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ladytelephagy
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11 janvier 2010

Hit the wall, Jack

Imaginez une série qui soit précédée de sa réputation, en des termes peu flatteurs. Genre :
- il y a un lapin en peluche qui parle dedans
- c'est un mauvais remake de Mariés, Deux Enfants
- elle a été classée par TV Guide comme la 30e plus mauvaise série de tous les temps
Après ça, étonnez-vous que ma curiosité ait été piquée...

Unhappily

Pourtant le pilote d'Unhappily Ever After n'est pas si mauvais. Au point que c'est quasiment une déception. Bon, si, effectivement, les deux premiers points ont tendance à se vérifier. D'ailleurs pour commencer, le décor est exactement le même. On pourrait se dire que c'est parce que ça a été tourné dans le même décor, mais non, non pas du tout, parce que Mariés, Deux Enfants était toujours en cours de diffusion à l'époque où Unhappily Ever After a été lancée ! C'est donc un acte délibéré !
Outre le décor, il y a la famille : le fils sans succès auprès des nanas, la fille totalement superficielle... et évidemment les vannes entre époux.

Non, entre ex-époux. Et c'est là ce qu'on trouvera de plus original, d'ailleurs. A contrario de ce bon vieux Al qui a signé pour l'éternité avec Peg, Jack et Jennie ont divorcé. Ou plutôt, Jennie a viré Jack de la maison familiale. L'ambiance dans la famille étant ce qu'elle est, les enfants ne sont pas spécialement traumatisés.
"Hey papa, où tu étais ?
- Ta mère m'a foutu dehors il y a deux semaines.
- Sans déc' ? Eh bah... à plus.
- Salut papa !
- Salut mon bébé... euh, tu savais que j'étais parti, n'est-ce pas ?
- Papa, je suis tellement égocentrique que je ne m'étais même pas rendue compte que tu es là maintenant."
Vous voyez le tableau.

Comme vous le voyez, la dynamique familiale ne fait que confirmer les soupçons de paternité avec la série de la FOX. Et les quelques références à connotation sexuelle (en général assez négatives, genre : "si je t'avais pris quelque chose, je te l'aurais rendu !"/"comme ma virginité ?"/"vois ça avec un autre ma belle") ainsi qu'aux moyens financiers limités du paternel sont de taille à effectivement laisser persister l'impression.

Mais c'est la lecture de Wikipédia qui m'a convaincue pour l'histoire de la 30e série la plus mauvaise de l'histoire de la télévision... Je résume, accrochez-vous...
Le principe, c'est que la mère, Jennie, était sur le point de commencer une nouvelle vie suite à son divorce, mais au bout de quelques épisodes la série a été réécrite pour que le père, Jack, désormais quasiment à la rue (dans un appartement qui ressemble plus à un taudis qu'à la garçonnière de Gary Unmarried), commence à développer une schizophrénie qui lui fait imaginer que Mr Floppy, le lapin en peluche que son fils lui a donné, parle. C'est pas fini. La mère de Jennie, qui apparait dés le pilote ainsi qu'au générique, finit la première saison en mourant et en étant brûlée au fond du jardin (je crois que ça veut dire que l'actrice n'avait pas l'intention de revenir. Encore que, ça veut rien dire, attendez). Il en reste. Au bout de trois saisons, réorientation de la série pour mettre en valeur Nikki Cox, qui interprète la fille et qui commençait à avoir la côte. De plus en plus d'épisodes se déroulent au lycée puis à la fac, et les scénaristes tuent Jennie devenue inintéressante, mais les audiences chutent et Jennie est ressuscitée quasiment par décret ! Après son retour, elle devient lesbienne et s'enfuit avec une femme, et là comme l'actrice avait vraiment claqué la porte, on n'en a plus reparlé. On est presque arrivés. Du coup, Nikki Cox reprend la vedette avant de signer pour une autre série (Nikki), ce qui provoque l'arrêt de la série. Dans un final qu'on ne peut qu'imaginer époustouflant, Jack se débarrasse de Mr Floppy qui meurt, avant de se raviser et ressusciter le lapin en peluche (décidément, c'est une manie).
Sans déconneeeeeeeeeeer ?!

Quand on sait tout ça sur Unhappily Ever After, on comprend difficilement que la série ait survécu pour 100 épisodes. De nos jours, la plupart des chaînes arrêteraient les frais bien avant que l'humiliation ne soit aussi complète et totale. On se demande comment il est possible de faire pire.

J'ajoute qu'on trouve pas mal de têtes connues au générique de la série : Geoff Pierson (que je connais depuis Une Maman Formidable et dont je suis incapable de dire du mal), Nikki Cox donc (faisant ce qu'elle sait faire de mieux : être rousse et aguicher), mais aussi Justin Berfield (pré-Malcolm, dans un rôle quasiment à la Dewey d'ailleurs). Et puis, je soupçonne aussi que Debra Messing ait été figurante dans le pilote, cachée sous cette perruque blonde.

DebraUnhappily_1 DebraUnhappily_2

Mais on n'en aura probablement jamais la confirmation...

Reste que d'une certaine façon, j'ai reçu une grande leçon de télévision avec cet épisode, confirmant le dicton célèbre qui dit, notamment quand on regarde un sitcom navrant : "tu crois que ça pourrait être pire, dis-toi qu'il y a forcément une série où ça l'a déjà été". Hm ? Vous dites ? Cet adage n'existe pas ? Maintenant, sa nécessité est prouvée.

Et pour ceux qui manquent de culture... SeriesLive n'a pas osé en faire de fiche, dites donc.

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11 janvier 2010

Life sentence

Les sitcoms tournés avec plusieurs caméras appartiennent au passé.
Le jeunisme, il n'y a que ça de vrai.
Non à l'hégémonie télévisuelle américaine !
Forte de ces trois préceptes, la production de 18 to Life, série canadienne ayant pour enjeu principal que deux adolescents se marient précipitamment et contre l'avis de leurs parents, a tout simplement lancé un remake de Dharma & Greg.

18toLife

Et le pire c'est que ça marche ! 18 to Life est un rafraîchissant divertissant, porté par un couple central à la fois attachant et frais. Le duo fonctionne bien, et se détache des poncifs réutilisés à partir de Dharma & Greg pour trouver une personnalité propre, pleine de tendresse et de piquant. Ce sont deux adolescents normaux, un peu sages mais pas caricaturaux, plongés dans une situation qui les dépasse un peu mais qui s'accorde finalement assez bien avec leur âge : un coup de tête qui change leur vie. Les portraits comme les réactions sont réalistes, et on peut vraiment dire que Jessie et Tom sont bien écrits ET bien incarnés, ce qui a le mérite de surprendre vu le contexte.

Le blâme est en fait à adresser à... tout le reste. Les parents, principalement. Trop stéréotypés, ils représentent tout ce qui peut énerver dans une comédie : radicalement différents, ils ne s'aiment pas beaucoup (bien que voisins depuis des années) et ne partagent absolument pas les mêmes valeurs. Ils vont pourtant tomber d'accord sur une chose : ce mariage est une mauvaise idée. Le pilote les voit donc comploter afin de décourager leurs rejetons de faire le grand saut.
La situation respective des deux familles est dénuée de toute forme d'imagination et, pire encore (si c'était possible), n'a pas le moindre charme. Si les Finkelstein avaient un grain de folie appréciable même quand il ne servait qu'à produire quelques gags supplémentaires dans un épisode de Dharma & Greg, les Hill manquent totalement de relief en dépit des éléments soi-disant originaux qui servent à les décrire (le mari qui mange du bœuf séché en cachette, le réfugié irakien qui vit avec eux, etc...). Cas similaire chez les Bellow qui se sont collectivement assis sur un objet oblong mais ne sont pas spécialement drôles non plus.

L'origine de ce problème est peut-être à rechercher justement dans le traitement : choisissant de filmer cette comédie avec une seule caméra et dans des décors très variés (peut-être trop ?), la réalisation de 18 to Life s'est éloignée volontairement de la comédie pure, pour aller vers quelque chose de plus nuancé. Mais l'écriture des personnages secondaires n'a pas suivi le mouvement. Du coup, le résultat donne un décalage qui empêche de prendre la série au sérieux.
Peut-être qu'il aurait mieux valu le tourner comme un drame avec de l'humour que comme une dramédie, je ne sais pas.

Concrètement, 18 to Life n'a rien de la révélation, mais en tous cas c'est vaguement amusant, et le couple central donne envie de le suivre. Et puis, ça m'a rappelé mes propres 18 ans, quand, à la suite d'un pari, j'ai moi aussi été fiancée. Grâce à 18 to Life, je vais enfin savoir comment ç'aurait pu tourner...

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche 18 to Life de SeriesLive.

10 janvier 2010

Une série attendue, c'est une série bien vendue

On parlait l'autre jour des séries de la rentrée japonaise (n'étais-je pas, pilotovore que je suis, vouée à adorer le fonctionnement de la télé japonaise avec ses 4 rentrées télévisuelles par an ?), j'ai enfin la possibilité de vous donner le classement des séries les plus attendues de la saison, selon le sondage Oricon de circonstance.
Je rappelle pour info que les pitches de ces séries (et bien d'autres) sont rassemblés dans ce post d'il y a quelques jours.

1 - Code Blue (saison 2)
2 - Bloody Monday (saison 2)
3 - Tokujou Kabachi!! (spin-off)
4 - Yamato Nadeshiko Shichi Henge
5 - Magerarenai Onna
6 - Hidarime Tantei EYE (remake/suite d'un téléfilm)
7 - Massugu na Otoko
8 - Hanchou (saison 2)
9 - Nakanai to Kimeta Hi
10 - Angel Bank

C'est carrément pathétique. Les séries inintéressantes le disputent aux séries renouvelées (avec un joli cumul sur le haut des marches du podium). Franchement, heureusement qu'il est prouvé que les sondages de l'Oricon ne reflètent qu'une partie des goûts du public (= les adolescentes et les jeunes femmes), parce que ça fait grave peur.
Remarquez au passage que Ryoumaden n'y figure pas alors que je mettrais ma main au feu que dans quelques semaines, plusieurs des séries mentionnées dans ce top seront bien incapables de faire d'aussi bonnes audiences. Et ça, quelque part, ça rassure quand même un chouilla.

Je crois qu'en fait, les sondé(e)s ont confondu avec un questionnaire des séries qui donnent le moins envie, mais dont le casting est suffisamment connu pour booster les audiences...

CodeBlue

Mais non, en réalité, ce que ça prouve, c'est l'épatante fiabilité des systèmes de promotion autour des séries considérées comme bankable par les chaînes nippones.
Le bourrage de crâne a bien fonctionné, tout le monde a bien retenu la leçon : en janvier, il faudra mater Tomohisa Yamashita dans Code Blue. Yamapi qui sera secondé par Erika Toda, laquelle revient d'une seconde saison de LIAR GAME fructueuse (avec un film à promouvoir dans pas longtemps) et de Yui Aragaki qui, avec un peu de chance, a un single de prévu tout prochainement histoire de terminer d'assommer tout le monde. Ah, bah tiens, j'étais pas loin, elle sera au menu d'une grosse compilation vouée au succès commercial... 'Fort à parier qu'elle sera invitée sur le plateau de l'émission musicale Hey! Hey! Hey! (sur la même chaîne), ou n'importe laquelle d'ailleurs ; Music Station sur TV Asahi l'a à la bonne, notamment. Enfin bref, le spectateur japonais n'a pas fini de se faire rappeler à l'ordre pour regarder la série.

Les Japonais sont vraiment les meilleurs sitôt qu'il s'agit de vendre un produit culturel. Avec eux, le mot "médiatisation" n'est pas un vain mot, et un tel enthousiasme fait plaisir à voir. Les règles du jeu sont les suivantes : pour vendre quelque chose, tous les coups sont permis. Surtout si on peut squatter les médias de plusieurs façons. Et avec les séries, c'est juste parfait puisque depuis des années, l'industrie tourne autour de jeunes frimousses qui obtiennent des premiers rôles à la télé et au ciné, qui s'affichent dans les magazines à la mode, qui savent vaguement pousser la chansonnette, qui font des pubs pour de grandes marques... On fait interpréter le générique par un chanteur ou un groupe qui cartonne ou qui est en pleine ascension (on en profite pour faire la promo de l'artiste musical en question... ça fait plaisir à la filiale qui fait maison de disques, échange de bons procédés si vous voulez). Et sans compter les campagnes d'affichage dans les rues et les couloirs de métro !
Alors évidemment, les règles du jeu stipulent également (en petits caractères) que ce ne seront pas les séries les plus intéressantes qui seront vendues de la sorte ; c'est d'ailleurs une règle internationale. C'est le prix à payer pour un secteur économique réellement actif, quelque part...

J'ai l'air de râler, mais pas du tout. Je trouve vraiment que ces techniques ont quelque chose d'inspirant, fondamentalement. Pour nous Frenchies, j'entends.
On veut que ça marche, donc on met le paquet : casting attrape-couillon, générique interprété par un artiste connu, pub partout et tranquillité nulle part... Quelque part, les médias japonais, ils croient en leur propre industrie, et c'est ça qui est beau. Ils font tourner la machine. Ils ne remplissent pas les cases-horaire avec mollesse en espérant quand même faire de belles audiences : ils vont les chercher. Leur système n'est ni meilleur ni pire que celui des américains (qui ont quand même tendance à être plus limités quand il s'agit de traverser les secteurs médiatiques, mais qui qui compensent par d'autres facteurs évidemment), mais sans aucun doute possible, il est meilleur que le nôtre.

Ils entretiennent leur business, les Japonais. Et au milieu des produits de consommation grand public, on peut subventionner des projets d'auteur, des expérimentations, des trucs plus marginaux. C'est pas grave puisqu'on compense par ailleurs ! Puisqu'on a mis le paquet pour que ce qui marche, marche vraiment ! En France, on veut les bonnes audiences, tout de suite, sans se fouler, juste en commençant à diffuser des trailers une ou deux semaines à l'avance ! Rien capté...

Allez, je vous laisse sur un ton plus doux, avec deux scans de magazines où figurent Erika Toda et Yui Aragaki. Il ne sera pas dit que je n'aurai pas promu Code Blue à la japonaise... vous me direz si ça a marché sur vous. Et comme dirait un autre amateur de dorama de ma connaissance : n'oubliez pas, en cliquant, c'est plus grand.

Promo_AragakiYui         Promo_TodaErika

9 janvier 2010

Coupé au montage

De tous les films que j'ai regardés ces 15 derniers jours (et il y en a eu un paquet, dans une sorte d'euphorie jusque là jamais égalée), The Final Cut est probablement le plus renversant de tous. Alors, plutôt que d'être la millionième personne à vous parler d'un film avec Scarlett Johanson ou Will Smith, je me suis dit que j'allais plutôt faire un post Comme au cinéma avec celui-là. Des fois que.

C'est quoi le nom du film ? The Final Cut
C'est plutôt quel genre ? Tech-noir
Qui on connaît là-dedans ? Au programme et avant tout, Robin Williams, l'homme par qui le cinéma est arrivé dans ma vie il y a 20 ans, et je l'en remercie encore aujourd'hui. Après, personne de très excitant, genre James Caviezel ou Mira Sorvino...
Ça date de quand ? 2004... mais où j'étais en 2004 ? Pourquoi je n'entends parler de ce film que maintenant ?
En résumé, de quoi ça parle ? D'un homme qui fait des montages à partir de la vie d'autres personnes.

TheFinaCut___1 TheFinaCut___2 TheFinaCut___3 TheFinaCut___4 TheFinaCut___5

En moins résumé, de quoi ça parle ? Alan Hakman est un monteur qui travaille sur les "films-mémoire" enregistrés tout au long de la vie d'une personne, et récoltés à sa mort afin de servir d'éloge funèbre. Il voit défiler les parties les plus intimes et les plus sombres de leur existence, et les compile pour n'en montrer que le meilleur. Il s'avère être le seul monteur qui accepte les cas les plus douteux moralement, en raison d'une blessure passée qu'il cherche désespérément à se pardonner lui-même.
Et ça finit comment ? Sur un plan fixe...

Pourquoi c'est bien ? The Island, I, Robot, Bicentenial Man, V pour Vendetta... ces derniers temps, les films questionnant la nature humaine ont été nombreux sur mon écran. Avec finalement, toujours la même question : ce qui fait de nous des êtres humains. Voilà un aspect peu ou pas du tout abordé dans les films précités, que The Final Cut explore de façon à la fois précise et évasive : en quoi nos souvenirs participent-ils à faire de nous ce que nous sommes ? Avons-nous besoin de nos souvenirs pour exister ? Pour faire nos choix ? Qui sommes-nous dans les souvenirs des autres ? Ce ne sont que quelques unes des nombreuses thématiques de ce film qui est incroyablement dense de ce point de vue. Le nombre de problématiques que The Final Cut soulève sur la mémoire, le libre-arbitre, les relations sociales... et évidemment, ce que son pitch de science-fiction interroge plus ponctuellement : les conséquences d'une société où nous devenons des caméras nous-mêmes. Imaginez un monde où, même si vous, vous n'avez pas d'implant enregistrant la totalité de vos souvenirs (mêmes les plus triviaux), votre voisin, votre patron, votre petit(e) ami(e), votre marchand de journaux... tous peuvent en avoir de vous. Vous êtes filmé à tout moment, du moins potentiellement. Cela conditionne forcément votre comportement ! Et le plus fou, c'est qu'une personne ne fait pas le choix d'être implantée, elle l'est, par ses parents, avant même la naissance ! Imaginez le nombre de problèmes, de questionnements, que cela soulève ! Les implications d'une telle technologie sont sans limite, on pourrait en parler des heures et des heures ! Il faudrait en faire toute une série, avec un épisode pour chaque axe ! C'est passionnant comme concept !
Pourquoi c'est pas bien ? Contrairement aux films cités dans le paragraphe précédent, The Final Cut n'a rien du film d'action, il a la forme d'un thriller psychologique. Et moi, ça me convient tout-à-fait. Mais je peux concevoir qu'on puisse lui reprocher son rythme, son statisme, ses silences, son personnage principal souvent impassible. Il y a quelque chose de froid dans ce film qui, plutôt que de donner la chair de poule, se contente de donner de la distance. Et la distance de ce film, bien que nécessaire, le rend aussi un peu imperméable par moments. C'est un film assez exigeant, en fait, dans ce qu'il demande d'implication émotionnelle, et tout le monde n'a pas forcément envie de se mettre à ce point dans le bain.
Au rayon des vraies mauvaises nouvelles, j'ajoute aussi la bande-son. Comme vous le savez, je suis assez peu réceptive à ce genre de choses, à moins d'un extrême. Ici, c'est bien simple, on a l'impression que toutes les musiques ont été piquées dans d'autres films/séries/publicités. Et c'est emmerdant de se voir rappeler d'autres univers (je pense notamment à Ultime Recours) dans un film pareil.

Ah, les joies du cinéma ! Si je travaillais dans le cinéma, à quelque poste que ce soit, je pense que je banderais à l'idée de travailler sur un film pareil. C'est quand même le comble du comble, si vous voulez. Le fantasme ultime cinématographique : monter un film avec un monteur comme personnage principal. Réaliser un film avec sur des films-mémoire. Jouer dans un film sur la vraie vie des gens qu'on filme. Braquemard terrible, quand même !
La réplique qui tue : Accaparé par ses interrogations personnelles, Alan se rend chez la famille du défunt sur lequel il travaille actuellement, et interroge la fille de celui-ci en espérant qu'elle l'aide à éclaircir ses propres questions. Sauf que, dans les scènes précédentes, il a été plus qu'insinué (mais pas tout-à-fait explicité) que le père en question avait été par trop affectueux avec la gamine, mais le sujet est tabou et Alan n'aborde pas le sujet frontalement. Pourtant, la petite l'apostrophe :
"Alan... vous allez réussir à réparer les souvenirs de mon papa ?
- ...Dans un sens, oui.
- Est-ce que vous pourrez lui faire oublier que j'ai... que j'ai dessiné sur un de ses contrats avec un crayon ?
- Je vais essayer.
- Et que j'ai tiré les cheveux de Doty si fort qu'elle a pleuré ; vous lui ferez oublier ?
- Oui, il oubliera... Mais pas toi, surtout."
La scène qui tue :
Bon, je sais pas si le concept de film-mémoire vous parle beaucoup. Personnellement ce n'est pas la première chose que je penserais à faire dans un monde où on peut enregistrer la totalité des souvenirs d'une personne : prendre le meilleur et le diffuser à ses funérailles. "Moi par moi", post-mortem. Étrange société de fossoyeurs de souvenirs... Mais quand on voit cette scène, on comprend aussi ce que, dans les circonstances si particulières du deuil d'un être cher, cette perspective peut avoir de rassurant (le problème à mes yeux étant que quelqu'un d'extérieur a choisi les images, par contre). Peut-être après tout que j'aurais aimé, moi aussi, savoir que ma grand'mère avait de bons souvenirs de moi...
Et j'ajoute que faire la démarche d'ouvrir un logiciel et de découper cette portion de ce film procure vraiment une sensation déconcertante vu le contexte...

TheFinaCut___Extrait

Une note ? CagoulesCagoulesCagoulesCagoules
Un film d'autant plus oppressant qu'il ne cherche que très modérément à remplir le rôle du divertissement. En gros, on n'est pas là pour rigoler, se changer les idées ou s'éloigner du réel.
Bilan : En gros, la question, c'est... de quoi je me souviendrai à propos de ce film ? Un miroir de plus, finalement.
Tout au long du film, et bien que happée par l'histoire d'Alan (du sur-mesure pour Williams, ce rôle, j'ai envie de dire d'ailleurs), je n'ai eu de cesse de me poser des questions. C'était quelque part assez excitant d'être mise face à un film qu'on regarde autant sur l'écran qu'à l'intérieur de soi. Est-ce que je souhaiterais une telle technologie ? Très franchement, pour moi qui ai si souvent l'impression d'oublier des pans entiers de mes souvenirs (ce qui fait que j'essaye de mémoriser des dates, des mots et des videos pour m'y raccrocher), ça pourrait sembler une solution parfaite. Sauf que l'idée d'enregistrer ses souvenirs, dans le cas de The Final Cut, se fait avec comme finalité les autres, et non soi-même. On n'est pas censé avoir accès à ses propres souvenirs. Ce sont, à votre mort, les autres qui en "profitent". Le monteur, d'abord ; et c'est sans doute le plus gênant, d'imaginer cette personne qui peut tout voir de vous, jusque dans vos moments les plus prosaïques. Et puis, vos proches, qui verront une sorte de best-of de vous-même, et chercheront à voir des souvenirs communs dans les vôtres. C'est pas si idyllique que ça, même pour moi.
Il y a des choses que le film n'aborde pas, déjà parce que ce n'est pas tellement son sujet, et ensuite parce qu'on ne peut pas tout faire en 1h30 (je maintiens qu'une série sur ce thème serait formidable). Par exemple l'aspect juridique : peut-on encore parler de délai de prescription quand les faits peuvent ressortir des décennies après s'être produits ? Vous imaginez si la petite fille prenait un avocat, dans 10 ou 20 ans, et que celui-ci trouvait le moyen d'avoir accès aux films-mémoire du père ? Elle obtiendrait une reconnaissance de ce que tout le monde lui nie, grâce à ces enregistrements. Je pourrais tuer pour ça, pour avoir des "preuves", pour qu'il soit impossible de faire semblant, pour que ce soit su par tous. Et juridiquement, ça transforme une société, des avancées pareilles. Surtout avec ce que pose le problème de la subjectivité, et donc de la différence entre réalité et vérité.
Parmi les sujets effleurés, il y a la société Big Brother qui se profile derrière tous ces enregistrements. Non qu'on veuille vous surveiller, mais vous l'êtes tout de même, et on vous verra dans les films-mémoire des autres dans plusieurs années, vous serez figurant, ou rôle majeur, mais vous serez là, votre histoire n'a pas droit à l'oubli, finalement. Il y a aussi la problématique liée au fait que les implants sont mis en place avant la naissance, donc sans le consentement de la personne. Déjà sur un plan éthique, c'est de la folie que la société de ce film l'ait accepté (en grande partie disons - et les arguments contre sont diversifiés, et plus ou moins sensés). Et puis naturellement, vient le moment de la découverte... comme cette femme qui a changé de vie du jour au lendemain parce qu'elle a compris que tous ses actes seraient visibles après sa mort. Donc jugés...
Et puis, franchement, les souvenirs de The Final Cut sont factuels, et ça c'est assez dérangeant aussi. Pour des raisons aussi bien cinématographiques que logiques, on n'aborde pas un problème majeur de l'implant : il enregistre du son, des images, mais pas de pensée. Est-ce que ça ne change pas tout, pourtant ? Si on regarde le film-souvenir d'une personne en train de se raser, le plus intéressant, ce qui nous rapproche vraiment d'elle, n'est-ce pas de savoir ce qu'elle pense à ce moment-là ? Savoir si elle se posait des questions, appréhendait sa journée, se faisait une joie de vous retrouver... Je crois que c'est certainement la clé la plus importante pour avoir accès à l'histoire de quelqu'un. Évidemment, au moment de l'éloge funèbre, on ne veut pas savoir si untel se demandait pourquoi la Terre est ronde plutôt que carrée en se rasant, mais au final, on aimerait apprendre quelque chose sur les gens qu'on a côtoyés, non ? Et si cet homme que j'ai toujours pris pour un type renfermé avait en fait une vie intérieure extraordinaire ? Quelle merveilleuse découverte ! Et si j'arrivais à comprendre ce qu'il pensait au moment de faire telle ou telle chose, est-ce que ma compréhension du monde ne s'en trouverait pas améliorée ? La société de The Final Cut passe à côté de bien des choses, mais c'est un choix (et une limitation technologique sans doute aussi). Reste que ça ouvre des portes fascinantes !
The Final Cut a trouvé un thème si génial qu'on en demande plus sur son univers. Il faudra se contenter de l'anecdote de ce monteur tourmenté et de sa recherche à la fois d'intimité et de vérité. Et franchement, ce n'est pas l'objet d'une déception à mes yeux, ce n'est pas différent de regarder l'Histoire via une histoire personnelle. En cela, The Final Cut est l'un des meilleurs films du genre dont on puisse rêver, finalement. Parce qu'il n'a pas l'ambition de dépeindre un monde, mais juste de raconter une histoire qui se passe dans ce monde. D'ailleurs, son idée de la technologie (aussi bien des structures relatives au montage que sur les immeubles, les voitures...) est si sommaire qu'on est loin des m'as-tu-vu que je citais plus haut (même V pour Vendetta semble en faire des caisses à côté). C'est même assez étrange, ce choix de faire se dérouler pareil film dans un monde ressemblant aux années 50... je ne me l'explique pas tellement mais pourtant, ça colle.
Tout cela est si perturbant et intrigant, donne à la fois une envie de curiosité et une leçon de réserve, qu'on ne peut qu'être impressionné, au final, par ce que ce petit film canadien méconnu au budget probablement limité parvient à accomplir.

8 janvier 2010

To be continued... The Big Bang Theory

Après environ un mois d'absence, The Big Bang Theory revient ce lundi pour achever sa troisième saison. Si vous avez abusé des bontés du Père Noël au point d'en perdre la mémoire, hop, on se remet dans le bain de fluide non-newtonien !

TheBigBangTheory___3x01
3x01 - Ou comment une intrigue qui a duré deux saisons trouve une conclusion avant même le générique.

TheBigBangTheory___3x02
3x02 - Penny et Leonard n'arrivent pas à copuler, mais tout ce qui m'intéresse, c'est le t-shirt de Sheldon !

TheBigBangTheory___3x03
3x03 - Une grande leçon de dressage (rien à voir avec les problèmes sexuels de Penny et Leonard évoqués ci-dessus).

TheBigBangTheory___3x04
3x04 - Raj prend son envol, accrochez vos ceintures, la collision avec Sheldon va secouer !

TheBigBangTheory___3x05
3x05 - Enfin un couple dont on sait ce qu'ils ont en commun dans The Big Bang Theory.

TheBigBangTheory___3x06
3x06 - Beaucoup de jalousie, et des toasts.

TheBigBangTheory___3x07
3x07 - Contre tout attente, Sheldon s'avère allergique à toute forme d'animosité (probablement parce qu'elle ne vient pas de lui).

TheBigBangTheory___3x08
3x08 - Soft kiddy, le retour de la revanche.

TheBigBangTheory___3x09
3x09 - Howard apprend les joies de la vie de couple tandis que Sheldon se fait plaisir avec Kripke.

TheBigBangTheory___3x10
3x10 - A ce stade de la saison, et si ce n'était déjà fait, tout le monde est devenu shipper pour le duo Peldon, parce que c'est le seul qui fait rire.

TheBigBangTheory___3x11
3x11 - Retour d'un personnage qui était drôle... la première fois.

D'un autre côté, vu la qualité très inégale de la saison, il n'y a pas grand'chose dont on veuille absolument se rappeler, mais enfin, voilà, vous êtes parés.

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche The Big Bang Theory de SeriesLive.

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7 janvier 2010

Why not regarder Alice

 

ReasonsWhyNot_Alice

Voici les 10 raisons de ne pas regarder Alice :
1 -
Parce que c'est plein d'accents imbitables
2 - Parce que le rapport avec l'histoire originale est réduit quasiment à néant
3 - Parce que Caterina Scorsone
4 - Parce que vous avez vu la gueule du Lapin Blanc ?
5 - Parce que le Pays des Merveilles est censé être rempli, faut-il le rappeler, de merveilles
6 - Parce que la morale à deux balles, ça va bien, même pour Noël
7 - Parce que d'abord Tin Man, maintenant Alice... où la folie du remake littéraire de basse fosse s'arrêtera-t-elle !
8 - Parce que personne ne s'est donné la peine de bien jouer
9 - Parce qu'on a passé l'âge de faire semblant de ne pas voir que Hallmark, c'est pourri
10 - Parce que le suicide n'est pas une solution
Libre à vous d'en ajouter, étant bien entendu qu'il n'y en a aucune à retirer.

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche Alice de SeriesLive. Faut tout faire soi-même dans ce bled :P

6 janvier 2010

Profession de mauvaise foi

Je ne sais pas comment les scénaristes choisissent les professions de leurs personnages, mais ça me tape véritablement sur les nerfs.
Nan, c'est même pire que ça : je sais comment ils les choisissent. Ils ne les choisissent pas.

Il ne faut pas avoir remporté 25 Emmy Awards pour décréter qu'un type qui va enquêter sur un phénomène étrange va être agent du FBI. Évidemment, s'ils avaient un peu d'imagination, les scénaristes concernés trouveraient un peu mieux que ça, genre, le gars, en vrai, il est toiletteur pour chiens, mais il décide de connaître la vérité quand même, même si c'est pas facile vu qu'il n'a pas la logistique pour ça, parce que le mec, tout toiletteur pour chiens qu'il soit, il se pose des questions. Mais non, il faut qu'il travaille au FBI, et que par-dessus le marché son boss ait décrété qu'une cellule spéciale allait être créée ici, avec lui dedans, parce que même si c'est arrivé partout sur la planète, le gars, il est le seul qui peut résoudre l'affaire ! Mais c'est d'une facilité !!! Où est-ce que ces mecs ont appris à écrire ?
D'ailleurs, entre nous soit dit, je trouve que c'est une insulte à tous les toiletteurs pour chiens, quelque part. Comme s'il tombait sous le sens que seul un agent du FBI se pose les bonnes questions, et ait l'intelligence nécessaire pour se mettre en quête de réponses. Et en prime, c'est lui qui a les visions assorties parce que, bien-sûr, seul un agent du FBI de par le monde peut mener ces investigations à leur terme !

D'accord, Flash Forward n'est pas forcément le meilleur exemple de choix de profession pour un personnage principal, pour la bonne raison que ce n'est que l'un des très nombreux éléments de l'histoire qui donne l'impression d'avoir été tiré au sort dans un chapeau (oui, je suis moins positive sur Flash Forward après avoir passé plusieurs semaines sans regarder d'épisode, et à plus forte raison pour avoir voulu m'y remettre ensuite. Merde, je lui ai donné sa chance à Joseph à cette série, faut pas pousser).

Mais d'une façon générale, les scénaristes ne se creusent quand même pas beaucoup. Dans toute série dramatique voyant le jour en ce moment, il faut d'ailleurs remplir le quota de flic/enquêteur/agent du FBI, ainsi que l'autre quota de scientifique/médecin/savant quelconque. A noter que dans Flash Forward, pour rester dans mon rageur exemple, on a décroché le jackpot : la combinaison est magique à un tel point que ces deux professions sont celles de personnages mariés l'un avec l'autre. C'est dire.

Après avoir passé une décennie à encenser tout cequi pouvait être scientifique et/ou capable de mener des enquêtes, on serait en droit d'espérer que les scénaristes se seraient lassés. Après tout, je me suis bien lassée, moi ! (et c'était il y a 5 ans, au bas mot)
Alors, même si je comprends bien que c'est autant un problème lié au fonctionnement des chaînes de télévision (a fortiori des networks) qu'à la créativité des auteurs, je me demande quand même si, de par le monde, il existe d'autres professions que flic ou médecin (et toutes les variations de l'un à l'autre) dont on pourrait juger qu'il n'est pas indigne de parler.

Oui, oui bien-sûr, qu'il en existe. Il y a les pompiers, les gérants de pompes funèbres, les publicitaires, les hommes politiques, les profs de chimie, les journalistes... Du côté japonais de la barrière, on trouve foison d'hôtesses de l'air, de cuisiniers et de pâtissiers, d'instituteurs, de serveuses, de fleuristes, et même, ô joie, des freeters. Et évidemment une énorme proportion d'employés de bureau, parce que les scénaristes doivent à la vérité de reconnaître qu'une énorme proportion de la population active citadine mène cette passionnante existence qu'est la vie de bureau, chose qu'en Occident on ne traitera que dans The Office, parce qu'on y est obligé par le titre.

Mais au fond, j'ai toujours un soupir lorsque, comme par hasard, la profession du personnage principal est en lien direct avec les évènements qui lui tombent sur le coin du nez. Franchement, faire tourner une série sur les déboires professionnels de quelqu'un, c'est une chose (et souvent une bonne), mais placer le protagoniste dans une situation où, comme par hasard, sa profession lui donne une longueur d'avance sur le reste de l'univers pour faire face à une péripétie quelconque, ça, c'est vraiment une attitude de feignasse.
Nan sans rire, quelqu'un peut me conseiller une bonne série avec un toiletteur pour chien qui résout des enquêtes ou soigne des gens ?

PanoplieComplete
But I'd still hit it...

5 janvier 2010

Pour l'amour du chiffre

Aujourd'hui, j'ai fait une news audiences sur SeriesLive. VDM.

Ryoumaden

Que ne ferais-je pas pour parler de séries japonaises au grand public, quand même ?
Je voue en effet une haine féroce aux compte-rendus d'audiences. Pour vous donner une idée, sur une échelle de 1 à 10 (1 étant ce qui m'indiffère, 9 étant le streaming et 10 étant les vampires), les audiences se placent à 7, voire 8 les mauvais jours.

Bon, il faut dire, aussi, que j'ai toujours eu un contentieux avec les chiffres (chose que mes professeurs de maths successifs confirmeront, pour ceux qui ne se sont pas pendus évidemment), et forcément ça n'aide pas. Mais au-delà de ce petit problème, j'ai l'impression permanente que les chiffres, et à plus forte raison les chiffres d'audiences, sont vides de sens. Ce n'est même pas comme un sondage, auquel il est de notoriété publique qu'on peut faire dire ce qu'on veut, non, le chiffre est simplement muet. Et les audiences, c'est typiquement l'information qui permet de parler d'une série sans en dire quoi que ce soit. Ce qui explique, j'imagine, que de nombreux sites s'en fassent l'écho...
Vraiment, j'ai eu des scrupules à écrire cette news, et je pense que mon peu de foi en mon thème se ressent à sa lecture.

Qu'il soit clair que ça n'a rien à voir avec le fait que ça porte sur Ryoumaden. De toutes façons, je n'ai pas encore vu le pilote en question !
Et d'ailleurs c'est un ressenti que j'ai aussi bien en matière d'audiences américaines (que je ne consulte jamais) que japonaises. Mais voilà, j'ai la responsabilité de la partie Asie de SeriesLive, et il s'avère que je prends ma mission à cœur, comme chaque fois que l'enjeu est de faire découvrir des séries à des gens qui ne les connaissent pas. Cela dit il est vrai qu'en soi, les audiences nippones sont encore plus dénuées d'enjeu que leur pendant occidental, puisque l'annulation d'une série avant sa conclusion est ultra-rare (et encore, cette phrase est plus une précaution qu'autre chose, je n'ai même pas connaissance que ça se soit produit). La meilleure preuve, c'est que même une série avec 2 ou 3% de parts de marché peut aller jusqu'à son terme. Le marché nippon a du bon, pas vrai ? Il faut dire qu'en s'engageant rarement au-delà de la douzaine d'épisodes, et dans un système qui n'a pas banalisé le renouvellement, ça permet de limiter facilement la casse.
D'ailleurs, si consulter les audiences d'une série permet juste d'ouvrir les paris sur son avenir, ça me semble être une sacrée perte de temps. Et pis c'est un peu glauque quand même.

Et puis franchement, qu'un épisode ait été suivi par 5, ou 10, ou 20, ou 30 millions de spectateurs, ça fait quelle différence ? Je veux dire, pour vous : ça change quoi pour le téléphage que vous êtes ? Ça ne dit rien de la qualité de l'épisode. Si les audiences sont mauvaises, vous allez arrêter de regarder une série que jusque là vous suiviez ? Non, sans rire ?

Trop de facteurs entrent en ligne de compte pour tirer des conclusions à partir des audiences, de toutes façons. Il y a la configuration de la grille de la chaîne (horaire, lead-in...), les grilles de la concurrence, les éventuels guests de l'épisode, la promotion faite autour de la série, les aléas de l'actualité... Et même avec toutes ces données en main, même en connaissant les tenants et les aboutissants de toutes les composantes du succès ou de l'échec d'un épisode, qu'a-t-on appris ?

L'audience est typiquement l'information sur une série qui s'adresse à ce qu'il y a de moins téléphage en nous. La téléphagie, c'est en premier lieu l'amour du contenu. L'industrie de la télé, toute complexe et passionnante qu'elle soit à comprendre et décrypter, n'appartient pas à la même dynamique. S'intéresser à l'industrie audiovisuelle n'est d'ailleurs pas du tout répréhensible ni contradictoire, mais enfin, c'est foncièrement différent de l'amour de la fiction. C'est un peu comme se passionner pour l'industrie du textile juste parce que la personne que vous aimez porte des vêtements...!

Concrètement, les news audiences, ça a l'air d'avoir du sens pour pas mal de monde, mais je n'arrive pas à en trouver.
En revanche, ça ne m'empêche pas d'utiliser la curiosité (incompréhensible) des autres aux fins de mes opérations de contagion. Et j'ai bien l'intention de m'accrocher à cet objectif, du moins, jusqu'à ce qu'on m'explique, fondamentalement, l'intérêt d'un résultat d'audiences aux yeux d'un public de téléphages.

4 janvier 2010

[DL] Rescue Me

Ma dernière marotte : écouter le générique de Rescue Me en scandant "come on ! come on !" à tue-tête, le poing levé et le headbang en cadance. En boucle.

RescueMe
Note : lien valable 30 jours minimum. Je reuploaderai si le lien est mort, mais seulement si vous postez un commentaire pour me prévenir !

Il faut dire qu'il émane de ce générique exactement ce qu'il ressort du visionnage de la série : une impression de proximité et de douleur mêlées. Regarder Rescue Me, c'est passer la soirée entre potes, en se tapent des bières, en avalant une pizza dégoulinante de fromage, et en échangeant des plaisanteries grasses, mais en confiant aussi, entre deux rires, les plus noirs secrets qui nous hantent.
J'attaque la saison 2 le weekend prochain.

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche Rescue Me de SeriesLive.

3 janvier 2010

Diapositives de mes vacances

Ces dix derniers jours, comme pas mal de monde, j'ai pu prendre quelques congés, et alors que je vais reprendre le travail mardi, j'ai voulu faire un petit bilan de ma téléphagie pendant ce temps libre, et je vous ai même ramené des photos...

Il faut reconnaître qu'il s'est passé quelque chose d'étrange pendant cette période : j'ai regardé des films. Pas UN film, ça, ce serait encore dans le domaine du plausible, non, PLUSIEURS ! Pour quelqu'un qui n'arrive pas à tenir assise pour tout un film d'1h30 d'ordinaire, c'est quand même incroyable.
Ça a commencé assez bêtement quand mon ordinateur est mort (RIP), et que j'ai dû procéder à des installations et des réinstallations et des tas de choses barbares sur mon nouveau PC. J'ai lancé un film qui trainait par là, pour patienter le temps d'une installation dont la durée était prévue pour environ deux heures. Et c'est comme ça que j'ai regardé Garden State.

GardenState

Et puis, une fois l'ordinateur fonctionnel, je ne me suis pas arrêtée là. Puisque j'étais lancée... alors il y a eu Là-Haut (deux fois), Madagascar, puis Wall-E.

WallE

Et là j'ai bifurqué et, de l'animation, je suis passée à la science-fiction avec The Island.

TheIsland

Pendant que I, Robot arrivait, j'ai fait un détour par V for Vendetta, et aujourd'hui, il y a donc eu I, Robot et Bicentennial Man. Pas mal, en 6 jours, pour quelqu'un qui ne regarde pas de films d'ordinaire !

IRobot

Hm, je me demande sur lequel de ces films je pourrais faire un post Comme au cinéma...

Ah, je me suis aussi revu A Chorus Line, évidemment, pour la, je ne sais pas, 15e ou 16e fois depuis que je l'ai découvert fin novembre ?

Line

Que tout le monde se rassure, je n'ai pas négligé les séries pour autant, puisque j'ai profité de cette période pour me faire une intégrale de la première saison de Rescue Me (je me suis offert la saison 2, d'ailleurs, donc l'incendie est loin d'être éteint).

RescueHim

Quelques pilotes japonais, comme celui de Team Batista no Eikou.

TeamBatistanoEikou

Une remise à niveau sur la saison 1 de Southland.

Southland

Pas mal épisodes de Scrubs mais dans un beau désordre (la diffusion sur M6 plus quelques épisodes de mon coffret saison 1 flambant neuf, merci père Noël).

Scrubs

Sans compter la suite de Men of a Certain Age et de Better Off Ted, évidemment.

BetterOffTed

...Si-si, j'ai eu le temps de réveillonner et tout, aussi improbable que ça puisse paraitre.
Je tiens donc une forme phénoménale en ce moment, et je suis motivée pour varier un peu plus mon régime téléphagique, en incorporant quelques films à mon alimentation. D'ailleurs comptez sur moi pour me ruer dans les salles obscures pour Nine qui cumule les caractéristiques alléchantes à mes yeux en ce moment : film, comédie musicale...

Nine

Comme vous le voyez, j'ai passé d'excellentes vacances, et 2010 commence fort !!!
Alors, et vous, qu'est-ce que vous avez vu récemment... télé et ciné confondus ?

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