Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
ladytelephagy
Publicité
skins
22 février 2010

David Vincent les a vus (ah, tiens, il prend le RER lui aussi ?)

Ce matin, dans un train. Deux jeunes femmes discutaient. Petite vingtaine.
L'une, blonde, cheveux longs, voix grave et timbre assuré de la nana qui a l'air féminine mais a des antécédents de garçon manqué. L'autre, brune, cheveux mi-longs attachés, voix discrète et intonations étouffées.
Leur conversation a commencé à attirer mon attention quand la blonde a lancé le plus naturellement du monde à sa compagne : "et tu regardes quoi en ce moment ?".

Ah. Tiens.
"Et tu regardes quoi en ce moment" est le cri de ralliement de tous les téléphages du monde. Seul un téléphage aurait l'idée de poser cette question. Laquelle, en dépit de sa formulation en apparence simple, cache deux sous-entendus révélateurs : d'abord que la personne à qui on s'adresse est coutumière du fait de regarder quelque chose (donc il s'agit bien de téléphagie volontaire), mais aussi d'autre part, que l'action de regarder se fait sur une période de temps étendue (si on parlait de films, on dirait "qu'as-tu regardé dernièrement", donc il ne s'agit pas de quelque chose qui se regarde en deux heures).
"Et tu regardes quoi en ce moment", c'est notre mot de passe secret, celui par lequel nous nous reconnaissons aussi sûrement que si notre petit doigt restait raide en toutes circonstances.

J'ai mal entendu la réponse de la brune. Grosso-modo, il était question de ne pas regarder grand'chose.
"Ah... t'es plus trop série ?" fait la blonde d'un air entendu. Ça se confirme.
La brune enchaîne avec une brumeuse explication, couverte par le bruit du train, mais s'achevant sur les mots "The Vampire Diaries".

Bon alors les enfants, je crois que c'est clair, j'en ai repéré deux. Deux spécimens de téléphages. Leur goûts ne sont (clairement) pas les miens mais enfin, pour faire la démarche de cagouler une série de la CW qui n'a connu que très peu d'écho dans les médias français, c'est quand même bien qu'il y a quelque chose qui dépasse le comportement du télambda.
Je vous l'avais bien dit, on se reconnait entre nous.

Mine moitié pensive, moitié offensive de la blonde qui contre-attaque : "moi je regarde Skins. Tu regardes Skins ?". A ce stade je ne suis même pas convaincue qu'il y ait une eu point d'interrogation. On entend une négation timide en face. "C'est bien, Skins. Et puis ça va vite, ça fait que 10 épisodes par saison. Moins, même, pour une saison."
Oho ! La blonde a l'air d'en avoir dans la télécommande. C'est visiblement elle le téléphage Alpha. Si elle calcule en nombre d'épisodes, c'est qu'elle est téléphagiquement entreprenante. Elle a certainement l'habitude de calculer le temps que va lui demander le visionnage d'une intégrale, et peut-être même est-elle rodée aux tours et détours de la contagion.
"Et je commence aussi True Blood". Deux séries en parallèle ? Ça se confirme.
"C'est sur des vampires aussi, c'est pas mal". Ni vu ni connu j'te contamine. Et moi je dis Madame.

L'air de rien, elle a quand même bien pris ses mesures : tu aimes les teenageries, je te suggère Skins. Non, plutôt le côté vampires ? Bouge pas j'en ai aussi en stock. Il ne sera pas dit qu'on va laisser la téléphagie s'éteindre en toi, petite brunette.

Quelques mètres plus loin, lady, admirative, se disait qu'elle avait trouvé son maître. Et a fini de rédiger le prochain post à destination de son blog téléphagique, avec un petit sourire en coin.

Ils sont parmi nous.
Et ils ont un plan.


Etilsontunplan

Publicité
19 janvier 2010

Trop attendue

Ce post s'adresse à vous tous qui, comme moi, avez été adolescents pendant la seconde moitié des années 90... vous vous souvenez ? Ce qu'on a pu ressentir devant Felicity, Dawson et/ou Young Americans ? Pour ma part, je gardais beaucoup de distance avec ces séries pour adolescents (et TF1 ne m'a pas permis d'approfondir la question Felicity qui aurait pu être la seule exception), mais même moi je l'ai perçu à un moment. Oui, le fait est qu'on l'a tous ressenti, à un moment ou à un autre, devant l'une de ces séries ou leurs équivalents, à des degrés divers.
Cette impression de proximité. Quelque chose nous parlait. Quelque chose s'adressait à nous sans (trop) nous prendre pour des crétins. Ne simplifiait pas le monde exagérément. Ne se contentait pas de nous divertir. Ces séries n'étaient pas juste écrites pour que nous les regardions, elles étaient écrites pour que nous y trouvions un petit quelque chose. Peut-être même un peu de nous.

Je pensais sincèrement cette époque totalement révolue. Elle s'est éteinte avec Joan of Arcadia et Everwood, pensais-je. Et pour être sincère, ça ne me faisait ni chaud ni froid, j'avais déjà amplement passé l'âge de me sentir touchée de plein fouet par ces séries, et même quand j'en avais l'âge, elles étaient loin d'avoir sur moi l'impact qu'elles avaient sur mes ami(e)s.

Sont apparues, graduellement, par ordre croissant d'indigence, The OC, One Tree Hill, Gossip Girl, 90210 et autres Hidden Palms, et je me disais : je suis bien contente de ne pas être une ado. Bien contente de ne pas chercher dans le paysage télévisuel quelque chose qui me parlerait, parce que, punaise, qu'est-ce que je serais déçue ! Les années semblaient ne passer que pour apporter moins de sens aux séries pour ados. Qu'est-ce que je les plains, les ados. C'est déjà pas facile d'être ado, mais quand on voit en plus les séries qu'ils se coltinent... pas gâtés, les pauvres. Au mieux, ils devraient être aussi furieux que je le suis de ce qu'on leur fourgue.
Et d'ailleurs, un peu plus tôt cette saison, je m'en étais émue à nouveau avec l'arrivée de The Beautiful Life, qui ne remontait toujours pas le niveau.

Et puis, tout le monde a commencé à parler de Life Unexpected. Et de vous à moi j'ai évité du mieux que j'ai pu ce qu'on en a dit, ce qu'on en a vu, ce qu'on en a espéré. Car de toute évidence, tout le monde en espérait beaucoup. Quand les trailers sont apparus, wow ! Je lisais les réactions et j'avais l'impression que tout le monde attendait l'arrivée de cette série comme celle du Messie. The WB redescendue sur Terre... On pouvait presque entendre les larmes d'émotion et d'espoir rouler sur les joues des gens.
C'est dangereux de trop en attendre d'une série. C'est déjà pas très sain d'attendre grand'chose de la CW, alors...

MuchExpected

Et pourtant, après avoir, ce soir, regardé le pilote de Life Unexpected, je dois reconnaître que je comprends sur quoi repose cet espoir, et qu'a priori il est relativement fondé. Mais que ce poids qui pèse sur les épaules de la série est peut-être trop lourd à porter quoi qu'il arrive. Life Unexpected parvient à avoir ce petit quelque chose de "vrai" qui semblait s'être évaporé mystérieusement des teenageries modernes. Certainement parce que dans le fond, Life Unexpected n'est pas conçu comme une teenagerie. Son personnage principal est une adolescente, certes, mais son discours est plutôt adulte, et surtout c'est à la génération de ses jeunes parents que la série s'adresse (la présence de Kerr Smith, transfuge de Dawson, et de Shiri Appleby, venue de Roswell, sont deux choix de casting assez révélateurs de la véritable cible de la série). Des adultes pas trop adultes, mais résolument plus des ados. D'ailleurs, on comprend avec ce pilote que ce n'est pas l'adolescence de Lux qu'on va suivre, mais bien la façon dont les deux parents vont grandir, enfin, et totalement. Et pourtant quelque chose dans le ton de cette série fait que, si j'étais adolescente aujourd'hui, je ressentirais ce que j'ai ressenti jadis devant Felicity.

Mais voilà le cœur du problème : je ne suis plus adolescente. Et vous, mes camarades qui avez été adolescents au cours de la seconde moitié des années 90, non plus. Et c'est là que le problème se pose finalement. C'est que nous avons passé l'âge. Ça ne nous appartient plus vraiment, cet univers. Les moins téléphages d'entre nous ont gardé Dawson dans un coin de leur cœur et sont passés à autre chose. Les plus téléphages d'entre nous, bien qu'éventuellement passés par des Skins et consorts, ont depuis grandi aussi, et ont découvert des Experts, des Dexter, des Mad Men même, et j'en passe. Nous vivons dans un autre monde et nous aimerions que Life Unexpected nous ramène à notre prime jeunesse, alors que nous ne guettions pas encore nos premiers cheveux blancs et que nous ne payions pas encore d'impôts. Mais c'est un miracle que Life Unexpected, malgré son pilote plutôt solide, ne peut accomplir. C'est trop lui demander.
D'autant que Life Unexpected n'est pas une série épatante. Elle est juste correcte. Quelque part ce devrait être le minimum syndical, mais nous avons tellement baissé le niveau de nos attentes !

Il faudrait pouvoir prendre cette série pour ce qu'elle est : une série divertissante mais pas abrutissante. C'est déjà bien. Mais je crains qu'après les semaines, voire les mois passés, cela ne lui soit refusé. Tout le monde attendait Life Unexpected comme la série qu'elle ne pouvait être. Celle qui nous rappellerait ce que nous avons ressenti il y a une dizaine d'années de ça. Mais même la meilleure des séries ne le peut pas. Alors, une série correcte...

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche Life Unexpected de SeriesLive.

6 janvier 2009

Que sont-ils devenus ?

Le net fourmille de cadavres presque exquis. C'est ce qui en fait un endroit si merveilleux. Presque, aussi.
Avouons-le, le temps de présence sur internet est proportionnel au nombre de choses qu'on y laisse. Je suis prête à parier que vous tous, comme moi, vous avez laissé trainer dans un coin un premier site, un premier blog, des conneries... mais qui disent quelques petites choses sur vous. Et en particulier, sur le téléphage que vous avez pu être à l'époque.
En général, c'est là qu'on rigole.
Mais, bon, pas de ça ici, hein, on ne juge pas, ici. La preuve : vous m'avez tous accueillie avec beaucoup de compréhension lorsque je vous ai avoué certains de mes horribles penchants hier, pendant ce qui restera gravé dans les mémoires comme la Journée de la Honte Téléphagique.

On tombe parfois, au fil de nos errances, de lien en lien, sur de vieux sites, de vieux blogs, des conneries... mais ceux des autres.
Ils ne sont pas morts, tous ces gens-là ! Mais dans ce cas, que sont-ils donc devenus ?

Alors laissez-moi vous présenter Laure.
Qu'est par exemple devenue Laure, qui, il y a environ 4 ans encore, était fan de Dawson ?

Laure avait commencé son blog sous divers mauvais auspices : déjà, elle l'avait lancé sur Skyblog, ce qui semble condamnable en soi mais passons. Mais surtout, elle l'avait démarré ledit blog alors que la série était déjà finie aux USA... et en France ! Et on notera qu'avec tout ça, elle n'avait rien à dire dés le second post... Je ne me moque pas, je constate que le blog est parti de loin : certes, en mettant une image par post, c'est pas bien compliqué (vous voyez : , je médis), mais le blog a quand même tenu sur un an et demi (soit plus de 600 posts si mes calculs sont exacts), autant dire qu'il s'agit ici d'une durée record que sans doute la plupart des blogs conçus par un dimanche après-midi pluvieux ne peuvent qu'envier. A plus forte raison sur cette plateforme.

Laure nous donne cependant un bon indice sur ce qu'elle est téléphagiquement devenue : on peut voir s'opérer une transition vers... une nouvelle teenagerie. C'est là qu'on voit qu'internet est quand même un pays merveilleux... Laure a donc ouvert un nouveau blog (c'est la tradition ; plus encore sur cette plateforme) sur son couple favori dans One Tree Hill et, osons le dire, c'est au moins aussi intéressant que le premier, mais on sent que l'auteur expérimente, on sent qu'il y a des efforts pour créer plus de contenu, avec des extraits de dialogues, des posts qui ne se résument plus à des photos, bref, internet a éduqué la téléphage, ou la téléphage a éduqué son coin d'internet, on ne sait pas trop mais c'est juste beau. Et en fait, ça aussi, c'est un indice sur qui est notre téléphage cobaye.

L'histoire ne finit pas là puisque quelques mois plus tard, Laure laisse tomber ses chouchous de One Tree Hill pour ouvrir un autre blog (encore la tradition) qui a dû servir très brièvement, ou qui a subi un sacré nettoyage de printemps, au choix, à titre non-téléphagique cette fois, et qui renvoie vers un autre blog, perso lui aussi, mais où on distingue nettement un avatar animé de Skins. Retenez votre souffle, ce n'est pas fini, on va essayer de la suivre encore un peu... parce qu'il y en a encore un autre (saloperie de tradition), perso aussi mais cette fois c'est Misha Barton de The OC qui se présente sous nos yeux, dans un layout qu'on sent comme étant plus abouti (surtout vu la plateforme). Et ça a l'air de s'arrêter là... pour le moment ?

Récapitulons ce que nous savons téléphagiquement de Laure (car il n'y a que ça qui nous importe dans ces colonnes) : nous savons qu'elle a aujourd'hui 17 ans, ce qui veut dire qu'elle a commencé sa carrière de bloggueuse téléphage autour de l'âge de 14 ans, par là. Qu'elle était une teenager alors et qu'hélas pour elle, et je compatis, c'est pas encore tout-à-fait fini. Qu'elle regardait des teenageries alors, et qu'elle en regarde encore aujourd'hui.

Et pourtant, quelque chose a changé, vous serez tous d'accord avec moi pour le reconnaître ?

Vous savez comment je connais Laure ?
Je crois bien que je ne la connais pas.
On s'est ptet croisées sur un forum ou un autre ça se trouve, en fait on ne peut pas le savoir, mais dans ce cas précis, j'ai atterri sur son blog sur Dawson simplement parce que j'avais ce concept de post en tête, que j'ai fait une recherche au pif dans Google (skyblog Dawson) simplement parce que je cherchais à trouver un blog d'apprentie-téléphage amourrachée d'une série jugée bien souvent comme peu crédible par les téléphages aguerris que nous sommes, et que j'ai voulu voir. Il m'a suffit de suivre les liens pour la suite. C'est tombé sur elle. Ca aurait pu tomber sur une autre.

Laure et moi n'avons pas le même parcours téléphagique, loin de là. Mais j'ai reconnu quelque chose en elle tout de même, et c'est exactement ce que je suis partie chercher quand j'ai commencé ce post : l'idée d'une évolution de nos goûts, et surtout de la façon de les appréhender.
On commence par se prendre la révélation de plein fouet et on gesticule dans tous les sens pour dire notre admiration, notre enthousiasme, notre envie de partager même si on n'a rien de plus à ajotuer que ce qui a été si parfaitement dit dans la série qui nous a percuté. Et puis on tempère. On intègre un certain nombre de concepts. On a du mal à laisser partir la première série... quelques années plus tard on a parfaitement compris que c'était le cycle de la vie, et on passe à autre chose. Parfois dans le même style, parfois pas vraiment... On a envie de dire plus, et puis au bout d'un moment, cela fait simplement partie du quotidien. On veut dire tout et rien, on apprend à dire un peu moins de rien... On modifie ses exigences. Pas du tout au tout, mais...
Il faut bien reconnaître que de Dawson à Skins, il y a quand même plus qu'un pas : une démarche.

Merci à Laure pour cette grande leçon de téléphagie appliquée, donc.
Laissez-moi vous présenter Virginie...

<< < 1 2
ladytelephagy
Publicité
Archives
Publicité