Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
ladytelephagy
Publicité
21 janvier 2010

Sashiglee

Elle court, elle court, la video. La bande-annonce japonaise de Glee fait une tournée virale des blogs, Twitters et consorts.
Glee + Japon ? Il était inévitable que j'y jette un œil.

GleeJapanesePromo

Construite comme une parodie, elle montre un jeune sumo loser être pris en charge par Tarou Akebono qui, devenant son mentor, l'encourage à entonner "Don't Stop Believing" avec entrain (et un accent typiquement nippon).
Beaucoup y verront, en fait, les clichés habituels sur la télévision japonaise dont, vue de l'étranger, la maxime semble être : "le ridicule ne tue pas, et pourtant c'est pas faute d'essayer". Couleurs criardes, concept pas franchement intelligent, interprétation vascillante... tout y est.
Cette avalanche de stéréotypes outranciers explique d'ailleurs certainement que cette bande-annonce soit si populaire en Occident, quand son autre version ne connaît quasiment aucun écho.

Si vous permettez, j'ai vu dans cette publicité de la branche nippone de la FOX tout autre chose. Quelque chose de tout aussi nippon, finalement : le pragmatisme des publicitaires.

Car que propose cette bande-annonce, précisément ? Une parodie, on l'a dit. Juste au-dessus, vous pouvez vérifier. Et qui dit parodie, dit que le spectateur, pour en apprécier les références et l'humour... doit connaître l'original.

La thématique (l'élève au profil de perdant qui retrouve la joie de vivre grâce à son prof), la chanson (moment-clé de la fin du pilote), les tenues des danseuses au moment du final (toutes habillées comme Tina, l'asiatique de service)... La FOX Japan part du principe que non seulement le spectateur a déjà entendu parler de Glee, mais cela n'a rien de très original quand on sait que la plupart des bande-annonces de TF1 ou M6 comportent l'expression "série-évènement", mais en plus cela sous-entend qu'il l'a probablement déjà vue ! Ce que la FOX nippone propose, de son propre aveu, c'est la diffusion d'une série que le spectateur connait via des moyens moins légaux, puisque c'est bel et bien la première diffusion de Glee sur la télévision nippone qui commencera le 29 janvier prochain.

Oui, FOX Japan vient d'officialiser le concept de rediffusion inédite, ce qui en définitive n'est rien d'autre que bâtir la promotion de la diffusion d'une série... sur le téléchargement illégal.

Publicité
20 janvier 2010

La première camisole de l'année, ça se fête !

Aussi difficile que ce soit à croire, et je sais combien vous allez tomber des nues... la rubrique Tell Me You Google Me n'avait pas vu la lumière depuis janvier 2009. Et personne ne me dit rien ? Mais si on ne peut même plus compter sur son lectorat pour se faire tirer les oreilles, on ne peut plus compter sur rien !!!
M'bref.
Voilà donc le palmarès depuis le début de l'année...

- Dorama Powa !
Eh bah je vais vous dire, ça fait plaisir. Enfin en tous cas l'intention y est, et c'est déjà pas mal. Parmi les requêtes, on note (et j'irai jusqu'à dire que c'est proportionnel avec l'augmentation de posts dans ce sens ces derniers mois) pas mal de demandes portant sur des séries japonaises. Sauf que ça ne pouvait évidemment pas se faire sans casse...
city hall drama (ça commence à dater, mais soit)
futatsu no spica (c'est marrant, c'est avec cette série pourtant moyenne que tout a recommencé pour moi cet été)
Akakabu Kenji Kyoto-hen drama (je vois qu'il y en a qui sont renseignés)
-Ichi rittoru no namida (le signe moins a probablement un sens qui m'échappe)
real clothes drama spoiler (c'est pas pour l'épaisseur de l'intrigue que vous risquez grand'chose)
Majisuka Gakuen (les fans des AKB48 sortent du bois)
serie like Shimokita glory days (ah pardon, en fait je voulais le mettre dans le paragraphe suivant)

- The internet is for porn
...Enfin, c'est en tous cas ce que bien des internautes semblent croire. Les hormones démangent en toutes saisons, et la meilleure preuve en est le défilé de recherches suivantes :
sm femme offerte au chien (voilà, merci, maintenant il ne me reste plus qu'à me pendre)
teens voyeurs (on est à la limite de la légalité, là)
extrai de scene de nue integrale au cinema (c'est ça oui, faisons mine de croire que c'est pour se documenter sur le cinéma)
cougars suceuses (je me méfierais quand même des dents à votre place, les félins on ne peut jamais prédire ce qu'ils vont faire...)
déesse fait un strip-tease (désolée, le vigile à l'entrée du Mont Olympe trouve que vous n'avez pas suivi le dress code : toge et pouvoirs mythologiques de rigueur)
stop célibat (un nouveau panneau routier ?)
miley cirus nus. (déjà qu'il ne reste pas grand'chose à l'imagination...)

- Ils sont parmi nous, ils sont téléphages, et ils ont un plan
Là, enfin, ça fait sens. On parle séries. Je me sens plus en confiance. D'accord, ce ne sont pas forcément les séries pour lesquelles on trouve beaucoup de posts (mais plutôt quelques tags, glissés comme ça, dans la conversation), mais enfin, bon, quand même, il y a un net progrès.
quels series de vampire regarder ? (sans déc', c'est à moi que vous l'demandez ?)
M6 diffuse rome (il n'est pas interdit de rêver)
lincoln heights sitcom (moi aussi j'ai mis beaucoup de temps à comprendre ce qu'était un sitcom, l'héritage AB Prod sans doute)
regarder vampire diaries (non, non)
maison superbe galactica caprica (ah oui, je vois tout-à-fait de laquelle vous parlez, et si vous connaissez un agent immobilier...)
est-ce que albert ingalls est mort de sa leucémie (le doute subsiste, à vous d'en décider selon votre degré de sadisme)
la serie ou un homme peut faire revenir les morts (hélas, l'homme ne peut pas faire revenir la série d'entre les morts)
qui a composé le générique de the mentalist (oh, de l'humour, j'aime !!!)

- On ne sait toujours pas si on habite dans la même dimension...
Nan, mais vraiment. L'idée même de faire ce genre de requêtes apparait comme tirée d'une série de science-fiction, pour moi. Quels sont les êtres qui ont ce genre de préoccupations, et qui cherchent sur Google la réponse à leurs questions les plus tordues ? Pire encore, pourquoi les moteurs de recherche les dirigent-ils sur moi, ces aliens ?!
surcils ideal homme (ce n'est pas l'épaisseur des sourcils qui compte etc...)
Je veux parler icarly (parler français serait pas mal pour commencer)
you gougle (infirmièèèèèèère !!!)
filme beite maloone (on lui dira, on lui dira)
je vous avouerai (le suspense de cette requête est in-sou-te-na-bleuh)
un homme dit je vais finir par tomber amoureux (j'aime bien la façon que cette formulation a de sonner comme une menace)
jeu virtuelle de deviner a lequel je pense (double challenge parce qu'il faut aussi comprendre l'intitulé)

Eh beh punaise, quand on voit ce qu'on voit, et qu'on lit ce qu'on lit, on se dit qu'on aurait pu être mentalement bien plus atteint.

Allez, pour la route, le Top Cagoule de la première quinzaine de janvier, avec les requêtes portant sur le téléch-... ahem, l'achat légal de DVD. Mais si.
- La Famille Green
- Hero Corp
- Wolf Lake
- The War Next Door
La plupart font quand même plaisir, je trouve. Et pour The War Next Door, sachez que je suis totalement d'accord, l'absence de... DVD pour cette série relève du crime contre l'humanité.

19 janvier 2010

Trop attendue

Ce post s'adresse à vous tous qui, comme moi, avez été adolescents pendant la seconde moitié des années 90... vous vous souvenez ? Ce qu'on a pu ressentir devant Felicity, Dawson et/ou Young Americans ? Pour ma part, je gardais beaucoup de distance avec ces séries pour adolescents (et TF1 ne m'a pas permis d'approfondir la question Felicity qui aurait pu être la seule exception), mais même moi je l'ai perçu à un moment. Oui, le fait est qu'on l'a tous ressenti, à un moment ou à un autre, devant l'une de ces séries ou leurs équivalents, à des degrés divers.
Cette impression de proximité. Quelque chose nous parlait. Quelque chose s'adressait à nous sans (trop) nous prendre pour des crétins. Ne simplifiait pas le monde exagérément. Ne se contentait pas de nous divertir. Ces séries n'étaient pas juste écrites pour que nous les regardions, elles étaient écrites pour que nous y trouvions un petit quelque chose. Peut-être même un peu de nous.

Je pensais sincèrement cette époque totalement révolue. Elle s'est éteinte avec Joan of Arcadia et Everwood, pensais-je. Et pour être sincère, ça ne me faisait ni chaud ni froid, j'avais déjà amplement passé l'âge de me sentir touchée de plein fouet par ces séries, et même quand j'en avais l'âge, elles étaient loin d'avoir sur moi l'impact qu'elles avaient sur mes ami(e)s.

Sont apparues, graduellement, par ordre croissant d'indigence, The OC, One Tree Hill, Gossip Girl, 90210 et autres Hidden Palms, et je me disais : je suis bien contente de ne pas être une ado. Bien contente de ne pas chercher dans le paysage télévisuel quelque chose qui me parlerait, parce que, punaise, qu'est-ce que je serais déçue ! Les années semblaient ne passer que pour apporter moins de sens aux séries pour ados. Qu'est-ce que je les plains, les ados. C'est déjà pas facile d'être ado, mais quand on voit en plus les séries qu'ils se coltinent... pas gâtés, les pauvres. Au mieux, ils devraient être aussi furieux que je le suis de ce qu'on leur fourgue.
Et d'ailleurs, un peu plus tôt cette saison, je m'en étais émue à nouveau avec l'arrivée de The Beautiful Life, qui ne remontait toujours pas le niveau.

Et puis, tout le monde a commencé à parler de Life Unexpected. Et de vous à moi j'ai évité du mieux que j'ai pu ce qu'on en a dit, ce qu'on en a vu, ce qu'on en a espéré. Car de toute évidence, tout le monde en espérait beaucoup. Quand les trailers sont apparus, wow ! Je lisais les réactions et j'avais l'impression que tout le monde attendait l'arrivée de cette série comme celle du Messie. The WB redescendue sur Terre... On pouvait presque entendre les larmes d'émotion et d'espoir rouler sur les joues des gens.
C'est dangereux de trop en attendre d'une série. C'est déjà pas très sain d'attendre grand'chose de la CW, alors...

MuchExpected

Et pourtant, après avoir, ce soir, regardé le pilote de Life Unexpected, je dois reconnaître que je comprends sur quoi repose cet espoir, et qu'a priori il est relativement fondé. Mais que ce poids qui pèse sur les épaules de la série est peut-être trop lourd à porter quoi qu'il arrive. Life Unexpected parvient à avoir ce petit quelque chose de "vrai" qui semblait s'être évaporé mystérieusement des teenageries modernes. Certainement parce que dans le fond, Life Unexpected n'est pas conçu comme une teenagerie. Son personnage principal est une adolescente, certes, mais son discours est plutôt adulte, et surtout c'est à la génération de ses jeunes parents que la série s'adresse (la présence de Kerr Smith, transfuge de Dawson, et de Shiri Appleby, venue de Roswell, sont deux choix de casting assez révélateurs de la véritable cible de la série). Des adultes pas trop adultes, mais résolument plus des ados. D'ailleurs, on comprend avec ce pilote que ce n'est pas l'adolescence de Lux qu'on va suivre, mais bien la façon dont les deux parents vont grandir, enfin, et totalement. Et pourtant quelque chose dans le ton de cette série fait que, si j'étais adolescente aujourd'hui, je ressentirais ce que j'ai ressenti jadis devant Felicity.

Mais voilà le cœur du problème : je ne suis plus adolescente. Et vous, mes camarades qui avez été adolescents au cours de la seconde moitié des années 90, non plus. Et c'est là que le problème se pose finalement. C'est que nous avons passé l'âge. Ça ne nous appartient plus vraiment, cet univers. Les moins téléphages d'entre nous ont gardé Dawson dans un coin de leur cœur et sont passés à autre chose. Les plus téléphages d'entre nous, bien qu'éventuellement passés par des Skins et consorts, ont depuis grandi aussi, et ont découvert des Experts, des Dexter, des Mad Men même, et j'en passe. Nous vivons dans un autre monde et nous aimerions que Life Unexpected nous ramène à notre prime jeunesse, alors que nous ne guettions pas encore nos premiers cheveux blancs et que nous ne payions pas encore d'impôts. Mais c'est un miracle que Life Unexpected, malgré son pilote plutôt solide, ne peut accomplir. C'est trop lui demander.
D'autant que Life Unexpected n'est pas une série épatante. Elle est juste correcte. Quelque part ce devrait être le minimum syndical, mais nous avons tellement baissé le niveau de nos attentes !

Il faudrait pouvoir prendre cette série pour ce qu'elle est : une série divertissante mais pas abrutissante. C'est déjà bien. Mais je crains qu'après les semaines, voire les mois passés, cela ne lui soit refusé. Tout le monde attendait Life Unexpected comme la série qu'elle ne pouvait être. Celle qui nous rappellerait ce que nous avons ressenti il y a une dizaine d'années de ça. Mais même la meilleure des séries ne le peut pas. Alors, une série correcte...

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche Life Unexpected de SeriesLive.

18 janvier 2010

Toute histoire a un début... ou parfois, deux

C'est à cause de l'heure. Il ne peut pas y avoir d'autre explication. Si, en fait il peut y en avoir d'autres. Mais majoritairement, c'est à cause de l'heure. Quand on regarde les premiers épisodes d'une série après minuit, on s'expose à n'être pas franchement rationnel.
Si je n'avais pas découvert Heroes à environ deux heures du matin (si mes calculs sont justes), aujourd'hui on n'en serait donc pas là. Je n'aurais sans doute pas acheté le coffret de la 1e saison, et le second ne figurerait pas dans la commande Cdiscount que je dois aller chercher à la Poste (happy birthday to me ♪).

J'ai donc redonné sa chance au pilote de Heroes. 'Stoire de voir. De me tester, si on veut. Comparer avec moi-même.
L'expérience est d'ailleurs assez intéressante parce qu'après trois ans quasiment jour pour jour, il était évident que mon regard allait changer sur cette série. Ne serait-ce qu'à cause de tout ce que j'en avais lu dans l'intervalle, déjà. Et puis aussi parce que, forcément, mes goûts ont évolué depuis, et que c'est amusant d'essayer de reprendre les choses depuis le début (ou en tous cas, essayer) et de constater que...

...que le résultat, en définitive, est complètement différent. Et pas du tout.

Ce qui est radicalement différent, c'est que je suis loin de l'enthousiasme sans borne et de la fringale (osons le dire) que j'ai ressentis après les premiers épisodes de la série, il y a donc trois ans de ça (ce blog était encore en langes, c'est émouvant). Non, après avoir revu le pilote, je n'ai même pas absolument envie de m'enfiler le second épisode dans l'immédiat, bien que, bon, allez, ça va certainement se produire un soir où je serai fatiguée et où j'aurai envie de m'enfiler un truc pas trop compliqué, d'autant que maintenant que j'ai remis le pied à l'étrier... mais ça s'arrêtera là.
Car du coup, ce qui ne sera pas différent, c'est que Heroes n'est pas, et ne sera jamais, la série que je n'aurais jamais dû arrêter de regarder, et que je regrette d'avoir laissé filer.

Cela dit, je ne m'en veux pas pour l'investissement côté DVD. D'autant que j'ai jamais payé le prix fort pour cette série vu que je l'achète toujours avec 50 ans de retard. C'est pas plus mal d'avoir ce genre de série dans ma téléphage-o-thèque, ça change. Ce ne sont pas les dizaines d'euros que j'ai le mieux dépensés mais enfin, c'est pas comme si j'avais acheté un DVD de Son of the Beach, n'est-ce pas ? Ahem.

Bref, le pilote de Heroes m'a finalement rassurée.
Tout va rien, en arrêtant de regarder la série au cours de la première saison, je n'ai pas fait la plus grosse bêtise de ma vie de téléphage.

Et quelque part, maintenant que je sais ça, en fait, je pense que je vais regarder la série beaucoup plus sereinement que si je ne me disais que j'ai loupé (au moins pour la première saison, mettons) l'un des meilleurs divertissements popcorn de ces dernières années.
Je crois que je suis prête pour enfin vraiment découvrir la série. Réconciliée.

Heroes

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture (vous me raconterez à quoi ressemble la vie de troglodyte, à l'occasion) : la fiche Heroes de SeriesLive.

17 janvier 2010

La fiction française m'a tuer

Les séries françaises...
J'en vois déjà plusieurs parmi vous qui poussent un soupir résigné, et ils ont raison : ce post ne va pas être joli. Oh non. Pourtant, c'est pas comme si je n'avais pas prévenu tout le monde : je n'ai pas la moindre foi en la fiction française. Je fais beaucoup d'efforts pour en finir avec mon pro-américanisme primaire (et côté Asie, ça marche plutôt bien, et je vous ai déjà parlé de séries britanniques, néo-zélandaises et même indiennes, c'est dire si je fais un travail sur moi), mais je ne me sens pas aidée. Il faut préciser que je n'ai pas Canal +. Oh bien-sûr, une fois de temps en temps, je m'assieds devant une diffusion de Kaamelott en prime time, et j'ai envie d'embrasser mon téléviseur, oui, évidemment... mais enfin, ça reste une situation minoritaire. Rarissime, même. Et ça fait des années que je ne suis pas tendre, et que je ne loupe personne au tournant, en plus. Donc j'estime que tout le monde était effectivement prévenu.
Alors, quand je lance le pilote d'une série française, je trouve normal d'être sans pitié. Je veux dire : ou alors c'était pas la peine de venir, les gars, fallait rester à la maison.

Je suis très en colère, en fait. Fâchée de chez fâchée. J'ai le sentiment qu'on n'arrive à rien. Et tout ça c'est justement la faute de Kaamelott, précisément. Pour moi, cette série est le symbole de l'espoir télévisuel grand public en nos contrées. Kaamelott, pensais-je, va nous sauver. Et je me rappelle comment mes espoirs se sont brisés quand M6 nous a sorti Off Prime, par exemple. Ou comment ne pas tirer de leçon et refaire de la comédie lourdingue des années 90. On n'allait jamais s'en sortir.

Il y a un bout de temps de cela, j'ai commencé à entendre parler de Hero Corp. Et je me suis dit que si un Astier était à la barre, c'est qu'il avait bien dû apprendre deux ou trois trucs des apports de son aîné au monde de la télévision française, et qu'on allait peut-être, enfin, oui c'est sûr, il ne faut pas désespérer, voir fleurir non pas une série porteuse d'espoir, mais toute une génération de séries.
Et puis j'ai regardé le pilote.

HeroCorp_logo

J'ai une affection particulière, vous le savez, pour NERDZ et Flander's Company, vous le savez sans doute. Mais cette sympathie se fait en toute conscience d'une chose : leur degré d'amateurisme. Je sais qu'il n'y a pas beaucoup de sous. Je sais qu'il n'y a pas beaucoup d'exposition médiatique. Je sais que ça tient souvent du délire entre potes. Et ce sont des séries dont le plan marketing, d'ailleurs, est fondé sur ces trois piliers (à différent degré l'une de l'autre). Je n'attends pas d'effets spéciaux incroyables (mais suis ravie d'en voir), je n'attends pas d'intrigues fouillées (mais adore voir que ça ne les empêche pas d'essayer), et je n'attends pas, c'est sans doute le plus important, une qualité d'interprétation digne de l'Actor's Studio (mais ait trouvé que certains acteurs avaient à en remontrer à d'autres plus connus). Je n'oublie pas que ces mecs-là, le reste de la semaine, ils sont graphistes, profs... on ne peut pas demander trop à des personnes qui n'ont pas le temps de vivre de leur fiction. Et tout est à regarder dans cette optique, ce qui, je le précise encore, n'évite strictement pas les excellentes surprises.

Voilà donc mon problème : quand CALT produit une série pour Comédie! et France 4 sur l'idée d'un auteur et comédien dont c'est le travail à plein temps, j'attends plus. J'exige plus. C'est un minimum que de ne pas faire du travail amateur dans ces conditions. Ce devrait aller sans dire.
Mais le pilote de Hero Corp, je garde la conviction que l'équipe de NERDZ aurait pu le réaliser sans qu'on y voit beaucoup de différence. Et ça me met rudement en colère.

Le plus horripilant n'est même pas dans la réalisation ; elle a d'ailleurs un ou deux bons moments (essentiellement au début de l'épisode). Non. Le comble de l'horreur, le truc qui me fait faire la tête du Cri de Munch, ce qui me hérisse le poil, c'est l'interprétation. Je supplie les acteurs français de nous tuer plutôt que de continuer de nous infliger ça. Merde les gars, à ce stade, AB Prod avait aussi bien fait de s'occuper du casting ! C'est pas possible. On ne peut pas humainement imposer ça à ses spectateurs. Pourquoi vous ne vous mordez pas les joues pour éviter de rire, aussi ? C'est au-delà de mes forces.

Le problème de Hero Corp, c'est très certainement de ne soutenir la comparaison avec Kaamelott à aucun moment, sauf qu'elle se fait automatiquement, non seulement à cause de Simon Astier, de l'univers décalé, mais du ton choisi pour les dialogues. Ton des dialogues, j'ai dit, pas ton de l'histoire. Car, et c'est sans doute là que le bât blesse, les personnages semblent baigner dans une comédie à la Kaamelott là où l'ambiance cherche à instaurer du mystère. Mystère qu'on ne peut pas un instant prendre au sérieux puisque les acteurs persistent à s"invectiver avec fougue et à faire les pitres là où il aurait fallu cultiver de vraies pauses sérieuses dans la narration. Mais Simon n'est pas Alexandre, et le résultat manque de finesse voire de soin. Le résultat donne une impression de travail à la va-vite, de torchage mal pensé, et peut-être même, si l'on est de mauvaise humeur comme moi à présent, de copie éhontée.

Non, Hero Corp n'a rien de la révélation que j'attendais. Mais vous savez quoi ? Je vais quand même tenter le second épisode. Parce que même fâchée, désormais j'ai l'espoir.

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche Hero Corp de SeriesLive.

Publicité
16 janvier 2010

Pump up the volume

Ça va faire environ un an que je n'ai pas posté dans la rubrique ladytelephagy On Air... eh bien, c'est désormais chose faite ! Je dois avouer que je suis très démotivée pour ce type de posts : ils ne sont quasiment pas commentés alors qu'ils demandent plusieurs heures de travail. Et vu qu'en ces lieux, le commentaire est ma seule rétribution, vous comprenez bien que c'est pas bien rentable !
L'été dernier, j'avais voulu m'y remettre mais devant les tièdes réactions, je m'étais démotivée rapidement. Ce qui me semble quand même dommage.

Mais bon, à la faveur d'un soucis technique qu'on m'a fait remarquer, je suis repassée sur chacun de ces posts pour les mettre à jour (eh oui, depuis au moins quelques semaines, ils étaient inopérants...) et j'y ai glissé une oreille... Ils datent, mais ils ont du bon. Quand même. Un peu. Si, un peu... non ?

Bref, désormais ils sont tous regroupés sous un seul et même tag, [OnAir], et vous les retrouverez donc également par ce biais même si, rappelons-le, il existe déjà un album à cet effet. Mais bon, vous n'avez plus d'excuse.

Et en passant un peu de temps dans mes archives et avec un peu de travail, j'ai pu ressortir deux enregistrements sur lesquels j'avais travaillé l'an dernier, et je les ai finalisés. C'est donc deux inédits que vous trouverez en cliquant ci-dessus ! On ne dira pas que je n'y mets pas du mien !

Voilà donc deux posts, certes rédigés il y a quelques temps maintenant, mais que vous n'aviez pas forcément pu lire... eh bien je l'ai fait pour vous !

ExandtheCity    SheThinksHisNameWasJohn

Il ne tient qu'à vous, en commentant l'un ou l'autre de ces posts, ou d'ailleurs n'importe quel autre post audio, de me motiver pour que j'en produise plus, y compris pour des posts plus récents... ou inédits !
La balle est dans votre camps.

15 janvier 2010

To be continued... Southland

On a eu chaud. Ça s'est joué à ça pour qu'on ne voie jamais la deuxième saison de Southland. Mais heureusement on n'aura pas à s'en priver ! Seulement voilà : en pas loin d'un an, jusqu'à la reprise de la série cette semaine, quelques menus détails ont pu s'échapper de votre mémoire téléphagique. Pas de problème, on va résoudre ça avec un nouveau post To be continued....

Southland___1x01
1x01 - This is the front row seat to the greatest show on Earth.

Southland___1x02
1x02 - On voulait y croire...

Southland___1x03
1x03 - Ben et Cooper ont beaucoup plus en commun qu'attendu...

Southland___1x04
1x04 - Les uniformes ont disparu ; en l'absence, Lydia prend la mesure de l'absurdité de l'administration.

Southland___1x05
1x05 - Une seule arme vous manque...

Southland___1x06
1x06 - Il a l'air amorphe comme ça, mais en même temps, Ben prend un peu plus d'épaisseur à chacune de ses apparitions.

Southland___1x07
1x07 - Memorial Day, un final dont on se souviendra longtemps.

Pour la suite (parce que c'est vrai que ça fait peu), on a donc désormais les idées claires, aussi j'ose espérer qu'on va éviter une deuxième frayeur de ce genre... On ne va quand même pas frôler l'annulation tous les ans !

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche Southland de SeriesLive.

14 janvier 2010

[GAME] Cast from tomorrow

Régulièrement (mais pas encore au point d'en faire un rendez-vous hebdomadaire), je me promène sur la page d'IMDb qui présente les profils d'acteurs peu ou pas connus, en général en début de carrière et/ou abonné aux rôles s'intitulant "guy at the bar #2" ou "girl in jeans".
Cette page s'intitule la Fresh Faces Gallery, et je la trouve toujours très divertissante.

Pourquoi ? Parce que quand je la parcours, en général je me cantonne aux photos et aux noms, et j'essaye de deviner qui a le plus de chance de faire carrière par la suite. Car, ne nous faisons pas de fausse idée, parmi ces fresh faces, la plupart vont rester à pourir dans l'anonymat. Alors, qui a le potentiel pour devenir quelqu'un ?
Je ne dis pas qu'il s'agit du prochain acteur bankable sur qui on fera n'importe quel film avec la garantie de récolter un joli pactole, non, juste quelqu'un qu'on verra au générique d'un film ou d'une série à la renommée honorable, bref, quelqu'un qui sortira du cercle vicieux du rôle principal dans une production canadienne de seconde zone où tous les personnages ont le prénom de leur interprète. Quelqu'un qui va réussir à percer un peu, quoi.
Je crois que cette fascination pour la Fresh Faces Gallery s'est renforcée depuis que j'ai vu A Chorus Line, d'ailleurs.

Déjà, quand une actrice asiatique décide de travailler sous le nom de Tam Nguyen, j'estime qu'elle accepte d'avoir 25% de chances en moins de réussir dans la poursuite de sa carrière. Le B.A.BA c'est quand même d'avoir un nom qui se retient, si possible avec un visage qui se retient aussi, histoire de ne pas avoir un visage qui crie "figuration forever". Après effectivement, le talent entre en jeu, mais quand un directeur de casting voit passer un nombre impensable de candidats, et au moins autant de resumes, je pense que ça compte quand même quand on est capable d'attirer l'attention dés la première mention de votre existence.
Et personnellement j'aurai toujours le regret de ne jamais avoir pu assister à un casting, c'est le genre de trucs que vraiment, j'aimerais pouvoir tenter une fois au moins dans ma vie, par pure curiosité (un peu sadique probablement). Si vous êtes directeur de casting, que vous me lisez, et que vous cherchez une secrétaire, une préposée au café, ou même quelqu'un pour trier des CV d'acteurs dans l'ordre alphabétique de leur ville de naissance, contactez-moi.
Bref.

Pour que je me sente moins seule dans mon délire, je vous propose donc un nouveau jeu.
Déjà parce qu'il n'y a pas encore eu de jeu en 2010 (et cela me semble, déjà, une excellente raison). Mais aussi parce que je m'ennuie un peu des autres jeux (et qu'à la faveur de la perte de mon ancien ordinateur, je n'ai pas vraiment eu l'opportunité de faire l'acquisition de génériques récemment, trop occupée que je suis à essayer de cagouler les données mortes au combat juste après Noël).

Bref, on est partis ! Certains d'entre vous m'ayant fait remarquer qu'ils aimaient bien jouer, j'attends une participation massive à ce post, donc...

L'idée, c'est donc de choisir des acteurs de la Fresh Face Gallery de la semaine, et de leur trouver un rôle qui pourrait leur permettre de quitter leur emploi de serveur chez Taco Bell.
Allez, je vous fais une première salve, pour l'exemple. 'Zoubliez pas le lien vers la fiche de la personne, surtout.

AnyaKuntz
Ania Kuntz pourrait jouer Tara à 20 ans dans un flashback de United States of Tara. Pour voir les premières années du mariage avec Max par exemple.

ChrisBurnett
Chris Burnett pourrait jouer dans un sitcom familial où il serait un père complètement dépassé par sa marmaille (disons, La Guerre à la Maison, mais en mieux).

TanyaClarke
Tanya Clarke pourrait jouer dans une série sur un bonhomme un peu torturé, et serait son ex-femme (genre un croisement de Life et Rescue Me).

L'idée, c'est de ne surtout pas essayer de chercher à cerner le profil de la personne, par exemple en consultant sa filmo, mais juste de se dire "toi, avec ta gueule, je te vois bien faire ça". Ca se trouve, l'acteurs en question est archi-nul, ou vous allez mettre un trentenaire dans un rôle d'ado, ou vous allez caser un humoriste dans un rôle dramatique, ou autre ; j'veux pas le savoir.
Vous n'êtes pas obligés de choisir uniquement des rôles de télévision, mais c'est juste plus pratique pour que je sois capable de suivre la conversation.

Et celui qui aura proposé la Fresh Face qui me semblera la mieux trouvée (originalité de l'idée, relation entre la gueule de l'acteur et le rôle suggéré, etc...) gagne un bon vieux cookie à la myrtille !

13 janvier 2010

Par principe

Il n'est pas besoin d'aimer une série pour se battre contre son annulation.
En fait, j'irai même jusqu'à dire qu'en matière de séries, je suis farouchement pro-life, et que toute série mérite d'être sauvée (même celles qui ne sont encore qu'à l'état de projet), que je la regarde ou non. Le jour où Les Experts Guadalupe sera annulée, ce sera forcément triste, malgré tout le mal que j'ai dit de cette série, de ses 712 spin-off et des multiples copies plus ou moins honteuses qu'elle a essaimées la décennie précédente. Ce sera triste, parce que ce sera une annulation. Point barre. Partant de là, aucune série ne devrait jamais être annulée. Oui, même si son état est grave, voire désespéré, et que beaucoup de monde envisage l'euthanasie, moi j'ai quand même un problème avec ça.

Quand une série menace de se faire annuler, et que les fans mettent en place des moyens pour tenter de la sauver, j'ai, instinctivement, envie d'aider. Même si je ne regarde pas la série.

Parce que concrètement, même si je ne regarde plus Les Experts Guadalajara depuis, allez, 8 ans on va dire, quel tort ça me fait que la série soit toujours à l'antenne ? Aucun, en fait. Malgré tout ce que j'ai à reprocher à pareille série, son existence n'enlève rien à la mienne. Alors pourquoi lui vouloir du mal ? Pourquoi souhaiter sa disparition ? Il n'y a pas de raison.

La plupart du temps, je ne souhaite pas la disparition d'une série, tout-au-plus me laisse-t-elle indifférente, et si on me fait part d'une action pour la sauver, je me dis que ça ne me coûte rien de signer une pétition, ou faire passer un mail, ou un tweet, ou peu me chaud. Ça prend deux secondes. Qu'est-ce que 2 secondes sur mon programme téléphagique ? Les mauvaises langues diront que c'est la durée du générique de The Mentalist, par exemple... autant dire : rien.
Alors bon, évidemment, il y a parfois des séries dont on se réjouit de la disparition, ne nions pas l'évidence. Mais seulement une fois que c'est fait, parce qu'il est indécent de se réjouir du sort d'une série sur le déclin.

Et sincèrement, je m'attends de votre part à la même position de principe.

Aussi, je n'ai aucun doute sur le fait que vous avez déjà remarqué que, depuis quelques jours, dans la colonne de droite, un logo à la gloire de Better Off Ted a fait son apparition de façon à attirer votre attention sur l'existence de savebetteroffted.com qui s'emploie avec fougue à tenter l'impossible pour ladite série, afin de lui éviter le pire. Sachant qu'on a affaire à ABC, on ne sera jamais trop nombreux sur ce coup-là (est-il nécessaire de rappeler quelle série fleurant bon la tarte ABC a fauché il y a à peine un an ? Vous ferai-je cet affront ?).

BetterWithTed

Mais bon, dans l'éventualité (hautement improbable, et j'en suis consciente) où cela aurait échappé à votre pourtant irréprochable sagacité, sachez que vous pouvez décider d'aposer votre signature au bas de la pétition qui a été lancée il y a quelques jours à peine. Mieux encore, vous pouvez rappeler cette salvatrice adresse à tous vos correspondants.
Les plus fous parmi vous, qui auraient 140 caractères à dépenser, peuvent même faire la promotion de tout cela sur Twitter. Ajoutant, ça tient du délire, les hashtags suivants afin de participer à l'effort de guerre : #betteroffted #saveted et #veridiandynamics ! Si par un coup du sort, vous aviez un groupe Facebook, vous pourriez même envisager de rejoindre le groupe "Save Better Off Ted", dans la foulée.

bettern

Au bout de ces 30 secondes de travail acharné, et votre conscience pour vous, vous pourrez éventuellement envisager de découvrir la série si, par un hasard incroyable, vous n'y aviez pas encore jeté un oeil. Mais même ça, ce n'est pas obligé.
Vous aurez déjà fait perdurer les valeurs qui sont les nôtres, à nous téléphages. C'est beau d'avoir des principes.

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture (mais ont quelques minutes à consacrer à leur progression personnelle en ce domaine) : la fiche Better Off Ted de SeriesLive.

12 janvier 2010

L'art de la guerre

"Tu veux savoir ce qui s'passe (et c'est arrivé à toutes les femmes, à pratiquement chacune d'entre nous) : on commence à sortir avec vous, vous nous dites qu'on est fantastique, et fabuleuse, on pense que c'est sérieux, vous nous laissez penser que c'est sérieux, alors on y croit, on dit à tout l'monde "oui, c'est vraiment sérieux" ! Et après... après les coups d'fil se font plus rares. Vous savez c'que c'est d'être assise là à attendre que le téléphone sonne ? Vous n'vous douchez plus, pour ne pas être en plein orgasme si le téléphone sonne, vous n'mangez plus, vous n'pouvez pas avoir la bouche pleine en décrochant le téléphone, vous décrochez le combiné de temps à autres, pour être sûre qu'il fonctionne bien, après vous l'reposez, et après, quand vous recommencez, c'est là qu'il appelle et que ça sonne occupé ! Et vous faites ça... des semaines, jusqu'au jour où finalement... vous sentez si mauvais... et vous êtes si maigre, que vous comprenez... que vous avez été plaquée... Et vous n'savez pas du tout pourquoi, vous, vous pensiez que c'était sérieux ! Et des années après, cinq, dix, vingt ans, vous y pensez toujours en vous demandant POURQUOI... il ne vous a pas rappelée, et si c'est vraiment à cause de vous qu'il ne vous a jamais rappelée, et vous n'le saurez jamais, non ça jamais ! Sur leur lit de mort, vous croyez qu'les femmes s'apprêtent à mourir en paix, mais non ! Elles sont raccordées de partout à des dizaines de tubes en se demandant c'qu'elles ont fait, et pourquoi vous n'avez pas rappelé, voilà c'qui s'passe sale pourri !"
Trois hommes sur le green, une série méconnue qui a pourtant su offrir quelques perles...

J'ai toujours ce dialogue dans un coin de ma tête au moment d'une rupture. Pas parce que ça se passe forcément comme ça (quoique, hein les filles, ça nous est vraiment arrivé à toutes au moins une fois...), mais parce qu'il semblerait parfois que les places respectives de l'homme et de la femme soient codifiées à l'extrême dans la plupart des séries, notamment en cas d'interaction.
C'est Sex & the City qui, sans être la première série à le faire, ni forcément la meilleure pour le faire, a popularisé les interrogations explicites sur le rôle que chacun joue dans chaque relation. Et il est étrange de constater que c'est toujours le même. Non, pas pas étrange : communément admis.

TheSexes

Quand j'avais une quinzaine d'années, je ne sortais pas (mon éducation étant ce qu'elle était), et j'essayais de me projeter dans l'avenir et d'imaginer ce qu'était l'âge adulte, et plus particulièrement ce qu'était la vie amoureuse d'un adulte. Je me tournais vers la télé pour trouver des idées, pour imaginer ce qu'était la vie des autres, "dehors", et je voyais des personnages comme ceux de Friends ou Ally McBeal, et les choses étaient également très codifiées sitôt qu'on parlait de relations amoureuses.
Il y avait la première sortie, avec un premier baiser sur le perron si le dîner s'était bien passé, il y avait la seconde, plus mitigée souvent, parce que porteuse de méfiance et d'espoir, et puis, surtout, il y avait la troisième, et c'était là qu'on savait si les choses prenaient tel ou tel chemin. Au bout d'une période de temps convenable, on présentait l'autre à ses amis et/ou à ses parents, on allait rencontrer les siens, et on pouvait admettre que les choses étaient "sérieuses".

Tout un tas de codes que finalement, étant une adolescente impressionnable et (par la force des choses) réservée, j'avais intégrés au prétexte que, si la série trouve son public, c'est qu'elle a nécessairement une certaine résonance sur le mode de vie de ses spectateurs. Ce n'est quand même pas de la science-fiction. Les "dates" existent.
Et pourtant, de vous à moi, ma vie amoureuse ne s'est jamais déroulée comme cela. Je ne me suis jamais demandé s'il allait m'appeler, ou si je passais pour une fille trop collante si je l'appelais en premier, ou si cela faisait trois soirs et qu'il s'attendait donc à quelque chose, ou si au second soir je ne passais pas pour une fille facile, ou rien de ce genre. Et si je reconnais bien volontiers que ma vie amoureuse s'est montrée assez atypique, dans son genre, je refuse néanmoins de croire que je sois la seule à ne pas me reconnaître dans ce système guindé où il y a des règles du jeu soit à respecter, soit à transgresser.

Mais la télévision continue de les populariser. Il y a quelques semaines, on m'a convaincue de regarder un épisode de How I met your mother (et je me suis laissée convaincre à cause de Joanna Garcia) et il s'est avéré que les choses n'avaient pas vraiment changé depuis un peu plus de 10 ans que j'avais commencé à les observer à la télévision. On tient pour acquis qu'il faut faire certaines choses après une rupture, ou pour trouver quelqu'un, ou pour approcher quelqu'un... Alors qu'il y a autant de façons que de couples !

Bien-sûr, poser l'existence de tels codes permet de les transgresser, notamment à des fins comiques (il ne vous aura pas échappé que la plupart des séries citées sont des comédies ou, au pire, des comédies dramatiques), mais globalement, est-ce que ces codes ne finissent pas par transpirer sur la société ? Est-ce qu'on ne rencontre des prétendants potentiels que dans les bars ? Bien-sûr que non. Mais c'est quand même comme ça qu'on nous fait croire que la plupart des rencontres se font. Et cette règle des trois rendez-vous, sérieusement, vous la gardez toujours en tête au commencement d'une relation ? Moi pas, je me laisse porter, parfois ça prend beaucoup plus de temps, parfois moins, ça dépend de plein de facteurs qui dépassent largement la frigidité des règles édictées par ces fictions (et les autres).

D'ailleurs les scénaristes ont-ils inventé ces fameux codes de la relation amoureuse ? Je n'en suis pas sûre. J'ai l'impression que ça vient d'un autre média, de la presse (féminine par exemple). A mes yeux la meilleure preuve, ce sont les séries dirigées vers un public masculin, et là on se rend compte que la gamme des expériences, des possibilités de rencontre, des possibilités d'évolution de la relation, est bien plus diversifiée. Un exemple récent serait Men of a Certain Age, disons.
Les séries comme une version moderne du conte de fées qui emprisonne la population féminine dans une vision étriquée des relations homme/femme ? Je ne suis pas loin de le penser.

De toutes les valeurs véhiculées par les séries télé, la rigidité du fonctionnement des relations amoureuses est celle qui, en ce moment, me frappe et m'irrite le plus.

Publicité
<< < 1 2 3 4 > >>
ladytelephagy
Publicité
Archives
Publicité