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ladytelephagy
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24 janvier 2012

We had the best of times, we had the worst of times

Laissez-moi vous raconter une histoire. Elle est un peu longue, alors installez-vous confortablement.

Fin 2003, ma vie professionnelle est inexistante, ma vie sentimentale se détricote lentement, et ma vie familiale, pire encore : est fidèle à elle-même.
Dans cette débâcle, alors que je me sens, progressivement, sombrer au niveau intellectuel du fait de mon inactivité, je me concentre sur mes passions, et notamment les séries. Je découvre alors un site du nom de SeriesLive, où, repérant la fiche de Kyle MacLachlan qui, incomplète, mérite des précisions, je décide d'apporter des compléments ; il manque également la fiche de Tracy Middendorf, d'ailleurs. J'envoie donc un message à propos de ces fiches, suite auquel le webmaster, Crash, me propose alors d'intégrer l'équipe pour compléter les fiches acteurs.
Mais très vite, avec Eske et Sirius, dont je fais la connaissance au sein de l'équipe, nous découvrons qu'il n'y a rien de plus amusant que de se concurrencer pour ficher des séries, et c'est là que sera ma vocation sur le site : compléter la base de données de séries, découvrir des perles insoupçonnées qui manquent dans les rangs, donner envie d'aller plus loin que les séries les plus connues.
Peu encline à faire du newsmaking, quoique mettant la main à la pâte en cas de besoin ou lorsque des infos sont passées sous le radar de mes collègues, il m'arrive aussi de rédiger un article de temps à autres, comme Ces séries qui font vendre, portant sur l'une de mes fascinations secrètes, le product placement (tout s'explique).
Sur les forums de SeriesLive (l'ancienne version), où je poste presque en continu, je fais des rencontres incroyables et, un jour, m'est soumise l'idée, alors que je partage ma passion pour la musique japonaise, de lancer mon propre site. Il s'agira de Teruki Paradise, dont la toute première version est, entre autres, réalisée grâce à Sirius, et qui va, progressivement, accaparer de plus en plus mon temps et mon attention. Après avoir, chômage aidant, réussi à jongler entre ma participation à SeriesLive et la gestion de Teruki Paradise, vient un jour où je me fais de plus en plus rare sur le premier au profit du second. Lorsque SeriesLive se montera en société, je ne ferai donc pas partie de la transition, et serai remerciée.
Ma loyauté à SeriesLive ne se tarira pas. D'ailleurs, lorsqu'à la rentrée de la saison 2007-2008, on me propose de prendre les rênes du podcast du site, SeriesLive On Air, je me joins à l'aventure avec plaisir. Mais pour l'instant, il n'est pas encore question de vraiment reprendre une participation écrite. Je retrouve, certes, le bonheur d'écrire pour SeriesLive lorsque j'écris pour le blog de l'émission pendant ses premiers numéros (puisque je ne resterai en effet que jusqu'au mois de novembre environ), puis, au début de la deuxième saison.

Mais c'est pendant l'été 2009 que, sur le chat du site mis en place à l'occasion du Tour du Monde des Séries, plusieurs des membres de l'équipe m'encouragent à revenir. Cette fois, j'ai surtout envie de parler de séries étrangères, notamment asiatiques, et de compléter la base de données sur des séries américaines, notamment si elles datent de plusieurs décennies. C'est là que se met progressivement en branle l'idée de donner plus de place aux séries de la planète, ce qui deviendra en avril 2011, après bien des aventures, la rubrique Séries du Monde. Possible que je vous en ai entretenus une fois ou deux. Dans l'intervalle, j'ai repris le chemin du podcast de SeriesLive avec une nouvelle formule intitulée The SeriesLive Show, dont la 2e saison est actuellement en cours.
World

C'est donc une page de près de 9 ans que je m'apprête à tourner. J'ai en effet décidé de quitter le site et l'intégralité de mes attributions au sein de sa rédaction, à l'oral comme à l'écrit. J'assurerai uniquement mes engagements sur le podcast jusqu'à la fin de saison.
Et forcément, ce n'est pas une décision facile, et cela ne se fait pas sans un pincement de coeur.

SeriesLive, mon alma mater, aura été l'occasion de multiples opportunités.

Avec ce que cela implique de complications, de conflits internes, de frustrations, ma participation aura été variable au fil des années, mais il n'y a toujours eu, pour moi, qu'un seul endroit où aller lorsque j'ai une fiche à consulter ou une news à écrire.
Je n'ai jamais voulu tirer sur l'ambulance. Je n'ai jamais voulu faire partie des plus négatifs. J'ai toujours pensé qu'on pouvait changer les choses de l'intérieur ou partir sans tomber dans le lynchage. Je ne pars d'ailleurs pas en mauvais termes, ce qui ne manque pas de me surprendre car, après tant d'années et avec une telle charge émotionnelle, on s'attendrait à ce qu'au moins un peu de vaisselle soit brisée. Aujourd'hui, il ne s'agit pas d'écrire un post amer et de claquer la porte en cherchant à salir l'image du site et/ou des personnes avec qui j'ai collaboré au fil des années.
Je suis toujours attachée à SeriesLive mais, sentant qu'il n'est plus possible de changer les choses de l'intérieur, j'opte pour l'autre alternative.

Sur ce site, j'ai fait des rencontres incroyables, tissé des liens avec certaines personnes que ni le temps, ni l'éloignement, ni les longues périodes de silence ne peuvent totalement défaire. J'ai eu la chance de pouvoir faire des expériences excitantes, comme me rendre à Scénaristes en Séries en octobre 2010, où j'ai rencontré des scénaristes de pays scandinaves, et découvert des pilotes qui ont participé à m'ouvrir d'autres horizons.
J'ai eu la chance, surtout, au fil des années, de découvrir, d'affiner, de de tracer le contour de mes envies et mes capacités lorsqu'il s'agit de parler de séries télévisées. Je sais à présent de quoi je veux parler, comment, et quels sont mes objectifs, quand tout avait commencé par hasard. Hier à reprendre quelques news de Variety par-ci par-là, aujourd'hui avec plus d'une centaine de sites à but téléphagique en une dizaine de langues parcourus presque chaque jour...
Je mesure le chemin parcouru et l'opportunité que cela a été pour moi. Je mesure aussi le chemin que j'ai encore envie de parcourir dans les prochaines années, et je sais que ce sera sur une route différente.

La page SeriesLive se tourne donc, en ce qui me concerne. Avec émotion, comme vous pouvez le voir, probablement parce que pour une raison étrange, que je ne m'expliquerai jamais tout-à-fait, je me suis attachée à ce site qu'au fil des années j'ai vu grandir et évoluer. Puis arrêter.

Pour autant, les séries et moi, c'est une histoire qui ne s'arrête pas là, surtout pas maintenant ! J'ai encore tant de séries à découvrir et de challenges à relever !

D'abord et avant tout, ces expériences se feront sur ce blog, qui est amené à vivre de grandes transformations au cours de l'année 2012. Je vous en dirai bientôt plus, n'en doutez pas.
Et puis, qui sait ? Internet est vaste et les possibilités infinies.

En tous cas, j'espère pouvoir compter, comme cela a été le cas jusqu'à présent et je vous en remercie, sur votre fidélité et vos encouragements, votre curiosité et votre bonne humeur, vos commentaires et vos liens, pour poursuivre en votre compagnie l'aventure téléphagique qui est la mienne.

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23 janvier 2012

Au creux de mon oreille

Aujourd'hui, une petite anecdote sans conséquences, parce que je n'arrive pas à me résoudre à écrire un post sur Alcatraz (que j'avais déjà du mal à me résoudre à regarder...).

Il y a environ une quinzaine d'années, je ne connaissais que les versions françaises des séries que je regardais. C'était avant l'arrivée du 21e siècle, avant d'avoir accès à mon premier ordinateur doté d'une connexion internet, avant de pouvoir regarder d'autres chaînes que le hertzien, avant de pouvoir acheter des DVD, quoique les VHS de Will & Grace comportaient de la VOST. Une époque où je n'avais tout simplement pas le choix.

Quand j'ai commencé les séries en VO, j'avoue que j'avais du mal. Mon contentieux avec les versions non-doublées tenait non pas à ma difficulté à suivre ou à la qualité des sous-titres... mais simplement au fait que j'avais l'impression que les voix d'origines se ressemblaient TOUTES.
Pour mon oreille peu entrainée, en tous cas. Il faut dire que c'est une fois que j'ai fait la découverte des séries sous-titrées que j'ai commencé à m'améliorer dans ma compréhension de l'anglais, et que du coup, quand je suis passée à la VO, je me concentrais plus sur la compréhension des mots que sur les voix ou les tons.
Les voix françaises me semblaient plus facile à distinguer, à différencier les unes des autres, à repérer. On a tous, je pense, fait ce jeu en regardant une série, un film, un téléfilm, un documentaire même, d'essayer de se souvenir du plus possible de personnages ayant la même voix : il semblait facile de faire le tri entre qui était doublé par X et qui était doublé par Y.

C'est amusant de repenser à cela aujourd'hui, alors que je n'ai plus vu une série en VF depuis environ 1 an et demi (ce blog me permettant d'en garder la trace, je peux même le dater au jour près).

Debra
Désormais de nombreuses voix d'acteurs américains, mais aussi canadiens, australiens... me sont devenus familières. Pour rester dans l'exemple Will & Grace, rien ne ressemble plus aujourd'hui à la voix de Debra Messing que la voix de Debra Messing, si bien que j'en ai oublié celle d'Emmanuelle Bondeville que j'adorais pourtant, et trouvais si classe.
Et maintenant que ma compréhension de l'anglais (principalement américain mais je tente de progresser sur le front britannique) ne pose plus problème, et que j'ai passé la dernière décennie à découvrir mes séries en VO (la VF étant accidentelle et/ou à titre de rediff), je trouve au contraire que chaque voix originale est unique, et intantanément identifiable. Sympathique, même.
Il ne me viendrait plus à l'idée d'écouter Debra Messing autrement qu'avec sa voix originale. Et quand je l'entends, je l'assimile immédiatement à elle, et personne d'autre.

Aujourd'hui, le jeu du "mais à qui d'autre appartient cette voix ?" a disparu, car chaque voix n'appartient qu'à une personne.
Mais je n'ai aucun regret. Juste, parfois, une légère nostalgie.

22 janvier 2012

Ennui ferme

Il n'y a pas beaucoup de séries dont, cette saison, je puisse dire que je n'ai pas vu l'intégralité du pilote. En dépit de la nausée qu'ils ont provoquée, les pilotes de Rob! ou Work It, par exemple, ont été vus de bout en bout. D'accord, je l'ai regretté, mais au moins j'ai tenu.
Pour The Firm, c'est une toute autre histoire.

Peut-être que j'aurais dû regarder le film avant. Ou peut-être que ça n'aurait rien changé. Mais je n'arrivais à m'intéresser à rien, ni à l'histoire, ni aux personnages.

Au bout d'environ 20 minutes, constant que mon esprit avait commencé à vagabonder ailleurs depuis un bon moment, j'ai essayé de me replonger dans l'épisode. C'est à ce moment que j'ai réalisé que je n'avais réellement enregistré que les yeux bleus de l'interprète principal et l'impression que Molly Parker avait eu recours à de la chirurgie (allez, ma grande, tu ne me feras pas croire le contraire, j'ai vu du Twitch City et Swingtown). Tout le reste m'avait totalement échappé. Je l'avais vu, aucun doute possible, mais pas regardé.
Et là, il ne me restait plus qu'à admettre que la partie était perdue.

En soi, The Firm n'a pas l'air d'être une mauvaise série. La réalisation n'a pas l'air mauvaise, le casting, eh bien, on a vu pire je suppose, et l'histoire ne me rebutait pas, mais quand, après 20 minutes, on n'est capable de se rappeler que de deux images, ça ne sert à rien d'insister.
Pour moi, le pilote de The Firm, c'est donc ça :

EnnuiFerme-1

EnnuiFerme-2

Et rien d'autre. C'est dire si c'est pas un tag que je risque de réemployer souvent.

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture (dont moi) : la fiche The Firm de SeriesLive.

21 janvier 2012

[#Ozmarathon] 4x02, échec et mat

Ah, eh bah ça fait du bien de revenir aux sources ! La saison 4 de notre Ozmarathon progresse et le moins qu'on puisse dire, c'est que, sans renier ce qui a été exploré pendant la saison précédente, et qui a permis de développer certains personnages et de nombreuses dynamiques, on assiste à une volonté visible de revenir à des recettes plus traditionnelles pour la série, plus proches de la saison 2. Sans plus attendre, parce que quand c'est bon, il faut déguster chaud, passons donc à la review de ce nouvel épisode !

Ozmarathon-4x02

Clairement, la saison 2 n'était pas parfaite, mais de toute évidence, les scénaristes en sont venus à la conclusion qu'elle était meilleure que la saison 3, et ça se sent dans la façon dont tant de choses se trouvent ici ranimées.

Et pourtant il ne s'agit pas non plus d'un retour en arrière : McManus est viré d'Em City, ce qui n'est quand même pas exactement un retour à la case départ bien au contraire ; les investigations du flic des stups infiltré, Mobay, se poursuivent et on sent vaguement que ça ne sera pas sans conséquences ; sans compter le génial petit twist de fin d'épisode, qui, enfin, donne du concret aux tentatives d'évasion passées.

Mais en dépit de ces intrigues qui vont résolument vers l'avant, augurant de changements profonds dont on est, c'est sûr, loin d'avoir vu le bout, on retrouve donc un certain nombre d'histoires tirées directement des saisons antérieures d'Oz.

Kareem Saïd, par exemple, se rapproche de Tricia Ross, notamment dans le cadre du procès portant sur l'émeute. Enfin, bon, bien-sûr (et comme pour toutes les intrigues avec lesquelle nous renouons depuis le début de la saison) l'idée est de prétendre qu'en réalité ils n'ont jamais rompu le contact. Leur querelle arrive quand même un peu tard (idéalement, elle aurait dû se produire quand Saïd a commencé à être désapprouvé par ses disciples), mais est parfaite en cela qu'elle souligne bien la complexité de leur relation, les contradictions vécues par Saïd et l'attachement réel qu'ils éprouvent l'un pour l'autre.
Et du même coup, Saïd se trouve à nouveau poussé par ses envies de justice vengeresse. Il parvient, dans un acte manqué qui ne fait illusion qu'à ses yeux, à manquer de tout foutre par terre du fait de son ego incroyable. Beecher lui rivera d'ailleurs magnifiquement son clou à ce sujet, renvoyant aux travers bien connus de Saïd, tout en utilisant la relation que les deux hommes ont construite précédemment. Si une intrigue devait cristalliser mon propos sur la façon d'employer la saison 3 pour poursuivre les intrigues de la saison 2, ce serait vraisemblablement celle-là.
Ce cher Saïd, qui rappelait à qui voulait l'entendre que sa soif de pouvoir s'était dissipée, est donc à nouveau animé par l'envie de briller en société et d'en remontrer au "système", et il se trouve comme par hasard que quelqu'un va venir demander ses services, de la même façon qu'Augustus Hill et Poet avaient pu, par le passé, avoir affaire à lui. Comment après tant d'échec y a-t-il encore des gens pour venir demander une quelconque aide juridique à Saïd (surtout qu'il y a un vrai avocat à 2m de lui), ça me dépasse, mais ça me dépassait déjà en saison 2 et ça apportait de bonnes intrigues, alors d'accord.

De son côté, Shirley, la grâcieuse Shirley, la terrifiante Shirley, qui continue de s'envoyer en l'air avec un mystérieux veinard (vraisemblablement un gardien, sinon ce serait vraiment tordu ; je commence à avoir une théorie cohérente avec ses anciennes convictions, on verra bien...), est aussi à deux semaines de son exécution. La façon qu'elle a d'accepter son sort avec autant de bonne volonté lui ressemble terriblement et, en même temps, a de quoi effrayer une fois de plus à son propos. Cela ne peut pas être net. Shirley, comme Alvarez, semble être absolument indestructible même en ayant vu un certain épisode ultérieur.

Car Alvarez est devenu, à son corps défendant, un gimmick à lui seul. Il est véritablement increvable, comme le soulignait Hernandez dans l'épisode d'ouverture de la saison. Il échappe ici, par un miracle, osons le dire, à une mort certaine. On dirait que la trame de l'épisode qui lui est dédiée n'est constituée que de preuves qu'il n'y a pas de raison qu'il y coupe cette fois, et au final, Alvarez, littéralement, échappe à son Destin. C'est à la fois tordant (pour autant qu'Oz fasse dans le tordant) et incroyablement libérateur parce que cela ouvre des perspectives nouvelles pour lui. Le cercle est-il véritablement brisé ? On verra bien...

Pendant ce temps, Sister Peter Marie continue de préparer la future confrontation entre les frères O'Riley et les proches de Preston Nathan, ce qui est totalement inintéressant à ce stade, mais pourquoi pas.
Cela dit, c'est surtout l'autre intrigue se rapportant aux O'Riley qui est véritablement le clou du spectacle dans cet épisode. Cette enflure de Stanislofsky (à qui je n'ai toujours pas pardonné la mort de Richie Hanlon) et cette anguille de Ryan se livrent en effet un savoureux duel qui a de quoi me faire jubiler à chaque seconde. C'est du grand Oz.
Le jeu du chat et de la souris autour d'un objet en apparence aussi anodin qu'un malheureux téléphone portable les pousse à se tourner autour, de façon absolument civile et propre, sans que ni l'un ni l'autre ne montrent le moindre signe extérieur d'hostilité. Ryan a trouvé ici un ennemi à sa mesure (il le réalisera en cours de route), ce qui le change des butors avec qui il a l'habitude de frayer. Mais on devine que le challenge l'excite sans doute aussi un peu, car Ryan, on en a plusieurs fois eu la preuve au fil des saisons précédentes, garde son propre intellect en haute estime, et c'est le genre de mecs qui apprécie l'intelligence chez autrui autant qu'il l'apprécie chez lui. C'est un défi, voilà tout. Et on sent à son regard, sitôt que Cyril lui parle du portable, que l'objet du duel n'est pas autant important que la confrontation. En définitive, il n'a pas BESOIN d'un portable, mais il a décidé qu'il l'aurait et il est content d'avoir un petit camarade avec qui jouer.
Et à ce petit jeu, Stanislofsky s'avère très fort, d'ailleurs. Si fort qu'il emploie, en réalité, les mêmes méthodes que Ryan O'Riley ; non seulement tous les deux sont aussi intelligents l'un que l'autre, mais ils sont aussi très similaires dans leur façon de réfléchir et de pratiquer le coup de pute tout en allant cirer les pompes des patrons locaux (ici Pancamo). L'un des prisonniers arrivés dans le season premiere en fera ainsi les frais, ce qui confirme qu'il n'était qu'un redshirt. Admirons au passage la technique de Jaz Hoyt qui est capable d'exécuter une commande de façon incroyablement propre ; ce mec ne sera sans doute jamais l'un des personnages majeurs de la série, mais je l'adore quand même.
Entre les formidables coups de maître de cette partie d'échec mesquine et les crises de rire en voyant les uns et les autres s'engager dans cette sordide compétition sans gagnant, on ne peut que souhaiter que Ryan et Nikolai se lancent, eux aussi, dans une éternelle danse de la mort. Ce serait sans doute moins impressionnant que celle de Schillinger et Beecher, mais ce serait diablement divertissant !

Au milieu de tout ça, l'intrigue se rapportant à la question raciale à Oswald est pour le moment mise en sourdine, mais il ne fait aucun doute qu'elle ne va pas s'arrêter si vite. On en reparlera, c'est certain, à l'occasion de notre prochaine session du Ozmarathon.

21 janvier 2012

[#Ozmarathon] 4x01, all according to plan

On a beau dire : quand notre Ozmarathon reprend dans une effusion de sarcasme, de coups fourrés et de violence, on est quand même bien contents. La série semble reprendre, avec cette nouvelle saison, les recettes qui font son succès et qui lui permettent de rester de façon intemporelle dans les mémoires. La saison 3 de transition nous a préparés à ce très bon season premiere, et les affaires reprennent donc...

Ozmarathon-4x01

De nombreux changements sont donc sur le point d'intervenir, et nous avons eu tout le temps pendant la saison 3 de nous y préparer, presque de les appeler de tout notre être. Et du coup, même si ces changements peuvent s'avérer radicaux, à aucun moment on n'est heurtés par leur arrivée.

A commencer par la disparition de Diane Wittlesey (Edie Falco quittant la prison pour entrer dans la mafia), qui nous fait le coup du "j'ai eu un truc qui s'est passé pendant l'été", sauf que la saison 3 s'est achevée 2 semaines avant le début de l'épisode, mais on s'en fiche, on est débarrassés, hourra ! Les intrigues amoureuses de McManus devraient bientôt appartenir au passé. D'ailleurs Wangler aussi a rétracté sa plainte pour harcèlement sexuel, on peut enfin changer de sujet. Je dansais sur ma chaise, en toute honnêteté.

De la même façon, comme c'est désormais le cycle maintenant (Em City > isolement > hosto, et on recommence), Alvarez fait un nouveau voyage vers l'infirmerie, ce qui nous garantit que, non, notre puppy ne va pas passer le reste de sa vie en confinement et, donc, ne sera pas abandonné par les scénaristes.
J'ai d'ailleurs adoré la réplique d'El Cid qui le compare à un chat, vu qu'effectivement, Alvarez est absolument increvable. Il passe son temps à s'en prendre plein la tronche, mais il est effectivement impossible à tuer.

Après avoir tant insisté sur le lien incroyable entre les frères O'Riley, nous abordons maintenant une sorte de retour à l'intrigue antérieure sur le meurtre du mari du Dr Nathan. A la lecture de mes posts sur la saison 2, vous n'avez pas pu ignorer que cette relation amoureuse ne faisait pas partie de mes meilleurs souvenirs, ni des intrigues les plus palpitantes. Qui plus est, la confrontation entre Alvarez et Rivera dans la saison précédente, suivant ainsi le programme de Sister Peter Marie, n'a pas vraiment donné des résultats probants. C'est donc avec un peu d'anxiété qu'on voit le sujet être abordé, mais il l'est de façon extrêmement bien amenée, donc pour le moment, j'attends de voir.

Le triangle Beecher/Schillinger/Keller refait également des siennes. Le statu quo était inenvisageable, évidemment. L'éternelle danse de la mort reprend alors que le couple Beecher / Keller n'a rien de la romance idyllique, étant donné le lourd passif de chacun des protagonistes, et alors que l'ombre du duel entre le nazi et le cinglé plane une fois de plus. On ne doute pas de l'attachement trouble des deux amoureux, et que la haine féroce des deux ennemis, va apporter bien des rebondissements pas forcément aussi simples qu'ils ont pu l'être pendant la saison 2. C'est tant mieux. Les choses ont eu le temps d'être approfondies et expliquées et on peut s'attendre à des confrontations mémorables.

Shirley Bellinger est également de la partie. Revenue de son asile d'aliénés où elle était supposée être emprisonnée à vie (sa peine de mort a été rétablie après une "mystérieuse" fausse couche qui arrache un sourire cynique au spectateur), elle retourne donc dans le couloir de la mort, dans une scène qui nous rappelle cet étrange sentiment d'inconfort qui est si souvent le nôtre lorsqu'elle apparait à l'écran, à la fois parce qu'elle est dérangée, et parce qu'elle est charmante (alors qu'elle est dérangée). La scène est d'ailleurs, comme quelques autres dans ce season premiere, proprement hilarante, ce qui apporte une fraîcheur bienvenue après que la série se soit énormément prise au sérieux précédemment.

Même Augustus Hill est en forme, et offre de petites interventions qui n'ont pas forcément autant de force que certains monologues philosophiques qu'il a déjà tenus, mais qui sont extrêmement pertinents. Et drôles, donc.

En plus de tout ces petits éléments parfaitement huilés qui prennent impeccablement place dés ce commencement de saison, le plus fabuleux, c'est qu'on est préparés à un coup d'éclat, qu'on l'attend, qu'on l'espère, qu'on le guette, et celui-ci prend deux visages pas tout-à-fait déconnectés et qui ne manquent pas de nous ravir.

Il y a d'abord la course à l'élection au poste de gouverneur. Souvenez-vous, c'est un thème qu'on avait abordé au début de la 2e saison, qui avait depuis été mis au fond d'une poche avec un mouchoir dessus, et hop, voilà que shit just got real. Devlin est donc lancé dans la course électorale, ce qui est parfait puisque visiblement Alvah Case aussi, et qu'en plus Leo Glynn va également y prendre part : il sera l'alibi Black (potentiel) de la campagne de Devlin, un rôle qu'il endosse sans broncher, au moment même où Oswald est encore une fois en lockdown pour une raison de guerre potentielle entre les blancs et les Blacks.

Du coup, cette lutte qui jusque là a été relativement discrète, et ne s'est vraiment manifestée que dans le season finale d'hier sous l'impulsion d'Adebisi, prend une importance double. Les ambitions d'Adebisi n'ont jamais semblé aussi près de se concrétiser, et son plan est incroyablement bien huilé (et, même si ça n'est pas explicité, est soutenu par ce rat de Ryan O'Riley qui intrigue en tous cas dans le "bon" sens).
Il est à ce stade évident que cette guerre raciale va avoir des répercussions immenses. La tuerie par laquelle elle se concrétise, l'une de ces scènes de violence dont Oz a le secret, ne laisse aucun doute là-dessus : comme chaque fois qu'un incident en apparence isolé se produit, il met en péril tout l'équilibre d'Em City, et il va être difficile pour Glynn d'ignorer les faits.

On est donc plongés trèsefficacement, avec cette nouvelle saison, dans de nouveaux enjeux captivants, fidèles à la "mythologie" de la série, et en même temps savamment construits pendant la saison précédente. On se prépare une saison vraisemblablement très prenante.
Ca tombe bien, je ne l'ai jamais vue en intégralité, j'attends donc impatiemment la suite.

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21 janvier 2012

Gypsy queens

Smash-promo

Comme, peut-être, vous avez pu le déceler de façon incroyablement subtile via quelques uns de mes posts cette semaine ou sur Twitter, il est une série qui fait battre mon coeur en ce moment, un pilote qui m'a charmée, un coup de coeur qui m'est tombé dessus. Smash est LE pilote de la mid-season (qui pourtant, on l'a vu, n'est pas mauvaise) à mes yeux. Et pourtant, je l'ai tenté un soir où j'étais de particulièrement mauvais poil et où, considérant mes attentes, rien n'était gagné d'avance.

Cinq minutes s'étaient écoulées quand j'ai su que j'adorerais Smash. Le déclic s'est produit à cet exact instant :

Thatswhathesaid

Eh oui c'est tout simple mais l'atout premier de Smash à mes yeux a été d'assister au processus créatif à l'origine de ce qui allait devenir un projet pour Broadway tout en laissant de la place à quelque chose d'humain et sympathique, d'attachant, en somme.
C'est d'ailleurs assez incroyable de voir comment Debra Messing, qui n'est pas toujours ultra-convaincante dans les rôles purement comiques (on a pu le voir avec Ned & Stacey ou bien-sûr Will & Grace) peut se montrer incroyablement parfaite dans des rôles dramédiques comme celui-ci ou bien The Starter Wife, dont j'ai maintenant très envie de me faire une intégrale comme si je n'avais que ça à faire. Son alchimie avec Christian Borle est impeccable et donne immédiatement de l'âme au lancement de l'épisode. Borle, de son côté, n'est pas en reste, et nous montre immédiatement un personnage de Tom très humain. Et surtout, on prend très vite la mesure de son attachement à Ivy. Les liens entre ces trois-là sont tout de suite très tangibles, et rendent le lancement de l'épisode facile à apprécier. La dynamique avec Ellis, l'assistant, se montre très vite tangible également.
Il me faut encore ajouter que le cast est intégralement excellent. Pas un maillon faible dans cette équipe talentueuse. C'est un vrai plaisir d'y trouver, notamment, Anjelica Huston, qui aurait pu interpréter un personnage bien plus froid et rigide et qui se montre elle aussi parfaitement humaine.

C'étaient donc là les points-clés lorsque j'ai commencé l'épisode. Très vite, évidemment, le personnage de Karen prend de l'ampleur. Il est évident qu'en approfondissant son histoire Cendrillonnesque, l'épisode fait tout de suite le choix de la mettre plus en avant qu'Ivy, de sorte que le conflit ultérieur de la série est rapidement explicité, voire peut-être même tranché. J'aimerais qu'on entre autant dans la vie d'Ivy que dans celle de Karen, au moins pour le moment... Les sujets abordés via son personnage ne sont pas nécessairement de la plus grande originalité (coucher pour réussir ou pas, le regard des parents, etc...), et elle peut sembler "trop" innocente, mais elle n'en devient pas antipathique, au contraire, et surtout, elle apparait comme indubitablement talentueuse.

Smash fonctionne aussi très bien comme hommage à Marilyn Monroe. Il ne s'agit pas que d'un prétexte ou d'une facilité, comme cela aurait pu être le cas ; on ressent un vrai enthousiasme envers le sujet (encore une fois, notamment grâce au personnage de Julia, définitivement une force motrice de la série).

Le plus gros défi de Smash, à une époque où Glee nous fourgue des chansons toutes les 3 minutes faute d'avoir autre chose à montrer, était sans doute du côté des numéros musicaux. Leur présence est ici entièrement intégrée dans le cadre professionnel ; il ne s'agit pas d'avoir un personnage qui va subitement entonner une chanson pour exprimer ses sentiments ou simplement prouver qu'il a du coffre. La démarche, notamment en fin d'épisode, est certes de dresser un parallèle entre la carrière de Marilyn et les espoirs des deux interprètes potentielles, mais il n'est pas question de faire pousser la chansonnette gratuitement.
Même si on peut être légèrement surpris de la rapidité avec laquelle les numéros sont composés et parfaitement aboutis (le processus est évidemment accéléré à des fins dramatiques), à aucun moment on a l'impression que Smash est une série musicale, c'est une série qui, étant donné son objet, est vouée à contenir des numéros de chant et de danse, mais qui ne les surexploite pas et ne se repose pas dessus. Ce n'est pas sa nature, en fait, pas vraiment.
Au vu du trailer, d'excellentes chansons nous attendent d'ailleurs à l'avenir, de la même façon que le final de l'épisode est magnifique.

Au stade du seul pilote, Smash s'annonce comme une réussite à la fois sur le plan qualitatif et sur le plan de l'attrait pour le grand public. Le juste milieu est parfaitement trouvé entre une fiction attachée à délivrer d'une part quelque chose de sérieux et cohérent, de bien écrit et bien interprété, et d'autre part, capable de devenir, sinon culte, au moins particulièrement enthousiasmant pour une audience large. A ce titre, Smash n'est pas une série telle que, au hasard, HBO aurait pu en commander pour parler de Broadway ; elle n'a sans doute pas les qualités requises pour que la critique, unanime, la traite comme un bijou, en tous cas pas dés le premier épisode. Mais elle a de grandes forces derrière son appeal général, et avec un peu de persistance, elle peut contenter aussi bien un public exigeant que des gens qui viennent juste se remplir les oreilles de chansons le lundi soir.
Puisque je suis correspond à la cible dans les deux cas, vous imaginez bien que j'ai pris un pied phénoménal devant ce pilote (que j'ai déjà regardé 4 fois, comme ça a tendance à arriver de plus en plus quand un pilote me ravit), et que mon enthousiasme sans borne n'est pas prêt de se tarir. On en reparlera donc, à n'en pas douter.

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche Smash de SeriesLive.

20 janvier 2012

[#Ozmarathon] 3x08, something to look forward to

Pendant cette nouvelle saison, notre Ozmarathon nous aura pas mal baladés. Des intrigues dont l'intérêt était parfois difficile à cerner s'intercalaient avec d'autres à vocation plus mythologique, sans qu'on s'aperçoive de l'importance de ces dernières. L'heure est donc au bilan avec cet épisode qui sert, en fin de compte, plutôt de trailer pour la 4e saison.

Ozmarathon-3x08

Eh oui, ça n'a rien de choquant : vu que la plupart des intrigues ont trouvé une conclusion (ou conclusion partielle) dans l'épisode précédent, ce n'est pas vraiment une grande surprise, mais ce final apporte une sorte de prolongation à la saison en vue de préparer la suivante. Et finalement c'est une idée qui, si elle est peut-être un peu déstabilisante sur le plan de la structure globale de la saison, a au moins le mérite de fournir une conclusion à ce cycle qui soit dénuée de toute scorie inutile. La conclusion n'est donc pas spectaculaire, mais elle est réussie.

Alvarez donne le top départ ; pour lui qu'on a si souvent vu être réduit au statut de victime, le voilà qui prend résolument son Destin en main. Et grâce à son évolution tout au long de la saison, il a désormais tout les éléments en main pour prendre sa décision finale, la plus tragique mais aussi la plus responsable. Miguel, on l'a dit, on l'a répété, est un jeune homme intelligent, de cette intelligence instinctive qui lui permet de sentir bien des choses qui échappent à d'autres, mais le sort s'acharne contre lui. Cette intelligence aigüe, il l'aura donc utilisée pour surmonter sa grande angoisse de la solitude et de la folie, pour confronter ses actes passés, et finalement, pour dompter jusqu'au dernier de ses démons. Adieu le Miguel Alvarez qui pleure et qui supplie et qui ne sait pas quoi faire, et du coup s'enfonce toujours plus loin dans la spirale. Face à Sister Peter Marie, il est calme, lucide, ferme. Et du coup, il choisit l'enfermement en toute connaissance de cause et c'est magnifique. Bien-sûr, la solitude de l'isolement aura, passé cette décision, des effets sur son mental, et c'est normal. Mais Miguel, pour la première fois, n'est plus victime, et c'est vraiment magnifique. Il aura sublimement évolué, et nous offre de magnifiques perspectives.

Une autre évolution, plus secrète, plus intime, est celle de Beecher. On a beau savoir que Chris Keller peut se montrer, à bien des égards, dangereux pour lui, il nous est absolument impossible de ne pas apprécier le tour que prend la ballade de Beecher et Keller quand ceux-ci finissent, après une saison entière de chassés-croisés, par consommer leur amour.
Il a beau arborer aujourd'hui la même coupe, il a beau avoir l'air incroyablement calme et même inoffensif, Beecher est un homme bien différent de celui qui est entré à Oswald voici 4 ans. Là encore, c'est une belle évolution, et elle s'est faite en douceur, en bonne intelligence avec les vraies problématiques (loin des problèmes posés la saison précédente par Schillinger), et au final, on a quelque chose d'incroyablement nouveau et porteur d'intrigues incroyables : une relation amoureuse sincère au sein d'Em City.

Nous avions rencontré Shirley Bellinger et avions été frappés par sa maîtrise d'elle-même et des autres, sa capacité à être à la fois d'une honnêteté désarmante et à se révéler être une manipulatrice trouble. Là voilà pourtant, ébranlée par son insuccès en appel, la disparition de Richie Hanlon et, probablement, sa liaison en prison (on tombe franchement des nues lorsqu'on apprend, dans l'épisode précédent, qu'elle est enceinte), qui rompt l'impressionnante digue derrière laquelle elle se protègeait si bien. Elle finit par déballer des aveux qui nous laissent pantelants. Shirley Bellinger aura passé tout son temps à nous faire nous demander si elle est extrêmement intelligente, ou extrêmement folle, et je vous avoue que même après son incroyable confession à Sister Pete, je suis toujours incapable de trancher sur la question, même avec de nouveaux éléments pourtant assez parlants. Et même si sa prédiction a de quoi faire lever les yeux au ciel en cette veille de nouveau millénaire, on est tellement fascinés par Bellinger depuis le début qu'on est convaincus qu'elle n'a pas tout-à-fait tort : sa prophécie, en cette veille de nouveau millénaire, semble peut-être tirée par les cheveux, mais quand on voit le reste de ce qui se passe à Oswald, on ne doute pas tout-à-fait qu'elle ait raison. Tu vas nous manquer, Shirley...

Car la saison 3 a été celle d'Adebisi, et celle de Kareem Saïd, chacun à sa façon. L'un est devenu un démoniaque conspirateur, remuant les pires fantasmes de vengeance parmi ceux qui partagent ses origines, tandis que l'autre s'est, en abandonnant ses rêves de grandeur, lentement converti en saint malgré lui. Le combat du Bien contre le Mal a, dans ces conditions, une issue bien prévisible. Adebisi a appris avec les meilleurs (n'a-t-il pas pendant si longtemps été la main qui exécutait les plans tordus de Ryan O'Riley ?) et aujourd'hui, il sait manipuler qui bon lui semble pour arriver à ses fins. Il a désormais pris le pouvoir à Em City et c'est criant. Sauf que, trois ans plus tôt, quand Kareem Saïd était décidé à renverser le pouvoir en place, il le faisait avec un semblant de conscience, chose qui est totalement absente de l'esprit machiavélique et obsessif d'Adebisi. Outre la référence explicite de Kareem à l'émeute lors d'une discussion avec Beecher, un autre élément nous renvoie d'ailleurs à cette période tragique de l'histoire d'Em City : le fait qu'à la fin de l'épisode, Adebisi est en possession d'une arme à feu, qui n'est pas sans rappeler que Saïd lui aussi était le seul à être armé pendant l'émeute. Cela n'augure de rien de bon.
Pendant ce temps, ce même Saïd, après être passé par une période de déchéance, puis de mise au ban, et enfin de retrait volontaire, a retrouvé la grâce. Il s'est même, au final, retrouvé un disciple en la personne d'Arif, avec qui on le voit, à la fin de l'épisode, prier un sourire aux lèvres. Enfin, Saïd est un chef religieux qui semble avoir abandonné la politique. Il lui fallait bien tout cela pour se déparer de son ego. Mais c'est ainsi qu'il est devenu un personnage qui inspire un véritable respect.
Les deux personnages ont, dans les évènements qui se prépare maintenant de façon si explicite, leur rôle à jouer à l'avenir. Désormais, les forces destructrices d'Adebisi n'ont une chance de s'arrêter que face à la volonté positive d'un "frère", et Kareem est cet homme.

...
Mais, en dépit du fait que cette intrigue soit si forte sur un plan symbolique et narratif, je ne peux m'empêcher de vous avouer que l'intrigue qui m'aura le plus remuée est certainement celle qui a le moins de valeur sur le long terme, au sens où elle ne prépare rien pour la saison suivante. C'était pourtant la scène la plus importante pour moi, parce qu'elle en a appelé à de véritables émotions, délaissant le côté cérébral pour me prendre par surprise et me laisser vidée de toute énergie. Les interactions entre Ryan et Cyril O'Riley sont, avec la conclusion de la compétition de boxe, à leur apogée. On a ici une intrigue qui n'en est pas une, en fait, mais plutôt l'exploration de leurs sentiments respectifs, de leur magnifique relation ; les choses ne sont pas amenées à changer, juste à être explicitées magnifiquement.
Voilà donc Ryan qui fait la seule chose que Ryan sache faire : manipuler pour parvenir à ses fins. Mais ses fins, on l'a toujours su mais on avait besoin d'une piqûre de rappel, n'ont pour objet que de lui permettre de survivre ; avec l'arrivée de Cyril, ce but ne s'est pas modifié, simplement cette survie implique la cellule familiale O'Riley et pas que le petit cul d'Irlandais de Ryan.
De la même façon que Ryan a toujours utilisé ses facultés pour suivre son objectif, il utilise donc la force de Cyril pour gagner des matches. A mes yeux, cette saison a juste prouvé qu'il était dans une relation fusionnelle avec son frère, qu'il traitait à la fois comme un égal et avec la parfaite conscience de ses limites. J'ai toujours trouvé cela magnifique chez Ryan de le traiter à la fois comme un petit garçon, et comme un soldat ; pour Ryan qui estime que la fin justifie toujours les moyens, c'était complètement cohérent et ancré dans le personnage. La présence de Cyril en prison ne fait pas de lui un homme qui se bat pour deux, elle fait de lui un stratège qui mesure les forces et les faiblesses de sa minuscule armée et l'utilise pour essayer de naviguer au mieux dans les eaux troubles de la prison. Quand je me mets dans les chaussures de Ryan, je comprends complètement qu'il envoie Cyril sur un ring ; d'ailleurs on a bien vu qu'il droguait les opposants de son frère non seulement pour gagner, mais aussi pour éviter des blessures à son frère. Encore une fois, je trouve ça énormément cohérent avec la façon de fonctionner de Ryan. Il ne pense pas à mal. Mais il ne voit pas le problème à employer des moyens parfois douloureux pour parvenir à son but. Avec lui, tout semble toujours est une question de balance et de calcul, perdre un peu pour gagner beaucoup, tout est dans le risque calculé. Ca a toujours été le cas.
Aussi, ce n'est pas très surprenant de le voir utiliser la douleur de Cyril vis-à-vis de leur enfance pour qu'il survive sur le ring. Risque calculé. C'est pénible au possible à regarder, mais c'est aussi sublime.
Mais, on le voit dans la conclusion de leur intrigue, quand Cyril pète un câble et exprime sa douleur sur lui, Ryan n'a pas le moindre réflexe de violence, pas même réprimé. Il se laisse bastonner sans rien dire, sans exprimer la moindre colère.
C'est sûr, Ryan n'est pas parfait. Mais c'est un grand frère incroyable vu les circonstances. S'il n'était pas si exigeant avec Cyril, l'un comme l'autre auraient de sérieuses failles qui les handicaperaient dans leur vie à Oswald. Et c'est, véritablement, l'axe qui m'a le plus touchée dans cet épisode, émue aux larmes. Oz, c'est aussi ça, et ça fait du bien quand ça fait mal.


Cette saison 3, avec ses irrégularités, ses longueurs et sa quasi-absence de scènes choc, apparait à ce stade comme une saison de transition. Peut-être que finalement, toutes les petites intrigues qui ont parfois pu nous irriter n'étaient là que pour nous faire patienter, pendant que se mettaient en place les autres maillons majeurs, lentement mais sûrement ?
En tous cas, si la saison s'achève sans grand frisson d'horreur, elle se finit tout de même en ayant accompli sa mission : on a vraiment envie de revenir.

19 janvier 2012

The guessing game

Il suffit parfois d'une image, d'une expression faciale, d'un mot, pour déclencher votre imagination.
Je ne connais encore pas grand'chose d'une série, parfois rien du tout, mais soudainement, grâce à cet indice en apparence anodin, je me lance dans des rêveries sans fin pour deviner si elle abordera tel thème, proposera telle scène, emploiera tel ton... C'est comme ça que je peux être émue rien qu'en lisant le pitch de The Circuit avant même d'en avoir vu la moindre image, ou que je peux chérir pendant des années un générique parce que c'est la seule chose que j'arrive à avoir d'une série qui me fait fantasmer, genre Inconceivable.
Dans ces cas-là, la magie opère ensuite avec la série quand l'un des scénarios que j'avais imaginés est emprunté de près ou de loin par la série en question. Ce ne sont pas tant les grandes intrigues qui happent alors mon attention, que des détails qui définiront le statut de la série à mes yeux, émotionnellement parlant. C'est aussi comme ça que naissent les grandes histoires de téléphagie, en réalité...

Alors forcément, quand je découvre un pilote, et qu'il me plait, j'aime commencer à me demander les pistes que la série empruntera par la suite. Les petites, pas les grandes. Le pilote est toujours très clair sur les grandes (ok, sauf celui de Naznaczony). C'est son boulot.

Vu que j'en suis encore à avoir des étoiles plein les yeux, essayant de me sortir de la tête que la série s'appelle Smash OMG thank you God (ce qui, j'en suis consciente, serait difficile à sérieusement promouvoir), et qu'il ne m'est donc pas encore très aisé de composer un post avec des vrais mots pour vous retranscrire mes impressions sur le pilote de Smash (contrairement aux apparences, j'ai beaucoup de choses à en dire, je ne suis simplement pas encore capable de les formuler), je vais m'en tenir à quelques images du trailer de fin d'épisode (du coup, c'est par définition spoiler...), qui, et c'est le but après tout, m'ont donné matière à imaginer ce qui nous attend.

Derrière les axes évidents, explicités par le pilote et de véritables lignes de dialogue dans la bande-annonce, qui ont pour mission de nous donner envie de voir la suite, il y a aussi, il y a SURTOUT les minuscules détails qui piquent ma curiosité, donc. Qui auront pour mission d'ajouter à l'intérêt de Smash. Qui feront la différence entre une bonne série et une série dont je vous infligerai encore des tags 5 ans après (genre Pushing Daisies ; tiens, vous voyez, je viens de le refaire).

Parmi les brèves images du trailer qui me rendent folle de joie, d'impatience et de curiosité, il y a par exemple celle-ci, qui semble me promettre qu'en perdant The Miraculous Year, je n'aurai pas tout perdu de certains thèmes relatifs à la vie à Broadway que je voulais voir exploités dans une série.

SmashMeHard-1

Ou celle-ci, qui me fait espérer que ce qui sera, au minimum, un rebondissement (ou au pire, un élément déterminant de l'avenir de la production) ne sera pas une bête grossesse. Pitié pitié, pitié, pas une grossesse ! J'aimerais tellement que ce soit en rapport avec la séropositivité ou le SIDA, quelque chose dont on ne parle pas assez quand on parle du show business alors que, bordayl, c'est l'un des milieux où il est évident que les choses posent question.

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Ou bien, puisque ce même trailer nous montre brièvement Karen répétant aussi pour le chorus quand Ivy occupe le devant de la scène, les coulisses de la vie des danseurs anonymes (soyons réalistes, je ne pouvais que vouloir l'exploitation de cet angle). Tout espoir n'est d'ailleurs pas perdu puisqu'on a un aperçu de cette confrontation avec une danseuse en début de carrière...

SmashMeHard-3

D'ailleurs j'espère qu'on ne s'en tiendra pas qu'à la compétition pour le rôle principal et qu'on abordera un peu d'autres aspects de la production, comme les costumes ou les décors (de la même façon que j'étais étonnée d'apprendre qu'un chorégraphe puisse auditionner). Je ne suis pas du tout en train de dire que ces axes m'intéressent plus que les histoires principales et qu'ils devraient prendre plus d'importance qu'elles, mais simplement que j'espère que la série fera un tour à 360° de tout l'univers de Broadway et de la façon dont on pense un projet.
Oh, et, héhé, le coup du verre dans la figure, ça va devenir une blague récurrente, aussi ?

Enfin voilà, quelques pensées comme ça, vite fait, parce que, oui, j'ai le trailer en boucle depuis hier soir. On se refait pas, hein.
Bon, promis, je me rassemble et je fais mieux que ça pour mon prochain post sur Smash...

18 janvier 2012

A telephage's best friend

Merci merci merci !
Mes prières ont été entendues, et exaucées. Smash est LA série sur le show business dont j'ai rêvé.

Pour la review complète, il faudra attendre que je me recompose et que j'arrête de battre des mains en remerciant mentalement à peu près tout le monde. Faut m'excuser, hein, mais je suis trop extatique pour vous sortir plus de 10 lignes ce soir. C'est juste parfait ! Merci Theresa Rebeck. Merci Debra Messing. Merci Christian Borle. Merci Angelica Huston. Merci Megan Hilty. Merci Katharine McPhee. Merci au moindre danseur, au plus insignifiant assistant, merci, merci, merci !
C'est exactement le pilote que je voulais, comment vous avez su que c'était bientôt mon anniversaire ? C'est trop, fallait pas !

Smash-Marilyn
Après Homeland, Boss et quelques autres... maintenant Smash ! On a vraiment une saison du tonnerre de Dieu.

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche Smash de SeriesLive.

17 janvier 2012

[#Ozmarathon] 3x07, rien ne va plus

Avouez, notre Ozmarathon vous avait manqué. Mais ô joie, le revoilà et, d'ailleurs, le season finale devrait être pour la fin de la semaine, donc ne vous éloignez pas.

Ozmarathon-3x07

En attendant c'est un bien étrange épisode qu'on a là, surtout si on le compare à la façon dont les deux saisons précédentes ont préparé leur final. Il faut dire que la saison a elle-même été assez différente des précédentes, avec assez peu de scènes choc, et des intrigues essentiellement dramatiques mais moins radicales que pendant la saison 2.

L'épisode n'en est pas moins bon, pourtant. Et cela en raison de 3 ingrédients majeurs : d'une part, la conclusion de plusieurs intrigues dont on avait besoin qu'elles cessent d'occuper le terrain ; d'autre part, des échanges intéressants mettant en lumière l'évolution d'un grand nombre de personnages ; et pour finir, et on peut dire que le meilleur était littéralement à la fin, une excellente scène pleine d'émotions et d'adrénaline qui donne envie de revenir.

Les intrigues mineures, ou devenues telles à force de trainer en longueur, je ne m'attarderai pas tellement sur chacune pour des raisons évidentes : la plupart, on est contents qu'elles parviennent à leur terme.
La confrontation Alvarez/Rivera fait pschitt, par exemple, parce qu'on s'attendait à ce qu'elle surprenne. Mais elle ne manque pas d'émotion : Alvarez confessant subitement à ce parfait inconnu qu'est Rivera ce qui le tourmente, sans jamais afficher l'air contrit qu'il a si souvent arboré, était en fait assez touchant de franchise et même libérateur. Miguel vient peut-être d'en finir avec son schéma de victime, d'ailleurs... Bon, espérons que la porte n'est pas trop grande ouverte pour une seconde entrevue, on a vu à peu près tout ce qu'il était possible d'en tirer.
J'ai eu la sensation que les divers quoique rapides échanges entre Ryan et Cyril O'Riley autour de la question de la boxe ont été, quelque part, réglés. Certes, la finale des matches eux-mêmes est prévue pour la prochaine fois, et je me languis de voir ces scènes disparaitre car elles ont rarement apporté un grand plus. Mais dans la conversation entre les deux frères, il était incroyablement touchant de voir Ryan faire une fois de plus son serpent, attrapant au vol la moindre occasion de gagner du fric (et donc d'améliorer la vie des O'Riley à Em City), et de réaliser que Cyril n'avait jamais voulu que l'imiter, comme un petit garçon copie son grand frère. C'était une jolie conclusion, il m'a semblé, à leurs diverses prises de bec, et une façon de solidifier encore le ciment de leur relation, si prenant depuis l'apparition de Cyril dans une saison précédente, et qui s'exprime de façon si fugace d'ordinaire (on le verra dans la scène de fin de l'épisode).
La partie de chasse de Chris Keller avec Sister Pete trouve également une conclusion, et une bonne. Après avoir été quasi-infaillible pendant près de 3 saisons, notre chère soeur aura finalement trouvé une façon intéressante d'évoluer. La scène avec le père Mukada était très puissante, même si sa conclusion était (comme cela arrive dans Oz) légèrement théâtrale.
Encore plus important, le pseudo-mystère autour de la mort du père de Clayton Hughes est enfin résolu. Avec toujours aussi peu de panache que dans la plupart des intrigues liées à Leo Glynn dont le seul point fort avec les saisons est vraiment d'être l'arbitre entre McManus et Devlin. Ca n'avait pas le moindre intérêt et on nous a quand même bien baladés avec cette intrigue, donc bon débarras.
Adieu, également, mais sur une note plus nostalgique, à Nappa, le seul à avoir su redonner aux Italiens de la classe, et qui se voit abandonné par les siens de la plus cruelle façon qui soit. C'est triste, mais d'un autre côté c'est la conclusion logique de l'épisode précédent, et ce n'est pas plus mal que l'épisode ne s'attarde pas là-dessus.

Heureusement, il y a des choses autrement plus captivantes dans cet épisode. Et notamment, des confrontations directes ou indirectes qui ne manquent pas de piquant.

Dans son parcours laborieux pour essayer d'expliquer à la Terre entière que, non, il n'est pas dirigé par ses organes génitaux (et je dois dire que je suis moi-même moyennement convaincue après la déclaration nullissime qu'il nous sort dans les vestiaires), Tim McManus nous gratifie d'une succession de scènes en apparence totalement inintéressantes. Le palot ridicule roulé par Diane Wittlesey à Timmy en est l'illustration : ces histoires-là ont vraiment été pénibles depuis toujours dans la série, et la ballade de Diane et Tim compte probablement parmi les love stories les plus insupportables d'Oz. Mais ce qui est intéressant, c'est plutôt ce que cette intrigue insupportable porte en son... sein.
On a d'une part un Tim McManus qui a totalement perdu la confiance de Glynn. On parle d'un mec qu'on n'a jamais vu devoir supplier pour retrouver son cher Em City après l'émeute, qui a quand même été, dans les grandes lignes, majoritairement soutenu par le directeur de la prison, et qui, là, comme ça, d'un coup, vient de perdre toute crédibilité aux yeux de Glynn. C'est très très fort comme déchéance, bien plus que la question de la presse.
Et pourtant cette question de presse est fondamentale. Parce qu'elle exprime aussi les promesses d'Adebisi, qui s'était juré de renverser McManus, et qui a trouvé une excellente façon de le faire. Une fois de plus, notre brute épaisse nous rappelle qu'elle a un cerveau en parfait état de marche ! Adebisi est vraiment la révélation de cette saison, son parcours est incroyable quant on voit quelles ont été ses fonctions au début de la série, et ce plan machiavélique pour utiliser les accusations de Claire Howell contre McManus et de les reprendre à son compte, tout en mettant Wangler en péril plus que lui si le mensonge venait à être découvert, c'est de la trempe d'un plan de Ryan O'Riley, rien de moins. Magnifique.
Dans ses errances, McManus va nous apporter une dernière scène intense. Depuis son arrivée, Shirley Bellinger s'est distinguée par sa duplicité étrange, jamais vraiment malfaisante, jamais totalement innocente. Son attachement à Richie Hanlon (qui lui manque apparemment autant qu'à moi) et son étrange relation à distance avec Adebisi, ses névroses nymphomanes et sa sincère gentillesse désintéressée avec de nombreux personnages, ont fait d'elle l'un des meilleurs personnages de la série en très peu de temps. Fascinante, la créature étrange s'est imposée dans le panorama pendant cette saison en ayant au moins une scène d'interactions avec la moitié des personnages intéressants d'Oswald ! La voilà qui rencontre Tim McManus en plein scandale sexuel, et on ne doute pas un instant, en retenant notre souffle, que cela va être épique. Et ô combien, en vérité, même si ce n'est pas du tout pour les raisons qu'on aurait pu imaginer. Jouant comme toujours de sa féminité caricaturale, de son goût prononcé pour tout ce qui tactile, et de sa voix douce, elle attrape Timmy dans ses filets en un rien de temps. Je ne crois pas un spectateur de la série capable à ce stade de ne pas parier qu'elle aussi va conduire McManus dans une situation embarrassante. Et pourtant, au milieu du bordel que constituent leurs vies respectives, étonnamment, Shirley Bellinger et Tim McManus se sont trouvés. Pas à un niveau amoureux, mais clairement, ce sont deux âmes qui se connectent immédiatement. Les interrogations de Bellinger sur son mode d'exécution, posées avec la candeur dérangeante qui lui est propre, sont reçues avec un rire, et une réponse toute aussi désarmante de spontanéité tordue par McManus. Leur échange est déroutant au possible dans la façon dont ces deux-là échangent, subitement, alors qu'ils se voient pour la première fois, sur les diverses façons de mourir. Tim McManus lance ses propositions comme on suggèrerait une idée de resto pour une soirée, Bellinger boit ses paroles et répond sur le même mode, et en réalité, je ne sais pas si vous êtes comme moi, mais j'aurais regardé cette conversation pendant des heures, et en même temps j'avais des noeuds dans l'estomac et espérais qu'elle se finisse vite. Perturbant au plus haut point. La conclusion de cette entrevue me rend malade, par contre, pour d'autres raisons, que j'aurai hélas tout le temps d'expliquer ultérieurement...

Mais surtout, LE grand évènement, c'est les suites de la confrontation entre Beecher et Schillinger. A la façon d'Alan Kriegman et Kennedy Smith dans The War Next Door, ces deux-là ne finissent jamais leur éternelle danse de la mort. ET C'EST TANT MIEUX.
Sauf que désormais, Beecher n'est plus seul. Et je crois qu'il ne l'avait lui-même encore jamais vraiment réalisé.
C'est d'abord en s'associant avec Kareem Saïd, devenu un exclu, un outsider, qu'il s'est trouvé un partenaire magnifique. Quand je compare avec la première saison qui, vous vous en souvenez peut-être, m'avait tant fait piaffer d'impatience, j'admire l'évolution de Beecher. Il a, en cette fin de saison, atteint un stade absolument superbe, un mélange d'imprévisibilité dangereuse et de sagesse confondante. Brisé plusieurs fois, toujours remis sur pieds, Beecher est un phénix incroyable qui m'impressionne énormément dans sa quête de spiritualité qui, si elle s'est déclarée tard dans la saison, est totalement cohérente, et lui permet de nouer des relations avec un homme aussi fou et avisé que lui, Kareem Saïd, le prophète déchu. Le tandem marche incroyablement bien. Il n'y a rien à jeter dans les regards, la complicité silencieuse, le respect visible que les deux hommes échangent. Ils sont véritablement à pied d'égalité, Kareem ne cherche pas à tout crin à avoir de l'ascendant sur Beecher et Beecher accueille sa présence comme un ermite accepte la présence d'un autre. A certains instants dans l'épisode, j'ai juste envie de les regarder interagir et deviser pendant des heures et de mettre en pause tout le reste.
Mais ce n'est pas le cas et au bout du compte, je ne m'en plains pas. Car leur connivence les enferme dans une bulle fragile que tout le monde a pu remarquer. Beecher repousse l'aide de Chris Keller comme s'il se fichait totalement de ce que pourrait donner une agression qui semble vouée à se produire, et c'est la preuve d'une inconscience totale autant qu'une phénoménale capacité à accepter les coups du sort.
Beecher et Saïd vont donc, à parts égales, s'inciter l'un l'autre à aller chercher la rédemption en offrant et demandant pardon, et ce sont ces actes gratuits qui vont, paradoxalement, déclencher la séquence finale de l'épisode. Ou comment chacun trouve sa place, tant bien que mal, dans une configuration nouvelle.
La confrontation entre Beecher, venu en Paix, et Schillinger, qui a cette incroyable faculté à toujours se libérer mentalement de la responsabilité de ses actes (en l'occurrence en tenant Beecher pour responsable de la mort d'Andy), donne une immense bagarre dans laquelle, instantanément, interviennent les Muslims, les Aryens, mais aussi un Chris Keller qui, bien qu'une fois de plus repoussé par Beecher une scène plus tôt (il était temps que leur relation soit adressée sous cet angle, d'ailleurs), nous prouve que son petit coeur tordu bat la mesure au rythme de celui de Beecher, et nous arrache un sourire ému. De toutes les histoires amoureuses d'Oz, la ballade de Beecher et Keller est, elle, sans défaut, parce que ses personnages sont impressionnants pris à part, et surprennent en permanence dans leurs choix et leurs interactions.
Au final, comble de l'ironie, Beecher et Schillinger se retrouvent avec des blessures jumelles, traités côte à côte à l'hôpital de la prison. A qui le prochain coup, et comment ?

On sort de l'épisode troublé à l'idée de ne pas trop savoir ce que nous donnera la conclusion de la saison dans pareilles circonstances. Il semble presque clair que tout est dit, tout est parfait en l'état. Alors, à ce stade, le season finale ne peut que nous surprendre.
Rendez-vous dans quelques jours pour le grand final, donc.

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