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ladytelephagy
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12 février 2012

Audition (Time 2 Rock)

Permettez que je revienne un peu sur notre SeriesLive Show de vendredi consacré aux séries qui parlent de célébrité, parce que c'est un thème qui revêt énormément d'intérêt à mes yeux.

C'est l'une de mes marottes, depuis quelques années, que de lire des autobiographies de personnes célèbres ; quand je réussis à avoir un peu de budget hors-achats DVD, je suis toujours contente de m'en offrir une, et à vrai dire s'il n'y avait pas la question des finances, je ne serais même pas vraiment regardante sur son auteur (genre je serais même capable d'acheter celle de Sela Ward qui a l'air plus niaise qu'un épisode de 7 à la Maison) (et j'ai regardé 5 saisons de 7 à la Maison).

Si je veux être honnête, je me dois de préciser que les biographies m'importent peu, je les vois plus comme des fictions et je n'aime pas (plus) lire de fiction ; ce que je recherche entre autres dans l'autobiographie, c'est la façon dont la personne va se dépeindre, souvent involontairement, et prendre du recul (ou pas) sur son parcours. La façon dont la personne se dépeint est alors aussi importante que ce qu'elle cherche à exprimer, on est dans un magnifique mariage entre l'être et le paraitre ; il me semble avoir lu le terme de "personal storytelling" pour désigner ce phénomène, si je ne m'abuse.
En prime, j'éprouve une vraie fascination pour un certain nombre de thèmes qui sont alors soulevés, dont notamment la façon dont les gens se construisent hors et dans la célébrité.
Mais comme mon adoration pour A Chorus Line a pu aussi le démontrer, je ne dédaigne pas non plus les chroniques un peu misérabilistes d'années de vaches maigres, et les sempiternelles errances professionnelles quand on commence au bas de l'échelle. Ca fait partie du package que de lire Brett Butler nous raconter comment elle vivait sans argent en passant de comedy club en comedy club, car même si on trouve rarement dans ces passages des observations originales, ils permettent de mieux saisir la réalité des choses.

Du coup, on était vraiment dans un thème qui a toute mon attention, cette semaine ; on nous permet d'explorer plein de choses et qu'avec The L.A. Complex et Smash, on a deux séries en ce moment qui se chargent plutôt bien de nous parler d'un certain nombre de sujets relatifs à ces trajectoires.

AuditionTime2Rock

Dans ce contexte, jusque là, j'avais tenu mes distances avec les blogs de personnes travaillant dans le show business. Principalement parce que, ignorance is bliss, j'en connaissais assez peu (en gros je garde un oeil sur celui de Sherilyn Fenn et ça s'arrête là) mais je n'avais jamais spécialement fait la démarche d'en chercher même si j'ai évidemment eu vent du Masked Scheduler (suite à l'annulation de Lone Star) et que j'avais lu un post d'un showrunner de The Sarah Connor Chronicles qui se rapportait à la fameuse "bulle". Mais disons que spontanément, voilà quoi.
Même sur Twitter, je suis finalement assez peu de célébrités, les parquant en général dans une liste que je consulte une fois l'an.

Mais quelque part entre le hasard de mes préparations de l'émission et des recherches dans le cadre d'un world tour à venir, je suis tombée sur quelques blogs qui ont piqué mon intérêt, et qui cristallisent tout ce qui m'intéresse dans les autobiographies.

Si vous vous intéressez aux VRAIES coulisses de la célébrité, et pas juste aux gossips, je vous recommande notamment The Working Actress. Une fois qu'on a dépassé l'envie de décrypter qui elle est (elle a un rôle secondaire dans un show qui est un hit cette saison), on découvre une chronique globalement honnête, l'anonymat aidant, du quotidien d'une actrice pas super connue, mais qui commence à se défendre.
Plus gaie sur la forme mais incroyablement plus triste sur le fond, il y a The Actor's Diet, où le quotidien d'une actrice américano-asiatique qui ne travaille pas beaucoup et qui explique chaque jour tout ce qu'elle mange, ça vire à l'obsession, même quand elle interview d'autres acteurs (genre Keiko Agena, Daniel Dae Kim...) il y est question de bouffe, de régime... Mais je crois que ça dit quelque chose de très important aussi, tout en évitant le ton de tragédie grecque qu'on pourrait imaginer dans pareil cas.
Un peu plus artificiel (parce que tenu à plusieurs mains, notamment) mais pas moins intéressant : Backtage Unscripted est écrit par des acteurs pour des acteurs et a ses vertus.
Voilà pour mes découvertes récentes.

Cependant, parmi les blogs plus connus, je voudrais attirer votre attention sur ce post de Ken Levine, qui dit aussi quelque chose qu'on a sans doute besoin de savoir sur la pilot season, même si le post lui-même date un tantinet.

C'est sûr, il n'y a pas encore de série qui dise ces choses-là, mais on s'en approche quand même plus avec The L.A. Complex et Smash qu'avec les Hannah Montana et consorts, qui ont fait croire à toute une génération de préados que la célébrité, ce n'était que de l'amusement.

Et si vous avez des recommandations, n'hésitez pas.

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12 février 2012

Rita rocks

Evidemment, la VOSTM ça ne marche pas pour tout. Outre les comédies, il faut évidemment préciser que les séries très bavardes tendent à être difficiles à comprendre sans sous-titres. Du coup forcément, les reviews sont à l'avenant. Mais en ce moment, j'ai envie de parler de Scandinavie, alors...
Et puis qui sait ? A l'instar d'Äkta Människor qui semble réussir à faire le buzz après mon insistance à en parler (et à supplier un peu partout pour trouver quelqu'un volontaire pour les sous-titres), peut-être que la review de Rita donnera envie à quelqu'un de sous-titrer cette dramédie danoise ? Il n'est pas interdit de rêver.

Rita

Alors attention. Quand une dramédie met en scène une quarantenaire, on a vite fait de penser à l'esprit Showtime, qui en a fait un genre à part entière, et qui du coup peut donner des boutons à d'aucuns (j'ai ici une pensée pour Florian). La bonne et à la fois mauvaise nouvelle, c'est que Rita est une série bien trop gentille pour Showtime.

Ca se sent énormément dans la réalisation ou même l'accompagnement musical (le thème principal présente d'ailleurs une frappante ressemblance avec celui de Lykke, pour ceux qui avaient eu le temps d'y jeter un oeil ; au fait, si vous voulez des reuploads de génériques, il faut le dire), il y a chez Rita quelque chose d'un peu... Joséphine, ange gardien (il est vrai, c'est une impression en partie due au fait que le collège où la série se déroule est incroyablement propre et parfait, pour un peu on aurait l'impression d'être dans les années 80). C'est fait pour être relativement familial, l'héroïne est sympathique et aura toujours raison, vous voyez le genre.
Mais si Rita était vraiment la version danoise de Joséphine, ange gardien, je ne serais pas là à vous en parler, j'aurais laissé le sujet mourir comme je l'ai fait pour le pénible Il Tredicesimo Apostolo, dont je n'ai même pas réussi à achever le pilote et ce n'était pas la faute de la barrière de la langue... et puis c'est tout.
Non, heureusement, Rita est quand même moins niais, mais on n'est clairement pas dans une série du genre à me donner des coups de coeur.

La scène d'introduction est d'ailleurs plutôt sympathique, et elle donne le ton : on y trouve notre prof en train de fumer dans les toilettes, tranquillement, et qui attend d'avoir fini sa clope tout en lisant les graffitis sur le mur des chiottes du collège. Au moment de partir, il y en a un qui retient son attention : "Rita s'envoie l'enspecteur". Sans ciller, elle sort un feutre de son sac et corrige en "Rita s'envoie l'inspecteur", puis sort. Voilà, tout est dit.

Rita est ce genre de personnage sympa et cool, un tantinet badass par rapport au milieu dans lequel elle évolue ce qui lui confère tout de suite une aura particulière, qui est à la fois détachée et très impliquée dans son métier. On sent qu'elle a ses marques au collège, elle connait tout le monde, elle ne s'inquiète de rien, en un mot, elle gère. Et il y a presque du A la Maison Blanche dans toutes ces scènes qui la montrent en train de marcher jusqu'à sa classe d'un air presque blasé, mais pas du tout antipathique.
Lorsque la nouvelle prof débarque et suit Rita dans les couloirs avec un air un peu perdu et en même temps très enthousiaste, on a la sensation d'assister à un remake de l'arrivée de la nouvelle infirmière dans le pilote de Nurse Jackie ; mais tout en ayant la même structure (la nouvelle est grosse et naïve, Rita/Jackie n'a pas tellement envie de se la coltiner...), cette scène propose infiniment moins d'agressivité dans le cas de Rita.
Le personnage n'offrira qu'assez peu de variations à partir de ces premières impressions.

C'est sympa de la voir tenir sa classe. Il n'y a vraiment qu'une seule scène de ce genre, mais elle suffit, car Rita impose d'emblée son style : décontraction, humour, ton amical avec les élèves, encouragements... mais un peu d'autorité lorsqu'il le faut. Ce n'est pas quelqu'un qui cherche à tout crin à être anbti-conformiste, mais elle a clairement un côté un peu "out of the box". Tout est dans l'équilibre.
La première des choses qui m'a sincèrement plu, c'est que Rita, tout en était cool, ne cherche pas à sympathiser avec les élèves ni à régler leurs problèmes. Elle intervient dans sa classe pour aider Kaspar, un élève en difficulté lors d'une interro orale (et qui n'avait visiblement pas fait son travail lui-même), rabat le caquet de Rosa, sa première de la classe un peu trop chiante ; puis une fois sortie de là, elle mène sa vie (ce qui inclut de flirter avec Rasmus, le fameux inspecteur de l'école).

C'est une idée d'ailleurs bien sympathique que de l'installer dans une maison qui est litéralement de l'autre côté de la cloture au fond de la cour. C'est pas grand'chose mais ça participe de l'ambiance générale et ça crée un liant entre sa vie familiale et sa vie professionnelle. On va en effet, contraire toute attente, passer énormément de temps dans la maison de Rita, avec ses 3 enfants. C'était un soulagement d'apprendre qu'elle en avait, d'ailleurs, ça nous évite le côté "célibataire désespérée". Ricco, Molly et Jeppe sont des jeunes adultes et des adolescents, ce qui permet à Rita de continuer à parler sur son ton décontracté, plutôt que de jouer la maman poule et/ou surmenée auprès de jeunes enfants. La dynamique entre les enfants est également bien trouvée, ils existent en-dehors des scènes de Rita, ce qui tendrait presque à faire mentir le titre et à transformer la série en ensemble show.
Une bonne partie de l'épisode, donc, se déroule lors d'un barbecue avec ses trois enfants, la fiancée du plus grand et les parents de celle-ci, où on comprend dans une séquence un peu lourde que Rita a eu une histoire avec le père de la future mariée. En intrigue secondaire, on a la fille, qui après une rupture revient vivre à la maison, et le plus jeune des fils qui est à deux doigts de concrétiser avec sa petite amie et qui tente du mieux qu'il peut de ne pas admettre qu'il est gay pour le jeune voisin.
Ce n'est pas absolument palpitant mais ça permet à Rita de se mettre ponctuellement en retrait afin de ne pas devenir insupportable pour le spectateur, tout en entretenant avec ses enfants une relation sympathique et détendue.

Quand on avait l'impression que Rita serait une série sympathique mais trop gentillette, on a droit à une petite scène de cul entre Rasmus et elle. Rien de très choquant, rien de révolutionnaire, ça se finit de façon marrante, mais finalement c'en est presque incongru vu le reste de l'épisode qui est très regardable par tout le monde.

Le passage le plus désagréable de l'épisode est en réalité quand, le lendemain, les parents de exigent un rendez-vous avec Rita et Rasmus parce que Rita ne s'occupe pas assez de Rosa. C'est là que Rita va faire sa Joséphine : alors que Rasmus espère qu'elle va faire ses excuses aux parents, elle leur renvoie le comportement de Rosa comme une patate chaude et finit par les quitter victorieuse, avant d'aller passer un peu de temps avec Rosa elle-même et essayer de la décoincer (mais la petite scène dans les chiottes était pas mal). D'accord, Rosa est une ado un peu chiante qui croit tout savoir et qui fait preuve d'arrogance, mais bon... c'est vraiment le moment irritant où l'héroïne n'a pas tort, juste parce qu'elle est l'héroïne et que les scénaristes sont de son côté.
La fin de l'épisode sera quant à elle un peu brusque et caricaturale, du genre "l'épisode est fini, donc toute la petite famille rit ensemble", ce qui ne nous laisse pas sur la meilleure des impressions.

Reste que Rita a un côté très sympathique, du moment qu'on ne s'attend pas à du Borgen ou du Forbrydelsen, ce qui est le gros danger en ce moment. C'est je crois un risque que vont courir ceux qui vont commencer à s'intéresser aux séries scandinaves du fait de leur enthousiasme pour l'une d'entre elles : ne pas admettre la variété de tons qu'a toujours la fiction d'un pays donné ; rien ne me traumatise plus que voir les britanniques chercher à acheter série policière scandinave après série policière scandinave comme si le drame, la dramédie ou la comédie étaient inexistants.
Clairement, la série n'a rien de révolutionnaire. La bonne nouvelle c'est que ça ne détonnerait pas tellement sur une chaîne française...

J'ajoute que ce post a été rédigé avec l'aide du site de TV2, qui a la gentillesse de nous offrir ce qui est un classique pour les séries asiatiques, et qui m'a drôlement aidée dans le cas de Rita : un organigramme des personnages. C'est cool parce que j'avais pas retenu les noms des personnages DU TOUT. Donc merci TV2.

Rita_Relationships

11 février 2012

[#Ozmarathon] 4x08, game changer

Avec cette saison 4 plus longue que les précédentes, on aurait pu se dire qu'Oz présenterait quelques longueurs. Mais rien du tout ! Nous voilà arrivés au milieu de la saison, et non seulement on n'a pas vu le temps passer, mais en plus on s'en prend plein la tronche. Après un épisode un peu rocambolesque, cette fin de mi-saison reprend du poil de la bête pour finir par nous laisser sur les rotules. Le Ozmarathon n'en finit pas de nous épater !

Ozmarathon-4x08

La saison 4 avait pris le parti de ressuciter certaines intrigues anciennes, histoire de se remettre en bon ordre de marche après une saison 3 à propos de laquelle on sera tous d'accord pour dire qu'il y avait une certaine marge d'amélioration. Il est temps maintenant de fermer ces intrigues.

Ainsi, Mobay tombe le masque et se rend aux autorités. C'est une fin logique pour notre flic des stups, mais elle ne manque pas de cruelle ironie : Mobay confesse le meurtre (et, implicitement, le reste de ses actions erratiques) parce qu'il ne veut pas être comme les prisonniers d'Oswald. Or il est devenu exactement comme eux. Pire encore, en confessant un meurtre, il est quasi-assuré de réellement devenir prisonnier dans une cellule quelque part. Une terrible conclusion sur le cercle infernal que représente la prison : si même un représentant des forces de l'ordre s'y perd, qui peut réellement sortir de prison en étant prêt à réintégrer la société ? Ne cherchez pas les exemples dans Oz, il n'y en a pas.

L'héroïne du jour est Sister Peter Marie. Alors elle, je ne sais pas ce qu'elle a pris au début de l'épisode, mais ça lui réussit. Elle règle ses comptes avec tout le monde, en montre aussi bien à Querns, McManus que Lopresti, et trouve même le temps de faire un câlinou avec le père Mukada avant d'aller se livrer à des échanges hautement métaphysiques avec Cyril O'Riley et Chris Keller. Ne cherchez pas, Dieu, c'est elle ! Qu'elle soit en colère, à bout de forces, ou au contraire totalement ranimée, elle est sublime.
D'ailleurs, Rita Moreno est si lumineuse que même sans maquillage, elle parait plus jeune que jamais.
En particulier, l'échange avec Keller confine au sublime. Oz nous a souvent proposé des réflexions sur la foi, et ce n'est certainement pas Sister P qui dira le contraire, mais ils ont rarement été aussi explicites et détaillés, préférant l'art de la métaphore ou s'appuyant simplement sur quelques elliptiques déclarations laissées à notre interprétation. C'est ici, au contraire, l'occasion pour Keller de se montrer plus touchant qu'il ne l'a jamais été, et de retrouver cette flamme bienveillante et confiante dans les yeux de Peter Marie. De quoi couper le souffle, réellement.

On fera un petit détour par le cas O'Riley, parce que c'est syndical. Il n'y a rien de plaisant dans cette intrigue : ni sa brièveté (mais après avoir éliminé Stanislofsky avec tant de brio, il était normal que Ryan semble en petite forme), ni le fait qu'elle nous inflige la vue de Claire Howell, ni son revirement de situation. Ryan levant la main sur Cyril (même en retenant son geste avant de commettre l'irréparable) est tout simplement incompréhensible après tout ce qu'on a pu voir auparavant ; si par contre, le coup d'aller ruser et tenter de faire droguer Cyril est assez son genre, on a quand même du mal à accompagner ce changement si brutal de comportement. Tout ça pour protéger sa relation abusive avec Howell ? J'avoue que j'intègre mal cette partie. Mais la menace prononcée par Howell est, paradoxalement, ce qui rend les possibilités futres de cette intrigue si intéressantes. Quelqu'un qui a de l'ascendant sur O'Riley ? Ce n'est pas courant... et qui s'y frotte s'y pique !

Passons rapidement, aussi, sur le retour de Rebadow, indéboulonnable (et c'est tant mieux), la petite histoire de Busmalis avec Miss Sally, plutôt mignonne, ou le passage dans le couloir de la mort, assez triste dans sa conclusion mais quelconque dans son déroulement. Le couloir de la mort se vide à une vitesse impressionnante, un peu plus et ce décor pourrait bien disparaitre de la série pour plusieurs épisodes... Je trouve en revanche intéressant, et ce même si ça n'a pas beaucoup été souligné, de la part de Moses de souligner, en tuant Miles quasiment de sang-froid (c'était en tous cas nettement prémédité), qu'il n'a plus rien à perdre. Plus encore que les prisonniers à vie, les condamnés du couloir de la mort n'ont plus vraiment à se soucier des conséquences de leurs actes, et c'est une perspective assez effrayante. En tous cas, voilà Moses seul à présent, et c'est finalement tout aussi terrible de rompre ses rares liens humains quotidiens et de l'enfermer seul de la sorte. C'est idiot, mais j'ai même trouvé ça triste que le miroir de Shirley soit brisé... surtout par ce connard de Lopresti.

Mais surtout, la grogne relative à la guerre raciale à Oswald va trouver sa conclusion, ou ce qui y ressemble bigrement. L'occasion pour McManus de récupérer son Em City, pour Querns de débarrasser le plancher (il n'aura vraiment rien accompli, celui-là) et pour Adebisi de rencontrer son créateur.
J'assimile très mal cette donnée. Adebisi était une brute épaisse qui semblait pouvoir résister à tout, pendant 4 saisons, convaincu d'être un esprit libre, et développant au fil des épisodes cette croyance incroyable qu'il pouvait accomplir quelque chose de grand et devenir, à sa façon, puissant. Adebisi était à mes yeux increvable. J'avais beau le savoir intellectuellement, j'avoue que je ne conçois pas trop Oz sans lui.
Pourtant, du jour où il réalise qu'il est enfermé et le sera toujours, il meurt. Ce n'est évidemment pas un suicide, mais il avait quand même bien baissé les bras. C'était certainement le plus triste à voir, dans cet épisode, la façon dont il ne semblait plus vraiment s'amuser pendant ses fêtes décadentes, la façon, surtout, dont il a donné à Saïd toutes les armes pour que son ascension soit stoppée.
Et Saïd, en parfait incapable, a fait exactement tout ce qu'il ne fallait pas : d'abord il a attendu que Keller et O'Riley lancent des hostilités pour se réveiller, ensuite il a cherché à jouer au plus malin avec Adebisi, et surtout, il n'a pas fui à toutes jambes quand il a vu qu'Adebisi n'était pas bien dans sa tête. Au lieu de ça, Saïd, bien qu'en état de légitime défense sur le principe, s'est fichu dans un sacré pétrin. C'était cependant émouvant de voir Arif s'inquiéter pour lui, vu leur passé commun.

En tous cas, nous y voilà : McManus a récupéré Em City, Adebisi est mort, Saïd est un meurtrier, la prison toute entière est en bordel, et Schillinger va avoir un petit-fils... Le monde est à deux doigts de basculer dans le chaos, et la série ose nous laisser en plan pendant plusieurs mois ?!
Fort heureusement, notre Ozmarathon n'attendra pas si longtemps pour découvrir ce qu'il advient du bon peuple d'Oswald...

10 février 2012

lady's world tour - Escale n°2

Parce qu'il se passe des choses tous les jours dans le monde, le world tour revient pour une deuxième session cette semaine.
Mais aussi parce que, admettons-le, il y a parfois des infos qu'on laisse passer. Ce fut mon cas par deux fois, l'un bien moins excusable que l'autre, et voici donc la séance de rattrapage... Mea culpa, mea maxima culpa.

IlTredicesimoApostolo

- ITALIE : doux comme les scores d'un apôtre
On peut se risquer à dire que c'est une réussite : Il Tredicesimo Apostolo ("le 13e apôtre") a achevé mardi soir sa diffusion triomphale. La série en 12 épisodes, proposée par Canale 5, a réuni plus de 6,6 millions d'Italiens (ça nous fait 24% de parts de marché, ça se défend quoi). C'est certes un peu moins que le pilote (7,5 millions de spectateurs, 26,4% de parts de marché), témoignant d'une petite baisse d'intérêt de la part du public en cours de route, mais les taux d'écoute étaient remontés à l'approche du final, et ça reste donc un bon score. Du coup la chaîne a rapidement annoncé la mise en chantier d'une deuxième saison ! Lancée le 4 janvier dernier, Il Tredicesimo Apostolo, diffusée en hebdomadaire (mais à raison de deux épisodes à la suite), est une série fantastique dans laquelle un religieux enquête sur des évènements étranges pour déterminer s'ils sont avérés et s'ils relèvent du domaine du miraculeux.

- GRANDE-BRETAGNE : une deuxième tournée de café
C'est quand même l'une des deux bonnes nouvelles de la semaine au Royaume-Uni en ce qui me concerne : The Café va avoir une deuxième saison ! C'est sûr, on ne parle pas d'une série dont tout le monde cause (dommage pour ce tout le monde qui passe à côté), mais c'est quand même une vraie info qui fait plaisir, tant The Café est un ovni au rythme, au ton et à la narration à part. La série reviendra avec 8 épisodes, soit deux de plus que sa première saison diffusée à la toute fin de l'année 2011 sur Sky1. Il semblerait cependant que notre retour à Weston-super-Mare ne soit pas prévu avant 2013.

- GRANDE-BRETAGNE, the joy that keeps on giving : et de 4 !
Si vous avez entendu un cri de joie, c'est normal. Comedy Central UK a confirmé la mise en chantier d'une saison 2 pour Threesome (mais, précise-t-on, sans changer le titre en Foursome). Et ça c'est quand même super super super youpi chouette, non ? En gros, mes deux coups de coeur britanniques de la fin 2011 se voient pourvus d'une saison 2, donc bonheur. Tatatatata, je ne veux rien entendre sur "oh mais la première saison se suffit à elle-même", c'est une bonne nouvelle, point barre. Merci à Jo (que j'avais convertie à la saison 1) de me l'avoir fait remarquer, parce qu'en plus j'avais pas vu la news passer. Dans la même veine, j'en profite pour le préciser parce que je ne l'avais pas remarqué non plus, la série sortira en DVD... en novembre prochain. C'est la presque bonne nouvelle du jour, disons.

InDeriva
- ROUMANIE : deuxième saison en thérapie
Intéressant, et qu'est-ce que vous ressentez ? În Derivă, adaptation locale de BeTipul (qui a déjà donné In Treatment aux USA ou encore In Therapie aux Pays-Bas), est la première commande originale pour HBO Central Europe, dont la chaîne roumaine est l'un des avatars locaux. La petite soeur de HBO est actuellement en plein boom, et tente de diversifier son offre. Il faut quand même admettre que la présence de HBO dans ces pays leur permet déjà d'accéder au catalogue HBO dans des délais record (là en ce moment, il y a déjà du Luck, par exemple...), mais d'un autre côté, les chaînes de HBO Central Europe ont cumulé un certain retard en termes de fictions maison par rapport à HBO Latino, par exemple. Voilà donc venue l'heure de la revanche puisque la chaîne roumaine se félicite de l'excellente réception publique et critique de sa série originale, diffusée pour la première fois en décembre 2010 (pourquoi se presser). A noter cependant que cette nouvelle saison comportera 35 épisodes, contre 45 pour la saison précédente. J'ignore par contre si la version polonaise (certes apparue plus tard), Bez Tajemnic, profite du même sort.

- BRESIL : longue vie au roi
La ferveur envers les séries historiques ne connait pas de frontière ! L'une des séries du moment au Brésil, c'est Rei Davi, une "mini-série" en 29 épisodes (tout est relatif) revenant sur l'histoire biblique de David, deuxième roi d'Israël. Rede Record a lancé la diffusion de cette grosse production (25 millions de reais, une paille) le 24 janvier dernier, mais avant de sauter sur vos moteurs de recherche favoris, sachez qu'on est loin d'avoir affaire à une série de Luiz Fernando Carvalho... Visiblement ça n'a pas l'air de trop gêner les spectateurs, puisque la série totalise 30% de parts de marché environ chaque semaine, et ce en dépit du fait que Record ait décidé de diffuser le pilote deux fois de suite. Juste pour être sûre...

- EGYPTE : jupe courte contre mémoire courte
Ca m'attriste toujours un peu de ne trouver que ce genre de news, ou presque, lorsqu'il s'agit de pays arabes. Mais c'est pas une raison pour vous en priver. Le tournage d'une série adaptée du roman Dhat devant l'université Ain Shams a été interrompu hier par des étudiants islamistes, protestant contre la longueur (ou absence de) des jupes des actrices. Devant les risques de débordements, le directeur de la faculté d'ingénierie a demandé à l'équipe de la série de plier les gaules et gentillement se trouver un autre endroit pour filmer, s'estimant incapable d'assurer la sécurité du matériel ou du personnel de la production. L'ironie, amère mais tout de même, de la situation, est que le roman Dhat se déroule dans les années 70, à une époque où les jeunes femmes portaient des jupes courtes, et il s'agissait donc de reconstituer des tenues d'époque ; mais visiblement, les jeunes ingénieurs d'Ain Shams ne sont pas très calés en Histoire.

MissFisherMurderMysteries
- AUSTRALIE : suite de la tournée des popotes
On parlait de deux networks lors de notre premier world tour, voici venu le tour d'ABC et de SBS qui annoncent la couleur pour 2012. Le groupe public ABC, pour commencer, a démarré la saison avec The Straits (qu'on a déjà pu évoquer dans ces colonnes), et proposera dans quelques jours Miss Fisher’s Murder Mysteries avec la merveilleuse Essie Davis (ci-dessus). On pourrait penser que c'est déjà pas mal, mais évidemment, ce n'est pas tout. Ainsi, les deux volets de Jack Irish, et Redfern Now, la série a/de/pour/dans/avec des aborigènes, et supervisée par le britannique Jimmy McGovern, devraient enfin arriver sur les écrans (ça fait un bout de temps qu'on en parle), et accessoirement la chaîne a commandé une tripotée de téléfilms. Rappelons également que Crownies va subir de grands changements, se débarrassant pour tout ou partie de ses angles soapesques pour se recentrer sur les aspects légaux ; ces transformations aboutiront plutôt à un spin-off qu'à une saison 2, et on ignore pour le moment à quel point les acteurs ou même le titre vont être réemployés. Dans un registre plus nouveau (parce que pour le moment, ce n'est rien qu'on ne savait déjà), 12 épisodes ont été commandés pour The Doctor Blake Mysteries, l'histoire d'un flic qui, en 1959, vient reprendre le cabinet médical de son père. Du côté de SBS, les choses sont moins riantes : la chaîne a annoncé il y a peu avoir annulé Dusty, une série qui était en développement mais pour laquelle elle n'a plus les moyens d'aller au bout de la commande ; vu qu'il faudrait se lancer dans un autre projet de A à Z, la chaîne a très peu de chances de proposer une série australienne en 2012 hormis Danger 5, une série d'espionnage originale inspirée de l'univers pulp qui arrivera à la fin du mois. On attend aussi de connaître le sort de Housos, qui pour tout vous avouer m'est indifférent.

- COLOMBIE : les Walkers sont de retour
Comme souvent lorsqu'il s'agit de projets sud-américains, j'ai un petit temps de retard sur les news, mais c'est pas grave. Fin janvier, RCN a annoncé travailler en partenariat avec Disney pour lancer une version colombienne de... Brothers & Sisters ! Il faut dire qu'A Corazón Abierto, la version colombienne de Grey's Anatomy après passage au format telenovela, et impliquant les mêmes coupables, a été un carton d'audiences dans son pays d'origine, et dans toute l'Amérique latine. La série a même été renouvelée pour une saison 2 qui devrait être diffusée dans le courant de l'année, ce qui n'est pas une pratique courante à la base. Alors forcément, vu les résultats obtenus avec A Corazón Abierto, RCN mise sur cette nouvelle adaptation pour reproduire un succès similaire... On verra bien ce que ça donne !

- DANEMARK : une bonne leçon
Ce moment embarrassant, quand vous avez un peu l'impression d'avoir été en boucle sur la Scandinavie depuis plusieurs semaines, que vous avez écumé les sites que vous connaissez, dont les sites officiels des chaînes, que vous avez déniché des infos supers sympas sur des trucs qui vont se faire dans longtemps... et que vous passez à côté du lancement d'une série, là, cette semaine. Voilà voilà. Rita, lancée hier soir sur TV2, rappelle donc que nous avons encore tous beaucoup à apprendre sur la télévision étrangère et qu'une vie n'y suffit pas ! C'était la première fois depuis son succès Laerkevej que la chaîne lançait une série le jeudi soir à 20h (depuis l'automne 2009 donc), et le pilote a été regardé par 904 000 Danois. Un bon départ, donc, pour cette enseignante plutôt charismatique, d'autant que les critiques sont plutôt enthousiastes. Le lien de parenté entre les deux séries ne s'arrête pas là, puisque c'est le même scénariste, Christian Torpe, qui en est à l'origine.

...A noter également que, faisant directement suite à ce qu'on disait plus tôt cette semaine, la série espagnole La Fuga vient d'être déplacée dans les grilles de Telecinco, passant du mercredi (où elle était opposée à la comédie Con el culo al aire, qui malgré son succès public semble ulcérer la fédération espagnole de camping) au mardi soir, où désormais sa compétition sera Terra Nova sur Cuatro, Toledo sur Antena3 et The Mentalist sur laSexta.

Allez, c'est fini pour le world tour cette semaine... maintenant, c'est votre tour, je compte sur vos réactions !

10 février 2012

La boussole pointe vers le bonheur

Il ne vous aura pas échappé que je regarde beaucoup, beaucoup de pilotes. Certains me plaisent. D'autres non.
Et d'autres encore, une fois de temps, viennent bouleverser mon univers.

J'avais eu un excellent mois de janvier, de ce côté-là : entre Smash, Touch, Äkta Människor... je considérais ce début d'année avec énormément d'enthousiasme. Mais il faut être réaliste : tous les pilotes ne sont pas forcément des enchantements. Le coup de coeur n'est pas la norme, mais l'exception. On peut trouver de bons pilotes sans avoir nécessairement de coup de coeur, d'ailleurs, et il faut se résoudre à ne pas toujours s'en prendre plein les yeux ou le coeur. On a tellement l'habitude de se plaindre de ci de ça ou d'autre chose, moi la première (n'ai-je pas une rubrique toute entière dédiée à mes coups de gueule ?), qu'on a tôt fait de se souvenir que le coup de coeur ne nous attend pas toutes les semaines ou presque.
Ce mois de janvier rempli de pilotes excitants et réussis n'était pas voué à se prolonger pendant les 11 mois suivants.

Et tant mieux. Qui peut dire ? Un coup de coeur de plus et peut-être que je vais m'effondrer, submergée par le ravissement de trop ! Combien de pilotes incroyables et renversants mon coeur peut-il encaisser ?
Eh bien je vous avoue que je commence à me dire que 2012 va me faire mourir d'extase téléphagique. Car les enfants, il faut que je vous parle de 30° i Februari. C'est une merveille.

30graderiFebruary

A plusieurs reprises, dans l'histoire de ce blog, j'ai souligné combien je me méfiais des résumés trouvés çà et là sur des séries non-anglophones, quand je ne les ai pas encore vues. L'un des exemples les plus évidents, c'est Naznaczony : une série étrange au pitch insondable, dont j'ai été, au terme du pilote, incapable de confirmer si les résumés lus ici et ailleurs étaient exacts.

Il en va de même pour 30° i Februari (prononcer "30 grader i Februari") qui avait toutes les apparences de la gentille série feelgood et familiale, et qui se révèle être un drama plein d'âme, de coeur, d'humanité, et à ce titre se montre parfois douloureux.

A l'instar d'Äkta Människor, la série fonctionne comme une chorale dont les voix ne se croisent pas ou peu, en tous cas dans le pilote. Chaque groupe de personnages fonctionne comme une entité indépendante qui se construit tout en élaborant un angle sur le sujet de la série : l'expatriation de Suédois en Thaïlande, qui apparait comme un pays de Cocagne à la plupart d'entre eux.

Ainsi l'épisode s'ouvre sur le couple Bengt et Majlis, deux personnes âgées qui partent en vacances en Thaïlande (ils font le voyage avant les autres personnages, d'ailleurs), le fauteuil de Bengt se prenant dans la neige devant leur maison, et Majlis tentant de faire preuve de patience malgré les protestations de son mari, tendue vers un seul but, partir au soleil. C'est l'histoire de leur couple, à vrai dire, cette image de départ : Majlis est à la fois attentionnée, docile et optimiste, là où Bengt est un négatif dans l'âme, un fardeau non pas de par son état de santé mais par son tempérament désagréable. C'est dire si leur voyage ne sera pas une partie de plaisir (et encore, ils n'ont rien vu). Il fera preuve d'une certaine brutalité verbale à son égard à plusieurs reprises dans cet épisode, et le regard brouillé de Majlis ne trouvera d'instants de répit et de lumière que dans la contemplation de la Thaïlande qui a visiblement ravi son coeur. Mais il y a fort à parier que son admiration pour le paysage soit liée à une méchante envie d'échapper à son époux, qu'elle a trainé au soleil pour qu'il n'ait pas à subir l'hiver suédois dans son état, et qui trouve le moyen de la traiter comme une voleuse.
Majlis s'impose comme un personnage à la fois brisé et sur le point de renaître. La camera comme le scénario s'intéressent peu à Bengt, que l'on n'aperçoit finalement qu'avec le regard de sa femme. Elle, par contre, est certainement en train de vivre sans le savoir une aventure qui va la changer. C'est une transition qu'on a instantanément envie de vivre avec elle.

Plus subtile au départ est l'histoire de Chan. On le voit très peu lors des scènes en Suède. Il n'est que le vendeur de spécialité thaïlandaises ambulant qui se chauffe les mains en attendant les clients, pendant quelques secondes. La première fois qu'on le voit, on trouve triste la vue de ce petit bonhomme qui vend de l'exotisme par -15°C dans sa fourgonnette. C'est un contrepied ironique, presque.
Finalement notre homme se décide à partir. Lui, la Thaïlande, il connait. Il y a laissé un fils qui doit aujourd'hui être un adolescent, et il part à sa recherche ; il le trouvera dans un squat rempli de junkies. Non, 30° i Februari ne parle pas que de soleil, mais de la même façon que Majlis est à l'aube d'un nouveau commencement, Chan et son fils Pong sont sur le point de tout changer aussi. Le pilote ne nous en dira pas plus sur eux, mais il se passe immédiatement quelque chose de très fort dans cette quête, qui évite un certain nombre d'écueil pendant son maigre temps d'antenne.

Il y a des années, Chan vivait à Happiness. Happiness est un bungalow situé sur un petit coin de sable, aujourd'hui en bien piteux état. C'est là que Kajsa et ses filles avaient passé des vacances inoubliables... Mais quand Kajsa, surmenée, fait un AVC qui la diminue fortement, elle convient avec sa fille Joy de tout plaquer et de retourner à Happiness le bien nommé. Chan étant aux abonnés absents, elle décide d'acheter le bungalow pour une bouchée de pain. (pour le moment, je n'ai pas l'impression que quelqu'un d'autre ait acheté l'endroit ; soit les résumés étaient trompeurs, soient ils se révèleront vrais bien plus tard)
L'histoire de Kajsa et Joy (la petite Wildas est adorable mais n'a pas une grande valeur dramatique pour le moment) est magnifique. La mère et la fille correspondent quasiment par télépathie, et cela, hélas, leur sera fort utile dans cette scène déchirante pendant laquelle Joy tente de réapprendre à sa mère à parler... Kajsa est un beau personnage également, au départ une architecte surmenée et un peu, pardon pour le jeu de mots, froide, mais qui prend son AVC comme un rappel à l'ordre. Difficile de ne pas être ému par la façon dont l'accident est traité dans cet épisode, avec énormément de sensibilité mais sans en faire des tonnes non plus. La décision elle-même de partir pour la Thaïlande, de revenir aux fondamentaux, quelque part, se fait dans le silence, avec simplement des échanges de regard et une video de vacances. Ce qui se passe dans ces scènes décisives est non seulement puissant mais de très bon augure pour la suite, indiquant que 30° i Februari a une façon de faire les choses dénuée de toute lourdeur, mais pas d'émotion.

Enfin, le personnage de Glenn offre un parcours qui s'annonce aussi touchant que les autres. Glenn n'est pas gâté par la nature, il le sait, et a parfaitement conscience de la misère amoureuse dans laquelle cela le plonge. Inscrit sur un site de rencontres, il commence à correspondre avec une Thaïlandaise, et les choses s'emballent. Glenn embarque pour la Thaïlande, une bague dans la poche, bien décidé (en dépit du fait qu'il ait menti sur sa photo) à épouser cette jolie Karn qui semble si jolie et aimante.
Une fois arrivé ce n'est évidemment plus le même refrain. Karn travaille dans un bar dont on sous-entend fortement que c'est un bar à hôtesses, mais surtout, il prend peur parce qu'il a utilisé la photo d'un superbe sosie de Clooney, et s'enfuit. Quand une jeune femme rencontrée dans une échoppe le pousse à revenir faire sa demande au bar, et le traine dans les rues totalement imbibé de whisky, inutile de préciser que personne n'y croit...
La solitude mais aussi la lucidité de Glenn, son envie sincère d'être aimé et de rompre la solitude dés que quelqu'un fait preuve d'un peu de gentillesse à son égard, sont incroyablement touchantes. On imagine mal que l'aventure aille aussi loin, mais il a cette sorte de naïveté qui le pousse à tenter le coup, à acheter une bague, prendre l'avion, tenter le tout pour le tout. Il n'est pas amoureux mais il a tellement envie de l'être...

Les destins de ces personnages vont donc être changés par la Thaïlande. Mais plus qu'une aventure familiale à l'autre bout de la planète, ou même une invitation au voyage bourrée d'exotisme destinée à un public qui se les pèle sérieusement en cette période de l'année, 30° i Februari est surtout une invitation à chercher le bonheur là où on pense le trouver, et à aller y puiser la force de se changer soi-même.

Il y aurait long à dire de la puissance de la réalisation de ce pilote, toute en douceur et en patience, occupée à observer les visages de ses personnages et à attendre qu'ils expriment, par un geste, un regard, leur émotion du moment. J'apprécie toujours quand une série se montre capable de ne pas chercher à meubler ses silences, mais plutôt de les exploiter pour qu'ils trahissent quelque chose d'insaissable autrement, et 30° i Februari réussit prodigieusement bien à capter de menus mais importants détails de cette façon.
L'émotion contenue dans ce pilote est incroyable. Je vous parle d'un coup de coeur de la trempe de The Circuit ou Capitu, là. Le truc qui vous renverse et qui vous change. Dont vous ne ressortez pas indemne.


Ah, et ce thème, ce thème...
30° i Februari, la promesse de 10 épisodes superbes qui pourraient me faire m'effondrer, submergée par le ravissement de trop. Mais, mourir de bonheur ? C'est ce que j'appelle une belle mort.
Alors c'est une affaire entendue, je passe les prochaines semaines en Thaïlande.

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9 février 2012

The childhood in the plastic bubble

TheChildhoodinthePlasticBubble

Je suis née au début des années 80. C'était une époque pendant laquelle même les parents psychorigides (et je disposais de deux particulièrement intéressants specimens que je pouvais observer à loisir) ne donnaient pas dans la surprotection.

On laissait les enfants se faire quelques bleus, au propre comme au figuré, sans craindre les dommages irréversibles. Parfois peut-être à tort. Souvent parce que, soyons francs, un enfant est plus résistant qu'on ne veut bien le dire, et que surtout, la résistance, ça se construit. Inutile de le faire vivre dans une bulle de plastique en espérant préserver son innocence et ses genoux jusqu'au moment où il sera un adulte fort et vaillant : dans les faits, les années 80 pensaient plutôt qu'on devenait un adulte fort et vaillant parce qu'on avait profité de l'enfance pour s'amuser, se tester et se construire.

On n'hésitait pas à disputer les gamins qui ne bossaient pas en classe, plutôt que de reprocher les notes aux enseignants ; on fumait près des enfants sans trop se formaliser ; on n'enfermait pas les gamins à double-tour par peur du Croque-Mitaine ; les enfants roulaient en vélo sans casque, sans genouillères, sans coudières ; ils s'aventuraient bien au-delà du champs de vision de leur maman qui leur donnait un couvre-feu en espérant qu'ils le respectent, ce qu'ils ne faisaient pas, et plutôt que d'avertir la police au bout de douze secondes, ils se faisaient méchamment remonter les bretelles au retour ; on se prenait une petite morniffle quand on dépassait les bornes sans que les parents ne tournent compulsivement les pages de leur Dolto de peur d'avoir traumatisé Junior à vie ; on regardait la télévision avec les adultes et il n'était pas rare de tomber sur deux paires de Coco Girls légèrement polissonnes ; des films et des livres sont sortis pendant cette période, destinés pour tout ou partie aux enfants, et ils n'étaient pas forcément très gais (je me souviens avoir été voir L'Ours avec le centre aéré, avoir découvert Brisby et le Secret de Nimh puis quelques années plus tard, L'incroyable voyage avec mes parents et ma petite soeur, etc...), et de toute façon, les adultes ne cherchaient pas à tout prix à nous faire regarder des choses "de notre âge".
C'était une époque pendant laquelle tout n'était pas parfait, loin de là... et on avait tout loisir de le découvrir par nous-mêmes.

Dans un tel contexte, je secoue régulièrement la tête, navrée, quand je lis certaines réactions du type "momma bear" (par exemple sur le tragiquement excellent STFU Parents) parce qu'un enfant a eu le malheur de n'avoir pas reçu mille traitements de faveur par jour.

Mais plus encore, cela me frappe particulièrement dans le domaine des films, séries et livres. Qu'on essaye de faire en sorte que les enfants parviennent jusqu'à l'âge adulte sans la moindre cicatrice à exposer comme un trophée de guerre, ou expérience un peu stressante (du genre se perdre dans Toys'R'Us à dix jours de Noël), admettons, passe encore.

Mais la surprotection culturelle me rend folle ; c'est tout simplement antithétique.

Certes, j'ai conscience qu'il ne faille pas prendre mon cas pour une généralité. Plutôt pour une extrêmité, à vrai dire : mes parents ont été ceux qui m'ont donné à lire Bijou de la Maison Douce, Les enfants jetés, ou Chien perdu (et on s'étonne que j'aie pendant longtemps attendu qu'ils me fassent une révélation sur mes origines !), mon père a insisté pour que je regarde La Strada et Elephant Man à 10 ou 12 ans, et mes premières séries ont été L'Enfer du Devoir, La Belle et la Bête, et quelques autres joyeusetés du genre de V. Il n'a jamais été question de me faire croire que le monde est idyllique.
Je les en remercie (c'est rare).

A l'inverse, aujourd'hui, je lis que les parents ne veulent pas montrer certaines scènes de films Disney à leur progéniture.
Ou qu'on veut très officiellement recommander aux parents de ne pas montrer Les Incroyables Pouvoirs d'Alex à des moins de 15 ans.
Le domaine d'extension de l'absurde.

Les enfants devraient pouvoir regarder des choses un peu difficiles, ou les lire (en fait les lire dans un premier temps, quand leur imaginaire limite la casse). Oubliez ce que je viens de dire, je corrige : les enfants devraient regarder des choses un peu difficiles. Tout simplement.

Parce que les enfants n'aiment pas les menteurs. Parce que les enfants ne vivent pas au pays des Bisounours (ils vont à l'école avec leurs congénères, après tout). Parce que les enfants ne sont pas épargnés par la vie, si ce n'est aujourd'hui, peut-être l'an prochain.
Et parce que la fiction leur apprend à se préparer, toutes proportions gardées, à certaines éventualités difficiles, à se fabriquer une carapace en toute sécurité. Aujourd'hui à regarder Mufasa mourir, demain capable de parler de la mort avec les parents, après-demain ou le jour d'après aux funérailles de papy, immanquablement.
Gloire à la fiction pour nous apprendre que si Maman chérie et Papa terrible savent veiller sur Bijou, tout ne sera pas forcément aussi facile. Gloire aussi à la fiction pour nous parler d'Izzy et Gus même si on ne verra jamais San Francisco, et nous ouvrir une fenêtre sur les vies qu'on ne mènera jamais, moins protégées que la nôtre (ou parfois un peu plus, merci 7 à la Maison).
Si tu as 12 ans et que tu n'as jamais lu Le Petit Prince, tu as raté ta vie !

Je pourrais dire tout cela avec amertume. Je n'ai jamais caché ne pas avoir rigolé pendant mon enfance, après tout.
Je pourrais décider que me faire lire Les enfants jetés a ajouté à la "torture" plutôt que participé à ma construction mentale. Je pourrais ironiser et dire, ouais, pas étonnant que j'aie lu ces livres quand j'étais enfant, que j'aie vu ces films et ces séries, c'est cohérent avec l'éducation un rien sadique qu'on m'a donnée.
Et pourtant, culturellement, j'ai reçu une éducation du feu de Dieu (en-dehors de la musique ; je n'ai eu droit à aucune culture musicale), et j'en suis fière. Je n'ai pas été protégée. J'ai été envoyée au feu. J'ai pleuré, et j'ai eu le coeur qui se serre, et j'ai même trouvé dans ces fictions une créature de cauchemar sur laquelle transférer toutes mes angoisses invisibles. Certaines histoires m'ont tenue éveillée, parce que je me suis posé des questions, parce que je me suis inquiétée, parce que quelque chose, parfois, s'est cassé. Tant mieux.

Aujourd'hui je recherche le grand frisson, la cassure, l'angoisse, à ma façon. Ce serait mentir que de prétendre que je ne considère pas que le meilleur épisode de notre Ozmarathon à ce jour est celui qui est le plus terrible de tous. Tout le monde ne cherche pas ça dans ses fictions, ou disons, pas à un tel degré, et il y a, évidemment, une part de mon attirance pour ces fictions qui découle directement des découvertes parfois un peu dures que j'ai faites à un jeune âge.
Mais ai-je été endommagée par ces fictions un peu difficiles ? Ou m'ont-elles donné les ressources nécessaires pour survivre à ce qui m'a réellement endommagée ?

La question est complexe et je ne prétends pas avoir la réponse absolue, certainement pas moi. Mais je n'ai pas l'impression, cependant, que cette façon de censurer tout ce qui peut heurter un enfant, soit non plus une réponse...

9 février 2012

Velkommen !

BorgenEnfin

Cela ne faisait que quelques semaines que je m'intéressais à la télévision scandinave. Après avoir travaillé sur des articles présentant les télévisions suédoise, norvégienne et danoise, j'avais appris énormément de choses et, surtout, j'avais déjà fait quelques découvertes téléphagiques, parmi lesquelles Kodenavn Hunter ou Blomstertid, mais je n'avais pas encore tous mes repères, et certainement pas encore de véritable source d'information (me contentant à l'époque d'écumer les programmes de TV Planeten, par exemple, pour me faire une idée de ce qui était diffusé au Nord). J'ignorais complètement l'existence de Borgen, disons-le, qui n'était alors diffusée que depuis quelques semaines sur DR1. Mais heureusement, Scénaristes en Séries s'apprêtait à y remédier.

De ce déplacement, et notamment grâce à la nuit des pilotes (à moi En God Nummer To Question 10 !, Lulu og Leon, et Alamaailma Trilogia !), je suis revenue avec deux véritables coups de coeur : Kommissarie Winter, qui m'a foudroyée sur place, et Borgen, qui m'a fascinée.
Vous pouvez retrouver mes impressions sur le pilote de Borgen ici, et pour Kommissarie Winter.

Après avoir fait partie des premiers petits veinards en France à avoir découvert la série politique danoise, je n'ai pas pu m'arrêter là, j'étais trop sous le charme pour passer à autre chose. J'en ai parlé, et parlé, et parlé autour de moi (je ne savais pas que la diffusion sur arte tarderait tant à venir...), et surtout j'ai fait des pieds et des mains pour mettre la main sur le coffret DVD de la première saison. J'ai aussi incité mes petits camarades du SeriesLive Show (Livia n'était pas difficile à convaincre, je lui avais déjà inoculé le virus) à donner sa chance au pilote, et cela a donné une émission passionnante à enregistrer.

Le parcours de la série parmi les téléphages n'a pu que me faire plaisir, tandis que la date de lancement sur arte approchait, ENFIN !
Accessoirement, je vous rappelle qu'arte a également acquis les droits de Kommissarie Winter, ce qui en fait ma chaîne française préférée de tout l'univers, hésitant même à réinstaller adsltv.

J'ai vu le buzz autour de Borgen grandir, notamment en Grande-Bretagne puis aux USA. D'ailleurs, glorie à la vague d'intérêt pour la fiction scandinave outre-Manche, qui sert de banc d'essai à la France et permet d'ouvrir toujours plus de portes aux séries nordiques dans l'hexagone ; il y a eu les diffusions hélas confidentielles d'Oskyldigt Dömd, de Blekingegade, de Forbrydelsen, de Lærkevej (toutes bel et bien diffusées en France sans grand bruit), maintenant Borgen a une chance de vraiment changer la donne. Bientôt Bron/Broen, avec de la chance ? Peut-être même peut-on espérer qu'une chaîne va s'intéresser à Äkta Människor ? Quelque chose est en train de se passer et j'assiste à cette transition avec délice.

Ce soir, je ne serai pas à temps chez moi pour regarder Borgen sur arte, mais il y a des chances pour que vous, si.
Je vous envie un peu d'avoir cette découverte à faire, d'être encore vierge de son visionnage, si je puis dire. Vous allez passer une super soirée... Car n'hésitez pas : joignez-vous à l'aventure de cette série incroyable qui a conquis le monde, et découvrez pourquoi ceux qui la regardent ne tarissent pas d'éloges à son sujet. Unanimement, d'ailleurs.

Faites-vous une faveur, regardez Borgen. Ne loupez pas le coche de la fiction scandinave.

MeilleureSerie

8 février 2012

Coming outer space

On pourrait soupçonner un tantinet d'opportunisme derrière le pitch d'Outland : parler de geeks, c'est à la mode, et lancer une série gay, ça a un petit côté "moi j'ose le faire", moins qu'avant, certes, mais à plus forte raison sur une chaîne publique.

Outland

Outland est pourtant un projet dont on a l'impression qu'il est quand même très authentique, essentiellement parce que son créateur John Richards parle de ce qu'il connait.
...Et puis parce qu'une série gay réalisée avec trois bouts de ficelle, ça fait toujours plus authentique que si elle avait un budget monstre.

Eh oui, il faut le dire, Outland n'impressionne pas des masses de prime abord. D'accord, l'appart de son héros est parfaitement décoré (je veux le même en violet !) mais globalement, ça ressemble à une série tournée avec quelques dollars en poche, un scénario simpliste et des copains acteurs. Lesquels ne brillent pas nécessairement par leur talent, mais on le mérite de se montrer rapidement sympathique.

Si je parle de scénario simpliste, c'est essentiellement parce que l'histoire de ce premier épisode n'est pas franchement épatante. Le pilote passe 20mn à nous montrer un personnage central et ses copains dévoiler lourdement leur personnalité quand d'autres séries auraient su le faire en moins de temps, afin d'offrir une intrigue drôle et rythmée. Rien de tout cela ici, alors que le protagoniste central passe le plus clair de l'épisode à faire une crise d'angoisse (qui dure environ 6h d'après mes calculs) et que ses potes meublent comme ils peuvent dans le salon avec le plan Q que notre héros ne pourra pas concrétiser. Là comme ça, ça ne fait pas envie.

La force de ces personnages, c'est qu'ils seraient tous, dans une autre série, une caution gay, le quota gay, appelez ça comme vous le voulez : le gay flamboyant et maniéré, la lesbienne qui en impose, le gay issu de la culture cuir et clous des années 90, et le petit gay de bonne famille, auraient sans hésité joué les seconds couteaux caricaturaux dans une comédie hétéro. Mais ici, rassemblés ensemble, ils forment une petite communauté improbable mais vite attachante. Personne n'est là à titre de prétexte, simplement, comme beaucoup de personnages de comédies, ils sont un peu caricaturaux. La nuance a son importance.
Je confesse une tendresse particulière pour les grands yeux de Toby (incarné par Ben Gerrard), un personnage qui trouve le moyen d'être à la fois snob et attachant.

Difficile d'évoquer Outland sans parler des références geek, également. On a ici une bandes de geeks de science-fiction, me faut-il préciser, qui vont donc mentionner Doctor Who (abondamment !), un pseudo-Star Trek (problème de droits ?), Blake's 7... sans compter une hilarante référence à Rencontres du Troisième Type dans le frigo (vous verrez). L'appartement du héros est peuplé de produits dérivés qui en allècheront plus d'un !
Mais au-delà de ça, on n'est pas dans le name dropping comme peut le faire The Big Bang Theory : la science-fiction est vécue comme une addiction plutôt qu'autre chose, et comme un fardeau par le personnage principal, plutôt que comme une fierté. D'ailleurs Outland, derrière son aspect humoristique ou disons, léger, est une véritable réflexion sur la condition d'outsider, quelle qu'en soit la raison. "Ce n'est pas le lycée !", lance l'un des protagonistes à un autre qui rétorque "mais si, c'est le lycée, c'est TOUJOURS le lycée !", preuve qu'il y a aussi une certaine souffrance derrière le sujet choisi ici ; elle s'exprime pour le moment de façon un peu maladroite, mais j'apprécie ce regard différent, loin de l'étendard pro-geek ou pro-gay, pour raconter quelque chose de plus dense, à la fois spécifique et universel.

Outland est, en définitive, une comédie qui a un fort capital, mais qui a un peu raté son entrée en voulant trop prendre le temps de s'installer. Il faudra probablement attendre un épisode de plus pour accompagner ces geeks gays avec entrain...

7 février 2012

[#Ozmarathon] 4x07, best sitcom ever

Allez savoir si j'étais, au départ, d'humeur badine, mais ce nouvel épisode de notre Ozmarathon m'a semblé être une gigantesque et hilarante blague. Tout prêtait à sourire ou même à rire. Oz peut tout faire... même de la comédie !

Ozmarathon-4x07

Quoique l'épisode a plutôt commencé comme un film d'horreur. Pour une raison qui m'échappe, Ryan O'Riley se tape... j'ai peine à croire que je vais le mettre blanc sur violet mais... il se fait Claire Howell. En fait non, la raison ne m'échappe pas. C'est du Ryan tout craché : il a calculé les bénéfices immédiats (il peut se taper l'une des rares femmes d'Oswald) et sur le long terme (il a un CO dans la poche et peut lui demander des services, et c'est mieux que jouer sur la fibre patriotique de Murphy), et il en a conclu que, ouais, en essayant de se concentrer et d'imaginer que c'est Gloria à la place, c'est jouable.
En toute sincérité, je me rappelais que Howell se tapait un prisonnier, mais j'avais oublié lequel. Ca m'a fait un choc. Mais évidemment, voir Stanislofsky mourir quelques minutes plus tôt m'a redonné le sourire...

Pour prendre le relai et s'enfoncer plus loin encore dans la comédie, on a droit au cas Zabitz. Ce personnage sans grande envergure, qui n'a été là que pour relancer la guerre entre Beecher et Schillinger (ce dernier l'avait payé pour dire que Keller était coupable de l'enlèvement des enfants), et qui passe son temps à parler des dents pourries de sa fille, était voué à retourner dans la masse des prisonniers anonymes aussi vite qu'il en était sorti. C'était sans compter sur le désormais légendaire sadisme des scénaristes, qui décident de lui donner une porte de sortie plus officielle et de nous montrer un Chris Keller bien décidé à lui faire manger les pissenlits par la racine. Pendant ce temps, Schillinger convient que Zabitz est devenu gênant et qu'il faut l'éliminer.
La scène de l'exécution est surréaliste : Keller et Robson se disputent la proie... tout ça pour que celle-ci fasse une attaque cardiaque. C'est hilarant et absurde. Insérez les rires enregistrés ici.

Mais le fun ne s'arrête pas là puisque Keller a ensuite toute une scène pendant laquelle il humilie le père Mukada avec la même technique qu'il avait utilisée pour destabiliser Sister Peter Marie lors de leurs sessions. Et c'est non seulement dingue de voir à quel point il est doué pour ça, mais aussi de prendre deux secondes de recul et de se dire que c'est B.D. Wong qui fait mine d'être effaré par la perspective dégueulasse de se livrer à des actes homosexuels. Difficile de ne pas voir l'ironie de la chose ici.

C'est ensuite au tour de Beecher de nous divertir. Ici on est moins dans le rire à gorge déployée que l'expression cynique d'un humour noir de mauvais goût. Après avoir bouclé le clapet de Sister Pete et de Kareem Saïd, Beecher décide de devenir méchant et de payer pour faire tuer Hank Schillinger. On aurait presque pu s'en tenir là : faire exécuter le même jeune homme qui devait être la personnification de son rachat karmique était déjà plutôt drôle. Mais qu'en plus, Beecher change d'avis, aille annuler sa commande, pour apprendre qu'il est trop tard, c'est terriblement... pas marrant, non, mais avouez que c'est vraiment le revirement qui tue. Plus c'est gros, plus ça passe, cela dit, et c'est bien dans l'esprit de cet épisode.
Il ne fait pas vraiment de doute dans mon esprit, dans les prochains épisodes, on ne trouvera plus ça très amusant. Mais pour le moment, c'est juste énorme.

Puisque décidémment c'était l'intrigue du n'importe quoi, l'affaire Rebadow rebondit. Notre tueur-né a soudain des regrets, une fois sorti du trou. Il tente de faire des excuses à Busmalis et c'est bien-sûr l'instant précis que choisit une tumeur dans son cerveau pour pousser. Bon, pas tout-à-fait, mais il faut quand même reconnaître que l'enchaînement de situations de cette intrigue vire au grand-guignol, surtout étant donné le talent de Busmalis pour être piteusement drôle en toute situation, et avec en prime l'obstination de Querns à lui refuser de voir son ami, on ne sait pas d'où ça vient, mais ça dédramatise complètement la situation de le voir jouer au salaud comme ça. On devrait s'inquiéter pour Rebadow mais vu le contexte, on n'y arrive pas.

Les scénaristes se désintéressent quant à eux lentement de l'intrigue de Mobay (et ils ont raison). On est donc dans le n'importe quoi aussi ; alors que pour la première fois, Mobay vient demander conseil à Glynn (il est bien temps !), lequel nous sort des conneries quasi TwinPeaks-iennes sur son obsession envers la campagne électorale et balance une réponse à la con aux problèmes de Mobay. C'est totalement ridicule, sa suggestion, d'ailleurs : comme si introduire un prisonnier que personne n'a jamais vu pour acheter de la drogue à Mobay allait permettre à ce dernier d'acquérir une quelconque crédibilité ! Et pourtant, croyez-le ou non, Mobay s'exécute. Sauf qu'Adebisi n'est pas d'humeur à la rigolade, et qu'il continue d'avoir des doutes envers Mobay. Ca va mal finir.
En intrigue annexe, je pourrais également citer Hill, qui se fait cuisiner au sujet du meurtre auquel il a assisté. La scène est là aussi un rien décalée, avec l'enquêtrice sûre de son coup qui a deviné, on ne sait comment, que Hill sait quelque chose. J'avais envie de me rouler par terre.

La fin de l'épisode est, en apparence, plus sérieuse. En apparence seulement. Pendant qu'Adebisi a fait de sa piaule à Em City un véritable nightclub, qu'il se débarrasse nonchalamment de Pancamo et Morales, et qu'il trouve le moyen de faire de la couenne tout en tapant la discut' avec Kareem Saïd, ce dernier reprend la tête des Muslims (on savait tous qu'Arif n'avait pas ce qu'il fallait et qu'il ne tiendrait plus très longtemps). Il essaye d'intéresser McManus au sort d'EmCity, lequel est quant à lui mis face à l'autre vérité derrière la création d'un EmCity entièrement noir : l'unité B est en train de drôlement pâlir en contrepartie. Derrière les développements de cette histoire pour Adebisi, Saïd, McManus ou Schillinger, il y a l'officialisation de la guerre raciale qui est déclairée à Oswald, jusque là sournoise, désormais inévitable. C'est une intrigue qui après tout, a besoin d'éclater, c'est le moment. Mais c'est totalement absurde, une fois de plus, de voir comment le plan de Kareem Saïd le pousse à pactiser avec Adebisi, lequel lui fait une déclaration hallucinée et se met à danser en plein milieu d'EmCity.

Je crois qu'il est temps de placer les scénaristes en désintox : pour cet épisode, ils avaient vraiment abusé. Mais avec ce qui se prépare, rira bien qui rira le dernier encore en vie... parce qu'à mon avis, ça va se corser.

7 février 2012

lady's world tour - Escale n°1

Entre deux posts consacrés à l'Australie (Outland commence demain... ENFIN !) et avant le post Ozmarathon de ce soir, je voulais vous proposer un petit tour d'horizon de plusieurs news de la planète, là, comme ça, histoire de se mettre de bonne humeur.

J'ai une affection particulière pour les brèves du monde, je dois dire. Même quand on ne regarde pas les séries en question (parce qu'on ne peut pas, parce qu'on ne veut pas, parce qu'un peu des deux, parce qu'autre chose...), ça fait toujours du bien de simplement savoir que des projets intéressants, originaux et/ou sympathiques voient le jour un peu partout.
Cependant, bien-sûr, le plaisir premier du world tour, c'est aussi de se tenir au courant et de trouver dans l'actualité des télévisions du globe des suggestions de découvertes, ce qui est, comme vous le savez, très important à mes yeux.

Vous allez donc FORCEMENT trouver un truc qui vous intéresse dans ce premier world tour, c'est pas possible autrement !

LoveHateDVD

- IRLANDE : c'est définitivement de l'amour
Vous connaissez les IFTAs ? Bah c'est comme les BAFTAs, mais pour l'Irlande. Voilà ça c'est fait. Eh bien les nominations pour l'édition de 2012 de cette cérémonie ont été dévoilées il y a quelques jours, et elles font plaisir à voir. Il faut quand même préciser que pour les Irish Film & Television Awards, sont elligibles toutes les séries co-produites et/ou tournées sur le sol irlandais, ainsi que les acteurs d'origine irlandaise quelle que soit la nationalité de la fiction où ils ont officié. On fait avec ce qu'on a, hein... L'an dernier, c'est la première saison de la série Love/Hate qui avait dominé ces récompenses, mais cette année... eh bien cette année Game of Thrones est elligible ! Pas facile de rivaliser dans ces conditions, pourtant avec 10 nominations Love/Hate (saison 2) domine une fois de plus, et ça c'est chouette pour la fiction irlandaise en général comme en particulier. La série est d'ailleurs assurée d'une 3e saison, ce qui est une bonne nouvelle supplémentaire. A noter que Ruth Negga est nommée deux fois, d'une part pour son rôle dans Misfits, et d'autre part pour son apparition dans le téléfilm écossais Shirley, bravo jeune fille ! La série en gaélique Corp+Anam a également tiré une nomination dans la catégorie meilleure série.

- COREE DU SUD : une série d'action sur le câble
Vous ne pouvez pas l'ignorer, le câble sud-coréen est en plein boom. OCN prépare dans ce contexte un nouveau projet intitulé Hero, une série d'action se déroulant dans un futur immédiat, dans une mégalopole où les limites entre le bien et le mal sont devenues floues, et où le crime a envahi la ville... bref, une sorte de Gotham City. Le héros de cette ville et de cette série sera un personnage décrit comme étant hors de contrôle et un peu idiot, ce qui a le mérite d'être original. C'est un scénariste habitué du câble, l'auteur de la série historique Yacha, diffusée en décembre 2010 sur OCN également, qui signe cette série. 10 épisodes sont prévus et la production en a déjà terminé 4... il va falloir s'activer, le lancement est prévu en mars prochain !

- COREE DU SUD encore : un drama nommé aux USA
Alors, je vous l'accorde, ce ne sont pas les International Emmy Awards, mais quand même. Sungkyunkwan Scandal, une série historico-romantique adolescente, vient d'être nommée à l'occasion du New York TV Festival, dans la catégorie "meilleure mini-série". Titre auquel elle peut prétendre non pas par sa brièveté (20 épisodes), mais parce qu'elle ne compte qu'une saison avec un début et une fin, et ça permet de prétendre au titre de mini-série sur le sol américain où on fait une petite fixette sur les renouvellements. Diffusée pendant l'été 2010, Sungkyunkwan Scandal avait été particulièrement populaire auprès des jeunes spectatrices ; les audiences avaient été honnêtes, sans plus, atteignant au mieux 13% de parts d'audience, mais il faut dire que la série était diffusée face à GIANT, qui elle, a atteint 40%. C'est pas pour trouver des excuses mais allez lutter contre ça en seulement 10 semaines ! Toujours est-il que les résultats de ces récompenses seront connues courant mars...

Navya
- INDE : Navya en équilibre instable
Eh bah moi, les séries qui survivent à leur annulation, je trouve toujours que ça fait de belles histoires. Celle de Navya commence en avril dernier, lorsque Star Plus lance ce petit soap sans grande originalité. On y découvre une jeune femme, Navya (vous l'auriez deviné) qui a grandi dans une famille très traditionnelle, mais qui se soigne. La série tourne donc autour de la façon dont Navya tente de concilier à la fois les traditions conservatrices de sa culture, et un mode de vie plus moderne et ouvert, sans offenser qui que ce soit ni aller contre son coeur. C'est beau. Le problème c'est que Navya, le soap, a eu plus de mal à trouver son équilibre que Navya, le personnage, et les audiences commençaient à faire une sale tête. Fin janvier, Star Plus a donc décidé d'annuler la série, expliquant son geste avec une petite video d'annonce, diffusée le 25 janvier, et nommée "Goodbye Navya". Sauf que les fans ne l'ont pas entendu ainsi et ont submergé la chaîne sous les demandes de grâce. Requêtes exaucées : la série, qui devait s'achever le 13 février prochain, se voit finalement accorder un sursis. Elle déménagera simplement de sa case de 22h du lundi au jeudi, pour atterrir à 18h. A charge pour les fans de s'adapter...

- AUSTRALIE : c'est la rentrée !
Bah oui, quoi, qu'est-ce qui vous choque ? Les vacances estivales étant finies, en ce mois de février, les chaînes australiennes dévoilent leurs plans pour les prochains mois, c'est normal. Pour l'heure, deux networks ont ainsi révélé leur programmation à venir, notamment en termes de fictions ; beaucoup de ces infos relèvent essentiellement de la confirmation, mais ça fait quand même plaisir. Ainsi, chez Seven, les fans de Packed to the Rafters seront ravis d'apprendre que la diffusion de la nouvelle saison ne sera pas aussi erratique qu'en 2011, et se fera en une seule fois ; même chose pour Winners & Losers (de retour pour une saison 2), et la série A Place to Call Home, de la même créatrice, qui devrait quant à elle apparaitre plutôt vers la fin de l'année. La chaîne mise donc énormément sur ses séries feelgood, qui occuperont le plus clair de l'année. Du côté du network Nine, une nouvelle série de la franchise Underbelly est d'ores et déjà commandée, ce qui est normal, on ne va pas tuer la poule aux oeufs d'or et la machine est si bien rodée... La nouvelle série Tricky Business est elle aussi confirmée (fans de Farscape, sachez qu'on y retrouvera Gigi Edgley qui s'y est trouvée une nouvelle maison après l'annulation de Rescue: Special Ops), décrite comme un mélange de série procédurale et de drama familial. Quant à la mini-série Howzat!, spin-off officieux de Paper Giants, son tournage devrait prochainement commencer à Melbourne et il faudra encore patienter un peu, mais on en reparle très vite.

- SUEDE : des chiffres et des boulons
Où l'on reparle d'Äkta Människor ! Eh oui, vous pensez bien que je ne vais pas vous lâcher de si tôt avec cette série (pour laquelle il existe des sous-titres...). Cette fois on va s'intéresser aux audiences, puisque j'ai réussi à trouver celles de la première soirée. Le 22 janvier dernier, SVT proposait en effet une soirée de lancement avec les deux premiers épisodes ; le premier, à 21h, a réuni 830 000 spectateurs (9,1% de la population, souffle-t-on), et le second a été suivi par 650 000 spectateurs (7,2% de cette même population). Quand on sait que les deux épisodes de la mini-série Hinsehäxan, diffusée quelques semaines plus tôt, avoisinait plutôt les 13%, ça fait un peu peu, c'est sûr. Mais fort heureusement, Stefan Baron, chef de la fiction chez SVT, s'est dit dans une interview plutôt satisfait de ces chiffres, surtout qu'il se doutait un peu qu'une série de SF, en primetime sur une chaîne publique, dans un pays qui n'a pas une tradition de science-fiction particulièrement marquante, ça n'allait pas forcément déchaîner les foules. Surtout qu'en face, TV4 propose rien de moins que des épisodes de Wallander ! Pour lui, le pari sera réussi si, au terme de ses 10 épisodes, Äkta Människor parvient à une moyenne de 700 000 à 800 000 spectateurs chaque semaine, sachant que maintenant, il n'y a plus qu'un épisode chaque dimanche, la case de 22h étant occupée par Damages. Il y a donc encore un peu de marge avant qu'Äkta Människor ne se fasse débrancher...

BehzatC
- TURQUIE : l'épidémie de vampirophilie s'étend
C'est, avec la joie intense que vous me connaissez, un plaisir inestimable que de vous annoncer qu'une série turque s'intéressant à des vampires est en préparation. Ecrit par le jeune scénariste de la série policière Behzat Ç., Emrah Serbes, le projet de série, pour le moment intitulé Vampire-i Osmani, est d'autant plus intéressant que le folklore turc n'a pas vraiment de mythe du vampire, la créature étant plutôt une importation issue du folklore de la Bulgarie voisine. Pour autant, la série va bel et bien se dérouler en Turquie... mais attention, petit twist : ce sera pendant la période ottomane ! Il s'agirait de s'intéresser à la première et dernière fois qu'un vampire aurait été aperçu en Turquie, en 1833. On aurait donc ici non seulement une exploration du mythe du vampire, vue à travers une investigation pour comprendre si l'apparition est avérée ou non, mais également une série historique. Personnellement, je trouve que l'époque se prête bien mieux que les temps modernes à des séries sur les vampires, il y a quelque chose de "classique" dans ce concept. Si j'étais pas une chochotte, ça me donnerait presque envie de tenter le coup, tiens !

- AFRIQUE DU SUD : une telenovela maison
En Afrique du Sud, les soaps (ou plutôt, les "soapies") sont la norme : qu'elles soient américaines, britanniques, ou évidemment locales, les séries à rallonge, on connait, on adore. A titre d'exemple, Generations est à l'antenne depuis 1994, Isidingo depuis 1998 et 7deLaan depuis 2000. La chaîne payante Mzansi Magic, elle, a décidé de se mettre à surfer sur la vague de la telenovela, et ça c'est vraiment nouveau. Pour la première fois, elle a commandé une telenovela sud-africaine, dont la diffusion commencera le 19 mars prochain à 20h30 (vers la fin du primetime, donc). Inkaba, c'est son nom, commence à un mois de l'échéance à faire le plein d'annonces sur son casting, se vantant de réunir d'anciennes gloires du soapie sud-africain (surtout vu que l'une de ses stars initialement prévues est décédée mi-janvier...). Inkaba, la telenovela sud-africaine qui promet à ses spectateurs qu'elle aura un début, un milieu, et une fin ; ça n'a l'air de rien, mais c'est une petite révolution.

LaFuga
- ESPAGNE encore : succès d'estime pour La Fuga
En janvier, Telecinco lançait La Fuga, une série d'anticipation carcérale et romanesque (excusez du peu) plutôt ambitieuse.  Le pilote avait d'ailleurs été regardé par 3,1 millions de spectateurs espagnols (un peu plus de 16% de parts de marché), et c'était tant mieux. Malheureusement, en un mois, la série a perdu 1 million de spectateurs. A qui la faute ? Eh bien, ce n'est pas pour montrer du doigt, mais il faut quand même admettre que la concurrence est rude. Par exemple, le 3e épisode a dû faire face au match de la Copa del Rey entre le Real Madrid et le FC Barcelone... Allez lutter contre ça. Mais le pire était à venir, quand mercredi dernier, Antena3 a lancé Con el culo al aire, une comédie se déroulant dans un camping et qui a réuni plus de 4 millions de spectateurs. Pas facile pour une série comme La Fuga de faire le poids. Et pourtant, les critiques sont bonnes, à un tel point que, parmi les séries diffusées en Espagne en ce début d'année, on s'accorde à dire que La Fuga est la deuxième meilleure (la première étant Downton Abbey dont la diffusion s'est achevée debut janvier). De quoi encourager Telecinco à tenir bon jusqu'en avril, date prévue pour la fin de saison de La Fuga.

- ESPAGNE : Aguila Roja en danger ?
On peut se demander comment une chaîne peut en arriver à envisager d'annuler ses deux plus gros succès, mais voilà, on en est là. RTVE, la première chaîne espagnole, est en train de sérieusement songer à annuler Aguila Roja et Cuéntame cómo pasó, en dépit du fait qu'il s'agisse là de ses plus grosses gagneuses. Il faut dire que le budget de la chaîne publique vient de subir un sévère resserrement des cordons de la bourse : 200 millions d'euros en moins, ça fait réfléchir aux dépenses... Bon, la décision n'est pas encore prise, et la chaîne tente en parallèle de renégocier son budget auprès du gouvernement, mais en tous cas, c'est officiel, si même des séries qui réunissent plus de 5 millions de spectateurs chaque semaine ne parviennent pas à être renouvelées, c'est qu'il y a un problème. La décision officielle de La 1 sur ces deux séries (ainsi que la série Amar en tiempos revueltos, et le projet de série historique Isabel, mi reina, dont le tournage est bien entamé mais qui est également en danger) se fera le mois prochain. Petite question : si elle ne conserve que les séries qui ne font pas de bonnes audiences, comment RTVE compte améliorer ses rentrées d'argent ?

Perfidia

- ARGENTINE : le mieux est l'ennemi du bien
Hier soir débutait en Argentine Perfidia, une mini-série que Canal7 diffuse en quotidienne. La série s'intéresse à une bande de 3 potes lycéens qui se retrouve, 10 années plus tard, alors que l'un d'entre eux revient d'Europe où il a passé la dernière décennie. Les amis, pourtant un peu étrangers, vont décider de se lancer dans un investissement risqué dans une nouvelle entreprise qui va les rendre riche ! Sauf qu'en réalité, la super affaire du siècle va en réalité être une immense arnarque, qui va ranimer à la fois les rancoeurs et jalousies passées, mais aussi des problèmes bien actuels, lorsque les choses dégénèrent. Perfidia a vu le jour grâce au Concurso Series de Ficción Federales, organisé par le ministère chargé de l'innovation et des services publics, , ce qui en fait une double bonne initiative.

- JAPON : de la SF, enfin !
On dirait bien que la SF commence à piquer la curiosité des chaines japonaises. Pendant longtemps, la SF, bon bah euh, en gros, c'étaient les tokusatsu (que les Français connaissent un peu mieux par leur cas particulier, le sentai). Pourtant, au fil des dernières saisons, des dorama comme Uchuu Inusakusen (certes essentiellement parodique), mais aussi Clone Baby ou
Heaven's Flower, ont vu le jour. Cette fois, c'est O-PARTS, une mini-série en 4 épisodes, qui a été commandée par le network Fuji TV, un thriller qui sera diffusé quatre jours d'affilée et qui s'intéressera aux voyages dans le temps tout en reprenant les codes du thriller anti-terroriste (rien que ça). Incidemment, Rin Takanashi, déjà présente dans Uchuu Inusakusen, sera également de la partie, aux côtés de l'éphèbe Ryuuhei Maruyama qui, comme souvent, est issu d'un boys band populaire et portera le rôle principal.


...Comme je vous le disais, je vous encourage vivement à réagir à ces news, individuellement ou globalement, pour pouvoir m'indiquer ce qui vous intéresse (ou pas ?) dans ces brèves sur l'actu du monde. Y a-t-il par exemple des séries que vous avez envie de découvrir, à présent ?

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