoe, je crois que j'y ai trouvé de façon similaire énormément de calme : le tempérament taciturne mais à la fois plein de tendresse du héros, son entourage extrêmement chaleureux et accueillant, même si forcément un peu barré et abîmé, et évidemment, la beauté des décors, sont une véritable thérapie.

Quel que soit votre tourment et quel que soit sa gravité, je gage qu'il puisse être soigné, même si ce n'est que temporairement, par Buzz Aldrin. Précisément parce que cette série parle si bien de reconstruction, toute lente qu'elle soit. D'ailleurs, lorsqu'on apprend dans le final combien de temps s'est passé depuis le pilote, difficile de ne pas être surpris tant on avait vécu les évènements hors du temps, sans se soucier d'une quelconque chronologie en-dehors de quelques flashbacks. Je crois bien que c'est l'effet voulu : se concentrer sur la guérison et non sur le temps qu'elle prend. Il faut ce qu'il faut.
Difficile de ne pas penser à toutes les fois où ça m'aurait sans doute fait le plus grand bien de pouvoir regarder Buzz Aldrin et m'installer pendant une petite heure à l'Usine, moi aussi, pour vider mes émotions dans la mer, et arpenter les décors rudes, et pourtant si réconfortants.

Comme Buzz Aldrin fait du bien ! Un vrai pansement pour l'âme. Malgré ses scènes parfois délicates voire carrément tristes, en dépit des quelques fois où on a envie de secouer Mattias par les épaules jusqu'à ce qu'il prenne conscience de sa passivité, malgré toutes les émotions par lesquelles on passe, le coeur continue de se régénérer, comme en tâche de fond. On se sort du visionnage de Buzz Aldrin avec le sourire aux lèvres et l'impression de respirer un air plus pur.

BuzzAldrin-Final

L'aventure Buzz Aldrin s'achève donc pour moi. Non sans bien des regrets. Ce n'est pas tant que la série soit trop courte : son évolution et sa fin sont des évolutions naturelles et qui bouclent bien le parcours de Mattias ; de toute façon Buzz Aldrin, hvor ble du av i alt mylderet ? est l'adaptation d'un roman, et sa durée était décidée d'avance.
Mais j'aurais apprécié pouvoir passer plus de temps dans ces îles à la beauté brute et sereine. Je crois que ça me plairait d'avoir une série qui, semaine après semaine, ait cet effet soignant, et d'avoir ce rendez-vous pendant, je ne sais pas, pourquoi pas la durée de toute une saison télévisuelle ? Ça ferait un bien fou.

Et puis, je crois aussi que Buzz Aldrin a réussi à m'atteindre et rappeler très exactement tout ce qui m'attire dans les pays nordiques, tout ce qui fait que depuis des années je monte lentement mon petit projet. Bien plus que me raconter une magnifique histoire pleine d'humanité, la mini-série s'est infiltrée et m'a rappelé ce petit recoin de mon coeur où je caresse l'idée qu'un jour...

1 juin 2012

Chien perdu

Hounds

Il y a quelques heures débutait en Nouvelle-Zélande la dramédie Hounds, qui comme son nom le suggère se déroule dans l'univers des courses de lévriers. Voilà bien un contexte à la fois étrange et fascinant, qu'on n'a pour le moment pas eu l'occasion d'explorer à la télévision.

Tout commence... et c'est fort à propos, quand on connait le sujet du SeriesLive Show de ce soir... alors que David, propriétaire de l'un de ces lévriers, meurt à la fin d'une course, visiblement d'une crise cardiaque. Il laisse derrière lui une immense maison, Lily, une jeune adolescente déjà orpheline de sa mère (une asiatique), et Lundy Dixon Watson, son chien ; l'entraîneur de celui-ci, Marty, vit avec eux. David avait également un fils plus âgé, Will, qui a quitté la maison il y a bientôt deux décennies maintenant, poursuivant sa vie d'avocat sans trop regarder en arrière. Or, dans son testament, David confie Lily à la garde de Will ; sauf que ces deux-là n'ont pas la même mère, et ne se sont jamais rencontrés, ce qui rend la situation inconfortable.

En dépit de ce pitch un peu déprimant, Hounds commence pourtant de façon très drôle, voire hilarante. C'est plutôt l'ambiance générale de la série, un peu décalée et absurde mais pleine de finesse, ainsi que ses dialogues pince-sans-rire, qui fonctionnent parfaitement. La scène des funérailles de David est l'occasion d'apprécier, en particulier, la forme d'humour choisie par la série. Si un lien de parenté devait être établi à des fins de repères, on serait plus dans un humour proche de certaines comédies/dramédies du câble américain, que dans des single camera déjantées ou des sitcoms de networks. Mais personnellement j'ai rapidement accroché.

Tandis qu'il veut régler les détails de la succession, Will s'installe donc temporairement avec Lily, Marty et Lundy Dixon Watson, embarquant avec lui sa petite amie du moment, une écervelée de 19 ans. Je dis "temporairement" parce que l'une des premières choses que Will vérifie, c'est la valeur de la maison de son père, dont certes Lily a hérité de la moitié, mais dont il espère pouvoir la revendre (il ne reste en effet pas d'argent, tout ayant été dépensé dans les funérailles, et avec quel bon goût !). Lily lui en garde d'ailleurs un chien de sa chienne.

En vérité c'est certainement Lily qui est le personnage le plus délicieux de ce pilote. Sa façon de rembarrer subtilement son demi-frère, ses observations sur diverses choses (notamment la petite amie de Will, qui en tient une sacrée couche), et ses réactions en général, font d'elle, sans hésitation, la véritable héroïne de ce pilote, sans que l'épisode ne tente d'en faire sa star (comme ça peut être le cas pour Suburgatory, mettons). Bien que frappée du syndrome de l'adolescente mûre pour son âge, elle ne se montre jamais insupportable, et réagit tout de même en adolescente "normale" à plusieurs reprises. On ressent aussi de façon très vive à la fois son attachement envers son père, même si elle n'a en définitive aucune scène avec lui, et l'affection profonde qui la lie à Marty, qui d'ailleurs espérait être son tuteur avant d'apprendre que le testament de David en avait décidé autrement. Leur petite mécanique semble bien huilée ; comme cette séquence où c'est elle qui conduit la fourgonnette, parce que ça a toujours été elle qui conduisait son petit monde aux courses, et qui montre une grande connivence, s'imposant avec une sorte d'évidence tranquille, entre l'adolescente et l'entraîneur.

Quant à l'univers canin, la façon de l'aborder n'est pas de nous y plonger tête la première en insistant sur le déroulement des courses ou ce genre de choses. Au début de l'épisode, c'est plutôt son aspect communautaire qui est évoqué, avec ces maîtres et ces chiens présents à la cérémonie, ces gens qui s'épaulent parce qu'ils partagent un intérêt commun, et qui vivent les soirées de courses plus comme une sortie et un plaisir que comme un enjeu vital. C'est vraiment une façon de dépeindre ce milieu qui lui confère immédiatement beaucoup de chaleur et d'humanité ; la dernière partie de l'épisode se déroulera pendant l'une de ces soirées de courses, où la moitié du plaisir vient de ce qu'on passe du temps au bar à suivre la course un verre à la main. Le peu de compétition qui s'y déroule entre les propriétaires de chiens est même montré sous un angle ridicule, même pour ce monde légèrement ringard, soulignant qu'on n'est pas tellement là pour remporter des prix. Je suppose cependant qu'on aura le temps d'aborder d'autres thèmes sur les courses ultérieurement, et que cela peut changer plus tard.

Dans tout ça, je suis un peu plus partagée quant à Will ; s'il est un peu perdu dans ce monde qu'il n'a jamais cherché à connaître, il n'a pas trop l'effet "fish out of the water" qu'on aurait pu attendre, et c'est définitivement un bon point. Mais son personnage n'apporte pas grand'chose, ni humoristiquement, ni dramatiquement. Quant à sa vie professionnelle, la scène au cabinet d'avocats où il travaille, sans manquer d'être drôle avec ce boss étrange qui a tendance à se désaper devant ses employés et y prend un plaisir malsain, n'apportait pas grand'chose. A moins que cela n'offre des possibilités insoupçonnées par la suite, je ne vois pas trop ce que ça peut donner de savoir comment Will vit sa vie au loin, puisqu'elle n'est ni fondamentalement désagréable (ce qui aurait servi à le convaincre de faire sa vie dans le milieu des courses), ni totalement géniale (c'est d'ailleurs bien vu, moins caricatural, que son cabinet ait l'air assez modeste).

Mais l'avantage principal de Hounds réside, c'est net, dans son ambiance, son ton, ses dialogues sans lourdeur, et sa capacité à trouver le moyen d'être drôle sans se construire autour de "gags" à proprement parler. Il se dégage en plus une telle impression de sincérité et de tendresse de ses personnages, et l'univers absurde des courses est si bien rendu.
Reste à voir comment la saison, prévue pour un total de 6 épisodes, évoluera à partir de là, car bien malin qui peut prédire à ce stade comment les choses vont tourner... Et c'est finalement un bon point en faveur de cette dramédie.

A moins que Hounds ne soit annulée si 3 lévriers meurent sur le tournage ? Mouais, à surveiller...

1 juin 2012

[DL] Gran Hotel

Bon, je sais bien que pour ce soir, vous n'avez qu'une idée en tête : écouter le nouveau SeriesLive Show. Après tout, il faut en profiter tant que ça dure.
Pourtant ce soir, il y a un autre mini-évènement : le lancement par Téva de la série espagnole Gran Hotel (astucieusement rebaptisée Grand Hôtel, mais où vont-ils chercher tout ça ?). Comme ce n'est quand même pas tous les jours qu'une série espagnole est diffusée en prime time dans notre beau pays, je voulais marquer le coup et vous proposer un léger aperçu avec le générique de la série, qui mélange habilement un univers proche de celui de Downton Abbey avec un côté légèrement plus classique d'enquête au sein d'un hôtel luxueux.

GranHotel
Note : lien valable 30 jours minimum. Je reuploaderai si le lien est mort, mais seulement si vous postez un commentaire pour me prévenir !

Le générique, de toute évidence, s'inspire énormément de celui de Downton Abbey (à toutes fins utiles, je l'ai d'ailleurs reuploadé, comme ça vous pourrez juger sur pièce), à la différence que la série britannique prenait grand soin de ne montrer aucun visage, quand celui de la série espagnole en fait au contraire son objet, parce qu'il se repose sur des photographies d'époque.
Mais on retrouve le même côté Upstairs, Downstairs dans les deux séries, à vouloir retranscrire la vie dans un même espace où deux classes sociales se croisent et évoluent sans vraiment cohabiter, et de ce côté-là, le rendu de Gran Hotel est très bon aussi.

Pour ce qui est des intrigues elles-mêmes, bon déjà ce n'est pas l'objet de ce post, et ensuite ne pratiquant pas l'Espagnol, j'aime autant ne pas m'avancer. Comme ça, vous savez quoi ? Vous irez vérifier par vous-mêmes ! Gran Hotel, deux épisodes ce soir à partir de 20h40 sur Téva, organisez-vous en conséquence.

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